[SUJET COMMUN] Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

Bal de Noël

Dans un état déplorable...

Mon pas est chancelant, mes pensées prennent des détours étranges, comme si mon cerveau empruntait des chemins aussi labyrinthiques que ceux que nous parcourons pour nous rendre au rez-de-chaussée. Pourtant, je suis euphorique : j’ai l’impression de retrouver mon meilleur ami, celui que j’ai perdu lors de cet accident, qui l’a privé du parfait usage de l’une de ses jambes… Évidemment, nous avons retrouvé le naturel de nos échanges, repris nos habitudes de courriers, nos vannes graveleuses ; qui plus est, maintenant que nous sommes ensemble en cours, mon emploi du temps est calqué sur le sien. Pourtant, quelque chose a irrémédiablement changé, et je ne parle pas d’une blessure physique… Il y a comme un goût de désolation dans ses yeux, comme une âpreté dans ses mots. La plupart du temps, il le dissimule si bien que l’illusion fait mouche, même sur moi. Pourtant, il suffit parfois d’un rien pour s’apercevoir que quelqu’un que je considère comme mon frère nourrit des pensées qui me seront à tout jamais inaccessibles. Ce n’est pas grave : ce soir, nous oublions tout, faisant table rase. Au diable nos tracas, les embrouilles avec mes parents, nos ressentiments intérieurs, nous les avons tous noyés dans l’alcool. Et c’est ivres morts, dans une tenue vestimentaire discutable et avec une démarche approximative, que nous avons réussi à descendre sept étages… non sans se faire injurier par quelques tableaux, et même quelques élèves au passage. Celui qui n’a pas apprécié que je scrute sa cavalière m’a fait les gros yeux, mais je suis trop éméché pour faire preuve de retenue. « C’est un ouf le gars, genre on peut plus mater les oeuvres d’art gratuitement ici. » réponds-je d’un ton léger en les regardant s’éloigner. « Pouah, un bonnet de cet acabit, faudrait l’exposer à la National Gallery. » commenté-je à voix haute, suffisamment fort pour que deux élèves de Serpentard se retournent vers nous d’un air scandalisé. Mais galvanisé par un trop grand élan de confiance et enorgueilli par l’alcool, je ne m’en soucie guère, reprenant ma route avec mon compère. August se marre et nous passons ensemble la porte, au moment où une insulte étouffée par le brouhaha environnant franchit le seuil de ses lèvres. Je retiens un ricanement sardonique : « Wow doucement mec, la brigade des féminazies va débouler si elles t’entendent. » C’est de l’humour, il n’y a pas quoi en faire un foin… Ce serait de la mauvaise foi de prétendre qu’on est sexistes alors que je suis abonné à une chaîne TikTok où des meufs se peignent des messages engagés sur les nibards. Eh oui, à ma façon, je soutiens la lutte moi aussi !

En entendant les premières notes de l’orchestre, j’ai l’impression d’être à une de ces soirées de bourges que donne mon père dans nos appartements pour faire croire à tous ces fonctionnaires corrompus jusqu’à l’os que lui aussi, il est de la haute. Son hypocrisie et ses efforts ne suffisent pourtant pas à masquer la réalité amère : nous n’avons pas notre place dans ces événements. J’éprouve toujours ce besoin irrépressible de rire de ces gamins de douze ans vêtus comme des ploucs, capitonnés dans des costumes hors de prix pour aller honorer une tradition vieille de plusieurs siècles. Puis, je repense à ma bande restée là-bas, à Cricklewood Square… et je revois mon moi de douze ans, comme un témoin cynique dans cette réalité : aujourd’hui, lui aussi me jugerait avec sévérité. Chassant ces pensées dérangeantes, j’entraîne August à travers la foule ; avec sa canne il déambule avec moins d’aisance, mais la bouteille que nous avons descendue avant de venir semble l’avoir ragaillardi. « Allez envoie, faut bien remettre de l’huile dans le moteur. » déclaré-je en m’emparant de la boisson qu’il me tend. Nos verres s’entrechoquent dans un tintement cristallin, et je porte le mien à mes lèvres pour y laisser passer une gorgée de jus. Et glou, et glou, et glou. Pouah, c’est acide… ! Et l’alcool contenu dedans me brûle la gorge, pire que l’eau Glouglousse servie à la Tête de Sanglier. J’essuie mes lèvres humides d’un revers de la main, gagné par une vague de chaleur. « C’était aphrodisiaque ou c’est juste toi qui me rends toute chose ce soir, hm ? » lancé-je d’un air faussement enjôleur en déposant mon verre vide sur le buffet, après l’avoir vidé d’une traite. Autour de moi, le monde commence à se balancer, comme si la réalité était devenue une sorte de danse floue que je ne pouvais pas suivre. Les lumières de la fête se mettent à cligner plus vivement, se réverbérant sur le sol comme de minuscules petites étincelles… Et chaque rire résonne comme un écho, rendant le bruit des conversations autour de nous particulièrement inaudible. August déclare les jeux ouverts : formidable, j’ai hâte de voir qui il va dégoter ce soir. Eh, mais le sale traître, pourquoi il part en direction de Selene ? J’avais dit preum’s ! Super, il faudra que je me contente de mecs moyens ou de filles passables. Quelle poisse… Bon, puisque j’ai le choix entre tenter quelque chose avec une 6/10 ou retourner au dortoir m’astiquer le manche, je jette mon dévolu sur le premier venu. De toute façon, ce n’est pas comme si mon état d’ébriété m’offrait le luxe de me montrer particulièrement sélectif… tout tangue autour de moi, et je distingue les visages avec une imprécision totale. À quelques mètres de moi, quelqu’un semble seul*, alors je réduis l’écart qui nous sépare en quelques pas. « Salut ! J’sais pas danser, de toute façon je sais pas toi mais je suis complètement dé-chi-ré, bref, tu veux qu’on aille se poser quelque part ? » Je ne sais même pas si on se connaît déjà, la brume dans mon cerveau ne m’aide pas à y voir clair. Tout ce dont j’ai envie, c’est de m’éclater jusqu’à oublier le monde entier, et surtout mes parents.

@August P. Rowle
@ * ouvert à qui veut !

rainmaker

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

It's time to be jolly ▬ ft. @Kenneth D. Appleton

Violet avait quitté il y avait environ une heure, laissant Gwendolyn profiter de la soirée en solo. Certaines personnes n’étaient pas du genre à se mêlé à la foule et quand il eut masse, autant dire que ni le buffet, ni la piste de danse, ni quoi que ce soit autour d’elle; n’aurait pu la retenir. Toujours aussi ouverte, elle l’avait laissé partir avec les nouvelles de son après Poudlard. Cette lettre, elle l’avait eue au début; accompagnez d’une sorte de mise en garde qui au lieu de lui faire peur, l’avait surtout beaucoup plus motivé qu’autre chose. On lui offrait un rôle de stagiaire cette été à la Gazette des sorciers, à condition qu’elle cesse d’envoyer ces fameux papiers qu’elles écrivaient à chaque deux mois. Si on ne la reconnaissait pas encore comme une reporter, les membres de la direction semblait en avoir eu assez qu’on leur empile du courrier pour de rien. À moins que ça soit simplement une manière efficace de reconnaître qu’elle ne lâcherait rien sans rien lui promettre. La lettre pour les remercier de leur offre était encore à moitié écrite, mais avait bien l’impression que cet été lui offrirait de nouvelle perspective intéressante.

Et puis, Gwen n’avait nul besoin d’être accompagnée. Elle avait toujours l’impression d’être avec tout le monde et personne à la fois. Les échos des pensées fracturant son crâne dans un flux qui semblait ne jamais s’arrêté. Elle perdait le contrôle sur le voile qui la distinguait elle des autres depuis peu. Submergée, et contaminé par leur pensée et leur émotion; alors qu’elle ne cherche pas à les atteindre. Ce soir n’en était pas vraiment différent. C’était même bien pire alors que l’excitation des vacances paradait dans la pensée et que les autres n’avaient en tête que la personne, avec des intentions diverses, avec qui ils passaient leur soirée. Leur pensée festive l’aiguayait, comme si elle-même en avait quelque chose à faire, elle restait mutique à trimballer son verre sans vraiment discuter avec personne, allait se mêler aux danseurs quand il cessait ces affreuses chansons romantiques qui ne servait qu’à la faire bailler dans son coin. Elle en était à son premier gâteau aux épices, a répété les paroles sans émettre un traitre son en balançant sa tête blonde et en retirant la pellicule papier de cuisson, coin par coin, qu’elle cessa alors d’être seule. Elle tourna le regard au ralenti vers Kenneth, à demi incertaine à savoir s’il s’adressait à elle, avec une perception qu’il aurait pu faire la conversation à ce tas de brique grise derrière elle qui faisait office de mur, ça aurait été probablement du pareil au même. Avant d'essayer de concentrer ses yeux sur ces lèvres pour s'assurer que ce qu'il dit elle puisse l'extraire du parasitage jusqu'à être certaine de n'entendre que ce qu'il raconte.

Tu me fais quoi au juste ?

Alors qu’elle fronce les sourcils légèrement, l’air de se demander dans quel univers, elle se fait aborder par une 5e qui la connait pas du tout et qui est dé-chi-ré. Elle n’est ni infirmière pour traiter sa tête qui tourne, ni la concierge pour futurement vadrouiller derrière lui. Mais au fond, elle y perd quoi ? Rien. Et la majorité des personnes qui s’éclate la gueule avant de sortir en public, on généralement beaucoup de chose intéressante à raconter, alors elle change d’attitude rapidement devant ce pauvre idiot, passant vers un sourire plus ouvert et une attitude plus désinvolte. Oh! Après tout, on le sait! Gwen c’est plus un questionnaire avec une perruque blonde sur patte, qu’autre chose et elle ratera jamais l’occasion d’un bon filon. Elle s’enfile le coin du cake, avant le lécher le crémage qu’elle voit sur son pouce à la va vite.

N'importe. Tu avais quoi en tête ?

Parce qu’elle est généralement partante, et parce qu’elle a rien à faire actuellement de plus important que manger un gâteau et d’écouter aux portes des cerveaux des autres. Alors la question n’est pas - pourquoi; mais plutôt - pourquoi pas ? Et puis, si c’était ennuyant à souhait, elle n’aurait pas à rester bien longtemps, tant elle se doutait qu’il remarquerait pas son absence - elle et sa robe rouge – partir sans même lui dire aurevoir. Elle se penche un peu vers lui, plus secrète.

J'me sens généreuse.

Pour le toléré, surtout. Ce qu'on ferait pas pour des info. Déjà, elle l'imagine lui gerber dessus et c'est pas le bonheur, on s'en doute. Après, elle espère qu'il sera plus marrant qu'autre chose, mais ça reste largement à prouver. Ça reste le fils à maman d'Appleton, faut pas se leurrer non plus.

( Bal de Noël )

‎‎ ‎ Son incursion parmi les agneaux eut au moins le mérite d’être divertissante. Williams l’accueillit avec politesse, avant de ravaler brutalement tout signe de civilisation lorsque Jack toucha sans aucune pitié l’évident point sensible que tout ce petit monde s’évertuait à ignorer. C’était comme tendre la nuque tendre d’un lapin à un renard affamé ; une seule bouchée suffisait à s’assurer une carcasse complète de laquelle se délecter. Un “NON !” retentissant, écrié dans un même chœur de voix embarrassées, étira un sourire de chatte devant un grand bol de lait sur le visage de Griffith – qui disparut un instant dans son vin pour accompagner ce délicieux dîner-spectacle. “Ce-Ce que je veux dire par là, professeur, c’est qu’on n’est pas… Nous ne sommes pas ce que vous pensez que nous sommes…” balbutia Shayne sous les sourcils haussés d’amusement de la directrice de Poufsouffle. “Oui, c’est ça, impossible. D’ailleurs miss Zinnia vous en dira tant sur ce sujet…” ajouta-t-il dans un rire nerveux tandis que les prunelles glacées glissaient de l’un à l’autre sans gêne. Oh, Jack aurait pu intervenir, mais ils auraient cessé de s’enfoncer ; autant les laisser achever ce qu’ils avaient commencé avec tant d’entrain. Cela lui permettait de finir en beauté pour épingler l’insecte égaré sur son tableau de chasse : “Hm, hm, vous avez sans doute raison, M. Williams, car j’étais persuadée que Mme Zinnia fricotait avec M. Chastel.” Elle ne se rappelait peut-être pas son prénom, mais ces deux noms accolés, ça, elle s’en rappelait. Ils faisaient partie des ragots soigneusement collectés par les commères adultes. “Il ne serait sans doute pas ravi, d’ailleurs, de sentir cette tension électrique entre vous” gloussa-t-elle, ravie d’ajouter de l’huile sur le feu.
‎‎ ‎ Histoire de ne pas laisser un homme à terre, elle évoqua également le père de Shayne d’un ton sans équivoque – il valait mieux mettre un terme aux souffrances du blessé plutôt que de lui faire croire qu’il pourrait s’en sortir avec une telle plaie hémorragique. “Mon père ?” hoqueta le Gryffondor, incrédule. “Professeur, je crois que vous devriez vous modérer un peu, vous tenez à peine debout. Vous ne voulez pas vous asseoir un moment ?” suggéra-t-il, presque suppliant. L’hilarité de Jack repartit de plus belle et elle leva les yeux au ciel. “Ne me faites pas l’affront de me croire ivre, jeune homme. Je sais parfaitement ce que je dis.” Laissant l’adolescent à ses questionnements existentiels et à sa honte allégrement piquée de son dard empoisonné, la professeure reporta un regard ennuyé sur Amanda qui la hélait à son tour – après avoir vraisemblablement terminé de chuchoter des idioties à l’oreille de Kirte. À la grande satisfaction de Griffith, elle assena un nouveau coup à l’ego de Williams, le sommant d’inviter la Poufsouffle à danser. “Comme il souhaite que je vous raconte, autant le faire avec quelque chose à boire. Vous m’accompagnez, professeur ? J’vous fait la version courte ou la longue ?” proposa-t-elle, visiblement ravie de sauter sur l’occasion de décapiter le cadavre encore fumant de son camarade.
‎‎ ‎ Un petit soupir franchit les lèvres de Jack, qui pencha la tête avec un sourire attristé. Oh, elle avait compris tout ce qu’il y avait à comprendre ; les détails de leur pathétique petit triangle amoureux ne l’intéressait pas le moins du monde. De quoi ricaner sur une pause-café, mais certainement pas de quoi discuter avec une élève à un bal de fin d’année. “Ni l’une ni l’autre, ça ne m’intéresse pas” déclara-t-elle avec un tel détachement que la cruauté de son petit jeu n’en parut que plus absurde. “Profitez du bal pour vous vautrer dans vos petites histoires inintéressantes, mes chatons ; à la rentrée, je ne veux plus voir ce genre d’idioties.” La sécheresse de l’ordre claqua avec une telle force dans l’air auparavant gaiement rempli d’échanges superficiels que les chuchotements autour d’eux se firent moins audibles. “Ce n’est parce que vous avez cessé de suivre les cours de botanique que vous pouvez vous permettre de détourner mes élèves de leur avenir, M. Willams. Elles brilleront bien mieux sans votre présence.” Satisfaction de lionne repue léchant ses babines ensanglantées, elle se fendit d’un dernier sourire froid, leva son verre à leur santé imaginaire, puis disparut à nouveau dans la foule sans même un regard pour celui qui voulait simplement la remercier de son aide.
‎‎ ‎ Quitter la classe de Jack, c’était toujours une petite trahison ; on s’en mordait souvent les doigts.

ft. @Shayne T. Williams, @Azure Zinnia & @Kathleen Kirte

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we were good, we were gold / kinda dream that can't be sold / we were right 'til we weren't / built a home and watched it burn ⚊ kill the tomb raider

Sortez vos plus belles tenues, c’est Noël !

Il était décontenancé par ce qu’il venait d’entendre. Et lui qui pensait que la soirée se passerait relativement bien si lui et Azure continuait à s’ignorer comme ils en avaient coutume sans pour autant gâcher l’occasion de leur amie commune Kath de profiter des festivités… Mais qu’est-ce qui lui avait pris de dire à voix haute qu’il cherchait Griffith ? A qui cela intéresserait-il de connaître la destination du cadeau qu’il avait en main ? Il aurait définitivement pu, et cela sans encombre, la retrouver après avoir quitté le petit groupe en laissant les deux jeunes femmes à leur discussion initiale. Bien qu’il y ait du monde, il aurait attendu que la foule se disperse de sorte à se retrouver seule avec son ancien professeur de Botanique, lui échanger quelques remerciements et lui offrir son cadeau par la même occasion. De plus, on ne pouvait la confondre avec sa chevelure blonde et courte et ses traits sérieux et fiers. Mais trop tard pour Shayne, s’il souhaitait de la discrétion, c’était raté.

