Pandemonium ▬ MURPHY

Murphy est une sang-mêlé, née le 31 Octobre 2012 à Waltham Abbey en Angleterre. D'ailleurs elle y vit toujours. Aujourd'hui, Murphy a donc 15 ans et est en quatrième année. Et juste pour ta culture personnelle, sache qu’elle a une chauve-souris qui s'appelle Ruta.

Il est bon de savoir que Murphy est ingénieuse, optimiste, persévérante, ambitieuse, cartésienne, très sûre d’elle, curieuse, entière et opportuniste mais également obsessionnelle, entêtée, marginale, sarcastique, excentrique, compétitrice acharnée, individualiste, désordonnée et un peu borderline. Elle a des goûts étranges, par exemple elle aime l’humour noir, les blagues de son frère, les énigmes, la glace au yaourt, mener des expériences, les sciences occultes, l’idée qu’il y a une vie après la mort, les mathématiques, les histoires qui font peur ou encore défier les lois de la physique alors qu'elle déteste qu’on lui dise qu’elle a tort, qu’on doute de sa santé mentale, les effets secondaires des potions, les cours d’histoire interminables et les morsures de Doxys.

Sa baguette est composée d’if avec un coeur de crin de licorne et mesure 24,4 centimètres. Grâce à elle, Murphy a le malheur de suivre les cours d’ arithmancie, étude des runes, vol, ainsi que les matières obligatoires.

Elizabeth Murphy Leonhart

feat. Florence Pugh

ET EN VRAI ? J'ai 26 ans, mais peut-être que tu le sais déjà parce que je suis Finnbjörn & Hayden, j'ai même dépensé 1360 points pour le pouvoir de nécromancie de ce nouveau personnage, son animal de compagnie, la maison Serpentard et un fantôme issu de sa famille. Je suis arrivé(e) sur NYL y a un siècle environ et je devrais être là en moyenne beaucoup trop de jours par semaine. Avant de finir j'aimerais juste rajouter que .

Tout le monde a une histoire

Nous avons le regret d’annoncer le décès brutal d’Adrian Leonhart, survenu dans la soirée du 29 Juin 2023, dans des circonstances étranges. Le corps sans vie de ce jeune homme de 15 ans a été retrouvé dans l’enceinte du château de Poudlard, au pied de la tour d’astronomie. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cet incident. La famille ne répondra à aucune question.

cobbinsend road

Le 3 Août 2023

C’était un jour d’été particulièrement gris, peu après le désastre causé par Menesis Blackman. Neville Londubat avait transplané jusqu’à Cobbinsend Road, à Waltham Abbey, et se retrouvait à présent face à une de ces grandes fermes des années 1950, composée de plusieurs bâtisses. Cette petite ville aux abords de Londres, située à une vingtaine de kilomètres ne présentait, à première vue, rien d’extraordinaire… de grands champs s’étendaient à perte de vue, moissonnés par quelques bruyants engins, et on apercevait au loin quelques complexes industriels, à en juger par l’épaisse fumée grise qui s’échappait des cheminées. Il marcha jusqu’à trouver le chemin menant à la porte d’entrée, longeant ce qui semblait être une étable.

Rendre personnellement visite à un élève en devenir ne faisait pas vraiment partie du protocole : mais au vu de ce qui était arrivé à ce pauvre garçon entre les murs du collège Poudlard, Neville Londubat songea qu’il était préférable de venir en personne. Son père était un vieil ami à lui… Ils avaient effectué une partie de leurs études ensemble, à la sortie de Poudlard : et arrivés à un carrefour, leurs voies avaient divergé. Il s’était tourné vers un parcours en botanique, tandis que Ralph avait entrepris des études de vétérinaire, et s’était rapproché du monde moldu après son mariage. C’était il y a seize ans : Neville s’y était rendu, avait retrouvé quelques connaissances, et dansé toute la nuit. C’était une formidable soirée… Mais depuis, il n’avait plus revu Ralph Leonhart. Il savait qu’il avait eu des enfants, que le fils était entré à Poudlard, mais pas davantage. Alors, quel ne fut pas son désarroi lorsqu’il apprit la nouvelle concernant le jeune Adrian ; au moment de la bataille qui avait opposé mangemorts au personnel de l’école, en Juin dernier, un accident était survenu, et le jeune élève de quinze ans était décédé dans d’étranges circonstances. Parmi les lourdes tâches qui lui revenaient avant de prendre le poste du directeur au collège Poudlard, celle-ci s’annonçait probablement la plus pénible : rendre visite à la famille d’Adrian Leonhart. Il avait eu l’occasion de s’entretenir brièvement avec eux peu avant l’enterrement pour leur présenter ses condoléances, lorsque le corps sans vie du jeune garçon avait été restitué… Mais ses lettres étaient restées sans réponse depuis quelques semaines, et un nouveau problème faisait surface : sa jeune sœur, Elizabeth, serait bientôt en âge d’entamer sa scolarité.

la maison

Arrivé face à un vieux portail en fer forgé, il fit tinter la cloche plusieurs fois. Il demeura une ou deux minutes sans réponse, et répéta son geste. Il entendit au loin une ou deux bêtes meugler, le grincement d’une porte, quelques pas… Puis, il osa jeter un oeil à travers la grille : c’était une petite fille en chaussons, qui venait. Avec de longs cheveux blonds, pas bien grande, vêtue d’une chemise à carreaux qui semblait appartenir à son père et d’un short en jean. « Tu es Elizabeth ? » demanda-t-il d’une voix douce, à travers les barreaux. Elle s’arrêta pour le regarder, et jeta un coup d’oeil en arrière, hésitante. Elle savait qui il était, et Maman ne serait pas ravie d’apprendre qu’elle lui avait parlé. Elle finit cependant par enclencher la poignée dans un bruit caractéristique, et ouvrir le battant, pour le laisser passer. « Tout le monde m’appelle Murphy. » répondit-elle simplement. Elle regarda en direction de la maison, un peu gênée, comme si elle était consciente de faire une bêtise en prolongeant cette discussion. C’était le surnom qu’on lui avait donné, à l’école, lorsqu’elle faisait partie de l’équipe de maths. Neville Londubat lui offrit ce sourire, qu’il réservait aux élèves de première année ; en tant qu’enseignant, il avait toujours apprécié leur enthousiasme et leur curiosité. « Mes parents sont dans la grange, mais ils sont en pleine opération, sur un tout petit veau. Je peux les appeler, si vous voulez. Mais c’est tout dégueu’. » Cela l’inquiéta autant que cela le rassura : il préférait converser seul à seul avec elle, mais il imaginait parfaitement leur colère s’ils apprenaient. Il la suivit silencieusement jusqu’à l’entrée de la maison, jetant un oeil autour de lui ; des chevaux s’abreuvaient dans leur enclos, quelques brebis bêlaient depuis la grange dans laquelle elles étaient manifestement entreposés, et la queue touffue d’un chat apparaissait à travers les hautes herbes.

Elle enclencha le verrou de la barrière, puis la vieille poignée rouillée de la porte d'entrée, et s'écarta légèrement pour le laisser passer. Et une fois à l'intérieur, elle s'interrogea, hésitant à lui proposer du café... Mais elle ne savait jamais très bien utiliser la machine, et la perspective d'en renverser dans toute la cuisine la fit rapidement abandonner. « Tu fais du sport ? » demanda-t-il, pour faire la conversation, en jetant un oeil aux étagères ornées de petites récompenses. Elle fit non de la tête. « C’est les olympiades de maths. Et le marathon d’algèbre. On concourt tous les ans, depuis la deuxième année. On a jamais encore réussi à battre St Albans, mais on fait deuxièmes à chaque fois. Même si, théoriquement, on est meilleurs au classement général. » expliqua-t-elle, sa tête déformée se reflétant sur la surface argentée des trophées qui reposaient sur son étagère. « Vous connaissez un peu, les maths ? » Elle se sentait un peu bête, devant cet adulte qui était le directeur d’une école de magie, à lui parler de choses qu’il trouverait certainement sans importance ; Adrian lui avait dit qu'à Poudlard, les matières n'avaient rien à voir avec celles de l'école moldue. Mais elle aimait profondément ces tournois. L’obtention de chacune de leur récompense avait été un moment unique, une véritable effusion de joie… Elle se rappelait des hurlements à la remise de prix lorsqu’ils brandissaient la coupe, des accolades, de ce lien solide qui s’était tissé entre eux, au fil des ans… Et puis, il y avait eu l’accident d’Adrian. Et depuis, il n’y avait plus eu de trophée. Elle se laissa choir dans l’un des fauteuils du salon, tandis que le directeur continuait sa petite visite. « Tu as l’air entourée d’amis. » fit remarquer Neville Londubat sans masquer sa curiosité, s’approchant des quelques photos de groupes accrochées un peu partout. Il se fit la réflexion que la jeune fille saurait s’intégrer sans mal à l’école… « Ouais... » répondit-elle, en haussant les épaules. Connor, Amara, Ismail, Sarah-Jane… tous s’étaient progressivement éloignés, au cours des derniers mois. C’était logique, elle n’avait strictement rien fait pour les garder près d’elle, réduisant à néant tous leurs efforts pour entretenir le contact. Elle songea notamment à tous ces mails qu’ils lui avaient fait parvenir au cours de l’été, et tous avaient été laissés sans réponse… Elle ne prenait plus de nouvelles, et avait appris sur les réseaux sociaux qu’une nouvelle l’avait remplacée, dans l’équipe de maths : Vivian McDonald, qui était une bête en trigo’ et qui savait déjà résoudre des équations-produit. Maintenant, c’était comme si elle s’était laissée lentement disparaître, au point d’avoir la sensation d’observer le fil de l’existence par la vitre d’un hublot.

