Mai 2013

Je n'ai pas bien entendu. Tu es quoi ?
…Enceinte.

La gifle est violente et la joue de la jeune fille rougit aussitôt. Retenant tant bien que mal ses larmes, elle se replace, les mains serrées l'une contre l'autre devant elle, le regard baissé sous l'air autoritaire de son père.

Comment ma fille unique peut-elle être enceinte alors qu'elle n'est pas encore mariée ?

Lèvres mordues, se tordant les doigts, elle évite de regarder autour d'elle alors que le grand salon de la villa est occupé par une autre famille, les Seo. Tous les regards sont tournés vers elle et les murmures commencent à siffler à ses oreilles.

Relève la tête et dis moi de qui ?

Ses yeux se ferment durement avant de les relever, avec courage, vers le patriarche de la famille. Une lueur indescriptible aux fonds des yeux. Une simple aventure sans but et surtout sans avenir l’avait mené à cette situation. Un besoin de rébellion avant de revenir vers le chemin des siens. Un seul faux pas qui amenait de grosses responsabilités.

Vous ne le connaissez pas, père. Il n’est pas… comme nous.
Comme nous ? Un moldu !?
Non… Un sorcier. Anglais.
Un impur étranger…
…Oui

La consternation se lit sur tous les visages autour. Comment la fille unique de cette famille Sang-Pur des plus importantes dans le pays avait pu à ce point faillir ? La fureur se dessine sur le visage du père de famille alors que le fils de la famille Seo la regarde avec exaspération. Devait-il vraiment se marier avec une femme qui venait d’avouer avoir fréquenter un impur et porter son enfant ? La voix de son père se fait entendre dans le grand salon, imposant sa stature à tout le monde.

Le mariage ne peut plus être maintenu !
Vraiment ? Dois-je vous rappeler pourquoi ce mariage ?

Le regard noir et froid du père de famille juge celui de la famille Seo, une lueur de défi des plus visibles au fond de ses prunelles. La tension monte dans la pièce, tous conscient des raisons de ce mariage arrangé et des avantages qu’il y a derrière.

Dois-je annoncer au pays vos erreurs ?
… Non
Bien. Je ferai donc comme si je n’avais rien entendu. Et toi …

Il se tourne vers sa fille dont les doigts se tordent toujours entre eux.

L’avortement étant impensable dans cette société, tu devras assumer tes responsabilités. Jamais l’ascendance de cet enfant ne devra être apprise.

Le regard assassin sur le ventre coupable, il finit par s’adresser à toutes les personnes présentes dans la pièce, baguette en main. Menaçant.

Jamais.
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"Les deux jours les plus importants de votre vie sont le jour où vous êtes né et le jour où vous découvrez pourquoi" - Mark Twain

Je ne sais pas si ma naissance était vraiment importante et encore moins pourquoi je suis né. La seule chose dont je suis sûr, c'est que je n'étais pas voulu en l'état. Pas avec ce sang, pas avec cette mixité. Un bâtard, en soi.

Je suis né à Séoul, en Corée du Sud, un deux novembre, dans une clinique privée. Dans les apparences, ma naissance fut une grande joie, fêtée par les deux familles et les proches de chacune. J'ai été couvert de cadeaux à n'en plus voir le sol et mes parents affichaient un sourire qu'on aurait presque pu croire sincère. Du moins c’est ce que me montrent les photos, n'ayant bien évidemment aucun souvenir de ce jour. Je suis le premier enfant Seo et en plus un fils. Le futur héritier de cette famille si puissante. Mais derrière toute cette joie travaillée se cache la terrible vérité. Cet homme puissant, au côté de ma mère sur les photos, n'est pas mon père. Et pire encore : je ne suis qu'un sang-mêlé. Le fruit d'une expérience interdite par vent de rébellion de ma mère. Une déception. Mais ça, seule une poignée de personnes le sait. Mes grands-parents ainsi que mes parents. Ma soeur et mon frère, tous deux venus un et deux ans après, n’en savent strictement rien. Un secret jalousement bien gardé entre les mains des plus puissants.