La soirée avait plutôt bien commencé sinon. Kathleen en parfaite amie avait complimenté sa tenue après qu’il en ait fait de même, insistant sur le fait que le voir en costume le changeait, qu’il ferait fureur aux soirées de la royauté, ce qui fit sourire Shayne. Ce fut également elle qui lui apprit la solitude inattendue d’Azure pour les festivités. Apparemment le loup n’avait pas souhaité sortir de sa tanière pour se transformer en bon chevalier servant et réclamer sa place d’élu du cœur de la jeune femme. Décidément… Shayne se fit force pour dissimuler son amusement face à la situation, heureux de constater qu’il n’allait pas souffrir la présence de ce Thomas et qu’elle n’allait pas non plus chercher à le foutre en rogne devant sa meilleure amie. La pauvre, elle qui ne savait rien de l’histoire… Ce serait vraiment cruel de la part de la brunette de la forcer à assister à ce spectacle pathétique. Il se promit alors que dès qu’il en aura l’occasion, surtout si elle le lui demande, il accepterait de lui révéler ce qui se passait entre lui et Azure. « Ne dis pas ça : on n’aurait pas le cœur à fêter quoi que ce soit si ta présence manquait aux festivités » dit-il en lui faisant un clin d’œil. Shayne comprenait ce qu’elle traversait. Elle avait eu le malheur de subir deux chocs émotionnels en moins de temps : non seulement ce con de Florent – il n’aurait jamais cru dire cela un jour de lui mais il détestait voir son amie souffrir à cause de ce garçon – s’était résolu à quitter l’école du jour au lendemain comme ça sans explication, mais en plus il avait décidé de briser Kath en mettant fin à leur relation. Il pouvait comprendre qu’une relation à distance serait trop dure à gérer, pour lui comme pour elle, mais il aurait pu se débrouiller autrement pour le lui annoncer. Maintenant il avait laissé chez Kath une trace indélébile qui aurait du mal à s’estomper facilement.

Mais la soirée prit une autre tournure lorsque Griffith apparut près d’eux, aussi vite qu’elle ne fut mentionnée. Et Shayne aurait dû le savoir. Il aurait dû comprendre rien qu’en voyant l’expression de son visage qu’elle n’était pas venue en paix. Son sourire carnassier aurait dû l’alerter, afin qu’il se sorte de cette situation ainsi que les deux filles avec lui. Il était déjà abasourdi lorsque Griffith lui demanda – si on peut appeler cela demander – si lui et Azure sortaient ensemble, et ne s’attendait clairement pas à la suite des événements. En parlant de la brunette au professeur, il avait prononcé sa phrase d’une manière assez froide, il est vrai, des souvenirs remontant à la surface comme celui où il apprit l’escapade romantique que menaient Azure et Thomas. Quand bien même il souhaitait qu’elle regrette son geste désespéré, il savait qu’elle ne le ferait pas. August lui-même l’avait prévenu : si sa relation avec Thomas n’était pas complètement officielle, c’était qu’elle n’avait toujours pas choisi la personne qu’elle aimait le plus entre eux. Et c’est lui qu’on traite d’indécis… Il se sentit encore plus mal lorsque vint la réponse de Griffith à la suite de la mention de la Gryffonne. Shayne se doutait bien que tout le château était au courant de ce qui se passait entre Azure et le loup, mais l’entendre de la bouche de Griffith le rendait encore plus malade : même le corps professoral connaissait cette histoire, et c’était comme si l’univers entier se moquait de lui, lui rappelant sans cesse qu’il avait été remplacé, et que personne, élèves ou professeurs, ne se souciait de ce qu’il ressentait car il semblait que rien n’était plus attendrissant que de voir les deux concernés bras dessus bras dessous dans une ambiance romantique des films à l’eau de rose. « Vous n’avez pas tort non plus sur ce coup, professeur. » Et il fulminait en silence, car bien qu’elle chercha à atteindre la brunette en lui reprochant son attitude avec Shayne, Griffith l’avait plus enfoncé qu’aidé. A remuer le couteau dans la plaie, la douleur ne s’estompe pas. Et il regarda celle avec qui il avait partagé des moments aussi beaux que mouvementés, son regard arborant une fulmination non dissimulée et une blessure indélébile. Elle l’avait blessé en se mettant avec Thomas et en prétendant que rien ne se passe. Ce que Thomas pourrait ressentir ? Il n’en avait pas la moindre idée et c’était bien le cadet de ses soucis.

Sous son regard abasourdi et quelque peu meurtri, il sentit les prunelles interrogatrices de sa meilleure amie et de sa copine peser sur lui comme une ombre malfaisante. Il n’avait pas remarqué les messes basses que se lançaient Kath et Azure durant la discussion. Griffith, en mentionnant son père, avait non seulement instillé en Shayne une gêne incommensurable l’empêchant de croiser sa meilleure amie du regard, mais aussi une rage indéfectible. Depuis le temps qu’elle le connaissait, elle aurait dû prendre des pincettes pour ne pas le mettre en rogne plus qu’il ne l’était. La colère réservée à ceux qui prenaient un malin plaisir à comparer le jeune Williams à son géniteur était devenu de notoriété publique au château. D’ailleurs à force d’entendre ses disputes avec ses rivaux comme Murphy, les autres élèves l’avaient compris, la plupart se taisant pour éviter de causer trop de dégâts. Aucun d’ailleurs n’osait utiliser cette ruse pour l’agacer, car ils savaient que le courroux qui les attendait derrière était sans précédent. Et voilà maintenant que le professeur de Botanique se lançait à lui faire la remarque. Il ignorait la nature de la relation présumée entre cette dernière et son père mais ce n’était pas une raison pour mettre cela sur le tapis. Encore plus lorsqu’il était clairement en mauvaise posture pour réagir à ses propos. Il serra très fort les poings à s’en blanchir les phalanges, ses doigts crispés froissant l’emballage du cadeau qu’il portait à la main. Pourtant, le professeur ne semblait pas le moins du monde compatissante à l’égard du Gryffondor, se montrant particulièrement hilare tandis qu’elle le rassurait de sa sobriété. C’est donc encore pire que ce que je craignais… « Alors avec tout le respect que je vous dois, vous devriez modérer vos propos avant de proférer de pareilles insinuations et chercher à intimider ceux qui vous estiment. »

Shayne n’avait d’autant pas besoin de la brunette pour raisonner Griffith, pas plus qu’il n’avait besoin d’elle pour demander à danser avec sa meilleure amie. Sa tentative désespérée en parfaite préfète de Maison en était presque hilarante si elle ne le blessait encore plus à chercher à le miner. Car oui, qu’est-ce que c’était que cette réaction puérile ? Avait-on vraiment besoin de savoir s’il l’inviterait ou non à danser ? Bien sûr qu’il ne l’inviterait pas à danser, avec l’histoire de Thomas qui le collait à la peau comme ensorcelée par un sortilège de Glu. Si les choses s’étaient déroulées différemment, on pourrait peut-être envisager… Mais non, rien de tout cela n’était normal et il n’allait pas non plus lui donner satisfaction en faisant mine d’oublier ces péripéties. Ce qu’elle pouvait être exaspérante quand elle voulait ! Et au lieu d’épargner Kath, elle ne faisait que l’enfoncer davantage en la mêlant à un conflit dont elle n’en connaissait que les bribes. Mais il resta silencieux, craignant de piéger son amie bien plus qu’il ne cherchait à la protéger. Il se mit alors à penser qu’il aurait aimé fuir avec elle, pour l’épargner et la laisser profiter de la soirée. En l’écoutant proposer à Griffith une discussion autour d’un verre, il fit alors les gros yeux à Azure, ses lèvres mimant quelques mots en silence tandis qu’elle se tenait suffisamment proche de lui, la main posée sur son épaule : « Qu’est-ce qui te prend ? » Pendant un court instant, la rage qu’il ressentait s’était quelque peu dissipée dès lors qu’il vit son doux sourire orner ses lèvres. Il songea quelques secondes qu’elle ne l’avait plus jamais regardé de cette façon depuis l’épisode après la St Valentin. Ce sourire le troubla, le figeant sur place, et il en oublia presque la situation actuelle… Jusqu’à ce que, heureusement pour lui, le professeur de Botanique choisit de ne pas mordre à l’hameçon et éconduisit la brunette avec détachement. Elle se rendait ridicule devant un professeur par la même occasion ! Depuis quand les enseignants étaient des confidents ? Il ne fallait pas prendre ses dires pour argent comptant : quand il parlait d’Azure qui pourrait « en dire autant », il insinuait Thomas, il ne suggérait pas une discussion proprement dite avec leur professeur. Décidément, elle était bien lente à la détente. Griffith avait dû s’en rendre compte parce qu’elle roulait des yeux après l’avoir scrutée du regard.

Mais le professeur n’avait pas fini d’injecter son venin. Avec dédain, elle les dévisagea tous trois en leur recommandant de cesser leurs « petites histoires inintéressantes » et leurs « idioties ». C’était à se demander si Griffith n’avait jamais été jeune et amoureuse… Shayne fronça les sourcils, offusqué par tant de sécheresse dans la voix de son aînée. Il n’aimait déjà pas son caractère l’année précédente, et il n’aurait pas cherché plus loin si elle n’avait pas insisté pour lui faire suivre des cours particuliers en Botanique. Mais elle s’était montrée relativement douce avec lui de la préparation à l’obtention de ses B.U.S.E que lorsque ce défaut de personnalité resurgit en cette soirée de Noël, sa rage reprit de plus belle tant il ne comprenait plus rien. D’ailleurs lorsqu’elle l’accusa d’influer sur l’attitude de Kath et Azure, ou « ses élèves » comme elle les appelait, il commença à se demander si ce caractère trempé n’avait pas lui-même influé sur l’attitude peu responsable de son propre géniteur. Après tout, ils avaient l’air de s’être fréquentés, d’après le professeur. Et là, la poigne autour du cadeau se fit plus forte, froissant la moitié du papier cadeau qui enveloppait le présent qu’il cherchait à offrir à cette dame jusque-là. Avait-elle oublié qu’il avait aussi été un de ses élèves ? Pourquoi cela changerait-il aujourd’hui ? « Tout comme il aurait bien mieux brillé sans la vôtre, professeur. » Alors ça, c’était peu respectueux pour un élève. Mais Shayne contrairement aux autres ne se contentait jamais de se faire petit lorsqu’un professeur lui manquait de respect. « Oh et… » Il prit une des mains de son ancien professeur et posa brusquement son cadeau dans sa paume. « Merci encore pour tout. Joyeux Noël. » Parole sans chaleur.

Il ne fit rien d’ailleurs pour empêcher Griffith de quitter le groupe, arborant un rictus mauvais tandis qu’elle le gratifiait d’un sourire froid avant de tourner les talons. Shayne espérait en venant à cette soirée lui offrir le cadeau en main propre dans une ambiance conviviale. Il avait même espéré qu’elle se serait donnée la peine de l’ouvrir devant lui pour apprécier le moment, découvrant ainsi ce qu’il lui avait acheté. Mais elle s’était mise à le tourmenter, jouant allègrement avec ses émotions, sans prendre la peine de se soucier de sa réaction, bien au contraire se délectant de son désarroi. Il aurait compris ce comportement soudain si elle était vraiment pompette, mais à la regarder de plus près, elle semblait vraiment lucide. Il ne comprenait pas pourquoi elle s’acharnait sur lui, comme elle s’acharnait sur Azure d’ailleurs, même pour cette dernière il pensait jusque-là qu’elle le faisait par respect pour lui. Quel idiot. Au moins, il n’avait plus à se soucier de courir après elle pour tenter de lui donner son cadeau : quelle que soit la relation que Griffith entretenait avec son père, Shayne, lui, n’était pas un chien et n’allait pas se laisser faire ainsi, pas même pour un professeur. Tant pis pour elle si elle avait gâché ce moment. Il n’allait pas lui donner le plaisir de se moquer une nouvelle fois de lui. Il commençait à en avoir marre qu’on joue avec ses sentiments. D’abord Murphy avec ses remarques désobligeantes sur son père, puis Azure avec les tourments qu’elle lui causait depuis qu’il la connaissait, et maintenant Griffith avec ses piques incessantes au moment où il espérait passer un bon moment avec elle… Et puis merde alors ! Détournant le regard de la concernée qui était déjà loin d’eux, il reporta son regard sur Azure, le regard dur et la mâchoire serrée, pendant un moment. Il secoua la tête avec dégoût, murmurant entre ses dents : « Tu as vraiment l’art de tout gâcher. » Sa colère se dissipa un peu dès lors qu’il se tourna et croisa les yeux de sa meilleure amie, compatissant à son air confus depuis le départ. Il posa sa main sur son bras avant d’ajouter :

« J’suis désolé pour tout ça, Kath ; ça n’aurait jamais dû arriver… J’aurais aimé encore rester avec toi, mais je vais pas te gâcher la soirée plus longtemps. Je vais aller me prendre un verre, si jamais tu me cherches. Profitez-bien. »

Et il quitta le groupe pour se diriger vers le buffet, après avoir regardé celle qui tourmentait ses jours depuis sa quatrième année. Mais cette fois, ce n’était plus avec colère, mais tristesse et douleur. Il approcha la table des mets où étaient servis de nombreux verres, jus de citrouille, soda de Branchiflore et autres boissons. Ses yeux furent attirés par un verre rempli à ras bord qu’il s’empressa de prendre et de porter à ses lèvres. Il but cul sec, grimaçant en constatant que ce n’était que du sirop de cerise soda, trompé par la couleur pourpre de la boisson qui lui fit penser à un Explosard des Trois Balais. Il devait bien se douter qu’aucune boisson alcoolisée n’était autorisée au sein de l’école, par peur que des demi-portions n’en boivent par mégarde. C’est dans ces moments-là qu’il regrettait les Trois Balais, les souvenirs de discussions fiévreuses avec ses amis hilares remontant à la surface tandis qu’il soupirait… En parlant du loup, alors qu’il maudissait son choix de boisson, il entendit un rire sonore à sa gauche, le poussant à tourner la tête. Il fut surpris de découvrir à quelques mètres de là son ami Kenny complètement torché, titubant sans cesse et discutant avec une certaine blonde de Serpentard, la fameuse attrapeuse Gwen. Il ne l’avait pas vu arriver malgré son rire reconnaissable. A ce propos, il se demanda où pouvait être August, lui qui traînait souvent avec le jeune Appleton… Habituellement, voir un ami au loin le poussait toujours à se rendre vers le concerné. Mais à en juger ce qu’il voyait, Shayne avait compris que Kenny était bien trop éméché pour converser, et qu’il était déjà en charmante compagnie. Le connaissant, il n’aurait pas aimé être interrompu dans sa séance de flirt. Et cela se comprenait. Le regard toujours rivé vers son ami, il leva son verre dans sa direction, arborant un sourire forcé. Qu’au moins l’un d’entre eux s’amuse !

@Kathleen Kirte @Azure Zinnia @Professeur J. Griffith @Kenneth D. Appleton

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Festoyons jusqu'à l'aube

Murphy au bal de Noël

Murphy appréhendait quelque peu ces vacances de Noël. Demain, elle prendrait le train pour rentrer à Londres, et ses parents l’attendraient sur le quai de gare, tout sourires. Dans la voiture, le long du trajet qui les conduirait jusqu’à Waltham Abbey, ils la questionneraient sur les Olympiades magiques, sur ses projets d’avenir, cherchant à savoir si elle avait noué des amitiés, et pourquoi pas, un petit copain. Ils s’imaginaient tous deux qu’elle vivait une vie normale et banale, comme n’importe quelle adolescente, alors qu’elle avait choisi sa voie depuis bien longtemps. Les adultes avaient cette fameuse tendance à vouloir à tout prix nier la réalité et à faire comme si son projet de ramener son frère parmi les vivants n’étaient qu’une affabulation fantaisiste de son esprit… Or, pour la préfète, cet énième retour à la maison sans Adrian n’était qu’un échec de plus : ce serait une nouvelle année, qu’elle passerait le nez dans les livres de nécromancie poussiéreux contenus dans la réserve, une nouvelle année qu’elle passerait à tenter de percer les mystères du monde de la mort au lieu de chercher à s’intégrer davantage, une année de plus où elle serait la fille bizarre qui parlait aux fantômes. Il était trop tard pour renoncer : après avoir consacré tant de temps, tant d’énergie, presque toute sa scolarité à ce projet scientifique démesurément ambitieux, elle avait conscience qu’elle ne pouvait plus revenir en arrière, quitte à peut-être perdre une part d’elle-même en chemin. Tant pis : elle pouvait bien faire le deuil de son âme, si cela pouvait lui éviter de faire celui de son grand frère.