« Je suis désolé pour ton grand frère. C’était un garçon drôle et sympathique, de ce qu’on m’a dit. » Elle hocha simplement la tête, et sourit, un peu mal à l’aise. Elle se retint de répliquer que les blagues de son frère étaient toujours foireuses, et que si c’était ça, avoir de l’humour, autant ne pas en avoir… Mais elle n’avait pas envie d’en parler, surtout avec cet ami de son père qu’elle connaissait mal, et qui se présentait chez elle pour une raison qui lui échappait encore. Tout était vertigineusement vide, sans Adrian. Le poids de l’absence de son frère aîné se ressentait dans chaque pièce de la maison, de la place qu’il occupait habituellement dans le salon à la porte de sa chambre qui avait tout à coup revêtu un air sinistre. Elle l’avait vu partir un jour, depuis le quai du Poudlard Express, pour ne plus jamais revenir… Et depuis, un illustre inconnu s’était présenté chez eux pour leur expliquer qu’Adrian avait trouvé la mort. On avait essayé de leur expliquer ce qui se passait concrètement, Blackman, la révolte qui avait éclaté au sein du château… mais tout était encore si flou. Ses deux parents s’étaient effondrés lorsqu’on leur avait mis le corps, et elle, elle avait eu l’impression que le sol se dérobait sous ses pieds, qu’une partie d’elle était morte avec lui. Puis elle avait étouffé cette tristesse, et était retournée à l’école sans saisir la portée de la symbolique que représentait la brutale disparition de son frère aîné. Et puis… elle avait réalisé. Lorsqu’elle était retournée dans leur cachette secrète, située sur la mezzanine, dans la grange, derrière les bottes de foin. Lorsqu’elle était retombé sur les plans de ce château qu’ils prévoyaient de construire. Lorsqu’elle était tombée sur la pile de lettres qu’il lui envoyait depuis Poudlard, et qu’elle avait soigneusement gardée. Le monde ne s’était pas arrêté, lorsqu’il était mort ; il avait continué de tourner malgré tout. Seulement, ce monde-là avait toujours paru plus grand lorsqu’il était avec elle… Et maintenant, c’était comme si l’univers était peint en noir et blanc.

Vissée dans le canapé, tandis que Neville cherchait ses mots pour aborder les raisons de sa venue, elle commença à balancer ses jambes en avant et en arrière. Le coucou sonna plusieurs fois, indiquant les quatre heures, et elle songea qu’il était l’heure d’aller prendre un goûter ; cependant, elle s’imaginait plutôt mal laisser l’ami de son père dans le salon, pendant qu’elle se ruait sur les Mc Vitie’s… « J’imagine qu’il t’a parlé de Poudlard ? » Elle hocha la tête. En quatre ans, elle avait eu le temps de comprendre pourquoi il n’étudiait pas au collège du secteur, et pourquoi il savait changer la soupière en citrouille. « Toi aussi, tu es une sorcière. Et c’est normal si ça te fait peur. » Il se trompait : ça ne l’effrayait pas. Murphy savait déjà depuis quelques longs mois qu’elle était en capacité faire certaines choses, qui pourtant n’étaient pas naturelles… et ses parents en avaient aussi connaissance, même s’ils feignaient de ne pas le voir. Dans le laboratoire de chimie de l’école, elle avait déjà fait exploser une simple solution homogène composée d’eau et d’alcool… alors que c’était physiquement impossible, Mr. Fitch le lui avait confirmé. Ça avait fait un boucan dans toute la pièce, et créé une immense tache sur le mur… Et à plusieurs reprises, elle avait causé une "perturbation de l’énergie cinétique" (c’était comme ça que décrivaient ses amis sur les forums de science junior, qu'elle avait rencontrés sur internet). Et aussitôt, elle avait pensé à ce que Adrian savait déjà faire, avant de posséder sa propre baguette... Mais la magie et les sciences physiques s'opposaient sur bien des points, pourtant elles coexistaient bel et bien, et Murphy n'avait jamais su saisir quelle logique se dissimulait derrière cet étrange paradoxe. Tout ce qu'elle avait appris à l'école était basé sur le réel, et pourtant, son frère était parvenu à faire voler le chat au beau milieu du salon... Enfin, Neville pourrait bien lui dire tout ce qu'il voulait, de toute façon, aucun de ses parents ne voulaient entendre parler de Poudlard, depuis l’accident. « Mais tu dois apprendre à utiliser tes pouvoirs, et il n’existe aucun meilleur endroit pour le faire, tu verras. Tu devrais étudier là-bas. » insista-t-il, en sortant de sa poche une baguette de bois qu’il sortit, et lui présenta. Puis, il la fit tourner entre son pouce et son index, récita une formule, et quelques étincelles violettes jaillirent. Elle le regarda faire fixement, avec l’envie irrépressible de lui prendre sa baguette et d’essayer à son tour… À la place, elle ne dit rien. Ses parents n’en avaient probablement bien plus pour longtemps, avec le petit veau, et ne tarderaient sans doute pas à revenir…

Finalement, après quelques rapides explications sur le fonctionnement de l’école qu’elle n’écouta que distraitement, ce fut le directeur qui prit l’initiative de se lever. Il s’empara de son imperméable, et elle s’avança jusqu’à la porte, pour lui ouvrir. Il était gentil, ce n’était pas le problème… Mais elle savait que cette discussion s’aboutirait à rien : Papa avait déjà dit qu’elle irait à St Albans… Mais alors qu’elle enclenchait la poignée, il se tourna à nouveau vers elle, et ouvrit la bouche, l’air hésitant. « Il y a quelque chose qu’on ne t’a pas dit, concernant ton frère. » finit-il par déclarer. Elle ne répondit rien, se demandant s’il ne s’agissait pas d’une habile technique pour la recruter. Le son caractéristique de la vieille porte de garage semblait indiquer que ses parents avaient terminé leur opération, mais elle demeura figée, devant ce sorcier qui prétendait avoir des informations… Cela faisait un an qu’Adrian était parti, mais elle avait toujours le coeur battant à son évocation. « Est-ce que tu as déjà entendu parler des fantômes ? »

première année

Le 17 Août 2024

« Je vais partir. » avait simplement annoncé Murphy à ses parents, d’une voix douce, un soir où ils étaient plantés sur le canapé, devant un film de Clint Eastwood. Ils n’avaient rien répondu, mais elle savait parfaitement qu’ils avaient bien entendu. Depuis la visite de Neville Londubat, elle avait eu le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre, de se décider à envoyer un dernier mail à ses amis de l’équipe de maths après de longs mois de silence. Elle avait tenté de chercher sur les forums traitant des sciences occultes quelques mentions de Poudlard, ou des fantômes plus généralement, mais sans succès… Alors, elle en avait naturellement conclu qu’elle devrait aller vérifier par elle-même. Ni sa mère ni son père ne se retourna ; ils se tenaient toujours dos à elle, comme s’ils étaient trop happés par le film pour lui répondre, mais elle devina sans mal qu’ils pleuraient silencieusement. « Tu es bien sûre que c’est ce que tu veux ? » finit par demander son père, après de longues secondes. Elle se sentit un peu mal à l’aise ; évidemment, elle regrettait de les mettre dans cette situation. Elle avait l’impression de les trahir, de les abandonner après l’épreuve qu’ils avaient traversé ensemble. De faire une croix sur ses repères, sur sa vie, sur ses amis, l’école, l’équipe de maths. Elle n’avait jamais eu l’intention de faire du mal autour d’elle, mais elle n’avait jamais été autant persuadée de sa vie que oui, c’était la chose à faire. « Oui, j’en suis sûre. » appuya-t-elle avec une certaine fermeté, tout en sondant leurs réactions, avant de finir par ajouter un "désolée" contrit à mi-voix. Puis elle remonta discrètement les marches de l’escalier, avant de se laisser glisser le long de la porte, et d’entourer ses genoux de ses bras.

