Les professeurs étaient décidément incorrigibles. Il n’y avait vraiment qu’eux pour transformer une petite farce en un drame absolu… Mais ne vous méprenez pas, il ne s’agissait aucunement d’une des farces du jeune Williams qui fut toutefois déçu de ne pas être mêlé dans le tour joué. L’identité du ou des responsables ne lui était pas venu à l’esprit mais il se dit qu’il était prêt à remercier publiquement celui ou celle-là qui en était l’auteur : car la farce était gran-diose ! Des professeurs en stade d’adolescents prépubères, on ne voit pas ça tous les jours. Et comme il avait ri à s’étouffer dans son jus de citrouille du matin en apercevant le charismatique professeur Aylmer se transformer en jeune étudiant tout naïf, ou encore la sulfureuse et taquine Griffith devenir une fille toute douce avec ses bouclettes d’or ! Leur apparence leur avait fait perdre toute crédibilité et autorité en l’espace d’un instant. Ah là là, celui qui avait fait ce coup était un réel génie !

Malheureusement, cette blague n’était pas au goût de certains professeurs. Bevans en faisait partie, au grand malheur du jeune homme mais aussi de tous les élèves de Poudlard qui participaient à son cours le jour même de la farce. Pourtant, avant l’épisode du petit déjeuner, Shayne attendait cette journée depuis déjà une bonne semaine, ravi de pouvoir faire cours avec sa meilleure amie Kath, mais aussi et surtout celle qui faisait tant battre son cœur, Azure. Il avait d’ailleurs tenu à l’attendre pour s’y rendre avec elle, espérant qu’ils puissent partager une table ensemble. Il n’en fut que plus heureux lorsque la jeune femme l’accueillit avec un petit bisou discret à l’abri des regards, mais surtout assez sonné. « B-Ben dis-donc, ça pour un accueil ! » balbutia-t-il en réaction à son geste avant de se maudire intérieurement de paraître toujours aussi faible en sa présence. Il aurait pu lui dire autre chose, notamment à quel point il était heureux de la revoir, à quel point il l’aimait… mais la présence des autres élèves autour d’eux le gênait quelque peu.

C’était donc un cours commun… Mais qui dit commun dit « à tous », toutes maisons confondues ! Et vous n’imaginez pas la masse d’élèves se présentant en salle pour le cours de Bevans. Sérieusement, il pouvait comprendre qu’il était plus simple pour les professeurs de regrouper des classes pour faire le cours plus rapidement, mais il n’y avait pas à convoquer TOUT LE MONDE. Sinon, bonjour les dégâts ! Et quels dégâts : à peine put-il poser les yeux à l’intérieur de la pièce que Shayne constata avec frustration qu’il fallait jouer à Tetris pour placer tous les élèves, ce qui revenait à dire que les chances pour lui de s’asseoir à la même table qu’Azure étaient désormais minimes. Alors qu’elle lui demandait de lui garder une place, Shayne roula des yeux : elle n’avait même pas besoin de demander, il l’aurait fait de toute manière. C’était un des rares cours qu’il avait la chance de partager avec elle, et maintenant que tous les deux n’étaient plus en mauvais terme, si ce n’est plus, il n’y avait aucune raison de s’éloigner de l’autre. Il comprit ensuite qu’elle souhaitait guider Matthew un de ses amis vers une place libre, lui qui peinait à en trouver. « T’inquiète, avec cette masse de petits et grands je finirai bien par trouver… » L’ironie, rien ne valait l’ironie pour feindre la flemmardise quand on s’appelait Shayne Williams. Il tint néanmoins à rassurer sa partenaire, en lui caressant la main de son pouce avec un sourire : « Je plaisante, vas-y et tu trouveras ta place à côté de moi. » Ressentant soudainement un élan de confiance, il ajouta avec un rictus aux lèvres : « Au pire, j’espère que l’idée de devoir t’asseoir sur mes genoux ne te pose pas de problèmes. »

