2000 - 2011 : Les origines

Myrthilde est née à Cambridge, mais elle aurait tout aussi bien pu naître au Burkina Faso. Son histoire est à la fois simple et complexe, comme il se doit.

Pour mieux la comprendre, il faut revenir à ce jour funeste où sa grand-mère Nahema ainsi que sa tante Mariama ont été emmenée avec d'autres femmes de la région vers la mort. "mangeuses d'âme, ainsi qu'on les a nommées, sorcières. Awa, la mère de Myrthilde, n'a jamais réellement sû qui avait dénoncé sa mère, sa soeur, et d'autres femmes de la colline. Elles vivaient dans un village sorcier, mais il leur arrivait de commercer avec les moldus sur les grands marchés. On les avait accusées d'avoir rendu malade tout un quartier, elle et d'autres femmes, moldues pour la plupart.
Était-ce une vengeance ? De la jalousie? Est ce que la forme animagus de sa mère, le léopard avait rappelé le Nundu, cette créature magique répandant la maladie.
Awa n'avait dû son salut qu'à son jeune âge : elle avait pu se cacher dans le puit et s'enfuir. Elle avait rejoint un camp de sorcières, qui regroupait toutes les femmes chassées de leur village, menacées de mort ou de torture, indépendamment de leur statut magique.

Une jeune sorcière, Nihahsah, l'avait prise sous son aile, et à la faveur de la nuit, l'avait faite transplanée dans le seul endroit sûr de sa connaissance : une réserve de Runespoor au Burkina Faso. Incartable avait elle appris à l'école.
Awa avait vécu sa vie à l'écart des moldus et dans leur crainte, choyée par sa sauveuse, adoptée par les travailleurs de la réserve.
Elle était tombée enceinte peu après avoir fini son apprentissage, d'un amour de passage. Elle ne le savait pas lorsqu'elle avait rencontré Hawthorne, un gemmologue qui lui disputait un quartz rose sur le marché : pour un riche acheteur avait-il dit, pour un pauvre enfant apathique, avait répliqué la guérisseuse. Que pouvait on faire contre cela ? Il avait cédé la pierre et son coeur à la jeune femme. et lui avait promis la belle vie en Angleterre. Elle avait botté en touche. Mais une morsure de Runespoor avait changé la donne, elle avait accepté d'être suivie à sainte Mangouste.

Dans l'absolu, il avait tenu parole : Awa avait vécu dans l'opulence dans le quartier sorcier de Cambridge, avait ouvert un cabinet de guérisseuse après la naissance de Myrthilde, dans le quartier Africain de Londres, avant de se raviser. Marabout, charlatan, sorciers et moldus se mélangeaient et la rendaient paranoïaques. Elle se contenta donc de travailler au service d'herboristes, medicomages à l'abri de la communauté sorcière.

Hawthorne quant à lui, avait adopté Myrthilde, lui avait donné le nom de sa mère… ce n'était guère un époux et un père absent, souvent en voyage. Elles n'avaient manqué de rien si ce n'est de sa présence. Quand il était là, tout était fête… Myrthilde gardait une certaine rancœur, de ce que sa vie aurait pu être s'il avait tenu son rôle à temps plein.

Sous l'impulsion d'Hawthorne, la petite fille avait suivi l'école maternelle et primaire chez les moldus, jusqu'à l'apparition de ses pouvoirs. Bardées d'amulettes et de talisman dans ses vêtements censés éloigner le mauvais œil et les mauvais coups des moldus. L'inquiétude de sa mère est ce dont elle se souvenait le plus de cette période. Jamais elle n'avait pu rejoindre ses amies après l'école, ni partager leurs jeux ou sujets de conversation.
Quand Myrthilde avait commencé à faire apparaître les objets de ses amies dans la maison, Awa avait paniqué. La petite fille avait suivi des cours à domicile, dans une solitude appliquée.

Au-delà de la révélation de ses pouvoirs de sorcière, une autre singularité avait émergé. La morsure de Runespoor subie par sa mère pendant la grossesse avait eu un aspect insoupçonné sur le foetus. Myrthilde rêvait de serpents, d'aussi loin qu'elle se souvienne. Ils n'étaient pas vraiment menaçants, juste très présents, comme des énigmes personnelles à révéler. Elle pouvait se perdre des heures dans ses rêves lucides, à la recherche de réponses connues d'elle seule. Sa mère craignant un envoûtement, avait passé ses étés au Burkina à trainer Myrthilde de Marabout en sorcier medicomages à la recherche d'une explication ou d'une solution.