La première année de Murphy s’était déroulée sans accroc, si l’on omettait les divers événements inquiétants qui ciblaient manifestement les nés-moldus. Elle s’était habituée sans mal à son dortoir. Sa trop grande proximité avec le fantôme de son frère, puisqu’elle ne le quittait pour ainsi dire jamais, lui donnait plutôt mauvaise réputation, et lui avait fait écoper de plusieurs surnoms peu flatteurs. Seule cette fille de Poufsouffle qu'elle avait remarqué le jour de la répartition, Lilith, était ce qui se rapprochait le plus d'une amie, pour elle : était solaire, enjouée, et d'un optimisme qui faisait oublier à Murphy que des drames frappaient le monde à tout instant. Mais cela valait bien la peine de les affronter... Son niveau scolaire était parfaitement inégal, partagé entre des matières où elle excellait, et celles où elle faisait preuve d’un affligeant manque de concentration. N’ayant pas connu les événements traumatisants de l’an passé, elle avait particulièrement adoré Halloween, et les histoires d’horreur au sein desquelles ils avaient été plongés… Ne pouvant se résoudre à laisser Adrian seul entre les murs du château, elle était alors restée à l’école pour les fêtes, ce qui avait causé bien des querelles au sein de la famille. Maintes fois, ils avaient demandé Murphy de rentrer, mais elle était demeurée inflexible. Ses parents ne comprenaient pas ; comme s’ils refusaient de reconnaître l’éventualité selon laquelle l’esprit de leur fils avait pu subsister…

deuxième année

Le 16 Novembre 2024

Neville Londubat avait été destitué, et Murphy trouvait ce remplacement dommage : finalement, elle l'aimait bien. Contrairement à sa remplaçante qui ne lui inspirait que peu de sympathie... « Tu sais ce que je pense ? » demanda-t-elle un jour à l’adresse de son frère, alors qu’il était penché sur son épaule, près du bureau qu’elle occupait dans la bibliothèque. Le programme sorcier était décidément bien différent de celui des moldus… mais elle parvenait à s’y adapter, même si elle ne savait plus vraiment quoi faire de ses connaissances en mathématiques. Une équation, c’était clair et logique ; or, ici, rien n’avait vraiment de sens, et elle avait du apprendre à déconstruire tous les acquis pour réapprendre le fonctionnement de l’univers dans lequel elle évoluait. « Non, mais je suis sûr que tu vas me le dire. » répliqua-t-il aussitôt, s’amusant à faire tourner rapidement les pages du livre ouvert devant elle, comme si un grand coup de vent soufflait dans l’ouvrage. Quelques râlements d’autres élèves s’élevèrent un peu plus loin, et elle leva les yeux au ciel, sa tête appuyée sur sa main. « Sérieux, vous devez arrêter de traîner ensemble, avec Peeves. » soupira-t-elle, avant de pointer du doigt d’une des vieilles gravures qui illustrait son grimoire, représentant un squelette qui dansait au milieu de vieilles runes. Elle avait écorné la page, comme elle le faisait souvent, et placé des petites bandelettes de couleur dans les chapitres qui l’intéressaient… Avec un sourire espiègle, elle le fixa, et lui annonça sans crier gare : « Je pense qu’il existe un moyen de te faire revenir à la vie. » Adrian ne répondit pas, mais avait cessé de faire tourner les pages ; il toisait désormais sa sœur avec ce drôle d’air… Elle sut aussitôt qu’il ne la croyait pas. Comment cela aurait-il pu l’étonner… ? « Ça tourne pas rond, chez toi. Tu sais ce que ça veut dire, quand on est mort, non ? Regarde dans le dico'. » Elle s’attendait à ce genre de réaction. Mr. Fitch, son professeur de physique, disait souvent qu’elle avait des idées trop farfelues… Mais l’histoire de la science avait su prouver à bien des reprises que certaines choses en apparence surnaturelles avaient une explication parfaitement rationnelle. Cela demandait simplement un peu d’ouverture d’esprit… « C’est pas des paroles en l’air ! » protesta-t-elle, avant de déposer une pile de grimoires poussiéreux sur la table. Cela faisait maintenant des semaines qu’elle se renseignait sur le sujet, qu’elle interrogeait ses enseignants, l’air de rien… Elle était plutôt bonne élève, donc ses questions théoriques sur la vie après la mort semblaient simplement liée à la curiosité, même si elle avait parfois droit à cet insupportable regard compatissant : "la gamine qui avait perdu son frère"… Comme cette période de deuil lui semblait risible, maintenant qu’elle avait retrouvé sur Terre l’empreinte spectrale de ce dernier ! « Il existe forcément un moyen, et je jure sur la tête d'oncle Nick que je vais le trouver. » ajouta-t-elle d’un ton qui laissait entendre qu’elle ne plaisantait pas. Adrian ne répondit rien ; il connaissait suffisamment sa soeur pour savoir que cette obstination n’augurait rien de bon, mais quelque part, il ne put s’empêcher de penser à cette minuscule éventualité… Après tout, quelque part dans les multivers, alors qu’il avait renoncé à tout espoir, existait cette infime potentialité selon laquelle elle avait raison.

Le 18 Février 2025

Cette nuit, Murphy n’avait pas dormi. Elle avait profité de la soirée de Saint-Valentin qui se déroulait la grande salle pour se faufiler dans la réserve, et dérober plusieurs ouvrages qu’elle n’aurait certainement jamais eu le droit de tenir entre ses mains en temps normal. Et elle n’avait pas nourri autant d’excitation depuis qu’ils avaient remporté la coupe aux olympiades de maths, avec l’équipe de son école… Les yeux grands ouverts, aux alentours de six heures du matin, elle fixait rêveusement le plafond, songeant à tout ce qu’elle avait appris au cours des derniers jours : les âmes pouvaient survivre, hors de leur corps d’origine. Alors, logiquement, elles pouvaient retourner dans un réceptacle ; il suffisait simplement de comprendre comment… Et des heures durant, à la lueur de sa baguette, elle avait parcouru une pile entière de livres interdits. "Pierre de résurrection", "spectre de la mort", "nécromancie", "goutte du mort-vivant" étaient autant de thématiques qui l’avaient interpelée, et sur lesquelles elle avait entamé des recherches plus approfondies, persuadée qu’elle trouverait bientôt ce qu’elle cherchait. Adrian s’était longuement ennuyé à la regarder tourner les pages inlassablement… Alors, il s’était envolé, pour rejoindre Peeves à l’étage, à en croire le boucan qu’ils faisaient. Pour l’instant, seules quelques pistes apparaissaient de manière imprécise, comme des rituels de transfert d’esprit, ou les formules de désincarnation… Mais elle sentait intimement qu’elle s’approchait de quelque chose. Pour autant, discrétion était de mise : la magie noire avait décidément une bien mauvaise réputation à l’école, et elle ne pouvait avancer qu’à pas de souris dans ses recherches.

Le 7 Juin 2025

« C’est des vraies souris ? Dément. » commenta Adrian, lorsqu’elle déposa une cage remplie de rongeurs sur le plan de travail, ignorant les petits couinements qui s’en échappaient. Se massant les doigts rougis par les marques des barreaux, elle appuya ses mains sur ses hanches, et sortit "Le guide vénéneux de la nécromancie", qu’elle ouvrit page 121. Elle laissa son doigt parcourir la page, et commença à répertorier les différents composants dont elle aurait besoin pour commencer le rituel… « J’ai posé des pièges en bas, on a qu’à dire que ça rend service au concierge en même temps. » répondit-elle en haussant les épaules, avec une certaine indifférence. Il n’y avait pas le choix de toute façon, il lui manquait des ingrédients, et c’était la seule alternative qu’elle avait trouvée… Ses parents vétérinaires l’achèveraient probablement pour avoir décidé d’expérimenter sur des animaux, mais les lois de la magie n’étaient pas toujours compatibles avec l’éthique. Or, la préparation devait être testée par un cobaye, avant qu’elle ne l’ingère elle-même… « Et le rat agouti de Tina qui a disparu, tu vas pas me dire que c’est toi qui es derrière ça, si ? » lui demanda-t-il, avec un sourire malicieux, faisant mine de lui donner un coup de coude. Elle laissa échapper un ricanement moqueur… Décidément, même son frère semblait avoir du mal à comprendre ses intentions. Pourtant, elle n’avait jamais eu d’autre but que celui de tenter de le ramener parmi les vivants… Mais pour cela, il y avait quelques limites avec lesquelles elle allait devoir jouer, et enfreindre quelques bonnes dizaines de points du règlement de l’école. « On fait juste des expériences, pas des meurtres en série, détends-toi. » se justifia-t-elle en soupirant, étalant devant elle son matériel. Ceci fait, elle se tourna vers le fantôme de son frère. « On va essayer de concentrer ton âme dans un objet, et de l’y enfermer pour que le rituel fonctionne. T’es prêt ? » demanda-t-elle, en plaçant sur le pupitre un vase qu’elle avait déniché dans l’immense désordre qui régnait dans la salle sur demande. Peu convaincu, Adrian s’exécuta pourtant. À ce moment, sa soeur n'avait aucune idée de la très longue série d'échecs consécutifs à laquelle elle allait se heurter, mais à chaque fois, elle insisterait pour réessayer à nouveau, c'était une certitude.

