[SUJET COMMUN] Festoyons jusqu'à l'aube !

festoyons jusqu'à l'aube

Pour la première fois de l'histoire de Poudlard ou presque, le lieu du bal de fin d'année avait été accessible toute la journée. Aucune porte fermée pour cause de préparatifs intensifs ou d'elfe un peu grognon qui vous proposait gentiment d'aller voir ailleurs ce qui se passait... Rien. Absolument rien... sinon cette salle du premier deuxième étage réquisitionnée par Gaichiffon et remplie de costumes en tout genre. Parce qu'à en croire les flyers qui avaient commencé à se multiplier dans les couloirs et sur les panneaux d'affichage, cette année on remontait dans le temps. « Venez passer cette soirée comme nos fondateurs l'ont passé avant vous » pouvait-on lire sur le papier. Ça promettait tout et rien à la fois... Après tout, qui pouvait prétendre que Poudlard avait vraiment quitté ce temps-là ?
Lorsque les premiers invités arrivèrent dans le Hall, rien ne les empêcha d'entrer tout de suite à l'intérieur. Il n'y avait pas de décor incroyable, pas de magie plus époustouflante que d'ordinaire... Deux des quatre tables avaient disparu pour laisser assez de place pour danser, celle des professeurs étaient recouvertes de victuailles d'un autre temps et servait de toute évidence de buffet. Des gobelets et des écuelles en métal attendaient qu'on les remplisse de plats en sauce et de jus de raisin. Seules les immenses tentures aux couleurs de Serdaigle et richement brodées de fil d'argent – ou argenté, tout du moins – qui recouvraient les murs laissaient entendre qu'il se passait quelque chose de spécial. Dans un coin, quelques instruments avaient été ensorcelé pour jouer sans musicien et reprenait, à la sauce moyenâgeuse*, des tubes plus contemporains sorciers et moldus.
Une fois tout le monde arrivé, dans des robes imposantes ou vêtus de chausses inattendues, Fergal Armitage fit enfin son entrée. La musique se mit en sourdine et le murmure constant des conversations baissa d'un ton.

— Bonsoir à tous, l'année touche à sa fin et j'espère qu'elle a été riche en apprentissages et en amitiés pour vous tous.

Il eut à peine le temps de finir que le craquement reconnaissable entre mille de l'arrivée d'un elfe se fit entendre. Les deux coupes apparurent de part et d'autre du directeur, flottant sagement dans l'air en attendant qu'on vienne s'en saisir. L'elfe disparut aussi soudainement qu'il était arrivé. Peut-être que le discours avait été un peu écourté par cette intrusion, peut-être pas... Le mystère resterait entier mais ne déplairait probablement pas aux plus adolescents des invités, souvent lassés par les blablas interminables de début et de fin d'année.

— Je tiens tout d'abord à féliciter Serdaigle qui remporte cette année la coupe des quatre maisons, reprit-il en faisant signe aux préfets, Blaze et Judith, de venir récupérer la coupe qui leur revenait. Derrière eux, les sabliers se mirent à briller comme pour rappeler le reste du classement. Poufsouffle terminait deuxième, Serpentard suivait de près et Gryffondor fermait un peu laborieusement la marche... Heureusement pour les lions, il n'y avait pas qu'une coupe à remporter ! Et bien entendu l'équipe qui s'est distinguée cette année au quidditch : Gryffondor !

Maxton fut invité également afin de recevoir celle qu'il méritait. Là, s'il n'y avait rien pour rappeler le classement final, tout le monde le connaissait déjà tant il avait été sur toutes les lèvres dès la fin du dernier match... Serdaigle s'était hissé sur la deuxième marche du podium, Serpentard se contentait de la troisième alors que Poufsouffle n'était même pas invité à monter... Mais c'était le jeu, tout le monde le connaissait, et dès la rentrée prochaine il faudrait à nouveau tout donner dans l'espoir de récupérer les précieux trophées.

— Applaudissez-les bien forts !

Quelques sifflets fiers et enthousiastes se firent entendre ici ou là dans l'assemblée, souvent suivis de ricanements stupides. Mais personne ne les reprendrait ce soir, c'était les dernières heures à passer entre ces murs avant les vacances alors ils pouvaient bien se lâcher un peu... dans la limite du raisonnable, bien entendu. Et ce fut dans cette idée que Fergal Armitage acheva un discours qui, cette année, avait le mérite d'aller à l'essentiel :

— Les résultats des examens approchent, qu'ils soient pour vous la récompense de vos efforts ou la motivation à les poursuivre, mais pour l'heure place au bal qui annonce les vacances ! Amusez-vous bien !

La musique reprit ses droits ; la soirée était officiellement lancée ! Que tout le monde en profite parce que demain matin, à onze heures précises, le Poudlard Express quitterait la gare de Pré-au-Lard et emporterait avec lui cette marée humaine qui ne demandait qu'à se défouler...

Petites précisions

(IRP nous sommes la veille des vacances d'été, le Vendredi 29 juin 2029)

Vous pouvez profiter de votre soirée tranquillement, vous pouvez poster autant que vous le désirez, tant qu’il n’y a pas de double-post et que vos RPs font au minimum 300mots, comme d’habitude.

Les élèves ont la possibilité de se rendre dans une salle du deuxième réquisitionnée par Gaichiffon afin d'emprunter un costume pour la soirée.

Tenue du Moyen-Âge exigée

Festoyons

jusqu’à l’aube !

Trouver une tenue dans le thème du bal de fin d’année avait été beaucoup plus compliqué que prévu. Septimus comptait se servir sans vergogne dans les costumes mis à disposition pour les élèves dans la salle du deuxième étage, mais il avait été arrêté net dans son élan par une Victoire Openwings très enthousiaste. Elle avait remis la main sur les vieux costumes médiévaux de fauconnerie de son père ; la jeune femme lui avait fait l’insigne honneur de lui en proposer un. Difficile de refuser. À vrai dire, si la vue du ridicule chapeau à plume minuscule lui avait fait envisager de décliner poliment, la joie et l’émotion palpables qui rayonnaient à chaque sourire de la Owlmaster avaient eu raison de sa volonté.

Ainsi, il était tout de même parvenu à troquer le chapeau embarrassant par un très mignon chapel de fleurs bleues – à la mode au XIIIe siècle durant la belle saison– , déclinées en teintes plus ou moins foncées. Tricotant avec les options à sa disposition, il avait adroitement esquivé le surcot de cuir pour sélectionner une tunique à larges manches d’un blanc uni, par-dessus laquelle il avait enfilé un surcot sans manches pâle brodé de fil doré. En revanche, impossible de refuser les braies brunes par une pirouette habile ; ou, pire, la fauconnière accrochée à sa taille et le gant de cuir passé à son bras gauche. Souhaitant éviter à tout prix le scénario catastrophique dans lequel les rapaces nocturnes s’y percheraient, il avait passé un mantel noir sur son épaule gauche pour dissimuler du mieux possible le gant. Le résultat était, bon… Il avait l’air d’un fauconnier très champêtre, disons. Sans doute Victoire hurlerait-elle en le voyant, mais tant pis. Il devait avoir un minimum de crédibilité s’il souhaitait remplir son rôle de chaperon durant le bal. Enfin, peut-être que la couronne de fleurs n’aidait pas vraiment sur ce point-là, après réflexion. Enfin, qui était-il pour juger la mode médiévale ? (Tant qu’elle lui permettait de trouver un prétexte pour éviter le port de couvre-chefs grotesques.)

Le concierge fut tiré de ses réflexions par des applaudissements enthousiastes, quelques sifflements et ricanements. Il se joignit à la célébration en frappant tièdement dans ses mains, pour donner le change – bien qu’il n’ait absolument aucune idée de qui il applaudissait exactement, hormis sans doute la maison Serdaigle qui était à l’honneur.

Tiens, j’ai raté le discours.

Pas très étonnant avec les discrets filtres auditifs nichés dans le creux de ses oreilles, qui lui permettaient de ne pas être submergé par le bruit ambiant. Il espérait toutefois que manquer le discours ne lui serait pas dommageable.

Il n’en saisit que les bribes finales, trop occupé à passer la foule d’élèves costumés au peigne fin. Heureusement saisi d’une brillante idée en investissant la salle quasiment vide quelque temps plus tôt, il s’était collé dos à l’un des quatre coins de la Grande Salle pour avoir une vue d’ensemble sur les lieux. Officiellement, cela lui permettait de surveiller les jeunes ; officieusement, il évitait le bain de foule et pouvait profiter de la vue. La vue qui était essentiellement constituée du directeur, pour qui il nourrissait un très fâcheux crush. Sa façon de régler le problème s’était pour le moment réduite à éviter Fergal du mieux qu’il le pouvait et à ignorer purement et simplement que cette attirance existait. Oh, et, de temps à autre, il profitait de la vue. Il n’y avait rien de mal à ça, si ?

Enfin, si, c’était éminemment problématique lorsqu’on se faisait surprendre en pleine action. C’est pourquoi il se força à détourner les yeux pour scanner à nouveau la foule dans l’espoir d’y trouver un intérêt plus fort que l’envie qui lui crochetait le nombril et attirait irrémédiablement ses prunelles froides sur la silhouette convoitée. Il ne reconnut aucun visage parmi la mer bourdonnante d’énergie qui lui faisait face ; la fraîcheur de sa prise de poste n’y était pas étrangère, mais la difficulté qu’il rencontrait à reconnaître les visages y était également pour quelque chose. Après réflexion, il lui paraissait logique qu’il soit spontanément aimanté par les physiques facilement identifiables. Au moins, il était certain de ne pas (trop) perdre la personne qui avait son affection lorsqu’il y avait de l’affluence. Toutefois, cela ne l’aidait pas particulièrement au moment dit.

La musique, dont le volume enflait à présent que le discours était terminé, lui prodigua une distraction secourable. Avant qu’il n’ait pu y songer, son pied battait déjà la mesure et ses hanches le démangeaient. C’était là l’un des plus grands paradoxes de Septimus Veturia : pathologiquement maladroit, mais excellent danseur. Il aimait follement la musique et la musique le lui rendait bien. D’un autre côté, la danse n’était finalement qu’une suite de mouvements répétés jusqu’à l’écœurement ; un domaine dans lequel il brillait. Là où son corps péchait, c’était dans l’improvisation – la force de l’habitude compensait étrangement ce défaut. Après tout, il lui suffisait d’inventer suffisamment de protocoles à appliquer en cas de surgissement d’une inconnue.

Quoique, cela n’était pas tout à fait vrai pour la danse. C’était assez inexplicable, mais son corps coopérait pour cet exercice-là.

De toute façon, il n’allait pas danser. Et puis, avec qui ? Non, la soirée serait très plate et ennuyeuse pour lui, c’était certain.

Un éclair blond et une énergie familière attirèrent son regard à l’autre bout de la salle. Son cœur fit un bond joyeux et il héla Victoire avec un grand sourire.

— Hey, formula-t-il silencieusement pour ne pas trop attirer l’attention sur lui.

Il ignorait si elle avait vu son geste, mais il était content de la voir.

Au cours du mois écoulé, leurs liens s’étaient resserrés – essentiellement autour de leur passion commune pour les animaux et la variété française. La fois où elle l’avait surpris profiter du paysage alors qu’il était censé balayer la pierre du couloir avait sans doute joué, aussi. Il grimaça en repensant à cet instant quelque peu gênant.

Il valait mieux se reconcentrer sur la musique ; à son rythme, il se balançait discrètement sur ses talons en espérant qu’il s’agirait là du maximum de fantaisie qu’il se permettrait jusqu’à ce qu’il ait regagné sa chambre. Pour s’en assurer, tout ce qu’il avait à faire, c’était rester loin de tout ce qui était alcoolisé.

Facile, Veturia. Ne pas danser, ne pas boire, ne pas profiter du paysage. Et tu devrais t’épargner une humiliation.

Facile à dire, en tout cas.

Codage par Libella sur Graphiorum

memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

Le bal

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Matthew avait été dans la salle au second où des costumes se trouvaient qu’ils pouvaient enfiler pour le bal de fin d’année. Ainsi vêtu, il ressemblait à un gentilhomme d’autrefois, particulièrement classe et stylé. Fallait-il s’attendre à ce que la soirée ne soit ponctuée d’aucune farce de sa part ? C’était peu probable. Matthew n’était pas du genre à rester sage toute une soirée, c’était bien trop lui demander. Mais il présentait bien, prêt à offrir un clin d’œil à n’importe laquelle de ses comparses qui aurait envie de lui accorder une danse. Pour le moment, c’était seul qu’il pénétrait dans la Grande Salle.

Il se fichait de ne pas avoir de partenaire de toute la soirée. Il n’avait besoin de personne pour danser avec lui, et il n’avait besoin de personne non plus pour rythmer la soirée d’une ou deux farces comme des Crèmes Canaris ajoutées au buffet. Il se demander s’il allait oser glisser dans un bocal à bonbons des gourmandises qui faisaient produire des cris d’animaux. Il les avait déjà dans sa poche, à tout hasard, bien entendu. Il n’avait absolument rien prémédité. Ses propres pensées mirent un sourire malicieux sur ses lèvres et il se glissa du côté du buffet en attendant de voir arriver ses amis.

Le directeur annonça la victoire de Serdaigle à la Coupe des Quatre Maisons et celle de Gryffondor pour ce qui était de la Coupe de Quidditch. Il applaudit. Son équipe avait géré. Il n’y trouvait pas de fierté particulière en ce qui le concernait, parce que même s’il était fier de sa maison, il avait l’impression que les parties n’avaient pas été grandioses. Les Gryffondor n’avaient pas été les meilleurs, juste les moins mauvais à son sens. Mais enfin, il fallait bien féliciter un peu les siens quand-même. Et puis, c’était chouette d’avoir gagné la Coupe. Il ne le niait pas.

Le bal

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Kathleen était trop contente. Danser en tenue à l’ancienne, voilà qui lui plaisait. Pour la petite Poufsouffle, pas questions de puiser dans le pot commun. Le château des Kirte regorgeait de tenues anciennes qui avaient appartenu à des ancêtres de la rouquine. La jeune fille s’en était fait envoyer une et elle l’avait revêtue dans le secret de son dortoir. Elle était maintenant prête à rejoindre la fête et à en étonner plus d’un. Sa robe provenait de la noblesse anglaise directement, ce n’était pas une imitation ou un déguisement. Elle savait que cela avait des chances d’impressionner son petit-ami.

Elle n’avait pas eu l’occasion de se mettre d’accord avec Florent au sujet du bal de fin d’année. Ils avaient été très occupés tous les deux, et l’esprit de Kathleen était plutôt confus suite à sa première année de titularisation au sein de l’équipe de Quidditch. Elle avait fait de son mieux pour protéger son équipe des Cognards, mais la chance n’avait pas été avec eux. Il y avait aussi les restes de l’année précédente et pour faire simple, elle n’était pas en très grande forme. Florent, lui, ne lui avait pas écrit avant que ne commence la soirée. Elle se dit qu’elle le retrouverait là-bas.

L’annonce du directeur ne lui fit ni chaud ni froid. Elle était déçue par le Quidditch. Quant aux points de maison, elle avait fait sa part, mais ça n’avait pas été assez. Globalement, elle était à-peine satisfaite de son année, mais sans plus. L’année de BUSEs serait décisive pour sa scolarité, mais peut-être aussi dans les autres aspects de la vie de l’école. Finalement, elle n’avait pas très envie de faire le bilan. Elle se glissa parmi la foule à la recherche de quelqu’un qu’elle connaissait et avec un peu de chance, de son petit-ami, toujours aux abonnés absents.

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Lorsque rien ne va droit, va à gauche. ▬ ft.

