[SUJET COMMUN] Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

bal de noël

L'angoisse de la nouveauté laissa bientôt la place à un amusement sincère ; en plus d'un plaisir coupable, celui d'être au bras de la plus jolie de ses camarades. Comme elle aurait aimé être comme Teddy. Flamboyante, passionnée, inoubliable. Elle en était bien loin, même si le feu de la belle rousse faisait petit à petit fondre les glaces dans lesquelles elle était empêtrée. Quelques rires, des sourires répétés ; certes tous ses doutes n'étaient pas muets et ces voix pernicieuses lui soufflaient encore des questions aux réponses désagréables, mais elle se plaisait à sa place, ici, sur la piste de danse, couvée par le regard pétillant de Teddy. « Franchement, meilleur duo de la soirée, je suis désolée pour les autres mais c’est comme ça ! » L'idée qu'elle puisse faire partie d'un duo — qui plus du meilleur de la soirée — était douce. Elle s'en voulait un peu de n'avoir pas fait de Teddy son premier choix — car elle méritait de l'être en toutes circonstances — et s'en voulait beaucoup de penser à Dashiell alors qu'elle avait l'honneur de danser avec elle, mais tout ça s'effaça après un ou deux tournoiements. Son visage habillé d'un sourire — destiné à Teddy et elle seule — ne cherchait plus à discerner les détails de la salle, toute concentrée sur sa cavalière. « On va faire plein de jaloux. » Selene plus que Teddy, sans aucun doute. Chaque seconde se faisait plus naturelle que la précédente, Selene se prenant à ce jeu qu'était la danse, sentant ses muscles se délier et les raideurs se défaire. C'était franchement pas désagréable, pas si dur que ça non plus, même si elle écrasa malencontreusement les pieds de Teddy au moment où elle partageait sa pensée à haute voix. « Mais non t’inquiètes, c’est la tradition. » « Alors va falloir que tu me marches sur les pieds aussi », répliqua-t-elle du tac au tac, avec un éclat de rire similaire à celui de sa camarade. En réalité, elle était plutôt soulagée que Teddy sache aussi bien danser, en tout cas qu'elle ne lui écrase pas les pieds, parce qu'avec ses épaisses chaussures de cuir, Selene l'aurait bien senti passé. « En vrai, t’es tellement légère, je pourrais limite faire comme les enfants, te faire danser sur mes pieds et hop, nouvelle tendance, ni vu ni connu. » Les joues de Selene rosirent légèrement, tout à la fois par conscience de ne pas faire aussi femme que la Poufsouffle, par envie de ne pas faire enfant non plus, par stress à l'idée de danser aussi collée à elle. En même temps, ça n'avait rien de déplaisant, ça lui semblait même parfaitement amusant. « Garde l'idée pour une danse compliquée, comme une valse, parce que ça pourrait être le seul moyen pour que je sois capable de suivre le rythme », plaisanta-t-elle en essayant d'oublier cette chaleur sur ses pommettes qui trahissait un peu de ses émotions.

Contre toute attente — non pas que Selene se souvienne de comment ces soirées se déroulaient d'ordinaire — la musique se fit plus lente, poussant les couples de danseurs à se resserrer tandis que Selene se concentrait de toutes ses forces pour ne pas chercher Dashiell du regard, préférant plonger le sien dans celui de Teddy, l'interrogeant en silence afin de savoir si elle voulait continuer à danser. Cette dernière se contenta de poser ses doigts sur ses hanches et l'espace se réduisit à un rien entre elles deux. Jetant un coup d'œil à la dérobée au couple le plus proche d'elles, Selene copia la position observée, laissant ses poignets reposer contre le cou de Teddy. Un geste qui la força, de fait, à combler les derniers centimètres qui subsistaient entre elles, poussant la délicate fleur blanche à se serrer contre la flamboyante fleur noire, formant un bouquet irrésistible. Serrée dans les bras de Teddy, elle se demanda si toutes les étreintes avaient la même saveur ou si c'était le parfum entêtant de sa camarade qui rendait la danse si agréable. « Un peu stressée. J’ai deux concerts importants. » Selene savait que Teddy jouait de la musique, elle avait même eu l'occasion de la voir à l'œuvre durant la toute première soirée de l'année, mais des concerts, carrément ? Cette fille était décidément incroyable. « Mais c'est génial ! Tu vas jouer où ? » C'était probablement normal d'être stressée par cette idée, mais Selene ne pouvait pas concevoir que la Poufsouffle ne subjugue pas les foules. « Et après… » Son regard s'éloigna, se perdit dans le vide, ou peut-être dans ses pensées. « C’est jamais très fun chez moi. Et toi ? » « Oh… » Insister lui semblait déplacé. Était-ce Teddy qui était un peu troublée ou bien Selene qui projetait sa subite mélancolie sur elle ? Ses yeux glissèrent vers le sol alors que le poids des vacances à venir s'abattait brusquement sur ses épaules fatiguées. « J'aime vraiment bien être à Poudlard, et comme je sais pas trop comment se passent les Noël chez moi… » Elle éluda un peu plus en haussant les épaules. Ce n'était qu'un demi-mensonge, qu'une demi-vérité. Elle ne savait effectivement rien des traditions des Paulet ; en revanche, elle savait tout du regard noir de son père, des attentes qui pleuvraient sur elle dès qu'elle mettrait un pied dans l'appartement londonien, de cette cage dorée qu'elle ne serait pas autorisée à quitter, des fantômes de sa folie qui erraient dans les couloirs. Elle avait peur, elle ne voulait pas rentrer, elle craignait quelque chose sans être capable de mettre le doigt dessus. Ce qui était certain, c'étaient que les maux de tête se faisaient plus nombreux à mesure que l'échéance se rapprochait, les nuits plus courtes. « J’espère que tu passes une bonne soirée ? » Chassant ses idées sombres, Selene retrouva un semblant de sourire. « Une super soirée, je pensais pas que danser pouvait être aussi amusant. » Bon, elle passa sous silence que leur corps pressés l'un contre l'autre lui donnait des palpitations incongrues, parce que ça n'enlevait rien au fait qu'elle aimait vraiment beaucoup ce moment. « Toi aussi ? Puis si tu veux aller danser avec quelqu'un d'autre un moment, ou boire un truc, t'as qu'à me dire, hein ? » Après tout, elle devait avoir plein de monde qui devait avoir envie de passer un moment avec elle et Selene ne voulait surtout pas être une épine dans son pied.

ft @Teodora K. Von Meissen

(c) SIAL ; icons sial

Teddy se réjouissait de voir la serdaigle se détendre à mesure qu’elle faisait le pitre. Quelle sensation agréable que de regarder Selene sourire ! Et perdre un peu cet air perdu qu’elle arborait quelques minutes auparavant. T’inquiètes, je gère. avait-elle envie de lui dire. Mais au final, elle devrait plutôt lui dire, t’inquiètes tu gères ! La valse, ce n’était pourtant pas vraiment compliqué, il y avait pire. Teddy n’appréciait pas vraiment les danses de salon, mais elle y avait été introduite au coven, puisqu’il fallait bien faire son éducation. Mais elle était capable de guider une danse, ou de donner l’impression de se laisser guider. « Si on doit danser la valse et que tu suis pas le rythme, c’est que c’est moi qui guide mal, pas toi qui pose problème. Mais c’est vendu, parce que ce sera quand même bien plus amusant comme ça que dans les règles de l’art. » gloussa-t-elle.

« Je dois jouer pour une fête d’anniversaire. Et j’ai une espèce d’audition qui doit valider la sélection de ma prof de solfège dans une nouvelle école en tant qu’enseignante. » résuma-t-elle. Teddy estimait qu’elles n’étaient pas là pour faire le point sur sa vie alors elle évita de se perdre dans les détails. Il valait mieux éviter de saouler sa partenaire avant la fin de la première danse non ?

« J’espère que ce sera une bonne surprise alors. Moi aussi, en général, je préfère être ici. » avoua-t-elle. Mais à Noël, c’était impensable. Il fallait travailler, et puis son père ne se pointait qu’une ou deux fois dans l’année, mais Noël était la seule constante. Une part d’elle ne voulait pas louper l’occasion, l’autre l’appréhendait malgré tout. Et cette fois-ci, compte tenu des circonstances, la beuglante, le séjour pour consommation de drogue à l’infirmerie, elle n’avait vraiment pas hâte de devoir passer un repas en tête à tête avec ses parents. La journée en cuisine avec sa mère, elle espérait encore pouvoir gérer. D’ailleurs, elle avait pensé à une nouvelle recette de biscuit pour le dessert, puisqu’il s’agissait de sa mission du réveillon, de son cadeau à la famille : préparer le dessert. Elle avait fait un peu le tour des grands classiques allemands, et la rousse s’était décidée pour en faire une variante plus anglosaxonne. Elle espérait que ses efforts seraient récompensés. Visiblement Selene n’avait pas plus envie qu’elle de se plonger dans ce qui les attendraient d’ici quelques heures. Il valait mieux se concentrer sur le tangible. La douceur de Selene, la chaleur qui émanait de sa proximité. Teddy était à une place agréable à cet instant. Elle parvenait à faire sourire la Serdaigle et lui montrer qu’on pouvait s’amuser ? Parfait, il ne lui en fallait pas plus pour ce soir, et le reste attendrait.

« Oui. Je suis vraiment contente que tu m’aies proposé. » dit-elle avec sincérité. Oh bien sûr, elle ne se faisait pas d’idée, il fallait bien choisir quelqu’un puisque Dash n’était pas disponible. Mais…quelque part, elle était touchée que le choix se porte sur elle plutôt que sur Daisy, ou une autre amie de la jeune fille.

Teddy s’amusa de la réponse de sa camarade : « Oh moi, je n’ai pas vraiment prévu de danser avec quelqu’un d’autre. Mais si tu veux aller rappeler à Dashiell qu’il doit faire une meilleure démo que moi maintenant, on peut y aller si tu veux ?» Parce que c’était bien ça que ça voulait dire non ? Selene était sûrement trop timide pour oser demander frontalement. Et si elle attendait que Dash décolle de Silas, elle pouvait attendre jusqu’au dégèle la poufsouffle était bien placée pour le savoir. Pour autant, Teddy ne s’éloigna pas de sa camarade, la laissant décider de ce qu’elle voulait faire. Car si elle devait l’avouer, elle n’était pas spécialement pressée de la laisser partir.

@Selene O. Paulet

BAL DE FIN D'ANNÉE

with / @Agatha Kline

Le décor avait beau être magnifique, il ne subjuguait par le coréen autant que les autres élèves autour de lui. La période noël n’avait jamais été une de ses préférées. Peut-être parce qu’elle était trop proche de sa date anniversaire et que ce jour n’était déjà pas une date qu’il aimait fêter. Les premières neiges, les chants de noël, les décorations qui illuminent les rues et bâtissent n’avaient rien de bien attrayant pour lui. Ou peut-être parce qu’il n’avait jamais su comment les apprécier. Autour d’eux, les élèves se ruent dans la salle de bal pour retrouver leurs amis et écouter le discours du directeur, impatients qu’il lance les festivités. De son côté, Jin reste calme, un bras autour de celui de sa cavalière alors que son autre main s’est installée dans la poche de son pantalon. Un sourire en coin s’étira sur ses lèvres à la mention du podcast tenue par la sixième année. C’est donc pour ça que tu m’as proposé d’être ton cavalier. Qu’il répondit en prenant un air exagéré de celui qui comprend soudainement. Dommage, je n’ai rien d’intéressant à te mettre sous la dent. A part son sang. Pensée qu’il se retient de dire à haute voix à la fois pour ne pas attiser la curiosité des oreilles indiscrètes autour d’eux et par une sorte de respect pour sa cavalière. Car à force de passer du temps avec elle, il ne pouvait pas prétendre n’avoir strictement rien à faire de ses ressentis.

C’est sur la piste de danse qu’ils se dirigèrent à peine le discours de Fergal Armitage terminé. Oubliant pour le moment le bar-buffet et les discussions avec les autres. Jin avait pris le temps de saluer rapidement son frère et sa sœur à l’entrée de la salle, lorsqu’ils étaient arrivés, se notant de les rejoindre à un moment de la soirée. Pour le moment, il se devait de faire valser la robe tant vantée d’Agatha et de l’exhiber aux yeux de tous comme elle lui avait demandé. Une main posée sur sa hanche et l’autre sur son épaule, il entama les premiers mouvements avec assurance, guidant la danse ou s’adaptant aux changements de rythme imposés par la gryffondor. La danse faisait partie de son éducation et ce genre de d’originalité ne le perturbait pas outre mesure. Il en avait fait danser des filles, des jeunes ou plus âgés lors des fêtes mondaines. On lui avait déjà marché sur les pieds sans qu’il ne montre quoi que ce soit sur ses traits. Agatha se débrouille bien, conservant cette distance typique d'une valse, maintenant son intérêt jusqu’à oublier les autres corps virevoltants autour d’eux.

Le cinquième année hocha la tête à l’affirmation d’Agatha après qu’il ait fait remarquer l’absence de détour comme les autres fois, acceptant en silence sa réponse malgré cette pointe de frustration qu’il sentait naître en lui. C’était étrange de se sentir comme … déçu alors qu’il aurait dû se sentir soulagé de ne pas servir d’en cas cette fois-ci. Rien n’allait chez lui avec cette situation. Agatha était un vampire, une créature qui devait le dégoûter et pourtant il se trouvait là, à la faire danser en plein bal d’hiver. A accepter de la rejoindre, de lui servir de cavalier sans réellement hésiter. Jin glissa un regard étrange sur le profil de la jeune fille qui venait de s’approcher de son oreille pour lui glisser des mots qui sonnaient comme une vérité. Ce serait fou. Murmura-t-il à son tour après un long silence avant de remettre de la distance entre leurs deux visages. Ils se font plus discrets. Le continent asiatique est réputé pour être plus strict. En vérité, Jin n’en avait jamais croisé. Ces derniers n’étaient pas les bienvenus et évitaient de se faire remarquer par peur des représailles. Tu es la première que je côtoie.

tenue de Jin:

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Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

S
i mon partenaire accueille avec plus de réticence que moi les lieux de cérémonie, je ne mets pas longtemps avant de lui formuler mon envie pressante d’aller danser. Je ne suis guère du genre à faire tapisserie, et puisque je suis vêtue de mes plus beaux atours, ce serait un monstrueux gâchis de ne pas en faire profiter les autres. Comme à son habitude, Jin se plaît à se montrer mordant, sous-entendant que je n’ai pu l’inviter que par pur intérêt. J’ignore si je dois me sentir flattée ou non qu’il me croie aussi opportuniste… Ma vie serait plus douce si elle n’était guidée que par de froides ambitions. « Tu n’étais pas fâché que je t’accompagne lors de la soirée de fin d’année. » lâché-je avec malice. Après tout, si l’initiative vient de moi cette fois, je ne suis pas la première de nous deux à jouer à ce petit jeu. Mais quand j’y réfléchis, je suis peut-être celle qui suis tombée dedans. Victime de ma trop grande confiance en moi, je n’ai peut-être pas su voir les signaux avant-coureurs, su entendre les voix qui me disaient que je devrais me montrer plus prudente. Il prétend qu’il n’a rien d’intéressant à me mettre sous la dent, ce que je trouve plutôt ironique… « Bien au contraire, trésor. ». Surtout au vu de ma faim grandissante… j’ai tout intérêt à me contrôler et à faire en sorte de terminer cette soirée sans éclaboussures.

Contrairement à nos camarades qui esquissent des mouvements maladroits autour de nous, nos pas sont plus assurés, nos gestes témoignent de notre expérience. Nous nous déplaçons avec une parfaite synchronisation, nous appliquant à suivre les notes délicates du violon… Il s’étonne que je ne sois pas sujette à mes soifs intempestives, et je me mords la langue, déviant le regard. S’il se doutait seulement que je refoule mon envie de prendre pour cible le premier venu pour le vider comme un animal… Ces luttes intestines entre moi et mes démons sont de plus en plus difficiles à supporter. Je l’interroge à mon tour, me demandant si son rapport aux vampires a pu évoluer… J’ai bien du mal à savoir comment il me considère, aujourd’hui. « Je vois. » réponds-je simplement. J’ai fui le continent américain et les conséquences de ma transformation en venant ici, et pourtant je sais que le ministère de la magie d’Angleterre me surveille déjà. Moi aussi, j’aimerais pouvoir me vanter de n’avoir jamais croisé leur chemin. Je ne songeais pas à l’existence des vampires avant d’avoir été mordue, je n’ai pas choisi d’obéir à leurs lois. Et aujourd’hui, je voudrais les voir disparaître. Tous. J’ignore quel châtiment aurait été réservé à ceux de ma condition en Asie, mais quelque chose me dit que je préfère encore l’ignorer. Et lui, qu’en pense-t-il ? Peut-être que pour lui, ceux de mon espèce n’ont rien à faire ni dans une école à jouir des mêmes privilèges qu’un élève lambda, ni dans une salle de bal à danser à son bras. Et pourtant, il demeure là, sa main sur ma hanche, l’autre sur mon épaule, imperturbable, évoluant au rythme de la musique.

