[SUJET COMMUN] Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

bal de Noël

Au château, il y avait des choses qui ne changeaient pas : les risques que l'on prenait plus ou moins consciemment, les petites rébellions qui mouraient aussi vite qu'elles étaient nées... et puis le bal de Noël qui mettait dignement un terme à la première partie de l'année, dernière soirée avant les vacances. Comme tous les ans, les portes de la Grande Salle étaient restées fermées durant tout l'après-midi, ne laissant aux passants du Hall que quelques bruits étouffés pour tout indice de ce qu'il se passait derrière. Fort heureusement, personne n'eut à attendre bien longtemps. À vingt heures tapantes, dans un grincement d'Enfer, la salle de bal se dévoilait aux yeux des premiers curieux. Tout n'était que rouge, que vert, que bois, dans un tableau un peu cliché mais néanmoins élégant. Il n'y avait plus de traces des longues tables habituelles, remplacées par quelques plus petites et plus rondes, surmontées de nappes rouges, dispersées çà et là au milieu de canapés en velours. Contre un mur, un immense buffet parfaitement soigné dont les mets n'avaient rien à envier aux plus grands restaurants du royaume. Au centre, un espace dégagé plus fortement éclairé attendait qu'on vienne y risquer quelques pas de danse au rythme des musiques jouées par un orchestre installé sur l'estrade d'ordinaire réservée aux professeurs. Des sapins décorées de petites fées aux robes dorées meublaient le fond de la scène, des branches de houx étaient accrochées en guirlandes autour des fenêtres et des portes. Pas de doute, Noël s'était installé à Poudlard !

Lorsque tout le monde fut arrivé, dispersé de part et d'autre de la pièce – est-ce que les petits malins qui avaient déjà les mains dans les plateaux de nourriture pensaient vraiment être discrets ? – le directeur, Fergal Armitage, s'invita sur l'estrade pour son sempiternel discours. Ça non plus, ça ne changeait pas vraiment et, avec les années, il fallait bien reconnaître que rares étaient ceux qui prenaient encore la peine d'y prêter une oreille attentive... Tout ce que l'on attendait encore était de l'entendre lancer officiellement la soirée, après quoi un brouhaha joyeux résonnait sous les pierres claires des voûtes. La musique reprit ses droits, entrecoupée de bribes de conversations attrapées sans le vouloir vraiment... Il était temps de profiter de ses amis avant d'avoir à leur dire au revoir pour les prochaines semaines parce que, demain, à la première heure, le Poudlard Express quitterait la gare de Pré-au-Lard pour une pause bien méritée.

Petites précisions

Le bal restera ouvert jusqu'à la MàJ fin janvier/début février.

En attendant, vous pouvez vous lâcher, pas d'ordre à respecter tant qu'il n'y a pas de double-posts et que les 300 mots réglementaires sont respectés ! Bon bal et bonne fin d'année à tous !

Tenue correcte exigée

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

Ft. @Teodora K. Von Meissen @Darina Procházková @Ha na Seo @Jun Woo Seo

Il y avait peu de chose que j’aimais plus que les soirées. Mais celle de Poudlard, à défaut d’être un peu minimaliste, m’enchantait année après année. Le moult de pomme dans les flutes avaient été servi dans la chambre des Poufsouffle de 4e, avec en décoration de l’anis étoilé, cannelle et une tranche de pomme coupé finement enroulé sur elle-même au fond du verre. Mes deux cousines chéries s’étaient assises tour à tour devant ma coiffeuse, pendant que je m’appliquais à parachever leur maquillage; avant de m’y asseoir moi aussi le temps que Rozé coiffe mes cheveux. Quand tous les deux quittèrent pour enfiler leur tenue, je terminai quelques touches de maquillage avant d’acquiescer aux demandes de mes colocataires concernant tous les fards à paupières, l’eyeliner, le mascara sans oublier les brillants à lèvre et la collection complète de mes cosmétiques après m’être assuré de leur avoir appliquer une crème hydratante en tout premier lieu. Si certaines semblaient avoir du mal à choisir la couleur qui leur seyait, j’y ajoutait un grain de sel en détournant mon regard que ma tenue pour ce soir. J’avais opté pour une robe blanche en mousseline dont les jupes constellées de cristaux brillant. Le corsage en se soulevait au niveau des hanches donnait du volume ou il fallait; et le décolleté de reine tombait à ma peau de sorte que rien n’était outrageusement visible et couvrant aussi mes épaules d’un tissu aérien. J’ajustai mon peignoir en soie pour bien dissimulé mon négligé dessous, avant de revenir vers ma Teodora chérie.

Prend plus tôt ce rouge.

Je sortit le tube de rouge à lèvre; qui était moins pimpant et plus à portée avec sa tenue. J’ouvris le tube afin de lui faire voir, puis sortit le bon pinceau avant de lui tendre pour qu’elle puisse voir par elle-même. Notons qu’elle aurait bien pu se tromper et opter pour celui à paupière gâchant le travail dès la première touche; se maquiller n’était pas particulièrement commun chez elle. Je fis à nouveau quelques pas pour me rendre jusqu’à la porte des toilettes, bien décidé à en faire sortir Darina, de gré, espérons-le.

Darina, ça va ? Ça fait trente minutes que tu es enfermée! Si le problème c’est la robe, sort, que je regarde cela sur toi.

Une à une, elle finirent bien par devenir prête. Si quelques-unes décidèrent de se séparer pour se précipiter à leur rendez-vous pour leur cavalier, d’autre semblait ne pas vouloir en sortir. Celles qui furent prête purent quitter avec moi, après m’être changés derrière le paravent de bois au motif de fleurs. Norine et Rozé, toujours sur mon sillage; bien qu’elles auraient elle aussi leur cavalier à rejoindre à la soirée.

Quelqu’un t’a invité ? Toisa-t-elle une de ces compagnes, alors qu’elle rejoignait le rez-de-chaussée ou déjà beaucoup de personne s’agglutinait dans la pièce. Je m’arrêtai mi-chemin pour interpeller Ha Na qui montait aussi les escaliers, en tenue de soirée.
Autant que j’adore les traines, autant qu’elles sont littéralement un risque d’accident dans ces escaliers. – Et je jetai un regard de biais justement à l’idiot qui semblait avoir pris le bas de la robe d’Ha Na comme d’un tapis d’entrée. – Aurais-tu l’amabilité de ne pas détruire l’œuvre d’art qu’est sa robe, s'il te plait? – Mon ton était tranchant, mes yeux de biches et mon sourire était là pour apaiser les potentielles rixes. – Je suis sensé retrouvé ton frère. – Notons le fais, que je n’ai pas préciser lequel. Si cela peut lui faire plaisir de jubiler pendant quelques secondes, qui suis-je pour l’en y privé.

Tenue :

Code by Joy

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ Le traditionnel bal de Noël de Poudlard ouvrait ses portes très bientôt et Silas se surprenait à avoir hâte de s’y trouver. Lui qui détestait habituellement les événements publics susceptibles de rassembler les sales tronches d’Appleton, Rowle et leurs comparses imbéciles était persuadé qu’il n’y mettrait pas même un orteil cette année ; entre le placement en foyer d’accueil, la trahison de Nora, son coming-out et le râteau de Dash, il n’avait pas très exactement la tête à faire la fête ou à attirer les regards inévitables que rameutaient sa jambe tordue et la présence de Bane sous sa forme de fauteuil massif aux impressionnantes pattes griffues. Et pourtant, il avait suffi d’un simple petit mot amusant de son meilleur ami pour lui redonner le sourire – un sourire stupide et aveuglé, mais un sourire tout de même. Il savait que cette proposition était en tout bien tout honneur, qu’elle n’était que l’expression d’une amitié inébranlable, qui ne pâlissait pas même face à une déclaration d’amour, mais il ne pouvait pas s’empêcher de rendre ce sourire de crétin rayonnant à son reflet ravi d’être le cavalier de Dashiell Dashner ce soir. Après toutes ces semaines passées à cahoter sur des sentiers brumeux et obscurs entre la rancœur, le chagrin et la sensation d’être complètement paumé sur tous les plans, il avait été le seul roc familier de son ancienne vie auquel se raccrocher.
‎‎ ‎ En entendant la porte du dortoir, puis les pas de son colocataire venu à son tour se préparer pour le bal dans leur chambre, Silas tenta de ravaler tant bien que mal ce sourire traître malgré ce visage inhabituellement coloré qui ne trompait personne ; surtout pas lorsqu’on décelait cette étincelle farouche et éclatante dans ses prunelles. D’une main faussement nonchalante, il repoussa les mèches rebelles qu’il ne parvenait pas à plaquer en arrière et se mordit l’intérieur des joues avec la sensation qu’il aurait pu mieux faire avec plus de temps – mais il n’allait certainement pas se pomponner devant Dmitri comme un amoureux transi qui va se pavaner pour sa bien-aimée. Alors, il laissa tranquilles ses yeux soulignés d’un trait d’eye-liner, ses cheveux rebelles s’éparpillant autour de ces mèches plus ou moins ordonnées et ce costume monochrome très sobre seulement égayé d’un nœud papillon muni d’une discrète chaînette faisant écho à son piercing. Ça ferait l’affaire. Pour l’occasion, même Bane avait accepté de porter un nœud papillon blanc autour du cou (qui se retrouvait invraisemblablement au sommet du dossier du ronronroulant lorsqu’il se métamorphosait). “Il est beau comme un camion, tu trouves pas ?” se moqua Jørgensen à l’adresse de son camarade affairé. “On se voit au bal” lâcha-t-il avant de quitter le dortoir, juché sur son précieux artefact médicomagique.
‎‎ ‎ En voulant quitter la salle commune, il croisa le chemin de Selene ; déjà apprêtée pour la fête par ses soins. Il s’était occupé de son cas avant même de s’atteler au sien, plus à l’aise dans ses habits habituels pour pouvoir tourner autour de la princesse sans être empêtré dans un costume serré – qu’il ne devait en aucun cas déchirer, puisqu’il s’agissait d’une location. Elle était ravissante dans une robe bustier blanche aux discrets motifs de flocons qui tombaient doucement jusqu’aux derniers plis ; enchantement dont Silas était particulièrement fier – ça et les cils subtilement allongés et recourbés, scintillants comme du givre. Il s’était permis une petite excentricité en donnant l’apparence de cristaux glacés à ses boucles d’oreilles, mais ce qui faisait le clou du spectacle restait Selene elle-même ; difficile d’en vouloir à Dash de crusher sur elle. Silas demeurait complètement hermétiques à ses charmes, si ce n’était pour le plaisir des yeux ; il ne pouvait pas s’empêcher de la considérer comme une petite sœur à protéger – de ce gros lourdaud de Kenneth, principalement. Il avait beau être assis dans son ronronroulant, il ne put s’empêcher d’esquisser une petite révérence en inclinant le buste, main sur le cœur. “Madame ! Vous êtes ra-vis-san-te !” s’exclama-t-il d’une voix exagérément pincée. “Sérieux, t’es trop belle. Heureusement que Teddy est là pour te défendre contre les relous” s’amusa-t-il, pas inquiété le moins du monde quant aux capacités de la Poufsouffle à mordre le premier malotru venu. Elle savait très bien se défendre toute seule ; la Serdaigle, en revanche, aurait sans doute besoin d’un caractère plus fort pour tenir les loups à l’écart. Il s’éclipsa dans un clin d’œil faussement charmeur, laissant les Serdaigles à leur salle commune pour rejoindre celle des Gryffondors – Merlin faites qu’il ne croise pas l’autre idiot de Rowle.
‎‎ ‎ Parvenant à destination, les pattes griffues de Bane s’immobilisèrent près du portrait de la Grosse Dame, qui leur jeta un regard suspicieux et agacé. “Encore vous !” les apostropha-t-elle, se rappelant malheureusement de ses escapades nocturnes avec irritation. “C’est pas sur place, aujourd’hui, c’est pour emporter, madame” ne put-il s’empêcher de répliquer en souriant de toutes ses dents. Elle n’eut pas le temps de protester ou de réprimander l’insolent, car Dash surgissait du trou sans s’attarder sur les paroles maugrées étouffées par le portrait cédant le passage. Les yeux de Silas brillèrent un peu plus et son sourire s’étira davantage… jusqu’à se fendre d’un grand éclat de rire qu’il lui fut difficile d’arrêter. Pour cause : la cravate pailletée impossible à louper qu’arborait fièrement son meilleur ami. Enfin remis de son fou rire, il se redressa avec un petit soupir hilare, puis quitta l’assise confortable de son ronronroulant pour claudiquer vers le Gryffondor, un rictus gentiment moqueur au coin des lèvres. Une fois suffisamment proche, Silas baissa les yeux sur l’éblouissant accessoire, qu’il ajusta avec des mains habiles et délicates – puisqu’elle était évidemment de travers. “Le plus beau des cavaliers” commenta-t-il enfin dans un dernier gloussement, avant de relever des yeux rieurs vers Dash. L’amusement céda lentement la place à la tendresse, et son cœur se réchauffa délicieusement à l’idée que cet instant serait gravé dans sa mémoire. Une bulle de bonheur avant de passer l’intégralité des vacances avec sa personne préférée au monde.
‎‎ ‎ Là, tout de suite, il se sentait heureux. “Je crois qu’on nous attend pour enflammer la piste” lâcha-t-il en haussant un sourcil, invitation à rejoindre le bal pour s’y fondre et passer – enfin, après tout ce temps – une bonne soirée.

ft. @Dashiell Dashner, @Dmitri D. van Aken, @Selene O. Paulet & tous ceux qui veulent

credit; timus (code); timus (icons)

bal de noël

Ses épaules mises à nu souffraient cruellement de l'absence de tissu pour les recouvrir et les réconforter ; mais Daisy n'avait cessé de chanter les louanges de cette robe dénichée dans une boutique de vêtements d'occasion à Pré-au-Lard, jetée pêle-mêle dans une valise qui contenait bien d'autres de ses consoeurs. Or, Selene avait une confiance aveugle en les goûts de Daisy ; et qui de mieux qu'une véritable princesse pour la guider et lui faire troquer ses pulls quotidiens contre une tenue à la hauteur de son tout premier bal de Noël. Silas, véritable artiste doué de magie, avait ajouté quelques touches personnelles ici et là — donnant vie aux motifs de flocons qui tombaient sans discontinuer jusque dans la tulle qui recouvrait ses chevilles, allongeant ses cils et leur faisant prendre la consistance d'un givre féérique, sertissant ses lobes de cristaux glacés qui brillaient à chacun de ses mouvements — et Selene peinait tout simplement à croire qu'on l'autorisait réellement à porter, bien maladroitement, une robe aussi jolie. Dans le miroir, le reflet de ses lèvres ornées du délicat gloss nacré offert par Daisy souffrait d'un terrible sentiment d'imposture. La tenue et les enchantements étaient bien trop beaux pour sa silhouette fragile. D'un autre côté, il était hors de question qu'elle ne se montre pas à la hauteur de Teddy. Si la plus belle fille de l'école avait accepté de l'accompagner, il était normal qu'elle fasse tout pour ne pas ternir son éclat captivant. La petite poupée, œuvre de ses camarades, une pincée de l'un, un peu du talent de l'autre, coula un regard en direction de la parfaite Daisy dont elle se sentait désespérément loin et proche à la fois. « Oui, bien sûr », s'exclama-t-elle d'un ton ravi quand la jeune fille lui demanda de l'aide pour accrocher un pendentif autour de son cou délicat. Parfaitement visible sur ses bras dénudés, le bracelet en argent qu'elle n'avait jamais plus ôté se mariait parfaitement au reste de sa tenue ; le petit coquillage irisé dansant doucement au rythme de ses mouvements. « J'ai trop chaud, ça te va si je t'attends dans la salle commune ? » Comme une ritournelle familière, les deux anciennes amies avaient choisi de s'apprêter ensemble et de se rendre aux festivités d'un pas commun ; néanmoins leur liaison prendrait fin aussitôt les portes franchies, sujet tabou qui n'avait pas été évoqué, mais Daisy rejoindrait probablement Dashiell et Silas, dans son droit le plus précieux, tandis que Selene suivrait Teddy là où elle voudrait bien l'entraîner, jetant quelques coups d'oeil envieux à ce trio doré.