“Tu n’es qu’un bâtard, mais ça personne ne doit le savoir.” - Père

Des fois, j'aimerais retourner à l’époque où je ne comprenais strictement rien. Là où le monde me paraissait juste grand et beau et où, surtout, j’avais la sensation d’être à ma place. Je ne me souviens plus vraiment à quel âge la vérité m’a été révélée sans la moindre émotion, mais j’étais en âge de comprendre - 5 ou 6 ans sûrement - . Je ne suis qu’une tare, un enfant illégitime. Un bâtard comme me le répète souvent mon père lorsque nous sommes seuls. Dehors, pour le monde extérieur, je suis l’héritier de la famille Seo, le fils aîné d’une famille puissante dont la renommée n’est plus à prouver. Les regards sont tournés vers moi, les compliments me tombent dessus et je n’ai pas encore formuler une quelconque demande que l’on me sert sans attendre. On m'habitue à ce genre de traitement pour des raisons qui m'échappent petit mais que je comprendrai rapidement quelques années après. Dans le noyau familial, les choses sont tout autrement. Bien sûr, j’ingurgite tout l’éducation que l’on me transmet, les cours de différents précepteurs - ne pouvant pas me rendre dans mon école de magie avant mes onze ans - et ceux m’expliquant ce que l’on attend de moi en tant qu’ainé et héritier de la famille, mais pour autant, le regard de mes parents n’est plus le même - du moins quand ils me regardent un tant soit peu - . Là où des mains se posent sur mes épaules lors de mondanités, seul le vide m’entoure arrivé à la Villa. Les repas de famille se passent bien souvent en silence ou les questions tournent autour de Ha na et Jun woo. Je n’ouvre la bouche que quand l’un d’eux me sollicitent sous le regard noir de mon père et sans que ces deux là ne le remarquent. Je jalouse leur innocence et leur ignorance du plus grand drame que connaît cette famille et dont je suis l’origine.

Même le jour où mes premiers pouvoirs sont apparus, rien n’a été célébré. Pas même un regard de satisfaction. Juste un simple hochement de tête, sous mon regard brillant de fierté. Au moins ce n’est pas un cracmol. Les mots de mon père sont faits pour être entendus, surtout par moi. Être un sorcier n’est pas une chose exceptionnelle, c’est une obligation. Je ne suis déjà pas un sang-pur alors si en plus je n’avais pas eu de pouvoirs magiques, surement m’aurait-il déposé devant un orphelinat. C’est à partir de ce jour-là que j’ai décidé de tout faire pour les rendre fier de moi et que malgré ma tare, ils continuent à me traiter comme leur fils aîné.

“Tu es un Seo, tu te dois de toujours tenter de nous rendre fier… Même si c’est peu probable” - Grand-père

Même si j’ai toujours rêvé de contredire mon grand-père depuis ce jour, je ne pense pas avoir réussi une seule fois à les rendre véritablement fiers de moi. Alors je me contente de la fierté faussement présente dans leurs regards lorsque nous nous rendons dans des endroits bondés ou des soirées. Celle où j’ai la sensation d’être un tant soit peu comme eux. Plus de regard de travers, plus de rappel à ma nature. Dans ces moments-là, je suis leur enfant, l'héritier de la famille, leur fierté. Je m’accroche à ça pour me construire et m’entourer de personnes que je pense être mes amis. Un groupe d’individus qui m’accompagnera jusque dans ma scolarité au Japon. Bien sûr, des enfants de grandes familles de Sang-Pur, mais dont l’influence est toujours moins importante que celle de ma famille afin de maintenir cette dominance que mon père aime tant.

Tae Min est l’un d’eux et celui qui se rapproche le plus d’un meilleur ami. Je l’ai connu lors de soirées mondaines, lorsque nous avions 8 ans, au même moment où une alliance politique entre nos familles se mettait en place. Une relation logique et publiquement appréciée. Tae est sûrement la première personne - en dehors de mes frères et sœurs - que j’ai réellement appréciée et en qui j’ai cru pendant des années. Plus calme que moi, bien moins bagarreur aussi.

“Bienvenue à Mahoutokoro, l’école de sorcellerie du Pays du soleil levant” - Le directeur de Mahoutokoro

Septembre 2025.