@Violet McGregor @Azraël S. MacMillan @E. Murphy Leonhart @Artemis T. Lewison

Gwendolyn avait passé un moment aux toilettes à s’assurer que les lacets de la robe de Violet était bien noués, tout en papotant. Elle aurait dû se réjouir de cette fin d’année, du temps qu’elle pourrait maintenant passer au bord de la mer à oublier quelques frustrations qu’elle n’arrivait pas à endiguer et assurément de passer du temps à son article mais à cette heure, c’était trop net et trop neuf. Alors même si elle affichait un sourire sur ces lèvres, qu’elle avait tenu des propos mesurés pour ne pas donner l’impression qu’elle allait gonfler le volume du ponche jusqu’à ce qu’il y en eût assez pour le faire évaporer et littéralement en faire pleuvoir, ça n’empêchait pas ces pensées de tourbillonner. De tout et de rien, finalement, Gwen n’avait que peu dit ce qu’elle comptait faire ce soir, si ce n’était qu’elle devait rejoindre Azrael avant de passer à la soirée. Ainsi, elle avait fini par laisser Violet qui venait de s’installer près de la fenêtre à lire jusqu’à l’heure fatidique.

Quand elle arriva sur place, Gwen était parée pour le départ. N’en aurait été le regard intrigué de Azrael, elle n’aurait probablement que peu dit encore sur ce qu’elle ressentait, ne cherchant pas à plomber l’ambiance. Elle avait surtout envie de se changer les idées parce que depuis sa descente des toilettes, elle avait à nouveau croisé la tête brune de Jasper qui avait cherché à l’arrêter et auquel elle avait répondu qu’en marchant plus vite pour dévaler les escaliers. Non, elle n’allait pas se faire un départ larmoiement, la colère prenant le pas du tout les sentiments – un qu’elle pouvait comprendre alors que le reste était nébuleux et confus.

On attends, Murphy ?

Parce que même s’ils étaient assis depuis un moment sur les fauteuils capitonnés à discuter; le temps roulait à devoir se confirmer qu’il devrait un moment ou un autre se mettre en mouvement. Mais elle laissa Az et Murphy partir devant, certaine de son incertitude, avant de se secouer pour ne pas laisser Violet à elle-même avec un fantôme de surcroit. D’autant que Artemis n’avait pas répondu et qu’elle aurait au minimum aimer le croiser lui aussi. Seule, c’est mieux que mal accompagné, vraiment! - finit-elle en appliquant un sacro-saint sourire et remonter jusqu’à la Grande Salle. Plus que quelques heures et elle pourrait profiter des vagues du rivage, du calme plat de son île d’Écosse et oublier avant de passer à autre chose.

La serpentards avait les mains dans les fentes de sa robe à la faire glisser autour d’elle. Plus tôt, elle avait remarqué un petit détail à ces habits qui leur était prêté : ces poches n'était pas fixé dans l'ensemble des jupons. Force était de constater que c’était littéralement glissé bien loin des fentes, quelque part bien loin de leur emplacement originale, qu'elles étaient maintenant parti alors qu'elle cherchait pour y sortir quelque chose. Bien occupé à les rechercher, elle s’était glissée plus loin alors que l’attention général qui était portée vers le discours de Fergal Armitage, leur directeur. Ne lui manquait plus que sa robe se rebelle contre elle. Avec cette robe à manche longue ce col bateau qui en plus lui encerclait les épaules, elle se sentait particulièrement prise. Piégée.

Rit pas. Mes poches se sont enfuies.

Finit-elle en relevant un regard vers Violet qui avait assisté à la métamorphose de Gwen dans les toilettes. Couche après couche de vêtement, à devoir les analyser pour comprendre ce qu’elles devaient en faire.

Encore.

Mais ça lui vient naturellement cette envie de fou rire. Comment elle va pouvoir faire pleuvoir du jus de citrouille sans sa baguette. Seriez-vous tous sauver ?

Ft. @Agatha Kline @Jin Kyung Seo et @Kathleen Kirte

Pour quelqu’un qui avait l’habitude de se préparer seule, avoir quelqu’un dans les parages fût assez divertissant. Tout comme avait dû être très divertissant la réaction d’Azure alors qu’elle tournait la robe sous toutes ses coutures dans les airs. Ok. Ça c’était une robe! Y’avait pas à dire! Même si la 4e n’avait aucune idée de ce que ça donnerait sur elle, elle avait été néanmoins enchanté et peut-être un peu malaisé en l’enfilant et en notant ce qu’Agatha voulait dire par ‘’ne pas lésiné sur le décoté ‘’. Elle qui avait l’habitude d’avoir des tenues plus décontractées maintenant se fixait sous tous les angles dans la glace ne sachant pas si elle finirait en retenue dès la rentrée prochaine ou si tout simplement si on allait tout simplement lui refuser l’entrée de la Grande Salle. Non seulement, elle était hors thème mais elle ne s’était jamais sentie aussi peu couverte. Quelques tours de baguette et voilà que ces chaussures habituelles avaient la même teinte de prune que sa robe. Va savoir si la couleur lui allait, mais la coupe plaçait tout comme il faut, alors qu’elle en finissait plus de rougir. Après avoir couvert ces joues d’un peu de fond de teint, maquillé ces traits et peignés ces cheveux, Azure était toujours elle-même mais on aurait dit que pour une fois dans sa vie on l’avoir baigné dans l’eau de rose et préparé pour la conquête du monde féminin. S’il y avait eu un mec dans les parages, ça lui aurait peut-être décroché la mâchoire de voir le changement si radical entre la jeune fille plutôt Tomboy et le modèle Barbie plastique et sophistiqué, mais pour l’heure, elles n’étaient qu’elles deux dans sa chambre et elle acceptait tout les commentaires et suggestions qu’Agatha pouvait lui apporter de son savoir infini. Les américaines étaient-elle toutes comme cela ?

Et tu fais cela tous les matins ?

C’était presqu’à se demander, parce que la plus vieille des deux décrochait assurément plus des regards que ce qu'elle avait elle-même reçu de toute sa vie, ce dont même Azure était consciente. Si ce n’avait été qu’elle avait autant envie le matin que de se jeter dans le lac – va savoir la mort – probablement qu’elle y aurait mis un peu plus du sien pour soigner son apparence, mais ce n’était pas le cas. Une fois prête, les filles se séparèrent. Pas parce qu’Azure n’avait pas envie d’être dans les parages d’Agatha mais surtout parce qu’il n’y avait aucune raison de jouer les troisièmes roues du carrosse; ainsi elle la laissa en compagnie de Jin, dont elle salua après avoir observer assurément - avant de sourire à Agatha et filer dans la foule pour trouver … et bien en théorie trouver Thomas. Mais, elle tomba plutôt sur Kathleen, seule.

Tes vêtements ont l’air de pesé une tonne! Mais c’est très jolie! T’es toute seule ? Il est ou Flo ? Je lui ait dit de ne pas m’attendre cette fois; il va rater de récupérer la Coupe avec Maxton et l’équipe.

Mais quand bien même, ce capitaine, elle le cherchai un peu du regard, pas pour voir qu’elle tête qu’il aurait ce soir mais plutôt pour essayer de savoir si le petit ami de Kath était non loin. Les joueurs n’avaient pas forcément à monter sur l’estrade pour récupérer la coupe, mais tout bien considéré qu’il se soit rassemblé avait beaucoup de sens si on considérait qu’il n’y avait pas eu de victoire chez les Gryffondor depuis de nombreuses années. À moins qu’il soit pris ailleurs pour une tâche de préfet ou à ne faire ‘’jenesaisquoi’’ avec ces colocataires. Allez, Azure ne regarde pas. Continue à fixer Kath, parce qu’on va finir par te croire désespéré si tu coule un regard à le chercher celui-là. Chercher l’équipe de Quidditch, c’est comme un rappel lancer Pointeaunord et se mettre à trouver Shayne en même temps. Or, elle sait très bien que cela lui fera mal et jumeler vision et appréhension sera encore pire.

T’a vu Thomas par hasard ?

N’importe quelle autre tête que Shayne. Mais elle fait une moue quand elle lui dit ne pas l’avoir croisé jusqu’à maintenant, avant de la prendre par le bras et décider que c’est girl power day et que les mecs, même si l’autre à un copain, peuvent bien attendre ou les chercher, pour une fois. Alors elle fait la chose la plus logique de toute, se mettre à vue, et traîne la Pouffsoufle vers le centre de la pièce.

T’a une idée de comment ça se danse ?

Mais la voilà qui essaie d’improviser dans une bonne humeur contagieuse, même si elle a l’air totalement sortie d’un autre siècle avec sa robe actuelle.

Ils pourront pas nous rater, je pense.

KoalaVolant

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◈◈◈◈◈◈◈
≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
She is all of this mixed up with her beautiful eyes

Fin d’année, dernière soirée

Pour l’occasion de cette soirée, Shayne n’avait pas cherché loin et s’était contenté d’une tunique bleu marine à manches courtes ornée d’œillets et d’un laçage en cuir au niveau de l’encolure, portant en dessous une sous-tunique blanche à manches longues et un pantalon sombre, le tout accompagné d’une ceinture en cuir autour de la taille dont l’une des extrémités pendait au-devant. Certes, ce n’était pas un costume de suzerain ou de militaire, néanmoins son choix s’accordait parfaitement au thème de la soirée. De plus, la tunique mettait en valeur ses épaules et son buste, si bien que même s’il était un paysan à l’époque médiévale on l’aurait confondu avec un gouverneur. Et on pouvait dire que niveau sobriété il s’était surpassé quand on pense au dernier Noël avec son renne ridicule qui lui traversait le pull. Il se doutait que pour l’occasion, de nombreux élèves viendraient accompagnés, vêtus d’accoutrements dignes de la noblesse anglaise par espoir de se faire remarquer, que ce soit par la foule d’invités ou par leurs cavaliers et cavalières. Shayne ne douta pas une seconde que Kathleen allait s’y rendre avec Florent, et s’il y avait bien un garçon à qui Kathleen souhaiterait c’était bien le jeune homme à bouclettes. Pour ce qui était du reste de ses camarades, il n’avait pas une réelle idée du choix de ces derniers mais il ne fallait pas être un Legilimens pour comprendre que pour ceux qui viendront accompagnés ils accompagneraient les personnes qui leur plaisaient.

Mais ce soir, Shayne n’avait pas pour objectif de plaire à qui que ce soit, il souhaitait seulement se montrer présentable et surtout ne pas gâcher la soirée de sa cavalière. En parlant de Lilith, Shayne n’avait pas eu le réflexe de lui proposer un lieu où se retrouver avant de pénétrer la Grande Salle, heureusement d’ailleurs car la connaissant elle aurait probablement oublié leur lieu de rencontre. Il était clair que ce n’était pas la faute de la jeune femme, et jamais il ne lui serait venu à l’esprit de s’en moquer. Lilith était d’ailleurs l’une des seules personnes dans son entourage avec qui les taquineries n’allaient jamais loin, tout comme Kathleen. Shayne savait contenir ses farces avec les personnes qui lui étaient chères ou pour qui il avait pitié. En d’autres circonstances, susceptible ou joueur, qu’importe le caractère de l’élève qu’il avait en face de lui, il y allait toujours de ses petites provocations. Après réflexion, il jugea bon d’attendre sa cavalière non loin des marches du Grand Escalier. De cette façon, Lilith n’aurait pas de mal à repérer sa tête en quittant sa Salle Commune pour rejoindre la Grande Salle. Il ne regrettait pas d’avoir choisi Lilith comme cavalière, mais il se demandait s’il en allait de même pour elle. Evidemment, elle avait une réticence à participer au bal après le stress et la crise de panique qu’elle avait subie après avoir passé les épreuves pratiques, qu’elle ne pouvait s’empêcher de trouver « catastrophiques ». Ce soir-là était l’occasion pour son amie de souffler un peu et de profiter un peu de ses camarades avant la fin de l’année. D’ailleurs, comme Lilith l’avait expliqué dans le dernier mot qu’elle avait envoyé à Shayne, il était peu probable que ses parents l’autorisent à participer au voyage scolaire, ce qui faisait qu’elle pouvait attendre la rentrée prochaine pour retrouver ses amis, et c’était une chose que Shayne redoutait connaissant la nature solaire et sociable de la jeune femme : ajoutons à cela son moral à zéro depuis la fin des examens, elle n’allait clairement pas supporter la peine de passer un été entier sans pouvoir sortir.

Shayne secoua la tête, cherchant à tout prix le moyen d’oublier cette pensée néfaste : si ça se trouvait, il se faisait un sang d’encre pour rien et les résultats de son amie seraient acceptables. En observant au loin les élèves descendre du Grand Escalier, il espérait reconnaître quelqu’un d’assez proche de lui pour pouvoir discuter avant l’arrivée de Lilith. Les bras croisés, il ne fit pas grand cas des quelques petits regards ahuris et curieux posés sur sa personne tandis que ces demi-portions passaient près de lui pour continuer leur route. Le seul regard qu’il redoutait était celui d’Azure. Après l’épisode du Grand Escalier, il ne savait plus tellement où ils en étaient tous les deux. Mais une chose était certaine, la revoir le ferait souffrir, surtout avec un cavalier au bras. Il aurait pu se dire que c’était bien fait pour lui, lui qui avait préféré inviter son amie plutôt que sa… Qu’était Azure pour lui d’ailleurs ? Un baiser ne voulait pas forcément dire qu’ils sont attachés à l’autre, si ? Il faudrait qu’il voie ça avec la jeune femme. Peu importe, de toute manière Shayne ne pouvait pas faire passer ses propres envies avant ceux de ses amis, quelle que soit la relation entre lui et Azure. Ses yeux restèrent posés sur la foule descendant de l’escalier, espérant qu’ils trouvent sa cavalière vite… afin de s’éclipser de l’endroit pour ne pas avoir à croiser les yeux de la brunette.

Codage par Libella sur Graphiorum

@Lilith C. Davis @Kathleen Kirte

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Festoyons jusqu'à l'aube

Si la nuit nous le permet

J
e me retiens de cligner des yeux en appliquant un trait noir sur ma paupière supérieure, tout comme j’empêche mes lèvres de trembler en les teintant de rouge corail. Puis, je me tourne, j’admire mon dos nu dans la glace, je réajuste mon bustier couvert de plumes blanches. Il faudra que je la rende au magasin dans quelques jours en prétextant qu'elle n'était pas à ma taille, ce n'est clairement pas avec le peu d'argent de poche que me filent mes parents que je Je veux être spectaculaire, ce soir, comme s’il était possible de dissimuler mon ressentiment derrière un peu de fond de teint… Intérieurement, j’écume de colère. Ça fera un an dans quelques jours, que ce sale type m’a transformée en monstre, et aujourd’hui il n’en paie toujours pas le prix : pire encore, il se balade dans Poudlard comme un seigneur ! Or, par sa faute, je suis condamnée à porter ces cernes violacés et à composer avec un féroce appétit de viande rouge. Ce n’est pas juste. D’ordinaire, j’adore les bals. A Ilvermorny, j’étais ivre des regards que l’on posait sur moi. J’adorais choisir ma robe avec Lydia, occuper le centre de la piste, rire à gorge déployée aux abords du buffet en commentant les couples qui se formaient autour de nous… C’était lui qui m’avait accompagné, à celui de l’an dernier. J’avais une robe rouge comme le sang et il m’avait offert ce bracelet avec cette petite perle… Evidemment, je l’ai jeté dans le lac, depuis. C’est bien dommage, mais tous les souvenirs qui me rattachent à ce sale type sont bons pour les ordures.

