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JACK ⚳ Destruction is the point
Professeur J. Griffith

Professeur J. Griffith



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Arrivé(e) le : 24/10/2023
Parchemins rédigés : 316
Points : 8
Crédit : Gillian Anderson ©Rubians
Année : Prof de bota & DDM de Poufsouffle (09/05) • 54 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux: Aucun
Poste de Quidditch: Supporter
Patronus: Abeille carniolienne
Epouvantard: Détraqueur
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
JACK ⚳ Destruction is the point Left_bar_bleue290/2000JACK ⚳ Destruction is the point Empty_bar_bleue  (290/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Timus, Silas & Lulu

JACK ⚳ Destruction is the point Empty
Message(#) Sujet: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point EmptyMar 24 Oct - 8:57


                       
Jack est une née-moldue, née le 9 mai 1975 à Leicester en Angleterre. D’ailleurs, elle n’y vit plus, car elle a longtemps résidé en France pour s’éloigner des sinistres événements qui ont précédé sa scolarité. Récemment, elle a déménagé à Portree en Écosse pour prendre ses fonctions à Poudlard au début de l’année scolaire 2028-2029. Aujourd’hui, Jack a donc 54 ans, est professeure de botanique et nommée directrice de Poufsouffle depuis septembre 2029. Et juste pour ta culture personnelle, sache qu’elle a une chouette leptogramme qui s’appelle Bee-Bee.

Il est bon de savoir que Jack est rayonnante d’optimisme et de sympathie. Impossible de ne pas l’apprécier dès le premier contact tant elle inspire confiance et suscite le rire. Sans surprise, elle se montre incroyablement affable et évolue avec une aisance presque irritante dans toutes les sphères sociales. Mais il s’agit ici du fruit d’un travail acharné ; en effet, la quinquagénaire est extrêmement sérieuse et porte un intérêt aigu à tout ce qui touche à son métier et à son statut social. C’est une redoutable botaniste, ce qui lui vaut d’être aussi à l’aise parmi les fleurs que dans la boue ; elle ne craint pas de se salir, malgré sa mise impeccable et le soin particulier qu’elle apporte à son apparence. On ne peut pas lui retirer qu’elle est passionnée, dans sa vie personnelle comme dans sa vie professionnelle, ce qui en fait à la fois un excellent élément et un soleil auquel il est difficile de résister, mais cela fait également d’elle une femme volage et inconstante, qui suit ses désirs et son instinct tout en demeurant calculatrice, toujours prête à saisir les bonnes opportunités en bon bourreau de travail. Cela n’étonnera donc personne d’apprendre que le soleil est égocentrique. Elle a des goûts étranges, par exemple elle aime les plantes toxiques, qui la fascinent autant qu’elles symbolisent un tas de marqueurs personnels, voyager pour découvrir de nouvelles plantes et de nouvelles personnes, les belles choses – qu’il s’agisse de mode, de bijoux, de plantes ou encore d’êtres humains –, jardiner évidemment ou encore la foule dans laquelle elle aime se glisser en sentant les regards magnétiques, alors qu’elle déteste la fainéantise, les fautes de goût, les fanatiques, les gens qui se prennent trop au sérieux et l’engagement.

Sa baguette est composée de pommier avec un cœur de cheveu de vélane et mesure 25 centimètres. Grâce à elle, Jack a eu le malheur de faire sa scolarité à Poudlard dans la maison de Poufsouffle, dont elle fut capitaine de l’équipe de quidditch.



Jack C. Griffith
feat. Gillian Anderson

ET EN VRAI ?
J’ai 26 ans, mais peut-être que tu le sais déjà parce que je suis Septimus Veturia et Silas Jørgensen. Je suis arrivé sur NYL grâce à Zey et je devrais être là en moyenne un peu tous les jours. Avant de finir j’aimerais juste rajouter que ce TC est le fruit d’un odieux harcèlement. JACK ⚳ Destruction is the point 872274910


Tout le monde a une histoire

“you were supposed to be everything but you”


Jack était censée être un garçon. Du moins, on avait averti George et Susan Griffith de l’arrivée d’un petit garçon aux alentours d’avril 1975. Ils l’imaginaient grand et costaud, avec des yeux d’un brun doux comme ceux de ses parents fermiers et les cheveux châtains comme son frère et sa sœur aînés ; c’était l’enfant prodigue, attendu comme dans toute famille de paysans pour reprendre l’affaire familiale et se faire du cal aux mains ; et ça l’était d’autant plus que Ruth, la plus âgée des trois enfants, était une fille plutôt jolie, que l’on espérait voir mariée et mère rapidement, et que son frère, Zachary, s’il s’agissait d’un garçon comme espéré, s’était révélé d’une constitution trop fragile pour être d’une aide suffisante à la ferme. Alors, oui, Jack le grand costaud au gentil regard marron était très attendu en ce mois d’avril 1975. Ce fut une fille blonde aux yeux bleus, petite et gracile, dont l’arrivée tardive se fit à l’aube du mois de mai – mais au moins, l’année était la bonne.

Sa naissance fit l’effet d’un hoquet persistant à tout le monde ; et surtout à George Griffith, qui ne regarda plus jamais William Adams, son meilleur ami blond aux yeux bleus, de la même façon après ça. D’ailleurs, tout le monde l’appelait Bill avant cet événement ; curieusement, il redevint William pour tout le monde. Personne ne posa de questions lorsque ce dernier ne vint plus aux dîners dominicaux – et pas davantage lorsqu’il déménagea (où cela, personne n’avait demandé et personne ne voulait vraiment savoir). Susan tenta bien de renommer la petite Jackie, comme pour gratter le vernis écaillé de son mariage et espérer le recouvrir d’une couche neuve et lisse, mais George refusa tout net : ce serait Jack, exactement comme il en avait été décidé quatre mois plus tôt. Couverte de honte et la tête basse, Susan glissa toutefois à l’état-civil un second prénom dont elle ne dit rien à son mari : Calanthe, les premières fleurs que lui avaient offertes William. Ce serait Jack Calanthe Griffith et George n’en saurait rien, car il ne s’occupait pas de ce genre de choses ; c’était Susan qui se chargeait de la comptabilité et de l’administratif. Ce fut le premier secret qu’elle confia à sa fille cadette, mais pas le dernier. Elle l’appelait « ma petite fleur », parfois osait aller jusqu’à « ma petite orchidée ». Car elle était belle, cette enfant ; magnifique, même. De grands yeux d’été auréolé de longs cils de biche, un visage pointu et délicat d’impératrice encadré de belles boucles blondes – si blondes qu’elles en étaient presque blanches –, et un corps mince et ferme de petite danseuse qui lui valut d’être rapidement employée comme petite main à la ferme. Susan aurait voulu cultiver cette belle plante et l’habiller comme une poupée, mais George décida de lui couper les cheveux comme un garçon et de l’envoyer à l’étable aux premières lueurs de l’aube ; peu lui importait que la petite soit fatiguée ou qu’elle ait du mal à suivre à l’école. Après tout, ce n’était pas sa fille et il n’avait aucune envie qu’elle n’éclipse la beauté de sa première-née, quand bien même elles avaient six ans de différence. De leur côté, Ruth et Zach ignoraient sur quel pied danser avec la benjamine ; elle était visiblement la préférée de leur mère, qui la cajolait à l’abri des regards noirs du paternel, mais subissait tant et tant de mépris de la part de leur père qu’ils ne l’enviaient pas le moins du monde. Si en grandissant, Ruth avait déjà assemblé les pièces du puzzle qui avaient été un peu bêtement disséminées à portée de ses jeunes oreilles alors qu’elle n’avait que six ans, Zach ignorait tout de l’ascendance de sa petite sœur. Avec seulement trois ans d’écart, ils s’entendaient bien et passaient beaucoup de temps ensemble – d’autant que Jack était élevée de la même façon que lui, quoiqu’elle travaille nettement plus à la ferme que le garçon souvent malade.