C’est à onze ans que je rentre enfin dans la prestigieuse école de sorcellerie du Japon, Mahoutokoro. Bien qu’isolé sur une île dite abandonnée et volcanique par les moldus, les nouvelles des autres écoles arrivent très bien aux oreilles des élèves de Mahoutokoro. Sur les lèvres de beaucoup, on entend parler de ce qu’il s’est passé à Poudlard, en Angleterre. L’inquiétude se lit sur les visages et du haut de mes onze ans, je comprends que c’est grave. J'entends que le château a brûlé, notamment. L’échange de regard que j’ai avec Tae est explicite: nous sommes bien content de ne pas être dans cette école. Ce n’est pas ici que ce genre d’évènement se passerait. Les règles sont strictes et la réputation de l’école japonaise n’est plus à faire. Si tu veux être le meilleur et le faire savoir, tu dois travailler et te faire respecter, tu n’as pas le choix. L’envie de rendre fier mes parents me revient de plein fouet et c’est dès ma rentrée que je décide de prendre les devants et de faire respecter le nom qui m’a été donné. Je suis le fils d’une grande famille et qui se doit d’être respecté par quiconque. Je suis un “Sang-Pur”.

L’année passe et bien qu’en première année, je fais en sorte que l’on sache qui je suis. Je sais comment me conduire, qui je dois respecter et qui doit me respecter. Je m’incline devant mes aînés et fait baisser le regard de ceux qui ne sont pas à mon niveau, bien conscient des murmures qui en découlent. Certains n'acceptent pas que je veuille m’imposer de la sorte et me le font savoir dans un premier temps, activant ainsi l’instabilité qui me ronge encore aujourd’hui. Sans ce contrôle sur les autres, je ne peux pas rendre fier mes parents.

“C’est drôle, tu préfères utiliser tes poings plutôt que ta baguette” - Lee Tae Min

Deux années passent et ma réputation au sein de l’école n’est plus à faire. Mon nom fait son effet sur une bonne partie d’entre eux et mes poings sur l’autre. Je ne suis pas quelqu’un qui se laisse marcher sur les pieds et j’insupporte que l’on puisse me regarder de haut et parler dans mon dos. Si tu ne te fais pas respecter en tant que mon soit disant fils, fait leur incliner l'échine d'une autre manière. Comment veux tu être considéré comme l'héritier de la famille, sinon ? Alors, à la moindre rébellion, à la moindre offense envers moi ou mes proches, je m'impose et si les mots ne fonctionnent pas, ce sont les coups qui suivent, déversant toute la colère, la peine et la pression qui s'accumulent à travers eux. Lorsqu'on est tout en haut, la chute n'est pas une option.

Tae me fait souvent remarquer, à travers ses habituelles taquineries, que j'utilise bien plus les coups qu'un sort, pour répondre à mes détraqueurs. Avec son sourire en coin et ses yeux rieurs, je ne sais pas comment le prendre à chaque fois, blessé par avance d'être peut être comparé à l’impur que je suis véritablement. Alors je me contente de hausser les épaules, le même sourire en coin et de m'éloigner, comme si tout cela me passait bien au-dessus de la tête. Pourtant, j' entends les murmures, les réflexions. J’ai presque la sensation de les entendre dans ma tête alors que leurs lèvres ne bougent même pas. Il ne fait pas totalement coréen, tu ne trouves pas que ses yeux sont trop grands ? On dirait presque qu'il est métisse. Chez les sorciers, la mixité n'est pas bien vue chez la plupart des sangs purs. Mais en Corée, le fait de ne pas naître de deux parents coréens l'est d'autant plus mal. Encore un défaut que j'endosse et que je fais taire à ma façon. Naïvement, je pensais que ça suffirait.

“Parce que tu es un Seo…” - Lee Tae Min

Ce qui est dur, lorsqu’on est tout en haut, c’est de faire confiance aux autres. Surtout dans ma situation, où tout ce qui me concerne est un secret. Mais ce qui l’est tout d’autant plus, c’est de croire en quelqu’un qui finit par vous tourner le dos.