troisième année

Le 24 Mai 2026

« T’es sûre que tu sais ce que tu fais ? Tu me fais flipper, sérieux. » lança Adrian, lorsqu’elle ferma la porte derrière elle, et lança une incantation pour la verrouiller. Murphy rabattit derrière son oreille quelques mèches blondes, avant d’attacher ses cheveux en un chignon qui lui donnait un air sévère. Cette salle d’étude ne risquait pas d’attirer grand monde à cette heure-ci, et normalement, Lilith la couvrirait auprès des préfets de leur maison… Puisqu’elle se préparait à accomplir un rituel qui ne plairait sans doute pas à la majorité des professeurs, elle préférait agir en comité restreint. Elle y était presque, les premiers résultats étaient concluants, et désormais, elle avait une certitude : elle pouvait réussir ! « Il me faut juste du sang, et j'ai épuisé celui de salamandre dans les derniers essais. On peut prendre le mien, c’est pas grave. » lança-t-elle, en déglutissant pourtant en avançant la lame vers sa paume. Si extérieurement elle était concentrée pour n’en rien laisser paraître, intérieurement elle était tétanisée de peur. La potion l’exigeait, alors elle n’avait pas vraiment le choix… Elle n’était pas aussi à l’aise avec l’idée de s’auto-mutiler pour aller au bout de ses idées, mais pourtant, elle finit par fermer les yeux et enfoncer un coup sec, qui déchira son épiderme, laissant perler quelques gouttelettes écarlate. Elle étouffa son gémissement entre ses lèvres closes, mais Adrian lui, ne sut contenir sa colère. « Arrête de déconner, Murphy. Tu fais n’importe quoi, et tu t’en rends même pas compte ! » Elle l’ignora volontairement, faisant fi de ce ton de grand-frère autoritaire qui pensait pouvoir se subordonner à leurs parents… « T’imagines ce qui t’attend si on te trouve ici ? » ajouta-t-il, le regard dirigé vers la porte verrouillée, tandis qu’elle s’avançait vers le chaudron fumant pour y déposer les quelques gouttes de sang exigées par la recette. « Je m’en fous de ce qu’ils pensent ! » répliqua-t-elle sèchement. Si à terme cela permettait de créer une passerelle entre l’esprit et le corps d’Adrian, et ainsi le ramener parmi les vivants, alors elle était prête à se plonger toute entière dans une bassine d’eau bouillante s’il le fallait. Une fois que la fumée vira à l’orangé, elle entreprit de déposer les petites épines de gui à la surface, avant de prélever de longs vers dans un bocal à l’aide d’une pince. « Je vais y arriver, je le sais. Il me faut juste un peu plus de temps… Plus de temps, et si seulement je pouvais trouver un moyen de… de… » Ses battements de coeur s’accélérèrent, et elle commença à voir trouble tandis que son front était recouvert de sueur. Et puis, tout à coup, la porte s’ouvrit à grande volée, laissant apparaître un adulte qu’elle connaissait bien… « Miss Leonhart, arrêtez ça immédiatement. » Elle le sut au moment-même où son regard affronté l’air sévère du professeur de sortilèges : on l’avait dénoncée.

Le 25 Mai 2026

« Assieds-toi, Elizabeth. » Entendre ce prénom signifiait toujours que les ennuis étaient proches. L’adolescente se laissa choir sur le fauteuil faisant face au bureau, et attendit sa sentence, les yeux baissés. Elle savait pertinemment qu’elle l’avait bien cherché… Pour autant, elle était incapable de regretter ses actes. Et tandis qu’elle faisait face à la directrice, la seule pensée qui l’obsèdait, c’était de savoir qu’elle était si proche du but… ! Mais elle avait cependant la certitude que personne ne pouvait comprendre à quel point c’était important, alors, forcément, elle n’attendait rien de personne. Elle hocha de la tête par automatisme, attendant qu’on la sermonne, et dès lors qu’on l’aurait envoyée en retenue, elle réfléchirait à un autre stratagème pour essayer, encore et encore. Le regard consterné que lui jette Evelyn Appleton manqua de l’émouvoir, mais au fond, elle ne parvint pas à être désolée… « Tu sais que ce que tu as fait était très grave, n’est-ce pas ? » Elle dodelina à nouveau de la tête, prête à acquiescer à tout ce qu’elle voudrait, tant qu’elle pourrait s’assurer de sortir d’ici et recommencer mes expériences, quitte à attendre une semaine de plus, ou bien deux. Elle n’avait pas l’intention de s’arrêter ! Sa formule était la bonne, elle en était convaincue… elle nécessitait juste quelques ajustements. « J’ai bien conscience d’avoir mal agi. C’était idiot de faire ça. » répondit-elle, un peu pour lui faire plaisir, plus que par réelle conviction. Ça ne semblait pas lui suffire… Peut-être attendait-elle de réelles excuses, mais Murphy était incapable de les formuler : parce qu’au fond, c’est peut-être la bonne piste… celles qui mènera ses pas sur les traces de la résurrection. « Et profondément dangereux. Pour les autres, pour toi aussi. » ajouta la directrice sur un ton grave. « Tu n'es pas sans savoir qu'utiliser ce genre d’incantation aurait pu t’emmener tout droit à Sainte-Mangouste, ou bien pire. Tu crois que ta famille aurait mérité ça ? » Elle entrouvrit la bouche, songeant au spectre de son frère qui devait rôder du côté de la salle de bains des préfets, sans doute pour mater quelques nanas de cinquième année… Leurs parents ne comprendraient pas, eux non plus. Ils étaient tellement convaincus de la mort d’Adrian qu’ils n’imaginaient pas un instant qu’il est possible de le ramener… Elle ne leur reprochait pas leur fermeture d’esprit, mais elle, elle avait décidé d’aller au bout. « Tu devras rendre les livres que tu as volés dans la réserve, et tes parents seront prévenus de ton comportement. Tu écoperas de six semaines de retenue avec Mr. Armitage, et tu ne pourras plus t’exercer sans la surveillance d’un professeur. » Elle ouvrit grand la bouche, et se retint de laisser échapper un juron : quelle vieille chouette ! En plus de leur confisquer leurs baguettes, elle allait maintenant ralentir ses recherches… « Non… C’est pas possible, il faut que… » lança-t-elle aussitôt, avec la ferme intention de négocier une sanction plus sévère, mais qui ne la freinerait pas dans sa progression. « C’est terminé, Elizabeth. » l’interrompit Evelyn Appleton d’un ton ferme, qui sous-entendait qu’elle ne plaisantait pas. Murphy grogna, et se leva pour quitter le bureau sans se retourner… De toute ses forces, elle se mit à espérer que cette mégère allait perdre son procès.

Le 30 Juin 2026

Le nez collé contre la vitre, Murphy observa un type qui promenait son labrador près des grilles, en attendant qu’une Chevrolet stationnée cède sa place. « On est pas fâchés, ma puce. » commença son père, tandis qu’ils avaient arrêté la voiture près de la bordure de Battersea Park. Ils venaient tout juste de la récupérer à la gare de King’s Cross, et avaient déclaré, peu après les retrouvailles et les embrassades, qu’il faudrait parler. Murphy ne s’y était pas opposée, et imaginait sans mal que cette conversation ferait sans doute suite à celle qu’elle avait eu avec Appleton, quelques semaines plus tôt, avant le renvoi de cette dernière… Bon sang, cette vieille chouette lui gâcherait la vie jusqu’au bout. Ils passèrent tous les trois l’entrée du parc, s’engageant sur le sentier principal qui longeait un petit cours d’eau, et le surplombait d’un petit pont. « Elle exagère, cette directrice. Apparemment, elle est dans de sales draps, j’ai lu qu’il y avait un procès contre elle. » ajouta-t-il, une main sur l’épaule de sa fille, avec cette volonté ferme de lui montrer qu’il était de son côté. Sa mère hocha la tête aussitôt en guise d’approbation, et ils poursuivirent leur route à travers les longues branches des saules pleureurs. « C’est juste que tu travailles trop. Les vacances vont te faire du bien. » Ils lui adressèrent tous deux un sourire compatissant, guettant une réaction de la part de leur fille, désormais suffisamment âgée pour comprendre certaines choses de la vie. Ce moment privilégié était censé leur permettre de régler cette affaire calmement, et de rentrer profiter de leur été sans qu’il ne soit question de magie interdite… A la place, Murphy ouvrit la bouche, et laissa échapper les seules pensées qui l’obsédaient, depuis qu’elle avait perdu son accès au savoir ultime. « J’y étais presque… J’étais à deux doigts d’y arriver. On pouvait ramener Adrian. » affirma-t-elle sans une once de doute, désemparée. Elle l’avait laissé seul à Poudlard, un été de plus, au lieu de le faire rentrer avec eux. Elle avait tant imaginé que ce serait possible, qu’il pourrait prendre le train de retour avec elle, que faire face à cet échec cuisant était d’une difficulté innommable.