Malgré tout cela, il y avait quelqu’un qui était toujours auprès d’elle. Si l’an dernier, Murphy avait été convaincue qu’Azraël ne l’avait invitée au bal de Noël que par crainte des représailles d’Adrian s’il ne l’y accompagnait pas, force était de constater que leur complicité s’était renouvelée à chaque nouvelle invitation. Chaque moment passé en compagnie de son collègue préfet lui était toujours agréable, et il était d’une présence rassurante quand il était nécessaire de patrouiller à des heures tardives. Cette année, leurs responsabilités communes les amenaient à passer plus de temps ensemble, et à son contact, la jeune fille avait l’impression de ressembler de plus en plus à ces adolescentes idiotes et superficielles qui gloussaient pour un rien. La compagnie de son camarade apportait cette légèreté dont son quotidien manquait cruellement, et ses touches d’humour rendaient presque n’importe quelle conversation amusante… Aussi, c’était avec une certaine hâte et quelques papillons dans le ventre qu’elle attendait de pouvoir descendre le rejoindre. Cette soirée aurait au moins pour mérite de lui faire oublier cette nouvelle année d’échec, au terme de laquelle elle n’aurait toujours pas réussi à ramener son frère de l’autre côté.

Un peu hésitante, elle s’autorisa finalement une touche de rouge à lèvres audacieuse qu’elle répartit équitablement sur sa bouche cerise… Elle ajusta sa robe avec soin, jetant un dernier coup d'œil au miroir. Une lueur d'anticipation brillait dans ses yeux, reflétant le trac mêlé d'une joie contenue. Lorsqu’elle descendit les escaliers, son regard le chercha instinctivement parmi le reste des élèves… Elle eut même le temps de confisquer deux flasques - dont une qui sentait l’alcool à plein nez et l’autre qui ressemblait à une simple potion d’euphorie - avant d’être rejointe par son partenaire. Cette fois, il avait sorti le grand jeu : en costume, soigneusement coiffé et généreusement parfumé, Azraël était décidément bien apprêté. « Oh, merci ! » répondit-elle à son compliment, sourire aux lèvres, avant que ses joues ne virent au rouge vif, comme l’étoffe de sa robe. Il venait de s’abaisser comme un vrai prince pour lui faire un baise-main, il y avait de quoi rendre jalouses bien des filles… « Tu es très beau toi aussi, j’en ai, de la chance. » Si elle comptait bien, ce soir ce serait leur quatrième rendez-vous. Pourtant, il ne s’était toujours rien passé entre eux… si bien qu’elle finissait par douter de l’intérêt réel que pouvait lui porter son camarade. Il se montrait évidemment charmant avec elle ! Finalement, peut-être qu’elle s’était fourvoyée sur ses intentions en s’imaginant une ambiguïté qui n’existait en réalité que dans son esprit… Peut-être ne l’invitait-il que pour être gentil avec elle, ou par habitude, pour tromper l’ennui en attendant de retrouver sa soeur ou sa cousine. « Décidément, Isadora et Salem vont finir par m’en vouloir de les priver de ta compagnie à chaque soirée organisée par l’école. » fit-elle remarquer tandis qu’ils se dirigeaient ensemble vers la sortie de la salle commune. « Qu’est-ce que tu as envie de faire, ce soir ? » finit-elle par demander, tandis qu’elle montait les marches menant au rez-de-chaussée à son bras. Lilith serait peut-être dans les parages, et Adrian flânerait peut-être entre les convives près du buffet, mais en ce qui la concernait, il y avait peu de têtes connues qu’elle était pressée de voir ce soir. La simple perspective d’une soirée dans une bulle hors de la réalité lui convenait tout à fait.

@Azraël S. MacMillan

Tenue de Murphy:

Emi Burton

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Murphy's law

by Wiise

Bal de Noël

Dans un état déplorable...

L’alcool est monté si vite que je suis en train de déambuler dans cette salle de bal à moitié débraillé, les joues rosies et la gorge enflammée en me demandant le plus sérieusement du monde ce que je peux bien y foutre. August s’est rué si vite sur Selene que je n’ai pas eu le temps de réfléchir à un second plan, et je ne suis clairement pas en état de faire illusion de sobriété. Tant pis, c’est la fin de l’année, autant se marrer un peu avant le retour au purgatoire… ! Finalement, en me laissant ballotter par les vagues d’élèves, j’ai fini par m’échouer sur un rocher : un rocher, qui se trouve avoir la silhouette d’une fille blonde, de corpulence moyenne. C’est bien toutes les informations que je suis capable de livrer sur elle, étant peu apte à distinguer correctement les détails de son visage. Je l’aborde sans pudeur, ce à quoi elle répond par un ton passablement outré. « Hein ? Bah là actuellement je te parle. » déclaré-je en haussant le sourcil, peu certain de savoir à quoi elle fait exactement allusion. Je ne lui demande pas de faire une démonstration de claquettes, après tout… L’ennui, c’est que pour avoir une conversation civilisée, il faudrait qu’elle arrête de tanguer comme ça. Sérieux, j’ai le tournis à la regarder basculer d’avant en arrière… « Enfin j’suis pas sûr, t’arrêtes pas de bouger. Tu peux essayer de rester immobile juste trente secondes ? ». D’ailleurs, ce n’est pas qu’elle… Tout le monde autour de nous se déplace étrangement, comme si l’ensemble des élèves avait fusionné en une seule et même grande forme compacte et tourbillonnante. L’air hagard, je les fixe longuement, fasciné par ce phénomène visuel inédit. J’ai envie d’esquiver par des mensonges subtils, mais des vérités parasites se mettent subitement à sortir de ma bouche sans que je ne puisse exercer de contrôle sur elles. « Je crois que t’as pas envie de savoir ce que j’ai en tête. » laissé-je échapper avec un ricanement goguenard, incapable de me concentrer sur ce qu’elle me raconte. L’alcool me rend euphorique et aussi… un peu excité, à vrai dire. Par esprit de bienséance envers mon interlocutrice, je préfère donc garder pour moi les images obscènes qui me viennent à l’esprit, histoire de ne choquer personne.

Lorsque l’image se fige enfin, je commence à me dire que son visage ne m’est pas si inconnu… C’est une fille plus âgée, en septième je crois, et je commence à situer où est-ce que je l’ai déjà croisée. Avec tous les entraînements pour la saison de Quidditch - et le temps passé à mater sous les douches dans les vestiaires -, disons que j’arrive à situer le visage des joueurs des équipes adverses. « Eeeeh, mais j’te reconnais, c’est toi l’attrapeuse de Serpentard ! » lancé-je en attendant sa confirmation… je ne suis pas à l’abri d’une énième confusion, la dernière fois j’ai appelé une fille qui était en cours avec moi depuis quatre ans par le mauvais prénom. Je porte à nouveau mon verre à ma bouche et essuie mes lèvres humides d’un revers de main. Malicieusement, et dans un élan excessif de confiance conféré par l’alcool, j’ajoute : « On va s’affronter en Avril, et je veux pas te mettre la pression mais je peux trouver le vif d’or aussi vite que le point G. » Bon, ne nous attardons pas sur la victoire de Gryffondor du mois dernier, d’accord ? Et sur le fait que ma seule expérience sexuelle remonte à trois ans auparavant, quand Jane, la soeur de Lee a donné carte blanche à mes mains baladeuses derrière le grand cyprès de Cricklewood Square. « Enfin c’est ce que disent les meufs quoi, je répète juste ce que j’ai entendu. » lâché-je sur un ton faussement modeste, ce qui est bien évidemment faux. Bon, en temps normal, je ne me serais jamais permis autant de familiarités avec une quasi-inconnue, mais là, j’ai à peine conscience de ce que je peux déblatérer. C’est la fête ce soir, j’aurais tout le temps de m’en vouloir demain quand je serais en pleine gueule de bois dans le Poudlard Express, en train de me maudire de tous les noms… Il est en revanche plus difficile de cerner les intentions de mon interlocutrice : je croyais qu’elle me mettrait un beau râteau, mais la voilà qui se penche vers moi pour me susurrer quelques mots. Dans mon état, je ne suis pas certain d’en saisir toutes les subtilités, mais afin de ne laisser aucune place au doute, je choisis de me montrer explicite. « Ah ouais, généreuse à quel point ? T’inquiète je suis suuuper ouvert, même si t’as des kinks chelous t’sais. » Du coin de l’oeil, je me mets à chercher August, me demandant où il en est avec Selene… Ce traître a intérêt d’être présent au rendez-vous, dans une demi-heure. En attendant, je reporte mon attention sur la jeune fille qui me fait face. Dans le pire des cas, si elle n’est pas intéressée, elle n’aurait qu’à aller voir ailleurs : mes parents peuvent bien aller se faire foutre, je suis venu pour m’éclater, et j’ai bien l’intention de mener cette mission à bien.

@Gwendolyn A. Chastel

rainmaker

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

It's time to be jolly ▬ ft. @Kenneth D. Appleton

Gwendolyn ne peut s’empêcher de se retenir de rire. Oh mais ça serait presque méchant en fait. S’il se prend pour un marin sur un bateau, c’est qu’il a bu assez pour que le plancher se confonde bientôt avec le plafond. Si elle pose sa main, juste là, il aurait tout simplement l’impression que sa barque chavire. C’est mal la connaître que d’imaginer qu’elle ne veuille pas savoir. Et puis, ça se défile, il finit par piger qui elle est, avant de passer du Quidditch au cul. Gwen. Comme s'il fallait lui clarifier qu'elle porte un nom en plus d'un poste. Ce qui n’a d’effet que lui tendre un sourire amusé sur les lèvres.

Pour se vanter à une fille de ces prouesses, faut savoir le prouver.

Elle a aucune idée de qui ait pu lui dire cela; mais quelques choses lui dit que dans l’état ou il est, il arriverait probablement pas à retrouver les chaussures qu’il aurait dans les pieds, ni même le Nord en lançant le sortilège pour se spoiler la réponse. Était-ce sensé l’encourager à le suivre ? Lui faire battre des cils comme une poupée éblouie par sa grandeur ? Ça marchait peut-être pour les jeunes filles impressionnables, mais la Serpentard en avait vu beaucoup d’autre avant lui. Et c’était rarement gelé ou ivre qu’un mec assurait! Cela étant, on s’en rendait plus ou moins compte quand on était soi-même dans un état second. Le petit problème actuel était qu’elle avait que ce demi-cake qui lui restait en main alors que lui balançait sa bouteille sous ces yeux.

J’ai pas de… - Mais au fond, Gwendolyn le trouve très drôle, et cette fois, l’attrapeuse ne peut que se mettre à rire. – Passe! Va m’en falloir un peu. – Après, c’est pas bien compliqué de piquer une bouteille à un mec ivre. C’est comme prendre un biberon à un bébé, d’ailleurs, probablement qu’il va chouiner mais elle passe littéralement au goulot pour une gorgée sans vraiment se cacher au préalable. Puis elle regarde de gauche à droite, et spot au minimum Griffith plus loin. Si elle redescend la bouteille aussitôt, c’est surtout pour éviter qu’elle finisse en consigne quelques part. Et puis, elle flanque la bouteille dans son dos momentanément pendant que la harpie des Poufsouffle décide de prendre le large un peu à gauche d'eux. Toutes reprise de bouteilles déclenche une réplique d'attaque de cake à la gueule vers sa bouche pour lui fermer le clapet. – Et si on allait explorer un peu ce que tu as en tête. Y'en faut beaucoup pour me choquer. Si faut encore que j'en chante une autre chanson de Noel, je sais pas ce que je ferais. – Question de faire diversion en premier lieu. Quoique… pas besoin de se rendre bien loin, elle peut déjà gratter sous la surface si elle veut. Si elle se concentre que sur lui, peut-être qu’elle arriverait à voir ce qu’il pense précisément. Mais peut-être y a-t-il trop d’esprit dans la salle à proximité avec lequel son esprit à connecter, à moins que ça soit simplement le fait que la brume a envahi la tête de 5e, mais elle arrive absolument pas à pénétré son crâne. C’est peut-être mieux en fait, vous imaginez qu’elle ait aussi l’impression de tanguer et qu’elle se mette à marcher comme un marin ? Bon. Elle est probablement plus habitué qu’Appleton, vu qu’elle est une insulaire, mais quand même! Notant son regard qui se perd ailleurs. Oh! C’est pas Gwen qui va faire la jalouse, elle s’en fou; mais la curiosité c’est quand même plus fort qu’elle. – Ça va ? Ça tourne pas trop ? – Car il doit bien mater quelqu’un quelques parts, c’est clair, et pas juste la décoration sur les murs; et quand il ferait le retour, il allait probablement moins aimé le retour au fixe. Griffith parti plus loin, elle reprend une rapide gorgée, avant de la lui tendre - en guise de paix. La prof va finir par croire qu’elle se trimballe des bouteilles en continue alors que y’a rien de moins vrai. Sa dernière bouteille qu'elle avait apporté à Poudlard aura été fini cette soirée-là avec Dawson cet automne. Mais le cadre, lui, reste tout autant compromettant.

BAL DE FIN D'ANNÉE

with / @Agatha Kline

Se confier n’était pas son fort à Jin. Plutôt secret, à enfermer une majorité de ses émotions dans cette boîte de pandore qu’il avait lui-même façonnée, sans pourtant réussir à y loger toute la colère qui l’habitait. Il parlait peu de lui, peu de sa vie en Corée, peu de ce qu’il avait vécu et encore moins de ce qu’il ressentait. Comme des faiblesses qu’il refusait d’exposer, gardant toujours en tête les recommandations des maîtres de la famille. Mais moins il s’ouvrait, plus il se retrouvait seul dans un monde qui semblait avancer sans lui, sans le voir. Froid d’apparence, provocateur lorsqu’on l’attaquait, distant à la moindre approche. Le masque bien accroché au visage que peu avait réellement vu au grand jour. Alors, l’entendre se livrer ne serait-ce qu’un peu en cet instant devait surprendre. Lui en premier. Sujet qu’il n’avait pas abordé depuis qu’il avait quitté la Corée. Pas même avec son frère ou sa sœur. Et si cela restait totalement abstrait, qu’aucun nom n’était mentionné ni même la relation qu’il avait entretenu avec lui, ça n’en était pas moins une partie de lui qu’il livrait à la Gryffondor. Celle qui avait précipité son départ en Angleterre. Celle qui l’avait décidé à ne plus s’attacher aux autres.

Il ne l’est plus. Répliqua-t-il peut-être un peu trop rapidement, une certaine dureté sur les traits. Comme pouvait-il l’être encore après ce qu’il avait fait ? Il ne pouvait pas nier qu’il l’avait été mais il refusait que ce soit encore le cas. Lui donner de l’importance était comme avouer qu’il était encore blessé. Je n’ai pas été renvoyé. Ce qui s’est passé dépassait le cadre de l’école. Il aurait pu se contenter de hausser les épaules, confirmer qu’il avait été renvoyé de son école. Mais la réalité était tout autre. Son nom le protégeait, là bas, d’un renvoi possible. qu’importe la violence de ses actes. Au pire des cas, il aurait eu une suspension de quelques semaines avant de revenir. Ce qui avait plutôt précipité le départ était plutôt lié aux relations avec les autres grandes familles de Sang-pur de la communauté coréenne. alliance déjà fragile, mais qui aurait pu trouver un terrain d’entente si le fils de l’un n’avait pas ravagé le visage de l’autre. Je ne suis pas un gentil garçon comme tu as l’air de le penser. Un sourire teinté d’une fatalité qu’était la sienne s’étira sur ses lèvres. La violence avait souvent été la réponse à ses émotions trop fortes et ce besoin, d’avant, de contrôler cette image façonnée par les mensonges.