A la fin de ma troisième année, des nouvelles retentissantes me sont tombées dessus et tout ce qui semblait construit autour de ma famille et moi s’est doucement écroulé. Le nom de mon père apparaissait partout dans les journaux. Des suspicions de pots vin et d’actes illégaux en pleine période de reconduction de mandat au sein de son organisation internationale. Moi qui me moquait des moldus et de leurs attitudes puériles lors des élections, je me retrouvais confronté aux mêmes pratiques belliqueuses. Certaines alliances se défont au profit d'autres familles, notamment celle avec les Lee. Nos familles se déchirent et pourtant, du haut de mes quatorze ans, j’ai cru que mon amitié avec Tae résisterait à l’ouragan, qu’elle était bien plus solide que toutes ces histoires de nom et de famille. Tellement naïf.

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Juin 2028

Avec rage, je le tire dans une salle inoccupée, fuyant les regards curieux autour de nous. La colère me ronge et me fait serrer les poings avec force. Tae le remarque tout de suite et son sourire en coin s’étale déjà sur ses traits fins.

Tu comptes me frapper ?

Ses mots me blessent à un point que je n’imaginais même pas. Ce sourire que j’appréciais tant me donne la nausée et je veux juste le lui arracher, là tout de suite. Je ne comprends pas comment nous en sommes arrivés là. Je ne veux pas croire que tout ça n'était que par intérêt.

Dis moi que ce sont des conneries. Dis le moi !

Que j’ai mal entendu. que ces mots ne sont pas sortis de sa bouche. Jin n’a aucune importance pour moi. Pourquoi je le défendrai ? Alors que de mon côté je faisais taire les moindres remarques à son sujet, lui se moquait éperdument qu'elles m'atteignent de plein fouet. Tae reste silencieux, insensible à la colère qui danse, en compagnie de la tristesse, au fond de mes yeux. J'ai le cœur qui se brise doucement alors que je me rends subitement compte que nous n'avions pas la même opinion l'un de l'autre. Tout n'était que mensonge… ? Cette évidence me fait l'effet d'une douche froide et je sens mes épaules s'affaisser sous un poids invisible.

Pourquoi ?

Je ne reconnais pas ma voix. Je me sens pathétique. j'ai toujours cru être capable de faire taire tous les mots et regards blessants à mon encontre, faisant comme s'ils me passaient au dessus de la tête, mais devant celui que je considère - considérais - comme mon plus proche ami, je ne suis qu'un gosse emplie de peine et de colère. Son silence est long, son regard insupportable mais ce sont les mots qui sortiront de sa bouche qui seront les plus douloureux.

Parce que tu es un Seo. Tout simplement.

Je recule sous l'impact, abasourdi, touché de plein fouet. La brisure est encore plus nette cette fois-ci. J'ai presque la sensation d'avoir pâli devant son manque de compassion et d'empathie. A t-il toujours était comme ça avec moi ? Ai-je vraiment été aussi aveuglé par notre amitié ? Sans comprendre ce qui se passe dans ma tête, je l'attrape par le col et le plaque contre le mur le plus proche, le poing en l'air, tendu comme un arc, la mâchoire serrée à m'en faire mal. Le temps reste en suspension tout comme mon poing. Frapper quelqu'un n'a jamais été compliqué pour moi, comme si le visage de mes victimes m'était indistinct. Mais là, les traits de Tae sont bien visibles et je me retrouve à ne pas être capable de terminer mon geste. Mon corps veut lui faire payer ses mots mais le reste ne suit pas. Frustré, blessé, je suis incapable de rester fier et ma tête se baisse d'elle même Je sens les larmes me monter aux yeux, ma respiration se faire hasardeuse. J'ai tellement de mal à me contenir.

Tu ne m’aurais jamais choisi.

C'est un constat. Dit d'une voix faible mais tellement perceptible. Tout n'a toujours été qu'une question de nom, d'alliance, de choix stratégique. Il n'y avait aucun sentiment, aucune compassion et aucune amitié de son côté. J'étais le seul à y croire et à le vouloir … Dans un soupir fébrile, je relâche ma poigne tout comme mon geste. Mes bras retombent le long de mon corps alors que je recule, prêt à rendre les armes et à partir de la pièce, loin de lui. Mais dans mon dos, un son me fige. Son ricanement me pétrifie.

Tu es pathétique, Jin.