« Murphy… » Ils avaient murmuré son prénom, comme s’ils craignaient de lui dire ce qu’ils gardaient bien enfoui depuis trois longues années. Ils avaient été incrédules et désorientés, en écoutant ces histoires de fantôme… Mais maintenant, ils parvenaient à y voir clairement, à comprendre ce qu’il se passait chez leur fille. Sa mère prit la parole la première, sur un ton grave : « On a tous été très tristes, avec ce qu’il s’est passé il y a trois ans. Ton père et moi, on a mis longtemps à s’en relever, et aujourd’hui, on commence tout juste à se reconstruire. » Elle marqua un temps, comme si elle méditait sur les bons mots à employer, et choisissait ses termes avec une délicatesse infinie. Le vent souffla dans leurs cheveux, et quelques feuillent s’envolèrent dans un petit tourbillon. « On n’oubliera jamais Adrian. Il nous manque énormément. » Son père laissa échapper un son à mi-chemin entre ce qui ressemblait à une forte respiration et un gémissement. Tandis qu’ils avançaient jusqu’au milieu du parc, en direction de la grande fontaine surplombée d’un ange majestueux, Murphy remarqua qu’ils serraient leur bras, comme s’ils craignaient de tomber. Sa mère s’interrompit un instant, et reprit : « Mais je pense qu’il faut commencer à avancer, maintenant, à tourner la page. Tu comprends ? » Murphy commençait à deviner quel genre de discussions ils avaient pu avoir en absence, et soupira longuement. « On aimerait que tu voies quelqu’un, un spécialiste, avec qui tu pourrais parler de tout ça… » Elle grimaça en s’imaginant dans un bureau blanc, face à un illustre inconnu armé d’un stéthoscope qui l’interrogerait sur les petits détails de sa vie, dans l’optique de remuer ses vieux souvenirs. Et voilà : eux aussi, maintenant, semblaient persuadés qu’elle était devenue folle. Qu’elle parlait aux murs et aux fantômes dans la seule optique de se réconforter de cette peine qu’elle ne serait pas parvenue à surmonter seule…

Pourtant, tous se trompaient : même s’il avait perdu son enveloppe charnelle, Adrian était resté le même. Et elle pouvait le ramener, la magie offrait tellement de possibilités qu’il existait forcément un moyen de le faire… ! Elle n’avait jamais touché son but d’aussi près, et l’idée d’une vie après la mort ne lui avait jamais paru aussi réaliste. Alors, pourquoi le monde entier s’évertuait-il donc à croire qu’elle affabulait… ? « Non, je comprends pas. Vous parlez de lui comme s’il existait même plus. » murmura-t-elle, avec une certaine perplexité, les examinant tour à tour. Que ses camarades ou ses professeurs ne puissent l’envisager, c’était une chose ; mais eux, ils étaient ses parents. C’était leur devoir, de croire à l’impossible, de remuer ciel et terre, d’imaginer que des runes secrètes ou une potion mystérieuse pourraient rendre la vie à leur fils perdu… C’était à croire que personne ne voulait se donner la peine d’imaginer qu’il était possible de le sauver des limbes… Comment pouvaient-ils prétendre être une famille tous les trois, s’ils avaient laissé tomber l’un des leurs ? Pourtant, elle s’adressait tous les jours à Adrian, depuis son arrivée à Poudlard. Elle lui confiait ses craintes, ses secrets, ses rêves… Et en retour, il avait toujours été là pour elle, même s’il n’était pas toujours facile de cohabiter ensemble. Sa mort n’avait pratiquement rien changé, ils étaient même devenus plus proches qu’ils ne l’avaient jamais été ! Mais ses parents demeurèrent longuement silencieux. Ils échangèrent ce regard lourd de sous-entendus, et finirent par se tourner vers elle, un peu peinés. Et tandis qu’ils avaient gagné le centre du parc, à mi-chemin entre la fontaine et le vieux camion de glaces, ce fut son père, qui se décida finalement à lui répondre : « Murphy… cette chose que tu vois, à l’école… et qui ressemble à ton frère… elle n’est pas réelle. » Il marqua un temps d’arrêt, et inspira profondément, avant d’ajouter, sur un ton mélancolique. « Adrian est parti. Il faut lui dire au revoir. »

et après ?

Le 6 Septembre 2026

Cette année-là, alors que Kaspær Sørensen, répété pour être un vieillard norvégien aux tendances un brins conservatrices prenait ses aises à Poudlard, Murphy effectuait sa rentrée en quatrième année, avec une certaine morosité. Le monde entier semblait vouloir la pousser à renoncer à sa quête… Certainement, heureusement que Lilith était là, et que les moments qu'elles passaient ensemble parvenaient à lui faire oublier quelques instants qu'elle n'était pas parvenue à réaliser ce maudit rituel. Elle n’avait pas trouvé les réponses qu’elle cherchait, et même Adrian semblait prêt à s’avouer vaincu. Même auprès des autres élèves, elle avait perdu toute crédibilité ; dans les couloirs, les moqueries y allaient bon train : ""Eh Murphy, ma grand-mère essaie de me parler depuis l’au-delà, tu voudrais pas la ressusciter pour voir ?" entendait-elle parfois à l’interclasse. Elle s’était habituée à ce qu’on la prenne pour une folle, mais parfois, c’en était décourageant. « Écoute, tu sais, c’est pas grave Murphy. » lui lança Adrian, tandis qu’elle s’était laissée tomber sur l’un des divans de la salle commune, après une énième déconvenue dans ses nouvelles expériences. La silhouette fantomatique de son frère effectuait quelques allées et venues entre l’entrée et la cheminée, et elle, elle fixait le plafond avec un intérêt déconcertant, comme si elle s’attendait à ce qu’une force divine lui vienne en aide. Trouver un remède à la mort était une entreprise follement ambitieuse, voire carrément stupide, lorsqu’elle prenait un peu de recul dessus… « J’le vis bien ! J’t’assure. C’est pas dramatique, d’être un fantôme. Je bouffe pas, je dors pas… C’est la belle vie en fait. Te bile pas pour ça, tu t’es déjà assez mise dans la galère pour moi. » poursuivit-il avec ce regard un peu triste. Elle se redressa aussitôt sur le divan, et avança ses doigts dans sa direction, comme si elle espérait pouvoir le toucher… même en sachant qu’elle n’y parviendrait pas.

Sa main effleura cette sorte de courant d’air froid qui semblait le constituer, et elle éprouva alors cette profonde mélancolie en songeant à cette conversation avec ses parents, au cours de l’été. Eux non plus, ils n’y croyaient plus… « Non. » répliqua-t-elle alors, comme motivée par une force intérieure inconnue. Elle leva un index en direction de son frère, et il sut aussitôt qu’elle ne plaisantait pas. « Je vais pas m’arrêter là. Je vais tout reprendre, depuis le début. » annonça-t-elle en tirant de sa poche ce petit carnet sur lequel elle avait tout annoté. Elle avait ce drôle de sentiment…. comme si l’évidence se trouvait juste devant elle, et qu’elle n’avait qu’à mettre le doigt dessus. Le séjour à Durmstrang avait semblé durer une éternité, mais elle avait pu s’emparer là-bas de toutes sortes de manuscrits qui dévoilaient un pan entier et inconnu de la magie… Evidemment, elle n’avait pu tout traduire, mais elle avait soigneusement recopié toutes les pages qui concernaient de près ou de loin la magie liée à la vie et à la mort. Et elle recommencerait. Elle trouverait de moyen d’essayer de nouvelles choses, d’expérimenter à nouveau, d’aller encore plus loin que la dernière fois. Adrian se pencha au-dessus de son épaule, mi-amusé, mi-las. « Tu lâches jamais l’affaire, toi, hein ? » lui adressa-t-il en soupirant, un léger sourire naissant au bord des lèvres. Tous deux savaient que ça n’avait certainement rien d’une bonne idée. Que l’abandon leur aurait épargné bien des soucis, et que contrairement à lui, elle était encore vivante. Pourtant, animée par cette drôle d’énergie mystique, elle ne sentit déterminée à aller jusqu’au bout, envers et contre tout ce qui pourrait se dresser sur son chemin. « Peut-être que c’est impossible parce que personne n’a jamais essayé… » se contenta-t-elle simplement de répondre, l’air un peu rêveuse, avant de se tourner à nouveau vers son frère. Avec une certaine amertume, elle songea qu’il vaudrait mieux que cette année, elle prenne un peu ses distances avec lui ; le corps professoral les aurait sûrement à l’oeil. Elle allait devoir se tenir à carreaux un certain temps, avant de pouvoir s'approcher des rayons plus obscurs de la bibliothèque... « Mais un jour, on rentrera tous les deux à la maison. Je te le promets. » Et elle avança son petit doigt dans sa direction en signe d’engagement, comme un ultime message d’espoir. Comme ils le faisaient autrefois dans la grenier de la ferme, chez leurs parents, lorsque le spectre de la mort semblait rôder encore loin, bien loin d’eux.

Famille et compagnie

Ralph Leonhart : C’est l’histoire d’un sorcier, qui quitta ce monde dans lequel il était pourtant enraciné depuis l’enfance. Ancien ami de Neville Londubat et d’Ernie Macmillan, sa scolarité s’est déroulée à Poudlard au sein de la maison de Poufsouffle, et participé à la Grande Guerre. Par la suite, à l’issue de sa septième année, il décide de s’orienter dans le domaine de la magizoologie et rejoint l’Université sorcière de Londres. Très attaché aux créatures magiques, il entreprend de les étudier, jusqu’à ce que la rencontre d’une vétérinaire moldue ne le pousse à tout quitter. Il se marie rapidement, et délaisse baguette et incantations pour rejoindre une petite clinique en banlieue londonienne, et se concentrer sur les animaux qui ont besoin de soins. Pendant que Claire attend leur premier enfant, il retape une vieille ferme des années soixante-dix mise en vente pour un rien à Waltham Abbey, et aujourd’hui encore, les travaux ne sont pas encore terminés. En ville, tout le monde le connaît plutôt bien, depuis qu’il œuvre avec sa femme en tant qu’assistant vétérinaire, et qu’il a occupé le poste d’adjoint à la mairie. Père impliqué, il a été très investi auprès d’Adrian et Murphy. Mais suite à la mort soudaine de leur fils aîné, il a traversé une sévère phase de dépression, dont il se remet à peine… Aujourd’hui, il tente d’avancer ; mais comment leur famille pourrait-elle se relever alors que leur fille semble courir après des chimères ?