La petite fille profitait de ce travail pénible et solitaire au grand air pour cueillir toutes sortes d’herbes, qu’elle faisait sécher et scotchait dans un carnet soigneusement tenu par ses soins, mais plus que tout, elle aimait les fleurs. Leurs couleurs, leurs formes, leurs bizarreries et leurs odeurs – tout lui plaisait chez elles. Toutefois, elle ne s’attendait pas à ce que George le jette au feu sans prévenir, alors qu’elle lui montrait fièrement son herbier bien étoffé ; la petite Jack avait regardé son objet préféré au monde noircir, léché par les flammes de la grande cheminée du salon. Les larmes n’étaient pas venues tout de suite, car le choc et la stupéfaction étaient plus grands encore que la tristesse. Elle était habituée aux mouvements d’humeur de son père, mais ce geste était gratuit – cruel, même. Et surtout, la gamine n’en comprenait pas la motivation. Plus tard dans la soirée, elle fut réveillée par des pleurs et des cris. Avant que Jack, alors âgée de neuf ans, n’ait pu se faufiler hors de la chambre qu’elle partageait avec sa grande sœur de quinze ans, Ruth l’avait enlacée par derrière pour l’empêcher de sortir de leur cocon. À nouveau violemment prise de court pour la seconde fois de la journée, la benjamine ne moufta pourtant pas lorsque son aînée lui intima de rester là et ramena Zach dans leur chambre sans un mot, l’air grave. Le pauvre adolescent était pâle et tremblant, encore affligé de l’une de ses nombreuses infections qui le clouaient au lit malgré toutes les tentatives des médecins pour enrayer toute récidive. Désorientée et anxieuse, Jack laissa son frère et sa sœur s’asseoir avec elle dans son petit lit ; elle les laissa se serrer contre elle et faire bloc comme les trois enfants terrifiés qu’ils étaient finalement. D’une voix douce et caressante, Ruth lui raconta alors que parfois papa et maman se disputaient très violemment, mais qu’il ne fallait pas intervenir parce que c’était dangereux pour elle ; d’ordinaire, les échos de cette violence ne parvenaient pas jusqu’aux chambres des enfants, mais cette fois, George paraissait déchaîné. Elle ne lui dit pas que William était fleuriste et que sa passion pour les plantes combinée à la manie qu’avait Susan de l’appeler par des petits noms floraux avaient très vraisemblablement provoqué la rage de George. Ça, elle le lui dirait plus tard, en même temps que la vérité sur sa naissance et l’identité de son père biologique ; ce serait un bel après-midi d’été, alors qu’elles partageaient un sandwich au bord d’un lac sur une grande nappe de pique-nique. Jack avait dix ans et n’arrêtait pas d’asticoter sa sœur au sujet de ce garçon que leur mère appelait « son fiancé » pour la taquiner. Ruth, toutefois, paraissait très réticente à tout ce qui avait trait à l’amour malgré ses seize ans pourtant plutôt propices à l’éclosion d’une première romance. Mi-agacée mi-attendrie par la curiosité sans fard de sa petite sœur, elle avait pris la soudaine décision de lui livrer la vérité ; pourquoi George battait Susan, pourquoi il paraissait détester Jack, pourquoi l’ambiance lors des repas était parfois si pesante. Le lendemain, alors que la petite était encore terrassée par ces révélations qui tournaient en boucle dans sa tête, il se produisit un événement qui allait bouleverser le cours de son existence. Ils étaient attablés pour le déjeuner ; la vision d’un bleu violacé sur la cuisse de sa mère, dévoilé brièvement par le froufrou de sa robe fleurie, avait allumé un feu de culpabilité et de colère mêlées. Sans réfléchir, la petite avait lâché : « C’a moi qu’tu d’vrais t’en prend’. » Un silence moribond avait levé le voile sur la famille rassemblée autour du repas, laissant planer une menace sourde et les souvenirs de cris étouffés dans une pièce lointaine. Mais George s’était contenté de croiser les mains sur la table et de planter ses yeux bruns dans les siens : « Si ça t’nait qu’à moi, j’t’aurais étouffée ‘vec un oreiller dès l’moment où j’ai capté l’regard d’Bill. » Les mots carillonnèrent longtemps dans les mignonnes oreilles de la petite fille – et la hantèrent bien après qu’elle soit devenue adulte. En comparaison, les ampoules qui explosèrent toutes d’un coup restèrent le détail magique d’un tableau morbide. Ce jour-là, Jack grandit plus vite qu’en neuf ans d’existence.

Peu de temps après, un étrange monsieur vêtu d’une cape et d’une robe frappa à leur porte pour leur annoncer que Jack était une sorcière et qu’elle irait à Poudlard. Prenant tout le monde de court, George se contenta de demander si elle avait le droit de faire de la magie en dehors de l’école ; avisant que non, et qu’elle serait punie si cela devait arriver, il souhaita bon vent à la gosse sans même un regard. À partir de ce moment, son sort ne la regarda plus du tout et il agit comme si elle n’avait jamais existé. Lorsqu’elle fêta ses onze ans avec ses amis de l’école moldue qu’elle savait pertinemment qu’elle ne reverrait probablement pas, Jack se fit la promesse qu’elle saurait se ménager une place dans ce monde magique qui lui tendait les bras – une place que l’autre monde lui avait refusée dès l’instant où elle avait pris sa première inspiration.

“if you want to be the queen of bees, you have to sting”


Complètement étrangère à cet univers dans lequel elle fut propulsée plus ou moins de bon gré, mais avec une détermination immense, Jack se fit sa première amie en cherchant désespérément le quai 9 ¾ que ni sa mère, ni son frère, ni sa sœur, ni elle-même ne trouvèrent malgré leurs bonnes volontés conjointes. Elle s’appelait Sharon, portait des nœuds d’émeraude dans ses longs cheveux d’ébène et avait de grands yeux sombres qui lui mangeaient le visage ; sans vraiment savoir pourquoi, la jeune Jack aux cheveux de garçon s’était avancée vers elle, qui marchait d’un pas résolu derrière ses deux parents. Sa mère était une sorcière et son père un moldu ; si bien qu’elle était en terrain connu, d’autant qu’elle entrait en deuxième année à l’école de sorcellerie écossaise. Avec quelques réticences et un enthousiasme renouvelé, Jack quitta le quai après quelques embrassades rapides pour ne pas tenter ces larmes qui ne devaient pas perler à ses longs cils. Attirée comme un papillon vers la lumière, la jeune Griffith but les paroles de Sharon tout le trajet ; elle lui disait combien la maison de Serpentard était la plus noble et la plus élégante, qu’il fallait qu’elle y soit répartie ; qu’encore, s’il le fallait, elle pourrait aller à Serdaigle parce qu’elle avait l’air maline sous ses dehors rustres (déjà, Jack cillait à ces remarques), mais qu’au moins elle devait éviter d’aller à l’ennemi, Gryffondor. En riant, elle ajouta qu’elle avait oublié de lui présenter Poufsouffle, mais qu’il ne fallait pas qu’elle s’en fasse : elle ne pourrait jamais être répartie dans une maison aussi insignifiante. Sharon respirait tant la classe que Jack n’avait plus qu’une ambition en pénétrant dans la grande salle : devenir une Serpentard.