Les gestes, les pas de danse, tout était devenu naturel en quelques minutes, comme si cette danse n’était pas la première qu’il faisait ensemble. Lui imposant le rythme en fonction de la cadence de la musique devenue plus douce. Et si la gryffondor semble se mouvoir sans difficulté, avec aisance, certains détails ne passent pas inaperçus au regard du Serpentard. Canalisation qu’il avait remarqué au travers des paupières closes trop longtemps de la jeune fille au point de s’enquérir de son état. Le corps parle en premier, alors que la pression autour de son poignet se fait plus forte, le faisant froncer les sourcils. Les mots se perdirent dans la tentative d’explication et les corps s’immobilisèrent alors que la musique continuait à jouer. Agatha ? Là au milieu de la foule entrain de danser, l’urgence teinta les mots d’Agatha, accélérant, sans crier garde, les battements de son cœur.

Quelques secondes passèrent avant qu’il n’attrape la main de la gryffondor et l’emmène avec lui, le regard braqué vers la sortie. Ils traversèrent la foule, zigzaguant entre les danseurs, sans même se soucier de les bousculer sur leur passage,jusqu’à rejoindre la grande porte. Mais Jin ne s’arrêta pas pour autant, continuant d’avancer jusqu’à la cours extérieur où le froid les accueillit à bras ouvert.

tenue de Jin:

›

Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

F
inalement, il en a fallu, du temps, avant que les verrous ne sautent, que sa langue ne se délie. Et c’est tandis que je m’applique à suivre ses pas, dictés par le son du violon, nos mains entremêlées, qu’il finit par lentement se dévoiler. Les fameux squelettes dans son placard ne sont finalement que celui d’un autre garçon, à l’entendre. « Oh, je crois bien que je vois. Je ne t’imaginais pas de ce bord-là. » réponds-je avec un léger sourire. Quand je pense que le temps d’un instant j’ai imaginé que… peu importe. Comme quoi, j’ai bien fait de le pousser à s’ouvrir un peu. Malgré tout, je me demande bien en quoi cela pouvait dépasser le cadre de l’école… « Et c’était grave au point de précipiter ton départ… ? Les moeurs orientales m’échappent un peu. ». Je dois dire que nous étions loin de ces considérations-là, à Ilvermorny : on se fichait bien de savoir qui sortait avec qui, du moment que ça faisait jaser dans les couloirs. Pourtant à juger l’air grave qu’il arbore, je devine sans mal que ça n’a pas du être une partie de plaisir, pour lui… Sa souffrance est perceptible, quand bien même il la dissimule derrière un masque de glace et se dénigre ouvertement. Je hausse les épaules, indifférente. Et alors ? Mon ex petit-ami était gentil, et cela ne m’a pas empêché de délaisser mon corps sans vie dans une station de métro. « Ça tombe bien, je ne suis pas une gentille fille non plus. » crus-je bon de rappeler, d’un ton placide. Même avant de devenir un monstre, je n’étais pas franchement irréprochable… J’ai grandi dans un environnement instable, au sein duquel il m’a fallu m’imposer pour survivre. J’ai du me battre pour échapper à une morsure mortelle, j’ai du bâtir une forteresse d’orgueil pour m’y réfugier en cas de tempête. Alors j’ai renoncé à quelques considérations accessoires, comme l’éthique et l’appréciation de mes pairs… Nous sommes peut-être diamétralement opposés, lui et moi, mais je crois que je le comprends, au fond. Ce qu’il a fait ou n’a pas fait ne m’effraie pas, et les crimes qu’il dissimule derrière sa froideur guère davantage. Mais la réalité a tôt fait de se rappeler à moi, de prendre le pas sur notre danse pourtant maîtrisée, sur nos bavardages insouciants. J’ai pensé refouler ma nature profonde tout au fond de moi, en faisant comme si elle n’existait pas. Mais mes doigts tremblent, mon être tout entier est sujet à toutes sortes de stimulations. « Je… j’ai si faim, il faut que… » Ça me consume de l’intérieur. Il y a comme une bête qui hurle en moi, qui me réclame de la satisfaire. Je ferais n’importe quoi pour que ça s’arrête… ! Si bien que tandis qu’il m’entraîne à travers une foule d’élèves, ses doigts serrés autour des miens, je suis comme obsédée par sa nuque. Des centaines d’odeurs se pressent dans mes narines, se confondant toutes… et au milieu de la salle de bal aux airs enchanteurs, sous les flocons artificiels, je me sens profondément désorientée.

Nous gagnons la cour, mais j’ai déjà le sentiment qu’il est trop tard. L’air est frais, le ciel est encore clair, illuminé par un fin croissant de lune brillante. Ça aurait pu être une belle soirée… Peut-être que dans d’autres circonstances, j’aurais apprécié ce moment d’intimité, loin de la musique et de rires. Tandis que nous nous faufilons entre les colonnes du cloître, j’essaie inlassablement de chasser ces pensées parasites, cet appel qui me pousse à m’abreuver. Mais il est peut-être le seul à avoir su m’accepter ici, je ne veux pas qu’il devienne ma proie. « Tu dois t’en aller, Jin. » lâché-je froidement, désignant l’imposante porte d’entrée, pendant que je sens mes crocs pointer à travers mes gencives douloureuses. Je ne veux pas. Étourdie, je porte une main à ma mâchoire… Je tente de mettre de la distance entre nous, mais c’est plus fort que moi : je suis irrésistiblement attirée, ivre de la vie qui coule en lui. Tous mes sens sont en émoi : j’entends le bruit de son coeur comme un écho assourdissant, ses respirations saccadées, son sang pulser dans ses vénules. Et je meurs d’envie d’y goûter. Et me répéter que je ne lui veux pas de mal ne suffit pas à m’en convaincre… « Maintenant ! Va t’en. » m’exclamé-je hargneusement à son adresse. Et soudainement, je me rends compte que mes doigts se sont refermés autour de son poignet. Je ne visualise pas vraiment le moment où obéissant à une force inconnue, je réduis brusquement l’écart entre lui et moi, sans crier gare. Mes canines acérées se plantent dans la peau de son cou, et font jaillir une perle de sang noir. Puis, une tache écarlate naît sur le col de sa chemise, pendant que je maintiens une solide emprise sur lui, ma main resserrée autour de son bras. J’aspire goulûment, refoulant la désagréable image de mon père, asservi aux dizaines de drogues qu’il consumait quotidiennement… C’est bon, c’est chaud, le goût salé et métallique de l’hémoglobine qui coule dans ma gorge assoiffée. Je lui jette un dernier regard désolé, avant de fermer les yeux pour m’épargner l’horreur contenue dans les siens : les joues ensanglantées, ma bouche cerise suspendue à son cou, agrippée à lui comme si ma vie en dépendait. Le pire, dans tout ça, c’est que j’ai l’impression que lui s’est simplement résigné, comme s’il attendait ce moment, comme une fatalité inévitable. Peut-être n’ai-je pas su mesurer sa souffrance intérieure, ses appels à l’aide muets, avant de me retrouver à m’imprégner de lui sans savoir comment m’arrêter. Tapis dans la pénombre de la cour, rayés par les ombres des colonne de pierre, j’imagine que nous formons un bien curieux tableau…

@Jin Kyung Seo

Tenue de bal:

black pumpkin

Bal de Noël

Dans un état déplorable...

J ’ignore si ce rendre à ce bal était une bonne idée, au fond. Je comptais me marrer aux côtés de mon meilleur pote, me gaver de petits fours tout en laissant échapper quelques commentaires désobligeants sur nos camarades aux formes les plus charnues. À la place, me voilà face à une quasi-inconnue, une élève plus âgée que moi qui se présente comme étant "Gwen", que je reconnais comme étant une adversaire de Quidditch. S’il n’y a nulle animosité dans sa voix, je repère sans mal le sourire malin qui étire ses lèvres… Au fond, elle n’a pas tort, il est aisé de se rendre compte de mon manque d’expérience, dans un cadre intime. Seulement, puisque je n’ai pas eu l’occasion de lui montrer quoi que ce soit, que peut-elle en savoir… ? « T’as qu’à vérifier par toi-même, tu verras bien. » répliqué-je, sur un ton provocateur. C’est une septième année, tout de même, elle doit bien s’y connaître, elle. Et je me dis que par curiosité, je devrais bien tenter le coup. J’ignore quelle sera sa réaction… Peut-être rira-t-elle au point d’en devenir vexante, comme l’avait fait Jane, la soeur de Lee, quand j’avais demandé à glisser ma main sous son tee-shirt, avant de me flanquer un râteau monumental. Ou peut-être, contre toute attente, sera-t-elle trop grise pour refuser… Je laisse le choix entre ses mains pendant que moi, je trouve refuge dans le verre généreusement dosé qui m’a été servi, m’imbibant d’euphorie liquide jusqu’à perdre toute raison. Je songe aux réprimandes que me ferait ma mère si elle me voyait dans cet état, et cela me conforte dans l’idée que je peux faire encore pire : tous les prétextes sont bons pour lui foutre la honte, à cette mégère. À son tour, l’attrapeuse se saisit de ma boisson pour y tremper les lèvres et la dissimuler derrière elle, ce qui me hausser un sourcil suspicieux. « Eh, bois pas tout… » lancé-je d’un ton plaintif à l’adresse de mon interlocutrice, qui détient le remède à tous mes maux. C’est tout de même de l’alcool durement gagné, j’ai eu beaucoup de mal à le subtiliser dans les réserves de mon paternel pour l’introduire entre ces murs !

Autour de nous, le mouvement s’accélère. Je n’arrive plus à suivre le mouvement des danseurs, les éléments de la pièce semblent enchevêtrés les uns dans les autres. Quant au contenu de la conversation, il me paraît désormais cryptique. Je relève les yeux vers mon interlocutrice, que j’ai de pas en plus de mal à suivre… L’alcool et ses effets désinhibants font leur oeuvre, m’ôtant tout sens logique et accroissant mon excitation. Quelque peu dépassé, j’opte finalement pour une approche plus directe : « J’ai rien pigé à tes histoires de chanson, tu veux qu’on se pécho ou pas, du coup... ? ». Malgré mon fort taux d’alcoolémie, j’ai bien conscience que cette offre manque un peu de finesse… je ne vais cependant pas pouvoir m’accorder le luxe de faire dans la dentelle ce soir alors que j’ai du mal à marcher droit ou à grimper des marches sans me casser la gueule. Dans le pire des cas, si elle me jette, j’irais soigner mon égo à coups de Gillyweed Tonic en maudissant August. Et puis je remonterais dans mon dortoir me livrer à toutes sortes de plaisirs solitaires en songeant pieusement à Sabrina la Sirène Coquine, sainte patronne des âmes égarées. Mon regard s’aventure en direction de la cheminée : c’est le dernier endroit où j’ai vu mon meilleur ami, au moment où il est parti rejoindre Selene. Cependant, étant bien incapable de le retrouver à travers la foule, je reviens finalement à mon interlocutrice, qui me questionne sur mon état, je crois : « Tu me parles à moi ou au sol ? Parce que le parquet est en train de nous aspirer, on dirait, c’est marrant un peu. » fis-je remarquer, fasciné par le centre de la salle qui se déforme à vue d’oeil, s’étirant dans tous les sens sous nos pieds à moitié embourbés. Et le pire, c’est que personne ne semble s’en rendre compte, comme si j'étais le seul à me retrouver en proie à ces illusions délirantes… Sur la piste, les couples d’élèves évoluent toujours avec aisance, déambulant avec grâce, sans se soucier de la catastrophe architecturale qui est manifestement en train de se produire. À moins que ce ne soit moi qui hallucine… ? C’est peut-être bien le cas, mais cela a l’air bien trop étrangement réaliste.

@Gwendolyn A. Chastel

rainmaker

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

It's time to be jolly ▬ ft. @Kenneth D. Appleton

Les yeux de Gwendolyn grandissent à demi de la provocation de Kenneth, haussant un sourcil, surprise qu’il soit aussi direct. Elle n’a même pas à regarder de gauche à droite que la majorité des gens à proximité lui aurait déjà abandonné là à son sort de bourrée ou foutu une claque d’avoir ce genre de propos. Si elle ne le lâche pas du regard, c’est bien pour analyser la situation tout en essayant de voir la face cachée de ces pensées qui se dérobent à elle comme s’il n’était qu’un énorme veracrasse mouillé. Et puis c’est peut-être mieux comme cela, alors qu’elle soutire la bouteille gagnant au passage une vague plainte de ne pas tout boire. Une seconde rassade alors qu’elle suit du regard Griffith qui s’en vas de l’autre côté de la salle avec cet air trop contente d’elle-même. Va savoir ce qui la fait sourire avec son verre de cristal dans sa main et ses lèvres rouge sang comme si elle en avait achevé un élève avec ces dents. C’est un demi soupire qui passe ces lèvres alors qu’elle doit à nouveau à répondre à l’invitation en mode balourd du 5e.

Plus clair que cela tu crève!

Quand elle retourne le regard, c’est pour noter qu’il cherche à la ronde avant de valider avec lui qu’il voit pas tout son monde tourné en vortex. Elle ne peut s’empêcher de rire, avant de réaliser qu’elle ignore s’il arrivera à mettre un pied devant l’autre maintenant.

À toi. Pourquoi je parlerais au parquet?

Elle finit par choisir de passé un bras autour à sa taille, préférant prévoir qu’il se casse la gueule comme un pro, et gardant encore cette bouteille qui ne lui a pas été reprise dans sa main. Sans trop savoir ce qu’il ferait à cette distance.

Allez, on bouge!

Elle en ignore pourquoi il s’est mis dans cet état mais quelques choses lui dit qu’il aurait eu plus de chance sans être complètement défoncé s'il voulait avoir des chances avec qui que ce soit. Habituellement, on s’organisait avant de se la geler solide; c’était un peu comme les règles de l’art. Lui, il avait fait cela tout en envers. Il méritait presqu’elle lui donne de faux espoirs avant de le coucher gentiment dans son lit. Et peut-être que ça serait aussi cela qui se passerait, parce qu’elle n’était largement pas capable de prédire s’il n’allait pas tomber en coma dans les dix prochaines minutes ou s’il serait ready comme un grand. Au fond, c’était surtout le pourquoi qui l’intriguait plutôt que la finalité de la soirée. Dans tous les cas, elle trouverait une manière de le savoir.

Une seconde.

Fille facile ? Oh! Y’a pire sur le compte de Gwen. Et puis dans son état, il s’en souviendra probablement pas demain pour autant si elle l’encourage à boire jusqu’à plus soif. Avec de la chance, elle aura aucune raison de se souvenir de quoi que ce soit d’autre que de l’avoir sorti de la Grande Salle pour qu’il ne s’étale comme un con sur le sol à en dégobiller le contenu complet de son estomac. Encore que… vaudrait mieux que ça arrête de tourner un peu, non ? Elle en prend sa baguette rapidement dans sa main opposée avant de discrètement le viser de son sort. Au mieux, le parquet cesse de tourner sous ces pieds. Au pire, l’alcool perd de son emprise sur lui modérément. Voir, il se passe rien du tout, mais au moins elle aura essayé.

Revigor.* Ça tourne moins, peut-être ?

Le Bal de Noël

EXORDIUM.

"Absolument ravissante" était encore bien faible pour être totalement honnête, elle était renversante ce soir dans sa robe rouge. Elle avait assortie son rouge à lèvre à sa tenue et cela lui allait parfaitement bien, lui donnant un air nouveau, pour être totalement honnête. Elle a été à deux doigts de me faire perdre mon aplomb naturel tellement je ne m'attendais pas à tant d'élégance de sa part, non pas qu'elle s'habillait d'ordinaire comme un sac mais en apprenant à la connaître, j'ai bien compris qu'elle n'était pas réellement familière avec ce genre de soirées, débutant dans le domaine. Mais comme à son habitude, elle est encore arrivée à me surprendre, positivement, et je sens que cette soirée va être encore agréable. Je me penche pour lui faire un baise main, autant parce que le geste me plait même si je sais que ça fait tout much, que pour cacher mon trouble naissant. J'ai toujours trouvé que Murphy était une jolie fille, elle n'est peut-être pas le genre de fille vers laquelle on se retourne dans le couloir, mais elle a un je-ne-sais-quoi d'intriguant qui titille ma curiosité. Je sais que Shayne ne comprend pas mon intérêt pour elle et je ne lui en veux pas le but n'est de toute façon pas qu'elle soit validée par mes proches, elle me plait et c'est tout ce qui compte. En toute transparence, le fait même que certains la désapprouve me plait encore plus, c'est mon côté "enfant terrible qui aime faire chier son monde".