Je sens mes crocs pointer à travers mes gencives, menaçant de se révéler à tout moment, tandis que mon appétit devient plus fort. Les sons se mélangent dans ma tête, si bien que celui de la salle devient un brouhaha imperceptible, tandis que j’arrive à entendre malgré tout le sang pulser en harmonie avec la cadence de la musique, vibrant dans les veines de ses poignets. Son odeur devient entêtante. Je ferme les yeux, inspire longuement, et reviens à Jin. Il ne semble pas particulièrement méfiant à mon égard, je suis même surprise de tant de bonne volonté de sa part. « Est-ce que tu regrettes d’être ici ? » D’un geste de la tête, je balaie la salle dans laquelle nous évoluons. Les groupes d’élèves qui dansent près du grand sapin enneigé, ceux qui rient près du buffet, les chandeliers animés de petites lueurs qui volent, les vitraux à l’effigie des fondateurs de Poudlard. Je vois avec quelle nonchalance il évolue autour de nous. J’ignore si c’est la nostalgie ou une certaine mélancolie qui le rend si attaché à son ancien territoire, mais j’ai bien l’impression qu’il n’est pas là de son plein gré. « Tu peux le dire, tu sais. ». J’ignore pourquoi je m’entête avec lui alors qu’il a parfaitement verbalisé son envie de garder pour lui ses confidences. Pourtant, je ne le jugerais pas, je suis bien mal placée pour le faire… Je crois même que je suis capable de comprendre. Ilvermorny était mon refuge pour me sauver d’une situation familiale pourrie, et tous mes souvenirs entre les murs de mon ancienne école me rappellent le temps de l’insouciance… Peut-être que c’est la même chose pour lui, que son école japonaise représentait un cocon au sein duquel il pouvait se replier. Peut-être qu’il y a une partie de nous qui refuse de se défaire de nos anciennes attaches, pour la bonne raison que nous avons été heureux, dans ces endroits-là.

@Jin Kyung Seo

Tenue de bal:

black pumpkin

bal de noël

Tout paraissait si facile, avec Teddy. Elle souriait et les alentours s'illuminaient, elle plaisantait et plus rien n'avait d'importance, elle riait et les doutes de Selene s'évanouissaient. Elle aurait pu trébucher en plein milieu de la salle de bal et se faire pointer du doigt par l'ensemble de ses camarades, la sirène incapable de nager avait l'impression qu'il suffirait que sa cavalière l'aide à se relever et reprenne leur danse pour que la chute ne soit qu'un lointain souvenir, déjà oublié. En réalité, ce n'étaient pas tant les autres qui étaient complexes que Selene qui était enchevêtrée dans des considérations trop grandes pour elle. Néanmoins, elle apprenait, petit à petit, pas après pas, et les lendemains se faisaient moins compliqués que les veilles. « Si on doit danser la valse et que tu suis pas le rythme, c’est que c’est moi qui guide mal, pas toi qui pose problème. Mais c’est vendu, parce que ce sera quand même bien plus amusant comme ça que dans les règles de l’art. » Quelle délicatesse de retourner le problème pour faire d'elle l'élément coupable, quand bien même elles savaient toutes deux qui peinait réellement à suivre le rythme ici. Selene n'en fit pas grand cas, remerciant Teddy d'un joli sourire. Elle était désormais presque pressée d'entendre une valse se lancer pour avoir l'occasion de mettre à l'œuvre ce plan né de leurs badinages. « On n'a plus qu'à attendre la première valse, alors. » Et comme ça, l'accord fut scellé, la danse réservée.

Certes, le slow impliquait une proximité qui colorait joyeusement les pommettes de Selene, mais il avait l'avantage de permettre à leur discussion de se poursuivre, accompagnée de quelques notes lentes qui leur donnait tout le temps pour parler des vacances à venir. Teddy lui parla de deux concerts, réveillant la curiosité de sa partenaire. « Je dois jouer pour une fête d’anniversaire. Et j’ai une espèce d’audition qui doit valider la sélection de ma prof de solfège dans une nouvelle école en tant qu’enseignante. » Le bleu de ses yeux se teinta d'admiration. Pour elle qui peinait déjà en tête-à-tête, elle n'imaginait pas se retrouver le centre de l'attention, encore moins performer de quelque manière que ce soit. « Ta prof doit vraiment avoir confiance en ton talent, alors. C'est trop bien, je suis sûre que tu vas gérer. » Elle ne se basait sur pas grand chose d'autre que sa conviction propre, dans une façon bien ingénue de voir les choses, mais en même temps, elle côtoyait Teddy depuis la rentrée, même si ça avait surtout été de loin, et elle ne voyait pas ce qui pouvait résister au charme de la belle rousse.

Ses vacances à elle s'annonçaient moins enthousiasmantes mais Selene tâcha de ne pas trop le laisser paraître. Si elle avait été honnête avec elle-même avant de l'être avec Teddy, elle se serait avoué cette crainte qui lui tordait les entrailles et cette peur qui rendait ses nuits bien trop courtes depuis quelques jours. Ce n'était qu'à l'aube de quitter Poudlard pour deux longues semaines qu'elle prenait conscience d'à quel point elle se sentait bien, ici, protégée par des murs hauts et des tours majestueuses, entourée de personnes qu'elle aimait vraiment très fort et qui le lui rendait bien, sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Comment cette chance était-elle venue jusqu'à elle ? L'avait-elle volée à quelqu'un ? Tout semblait trop beau pour être vrai, encore plus maintenant, qu'elle dansait doucement avec sa cavalière, les heures qui la séparaient de ce retour tant redouté s'amenuisant. « J’espère que ce sera une bonne surprise alors. Moi aussi, en général, je préfère être ici. » Selene afficha un sourire aussi brave qu'il lui était permis et hocha la tête, balayant les doutes et les regrets, préférant ne pas trop penser à ce qui l'attendait à la descente du train. Dans le meilleur des cas, indifférence et ignorance seraient ses compagnes pour Noël ; dans le pire… Les prunelles noires feraient d'elle sa prisonnière et elle n'osait pas envisager la suite. « Sûrement. Puis, on sera vite de retour », fit-elle d'un ton qui se voulait rassurant, pour Teddy mais pour elle aussi.

Selene se surprit à penser qu'elle n'était pas pressée que le slow se termine. C'était une danse facile à maîtriser qui lui laissait tout le loisir de papoter avec Teddy et de se sentir plus proche d'elle, à tous les niveaux. « Je suis vraiment contente que tu m’aies proposé. » Ses joues rosirent de plaisir. « J'avoue que c'est Silas qui m'a convaincue de te demander, je sais pas si j'aurais osé sinon… Mais je suis vraiment contente de l'avoir écouté. » Certes, sa toute première demande avait été faite à Dashiell, et ça lui pinçait encore un peu le cœur quand elle y pensait, mais se dire que Teddy avait accepté son invitation aussi rapidement la ravissait tellement qu'elle en oubliait sa peine première. Elle passait un agréable moment et Silas et Dashiell, eux, en faisaient de même non loin de là. Tout le monde était heureux, c'était ce qui comptait, c'était ce qu'elle se disait, son visage illuminé d'un beau sourire, son regard parcourant la salle pour se poser sur les deux garçons. Elle ne voyait que la chevelure de Dashiell qui lui tournait le dos mais comment manquer l'adoration qui peignait les traits de Silas ? Il avait l'air heureux et ça faisait plaisir à voir, lui qui méritait plus que tout de croire en l'amour qu'on lui portait, de croire qu'il en valait la peine et que les autres étaient chanceux de l'avoir.

À cette pensée, son cœur tomba dans son estomac, poids lourds qui arracha tout sur son passage, lui coupant brièvement le souffle, la laissant sonnée. Les sons et les couleurs se mélangèrent un instant et elle se demanda si elle n'allait pas tomber alors que l'expression qu'arborait son ami réveillait des réminiscences embrumées auxquelles elle n'avait plus vraiment pensé. Mais non, ses mains autour du cou de Teddy et celles de cette dernière autour de ses hanches la maintenaient fermement debout. « Oh moi, je n’ai pas vraiment prévu de danser avec quelqu’un d’autre. Mais si tu veux aller rappeler à Dashiell qu’il doit faire une meilleure démo que moi maintenant, on peut y aller si tu veux ? » Teddy était floue, non, c'était Selene qui avait besoin de se débarrasser de ce brouillard passager, de cette tempête d'idées qui sautaient de conclusion en conclusion. Elle se trompait probablement. Et même si ce n'était pas le cas, ça ne changeait rien ? Ou est-ce que ça changeait tout ? « Ah non, pas du tout », répondit-elle, un peu trop précipitamment peut-être. « Ils ont l'air trop contents de danser ensemble, on va pas aller les déranger. » Selene avait trop de questions, pas assez de réponses. Une chose était certaine cependant, elle refusait de se mettre en travers du chemin de Silas. Si elle avait tort, eh bien, ce serait juste une danse en moins, de toute façon Dashiell n'avait pas l'air trop triste de ne pas être avec elle. Si elle avait raison, alors, elle se demandait si l'un savait la chance qu'il avait ou si l'autre vivait de moments volés comme celui-ci. L'un comme l'autre, son cœur se fendillait sous les conséquences de ces causes révélées. « Par contre, si la prochaine est pas une valse, je propose qu'on aille boire quelque chose, j'ai la gorge sèche. »

ft @Teodora K. Von Meissen

(c) SIAL ; icons sial

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ Évidemment, son regard courroucé n’obtint qu’un gloussement caractéristique de l’animal pour toute réponse. “I' t'en faut pas beaucoup pour êt' honoré, c'bien” se moqua gentiment Dash, non sans sourire avec ravissement en contemplant le résultat de cette farce trop prise au sérieux. Et ce putain de sourire retint tout agacement supplémentaire du Serdaigle, qui se contenta de lui sourire aveuglément en retour. Il aurait voulu que tout soit toujours comme ça, avec lui ; miroirs de soleils à n’en plus finir, éblouissement perpétuel à ravir. À sa réplique aux allures de plaisanterie qui n’en était pas véritablement une, Dash rit à nouveau et fit mine de rejeter une longue chevelure en arrière pour souligner leur connivence – Silas aurait probablement ri aussi s’il n’était pas tristement sérieux lorsqu’il avait assené qu’il ne voulait pas d’autre reine du bal. Objectivement, il y avait mille meufs plus canon que le Gryffondor, mais il ne les aurait voulues pour rien au monde si on lui promettait que Dashiell Dashner était tout à lui.
‎‎ ‎ Le surgissement soudain de deux silhouettes familières dans la foule dilua leurs bêtises légères dans une gravité qui leur allait mal. Jørgensen préféra s’abîmer dans le silence et les réponses élusives plutôt que dans une véritable conversation au sujet de Teddy et Selene ; après tout, il lui avait dit un millier de fois la vérité et rien n’y avait fait. S’acharner ne changerait rien à l’aveuglément volontaire de son meilleur ami. Aussi, lorsqu’il reconnut que la Poufsouffle ne lui avait pas parlé de son concert, il choisit de ne pas rebondir – pour ravaler son agacement, pour ne pas nourrir davantage ce non-sujet. Le voir gâcher ses chances de s’épanouir, d’être heureux au côté d’une fille qui avait envie qu’il le soit, ça le tuait ; et ça le tuait d’autant plus que cette attitude nourrissait ces satanés faux espoirs qu’il ne parvenait pas à crever dans l’œuf. Passer à autre chose serait sûrement plus facile si Dash semblait plus déterminé à rouler des pelles à n’importe qui d’autre plutôt que de se frotter à lui sur une piste de danse.
‎‎ ‎ Piste de danse qui les accueillit, avec leurs idioties et leurs échanges superficiels, avant que l’amoureux éperdu ne cède à ses envies de rapprochement par des prétextes fallacieux que son cavalier sembla accepter sans broncher. Était-ce parce qu’il en avait vraiment envie ? Parce que ça lui était égal ? Ou se forçait-il pour lui prouver qu’il n’y avait aucune gêne entre eux ? Autant d’interrogations qui gonflaient sa poitrine d’une anxiété qu’il aurait préféré évincer d’un simple geste négligent du poignet. Pourtant, la rougeur qui naquit sur les joues de son ami fit redoubler son cœur de battements précipités et son cerveau malade d’idées folles qu’il tentait vainement de réfréner. Est-ce qu’il se faisait des idées ? Est-ce que c’était leur proximité qui provoquait ça ? Ou était-ce la chaleur des corps amassés autour d’eux ? À moins que ce ne soit la gêne qu’on les voie si proches, publiquement ? Le bide tordu d’angoisse, Silas fut incapable de ravaler sa tentative maladroite d’obtenir une réaction, un aveu, n’importe quoi pour se faire une idée de son état d’esprit. “Ouais, j'saiiiis... Mais elle était occupée avec Teddy alors c'pas pressé” répondit le Gryffondor sans même chercher les filles autour d’eux. Troublé, Jørgensen hocha la tête avec un sentiment de culpabilité. “C’est moi qu’ai suggéré à Selene d’inviter Teddy” admit-il. “J’aurais pas dû ?” demanda-t-il, contrit à l’idée d’avoir gâché le coup de son meilleur pote. Est-ce qu’il s’était senti obligé de l’inviter lui plutôt que Selene ?
‎‎ ‎ Lorsqu’il voulut s’assurer que leur proximité lui convenait, ce fut au tour de Dash de hocher la tête sans répondre. Avant de se fendre d’une réponse plus étoffée, un peu hésitante ; qui plongea Silas dans une perplexité plus profonde, la sensation qu’il peinait à comprendre le cheminement de pensées qu’il considérait comme évidentes auparavant. “Bah... moi oui. Mais on peut faire aut' chose qu'danser, s'tu veux, t'sais ? Boire un truc ou r'joind' les filles, j'm'en fous, j'te suis...” proposa-t-il sur un ton qui semblait désolé. Comme pour illustrer sa bonne volonté, Dash ralentit leur danse, avant d’ajouter : “... ou pas, en vrai. Ça m'faisait plaisir qu'on passe la soirée ensemble genre mais même s'tu veux la finir avec Teddy ou quoi t'peux, on va s'voir toutes les vacances, j'le prendrai pas mal.” Il arborait toujours un sourire, mais il n’avait plus rien de ce soleil qui le réchauffait habituellement. Cette fois, le Serdaigle appuya ses doigts sur ses bras pour suspendre complètement le mouvement, son visage se fissurant de froncements nerveux. Son meilleur ami avait toujours été un professionnel de l’autosabotage ; aussi était-il bien conscient de la possibilité qu’il s’agisse d’une demande timide de le laisser pour la soirée au bénéfice de Selene. Avalant péniblement sa salive, Silas lâcha finalement : “Si tu veux aller faire danser Selene ou qu’on rejoigne les filles, ça me pose pas de problème. Mais la seule personne avec laquelle j’ai envie de passer cette soirée, c’est toi. C’est toi que j’aime.” Dernière phrase ajoutée avec un peu trop de désespoir, phrase qu’il aurait dû retenir avant de la formuler à haute voix ; mais c’était trop tard. Ce n’est pas comme si c’était une surprise ou une nouveauté, mais la façon dont sa voix quémandait lui faisait honte. “Désolé” marmonna-t-il un peu précipitamment, se reculant pour lui laisser cet espace qu’il lui paraissait avoir envahi. “J’veux pas te mettre mal à l’aise, je voulais juste être sûr que tu te sens pas obligé de passer la soirée avec moi” avoua finalement Jørgensen en baissant nerveusement les yeux sur ses mains désormais vides de son contact.

ft. @Dashiell Dashner & tous ceux qui veulent

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Teddy appréciait pleinement l’instant, maintenant que Selene semblait elle aussi plus détendue. Elle aimait quand les choes étaient simples, quand il suffisait de faire un pas vers l’autre et de l’emmenait à soi pour danser, que ce soit au son de la musique ou en échangeant quelques mots. S’il n’y avait pas de valse, elle lui chanterait à l’oreille, juste pour le plaisir de la faire rire en la portant sur ses pieds, et le tour serait joué. La poufsouffle se moquait bien de ne pas suivre le mouvement ou l’orchestre : elle était là pour s’amuser une dernière fois avant de rentrer chez elle et de retourner à ses occupations. Elle sourit aux encouragements de la Serdaigle, espérant que ce serait le cas.
Au moins, avait-elle une idée de ce qui l’attendait. Si partir sur une page blanche semblait avoir réussi à Selene – la preuve en était cette soirée – Teddy devait avouer que cela n’avait pas que des avantages. Ignorer à quoi même son quotidien ressemblait devait être perturbant. Avec le courage de ceux qui se raccrochent à ce dont ils sont sûrs, elle argua qu’au pire, elles seraient toutes deux vite de retour à Poudlard. La poufsouffle n’eût pas le cœur de lui dire que, d’expérience, les vacances pouvaient passer très lentement !

Teddy, quant à elle, préféra se concentrer sur l’instant présent. Elle était un peu déçue de découvrir que l’idée n’était pas venue toute seule à Selene. D’un autre côté… Elle avait changé, mais ce n’était probablement pas son genre d’inviter les gens… Ce n’était pas spécialement étonnant qu’elle ait eu besoin des encouragements de Silas. Même Teddy qui n’était pas spécialement timide, ne s’était pas senti le courage de démarcher. Elle se serait bien trouvé un camarade sur place. Si Silas n’avait pas été Silas, elle aurait pu songer qu’il s’offrait un boulevard avec Dashiell en éliminant Selene de la concurrence, mais le serdaigle aurait probablement préféré se jeter sous les roues de Bane plutôt que de faire un truc aussi tordu. « Ah Ah, je sais qui remercier alors ! pour le piston alors» dit-elle amusée. « Il parle beaucoup mais pas pour dire que des conneries, alors ouais, t’as bien fait d'oser ! » en rajouta-t-elle une couche. Etre un choix, une suggestion, c’était toujours mieux que personne ne pense à vous non ? Elle la serra un peu plus contre elle, espérant consolider ainsi le choix de sa cavalière.