Elle fut répartie à Poufsouffle. La gamine n’osa pas affronter le regard de sa nouvelle amie assise à la table qu’elle avait convoitée. Gauchement, avec la sensation de toujours se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, elle s’était glissée sur les bancs des insignifiants sans s’extasier sur le banquet pourtant délicieux. Dès le lendemain, Jack prit conscience de la façon dont on la regardait et des messes basses sur son passage : on critiquait son accent de plouc, sa robe d’occasion, sa coupe grossière à la garçonne – on disait que c’était une « sang-de-bourbe ». Au début, elle pensa qu’il était question de sa famille de paysans, mais elle comprit plus tard que cette insulte désignait l’absence d’un parent sorcier. Lorsqu’elle tenta de s’avancer vers Sharon à la fin du déjeuner, la Serpentard fuit son regard et pressa le pas ; Jack abandonna. Le soir venu, elle passa un long moment à contempler le ciel de son lit à baldaquin, se demandant bien quelle était sa place et si elle en avait seulement une, quelque part. La révélation eut lieu dès la première semaine de cours : derrière un établi de botanique, au milieu de ces plantes complètement folles et fantastiques qui grouillaient dans les serres. Immédiatement, elle se passionna pour les plantes carnivores et toxiques, dont les propriétés et le fonctionnement la fascinaient. Ce fut son premier et seul véritable amour.

Ses deux premières années s’écoulèrent ainsi, dans l’indifférence générale – quoique mâtinée de quelques méchancetés de ci, de là, mais rien de bien significatif ; rien de vraiment méchant quand on avait grandi dans la colère de George. Voyant que ça ne l’atteignait pas, on la laissa bientôt tranquille et elle se concentra sur cette passion dévorante pour la flore qui s’épanouissait dans le parc. À l’exception d’un garçon de Serpentard obsédé par son sang, qui ne cessait de la tourmenter dès qu’il en avait l’occasion. Cependant, ses petites escarmouches intimidantes prirent fin le jour où Jack entra dans une colère noire et lâcha un maléfice de crache-limace si puissant qu’il en vomit pendant cinq heures d’affilée. Elle écopa d’une semaine de retenue, car elle refusa de présenter ses excuses et affirma que Poudlard avait bien mérité de ne plus entendre ses conneries pendant les cinq heures qu’avait duré le sort.

Bien sûr, elle noua des amitiés qu’elle jugeait superficielles et dispensables, mais qui lui faisaient passer le temps. Malgré tout, ses yeux cristallins traînaient toujours dans le sillage de cette longue et brillante chevelure de nuit qui s’agitait comme une traîne que s’empressait de soulever sa cour d’admirateurs et d’admiratrices. Souvent, Jack se demandait pourquoi Sharon avait passé l’intégralité du trajet dans le Poudlard Express en tête-à-tête avec elle, alors qu’elle aurait pu rejoindre l’une des dizaines de têtes admiratives qui n’attendaient que ça. Elle y pensa moins lorsqu’elle l’ignora l’année suivante et les autres années. C’était sans doute une erreur ou un élan de générosité ; avec le recul, Jack admettait volontiers qu’elle devait inspirer la pitié tant elle était mal attifée. Mais deux ans de travail acharné payèrent : son accent se diluait sérieusement et elle ne mâchait plus ses mots comme George mâchait son tabac. Elle commença également à se laisser pousser les cheveux, qui ondulèrent en boucles d’or autour de ses oreilles délicates, et se mit à porter un soin particulier à son apparence. Dès sa troisième année, l’enfant s’effaçait derrière la jeune fille qu’il était désormais difficile de ne pas remarquer. Certains garçons qui s’étaient moqués d’elle lui adressaient maladroitement la parole et quelques filles la saluaient dans les couloirs ; d’autres étaient devenues encore plus méchantes, mais rien ne pourrait jamais égaler les mots que George avait lâchés dans les abysses de sa mémoire et les marques de ses coups dont on voyait quelques indices sur le corps de Susan. Parce qu’il faisait ça bien, George : à l’abri des regards, en silence, aux endroits les moins voyants. Tout le village était persuadé qu’il était l’homme le plus gentil du monde, avenant et toujours prêt à donner un coup de main. Et c’était vrai – la plupart du temps : en public, avec sa famille (à l’exception de Jack, qu’il ignorait ; après tout, elle ne faisait pas partie de sa famille). Outre le changement de son apparence et de sa façon de parler, désormais calquée sur celle de ses camarades sorciers, Jack tenta sa chance pour la première fois aux essais de quidditch de son équipe ; et ce fut le début d’une conquête sociale fulgurante, qu’elle n’avait pas prévue et à laquelle elle prit pourtant sérieusement goût. Désignée poursuiveuse de son équipe, elle marqua tant et tant de buts lorsqu’elle avait le souaffle entre les mains que la simple vue de Jack fonçant vers les anneaux finissait par décourager le gardien adverse. Elle filait comme une météorite téméraire, se fichant des bouts qui pouvaient se détacher lors d’une collision. Un cognard reçu en plein coude lui cassa le bras et l’envoya à l’infirmerie, mais cela ne l’empêcha pas de remonter sur son balai aussitôt qu’il fut guéri. À partir de ce jour, elle renonça aux longueurs qui bouclaient joliment et revint à une coupe courte ; pas à la garçonne comme auparavant, légèrement plus long, mais simplement de quoi dégager son visage et pouvoir saisir l’arrivée fulgurante d’un cognard du coin d’un œil. Pour la première fois depuis longtemps, Poufsouffle remporta la coupe en fin d’année. Jack ne put s’empêcher d’adresser un sourire victorieux à Sharon, dont l’air défait la réjouissait plus que tout autre.