Il lui fit alors un clin d’œil joueur avant qu’elle n’aille avec Matthew. Autant dire que trouver deux places côte-à-côte de libre, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Heureusement pour le Gryffondor, au bout de quelques minutes, il en trouva deux. Mais il fut moins enthousiaste en voyant qu’elles se trouvaient tout près de celle de Kathleen, qu’il gratifia tout de même d’un sourire doux à peine forcé en la saluant, lorsqu’il comprit qu’il ne pouvait trouver meilleures places. « Hey Kath… ça va ? » Ne vous imaginez rien : Shayne était ravi de revoir sa meilleure amie ; mais tant qu’il ne lui avait rien dit sur sa relation avec Azure, l’avoir tout près d’eux rendait les choses plus compliquées. Elle qui les voyait se chamailler sans cesse, qu’allait-elle penser en les voyant côte-à-côte pour la première fois dans un cours commun ? Heureusement qu’il restait deux places et non une, l’idée de faire asseoir la brunette sur ses genoux comme il l’avait proposé auparavant aurait été impensable, surtout avec Kath près d’eux. Shayne secoua la tête en se disant que ce n’était pas le moment d’avoir ce genre de pensées : il trouvera un moment pour le lui annoncer correctement. Il ne jugea pas non plus bon de lui expliquer qu’Azure s’assirait près d’eux également. Mais lorsqu’il s’assit en posant son sac sur le siège d’Azure pour le garder temporairement, il constata avec horreur que Bevans n’avait pas jugé bon d’organiser les tables avec les ingrédients de potion avant leur arrivée. A croire qu’il souhaitait que tout le monde se débrouille ! « Mais… il est sérieux ? Les ingrédients sont de l’autre côté ! On va devoir faire une file d’attente hyper longue. » Dit-il à l’attention de Kath. Alors qu’Azure revint vers eux pour s’asseoir, Shayne eut à peine le temps d’échanger un regard gêné avec elle que Bevans prit la parole. Il avait l’air… agacé, frustré, presque colérique. Et si la situation n’agaçait déjà pas Shayne, il aurait pouffé de rire rien qu’à voir l’expression affichée sur le visage bambin du professeur.

OK… Alors le prof a vraiment pété un boulon ! pensa Shayne. Une potion de vieillissement ? C’était donc pour cela qu’il n’avait pas jugé bon d’aider les élèves avec les ingrédients : il voulait en quelque sorte les punir, pour atteindre les vrais responsables ! Incorrigibles, ces professeurs… Parce qu’ils croyaient sincèrement qu’en sanctionnant toute une école ils arriveraient à pousser les responsables à se dénoncer ou à ce que d’autres les dénoncent ? C’était à croire qu’ils n’avaient jamais été étudiants autrefois. A la remarque de Kath, il acquiesça en faisant claquer sa langue contre son palais. Tous deux avaient un parent potionniste, ils connaissaient le niveau requis pour ce genre de potion. Et ce n’était pas à la portée d’un étudiant de moins de 17 ans. « T’inquiète, dès que j’ai vu la place des ingrédients, j’ai compris qu’il cherchait à nous mettre dans la mouise. » Il n’était vraisemblablement pas le seul à penser cela : presque tous les élèves chuchotaient entre eux, que ce soit d’agacement ou de frustration tous n’adhéraient pas au programme de Bevans. Enfin, tous sauf bien évidemment Murphy. Et pour cause : non seulement elle avait décidé de s’installer non loin du bureau du professeur pour garder sa place de Miss-Parfaite, mais en plus elle n’arrêtait pas de lui lécher les baskets en parfait petit toutou des profs ! Elle était déjà un vrai pot-de-colle avec les enseignants dans la vie quotidienne, mais là cela atteignait son paroxysme. Qui se préoccupait de la chevelure de Bevans ? Ou de ce qu’il pouvait ressentir ? On aurait dit que le fait de le voir jeune adolescent avait réveillé ses ardeurs… Ce constat fit tiquer Shayne, jetant un regard sombre vers la Serpentard avant de rouler des yeux tant il trouvait cela absurde et risible. Et il ne put refreindre l’envie de communiquer avec elle. Très vite, il déchira un bout de parchemin sur lequel il écrit :

N’oublie pas de lui cirer les bottes avant de quitter le cours !

Aussitôt fait, il froissa le papier pour qu’il soit en boule avant de le lancer en direction de Murphy qui lui montrait son dos. Il observa la boulette voler jusqu’à l’épaule de la Serpentard, un rictus aux lèvres, fier de son coup. Malgré la foule d’élèves, il reconnut non loin de là la voix de Kenny qui maudissait le professeur : « Vas-y, il m’a saoulé, Bevans c’est pass… » A ces mots, Shayne ne put s’empêcher de pouffer de rire dans sa barbe, tournant puis levant haut la tête pour l’apercevoir. Sacré Kenny ! Il n’y avait que lui pour lâcher ce genre de réplique en plein cours. Il se reprit lorsque la jeune Gryffondor proposa de se diviser les tâches pour la récupération des ingrédients. « Pas de problème. Tu veux que j’apporte les ingrédients pour toi aussi, Kath ? Tu n’auras qu’à prendre l’eau. » Bien qu’il n’avait pas pour dessein de mêler Kathleen à leur discussion pour ne pas renforcer la gêne ambiante, il eut néanmoins le réflexe habituel de lui proposer son aide. Il ignorait la tournure des événements mais elle ne pouvait pas être pire que celle qui se déroulait sous ses yeux à cause d’un jeune Bevans énervé. Il se rendit donc vers les étagères, pestant chaque fois qu’on tentait de le bousculer, jusqu’à arriver à l’objet de ses souhaits, la main droite portant la liste des ingrédients pour la potion. Fioles et matériel pleins les bras, il revint sans trop de difficulté, enfin surtout à cause de la foule plutôt que le triple poids sur ses membres. Il déposa le tout sur la table, espérant qu’il s’agisse bien des bons ingrédients. « C’est bien comme ça, j'ai rien oublié ? » dit-il espérant être rassuré par une de ses camarades de table.