Quelques élèves bavardaient, installés sur l'un des canapés de la salle commune des Serdaigle, mais la majorité des silhouettes ne faisaient que passer, dans un sens ou l'autre. Selene sentit quelques regards s'attarder sur elle tenta de se fondre dans les tapisseries murales. Elle savait bien que c'était preuve de vanité de sa part que de se vêtir d'une robe digne des plus jolies de l'école, mais elle espérait presque passer suffisamment inaperçue pour ne pas que ses joues rosissent de gêne toute la soirée. « Madame ! Vous êtes ra-vis-san-te ! » La voix agréablement familière de Silas la tira du blâme de ses pensées et un sourire illumina son visage en même temps qu'il se colorait sous le coup du compliment exagéré. « C'est tout grâce à toi. Les flocons, c'est tellement une idée géniale, ça rend trop bien. » Tout en prononçant ses paroles empreintes de sincérité, elle agita le bas de sa robe pour faire danser les flocons qui se perdaient dans le tissu immaculé, son regard tacheté d'étoiles ravies. Elle n'aurait pu rêver une telle chose. « Sérieux, t’es trop belle. Heureusement que Teddy est là pour te défendre contre les relous. » Selene ne voyait vraiment pas de qui elle avait à s'inquiéter, considérant ses camarades masculins avec une naïveté encore trop prononcée, aussi se contenta-t-elle d'un rire complice assorti d'un « On se voit plus tard. » lorsque Silas s'éloigna en direction de la sortie. Elle ne resta pas seule bien longtemps puisque Daisy ne tarda pas à apparaître, ravissante et gracieuse. Les deux têtes blondes, reflets jumeaux déchirés par des querelles qui les dépassaient, voguèrent jusqu'au rez-de-chaussé, papotant des vacances qui approchaient et qui faisaient enfler une angoisse terrible dans la poitrine recouverte d'un bustier de Selene. Sa bulle s'apprêtait à exploser, les prunelles noires l'attendaient à la descente du train, les filins n'attendaient que ça pour l'enchaîner de nouveau. Ses poings se crispèrent à cette idée. Si elle devait être tout à fait honnête, elle était terrifiée à l'idée de rentrer à Londres, mais s'efforçait de faire bonne figure pour ne pas gâcher le bal de personne avec ses idées noires, surtout pas celle de sa cavalière. Et puis, Dashiell lui avait demandé une danse, c'était une raison suffisante pour se réjouir ce soir encore. Peut-être qu'elle allait oser lui demander s'il voulait bien être, enfin, qu'ils soient, disons qu'ils officialisent ? La question lui avait brûlé les lèvres tout au long de leur sortie cinéma, sans qu'elle n'ose jamais la faire devenir réalité, trop étourdie par les quelques baisers qu'ils avaient échangés et les aventures nouvelles vécues dans le secret de la salle plongée dans le noir. Plusieurs fois depuis, elle avait failli demander conseil à Daisy sur ce qu'il convenait de faire, se ravisant à chaque fois par crainte de l'importuner. Elles n'étaient plus si proches, après tout.

« Passe une bonne soirée. On aura peut-être l'occasion de danser ensemble », fit-elle à l'attention de la jolie Daisy avant que leurs chemins ne se séparent à l'intersection de cette invitation timide à ne pas s'ignorer complètement. Perdue au milieu de toute cette foule, Selene ne mit pourtant pas longtemps à trouver Teddy. Comment la manquer ? Sa somptueuse chevelure rousse, aidée d'un maquillage sensuel, faisait encore plus ressortir ses yeux bleus, sans parler de sa tenue qui la rendait plus intimidante que jamais. Sa robe noire à sequins mariée à d'épaisses chaussures noires lui conférait une aura et une assurance qui éclipsait toutes les personnes alentour, au point que Selene hésita une seconde à briser ce tableau en s'y insérant. « Teddy ! T'es splendide », la complimenta-t-elle en arrivant à sa hauteur. Et encore, le mot ne lui rendait pas justice, il était presque fade pour qualifier un tel éclat. Elles formaient un étrange duo, le noir et le blanc, la rousse et la blonde, la beauté rayonnante de Teddy et celle, plus timide, de Selene. « On y va ? » proposa-t-elle alors que la vague d'élèves se répandait dans la Grande Salle, dont on apercevait d'ici les décorations de Noël.

ft @L. Daisy Gibson @Silas Jørgensen @Teodora K. Von Meissen

(c) SIAL ; icons sial

Le dernier jour d’école était toujours doux-amer pour Teddy, de plus en plus à mesure qu’elle grandissait. Elle ne ressentait pas l’allégresse d’une partie de ses camarades à retrouver sa famille, les fêtes n’étaient pas particulièrement joyeuses, plutôt besogneuses même… Quant à l’avalanche de cadeaux, elle n’existait tout bonnement pas chez les Von Meissen. Heureusement, la plupart de ses amis avaient bien compris qu’ils ne pouvaient pas espérer d’elle plus qu’un sachet de gâteaux faits maisons, avec beaucoup de soin et personnalisé, certes, mais rien qui ne mérite qu’on s’y attarde.

Elle aurait mille fois préféré rester ici avec ses amis. La jeune musicienne commençait à ressentir le trac pour l’audition du lendemain… Etait-ce d’ailleurs bien sérieux de faire la fête avant ? Et le concert du dimanche… Et cette histoire de bad trip qui allait lui revenir dans les dents comme un boomerang, le silence de sa mère et son air vaguement déçu mais pas vraiment surpris…Non elle méritait bien de faire un peu la fête ce soir, parce que clairement, le reste des vacances serait probablement consacré à faire profil bas et à travailler pour le Coven.
Fidèle à ses habitudes, elle avait préféré passer son après-midi avec Saige plutôt que dans sa salle de bain… Maximilianna saurait bien lui filer un coup de main pour le maquillage, concernant les vêtements la penderie de Teddy était minimaliste : elle savait depuis sa dernière session shopping estivale ce qu’elle porterait à Noël. Vautrée sur le lit de la gryffondor elle glissa : « Tu croiseras les doigts pour moi demain, j’espère que ça va le faire. Et puis dimanche… J’espère qu’on me collera pas un chaperon, que je me tape pas la honte direct après le concert à me faire raccompagner par ma maman, c’est pas très punk ! » Un sourire amusé mais un peu tendu se peint sur son visage. Saige doit être gavée de l’entendre encore stresser à ce sujet. Mais c’est la seule chose qui importe un tant soi peu pour la jeune fille.

Après quelques bavardages et promesses de tout raconter et de s’écrire mille hiboux, il faut bien se quitter pour aller se préparer. « On se retrouve vite ! » L’heure avait filé, et il était grand temps d’enfiler sa tenue. Elle ne serait probablement jamais aussi raffinée et douce que Selene, qui ressemblait à une poupée de porcelaine. C’est donc sans regret qu’elle enfila sa nuisette à sequins noirs et dorés, une paire de bottine mastoc et un perfecto noir. C’était assez brut, mais tout de même festif. Dans la salle de bain, l’irlandaise demanda à sa colocataire un coup de main. « Ça va ce rouge à lèvres ? » demanda-t-elle en prenant une teinte assez foncée qui fut aussitôt remplacé par l’experte par une couleur beaucoup plus adaptée. Et un pinceau. Shit on applique ça avec un pinceau ? Elle observa Max entrain de se maquiller, et fit de son mieux pour reproduire les gestes. « Merci, je crois que ça va le faire ! On se recroise toute à l’heure ! » dit-elle en mimant une accolade et en envoyant un baiser du bout des doigts à sa camarade. Elle la connait assez pour savoir qu’elle va criser si elle fait un pli sur sa robe ou une trace sur son maquillage fraîchement appliqué.

Elle descendit dans la salle, regrettant un peu de ne pas s’être mis d’accord avec Selene pour la rejoindre quelque part… Elle aurait pu passer la prendre à la sortie de son dortoir, comme une cavalière digne de ce nom ! Aussi Teddy se planta-t-elle pas loin de l’entrée de la salle. Tant pis, si elle avait l’air d’attendre : après tout, c’est ce qu’elle faisait. Quand Selene fit son entrée, elle déglutit. Cette fille était sublime. Elle avait du mal à comprendre Dashiell, s’il avait vraiment invité Silas parce qu’ils étaient amis, il loupait vraiment l’occasion d’avoir la plus belle petite amie du château. Sinon… que la chance soit avec le serdaigle. « Et toi donc, meuf… On dirait littéralement une princesse » dit-elle avec une admiration non feinte, en prenant la main de sa camarade. « Et comment on y va ! Je t’ai promis la piste de danse, elle est à nous ! » avec douceur, elle fit tourner la blonde sur elle-même, pour le plaisir de voir ses cheveux et sa robe virevolter tout en flocon. Et mettant son bras sur le sien, elle l’entraîna vers la piste. Pas dans un recoin bien planqué, car il fallait qu’on puisse admirer leur duo, mais suffisamment englobées dans la masse d’élèves pour avoir un paravent humain qu’elles souhaitent réellement danser ou discuter. « Prête, ou tu veux boire quelque chose avant ? » dit-elle avec un sourire. « T’as vu je suis équipée, t’as pas d’excuse, tu peux même sauter sur mes pieds à pieds joints sans dommage. » Parce qu’elle connaissait par cœur les excuses des timides et des maladroits… L’important ce n’était pas de bien danser, mais de bien s’amuser.

La robe*

Spoiler:

@Selene O. Paulet @Saige Billington @Maximilianna S. Stein

Bal

Kathleen n'avait pas vraiment envie d'aller au bal. Elle avait l'impression d'avoir un cœur qui pesait des tonnes et d'avoir constamment envie de pleurer. Mais Azure avait tellement insisté pour y aller avec elle qu'elle s'était résolue à l'accompagner pour lui faire plaisir. Elle avait même l'intention d'essayer de s'amuser, même si elle avait la conviction qu'elle n'y arriverait pas. Pour le moment, elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur en s’efforçant de se faire la plus belle possible pour son amie. Il fallait reconnaître que le résultat ne lui déplaisait pas. Elles avaient trouvé des robes qui allaient bien l'une avec l'autre et Kathleen avait même fait l'effort de se maquiller un peu.

De toute façon, il fallait bien un peu de maquillage pour faire disparaître les cernes qu'elle avait à force d'avoir pleuré. Dire qu'il n'y avait pas si longtemps, pleurer pour un garçon lui aurait semblé particulièrement dérisoire. Les temps changeaient, et visiblement, elle changeait elle aussi. Mais elle n'avait pas l'intention de se laisser briser le cœur ce soir. Il n'y aurait pas de garçon et elle se contenterait de la compagnie de son amie et d'une soirée des plus innocentes en espérant que cela suffirait à lui changer les idées comme Azure le souhaitait. Rien n'était moins sûr, à son avis.

Elle arriva devant la grande salle, physiquement prête mais probablement pas autant dans sa tête. La simple vue des couples qui commençaient à entrer en souriant et en bavardant joyeusement, représentant parfaitement l'esprit que devait être Noël, augmenta encore son mal de ventre et elle préféra attendre patiemment l'arrivée de son amie Gryffondor, histoire de ne pas rentrer toute seule dans la fosse aux lions, persuadée qu'elle allait se faire manger toute crue. Elle savait qu'elle avait essayé de se donner une bonne tête mais elle avait l'impression que sa douleur était totalement lisible sur son visage.

@Azure Zinnia

A Christmas movie

Pour aller au bal, Matt avait revêtu sa plus belle tenue offerte par ses parents. C’est qu'il fallait être élégant ce soir, il avait une cavalière. Il était inutile de s'imaginer des choses en ce qui concernait ses intentions envers Sarah. On pouvait se moquer de lui en disant qu'il était bien jeune pour faire la cour à une quatrième année, mais il ne s'agirait jamais de cela. Sarah était comme une grande sœur pour le jeune garçon et il avait bien l'intention de faire tout ce qu'il pouvait pour qu'elle passe une bonne soirée et qu'elle s'amuse. Elle s'était occupée de lui dès l'année précédente et c'était le moins qu'il puisse faire pour elle que de lui offrir une jolie soirée.

Sarah, elle était cool, elle ne respectait pas forcément le règlement et en plus, elle était douée en magie. Matt l'avait vu pleurer un peu trop souvent à son gout. Bon, ce n'était pas tout à fait vrai. Elle ne pleurait pas vraiment, mais il y avait suffisamment de tristesse dans ses yeux pour que Matt se sente triste à son tour. Et évidemment, il ne pouvait pas laisser de la tristesse dans ses yeux si elle devait aller au bal sans avoir quelqu'un pour prendre soin d'elle. Elle méritait qu'on s'occupe d'elle et qu'on la traite comme une princesse. Après tout, c'était quelqu'un de vraiment extraordinaire.

C’était la raison pour laquelle Matt attendait au pied de l'escalier qui menait au dortoir des filles avec un bouquet de fleurs dans les mains qu'il tendrait à sa cavalière aussitôt qu'elle ferait son apparition. Puis il lui donnerait son bras pour l'emmener au bal et il la ferait danser toute la soirée. Il ne l'empêcherait pas d'aller danser avec quelqu'un d'autre si elle en avait envie, mais il serait galant et un parfait petit prince pour elle autant qu'elle en aurait besoin. Sarah Davenport ne pleurerait pas ce soir, Matt se le promettait.

@Sarah C. Davenport

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

Dans son dortoir, Jun Woo était occupé à enfiler sa tenue. Ce soir aurait lieu le bal de Noël, le dernier jour avant de quitter le château pour les vacances. Devant son lit, il hésita : tenue traditionnelle coréenne ou tenue à l'européenne. Finalement, son choix se portant sur la seconde proposition. Il avait choisit la tenue traditionnelle lors du bal de fin d'année l'an passé et il avait envie de changer. Il adorait sa tenue traditionnelle, mais il aurait toutes les vacances pour en profiter. Il fallait aussi reconnaître que les tenues européennes avaient une certaine classe. Il s'habilla rapidement craignant d'être en retard et ne fit qu'un dernier tout dans la salle de bain pour arranger ses cheveux. Il jeta un coup de d'œil dans le miroir : parfait. Avec hâte, il quitta le dortoir des aiglons. Plusieurs élèves de la maison étaient déjà en train de quitter la salle commune pour se rendre dans la grande salle. Il jeta un coup d'œil autour de lui, cherchant des camarades comme Dmitri, mais il ne trouva aucun des Serdaigle qu'il connaissait. D'un pas assuré, il quitta la tour des bleus et bronze et prit la direction du rez-de-chaussée.

Tandis qu'il marchait dans les couloirs, il savoura l'ambiance qui régnait à Poudlard pendant la périodes fêtes. Entre les guirlandes accrochées au mur, les armures qui chantaient des musiques de Noël et la neige qui tombait à foison à l'extérieur, le château lui semblait plus chaleureux que jamais. Il avait prévu de retrouver Maximilianna mais n'avait aucune idée de l'endroit où la rejoindre, surement directement dans la Grande Salle. Mais au détour d'un couloir il entendit une voix familière. La jeune fille était là, en train de disputer un élève qui avait marché sur la robe de Ha Na, sa sœur. Avec un sourire il se dirigea vers elle : la Poufsouffle n'avait rien perdu de son ton tranchant. Tandis qu'il se freignait un passage à travers la foule d'élèves, il l'entendit glisser à Ha Na qu'elle devait retrouver son frère, lui-même en l'occurrence. Enfin, il parvint à les atteindre.

« Bonsoir. »

Avec un grand sourire, il tendit la main à Maximilianna bien décidé à lui faire un baise-main, tradition britannique.

« Tu es magnifique ce soir. Comme d'habitude, bien sur, mais tout spécialement dans cette tenue. »

Toujours avec le sourire mais plus taquin cette fois-ci, il ajouta à l'adresse d'Ha Na :

« Ta robe te va bien aussi sœurette, même si tu risques de te faire marcher dessus toute la soirée. »

@Maximilianna S. Stein @Ha na Seo

Tenue :

AVENGEDINCHAINS

Sortez vos plus belles tenues, c'est le Bal de Noël !

Le Bal de Noël était un évènement festif tout à fait merveilleux à Poudlard, que Ha Na, de la famille Seo, avec une grande impatience.