Les années qui suivirent ne firent que monter en puissance : malgré l’arrivée de ce petit con de Potter au poste d’attrapeur de Gryffondor lors de sa cinquième année, Jack ne se démonta pas et poursuivit sur sa lancée sportive ; elle fut même nommée capitaine. Galvanisée par l’admiration et le désir qu’elle pouvait désormais lire dans les yeux de ses camarades, elle entreprit de redorer le blason de sa maison et se coula dans le rôle de la pom-pom-girl dévouée de Poufsouffle, prenant les nouveaux sous son aile et s’entourant peu à peu d’une cour qui n’avait rien à envier à celle de Sharon. Sa popularité ne cessa de croître, tandis que son caractère solaire et affirmé arrachait des rires et provoquait la crainte de la décevoir – de ne plus profiter de sa lumière. Sa première expérience avec un garçon fut courte, mais intense, car elle s’éprit de lui aussi passionnément qu’elle s’en défit pour s’intéresser à un autre jeune homme plus âgé (et plus beau aussi, pas folle la guêpe) ; elle fut cependant confrontée à une tromperie éhontée, couronnée par le dédain de ce jeune homme qui pensait visiblement qu’il pouvait se permettre de piétiner son amour-propre parce qu’elle n’était qu’une gamine de cinquième année. Rapidement, Jack comprit que les garçons n’avaient qu’un intérêt limité en dehors de quelques moments agréables et cessa de sortir officiellement avec un seul garçon pour les collectionner au gré de ses envies ; c’était beaucoup plus amusant comme ça. En sixième année, on lui colla bien une étiquette d’allumeuse et de pute – alors qu’elle ne faisait que reproduire le comportement de ses homologues masculins –, mais si c’était la seule chose que ces couilles molles avaient à lui dire, ça ne l’intéressait pas de se plier à leurs desideratas. De toute façon, ça ne les empêchait pas de venir réclamer, ces pauvres idiots. Quant aux filles, elle se fit bien quelques ennemies mal dans leur peau, mais elle les remettait si souvent à leur place avec un plaisir non dissimulé qu’elles finirent par se contenter de médire en silence et en son absence. Visiblement vexé de l’enchaînement de ses conquêtes, l’ex-petit ami qui l’avait trompée s’enorgueillit suffisamment pour lui lâcher publiquement qu’il regrettait d’être sorti avec une traînée pareille. Jack ne se priva pas de répliquer, tout aussi publiquement, qu’elle se foutait bien de ce qu’il pensait parce qu’elle en avait plus dans un seul de ses biceps que lui dans ses deux couilles réunies. Ce jour-là, elle eut la surprise de découvrir Sharon à l’entrée de sa salle commune. Ce fut son premier baiser avec une fille – et elle se souvint longtemps de la soie de ses cheveux noirs sous ses doigts empressés. Cette relation, si l’on pouvait appeler cela une relation, dura jusqu’à la fin de sa scolarité dans le secret le plus complet. Parce que c’était une fille, oui, mais surtout parce que Sharon n’avait jamais assumé d’aimer cette jeune femme extravagante, sûre d’elle et surtout née-moldue. La Serpentard lui envoya des lettres lorsqu’elle quitta l’école avant elle, mais Jack n’y répondit jamais. Les relations secrètes n’étaient excitantes qu’un temps et elle n’avait pas envie d’investir sa précieuse énergie dans les insécurités de cette fille, peu importait combien elle la rendait folle. De toute façon, elle avait toujours été incapable de s’engager ; ça lui filait des boutons et elle trouvait franchement les êtres humains très fades en comparaison de ses plantes chéries. Les relations longues et intenses n’étaient pas faites pour elle. On finissait irrémédiablement par s’en lasser, de ces trucs-là.

Lorsqu’elle quitta Poudlard, ce fut avec un certain soulagement ; depuis que Potter avait débarqué, il fallait dire que les événements sinistres s’enchaînaient. Si l’ouverture de la chambre des secrets l’avait beaucoup affectée et inquiétée en sixième année, elle l’avait surtout motivée à assurer son statut social et sa survie en prévision des années sombres qui s’annonçaient. Il lui semblait que le traitement des nés-moldus s’aggravait subtilement, ces dernières années. La suite lui donna malheureusement raison.

“like the sun you're meant to shine, but you’ll burn everything at the very end ”


Jack voulait voyager. Ses ASPIC en poche avec les félicitations du professeur Chourave, elle n’avait aucune envie de se dégoter un petit poste confortable et sans histoires au ministère de la Magie comme on le lui avait suggéré. Elle voulait apprendre, découvrir, goûter, s’amuser. Évidemment, elle garda contact avec tous ses anciens camarades de classe qui se targuaient d’être son ami ; ça pouvait toujours lui être utile un jour ou l’autre. En revanche, elle en avait assez de la cour des maternelles : elle, elle voulait casser la baraque dans la cour des grands. Être populaire à l’école, c’était une chose, mais se faire sa place dans les cercles sociaux d’adultes était une autre paire de manches. Aussi fit-elle d’une pierre deux coups en intégrant le centre de recherche en herbologie et magizoologie de la forêt de Gwydir ; la formation pour devenir herbologue comprenait deux années d’étude à Gwydir, suivie d’une année de voyage autour du monde pour parfaire ses connaissances en botanique. C’était exactement ce dont elle avait envie, bien que cela mette entre parenthèses ses ambitions sociales pour les trois années à venir. Bah, ça lui ferait des vacances.

Sa première année fut difficile, car elle dut composer avec son indépendance esquissée et plusieurs événements dramatiques qu’elle n’avait pas anticipés. D’abord, elle était contrainte de jouer les petites mains pour les chercheurs en herbologie du centre, ce qui lui rapportait de quoi financer sa formation et l’internat (et des connaissances avancées qu’elle ne se priva pas de consigner dans ses carnets) ; elle était épuisée, mais rien n’entamait sa détermination et Jack demeura major de promotion malgré la tentative d’un vieux prof dégueulasse de torpiller une éventuelle carrière dans la recherche après qu’elle eut refusé ses avances. Elle n’avait déjà pas le temps de se taper les autres étudiants, alors le vieux dégueu du coin… Ça irait, merci bien.

Le pire survint lorsqu’elle revint à la ferme pour les vacances de Noël 1994. L’état de santé de Zach déclinait, mais il faisait bonne figure et Ruth attendait son premier enfant – visiblement, elle n’avait pas tiré beaucoup de leçons de leur situation familiale, contrairement à Jack qui prenait soin d’avoir une contraception fiable et de ne jamais donner à un homme l’occasion de lui faire ce que George faisait à sa mère. Le moral était donc plutôt au beau fixe, d’autant que l’éloignement de Jack dû à sa scolarité et à sa vie d’adulte toute neuve avait permis de dénouer de nombreuses tensions dans le couple Griffith ; d’après Zach, George n’avait plus posé la main sur leur mère depuis très longtemps. Jack s’en réjouissait, car elle s’était toujours estimée responsable des violences subies par Susan. Mais ce 22 décembre 1994 lui démontra une bonne fois pour toutes que ni la petite fille qu’elle avait été ni la mère qu’était Susan n’étaient responsables du comportement de George Griffith. Alors qu’ils étaient attablés autour d’un déjeuner généreux et que Jack et Zach se charriaient sous le regard amusé de Ruth, George se racla la gorge et annonça que ce Noël serait le dernier de Jack dans cette famille. Un silence pesant et sidéré suivit cette déclaration, seulement rompu par le faible « Mais pourquoi ? » de Zach, dont la pâleur maladive s’était singulièrement accrue à cet instant. « Pa’c’que c’est pas vot’ vraie sœur et c’pas ma gamine » était la réponse, finalement assez simple. Il estimait qu’à présent que Jack était adulte et autonome, il n’avait aucune raison de s’infliger sa présence sous son toit et encore moins lors d’événements familiaux. Contre toute attente, ce fut Susan qui émit un « Non » sec et sans appel. Il n’y eut le temps que d’un regard méchant, mauvais et George fut sur elle pour la rouer de coups et l’insulter de noms si dégradants que même Jack en fut choquée a posteriori. Il fallut à la fratrie toutes leurs forces pour immobiliser le fou furieux, appelant la police moldue sans tarder.