Brisé. Le bruit que mon coeur fait me rend sourd de tout ce qui m'entoure. Mais son sourire. Ce putain de sourire s'imprègne dans ma retine. La rage s'infiltre partout et je sens que je ne contrôle plus rien. En à peine quelques secondes je me retrouve sur lui, l'empêchant tout bonnement de s'extirper du sol sur lequel il se retrouve plaqué. Mes points s'abattent sur lui sans aucun ménagement. Je ne vois que du rouge et je ne m'entend même pas crier ma colère. Je ne sais pas pendant combien de temps je reste libre de mes mouvements mais je sens d'un coup des bras me tirer en arrière alors que mes yeux restent braqués sur la silhouette de Tae. Je leur hurle de me lâcher, me débat comme un diable. Ce putain de sourire je vais l'effacer à vie. Tant bien que mal, ils me tirent en arrière, cherche à me faire sortir. Sous le voile rouge, je vois déjà des professeurs entourer le faible corps de ce connard. Je vois leurs regards apeurés et j'ai presque envie de sourire. C'est que je ne dois pas l'avoir loupé.

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Le bruit de la gifle résonne encore dans ma tête alors que je replace celle-ci comme avant, la joue rougie. Mes mains, derrière mon dos, s'accrochent l'une à l'autre au point de m'en faire mal. L'information de mon comportement n'a pas tardé à venir aux oreilles de mes parents, tout comme la punition qui en découle : renvoi temporaire et avant la fin de l'année scolaire. Mon retour à l'école dépendrait ensuite d'un entretien entre la direction et mes parents. Heureusement que les examens étaient déjà tous passés et que mon passage au niveau supérieur était également acté.

Pour qui te prends-tu ?

Je serre les dents et baisse les yeux devant le regard froid de mon père. Plus loin, assis dans son fauteuil, mon grand père me regarde avec un certain dédain non dissimulé qui me retourne l'estomac.

Es-tu un sorcier ou un stupide moldu qui ne sait qu'utiliser ses mains pour se battre ? Ne sais-tu donc pas utiliser ta baguette dans ce genre de situation ?

Je peine à contrôler la surprise qui se glisse sur mes traits, prenant la pleine mesure de ce qui m'est réellement reproché. Ce n'est pas d'avoir rendu misérable le fils de nos anciens alliés et m'être fait remarquer et exclure temporairement de l'école mais bien le fait d'avoir utilisé mes poings et non pas la magie. Rien d'étonnant, avec un géniteur né-moldu. J'ai la sensation d'entendre tout ça dans ma tête, me faisant presque frémir de peur d'avoir une nouvelle tare. La remarque me glace le sang et le rappel à mes antécédents me fait l'effet d'un coup dans l'estomac. Du coin de l'œil, j'aperçois Ha Na et Jun regarder la scène, à moitié cachés derrière la porte, un air peiné sur leur visage. Me regarderaient-ils toujours ainsi s'ils savaient pour moi ?

Les Lee se rappelleront tout de même de nous et de notre supériorité. Je peux au moins t'accorder ça.

Je relève légèrement les yeux vers mon père, ne sachant pas s'il venait de me féliciter pour quelque chose ou d'un simple constat. Je décide de pencher pour la deuxième option, cet homme ne m'a jamais fait un seul compliment. Ce dernier ne me regarde même plus et se détourne de moi comme si rien ne venait de se passer. D'un claquement de doigt, il fait appel à deux de nos elfes et sans même les regarder, il leur ordonné de préparer nos affaires pour un futur départ. Je fronce les sourcils, jetant un regard rapide à ma mère mais celle-ci ne me porte pas plus d'attention et fait même signe à mon frère et à ma sœur de pénétrer dans la pièce. Ces derniers ne se font pas prier et se positionnent à mes côtés, les doigts d'Ha Na effleurant le dos de ma main comme pour tenter de me réconforter en silence. Tous les trois, nous attendons de comprendre ce qu'il se passe.

Vous ne retournerez pas à Mahoutokoro Ha Na, Jun Woo et toi. Nous déménageons au Royaume Uni.

Notre père nous annonce cela d'un ton neutre, comme si c'était quelque chose d'anodin alors qu'il nous annonce non pas changer de ville mais de pays et pas dans un pays voisin mais à l'autre bout du monde.

… Pourquoi ?

La question passe mes lèvres avant même que je m'en aperçoive et le regard de mon père me fait rapidement comprendre que j'aurai dû me taire. Sans me répondre il quitte la pièce alors que les elfes de maison disparaissent dans un craquement sinistre. C'est notre mère qui brise le silence pesant dans lequel nous sommes restés figés.