Elle avait été très heureuse de l'invitation du russe Nikita, avec qui elle avait eu un rendez-vous si réussi ; et avait préparé pour l'occasion une robe d'un goût plutôt européen, plutôt osée - car elle découvrait ses épaules - dotée d'une petite traine du meilleur effet. Mais elle avait conscience qu'un habit ne pouvait être une œuvre d'art que si on y mettait sa propre âme, et ce fut ainsi qu'elle avait passé deux longues semaines à faire des essais pour, finalement, y peindre des hanjas pour porter chance à tout son entourage, avec un pinceau spécial qu'elle avait demandé à son grand-père d'enchanter pour elle.

Ce fut ainsi que, le sourire aux lèvres et les yeux brillants d'une joie naïve, ses cheveux tressés ceints d'une épingle en jade, duquel pendait une petite tortue au bout d'une chaine, elle grimpa lentement les escaliers qui la séparaient encore de la Grande Salle. Elle comptait bien y retrouver Nikita, mais aussi ses frères ; et ce fut avec une salutation de la tête qu'elle croisa Maximilianna, avec qui elle devait partir dès le lendemain pour un grand voyage en Europe.

Cette dernière tira sa traine d'un mauvais pas, et Ha Na la récompensa d'un grand sourire.

- "Je te remercie, ma chère. Tu es vraiment ravissante ce soir, mais je n'en attendais pas moins de toi, bien sûr. Tu m'intrigues, maintenant, mais je parie que tu vas retrouver Jun. Aux dernières nouvelles, il a passé un temps fou à choisir comment il serait habillé pour la fête. A moins que tu n'aies séduit Jin ? Je suis extrêmement intriguée, désormais."

Mais à peine avait-elle terminé sa phrase qu'ils furent d'ailleurs rejoint par le jeune garçon, qui fit un baise-main bien élevé à sa cavalière, avant de lui lancer une pique, sur le ton de la taquinerie.
L'adolescente était d'excellente humeur. Les décorations de la Grande Salle brillaient de mille feux, les rires et le bruit des conversations les entouraient comme une grosse bulle de joie que rien ne pouvait percer.

- "Parle mieux à ton ainée, ou je donnerai tes ongles à manger aux démons en pleine nuit, va. Heureusement que tu es élégant, ça rattrape un peu. J'attends Nikita, et quand Jin nous aura rejoint, nous pourrons aller nous asseoir."

En passant, elle fit un petit signe à Kathleen de loin, avant de reporter son attention sur ses interlocuteurs.

- "Avec qui pensez-vous que Jin sera accompagné ? Comment a t-il osé me le cacher... Il devrait être puni pour ça ! Nous n'aurons plus qu'à le harceler pour avoir plus de détails."

Son visage était rieur, tout comme sa voix vibrait d'un bonheur qu'elle ne pouvait cacher. Les vacances leur tendaient les bras, ainsi qu'une excellente soirée. Que pouvait-on demander de mieux ?

Robe de Ha Na:

Codage par Libella sur Graphiorum

Le Bal de Noël
meilleure soirée de l'année

ft. @Silas Jørgensen & Dashiell Dashner

Dans le miroir, le reflet de Dashiell arborait un sourire immense et un peu fier. Fier de cette cravate affreuse et brillante qu'il était en train d'attacher autour de son cou, fier d'avoir survécu à ces maudits mois qui auraient pu avoir mille fois raison de lui... et fier, aussi, à l'idée que Silas l'attendrait bientôt de l'autre côté de l'entrée de la tanière des lionceaux. C'était un peu idiot, dans le fond, mais tout avait été à la fois si naturel et si compliqué depuis qu'ils s'étaient retrouvés qu'il y avait une once de soulagement satisfait qui rendait tout plus beau, ce soir. Il n'aurait jamais cru qu'il accepterait si facilement. Il s'était attendu à devoir batailler un peu, lui promettre de mettre les voiles sans broncher dès qu'il en ressentirait le besoin – il devait savoir, depuis le temps, que c'était exactement ce qu'il ferait de toute façon – lui vendre ce bal comme la meilleure soirée de leur année... mais rien. Il n'avait eu qu'à proposer un peu bêtement pour arracher son meilleur ami aux mains de toutes les filles qui auraient pu espérer parader à son bras. Et s'il avait pris la peine de réfléchir deux secondes, d'analyser cette réflexion à la lumière des aveux qu'il lui avait fait, sûrement qu'il aurait réalisé que ça avait été un peu maladroit de sa part, peut-être pas la meilleure chose à faire... Il aurait dû inviter Selene, c'était exactement ce qu'on avait attendu de lui puisqu'ils flirtaient depuis quelques mois. Il aurait pu inviter Daisy, elle aurait probablement été contente de passer cette soirée en sa compagnie. Aisling, même, si vraiment il avait voulu une cavalière... Mais de toute évidence, Silas n'était pas le choix du siècle. Même Jessicat, installée sur sa valise bouclée depuis la fin de l'après-midi – une grande première ! – le toisait d'un air plein de jugement. Si elle avait pu parler, sûrement qu'elle l'aurait traité de bien des noms d'oiseaux ! C'est qu'elle avait été aux premières loges du dernier acte de leur tragi-comédie adolescente.

— Eh, ça va, pas la peine d'me mater comme ça, là, j'sais qu'elle est moche ma cravate, c'fait exprès, lui expliqua-t-il dans un ricanement content, complètement hermétique aux reproches silencieux mais pourtant non-équivoques de l'animal. Mais j'ai dit j'serais éblouissant. Genre t'es éblouie, nan ?

Il fit exprès d'agiter l'accessoire pour que les paillettes laissent quelques reflets courir sur son couvre-lit. Le chat sauta tant bien que mal et essaya d'attraper les lueurs fuyantes sous les rires enfantins de son propriétaire. Il n'arrêta que lorsque des voix se firent entendre dans le couloir, le forçant à jeter un œil au réveil qui égrainait les minutes sur sa table de chevet. Ça allait, il n'était pas encore en retard. Il passa une main distraite dans ses cheveux un peu trop longs, fourra maladroitement les pans de sa chemise à l'intérieur de son pantalon, boucla sa ceinture en manquant de se coincer un doigt et finit par attacher ses vans délavées par le soleil et la pluie. Le plus objectivement du monde, le résultat était loin d'être incroyable, mais ça avait le mérite d'être à son image : à la fois parfaitement là où on l'attendait et parfaitement ailleurs en même temps. Avant de partir, il attrapa quelques friandises dans un sachet en papier posé sur son bureau et les déposa sur son lit. Jess ne se fit pas prier pour se ruer dessus en ronronnant de plaisir. Il déposa un baiser sonore entre ses deux oreilles et disparut dans le couloir. C'était la dernière soirée de l'année. Demain, il monterait dans le train pour rentrer chez lui. Demain, ils montreraient dans le train pour rentrer chez lui. Cette nuance lui fit accélérer la cadence. Il avait hâte de quitter les murs du château. Ça faisait un an tout pile que ça n'était plus arrivé. Un an qu'il traînait des pieds à l'idée de grimper dans le Poudlard Express, qu'il était plus pressé de revenir que de partir... Mais là, c'était différent. Parce qu'il savait que ce qu'il l'attendait valait mille fois la peine et la colère qui lui tomberaient dessus quand ses parents le traîneraient à l'hospice pour voir Oona. Il n'eut qu'à passer la porte pour le réaliser. Son regard croisa celui du Serdaigle, les lèvres de celui-ci se fendirent d'un sourire, les siennes s'étirèrent plus grand encore. Et avant même que le tableau ne se referme derrière lui, Silas éclata d'un rire si franc qu'il eut bien du mal à ne pas le suivre. Ses joues ne purent s'empêcher de rougir. Pas de honte, bien au contraire, mais de plaisir. Il était ravi de son effet, ravi de faire commencer cette soirée sur une note aussi agréable que celle-ci. Et au milieu de ces semaines compliquées, le rire de Silas lui semblait être le plus merveilleux des cadeaux de Noël. Le blond quitta Bane, dont le nœud papillon au sommet du dossier était d'un ridicule qui lui plaisait bien, et se rapprocha de lui. Dash ne bougea pas, se contentant d'étouffer un gloussement idiot. Il attrapa son hideuse cravate à sequins et la remit correctement. Les yeux du Gryffondor n'en loupèrent pas une miette, passant de ces doigts trop à l'aise à son visage concentré sur sa tâche. Peut-être que ça n'était pas l'idée du siècle, mais il aurait voulu n'en avoir aucune autre.

— Le plus beau des cavaliers.
— Bah j'espère, hein, j'ai tout donné !

Qu'importe si ça n'était pas l'exacte vérité. Il n'avait pas l'air de lui en tenir rigueur, ni de regretter d'avoir accepté son invitation. Silas releva la tête, une lueur amusée agitant son regard océan. Celle-ci changea au contact du sien. S'il fut bien incapable de l'interpréter, ce quelque chose alluma une douce chaleur qui se propagea rapidement dans tout son être. Sans prévenir – ni se prévenir – il abattit les quelques centimètres vivants encore entre eux et l'enlaça étroitement. Les bras autour de son cou, le visage niché contre son épaule, ça faisait écho à trop de souvenirs pour ne pas l'en étourdir. Il était encore là, il était toujours là.

— J'suis vraiment content d'passer cette soirée avec toi, souffla-t-il, la voix étranglée par un trop plein de tout qu'il n'avait pas prévu, alors qu'il lui rendait sa liberté et reprenait ses distances, un peu hébété.
— Je crois qu’on nous attend pour enflammer la piste.

Son rappel lui arracha un gloussement alors qu'il hochait la tête.

— On va tout déchirer !

Ou, plus probablement, ils se ridiculiseraient à la perfection. Mais ça, Dash s'en fichait bien. Il avait juste envie de s'amuser et que Silas se remette à rire comme il l'avait fait en le voyant débarquer. Il méritait la meilleure des soirées du monde. Il se fendit d'une petite courbette pour lui indiquer la direction des escaliers et lui emboîta le pas sans se faire prier.

— J't'ai ram'né ça, au fait, avoua-t-il simplement, un eu sorti de nulle part, alors qu'il tirait de sa poche une couronne en papier jaune, comme celles que l'on trouvait dans les crackers, sur laquelle il avait pris soin d'écrire « Roi du Bal 2029 ». J'savais pas si y allait en avoir une vraie alors...

Bien sûr, ça n'était qu'une connerie de plus tirée de leurs lettres mais ça ne faisait rien. Au moins, s'il n'y avait pas de véritables élections – il y en avait rarement, il le savait bien – son meilleur ami aurait droit à la couronne qu'il méritait.
Le Hall se dessina finalement plus vite que prévu, apportant avec lui son lot de bruit et de mouvement. Sûrement qu'il y avait Daisy, quelque part là-dedans. Il ne savait même pas avec qui, il ne savait même pas si elle venait vraiment... Et Selene, qu'il avait salement éconduite. Sérieux, qui faisait ça ? L'une des plus belles filles du château lui avait proposé de s'afficher à son bras et lui il avait dit non. D'accord, il avait déjà proposé à Silas mais il était à peu près sûr que son ami aurait compris s'il lui avait expliqué la situation... il n'en avait juste pas eu envie. Ça ne lui avait même pas traversé l'esprit, en réalité. Mais il lui devait une danse, en guise de dédommagement... et peut-être qu'il se risquerait à lui demander d'être officiellement sa copine, depuis le temps. À chaque fois, il repoussait. Pourtant ça n'avait pas été les occasions qui avaient manqué ! Et lorsque la foule se dispersa enfin, elle apparut, magnifique dans sa robe blanche, ses cheveux blonds lui donnant des airs des jolis anges qu'on mettait en haut des sapins... mais sa beauté angélique fut rapidement éclipser par celle incendiaire de Teddy qui se tenait à côté d'elle. Ce fut plus fort que lui, son attention toute entière enveloppa la rousse comme elle le faisait depuis longtemps. Aucune fille au monde ne pouvait rivaliser avec Teodora Von Meissen... et sûrement qu'elle pensait exactement la même chose à propos de son meilleur ami. Est-ce qu'elle savait...? Ça n'était pas la première fois que la question lui traversait l'esprit. Il n'avait toujours aucune réponse. Peut-être qu'il n'en aurait jamais... est-ce que c'était si grave que ça ? Non. Un peu...? Ça n'était pas ses affaires. Elles se faufilèrent à l'intérieur de la salle avant qu'il n'ait eu le temps de leur adresser le moindre signe. La déception ne pointa pas. Il n'était pas certain d'avoir envie de les rejoindre. Il faudrait bien, bien sûr, mais il n'était pas si pressé, en réalité. Son regard se posa à nouveau sur Silas et son sourire revint, aussi rayonnant qu'il ne l'avait été jusque là.

— Est-c'que Stitchette veut bien aller danser ?

Il lui tendit la main dans un geste théâtral qui le fit glousser le plus bêtement du monde avant de retrouver son sérieux en l'espace d'une demi-seconde.

— Et quand t'en as marre, on s'casse, hein ? OSEF d'la soirée, t'es ma prio, ok ?