Maintenant, je suis là, à rencarder un garçon qui veut bien me laisser le mordre un peu pour soulager mes pulsions sanguines, à faire la discussion avec ma camarade de maison comme si je n’avais pas une envie viscérale de me ruer sur le premier venu pour le vider de son sang. Azure n’est pas de mauvaise compagnie. Elle est un peu candide, ce que je devrais attribuer à son jeune âge… Mais je sais combien il est important d’avoir des alliés de son côté. Je finis de me coiffer, et me tourne vers elle, sourire aux lèvres, tirant ma baguette. « J’ai hérité des cheveux de ma mère. Crois-moi chérie, si je ne passais pas au moins une heure à m’en occuper et à leur donner des bains d’huile, ce serait un véritable suicide social. » affirmé-je en laissant échapper un léger rire, avant de prendre un air soudainement beaucoup plus sérieux. Je lis l’admiration dans ses yeux quand elle me regarde, et pour être parfaitement honnête, j’adore ça. Je devrais la prendre sous mon aile… « Surtout, ne bouge pas. » Et un mouvement du poignet plus tard, le sortilège fait mouche, et fait tomber deux mèches bouclées de chaque côté de son visage. C’est beaucoup plus raffiné comme ça ! Je devrais peut-être me sentir mal d’avoir cherché à la pousser dans les bras de Maxton, tout en sachant que ce serait peine perdue pour elle, cette histoire lui a pris la tête… Enfin, quelque part, c’est une leçon de vie gratuite que je lui offre : le monde est carnassier, et elle ferait mieux de s’y préparer dès ce soir. Je glisse mes pieds dans mes sandales argentées et effectue un demi-tour sur moi-même ; cette fois, je suis prête. « Allez, amuse-toi bien, et fais en sorte que ce cher Shayne sache ce qu’il loupe ! » lui adressé-je avec un clin d’œil. La magie n’a malheureusement pas de solution à ce genre de problème, mais j’ose espérer pour elle que les décolletés plongeants si.

En distribuant des signes de main et des petits sourires à nos charmants camarades en robe de soirée, l’envie de sang commence à me démanger. Il y aura sûrement Baby G. ce soir... et Maxton. J’ai été en rogne contre lui toute la semaine, et pourtant… Sa lettre, bien que tardive, m’a fait hésiter. C’est bien par caprice que j’ai décidé de le lui faire payer, mais je me dis, portant le pan de ma robe tandis que je descends les marches menant au hall, que j’ai peut-être surréagi. Évidemment que j’aurais voulu passer cette soirée à son bras, surtout quand je sais qu’il quittera l’école demain. Mais quelque part, je me protège aussi : c’est dangereux, de trop s’attacher. J’en ai déjà assez bavé comme ça… ! Je le verrais à la cérémonie, et puis tiens, j’espère qu’il crèvera d’envie en me voyant me pavaner devant lui : j’ai l’impression qu’il m’a un peu délaissée ces derniers temps, alors ce sera ma façon de me rappeler à son bon souvenir. Quelque part, l’invitation de Jin, quoique surprenante, tombait à point nommé… C’est curieux, je pensais qu’il ne pouvait pas me voir en peinture, avant qu’il ne me demande de l’accompagner. C’est peut-être le cas d’ailleurs… heureusement, j’imagine que je suis assez jolie pour que l’on oublie que l’on me déteste. Je me demande, en traversant la cour intérieure, s’il sera plus bavard que lors de notre dernière rencontre. Par chance, ce soir, je peux composer avec son cynisme : tant qu’il est suffisamment élégant et bon danseur, nous pourrons nous arranger lui et moi. Je franchis les colonnes en pierre du cloître, et l’aperçois en direction de la fontaine… Je m’arrête devant lui. « Joli costume. Tu as du goût dis-moi… » Oh, ça va, je peux bien le taquiner un peu avant de lui ponctionner quelques millilitres d’hémoglobine, ça n’est pas interdit. « Et tu ne t’es pas défilé, à ce que je vois. Finalement, t’en as plus dans le pantalon que ce que j’imaginais. » C’est vrai… Les vampires n'ont pas la cote non plus, en Grande-Bretagne. Lorsque nous nous sommes rencontrés en Janvier, il a tellement flippé que j’ai cru qu’il me dénoncerait à son retour. Et comme il ne l’a pas fait… j’imagine qu’il a finalement compris que nos intérêts convergeaient. « Vite, il ne faudrait pas louper le discours, ce serait dommage… » J’ai trop d’égo pour reconnaître que j’aimerais arriver à temps pour voir le capitaine de Gryffondor recevoir sa coupe, en réalité. Et puis, la faim commence à faire pousser mes canines. J'ai conscience que je prends des risques avec lui... mais je crois que les côtes d'agneau sanglantes que l'on retrouve la nuit dans les cuisines ne me suffisent plus. Quelle idée de porter du blanc, sérieux… si je fous ne serait-ce qu’une minuscule gouttelette de son sang sur ma robe immaculée, ça va être le cauchemar pour m’en débarrasser. Je tends la main, pour l’inviter à me présenter la sienne… « Ne t’en fais pas, trésor, j’en prendrais juste un doigt. »

@Azure Zinnia
@Jin Kyung Seo

black pumpkin

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

festoyons
premier et dernier bal

ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie

Sur le mur qui lui faisait face, l'ombre de Bluebell dansait à chaque geste. C'était une danse qu'il ne connaissait pas, dans un décor qu'il ne reconnaissait plus. Lorsqu'il était revenu de Poufsouffle, où il avait rapatrié ses affaires pour le départ du lendemain matin, le regard de Willow était resté fixe et bête. Tout était rangé. Tout était impersonnel. Il n'y avait plus de vêtement entassé sur la chaise de la coiffeuse ni de petit mots abandonné sur celle-ci. Il n'y avait plus rien sur les tables de chevet, plus non plus de balai posé dans un coin. C'était une chambre vide, sans âme, un « chez eux » qui n'en avait plus qu'un nom défait de son sens, qui lui agitait sous les yeux cette fin à laquelle ils n'échapperaient pas. Bien sûr, ça n'était pas une fin en soi, ils se verraient cet été, ils continueraient probablement de s'écrire ensuite mais c'était une page qui se tournait... une page à laquelle il tenait pourtant, une page qu'il aurait voulu retenir encore quelques instants. Ça allait lui manquer. Elle allait lui manquer. Un soupir passa ses lèvres avant qu'il ne l'étouffe sous l'épais tissu noir de sa chemise. Et dire qu'il s'était juré de ne plus jamais se faire avoir par des sourires enjôleurs et des œillades charmeuses ! Et dire qu'il s'était juré de ne plus jamais s'attacher ! Il avait dit adieux aux affres de l'amour adolescent, de l'amour tout court même ! Il s'était prétendu au-dessus de ça, trop échaudé pour s'y risquer... Que des bêtises ! Honnêtement, tout n'aurait-il pas été plus simple s'ils s'en étaient tenus à cette relation innommable et sans attache qu'ils avaient eu l'impression de débuter ce premier soir ?! Si, c'était évident ! Et pourtant, il ne regrettait rien, sinon d'entrevoir déjà ce quotidien dont elle ne ferait plus partie... Il chassa un pli de son pantalon, repoussa ses cheveux en arrière et finit par poser sur la silhouette fine de la Serpentard un regard d'une douceur résignée.

— Besoin d'un coup de main ? demanda-t-il alors qu'elle venait d'enfiler son corset.

S'il savait pertinemment que non, il n'en laissa rien paraître et se glissa entre elle et Personne déjà prêt à claquer des doigts. Les siens se saisirent des lacets noirs et s'appliquèrent à tirer dessus. Son parfum l'enveloppa presque aussitôt, reformant autour de lui cette bulle que la réalité s'appliquait à faire éclater. Elle sentait la maison et la sécurité, l'insupportable pimbêche dont il s'était entiché, l'avenir qu'il espérait. Cette pensée aussi évidente que parfaitement ridicule lui arracha l'ombre d'un sourire amusé. Et dire qu'il était arrivé ici en maudissant le monde entier et qu'aujourd'hui il aurait été prêt à n'importe quoi pour revivre cette année. La recommencer éternellement pour la garder prêt de lui, elle qui s'apprêtait à l'abandonner. Parce que c'était ça, dans le fond. Un abandon. Elle prétendrait que non, il s'efforcerait de la croire mais ça en avait pourtant tous les atours. Arriverait le moment où il serait seul entre ces murs, où elle vivrait une vie dont il ne ferait plus partie... Peut-être qu'elle l'oublierait, trop prise dans le tourbillon de la nouveauté là où lui serait contraint de vivre avec les fantômes qu'elle lui aurait laissé. Parce qu'il ne se faisait aucune illusion : ils seraient là à l'attendre, ces souvenirs bourdonnants, ces images qui le briseraient sûrement comme elle avait brisé les miroirs ce premier soir. Il s'attendrait à la voir à chaque fois qu'il entrerait dans la Grande Salle, sentirait son imbécile de cœur s'emballer au moindre bruit dans le couloir des vestiaires et chercherait sa présence à tâtons toutes les nuits dans son lit... et elle profiterait sans lui d'une liberté bien méritée.

— J'ai pas envie de revenir ici, après le bal.

Sa voix mourut dans le silence qui lui répondit. Il avait parfaitement conscience que ça n'avait aucun sens. C'était là que devraient naître leurs dernières caresses, là que devraient mourir leurs ultimes étreintes, parce que c'était là qu'ils s'étaient aimés. Mais il ne voulait pas fermer cette porte, demain matin, la gorge serrée et le cœur lourd. Il préférait le faire ce soir avec la certitude de passer une bonne soirée en sa compagnie. Offrir à cette chambre une fin à l'image de ce qu'ils y avaient vécu.

— On pourrait squatter le fauteuil de la salle d'à côté...?

Boucler la boucle, en quelque sorte. Mettre un point final à ce chapitre exactement là où ils l'avaient commencé. Il voulait refuser de la lâcher, comme ils l'avaient fait, craindre d'avoir à lui dire adieu, comme ils l'avaient fait, s'enfoncer toujours plus dans quelque chose qui les dépassait, comme ils l'avaient fait, comme ils le faisaient encore, comme il espérait qu'ils le feraient toujours. Il noua soigneusement le lacet et laissa retomber en retomber les fils dans le dos de sa cavalière.

— Un jour, je recommencerai avec un blanc, souffla-t-il simplement sur le ton de la conversation avant d'attraper sa main et de la forcer doucement à tourner sur elle-même pour l'admirer dans sa jolie robe. T'es magnifique.

Willow recula d'un pas pour la laisser terminer de se préparer et toisa leur reflet dans sa coiffeuse. C'était la première fois qu'ils s'affichaient officiellement ensemble... et la dernière fois qu'ils pourraient le faire. Ils ne s'étaient jamais cachés de quoi que ce soit, bien sûr, il l'avait attendu plusieurs fois à la sortie des cours, il ne comptait plus les repas pris ensemble dans la Grande Salle, ils s'étaient souvent retrouvés ici ou là dans ce château immense, le temps d'une pause ou d'un baiser volé... mais ça n'avait jamais vraiment existé pour autant. Jusqu'à ce soir. ...et le hasard avait fait en sorte qu'ils soient assortis pour l'occasion. Il attrapa la cape noire qui attendait au pied du lit et la passa sur ses épaules tandis que Bluebell posait sur le sommet de son crâne une couronne qui lui allait à ravir. Dans un film, elle aurait été la méchante reine. Pâle et sombre, toisant l'humanité tout entière avec une froideur inquiétante. Dans leur vie, elle était Princesse des Glaces, faible et forte à la fois. Cette fille était surprenante. Incroyable. C'était à la fois une contradiction et un mystère, une promesse et une évidence.

— C'est bon ? On peut y aller ? Tu sais si ton frère nous rejoint là-bas ?

Il avait fini par se faire à l'idée que Maxton était et serait toujours dans les parages. Ça avait été dérangeant au début tant l'image de ce pauvre garçon se superposait avec celle de l'elfe qui continuait de lui lancer des oeillades assassines dès qu'il en avait l'occasion, et puis ça s'était enveloppé d'une normalité qu'il n'avait pas vu venir. C'était le frère de sa copine – de sa concubine, aurait-elle corrigé – ça se rapprochait presque d'un semblant de famille... ça le deviendrait peut-être... mais ce qui avait été une certitude un jour se fissurait aujourd'hui. Il voulait y croire encore autant qu'il redoutait de se faire avoir. Il effleura sa joue, posa ses lèvres sur les siennes et ouvrit enfin la porte. Peu importait ce qui les attendrait demain, ils avaient une cour à honorer de leur présence et une nuit à garder blanche pour vivre cette année jusqu'au bout... le reste pourrait bien attendre, il n'était pas pressé...

(c) jawn

Costume (dans l'idée):

Festoyons jusqu'à l'aube

EXORDIUM.

Installé au bord de mon lit, je parcours mon dortoir du regard en quête d'un potentiel oubli. Comme c'est étrange cette sensation de se dire que cette nuit sera la dernière que je passerai entre ces quatre murs. Si tout se passe bien, j'ai réussi mes ASPICs et je n'aurai plus jamais à revenir à Poudlard. On ne va pas se mentir, je ne me vois définitivement mal embrasser une carrière de professeur, je n'aurai donc aucune raison de revenir dans cette école et dans un sens, ce n'est certainement pas plus mal. Autant je redoutais de quitter Poudlard car je laissais derrière moi quelques personnes qui allaient me manquer, autant les cours et cette école en elle-même n'allaient pas me manquer du tout ! Je ne sais pas ce que sera ma vie à l'extérieur de ces murs mais je sais une chose, je vais enfin pouvoir prendre mes propres décisions et prendre enfin en main mon destin. Alors oui, je vais certainement galérer un peu, peut-être même mettre du temps avant de trouver ma voie mais je refuse que ma vie m'échappe encore. Je veux être le seul maître de mon destin, que cela plaise ou non. Je finirai peut-être pauvre, SDF ou en prison, mais ce ne sera qu'à cause de mes choix et non ceux des autres et pour l'heure, c'est tout ce qui compte.

Après quelques instants de rêverie, je me relève et enfile rapidement mon costume pour ce soir. Autant je suis prêt à faire l'effort d'être dans le thème, autant il est hors de question que je rentre dans le moule en optant pour un costume médiévale classique. Je savais déjà à peu près sur quoi je voulais partir et grâce aux conseils et à l'aide du personnel de Gaichiffon j'ai pu trouver mon bonheur. Ce soir, je serai un viking ! J'ai opté pour des couleurs sombres, mettant en valeur le côté noir des couleurs de notre maison. Une amie m'a concocté une potion pour la pousse des cheveux et grâce à son aide, j'ai pu obtenir une sorte d'iroquoise tressée, franchement stylé. J'ai adoré arboré une longue barbe mais on ne va pas se mentir, ma pilosité laisse quelque peu à désirer de ce côté là ! Qu'importe, avec ou sans barbe, j'aime le résultat final et j'espère qu'Haley appréciera aussi. D'ailleurs en parlant de ma préfète préférée, j'espère que ça sera bien elle ce soir et pas son horrible double. Je ne peux nier que cette histoire d'imposteur ne me plait absolument pas et qu'à chaque fois que je suis avec elle, je ne peux m'empêcher de me demander si c'est bien elle et si je serais capable de la reconnaître ? La dernière fois, à bien y réfléchir, je l'avais trouvé un peu étrange, mais j'avais mis ça sur le compte de la colère et de la bouderie, plus qu'autre chose. Et depuis que je me suis fait avoir une fois, je me suis promis de faire très attention au moindre comportement suspect.

C'est le dernier bal que je ferai ici et certainement le dernier bal que je pourrais passer en compagnie de ma ravissante cavalière. Je n'ai de cesse de me demander ce qui va advenir de nous deux après mon départ. Je sais que l'avenir nous le dira et que si on n'est amené à ne jamais ce revoir, je m'en remettrai, je ne peux m'empêcher de réaliser que c'est la première fois que je m'attache autant à quelqu'un et plus encore à une fille. D'ordinaire je me contente de relation superficielle, juste histoire de prendre un peu de bon temps, sans prise de tête. Mais avec, tout est différent et même si ça doit s'achever prochainement, je suis content qu'elle m'est permis de m'ouvrir à quelqu'un d'autre, c'était ce dont j'avais besoin. Je réalise que je suis capable de laisser de nouveau les gens rentrer dans ma vie, sans être terrifié à l'idée qu'ils s'en aillent brutalement. Je sais qu'avec Blaze, c'est différent, dans le sens où on quitte tous les deux Poudlard et qu'on vit dans la même ville, on se verra donc plus facilement et régulièrement j'espère. Mais Haley est coincée ici encore un an ... J'essaye de ne pas y penser, préférant me dire que j'allais enfin pouvoir retrouver Jade, Sasha, Roxy pourquoi pas. Fuyant la solitude de mon dortoir, je finis par rejoindre ma salle commune pour attendre Haley sur un des fauteuils.