Durant toute la garde à vue de George, Jack se contenta de songer à sa baguette inutile, naïvement laissée dans la valise reposant dans sa chambre d’enfant ; à nouveau, elle s’était sentie impuissante, et une colère sourde et impitoyable avait commencé à battre dans ses tempes bourdonnantes. Ce ne fut cependant pas cette violence inouïe qui médusa Jack, mais le refus de sa mère de porter plainte et de déménager. « Je savais à quoi m’attendre » affirma-t-elle. Défaite, l’apprentie herbologue décida de partir et de ne plus revenir sous le toit des Griffith ; c’était la seule solution. Elle avait bien envisagé de jeter un sort à George ou de le menacer, mais d’une part il serait facile de remonter jusqu’à elle en examinant sa baguette et d’autre part elle savait pertinemment que les menaces ne feraient pas plier le vieux bouc. Tandis qu’elle ramassait ses affaires pour quitter la ferme, ce fut Ruth qui vint la trouver d’un air grave. C’était toujours Ruth qui annonçait les mauvaises nouvelles. Tendue, Jack écouta ce qu’elle avait à dire. La future mère l’informa que George n’avait jamais cessé de s’en prendre à leur mère, que le couple prenait simplement garde à ne pas « ennuyer » leur frère déclinant avec « leurs histoires » ; que le départ de Jack ne résoudrait rien ; qu’il fallait faire quelque chose. Et dans ce « Il faut faire quelque chose », Ruth avait posé son regard sur la baguette magique de sa demi-sœur avec un air sombre qu’elle ne lui avait jamais vu. Il était évident que Jack avait sous-estimé sa lucidité et son pragmatisme froid ; un trait qu’elles avaient pourtant en commun. « Je ne peux pas faire ça. Les sorciers sauront que c’est ma baguette qui a lancé le sort en l’examinant. » « Mais si c’est moi qui le lance ? » proposa cette Ruth au masque de mort qui diffusait un sentiment confus de peur et d’admiration dans le cœur de sa cadette. « Tu n’y arriveras pas. » C’était la réalité, cruelle et glaciale. « Alors on fait ça à l’ancienne, on… » « Non, Ruth. Tu attends un enfant, tu es mariée, épanouie… Tu veux vraiment tout gâcher pour lui ? » « Pour maman. Et pour elle », corrigea son aînée en caressant son ventre avec une douceur maternelle glaçante. Un moment de flottement, quatre prunelles qui vacillaient, deux bouches qui se lissaient à en blêmir. « Laisse-moi réfléchir. »

Il est faux de dire qu’on donne la mort le cœur lourd ou léger, qu’on y a réfléchi ou non, que c’est passionnel ou dénué de sentiment. La réalité, c’est qu’on donne la mort facilement, comme on tranche la viande froide sur une planche à découper. C’est parce que c’est facile que c’est vertigineux et écœurant. Et tout aussi facilement, Jack empoisonna George à petit feu par le biais de Ruth. Il mourut quelques mois plus tard, d’une défaillance hépatique idiopathique selon les médecins moldus. Ce n’étaient que quelques gouttes d’un savant mélange d’herbes toxiques mijotées, détournées de leur usage traditionnel, glissées régulièrement dans une tasse de thé. Quelques gouttes dans une fiole que vous passiez de mains en mains et vous deveniez un meurtrier. Les larmes de Susan à l’enterrement ne touchèrent pas Jack, pas plus que la main de Zach qui serrait fermement la sienne jusqu’à la mise en bière. Mourir, c’était donc si simple ; ça ne tenait qu’à si peu ; une décision, quelques gouttes, un secret sororal morbide et on pouvait décider que c’était la fin pour vous. Elle eut la nausée jusqu’à leur retour à la ferme. Bizarrement, elle ne se sentit pas plus puissante ce jour-là. Elle avait la sensation d’avoir été ballottée depuis sa naissance jusqu’à la mort de George ; emportée par les rapides d’une eau dans laquelle elle n’aurait jamais dû baigner. L’acte de délivrer la mort lui-même lui semblait contraint et forcé. La vérité, c’est qu’elle n’avait jamais eu le contrôle sur quoi que ce soit concernant George. Et l’impuissance, c’était un sentiment qu’elle était bien décidée à pulvériser.

L’année 1995 se passa dans un silence cotonneux ; un silence concentré sur ses études, sur les plantes qu’elle chérissait tant et qu’elle ne voyait pourtant plus de la même façon. Son moral déclina tout à fait en juin, lorsque le retour du Seigneur des Ténèbres fut annoncé, en même temps que la mort de Cedric Diggory – qu’elle avait connu. C’était un excellent élément de Poufsouffle et elle l’appréciait sincèrement, d’autant qu’ils étaient camarades de quidditch. Elle lui avait cédé le poste de capitaine de leur équipe de bon cœur. Mourir, c’était donc si simple. Cette phrase donna le ton de sa vie jusqu’à l’été 1996, où elle partit enfin pour respirer loin de cet enfer, de cette ambiance mortifère qui gagnait toute la communauté magique de Grande-Bretagne et s’insinuait jusqu’au cœur des nuits les plus blanches. Ce voyage estudiantin fut une véritable bouffée d’air frais pour Jack ; elle parcourut tous les continents, arpenta les jungles et le désert, récolta des centaines d’échantillons, étudia des milliers de pages et de plantes exotiques – magiques ou non. Elle fit des rencontres, mais elles ne parvenaient pas à compter à travers le brouillard qui la tenait à distance du reste du monde depuis la mort de George. Elle se réfugia donc dans les plantes, revint à contrecœur au Royaume-Uni et récupéra son diplôme avec un sourire à la fois sincère et figé. Où était passée Jack, cette femme qui faisait front contre vents et marées, cette femme qui dévorait la vie avec un appétit insatiable sans jamais s’en lasser ?

Elle n’eut pas le temps d’obtenir la réponse à cette question, car la rafle des nés-moldus avait mis la main sur elle. Azkaban. Y avait-il besoin d’en dire plus ? Le silence, plus cotonneux mais épais, noir, du genre à entraver la gorge et à faire oublier les mots. L’ombre des détraqueurs qui se fondaient en râles ténus et rauques dans les couloirs de la prison. L’écho lointain des vagues qui se fracassaient sur l’île, rappel permanent qu’ils n’étaient plus personne au milieu de nulle part. L’impression que plus jamais rien, de toute façon, ne vaudrait la peine de vivre. Lorsqu’on la libéra, elle s’évanouit. C’était trop dur, trop violent de ressentir tout ça, d’un coup, après tous ces mois de malheur. Mais quand elle rouvrit les yeux à Sainte-Mangouste, ce fut la rage qui jaillit de sa poitrine ; la rage de vivre, de tout détruire sur son passage s’il le fallait ; mais vivre, coûte que coûte, sucer la vie jusqu’à la moelle et la jeter derrière soi avec négligence. De toute façon, vivre, c’était mourir ; vivre, c’était détruire. Alors quelle importance avaient les conséquences du plaisir débridé ? Le néant attendait Jack quoi qu’il arrive ; qu’elle soit une personne raisonnable ou non.