J'esquisse un sourire, ravi, quand je l'entends me retourner mon compliment. Moi je suis de ceux qui prenne soin d'eux, certainement trop aux yeux de certains, il est donc tout à fait normal que j'apprécie, que dis-je, que j'attende, qu'on me complimente sur ma tenue. Je ne passe pas autant de temps dans ma salle de bain pour obtenir un vulgaire "sympa ta tenue". Elle enchaîne en continuant de flatter mon ego en parlant de mes comparses de toujours et du fait qu'elle vont finir par mal vivre que je les abandonne pour elle. Mon dieu qu'elle sait trouver les mots, je frétille intérieurement. Comme j'aimerai que ce soit vrai et que ma soeur et ma cousine se désespèrent de ne plus voir ma présence illuminer leur soirée. Malheureusement la vérité c'est qu'Isadora n'a dieu que pour son abruti de copain et ma cousine s'est amourachée d'une jeune personne de la connaissance de Murphy. Je doute donc qu'elles pensent réellement à moi ce soir. Evidemment, je ne vais pas dire ça à Murphy, j'aime beaucoup trop enjoliver la réalité pour mon bon plaisir “C'est certainement un peu vrai ... mais comment veux-tu qu'elles luttent contre toi ? Elles savent qu'elles n'ont aucune chance !” Il y a certainement bien plus de vrai dans ce que je dis que je veux bien l'admettre. Dans ma tête, je tente de me persuader que je ne fais que flatter son ego à son tour, pour lui faire plaisir et me faire bien voir, mais la réalité c'est que je suis vraiment content de passer du temps en sa compagnie et que je tiens certainement bien plus à nos têtes à têtes que je veux bien l'admettre. C'est certainement parce que je ne suis pas prêt à admettre qu'elle commence à avoir une place dans ma vie que je ne tente pour l'heure rien, me contentant d'être un parfait gentleman. Pourtant ce n'est pas l'envie qui manque et j'y ai pensé plusieurs fois.

Je lui tends le bras pour qu'elle le prenne et nous nous dirigeons vers la Grande Salle pour participer au bal, comme prévu. J'ai toujours été le genre de personne a marcher le dos bien droit, la tête haute, le port altier, parce que oui, je ne me prends pas pour n'importe qui, j'avoue, mais là, je me rends compte que je fais encore plus le coq que d'ordinaire. Je me sens flatté et chanceux de l'avoir à mon bras et je suis sûr que je fais des jaloux, après tout, ne formons-nous pas un beau couple ? Elle, dans sa splendide robe rouge qui rehausse son teint et fait ressortir ses beaux yeux et moi, dans mon mon beau costume, mes cheveux impeccable peigné et parfumé. “Je veux voir vos progrès en danse ma chère Amie !" Dis-je en esquissant un sourire, nous rappelant notre première soirée où je l'ai guidé tant bien que mal sur la piste de danse. “Et toi ? Des envies ? Des projets peut-être ?" Lui demandais-je, espérant qu'elle ne me balance pas qu'elle a promis de passer une partie de la soirée avec ses amies ou danser avec d'autres personnes, je pourrais mal le prendre.

@E. Murphy Leonhart

Bal de Noël

Dans un état déplorable...

L’attrapeuse de Serpentard, qui se trouve se nommer Gwen, semble sensible à mes appels puisqu’elle m’entraîne hors de la salle. Je me dis, en la quittant, que je n’aurais pas fait tous ces efforts pour descendre les escaliers si je m’apprêtais à les remonter ensuite… Au moins, l’avantage, c’est que j’ai une nana au bras, même si hélas ce n’est pas Selene. Je n’ai pas le souvenir qu’on se soit déjà parlé, elle et moi… Zut, j’aurais du demander à Toni de vérifier dans les vestiaires si elle est bien fichue. Je me demande, arrivés dans le hall, où est-ce qu’on peut bien trouver une pièce à l’abri des regards pour y faire nos petites affaires : l’ennui, c’est que dans mon état, je ne serais même pas capable de retrouver ma salle commune. Puis, sans crier gare, mon interlocutrice se saisit de sa baguette et la pointe dans ma direction, apparemment dans l’optique de faire cesser mon étourdissement. Je cligne des yeux, constatant qu’en effet, la pièce a arrêté de tourner sur elle-même. « Bof » lâché-je d’un air indifférent en haussant les épaules. Je ne sais pas ce qu’elle a à s’intéresser à mon taux d’alcoolémie, on dirait ma mère. Je ne sais pas si j’ai moins le tournis, mais ce soir, je crois que je préfère encore cette montée d’adrénaline conférée par la boisson que la platitude de la réalité… Au moins, ça m’évite de penser à mes vieux, aux longues soirées ponctuées de vives tensions qui nous attendent ces prochains jours, à l’odeur de l’essence versée sur les disputes prêtes à éclater. Mais ça, mon interlocutrice s’en fout bien : je ne connais pas sa vie, j’imagine qu’elle prendra le train pour rejoindre sa famille somme toute normale. Et je me dis que, si sa vie à Poudlard est aussi banale que je l’imagine, alors elle n’est probablement pas consciente de la chance qu’elle a. Parfois, je donnerais tout pour fuir notre existence médiatique et revenir à cet heureux temps où nous n’étions personne. « C’est naze, c’est une soirée trop guindée pour la passer sobre. » La vie est trop courte pour la passer à demi-étouffé dans un costard de plouc commandé chez Madame Guipure. Tout le monde veut se donner un air distingué, mais la vérité, c’est qu’on a l’air ridicules dans ces fringues de bourges payées par nos parents pour aller se pavaner sur la piste au son du violon, tout ça pour faire étalage de leur maîtrise des danses pour retraités. Sérieux, pour qui se prennent ces couples de marmots qui valsent en se regardant dans le blanc des yeux ? J’ai envie de néons, de feux d’artifices géants, de boum-boum dans les oreilles. J’ai envie de mettre mes sens en éveil, de passer des larmes aux rires en un temps record, de me foutre de tout. Et j’échangerais bien volontiers ma lucidité contre n’importe quelle substance illicite pour m’y aider.

L’état d’euphorie dans lequel je suis menace de s’estomper, pour faire place à un sentiment de mélancolie amère. Mes humeurs sont instables, évoluant au gré de la musique étouffée que l’on entend encore à travers les murs… Un portrait me fait une réflexion désagréable sur le chemin, et je lui réponds par un doigt d’honneur. Quant à ma camarade, j’ignore ce qu’elle a en tête, mais je crois bien le deviner. Peu enclin à laisser les choses traîner, je me décide à prendre les devants : après tout, nous ne nous sommes pas isolés pour discuter du beau temps. Si elle veut discuter, on fera ça un de ces jours dans les vestiaires avant un match, pour le moment je me laisserais bien aller à des activités plus stimulantes, comme par exemple faire sauter la fermeture éclair de sa robe. Et puis, c’est une septième année, donc un grand cru : elle a probablement de l’expérience, c’est toujours bon pour s’en vanter devant les potes. Alors, à l’angle du couloir, je m’arrête, le visage tourné dans sa direction. « Ok ok Gwen, c’est ça ? Voilà ce qu’on va faire. Je vais lancer un gallion, si ça tombe sur pile je te roule une pelle, si c’est face c’est toi qui me roules un patin, et tu dois mettre la langue en plus. Deal ? ». Sans attendre sa réponse, je sors une pièce dorée de ma poche, que je tiens entre mon pouce et mon index. Puis d’un coup sec, je l’envoie tournoyer dans les airs, jusqu’à ce qu’enfin, elle se réceptionne dans ma paume. Un large sourire plaqué sur les lèvres, je lui laisse découvrir le résutat. C’est l’avantage de ce jeu : il n’y a pas de perdant, tout le monde repart heureux.

Pièce:

@Gwendolyn A. Chastel

rainmaker

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'Le Hasard' : 3

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

It's time to be jolly ▬ ft. @Kenneth D. Appleton

Quand Gwen dit oui, il n’y a jamais de retour en arrière. La blonde sortant avec le Poufsouffle n’es pas sans se souvenir qu’elle ne le connait que très peu, voir pas du tout. Ça ne la dérange pas plus qu’outre mesure, après tout, ce n’est pas comme si elle allait s’attacher ou quelques choses d’aussi pénible du genre. S’amuser, c’est bien ce qu’il veut ? Alors parfait. Y’a pas photo. Impossible pour elle de se l’imaginer lui vomir dessus. Alors quand il déblatère sur le plancher, la jeune femme sait déjà que si elle fait rien, elle s’en prendra plein les cheveux à un moment ou un autre. Elle connait trop bien ou cela peut le mener pour ne pas y voir à l’avance. C’est vite arrangé avant de continuer tranquillement dans le couloir, croisant autant de personne qui entre et qui sorte de la salle. À l’entendre se plaindre, Gwen lui lance un regard avec l’impression qu’il se plaint pour rien, vu qu’il avait bel et bien cette bouteille en main en arrivant devant elle. Il n’était pas particulièrement sobre, tout comme c’est relativement rare qu’elle entende quelqu’un se plaindre du bal de Noel.

Tiens. Y’en reste!

Certes, il y a le groupe des malheureux mais c’est rarement parce qu’ils ont eu besoin de se mettre sur leur trente-six. Même elle, elle n’a guère fait particulièrement attention à sa tenue et a simplement ressorti sa robe d’il y a deux ans qu’elle avait retrouvé dans sa malle. Il préférait les pulls moches de l’an passé ? Faut - peut-être - croire! Peut-être sa copine l’a largué comme un vieux chiffon ? Peut-être que la vie de fils de Ministre n’est pas si fun. Qu’en sait-elle ? Mais elle finira peut-être par le savoir si elle le joue finement.

On va te dé-guindé, ça! C'est clair que ça a pas l'air d'être ton délire à toi!

À l’angle du couloir, il s’immobilise, attirant le regard de Gwen qui revient vers lui. - Quoi ? Oui. – Confirme-t-elle son prénom en se demandant si finalement il n’est pas plus sobre qu’elle l’eut cru au départ. Elle ignore pourquoi il se met maintenant à se lancer dans les formalités. Toi, c'est Kenneth, c'est ça ? Même si elle pose la question, s'en est seulement pour le confirmer. Elle a bien en tête tous les attrapeurs actuelles des équipes des maisons, analysant généralement leur jeu lorsqu'elle a une chance de les voir s'envoler. Qu’il se lance ou qu’elle le fasse, qu’est-ce que ça change ? Aurait-il des doutes quant à ce qu’elle se décide à se faufiler jusqu’à s’éclipser au prochain détour de couloir. C’est étonnant comme il lui demande son consentement après pour faire comme si elle lui avait donné d’emblée! Cette pièce flotte dans les airs. Sans y avoir répondu, un rire amusé agite ses épaules de la 7e, les lèvres clauses. Elle s’en fiche royalement du résultat de la pièce et de ces formalités tout juste bonnes pour une gamine de 4e. Elle pose sa main pour la leur cacher momentanément.

Viens.

Elle recule de deux pas, sa main dans la sienne, et l’attire à elle jusqu’à ce qu’elle butte contre le mur de pierre dans son dos. Rester dans le milieu du couloir, peut-être pas! Elle le laisse se placer comme il veut, passant sa main libre dans son cou, avant pencher la tête de côté avant de découvrir la pièce en retirant sa main. Elle relève les yeux, légèrement provocatrice.

Deal!

Festoyons jusqu'à l'aube

Murphy au bal de Noël

Après avoir rejoint Azraël, très élégant dans son costume, Murphy se sentit ragaillardie d'un élan de confiance. Le préfet avait cet effet rassurant sur elle, si bien qu'elle se demandait souvent quel était son secret pour parvenir à apaiser les autres aussi facilement... Et face à sa réponse, elle s'empourpra aussitôt, sensible à son compliment. « Ne dis pas ça, elles vont se vexer ! » s'exclama-t-elle avec un léger rire, craignant cependant leurs réactions, et de s'attirer leurs foudres. Là où elle trouvait Salem d'un abord sympathique et plutôt rafraîchissante, Isadora était dans sa classe, nettement plus glaciale. Et le pire, c'était qu'elle était tout aussi ambitieuse qu'elle, ce qui rendait parfois leurs interactions quelque peu délicates... Mais elle savait surtout qu'Azraël était tout particulièrement attaché à sa sœur et sa cousine, dont il parlait tant ; pour autant, elle ne savait pas bien comment se comporter avec elles si d'aventure ils les croisaient ce soir... Ce qui l'inquiétait d'avantage, c'était l'idée d'aller s'essayer à l'exercice difficile de la danse. « Je ne suis pas très douée, tu sais… ! Tu es sûr que t’as vraiment envie de voir ça ? » demanda-t-elle d'une petite voix, légèrement embarrassée. Elle voulait bien se prêter à l'exercice s'il l'invitait sur la piste, mais ne craignait que trop de se tourner en ridicule... L'an dernier, éviter de lui écraser les pieds s'était révélé être une tache particulièrement ardue. Comme il était cocasse de se rendre compte qu'elle pouvait prélever des tissus à un micro-organisme en faisant preuve d'une grande précision, mais que dès qu'il s'agissait de suivre le rythme imposé par la musique, elle faisait preuve d'une maladresse spectaculaire... Son cavalier, lui, étonnait toujours Murphy tant il semblait naturellement à l'aise : c'était comme s'il était absolument hermétique aux regards des autres, ne craignant ni critique, ni jugement... Quand il lui demanda si elle avait des plans, elle songea aussitôt à Adrian, qui avait promis de venir la taquiner un peu en fin de soirée, menaçant de surgir du milieu du buffet, ou de lui passer au travers à un moment où elle ne s'y attendrait pas. Elle se retint cependant de le mentionner. « Pas particulièrement, j’ai juste envie de passer la soirée avec toi. » répondit-elle tout simplement, avant de se reprendre, un peu confuse : « Enfin, je veux dire, si ça te convient, bien sûr… ! ». Ne sachant trop sur quel terrain elle s'aventurait avec lui, elle craignait de le faire fuir en se montrant trop entreprenante : après tout, elle n'était pas spécialement familière de ce type de rapprochements... Il était le premier garçon qui ne la traitait pas comme une anomalie de la nature, et avec qui elle parvenait à nouer des liens, aussi ambigus fussent-ils.

Si elle commençait à s'habituer au fil du temps à la compagnie de son collègue préfet, il fallait dire que l'atmosphère enchanteresse de la pièce et l'afflux des couples naissants autour d'eux avaient de quoi l'intimider un peu, comme si elle craignait de commettre un faux pas à tout moment. Sa respiration s'était légèrement accélérée, tout comme les battements de son cœur qui tonnaient dans sa poitrine. Contrairement à elle, Azraël paraissait tout à fait imperturbable, bien loin de partager les mêmes craintes... « Au fait, je t’ai ramené un cadeau. » dit-elle en plongeant sa main libre dans sa poche. De là, elle en ressortit une petite fiole remplie d'un liquide transparent, dans lequel baignait une substance visqueuse, ressemblant fortement à de petites algues. Peu ragoûtantes au premier abord, ces végétaux entrelacés n'inspiraient pas grand chose à première vue... avant que ne naisse d'eux une douce lumière verte, qui vint rayonner tout autour d'eux. Souriante, Murphy la tint entre son pouce et son index, avant d'expliquer d'une voix posée : « C’est du phytoplancton bioluminescent. Normalement, il ne s’illumine que la nuit grâce aux courants marins, mais grâce au charme de remplissage, il arrive à conserver sa brillance. ». C'était un présent tout simple, mais aussi l'une des nombreuses merveilles du monde qui naissaient du mariage étonnant entre les arcanes magiques et les sciences moldues. Attachée autant aux unes qu'aux autres, la préfète était ravie de pouvoir en parler enfin à quelqu'un susceptible d'être intéressé par ces curieux phénomènes, auxquels personne ne prêtait hélas attention. On trouvait de ce plancton dans le lac noir, et personne ne connaissait ses réelles propriétés... Aussi, elle espérait sincèrement qu'Azraël saurait donner à cet échantillon une place de choix quelque part. « J’espère qu’il te plaît ! » conclut-elle en déposant le flacon dans sa main, les joues rosies de plaisir. Peut-être resterait-il de marbre face à cette attention inhabituelle, mais avec un peu de chance, il serait au moins sensible au geste.

@Azraël S. MacMillan

Tenue de Murphy:

Emi Burton

Plus d'informations sur le personnage ::

Murphy's law

by Wiise

Le Bal de Noël

EXORDIUM.