@Haley M. Strauss

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

Festoyons jusqu'à l'aube !

feat. @Shayne T. Williams

Se rendre au bal ou déprimer tranquillement dans sa salle commune ? Lilith s'était posée la question pendant longtemps et avait finalement accepté après avoir été poussée par Murphy et invitée par Shayne. Elle savait que son ami lui avait proposé d'être son cavalier simplement pour s'assurer qu'elle passerait une soirée à ne pas broyer du noir. En effet, elle savait qu'elle avait foiré ses examens cette année. Elle n'avait pas réussi à faire ce qu'on attendait d'elle, que ce soir avec une baguette magique, en potion ou même à l'écrit. Et forcément, elle redoutait les conséquences, ce qui la mettait dans un état de stress. Comment allait-elle annoncer à ses parents qu'elle n'était pas à la hauteur ? Comment allait-elle assumer un potentiel redoublement alors que tous ses amis allaient continuer leur scolarité, sans elle ? Cette idée lui déchirait le coeur.

Afin de s'assurer que les élèves viendraient vêtus selon la thématique du bal choisie, l'école avait mis a disposition une pièce du château qui servait de dressing grâce à la collaboration de Gaichiffon. Lilith avait passé une bonne partie de l'après-midi à déambuler au milieu des portants de vêtements, imaginant les commentaires que sa tante Phoebe aurait pu faire sur chacune de ses tenues. Dans quelques jours elle pourrait la revoir et lui raconter tous ses malheurs, ce qui l'appaisait un peu. Tante Phoebe savait toujours trouver les mots et calmer les situations.
Sur les conseils imaginaires de sa tante, elle opta pour une robe d'un vert profond. Le corset était lacé de fils d'or et une ceinture dorée qui ensserait ses hanches et retombait devant venait compléter le look médiéval. Elle prit le reste de la fin de journée pour se bichonner et prendre le temps de se préparer. Ça lui faisait du bien de faire juste quelques petites actions pour elle qui n'auraient pas d'impact au-delà de cette soirée. Elle se maquilla légèrement, brossa ses longs cheveux roux et appliqua une touche de son parfum préféré au lilas et à la rose. Lorsqu'il fut l'heure de rejoindre le lieu de la fête, elle jeta un dernier coup d'œil à son reflet dans le miroir et se promit d'essayer de profiter de cette soirée.

En sortant de sa salle commune, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas la moindre idée d'où elle devait retrouver son ami. Elle hésita un instant, se demandant si il l'avait mentionné à l'oral, dans une lettre ou si elle l'avait noté sur un post-it. Elle décida néanmoins d'y aller. Il s'agissait juste d'un rendez-vous amical pour passer une bonne soirée en bonne compagnie. Dans le pire des cas, il la retrouverait dans la grande salle. Elle n'eut pas besoin de le chercher longtemps car le jeune Gryffondor l'attendait déjà au bas de l'escalier. Futé. Il était sûr de ne pas la rater comme ça. Lilith s'approcha de lui avec un grand sourire. « Salut. Ça te va bien dis donc ce costume. En même temps, qu'est-ce qui ne te va pas ? » Rigola-t-elle avant de regarder autour d'elle. « Tout le monde joue le jeu. C'est rigolo, on dirait vraiment qu'on a été envoyé dans une autre époque.» Elle qui adorait lire était transportée. Elle entraîna Shayne dans la grande salle où la déception se lut sur son visage. « Par contre ici, ça n'a pas changé. Tu crois que c'était déjà comme ça au temps des fondateurs et que c'est pour ça qu'ils n'ont mis aucune décoration ? » C'était une possibilité, bien que décevante.

Les annonces du directeur n'avaient rien de surprenantes. Il félicitait Serdaigle pour avoir gagné la coupe des 4 maisons, ainsi que Gryffondor pour la coupe de Quidditch. A ce moment, elle se tourna vers son cavalier pour l'applaudir. Elle n'assistait pas en général aux matchs de Quidditch, mais elle était toujours heureuse des victoires de ses amis. Quand le directeur fit mention des résultats, Lilith se renfrogna. C'était le sujet qu'il ne fallait pas aborder mais évidemment c'était sur toutes les lèvres. Lilith leva les yeux au ciel. Elle avait soudain envie de prendre ses jambes à son cou et de se réfugier à l'abri sous ses couvertures. Mais une part au fond d'elle essayait de la rabrouer : elle n'avait pas passé tout ce temps à se préparer pour rien ! « Bon. Que font deux amis à un bal de fin d'année ? Ils commencent par boire ou manger ? C'est peut être un peu tôt pour se jeter sur le dancefloor. » Elle essayait de se motiver elle-même. Jetant des coups d'oeils autour d'eux, elle cherchait en même temps Murphy et son cavalier. «Tu voulais peut être retrouver quelqu'un ? Tu es sûr que tu ne voulais pas venir à cette soirée avec quelqu'un d'autre ?» Redemanda-t-elle au cas où il ait changé d'avis.

@E. Murphy Leonhart

made by guerlain for bazzart

Je jette un regard à la salle au décor minimaliste. J’espère sincèrement que l’ambiance se chargera de réchauffer tout cela. Je me suis laissé convaincre par les portraits du bureau quant au thème. Le bal de rentrée ayant comporté nombre de chansons moldues, la tradition de la tenue moche de Noël, on a souligné qu’il serait peut être de bon ton cette fois d’envisager quelque chose de plus classique. Il en fallait après tout pour tous les goûts. Le débat philosophique s’est élevé sur la notion de classicisme et quand les invectives sont devenues trop élevées, j’ai fini par trancher sur l’hommage aux fondateurs. Après tout, n’avais-je pas lancé une énigme de réunion des Maisons en début d’année. Mais hors de question de se lancer dans une parodie de fête médiévale au cracheur de feu, j’avais demandé au bibliothécaire de retrouver les traces des premiers bals, et fait en sorte de me rapprocher le plus possible de ce qui se faisait à l’époque. Pour que cela ne consiste pas uniquement à se limer le cul sur un banc en bois au son de la cornemuse, j’avais demandé à Gai Chiffon de nous trouver des tenues ressemblant à celles de l’époque. Je décidais pour ma part de faire simple, j’aurais trouvé un peu ridicule d’enfiler une tenue royale. J’optai pour des chausses et une tunique à lacets avec un liseré brodé mêlant les couleurs des différentes maisons, cintrée par une lourde ceinture de cuir ouvragé dans laquelle était rangée ma baguette. J’avais ajouté pour la forme des bracelets de cuir et laissé ma tignasse libre de vivre sa vie, lustrée et retenue par le même ruban qui bordait la tunique. Dans mon esprit, c’était à la fois simple et élégant. Et surtout, ça ne pèse pas trois tonnes.

Les élèves arrivent parfois un peu interloqués par le décor, souvent costumés. Une fois que le gros de la troupe et là, je me lance dans le discours de clôture de fin d’année, que j’espère lui aussi minimaliste : rien de pire qu’une longue palabre lorsqu’on attend le buffet n’est-ce pas ? Une fois les formalités d’usages terminées, je prends le verre de bieraubeurre que l’on me tend et salue ceux qui passent par là. La tension de l’année se délie peu à peu. J’ai survécu à cette première année, même si je n’ai pas réussi à obtenir que justice soit faite pour Michaela… Je peux me détendre un peu. L’année est finie, à moins qu’un plaisantin ne retourne ce bal. Je me détendrai quand ils seront tous rentrés chez eux, finalement ça me paraît plus sage.

Spoiler:

[SUJET COMMUN] Festoyons jusqu'à l'aube ! Mousta11

Festoyons

jusqu’à l’aube !

Oui, c’était facile à dire et le hasard – décidément – ne s’était pas résolu à lui faciliter la tâche. Car, si le concierge avait déterminé qu’il resterait sagement dans son coin en diffusant une autorité minimale là où il promenait son regard froid, un petit malin discret en décida autrement. Près de la table de banquet, où l’on servait de la biéraubeurre aux majeurs, un septième année intervertit son verre d’alcool avec le gobelet de jus de citrouille qu’un élève – qui devait avoir tout juste quatorze ans – avait négligemment posé sur la table.

Aussi consterné qu’agacé, Septimus fendit la foule en prenant garde à éviter de rentrer dans les petits groupes que les étudiants formaient comme des clans adversaires. De ce point de vue-là, Poudlard n’avait pas trop changé ; c’était une école comme une autre, après tout.

Son regard fut vaguement attiré par un cercle de piètres danseurs – dont certains pouvaient sans nul doute être qualifiés de catastrophiques – et il manqua de percuter quelqu’un. Fort heureusement, il n’y eut (pour cette fois) pas de choc ; il parvint à éviter de justesse l’obstacle d’un léger bond dansant sur le côté. Peut-être était-ce l’ambiance ou la musique, mais il semblait qu’au moins ce soir, son corps avait déterminé qu’il ne lui ferait pas honte. Après tout, il était excellent danseur – de façon assez mystérieuse pour un homme aussi maladroit, mais paraissait-il qu’il y avait une certaine logique derrière cet état de fait. C’était davantage l’anxiété sociale qui le conduisait à une nervosité physique difficilement répressible, tandis que la danse était un exercice comme un autre, sur lequel il suffisait de se concentrer tout entier à en oublier le reste du monde. Et dans ce domaine-là, Septimus excellait.

Parvenant de justesse à rattraper le gobelet d’alcool pour empêcher l’adolescent de le boire, il fit copieusement la leçon au septième année (à grands renforts de « Votre attitude est scandaleuse », « Vous avez une responsabilité en tant qu’aîné » et « Il faudrait songer à gagner en maturité », tout en ne manquant pas de souligner que s’il ne voulait pas passer tout le bal à récurer les trophées, il avait intérêt à se tenir à carreaux). Une fois son sermon achevé en bonne et due forme, il toisa une dernière fois le jeune homme et lui fit sèchement signe de s’éloigner de la table de banquet – non sans hausser un sourcil courroucé.

S’il y avait bien un seul trait de caractère qui le servait parfaitement dans ses nouvelles fonctions, c’était sa froideur apparente et son ton cassant. À présent qu’il se sentait plus à l’aise dans son nouvel environnement, il ne sursautait plus au moindre bruit et ne se liquéfiait plus à la première rencontre. L’angoisse permanente qui lui avait broyé les poumons à son arrivée était devenue nettement plus supportable, et il retrouvait doucement ses habitudes.

Mais la satisfaction du devoir accompli se dissipa assez rapidement lorsqu’il détourna les yeux de la silhouette du jeune gredin pour se tourner vers la table de banquet.

Et merde.

Il se trouvait face au directeur lui-même, qui avait visiblement migré jusqu’ici, son verre à la main ; était-ce pour s’assurer que tout allait bien ? Était-ce un hasard ? Ou avait-il vu l’altercation et préféré se rapprocher au cas où son employé aurait besoin de lui ?

Quoi qu’il en soit, il était là, avec sa tunique à lacets outrageusement seyante. Si Victoire l’observait, elle n’aurait pas été surprise de sa réaction on ne peut plus prévisible : il rosit. Se raclant la gorge pour chasser la fébrilité qui gagnait tout son corps, il s’exclama :

— Oh, monsieur le directeur ! Je ne vous avais pas vu.

La raison voulait qu’il prétexte vouloir vérifier quelque chose à l’exact opposé de la salle, mais cet indécrottable idiot enchaîna sans pouvoir s’en empêcher :

— Vous passez une bonne soirée ?

Codage par Libella sur Graphiorum

@Fergal Armitage

memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

Festoyons jusqu'à l'aube

Violet & @E. Adrian Leonhart

Le jour fatidique était arrivé. Le dernier jour de l’année scolaire, mais aussi le jour du bal de fin d’année. Si la plupart des cinquième année avaient passé les derniers mois à redouter les examens des BUSEs, Violet quant à elle était surtout nerveuse à l’idée de devoir affronter cette soirée-là. Mais elle se disait que ce ne serait que de courte durée. Juste l’histoire de quelques dizaines de minutes, le temps de saluer certaines personnes, de tenir compagnie à un jeune fantôme, et elle serait partie. Idéalement, en compagnie de Gwendolyn et d’Adrian, pour une balade nocturne du château, pendant que le reste de l’école serait occupée à danser. Qui n’avait jamais rêvé de déambuler dans les couloirs à la tombée de la nuit, quand tout était calme, tranquille, désert, pour tenter de percer à jour quelques secrets cachés renfermés dans les murs de Poudlard ? La dernière discussion qu’elle avait eue avec Blaze sur le sujet avait éveillé en elle une curiosité nouvelle, et elle était bien contente d’avoir enfin l’occasion de se prêter à l’aventure sans besoin de passer par le rôle de préfet pour cela.

Mais en attendant, elle devait encore subir le bal. Par chance, Gwen s’était occupée des costumes et l’avait rejointe dans les toilettes des filles pour qu’elles puissent se changer à deux. Les robes du moyen-âge, aux couleurs de leurs maisons, étaient relativement complexes, comme l’avait prédit la Serpentard dans ses lettres, mais elles en étaient finalement venues à bout. Comme d’habitude, Gwen avait fait la majorité de la conversation ; heureusement que le silence de Violet ne la dérangeait pas. La blonde avait eu le sourire aux lèvres pendant toute la discussion, papotant de choses et d’autres comme si de rien n’était, au point où la Serdaigle se demanda s’il s’agissait d’un vrai sourire ou d’une façade forcée ; mais elle ne releva pas. Elle n’avait pas assez de capacités à déchiffrer l’expression faciale des autres pour être certaine de quoi que ce soit, de toute façon. Une fois les lacets des robes enfin mis en ordre, Gwendolyn la quitta pour aller rejoindre la salle commune des verts et Violet prit son courage à deux mains pour descendre les escaliers qui menaient au Hall de l’école. La robe était lourde, pas vraiment pratique, mais elle s’y ferait. Ce n’était pas ce qui la dérangerait le plus pendant le bal, de toute manière.

Arrivée à l’endroit du rendez-vous, elle releva la tête à la recherche d’Adrian. Il y avait beaucoup de foule, mais heureusement, le fantôme se démarquerait sans trop de problèmes parmi les vivants. En revanche, lui ne savait sûrement pas vraiment à quoi elle pouvait ressembler : même si elle traînait de temps en temps avec Murphy pour expérimenter sur quelques projets de sciences occultes, ils ne s’étaient jamais vraiment rencontrés tous les deux. Ce serait une première. De quoi rendre un peu nerveuse Violet, mais son amie Serpentard lui avait assuré qu’il était super, alors tout devrait bien se passer. Et puis, dans le pire des cas, cela se passerait mal et tant pis, ils partiront chacun de leur côté, pas de quoi en faire toute une histoire. Les yeux rivés sur l’adolescent transparent qu’elle venait finalement d’apercevoir, la jeune fille s’approcha pour l'interpeller :

« Bonsoir, Adrian. C’est Violet. On peut y aller ? »

Bien sûr, s’il cherchait quelqu’un de plus bavard, il était mal tombé. Mais Murphy lui avait dit que ce ne serait pas un problème, et elle l’avait prise au pied de la lettre. Elle était bien en mal de tenir une longue conversation avec qui que ce soit, de toute manière ; à moins que ça ne soit pour parler de livres, mais elle ne pensait pas que le moment soit réellement propice à cela. Dans la Grande Salle, le Directeur annonçait les gagnants de la Coupe des Quatre Maisons et de celle de Quidditch. Violet applaudit machinalement pour célébrer la victoire de Serdaigle mais n’eut que faire de celle de Gryffondor. Puis la musique reprit et certains élèves commencèrent déjà à envahir la piste de danse. Encore un avantage à être avec un fantôme : pas besoin de danser. Si ?