(c) jawn

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ Cet idiot avait l’air si content de lui ! Tout fier d’arborer la plus laide de toutes les cravates à sequins pour le simple plaisir de provoquer de la joie et des rires plutôt que de l’admiration et des regards appréciateurs – et c’était exactement pour ça que Silas l’aimait. Dash n’avait pas besoin d’être le plus beau ou le mieux fagoté de tous les mecs de Poudlard, il les éclipsait déjà tous par cette façon naturelle qu’il avait de rayonner et de baigner les autres dans la douce chaleur de ses rayons printaniers. Dash était le soleil et Silas ne voulait jamais le voir se coucher. La poitrine irradiée d’étincelles de plaisir, il se laissa porter par ce moment de grâce qui les enveloppa tous les deux comme si plus rien d’autre ne comptait au monde que ces deux éclats de voix joyeux qui se faisaient écho avec évidence. Avec un naturel réconfortant, le Serdaigle quitta Bane pour ajuster la cravate de son meilleur ami – non sans une expression un brin moqueuse et des yeux brillants qui se perdirent un instant dans les siens après l’avoir complimenté à moitié sérieusement. “Bah j’espère, hein, j’ai tout donné !” répliqua aussitôt le Gryffondor sur le même ton. “J’vois ça” commenta Silas sans détourner les yeux en lissant une dernière fois l’atroce cravate scintillante, dans une amorce de caresse déguisée qui se voulait reconnaissante – qu’il soit là, qu’il le fasse rire, qu’il soit à ses côtés malgré les circonstances et ses aveux récents.
‎‎ ‎ Il n’eut toutefois pas le temps de se reculer, car deux bras familiers l’attiraient soudain contre lui pour ne plus le laisser s’éloigner. Titubant un instant, les yeux écarquillés, Silas fut incapable de réprimer un long frémissement en sentant son nez contre son épaule et la proximité troublante de leurs corps. Une fois la surprise diluée, ses avant-bras se coulèrent autour de sa taille pour lui rendre son étreinte, le cœur un peu trop près d’exploser – de gratitude, d’envie, d’un fol espoir qu’il tentait vainement d’étouffer ? “J’suis vraiment content d’passer cette soirée avec toi.” Chuchotis perdu contre le tissu de son costume, sous lequel bouillonnait une peau aux abois. Sa voix avait beau être atténuée par l’étoffe, son ami perçut tout de même l’émotion qui la faisait vibrer et le laissait aussi fébrile qu’un flocon balayé par le vent hivernal. “Moi aussi. Moi aussi” répéta, un peu hagard, le jeune homme en tentant de tenir à distance la note émue coincée dans sa gorge. Il avait tellement flippé, tellement eu la trouille de le perdre depuis son coming-out. Sa lente noyade du mois écoulé lui avait au moins permis de prendre du recul sur la situation, de la mettre en perspective de cette famille décomposée qui lui brisait le cœur ; au moins, il avait toujours Dash. C’était à ça qu’il devait se raccrocher, désormais.
‎‎ ‎ Trop tôt au goût du Serdaigle, son cavalier le relâcha avec une expression plutôt similaire à la sienne – perdue, saisie au vol d’un sentiment trop puissant pour en dessiner clairement les contours. Un peu pour s’extirper de cette bulle susceptible d’éclater en sanglots, un peu pour prolonger le plaisir de la soirée en perspective, Silas rappela avec sa taquinerie habituelle qu’ils étaient attendus sur la piste. Aussitôt, le Gryffondor gloussa – son aussi doux que rassurant, propre à une routine dont le carillon détendait ses muscles et faisait fondre les nœuds de son estomac – avant d’acquiescer et de commenter : “On va tout déchirer !” “Ouais, enfin, on va surtout essayer de pas déchirer nos futes...” modéra Jørgensen avec un petit rictus grinçant, avant de se reculer pour retrouver l’assise confortable de son ronronroulant. Il se mit en branle lorsque Dash l’y invita, savourant cette promenade tranquille jusqu’à la grande salle probablement déjà prise d’assaut ; juste tous les deux – exactement comme il en mourait d’envie. Il n’avait même pas envie de lever le nez ou de faire mine de s’intéresser à autre chose qu’à ce meilleur ami qui avait rempli son univers tout entier pour le faire palpiter d’une vie nouvelle. Avec lui à ses côtés, il pouvait tout surmonter.
‎‎ ‎ Il fut cependant tiré de sa contemplation un brin béate par une prise de parole inattendue, un peu sortie de nulle part, mais qui lui tira tout autant de joie – si ce n’était davantage – que la vue de la cravate brillante. “J’t’ai ram’né ça, au fait. J’savais pas si y allait en avoir une vraie alors...” exposa le Gryffondor en extirpant une couronne en papier ornée de l’inscription “Roi du bal 2029”. Un éclat de rire secoua à nouveau Silas, dont les yeux brillant d’hilarité et de joie se posèrent sur la face aveuglante de cet astre qui s’ignorait. Une fois le gloussement dissipé, ses cils chassèrent la tendresse ambiguë qui couvait brusquement dans ses prunelles perçantes. “C’est toi qu’as fait ça ?” l’interrogea-t-il, mi-attendri mi-amusé. C’était peut-être dérisoire pour tous les autres, mais la matérialisation de leurs conneries avait toujours eu un goût d’insouciance sucrée qui faisait éclater de petites bulles de plaisir dans sa poitrine. “Elle est où, la tienne ?” ajouta-t-il en haussant un sourcil, quoiqu’en acceptant l’offrande fragile en la coiffant d’un air faussement grave. Il avait l’air à la fois parfaitement ridicule et bouffi d’orgueil, mais s’il y avait bien une chose à laquelle il ne prêtait aucune attention ce soir, c’était ce que pouvaient bien penser les autres. “Pas de roi sans reine” déclara-t-il avec un clin d’œil, alors que le hall bourdonnant d’activité les accueillait au terme de leur cheminement.
‎‎ ‎ Là, dans la foule qui s’égaillait, s’épanouirent les deux silhouettes reconnaissables entre mille de Selene et Teddy ; l’une, magnifique de beauté délicate, l’autre, flamboyante de beauté brutale. Deux perles aux couleurs opposées qui pourtant se mariaient parfaitement ; Silas avait toujours pensé que les filles étaient trop belles pour se contenter des garçons. Ces deux-là en étaient l’exemple parfait. Avec un petit sourire triste, il surprit le regard de son ami sur la rouquine, mais n’émit pas un son. Il s’attendait d’un jour à l’autre à ce que les choses se concrétisent avec Selene, avec qui il flirtait depuis des semaines, mais constater le désir de ce regard trop honnête restait douloureux ; peu importe vers qui il était dirigé, puisque ce n’était pas sur lui. “Chuis content de ce que j’ai fait de sa robe” dit-il malgré tout, pour chasser ce pincement au cœur qu’il ne voulait pas sentir s’installer. “J’aurais pu faire mieux avec plus de temps, mais j’me suis concentré sur la robe de Teddy pour son concert. Pour qu’elle mette le feu… mais juste pas en cramant au passage, quoi” plaisanta-t-il, alors que les filles disparaissaient dans la grande salle en louvoyant entre les silhouettes pressées. Les billes fondantes de Dash revinrent sur lui, et son cœur manqua un battement alors que son sourire se réinstallait, tout aussi pétillant qu’auparavant. “Est-c’que Stitchette veut bien aller danser ?” proposa son cavalier, lui proposant une main galante dans une attitude composée qui lui arracha un rire bête. “Si c’est avec Stitch, Stitchette ne peut pas dire non” répondit tranquillement le Serdaigle, tandis que son propre sourire s’étirait à nouveau d’une commissure à l’autre, alors que sa main se posait dans la sienne avec un frisson électrique qui lui remonta dans la nuque. De sa main libre, il s’appuya sur l’accoudoir de Bane et se redressa pour passer son bras sous celui de son cavalier, tandis que le ronronroulant prenait sa forme de chat d’un air grognon. “Et quand t’en as marre, on s’casse, hein ? OSEF d’la soirée, t’es ma prio, ok ?” insista Dash en recouvrant soudainement son sérieux, scrutant le faux roi du bal avec attention.
‎‎ ‎ Comment le Gryffondor voulait-il qu’on n’ait pas envie de l’embrasser lorsqu’il balançait des déclarations pareilles ? Les iris du Serdaigle tremblèrent un court moment, tandis que ses lèvres s’entrouvraient sur un baiser ravalé qui s’étira finalement d’un petit sourire achevé en hochement de tête. “OK.” Profitant qu’ils passaient les portes de la grande salle, goulot d’étranglement qui les pressa l’un contre l’autre sans qu’ils n’y puissent rien, il s’appuya davantage sur son bras pour lui glisser à l’oreille : “Merci.” Un bref instant, il sentit l’effleurement subtil de sa lèvre inférieure contre son piercing, mais il se redressa juste à temps pour éviter qu’un bousculement ne l’envoie directement embrasser son lobe tout entier. “Hey, fais gaffe, bolosse !” lâcha-t-il avec son agressivité habituelle, sans pour autant voir le visage de l’indélicat. Un “Tsss” agacé releva ses babines, avant de s’évanouir lorsqu’ils furent vomis sur la piste. Sourcil levé pour souligner que l’heure semblait avoir sonné pour le ridicule, il émit un petit rire complice à l’intention de son cavalier avant de saisir les deux mains de ce dernier pour les balancer doucement. “Alors, on swingue ou quoi, beau gosse ?”

ft. @Dashiell Dashner & tous ceux qui veulent

credit; timus (code); timus (icons)

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

feat   @Agatha Kline  @Kathleen Kirte   

Un an. Un an s’était écoulé. Et même si une partie d’elle se mourrait à espérer que Shayne ne décide de revenir sur sa décision et décide de l’inviter comme l’an passé, quand cela ne tienne à la dernière minute, pour la soirée du bal de Noel de Poudlard, elle aurait été la jeune femme la plus heureuse de la planète; l'autre partie savait bien que ça n'arriverait pas. Mais c’était son orgueil à lui qui continuait à se mettre de travers de sa course, et à la place, elle était là à terminer d’appliquer la ligne d’eyeliner dans la salle de bain des préfets avec Agatha. Le pairs de ces yeux semblaient glissés du bleu à un vert très clair et malgré la musique et ce sourire qu’elle gardait sur ces lèvres, ces regards tournants et se retournant en direction de son aînée, son amie - elle le voyait dans ces yeux que son univers n’était pas parfait. Ce sentiment soucieux qui ne la quittait pas, que ça soit à propos de sa mère ou tout autre chose qui ne roulaient pas rond. Elle chantonnait les paroles de manière intermittente, profitant de l’ambiance pour se mettre un peu du baume au cœur. Pas de pull étrange cette année songea-t-elle alors qu’il s’accompagnait de souvenir dans sa tête qui pinçait. Peut-être était-ce mieux ainsi ? N’y avait-il pas que de l’orgueil derrière le beau visage de son ancien cavalier ? Il y avait peut-être aussi un peu de jalousie ou de compétition. Ne lui avait-il pas fait justement une scène lorsque le joueur de Quidditch lui avait remis son cadeau de Secret Santa l’an passé ? Comme quoi la confiance n’avait pas été gâché que par elle… Elle finit par étirer et élargir trop son trait noir sur sa paupière et pinça les lèvres, embêtée.

C’est tout moi, j’vais finir avec l’impression d’avoir un cocard. Rit-elle, avant de tout nettoyer et recommencer. Mais au fond, Azure n’avait pas l’habitude de sa maquiller régulièrement, alors sa main n’avait pas l’adresse et l’assurance qu’un grand nombre de jeune fille avait développé depuis leur seconde. Mais quand elle se regardait le travail terminé, avec ces grands yeux de biches, la légère rougeur sur ces joues et les lèvres teintées et scintillantes, l’image qu’elle y voyait lui plaisait. Ses cheveux longs qui tournaient ici et là en cascades et recouvrait le haut des ces épaules, alors qu’elle dégageait ces cheveux pas l’arrière. Elle accrocha à ces lobes deux boucles d’oreilles discrètes d’une petit cristal rond blanc et brillant, avant d’opter pour se changer et aller enfiler sa robe pour la soirée. Même si elle ne comptait peut-être pas rester toute la soirée avec Kath, Azure avait quand même décidé d’agencer sa tenue avec la sienne. Ainsi les deux filles avaient convenues pour du blanc, ce qu’elle enfila dégagea une apparence plutôt pudique, tout en dentelles constellé de flocon et de toute petite fleur, et avec son col asymétrique tout comme le bas de sa jupe qui lui arrivait un peu sous les genoux.

Je crois que le plus ironique dans ma vie, c’est qu’à chaque fois que je finis par enfiler une jolie robe, je passe ma soirée avec des copines. D’ailleurs, …. Waouh. Agatha, cette robe! Tu la met pour quelqu’un d’autre que moi, j’espère ? Il le faut! - Avait-elle conclu en observant l’Américaine qui en était au dernier détail. – T’es trop belle. Si tu savais comme je t’envie. – Mais c’était sorti si vite de sa bouche, avec une pointe de mélancolie qu’elle se reprit de plus bel avec un large sourire, avant de s’asseoir précipitamment pour enfiler ces chaussures.

Quelques étages aminés de cohorte d’élève qui descende les escaliers c’est plutôt bruyant; mais ce soir, son insigne, elle l’a accroché à son harnais à baguette sous sa robe, discret et incognito. Elle est là pour profiter de la soirée et surtout changer les idées à la Poufsouffle morose et triste qui l’attend. Elle avait déjà expliqué à la Gryffonne que dès qu’elle la trouverait, elle irait la rejoindre alors quand elle l’aperçut plus loin, déjà entrée dans la Grande Salle, elle délaissa Agatha qui attendait son cavalier et qui était par ailleurs occupé à répondre à ces fans. Azure eut un sourire doux avant de s’éclipser, après s’être excusée. L’eut-elle entendu ? Dur à dire. Mais elle aurait toutes les vacances pour passer leur temps ensemble, alors ce n’était pas ces quatre prochaines heures qui serait décisive.

Azure contourna quelques élèves avant de finir par apparaître sur le côté de Kathleen par la gauche. Elle pencha la tête de côté, circonspecte, avant d’ouvrir la bouche. Il fallait qu’elle dégage du bonheur si elle voulait que son amie puisse aussi en avoir; peut-être même pour deux. Mais ou allait-elle pouvoir trouver toute cette force de caractère ? Clairement pas dans le passé; la nostalgie c’était ce qui les tueraient toute les deux. – Et dire que je croyais que tu m’avais échangé pour Selene! Dit-elle à la blague en pointant la Serdaigle plus loin dans la salle, tout blanc vêtue. – Contente que tu sois là. – Ajouta-t-elle avait un sourire chaleureux, les deux mains se glissant dans son dos comme si elle prévoyait un mauvais coup. – Alors! Première étape du plan de la soirée. Trouver le gui et l’éviter le coin à tout prix! - Se souvenant largement de la note écrite qu’elle avait échangée avec une envie de profiter de la blague un peu plus longtemps. – J’espère qu’il est pas à côté du ponche et des bouchés! Sinon, ça sera la cohue, en le temps de dire ouf! - Peut-être abusait-elle sur le côté positive, amusante et festive, mais pour le moment elle n’avait pas l’impression d’être fausse.

Et puis pour les autres, ils attendraient un instant; même si elle avait bien capté les présent et les absents jusqu'à cet instant à chercher de gauche à droite dans la foule d'élève.

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PRETTYGIRL

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Bal de Noël ft @Matthew Merryweather

Sarah avait reçu une invitation au bal de la part de Matthew. Elle savait qu’il l’avait fait en toute amitié et innocence, ce qui ne l’avait pas empêché de jouer les princes charmants auprès d’elle et de se montrer galant. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais eu de cavalier au bal de Noël et même s’il faisait plus office de « petit frère » de cœur pour elle qu’autre chose, elle avait été très touchée de cette proposition. Sans compter qu’elle avait pu remarquer que lorsqu’elle était avec lui, elle se remettait à avoir son âge, à profiter de sa jeunesse plutôt que de se montrer adulte avant l’heure. Ses parents l’avaient forcée à grandir trop vite, trop tôt, l’empêchant de profiter de son enfance en plus de tout le reste. Alors, ce bal, son amitié pour Matthew, c’était une revanche de plus sur ce passé qu’elle prenait. Elle avait donc répondu avec enthousiasme, par un petit mot, au jeune garçon.
Toujours est-il que pendant l’été, comme elle avait beaucoup grandi, elle avait fait des courses avec son grand-frère et elle s’était vue offrir une nouvelle tenue de soirée, qu’elle portait donc en ce soir du bal de Noël. Il s’agissait d’une robe turquoise, d’une coupe assez simple, mais dans un tissu avec des reflets, le tout accompagné d’une ceinture noire. Elle avait également récupéré la rose qui accompagnait le mot de Matthew Merryweather et s’était arrangée pour la fixer dans ses cheveux (à l’aide d’un sortilège).
Ce fut ainsi vêtue qu’elle quitta son dortoir et rejoignit son cavalier dans leur salle commune.

« Bonsoir Matt. Comment vas-tu ? Encore merci pour ton invitation ! » lui dit-elle, en lui faisant une bise chaleureuse.

Et après avoir reçu le bouquet qui lui était destiné et l’en avoir également remercié, elle se rendit à son bras à la grande salle.

(c) Kira pour Never Utopia

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Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

C
’est ainsi, chers lecteurs, que je m’apprête à nouveau à passer des vacances scolaires au Royaume-Uni. Comme chaque année, je devrais me contenter de recevoir un chèque et un mot désolé de ma mère, en me réjouissant que cet argent ne serve pas à financer les prochaines doses de mon camé de père. Au moins, je peux oublier le naufrage de ma famille en piochant des petits fours et rendant jalouses mes camarades les plus insipides à l’occasion de ce bal de Noël… ! C’est précisément pour cette raison que nous nous préparons dans la salle de bains réservée aux préfets, après un long passage dans les bassins à nous asperger d’huile de rose. Je ne l’ai pas dit à Azure, mais je lui suis gré de rester dans les parages durant les fêtes : j’ai beau me plaindre continuellement de nos camarades de dortoir, des enfants de pèquenauds mal éduqués et des professeurs à la mine renfrognée qui nous entourent, rien ne m’inquiète plus que cette détestable solitude, qui finit par chuchoter à mon oreille des idées sinistres. « Attends chérie, ne bouge surtout pas. » Je passe un morceau de coton sous l’eau savonneuse pour tamponner légèrement le trait maladroit qu’elle a esquissé sous son oeil droit… puis, je m’empare de son pinceau pour corriger son maquillage. Ses yeux clairs méritent d’être bien davantage mis en valeur… ! Vous savez, elle me rappelle un peu Lydia, quand on cohabitait toutes les deux à Ilvermorny, et qu’on changeait de tenues des dizaines de fois avant de mettre un pied hors de notre chambre. J’ai comme une sorte de vague à l’âme en y repensant… J’ignore pourquoi est-ce que je suis sujette à la nostalgie à quelques jours de Noël, et que je me remémore ma scolarité aux États-Unis comme si c’était le bon vieux temps. Quelque part, oui, je chéris bien des souvenirs qui me rattachent à mon ancienne école… Mais il y a aussi bien des choses que je souhaiterais oublier maintenant. Alors quand j’entends Azure déplorer de s’être aussi joliment vêtue pour seulement accompagner une amie, j’ai tôt fait de la recadrer, l’index levé : « C’est parce qu’aucun de ces minables ne fait en sorte de la mériter. Voilà, ferme les yeux maintenant. ». Je contemple la couche de mascara que je viens de déposer sur ses cils, les lèvres pincées… Puis, je hoche la tête, satisfaite : un jour, elle apprendra. Et avec un peu de chance, elle poussera ses exigences plus loin que des types indécis ou des palefreniers à l’air hébété.