Néanmoins, elle ne voulait pas gâcher sa soirée en l’empêchant de rejoindre son petit ami si elle en avait envie. Elle la sentit frémir sous ses mains alors qu’elle évoqua le sujet. Est-ce que tout allait bien ? Elle tourna la tête vers les garçons. Teddy se demandait à quel jeu jouait exactement Dashiell, pourquoi dire non, si c’était ensuite pour se comporter comme si c’était oui ? Evidemment qu’ils étaient contents d’être ensemble. Elle avait envie de secouer Selene, et de lui dire que si elle voulait la place, elle avait intérêt à les déranger, à la réclamer, à creuser son trou à la pioche, parce que…ça ne se ferait pas tout seul. La rousse avait décidé de battre en retraite, qu’elle n’était pas assez forte pour grappiller des miettes d’attention quand les garçons étaient ensemble. Mais elle n’était la petite amie de personne, et ne comptait pas vraiment le devenir, alors où était sa légitimité. D’ailleurs, elle n’en avait aucune pour dire à Selene quoi faire ou non. Elle se rendrait bien compte de la situation par elle-même non ? Il n’y avait guère que Dash pour s’aveugler à ce point. Du moins l’espérait-elle.
Aussi elle chassa ces pensées perturbatrices, souleva légèrement Selene pour la poser sur ses pieds, et répliqua : « Laisse-tomber, si on doit compter sur le dj pour passer ce qu’on veut au bon moment, tu vas être désechée avant la fin de la soirée. Tiens toi bien, en avant…marche ! »

Et faisant fi de tout ceux qui l’entouraient, qu’ils dansent avec talent ou maladroitement ou soit occupés à discuter, elle éloigna la belle blonde de la piste dans une démarche ridicule, pour la déposer en riant jusqu’au bar. Selene était légère comme une plume mais l’exercice demandait tout de même un effort. Finalement : « Qu’est-ce que je t’offre ? Désolée, j’ai pas participé au ravitaillement, y’a que des boissons softs ! » Un petit clin d’œil à leur soirée précédente. Elles avaient finies encore plus proche l’une de l’autre, mais quelque part, pas autant qu’aujourd’hui, malgré le baiser échangé. Peut être parce que cette fois, ce n’était pas le hasard uniquement qui l’avait voulu.

@Selene O. Paulet

Le Bal de Noël
meilleure soirée de l'année

ft. @Silas Jørgensen & Dashiell Dashner

Ç'aurait dû être d'une facilité presque enfantine, ce soir. Des rires idiots en se dandinant comme des dindes sur une piste de danse pas encore prise d'assaut, des coups d’œil complices et évidents parce qu'il y avait eu un temps où ils n'avaient pas vraiment besoin de mots pour se comprendre, des souvenirs doux pour compenser toutes les horreurs qu'ils avaient eu à traverser depuis ce début d'année... Mais non. Au lieu de ça, ils marchaient à nouveau sur des œufs. Il n'y avait qu'à voir l'air passablement coupable de Silas alors que Dash se fichait éperdument de savoir ce que faisait Selene. Elle était entre de bonnes mains, avec Teddy, il ne s'en faisait pas pour elle. Il lui avait promis de la retrouver plus tard, pour une danse, et sauf cas de force majeure il avait bien l'intention de s'y tenir mais... en attendant... il voulait surtout se tenir au plan de base de sa soirée : son meilleur ami. Ça avait été son plan A et il voulait que ça le reste. Pourtant, le Serdaigle n'avait pas l'air d'en être aussi sûr.

— C’est moi qu’ai suggéré à Selene d’inviter Teddy. J’aurais pas dû ?
— Oh bah si, répliqua l'adolescent sans s'offrir le luxe de réfléchir, au moins elle est pas toute seule !

Lui n'y avait même pas pensé, puisque tout au plaisir de la soirée qui se dessinait et à l'égoïsme de cette fin d'enfance, toutes ses pensées flottaient au-dessus de son propre bal. Il ne souhaitait pas à Selene de s'ennuyer en l'attendant, bien au contraire, mais ça n'était pas vraiment ses affaires. Mais c'était gentil de la part de Silas d'avoir pris les choses en main pour que les deux demoiselles ne se retrouvent pas à faire tapisserie. Encore qu'il ne se faisait aucun soucis pour Teddy, il était évident qu'elle aurait embrasé le monde de sa seule présence et qu'il y aurait forcément eu quelqu'un pour venir lui tenir compagnie. Et puis, de ce qu'il en avait vu dans le hall, elles avaient l'air de passer un bon moment, ce qui le poussait à ne pas se presser. Non pas qu'il l'aurait fait autrement, autant éviter de mentir, mais là... Il avait la conscience tranquille. Une danse, sur la soirée, n'importe laquelle n'importe quand, personne n'avait émis l'idée que ça se fasse tout de suite. Sauf son meilleur ami qui semblait de moins en moins à l'aise au fur et à mesure que les minutes passaient. Le Gryffondor avait du mal à comprendre. Est-ce qu'il y avait un problème...? Il ne l'avait forcé à rien, n'est-ce pas ? Ni à accepter de l'accompagner, ni à venir danser... Il aurait pu tout refuser sans qu'il ne lui en tienne rigueur... Il le savait, hein qu'il le savait ? Dans le pire des cas, il lui aurait proposé de lui tenir compagnie dans le nid des aiglons ou dans son propre dortoir puisque Rowle n'allait sûrement pas louper le bal... Sans obligation, toujours, sans pression. Le but était qu'il passe une bonne soirée, pas qu'il se sente coincé. Et là, à voir le regard qu'il lança vers il ne savait quoi – mais probablement les filles, un peu plus loin – il en fut moins sûr que jamais. Il ne put que s'en vouloir un peu. C'est qu'il n'avait rien prévu de tout ça... ni son malaise, ni son envie d'être ailleurs, ni qu'il se force à rester ici... Alors, bêtement, maladroitement, un peu à contre-cœur peut-être, Dashiell ralentit la cadence, juste assez pour faire comprendre à son cavalier qu'il était libre de mettre les voiles et de faire autre chose de sa soirée. Qu'il ne le retiendrait pas plus longtemps si tel était ce qu'il désirait. Dans tous les cas, ils prendraient ensemble le chemin de Ballinaskea dès demain alors qu'est-ce que c'était que quelques heures quand on avait quinze jours qui nous attendaient ? Sans trop de surprise, Silas mit fin à leur danse. Il obtempéra sans broncher, quoi que la gorge vaguement plus serrée qu'il ne l'aurait supposée. Eh, c'était qu'une danse, sérieux, qu'est-ce qu'on s'en battait les couilles ?!

— Si tu veux aller faire danser Selene ou qu’on rejoigne les filles, ça me pose pas de problème.

L'adolescent hoqueta d'une surprise hébétée. Mais, il venait de lui dire clairement que non, trois secondes plus tôt ! Il lui avait dit qu'il avait juste pour plan de passer cette soirée avec lui – à l'exception d'une dizaine de minutes, vaguement plus peut-être, le temps de tenir sa promesse auprès de Selene – il le lui avait même dit clairement, sans sous-entendu ou phrase détournée, comment est-ce qu'il avait pu trouver le moyen d'y comprendre le contraire ?

— Mais la seule personne avec laquelle j’ai envie de passer cette soirée, c’est toi. C’est toi que j’aime.

À ses premiers mots, Dash avait ouvert la bouche pour lui faire comprendre que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, alors, puisqu'ils avaient globalement le même objectif pour ce bal... mais les derniers la lui firent refermer sans rien dire. Son cœur loupa un battement, son sourire se fit un peu plus gêné. Ouais, il savait. Il ne s'attendait pas à se le voir rappeler au milieu du bal de Noël, ils n'en avaient jamais vraiment reparlé depuis qu'il le lui avait avoué, mais il n'avait rien oublié. Et comme lorsqu'il avait reconnu n'avoir embrassé aucun autre garçon que lui, il ne put s'empêcher de ressentir une brève chaleur ravie l'envelopper tout entier. Malheureusement, ça ne dura pas. Une seconde à peine, même pas, et le blond rompait le contact, ses mains quittant le tissu de sa chemise en laissant derrière elles le froid piquant de cette nuit d'hiver, ses pas l'arrachant à la bulle rassurante qu'ils avaient toujours eu l'habitude de partager. D'accord, c'était peut-être pas exactement le moment pour une déclaration, pas alors qu'il y avait tout Poudlard qui allait et venait dans la salle et que toutes les oreilles les plus indiscrètes du monde auraient pu prendre part à la conversation... mais est-ce que ça valait vraiment la peine de faire exploser leur cocon ? Il n'y avait rien de nouveau ou de surprenant, si ? Rien qui puisse leur donner envie de tout lâcher...? Enfin... Il était là en sachant ce qu'il en était, Silas aussi à sa connaissance...?

— Désolé.
— Mais non, souffla-t-il si bas qu'il n'était même pas sûr de pouvoir être entendu.

Il n'avait aucune raison d'être désolé. Dash eut envie d'attraper cette main qui l'avait abandonné pour la remettre à sa place et reprendre comme si de rien n'était. Cette main sur laquelle se baissa le regard clair, presque honteux, de son cavalier. Son cœur tomba dans le fond de son estomac. Il était où le gars gentiment insupportable de confiance et de taquineries ? Celui qui pouvait faire fermer son caquet à l'humanité tout entière, tout assumer ou presque sans jamais être gêné de rien ?

— J’veux pas te mettre mal à l’aise, je voulais juste être sûr que tu te sens pas obligé de passer la soirée avec moi.
— Bah j'me sens pas obligé d'passer la soirée avec toi.

Si c'était ce qui l'inquiétait tant, au moins voilà qui serait plus clair. Du bout des doigts glissés sous son menton, avec une douceur prudente, le jeune homme l'incita à relever la tête. Eh, c'était que lui. Depuis quand il devait avoir honte ou être mal à l'aise avec lui ?

— J't'ai d'mandé d'm'accompagner parce que ça m'faisait plaisir, pas parc' qu'j'avais pitié ou parc' qu'j'avais pas d'aut' choix, ok ? ...tu m'crois pas ?

Sa main retomba mollement, effleurant le bras de son camarade au passage comme un « tout va bien » silencieux. Il était là parce qu'il en avait envie et il ne comptait pas le laisser tomber... maintenant, il se plierait à ses envies et était tout-à-fait prêt à le laisser continuer son bal sans lui. Lorsque le Gryffondor s'arracha à l'océan agité qui couvait dans les prunelles de son meilleur ami, la musique avait changé. Il lui fallut un petit instant pour comprendre que la danse était terminée, que c'était autre chose qui était en train de démarrer. Les couples, sur la piste, étaient en train de bouger, partant pour certains, arrivant pour d'autres... Son attention se reporta sur Silas.

— Qu'est-c' qu'mon cavalier veut faire ? S'tu veux danser jusqu'au bout d'la nuit, on danse jusqu'au bout d'la nuit, j'm'en fous, j'veux bien m'taper la honte du siècle s'c'est avec toi. Sinon, j'te suis où tu veux, tes désirs s'ront des ordres !

Si un gloussement un peu idiot et espérant détendre l'atmosphère passa ses lèvres, d'un regard un peu plus appuyé, il tenta tout de même de lui rappeler qu'il ne se sentait forcé de rien, et que tout allait bien se passer – du moins, pour un peu qu'ils arrêtent de comprendre tout le contraire de ce qu'ils se disaient.

(c) jawn

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ L’anxiété comprimait désormais la poitrine de Silas, dont le regard inquiet couvait le visage de son meilleur ami en quête d’indices sur les rouages de cet esprit qu’il ne comprenait plus. Il aurait aimé que tout soit aussi facile qu’avant ; mais la réalité, c’était qu’à partir du moment où il avait pris conscience de ses sentiments, rien n’était plus facile. Tout était un chemin semé d’espoirs destinés à être déçus qui pourtant ne s’en allaient pas vraiment ; nourris par une ambiguïté qu’il ne parvenait pas bien à cerner, si elle provenait de son imagination ou si elle existait vraiment. Leur danse finit par ralentir, se muer en hésitants pas qui ne savaient plus comment danser. “Oh bah si, au moins elle est pas toute seule !” répliqua aussitôt Dash sans l’ombre d’une hésitation. La réponse soulagea autant Jørgensen qu’elle lesta d’un poids indéfinissable son estomac. C’était précisément cette ambiguïté-là qu’il ne comprenait pas. Ne devrait-il pas courir après celle qui devrait être sa copine ? Ou bien était-ce son cerveau malade qui s’accrochait désespérément aux dernières branches illusoires d’un espoir fantasque créé de toutes pièces ? C’est juste un bon ami, s’assena-t-il silencieusement, dents serrées pour mieux ignorer la gorge nouée. S’il n’avait d’yeux que pour lui, c’était parce qu’il avait besoin de lui ; rien d’autre.
‎‎ ‎ Malgré tout, il devait avoir le cœur éclairci de ce soleil après lequel il courait désespérément et qui se dérobait à lui sans qu’il comprenne comment ni pourquoi. Alors, la danse cessa complètement pour les immobiliser au milieu des autres corps enlacés qui se quittaient pour suivre une autre mélopée ; l’adolescent éconduit lâcha ses peines et ses doutes dans l’espoir de les voir chassés, ce que Dash s’empressa de faire d’un air affecté. “Bah j’me sens pas obligé d’passer la soirée avec toi” affirma-t-il en glissant ses doigts sous le menton baissé de son ami, soudain frissonnant de ce contact si proche de sa gorge palpitant du pouls affolé de son cœur. Ses prunelles bleues virevoltèrent une seconde de trop au contact des perles chocolatées qui le dévisageaient, cherchant à s’accrocher désespérément à cette phrase qui sonnait si vrai. “J’t’ai d’mandé d’m’accompagner parce que ça m’faisait plaisir, pas parc’ qu’j’avais pitié ou parc’ qu’j’avais pas d’aut’ choix, ok ? ... tu m’crois pas ?” Silas secoua immédiatement la tête, sèchement, rapidement, accueillant sa main sur son bras pour saisir son coude en une étreinte qu’il espérait plus fraternelle que tendre. “Si ! Si, je te crois.” Dans un soupir épuisé, son front s’échoua contre le torse de son meilleur ami, yeux clos pour profiter de son odeur et de sa chaleur rassurante ; il était là – seule réalité qu’il ne pouvait pas nier. “Merci.” D’avoir chassé mes angoisses, d’avoir trouvé les bons mots.
‎‎ ‎ Les notes se suspendirent dans l’air, lui faisant brièvement redresser la tête pour observer les danseurs voguer sur la piste de danse en direction de différents horizons. Dash posa son regard sur Silas et gloussa : “Qu’est-c’ qu’mon cavalier veut faire ? S’tu veux danser jusqu’au bout d’la nuit, on danse jusqu’au bout d’la nuit, j’m’en fous, j’veux bien m’taper la honte du siècle s’c’est avec toi. Sinon, j’te suis où tu veux, tes désirs s’ront des ordres !” La plaisanterie se dilua toutefois dans le sérieux de ses iris qui ne le quittaient pas. Jørgensen étira un petit sourire doux, acquiesçant. Il jeta un œil alentour pour sonder les personnes à proximité, avisant Teddy et Selene qui se dirigeaient vers les boissons. Les rejoindre serait sans doute le plus raisonnable pour faire taire les crépitements de désir qui lui engorgeaient les oreilles dès qu’ils se touchaient. Se mordillant les lèvres, il finit par dire, optant pour la sincérité : “J’préférerais qu’on soit seuls, mais chuis pas sûr que ça soit vraiment une bonne idée pour ce soir.” Ses prunelles cherchèrent les siennes malgré la démangeaison qui le suppliait de détourner les yeux et de se soustraire à cette vérité embarrassante. “C’est juste que… Des fois, c’est dur d’avoir cette intimité-là et ces sentiments-là” murmura-t-il en pressant sa main sur son coude au mot “intimité”. Aucun besoin de préciser de quels sentiments il parlait. “Y a mon putain d’cerveau qui s’emballe à chaque fois qu’il peut comprendre un truc de travers. C’est sûrement à cause du décorum…” Soupir lassé de lutter contre ce corps qui n’en faisait qu’à sa tête, geste large pour désigner les festivités tout autour d’eux, les couples amoureux, les flirts éhontés – soirée dédiée aux roucoulades juvéniles.

ft. @Dashiell Dashner & tous ceux qui veulent

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Sortez vos plus belles tenues, c’est Noël !

Noël à Poudlard n’avait plus la même saveur qu’auparavant pour le Gryffondor : autrefois Shayne aurait pris le temps de se chercher une cavalière parmi les jeunes femmes qu’il connaissait, mais aujourd’hui il n’avait pas le cœur à se rendre au bal avec quelqu’un à son bras. Il savait que nombreux de ses camarades avaient depuis longtemps trouvé la personne qui les accompagnerait jusqu’à la Grande Salle : il se doutait bien qu’Azraël allait inviter comme l’année passée sa némésis Murphy, ces deux-là partageant une idylle qu’il n’aurait jamais soupçonné ; pour ce qui était de ses amis Kenny et August, il ne s’en inquiétait pas le moins du monde et si les filles s’avisaient de refuser leurs invitations c’était que pour lui elles ne savaient pas ce qu’elles voulaient. D’ailleurs August lui-même lui avait fait la remarque par hiboux, alors qu’il tentait de pousser Shayne à se ressaisir après son chagrin amoureux. Il avait raison pour le coup, les filles ne savaient vraiment pas ce qu’elles voulaient. La preuve : il en payait les pots cassés dorénavant depuis que son rival masculin s’appelait Thomas Castel. Dommage pour eux, si les circonstances n’étaient pas telles quelles, ils auraient peut-être pu nouer un lien d’amitié de par leurs intérêts communs pour les créatures magiques. Mais il avait fallu qu’ils croisent tous deux le chemin d’Azure, et que malgré le fait que Shayne y ait jeté son dévolu en premier, la jeune femme semblait les placer à la même échelle d’affinité. Et le brun ne pouvait pas accepter l’idée d’être le second : ou on le choisit, ou c’est mort.