À compter de ce moment, elle refit sa vie en France et exerça comme herbologue et apothicaire indépendante pendant quelques années. Elle profita de la distance, de la nouveauté de ce pays qui l’avait enchantée lors de son premier voyage estudiantin et de toutes ces rencontres folles mais éphémères qui lui firent tourner la tête en lui promettant de lui faire tout oublier jusqu’à l’aube. Elle profita de cette jeunesse qu’on lui avait volée, déterminée à la reprendre par la force s’il le fallait. Sa réputation commença à croître, et l’un de ses anciens professeurs lui proposa de travailler avec lui sur les essais de cure pour la lycanthropie ; elle accepta volontiers, parce qu’elle disait oui à tout. Dès l’instant où son nom commença à rayonner, sa personnalité et son apparence comblèrent ce qui la séparait encore d’une réputation respectable dans sa profession. Et puis, elle rencontra Alban Clerc : un sang-pur français, élégant, distingué et pourtant si drôle, si irrévérencieux loin des oreilles indiscrètes. Si elle se méfia d’abord de son ascendance, elle apprit bien vite qu’il était considéré comme un traître à son sang par le reste de sa famille. Il était professeur de métamorphose à Beauxbâtons, qui cherchait un nouvel enseignant pour la botanique. Parce qu’elle était stupide, Jack postula et abandonna la recherche, ainsi que toute indépendance. Il fallut huit ans à Alban pour la convaincre de l’épouser, de s’engager ; d’être l’homme de sa vie. Jack avait bien tenté de lui faire comprendre que personne n’était le quoi-que-ce-soit de sa vie, car peu importait ce qui les liait tous les deux, elle ne s’était jamais arrêtée de rencontrer d’autres personnes. Il avait beau dire qu’il n’en souffrait pas, elle n’était pas dupe. Pourtant, parce que sans doute l’amour rend con comme une brique, elle finit par dire oui – parce qu’elle savait qu’en acceptant, elle accéderait également à une autre catégorie de personnes ; une sphère sociale encore supérieure à celle qu’elle côtoyait jusqu’ici. Car Alban avait ses entrées au gouvernement, car Alban avait des milliers de contacts intéressants, car Alban était riche et organisait des galas de charité pour mille causes nobles (et car Alban n’avait plus aucun contact avec sa famille, l’absence de belle-famille étant un argument assez redoutable). Le mariage avait donc un véritable intérêt social pour Jack, qui n’avait jamais perdu de vie son objectif d’écraser tous ceux qui avaient un jour estimé que cette bouseuse ne ferait jamais rien de mieux que récurer les toilettes. Il y avait de la fierté là-dedans, mais aussi de l’ambition. Pas une ambition dévorante, mais celle d’avoir une belle vie, de pouvoir assassiner des gens d’un simple sourire faussement désolé et d’une remarque dédaigneuse parce que le statut donnait l’ascendant – et cet ascendant, quelque part, elle l’avait cherché toute sa vie ; pour se protéger, elle, sa sœur, son frère, sa mère.

Le mariage fut magnifique. Jack était magnifique. Alban était magnifique. Ils rayonnaient de bonheur. Mais si le voyage de noces fut le point d’orgue de tout ceci, ce fut également le début de la fin. Une foutue erreur d’inattention, un oubli bête comme tout. Mais trop tard, il avait suffi d’une seule putain de fois : Jack était enceinte. Si elle s’estimait indépendante, elle aimait toutefois Alban avec sincérité et elle ne lui cacha pas l’information – pas plus que sa volonté d’avorter. Mais voilà, il avait l’air si malheureux, si affecté à cette perspective que peu importait qu’il n’aille pas à l’encontre de sa décision ; au dernier moment, Jack rétropédala et décida de garder l’enfant. Elle ne pleura jamais aussi longtemps que ce jour-là, entre les bras de son mari. Puisque Jack avait conservé son nom de jeune fille, ce fut une petite Senna Clerc-Griffith qui naquit entre les bras désabusés d’une mère dépassée. Alban était ravi, bien sûr. Jack, elle, était foudroyée et terrorisée par la force de cet amour qu’elle ressentait pour ce petit bout inoffensif ; par la perspective de donner à cette enfant tout ce dont elle avait été privée. Elle regretta souvent d’être mère, parce qu’elle dut travailler moins, rencontrer moins de monde, renoncer à cette indépendance si chèrement acquise qu’elle ne voulait plus jamais voir avalée par le tourbillon d’une impuissance étourdissante. Elle n’en aimait pas moins son mari et sa fille, mais elle se sentait emprisonnée dans cette petite famille parfaite. Et Alban avait beau avoir toléré les tromperies jusqu’ici, leur multiplication désespérée pour tenter d’échapper à l’impuissance qui lui grignotait le cœur lui creusa les traits et marqua des plis amers aux commissures de sa bouche. Quelques jours avant le huitième anniversaire de Senna, qui avait manifesté ses pouvoirs quelque temps plus tôt, Jack proposa à Alban de divorcer. Ils se rendaient malheureux, c’était évident ; persister ne donnerait rien de bon. L’avocat n’avait probablement que rarement assisté à une signature de papiers faites entre deux baisers mouillés et une étreinte secouée de sanglots. C’était à se demander s’il ne les avait pas pris en otages pour nourrir ses affaires. Il fut extrêmement difficile aux parents d’expliquer à leur petite fille pourquoi ils avaient divorcé, pourquoi ils ne vivaient plus ensemble et pourquoi – malgré tout –, elle les surprenait parfois dans les bras l’un de l’autre. Pour tenter d’enrayer l’engrenage toxique dans lequel ils s’enfonçaient, Jack prit la décision de revenir au Royaume-Uni par le biais d’une formation estivale au centre de Gwydir pour mettre une distance physique entre eux pendant quelque temps, afin de laisser les tensions s’apaiser. Les premiers jours furent difficiles sans Alban et Senna ; les premières semaines furent grisantes de liberté ; mais les derniers moments étaient longs, à relire avec un verre de whisky les dernières lettres de son ex-mari et de sa fille. L’été touchant à sa fin, elle dut se rendre à l’évidence : si la distance ne résolvait pas tout, elle permettait au moins d’épargner à Senna les problèmes relationnels de ses parents.

L’idée était bonne ; Alban et Jack envisageaient de s’établir à des régions différentes en France et de se partager la garde de la petite qui rentrerait bien au collège, mais la famille – encore – frappa à la porte. Dans un SMS lapidaire, Ruth lui annonça que Zach n’en avait plus pour longtemps et qu’il fallait lui dire au revoir. L’état de santé de son grand frère avait toujours décliné avec le temps, mais Jack ne s’était jamais fait à l’idée que ce doux agneau – l’oncle préféré de Senna – s’éteindrait aussi vite. Accompagnée de sa fille, elle revint donc à Londres, où sa mère avait acheté un petit appartement après avoir vendu la ferme. Mais l’état dans lequel mère et fille découvrirent le logement les laissa sidérées : tout était sale et en désordre, les poubelles s’accumulaient avec les lettres jamais ouvertes. Jack trouva Susan confuse et incohérente ; si elle n’avait pas déjà le cœur en morceaux, retrouver sa famille dans cet état le lui avait brisé. Elle, l’électron libre qui attendait toujours qu’on vienne à elle, ne faisait que récolter le fruit de ce qu’elle avait semé ; ne pas prendre de nouvelles, prendre, puis jeter – et donner si peu. Voilà comment elle était passée à côté de la dégénérescence neuronale de sa mère et de l’état de santé déclinant de Zach. On pourrait ajouter à cette liste une fille en colère et triste de son manque d’implication et de la façon dont elle traitait son père, et un ex-mari qui aurait pu être l’amour de sa vie si elle n’avait pas été si égocentrique et inconséquente. La gifle était violente, mais nécessaire. Il était trop tard pour son frère et Alban ; mais il y avait Senna, et cette mère malade à qui elle rendait désormais visite une fois par semaine avec sa petite-fille.