J’accroche à mes oreilles ces grosses boucles d’oreilles serties de faux diamants, gros comme mon pouce, pourtant bien étincelants. Et allez savoir pourquoi, je me revois au bras de Chase, montant les marches pour me rendre à la salle de bal d’Ilvermorny, un an et demi plus tôt, riant aux éclats au moindre de ses mots. Idiote. Pourquoi est-ce qu’il faut que je pense à lui maintenant ? Je le revois dans son costume, me réserver son plus beau sourire hypocrite, me susurrer toutes sortes de promesses qu’il ne tiendra jamais dans le creux de l’oreille. Maintenant cela fait plus d’un an qu’il a fait de moi un monstre, et je n’ai toujours rien fait pour le lui faire regretter. Voilà, je serre les dents si fort que j’en ai mal à la mâchoire, maintenant… Oh, vous devez me trouver pitoyable, chers lecteurs. C’est ce que deviennent les vampires, quand on les laisse sans âme dans un caniveau, après leur avoir fait miroiter de faux sentiments. Au moins, je n’ai pas tout perdu : j’ai beau être un monstre aujourd’hui, il me reste une belle robe noire pour le faire oublier. Azure me complimente, et je lui souris en retour… Vous savez, elle a ses défauts, mais malgré cela c’est l’une de mes meilleures amies à l’école, alors j’ai pour devoir de booster un peu sa confiance en elle. Je répands un peu de fard à la teinte nacrée sur le bord de ma paupière et orne mes lèvres d’un rouge intense, si bien que l’on pourrait croire que j’ai bu tout le sang de la gorge frêle d’un jeune élève. Je me retourne pour examiner mon dos à demi-dénudé, tout en jetant un oeil inquisiteur à mon amie. Elle est mignonne, dans sa robe blanche constellée de petites fleurs… Dommage qu’elle ne sache pas mieux choisir ses prétendants que ses tenues, cela lui éviterait de perdre son temps à courir derrière des pauvres types. Pourtant, regardez-moi… Avec ce qui m’est arrivé, me revoilà à inviter quelqu’un, et attendre de lui qu’il veuille bien me faire danser sous la lumière des lustres. Idiote. « On verra bien. Il a dit qu’il viendrait, et il a intérêt à tenir parole. Tu peux attacher ce noeud dans mes cheveux ? » Je tiens en arrière les tresses sombres que j’ai minutieusement nouées grâce à un sortilège bien appliqué, en attendant qu’elle les entoure de l’étoffe en dentelle. Et lorsque enfin nous avons fini de nous coiffer, nous regagnons le couloir du quatrième, bien apprêtées. Je commence à le sentir dans ma bouche… le goût du sang. Comme à l’accoutumée, ma soif inextinguible s’éveille, sans crier gare… Pas le temps de passer par les cuisines pour tenter de l’assouvir.

Alors j’abrège les formalités, esquissant un petit signe de main en direction d’Azure, sourire aux lèvres : c’est ici que nos chemins se séparent. Ce n’est pas contre elle, mais je sens que si je m’attarde encore quelques minutes, je pourrais bien succomber à quelques unes de mes pulsions… or, je n’ai pas l’intention de perdre une amie ce soir. « On se voit tout à l’heure, amuse-toi bien ! » Et je disparais à l’angle, gagnant les marches de l’escalier central, tenant le pan de ma robe en dentelle noire entre mes doigts. Du bout de la langue, je sens la pointe de mes canines émerger de mes gencives… Je songe à Jin, qui est bien l’un des seuls à connaître ma vraie nature, et qui pourtant a à nouveau accepté de m’accompagner ce soir. Lui si discret, si sévère dans son regard et dans son jugement, qui consent à honorer toutes mes requêtes, même les plus folles, sans jamais rien me demander en retour… Me croyez-vous, chers lecteurs, si je vous dis que je ne sais plus quoi penser de ce garçon ? Je le trouvais morne et ennuyeux, lorsque je l’ai rencontré. Je pensais qu’il s’empresserait de tout déballer de mes petits secrets, et que ce serait ma parole contre la sienne. Et je pensais que nous finirions notre scolarité à nous ignorer superbement, lui à me toiser de son air supérieur lorsqu’il me croiserait dans les couloirs, et moi à cancanner sur lui et son air antipathique dans mes chroniques. Et finalement, me voilà à descendre les étages, à refouler mon envie de lui mordre le cou… J’inspire longuement, tentant de réprimer ma nature profonde qui tente de reprendre l’ascendant. Parce que ce soir, même si mon envie de boire son sang est forte, l’envie qu’il me fasse valser au son de l’orchestre l’emporte. Et lorsque je l’aperçois, près de la rampe, adossé sous un portrait de chevalier, je m’arrête, à quelques marches de lui. Un groupe de filles me dépasse, s’empresse de rejoindre leurs cavaliers à quelques mètres en gloussant… lui, il ne bouge pas. « Tu es là. » constaté-je alors placidement, mes yeux plantés dans les siens.

@Azure Zinnia
@Jin Kyung Seo

Tenue de bal:

black pumpkin

Le Bal de Noël
meilleure soirée de l'année

ft. @Silas Jørgensen & Dashiell Dashner

Et Silas était là, de l'autre côté de la porte de la salle commune des Gryffondor. Et il l'accueillit d'un rire si franc et si sincère que l'adolescent ne put s'empêcher de rougir de plaisir. Est-ce que c'était stupide d'être heureux, ce soir ? De le retrouver, de passer cette soirée en sa compagnie, d'avoir l'air suffisamment idiot pour l'amuser...? C'était comme terminer un chapitre de la plus jolie des manières. Parce que c'était un peu ça, non ? La fin de cette première partie de l'année allait enfin être derrière eux et devant allait enfin s'étendre des moments plus doux. Pas de nuit dramatique, d'accident pathétique, d'aveu chaotique... Rien d'autre que des rires semblables à celui-ci et des sourires qui ne se faneraient jamais. Ils le méritaient, après tout ! Silas plus encore que lui. Silas plus encore que le monde entier. Son camarade abandonna finalement le chat qui n'était pas un chat pour venir ajuster son immonde cravate et lui profita de leur proximité pour l'enlacer. C'était malvenu, sûrement, pas vraiment le moment... peut-être qu'il aurait dû prévenir, se retenir peu importe... Parce qu'il fallut un instant à son meilleur ami pour réagir enfin et glisser ses bras autour de sa taille. Il ne voulait pas le mettre mal à l'aise... il ne voulait rien du tout, en réalité, il n'avait juste pas réfléchi. Peut-être lui faire comprendre à quel point il comptait pour lui, à la limite ? Est-ce qu'il y avait encore besoin de prouver quoi que ce soit après tout ce temps ?

— Moi aussi. Moi aussi.

Dash se sentit con. Le ton du Serdaigle avait quelque chose de gêné, de moins naturel, de moins spontané que d'ordinaire. Dans ses poumons, l'air devint brûlant. Aussi abandonna-t-il la partie et laissa toutes les distances du monde se remettre entre eux. Heureusement, ce flottement maladroit ne dura pas bien longtemps, Silas venant à sa rescousse comme il le faisait souvent : il y avait un bal qui les attendait.

— Ouais, enfin, on va surtout essayer de pas déchirer nos futes...
— Mais qu'il est con, ne put-il s'empêcher de rire alors que le blond se réinstallait sur – dans ? c'était étrange – Bane. Si j'avais su qu'j'en f'rai profiter tout l'monde, j'aurais mis un cal'çon avec des dessins rigolos, j'te jure.

Des rennes ou des pères Noël, pour rester dans le thème. Il faudrait faire attention à ne rien déchirer du tout, du coup, ça serait dommage de se taper la honte pour le seul plaisir de se taper la honte. Ils délaissèrent enfin le couloir du septième étage pour rejoindre la Grande Salle qui n'attendait plus qu'eux. Il ne fallut que quelques marches à peine pour que le jeune homme ne reprenne la parole en tirant de sa poche une couronne en papier qui tira un nouveau rire à son camarade. Il ne savait pas à quoi il devait s'attendre, ce soir, il avait perdu depuis des mois l'innocence enfantine qui l'avait toujours enveloppé d'un optimisme à toute épreuve, mais il savait avec certitudes que la soirée n'aurait jamais pu mieux commencer. Il voulait l'entendre rire encore et encore. Mieux, il voulait continuer d'en être à l'origine.

— C’est toi qu’as fait ça ?

Dashiell hocha la tête.

— Ou un gamin d'cinq ans qu'sait pas t'nir un stylo, j'sais pas trop.

Bien sûr, il avait fait des efforts pour faire ça bien – c'était pour Silas après tout – mais son écriture restait un peu bancale et le découpage plus hasardeux qu'il l'aurait espéré.

— Elle est où, la tienne ?

Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que Silas posait la couronne en panier sur sa tête dans un geste si solennel qu'il ne put s'empêcher de pouffer comme un crétin.

— T'vraiment pas obligé, t'sais ?

Oh, bien sûr qu'il le savait ! Il n'était jamais obligé de rien, le Gryffondor s'adaptant toujours volontiers au lieu de le forcer à quoi que ce soit. Ce qui rendait son geste encore plus mignon et ridicule qu'il ne l'était déjà. Ses pommettes se réchauffèrent à nouveau.

— Pas de roi sans reine.
— J'ai pas été couronné, encore. Y'a grave d'la concurrence. Genre les bals, c'toujours l'repère des meufs canons.

C'était un fait... et puis, s'il devait y avoir une reine du bal, ce serait probablement Teddy. Elle méritait la place mille fois plus que lui et puis... il fallait dire qu'ils feraient un beau couple royal pour la soirée. Machinalement, son regard la retrouva, la Teodora, éclipsant la jolie Selene qui se tenait à côté d'elle. Même rendue un peu floue par les lumières et sa vue approximative, elle était magnifique. Silas avait de la chance, quand même. Ils s'étaient bien trouvés.

— Chuis content de ce que j’ai fait de sa robe.

Il n'avait aucune idée de quelle robe il pouvait bien parler, et, s'il avait été parfaitement honnête, il aurait reconnu qu'il s'en fichait éperdument.

— J’aurais pu faire mieux avec plus de temps, mais j’me suis concentré sur la robe de Teddy pour son concert. Pour qu’elle mette le feu… mais juste pas en cramant au passage, quoi.
— Son concert ? répéta-t-il d'une voix plus attristée qu'il ne l'aurait voulue.

Il n'était même pas au courant qu'elle avait un nouveau concert là où son meilleur ami semblait participer aux préparatifs. Et dire que l'année dernière, il avait presque la primeur des informations... Elle lui avait écrit cet été pour lui envoyer les résultats, il avait joué les fans avec une admiration qu'il ne feignait même pas... Et maintenant... C'était normal, bien sûr, ils s'étaient éloignés. C'était sa faute, il devait assumer. Mais... quand même... Leur amitié lui manquait. Il n'avait voulu causer de tort à personne et, finalement, c'était sûrement lui qui en subissait le plus. Les filles disparurent à l'intérieur et lui, pauvre idiot, se contenta de secouer la tête l'air de dire « laisse tomber », avant de reporter son regard chocolat sur le visage pâle de son meilleur ami et de se défaire des lueurs déçues pour retrouver les couleurs enthousiastes qui l'avaient habité jusqu'ici. Silas avant les autres. Avant Teddy, avant Selene, avant le monde entier.

— Si c’est avec Stitch, Stitchette ne peut pas dire non.

Si, elle pouvait. Il aurait compris qu'il préfère rejoindre la Poufsouffle ou n'importe quelle autre fille de l'école plutôt que de se ridiculiser à ses côtés sur la piste. Mais il ne répliqua pas et laissa la main du Serdaigle se poser dans la sienne. Ses doigts serrèrent tendrement les siens alors qu'il abandonnait Bane une nouvelle fois. Son bras glissa sous le sien et le fauteuil retrouva sa forme de chat. L'adolescent ne put s'empêcher de penser qu'il avait l'air moins stupide avec son nœud autour du cou plutôt qu'en haut de son dossier. Puis, avant de se mêler complètement au reste de la foule, il se risqua à lui rappeler qu'ils pouvaient partir n'importe quand, que la soirée comptait moins que lui, que ça ne serait pas un problème. Ça ne serait jamais un problème. Ça n'était qu'un bal, ils en connaîtraient d'autres. Le regard de Silas s'accrocha au sien avant qu'il ne finisse enfin par se fendre d'un « ok » alors qu'ils se frayaient un chemin au milieu du monde qui passaient péniblement les portes de la Grande Salle.

— Merci, rajouta-t-il tout près de son oreille alors qu'ils se retrouvaient collés l'un à l'autre par le monde qui se pressait à l'intérieur sans faire attention à rien.

Son souffle chaud contre sa peau lui arracha un frisson qu'il eut bien du mal à réprimer, ricanant comme un abruti incapable de faire fonctionner ses deux neurones à l'agonie. Ça n'était pas la première fois, loin de là, mais l'intimité inexistante de celle-ci semblait l'y rendre plus réceptif encore.

— N'import' quoi.

Pire réplique de l'humanité, sans l'ombre d'un doute, mais moins pathétique que son ricanement précédent. Il n'aurait pas eu le temps de prononcer quoi que ce soit d'autre, de toute façon, puisqu'on vint les bousculer.

— Hey, fais gaffe, bolosse ! Tsss.

Dash raffermit doucement la pression de son bras contre celui de son meilleur ami en guise de soutien silencieux. Heureusement, son agacement fut de courte durée puisqu'ils n'eurent qu'à arriver sur la piste pour qu'il disparaisse comme par magie. Le regard du jeune homme se fit évident. Sourcil levé, air entendu, rire complice, le message était clair : il n'y échapperait pas. Ça n'avait jamais été dans ses plans, de toute façon. Silas lui attrapa les mains, les balançant doucement entre eux.

— Alors, on swingue ou quoi, beau gosse ?
— On « swingue » ? répéta-t-il dans un gloussement gentiment moqueur. Tout c'que tu voudras, Papy.

Il s'agita maladroitement au rythme de la musique et leva le bras de son camarade pour tourner en-dessous en riant.

— J'vais grave faire des jalouses, j'te jure c'mon plus beau cadeau d'Noël.

Attiser quelque jalousie... ou plus probablement retrouver l'insouciance qu'ils avaient connue un jour.

(c) jawn

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

BAL DE FIN D'ANNÉE

with / @Agatha Kline

Dernière soirée avant de quitter Poudlard pour les fêtes de fin d’année et retourner dans la demeure familiale en compagnie de ses frères et sœurs. Ces vacances ne seraient pas de tout repos et il était notamment prévu de retourner en Corée pour retrouver les aînés de la famille. Et si le fait de retourner aux sources lui faisait du bien, rejoindre ses grands parents n’étaient pas forcément ce qu’il attendait le plus. Encore moins depuis les récents évènements. Et puis, cela voulait également dire revoir sa mère depuis sa fugue de l’été. Jin ne l’avait pas revu avant de faire sa rentrée en septembre. Il avait rejoint le Poudlard Express avec la famille de Selene et s’était simplement contenté de répondre aux courriers qu’il recevait.Il n’avait aucune envie d’entamer une discussion sur ce sujet sensible pour lequel il sentait encore moins à sa place au sein de cette famille. Cravate en main, le soupir aux lèvres, le Serpentard se regarda dans le miroir, hésitant. Il n’avait aucune envie d’être tiré à quatre épingles. Rien que l’idée de mettre ça autour de son cou lui donnait la sensation d’étouffer. Et il avait besoin de respirer ce soir. Le tissu s’échoua sur son lit aux côtés de Nabi qui miaula d’étonnement en déposant son regard jaune sur le profil de son maître. Je ne suis pas mieux sans ? Jin se tourna entièrement vers son familier, bras légèrement écarté sur les côtés, un sourcil levé à son attention. Le miaulement le fit doucement sourire et ses doigts vinrent se perdre dans le pelage soyeux du félin.