Et les voilà repartis en besogne. Tout au long de la préparation, Shayne sentit le regard d’Azure se poser sur sa personne tandis qu’ils préparaient leur potion respective. Il comprenait ce que pouvait ressentir la brunette : lui-même aurait aimé s’adresser à elle normalement et l’aider dans son travail, mais ce serait montrer à Kath que les choses allaient bien entre eux, alors qu’elle n’était encore au courant de rien. Ses mains qui allaient et venaient sur les ingrédients le démangeaient tant il était perturbé par sa trop grande proximité avec la jeune femme sans pouvoir la toucher au risque de blesser son amie. Depuis leurs déclarations d’amour, il ne s’était pas passé un jour sans qu’ils ne se soient vus et touchés, le jeune homme manquant très sérieusement d’affection chaque fois qu’il la voyait, ce qui avait don d’attendrir la brunette qui riait avant de lui offrir un de ses tendres baisers. Bien sûr ils s’arrangeaient pour se retrouver à l’abri des regards lorsque la tentation était trop grande. Maintenant, voilà qu’ils étaient côte-à-côte, à la même table, sans pouvoir poser une seule fois un doigt sur l’autre. D’autant que Shayne voyait bien qu’elle avait un petit peu de mal au début avec sa potion… Mais il se contenta – bien sûr après avoir échangé un regard gêné à Azure – de se tourner vers Kath qui en était au même stade et pour qui son aide était tout à fait la bienvenue dans ces circonstances. Sa potion à lui était terminée, néanmoins elle n’était pas aussi parfaite qu’il aurait souhaité : l’orange que prit le liquide n’était pas aussi vif que ce que Bevans attendait. Néanmoins il fut ravi de constater, en versant une goutte sur une feuille, que la potion de vieillissement assombrissait le végétal à le noircir, mais sans plus. D’ordinaire, elle devrait carrément se désintégrer et disparaître si cela fonctionnait. Enfin ! Il espérait néanmoins que ce qu’il avait fait était meilleur que Murphy ou Violet. Après quelques secondes, il sourit en voyant la feuille de sa meilleure amie se décolorer. « Vraiment pas mal, Kath : je pense que si t’avais un peu plus mélangé le liquide, il serait orange. Mais bravo quand même ! »

Puis il se tourna vers Azure, l’air de rien comme pour se dédouaner devant son amie. « Je peux voir ça ? » dit-il en profitant de l’occasion pour envelopper la main de la brunette et s’emparer de la fiole pour mieux observer la couleur, soulagé de sentir ne serait-ce que quelques secondes le contact de sa peau. Levant la fiole vers la lumière, il fut heureux de voir que sa partenaire s’en était plutôt bien sortie. « Pas mal aussi. » Sans trop d’enthousiasme pour ne pas laisser le doute s’installer. Et au lieu de la déposer sur la table, Shayne la déposa dans l’une des mains de la brunette, son pouce caressant discrètement le dos de sa main, tournant le dos à Kath pour qu’elle n’aperçoive pas son geste. Une fois rassuré de son coup, il gratifia Azure d’un sourire suivi d’un clin d’œil avant de se séparer d’elle et de se positionner de sorte à voir ses deux coéquipières.