Claire Winter-Leonhart : C’est l’histoire d’une vétérinaire moldue, qui n’avait aucune connaissance du monde magique avant de croiser la route de Ralph. Consciencieuse, végétarienne et de fort caractère, c’était une fervente travailleuse aux allures garçonnes, mais également une femme très entêtée qui a toujours su ce qu’elle voulait. Pour la naissance de ses deux enfants, refusant de se rendre à l’hôpital le plus proche, elle a accouché sur la paille de la grange, au milieu des veaux. Elle a l’habitude de recueillir les animaux abandonnés, qu’elle ramène à la ferme pour en prendre soin ; sur son temps libre, elle s’occupe du bétail et de la saison des foins. Elle croit en la science et en le rationnel, ce qui la rend peu réceptive à toute notion de magie… Sa fille lui ressemble sur bien des points, et sait se montrer aussi obstinée ; lorsqu’elle veut quelque chose, elle fera en sorte de l’obtenir, quoi qu’il puisse en coûter. Mais la mort brutale de son fils a causé une déchirure, en elle. Les années ont passé, et elle n’a pas obtenu les réponses qu’elle cherchait, ni trouvé la paix. Et son inquiétude s’accroît lorsqu’elle réalise que Murphy suit de trop près les traces de son frère… D’ordinaire, elles sont plutôt proches, mais ces derniers temps, elle a de plus en plus de mal à la comprendre ; pourtant complaisante et permissive avec cette dernière, quelque chose cloche, elle en a la certitude. Même si elle s’efforce, jour après jour, de se reconstruire, elle a le sentiment que plus rien ne sera jamais comme avant.

Adrian

Adrian Leonhart : C’est l’histoire d’un adolescent de quinze ans, que l’on retrouva sans vie, des étages plus bas, au pied de la tour d’astronomie. S’est-il lui-même jeté du haut des remparts, ou l’a-t-on poussé… ? C’est une question à laquelle, même une fois mort, il n’a jamais répondu. Toujours est-il que son âme semble coincée dans le monde des vivants… Sous la forme d’un fantôme, il continue de se manifester entre les murs de Poudlard, et hante les lieux. Autrefois élève à Serpentard, c’était un élève indiscipliné, mais qui nourrissait une réelle curiosité pour ce nouvel environnement qui l’entourait. Passionné de Quidditch, notamment parce que cela plaisait aux filles, il était parvenu à passer les sélections pour rentrer dans l’équipe, quelques semaines avant que sa vie ne prenne fin.
Ses derniers amis continuent de lui rendre visite ponctuellement au cimetière, mais il réalise avec peine qu’il commence à ne plus exister, dans l’esprit des gens. Même sa famille semble avoir fait son deuil, et la trace ectoplasmique qui reste de lui ne suffit plus à convaincre mes vivants qu’il n’a pas complètement disparu… Mais depuis que Murphy l’a rejoint à l’école, ils sont quasiment inséparables ; si leurs discussions sont passionnées, leurs disputes le sont tout autant, mais leur relation de frère et sœur semble être la seule à avoir survécu au drame qui a frappé leur famille.
Il a eu le temps de réaliser combien la mort était ennuyeuse, et c’est probablement ce qui l’a poussé à devenir un esprit frappeur à ses heures perdues. Lorsque sa sœur est en classe, il rejoint Peeves dans les étages supérieurs, et se divertit en faisant tomber les livres des étagères, en décrochant des lustres ou en déréglant les horloges. Même si une partie de lui sait qu’il devrait pousser sa petite soeur à se détacher de lui pour qu’elle se fasse des amis, il ne parvient pas encore à s’y résoudre. Ce lien indéfectible qu’il a avec elle est peut-être encore la seule chose qui l’empêche de mourir symboliquement…

Plus d'informations sur le personnage ::

Murphy's law

by Wiise

La première fois ici

le départ

« Tu n’es pas obligée. » Murphy avala une cuillère de lait dans laquelle baigne quelques Froot Loops colorés, des gouttes de lait aux commissures de lèvres, et fixa longuement son père sans comprendre alors que les dialogues d’un vieux cartoon retentissaient dans le salon. « Quoi ? » l’interrogea-t-elle, le sourcil arqué : elle avait bien entendu, mais elle craignait qu’une fois de plus, il ressasse le même sujet… La rentrée approchait à grands pas, et chaque jours, ses parents tentaient de la dissuader toujours un peu plus. Pourtant, lui aussi avait été élève là-bas… Il y avait même rencontré Mr. Londubat, et travaillé avec des créatures magiques, avant d’épouser sa mère. « Pour Poudlard. Rien ne t’oblige à aller là-bas. » Elle soupira, et engloutit une nouvelle cuillère de céréales, sans relever. Cette conversation tournait en rond, et n’aboutissait jamais à rien… Elle adorait vraiment ses parents, mais ils étaient aussi butés qu’elle. « On a trouvé un super collège, avec ta mère. C’est à peine à vingt minutes d’ici en bus… Tu sais, ils ont une super salle informatique. » « Papa… » commença-t-elle, d’un ton qui laissait entrevoir nettement sa lassitude. Cette comédie-là, elle y avait eu droit trois semaines auparavant, quand elle avait reçu la visite du directeur. Et elle n’arrivait pas à croire que trois jours avant la rentrée, ils remettaient le couvert… « Ils ont même une équipe classée, pour les olympiades de maths. Au niveau national. » ajouta-t-il en souriant, ignorant sa mine déconfite. Elle avait déjà renoncé depuis bien longtemps à ce collège dont ils lui vantaient longuement les mérites, à l’équipe de maths, et sa bande d’amis qui avançait désormais sans elle. « Lâche l’affaire. » répondit-elle simplement, en prenant une nouvelle cuillère de céréales, avant de porter le bol à sa bouche pour finir le fond de lait qui y restait. Elle lui faisait simplement gagner du temps, intimement convaincue qu’elle agissait pour le mieux. S’il existait réellement un fantôme de son frère à Poudlard, alors elle voulait le voir de ses propres yeux, s’entretenir avec lui, comprendre… Mais son père refusait d’abandonner, et s’insurgea : « Sérieusement, comment tu peux envisager une chose pareille ? Tu imagines ce qu’on ressent, à t’envoyer dans ce… ce… » Ses mots s’étranglent dans sa gorge, si bien qu’elle ne put entendre la fin de phrase. Elle n’était pas insensible face au désarroi de ses parents… Leur peine était réelle, et elle éprouvait une vive tristesse face à leur incompréhension. Mais c’était comme s’ils étaient incapables de se comprendre… alors, elle n’insista pas, se leva, et prit le chemin de la cuisine pour déposer son bol dans le lave-vaisselle. Et lorsqu’elle gagna le salon, elle entoura les épaules de son père de ses bras, pour lui susurrer à l’oreille : « Ça ira. On ira bien. Tu verras. »

Si ses parents n’approuvaient pas sa décision, ils se résolurent à l’accompagner sur pour l’achat de ses fournitures. Ralph possédait quelques restes de poudre de cheminette entreposée dans un des placards, mais ils préférèrent emprunter un bus, puis un métro. Londres n’était pas très éloignée de Waltham Abbey, mais le monde qui y grouillait était assez oppressant pour leur donner envie de rester chez eux. Sa main glissée dans celle de son père, Murphy regardait attentivement autour d’elle, et remarqua le changement progressif d’aspect des passants une fois qu’ils eurent franchi le passage dans le mur. Elle avait pu récupérer les manuels de son frère, ainsi que son chaudron en étain, mais il restait encore un certain nombre d’ingrédients à se procurer… Ils effectuèrent quelques achats de base à la librairie, s’arrêtèrent chez Ollivander, mais ce fut finalement chez l’apothicaire qu’elle passa le plus de temps. C’était comme une caverne aux merveilles, tant les ressources abondaient… Elle se pencha au dessus des bocaux, et se demanda dans quelle mesure les leçons de chimie dispensées par Mr. Fitch au club de sciences pouvaient s’appliquer à des ingrédients magiques. Ainsi, avec une curiosité non dissimulée, elle fixa avec attention les petits asticots gigoter dans leur bocal, laissant glisser ses doigts sur la surface de verre. Puis, elle flâna entre les rayons : il y avait tant de poudres colorées différentes que l’on pouvait aisément s’y perdre. Au fond du magasin, de drôles de récipients contenaient des globes oculaires si gros qu’elle se sentait épiée, et des petits tentacules qui s’agitaient dans un petit bruit de succion caractéristique. « Vraiment dégueu’. » marmonna-t-elle, les yeux brillants, en s’imaginant les manipuler avec des petites pinces. Alors, même s’ils ne figuraient pas sur la liste, elle fourra dans son sac des dizaines de petits échantillons de morceaux de pierre de lune écrasées, de cuisses de grenouilles, d’eau bénite et d’ailes de chauve-souris… Alors, sans savoir ce qu’elle pourrait bien en faire, elle était persuadée qu’ils sauraient lui être utiles, à un moment ou un autre.