Le coréen rejoignit rapidement le Hall du château pour y attendre sa cavalière. Contrairement au bal précédent où il avait été à l’origine de leur duo, ce fut Agatha qui l’invita à sa manière à devenir son cavalier cette fois-ci. Et comme lorsqu’elle lui avait proposé de boire un verre aux Trois Balais en début d’année, il avait accepté d’aller la faire danser pour exhiber la robe qu’elle porterait. Sans rechigner. Sans demander de compensation alors qu’il sait ce qui se cache derrière la belle gryffondor. Facilité qu’il avait à lui dire oui et qui le surprenait lui-même. Elle lui avait promis de lui rendre la pareille à chacune de ses demandes de sang mais à ce jour, Jin n’avait pas fait valoir ce droit, comme s’il s’était habitué à faire ça pour elle. Etait-il à ce point devenu faible et résigné pour servir sans résistance aucune de réserve de globule rouge ? Ecoeurant. Oui, ça l'écœurait mais autant que ça le fascinait et lui donnait envie de plus. Pathétique.

Autour de lui, les couples se formaient, les filles gloussant aux bras de leurs cavaliers sous son regard de jugement. Que ce genre de moment devenait ringard à ses yeux. Les mains dans les poches, adossé sous un portrait de chevalier, près de la rampe d’escaliers, comme elle le lui avait demandé, il leva les yeux. Agatha le regardait, immobile sur les marches avec placidité. Il y avait bien une chose qu’il ne pouvait lui retirer, c’était sa beauté. La gryffondor avait de quoi faire tourner des têtes. Comme convenu. Répondit-il du tac au tac sans la quitter du regard avant de se détacher du mur, de retirer ses mains de ses poches et de la rejoindre aux pieds des marches, une main tendue vers elle, comme le gentleman qu’une princesse attendait. Prête à exhiber ta robe aux yeux de tous ?

tenue de Jin:

›

Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

D
u haut des marches, alors que son regard est ailleurs, je le détaille discrètement. Son apparence est soignée, comme à son habitude : pas un pli sur son costume, pas une mèche rebelle, pas de faute de goût dans le choix de ses habits. J’aime bien ses cheveux tirés en arrière, cela lui donne un air sophistiqué… Tout dans son attitude montre combien il est familier avec ces codes : il est habitué aux soirées en société, à la présence de bureaucrates haut-placés, aux festivités chez la noblesse. Pour cela, je le respecte et l’envie quelque peu : c’est un milieu dont on m’a tenue écartée toute ma vie, malgré mes nombreux efforts pour gagner ma place. Notre distinction naturelle ne contraste que trop avec les couleurs criardes de ceux qui se ruent au bas des escaliers en gloussant joyeusement, ou de celles des couples mal assortis qui se rendront peut-être compte en dansant qu’ils n’ont rien en commun. Je finis par descendre, le sourire aux lèvres, soulevant le voile en dentelle noire de ma robe pour ne pas gêner ma démarche ; je me dirige jusqu’à lui, et accueille la main qu’il me tend. « Je suis née prête, trésor. » réponds-je, gorgée d’une assurance non feinte, en glissant mon bras sous le sien. Honnêtement, je ne sais pas ce que j’espère de lui ce soir : certes, il est moins acariâtre que ce qu’il veut bien faire croire, et je me surprends à apprécier sa compagnie, en plus de son hémoglobine. Malgré cela, je connais les garçons et leurs mensonges. Je me suis fié à eux plus d’une fois, et vous savez quoi, chers lecteurs ? J’ai vu mon père revendre mes jouets pour s’offrir un rail de coke, et mon ex m’a mordu à la jugulaire, j’ai déjà versé trop de larmes de colère à cause d’eux.

Je ne suis pas assez naïve pour imaginer que Jin échappe à la règle. Il est peut-être plus réservé, plus délicat… mais il est comme les autres, sans le moindre doute. Il n’empêche qu’il m’accepte comme je suis, malgré ses réticences. Il dit les choses sans tact ni détour, se complaisant d’un air renfrogné, et je crois que cela me plaît. Pas au point de lui offrir ma confiance, mais au point de vouloir qu’il me fasse valser sur la piste jusqu’à en avoir le tournis. « Joli costume, je dois reconnaître que tu as un certain goût. » lancé-je sans pudeur, saluant l’effort pour le soin prêté à sa tenue. N’ayant pas lésiné sur le travail de préparation, je lui suis reconnaissante d’en avoir fait autant… Nous nous dirigeons ensemble, à la suite des premiers arrivants, vers les grandes portes, décorées pour l’occasion. Comme l’an dernier, la direction a fait de ces fêtes de Noël un moment de féérie : le décor est somptueux, les enchantements pour faire tomber la neige font mouche, la musique jouée par l’orchestre est entraînante. Je me tourne vers mon partenaire, l’interrogeant du regard. « Nerveux ? » ne pus-je m’empêcher de lui demander, légèrement amusée par la stoïcité de son visage. Difficile de lire en lui, c’est pourquoi je ne m’y risque pas. Pour autant, j’ai bien l’intention que nous passions tous deux une bonne soirée. Il a déjà fait la connaissance du monstre, succombé plusieurs fois à ses crocs, lui a même offert son poignet. Ce soir, j’ai envie qu’il rencontre l’humaine.

La tentation de lui proposer de s’isoler dans un coin du hall pour me rassasier un peu avant les festivités est puissante… j’ai mal à la mâchoire, tant je voudrais pouvoir mordre dans sa jeune chair pour faire taire mes envies sanglantes. Mais je ne dis rien : j’ai envie de prouver à lui, à moi, au monde que je peux l’être encore. Que les pulsions sauvages qui m’habitent peuvent être disciplinées à force de volonté, que je peux dompter ma nature profonde : je refuse de me limiter à cette bête nocturne aux crocs acérées. Et à peine le discours de Fergal Armitage terminé et les festivités ouvertes, je me tourne vers mon cavalier, sans plus de minauderie. « À moins que tu ne doives aller saluer du monde, j’espère que tu comptes m’inviter à danser sans tarder. » Je désigne la piste d’un geste du menton, trop fière pour préciser que j’ai suivi des cours spécialement dans cette optique : figurez-vous, chers lecteurs, que j’ai du me plier aux excentricités de Nikita et apprendre ces pas issus du folklore russe pour ne pas le vexer outre-mesure… Il n’empêche qu’après quelques séances, mes mouvements sont plus fluides, mes pas plus sûrs. Ce soir, nous brillerons, ou serons voués à nous éteindre.

@Jin Kyung Seo

Tenue de bal:

black pumpkin

BAL DE FIN D'ANNÉE

with / @Agatha Kline

La scène pourrait être digne d’un de ces passages dans un roman à l’eau de rose, à les voir se regarder à quelques marches près. Mais Agatha lui avait dit aimer les entrées soignées et qui attiraient l’attention. Il ne faisait que suivre ses envies en tuant l’ennui. C’était déjà mieux que ces couples trépignants l’un devant l’autre, le rouge aux joues, en s’imaginant déjà des déclarations sans intérêt. Tellement niais et si peu classe. Le sourire aux lèvres, le coréen rejoignit le bas des marches, une main tendue en direction de sa cavalière pour l’inviter à le rejoindre. Agatha dégageait une assurance non feinte qui avait le don de l’amuser bien que son visage gardait ce côté stoïc. Assurément. Depuis leur première rencontre, la jeune fille avait toujours dégagé cette impression d’être prête à tout épreuve. Même lorsqu’elle lui avait proposé pour la première fois ce qui deviendrait leur deal d’échange de bons procédés. Comme si le refus n’était pas envisageable ou qu’elle avait tous les arguments pour que cela fonctionne.

Bras autour du sien, Jin la gratifia d’un regard de remerciement à sa la mention de son compliment et commença à les faire avancer vers la Grande Salle où se tenait le bal comme chaque année. Autour d’eux, les couples se précipitaient pour trouver la meilleure place au centre de la pièce ou simplement rejoindre un groupe d’amis. De son côté, il n’avait ni envie de se jouer au bon élève pour écouter le discours ni de groupe à rejoindre, en dehors de saluer à un moment de la soirée son rère et sa sœur qui étaient sûrement déjà en bonne compagnie. Les grandes portes passées, Jin prit tout de même la peine d’observer les lieux. Le décor est à la hauteur des attentes de beaucoup mais n’a pas de quoi lui mettre des étoiles dans les yeux. Plus loin, l’orchestre s’affairait déjà à mettre l’ambiance dans l’attente du discours du directeur. La question d’ Agatha attira son attention et il y plongea un regard intrigué. De passer la soirée en ta compagnie ? Le devrais-je ?. Car ce n’était pas d’aller au bal qui le rendrait nerveux. Des soirées guindées, il en faisait depuis qu’il était en âge de marcher. Et elles étaient d'un tout autre niveau que celle-ci. Il n’avait pas de quoi se sentir stressé par le moment. Et il connaissait déjà bien des choses de la Gryffondor. Le pire surtout. De quoi pouvait-il encore s’inquiéter en étant en sa présence alors que la limite avait déjà été franchie à plusieurs reprises ?

Le cinquième année écouta à peine le discours du directeur, son bras toujours accroché à celui de sa belle cavalière alors que son autre main s’était à nouveau réfugiée dans la poche de son pantalon. Ce furent les applaudissements qui lui firent comprendre que les festivités étaient ouvertes et les corps se déplaçaient déjà de tout part pour soit rejoindre la piste soit le bar-buffet. Agatha, elle, ne perdit pas de temps pour lui indiquer son penchant. J’irai les saluer plus tard. Allons faire valser cette robe. Répondit-il en l’emmenant vers la piste, un regard rapide en direction du reste de sa famille un peu plus loin. Jin leur fraya facilement un passage pour se retrouver au centre de la piste de la danse et posta ses mains sur l’épaule et la hanche de la jeune fille, comme le bon danseur qu’il était. Savoir danser était obligatoire lorsqu’on se devait de faire bonne figure au sein de la haute société et Jin maniait l’art de la valse avec une certaine facilité et assurance.
Je suis étonné que tu n’ai pas voulu faire un détour avant de rejoindre la foule. Lâcha-t-il, direct,en menant la danse, ses orbes noires plongées dans ses jumelles. Le fait qu’elle ne lui propose pas de s’arrêter pour se ressourcer l’avait surpris et quelque peu… frustré.

tenue de Jin:

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ Étrange moment de flottement qui les saisit au vol d’une étreinte mal anticipée, aussitôt dissipé par une plaisanterie de Silas qui n’avait aucune envie de se perdre dans la mélancholie de cet espoir si vite soufflé. Heureusement, Dash sauta immédiatement sur l’occasion sans s’attarder sur cet instant détonant, tandis que le Serdaigle refluait comme la marée timide vers l’écrin rassurant de son ronronroulant. “Mais qu’il est con.” Rire qui lui réchauffa l’estomac, étirant une joie jumelle sur ses lèvres avides des étincelles de Dashiell. “ Si j’avais su qu’j’en f’rai profiter tout l’monde, j’aurais mis un cal’çon avec des dessins rigolos, j’te jure” blagua-t-il, arrachant immédiatement un rire complice à son meilleur ami. “Eh ben t’aurais peut-être dû” renchérit Jørgensen du tac au tac, alors qu’ils prenaient gentiment le chemin de la grande salle. Tout était bon pour se rouler dans l’îlot baigné de soleil de leurs mauvaises plaisanteries échangées sur un ton soigneusement choisi, légèrement trop appuyé, légèrement trop sérieux – soulignant l’absurde total de leur conversation pailletée de sourires.
‎‎ ‎ Seuls quelques mètres furent parcourus avant que le Gryffondor n’extirpe une couronne malhabile de papier de sa poche pour l’offrir à son camarade, avènement d’une série de lettres plus stupides les unes que les autres ; mais il n’aurait échangé ça pour rien au monde. À sa question, son ami hocha la tête, non sans rajouter une réplique sarcastique qui firent se froncer un instant les sourcils du blond peroxydé. “Ou un gamin d’cinq ans qu’sait pas t’nir un stylo, j’sais pas trop.” Le regard mi-agacé mi-las que lui jeta Silas en disait suffisamment long sur ce qu’il pensait de cette autodépréciation gratuite et injuste pour qu’il se permette de ne pas faire le moralisateur ce soir. Au lieu de quoi il lui demanda plutôt où était la sienne, tandis qu’il coiffait le papier avec une solennité étudiée. Évidemment, Dash pouffa – non sans lui rappeler qu’il n’était pas obligé. Le Serdaigle lui retourna une œillade courroucée, haussant un sourcil. “Obligé ? Chuis honoré, ouais” rétorqua-t-il avec un petit reniflement dédaigneux, évacuant sa remarque avec nonchalance. Il lui rappela également qu’il n’y avait pas de roi sans reine. “J’ai pas été couronné, encore. Y’a grave d’la concurrence. Genre les bals, c’toujours l’repère des meufs canons.” Jørgensen fit rouler ses yeux malicieux dans leurs orbites agacées. “C’est bon, t’es ma meuf canon préférée. J’veux pas d’autre reine.” Il n’attendit pas de réplique ou de contradiction, car son ton n’en appelait aucune. De toute façon, l’attention du Gryffondor avait été happée par l’apparition de deux jeunes filles bien trop connues qui se détachaient nettement dans la foule du hall. Il eut beau disserter d’un air détaché sur la robe qu’il concoctait pour Teddy, son regard était incapable de ne pas capter l’envie dans celui de son meilleur ami ; son cœur se serra à cette vision, mais il n’émit pas une seule remarque. “Son concert ?” répéta soudain un Dash hagard. Une forme de tristesse se détachait de son intonation et en mouillait les contours flottant désagréablement dans l’air. “Ouais, son truc pendant les vacances, là” précisa vaguement Silas sans grande conviction. Il n’avait aucune envie de s’attarder sur ce sujet épineux – n’ayant aucun doute que son crétin de camarade s’était mis bille en tête au sujet de lui et Teddy, et ce, en dépit des aveux du mois précédent. Il pouvait être franchement con ; et irritant, parfois.
‎‎ ‎ L’invitation à danser de Dash dissipa heureusement ce nouveau malaise, car le Serdaigle s’empressa de l’accepter ; tout sourire et avec enthousiasme. Il ne demandait que ça, après tout. Être près de lui et oublier le reste du monde. Mais, tandis qu’ils progressaient péniblement dans la foule qui s’étrécissait à l’entrée de la grande salle, la distance se réduisit significativement entre eux et Silas ne put que lui glisser un remerciement pour sa prévenance, que son cavalier évacua à nouveau avec un brin de gêne – chassant l’attention comme si elle ne comptait pas, alors qu’elle valait de l’or pour le jeune homme. Une bousculade suivie d’une interjection agressive dilua toutefois ce moment d’intimité, avant de les éjecter sur la piste sans attendre. Sans tarder, pressé d’écarter le reste de l’univers de ses pensées, Silas saisit les mains familières pour les balancer gentiment en lui proposant moqueusement de danser. “On « swingue » ?” ricana le Gryffondor – exactement comme prévu. “Tout c’que tu voudras, papy” accepta-t-il néanmoins en se dandinant sans grâce, mais avec bonne volonté. Lentement, il leva haut leurs mains jointes pour tourner sous leur arc de chair dans un rire ; un son si doux qui semblait être la continuité du monde parallèle dans lequel ils évoluaient au sein de cette masse d’élèves agglutinés. “J’vais grave faire des jalouses, j’te jure c’mon plus beau cadeau d’Noël.” Bien sûr, il s’agissait d’une plaisanterie. Bien sûr qu’il le savait – mais ça ne l’empêcha pas de sourire de toutes ses dents, allumant deux flammes farouches dans ses yeux perçants qui ne quittèrent pas une seconde ceux de son ami. Cédant à une soudaine pulsion, trop faible pour y résister dans cette proximité trop confuse, il attendit patiemment que le garçon qu’il aimait tant soit à nouveau en face de lui pour se rapprocher jusqu’à poser ses mains sur ses coudes, leurs torses s’effleurant désormais à chaque mouvement. “Plus pratique comme ça” grommela-t-il en guise de justification foireuse. “C’est moi qui vais faire des jalouses, j’me rappelle que t’avais promis une danse à Selene. Et j’crois pas encore avoir la bonne robe pour faire illusion, là…” minauda Silas, tant par taquinerie que par tentative désespérée d’éveiller quelque chose – n’importe quoi – qui lui dirait qu’il n’était pas avec lui simplement pour tenir compagnie à ce pote pathétique qui passait une sale année ; qu’il était son cavalier parce qu’il avait envie d’être dans ses bras, d’être contre lui, d’être rien qu’à lui.
‎‎ ‎ Pensées qui dérapent en crissement insupportable ; dérapage qui fige un court instant son sourire et l’incite à chasser le nuage chargé d’orage qui menace cet instant pourtant magique. Arrête. Comme s’il n’avait pas assez du reste du monde pour lui pourrir la vie, il fallait qu’il gâche tout, lui aussi. Ses prunelles troublées cherchèrent à nouveau le couple de filles qu’il chérissait, comme en quête d’une ancre capable de l’arrimer sur terre ; du moins, de le maintenir suffisamment près du virage pour qu’il ne se noie pas dans les vagues violentes qui écrasaient sa poitrine de l’urgence d’embrasser ce mec un peu trop près qui sentait un peu trop la maison et immolait sa raison. “Ça va, comme ça ?” ne put-il s’empêcher d’ajouter bêtement, alors que cela faisait déjà plusieurs minutes qu’ils étaient collés l’un à l’autre. Par culpabilité, par désir d’avoir l’autorisation de rester, par détestation de cet esprit vulnérable qui cherchait sans cesse ses failles pour les écarteler davantage. Il ne le voyait pas, mais il pouvait sentir le regard plein de jugement de Bane sur son dos.