Trois semaines après l’enterrement de Zach, Susan fut placée en maison de repos et Alban visitait un charmant cottage aux côtés de Jack et Senna à Portree. La préadolescente traînait des pieds, ostensiblement fâchée contre ses parents qui lui compliquaient sérieusement la vie, mais la perspective d’aller à Poudlard plutôt qu’à Beauxbâtons ne lui déplaisait pas totalement fallait-il croire, car elle posait déjà mille questions sur la scolarité de sa mère et ces fameuses maisons. La décision avait été mûrement pesée en épluchant le pedigree du nouveau directeur de Poudlard, qui semblait au moins aux antipodes de ses prédécesseurs. Jack avait postulé au poste de professeur de botanique, qui lui avait été accordé sans trop de difficultés au regard de son CV. Alban viendrait récupérer Senna pour les vacances et leur rendrait visite un week-end dans le mois. Lorsqu’il repartit en France, l’ambiance était lourde. Le matin même, Senna était arrivée dans la cuisine beaucoup plus tôt que ce à quoi elle avait habitué ses parents ; les prenant suffisamment de court pour les voir s’écarter précipitamment l’un de l’autre. Jack et Alban évitaient soigneusement le regard l’un de l’autre, sans empêcher leur fille de lâcher un « Je vous déteste » acerbe en allant s’enfermer dans sa toute nouvelle chambre. Quand Alban lui déposa un baiser d’au revoir sur la joue, Senna n’épargna pas à son père le doux rappel que le divorce avait été prononcé trois ans plus tôt, sans oublier de fusiller sa mère du regard. Sans pouvoir s’en empêcher, Jack avait haussé les épaules sous le regard courroucé de son ex-mari : « Il faut bien que les hommes servent à quelque chose, ma chérie. » Il lui fallut au moins six courriers sans réponse pour qu’Alban daigne lui accorder que c’était une plaisanterie.

Son premier cours à Poudlard débuta ainsi : « Ici, vous n’êtes pas là pour jardiner. Je vais vous apprendre à manipuler la mort. Parce qu’en botanique, la destruction est à l’origine de tout ; et parfois, c’est aussi l’objectif. La terre que vous cultiverez est faite de milliers de particules de cendres et de plantes mortes ; les plantes que vous ferez pousser sont susceptibles de vous arracher un bras, vous rendre sourd ou vous empoisonner d’un simple effleurement. Alors faites-moi le plaisir de respecter les consignes de sécurité, à moins que vous ne teniez pas particulièrement à vos doigts ou à la vie ; mais ça, c’est le problème du psy, pas le mien. Des questions ? » Ce petit discours rituel fut prononcé à chaque nouvelle classe novice qu’on lui proposa.

Il ne lui fallut que quelques semaines pour se couler à nouveau entre ces couloirs imprégnés de souvenirs adolescents, pétris de rêves, d’ambitions et d’autant de colères. Évidemment, elle reprit avec grand enthousiasme son ancien rôle de pom-pom-girl de Poufsouffle, favorisant sans aucune gêne les élèves de cette maison et sympathisant avec les élèves comme avec les adultes qui gravitaient autour d’elle. Du Jack tout craché. Aussi, lorsqu’on lui proposa la charge de directrice de maison de Poufsouffle, un seul battement de cils lui suffit pour accepter.

Mais, puisqu’il y avait sans cesse un « mais » dans cette vie éreintante, un courrier d’Alban lui arracha un lourd soupir, un long massage de ses tempes et un bon verre de rouge. Voilà que cet idiot lui demandait ce qu’elle pensait de venir enseigner la métamorphose à Poudlard. Il en redemandait ; il revenait toujours à la charge. C’était plus fort que lui. Pour être juste, il fallait admettre que Jack n’était pas la dernière à céder.  Contemplant pensivement le reste de vin qu’elle faisait tournoyer dans son verre à pied, Jack fut très tentée de répondre « Tu me brises les ovaires, Al. » Mais il faut être adulte, paraît-il.




Dernière édition par Professeur J. Griffith le Mer 20 Mar - 14:32, édité 1 fois
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Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux: Aucun
Poste de Quidditch: Supporter
Patronus: Abeille carniolienne
Epouvantard: Détraqueur
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
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JACK ⚳ Destruction is the point Empty
Message(#) Sujet: Re: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point EmptyMar 24 Oct - 8:57


“you can't let them eclipse your light ”


Famille et compagnie

George J. Griffith. George Junior Griffith est officiellement le père de Jack, mais en réalité, il ne s’agit que de son père adoptif, car Jack est née de l’union de la femme de George, Susan, et du meilleur ami de George, William – communément surnommé Bill. Plus âgé que sa femme, George est un paysan bourru et de nature affable ; au village, on le connaît comme la grosse pâte du coin, toujours prêt à filer un coup de main, fiable et gentil comme tout. Mais derrière cette facette, et si George est profondément épris de sa femme et de ses deux enfants légitimes, c’est un homme violent et peu assuré, qui ne sait pas résoudre autrement ses insécurités et sa frustration qu’avec ses poings et une colère irrépressible. Aussi, lorsque Jack naît et que la vérité éclate, une rancœur mortelle naît : Susan, déjà victime de violences conjugales auparavant, se voit de plus en plus souvent maltraitée et Jack, cette fille adoptive qui constitue le rappel constant de l’infidélité de sa femme et de la trahison de son meilleur ami, devient le canevas de sa haine. Il la bat froid et aurait même préféré s’en débarrasser dès ses plus jeunes années, mais la protection farouche de Susan l’en a toujours empêché. Les années s’écoulant, il devient de plus en plus violent et dangereux, jusqu’à atteindre un point de non-retour que sa fille aînée, Ruth, et Jack décident de résoudre de façon radicale : elles l’empoisonnent petit à petit, jusqu’à ce qu’il rende l’âme quelque temps à peine après la naissance du premier enfant de Ruth. Il n’aura donc été grand-père que très peu de temps.