« Hum, je ne sais pas si tu as l’habitude de danser, mais ce n’est pas trop mon truc. »

Autant être honnête dès le début, et puis s’il la trouvait trop ennuyante, il pouvait bien l’abandonner pour quelqu’un d’autre, ce n’était pas comme s’il serait le premier.

code by exordium.

Festoyons jusqu'à l'aube

Bal de fin d'année

Tandis qu’il se disputait avec les coriaces boutons de son veston, Hayden se sentait un peu nerveux. Avec ce thème alambiqué, il avait dû redoubler d’inventivité pour trouver dans la salle réquisitionnée par Gaichiffon quelque chose dans l’esprit de l’époque sans être grotesque, optant pour un costume bleu marine brodé de fil d’or, dans lequel il se sentait un peu à l’étroit. Les tenues féminines, souvent plus amples et élégantes, lui faisaient regretter de ne pas avoir cédé à la petite voix qui lui susurrait de se transformer une énième fois. Il fallait dire qu’en six ans de scolarité dans ces murs, rares étaient les soirées où il avait participé en tant que lui-même, et sans usurper l’identité d’un tiers. Pourtant, il avait hésité… Il s’était retrouvé pris en proie à la tentation de se changer une énième fois dans les toilettes des filles du deuxième étage, revêtant l’apparence de l’une de ses camarades, mais la proposition de Roxy Reid l’avait finalement fait changer d’avis, lui permettant de repousser l’échéance : il parlerait à Haley plus tard. Pour le moment, la priorité était de ne pas faire regretter à sa camarade de passer le dernier bal de sa scolarité avec lui… Elle semblait justement plus gaie et enjouée qu’à leur rencontre, il y avait de cela quelques mois. Elle était sans doute encore fragile – tout comme il l’était, malgré sa remontée de pente – mais voir qu’il y avait de l’amélioration dans son état lui réchauffait le cœur. A vrai dire, il se sentait encore particulièrement redevable envers Sidney pour tout ce que ce dernier avait fait pour lui, probablement sans se rendre compte de l’impact que sa présence avait eu sur lui… C’était la première fois depuis bien longtemps qu’il avait le sentiment que les prochaines semaines, peut-être même les prochains mois, pourraient lui apporter quelque chose de positif. Le voyage, des amis à la maison, la rentrée prochaine… A l’exception du fait qu’il serait contraint de porter un appareil dentaire à compter de Juillet, l’été ne se profilait pas si mal. Les couloirs de l’école avaient cessé de lui inspirer crainte et ressentiment. Même les résultats des examens avaient cessé de l’inquiéter. Evidemment, éviter un potentiel redoublement restait souhaitable… Mais il avait eu l’impression de limiter la casse.

En se regardant dans la glace, il fixa longuement son reflet, jusqu’à ce qu’une mèche de cheveux ne jaillisse soudainement de son crâne, pour venir pendouiller sur le côté de son visage… Il sourit avant de se concentrer pour la faire disparaître. Cela faisait quelques semaines que les transformations physiques intempestives avaient cessé, ce qui n’était pas franchement une mauvaise nouvelle… Alors parfois, il testait un peu ses facultés, veillant à ce que son don de métamorphomage soit encore intact. Il pouvait encore modeler aisément la forme de son visage, changer la taille de son nez, la couleur de ses yeux… Mais il avait le sentiment de mieux contrôler ses changements, et de ne plus en être victime. Il releva les yeux vers les polaroïds pris avec Michaela au cours de l’année dernière, où l’on pouvait voir son amie rayonner de joie, grimaçant parfois. Même en n’étant plus de ce monde, elle débordait toujours de vie. « Ça va être bizarre, le trajet de demain sans toi. » Le trajet tout court, à vrai dire. A Noël, prendre le train en sachant qu’elle y était morte s’était déjà révélé suffisamment difficile… La jeune rouquine sur les photos ne lui répondit pas, se contentant d’éclater de rire à l’une des blagues idiotes qu’il avait dû lui faire à l’époque où il avaient pris ces clichés. « Tu me manques. » soupira-t-il, avant de quitter la salle de bains. Là où elle était, ça lui faisait une belle jambe de le savoir… Il était bien conscient de lui parler inutilement depuis des mois, mais quelque part, ça le rassurait de pouvoir encore le faire.

Il croisa en descendant un certain nombre d’élèves de Serdaigle qui n’avaient pas lésiné sur leur accoutrement, incarnant avec un étonnant réalisme d’illustres personnages que l’on aurait pu voir dans les immenses tableaux qui surplombaient le grand escalier. Il conclut, en ne parvenant à apercevoir Sidney dans les petits groupes formés par ses camarades dans la salle commune, tous rassemblés près de la cheminée, que ce dernier avait déjà du rejoindre Judith, et franchit à son tour les portes, sous le commentaire acide d’un portrait qui lui fit remarquer que sa chainette était mal mise. Il descendit dans le hall un peu anxieux à l’idée de trouver une Haley suspicieuse, après la lettre qu’il lui avait fait parvenir… Elle et Roxy étaient amies, et il espérait secrètement qu’elles avaient l’intention de se rendre au bal séparément. Il trouva finalement sa cavalière en contrebas des marches, et se présenta à elle en souriant. « Eh, t’es plutôt pas mal pour un écuyer ! » lui lança-t-il en détaillant son costume, de la tête aux pieds. Entière et spontanée, la Poufsouffle lui avait aussitôt inspiré un sentiment de sympathie, dès lors qu’ils avaient appris à faire connaissance. Terminer cette sixième année avec elle était une des meilleures choses qu’il pouvait lui arriver pour clôturer cette année infernale, qui avait si mal commencé… « Désolé, la statue de Philibert Van Dyck a pas voulu me filer son heaume, j’ai dû faire plus classique. » Il ne s’inquiétait pas vraiment de la compréhension de la jeune fille, puisqu’elle lui avait elle-même avoué se ficher de la thématique de cette soirée, et même qu’elle ne comptait pas vraiment s’y rendre avant qu’il ne lui propose de le rejoindre. « T’as encore une chance, si tu veux te défiler. Promis, je t’en voudrais pas. » Malgré son ton amusé, ce n’était qu’à moitié une plaisanterie. Si l’on excluait toutes les fois où il avait joué les imposteurs, son seul bal, où il avait été accompagné de Daisy Miller, ne lui avait laissé qu’un souvenir amer. Si elle avait réellement envie de s’amuser, peut-être n’était-il pas le candidat idéal…

@Roxy M. Reid

Tenue de Hayden:

rainmaker

Festoyons jusqu’à l’aube !

with / @Agatha Kline

Regard sceptique qui se reflète dans le miroir du dortoir alors que j’inspecte une dernière fois mon costume pour le bal de ce soir. Le choix n’avait pas été simple entre s’habiller avec la tenue traditionnelle coréenne de l’époque ou l’une du Royaume Uni. Pourtant du genre à vouloir me faire remarquer, ce n’est pas la stratégie pour laquelle j’ai opté ce soir. Simple envie de me fondre dans la masse afin de pouvoir m’échapper de cette soirée sans me faire remarquer. Me mêler à la foule ne me plaît guère d’autant plus que je sais que je vais m’ennuyer comme un rat mort - les soirées ici n’ont rien à voir avec celles de l’école japonaise -. Mais il faut dire que le costume anglais est vraiment quelconque. A croire que ces derniers n’ont vraiment aucun goût. Je secoue la tête, soupire aux lèvres tout me détournant. Peu importe, tout ça ne m’intéresse vraiment pas et j’ai juste hâte de prendre le train demain et de rentrer chez moi. Été que j’attend avec impatience et Corée que je compte bien retrouver pour quelques semaines.

Je regarde l’heure sur le cadran de l’horloge magique accroché au mur. L’heure de mon rendez-vous improvisé approche. Baguette rangée, dernière caresse à Nabi qui ronronne sous les doigts, je finis par m’éclipser de la chambre sans porter attention aux autres. Je sais vraiment pas ce qui m’a pris d’accepter la demande complétement folle d’Agatha. Et a bien y réfléchir, d’entre nous deux, c’est moi le plus taré. L’idée qu’elle pose à nouveau ses crocs sur moi me répugne pourtant. Mais il y a cette chose, au fond moi - vraiment bien au fond - qui ne me quitte pas depuis que c’est arrivé la première fois. Sensation étrange dont le corps se souvient à presque y penser lorsque je la croise dans les couloirs. Je sens mes poings se serrer, tout comme ma mâchoire alors que mes pas continuent à se diriger vers le lieu qu’elle m’a indiqué. Je suis complètement taré de ne pas faire demi-tour, de ne pas aller crier sur les toits qu’un fichu vampire traîne dans les couloirs de l’école et se fait passer pour une étudiante lambda. Tellement de contradictions qui s’entrechoquent dans mon esprit, mon corps. Encore une tare à rajouter sur ma liste.

Arrivé à la fontaine, je commence à peser le pour et le contre entre rester ici à l’attendre ou me barrer rejoindre finalement la salle de bal et tout révéler. Et même ma tête me crie d’être rationnel, mon corps fait tout l’inverse. Il en vient presque à réagir lorsque j’aperçois sa silhouette se diriger vers moi. Pauvre idiot. Je ne montre rien tandis qu’elle se poste face à moi, son sourire trop grand pour lui donner la sensation d’être sincère. Je la salue rapidement d’un mouvement de tête tout en cherchant à calmer cette sensation insupportable. Tu en doutais ? Je lâche en levant les sourcils. que ce soit pour sa blague - qui m’a fait lever les yeux au ciel - ou le fait que je ne me sois pas défilé. Pas mon genre de revenir sur mes paroles quand bien même il aurait été plus intelligent de le faire. Ta robe est pas mal non plus Plus pour la forme que pour le compliment. Je m’en moque en fait. Oui, la gryffondor est pas mal, sa robe est très belle et elle lui va à ravir mais cette fille n’est pas mon genre et je n’ai pas envie de lui faire monter son égo.

Oui, vraiment dommage… a peine convaincu par sa remarque. Qui en a quelque chose à foutre des discours des directeurs ? Présences généralement obligatoires et attention du public principalement par politesse. Posé contre le bord de la fontaine, j’attends qu’elle se décide et prenne les devants. J’ai le cœur qui bat la chamade alors qu’elle me tend sa main. C’est vraiment réel cette fois et à l’inverse de la première fois, j’ai le choix. Regard qui glisse de sa main à son visage, brève hésitation visible au fond de mes prunelles mais je fini tout de même par y déposer ma main, légèrement crispé et … impatient. Je ne compte pas t’en laisser plus que ça. Pourtant bien conscients que je ne serai de toute manière plus maître de quoi que ce soit. Je saisis malgré tout ma baguette de ma main libre, la gardant le long de mon corps dans l’espoir de ne pas avoir besoin de m’en servir. Et fais en sorte que ça ne se remarque pas.

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Festoyons jusqu'à l'aube

Si la nuit nous le permet

I
l me demande si j’avais des doutes quant à sa capacité à se rendre présentable pour cette soirée… Et pour être honnête, je suis bien tentée de lui répondre par l’affirmative. C’est vrai, qu’est-ce que je sais de lui, hormis son nom et son ancienne école ? Je ne connais même pas son signe astrologique… enfin, même si au vu de son tempérament, je ne serai pas surprise d’apprendre qu’il est sagittaire. « Évidemment. On se connaît pas plus que ça, t’aurais pu me foutre la honte. » Oh, ce n’est rien de personnel, c’est juste que le risque existait, vous voyez ? Vous vous souvenez peut-être de mon bal de deuxième année à Ilvermorny, chers lecteurs… J’étais accompagnée par Jimmy Vaughan à l’époque, et croyez-moi, aujourd’hui je le regrette toujours : cet abruti avait parié avec ses potes débiles qu’il arriverait à mettre ses mains là où il n’aurait jamais dû l’espérer, et je suis certaine qu’encore aujourd’hui il se rappelle de la baffe que je lui ai collée. Enfin, Jin ne semble pas être de ce genre-là… à vrai dire, je désespère même de le voir esquisser ne serait-ce que l’ombre d’un sourire ce soir. Bonjour l’ambiance ! L’avantage, c’est qu’au moins il est suffisamment discret et élégant pour que je n’aie pas à regretter d’avoir accepté. En revanche, au vu de son air crispé, j’ai bien l’impression que c’est lui qui émet des doutes. Ma moue me trahit lorsqu’il qualifie ma robe de seulement "pas mal". Il délire ou quoi ? Je ne sais pas combien il a accompagné de filles au bal dans son école japonaise, mais elles souffriraient de la comparaison, il peut me croire.

Je tente de plaisanter un peu histoire de détendre un peu l’atmosphère, mais avec lui, ça ne prend pas vraiment. Son ton est ferme, il ne compte pas me laisser plus que ce dont nous avions convenu. Ça me frustre, et vous savez pourquoi ? Parce que d’habitude, je n’ai aucun mal à obtenir ce que je veux de n’importe qui, et que je vois qu’avec lui, je vais avoir du fil à retordre. « Je vois que j’ai affaire à une pince. » ironisé-je, en me saisissant de la main qu’il me présente. Comme le contact avec sa peau est étrangement déconcertant… la chaleur qui se dégage de sa paume contraste si vivement avec la froideur qui se dégage de lui. Je croyais que son attitude distante et disciplinée était intimement liée à sa culture et à l’éducation qu’il a reçue, mais ses traits durs ne mentent pas : c’est un être véritablement glacial. Il n’y a pas suffisamment de mots pour dire combien lui et moi sommes différents… ce n’est pas un fossé qui nous sépare, mais un gouffre tout entier. Je suis aussi bavarde qu’il est taiseux, il est aussi austère que je suis émotive. Enfin, ce n’est pas grave : personne ne nous a jamais demandé de devenir les meilleurs amis du monde. « Mais soit, je compte pas te la faire à l’envers. » ajouté-je, pour le rassurer. Il n’a pas confiance, c’est évident… et qui pourrait le lui reprocher ? Malgré tout, je tiens à respecter ma parole : je ne suis pas comme mon camé de père, ni comme le taré qui m’a mordue. Je suis consciente de mes limites, et aussi longtemps que je le pourrais, je veillerais à ne pas les franchir. Il exige que notre petit marché ne soit pas remarqué et c’est sans faire exprès que je laisse échapper un léger rire. « Tu plaisantes ? Je tiens pas à ruiner ma réputation. » C’est entre lui et moi et je tiens bien à ce que ça le reste. J’attends qu’il soit prêt, veillant à ce qu’il ait sa baguette en main – espérant toutefois qu’il n’aurait pas à s’en servir -, puis j’approche mes lèvres de ses phalanges. Mes crocs émergeants déchirent son épiderme pour s’y planter et je ressens un frisson lorsque j’avale la première goutte.