Dé:

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On n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace || Cours commun

feat    @Shayne T. Williams   @Kathleen Kirte    

S’il y avait bien une chose qu’Azure avait dit à Shayne c’était d’être simplement spontané. Ainsi c’était dans la même mouture qu’elle s’était élancé vers le groupe de 6e avant de le retenir un très court instant avant d’entrée en classe, un bisous, avant d’avancer à ces côtés parmi les étudiants suivant le cours de Potion. – Tu m’a manqué.  C’était bien l’entraînement ce matin ? – Plus que quelques semaines avant le match et les entrainements se redoublant, elle n’avait guère eu la chance de le croiser depuis le petit déjeunée. Elle le regardait un peu décomplexer, mais clairement des étoiles plein les yeux. La seule chose qu’elle était certaine c’était que lui semblait vouloir tenir le rôle qu’elle lui avait toujours rêvée; et que tant qu’il essaierait, elle se laisserait charmée par ces intentions. Aucune Amortensia dans son verre de jus de citrouille, non, juste qu’elle était tout bonnement amoureuse de ce mec depuis deux ans! Ne méritait-elle pas une jolie bulle de bonheur ? Avant qu’elle ne doive revenir à la réalité qui incluait tout ces gens qui entraient en classe. Trop tôt, trop vite, elle passa le seuil avant d’ouvrir une seconde et de reprendre son rôle. Badinant, elle sourit amuser à la proposition de Shayne, se disant qu’au final s’il manquait de place, elle n’aurait qu’à se mettre au bout de la table sans tabouret et ça serait du pareil au même, sauf pour l’espace de travail fortement réduit. Pratico-pratique, voyons : avant de scander avant de revenir vers lui et délaissé sa main san la sienne.  – Et tu crois vraiment que je me gênerais ?  - Plus amusé par l’image qu’elle avait en tête, qui se composait d’elle sur ces genoux en train de vaguement essayer de faire une potion, qui probablement d’aboutirais jamais malgré leurs quatre mains disponible.  – Vaux mieux deux places, tout de même, faut que j’arrive à bosser un peu pour les BUSES. Sinon, il me faudra trouver d’autre temps pour réviser. – Prenant cette fois un air un peu plus sérieuse. Après tout, si elle n’avait le niveau pour aucun des cours, elle ne pourrait plus rester à Poudlard; alors autant ne pas faire exprès. Être préfète ne l’éloignait pas de l’échec, ni ne pas prédisposait pas à de bonne note pour autant. Les cours de potions étant un de rare moment ou elle pouvait concocter et mixer avec l’esprit tranquille, chaque secondes étaient importantes; et elle n’en perdit pas une de plus avant de guider les plus petits vers les espaces encore disponibles aux tables.

À peine arrivé, qu’elle salua au détour Kath en lança un regard intriguée vers Shayne. Si sa supposition était exacte, il lui avait encore rien dit. Mais dans le lot des personnes à informer, ce n’était guère la première sur sa propre liste, bien qu’elle eût une vague impression que leur amie commune allait déchanter un peu. Dans sa liste à elle, il y avait Thomas, tout en haut de la liste. Mais depuis quelques jours, c’était comme si à chaque fois qu’elle voulait finalement le dire, elle avalait des arrêtes de travers dans sa gorge; alors elle retombait exactement pile à l’endroit ou elle avait laissé, à profiter de chaque seconde possible qu’il avait de libre et qu’elle pouvait se libérer. Là, avec son chaudron dans la file, Azure avait quelques minutes à songer très âprement à ce qu’elle dirait; et même peaufiner milles fois avec le même sentiment que ça pouvait largement devenir incontrôlable. Il aurait été facile de ne plus songer de Thomas… si seulement elle n’avait pas aussi des sentiments pour lui. Alors elle naviguait dans une drôle de brume sans boussole.

La brunette ayant déjà séparé l’eau, partait son feu ainsi que celui de Shayne avant de récupérer sa part d’ingrédient dans un sourire un peu tendu. Il lui sembla qu’elle cherchait à suivre un peu ce qui se passait de gauche et à droite pour s’aider un peu avec sa propre potion, tout en avançant dans un silence plus lourd qu’à l’accoutumée. Nelly lui manquait avec ces petits mots et d’un regards à la ronde, elle nota sa présence avec Kenneth pas très loin, alors qu’elle attendait la période défini à mijoter avant le prochain ingrédient.