ft. @Dashiell Dashner & tous ceux qui veulent

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Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

J
’ai toujours aimé Noël. À Ilvermorny, j’aimais plonger mes mains dans l’épais duvet de neige qui recouvrait la cour, me draper de vêtements chauds tout en échangeant mes idées de cadeaux avec Lydia et les autres. Même si bien des choses ont changé depuis cette époque, je suis ravie de constater que Poudlard a su faire de ce dernier soir un événement à la hauteur. Oh, je ne serais pas fâchée de voir ces filles quelconques qui peuplent mon dortoir disparaître pour de bon dans le premier train, demain matin ! Mais j’ai toujours redouté la solitude que m’inspirent les vacances hivernales, même si la présence d’Azure est, pour tout dire, d’un certain réconfort. Alors ce soir, j’ai envie de me laisser porter par la magie du moment, quand bien même elle n’est pas suffisamment puissante pour me faire oublier que désormais, j’obéis à d’autres lois. À mes côtés, Jin se montre serein : son assurance me tire un sourire. « Évidemment. Je tiens un podcast, je te rappelle. » Duquel il redoutait de se retrouver à la une, selon ses propres dires. J’ai bien conscience d’être parfois un peu critique dans le choix de mes mots lorsque je suis à l’antenne, mais toujours est-il que je n’ai pas de mauvaise intention à son encontre, malgré ce que je tente malicieusement de lui faire croire.

Danser fait partie de son éducation, et j’attends de pied ferme qu’il me le prouve. Il dépose une main ferme sur mon épaule, une autre sur ma hanche ; je noue mes doigts autour de sa nuque, remarquant que nous faisons sensiblement la même taille. Aux premières notes, je fais un pas en avant, le déposant sur la pointe, effleurant le sien qui se dépose juste à ma gauche. D’un mouvement commun, nous reculons, nous appliquant à suivre avec grâce la mélodie. Conformément à la tradition, je le laisse mener, calquant mes pas sur les siens, refusant cependant qu’il m’impose un rythme : parfois, je prends quelques libertés, accélérant subitement la cadence pour le surprendre. Un, deux, trois. Nous conservons une distance relative, lui et moi, mais nous sommes étonnamment proches. Je constate avec amusement qu’il ne se laisse pas déstabiliser par mes tentatives ; ses gestes sont souples, il continue de me guider avec aisance, se montre réceptif à mes appels. Je recule quand il avance, me hisse sur la pointe des pieds pour pivoter : c’est comme si la danse nous servait de prétexte pour nous confronter l’un à l’autre, sans artifice. Autour de nous, c’est comme si les autres avaient cessé d’exister.

J’interprète sa remarque comme s’il me mettait au défi. Haussant un sourcil, je suis toujours le rythme imposé par la danse, sans me détacher de lui. Peu importe ce qu’il pense, ma volonté l’emportera. « Je peux me contrôler. » affirmé-je avec véhémence, bien déterminée à prendre le pas sur mes instincts primitifs. « Mais je te remercie de t’inquiéter pour mon régime alimentaire, trésor. » La situation n’a pourtant rien de confortable : tandis que nous évoluons au rythme de la musique, nous appliquant à suivre la cadence imposée par les violonistes, je meurs d’envie de mordre dans ce creux de peau, juste entre son cou et son épaule droite. Une petite voix me susurre que je n’aurais à en prendre qu’une goutte, que cela suffira à me rassasier, que les autres n’y verront que du feu. Mais je ne cèderais pas : je refuse de partager un point commun de plus avec l’épave qui me sert de père, ravagée par la drogue. Je vaux mieux que ça, que lui. « Fais attention, on pourrait croire que tu t’y habitues. » lui glissé-je à l’oreille, avec un regard en coin pour les danseurs qui gravitent autour de nous. J’ai du mal à les considérer comme de véritables êtres humains, j’ai si faim qu’ils ne constituent plus que des poupées de chair sanguinolentes à mes yeux. « Et je ne sais pas comment sont vus mes congénères en Corée, mais pas sûr que nous ayons bonne presse. » J’ignore bien des choses sur sa culture, mais j’ai cru deviner son attachement profond à ses racines. Or, si je devine chez lui une certaine curiosité, je sais qu’il existe certaines limites que je me dois de ne pas dépasser, quand bien même mes gencives me démangent et mes canines menacent de pointer au travers.

@Jin Kyung Seo

Tenue de bal:

black pumpkin

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Un bal. De tout ce qui pouvait lui être imposé en cette fin d'année, c'est le bal de Noël qu'on lui avait présenté comme l'événement à ne surtout pas manquer. Elle est longtemps restée septique, Darina, peu convaincue par l'enthousiasme de ses camarades. Un doute qui aurait presque pu la faire culpabiliser, si elle en avait eu le temps. Mais le fait est que... Darina n'a pas le temps de culpabiliser. Pas pour si peu. Pas quand elle doit travailler deux fois plus que les autres la moitié de ses cours. En de telles circonstances, se dandiner sur une piste de danse lui semble bien dérisoire. Et pourtant... Elle avait fini par se laisser convaincre, Darina. Par ses colocataires. Par ses rares relations qui n'ont pas débuté en catastrophe. Par son père, qui tenait à ce qu'elle s'amuse, se change les idées, fasse une pause.

C'est donc avec le stricte minimum d'entrain requis que la brune s'est préparée pour ce fameux bal.
Après un long moment d'hésitation, elle avait fini par choisir une robe noire et bleue, à la fois simple et élégante. Une robe qui lui ressemblait, d'après sa mère - autant dire que la concernée n'était pas du même avis -. Elle n'avait pas pris la peine de se maquiller plus que nécessaire, ne supportant que trop peu ce genre de fantaisie. Quelque chose de simple et de naturel fera l'affaire.

Plus que la coiffure, qui lui prend une éternité. C'est qu'elle n'est pas très douée de ses mains pour ce genre de chose, la petite Darina. Et qu'elle manque d'idées aussi, par la même occasion. 《 J'arrive, j'arrive ! 》cria-t-elle à sa colocataire tout en épinglant une dernière mèche rebelle. Après quoi, elle quitta enfin la salle de bain, pas très à l'aise. 《 Je t'avoue que je n'ai pas l'habitude de ce genre de soirée. 》 ajoute-t-elle dans un soupire, à l'attention de Maximilianna. Non seulement elle n'est pas dans son élément mais en plus, elle y va seule. Enfin, d'une certaine manière. Car elle n'a pas de cavalier, Darina, contrairement à la plupart de ses camarades. Peut-être aurait-elle dû s'abstenir en fin de compte... Oui. Elle regrettait déjà. Mais elle ne pouvait plus faire marche arrière désormais.

Quelques minutes, et les filles quittèrent enfin le dortoir, direction la Grande Salle. Sauf Darina qui prit encore un petit moment pour enfiler ses chaussures et faire une petite photo ; elle l'enverra à son père et à sa mère plus tard.

Enfin, l'adolescente quitte le dortoir pour rejoindre ses colocataires, ou tout autre visage connu. Elle repère rapidement Maximilianna, qu'elle rejoint en toute discrétion. 《Bonsoir. 》 fut-elle, sourire aux lèvres avant de s'attarder sur la tenue d'Ha Na.《 Waw, ta robe est incroyable !》

@Maximilianna S. Stein @Ha na Seo

Robe:

Bal de Noël

Dans un état déplorable...

"Oui, c’est ça. Et moi je vous emmerde. » lâché-je en direction de la cheminée, en observant le visage décomposé de mes parents dans les braises mourantes. Je savais que cette conversation serait une perte incommensurable de temps ! J’ai écouté mon père pendant une heure me prêcher un sermon sur la valeur des choses et sur l’importance de préparer son avenir, que j’ai écouté en râlant pendant que ma mère me faisait les gros yeux. Et voilà : pour ne rien changer à l’ordre naturel des choses, mes géniteurs se montrent aussi chiants qu’à l’accoutumée, m’empêchant de disposer comme je le voudrais de mon patrimoine financier. Sous prétexte que mes notes sont minables, ces deux névrosés s’arrogent le droit de contrôler ma vie comme bon leur semble ! Or, si je n’ai pas droit à une augmentation d’argent de poche ce mois-ci, je ne vois pas pourquoi ils auraient droit au respect qu’ils réclament… J’ai bien envie de leur faire l’affront de rester au château pendant les vacances, ça leur fera les pieds. Ils n’auront qu’à passer le réveillon de Noël avec Alienor, quand ils l’auront écoutée parler de son mariage pour la cent-vingtième fois et se plaindre de son traiteur en boucle, peut-être qu’ils reverront leur jugement à mon sujet… Pour remédier à ma frustration, je convoque sans tarder ce bon vieil August, qui ne manquerait jamais une occasion de se divertir un peu avant un bal de Noël : pendant que tous nos camarades de maison se pressent vers les salles de bains pour se disputer le peu d’eau chaude disponible, nous choisissons de nous établir dans la volière avec une bonne bouteille de whisky pur feu. C’est sous les hululements joyeux des hiboux que nous la vidons, tout en accusant les figures d’autorité de vouloir nous pourrir la vie.

Moins d’une heure plus tard, nous voilà ronds comme des queues de pie.

Nous nous arrêtons près du grand miroir sans tain à l’angle du couloir menant au sixième étage : à travers sa surface quelque peu abîmée, nous constatons avec amusement les dégâts. Je suis accoutré n’importe comment : j’ai boutonné lundi avec mardi, mon col de chemise est mal rabattu, ma veste de costume n’est pas repassée, mon noeud de cravate est plutôt brouillon. J’observe nos silhouettes floues se mouvoir étrangement, tandis que je m’efforce de conserver l’équilibre. « P’tain mec, dis à ton frère jumeau de nous lâcher, je te vois en double. » Ricanant bêtement devant la glace, je tente vaguement de rabattre sur l’arrière de mon crâne mes cheveux désordonnés. Je crois que si ma mère me voyait, elle ferait une syncope, et cette idée fait naître un sourire goguenard sur mes lèvres : voilà qui est d’autant plus satisfaisant, lui faire honte est devenu un hobby extrascolaire. August a une meilleure dégaine, même s’il titube un peu… Je songe d’ailleurs que ce sera son premier bal, depuis son accident. J’imagine que l’idée de déambuler avec sa canne entre les couples de danseurs à l’air mièvre ne l’enthousiasme pas franchement. De toute façon, ce n’est pas le projet de la soirée : tout ce qu’on veut, c’est se marrer un peu pour clôturer en beauté cette année pourrie. On croisera probablement Toni, Teddy, Ash, Saige, et le reste de la clique, probablement dans un meilleur état que nous, et dans une tenue plus soignée… Dans une démarche approximative, nous nous dirigeons vers les escaliers, et je dois redoubler d’effort pour ne pas casser ma pipe dans les marches, m’agrippant à la rampe comme si ma vie en dépendait. « Je crois que je vais gerber. » annoncé-je, le teint livide, en voyant défiler les multiples portraits de vieux sorciers à l’air sévère. L’envie de faire demi-tour pour finir la soirée à comater sur le tapis de la salle commune se fait ressentir, mais nous tenons bons tous deux. Les escaliers nous déposent au troisième, un groupe d’élèves sapés comme s’ils se rendaient à l’opéra nous double sans cérémonie, et nous poursuivons notre chemin.

Après nous être perdus un bon quart d’heures dans les dédales de couloir, avoir provoqué une statue en duel et nous être attirés les foudres de Peeves qui s’est mis à hurler "Poivrots, poivrots !" à tue-tête, nous avons enfin fini par gagner le hall, à bout de souffle. Le contraste entre ceux qui se sont vêtus comme pour assister au Met Gala et nous est plutôt saisissants… Un garçon de septième m’adresse un regard noir, probablement parce qu’il m’a vu loucher sur le décolleté de sa copine avec un peu trop d’insistance. Bordel, j’espère que je ne croiserais pas Selene dans cet état déplorable… J’ose espérer que notre haleine empestant l’alcool s’est quelque peu dissipée, au moment de pénétrer dans la salle. « Allez Roméo, on donne tout. » lancé-je en m’emparant du bras de mon meilleur ami, tout en me mordant les joues pour me retenir de me marrer. Entre la musique, les discussions d’élèves agglutinés près du buffet, les duos de danseurs qui tournent bien trop vite, tout ce capharnaüm me donne un sévère mal de crâne. Mais puisque nous sommes là, autant chercher de quoi nous amuser un peu.

@August P. Rowle

rainmaker

bal de noël

La beauté de Teddy éclipsait aisément tout le reste. Si Selene s'était sentie jolie, assez pour se dire qu'elle ne ferait pas tâche aux côtés de la plus belle fille de l'école, assez pour arborer un sourire presque confiant, assez pour oser espérer une danse avec Dashiell, assez pour croire qu'elle était à la hauteur de la breloque irisée à laquelle elle accordait trop d'importance, ce n'était plus assez du tout maintenant que l'aura de sa cavalière se déversait sur elle et sur toutes les personnes qui passaient par là. Sûrement que quelques semaines plus tôt, Selene en serait restée bien bête, époustoufflée par la beauté fatale qui se dégageait de sa camarade ; au moins cette fois les compliments réussirent à trouver un chemin, se frayant un passage entre la contemplation et l'appréhension. « Et toi donc, meuf… On dirait littéralement une princesse. » Un petit rire gêné salua ce que Selene attribuait à la politesse naturelle de la belle Teddy. Si toute cette vie n'était qu'une conte de fée, elle serait tout au plus la bonne amie de la magnifique héroïne, une dame de compagnie facilement oubliable qui n'avait guère d'importance dans l'histoire. Elle était loin d'être une princesse, elle n'en était même pas proche, malgré tous les efforts de Silas pour magnifier sa tenue. Exploit non négligeable, il était tout de même parvenue à faire en sorte qu'elle se trouve jolie, vraiment jolie, convoitant d'un regard brillant ce reflet étincelant, comme si elle aurait souhaité le faire sien pour toujours et non pas juste le temps d'une soirée.

Sans la moindre hésitation, Teddy glissa ses doigts entre ceux de Selene, poussant le coeur de cette dernière à s'emballer, comme un enfant pris en faute. Les deux fleurs formaient un bien étrange bouquet, l'une blanche et candide, l'autre noire et sulfureuse, et quelques regards se perdirent de fait dans leur sillage. Selene ne pouvait nier qu'elle aurait adoré être au bras de Dashiell, parce que tout était plus doux lorsqu'il était là, plus facile, plus agréable. Néanmoins, avoir Teddy comme cavalière était une fierté qui atténuait presque entièrement l'amertume d'avoir été recalée par le Gryffondor. Il lui avait tout de même promis une danse, alors elle se raccrochait à ce petit bonheur tout comme elle se raccrochait à la main de sa belle partenaire, plongeant dans la Grande Salle avec pour seule volonté de passer la meilleure des soirées. La toute dernière avant de rentrer à la maison, de quitter ce grand château qu'elle aimait chaque jour un peu plus pour retrouver sa chambre dénuée de couleurs, sa mère absente, les yeux noirs de son père, l'esprit flottant de cette nourrice qui n'avait jamais existé. Selene chassa ses pensées douloureuses et les renvoyer de l'autre côté des deux immenses portes qu'elles venaient de franchir. Pas ce soir. Demain arriverait bien trop vite, de toute façon.