Au fil des ans, les hypothèses avaient été éliminées : pas d'envoûtement, pas de fourchelang, pas d'animagus, pas de don de voyance.
On avait alors cherché des solutions à défaut d'explication à cet effet du venin. L'une d'entre elles fut l'administration de l'élixir de triple vue à base d'oeuf et de venin de Runespoor. Destiné à l'origine à donner une hyper acuitée à tous les sens, un magicomage burkinabè l'avait envisagé comme antidote au venin. Ce fut sans effet sur les rêves, en revanche, Myrthilde développa un très grand attrait pour l'élixir et le sentiment de précision et d'intelligence qu'il lui procurait.

Myrthilde et sa mère se firent une raison, la petite demanda à recevoir un Runespoor de compagnie, elle obtint un serpent. Elle l'appela Ijoro, nuit en Kirundi, la langue qu'elle partageait avec sa mère. Ce fut de là que vint la solution : Myrthilde rêvait toujours de serpent mais moins souvent et leur présence était plus furtive. Comme si Ijoro l'aidait à garder la tête sur terre.

Myrthilde garde chacune de ses mues, qu'elle enroule en un talisman bardées de runes et de mots de pouvoir, censés lui garantir un esprit vif et sain.

2011 - 2017/2018 : Poudlard

La lettre de Poudlard était apparue comme une libération pour elles deux.

Enfin, elle pouvait se faire des amies, échanger, laisser libre cours à sa curiosité. Myrthilde troqua ses longues promenades sylvestres avec sa mère contre le terrain de quidditch. Elle était devenue une gardienne hors pair.
Sans histoire, elle n'était ni populaire, ni détestée. La serpentard avait une bande d'ami.e.s qu'elle appréciait, bien qu'elle ait gardé l'habitude de ne voir personne en dehors de l'école.
Elle participait rarement aux séjours estivaux de l'école, passant ses étés chez Nihahsah avec sa mère. Amener des amis à proximité de serpents à trois têtes ne paraissait pas l'idée la plus brillante d'après sa mère.

A l'école, elle appréciait particulièrement l'histoire de la Magie, les runes, la divination, qui lui donnaient l'impression de déchiffrer sa propre histoire et son chemin. La botanique et le cours de potion lui plaisaient également beaucoup. Parce qu'il s'agissait de mettre en mouvement ses connaissances, et qu'elle se sentait ainsi plus proche de sa mère guérisseuse. Cela leur donnait un sujet de conversation basé sur autre chose que l'inquiétude.


2018-2025 : Études supérieures

Après Poudlard, Myrthilde avait souhaité étudier en Ouganda, pour approfondir sa culture maternelle. Elle chercha à comprendre l’histoire tumultueuse du continent, le rapport violent à la magie encore aujourd’hui. Elle étudia l’histoire de la magie, l’histoire de l’art, l’archéomagie, et l’interculturalité sorcier-moldu.


Cela lui donna l'occasion de partir à plusieurs reprises avec son père et son grand oncle sur le terrain, chose qu'elle appréciait plus que tout au monde. Se perdre dans les textes, les théories pouvaient l'occuper des jours durant. Mais le plaisir éprouvé lors de la découverte d'un nouvel objet et de sa lecture était d'un niveau supérieur. Moldu ou magique ? Quelle époque ? Quelle propriété ? Faire des hypothèses et les vérifier à la lumière des indices. Chercher une forme de vérité, de révélation. Oui, elle adorait ça. A force de cours et d'énigmes elle s'était d'ailleurs passionnée pour les signes de magie, sorcellerie dans les sources moldues.

Elle ne les fréquentait toujours pas, mais elle espérait mieux comprendre les liens entre les communautés et ce qui pouvait les amener à se craindre autant.

C'est ainsi qu'elle avait choisi son sujet de thèse et étudié la magie dans les collections muséales moldues. Les représentations de dragon étaient-elles les projections de vestiges de dinosaures ou issue de la crainte réelle des créatures magiques, à l’époque où ils n’étaient pas encore systématiquement dissimulés aux yeux des moldus? Cette statue magique a-t-elle été conservée pour ses qualités artistiques ou parce que quelque chose avait attiré l’attention? Est-ce qu’un sorcier aurait pu choisir de dissimuler un bien précieux au milieu d’un capharnaüm moldu pour le protéger?