Si Bevans avait annoncé que les autres pouvaient se lancer à retenter la potion pour sa part, elle avait passé tellement de temps à attendre pour l’eau qu’elle n’avait pas encore tout à fait finir ou même assez de temps selon les aiguilles au cadran de sa montre. Valait mieux un résultat pas trop mal, que deux résultats mauvais. Sa louche dans le liquide dans une fiole, avant qu’elle ne la bouche avec un gros bouchon de liège brun. Elle entendait les commentaires de Shayne vis-à-vis la potion de Kathleen. Quelques part, elle n’aurait pas dû être étonnée, Murphy ne lui avait-elle pas dit que son père était quelqu’un de talent en potion, peut-être Shayne avait-il hérité de quelques habiletés aussi, elle le voyait si peu souvent au chaudron qu’elle n’aurait pu dire. Elle lui laissa sa propre fiole, le regard rempli de question avant de répliquer.  – Tu peux. Mais tu risque d'être déçu.– Elle n’était pas la plus doué, ni la moins. Ce qui faisait d’elle une fille plutôt banale. Est-ce que banal, c’était assez pour un Shayne William ? Elle suivit du regard la fiole à la lumière avant de recroiser ces yeux. Elle aurait voulu qu’à cet instant sa potion soit niquel, mais elle en était pas tout à fait là. – Ah oui ? – La potion ou elle ? Parce qu’étrangement elle s’est balançait bien de l’avoir réussi ou non, tant que son pouce continuait à glisser sur sa peau et qu’il la regardait ainsi.  Quand il retira sa main, elle eut un moment d’éblouissement statique à la regarder avant de déplacer une mèche de cheveux volage de sa joue à derrière son épaule avant de continuer à transvider le tout et finir de nettoyer ces outils. - Tergeo. – Continua-t-elle en cassant le silence. – J’ai pas vu Sarah... – Inconsciente pour le moment que la jeune fille avait des soucis de santé et qu’elle avait été installé à l’infirmerie la veille.

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Sort Réussi - ICI

Le professeur bougon

Pendant que tout le monde fait des simagrées à propos de cette histoire de rajeunissement, nous au moins, on sait comment s'occuper judicieusement : en cherchant qui on choisirait parmi nos enseignants rafraîchis pour en faire notre quatre heures. Et tandis que nous descendons les escaliers bras dessus bras dessous, cette dernière répond encore plus vite que je n'aurais pu le croire ! « Toni Linguini, si ta grand-mère entendait les paroles vicieuses qui sortent de ta bouche… ! » m’exclamé-je d’un ton scandalisé, juste avant de baisser d’un ton, au moment de franchir le pas de la salle de cours : « Mais je comprends, il est sexy. Smash. » Sous les voûtes des cachots, s’élève déjà la fumée des premiers chaudrons : les élèves studieux, trop désireux de bien se faire voir auprès de notre enseignant, ont déjà commencé à faire bouillir leur eau tandis que nous ne sommes même pas encore installés… cette journée sent à plein nez les emmerdes, et le pire, c’est qu’elle est loin d’être terminée. Déjà, le prof a l'air d'une humeur massacrante, prêt à incendier quiconque qui puisse le contrarier... Sauf que, comme je le rappelle très justement à mon acolyte de toujours, nous, on n'a rien fait. Et on s'apprête à prendre, tout ça à cause de gens plus intelligents que nous : qui peut encore parler de justice, à ce niveau ? Heureusement, Toni a toujours le bon mot pour me faire marrer, même dans les situations les plus délicates. Réussir une potion d'immortalité par accident ? Mon oeil, j'aimerais bien voir ça. « Haha, je sais pas si ça voudrait dire qu’on est génies dignes de l’Ordre de Merlin, ou juste très, très, très cons. » répliqué-je en ouvrant mon manuel tout écorné, recouvert de gribouillages illisibles. « Mais des cons très riches, cependant. » ajouté-je, l’index levé, tenant à souligner cette objection.

Je dois lutter contre une paresse monstrueuse pour m'atteler au découpage des ingrédients en dés... C'est laborieux, je manque de me couper à plusieurs reprises et ma baguette n'en fait manifestement qu'à sa tête aujourd'hui. Au moins, Toni semble un tant soit peu savoir ce qu'elle fait... même si ça ne l'empêche pas de baver avec moi sur notre bien mal-aimé professeur. « C’est pas tant l’acné le problème avec lui, c’est surtout son front qui fait la taille de l’Everest. » précisé-je avec un ricanement sardonique. Et son côté rabat-joie… Il a l'air tellement grognon que personne n'ose l'ouvrir et qu'on est obligés de chuchoter au plus bas pour raconter nos bêtises, tout en surveillant une potion déjà vouée à l'échec. D'un geste mécanique, je continue de tourner la louche dans ma mixture orangée, un peu surpris qu'elle ait conservé la bonne couleur ; à ce stade, normalement, je devrais déjà m'être réfugié sous mon pupitre pour me protéger de la déflagration imminente. « Euh ça a pas l’air terrible mais ça explose pas non plus, donc j’imagine que c’est déjà pas si mal. » Je verse la dernière dose de sève de je-ne-sais-quoi et observe le résultat sans grand enthousiasme. "Et toi ?" rajouté-je avec un oeil en direction de cette de mon acolyte, ne sachant trop si cette dernière était sur la bonne voie ou non. Les bulles qui se forment à la surface de ma préparation me laissent songeur, tandis que Bevans, sous sa forme adolescente, passe pour annoncer son verdict : "Piètre". En soupirant, je lance donc un sortilège d'évaporation sur ma mixture pour tout reprendre depuis le début... Je débarrasse ma paillasse et aligne de nouveaux bocaux, soupirant au moment de débuter mon second essai. À ce stade, je serais prêt à abandonner et à me contenter de ma note... Mais bon, puisqu'on est là, autant aller jusqu'au bout. J'attends donc que l'enseignant se soit éloigné pour chuchoter à l'oreille de Toni : « Le vampire, smash or pass ? » Je manque de préciser que je parle de Byrne, et non pas d'Aylmer, comme le teint cadavérique de ce dernier pourrait le laisser supposer. Mmh, en ce qui me concerne, je trouve que malgré son siècle d'expérience, il a un petit charme poussiéreux qui pourrait agir sur moi. Allez, smash pour le mort-vivant.

