Né le 1er avril 1992 parmi les Veturia, une noble lignée de Sang-Pur, Septimus se montre champion dans un domaine en particulier : décevoir sa famille. Sa date de naissance reste donc une plaisanterie douce-amère pour ses parents et le reste de sa famille. Quelques explications sont sans doute les bienvenues.
Le fils unique du couple Veturia apporte tout d'abord un grand bonheur à sa famille, mais... Seulement quelques années s’écoulent avant que le comportement de Septimus ne soit qualifié de « surprenant » par les adultes l’entourant. Rapidement, ils prennent conscience que quelque chose cloche chez cet enfant. Outre son intérêt démesuré pour les lagomorphes et l’air constamment absent quand on tente désespérément de l’intégrer à une conversation, il se balance, réagit de façon imprévisible dans certaines situations et surtout n’a pas l’air le moins du monde intéressé par la pureté du sang ou son rang social – ce qui est pourtant crucial pour un Veturia, dont les liens avec la magie noire ne sont un secret pour personne. Lorsque la crise de trop arrive, c’est le branle-bas de combat. Il faut absolument que Septimus rentre dans le rang et enfile son costume d’héritier. Monsieur et Mme Veturia se tournent alors vers la médecine, en désespoir de cause. Les médicomages sont d’abord perplexes, jusqu’à ce qu’un spécialiste de la neurologie ne pose un diagnostic formel : « Votre fils est autiste. » S’ils n’avaient jusqu’ici jamais entendu parler de ce trouble, ils en sont rapidement horrifiés. Pour eux, l’autisme s’apparente vraisemblablement à une forme de tare qu’il faut absolument dissimuler.
Mais un problème majeur s’oppose à cette tactique : Septimus lui-même, qui babille joyeusement un peu partout, y compris dans des contextes inappropriés, et n’hésite pas à répéter tout ce que ses parents et les médicomages disent.
C’est donc désabusés que les parents envoient leur fils à Poudlard, avec l’espoir grotesque qu’éloigner le problème de leur cercle social finirait par le résoudre mystérieusement. Leur seule source de joie : c’est un Serpentard ! Mais cela s’arrête très nettement ici. Le reste de sa scolarité n’est qu’un carambolage enthousiaste de bourdes, de harcèlement et d’isolement social. Jusqu’au jour où le jeune sorcier, alors âgé de seize ans, rassemble son courage pour inviter une jolie élève de Serdaigle pour la Saint-Valentin. S’il était plus ou moins préparé à son refus, il ne s’attendait pas à ce qu’elle explose de rire si bruyamment que l’ensemble de la Grande Salle se retournerait sur eux. Les rires se sont déchaînés en écho au sien, déclenchant l’une des plus mémorables crises autistiques de la courte vie de l’héritier Veturia. Si violente, en réalité, qu’elle déchaîna sa magie jusqu’à un point de rupture, manquant de tuer vingt-deux de ses petits camarades dans une onde de choc incontrôlable.
Depuis ce jour, Septimus est incapable de produire la moindre étincelle de magie.
C’est le coup de grâce pour ses parents. Dès ses 17 ans, il est aimablement invité à emménager dans un cottage perdu au fin fond du Yorkshire de l'Ouest. Il y passera la majorité de sa vie, d’abord dans la honte, puis année après année, avec une sorte de joie sauvage, exultant de cette liberté retrouvée.
Il se glisse parmi les Moldus de la ville avoisinante, se fait embaucher comme concierge dans une grande entreprise et découvre cette étonnante vie sans magie qui est désormais la sienne. Enchaînant surprise sur surprise, il se retrouve rapidement à côtoyer les lieux de rassemblements queer de la région, où il noue ses premières relations avec des hommes. Il en est toutefois rapidement vacciné en constatant qu’elles ne se passent jamais comme prévu ; soit ils s’attachent trop vite, soit ils s’enfuient au petit matin en découvrant sa personnalité durant un petit-déjeuner embarrassant.
Aux oubliettes, les relations humaines. Septimus se lance à corps perdu dans le sauvetage de lapins sauvages blessés et de lapins domestiques abandonnés. Il est plus ou moins vu comme le fou du coin, mais il est enfin heureux. Il met à profit ses heures de solitude pour lire et apprendre le français, ainsi que quelques rudiments d’espagnol (une langue qui le fait inexplicablement beaucoup rire). Il est par ailleurs si isolé qu'il n'a à peu près aucune connaissance de ce qu'il se trame de par le monde ; et, de toute manière, il s'en contrefiche royalement. Tout à la fois épris de ses amis aux pattes musclées et excessivement trouillard, il n'a absolument aucune intention de se frotter à autre chose qu'à sa petite routine millimétrée.
Malheureusement, sa vie paisible connaît un brutal arrêt lorsque l’entreprise qu’il a fidèlement servie l’essentiel de sa vie fait banqueroute et ferme. Sans emploi, il ne peut décemment plus subvenir aux besoins de ses petits protégés. Dans un premier temps, il est contraint de céder son refuge à une excentrique vieille dame passionnée de lapins. Il ne conserve qu’un couple de lapins, dont il n’envisage pas de se séparer : ils se nomment respectivement Golgoth et Crevette. Drôles de noms, mais enfin… Il ferait n'importe quoi pour les garder auprès de lui.
Il se tourne ensuite vers le seul refuge qu’il a jamais connu : Poudlard. Si sa scolarité était chaotique et souvent douloureuse, ses relations avec certains professeurs lui ont permis de rendre tout cela supportable. Il envoie donc un courrier à la direction de Poudlard, qui accepte miraculeusement ses services de concierge. Cela semble plutôt opportun pour tout le monde, puisqu'il semblerait que l'ancien concierge ait été promu directeur. Septimus s'était d'ailleurs noté sur un bout de papier de penser à demander des éclaircissements sur la nouvelle structure de l'école, lui qui n'y avait plus remis les pieds depuis des lustres.
Son retour dans le monde magique promet de ne pas être de tout repos (d’autant qu’il est très sérieusement déterminé à négocier la venue de ses petits protégés).