Ton père a été nommé directeur du groupe anglais. Il faut toujours savoir rebondir lors de situations critiques, Jin.

Je ne comprends pas le sous-entendu mais je suis certain qu'elle me passe un message. Peut-être me dit-elle de ne pas me laisser atteindre par les derniers événements. Je n'en sais rien.

Je vous conseille d'aller approfondir votre anglais. Et oublie tes amis ici.

Les derniers mots me sont destinés, laissant un voile sombre s'installer devant mes yeux.

Je n'ai personne que je considère de la sorte, ici.

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Juillet 2028

Je m'écroule sur mon nouveau lit, les bras étalés de chaque côté. Je ne sais pas si c'est le décalage horaire - si ce dernier fait effet après un transplanage - ou tout simplement l'air de l'Angleterre, mais j'ai affreusement mal à la tête. Tout est tellement plus gris ici. L'idée d'aller à Poudlard ne m'enchante pas vraiment non plus avec tout ce qui a l'air de s'être passé là bas. Il faut dire que la réputation de l'école d'Angleterre a bien été ternie depuis quelques années - un incendie, une direction pro moldue pendant un temps et, aux dernières nouvelles, une explosion dans un tour du château - . La seule chose qui semble plaire à mes parents, c'est la direction actuelle. Cela semble les rassurer que ce soit un Sang Pour comme le directeur Sørensen qui soit au commande.

De léger coups de font entendre de l'autre côté de ma porte et, après avoir donné l'autorisation d'entrer, la tête de mon frère et ma sœur apparaissent. je les accueille avec un sourire tout en me redressant sur mon lit. D'une tape sur le matelas je les invite à s'y associer également. Je vous bien qu'ils ne sont pas très rassurés par le changement brutal de pays.

Jin, tu crois que ça va bien se passer ?
On va pas avoir l'air trop différent des autres ?

Je soupire doucement, posant une main sur l'épaule de chacun. Quoi que je veuille, je suis déjà différent d'eux. Je peux comprendre leur peur de ne pas être accepté parce que d'un autre pays, mais ils seront toujours mieux que moi.

On n'est pas différents, on est mieux que les autres.

Une doctrine que je me répète souvent, pour tenter de m'en convaincre alors que je sais pertinemment que ce n'est pas le cas. C'est une façon de garder le contrôle,de ne pas craquer.

On se fera des amis aussi là-bas ? Des vrais ? Pas comme l'autre.

Je serre les dents à la mention de Tae. Non, je ne ferai plus comme avec lui. Je ne m'attacherai plus autant à quelqu'un. Je ne ferai plus confiance à personne.

Oui, vous vous en ferez.

Pas moi.

SEO Yoo Na (Née KIM) - Mère biologique - Ma mère est une de ces femmes dont la beauté ne peut être niée. C'est une femme qui a tout pour elle, l'intelligence, la beauté, le sang pur, une famille reconnue et aisée. Et pourtant, pour une raison qui m'est totalement inconnue, elle a commis une faute, une seule mais celle de trop. Je ne saurai jamais pourquoi elle a jeté son dévolu sur celui qui me sert de géniteur alors que ce dernier serait un né-moldu, mais sans cette aventure, je ne serai pas de ce monde. A nouveau, je ne sais pas si c'est une bonne chose. Autant pour elle que pour moi. Je n'ai pas le souvenir d'un geste chaleureux de sa part à mon égard, alors qu'elle sait se montrer prévenante avec ses deux autres enfants. Pourtant, elle ne m'a jamais abandonné, ne m'a jamais traité comme un étranger non plus. Je suis son fils, le premier, celui qui lui rappellera toujours son erreur de jeunesse, son ancien besoin furtif de découvrir d'autres horizons avant de revenir sur le droit chemin.
En Corée, elle fut pendant un temps une grande joueuse de Quidditch, au poste de poursuiveuse, au sein d’une équipe composée de coréen et de japonais. Après sa retraite anticipée après la naissance de Ha Na, ma mère a totalement quitté ce milieu, préférant intégrer le département de coopération magique internationale coréenne, plutôt que celui des sports magiques. De part ses relations internationales, ma mère a réussi à se faire muter, en tant que consultante coréenne, dans le même département au Ministère de la Magie anglaise.