Résultats du dé:

@Antonella L. Mancini

( On n’apprend pas au vieux singe
à faire la grimace )

‎‎  ‎ Je n’attends pas que Selene réponde avant de goûter la viande à disposition. La pauvrette s’interrompt en pleine phrase, ébahie devant ce qu’elle perçoit sans doute comme de l’audace. Mais enfin, que veut-elle que le professeur fasse ? M’ôter les rates de la bouche ? Je donnerai cher pour le voir essayer de mettre un seul doigt entre mes crocs. “Alors ?” demande-t-elle. Je hoche la tête en avalant avec un petit air satisfait. “Pas le plus délicieux des repas, mais ça fait un bon apéritif. Tu veux essayer ?” j’ajoute en lui tendant un dé, sourire angélique sur ma face innocente. Évidemment que non, elle ne va pas essayer. Cela étant, elle serait montée dans mon estime si elle avait croqué la viande crue. J’aime les audacieux. Sinon, pourquoi ronronnerais-je tant après Agatha ? Le culot, c’est un élément indispensable à tout être digne de vivre. Et sans grande surprise, Bevans en manque singulièrement. Il me lance de ne pas manger les ingrédients, avec un “enfin !” désespéré qui me chatouille les commissures. “Oups, moi qui étais persuadé que c’étaient les amuse-bouche” je réponds tranquillement avec un faux air désolé. Pour faire bonne mesure, j’enfourne un autre dé dans ma bouche en le regardant droit dans les yeux, insolence au coin des lèvres. Si je ne les utilise pas pour ma potion, autant ne pas gâcher la nourriture.
‎‎  ‎ Malheureusement, l’interlude comique prend fin, puisque tous mes petits camarades se concentrent désormais sur leur satané chaudron. Doux Jésus… Je m’étire en bâillant copieusement, non sans picorer quelques rates de triton d’un air pensif. Jusqu’à ce que la petite lune égarée fasse appel à moi ; si j’ai le bref espoir qu’elle s’ennuie elle aussi, je suis rapidement déçu lorsqu’elle me demande de lui confirmer la couleur de sa mixture. Je réponds avec détachement quelque chose de tout à fait vrai ; oui, le mauve lui irait sacrément bien – tout comme son visage serait adorable au milieu d’un bain de sang piqueté de caillots. Mais je m’abstiens de lâcher à haute voix la seconde partie de ma pensée qui, elle, ne la ferait certainement pas rougir comme ça. Elle me remercie en bafouillant, comme si elle découvrait tout juste sa beauté indiscutable. Pauvre petite brebis innocente. “J’aime les jolies choses.” Si mon commentaire explique mon compliment, il est accompagné d’un haussement d’épaules indifférent. J’aime regarder, pas toucher (enfin, sauf s’il s’agit d’une gorge et de mes crocs, mais là, c’est différent).
‎‎  ‎ L’ennui revient toutefois rôder dès l’instant où la jolie poupée s’absorbe à nouveau dans sa décoction. De mon côté, je balaie notre tablée du regard, sans y trouver de quoi accrocher mon attention déclinante. Selene et moi sommes entourés d’un nain grincheux et d’un ado taiseux ; je ne me rappelle pas leurs noms. Et la frustration me fait claquer la langue lorsque je tente de déceler leurs particularités sanguines à l’aide de mon odorat délicat : il y a trop de vapeurs dans la salle pour que je puisse correctement faire mon limier. D’un autre côté, ce n’est pas plus mal ; ce serait fâcheux si l’un d’entre eux sentait particulièrement bon, étant donné la soif qui m’assèche la gorge depuis le début de cette farce. Je me résous donc à patienter, jusqu’à ce que Selene achève une potion qui m’a l’air, ma foi, tout à fait réussie. La curiosité prend le pas sur le reste, et je me penche sur son œuvre avec intérêt. Sa réponse à ma question est cependant décevante ; madame veut attendre l’autorisation de Bevans ! J’allais répliquer quelque chose de spirituel, mais le nain grincheux me coupe l’herbe sous le pied en me vouvoyant. Je hausse un sourcil en le dévisageant. Est-ce une politesse surannée ou du respect au regard de mon grand âge ? Je ne parviens pas encore à déterminer si cela me plaît ; ou si je déteste. “Bien sûr que oui” je lâche d’un ton neutre. Il y a bien des choses effrayantes, mais boire une innocente potion à proximité immédiate d’antipoison n’en fait pas partie. Selene insiste quand même pour attendre le professeur, de peur de m’empoisonner. Ah, qu’elle est adorable ! Je lui décoche mon plus beau sourire. “Tu ravirais pourtant tellement de gens.” Une longue liste de noms se réjouirait de ma mort, à n’en pas douter.
‎‎  ‎ Comme pour confirmer nos suppositions communes, Bevans passe dans les rangs pour jauger les résultats et distribue un très rond optimal à la petite lune. C’est au tour de l’ado grincheux de se joindre à notre petit conciliabule, visiblement lui aussi intéressé par l’expérience. “Oh, mais j’y compte bien.” Avec nonchalance, je plonge ma louche dans sa potion réussie, souffle délicatement dessus, la renifle – ‎‎grimace – et la boit à petites gorgées délicates comme un chat lapant du lait. Je n’en prends pas trop, puisque je ne nourris pas vraiment l’ambition de devenir un vieillard grinçant. “Le goût est atroce” je soupire, avant de me renfoncer dans mon siège en détaillant mes ongles soignés d’un air désintéressé. Plus qu’à attendre que ça fasse effet. “Je compte sur vous pour me servir de miroir. Hélas, mon reflet n’est plus ce qu’il était.” Du doigt, j’indique un plateau métallique posé de guingois qui nous renvoie nos reflets déformés ; sur le mien, on ne distingue qu’un visage vide auréolé d’une chevelure floue. Seule ma bouche se détache, inquiétante, sur cette monstruosité dénuée d’identité.