Mes doigts se serrent autour des siens, effectuant une légère pression pour permettre au sang de mieux circuler. Son goût métallisé taquine ma langue, s’infiltre dans mon palais, glisse jusque dans ma gorge. La tentation de m’abreuver de ce qu’il a m’offrir jusqu’à plus soif est grande, mais je m’efforce d’y résister : n’abusons pas des bonnes choses. J’ai conscience de l’enjeu : je me dois de le mettre en confiance et de lui montrer que je peux m’arrêter quand je le souhaite. Alors prudemment, je me retire, dégageant mes canines de l’index que j’ai assailli. Je lui rends sa main, marquée par l’empreinte bleutée de mes dents, puis j’essuie précautionneusement mes lèvres empourprées. « Merci. C’est un vrai service que tu me rends. » déclaré-je avec sincérité, sortant ma baguette à mon tour, pour murmurer un Epiksey en direction de son doigt blessé. C’est la moindre des choses que de le reconnaître. Je lui en suis véritablement gré, personne ne l’obligeait à accepter les termes de notre marché. Il sait ce que je suis et pourtant, il ne rechigne pas devant ma véritable nature… Je l’ai pris pour un gamin pleutre lorsque nous nous sommes rencontrés, or il est en train de me donner tort sur mon jugement. J’aimerais affirmer que je n’ai pas besoin de ce genre de faveur, mais ce serait faux : cela fait six mois que je me contente de la viande que l’on peut trouver dans les cuisines et force est de constater que ce cela ne me suffit plus. J’ai conscience que je prends des risques, mais j’ai envie de croire en notre petit arrangement : me mettre à l’épreuve me permet de me rappeler que malgré tout, je suis encore humaine. Je sors un miroir de poche de ma pochette en strass et m’examine, de manière à vérifier que je n’ai laissé aucune trace suspecte sur ma robe ou mon visage… « Allez, on va être en retard. » lancé-je en réajustant le bustier de ma robe, et en replaçant quelques mèches indisciplinées derrière mes oreilles. « Ton bras… ? » demandé-je à mon partenaire en lui tendant le mien. La nuit commence à tomber sur la cour, c’est signe qu’il est temps de se mettre en route… J’ai hâte de voir la décoration de la salle et je dois encore faire regretter à ce cher Maxton de m’avoir laissée filer. Et tandis que nous grimpons les marches menant au hall, croisant sur notre chemin quelques duos costumés avec plus ou moins bon goût, je m’adresse à nouveau à mon cavalier. « Ça m’a surpris. » Je me tourne dans sa direction pour le dévisager frontalement, sans sourciller. « Que tu me proposes de venir, je veux dire. T’aurais pu me demander n’importe quelle autre faveur… et puis, je croyais que tu pouvais pas me blairer. » Oh, c’est un peu direct, comme approche… Mais après tout, puisqu’il est l’un des seuls à savoir, pour ma vraie nature, pourquoi est-ce que devrais user de mille détours ? Autant gagner du temps et être honnête l’un envers l’autre… Je crois que lui et moi avons passé le cap des politesses inutiles.

@Jin Kyung Seo

black pumpkin

Festoyons jusqu'à l'aube

Murphy au bal de fin d'année

Les soirées comme celle-ci rendaient Murphy Leonhart moins sérieuse qu’à l’accoutumée. A cause du temps qu’elle avait perdu à faire des essayages dans la salle de classe investie par Gaichiffon, elle avait laissé son philtre de mort vivante déborder hors de son chaudron alors qu’elle en était déjà à son troisième essai cette semaine. Parce qu’elle était trop distraite pour se concentrer, elle était en train de relire pour la cinquième fois consécutive le même passage sur les cynospectres du grimoire qu’elle avait dérobé dans la réserve, sans pour autant parvenir à retenir la moindre information. C’était comme si son cerveau, qu’elle soumettait à une rigueur presque militaire dans le cadre de ses recherches, était cette fois trop absent pour se conformer au protocole… Alors Murphy éprouvait une certaine culpabilité, craignant que sa préoccupation pour le bal ne happe trop son intérêt pour lui permettre de travailler efficacement. Les examens ne l’inquiétaient pas, mais le temps qui filait, si : elle serait bientôt en sixième année et les pistes qui pouvaient la mener à la vie éternelle ne donnaient encore rire de concret. Elle avait dépassé l’âge qu’avait Adrian au moment où il était mort, et puisque de toute évidence elle était la seule sur cette Terre à se soucier suffisamment de son sort pour s’évertuer à ramener son âme de l’au-delà jusqu’au monde des vivants, elle se sentait investie d’une responsabilité si grande que parfois, elle se retrouvait dépassée. Et cela rendait plus difficile le fait de pouvoir profiter de moments plus légers, comme ce fameux bal de fin d’année qui avait lieu ce soir. Le garçon qu’elle aimait bien l’avait invité à s’y rendre avec lui, Lilith y serait également accompagnée, elle était même parvenue à trouver une cavalière pour son frère… Tout lui promettait une soirée exceptionnelle, et pourtant, alors qu’elle descendait les marches en traînant derrière elle le drapé bleu outremer de sa robe, elle ne parvenait à faire disparaître cette boule qui était née dans son ventre. L’an prochain, elle devrait faire mieux. Bien mieux.

Habituée à négliger son apparence au profit du temps qu’elle investissait dans son projet, il n’était pas ordinaire pour elle de porter une tenue aussi sophistiquée. Pour une fois, elle avait consenti à se laisser coiffer alors que ses cheveux se retrouvaient souvent abîmés ou décolorés par des catastrophes chimiques… La dentelle de son col soulignait une poitrine naissante, sa taille était marquée par une coupe serrée au niveau des hanches et ses épaules avaient disparu sous deux manches bouffantes. Et il n’était pas aisé de marcher avec aisance sous les jupons de sa robe victorienne, avec laquelle elle n’imaginait même pas poser un pied sur la piste de danse. Mais soit, elle avait joué le jeu, et demain, dès le trajet de retour en train, elle reprendrait tout depuis zéro : ses recherches, les premiers résultats de ses expérimentations, ses théories inabouties… En espérant que l’année suivante, elle pourrait prendre le Poudlard Express dans le même compartiment qu’Adrian. Ce soir, ses obligations de préfète la contraignaient à se rendre dans la salle commune plus tôt pour y aiguiller les premières années… et puisqu’à cause de sa mésaventure dans la forêt avec Thomas, il y avait fort à parier que ce soit la dernière fois avant qu’elle ne soit obligée de rendre son insigne, elle mit un peu plus de cœur à la tâche que d’ordinaire. Et tandis qu’elle s’efforçait d’expliquer pour la énième fois à un jeune garçon de douze ans que non, il ne pouvait se rendre dans la salle de bal équipé de savons sauteurs, son visage s’illumina en apercevant celui d’Azraël au cœur de la foule des Serpentards.

Quand bien même il était peu aisé de définir la relation qui les unissait – même si c’était malgré tout leur troisième rendez-vous -, Murphy ne prit pas la peine de dissimuler son enthousiasme. « Tu es très beau ! » lança-t-elle joyeusement en s’avançant jusqu’à lui, sensible au charme qu’il dégageait. Elle fit signe à Artemis de la tête, le priant de prendre sa suite pour assurer la permanence auprès des plus jeunes élèves… Avec une timidité inhabituelle et même presque une certaine pudeur, elle lui offrit son bras. Quelque peu impatiente de descendre dans la Grande Salle décorée pour l’occasion, elle n’avait plus trop la tête aux responsabilités. « J’espère que tu pourras rencontrer Adrian ce soir… enfin s’il a pas l’intention de se dégonfler. » ajouta-t-elle en franchissant à ses côtés l’imposante porte scellée par un serpent cuivré. Elle avait bien remarqué le vif intérêt que le Serpentard semblait porter à son aîné et se faisait donc une joie de les présenter l’un à l’autre… enfin, si Adrian ne comptait pas en profiter pour la mettre dans l’embarras. Son frère lui avait adressé quelques remontrances qu’elle avait volontairement choisi d’ignorer… Toutefois, elle espérait que lui et Violet s’entendraient bien. Elle avait aussi bien l’intention de croiser Lilith et Shayne ! Ils remontèrent ensemble les marches menant au rez-de-chaussée tandis qu’elle laissait son regard ingénu s’attarder sur les chandelles qui volaient çà et là autour d’eux. Un peu nerveuse en grimpant l’escalier – notamment parce qu’elle craignait de trébucher dans les pans de sa robe et de dégringoler jusqu’au sous-sol -, Murphy se tourna vers le jeune homme. « Ta sœur et ta cousine ne t’en veulent pas de leur fausser compagnie encore une fois ? » demanda-t-elle avec un sourire en coin et un air faussement désolé tandis qu’ils arrivaient dans le hall bondé, d’où l’on voyait déjà la couleur des premières bannières hissées dans la Grande Salle. Elle n’avait pas encore fait connaissance avec ces dernières, mais savait le jeune homme particulièrement attaché à elles…

@Azraël S. MacMillan

Emi Burton

Plus d'informations sur le personnage ::

Murphy's law

by Wiise

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Festoyons
ou Murphy les bons tuyaux

ft. @Violet McGregor & E. Adrian Leonhart

Cette fin d'année était étrange, un peu désagréable aussi. Déjà, il y avait Elinette qui avait littéralement décidé de l'éviter... et même s'il pouvait la trouver aussi souvent qu'il le voulait, parce qu'on ne se cachait jamais assez bien quand on voulait fuir quelqu'un qui pouvait traverser les murs, il avait décidé d'avoir la maturité de la laisser faire. Il en avait déduit que leur « histoire » si tant est que c’en avait été une était désormais terminée. Elle avait dû trouver mieux. Un gars vivant, par exemple. Et puis il y avait les vacances qui approchait et la proposition de sa sœur de les accompagner au voyage... Oh, c'est qu'il aurait aimé dire oui ! Quitter Poudlard, voir autre chose, profiter, s'amuser... Mais s'amuser à quoi ? Ils partiraient en vadrouille et lui pourrait juste les suivre, vaguement, en flottant derrière... Sans pouvoir rien faire d'autre que d'attendre qu'ils aient fini de vivre pour se souvenir qu'un abruti de fantôme avait décidé de se joindre à eux... C'était sûrement plus logique de rester à l'école... Et puis il n'avait pas vraiment envie de planter Mimi. C'est qu'elle n'avait pas trop d'amis en dehors de lui parmi les autres esprits du coin, ce serait vache de la laisser tomber... Et puis, comme si ça n'avait pas suffi, il avait fallu qu'on lui rajoute cette histoire de bal, là... Adrian n'avait pas réussi à savoir si sa sœur avait voulu lui trouver une cavalière, à lui, ou trouver un cavalier à sa copine. Dans tous les cas, il n'était pas certain d'apprécier être mêlé à tout ça. D'autant plus qu'on pouvait parler de la fille deux secondes ? La description qu'elle avait fait d'elle-même lui donnait envie de se pendre. À quel moment Murphy avait-elle pu penser que ça allait matcher ?! Ok, il pouvait s'ennuyer à mourir, il ne risquait plus grand chose, mais quand même ! Elizabeth coassa dans un coin des combles au-dessus de la salle de Divination, là où il s'était installé depuis quelques années maintenant.

— Oui, je sais, râla-t-il en s'étirant, flottant sur le dos au milieu du vide comme s'il avait été installé sur son lit, je vais être en retard et ça craint. Mais sérieux...? Est-ce que ce serait si grave ?

Une mouche passa, elle essaya de la gober mais sa langue fantomatique passa au travers sans réussir à la toucher.

— J'avoue, elle peut pas être plus chiante que toi.

Le défunt crapaud lâcha un coassement dépité, sûrement plus par la mouche loupée que par l'insulte, et le défunt adolescent accepta enfin de se lever. Il passa la tête devant le miroir brisé que quelqu'un avait laissé là il y avait au moins une éternité et passa ses doigts dans ses bouclettes pour essayer d'y mettre un peu d'ordre. C'était tout ce qu'il pouvait faire pour l'occasion et ça lui suffisait bien. Pas de costume pourri – même si, dans une autre vie, il aurait sûrement pris un plaisir coupable à aller le choisir avec Fife pour essayer de récupérer Valentina – et pas de préparation interminable. Ça allait avec sa motivation. Là où il avait fait l'effort de paraître un tant soit peu vivant auprès d'Elinette, pour ne pas la mettre trop mal à l'aise quand ils se voyaient, il se contenta de traverser tous les sols et les plafonds du château pour rejoindre le Hall... et se trouva idiot lorsqu'il y arriva. Qui était Violet ? Il n'était même pas sûr de savoir à quoi elle ressemblait. Il l'imaginait pâlotte pour être restée trop longtemps à la bibliothèque, les yeux cernés parce qu'elle avait trop révisé pour les examens de fin d'année, pas très jolie parce que sinon elle aurait eu un cavalier sans avoir besoin de lui pour ça... et qu'il l'aurait déjà remarquée, aussi. Alors il s'installa dans un coin et attendit simplement qu'elle se pointe. Ils n'étaient pas cinquante mille adolescents décédés dans cette école, elle aurait sûrement moins de mal à lui mettre la main dessus. Et sa technique paya puisqu'une petite brune fendit la foule jusqu'à lui. Il la regarda faire, un semblant de doute dansant au fond de ses yeux clairs.

— Bonsoir, Adrian. C’est Violet.
— Oh, salut, répondit-il dans un sourire amical.

Elle avait l'air normal, en fait. Pas du genre à faire du camping dans la bibliothèque ou à avoir des ancêtres troll. Il ouvrit la bouche pour lui demander comment elle allait, ou comment elle vivait le fait que Murphy se soit sentie obligée de jouer les entremetteuses mais sa cavalière le prit de court et reprit :

— On peut y aller ?

Donc pas « ça va ? », pas « sympa de faire ta connaissance », rien de ce que la politesse aurait voulu qu'il ait le temps de prononcer... Si c'était ça toute la soirée, ça promettait... Son sourire se fana un peu. Durant une seconde, il avait quand même espéré que la description qu'elle avait faite d'elle-même serait exagérée mais peut-être pas tant que ça, finalement... Il ferait payé à sa sœur ce sale coup, c'était juré !

— Oui, si tu veux.

Au moins, ils purent profiter du discours d'Armitage et de l'humiliation de Serpentard qui ne remportait rien cette année... Meilleure soirée de l'année. Non, évidemment que non ! Il lança un regard à la dérobée à la Serdaigle mais celle-ci avait l'air occupé à écouter ce qui se racontait. Vraiment, ces filles-là, c'était une espèce à part. Il avait essayé hein. Heather, Elinette, maintenant elle... Fallait arrêter, ça lui réussissait vraiment pas. Lorsque la musique reprit, tout le monde se mit à bouger. Certains vers la piste, d'autres vers le buffet... Et lui, pauvre abruti, était exactement dans le même cas que la dernière fois : il ne pouvait pas vraiment faire danser sa cavalière et était bien incapable d'avaler quoi que ce soit. C'était cruel de la part de Murphy de lui faire revivre ça. Comment rappeler à quelqu'un qu'il était mort de chez mort en moins de cinq minutes ? Le faire venir à un bal, bien sûr !

— Hum, je ne sais pas si tu as l’habitude de danser, mais ce n’est pas trop mon truc.

Il fallait bien dire que le contraire l'aurait étonné. Adrian haussa simplement les épaules. Avant, il en avait l'habitude. Très mal, avec un rythme inexistant, mais ça avait le mérite d'être amusant et de faire passer la soirée plus vite. Il se souvenait d'avoir fait tourner Valentina tellement de fois qu'elle avait eu du mal à rester debout et qu'elle s'était appuyée sur lui en gloussant pendant au moins cinq minutes entières. Ça, ça avait été une bonne soirée !

— Non, t'inquiète.

Elle parlait pas, elle dansait pas... Elle savait ce qu'elle foutait là, au moins...? Parce que pour lui c'était pas hyper évident.

— Fais comme si j'étais pas là, je t'ai dit, je peux pas faire grand chose de toute façon. Je te suis.

Il avait hâte de passer la soirée à la regarder boire et manger en silence... Finalement, peut-être qu'Elizabeth et ses mouches auraient rendu cette dernière soirée d'école plus mouvementée...