SEO Jungkook - Père adoptif - Mon père n'est pas un homme aimant. Surtout envers moi Je sais qu'il ne m'aime pas et ne me considère pas comme son fils. M'adopter n'a pas été son choix et il ne se fait pas prier pour me le faire comprendre. Je doute même qu'il ait des sentiments pour ma mère. Typique des mariages arrangés me diriez-vous.
Ce dernier était directeur général de l'agence coréenne d'une organisation internationale de régulation de la magie, présidé par mon grand-père maternel. Après les rumeurs de pots de vins et des dissensions avec certaines familles haut placées comme les Lee, il a été facilement muté à l'agence anglaise histoire de faire oublier ces dernières et que l'on se concentre sur l'annonce de sa promotion. De quoi rajouter de la prestance à notre nom.

KIM & SEO - Grands-parents - Il y a les KIM et les SEO. Et pour faire simple, ce sont les parents de ma mère qui ont toujours le dernier mot. Enfin, mon grand-père. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux, mais je suis conscient du pouvoir qu'il a sur les autres. Observateur, dominant et surtout très calculateur, il est celui qui, d'après les quelques bribes entendues au coin d'une porte, aurait évité de graves conséquences a mon père avec la justice.
Aux yeux de chacun d'entre eux, je ne suis qu'une pièce rapportée mais qui doit faire office d'hériter et qui doit donc avoir une éducation digne de leur réputation. Depuis petits, ces derniers m'ont présenté divers précepteurs et appris les obligations et manières que le fils aîné d'une famille de haut placé doit connaître. M'infligeant une pression et le sentiment que je dois être supérieur aux autres que j'ai du mal à gérer et responsable de cette instabilité qui m'est propre.

SEO Ha-Na - Soeur cadette - Ha-Na a un an de moins que moi. C'est le vrai premier enfant de mes parents. C'est une jeune fille aux apparences froides et qui attire les regards. Elle ne s'intéresse pas beaucoup aux autres mais semble vouloir au fond d'elle des personnes qu'elle pourrait considérer comme de véritables amis. Derrière ses aires de fille indépendante je vois encore la petite fille qui me rapportait des gâteaux en cachette ou qui me rejoignait dans la chambre en plein milieu de la nuit par peur du noir. Je suis un peu comme si confident. C'est une des personnes les plus importantes dans ma vie. Je ne supporte pas qu'on la critique ou qu'on puisse lui faire du mal. Je n'ai aucun mal à user de violence pour la défendre. S'en prendre à elle c'est comme s'en prendre directement à moi. Ha Na rentre en troisième année à Poudlard cette année.

SEO Jun Woo - Frère cadet - Jun est le plus jeune de nous trois mais le plus calme surtout. C'est un garçon qui aime observer les autres et qui s'intéresse à beaucoup de choses. Il se chamaille beaucoup avec Ha Na et je me retrouve souvent à devoir faire l'arbitre entre les deux. Bien sûr, comme Ha Na, c'est l'une des personnes qui m'importe le plus. Contrairement à moi, il ne supporte pas la violence et m'en veut souvent lorsque j'en fais usage mais c'est le premier à venir me ramener de quoi me soigner par après. Jin rentre en deuxième année à Poudlard.

Nom inconnu - Père biologique - Inconnu et totalement absent de ma vie. Peu importe.

Maintenant que tu es réparti(e), il ne faut pas te reposer sur tes lauriers. Ta vie NYLienne commence à peine et pour la faire démarrer sur de bonnes bases, il te reste encore pas mal de petites choses à faire. Ne t'inquiètes pas, je vais tout te montrer...

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Le HRP (hors-RP) te donnera également de quoi t'occuper grâce à une partie Flood bien remplie. Tu pourras également faire plaisir aux autres membres en leur offrant des cadeaux. N'oublie pas, à l'occasion, de passer sur la ChatBox, avec un peu de chance, tu tomberas en plein jeu... S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas, nous répondrons à toutes tes questions.

Sur ce, je te souhaite beaucoup de plaisir dans cette nouvelle vie qui commence, et plein de merveilleux RPs !