1-2 : 30 ans. La mâchoire se dessine davantage, les cheveux brunissent légèrement, quelques centimètres sont ajoutés au total.
3-4 : 40 ans. En plus des caractéristiques de la trentaine, quelques cheveux blancs font leur apparition, ainsi que des pattes d’oie et des rides du sourire.
5-6 : 60 ans. Les cheveux blanchissent intégralement, mais restent bien fournis en dépit d’un léger dégarnissement du front. Les rides sont généreuses et plutôt uniformes, et ses yeux pâlissent alors que sa vue baisse.

ft. @Selene O. Paulet, @Kryštof K. van Aken & @Jin Kyung Seo

credit; Salaï (code); dragonflyable (icons)

Le vieux singe nous fait la grimace

Potion de vieillissement

J’en était à évaluer la situation du chaudron de la muette quand finalement elle en ouvrit la bouche. Par merlin, elle parlait! Par les joyaux! La surprise principale se révéla qu’elle avait un timbre plaisant malgré ces paroles légèrement acides.

Parce que ça t’a été utile pour la tienne, peut-être ?

Oh mais, mais je voyais bien le résultat pour le moment et ce n’était pas tout à fait à la hauteur. Je redressai mes lunettes de designer sur mon nez, le cadre large me donnant un air particulièrement studieuse avant d’avoir un sourire poli pour compléter le tout.

Ça sert à rien d’être morose. Il y a déjà assez de Professeur Bevans avec son humeur lourde à trancher au couteau. Il va s’en faire pousser des boutons sur sa toute nouvelle peau de pêche.

Je me voulais pleine de bon conseil, mais surtout je ne voyais aucune raison pour l’encourager à se transformer en trou noir dans son coin. Elle finirait par m’aspirer et je brillais beaucoup trop pour me laisser dévorer par le néant. Je tournai la tête pour lui indiquer la tête qu’avait le professeur devant avec ces allures de fulminer sur place et qui s’en prenait à tous ces étudiants parce qu’il n’était pas capable de se faire à son vingt-quatre heure de lifting, avant de revenir vers elle.

Migraine ?