(c) jawn

Quand j’étais arrivée devant l’étal de Gaichiffon, j’avais été à deux doigts de détaler aussi sec et de prétexter un rhume des foins. Avec un soupir, j’avais trifouillé dans les vêtements à la recherche de quelque chose de sobre. La vendeuse m’avait immédiatement désigné les robes de princesse, et avait failli s’étouffer quand je lui avais demandé une tenue simple inspirée de celle des écuyers. Pas de robe, pas de froufrou, juste du pratique. « Vous pourriez tout de même essayer d’être jolie. » avait-elle dit d’un air réprobateur. J’avais ricané en lui disant qu’elle pouvait toujours essayer de me transformer en carrosse, je redeviendrai une citrouille à minuit. Mais loin de se laisser décourager par ma répartie, elle avait pris ça pour un défi. Il avait fallu batailler pour refuser jupes longues et bustier à enfiler par-dessus les chemisiers, mais j’avais accepté la camisole à lacets et à épaules dénudées. Le pantalon, un modèle avait aussi été l’objet de débat, sachant que je voulais absolument porter une de ses ceintures sur laquelle on pouvait fixer outil, baguette ou épée. Mais finalement, l’ensemble pantalon Thorsberg et grosse ceinture avait fini par la convaincre : soulignant mes hanches et marquant ma taille. La vendeuse fit quelques ajustements, notamment au niveau des couleurs, choisissant un gris perle « qui n’existait pas au moyen âge, mais c’est magique » et en fonçant le pantalon. Elle choisit la ceinture la plus tannée pour lui donner un aspect jauni assorti aux couleurs de poufsouffle sans me faire ressembler à une abeille. « Il va falloir faire quelque chose pour vos cheveux. » J’étais bien d’accord, je n’étais pas rentrée chez moi depuis un bail et je maîtrisai mieux la tondeuse que la baguette dans ce cas de figure. Alors que je lui expliquais mes habitudes capillaires, elle écarquilla les yeux. Néanmoins, elle se proposa de m’aider à couper la bonne longueur et je lui promis d’essayer d’ébouriffer ça de manière un peu féminine. Et de porter un collier que je la laissai choisir parmi ses colifichets, avouant à demi-mot que je n’en avais pris aucun à Poudlard.

Le jour J, je suis donc à l’étape coiffer mes cheveux lorsque je finis par appeler à l’aide @Bella Summers pour ne pas ressembler à un mouton fraîchement tondu. Je laisse mes amies finir de se préparer, filant à l’anglaise sans leur laisser le temps de commenter ma tenue, ni le fait que pour la première fois en 7 ans, ce n’était pas l’une d’entre-elle que j’accompagnais. Oh les taquineries seraient tout à fait justifiées, la capitaine du Mother Flotteur se liant d’amitié avec un garçon… Mais je préfère les recevoir après le bal : je suis quand même un peu nerveuse… J’espère que ça va bien se passer.

Heureusement, @Hayden W. Lynch arrive rapidement. Il me complimente sur ma tenue et s’excuse quant au heaume manquant : « t’inquiètes, c'est parfait avec tes broderies tu scintilles déjà de mille feux, et… au moins tu pourras respirer, t’es plutôt gagnant.» dis-je avec un sourire. Même si faire demi-tour est tentant, je ne vais pas le laisser tomber, ni lui laisser l’occasion de faire de même : « Me défiler? C’est nous qui allons défiler, tu veux dire… J’ai passé des heures avec la vendeuse de Gaichiffon. Toutes ses négociations et ses efforts nous emmèneront sur le dancefloor, sinon elle va me hanter tout l’été.» dis-je en lui tendant mon bras. « Allez chevalier, sus au buffet. Ou à ce que tu veux. T’avais des plans au fait? »

Je regarde la salle, où tout le monde semble avoir plus ou moins joué le jeu à divers degrés de grandiloquence. Et lui dis à voix plus basse : « bon ceci dit, si ça devient craignos et qu’on doit se taper un couronnement où je ne sais quoi, on peut toujours finir la soirée dans le parc. On est tenu d’essayer, pas de souffrir inutilement. » On n’est pas des tire-au-flanc, mais on est venu passer une bonne soirée. Peu importe qu’elle se termine dans cette salle ou dans une autre, un plan B pour les gens comme nous, c’est toujours bon à avoir.

Tenue :

Spoiler:

À SAVOIR Arrivé(e) le : 19/06/2022 Parchemins rédigés : 220 Points : 1

Myrthilde adorait les bals, danser et faire la fête. A Poudlard, elle devait néanmoins faire preuve d’un certain sérieux, puisqu’elle n’était pas là pour s’amuser mais encadrer les élèves. La professeur d’histoire de la magie avait été d’emblée séduite par le thème de la soirée. Une soirée costumée médiévale ? Evidemment qu’elle en était ! Elle hésita quelques temps quant à la tenue qu’elle choisirait : un mushana ou imvutano du burundi ? une robe de la noblesse anglaise ? Oh l’un ou l’autre ferait la faire, mais elle se demandait ce qu’aurait réellement porté une personne comme elle à l’époque. Né d’un père africain et d’une mère africaine, élevée par un père anglais… Il lui paru assez évident que sa tenue devait être d’inspiration anglaise. Elle opta pour une cotte de lin clair et vaporeux, par-dessus lequel elle ajouta un surcot sans manche fendu, laissant apparaître la longue chemise au niveau de ses hanches. Elle termina sa tenue par une paire de soulier bas. Restait maintenant à s’attaquer à ses cheveux. Elle plaqua ses tresses sur son front, les laissant libre à l’arrière de son crâne pour pouvoir en faire une sorte chignon tenu par une résille. Elle posa une coiffe burundaise cousue d’écorce de ficus. Quelques bijoux dorés de sa collection personnelle pour le métissage…et elle était satisfaite de sa noble personne du XIIIeme siècle.

La jeune femme était émerveillée par toutes les tenues des élèves… La vie de château avait quelque chose de séduisant, à condition de ne pas être reléguée à la tapisserie ou la broderie et à ne pas mourir de maladie atroce faute d’une hygiène déplorable. Le moyen-âge n’était pas une période aussi terrible que décrites dans les manuels d’histoire mais elle était reconnaissante pour la liberté plus moderne. Elle prêta à peine attention au discours, cherchant du regard quelqu’un qu’elle connaîtrait. Elle doutait que le professeur Aylmer apprécie ce genre d’évènement, mais peut-être pourrait-elle compter sur Jaimie, ou la nouvelle venue dans l’équipe, Victoire, avec qui elle n’avait pas encore eu l’occasion d’échanger plus que quelques mots.

tenue:

@Professeur J. Alexander @Victoire Openwings (je vous taggue au cas où, mais si vous n'aviez pas prévu de venir, c'est pas grave ne vous embêtez pas pour moi [SUJET COMMUN] Festoyons jusqu'à l'aube ! 1434744687

[SUJET COMMUN] Festoyons jusqu'à l'aube ! 1434744687

)

Festoyons jusqu’à l’aube
Pour une dernière nuit

@Willow Gillespie

Doux-amer. Doux comme les caresses de Willow sur sa peau, amer comme les souvenirs qui avariaient ce jour. Le mois de juin s’était levé, impérieux, sur une année scolaire à son crépuscule, lent déclin dont la nuit du bal opacifiait les ultimes contours. Sept années qui touchaient à leur fin, un deuil qui semblait au contraire ressuscité, et le regard amoureux d’un amant qu’elle devrait bientôt saluer. C’était comme si plusieurs mondes qui avaient toujours suivi leur trajectoire avaient soudain décidé d’entrer en collision ce soir, dans un calme à peine perturbé des crépitements des bougeoirs de sa chambre. Bluebell ne s’était jamais sentie aussi adulte alors que toute la mémoire scolaire de son enfance resterait enfermée ici, l’absence de Finnbjörn n’avait jamais été plus reluisante que dans le sillon temporel de son départ et Willow, par tous les dieux, ne lui avait jamais semblé plus beau. Un sourire mélancolique étira ses lèvres alors que des sentiments contradictoires balayaient son regard perdu sur les traits du jeune homme dans le reflet du miroir devant lequel elle se tenait. Elle se sentait éperdue face à cet épilogue commun de tant de phases différentes de sa vie, presque autant qu’elle l’était d’ainsi admirer celui qu’elle aimait. Elle n’avait pas vraiment envie de réfléchir. Simplement se laisser porter, pour la première et dernière fois, à présent qu’il n’y avait plus rien à contrôler. Ce n’était même pas effrayant au contraire de ce qu’elle avait si souvent redouté dans le lâcher-prise. Plutôt doux, avec pour seule amertume la conscience que le soleil se lèverait à nouveau pour écraser cette délicate nuit. “Besoin d'un coup de main ?” Bluebell conserva un instant de silence en esquissant un sourire à leurs reflets. Demain, il y aurait tant à accomplir, tous ces nouveaux chapitres à imprégner de sa volonté ; ce soir, rien que ce soir, elle avait tous les anciens à refermer précautionneusement, dont un en particulier qu'elle ne parvenait toujours pas à quitter des yeux. Peut-être parce qu'il n'était pas un chapitre à clôturer, mais à l'inverse, le prologue d'une histoire éternelle. ”C’est inutile” s’entendit-elle répondre dans un souffle alors qu’il la rejoignait, chassant Personne qui disparut dans un craquement. Les doigts du Poufsouffle attrapèrent néanmoins les lacets de son corset et Bluebell ne chercha guère à protester davantage, tournant son visage vers le profil du jeune homme à ses côtés pour enfin le contempler en face.

Mais plus que la vision de ses traits, le parfum entêtant qui émanait de sa peau lui arracha un tendre sourire, si bien que ses paupières se refermèrent. Elle n’avait pas besoin de le regarder pour respirer son essence. “J'ai pas envie de revenir ici, après le bal” lui admit-il alors. La jeune fille rouvrit les yeux et, plus que de la proximité de son visage, s’aperçut du vide qui occupait sa chambre. Oh, rien à voir avec le néant qui ondulait dans l’air aux premiers mois de cette année ; il s’agissait désormais d’un vide tangible. Plus de vêtements disséminés ça et là du désespoir de leur trouver un espace, plus d’affaires de vol entassées dans un coin, et encore moins de morceaux de parchemin griffonnés de mots plus doux que les tasses de café fumantes qui l’avaient parfois attendue sur sa table de cheveux. Rien d’autre qu’un lit, qu’un bureau, une coiffeuse et une armoire dans une pièce qui serait bientôt laissée à l’abandon au même titre que ses voisines de palier. Ils avaient empli ces murs de leurs rêves, de leurs étreintes et qu’en resterait-il ? Le sourire de Bluebell retomba dans une moue peinée. Ce qui les liait resterait, indubitablement : mais les traces de toute cette affection n’auraient plus rien de matériel, pas même ce corps contre le sien qui lui échapperait bientôt pour de longs mois d’automne. Elle avait toujours adoré cette saison, mais la perspective des feuilles tombantes après les bourgeons lui paraissait désormais affreusement sinistre. “On pourrait squatter le fauteuil de la salle d'à côté...?” “Oui” acquiesça-t-elle dans un murmure en cherchant le regard de Willow. Tout affairé à la tâche qu’il s’était attribuée, il se contenta de poursuivre son ouvrage minutieux, manquant la curieuse lueur qui brilla dans ses prunelles maquillées. “Je n’aurai de toute évidence pas sommeil” ajouta-t-elle comme il se serait agi d’une futilité. Et pourtant, bien des inquiétudes ombragèrent cette pensée qu’elle préféra chasser d’un mouvement du menton en tournant à nouveau son visage vers le miroir devant eux. Dans un geste souple, Willow finit de nouer le corset que Bluebell plissa alors de ses mains, plus par satisfaction du résultat que par réelle nécessité d’en chasser des plis. La thématique du bal l’avait faite tiquer, sordide écho de l’année passée déjà ornementée d’un concept historique ; mais elle se devait d’admettre que Personne lui avait confectionné une robe splendide, noire comme ses deuils, raffinée comme ses intentions, remarquable comme son arrogance tandis qu’elle redressait l’échine face à la noblesse de sa carrure.

Ses yeux dévièrent à nouveau sur l'Américain derrière elle et elle réalisa dans une émotion singulière que son reflet y avait toute sa place, comme une parure supplémentaire qui conférait à sa silhouette toute la royauté de ses atours. Elle avait détruit son palais des glaces par désespoir d’une confiance qu’il avait retrouvée en morceaux, elle apercevait à nouveau la grâce dans ce miroir sans fissure qu’il emplissait tout entier. “Un jour, je recommencerai avec un blanc” glissa-t-il dans un souffle qu’il lui coupa aussitôt. Il ne lui laissa pas le temps de réagir pour attraper sa main et l’inviter à tourner sur elle-même ; et elle s’exécuta docilement, étourdie par l’émotion que lui valut sa remarque. “T'es magnifique” conclut-il avant de se reculer d’un pas. Mais au contraire, elle eut envie qu’il se rapproche davantage, aussi referma-t-elle ses phalanges autour des siennes pour retenir sa main. “À la hauteur de mon promis” répondit-elle dans un sourire complice. Ce n’était plus un sous entendu dessiné en filigrane entre des mots présomptueux échangés en classe ; c’était une véritable affirmation qui semblait briller jusque dans ses yeux qu’elle ne parvenait toujours pas à lâcher du regard. Et si l’idée de se présenter à ce bal maudit lui paraissait effrayante, elle n’aurait pu espérer mieux que d’en affronter les fantômes au bras d’un allié qui lui chuchotait l’éternité. Elle dénoua presque à contrecœur ses doigts des siens pour terminer sa préparation, rejetant ses cheveux lâchés derrière ses épaules avant de poser sur son crâne une lourde couronne incrustée de pierres noires. Ce n’était pas qu’une vulgaire décoration - c’était l’un des cadeaux précieux reçus pour son sixième anniversaire, quand les Sherwin essayaient d’acheter son allégeance comme pour mieux corrompre une enfant encore méfiante. Une belle couronne aussi réaliste que possible, aussi chère que permise, pourvu qu’elle se sente l’héritière qu’ils attendaient. Un rictus indéchiffrable sur ses lèvres, comme elle aurait toisé la petite fille qu’elle avait un jour été sous cette couronne tout en la félicitant sans un mot, elle glissa son regard sur le Prince qui semblait l’attendre dans son dos, vêtu d’une élégante cape noire. Elle avait réussi. Elle était devenue cette aristocrate redoutable, prospère, aimée.

“C'est bon ? On peut y aller ? Tu sais si ton frère nous rejoint là-bas ?” Bluebell s’arracha à la contemplation silencieuse de son passé pour rejoindre son avenir, à quelques pas seulement d'elle. “Je l’ignore. Mais, oui, on peut y aller.” Où il voudrait, même dans les Enfers où il s’aventurait parfois en en revenant sans un mot mais les yeux brillants de vérités, même dans cette Grande Salle hantée où danseraient des volutes spectrales à peine plus reluisantes que les souvenirs étiolés de la pensine. Willow effleura sa joue, la ramenant à cette chambre éventrée, et elle eut tout juste le temps de croiser son regard qu’il disparut derrière des paupières fermées, scellant ses lèvres sur les siennes dans un baiser qui aspira ses inquiétudes. Où il voudrait, toujours. Puis il se recula pour ouvrir la porte sur un couloir désert, dans un château abandonné, où ils s’aventurèrent main dans la main, phalanges resserrées. Bluebell n’aurait jamais pensé trouver une telle certitude dans l’abandon et pourtant, elle arpenta l’école avec l’assurance d’un terrain conquis comme si elle ne s’y laissait pas seulement guider par le jeune homme. Elle ne relâcha pas ses doigts même en pénétrant dans la Grande Salle, retenant au contraire davantage sa prise comme pour mieux plonger, le souffle coupé. Ce n’étaient pas tant les gueux qui y déambulaient, effrontés, ni même l’excès de stimulation visuelle avec tous ces froufrous pathétiques et ces décorations de plastique. C’était cette voûte qui avait abrité tant de scènes, c’était cette moiteur estivale qui avait couvé tant de fièvres. Ils étaient arrivés en retard, assez pour s’épargner le discours du Directeur et suffisamment pour rejoindre une foule déjà compacte. Bluebell leva les yeux sur son cavalier, comme pour y lire la suite d’un événement qu’elle ne gérait guère. Elle ne savait pas s’ils devaient attendre Maxton, ignorant même si ce dernier avait l’intention de les rejoindre, elle ne savait pas non plus si on les épiait à ainsi s’afficher ensemble alors qu’ils s’étaient appliqués à se cacher en dépit de quelques démonstrations publiques tout au plus amicales, et, par Merlin, elle ne savait pas si elle survivrait à cette dernière nuit qui marquait tant de fins du monde. “Je crois que j’ai besoin d’un rafraichissement” s’entendit-elle glisser à son partenaire qui la mena ainsi tranquillement vers l’espace dédié. Elle se vit servir du jus de raisin, trop sucré à son goût, qu’elle but par seul besoin de retenir une amertume toujours plus forte.