Tant qu’à inviter quelqu’un pour les festivités, il aurait opté pour Kathleen, mais il se doutait bien qu’après sa rupture avec Florent elle n’aurait pas le cœur de se rendre avec un garçon, quand bien même ce fut son meilleur ami. Pour ce qui était de la belle Agatha, bien que l’opportunité aurait été irrésistiblement exquise, non seulement le jeune homme n’était pas assez proche d’elle mais il ne doutait pas du nombre de prétendants que la jeune femme devait avoir. Il était peut-être proche d’elle en âge et également le capitaine de l’équipe de Quidditch de leur maison commune cette année mais Poudlard n’était pas dénué de garçons dotés de ce poste. Il ne demanda pas non plus à Lilith : elle savait dorénavant qu’entre lui et Azure il se passait quelque chose, et elle ne voudrait pas servir de dernière roue au carrosse, quand bien même ce n’était pas le cas. Shayne savait que si les choses se déroulaient autrement, il aurait invité la Gryfonne au Bal. Alors pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Pour une raison toute simple qui était aussi la cause principale de l’impossibilité d’une relation saine avec la jeune femme : Thomas Castel. Il était certain que ce palefrenier allait l’inviter au Bal et il n’allait pas se rendre ridicule en lui envoyant un hibou et risquer de recevoir un « Désolée mais on m’a déjà invitée », ce qui lui gâcherait la soirée. Alors autant qu’il soit honnête envers lui-même pour une fois et qu’il assume sa solitude, depuis le temps qu’il cogitait à choisir qui inviter pour l’événement de fin d’année. Déjà qu’il devait penser au match qui allait se dérouler début janvier face aux Poufsouffle, le premier match de l’année et surtout celui où il devait faire ses preuves en tant que capitaine, il devait revoir ses priorités.

La Grande Salle brillait de l'éclat des décorations de Noël, mais dans le cœur de Shayne, un voile de complexité assombrissait la soirée. Arborant une veste de smoking ajustée, pantalon et nœud pap’ assortis, ce dernier reposant au sommet d'une chemise blanche, le tout accompagné de chaussures noires vernies, il sortit de la Salle Commune pour rejoindre les autres élèves en bas, c’est-à-dire à la Grande Salle où devait se tenir le bal. Il tenait dans sa main une boite emballée en paquet cadeau. Depuis le temps qu’il cherchait un moyen de remercier le professeur de Botanique Mrs Griffith, il espérait avoir l’occasion cette soirée de la remercier humblement et de façon directe. Aussi avait-il décidé de lui offrir un cadeau afin de lui montrer sa reconnaissance. Un an avait passé depuis la dernière fois qu'il avait partagé la piste de danse avec Azure au bal de Noël. Pourtant, cette année, les choses semblaient différentes. Aucune cavalière pour lui, et il se préparait mentalement à la découvrir au bras de Thomas pour la première fois. Jusqu’alors, il n’avait que supposé leur relation, alimenté par les rumeurs arrivant à ses oreilles. Et ce serait sans doute la soirée où il les prendrait réellement sur le fait.

Une fois en bas, Shayne se fraya un chemin à l'intérieur de la Grande Salle, et une fois dedans il la découvrit aux côtés de Kathleen, sa meilleure amie. Dès qu’il posa les yeux sur Azure, se tenant vers l’entrée, son cœur rata un battement et il eut le réflexe soudain de se retirer de la foule pour laisser les autres passer et entrer à leur tour, lui laissant assez d’espace loin de la jeune femme pour mieux la contempler en retrait. La salle de bal était plongée dans une atmosphère magique, éclairée par des lumières tamisées et animée par la musique envoûtante. Cependant, pour Shayne, toute la magie semblait converger vers une seule personne : Azure. Il la contemplait, ébloui par sa beauté éthérée qui semblait capturer la lueur des étoiles. La robe blanche qu'elle portait accentuait délicatement sa grâce naturelle, créant une image qui évoquait à la fois la douceur d'une nuit d'été et la splendeur d'un tableau céleste. Ses longs cheveux, encadrant son visage avec une cascade d'ondulations, ajoutaient une touche de romantisme à sa silhouette. Et malgré la distance, il put voir l’éclat de ses yeux. Merlin, ses yeux ! Vert absinthe à la lueur brillante d’un faisceau de lumière reflété sur un lac. Malgré cette émerveillement, Shayne demeurait en retrait, se laissant immerger dans la contemplation silencieuse.

Curieusement, il ne vit pas son potentiel cavalier à ses côtés. Il n’aperçut que Kathleen, conversant avec elle avec un sourire timide et posé. Et ce fut d’ailleurs l’absence du loup-garou qui poussa Shayne après quelques minutes de retrait à se rendre vers le binôme, non seulement pour voir sa meilleure amie et la complimenter dans sa nouvelle robe blanche, mais aussi pour se tenir non loin de la belle Azure. Il sentait le besoin de briser cette distance émotionnelle, de participer pleinement à la soirée. Une lueur déterminée dans les yeux, il décida de se libérer de son observatoire silencieux. Il toussa un peu, comme pour se donner du courage, et se dirigea lentement vers la jeune rousse et sa copine brune, faisant mine de s’intéresser particulièrement à la première, s’incrustant à la fin de la parole d'Azure.

«… en le temps de dire ouf! »

« Salut, Kath » déclara-t-il avec son sourire habituellement espiègle et amical chaque fois qu’il voyait Kath. « Comment tu vas ce soir ? Tu es sublime, dis-moi ! »

Il essayait de garder sa mine taquine et enjôleuse d'ordinaire, de sorte à ne pas éveiller les soupçons et permettre également à son amie d'apprécier la soirée et oublier les événements. Tandis qu’il conversait avec Kath, il combattait dans sa tête l’envie irrépressible de reporter le regard vers la belle brunette, de peur qu’elle n’y voie là un moyen puéril de capter son attention.

« Sympa, la soirée : ils se sont améliorés cette année, chapeau !... D’ailleurs dis, Kath : tu n’aurais pas vu le professeur Griffith par hasa…? »

Mais c’est alors qu’il fit un mouvement de tête comme pour observer la foule autour de lui pour repérer la concernée. Mauvais geste, car une fois que sa tête fut tournée vers Azure, il fut comme incapable de la détourner et il resta figé. De près, son élégance et sa beauté étaient époustouflantes, et lui qui en avait le souffle coupé n’en resta pas indifférent. Il ne dit mot pendant quelques secondes avant de laisser échapper un :

« Bonsoir, Azure… »

Codage par Libella sur Graphiorum

@Kathleen Kirte @Azure Zinnia @Professeur J. Griffith

Bal

Il fallait faire un effort. Kathleen n’était pas très motivée mais elle accueillit quand-même avec un sourire son amie à qui elle avait accordé de l’emmener au bal. Elle était consciente que le but de l’affaire, c’était principalement de lui changer les idées de Florent, et elle lui en était reconnaissante, mais il lui fallait tout son courage pour ne pas fondre en larmes. En plus, elle n’avait pas vraiment l’impression que l’équipe soit très motivée pour sa première année en tant que capitaine. Elle se sentait un peu en échec dans les différents aspects de sa vie. Mais ce soir, on ne se plaignait pas.

Quand Azure se pointa avec l’évident objectif de la faire sourire, Kathleen apprécia ses efforts. Il était compliqué pour elle de se sentir le cœur à la fête, elle n’était pas du genre à s’oublier dans l’alcool et ses soucis allaient évidemment être au cœur de ses pensées. Mais elle ne pouvait qu’apprécier combien son amie faisait d’efforts et il lui incombait d’en faire aussi. Elle essaya donc de lui sortir un petit sourire au moment où elle mentionna Sélène, tout de blanc vêtue, et où elle plaisanta sur le gui. Elle avait pour objectif de changer les idées de Kathleen et le moins qu’on puisse dire, c’était qu’elle s’y employait avec enthousiasme.

« Bonjour, Azure. Tu es ravissante, et c’est bien pour toi que j’avais mis cette robe. Mais je crois que… »

Elle n’eut pas le temps d’en dire plus, alors qu’elles étaient entrées dans la Grande Salle, que Shayne leur tomba littéralement dessus. Ignorant superbement Azure, il commença à complimenter Kathleen sur son apparence. Elle avait essayé de se mettre en valeur, mais ce ne serait certainement pas Shayne qui en profiterait réellement, quoi qu’il dise. Ils n’avaient jamais été qu’amis. Qu’il ne salue pas Azure lui parut étrange, mais elle ne voulait pas trop se mêler de cette histoire un peu compliquée dont elle n’avait pas tous les tenants et les aboutissants. Elle sourit à nouveau, mais à nouveau, son sourire était un peu grimaçant.

« On va éviter de s’étaler sur mon état, hein ! T’es super beau aussi. T’as pas une cavalière ce soir ? J’ai pas encore vu grand monde, tu sais, je viens d’arriver. Pourquoi tu veux voir la prof ? »

@Azure Zinnia @Shayne T. Williams

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

feat   @Agatha Kline  @Kathleen Kirte  @Shayne T. Williams    

C’était un véritable soulagement de ne pas avoir à refaire cette ligne seule pour une deuxième fois, déjà que la première avait été une catastrophe! Sa copine avait vraiment plus de talent en la matière qu’elle n’en aurait probablement jamais; et pourtant si elle avait cherché à comprendre, probablement qu’elle en aurait eu le tour de main à retomber en série l’expérience. Les pinceaux passent sur sa peau, un sourire gêné devant une attention si généreuse alors que de ces lèvres, elle n’est là qu’à se plaindre d’y aller seule, encore. Docile, elle ferme les yeux, pendant l’application du mascara, avant de détourner la tête vers le miroir pour noter son reflet et surtout la définition de son regard mettant en valeur la couleur de ces yeux.

J’vais sortir une mode de rendez-vous en tenue ultra-décontracté, ça sera à la juste mesure, tiens.

Mais elle avait beau rigoler, elle aurait largement préféré que ça soit cette version d’elle-même qui soit mériter; et pas c’est jogging ou ces leggings qu’elle mettait pour ces sessions d’entrainement et de footing pour se tenir en forme. Elle termina la préparation des cheveux d’Agatha, avant de faire une très jolie boucle de dentelle.

La gryfonne essayait de la distraire de la foule et de cette impression d’être seule. Elle n’eut l’impression qu’être à moitié doué en sachant qu’au moins, elle l’avait sorti de son pyjama et de sa chambre. Ses propos rapides étaient peut-être maladroit, mais il était assurément dans l’optique de la faire sourire avec enthousiasme.

Les jours s’étaient grassement écoulés depuis novembre; et bien qu’elle eût compris les intentions de Shayne, elle n’était pas vraiment prête à les accepter pour autant. Il l’avait pris dans un moment de faiblesse; si c’était comme cela qu’elle le revoyait maintenant dans sa tête – elle avait craquer comme un vase de porcelaine. Parler avec lui, c’était pas facile – mais en y songeant, elle avait l’impression de s’être humilié elle-même en voyant que ce qu’elle ressentait n’était pas assez pour qu’il cesse ces idées stupides de vouloir la remplacer dans sa tête.

Et ça. Là. C’était encore plus puéril de venir se mettre droit devant elle, alors qu’elle papotait avec Kath gentiment. Mais le pire était qu’il avait vraiment fait comme si elle n’était pas là pendant un temps qui lui sembla littéralement interminable pour aucune bonne raison. Mais si c’était pour la fixer de cette manière après, autant dire que ça n’avait qu’exacerbé son malaise et son envie de filer bras dessus, bras dessous avec la rousse pour la soirée. Si seulement, ils n’étaient pas amis ces deux-là. Et si seulement, elle ne s’était pas dit qu’avant tout, c’était le bonheur de son celle-ci qui primerait sur son bonheur à elle ce soir; c’est bien ce qu’elle aurait fait. Là, elle songeait surtout au fait qu’il fallait pas que ça soit étrange, pour l’un, l’autre et elle. Et puis, ça lui avait permis de découper du regard l’angle de sa mâchoire et l’ourlet de ces lèvres sans devoir lui retourner un regard et qu’il note combien elle s’était attardée sur sa bouche, non pas pour y lire ce qu’il racontait, mais avec l’intime souvenir qu’elles ne lui reviendrait pas.

Regarder vers lui était un peu comme regarder le soleil; ça pouvait faire mal aux yeux au point de lui brûler la rétine. Peut-être était-ce justement pour cela qu’elle trouvait ces jours plus doux avec la lune à ces côtés. Elle pouvait regarder Thomas droit dans les yeux et ne pas avoir cette impression qu’elle devait détourner le regard pour ne pas se blesser. Shayne l’avait blessée et elle en avait fait autant, par erreur, au point ou le regarder était maintenant le plus qu’elle ne put même envisager cette fois. Il aurait fallu que deux pas, deux minuscules pas. Deux pas qui lui faisait violence, deux pas qui l’obligeait à reconnaître que Nelly avait raison. Icare, s’il n’était pas mort dans sa chute n’aurait jamais été aussi con et recommencer son ascension. Elle sentait le rouge lui monté dans cette intense scrutation sans même pouvoir soustraire. Pas de Bonjour Shayne. Rien, juste un regard de pareil voir plus grande intensité dont milles questions s’imbriquaient dans sa tête; et une trace d’un désir latent qu’elle ne pouvait plus même énoncer. Pauvre Kathleen qui devait assister à tout cela; et pauvre elle si un jour il lui passait de lui demander des détails. Jamais elle n’avait parlé avec elle de son meilleur ami; elle n’avait pas envie que quelqu’un le défende quand elle cherchait à s’en plaindre – et avec cette habitude de tout analyser et vouloir guérir, ça n’aurait fait que les mettre tout les deux dans l’embarras. Un peu comme maintenant. Elle pria mentalement pour que le gui soit en Asie du Sud, bien loin des terres Écossaises, en se disant qu’elle ne se ferait pas l’affront et le plaisir d’y prendre l’excuse de l’y mener. Et au même instant, son regard se releva un peu plus haut, cassant le contact visuel alors qu’elle regardait bien aux dessus de leurs têtes pour une ultime assurance. Et elle entendit le mot cavalière et ça lui fit une douche froide, de celle qu’on prend pour se réveillé alors qu’on avait les deux yeux bien collé et que les traces du sommeil ne voulait absolument pas s’en aller. Il n’avait peut-être pas une fille au bras, mais vu qu’elle venait à peine de rejoindre Kath, rien ne supposait que l’élue n’était juste pas encore arrivée. - Bonsoir Shayne. - La brunette les laissa échangée sur le fait qu’il cherchait la professeure, en détournant le regard comme si elle cherchait à se soustraire de la conversation.

Ah! J’les vois. – Dit-elle en notant les différents endroits minés de la salle avec des branches de gui dans la décoration. Y’en a juste là.

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PRETTYGIRL

A Christmas movie

Même si ce n'était pas un rendez-vous galant et même s'il n'était finalement rien de plus qu'un frère qui accompagnait sa sœur, il tenait à lui faire passer une belle soirée et pour cela, il n'y avait rien de mieux que de se comporter en véritable prince charmant. Il était triste que Sarah n'ait pas de vrai prince pour lui demander de se rendre avec elle au bal. Mais puisque personne n'était assez intelligent pour passer du temps avec elle et pour l’aimer suffisamment pour sortir avec elle, Matt allait lui montrer qu'elle avait le droit d'être chouchoutée et d'être traitée comme une princesse.

« Mais ça me fait plaisir. C'est moi qui ait de la chance d'avoir pour cavalière la plus belle fille de la soirée. Tu es ravissante dans cette tenue. »

Il lui tendit le bouquet de fleurs prévu pour elle en même temps qu'il la complimentait. Ce n'était pas simplement pour faire joli dans la conversation. Il était vraiment sincère. S'ils avaient été de la même année, il aurait peut-être même essayé de la draguer. Mais étant donné ce qu'elle représentait pour lui, il était peu probable qu’il la laisse se faire draguer par n'importe qui. Il ne comptait pas l'empêcher de vivre de belles histoires d'amour, mais il ne laisserait personne lui faire verser davantage de larmes qu'elle n'en avait déjà subi. On ne s'était pas montré très gentil avec elle et il ne fallait pas s'imaginer que Matt laisserait les choses continuer.

Une fois le bouquet de fleurs entre les mains de la belle, il la prit par le bras pour rejoindre la Grande Salle. La pièce était vraiment magnifique et il n'y avait aucun doute sur le fait que les professeurs avaient fait tout ce qu'ils pouvaient pour que les élèves soient contents. Matt ne voyait pas ses amis pour le moment, mais Sarah voyait peut-être les siens ou elle avait envie de faire quelque chose de particulier. Il n'avait qu'une seule chose à dire, c'était qu'elle fasse ce qu'elle avait envie de faire et il la suivrait quoi qu'elle décide. Il était là pour elle ce soir.