2025-2028 : Enseignement à Uagadou

Myrthilde enseigna trois ans à Uagadou. Les débuts furent difficiles. Elle avait beau avoir l'air d'une pure burundaise, elle était perçue comme l'Anglaise à l'accent bourgeois. Elle se sentait gauche avec sa baguette, seule dans sa non maîtrise des métamorphoses mais aussi jeune et peu crédible.
Mais plutôt que d'en faire un problème, elle avait saisi l'occasion d'en faire un moteur pour perfectionner ses cours, les rendre vivants, attractifs. Elle avait voulu dépoussiérer l'image ennuyeuse de la matière. Et au fil des mois, elle avait gagné en confiance et en popularité. Bien qu'elle resta toujours l'étrangère.

En janvier 2028, elle postulat à Poudlard pour briguer le poste de professeur d'histoire de la magie qui allait se libérer. Myrthilde ne se faisait aucune illusion, elle serait de nouveau une étrangère, celle à l'accent légèrement traînant et à la chevelure excentrique. Poudlard n'avait probablement pas changé sur ce point.
Mais l'origine était moins importante que le statut magique ces dernières années, d'après ce qu'elle avait lu dans la presse aussi cela ne jouerait probablement pas en sa défaveur. Elle n'avait rien contre les moldus tant qu'ils restaient loin d'elle. Et les nés-moldus eh bien… une fois qu'on fait de la magie, on est sorcier n'est-ce pas? On finit par avoir les mêmes problématiques.

Myrthilde avait été retenue pour le poste. Grâce à ses compétences ou aux scandales de l'école qui ne la rendait plus si désirable, elle ne saurait jamais. Elle commencerait en septembre, hors de question qu'elle laisse tomber ses élèves actuels. mais elle s'était proposée d'accompagner le voyage scolaire.

Géniteur inconnu.

Hawthorn Onyx Grant ( anglais, sang-mêlé ):  Père adoptif de Myrthilde, il est gemmologue. Il est né de parents sorciers âgés, persuadés de ne pouvoir enfanter. Il a perdu ses parents jeunes, et a été élevé par son oncle dès l’âge de 5 ans. Sa fille l’apprécie beaucoup pour sa générosité, sa passion, et son grand cœur, mais leur relation reste parfois un peu tendue. En effet, elle lui reproche son manque d’implication. Il aime sa famille, mais passer du temps avec elle seulement à petite dose.

Malcolm Oatley Grant (anglais, sang-mêlé) : archéomage sans attache, il s’est retrouvé à devoir éduquer un enfant sans l’avoir choisi. Il s’en est plutôt bien tiré, trimballant son neveu avec lui sur les sites de fouille jusqu’à ce que celui-ci aille à Poudlard. Par la suite, ils ont partagé leurs bons plans sur les gisements qu’ils fréquentent par leur métier. Malcolm a toujours accueilli avec enthousiasme Myrthilde dans ses aventures.

Awa Nzominkund (burundaise, sang-pur) : guérisseuse, Awa a eu une vie compliquée. Pétrie d’angoisses et d’inquiétudes, elle a eu du mal à se faire à la vie à l’Anglaise, craignant trop les moldus pour se rapprocher de la communauté burundaise du secteur. Dès que Myrthilde a passé son permis de transplanage, elle s’est installée à son compte au Burkina Faso, dans la réserve incartable de son enfance en tant que guérisseuse. Depuis, Myrthilide découvre une femme beaucoup plus puissante et sûre d’elle.
Son animagus est le caméléon. Elle ne se transforme que lorsqu’elle est effrayée.

Mariama Nzominkund (burundaise, sang-pur) : décédée lors de la rafle des mangeuses d’âme. C’était la soeur aînée d’Awa.

Nahema Nzominkund (burundaise, sang-pur) : décédée lors de la rafle des mangeuses d’âme, la grand-mère de Myrthilde pouvait se transformer en léopard. Son époux, Ignace, est décédé lors d’une des guerres burundaises.

Nihahsah Traore (Burkinabé, sang-pur) : la “mère” adoptive d’Awa, a plutôt l’âge d’être sa soeur. Aussi, Myrthilde la considère comme sa tante plus qu’une vraie grand-mère. Nihahsah tient à appeler la jeune femme Nahema, en hommage à ses ancêtres et pour lui rappeler à quel point son histoire est liée à la réserve et à la terre Africaine.

Ijoro : est son serpent, un Philothamnus irregularus. Gardien de ses nuits, il lui arrive néanmoins de l’arborer en parure dans ses cheveux ou autour de son cou. Effet garanti *photo*