Willow était extraordinaire. Il l’avait toujours été, d’une certaine façon ; de la décoloration de ses cheveux à son agressivité explosive, de la passion de ses étreintes à la docilité de ses attentions. Mais ce soir, il le fut encore plus, tout particulier dans son costume de chevalier servant, tout dévoué dans son entêtement à lui faire passer une bonne soirée en dépit des circonstances. Il l’invita à danser, et ils dansèrent ; il l’invita à resserrer ses bras autour de son cou, et ils s’enlacèrent ; il ne lui laissa pas le temps de penser au passé, emportant même avec lui les récents résultats de ses examens (de toute évidence brillants, ce n’était pas faute d’avoir étudié assidûment pour constituer le meilleur dossier pour le Ministère), tout en lui accordant l’espace d’entrevoir un début par delà l’épilogue qui s’effritait un peu plus à chaque pas. Elle avait envie de l’embrasser, sans s’y résoudre dans l’impudeur d’une salle où tous pouvaient les voir, des élèves aux fantômes. Et peut-être parce qu’il devina cette volonté, ou plus simplement parce qu’il avait assez vu du peu qu’il y avait à contempler dans tant de médiocrité ambiante, il finit par lui proposer de s’échapper. C’était encore mieux que de l’embrasser, c’était fuir loin de ces excès de sentiments étouffants, c’était le retrouver rien que pour elle, c’était courir loin, très loin de l’aube pour se confondre encore un peu avec leur nuit. “S’il te plaît” répondit-elle dans un hochement de tête à sa proposition. S’il te plaît, emmène-moi sans me laisser le temps de me retourner et s’il te plaît, reste près de moi jusqu’à ce que le soleil se lève ; que demain, les rayons nous enveloppent ensemble sans l’inquiétude sournoise de ta disparition dans le noir. Parce qu’il avait toujours été question de cela, de le voir attraper par les ténèbres, depuis cette première nuit où elle l’avait retenu juste à temps. Willow était juste à temps, dans sa vie, dans ses angoisses, dans ses délires. Et juste à temps, il lui attrapa à nouveau la main pour la tirer hors de cette salle de bal qui ne leur allait pas, n’en déplaise à leurs costumes princiers ; juste à temps avant que ses yeux ne brillent un peu trop, juste à temps avant que sa tête tourne de ne pouvoir respirer. Les couloirs étaient sombres, frais, et Bluebell porta sa main libre à son cœur du soulagement d’être désormais à l’air libre. Libre et furieuse, libre et amoureuse.

code by EXORDIUM.

BORDERLINE

Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best

Haley avait l’impression d’avoir essayé au moins une centaine de robe avant de faire son choix, sous l’œil critique de Rosalie. Pour le dernier bal de Misha à Poudlard, elle voulait que tout soit parfait et puisqu’elle s’était vue prise de vitesse par son double maléfique à Noël, elle comptait bien se rattraper sur celui-ci. Elle avait mis les petits plats dans les grands, optant pour une robe aux teintes chaudes de l’été, tout en faisant écho aux couleurs de sa maison comme toute bonne préfète, et avait noué ses cheveux en un chignon tressé qu’elle trouvait plutôt élégant. Et il pouvait ! Elle n’avait pas passé les jours précédant à s’entraîner à le faire, grâce aux bons conseils de sa meilleure amie, pour rien. La seule ombre au tableau était ce mot, qu’elle avait retrouvé dans un manuel : il reposait sur son lit, presque usé d’avoir été tant lu, encore et encore, dans l’espoir de trouver un indice dans ces quelques lignes. L’usurpateur voulait la voir ce soir... malgré tout ses efforts, elle était bien incapable de dire si elle reconnaissait l’écriture d’un proche. Il parvenait presque à occulter de son esprit le bal, qu’elle avait pourtant attendu avec beaucoup d’impatience. Et si c’était une mauvaise blague ? Elle n’imaginait pas que celui qui prenait si souvent son apparence puisse être réellement disposé à la rencontrer, à discuter. Elle-même n’était pas sûre de vouloir discuter avec lui : lui lancer un sort serait peut-être plus pertinent. Le parfum de la vengeance était très séduisant. Mais il était encore trop tôt pour penser à ça : à l’heure actuelle, Misha l’attendait sûrement dans la salle commune. Elle préférait le retrouver là, limitant les risques de se voir ravir la place par l’usurpateur ; les probabilités qu’ils ne soient pas à poufsouffle mais dans une autre maison jouaient en sa faveur.

Fin prête, elle se décida enfin à abandonner le mot sur son lit et à rejoindre son cavalier qui l’attendait déjà, assis dans l’un des fauteuils de la pièce. Force était de reconnaître qu’il n’avait pas lésiné sur son costume : il était presque méconnaissable avec sa chevelure tressée beaucoup plus longue que d’accoutumée. « Le côté viking te va bien. » fit-elle en arrivant à son niveau, un sourire aux lèvres. Un guerrier invaincu, c’était effectivement très bien pour lui. « Encore un peu, et je ne te reconnaissais pas. » Ils n’étaient pas tout à fait assortis, à l’exception des stresses qui striaient leurs chevelures, mais il fallait lui reconnaître une prestance toute particulière dans son accoutrement de viking. « Si j’avais su, j’aurais peut-être évité la longue robe, si on part sur le champ de bataille, ça risque d’être compliqué pour moi. » Et le champ de bataille, elle n’excluait pas de le rejoindre face à son usurpateur... mais chaque chose en son temps.

Le moment pour eux était venu de rejoindre la grande salle, un étage plus bas. Dumbledore merci, les poufsouffles n’étaient pas dans une salle commune aussi haute que les gryffondors : avec cette tenue, elle ne se voyait pas descendre sept étages ! C’était dans ces moments-là que le monte-escalier de Roxy prenait toute son utilité, à se demander pourquoi l’école n’avait pas investi dans toute une floppée de ces inventions. « Ça me fait bizarre de savoir que tu seras pas ici, l’année prochaine. » fit-elle en marchant à ses côtés. « Tu comptes venir au voyage scolaire, d’ailleurs ? » Il n’était pas un habitué de la chose : il n’avait pas été des leurs lors des deux précédents, mais peut-être que pour son départ, il comptait prolonger un peu ? Ou il préférait mettre fin à sa scolarité plus rapidement... ça serait compréhensible.

@Misha A. Bradford

Robe:

Festoyons jusqu'à l'aube

EXORDIUM.

La fin d'année est enfin là et il y a déjà comme un petit goût de liberté dans l'air. Dieu que cela fait du bien d'avoir terminé toute cette corvée d'examens, plus inutiles les uns que les autres à mes yeux. Comme si les bonnes notes durant sa scolarité ou pour les BUSEs et les ASPICs déterminent réellement un bel avenir. La blague ! Enfin, je ne me fais pas de soucis, j'ai travaillé suffisamment pour ne pas craindre mes résultats. Certes, ils ne seront pas aussi brillants que le souhaitent ma famille ou ce que mes compétences me le permettent, mais ils sont néanmoins suffisants pour valider les BUSEs et aller en 6ème année et c'est bien tout ce qui compte. Qui plus est, je me suis assuré de pouvoir faire ce que je veux de mes vacances, je ne serais, en théorie, pas coincé dans des cours d'été, payés gracieusement par mes parents pour se venger de mon insolence. Et ça, ça vaut tout l'or du monde ! Ai-je des projets ? J'ai déjà ma petite idée sur la question et non, le voyage scolaire ne fait pas parti des options. J'apprécie mes camarades mais pas au point de devoir aussi me les coltiner durant les vacances, j'ai mes limites à tout ! J'en ai parlé un peu à mes deux comparses d'infortunes mais ma soeur c'est montré moins enthousiaste que ma cousine, ce qui en soit ne m'étonne guère, mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je compte bien passer mes vacances loin du cocon familiale à profiter de la vie dans la capitale. Enfin bon, on verra bien ce que l'avenir nous réserve, j'ai largement le temps de planifier d'autres choses si le coeur m'en dit !

Je me fixe une dernière fois dans mon miroir avant de tourner vers Baley “Alors, t'en penses quoi ?” Lui demandais-je sans réellement attendre une quelconque réponse de sa part. Non pas que son avis ne compte pas, mais j'ai moins confiance en ses goûts vestimentaires que peuvent avoir ma cousine ou et surtout ma soeur. On a passé une partie de la journée à choisir nos tenues, je n'ai aucun doute que je vais rayonner ce soir ! J'ai un léger pincement au coeur en pensant au fait que je ne pourrais pas profiter des deux personnes qui comptent le plus pour moi ce soir, mais je sais qu'elles passeront une aussi bonne soirée que moi. Cette année est assez particulière, c'est vraiment la première année où je me rends régulièrement à des soirées officielles en compagnie d'une autre personne qu'elles. Est-ce que ça me dérange ? Non, pas réellement dans le sens où la personne en question et systématiquement la même et que je me rends compte que je l'apprécie beaucoup. Néanmoins je n'aime pas la tension que cela met entre nous depuis quelques mois. Je sais que ma soeur ressent de la jalousie envers Murphy, même si jamais elle ne l'avouera, bien trop fière. Je ne pense pas que ma chère cousine ressente la même chose de son côté, même si je ne lui ai jamais posé la question. Mais n'ayez crainte, ma soeur sait se venger dans les règles de l'art puisque depuis quelques semaines elle ne cesse de me vanter les mérites de son beau sportif de pacotille. Elle n'a que son prénom à la bouche, annule régulièrement nos têtes à têtes pour passer du temps avec lui et a même prévue de faire le voyage de retour en sa compagnie. Je doute qu'elle ait réellement des sentiments pour lui, elle ne fait que me montrer comme c'est agaçant de passer après un parfait inconnu, ce qui est cruel puisque je ne passe pas la majorité de mon temps avec Murphy, la punition est donc exagérée...

Je chasse toutes ces pensées de mon esprit et tourne les talons pour rejoindre la salle commune, laissant Baley à sa précieuse tranquillité. Gwen m'a demandé si je pouvais passer un peu de temps en sa compagnie, avant le début du bal. Et étant donné qu'elle n'avait pas l'air au top de sa forme, j'ai évidemment accepté. Ma soeur aura beau dire ce qu'elle veut, non je ne suis pas un ami en carton, je sais être présent pour mes proches... J'ignore si ma présence aura suffit à apaiser le trouble de cette chère Gwen mais j'aurai fait de mon mieux. Malheureusement, le temps s'écoulant, il est maintenant l'heure du bal et je vois arriver ma cavalière. Je quitte donc Gwen pour rejoindre une Murphy métamorphosée pour l'occasion. Un sourire apparait sur mon visage quand elle me complimente, ravi de savoir que j'ai fait mouche, même si je n'en doutais pas réellement. “Je ne peux que te retourner le compliment, tu es renversante !" Je lui attrape la main et je lui fais un baise main, j'imagine qu'à l'époque ça devait être la coutume alors je me plie avec plaisir aux traditions. Bras dessus, bras dessous, nous entamons la montée jusqu'à la grande salle, décorée pour l'occasion. Murphy me parle de son frère que je pourrais peut-être enfin rencontrer officiellement. “Pourquoi se dégonfler ? Il n'a pas envie d'aller au bal ?" J'imagine que c'est certainement moins fun d'aller à un bal quand on est un fantôme à moins que ce soit pour une toute autre raison... Nous finissons notre remontée quand Murphy me parle de ma propre famille et j'esquisse un sourire, amusé “Je dirai que c'est plutôt elles qui m'ont faussé compagnie ! Ma soeur a été invité par son précieux petit sportif dont elle nous rabache les oreilles depuis des semaines ... quant à ma cousine, elle n'a pas attendu de se faire planter, elle a choisi d'y aller avec des copines ..." On pouvait sentir une pointe de jalousie quand je parlais de ma soeur, incapable que j'étais de faire semblant que la situation ne me posait aucun problème. Evidemment qu'elle m'en pose, j'apprécie moyennement qu'on me remplace par un vulgaire sportif de bas étage. “Et toi, ton amie Lilith ne t'en veut pas de ne pas y aller avec elle ?!" J'ai noté qu'elle se rendait souvent par le passé avec cette fille dont elle a l'air proche, je suis donc curieux de connaître ses propres projets, si jamais elle en a.

@E. Murphy Leonhart

Festoyons jusqu'à l'aube

Violet & @E. Adrian Leonhart

Adrian avait l’air de comprendre, du moins il ne s’offusqua pas lorsqu’elle lui avoua ne pas vouloir danser. Tant mieux pour elle, c’était une corvée de moins à subir. De toute façon, elle ne comptait pas s’éterniser ici. Juste le temps de passer un peu de temps avec Adrian, d’aller voir deux trois têtes connues, espérer que les conversations ne durent pas une plombe, et elle serait partie. Elle parcourut la Grande Salle des yeux. Il y avait beaucoup de monde, mais bien sûr, elle s’y était attendue, pour un bal de fin d’année. Proche d’elle, il y avait Gwendolyn, en train de se battre avec sa robe, ce qui lui arracha un petit sourire. Il fallait croire qu’elle n’avait pas choisi les plus pratiques. Ni les plus légères à porter, encore une raison pour ne pas rester là trop longtemps. Plus loin, elle aperçut Lilith, accompagnée d’un garçon qu’elle mit un petit temps à reconnaître comme étant Shayne, un élève de Gryffondor de sa promotion. À l’occasion, elle passerait sûrement leur dire bonjour. Ce serait la moindre des choses, surtout qu’elle allait sûrement faire des expériences sur la mémoire de la rouquine cet été, si elle en croyait la demande de Murphy dans l’un de ses courriers. Violet trouva d’ailleurs cette dernière en compagnie d’un autre Serpentard de son année, peut-être qu’elle pourrait aller les voir avec Adrian, puisque c’était son frère.

Elle vit aussi Jin, arriver dans la Salle tenu au bras par une jolie jeune fille qu’elle ne connaissait pas. Au moins, il n’avait pas menti en lui disant qu’il était déjà pris. Elle se demanda si elle oserait aller les déranger pour aller le saluer, ou si ce n’était pas la peine. Il avait déjà l’air bien occupé. Et puis, ils n’étaient pas si proches que cela. Même si, elle aurait bien aimé venir au bal avec lui. Non pas que la compagnie d’un fantôme lui déplaise, mais elle avait un peu du mal à savoir comment lui faire la conversation. Murphy lui avait dit qu’il avait surtout besoin qu’on lui remonte un peu le moral, mais c’était loin d’être dans les compétences de Violet. D’ailleurs, elle n’avait même pas pensé à lui demander ce qui le chagrinait, alors elle était bien en mal de savoir comment agir. Il n’était pas trop tard pour poser la question, cela dit.

« Est-ce que tout va bien ? J’ai cru comprendre que tu avais un peu le moral dans les bottes, j’espère que ce n’est pas trop grave. On peut discuter, si tu veux. De ça, ou d’autre chose, comme tu préfères. »

Est-ce qu’elle en faisait trop, ou est-ce que c’était bien ainsi que les gens tentaient de réconforter quelqu’un qui n’allait pas très bien ? Violet avait encore beaucoup de mal avec les conventions sociales. Ça avait l’air beaucoup plus simple dans les livres, dans les romans qu’elle passait son temps à bouquiner, mais dès qu’il fallait le reproduire en vrai, c’était encore une autre paire de manches. Elle espérait aussi que la conversation ne s’éterniserait pas, car elle n’était pas certaine de tenir le bavardage aussi longtemps, ce n’était vraiment pas son point fort. Quelle idée d’avoir accepté ce rôle, même pour rendre service à une amie, tenir compagnie à quelqu’un n’avait jamais été dans ses cordes. Mais enfin, c’était le dernier jour de l’année scolaire, alors elle pouvait bien faire un petit effort.

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