« Tu as envie de danser ou de boire quelque chose, à moins que tu ne veuilles qu'on aille voir quelqu'un ? Je suis à ta disposition. »

@Sarah C. Davenport

Le Bal de Noël
meilleure soirée de l'année

ft. @Silas Jørgensen, @Selene O. Paulet, @Teodora K. Von Meissen & Dashiell Dashner

Il n'avait fallu qu'une quinzaine de minutes à peine pour que l'image de la meilleure soirée de cette première partie d'année ne se mette à vaciller. Pourquoi ne pouvaient-ils pas s'amuser le plus bêtement du monde comme ils le faisaient autrefois ? Ça n'était pas le premier bal qu'ils faisaient ensemble mais jamais ça n'avait paru si compliqué. L'idée n'était peut-être pas si bonne que ça, finalement. Sûrement qu'il aurait dû leur éviter l'invitation et tout ce qui s'en était suivi. Pourtant, il n'avait pas pensé à mal quand il s'y était risqué. Toutes les meilleures intentions du monde s'étaient glissées dans sa demande idiote. Il avait juste espéré qu'ils s'amuseraient, qu'ils penseraient à autre chose, que ce serait une super introduction aux vacances qui les attendaient... Est-ce que c'était une mauvaise idée aussi, les vacances, du coup ? Il n'espérait pas... mais l'espoir se fit fragile. Néanmoins, il s'appliqua à essayer de le rassurer, encore et encore. Il ne se sentait obligé de rien. Ça lui faisait plaisir. Il n'aurait échangé sa place pour rien au monde... d'accord, peut-être qu'il ne le lui avait pas dit, ça, mais tout dans son attitude le laissait entendre sans le moindre mal. Après tout, n'avait-il pas une fille magnifique qui l'attendait à quelques pas ? Il aurait été si facile de le planter là pour tout autre chose, quelque chose de plus facile peut-être, de plus attendu certainement. À sa question, Silas hocha la tête alors que sa main se posait à nouveau sur son coude, comme s'ils ne s'étaient jamais éloignés. Il avait du mal à suivre mais se contenta de le laisser mener la barque.

— Si ! Si, je te crois.

Sur quoi il posa son front contre son torse dans un soupir fatigué. La main du Gryffondor passa doucement dans le dos de son camarade. « Je te lâche pas. Je te lâcherai jamais. » aurait pu dire son geste s'il avait pu parler. Ça avait beau bizarre ce soir, être difficile à gérer, il n'en restait pas moins là, en éternel soutien.

— Merci.
— Arrête d'me r'mercier pour walou, râla-t-il à mi-voix, d'une voix si douce que ça ressemblait plus à une demande qu'à un ordre.

Il n'avait rien fait qu'un ami digne de ce nom ne ferait pas. Juste être là, envers et contre tout, planté au milieu de danseurs qui n'existaient plus. Peut-être qu'il aurait dû faire l'effort de suivre, se rendre au moins compte que l'image qu'ils renvoyaient, immobiles et à moitié enlacés, n'était pas celle qu'ils auraient dû mais la détresse de son camarade éclipsait tout ce qui les entourait. ...à moins qu'il ne s'agisse simplement de sa présence ? Au loin, bien au-delà de leur bulle mal en point, la musique s'arrêta un instant pour reprendre sur un autre air. Dashiell mit un instant à le réaliser, un autre à comprendre ce qui était en train de se passer. L'idée de rester là encore un moment – une danse ? deux peut-être ? – avant de retrouver le reste de l'humanité ne lui déplaisait pas. C'était pour ça qu'il était là, après tout... Mais il ne voulait rien envisager qui ne soit pas validé par son camarade... aussi l'interrogea-t-il sur la suite de leur soirée... tout en prenant soin de lui rappeler qu'il en avait les seules rênes. Il suivrait, lui, ça n'était pas un problème. Un sourire et puis le regard de celui-ci lui échappa à nouveau pour se perdre un peu plus loin. Le sien suivit le mouvement pour tomber sur Selene et Teddy. Évidemment. Il avait compris le message, ça n'était pas vraiment la peine de chercher plus loin.

— J’préférerais qu’on soit seuls, mais chuis pas sûr que ça soit vraiment une bonne idée pour ce soir.
— D'accord.

Ce simple mot lui demanda un effort surhumain. Ça n'était pas une bonne idée de passer un moment rien que tous les deux. La reformulation fit plus mal encore que l'original. Putain... ils en étaient donc arrivés là ? Ils avaient passé des mois à chercher toutes les occasions de se retrouver ici ou là pour un peu qu'il n'y ait personne pour les déranger et voilà qu'il n'était même plus certain de pouvoir supporter quelques heures en sa seule compagnie... Son regard clair s'efforça de trouver le sien, lui le soutint sans se défiler et s'appliqua même à garder un sourire sur les lèvres... Lui assurer une fin de soirée potable, s'appliquer à respecter ses choix, rester là quoi qu'il arrive... et ce même si, d'un coup, il avait plus envie d'aller se rouler en boule sous sa couette que de faire le mariole à un bal qui avait perdu tout son intérêt. C'était à ça qu'elle allait ressembler, leur amitié, maintenant ?Une relation de façade tapissée de la présence de tous ces autres qu'ils avaient toujours plus ou moins consciemment tenus à distance quand ils étaient tous les deux ? Super... Des larmes traîtres lui montèrent aux yeux alors son attention s'arracha à Silas pour se reporter sur les filles qui arrivaient près du buffet.

— C’est juste que… Des fois, c’est dur d’avoir cette intimité-là et ces sentiments-là.

La main de son ami serra son coude entre ses doigts, serrant sa gorge du même mouvement sans en avoir conscience. Un hochement de tête silencieux servit de réponse. Il voulait bien faire l'effort de comprendre, bien sûr, essayer de se mettre à sa place mais... mais merde, il avait rien demandé ! C'était pas juste de voir ce à quoi il tenait le plus au monde lui échapper pour quelque chose qu'il ne pouvait pas gérer ! Il voulait juste que tout continue comme ça l'avait toujours fait. Garder ce lien qu'ils avaient toujours eu, ces habitudes, cette amitié... Que rien ne change jamais parce que ça avait toujours été parfait comme c'était.

— Y a mon putain d’cerveau qui s’emballe à chaque fois qu’il peut comprendre un truc de travers. C’est sûrement à cause du décorum…
— Désolé, souffla-t-il alors qu'il reposait sur son camarade un regard un peu fuyant malgré tout. J'avais pas pensé que... 'fin...

Le poids dans son estomac s'alourdit encore. Il n'avait pas pensé tout court, en réalité, se contentant d'avoir envie de faire comme ils avaient toujours fait. C'était qu'un bal. Celui de Noël en plus. Aucune connotation d'aucune sorte, rien qui puisse mettre ses deux neurones en garde. Il ne l'aurait pas invité à la soirée de Saint-Valentin, par exemple, il n'était ni stupide ni cruel ! Mais c'était Noël, bordel ! Comment il aurait pu imaginer rien qu'une seconde que ça finirait comme ça ?!

— Bref... d'solé.

Et sur ce mot, durant un dixième de seconde à peine, l'obscurité de son regard trahit tout le désarroi qui pouvait être le sien. Ça ne dura pas. Il ne flancha pas, gardant sur les lèvres le ton de la conversation et un sourire qui sonnait artificiel. Il lui avait dit : ses désirs étaient des ordres ; alors ses désirs seraient des ordres. Il ne voulait plus qu'ils soient seuls alors ils ne seraient plus seuls. Avec une douceur soucieuse de ne pas lui donner l'impression de le repousser, il se défit de l'étreinte de ses doigts sur son bras et esquissa un pas en direction du buffet.

— Allez viens, on va r'joindre les filles, e' vont finir par penser qu'on les snob, plaisanta-t-il finalement comme si l'idée n'avait pas été imposée par le malaise de son meilleur ami, comme si tout allait bien et que cette soirée ressemblait encore à la meilleure de ce début d'année.

Il s'assura que Silas le suivait bien avant de fendre la petite foule qui avait pris la piste d'assaut et de marcher dans les traces de Selene et Teddy. Il ne leur fallut pas plus qu'une minute ou deux pour les atteindre. Son sourire se fit plus grand – guère plus réel cependant – tandis que ses doigts effleuraient le dos de la blonde.

— Bonsoiiir !

Une seconde d'hésitation des plus palpables et ses lèvres se plantèrent sur sa joue de la jolie Selene dans une pudeur maladroite. Dans son dos, la pression de ses doigts se fit plus forte, proposition silencieuse à agir autrement si elle le désirait. Ils n'étaient pas officiellement ensemble, il ne savait pas ce qu'elle souhaitait, si elle voulait s'afficher... Bien sûr, ils s'étaient embrassés « en public » lors de cette sortie ciné au début du mois... mais il faisait sombre, dans la salle, et tout le monde était trop occupé à regarder le film pour en avoir quelque chose à faire. Et puis... Il n'y avait pas Teddy dans cette salle de cinéma. Pire encore, il n'y avait pas Silas... Il évita soigneusement le regard de celui-ci, concentrant son attention tour à tour sur l'une et l'autre de leurs camarades.

— On peut squatter ?

C'était un peu trop tard pour poser la question puisqu'il venait de se taper éhontément l'incruste mais qu'importe... Au moins, ils n'étaient plus seuls.

(c) jawn

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ Ah, le bal de Noël ! Un grand moment pour toutes ces jeunes têtes pleines de bêtises et d’hormones. Jack ne comptait pas le moins du monde faire la police ce soir, nourrissant plutôt un certain intérêt pour les circonvolutions pseudo-romantiques des amourettes adolescentes – c’était toujours hilarant à suivre, ce genre de petites choses. Probablement avait-elle trop fréquenté Wensley, mais elle avait plutôt pris goût aux commérages. Quittant d’ailleurs ce dernier pour reprendre un peu de vin blanc dans sa délicate coupe, ses oreilles saisirent son nom sans même avoir à y réfléchir – c’était devenu une sorte de second sens, avec le temps. Griffith aimait qu’on parle d’elle ; et elle voulait vraiment savoir ce que cette voix grave, quoiqu’encore jeune, lui voulait. Ses yeux cristallins s’envolèrent vers les groupes d’élèves, en direction du son qu’elle pensait avoir isolé. Ça devait être cette voix ; celle du Gryffondor obstiné qui avait d’abord refusé son aide l’année précédente. Avec sa force de persuasion habituelle, elle l’avait fait céder – et à raison, car elle avait constaté avec satisfaction l’obtention d’une mention honorable à sa BUSE de botanique.
‎‎ ‎ Incorrigible pie curieuse, Jack s’avança dans sa splendide robe fendue (qui coûtait un rein et demi, soit dit en passant) en direction du trio formé par le garçon qui avait piqué son intérêt et deux jeunes filles – l’une d’entre elles était Kathleen Kirte, une Poufsouffle que Jack estimait pour ses capacités, mais qu’elle jugeait encore trop nigaude pour être parfaitement digne d’intérêt. Mais, eh bien, ces choses-là s’apprenaient ; elle s’endurcirait sans doute avec le temps. L’autre, en revanche, ne lui disait rien du tout. “On parle de moi ?” lança-t-elle avec un large sourire de carnassier une fois parvenue à proximité des trois élèves. Le bleu de ses yeux rebondit de Shayne à la préfète – mais bon sang, oui, elle était préfète ! Ça devait être Amanda quelque chose, si ses souvenirs étaient bons. Jack avait une mémoire regrettable pour tout ce qui ne lui était d’aucune utilité. Ses crocs de lionne autosatisfaite se découvrirent davantage en percevant les regards d’Amanda et de Shayne – ou plutôt, la façon dont ils ne se regardaient pas. “Oh, oh, mais on ne me dit rien ! Vous sortez ensemble, vous deux, ça crève les yeux. J’espère que je n’interromps rien” ajouta-t-elle malicieusement en prenant une gorgée d’alcool, soudain complètement oublieuse de la présence de Kathleen. “Ah, ça me rappelle de bons souvenirs avec votre père, M. Williams” gloussa-t-elle d’un petit air rêveur. Bon, elle avait peut-être un peu abusé du vin – mais ce n’était pas un secret d’État, quand même. Jack n’avait jamais été très connue pour sa sobriété et sa pudeur, de toute façon.

ft. @Shayne T. Williams, @Azure Zinnia & @Kathleen Kirte

credit; timus (code); timus (icons)

we were good, we were gold / kinda dream that can't be sold / we were right 'til we weren't / built a home and watched it burn ⚊ kill the tomb raider

bal de noël

Ses mots tout de travers et son cœur maladroit tentèrent de raconter à Teddy pourquoi elle lui avait demandé son bras ; c'était grâce à Silas qu'elles se retrouvaient à danser en toute insouciance — ou presque — puisqu'il était celui qui avait chuchoté l'idée à son oreille, mais elle ne voulait pas que la belle rousse se pense second choix. Les yeux clairs de Selene manquaient de clairvoyance : elle imaginait sa camarade bien plus inaccessible qu'elle ne l'était réellement — la preuve ce soir — et n'avait pas pensé une seule seconde qu'elle pourrait se contenter d'une sirène effacée comme partenaire. Elle s'était trompée et, comme presque à chaque fois depuis le début de cette étrange année, la réalité était toujours plus douce que ses pensées trop sévères. « Je sais qui remercier pour le piston alors. Il parle beaucoup mais pas pour dire que des conneries, alors ouais, t’as bien fait d'oser. » Selene sourit et se fit à nouveau la réflexion qu'elle en avait, de la chance. Pas une seule seconde aurait-elle seulement osé rêver d'une telle première moitié d'année et elle avait presque hâte de pouvoir inscrire cette soirée dans son journal intime, comme pour compenser toutes les tristes lignes qui parsemaient les anciens. « Et la prochaine fois, j'oserais sans même qu'il le conseille ! » C'était présomptueux de sa part, elle en avait bien conscience, mais elle ne pouvait s'empêcher d'espérer secrètement que ce ne serait qu'une fois parmi tant d'autres, la première d'une longue série, qu'elles pourraient valser encore bien d'autres fois sur une piste autrement décorée, et lui rendit son étreinte.

Quelques oeillades égarées lui révélèrent que Silas et Dashiell dansaient sans se préoccuper de ce qui les entouraient ; et peut-être d'autres choses plus profondes encore. Sonnée et désorientée, Selene repoussa vivement la proposition de Teddy. Il était hors de question qu'elle aille déranger les deux meilleurs amis, pas maintenant, pas quand son esprit bruissait de questions sans réponse, jamais, en réalité. La gorge sèche, elle avait soudainement besoin de boire quelque chose, de faire passer cette information qui était restée coincée dans sa gorge. D'un autre côté, la proximité rassurante de Teddy lui donnait envie de se lover dans cette danse indolente et de ne plus lever les yeux sur le monde qui les entourait. « Laisse-tomber, si on doit compter sur le dj pour passer ce qu’on veut au bon moment, tu vas être desséchée avant la fin de la soirée. Tiens toi bien, en avant…marche ! » Selene faillit protester, lui dire qu'elles n'étaient pas déjà obligées de s'en aller, parce qu'elle craignait de ne pas avoir l'occasion d'y revenir. C'était un peu idiot, une crainte sortie de nulle part mais bien présente pourtant. Elle n'en eut pas le temps, Teddy la hissant déjà sur la pointe de ses pieds, arrachant un gloussement intrépide à sa cavalière qui s'accrocha à son cou pour ne pas glisser et la déséquilibrer. Cahin-caha, elles s'éloignèrent de cette démarche ridicule qui les faisait bien rire et se rapprochèrent des tables regroupées en un buffet sur lesquelles des boissons étaient proposées. Quelques derniers éclats partagés et Selene était déposée à bon port, petite sirène entraînée par un bateau flamboyant. « Qu’est-ce que je t’offre ? Désolée, j’ai pas participé au ravitaillement, y’a que des boissons softs ! » La référence à la première soirée de l'année — la première de sa vie, pour ce dont elle se souvenait — lui arracha un petit rire en même temps qu'elle colora ses joues d'un peu plus de rose encore. C'est que c'était là qu'elle avait partagé son premier baiser, avec la même cavalière qui l'accompagnait aujourd'hui. Lorsque le sommeil tardait à venir et que ses pensées la harcelaient des rares souvenirs qu'elle possédait, Selene s'était déjà retrouvée à gémir pitoyablement de honte en se souvenant la façon dont elle avait abordé Teddy pour lui demander de lui montrer ce qu'il se passait dans ce placard qui déclenchait tant de passion ; pour comprendre pourquoi Dash avait froissé et caché le petit papier sur lequel son prénom était inscrit. Son cœur se pinça et elle se fit la réflexion qu'un peu de courage liquide n'aurait pas été de trop, en fin de compte. « Hm, une limonade, s'il te plaît. Tu prends quoi, toi ? » Tandis que la Poufsouffle leur servait deux verres, les lèvres closes de Selene, elles, retenaient des vagues entières d'émotions qu'elle aurait bien voulu partager, tout en hésitant à le faire. Lui reparler de cette première soirée, lui assurer qu'elle était la plus heureuse de passer celle-ci en sa compagnie, lui demander si elle était assez proche de Silas et Dash pour savoir, pour comprendre. « À la plus cool des cavalières, » trinqua-t-elle en faisant tinter sa coupe contre la sienne. Elle aurait dû dire la plus belle, la plus incroyable, la meilleure... tant d'adjectifs qui lui allaient encore mieux que cool.