J'esquisse un sourire, content de voir que mes propos ont su faire mouche au vu de ses joues qui s'empourprent soudainement. Ses paroles également me font sourire, comme j'aimerai que ce soit vrai, malheureusement la vérité est tout autre, mais qu'importe, ce soir, entre nous, on peut imaginer ce que l'on veut et j'ai envie de croire qu'elles le sont bel est bien ! “Ne t'inquiètes pas, je saurai apaiser leur colère !” Répliquais-je immédiatement en prenant un ton protecteur. Si jamais cela devait arriver, je jubilerai intérieurement mais je saurai faire preuve de retenue, surtout pour Murphy qui est loin d'aussi bien me connaître que mes deux acolytes de toujours. Mais je sais que derrière mon envie d'apaiser les tensions, il y aura un petit sourire en coin qui en dit long sur le plaisir que j'aurai. “Et puis, pour l'heure, elles ont l'esprit occupé par d'autres protagonistes, tu ne crains rien !” Je suis réellement tenté de parler de Lilith et Salem à Murphy. Histoire de voir si son amie ne lui aurait pas glissé quelques mots sur ma cousine et l'importance qu'elle pourrait avoir à ses yeux. Mais je sais que Salem ne veut pas que ça s'ébruite ... elle pense qu'elle n'a aucune chance avec la rouquine et ne veut certainement pas perdre son amitié si Lilith apprenait ses réels sentiments ... Je suis partagé, d'un côté j'ai envie de creuser cette histoire, voir s'il y a un espoir pour ma cousine et puis, soyons honnête, j'adore les ragots et je frétille d'y foutre mon nez. Mais d'un autre côté, je n'ai pas envie de blesser Salem et surtout de perdre sa confiance. Après ... elle me connait, elle sait comment je suis, serait-ce si étonnant si j'y mets mon grain de sel ?

Comme on pouvait s'y attendre, Murphy n'est pas très à l'aise avec l'idée de danser. Mais est-ce que ça ne fait pas parti intégrante d'un bal ? Tout bal qui se respect doit au moins comporter une danse, si ce n'est plusieurs, c'est la règle et on n'y échappe pas ! Enfin, pas quand on est avec moi tout du moins. “Evidemment que j'y tiens, je veux voir tes progrès ... " Depuis le temps que l'on se rend à ce genre de soirée, elle a déjà eu l'occasion de s'entraîner un peu. Alors certes, ses compétences en danse ne la mèneront pas à l'opéra pour devenir un Petit Rat, mais elle est loin d'être si gauche qu'elle le pense vraiment. “Dis toi que c'est en pratiquant qu'on s'améliore et que personne ne nous prêtera attention si on se met dans un coin.” Lui glissais-je dans l'oreille pour tenter de la détendre un peu. Pour invoquer les esprits ou faire des expérimentations difficiles et/ou dangereuses, elle répond présente sans problème, mais dès qu'il s'agit d'une petite valse, elle défaille presque de peur, c'est un monde, mais c'est ça que j'aime chez elle ! “Comment ça pourrait ne pas me convenir ? Je serai ravi de ne te partager avec personne !" Et dieu sait que je n'aime pas partager. J'ai réellement le caractère d'un enfant unique, alors que je suis le deuxième d'une fratrie de trois. Mon regard glisse rapidement dans la salle où nous pouvons déjà apercevoir des danseurs sur la piste de danse, tandis que le reste des élèves est éparpiller dans le reste de la grande Salle, a discuter avec une ou plusieurs personnes. Je n'aperçois ni Salem, ni Isadora, mais rien de bien étonnant avec ce monde. Je ramène mon regard vers ma partenaire de ce soir, toujours le sourire aux lèvres.

C'est à ce moment là que Murphy me parle d'une histoire de cadeau et c'est tout étonné que je la vois sortir une fiole d'une de ses fioles. Alors, croyez bien que j'adore les cadeaux et je ne vis que pour ça, mais là, j'avoue que ça me laisse sans voix. Je me sens un peu bête, parce que je n'ai absolument pas pensé à lui offrir quoi que ce soit. Déjà, c'est ma cousine qui a du me rappeler que c'était le bal ce soir, alors vous pensez bien que j'en suis pas encore à Noël. Je regarde la petite fiole tout en l'écoutant m'expliquer ce qu'elle contenait “C'est ... extraordinaire ! Merci ! ” Répliquais-je dans un premier temps, me demandant si cela éclairait suffisamment dans le noir pour éviter d'avoir à allumer sa baguette ? Evidemment, je ne m'attends pas à ce que ça éclaire comme en plein jour, mais ça pourrait avoir son utilité dans mes escapades nocturne. “Je me sens bête, moi je n'ai rien pour toi ...” Et pour le coup, je me sens vraiment con. Mon image de mec parfait et prévenant vient d'en prendre un sacré coup, que va-t-elle penser de moi. Je glisse la petite fiole dans ma poche, tout en me penchant vers elle pour déposer un baiser sur sa joie, à quelques centimètres du coin de sa bouche droite. “Merci !”

@E. Murphy Leonhart

Bal

Kathleen ne savait pas vraiment comment les choses se passaient sentimentalement pour ses amis mais une chose était sûre, elle était vraiment touchée par le fait qu’ils la soutenaient, autant Shayne qu’Azure désapprouvait ce que les petits copains de Kathleen leur avait fait. Mais elle avait l'impression que ces problèmes n’avaient rien de comparable avec les leurs. Apparemment, eux aussi avaient des problèmes de cœur et tout semblait particulièrement compliqué. Quand elle se retrouva entre Azure, le professeur Griffith et Shayne, Kathleen eut particulièrement envie de s'enfuir en courant.

Azure avait l'intention de tout expliquer au professeur, et Kathleen ne savait pas exactement ce qu'il y avait à dire, mais elle ne savait pas pour quelle raison la Gryffondor avait eu tellement envie de l'entraîner au bal si c'était pour la mettre dans les bras de Shayne avec une évidente sensation de malaise. Elle regarda ce qui se passait avec un intérêt un peu moins présent jusqu'au moment où finalement, ce fut le Gryffondor qui annonça qu'il avait tout gâché et qu’il voulait prendre de la distance. Devait elle rester avec Azure, suivre Shayne ou s’enfuir en courant dans son dortoir ? Elle ne savait plus où elle en était. Les choses étaient devenues bien trop compliquées pour elles.

Le pire, ce fut quand celui qui était son meilleur ami se fâcha contre la demoiselle à-cause de ce qu'il était en train de se passer. Elle ne trouvait pas ça juste que ce soit elle qui se fasse disputer alors qu'elle n'avait rien fait, a priori. Le comportement de son meilleur ami était vraiment déplorable et elle continuait de penser que toute cette situation était bizarre et pour le moins angoissante, mais elle n'était pas parvenue à retenir le jeune homme et ce fut pourquoi elle se retourna vers Azure en espérant pouvoir avoir quelques explications. Elle n'avait déjà pas envie de venir en au départ, mais ça ne lui donnait pas envie de fournir des efforts. Elle se tourna vers la demoiselle.

« C'est quoi tout ce bazar ? Pourquoi y a plein d'histoires avec Shayne ? Je suis pas venue ici pour être dans les histoires, j'ai pas besoin de ça. »

@Azure Zinnia @Shayne T. Williams @Professeur J. Griffith

Bal de Noël

Dans un état déplorable...

Et nous voilà passant les portes, fuyant le bal et ses occupants. Avec un regard amusé en arrière, je presse le pas dans les couloirs, dans une démarche approximative… En effet, j’ai suffisamment bu pour avoir perdu tous mes repères, si bien que ma camarade d’un soir pourrait bien m’emmener dans les cachots et m’y enfermer à double-tour que je mettrais un certain temps à le remarquer. Je récupère aussitôt la bouteille qu’elle me tend, et m’offre une nouvelle rasade… Cette fois, le liquide me brûle la gorge, et distille en moi des pensées de plus en plus confuses. La Serpentard qui m’accompagne, qui m’apparaît parfois floue, me suggère de me laisser aller, et je secoue aussitôt la tête. « Non. Tout ça, c’est des simagrées. Je trouve ça d’un ridicule… » Je lève les yeux au ciel en songeant à ses gamins qui apprennent à se préparer comme s’ils se rendaient dans une ambassade… Et je pense à leurs pères, qui eux, se pressent dans le salon ministériel pour aller s’attirer les faveurs du mien. Tout ça, ce ne sont rien de moins que des petits jeux politiques… auxquels je n’ai pas franchement envie de me retrouver mêlé. Je préfère donc m’isoler en bonne compagnie, j’aurais au moins de quoi raconter à August quand je le retrouverais. Or, quoi de mieux que la présence d’une quasi inconnue pour honorer mes envies ? Ladite Gwen ne se débine pas : au contraire, j’ai bien l’impression qu’elle joue le jeu bien volontiers. Je suis en revanche étonné qu’elle connaisse mon nom. « Ouais. Comment tu le sais ? » lui demandé-je, le sourcil arqué. Elle a deux ans de plus que moi après tout, et partage une autre maison que la mienne. J’imagine qu’en tant que rejeton de l’ancienne directrice, mon patronyme n’est pas passé inaperçu, quand bien même nous sommes nombreux à bord du navire…

Et plus nous nous faufilons dans les couloirs, plus mademoiselle se révèle directive, m’intimant de la suivre. Puis, elle glisse ma main dans la sienne, m’entraînant à sa suite… Je la suis sans discuter, à l’écart du passage. J’ai comme l’impression que le son étouffé qui nous provenait de la salle de bal s’éteint pour laisser place à un long silence. Amusé, je lui glisse : « Eh, t’es plutôt du genre entreprenante, mine de rien. » Elle n’est pas contrariante au moins, disons que c’est un bon point. On ne sait presque rien l’un de l’autre, si ce n’est qu’on occupe le même poste au sein de deux équipes adverses… Mais le devoir d’attraper un vif d’or pour rapporter cent-cinquante points est probablement le seul point commun que nous ayons. D’ici quelques mois, elle passera ses ASPICs, disparaîtra dans la nature pour se saisir d’une opportunité professionnelle ; il est probablement que nous n’ayons jamais à nous revoir ensuite… Pourtant, cela ne freine pas mon élan. Et je lance le gallon dans les airs, lui confiant notre sort pour la suite de la soirée, avant de le réceptionner habilement. Puis, je découvre le résultat : « C’est pile. » constaté-je en lui présentant le côté de la pièce ornée d’un grand hibou doré, dans ma paume. Enfin bon, ce n’est pas comme si le résultat importait grandement… J’aime justement ce jeu parce que j’y suis forcément gagnant. Satisfait, mon visage se fraie un chemin jusqu’au sien, si bien que je peux sentir son souffle chaud. « Approche. » Ce n’est plus une suggestion, c’est une directive. Elle est légèrement plus grande que moi, ce qui me pousse à me surélever sur la pointe des pieds pour atteindre son niveau. J’écarte quelques unes de ses quelques mèches blondes et enfin mes lèvres alcoolisées s’en vont cueillir les siennes. Il se dégage d’elle une odeur sucrée que je hume comme le parfum d’une fleur, nos bouches pressées, ma main remontant le long de son cou. Et comme à chaque fois que j’embrasse une fille, je repense à mes baisers maladroits avec Jane, la soeur de Lee, à mes mouvements de langues hasardeux dans sa bouche et au goût métallique de son appareil dentaire. Et comme à l’accoutumée, je ressens tout : l’ivresse, l’excitation, l’euphorie… il ne manque que le désir. Nulle braise pour m’enflammer, nulle passion pour m’animer. Elle est pourtant jolie… Alors, je la prends comme elle se présente : une joyeuse distraction. Ma langue côtoie paresseusement la sienne et mes doigts vont s’aventurer jusqu’à sa nuque dans une caresse lascive. Qu'elle reste une inconnue en fin de compte, c'est tout aussi bien... J’ai la tête qui tourne, mon estomac d’humeur taquine, et le goût de la bile dans ma salive… je la ravale prestement, focalisé sur ma conquête de la soirée et légèrement émoustillé par le contact de ses lèvres. Voilà la seule danse que j'effectuerais ce soir, avant que ne tombe le rideau.

@Gwendolyn A. Chastel

rainmaker

Sortez vos plus belles tenues, c'est le bal de Noël !

feat    @Shayne T. Williams  @Professeur J. Griffith   @Kathleen Kirte   

C’était drôle à quel point tous s’envenimait rapidement quand Azure et Shayne était à proximité. Individuellement, ils étaient des gens super, ensemble, on aurait dit un début de cataclysme dont personne n’avait été prévenue de l’imminence. Même si elle n’avait voulu que chercher une distraction pour écartés la Directrice de Poufsouffle avec les intentions les plus nobles, son invitation tomba mort d’un revers. Quand bien même, elle voyait Thomas, quand bien même il était absent ce soir, ce n’était pas au professeur de Botanique de commenter sur ces choix – ou en l’occurrence son absence de choix. Quel avenir, se fu-elle entendu dire dans son esprit avant de voir la réaction virulente du capitaine. N’avait-elle justement pas tâché d’éviter que cela n’arrive ? N’avait-elle pas voulu la faire disparaitre, la distraire ? Et là, ça fit très mal, alors qu’il s’attaquait à son sort. Elle déglutit en cliquant des yeux, son cœur ratant un battement dans un mélange de honte et de douleur que lui seul pouvait lui générer. Ça frappait directement dans la faille bien ouverte de son cœur meurtris. Au fond, qu’avait-elle fait ?

Et vlam, le voilà parti après des excuses à Kathleen. C’est qu’il soigne ces sorties! La brunette en attrape ces mains l’un dans l’autre, affectée sans pour autant arriver à déceler la profondeur de son ressentiment. Elle lève des yeux un peu égarés vers Kath qui bien terre à terre la ramène vers la triste réalité. Que Shayne est encore parti … Quand elle vient pour ouvrir la bouche, c’est pour aussitôt la refermé. Qu’est-elle sensée raconté au juste ? Que peut elle bien lui raconté encore qu’elle ne sache pas déjà, à peu près. Parce qu’elle ne lui a jamais préciser qui lui avait brisé le cœur en novembre, à défaut de lui avoir préciser que ce n’était pas Tom.

Je m’en serai vraiment passé aussi, crois-moi. J’voulais simplement que la prof s’en aille. – Elle passe une main dans ces cheveux les faisant onduler d’une friction de son cuir chevelu. Mais ça ne répondait nullement à toute la tirade de question de Kathleen. Elle se mordait la lèvre, marquant de ces dents son rouge à lèvre qui collait maintenant à la pointe de d’une de ces incisives. Elle n’était pas là pour suivre le brun dans son sillage, ni planter la rousse. Elle avait fini par rejoindre et tenter de prendre une des mains de son amie avec un visage légèrement embêtée. – Parce que y’a plein d’histoire avec Shayne. – Et ça l’écœurait encore plus maintenant. – Après. J’imagine que s’il t’a rien dit c’est probablement parce que c’est pas important pour lui. – Et ça, ça lui faisait vraiment mal et remettait beaucoup d’élément en perspective de sa propre existence dans son univers à lui, de l’ordre du franchement désagréable. Pouvait-on tombé plus bas ? Pouvait-on saigner plus alors qu’on avait été exsanguiner ? – Tu vois, c’est rien! – Mais elle devait être très peu convaincante avec son petit sourire artificiel et ces yeux tristes, alors qu'elle secoue la tête lentement. On aura qu'à l'éviter. Il a l'air d'être de mauvais poils ce soir! Avant de me détourner, et essayer de se remettre dans l'énergie et son émotion de départ qui semblait la fuir. Elle tourna la tête pour voir quelqu'un passé avec une assiette bien garnis. Ou en étions nous! Ah oui! Deuxième étape! Attaquer les petits fours?

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PRETTYGIRL

BAL DE FIN D'ANNÉE

with / @Agatha Kline

Les sourcils se froncent à la remarque qui lui parvient aux oreilles, comme s’il ne comprenait pas ce qu’elle sous-entendait. Ne voulait pas l’entendre. Jni recula légèrement la tête pour la regarder, interrogation muette au fond du regard. Était-elle entrain d’imaginer que c’était une relation amoureuse qui avait précipité son départ ? Avec un mec ? Et s’il ne pouvait nier avoir des doutes sur ce qu’il avait ressenti pour Tae Min à l’époque, rien de tout ça n’était vrai. Amitié qu’il avait cru solide, intense à la limite de l'ambigu. Ce type avait été son meilleur ami pendant des années. Il se croyait indestructible, à jamais lié et il avait fallu une rumeur pour les détruire. Pour briser tout ce qu’il avait cru. Pour voir ce sourire arrogant, ce mépris dans son regard. Cette distance s’imposer. Et il n’avait su que répondre par la rage, les poings, à vouloir lui faire mal. A vouloir se faire mal. Je crois que tu te trompes. Déclara t’il après un temps de silence, le corps toujours en mouvement. Mais il n’enchaîna pas, gardant les failles de sa famille pour lui. Ces rumeurs qui les avaient poussé à partir, son comportement problématique. Sa douleur. Tout, il gardait tout derrière ce masque de froideur. Il n’était pas un gentil garçon. Pas après tout ce qu’il avait fait pour se faire respecter, pour maintenir cette image fondée sur des mensonges.