l'école

Murphy crut bien que jamais elle ne monterait dans ce train : ni son père ni sa mère ne se résolurent à la lâcher, lui faisant promettre d’écrire au moins trois fois par semaine, de manger convenablement et au moins quatre fois des légumes, de revenir aussitôt si le moindre incident suspect se produisait. Sur toutes ces engagements, elle n'en tiendrait aucun... Mais ça, ils ne le savaient pas. Elle appréciait leur dévouement, mais ses envies d'indépendance grandissaient à mesure que l'heure du départ approchait, et il lui tardait que le Poudlard Express quitte le quai. Après une dernière étreinte, elle se détourna, et se dirigea d'un pas joyeux vers l'un des wagons, traînait derrière elle cette trop lourde valise qu'elle avait insisté pour porter seule. Elle choisit avec soin son compartiment, et s'y installa, et sortit "les cent problèmes de mathématiques réputés insolubles pour les troisième année de collège". Depuis qu'elle n'appartenait plus au club de l'école et qu'elle ne participait plus aux tournois, son niveau avait un peu régressé, mais elle eut toutefois le temps d'en résoudre trois avant que d'autres élèves ne finissent par la rejoindre. Ils semblaient déjà se connaitre, mais elle tenta de discuter un peu... Après tout, ce serait une bonne occasion pour tenter de se faire quelques amis. Ils évoquèrent quelques banalités, et se sentit légèrement déçue en constatant qu'ils ne semblaient s'intéresser qu'au Quidditch... Peut-être n'étaient-ils pas faits pour s'entendre, en fin de compte. Aussi, leurs chemins divergèrent aussitôt qu'ils descendirent du train. Se hâtant d'enfiler sa robe de sorcière, Murphy se précipita au dehors, et apprécia la brise fraîche... On les attendait en gare de Pré-au-Lard pour les escorter jusqu'au château, elle se plaça en fin de cortège pour mieux apprécier cet univers avec lequel elle n'était pas encore familière.

La nuit avait commencé à tomber sur le domaine, et elle écouta distraitement quelques bribes de conversations d'autres premières années. Elle hésita à se joindre à eux, mais se ravisa finalement, concentrée sur la forme du château qui apparaissait de plus en plus clairement, se détachant de la légère brume qui l'enveloppait. Le cœur battant, elle se laissa porter par la barque, accompagnée de quelques élèves qu’elle ne connaissait pas. Les lumières dansaient à la surface de l’eau, si bien qu’elle demeura silencieuse tout le trajet, à les fixer comme s’ils s’agissait de petites étoiles dans le ciel… Elle entendait vaguement les deux élèves à l’avant, qui causaient animagie et se demandaient à quoi ils pourraient bien ressembler, si un jour ils parvenaient à réaliser une transformation animale. Ses pensées étaient toutes dirigées vers Adrian… Elle se souvenait parfaitement de ce qu’avait dit Neville Londubat, lorsqu’il s’était entretenu avec elle : à Poudlard, des êtres qui avaient connu la mort pouvaient se manifester sous la forme de fantômes, hantant le lieu au sein duquel ils avaient perdu la vie. C'était exaltant. Et deux raisons la poussaient à aller vérifier que ce scénario qui défiait toute logique était bien vrai : le devoir d'honorer la mémoire de son frère aîné, et son irrépressible curiosité scientifique. Et tandis que la lune brillait de plus belle dans le ciel sombre, éclairant leur chemin, ils amarrèrent près d'un petit ponton, jusqu'à ce qu'un enseignant ne leur ordonne de se rassembler autour de lui. Le regard dirigé vers les gigantesques tours qui se dessinaient devant elle, elle éprouva une vive satisfaction en avançant vers l'entrée, bercée par cette agréable sensation de marcher dans les pas de son aîné.

comme si c'était réel

Suivant docilement le groupe, elle monta les marches de pierres entourées d'imposantes colonnes, fascinée par cette architecture atypique. Quelques murmures enthousiastes s'échappaient encore au sein du groupe d'élèves, guidé par un enseignant à l'air sinistre qui les guidait vers l'entrée... Une fois dans le hall, on leur dit de patienter, et les conversations reprirent de bon train. « Murphy...» lança une voix d'outre-tombe, qui semblait venir des murs. Son coeur loupa un battement. L'adolescente interrompit aussitôt sa banale discussion avec l'une de ses camarades de classe, et se mit à regarder autour d'elle, du sol au plafond, à la recherche de l'origine de cet appel. Certains de ses camarades la dévisagèrent étrangement, comme si elle était à moitié timbrée, mais elle n'y prêta pas attention. « Adrian, c’est toi... ? » l’appela-t-elle, les yeux pleins d’espoir. Sa voix, elle avait reconnu sa voix ! Se détachant du groupe, elle se mit aussitôt à regarder dans les airs : la silhouette argentée d’un fantôme émergea de l’un des grands tableaux dans le hall, mais c’était une sorte de grand baron menaçant, pas son frère. Puis, une main brillante surgit à travers le portrait d’un vieux sorcier, et fit mine de se poser sur son épaule… Elle sursauta, et s’exclama : « Adrian ! » Elle suivit des yeux, interloquée, le spectre qui jaillit hors du portrait de Balthazar Harrison, magizoologue de renom, et elle fit une première constatation : Neville Londubat ne lui avait pas menti. S'il l'avait pourtant avertie sur les risques qu'il y avait à espérer retrouver une personne vivante chez un ectoplasme, elle oublia presque aussitôt toutes ses recommandations et leva sa main en direction de celle de son frère. Un courant froid la parcourut et lui arracha un frisson, mais elle ne put contenir son soulagement... Il était comme dans son souvenir, comme une image qui avait traversé le temps sans le subir. « J’y crois pas… T’es presque réel… J’arrive presque à te toucher. » ajouta-t-elle en effleurant l'émanation lumineuse qui l'entourait. Les joues rougies par l'émotion, elle se mit à rire sans comprendre pourquoi, avec cette étrange impression de se réveiller après un long rêve. « T’as grandi, mais tu t’es pas arrangée. Faut croire que la beauté fatale, c’était pas un truc génétique en fait ! » lui lança Adrian, qui faisait mine de gonfler le torse. Elle ricana en levant les yeux au ciel, comme elle le faisait autrefois lorsqu'il la charriait. Mais naturellement, ses yeux s'humidifièrent...

Ses lèvres fantomatiques étendues en un sourire réconfortant, il fit mine de lui ébouriffer les cheveux, même s'il était physiquement incapable de la toucher. « Allez, pleure pas… C’est les chochottes, qui chouinent. T’es une chochotte, Murphy ? » demanda-t-il avec un sourire mutin. Il n’avait décidément pas changé ! C’était toujours le même, malgré l’accident, malgré l’enterrement, malgré le deuil éprouvant qui avait frappé toute sa famille. « Qu’est-ce que t’es con. » répliqua-t-elle en riant, épongeant les traînées des larmes qui avaient dévalé le long de ses joues. C’était comme un rêve… Elle l’avait déjà imaginé en train de lui parler, même longtemps après avoir admis sa mort. Neville Londubat avait beau l’avoir avertie que les fantômes n’étaient que des projections, des empreintes ectoplasmiques laissées par les morts, il semblait pourtant si réel… C’était comme si elle ne l’avait jamais perdu. « Sérieux, c’est un truc de dingue ! J’ai un milliard de trucs à te raconter… t’imagines même pas ! Les parents vont pas me croire. » bafouilla-t-elle sous le coup de l’excitation et de l’émotion, les mains tremblantes, dépassée par ces retrouvailles d’outre-tombe. Son frère avait beau se manifester sous une forme spectrale, ses traits étaient indubitablement les siens : c’était la même attitude, les mêmes tics de langage… « Tu sais que t’as eu un enterrement ? Y a Annie Simmons qui pleurait… tu pouvais même pas la saquer ! » évoqua-t-elle, toujours en riant à moitié. Tout ça semblait tellement absurde, maintenant qu’elle l’évoquait à voix haute… Des dizaines de personnes s’étaient bousculées à la maison, pour témoigner leur soutien et adresser leurs condoléances. On avait fourré son corps dans un cercueil, et on l’avait enfoui sous terre, dans le cimetière à quelques pâtés de maison de là… Et pourtant, elle était bel et bien en train de lui parler, comme si rien de tout cela ne s’était jamais déroulé. « Noooon, tu déconnes. » pouffa-t-il, s’élevant à quelques centimètres au dessus du sol. Elle avait envie de rire, de pleurer, de le serrer dans ses bras. Seule l’impossibilité de le toucher lui rappelait qu’il y avait encore quelques barrières que la mort avait hissées entre lui et eux.