Parce que dans mon univers, il n’y avait clairement que lorsque notre tête voulait exploser qu’on se taisait et se refermait sur soi-même. Le monde avait tant mieux à offrir et je n’avais surtout pas le temps de m’investir à un abattement. Ce qui était un peu plus idiot en revanche était de ne pas prendre une potion pour se soulager, mais peut-être était-elle du genre à s’obstiner à ne pas prendre de potion. Je détournai la tête pour commencer à remplir les fioles du contenu de mon chaudron, cette fois un peu plus concentré et silencieuse vu que je ne voulais surtout pas n’en mettre partout.  Quand ma première voisine attira mon attention vers la table voisine, je ne put que finir par lancer :

Oh! Je sais! Parle m’en pas. Elle s’est battue avec sa trousse de maquillage. Quelqu’un aurait dû lui dire que le blush faut aller avec modération.

Naturellement, je ne pouvais que constaté le désastre en action alors que la pauvre s’était maquillé comme si elle avait pris des crais grasse au lieu de jolie pinceau doux et fin. Elle me faisait penser à une mauvaise toile des peintures cubisme qu’on aurait déformé. Heureusement pour elle, j’avais encore une image très clair de son visage sans l’épaisse couche de revêtement gras qu’elle avait appliqué. À ne pas savoir comment se maquiller, autant pour elle qu’elle n’eut jamais eu la mauvaise idée de tenter sans aide. Vraiment! C’était un désastre.

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( On n’apprend pas au vieux singe
à faire la grimace )

‎‎  ‎ Si Silas était un peu honnête, il admettrait que la présence de Yaga à ses côtés en cours de potions n’était pas si étonnante que ça. Depuis quelque temps, ils avaient pris l’habitude de former un étrange (et un peu inquiétant) duo dans cette matière, tirant bénéfice de leur curiosité scientifique mutuelle. Pourtant, dès l’instant où Nikita ouvrit la bouche, Jørgensen le regretta. Il claqua de la langue avec un agacement bruyant, agitant une main irritée dans sa direction. “Odieux ? J’te demande juste un service, va toucher de l’herbe, ta seigneurie.” Le cadet accepta d’obtempérer sur un prétexte aussi désagréable qu’insultant qui lui attira un regard mauvais du Serdaigle mal luné. Il avait pas intérêt à le chercher maintenant, parce qu’il avait franchement d’autres chats à fouetter et une disposition d’esprit pas très avenante.
‎‎  ‎ Juste avant que le Russe ne revienne, les bras chargés d’ingrédients, Amelia eut le bon goût de s’arrêter à leur paillasse pour y établir un camp improvisé. Silas s’en sentit bien plus soulagé qu’il n’aurait dû, engoncé dans cette fierté qui lui susurrait qu’il pouvait s’en sortir tout seul sans demander l’aide de personne. Fidèle à elle-même, la Serpentard qualifia son partenaire du jour d’un surnom très approprié, faisant éclater de rire son ami – qui ne prêta qu’une oreille distraite aux reproches assommants du Gryffondor. “M’emmerder ? Nan, t’inquiète. Il est juste super relou et désagréable, mais vas-y qu’il me balance que chuis odieux. L’hôpital, la charité, tout ça.” Nikita fit remarquer que le vrai Kalashnikov aurait été bien plus ennuyeux que lui, mais Jørgensen riposta aussitôt en haussant un sourcil aigu : “J’en doute.” Et si les autres Russes étaient plus sinistres que Yaga, il priait pour ne jamais mettre un seul orteil dans leur pays de cons.
‎‎  ‎ Heureusement, on ne s’ennuyait jamais avec Amelia. “Toujours partant pour faire exploser des trucs” promit-il, tout en s’affairant à sa propre potion. À vrai dire, ça n’avait rien de trop compliqué, mais il avait l’esprit ailleurs et la présence de Nikita l’irritait ; il avait vraisemblablement décidé d’être chiant comme la pluie aujourd’hui. Ferguson revint avec son chaudron et, ensemble, ils achevèrent leur première version : acceptable pour Silas, mais plutôt… chaude pour Amelia ! S’écartant vivement pour échapper aux étincelles qui s’échappaient de sa mixture, Jørgensen atterrit peu ou prou sur les genoux de Yaga en se faisant agresser par une éclaboussure brûlante qui le fit violemment sursauter. “Bordel…” Ses marmonnements injurieux n’allaient probablement pas éclaircir l’humeur du Russe, qui se retrouvait à présent avec son éclopé préféré à moitié affalé sur lui. Le deuxième essai de la potion commandé par Bevans se ferait très certainement dans la joie et la bonne humeur, tiens…

Lancer de dé :

ft. @Nikita N. Yaga & @Amelia I. Ferguson

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