« T'sais… » « Bonsoiiir ! » Une caresse dans son dos lui fit tourner la tête au moment où la voix chaleureuse de Dashiell transformait leur insouciant duo en un quatuor tellement plus complexe. Selene lui adressa un sourire un peu étourdi alors que ses lèvres se posaient sur ses joues, faisant battre son cœur un peu trop fort. C'était la toute première fois que la présence du Gryffondor déclenchait un tel chaos d'émotions, mélange de joie qui ne se méritait pas et de culpabilité de ressentir tout ça. Coïncidence, ou pas, c'était probablement la toute première fois qu'ils se montraient aussi proches aux yeux d'autres personnes, surtout aux yeux de Teddy, surtout à ceux de Silas. Celui-ci accompagnait toujours son meilleur ami, mais quelque chose dans l'air sonnait faux, une mauvaise note qui s'accrochait à leurs sourires, les empêchant d'atteindre leurs yeux. Est-ce que Dash s'était forcé à les rejoindre parce qu'il avait promis une danse à Selene, brisant ainsi l'agréable tête-à-tête dans lequel ils étaient plongés ? Elle en aurait eu la nausée si d'aventure elle avait déjà avalé quelque chose, mais elle n'avait rien d'autre que sa limonade dont le goût sucré ne masquait pas complètement le reste. « On peut squatter ? » Selene hocha la tête, tout en consultant sa cavalière du regard. Elle détesterait qu'elle se sente reléguée à la seconde place alors qu'elle méritait un traitement digne d'une reine. « On prenait un peu à boire en attendant qu'une valse passe, Teddy doit m'apprendre à la danser. Vous buvez quelque chose ? » s'empressa-t-elle de rajouter, espérant qu'un peu plus de sucre pourrait adoucir cette étrange atmosphère, tandis que ses yeux voguaient de visage en visage, cherchant particulièrement ceux du garçon qui avait déposé des milliers de flocons sur elle ce soir, au point qu'il semblait pris dans les glaces.

ft @Teodora K. Von Meissen @Dashiell Dashner @Silas Jørgensen

(c) SIAL ; icons sial

Sortez vos plus belles tenues, c’est Noël !

Bien qu’il soit près de la jeune femme qu’il convoitait depuis tout ce temps et qui elle seule occupait toutes ses pensées non sans lui infliger de tourments, on ne pouvait pas dire que Shayne se réjouissait de ces retrouvailles. Il avait été certes poussé par une force supérieure lorsqu’il la découvrit seule en compagnie de la jeune Poufsouffle, mais alors qu’il se tenait dorénavant à un mètre d’elle, il ne cessa de faire balader son regard dans tous les côtés en passant par sa meilleure amie puis vers la foule, souhaitant éviter au maximum le regard de la jeune Gryffondor. Qu’elle soit seule avec une fille ne voulait pas forcément dire qu’elle n’avait pas de cavalier, et il devait malheureusement s’attendre à ce que le jeune palefrenier de Thomas n’apparaisse dans les parages à un moment ou un autre et qu’il n’attrape le bras d’Azure pour l’éloigner de lui. En y repensant, le jeune homme espérait nettement que les conditions météorologiques ne soient pas favorables à ce dernier, qu’exceptionnellement cette nuit se révèle être l’une des pleines lunes du cycle. Ainsi le loug-garou ne chercherait pas à lui gâcher la soirée. Il tenta alors tout ce qu’il put pour éviter son regard, reportant son attention sur sa meilleure amie.

« Eh oui comme tu vois j’ai sorti le noeud pap’… Remplis bien tes mirettes parce que tu me verras pas souvent comme ça. »

Joueur, il lui fit un clin d’oeil tandis qu’un rictus se logea au coin de ses lèvres. Lorsque Kath lui demanda s’il avait une cavalière, il eut l’impression un court instant de sentir sur lui le regard brûlant de leur amie commune, sans qu’il n’ait besoin de tourner la tête. Il ne sut si c’était son imagination qui lui jouait des tours ou le simple fait qu’il se tenait face à sa meilleure amie, ce qui expliquerait l’insistance du regard de la jeune femme sur sa personne, sans doute gênée qu’il les ait interrompues lors de leur conversation.

« Non, pas de cavalière pour moi ce soir. De façon pas de besoin d’être accompagné pour s’amuser… »

Sauf qu’au moment où Shayne demanda à Kathleen si elle avait vu par hasard le professeur Griffith, sa tête se tourna accidentellement vers la belle jeune femme brune dans sa sublime robe blanche.

Ses yeux l’avaient figés sur place, comme Méduse figea ses proies par un simple regard échangé. Et si ce n’était pas les mille lumières qui éclairaient la salle, Shayne aurait juré que ses prunelles absinthe renfermaient une ondée de paillettes. Son élégance et son allure l’obligèrent à retenir son souffle pendant un instant, avant de lâcher un bref bonjour dit en un souffle. Et voilà, ce qu’il redoutait arriva : il craignait d’être pris de court au moment de s’approcher d’elle, et lui qui jusque-là s’était bien débrouillé pour garder son sang froid, le voilà ébloui au delà de toutes expressions. Il était si subjugué qu’il n’avait presque pas entendu la demande de Kathleen sur la raison de la recherche du professeur Griffith de son meilleur ami. Mais lorsqu’Azure lui lâcha un rapide bonjour sans saveur ni entrain et qu’elle détourna le regard, cela eut pour lui un effet de douche froide. Son expression de surprise laissa place d’abord à de la déception puis de l’irritation, atteint dans son égo alors qu’elle feignait de l’ignorer complètement. Et c’est alors qu’il reporta son attention sur Kathleen, soufflant un peu, son visage reprenant un air plus calme dès lors qu’il posa les yeux sur son amie, bien que ses sourcils restèrent légèrement froncés.

« Ah, oui la prof… C’est que tu vois, j’ai un cadeau pour elle et je souhaitais le lui remettre en mains propres… »

Il ne souhaitait pas regarder à nouveau la brunette, et Merlin savait comme il peinait à garder son sang-froid face à tant d’indifférence de sa part. Mais lorsqu’Azure prit la parole, elle semblait désigner quelque chose au loin, et il eut alors le réflexe de tourner la tête dans la direction qu’elle indiquait, bien qu’il se doutait que les mots étaient destinés à la Poufsouffle. Il ne comprit pas tout de suite à quoi elle faisait référence, tant l’endroit qu’elle pointait du doigt était ampli de monde, mais lorsque la foule se décala pour laisser un espace vide en l’espace d’un instant, il vit les branches de gui qui ornaient les différentes parties de la salle, dont celle qu’elle désignait. Lorsqu’il comprit, il fronça davantage les sourcils : pourquoi faisait-elle référence au gui ? Était-elle si excitée que ça à l’idée de se retrouver en dessous d’une de ses branches ? Cette pensée le mit en rogne, car la seule personne qui serait susceptible de partager un baiser avec elle sous la branche de gui – à part lui si on tenait compte de ses sentiments enfouis - était bien sûr Thomas Castel. Il roula des yeux au constat indéniable auquel il venait d’assister une nouvelle fois : non seulement elle n’était pas seule, mais en plus elle l’avait rapidement remplacé…

Une voix féminine un brin trop enthousiaste s’introduit dans leur conversation - si on pouvait l’appeler ainsi - obligeant le jeune homme à se retourner pour voir de qui il s’agissait. Merlin soit loué, Griffith est là ! Cela lui éviterait de la chercher dans cette foule d’élèves et de contraindre sa meilleure amie par la même occasion à la même chasse à l’homme. Ou femme plutôt. A la vue de la présence de la quinquagénaire, Shayne lui offrit également un large sourire, ses yeux s’agrandissant par la bonne surprise de sa venue. Griffith n’affichait plus son air sérieux et autoritaire qu’elle arborait lors de ses cours de Botanique, et le jeune homme se prit à se demander, amusé par tant d’enthousiasme, la raison de tout cela. Il ne mit pas longtemps à comprendre ce dont il s’agissait : la professeure tenait en main une coupe de vin qu’elle levait puis abaissait pour accompagner ses paroles. Et Shayne retint un pouffement de rire devant ce spectacle.

« Bonsoir Professeur. Justement je vous cherchais : je tenais à vous… »

Mais alors qu’il se lança dans sa quête de remerciement afin d’accompagner son cadeau, son sourire se fana à l’entente des mots qui suivirent et ses yeux s’écarquillèrent, sa bouche formanr un « O » de stupéfaction. Hein ? Sortir ensemble ? Il croyait avoir mal entendu ses propos jusqu’à ce qu’il vit le regard de leur aînée s’attarder entre lui et la brunette, un sourire carnassier aux lèvres. Il ignorait ce qui avait fait croire à Griffith en cet instant précis que lui et Azure entretenaient une quelconque relation, mais cette suggestion ne manqua pas de le gêner. Hors de question que Griffith se mette à lancer des rumeurs dans le château sur ce qui se passait entre lui et la jeune femme. De plus, le fait qu’elle l’ait suggéré en la présence de sa meilleure amie n’arrangeait aucunement la situation : jetant un coup d’oeil vers Kathleen pour guetter sa réaction, il fut d’autant plus gêné car il n’avait échangé avec elle sur ces péripéties amoureuses qu’à de très rares occasions, notamment la fois où elle lui annonça son nouveau poste en tant que batteuse de l’équipe de Poufsouffle, et où il lui révéla avoir embrassé la brunette. Super, maintenant elle allait penser qu’il lui cachait des choses…

« NON ! »

Il crut d’abord à un écho après avoir prononcé ce mot avec tout le choc et la protestation qu’il ressentait. Mais ce n’en était pas un. Stupéfait, il tourna la tête en direction d’Azure, les sourcils froncés d’incompréhension, le regard fuyant. En effet, ils s’étaient écriés d’une même voix, protestant contre le constat ridicule de Griffith, n’acceptant aucunement ce genre d’insinuation. La combinaison de leurs deux fortes voix avaient fait reporter l’attention de nombreux élèves et/ou professeurs autour d’eux, certains se tournant complètement pour comprendre là situation. Shayne était au sommet de la gêne et préférait être à six pieds sous terre plutôt que de subir cela devant tout ce monde.

« Ce-Ce que je veux dire par là, professeur, c’est qu’on n’est pas… Nous ne sommes pas ce que vous pensez que nous sommes… »

Il fit exprès de ne pas prononcer le mot « ensemble » pour ne pas éveiller les soupçons des autres se tenant non loin d’eux, bien que certains avaient repris leurs activités après un petit moment de silence suite au cri désespéré des deux jeunes gens. Il se mit à rire nerveusement.

« Oui, c’est ça, impossible. D’ailleurs Miss Zinnia vous en dira tant sur ce sujet…»

Et il regarda du coin de l’oeil la réaction de la jeune femme, le regard empli de sous-entendus. Il faisait bien sûr référence à son escapade qui n’avait échappé à personne avec Thomas Castel depuis le camp d’été.

« Ah, ça me rappelle de bons souvenirs avec votre père, M. Williams »

Attendez… Quoi ?! Griffith lui avait alors lancé un missile qu’il n’aurait jamais soupçonné. Pourquoi parlait-elle soudainement de son père alors qu’elle conversait sur sa relation avec Azure ? Il avait dû rêver, ce n’était pas possible. Griffith n’aurait jamais mentionné son père dans de telles circonstances ! Il ne semblait pas à Shayne de se souvenir d’une quelconque conversation passée avec le professeur de Botanique sur Matthew. Il s’en souviendrait si tel était le cas. De plus, le jeune homme avait toujours méprisé quiconque oserait prononcer le nom de son géniteur, surtout pour le comparer à lui. Et là, Griffith semblait clairement le comparer à lui. La question qui se posait était d’où elle connaissait Matthew Williams ? Et si elle l’avait connu, de quels « bons souvenirs » parlait-elle ? Il posa un regard sur le verre qu’elle tenait en main et son allure chancelante. La voilà la raison : elle avait décidément trop bu et ne savait pas ce qu’elle disait. Oui, ce ne pouvait être que ça. Sinon quoi d’autre ?

« Mon père ?…… Professeur, je crois que vous devriez vous modérer un peu, vous tenez à peine debout. Vous ne voulez pas vous asseoir un moment ? » dit-il en désignant une table non loin d’eux avec une chaise à disposition.

Il était gêné de ses paroles, sans compter en la présence de sa meilleure amie Kathleen et d’Azure qui semblaient elles-mêmes ne rien comprendre de la situation. Désorienté, Shayne avait du mal à comprendre ce qui liait son père à Griffith, et surtout ce qui semblait similaire à celle-ci dans la relation du jeune homme avec Azure… le moins que l’on puisse c’était qu’il n’était pas au bout de ses surprises.

Codage par Libella sur Graphiorum

@Kathleen Kirte @Azure Zinnia @Professeur J. Griffith

( Bal de Noël )

Générique :

‎‎ ‎ La tête échouée contre son torse, Silas tricotait péniblement avec ce qu’il croyait saisir du comportement de son meilleur ami et ses propres sentiments qui lui lacéraient les côtes pour tenter de s’en extraire par la seule force de son affection. La main familière posée sur son dos le rassura davantage, lui faisant expirer un remerciement fatigué. “Arrête d’me r’mercier pour walou” gronda gentiment Dash sans trop y croire. “C’est pas rien.” Dénégation tout aussi douce que son sourire, tandis qu’il se redressait pour l’en gratifier avec reconnaissance. Il aurait aimé que ce soit rien ; il aurait préféré que ce soit rien. Plutôt que de bousiller ce lien si précieux qu’ils entretenaient depuis des années et qu’il ne cessait d’abîmer un peu plus à chaque mot qui sortait de sa bouche trop bavarde ; trop honnête, peut-être. La sincérité pour laquelle il opta opéra des changements déplaisants sur ce visage qu’il connaissait par cœur. “D’accord.” Acquiescement sourd, presque contrit qui lui déchira le cœur. Le sourire qu’il continuait d’arborer lui sembla trembler dans ce mirage qu’il s’évertuait à conserver – probablement pour le bien de Jørgensen, qui se sentait si lâche et pathétique de lui infliger ça à ce moment précis. Chaque indice confirmant à quel point son meilleur ami était mal à l’aise avec ces sentiments qu’il brandissait entre eux lui faisait l’effet d’un coup de poignard dans le bide. Il se détestait de tout foutre en l’air comme ça. Devait-il mentir, à l’avenir ? Garder ses réflexions pour lui ? Imiter davantage le Gryffondor qui n’hésitait jamais à agir contre son propre bien pour celui des autres ? Ses prunelles pâles tremblèrent devant son silence, et plus encore à l’entente de ce “Désolé” qui lui taillada les viscères. “J’avais pas pensé que… ‘fin… Bref, d’solé.”
‎‎ ‎ Ses sourcils se froncèrent, saisis de l’urgence de rugir sa détestation de ce comportement ; à quel point il se haïssait de le provoquer. “Non !” Exclamation spontanée, presque furieuse. “T’as pas à être désolé. C’est moi qui suis désolé. C’est ma faute.” Refus catégorique que sa culpabilité infuse une seule once de cette âme si bienveillante – bien plus bonne que la sienne. “Mais j’te promets que ça va aller. J’peux prendre sur moi.” Affirmation farouche, déterminée ; regard de défi brillant. “Chuis juste fatigué, ce soir. Et j’ai hâte d’être demain” ajouta-t-il en étirant un petit sourire timide, légèrement éraflé par la peur que ce ne soit plus réciproque. Et ce serait compréhensible. Passer deux semaines collé à un mec amoureux de soi, c’était sûrement gênant ; repoussant, même. J’veux pas tout gâcher suppliaient ses yeux.
‎‎ ‎ Une fois la conversation close, Silas sentit les doigts de Dash refluer doucement. Cillant avec surprise, il l’observa d’abord sans comprendre, inquiété par ce sourire qu’il savait artificiel. “Allez viens, on va r’joindre les filles, e’ vont finir par penser qu’on les snobe” lança-t-il, avant de fendre la foule après avoir jeté un œil derrière lui pour s’assurer que son ami se mettait en branle. Un instant figé, le cœur ratant un battement, Silas se demanda ce qu’il avait fait de mal pour qu’il le fuie aussi brutalement. Le malaise y était assurément pour quelque chose, mais pouvait-il vraiment lui en vouloir pour ça ? Et puis, il avait dit qu’il pouvait prendre sur lui, non ? Alors prends sur toi, connard. Chassant nerveusement les larmes d’incompréhension qui lui montaient aux yeux, il profita que Dash avait le dos tourné pour les essuyer d’un revers de manche discret – qui pourrait passer pour un geste de fatigue, ce qui n’avait rien de surprenant étant donné les poches qui lui tombaient misérablement sous les yeux. C’était sûrement le pire mois de sa vie, après celui où sa mère avait littéralement fondu sous ses yeux. Clopinant à sa suite sans protester, il se fraya un chemin jusqu’aux filles, avant de se figer – foudroyé par un éclair qu’il n’avait pas (ou mal) anticipé. La main de Dash glissée dans le dos de Selene, le baiser sur la joue qui lui vrilla l’estomac dans une contraction de jalousie dévorante – ce fut bref, mais si fulgurant qu’il ne s’aperçut pas tout de suite qu’il avait arrêté de respirer. Prends sur toi, connard. Le bourdonnement qui assourdissait soudain tout ce qui l’entourait se dissipa en même temps que son souffle revenait, assorti d’un grand sourire. Il était content de les voir, tous. C’étaient ses amis. Il les aimait tous. Et il devrait plutôt se réjouir qu’ils soient là, aujourd’hui, plutôt que de s’attarder sur des choses qu’il ne pouvait pas contrôler – qu’il n’avait pas le droit de refuser.
‎‎ ‎ À présent qu’il les avait complètement rejoints, son regard capta immédiatement celui de Teddy – qu’il appela silencieusement en renfort. Aide-moi. Juste le temps d’encaisser, de déglutir le nœud qu’il avait en travers de la gorge. “On prenait un peu à boire en attendant qu'une valse passe, Teddy doit m'apprendre à la danser. Vous buvez quelque chose ?” s’enquit Selene, en réponse à la question rhétorique de son meilleur ami. Les yeux de noyée cherchèrent les siens, et ce fut à son tour de s’y plonger – remembrances fugitives de ce bateau sur lequel ils avaient tangué, armés de larmes salvatrices. Le nœud se dissipa, corrodé par la salinité soudaine de ces souvenirs puissants, et un sourire d’une douceur infinie se dessina sur ses lèvres. Il avait soudain l’envie urgente de tous les prendre dans ses bras. Et sans un mot, c’est ce qu’il fit. D’abord Selene, petite sirène échouée entre ses longs bras, contre sa haute silhouette, qu’il berça doucement contre sa poitrine gonflée du bonheur têtu de les savoir tous avec lui. Ensuite Dash, qu’il serra de toutes ses forces, avant de saisir son visage entre ses grandes mains, plantant un regard féroce dans le sien. T’es mon univers, putain. J’te lâcherai jamais. Quoi qu’il arrive. Enfin, il le relâcha, se tourna vers Teddy, esquissa un sourire plus tremblant, au bord de larmes qu’il savait qu’elle comprendrait, et jeta ses bras autour d’elle pour l’enlacer. Seul le grondement rauque de Bane, ombre silencieuse, le tira de cette dernière étreinte.
‎‎ ‎ D’un sourire désabusé, larme roulant jusqu’au bout du nez, Silas lui adressa un grognement. “Tu m’pètes les couilles, macaque.” Roi sans couronne abdiquant soudainement, il se laissa glisser dans ce siège dont le ronronroulant avait retrouvé d’autorité la forme. “Juste de l’eau” répondit-il finalement, comme si de rien n’était. “Chuis crevé.” D’un reniflement sonore, il essuya son visage sans honte. Parce que la force de cet amour qu’il donnait, il n’y renoncerait pas. Il n’aurait jamais honte de la meilleure partie de lui-même.

ft. @Dashiell Dashner, @Selene O. Paulet & @Teodora K. Von Meissen

credit; timus (code); timus (icons)

Cajôlante, Teddy laissa glisser sa main sur le dos de Selene et lui lança un clin d’œil : « A moins que ce ne soit moi qui t’invite la première. » Après tout, la soirée était agréable et à mesure que la poufsouffle passait du temps avec sa camarade, elle apprenait à l’apprécier d’autant plus. Elle était différente d’elle-même, le genre de personne qui se mérite et que l’on ne saisit pas au premier coup d’œil.