la répartition

Le reste des élèves commençait déjà à quitter le hall, et certains jetaient des regards légèrement ébahis dans leur direction. Le professeur de métamorphose qui les guidait interpela Murphy, lui intimant d’un ton ferme de rejoindre le groupe des premières années… Mais elle demeura immobile, le regard tourné vers le spectre luminescent de son frère. Celui-ci lui adressa un regard désolé, avec un petit sourire en coin… « Faut que t’y ailles. J’suis sûr qu’ils vont te foutre à Poufsouffle… la honte de la famille. » lança-t-il sur le ton de la plaisanterie, laissant échapper un sifflement moqueur. Par réflexe, elle tenta de lui administrer un coup de coude… qui le traversa, purement et simplement. La sensation de toucher un ectoplasme était véritablement déconcertante ; ce fut comme un courant d’air froid, qui se propageait dans tout son bras… Mais même si elle était incapable de retrouver ce contact physique avec son frère, elle ne parvint pas à se détacher de lui. « J’veux pas te laisser. » affirma-t-elle, avec conviction, ignorant le professeur qui l’interpelait, un peu plus loin. Le hall se vidait progressivement, indiquant que la cérémonie de répartition ne tarderait pas à commencer… D’un ton serein, il s’adressa à elle : « Eh, je reste avec toi. Okay ? Promis, je bouge pas. Je traverse même pas les murs, juré. » Elle accueillit cette tentative d’humour avec une moue peu convaincue, et se décida finalement à rejoindre la grande porte menant à la grande salle. Jetant quelques coups d’oeil en arrière, elle veilla à ce qu’il ne disparaisse pas subitement, et demeure à ses côtés. Elle avait encore tant de choses à lui dire ! Mais elle se plia malgré tout aux exigences de la cérémonie de répartition, et pénétra l’enceinte de la grande salle.

Elle devait bien l’admettre, le décor était réellement impressionnant : l’immensité de la pièce, les mets abondants répartis sur les quatre tables, le ciel infini qui recouvrait le plafond… Tout collait avec l’image mentale qu’elle s’était faite de Poudlard, au fil des récits de son frère. Le regard sans cesse dirigé vers la porte, elle veilla bien attentivement à ce qu’il reste auprès d’elle. Comme si elle craignait qu'il ne disparaisse subitement, dès lors que les premiers appelés marcheraient vers le Choixpeau. Mais il était toujours là, près d'un fantôme déguisé en une sorte de bouffon, qui jouait avec des pommes volées à la table de Gryffondor. Elle suivit des yeux quelques uns de ses futurs camarades, en se demandant si elle parviendrait à se rapprocher d'eux, ou si au contraire, leurs univers étaient trop différents pour se retrouver entreliés... Une jolie fille rousse de son âge s'avança lorsque ce fut son tour, et adressa un signe de la main à un garçon plus âgé. Curieuse, Murphy se demanda si ce dernier pouvait être son grand frère... Puis, le chapeau annonça "Poufsouffle" dans un tonnerre d'applaudissements, et Murphy observa cette Lilith Davis se frayer un chemin jusqu'à la table à laquelle elle appartenait désormais. De nouveaux élèves défilèrent à leur tour, et arrivé à la moitié de la liste, Neville Londubat l'appela ; c'était suite à leur drôle d'entretien chez elle, qu'elle s'était finalement décidée à intégrer l'école, et elle lui sourit discrètement en s'approchant du tabouret, sur lequel elle s'assit sans tergiverser. Puis, on déposa le morceau de tissu rapiécé sur ses longs cheveux blonds, et elle trouva bienvenu le moment pour exprimer sa requête : "Je veux rester avec lui." chuchota-t-elle, dès qu'elle enfila le chapeau sur sa tête. Il était plutôt déconcertant de s'adresser à un objet... Mais au fond d'elle, elle était persuadée qu'il l'entendait bel et bien. "Si vous voulez bien." ajouta-t-elle presque précipitamment, comme pour s'excuser de son assurance. Elle entendit le couvre-chef marmonner quelques phrases, comme s'il la connaissait personnellement, et elle ne put s'empêcher de se dire que comme les horoscopes, il choisissait peut-être très pointilleusement ses termes afin que ces psychanalyses de comptoir correspondent un peu à tout le monde. Ce n'était pas grave, cela l'amusa quelques instants... Il y avait entre ces murs un certain nombre d'énigmes qu'elle avait hâte de pouvoir élucider.

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Murphy's law

by Wiise

MUMUUUUUUU Anoushka

C'pas trop tôt Yerk

Toute cette attente pour ça, en plus. Il a l'air nul ton nouveau perso sifflote

(bon ok, j'avoue c'est pas vrai, j'ai juste envie de tout plaquer pour lire cette fiche... mais ce serait pas raisonnable, alors je vais juste ronger mon frein en te maudissant pour poster ta fiche quand je peux pas la lire boude

)

Edit : et Junior, je te zut boude

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Moi, je l'ai lue, la fiche. Brooklyn

Moi aussi je l'ai lue Ange

Moi aussi je l'ai lue. Very Happy

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Murphy's law

by Wiise

Je vous zut toutes les trois boude

~~et retourner bosser en vous zutant de toutes mes forces~~

Bienvenue parmi nous

Comme toujours, tu as un problème de perception du temps... sifflote

Mais on finit par s'y faire... et dans le fond, ça valait à peu près l'attente. (À peu près seulement !) J'espère que tu prendras plaisir à jouer ce nouveau personnage, même s'il ne mérite pas franchement d'avoir des liens puisque ça les fait discretos avec Lilith sans en parler aux autres. Pandemonium ▬ MURPHY 910416345

Je ne te souhaite pas une bonne installation et je ne te fais pas le speech sur les trucs en cours, tu connais. Pandemonium ▬ MURPHY 723178256

Serdaigle pourrait te convenir mais je sens qu'une autre maison t'aiderait à avancer...

SERPENTARD

!

Quelques conseils pour bien commencer

Maintenant que tu es réparti(e), il ne faut pas te reposer sur tes lauriers. Ta vie NYLienne commence à peine et pour la faire démarrer sur de bonnes bases, il te reste encore pas mal de petites choses à faire. Ne t'inquiètes pas, je vais tout te montrer...

Commence par créer ta fiche de liens, ta fiche de RPs, ainsi que boîte aux lettres qui te permettra aussi de gagner des points RPs en écrivant des lettres de plus de 300 mots et ta boite à hiboux express pour les messages plus courts. Peut-être que tu n'en trouveras pas tout de suite l'utilité, mais ça ne saurait tarder... Alors mieux vaut l'avoir fait tout de suite. Et puis, si jamais tu cherches quelqu'un d'important pour le développement de ton personnage, n'hésite pas à créer un poste vacant.

Aussi, je te conseille d'aller lire comment marche le système de points, si ce n'est pas déjà fait. Ce serait bête de ne pas savoir comment rapporter des points à ta maison. D'ailleurs, tu peux jeter un coup d'oeil aux sabliers pour voir où en est la course à la Coupe. Et comme les votes, c'est le bien, Top-Siter rapporte des points !

N'empêche que le meilleur moyen d'obtenir des points reste d'aller en cours. Et oui, nous sommes dans une école et nos chers professeurs vont se faire une joie de t'apprendre tout ce qu'ils savent. Quand tu te seras bien installé(e) dans ton dortoir, attrape tes bouquins et rends toi vite en classe ! Nos professeurs t'attendent, et pour savoir à qui tu as à faire, tu trouveras la liste ici. La liste des sortilèges par année est disponible là.

Il n'y a pas que les points des sabliers qui sont importants ici. Il y a aussi les points défis ! Tu peux aller lire ce sujet pour savoir exactement ce que c'est que les points défis. N'oublie pas de créer ton sujet d'ailleurs, qu'on puisse tous t'en proposer ! Bien sûr, tu peux également savoir combien tu as de points en allant voir la fiche ! Le nombre de point s'initialise automatiquement à 0/0 mais dès que vous avez un point, vous pouvez voir l'évolution de ceux-ci à 1/2000...

Heureusement, il n'y a pas que les cours dans la vie ! Tu vas pouvoir t'entraîner à être une fouine en écoutant les rumeurs qui se baladent dans les couloirs, attraper ton balai pour devenir le plus grand joueur de Quidditch de l'histoire de Poudlard... Enfin, pour être sûr(e) de ne rien louper des activités qui te seront proposées, garde un oeil sur le panneau d'affichage, et sur la Gazette du Sorcier pour être informé(e) de tout ce qui peut bien se passer dans le monde magique.

Le HRP (hors-RP) te donnera également de quoi t'occuper grâce à une partie Flood bien remplie. Tu pourras également faire plaisir aux autres membres en leur offrant des cadeaux. N'oublie pas, à l'occasion, de passer sur la ChatBox, avec un peu de chance, tu tomberas en plein jeu... S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas, nous répondrons à toutes tes questions.

Sur ce, je te souhaite beaucoup de plaisir dans cette nouvelle vie qui commence, et plein de merveilleux RPs !