La pression autour de son poignet le surprend, le pousse à observer plus attentivement les gestes de la Gryffondor. Paupières qui se ferment longuement, les muscles qui se tendent. Et cette réponse sérieuse qui le fait arrêter de danser. Là, au milieu de la scène où les autres élèves dansent autour d’eux sans être même conscient du danger qui plane. L’urgence le prend, affole son cœur alors qu’Agatha lui avoue difficilement sa faim. Le silence s’installe un temps entre eux avant qu’il n’attrape sa main pour la tirer hors de la piste de danse, bousculant la foule sur son passage, le regard braqué sur la grande porte.

Il ne réfléchit pas Jin, alors qu’ils rejoignent la cour et l’air frais de décembre. Danger qu’il éloigne des autres sans prendre véritablement conscience qu’il l’apporte avec lui. A moins qu’au contraire, il le connaisse parfaitement. Ce risque qu’il prend. Et il ne sait pas si son cœur bat si fort à cause de la peur qui le prend ou l’adrénaline qui coule dans ses veines. Comme si c’était tout simplement inévitable. Car là, entre les colonnes de pierre, il ne peut bouger alors qu’Agatha lui ordonne de partir. Le regard braqué sur ce visage qui se déforme sous ses yeux. Et si son pied part en arrière, dans un mouvement de recul, il se sait déjà pris au piège. Doigts resserrer autour de son poignet, à lui en faire mal. Agatha… Lâche moi. Etau incassable malgré les tentatives et les mots qui se perdent brusquement dans cette distance réduite à l’extrême.

Aucun son ne sort de ses lèvres entrouvertes alors que les canines s’enfoncent dans la chair de son cou, sous ses yeux grands ouverts. A la fois surpris et terrifié. Et si dans un premier temps, ses doigts se resserrent autour de son bras, tentent de l’éloigner en vain, dans un réflexe de survie, son bras finit par retomber mollement le long de son corps, résigné. Il n’entend plus que les battements de son cœur, le bruit des gorgées qui s’enchaînent; hypnotique. Son esprit se vide à mesure que le sang quitte son corps, à mesure que la douleur s'estompe. Comme si plus rien n’existait autour. Et pendant un court instant, avant que le sol ne se dérobe sous ses pieds, que les ténèbres ne l’emportent, il se demande si ce n’est pas mieux ainsi.

tenue de Jin:

Le Bal de Noël
meilleure soirée de l'année

ft. @Silas Jørgensen, @Selene O. Paulet, @Teodora K. Von Meissen & Dashiell Dashner

Dashiell aurait voulu voir à quel moment il avait merdé. Quand tout avait à ce point basculé. Il aurait voulu le voir pour l'éviter et offrir à son meilleur ami la soirée agréable qu'il méritait. Peut-être que ça avait été dès le début. Peut-être qu'il aurait tout simplement dû ne pas lui proposer de l'accompagner. Laisser sa place à Teddy. Inviter Selene. C'est vrai qu'on invitait une fille, au bal, normalement... mais ils y avaient déjà été ensemble, Silas et lui, et ça n'avait jamais posé de problème pourtant. Est-ce qu'il aurait dû s'attendre à ce que ça en pose, cette fois ? Préciser un million de fois que c'était en amis ? Refuser d'aller danser ? Squatter le buffet en lorgnant sur la jolie blonde en lui rappelant qu'il avait l'intention de sortir avec, pour être sûr qu'il se fasse pas de film ? ...est-ce qu'il en avait vraiment l'intention ? Boarf, oui, sûrement. Elle était jolie, elle était gentille, elle avait l'air d'accord... Ils passaient de bons moments, tous les deux, ça lui faisait plaisir de la rejoindre et c'était flatteur qu'elle se laisse embrasser. Une des filles les plus canons de l'école, quand même... Il faudrait être complètement con pour ne pas vouloir sortir avec elle. Alors oui, probablement que c'est ce qu'il aurait dû faire. Être le meilleur pote un peu beauf qui matait sa proie dans un gloussement gras. Super. Il aurait pu faire, sûrement. Sans trop se forcer. Niveau beauferie, il gérait. Ça lui avait juste pas traversé l'esprit. Parce qu'avant, ils n'auraient jamais fait comme ça. Mais c'était plus avant. Il fallait qu'il arrête de s'accrocher à une relation qui n'existait plus. Si leur amitié avait survécu à un an de séparation, tout ce l'avait constitué semblait plus fragile. Les habitudes n'étaient plus exactement les mêmes, l'insouciance avait passé l'arme à gauche. Il tenait à lui plus qu'il tenait à n'importe qui d'autre, il pouvait le jurer, mais il ne le reconnaissait pas toujours. Sûrement que la réciproque était vraie. Ils avaient changé, loin l'un de l'autre, et devaient composer avec les zones d'ombre qui subsistaient derrière ces grands yeux qui avaient du mal à se lâcher.

— C’est pas rien.

Un haussement d'épaules servit de réponse. Un peu quand même. Il aurait fait pareil à sa place. Alors peut-être que c'était pas « rien » mais c'était « normal » et ça servait à rien de le remercier pour ça. On s'en foutait, vraiment, c'était pas important. Et puis, si leur bulle avait déjà commencé à craqueler, elle explosa littéralement sous les mots du Serdaigle. C'était tout ce qu'ils avaient toujours connu, leur manière de fonctionner ensemble qu'il remettait en question. C'était pas une bonne idée de rester seuls. Il repensa bêtement à tous ces instants volés au monde depuis la rentrée. Dans un dortoir, dans un autre, dans les salles vides, dans le parc, dans chaque recoin de cette maudite école qui lui sembla étouffante à ce moment précis. Ça voulait dire quoi...? Qu'il s'était forcé ? Ou que lui avait fait un truc mal qui le poussait à vouloir arrêter ? Il était prêt à le croire, à lui demander pardon, même, mais il aurait bien aimé savoir ce qu'il avait fait. Pour jamais recommencer. Putain, il avait juste voulu être un meilleur pote digne de ce nom... Tu parles ! Il se risqua à quelques excuses, parce qu'il ne voulait pas qu'il pense qu'il avait fait quoi que ce soit consciemment, qu'il avait voulu le mettre mal ou se moquer ou il ne savait pas à quelle merde ça pouvait ressembler. C'était toutes les certitudes qui avaient tenu jusqu'ici qui venaient de s'effondrer. Il n'avait jamais douté de ce qui les liait... jamais douté d'eux, en réalité. Même après des mois de silence, même quand il s'était senti abandonner. Eux, c'était plus fort que tout. Enfin... en tout cas c'était ce qu'il avait toujours cru.

— Non ! T’as pas à être désolé. C’est moi qui suis désolé. C’est ma faute.

Le Gryffondor secoua simplement la tête. Non, c'était pas sa faute. Il lui avait fait assez confiance pour être honnête, il avait rien à se reprocher. C'était lui qui avait merdé. Sûrement qu'il aurait dû prendre ses distances, bien marquer un avant et un après son aveux. Ça semblait dégueulasse mais, au moins, ça aurait eu le mérite d'être clair. Mais il n'en avait même pas eu envie. C'était Silas, merde ! Dans le fond, ça ne changeait rien pour lui, il y tenait tout pareil, il l'aimait tout pareil, il voulait continuer sa vie à ses côtés tout pareil. ...ça avait l'air tellement égoïste, dit comme ça. Oui, c'était sûrement là qu'il avait merdé. Il aurait dû mettre des limites dès ce soir-là. Pour lui, au moins. Pour éviter ça. Il méritait tellement mieux comme meilleur pote...!

— Mais j’te promets que ça va aller. J’peux prendre sur moi.

La voix du jeune homme lui parut lointaine, étouffée par les battements anarchiques de son cœur angoissé. Et si ça devenait tellement bizarre qu'ils finissaient par plus trop se parler ? Comment il allait faire pour continuer en sachant qu'ils se retrouveraient plus ? Parce que si l'an dernier avait été compliqué, il y avait toujours eu l'espoir d'une rentrée qui lui rendrait son meilleur ami ! Mais s'il y avait même plus ça...?

— Chuis juste fatigué, ce soir. Et j’ai hâte d’être demain.

Durant une seconde, il avait oublié demain... et durant une autre, ça lui parut insurmontable. Quinze jours dans une ambiance comme ça, là ? Est-ce qu'il allait devoir supplier Aisling de passer chaque minute de ces vacances avec eux ? Il pouvait, si c'était ce qu'il voulait. Il dormirait sur le canapé pour pas qu'ils soient seuls trop longtemps, s'arrangerait pour les embarquer dehors souvent ou squatter l'herboristerie et le Chemin de Traverse. Ils y trouveraient bien des gens qu'ils connaissaient pour faire tampon. Son enthousiasme retomba un peu. S'il avait su...

— Moi aussi, souffla-t-il malgré tout, ni mensonge ni vérité. Ça n'était pas tant qu'il avait hâte ou non, c'était surtout qu'il avait peur. Comme si le moindre pas de travers pouvait avoir raison de ce qui tenait encore de cette relation.

Finalement, dans un sursaut de bon sens, il fit ce qu'il aurait dû faire depuis le début : penser à Silas d'abord. Aussi abandonna-t-il les restes de leur bulle pour rejoindre Selene et Teodora. Agir comme si tout était normal, comme si son cœur n'avait pas fini au fond de son estomac. Il se fendit d'un sourire amical – sincère, dans le fond, même s'il aurait préféré être ailleurs – et plaqua un baiser maladroit sur la joue de la première. Agir comme si tout était normal... putain, quelle arnaque. Elle les autorisa à rester d'un hochement de tête incertain qui aurait dû être suffisant pour lui faire comprendre qu'ils étaient sûrement de trop mais ça faisait beaucoup à encaisser pour ne serait-ce que le supposer.

— On prenait un peu à boire en attendant qu'une valse passe, Teddy doit m'apprendre à la danser. Vous buvez quelque chose ?

Son meilleur ami ne leur laissa même pas le temps de répondre qu'il enlaça la Serdaigle sans crier gare. Cette fois, Dash réalisa qu'il était peut-être de trop. Son regard abandonna ses camarades pour se river sur ses chaussures. Il avait envie de rentrer à Gryffondor. C'était pas une bonne soirée, finalement. Mais il avait dit à son meilleur ami qu'ils feraient ce qu'il voulait alors... il allait s'y tenir un peu. Et si ça devait passer par « le voir câliner l'humanité toute entière » et bah tant pis, il passerait le reste du bal à ça. Mais Silas l'inclut dans l'humanité. Ses bras se refermèrent sur lui. Et lui, pauvre idiot, osa à peine lui rendre son étreinte, se contentant de se laisser faire, complètement perdu. Il laissa ses mains se saisir de son visage, son regard se planter dans le sien. Il le soutint, même, sans comprendre ce qu'on attendait de lui, ce qu'il était censé faire. Si ça avait été évident jusque là, parce qu'il fallait faire comme ils avaient toujours fait et que ça lui allait très bien, il avançait dans une obscurité telle qu'il en avait peur de bouger. Et quand il se jeta littéralement au cou de Teddy, elle se fit plus sombre encore. Ses doigts dans ses cheveux lui filèrent la nausée. La complicité qu'ils partageaient, ce lien qu'il avait de toute évidence trouvé autre part. Ça avait été sa place, avant. Son rôle. Le soutenir, le réconforter quand ça allait pas. Être là, tout le temps, quoi qu'il arrive. Le coup fut difficile à encaisser. Est-ce que ça ressemblait à ça la fin d'une amitié ? Putain, il savait même pas ! L'adolescent enfonça ses mains dans les poches de son pantalon, suivit nerveusement du bout du pied la ligne d'une des dalles de pierre de la pièce. C'était le moment de rentrer, là, non ? Aller se coucher et prier un peu pour réaliser, demain, que toute cette soirée n'était qu'un cauchemar. En vrai, ça y ressemblait assez pour être crédible. Sentir son meilleur ami lui filer entre les doigts pour s'accrocher à la seule fille sur laquelle il avait sérieusement crushé un jour, parce qu'en perdre un n'était pas suffisant mieux valait perdre directement les deux. Ouais, allez, on arrêtait les dégâts et on retournait au dortoir ! Sauf qu'il eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que Silas se réinstallait dans un Bane grognon et que Teodora lui coupait l'herbe sous le pied :

— A vrai dire, je crois que je suis d’accord avec Bane pour une fois. Je pense que je vais aller me coucher, avec le week-end de fou qui m’attends…

Et lui donna le coup de grâce au passage. Elle se tourna vers lui en riant, la main levée dans un geste probablement amical qui n'eut aucune fin. Il avait merdé sur toute la ligne. Avec elle, avec Silas... sûrement avec les autres aussi s'il décidait de creuser un peu. Il n'aurait jamais dû foutre les pieds à ce bal. Ils auraient sûrement tous passé une meilleure soirée sans lui. Silas était mal par sa faute, Teddy mettait les voiles juste après son arrivée et il n'était pas assez débile pour croire à la coïncidence et Selene allait se retrouver comme une conne alors qu'elle avait l'air de passer une bonne soirée. Est-ce que c'était autorisé d'être un abruti à ce point ? De tout gâcher, comme ça, là ? Il aurait voulu la retenir, lui dire qu'il partait, lui, qu'ils pouvaient profiter du bal et tout mais il craignit d'un coup d'aggraver encore les choses, de faire sa victime ou il ne savait trop quoi alors qu'il avait bien conscience être le principal coupable du fiasco de cette soirée.

— Du coup Dash, je compte sur toi pour le cours de valse !

Il resta bête, hocha simplement la tête. Le cours de valse. Il voulait rentrer, pas jouer les abrutis sur la piste alors qu'il était même pas foutu de faire deux pas en rythme. Mais il y avait Selene. Il lui avait promis. Et sa cavalière se barrait. Et son cavalier aussi. Ils se barraient ensemble parce que, de toute façon, il avait un peu plus besoin d'elle que de lui, maintenant. Être seul avec elle, c'était ok. Il les regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'ils aient disparu de son champ de vision, laissant derrière eux l'image nauséeuse de ses lèvres sur son front. Il y eut une seconde de flottement durant laquelle il eut du mal à se reprendre. Il fallait continuer la soirée comme si tout allait bien, comme si sa vie n'était pas en train de lui filer entre les doigts. Toutes les choses auxquelles il s'était accroché ces dernières années, ces derniers mois. Quelle soirée à chier !

— Désolé, s'entendit-il prononcer à l'attention de Selene. J'voulais pas la faire fuir ni faire foirer ton bal.

Son regard se perdit sur la table non loin d'eux à la recherche d'un truc à boire mais sans surprise, il n'y avait rien d'autres que des sodas et des jus de fruit. Il abandonna l'idée. Il n'avait pas soif, de toute façon. Son attention se reporta sur Selene.

— J'sais même pas à quoi ça s'ressemble, une valse.

Il se risqua à un gloussement à mi-chemin entre la fatigue et un désespoir idiot. Il voulait bien faire des efforts pour rattraper ses erreurs mais il ne pouvait pas faire de miracle non plus. Son cours de valse, elle allait devoir faire une croix dessus. Mais elle n'avait rien demandé, elle, alors il reprit :

— J'te laisse m'dire du coup. Ou choisir la danse qu'tu veux. Promis j'essayerai d'laisser tes pieds en vie.