Dashiell s’en rendait-il compte alors qu’il la délaissait pour se pavaner avec Silas ? Probablement pas. Elle ne comprenait plus grand-chose à son camarade depuis le début de l’année mais une chose était certaine, c’est qu’il restait le garçon le plus gentil de l’école. Et puisqu’il était trop occupé pour faire virevolter Selene, elle s’en chargerait avec grand plaisir, dans un slow à la douceur d’un plaid en hiver ou en cadence, bringuebalant en équilibre sur ses pieds vers le bar. Selene n’avait pas à passer sa soirée à attendre, ni qu’un garçon ne la regarde, ni que Teddy ait soif elle aussi ou que la musique soit parfaite. Et si pour l’instant, la serdaigle était encore trop timorée pour s’emparer de l’information, la rousse n’avait pas envie de jour les égoïstes. « Jus pomme-cannelle, ça a l’air pas mal » dit-elle dubitative, considérant qu’une vodka pomme aurait probablement mieux fait l’affaire. « A la plus surprenante ! » répondit-elle avec un sourire.

Selene s’apprêtait visiblement à parler quand Dashiell et Silas firent irruption dans son champ de vision. Si cela n’avait rien d’anormal, l’atmosphère se fit soudainement plus lourde alors que le gryffondor déposait un baiser sur la joue de sa petite amie et que Silas semblait vouloir disparaître sur place. Teddy eut un moment de pause, ne sachant que faire des informations qui refluaient. Selene qui semblait hésiter. Dash qui squattait déjà, Silas qui semblait vouloir repartir. Et elle pouvait le comprendre : qui avait envie de voir quelqu’un dont on était amoureux embrasser quelqu’un d’autre sous ses yeux. Alors que trois minutes auparavant, il nous réservait le même regard en toute amitié. Ce qui avait de bien avec cette situation, c’est qu’elle dérangeait dans tous les cas, que ce soit avec Silas ou Selene. Il était temps de céder sa place.

Si elle avait fait preuve de courage, d’honnêteté et d’un soupçon de méchanceté, elle aurait pu répondre que non, ce n’était pas la peine de squatter si c’était pour ramener une ambiance pareille et qu’elles étaient très bien jusqu’à ce qu’ils arrivent. Mais elle appréciait la compagnie de Silas, de Dash bien que ce ne soit pas réciproque et de Selene, aussi se contenta-t-elle d’acquiescer et de sourire le moins faussement possible quand Selene leur proposa à boire. La vie n’était pas une boule de coton dans laquelle on pouvait se blottir éternellement. Il lui sembla qu’il faudrait juste renoncer à faire partie d’un groupe, et arrêter de penser au temps pas si lointain où les pièces semblaient s’ajuster.
Mais la solution vint de Silas, qui sans crier gare, les enlaça chacun à leur tour dans un élan désespéré. Peut-être elle aussi aurait-elle dû en être capable. Mais ce n’était pas le cas. Elle le serra fort contre elle, glissant doucement ses doigts dans ses cheveux, comme elle aurait bercé son coeur meurtri contre le sien.

Alors que le serdaigle s’installait las dans le ronronroulant, elle décida de battre en retraite. « A vrai dire, je crois que je suis d’accord avec Bane pour une fois. Je pense que je vais aller me coucher, avec le week-end de fou qui m’attends… » Elle fit la grimace et descendit son jus de fruit d’une traite. Elle se tourna vers Dash en riant, leva la main pour lui mettre une claque amicale dans le dos, avant de se raviser. Ce n'était probablement pas plus avisé à cet instant qu'à l'horloge. Elle n'était pas Silas. « Du coup Dash, je compte sur toi pour le cours de valse !» S’il avait prévu de se défiler… ce serait maintenant plus difficile. Mais à tire au flanc rien d’impossible, aussi espérait-elle vraiment qu’il ne laisserait pas tomber la jolie serdaigle. Elle prit brièvement la main de Selene : « Je compte sur toi, pour me dire comment ça s'est passé! » et faisant semblant d’être discrète, elle ajouta : « Je t’ai donné mes meilleurs trucs, et au pire du pire, je te prête mes chaussures au prochain bal. » Au moins auraient-ils un sujet de conversation si la soirée ne se détendait pas un peu plus. Elle enlaça la blonde gracile contre elle et souffla à son oreille : « Encore merci Selene. C’était une belle soirée. »

Laissant le couple à ses pas de danse, elle attrapa la main de Silas dont les yeux étaient encore larmoyants, et déposa un long baiser sur son front. Plutôt que de lui demander s’il souhaitait prendre l’air, elle choisit une formulation un tantinet plus frontale et moins dramatique, clin d’œil à l’appui : « Si tu veux que je te borde en chemin, je dis pas non. ». Pouvait-on finir cette soirée sur un vrai sourire, par pitié ?

@Selene O. Paulet @Dashiell Dashner @Silas Jørgensen

BAL DE FIN D'ANNÉE

with / @Agatha Kline

Hochement d’épaules au souvenir de la première demande. Il est vrai qu’il était celui qui avait été à l’initiative de la première demande. Ca lui semblait loin désormais. Et pourtant, depuis, ils avaient comme pris une sorte d’habitude à jouer à ce petit jeu. Lui acceptant chacune des demandes de la sixième année sans demander de contrepartie. Pas de besoin dans l’immédiat mais il gardait en tête qu’elle lui devait bien ça pour chacune de ses petites faims.

Les mouvements sont fluides, comme s’ils les avaient répétés maintes et maintes fois mais c’était bien la première fois qu’il dansait réellement avec elle, au milieu d’autres couples dont les gestes sont bien plus maladroits. Tout en la faisant valser, Jin s’étonna de l’absence de détour mais ne releva pas le regard qui se détourna lors de sa réponse. Choix qu’il acceptait malgré la pointe de frustration qu’il ressentait. S’en était étrange. Tout autant que la demande d’Agatha sur comment était vu ses homologues en Asie. Il ne savait que ce qu’il avait entendu, n’ayant jamais eu affaire à l’un d’eux là bas. Bien plus discret et craintif du sort qui peut leur être réservé. La gryffondor était la première. Et l’image qu’il en avait s’en retrouvait changé. Plus humaine qu’il n’aurait cru alors que derrière ses lèvres se cachaient une arme mortelle. Pourquoi n’avait-il pas peur d’elle et de ses pulsions qui pouvaient intervenir à tout moment ? On lui avait appris à détester tout ce qui n’était pas comme eux. Même lui-même. Mais plus il la fréquentait plus il ne pouvait s’empêcher qu’elle n’était pas si différente de lui. Elle n’avait pas choisi de devenir ce qu’elle était aujourd’hui.

Ici ? Au bal ou à Poudlard ? La questionna-t-il, surpris de cette soudaine question. Du regard, il suivit le geste de sa main, observa la salle dans laquelle ils évoluaient, entourés de ce monde dont il ne prêtait que peu attention. Si différent de celui qu’il avait côtoyé au Japon. Je suis là pour te faire danser et exhiber ta robe. Le reste m’importe peu. Finit-il par répondre en reportant son attention sur elle. Est-ce que Mahoutokoro lui manquait ? Assurément mais les souvenirs qu’il avait là bas avaient aussi un un goût d’amertume et de blessure. Sa prise se raffermit sur la hanche de sa cavalière malgré lui à cette pensée.

Pour Poudlard, ce n’est pas mon choix. La seule chose que je pourrai regretter c’est d’avoir précipité le départ. Et emmener dans son sillage frère et sœur. Les rumeurs sur son père auraient pu se tarir après quelques semaines, sous les idées créatives du grand-père. Mais il avait fallu que les choses dégénèrent de son côté et que leur nom soit entâché d’une nouvelle esclandre. Pour autant, si c’était à refaire, il le referait. Encore et encore. Juste pour le faire taire, lui envoyer toute la peine qu’il lui avait infligée en ces quelques mots. Mais je refuse de regretter ce que j’ai fait, ce serait lui donner de l’importance. Ce qu’il s’était interdit en quittant cette pièce. Celle qui avait fixé son départ jusqu’en Angleterre. Il se doutait que sa phrase ne voulait pas dire grand chose pour la Gryffondor, omettant volontairement de donner un nom, une existence. Pourtant, c’était la première fois qu’il le mentionnait même de manière aussi abstraite. Un an et demi est passé depuis cet incident et depuis, même lors de ses retours en Corée, il ne l’avait plus jamais revu, comme si leurs amis respectifs faisaient en sorte de ne pas les rencontrer en même temps.

Ses ébènes reprirent contact avec ceux d’Agatha, comme revenant au moment actuel. Il n’avait même remarqué que son regard avait dévié, comme aspiré par le souvenir de cette journée. Raclement de gorge d’une gêne camouflée d’en avoir dit plus que d’ordinaire sans ce masque de nonchalance qu’il avait l’habitude de porter. Tu tiens le coup ? Changement de sujet voulu mais pourtant il s’en souciait réellement. En étant aussi proche d’elle, il avait pu observer ces moments trop long où elle fermait les yeux. De ceux qu’il avait si souvent fait pour ne pas laisser sa colère exploser. Alors, il ne pouvait imaginer la bataille qu’elle devait livrer avec elle-même en ce moment même, au milieu de cette foule transpirante d’excitation.

tenue de Jin:

Bal

Kathleen eut un sourire à l’adresse d’Azure qui repérait les différentes branches de gui un peu partout dans la pièce. Elle avait l’air obsédé par cette histoire de gui, mais ce n’était visiblement pas pour des raisons sentimentales. Bien au contraire, elle cherchait de toute évidence à éviter de devoir embrasser quelqu’un sous le gui. Cela rappela à Kathleen le trait d’humour dont elle avait fait preuve dans ses hiboux. Elle ne s’imaginait pas en train d’embrasser Azure, mais ça ne voulait pas dire que personne n’avait cette idée en tête. En tout cas, il était évident qu’elle ne comptait pas coopérer.

« On va esquiver, t’inquiète. »

Elle reporta son attention sur Shayne avec un sourire alors qu’il se mettait bien en avant dans son costume trois-pièces. Elle n’avait pas besoin qu’il lui précise que ce ne serait probablement pas une tenue qu’il porterait souvent. Ce n’était clairement pas son genre. Mais ça lui allait bien et elle ne voyait aucune raison de ne pas le taquiner sur la question. Après tout, elle avait promis de faire son possible pour montrer une mine heureuse ce soir-là. Elle ne savait pas combien de temps elle parviendrait à tenir le coup, mais elle essaierait de son mieux. Pour faire plaisir à Azure.

« Dommage, ça te va bien. Tu ferais fureur dans les soirées de la reine d’Angleterre. »

Noble ou pas, en réalité, Kathleen n’avait jamais réellement rencontré la reine, pas personnellement. Même si la noblesse au complet pouvait être invitée à des cérémonies officielles, n’étaient présentés à la famille royale que la haute noblesse. Les autres restaient en retrait sauf si un membre de la famille royale la remarquait et lui adressait la parole. Kathleen n’avait jamais connu cet honneur d’être remarquée et elle était globalement trop jeune pour que cela se produise. Il n’y avait même pas d’enfant royal de son âge pouvant générer une occasion. Il était venu en solo, et Kathleen lui sourit gentiment.

« Moi non plus. On est venues avec Azure en amies, et puis c’est tout. De toute façon, je n’ai que peu le cœur à la fête… »

Elle jeta un regard à Azure, destiné à s’excuser de ses propos. Ce n’était pas le genre de choses dont elle devait parler ce soir, mais c’était difficile de laisser son état d’esprit de côté. Alors qu’elle ne savait pas du tout où était le professeur Griffith, celle-ci surgit soudain. Elle avait l’air plutôt de bonne humeur et commença à parler de la relation entre Shayne et Azure, ce qui laissa Kathleen clouée sur place. Les deux concernés se mirent à balbutier et elle comprit qu’il y avait plus. Contrariée par la complexité que cela apportait à une soirée à laquelle elle n’avait déjà pas envie de participer, Kathleen fut tentée de fuir mais elle avait promis. Elle entendit à-peine le professeur parler du père de Shayne et le concerné s’estomaquer. Elle profita de cela pour s’approcher d’Azure.

« C’est lui qui t’a mise dans cet état ? » lui demanda-t-elle à voix basse. « Me dis pas qu’il t’a lâchée pour draguer Griffiths, ce serait bizarre. »

@Azure Zinnia @Shayne T. Williams @Professeur J. Griffith

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

feat    @Shayne T. Williams  @Professeur J. Griffith   @Kathleen Kirte   

Maintenant elle avait encore plus de raison de détester la Botanique! C’était officiellement, la professeure qu’elle aimait le moins. Ne serait-ce par sa clairvoyance et sa capacité à voir qu’il se tramait quelques choses.

NON!

Ça sonnait un peu trop désespérer, vous croyez ? Et en stéréo en plus! C’était le temps pour être d’accord sur quelque chose, vous pensez ? Mal à l’aise, la jeune fille pinça les lèvres, s’alarmant du regard qu’il lui retournait avant de détourner les yeux à demi parce qu’elle n’assumait pas d’avoir parlé en même temps et aussi parce qu’ils avaient l’air particulièrement louche à être tout les deux légèrement troublé et mal à l’aise de la supposition. C’était pas de ces non qu’on dit en riant comme si ça ne leur faisait rien, c’était un de ceux qu’on scandait en urgence et en panique, comme s’il fallait s’en défendre ou s’enfuir. C’est moins où écouter Shayne essayé de se défendre contre cette dragonne ne lui rendait nullement justice en termes d’assurance. Elle fronça les sourcils cependant en entendant son nom de famille, précédé d’impossible. Deux mots coupants comme une lame de rasoir et dur comme un tas de brique déverser sur sa tête. Ça la prenait de cours, mais peut-être qu’elle n’aurait pas dû s’en étonner. Peut-être, mais c’était quand même le cas. Son regard tourna rond, puis elle vira aussi pivoine, déstabilisé par la supposition de Kath.

Si je dis oui, me juge pas, ok ? Dans tous les cas, c'est pas ce que tu crois. – Plus bas à son attention - Et je dois, régler ce truc, désolé.

Azure fit un câlin rapide à Kath, qui était à côté de ces chaussures, mais qui les avaient toujours bien aux pieds. Griffith balbutiait à parler du père de Shayne alors elle prit une décision. Alors entre Shayne, Kath et Griffith, l’option qui ressemblait le moins à se baigner dans une marre de lave brulante, restant quand même la prof.

Laisse, Shayne. – Bah, tu vois, elle – elle se souvient de ton prénom, nigaud. – Je m’en occupe. Va plutôt faire danser Kath, au moins il y en aura une de nous deux qui aura eu raison de mettre une jolie robe ce soir. On sait tout les deux que ce n’est pas moi que tu inviterais à danser dans tous les cas. – Elle souleva son regard vers la professeure. – Comme il souhaite que je vous raconte, autant le faire avec quelque chose à boire. Vous m’accompagnez, Professeur ? J’vous fait la version courte ou la longue ? - Peut-être qu’il en baverait. Peut-être pas. Mais auquel cas, elle avait assez grincé des dents pour la prochaine heure. Elle tourna la tête à l’intention de Shayne. – Assures-toi qu’elle s’amuse au moins, j’en ait que pour un instant. – Elle sourit doucement, retrouvant un peu de douceur à son intention - mais surtout parce qu'elle nourrissait vraiment l'envie de leur amie conjointe ait quelques chose à faire autre qu'assister à un désolant spectacle. - avant de regarder son projet en robe fendue comme le titan qu’elle était. Elle retira sa main de l'épaule du jeune homme avant d'indiquer à Jack leur destination potentielle commune.