Dans la pièce convertie en salle de bal, quelques couples se formaient déjà sur la piste de danse. Les yeux clairs de la jeune fille repérèrent presque immédiatemment Dashiell et Silas qui riaient l'un avec l'autre, dans une petite bulle de bonheur qui se suffisait à elle-même, et son coeur se pinça. Non loin de là, elle reconnu Jin dans un beau costume, au bras d'une fille dont le visage ne cessait de lui laisser une désagréable sensation. Non pas qu'elle soit laide, bien au contraire, elle surpassait la plupart de la salle en terme de beauté, Teddy excepté, mais quand même, Selene s'empressa de détourner le regard et de se concentrer sur sa cavalière, la plus belle fille, et de loin, de cette école, amenant l'idée d'aller danser. « Et comment on y va ! Je t’ai promis la piste de danse, elle est à nous ! » D'un geste aussi habile que doux, elle fit tournoyer Selene et sa robe aux centaines de flocons, avant de l'entraîner vers la piste de danse, égrenant derrière elles le rire heureux de la Serdaigle. « Prête, ou tu veux boire quelque chose avant ? » Elles étaient maintenant à l'abri parmi les autres couples de danseuses et danseurs, un peu trop au centre de la piste au goût de Selene, mais il fallait bien que toute la salle puisse admirer sa cavalière. « Non, je suis prête. Toi aussi ? Si tu veux aller boire un truc, on peut. » Après tout, l'école ne mettait certainement pas à disposition d'adolescents de l'alcool, et hormis un verre de bière ou de cet alcool fort qu'elle avait goûté lors de la rentrée, Selene ne voyait rien capable d'apaiser son coeur qui ne cessait de s'emballer. « T’as vu je suis équipée, t’as pas d’excuse, tu peux même sauter sur mes pieds à pieds joints sans dommage. » Et en effet, Teddy portait des chaussures suffisamment épaisse pour que même la maladresse du plus empoté ne lui cause pas la moindre douleur. « Incroyable, t'es parfaite ! » Et maintenant, il fallait se lancer. Le regard bleuté de Selene s'éloigna quelques instants de la silhouette de sa camarade pour lorgner sur ceux qui avaient déjà commencé à se mouvoir, deux par deux, ici et là. Les pas avaient l'air faciles puisqu'il n'y en avait pas vraiment, juste des couples qui tournoyaient au rythme de la musique, sans qu'aucune danse ne se ressemble vraiment. Un brin soulagée, Selene angoissait quand même de ne ressembler à rien au milieu de cette masse joliment non-coordonnée. Mais Teddy prenait déjà les choses en mains, rayonnante et confiante, l'entraînant à sa suite.

Ses premiers pas maladroits furent, en plus de ça, bien raides, mais les notes de musique finirent par l'isoler du reste de la salle, suffisamment pour que seules les boucles rousses de sa cavalière comptent, et qu'elle commence à prendre un peu de plaisir à ce jeu qui lui demandait bien des efforts. « Eh, c'est pas si mal », commenta-t-elle avec un sourire, parlant à la fois du fait de danser et de ses propres performances qui n'avaient pas une seule fois heurté les pieds de Teddy. Enfin, bien évidemment, il fallait qu'elle dise ça pour la pointe de ses pieds écrase celle de sa camarade, lui arrachant un rire désolé. « Oups, j'aurais mieux fait de me taire. » Puis la musique s'apaisa, les notes entraînantes se transformant en un premier slow qui rapprocha les couples, lesquels se serrèrent les uns aux autres. Selene se fit violence pour ne pas chercher Dashiell du regard et faire taire cette petite voix qui lui soufflait qu'elle aurait bien aimé danser avec lui. Ce n'était pas le moment, il était avec son meilleur ami, et qu'est-ce qui pouvait bien avoir plus d'importance que ça. Son regard se fit interrogateur, attendant de voir ce que voulait faire Teddy. Quand celle-ci décida de suivre le rythme, Selene sentit ses pomettes se couvrir d'un voile écarlate. Sûrement la faute à ces longues minutes passées à danser, et absolument pas à la proximité de la belle Teddy. « T'es plutôt contente de rentrer pour Noël ou pas trop ? » lui demanda-t-elle après quelques secondes nécessaires pour s'habituer à ces nouveaux pas et ses doigts posés sur la peau nue de la Poufsouffle.

ft @Teodora K. Von Meissen

(c) SIAL ; icons sial

Le Bal de Noël
meilleure soirée de l'année

ft. @Silas Jørgensen & Dashiell Dashner

En coupant son morceau de papier, un peu plus tôt dans la journée, Dash avait espéré tirer un rire à son meilleur ami – un succès ! – certainement pas qu'il pose sur sa tête la couronne fragile. C'était une plaisanterie, la digne suite de leurs lettres, il voulait juste lui montrer qu'il faisait attention à ce qu'ils racontaient, que c'était important pour lui, pas qu'il se ridiculise pour le bal de Noël ! Et lorsqu'il le lui rappela, tout ce qu'il obtint fut un regard agacé qui le fit pouffer. Il était trop bête, sérieux ! Mais il ne l'aurait échangé pour rien au monde.

— Obligé ? Chuis honoré, ouais.
— I' t'en faut pas beaucoup pour êt' honoré, c'bien, le taquina-t-il alors que son sourire s'agrandissait à la vue de ce bout de papier jaune perdu dans la marée plus claire de ses cheveux.

Il n'irait pas jusqu'à prétendre que ça lui allait bien mais, en tout cas, ça lui faisait plaisir de le voir prendre sa bêtise au sérieux. À aucun moment, il n'avait imaginé qu'il se moquerait de lui ou fourrait son œuvre dans sa poche en mode « je m'en balance de ta merde » mais il n'avait jamais imaginé qu'il jouerait le jeu à ce point. Il se sentait presque comme un gosse fier de voir sa mère porter un horrible collier de nouilles fait main.

— C’est bon, t’es ma meuf canon préférée. J’veux pas d’autre reine.

Un nouveau rire stupide, puis d'un geste prétentieux, il rejeta en arrière la longue chevelure de princesse qu'il n'avait pas. Et dire qu'il y avait quatre mois à peine, il aurait sûrement levé les yeux au ciel en râlant que ça n'était pas une meuf. Aujourd'hui, il s'en fichait un peu. Ils étaient au courant, ça n'était pas franchement la peine de le rappeler. Et puis, de toute façon, il eut rapidement mieux à faire : se retenir de baver devant Teddy, par exemple, qui évinçait totalement la pauvre Selene pourtant ravissante. Il fallait être con pour n'avoir d'yeux que pour la meuf de son meilleur pote alors qu'il y avait son propre flirt juste à côté. Il méritait presque qu'elle finisse par tomber dans les bras de Kenneth, tiens, si Toni disait vrai ! Au moins, lui, il devait pas crusher sur une autre... Silas esquissa vaguement les contours d'un concert dont il ne savait rien, lui rappelant sans le vouloir à quel point ils s'étaient éloignés. Sûrement que c'était irrattrapable, à ce niveau. Il n'était même pas sûr de vouloir revenir en arrière, de toute façon. Pour faire quoi ? Rester dans cet entre-deux pourri où rien n'était plus naturel ? C'était pas la peine.

— Ouais, son truc pendant les vacances, là.
— Ah ? Nan, j'sais pas, elle m'en a pas parlé, reconnut-il d'une toute petite voix.

Il se retint de préciser qu'elle ne lui parlait plus de grand chose parce que c'était un crétin qui avait laissé filer la fille la plus incroyable de l'univers par loyauté envers ce meilleur pote qui avait toujours dit qu'il s'en fichait pourtant... tout comme il se retint d'admettre qu'elle lui manquait et que tout ça lui faisait plus de peine qu'il ne l'aurait cru tout d'abord. C'était pas la peine. De toute façon , c'était fait, alors... Et puis les filles disparurent à l'intérieur de la salle et lui reporta son attention sur son cavalier. La tristesse qui avait voilé son regard chocolat s'évapora presque aussitôt et son sourire étira à nouveau ses lèvres, comme si rien ne l'en avait jamais chassé. Aussi prit-il son rôle très au sérieux et l'invita galamment à danser. Il ne leur fallut qu'une poignée de minutes à peine pour se retrouver sur la piste de danse, main dans la main, à s'agiter maladroitement au rythme d'une musique un peu nulle. Sûrement que beaucoup d'autres à sa place auraient regretté d'avoir délaissé la belle Selene pour ce garçon à la coiffe ridicule mais, s'il en avait douté un jour, un seul regard partagé suffit à lui faire savoir que c'était la meilleure décision qu'il aurait pu prendre pour ce bal. Il tourna sous le bras de Silas en gloussant comme l'idiote qu'il était ce soir, et ne put que lui offrir un sourire radieux. Il était content d'être là, content d'être avec lui et ça avait l'air réciproque. Le Serdaigle finit par se rapprocher et vint poser ses mains sur ses coudes. Dash le laissa faire, pas gêné le moins du monde par leur proximité. Ils avaient fait mille fois pire, rien que cette année !

— Plus pratique comme ça.

Il se contenta de hocher la tête sans chercher à remettre sa parole en question. Tant que son ami y trouvait son compte, lui y trouvait forcément le sien aussi. Mais quand même... c'était devenu presque intime, tout d'un coup. Ils étaient si proches qu'il avait l'impression de sentir sa chaleur au travers du tissu de sa chemise, son souffle s'écraser sur son visage... Comme dans ce maudit placard. Mais il chassa bien vite ces souvenirs de ses pensées, déjà conscient qu'il avait sûrement rougi comme une adolescente décérébrée. On mettrait ça sur le compte du monde, de cette danse débile, de la honte qu'ils étaient sûrement en train de se taper.

— C’est moi qui vais faire des jalouses, j’me rappelle que t’avais promis une danse à Selene. Et j’crois pas encore avoir la bonne robe pour faire illusion, là…
— Ouais, j'saiiiis... Mais elle était occupée avec Teddy alors c'pas pressé.

Il n'avait même pas pris la peine de vérifier si c'était encore le cas où si la pauvre jeune femme attendait désespérément qu'il lui accorde son attention, se contentant juste de hausser les épaules comme pour lui signifier qu'il irait la retrouver après. Plus tard. Quand ils auraient fini. Après tout, il lui avait promis une danse, pas nécessairement la première. Et ils venaient à peine d'arriver, il aurait tout le temps de tenir sa promesse. Mais peut-être aurait-il fallu qu'il le fasse tout de suite ? Parce que le regard de son meilleur ami se fit fuyant, partant à la recherche d'il ne savait trop quoi... même s'il s'imaginait sans trop de mal qu'il s'agissait de Teddy. Son cœur se serra. Est-ce que cette danse – ou même tout le reste, depuis sa proposition de venir ici avec lui jusqu'à leur proximité – le mettait si mal à l'aise qu'il espérait une porte de sortie ? Est-ce que c'était pour ça qu'il avait pris soin de lui rappeler qu'il devait une danse à leur camarade même si c'était sous couvert de plaisanterie ? Peut-être... Il se sentit con, tout à coup, tant et si bien qu'il eut du mal à garder son sourire intact.

— Ça va, comme ça ?

À nouveau, Dashiell se contenta de hocher la tête. Il attendait quoi, comme réponse ? Qu'il lui dise que non, qu'il dansait trop mal, qu'il valait mieux arrêter ? Oh, il pouvait, hein, s'il n'y avait que ça... mais il n'était même pas certain que ça soit ce qu'il attendait. Il était nul pour deviner ce qu'il fallait faire quand on le lui disait pas clairement... Mais il réitéra pourtant son geste, un peu moins convaincu.

— Bah... moi oui, souffla-t-il, presque désolé de bien vivre la situation alors que visiblement c'était pas son cas. Mais on peut faire aut' chose qu'danser, s'tu veux, t'sais ? Boire un truc ou r'joind' les filles, j'm'en fous, j'te suis...

Il ralentit machinalement, rompant avec le rythme qu'il peinait de toute façon à suivre, pour lui faire comprendre qu'ils pouvaient s'arrêter là s'il le voulait. Il n'y avait aucune obligation de rien, c'était juste un bal, ils en connaîtraient d'autres.

— ... ou pas, en vrai. Ça m'faisait plaisir qu'on passe la soirée ensemble genre mais même s'tu veux la finir avec Teddy ou quoi t'peux, on va s'voir toutes les vacances, j'le prendrai pas mal.

Son sourire se fit un peu perdu, quoi que toujours aussi sincère. Il était prêt à s'adapter, comme toujours, encore fallait-il savoir ce qu'on attendait de lui...

(c) jawn

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

Sans plus s’intéresser au reste de la salle, Teddy porta ses yeux sur sa cavalière. Selene était d’une délicatesse éblouissante, d’une fragilité qui donnait envie de la couvrir comme une fleur à peine sortie de terre. C’était un peu son cas après tout. Et bon sang, il fallait qu’elle arrête de se caler absolument sur les gens. Qu’elle s’affirme. Si elle y était prête, alors on y allait. Il fallait battre le fer tant qu’il était encore chaud et Selene avait l’air un peu hésitante. « Parfaite je sais pas, mais prévoyante » répondit-elle en riant. La serdaigle n’était pas à l’aise, il fallait être aveugle pour le louper. Alors Teddy prit les choses en main, la faisant tournoyer et dansant sans chichi pour lui montrer que l’important c’était de s’amuser : « Ouais carrément ! » l’encouragea-t-elle avec sincérité. « Franchement, meilleur duo de la soirée, je suis désolée pour les autres mais c’est comme ça !» Quelque part, c’était assez incroyable que Selene soit là, entre ses bras, alors qu’elle peinait encore l’année dernière à ne serait-ce qu’oser exister en plus de deux mots. C’était plutôt cool de la voir sortir de sa coquille. Même si Teddy se fit la réflexion que de l’extérieur, cela devait sûrement avoir l’air d’être une mauvaise influence de mauvaise fréquentation. « Mais non t’inquiètes, c’est la tradition. Il faut bien se marcher dessus à un moment ou un autre, sinon on a rien à raconter ! » dit-elle malicieusement. « En vrai, t’es tellement légère, je pourrais limite faire comme les enfants, te faire danser sur mes pieds et hop, nouvelle tendance, ni vu ni connu. » ça n’avait aucune espèce importance, personne ne jouait sa vie ce soir.

La musique ralentit, annonçant visiblement un slow. Bon on faisait quoi maintenant ? Visiblement Dashiell était trop occupé à danser avec son meilleur pote pour venir chercher sa copine. Elle avait décidément bien du mal à comprendre ce que voulait le Gryffondor. Il avait promis une danse à Selene mais il attendait peut être autre chose qu’un slow contre toute logique ? Elle chercha du regard ce qui se tramait chez les garçons, mais faute d’avoir de super pouvoir en lecture d’esprit, elle abandonna la partie et se concentra sur ce qu’elle contrôlait : à savoir elle-même. Et il était hors de question que Selene ait l’impression qu’elle ne voulait pas danser avec elle. Alors Teddy posa doucement sur les hanches de la serdaigle, et se rapprocha un peu pour embrasser le mouvement lent. Est-ce que la distance était la bonne ? Si elle était parfaitement honnête avec elle-même, la rousse n’aurait finalement pas vu d’inconvénient à engloutir les derniers centimètres entre-elles deux et de serrer contre elle cette jeune fille si douce et timide. « Un peu stressée. J’ai deux concerts importants. Et après… » Machinalement, elle s’avança encore un peu, le visage au-dessus de l’épaule de Selene, plutôt que d’avoir à croiser son regard et laisser voir son trouble. L’ennui perçant dans sa voix : « C’est jamais très fun chez moi. Et toi ? » Elle connaissait peu de choses sur la jeune fille. « J’espère que tu passes une bonne soirée?» osa-t-elle plus timidement qu’à l’accoutumée. Teddy sentait la tension de sa camarade, elle ignorait si c'était de sa faute ou si elle pouvait faire quelque chose pour aider.

@Selene O. Paulet

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