Le sourire qu'il lui offrit se fit plus sincère. Il n'avait pas très envie d'être là mais elle n'y était pour rien et il refusait qu'elle paie les pots cassés. Alors doucement, il repoussa l'angoisse qui lui nouait l'estomac. Ça ne changerait plus rien, de toute façon. C'était foutu pour ce soir. Il ne restait plus qu'à croiser les doigts pour que ça soit pas trop dramatique pour les vacances. S'il y avait encore des vacances. Ça pouvait s'annuler à la dernière minute, dans la situation de Silas ? Il savait même pas. Comme toujours avec Selene, la conversation se fit à peu près naturelle. Balbutiante au début, un peu étourdie par l'enchaînement violent de ces dernières minutes mais naturelle malgré tout. Et au milieu de la tempête, rien n'aurait pu être plus rassurant. Oui, c'était ça qu'il aurait dû faire dès le début. L'inviter elle. Il n'y aurait rien eu de bizarre parce que c'était exactement ce qu'on attendait d'eux. Ce qu'ils en attendaient tous les deux, sûrement. Après tout, elle le lui avait proposé, non ? Lorsqu'elle décréta que c'était une valse, ou du moins un truc ressemblant, il lui tendit galamment le bras et l'entraîna sur la piste. Une danse, puis deux, approximatives certes mais amusantes. Son regard filait régulièrement vers la porte, espérant sans un mot un retour qui n'arriva jamais. Ça n'était pas la soirée qu'il avait espérée, il n'allait pas se mentir, mais elle était sans l'ombre d'un doute meilleure que celle à laquelle il aurait pu prétendre. Il n'avait pas l'impression de faire pas de travers sur pas de travers, de devoir jouer un rôle pour lequel on ne lui avait donné aucun script, d'être le pire ami de l'univers. Parce qu'ils n'étaient pas vraiment amis, tous les deux. Et peut-être que ça pouvait régler tous les problèmes, finalement ? Parce que Silas ne pourrait plus se faire de films, parce que lui pourrait difficilement être plus clair, parce qu'on ne s'étonnerait plus de son manque d'investissement dans cette relation. Alors, sans prendre la peine de réfléchir, bien trop conscient qu'il ne le ferait jamais s'il s'y risquait, Dashiell s'approcha de sa cavalière, assez près pour être entendu d'elle seule.

— D'puis l'ciné, je... j'voulais t'demander... Est-ce qu'tu veux bien sortir avec moi ?

Les joues rouges, plus par la crainte d'un potentiel râteau public qu'à cause de la situation, l'adolescent attendit sa sentence sans vraiment savoir ce qu'il aurait voulu obtenir comme réponse. Oui pour son ego, non pour le bon sens ? Peut-être. Il passait toujours de bons moments, avec elle, et c'était une fille géniale mais... mais il n'y avait pas cette étincelle, ces papillons – appelez ça comme vous le voulez – qu'on vendait à tout va dans les films. Peut-être que ça venait avec le temps ? Il espérait sans y croire. Parce que dans le fond, n'en avait-il pas eu un aperçu, un soir, rien qu'un soir, dans l'intimité d'un placard ? N'importe quoi...! Bien loin du flot de ses pensées, Selene finit par trancher, posant sur leur lien une définition nouvelle. Ils ne flirtaient donc pas seulement ensemble quand l'occasion se présentait, ils étaient en couple maintenant. Son sourire se fit plus grand avant que ses lèvres ne se posent doucement sur les siennes. Sans public proche aux premières loges, c'était moins intimidant. Wow... ils étaient en couple. C'était bizarre. Il n'aurait pas su dire si c'était bizarre bien ou non. Il fallait sûrement le temps de s'y faire. Et puis, combien de gars auraient vendu leurs parents pour être à sa place, hein ? Sortir avec Selene Paulet, l'une des filles les plus canons de l'école quand on pouvait à peine rivaliser avec un scroutt, c'était pas rien ! Il se risqua à l'embrasser à nouveau avant qu'ils ne se décident à passer par le buffet... une fois de plus, la conversation se fit tranquille. Comme si rien n'avait changé. Parce que rien n'avait changé. C'était la suite logique de ces dernières semaines, il savait quoi faire, ce qu'on attendait de lui. Elle ne s'offusquait pas pour quelque chose qui avait toujours été évidente, ne le repoussait pas pour ne pas avoir compris qu'ils ne jouaient plus la même partition. C'était sûrement le meilleur truc qui aurait pu arriver cette année.

— Est-c' qu'Madame accept'rait qu'j'la raccompagne ? rit-il un peu bêtement alors qu'ils reposaient leurs verres vides sur une table.

Sans surprise, elle accepta. Alors Dashiell laissa glisser ses doigts entre les siens et la suivit hors de la salle de bal, passant ces immenses portes qui avaient tant attiré son attention depuis que le chat qui n'en était pas vraiment un avait embarqué son meilleur ami loin d'ici. Ça n'avait pas été la meilleure soirée de l'année, contrairement à ce qu'il avait espéré, mais finalement peut-être n'avait-elle pas été si mauvaise qu'il s'était plu à l'imaginer...

(c) jawn

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

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Bal de Noël

Dernière soirée de l'année

J
e ne me sens plus moi-même. Une part de moi veut lutter, m’empêcher de fondre sur lui comme un vautour, et une part de moi se fiche de savoir qui il est, de savoir qui je suis. Et dans un moment de faiblesse, je lui cède : la bête en moi en profite pour surgir. Je lui prête mon visage, mes mains, ma mâchoire, et spectatrice, je la regarde se repaître du sang de mon cavalier. Les dents plantées dans sa gorge, j’ai l’impression que je ne pourrais plus jamais m’arrêter… J’ai peur de ce que je ressens, en cherchant à satisfaire cette soif inextinguible. Je l’entends vaguement m’interpeler, mais je reste sourde à son appel, incapable de faire la différence entre la réalité et ce que me susurre ma nature profonde. Et lorsqu’enfin je reprends le dessus, j’ai une vision d’horreur, qui me force à relâcher mon emprise : tétanisée, je laisse son corps sans vie retomber mollement sur le sol, tandis que je mets de la distance entre nous deux. Et une question douloureuse vient s’imposer dans ma tête : qu’est-ce que j’ai fait ? Je me revois à sa place, deux ans plus tôt, baignant dans la même mare écarlate. Et dans l’obscurité dans laquelle nous sommes tous deux plongés, je brise le silence d’un murmure : « Jin ? ». Il ne répond pas. Mon coeur rate un battement, et désemparée, je secoue légèrement son corps inanimé par les épaules. Par réflexe, je vérifie son pouls, et penche mon oreille jusqu’à sa poitrine… Miracle, il respire. Je manque de m’effondrer de soulagement, constatant que je n’en ai pas fait un vampire à son tour. « Jin ? » répété-je, trahissant ma nervosité. Ma voix s’étrangle et à travers les rayons de lune qui se glissent dans la pénombre de la cour, je contemple mes mains ensanglantées, réalisant à quels bas instincts j’ai succombé. Nous sommes les principaux acteurs d’une nature morte aux airs baroques, lui et moi…

Je dois reprendre le contrôle. Je dois reprendre le contrôle. Je dois reprendre le contrôle. M’efforçant de rassembler mes esprits, je me relève, et constate l’ampleur des dégâts. Il y a deux marques bien visibles sur son cou… La main tremblante, j’avance ma main dans la direction de la petite plaie et articule : « Epiksey ». La lésion se referme et l’écoulement cesse, débarrassant son cou des souvenirs de mes crocs plantés dedans. J’ai quelques sueurs froides… « Tergeo » ordonné-je en direction de la table pourpre qui s’est formée sur le col de sa chemise, avant de désigner ensuite mes propres vêtements teintés de rouge. Je dois m’y reprendre à trois fois avant d’obtenir un résultat : hors de question de retourner là-bas affublée en Carrie au bal du diable… « Recurvite » formulé-je en examinant ma peau, débarrassée du sang humide. J’ai le désagréable sentiment de nettoyer une scène de crime, mais en me mordant les joues, je me dis que c’est pour le mieux. À chaque bruit que j’entends, j’ai peur de voir la porte s’entrouvrir, un élève s’aventurer dans la cour prendre l’air… J’ai peur, j’ai si peur que j’ai envie d’appeler à l’aide, je veux que quelqu’un vienne s’occuper de lui et m’emmène loin, là où je ne serais plus un danger. Mais j’ai aussi peur qu’on me trouve, et qu’on contacte le ministère pour me chasser comme un animal. Comment ai-je pu laisser une chose pareille arriver, moi qui me targue d’être absolument parfaite… ? Et lui… je ne peux décemment pas le laisser là. Je sais ce que ça fait, de se réveiller après avoir été abandonné, La main refermée autour de ma baguette, je la dirige vers lui, déglutissant : « Revigor ». Une étincelle minuscule jaillit de l’embout de ma baguette et ses yeux s’entrouvrent légèrement ; de longues minutes s’écoulent avant que je n’obtienne enfin une réponse de sa part… S’il ne semble pas bien réactif, un horrible poids quitte mes épaules en le voyant retrouver ses esprits. « Tiens bon, je t’en prie. » lui lancé-je en passant mon bras sous son épaule pour l’aider à se relever. Ce n’est pas vraiment une demande, mais bien un ordre.

La traversée de la cour puis du hall n’est guère aisée. Soutenir un camarade chancelant parmi les groupes d’élèves riant aux éclats dans une tenue inadéquate n’a rien d’une partie de plaisir… Tentant de faire abstraction des dizaines d’odeur de chair et de sueur qui émanent de la Grande Salle, je repère instantanément un duo de préfets, ceux de Serpentard. Alors sans tarder, j’emmène Jin jusqu’à eux. J’ai l’air d’arriver en plein moment intime, mais honnêtement, je m’en fous. Ils n’auront qu’à aller partager un plat de spaghettis façon la Belle et le Clochard en se regardant dans le blanc des yeux plus tard, il y a urgence là. « Dites, les préfets. » les sommé-je sans manière, avant de leur désigner mon camarade bien livide, que j’ai peine à soutenir sous mon bras. Azraël et sa collègue Blondie - vous savez, celle qui se croit dans l’Exorciste - se retournent dans ma direction, et sans tarder, je leur désigne d’un mouvement du menton mon cavalier à peine conscient. « C’est Jin, il ne va pas bien du tout. » C’est un euphémisme, il peine à garder les yeux entrouverts… « Il a du un peu trop picoler. Il faut que vous le rameniez dans son dortoir maintenant. » ajouté-je d’un ton un brin autoritaire. En temps normal, je ne laisserais même pas mon hibou à ces deux bras cassés, mais sur ce coup, je vais devoir me contenter d’eux. J’espère qu’ils ne feront pas d’histoire, le moment est franchement mal choisi… L’air sévère, je leur adresse : « Et soyez mignons, n’en faites pas étalage aux profs, il n’a vraiment pas besoin de ça. ». J’aide Blondie à lui servir maladroitement d’appui, et me déleste, m’efforçant de rester froide, pour ne pas laisser les émotions que je fais taire me submerger. Et avant de tourner les talons, je me retourne une dernière fois dans leur direction. « Veillez bien sur lui, d’accord… ? ». Ils ont intérêt : si j’apprends que ces bouffons ne l’ont pas ramené illico presto dans son dortoir, ils vont voir de quel bois je me chauffe. En ce qui me concerne, je dois partir, maintenant : si je n’évide pas un cerf ou deux rapidement, je risque de causer un carnage dans cette salle… Alors d’un pas pressé, je franchis les portes du Hall sans me retourner, les yeux humides. Et sans m’arrêter, je laisse mes instincts me guident vers la lisière de la forêt interdite, faisant s’envoler le bas de ma robe noire derrière moi, comme un voile de culpabilité profonde…

@Jin Kyung Seo
@Azraël S. MacMillan

Tenue de bal:

black pumpkin

Festoyons jusqu'à l'aube

Murphy au bal de Noël

Songeant avec mélancolie au fantôme de son frère qui se tapissait quelque part, attendant son heure pour surgir brusquement du buffet ou pour traverser les convives, Murphy songea qu’elle avait une année de plus échoué à le ramener dans le monde des vivants. Comme elle aurait aimé pouvoir passer une partie de la soirée avec lui, le présenter à son cavalier, l’entendre lui faire des remontrances et lui intimer de ne pas rentrer dans son dortoir trop tard… Et après quelques instants privilégiés consacrés à son partenaire de danse, elle aurait poliment demandé à ce dernier de l’excuser pour pouvoir aller danser avec son frère. C’est ce que se dit Murphy, en écoutant Azraël faire mention de sa soeur jumelle et de sa cousine, qui elles, avaient apparemment d’autres plans. « Ah oui ? Elles seront accompagnées… ? » demanda la jeune fille, en se demandant au bras de qui Isadora et Salem pourraient bien paraître ce soir. Peut-être les croiseraient-ils au détour du buffet, ou sur la piste de danse… la préfète était quelque peu intimidée par leur présence, mais savait que leur compagnie ferait sans nul doute plaisir à Azraël, qui nourrissait avec sa soeur et sa cousine une complicité difficilement comparable. Il avait beau dire ce qu’il voulait pour la rassurer, elle était bien consciente de n’être qu’une pièce rapportée à l’occasion de ce bal… mais ce n’était pas bien grave au fond, puisque c’était lui qui l’avait choisie, elle, comme cavalière. Ce qu’il ne tarderait d’ailleurs pas à regretter, puisqu’il l’invitait à danser… ce dont elle tenta de le dissuader avant de réaliser que cela lui tenait à coeur. « D’accord, mais ne me juge pas trop, hein ! » lui lança-t-elle en se dirigeant à ses côtés sur la piste de danse. Les premières notes d’une mélodie lente enveloppèrent la salle de bal, les invitant à se positionner l’un en face de l’autre et à se rapprocher tous deux… La gorge nouée, Murphy releva son visage vers son cavalier. Consciente de sa maladresse, elle lui adressa un léger sourire désolé… mais le regard empli de bienveillance d’Azraël suffit à la rassurer. Les premiers pas furent hésitants, mais le préfet la guida doucement, avec une grâce naturelle. Certes, leur danse manquait de fluidité et d’harmonie, mais voir son partenaire faire preuve d’une patience infinie à son égard rendit la jeune fille pleine de reconnaissance. Et plus les minutes s’égrainèrent dans le temps, plus la jeune fille sentit ses muscles se relâcher pour se laisser prendre au jeu.

Jugeant que le moment était plutôt opportun, elle marqua une pause pour tirer de sa poche le petit présent qu’elle avait rapporté pour son cavalier, sans débourser une noise : certes, il lui avait fallu se lever à l’aube pour gagner la rive du lac gelé, recourir à quelques sortilèges, et prendre des précautions pour préserver la plante, mais ses efforts avaient payé. Tout d’abord légèrement circonspect, le visage d’Azraël sembla s’illuminer. Il s’excusa pour n’avoir rien à lui offrir en retour… « C’est pas grave, tu n’étais pas obligé, tu sais, ça me faisait plaisir, c’est tout ! » s’empressa-t-elle de répondre, espérant ne pas l’avoir embarrassé par son geste. Cependant, le baiser qu’il déposa sur sa joue pour exprimer sa gratitude, tout près de ses lèvres frémissantes, la prit de court : cela faisait déjà quelques temps qu’ils se rapprochaient, mais ce geste de tendresse inhabituel avait de quoi surprendre. Et le temps sembla suspendu durant un moment, tandis qu’à côté d’eux les flocons artificiels continuaient de tomber. « Azraël, je… » commença-t-elle, les joues rosies par la chaleur et l’émotion, sans savoir comment terminer cette phrase. Les battements de son coeur s’étaient intensifiés, et elle craignait qu’il n’explose dans sa poitrine avant d’avoir le temps de se confesser auprès du Serpentard. « Dites, les préfets ! » La voix qui les apostropha eut un effet immédiat sur la bulle d’intimité au sein de laquelle ils se trouvaient tous deux. Un peu déstabilisée par le ton autoritaire et hautain de la fille de Gryffondor qui s’adressait à eux, Murphy ne sut comment réagir, avant de constater l’état préoccupant dans lequel semblait se trouver Jin, son camarade de maison. Elle échangea aussitôt un regard entendu avec Azraël : quand bien même leur interlocutrice n’était pas des plus agréables, elle avait toutefois bien conscience que leur rôle impliquait avant tout de prendre en charge le jeune garçon au visage apathique. « D’accord, on va s’occuper de lui. » répondit-elle, un peu à contrecoeur, en plaçant sa main sur l’épaule du Serpentard, passant une main devant les yeux de Jin pour s’assurer qu’il demeurait suffisamment réactif. La fille de Gryffondor disparut entre les convives, les laissant avec l’adolescent amorphe. « Tu tiens bien son bras ? » s’assura-t-elle auprès de son partenaire, avant de prendre la direction des portes, renonçant avec regret à la poursuite de cette soirée, qui s’annonçait pourtant pleine de promesses.

@Azraël S. MacMillan
@Jin Kyung Seo

Tenue de Murphy:

Emi Burton

Plus d'informations sur le personnage ::

Murphy's law

by Wiise

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