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PRETTYGIRL

Bal de Noël

L’avantage de l’alcool, c’est qu’il effaçait les craintes sous des effluves pestilentielles, mais bien moins putrides que la réalité. Le désavantage de l’alcool, c’est qu’il rappelait également la fierté qui ne tenait qu’en ces mirages nauséabonds. “P’tain mec, dis à ton frère jumeau de nous lâcher, je te vois en double.” August ne se souvenait pas avoir autant ri depuis des semaines, des mois peut-être, ou même toute sa vie s’il le fallait. Il ne se souvenait pas non plus de l’allure ainsi effrontée de sa personne, ce jumeau qui lui faisait face à présent que Kenneth et lui s’étaient interrompus face à ce miroir abandonné. Que faisait-il là, d’ailleurs ? Avait-il été placé pour refléter exactement cette image chimérique d’un jeune homme impertinent, un rictus flanqué sur l’orée de ses babines retroussées sous l’amertume du whisky ? Ou n’était-ce que le fruit du plus parfait hasard qu’il contemple ainsi cette image d’un autre qu’il n’avait plus croisé depuis que sa vie s’était arrêtée ? Sa vie s’était-elle seulement arrêtée ? Il pencha le visage pour observer le profil de son meilleur ami à ses côtés. Il l’avait délaissé, ce salaud, mais il était revenu et son quotidien entier s’était repris de tourner, ou son monde, ou qu’importe ; ce royaume en cendres brûlait à nouveau sous la fougue d’une jeunesse qu’il retrouvait. C’était ça, l’alcool. Cette certitude déraisonnée, portée par le whisky pur feu, d’un avenir rutilant tandis que le passé s’effondrait un peu plus derrière chaque réplique assassine. “Impossible, y a que moi là-dedans… Putain, on est canons quand même.” Ils étaient beaux, oui, d’une beauté absurde, la chemise de son meilleur ami visiblement fermée des mauvais boutons, la sienne ouverte jusqu’à la poitrine ; les cheveux ébouriffés pour leurs deux silhouettes ; la posture nonchalante pour sa part, miraculeusement retenue d’une canne qui prenait un curieux sens. Cette petite contresoirée, du haut de la volière, avait été improvisée mais comme tout art, la prise de risque avait été consacrée : ils étaient prêts pour dompter cette école de l’illustre sommet de leur cuite, confiants en leur charme si justement miroité devant eux. Chaotiquement cinglant. Il s’aperçut dans un éclat de lucidité (le dernier de sa soirée) que sa braguette était ouverte et il la zippa d’un geste sec sous le regard dédaigneux d’un tableau voisin. “Moi au moins, j’en ai une” crut-il bon de répliquer alors que la peinture s’exclamait de scandale. Et ils filèrent sans autre révérence, dans un dédale d’escaliers dont il perdit le fil, sa jambe assouplie par une substance qui la raidirait sûrement davantage le lendemain.

“Je crois que je vais gerber.” August éclata de rire, manquant de tomber à la renverse s’il n’avait pas été contraint de se tenir fermement à la rambarde de pierre. “Tu sais que c’est un acte hyper courageux, de vomir au milieu des couloirs… Allez, montre à ces lâches ce que c’est que d’avoir notre descente !” Mais le vomi ne vint pas, ce qui n’empêcha pas le Gryffondor de s’étouffer de rire au seul haut-le-cœur de son camarade. “Le vomi, le vomi, le vomi…” Il chantonna aussi longtemps que son souffle le lui permit et il fredonnait encore quand ils parvinrent enfin dans le hall, après plusieurs joutes ratées et d’autres fortuites rencontres dont il ne se souvenait déjà plus. August chercha le regard de son camarade, comme pour le défier de vomir dans la grande salle à présent qu’ils y étaient presque, mais ce dernier était trop obnubilé par un atout qu’il n’avait pas dans ses attributs masculins. L’anonyme avait en effet une très belle poitrine, et il aurait bien voulu partager la vue si son cavalier ne s’était pas empressé de l’attraper par les épaules pour l’attirer parmi les convives. “Pffff, Jésus a dit qu’il fallait partager son pain ! Hérétiques…” Mais déjà Kenneth s’enthousiasmait de la suite, lui attrapant le bras en exigeant de lui le meilleur de sa performance. “Je donnerai tout à condition que ma Juliette y soit ; mais c’est pas gagné vu comme c’est toutes des pu…” L’éclat de musique couvrit l’insulte alors qu’ils se mêlaient à la foule. August plissa des yeux, réalisant de fait que toute cette lumière était trop, et bien, lumineuse, et les danseurs, et bien… Dansants. C’était à lui foutre la gerbe à lui aussi, décidément, cette bouteille était plus forte que prévu, oui, la bouteille, et pas cette amertume qui lui faisait soudain serrer les lèvres de dégoût, âpreté qui remontait de ses entrailles pour déverser sur sa langue ces effluves d’un passé que l’alcool avait pourtant su enterrer. Il fallait croire que les fantômes savaient sortir de leurs tombes, évidemment, c’était même leur spécificité et Diable, fallait-il vraiment qu’il se revoit ainsi valser deux ans plus tôt, fier et ordonné, symétrique et souple, là où il avançait désormais clopinant comme un gueux, misérable clochard quémandant un peu d’attention… “J’ai besoin de boire un truc” souffla-t-il dans une expression pincée comme pour retenir une nausée.

Ils se frayèrent un chemin (c’est-à-dire, ils bousculèrent tous les adolescents sur leur passage en manquant de renverser une première année et en contraignant un Poufsouffle à vider son verre sur sa chemise) pour parvenir jusqu’au buffet. Bien entendu, il n’y avait pas d’alcool mais bien entendu, August n’était pas stupide - seulement atrophié. Il servit ainsi deux verres de jus d’airelle avant de sortir de la poche de son pantalon de costume noir une petite fiole dont il versa promptement le contenu dans les boissons. Un énorme sourire déchirait son visage en deux quand il tendit son verre à Kenneth. “Une petite potion magique pour nous donner des ailes… Ce sera plus pratique pour aller au septième ciel.” Il força un clin d'œil au cas où sa grossièreté ne soit pas suffisamment grosse, et trinqua avec son camarade. C’était pire que le whisky pur feu, parce que c’était un alcool bon marché avec un pourcentage plus élevé que le point le plus chaud sur terre. Mais c’était ce dont ils avaient besoin, une petite dose de courage en plus, pour eux qui ne se sentaient parfois que comme les deux plus grands minables. L’expression du Gryffondor changea, passant de l’hilarité à de l’amusement, de l’amusement à de la moquerie. Kenneth était minable. Il l’avait abandonné, le rejetant sans la moindre explication, pour revenir frapper à sa fenêtre comme si la trahison n’avait été qu’une mauvaise passe. Mais lui était mort, pendant ce temps ; ce poignard avait achevé sa carcasse et il en gardait les séquelles même dans cet au-delà. Il n’avait pas le luxe des mauvaises passes, il était condamné à la tragédie de la mort ; Kenneth était un traître de ce drame-là. Et comment réparer l’affront d’un scélérat ? Lui dérober ce qu’il chérissait le plus, pour qu’il comprenne la douleur de perdre, lui aussi. Une simple vengeance d’adolescent. Le regard d’Augst glissa des yeux vitreux de son meilleur ami à la foule avant de repérer une longue chevelure de sirène. Elle était venue, évidemment, et elle avait enfilé une élégante robe pour attirer les marins jusqu’à ses courbes… Elle avait cherché cette finalité, de toute évidence, elle avait voulu qu’il l’aborde, ce soir. Il suffisait de deviner la perle qui ornait la chaîne à son poignet pour comprendre qu’il se contentait de répondre à son appel à elle. Rien de plus. Il l’observait encore quand elle tourna son visage et croisa son regard, sentant probablement sur sa peau de perle le contact électrique de ses attentes. Un sourire carnassier souleva ses commissures alors qu’il retrouvait les prunelles embaumées de Kenneth. “On part à la chasse et on se rejoint dans trente minutes pour un débrief ? Que le meilleur gagne, mon frère.” Il appuya ses paroles d’une étreinte ferme sur l’épaule du jeune homme en gage de leur complicité, avant de s’éloigner, son verre à la main. Il attendit d’être près des portes pour chercher à nouveau les yeux bleutés de Selene et n’en franchit le seuil qu’une fois y avoir répondu d’un clin d'œil entendu. La proie n’avait rien à craindre du prédateur dans une telle marée humaine… Mais si elle aimait les risques, elle pouvait bien s’aventurer au-delà.

@Kenneth D. Appleton
@Selene O. Paulet

code by EXORDIUM.

BORDERLINE

Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best

Le Bal de Noël

EXORDIUM.

Le Bal de Noël était enfin arrivé, non pas que je l'attendais avec grande impatience mais cela faisait tellement longtemps que j'entendais assez régulièrement les filles en parlaient dans les couloirs que j'étais ravi qu'il soit enfin là pour qu'elles changent enfin de discussion. Bon, vous me direz, à force de les entendre parler de toujours la même chose, j'ai fini par ne plus y faire attention, à tel point que ça m'en est littéralement sorti de la tête. Et oui, je suis le genre de personne à avoir ce genre de capacité, c'est mon petit don à moi ... enfin, peut-on vraiment parler de don ? je n'en suis pas sûr ! Bref, le bal est là comme je le disais et grâce à ma cousine, j'ai évité d'y passer totalement à côté. En réalité, j'en aurai été incapable puisque le jour J, j'aurai bien fini par réaliser que j'étais passé à côté et que par conséquent, je n'avais pas de cavalière. Est-ce que ça aurait été dramatique ? Pas réellement, après tout, durant des années, j'y allais en compagnie de ma soeur et/ou de ma cousine, alors une année de plus à suivre ce petit rituel ne m'aurait pas fait de peine. Mais voilà, puisque ma cousine m'a rappelé à l'ordre avec le bal, j'ai eu le temps de revoir mes "plans" et j'ai proposé à Murphy de m'y accompagner, cette fois sans l'intervention de son frère ... bon c'était avec celle de ma cousine, mais elle n'est pas obligée de le savoir, n'est-ce pas ? Après, si elle avait réellement tenue à s'y rendre avec moi, elle aurait été libre de m'inviter, n'est-ce pas ? Je sais que les filles aiment que l'invitation viennent des garçons mais depuis le temps que l'on se connait, elle pourrait se sentir libre de faire le premier pas !

De toute façon, quels qu'aient été ses plans pour la soirée, elle a accepté mon invitation, ce qui m'arrange grandement, j'apprécie réellement passer du temps en sa compagnie. J'ignore si c'est une réelle attirance pour elle ou si c'est son esprit qui me fascine mais une chose est sûr, je suis certain de passer à nouveau une soirée agréable. Après avoir enfilé mon plus beau smoking, je peigne soigneusement mes cheveux, redessinant mes boucles pour obtenir un rendu parfait. Je regrette parfois de ne pas être une fille, j'aurai adoré passer des heures à me maquiller ... ce qui peut m'arriver parfois, quand je m'ennuie ou quand je suis sûr que ça va bien faire chier ma famille. Evidemment, je ne sors pas le grand jeu, mais j'apprécie souligner mes yeux d'un eye-liner pour accentuer mon regard. Je finis par un peu de parfum avant de me rendre dans la salle commune, lieu de notre rendez-vous. Cela m'arrange, hors de question de passer la moitié de la soirée à la chercher dans la foule, ici c'est plus pratique. Je me fais alpaguer par deux élèves de première année complètement paniquées. C'est leur premier bal, elles sont tristes de ne pas avoir de cavaliers car personne ne les a invité et elles n'ont pas osé faire le premier pas. Je sens que les vannes s'ouvrent chez l'une d'elle car je la vois enchaîner les interrogations. Et si elles marchaient sur les pieds d'un potentiel cavalier ? Et si personne ne les invité à danser ? Est-ce que leurs robes sont assez jolies ? Est-ce que ça ne fait pas trop ? Ou au contraire pas assez habillé ? Elles ont essayé de se maquiller, mais elles ne sont pas très doués, ne se maquillant pas au quotidien, est-ce que c'est joli ? Est-ce que ça ne fait pas trop ? Après un long monologue, je finis par poser ma main sur son épaule, espérant ainsi la faire taire gentiment, afin de pouvoir en placer une “Tout va bien se passer, il n'y a pas de soucis à se faire. Vous êtes radieuses dans vos robes, votre maquillage est très bien réalisé et si aucun garçon ne vous invite à danser, ils auraient bien tort. Et puis, rien ne vous empêche de danser ensemble, après tout, vous y aller pour voir amuser, pas trouver le prince charmant .... attendez la Saint Valentin pour ça !” J'espérais sincèrement avoir apaisé leurs craintes, autant parce que ça me fait de la peine de les voir si bouleversé que parce qu'elle a réussi à me coller un début de migraine avec toutes ses questions. On discute encore quelques minutes mais je vois que j'ai réussi à les apaiser un peu, ce qui m'arrange parce que je viens de voir ma cavalière se diriger vers la porte, c'est le moment de s'éclipser “Passez une bonne soirée mesdemoiselles. Je vous abandonne, on m'attend !" Leur dis-je en leur offrant un clin d'oeil et un beau sourire avant de me diriger vers Murphy “Bonsoir vous ! Vous êtes absolument renversante, comme toujours !" Répliquais-je à Murphy en lui faisant un baise main. C'est too much mais j'aime bien !

@E. Murphy Leonhart Pardon pour ce temps d'attente J'ai honte

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Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

C
ertes, Poudlard est une école dotée de bien des charmes : de par son architecture imposante aux influences gothiques, l'intelligence avec laquelle elle a été conçue pour exploiter le plus pur potentiel de la magie, j'ai compris en arrivant pourquoi elle était une référence, chez les sorciers... Pourtant, je suis souvent nostalgique de mon temps à Ilvermorny, de mes moments passés avec mes camarades Womatou. L'atmosphère était toute autre, dans la brume fine du Mont Greylock, mais quelque part, j'ai peur au fond de moi que les meilleures années de ma vie soient déjà derrière moi. Est-ce que c'est son cas, à lui aussi ? Parfois, j'ai l'impression de ressentir des regrets habiter Jin, ça expliquerait pourquoi il se rend si inaccessible aux autres. « Ici, à Poudlard, évidemment. » Je lève les yeux au ciel, comme si la réponse était absolument évidente : c'est moi qui l'ai invité au bal, après tout, je sais bien ce qu'il fait là. Et puisqu'il n'a pas eu le mauvais goût de refuser, le voilà à mon bras, dans un costume qui le met bien en valeur. Mais contre toute attente, il se décide finalement à se livrer ; je l'écoute d'une oreille attentive, sans réagir... Il semblerait effectivement qu'il y ait bien eu une raison à son départ, que ce n'était pas qu'une décision de ses parents de quitter le continent. « Comment tu as pu précipiter ton départ, si ce n’est pas toi qui voulais partir… ? » ne puis-je m'empêcher de demander, sérieusement intriguée. J'ai bien une idée en tête, mais il risque de ne pas apprécier que je l'évoque à voix haute... ça alors, ce serait pourtant surprenant, venant de lui. Finalement, ce garçon m'ennuie de moins en moins... « Ce "lui", ça a l’air de quelqu’un d’important, pourtant. » fis-je remarquer, l'air de rien mais la tête pleine de théories, en me demandant qui a bien pu le mettre dans une telle position. Lui qui semble si sérieux, secret, renfermé... Quelqu'un est bien parvenu à briser les verrous qu'il a fermé entre lui et le monde, ce qui relève presque d'une prouesse. « Tu t’es donc rendu coupable d’un crime si atroce qu’ils t’ont renvoyé ? Je ne te savais pas délinquant. » Un léger sourire naît au creux de mes lèvres tandis que je détache ma main de sa nuque pour tournoyer. Le bas dentelé de ma robe noire s'élève légèrement, comme la corolle d'une tulipe, et je ferme les yeux pour apprécier l'instant. Puis, je reviens à lui, et me replace en position.

Le violoncelle et les cordes s'éteignent pour laisser le piano imposer sa cadence, dans un rythme lent et doux. Nos pas suivent, et je m'applique à suivre les appels de mon partenaire, m'abandonnant finalement. Il y a une multitude d'odeurs dans la salle qui se pressent dans mes narines : je pourrais humer longuement chacune d'elle... et le goût du sang me revient en bouche. Il m'interroge sur mon état... Par fierté impérieuse, je suis d'abord tentée de nier, de prétendre que tout va bien. Puis, je me rends compte que mes doigts se sont enserrés autour de sa main jusqu'à exercer une certaine pression autour de son poignet. « Non, j’ai la tête qui tourne, je… » Je me mets à fixer le visage de mon partenaire avec une idée obsédante, que je suis incapable de m'ôter de l'esprit maintenant. Il ne sait pas ce qu'il a déclenché, mais moi j'ai bien conscience que la bête s'est éveillée, et qu'elle s'apprête à prendre le pas sur moi. Je voudrais la faire taire à jamais, l'enfouir au plus profond de mon être et reprendre notre danse. Malheureusement, je ne suis plus aux commandes... Finalement, je m'immobilise, suspendant le mouvement de notre danse, et me tiens la tempe. Je veux que ça s'arrête... Dès que mes yeux se posent sur une parcelle de peau de mon interlocuteur, j'ai envie de plonger mes canines dedans pour en aspirer son hémoglobine. « Il faut qu’on sorte. Maintenant. » finis-je par déclarer en dirigeant mon regard vers la porte menant au Hall, là où continuent d'affluer les couples en tenue de bal. Avec un peu de chance, il fait suffisamment froid pour que la cour extérieure soit déserte... Mon instinct m'y crie de m'y réfugier avant que quelqu'un autour de nous se rende compte qu'il se passe quelque chose d'inhabituel.

@Jin Kyung Seo

Tenue de bal:

black pumpkin

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