Susan Griffith, née Smith. La mère de Jack est une jolie femme effacée, qui a pourtant un jour été très joyeuse et extravertie – avant de rencontrer son futur mari, George. Ce fut un coup de foudre incontesté et incontestable, qui les conduisit à se marier très (trop) rapidement. Et quelques mois à peine après ce mariage précipité naissait déjà leur fille aînée, Ruth. Déçu de cette naissance dont il espérait un beau garçon bien fort, George commence à exprimer de la déception et de la rancœur, qui se mue en violence verbale, puis insidieusement en violence physique – un poignet serré un peu trop fort, un geste d’humeur qui envoie du verre se briser, et puis la première gifle. Au début, il y eut bien sûr des excuses, des promesses ; le temps passant, il n’y eut plus que des reproches et de la culpabilisation. Enfermée dans cette spirale infernale, Susan s’éteint petit à petit – d’autant plus lorsque naît son second enfant, Zachary. C’est bien un garçon, mais malingre et faible, sans cesse malade. Sa vie devient infernale, au point que le meilleur ami de son mari, Bill, finisse par se rapprocher d’elle – à la fois inquiet et intéressé. Susan vit une romance passionnée avec lui, d’abord platonique, puis ce qui devait arriver arriva : son troisième enfant – une fille ! – est indubitablement celui de Bill, et non de son mari. L’enfer commence, alors que Bill disparaît du jour au lendemain en l’abandonnant et que sa fille illégitime se retrouve sous le feu de cette colère incandescente qui brûle dans les yeux de George. De toutes ses forces, elle tente de l’en préserver et la cajole plus encore que ses autres enfants ; de façon un peu égoïste aussi, souvenir vivant de cette idylle qui lui a permis de respirer un peu dans cette existence étriquée. Son monde s’arrête cependant brutalement lorsque George s’éteint en seulement quelques mois. Le deuil l’accable longuement, malgré l’arrêt des coups et des insultes. Elle aurait sans doute pu renaître complètement si Zachary n’était pas si malade et si Jack était plus présente ; seule Ruth vient régulièrement la voir et lui présente ses petits-enfants, qu’elle est ravie de chouchouter. Contrainte de vendre la ferme avec l’âge, elle se retrouve à vivre seule dans un petit appartement londonien, qui devient rapidement une déchetterie à mesure que son esprit déraille et s’enfonce dans les limbes d’un Alzheimer cruel. Elle est placée en maison de repos un peu tard par ses deux filles, sans jamais savoir que son fils est mort – Ruth et Jack se garderont bien de le lui annoncer.

William Adams. William, dit Bill, a toujours été le meilleur ami de George. Ils sont copains comme cochons depuis l’enfance, et William n’a jamais eu qu’une conscience très ténue de la jalousie pourtant évidente que George nourrissait à son égard ; il est plus grand, plus beau, plus à l’aise en société, mais aussi plus intelligent. Contrairement à son ami qui reprend la ferme familiale, il part à Londres pour faire des études, puis revient dans leur village natal afin d’ouvrir sa propre boutique et devient fleuriste. Le point d’orgue de cette amitié toxique est atteint lorsque Bill s’éprend de Susan et saute le pas de la romance platonique pour devenir le père biologique du troisième enfant de Susan, Jack. Effrayé par la colère de George et par les responsabilités qui lui plombent les ailes – qu’il avait jusqu’ici si légères –, il s’efface, puis disparaît du jour au lendemain pour s’exiler aux États-Unis. Il ne cherche jamais à prendre des nouvelles, ni de Susan ni de Jack. C’est tout bonnement comme s’il n’avait jamais existé. Jack, de son côté, n’a jamais cherché à le contacter et n’en a pas spécialement ressenti le besoin, écœurée par les hommes.

Ruth M. Griffith. Ruth Margaret Griffith est la sœur aînée de Jack et Zachary, leur frère. Son second prénom est celui de sa grand-mère paternelle, que George a tenu à lui donner en hommage à sa mère. De six ans l’aînée de Jack, elle a longtemps entretenu une relation distante avec cette sœur qui a fait voler sa famille en éclats – du moins, c’est ce que la petite fille de six ans a perçu au tout début, en apprenant du bout de ses oreilles indiscrètes que sa sœur n’était que sa demi-sœur. En grandissant, elle prend conscience que sa naissance n’a fait qu’aggraver une horreur qui était déjà tapie dans le secret de la chambre de ses parents ; elle prend donc la décision d’informer Jack de la vérité sur sa naissance, estimant qu’elle a le droit de savoir pourquoi leur père la traite de cette façon. Ruth a toujours pris soin de son frère cadet, Zach, qui est sans nul doute le préféré de nombreux membres de leur famille : contrairement à ses deux sœurs, il est doux comme un agneau, sincère et avenant sans jamais avoir d’arrière-pensées. Ruth le trouve naïf, mais n’en éprouve pas moins une immense tendresse pour lui. Pressée de quitter le foyer familial pour échapper à cet enfer qu’elle ne supporte plus, elle prend rapidement la direction des études de secrétariat et, avec son diplôme, épouse le premier et seul garçon avec qui elle a vécu une romance dès ses seize ans. Lorsqu’elle demande à Jack de tuer leur père pour libérer leur mère du fardeau de plus en plus dangereux qui pèse sur ses épaules, elle est enceinte de son premier enfant, seulement quelques années après son mariage. La perspective de voir sa progéniture grandir près de ce grand-père violent lui est d’autant plus intolérable ; elle partage depuis avec sa sœur un secret morbide, jamais dévoilé à quiconque. Trois autres petits monstres naissent plus tard, dont Jack devient la tante très lointaine – surtout après son émigration. Ruth lui reproche de ne pas être assez présente pour sa famille, mais sans véritable conviction ; elle connaît trop bien Jack pour espérer qu’elle s’engage dans quoi que ce soit, et est même plutôt choquée d’apprendre son mariage, puis la naissance de sa fille unique. Elle n’apprécie pas vraiment Alban, ni l’ascension sociale de Jack. Cependant, elle se révèle une tante présente et affectueuse avec sa nièce. Aujourd’hui, Ruth est même grand-mère.

Zachary A. Griffith. Zachary Andrew Griffith est le frère aîné de Jack. Son second prénom est celui de son grand-père paternel, donné par George en hommage à son père. Depuis toujours, Zach a une santé fragile qui l’empêche de mener une vie normale ; il a donc une scolarité en dents de scie, et peine longtemps à prendre son indépendance – d’autant que son état s’aggrave avec l’âge. Malgré tout, c’est un véritable rayon de soleil pour ses deux sœurs et sa mère ; doux, tendre et empathique, il est le baume de la famille Griffith. Quand bien même il constitue une déception vivante pour George, ce dernier a toujours un sourire attendri pour lui. Incapable d’aller au bout de ses études, il finit par vivre en colocation avec deux autres vieux garçons qui deviennent des amis proches. Zach enchaîne les petits boulots, mais ce train de vie précaire et la fatigue accumulée finissent par avoir raison de lui, surtout sans le soutien habituel de sa famille. Sa mère est trop aux prises avec son père violent et ses deux sœurs se sont trop éloignées pour lui être d’un grand secours – seule Ruth vient de temps en temps lui rendre visite avec ses enfants et s’occupe de lui préparer à manger pour lui permettre de se reposer un peu. Quelque temps après le divorce de Jack, il est hospitalisé et décline rapidement, avant de mourir en pleine nuit, entouré de ses sœurs, sa mère et ses neveux adorés.

Alban G. H. Clerc. Alban Gustave Henri Clerc est l’ex-mari de Jack et le père de leur fille, Senna. Sorcier français de sang-pur et professeur de métamorphose à Beauxbâtons, il est considéré comme un traître à son sang et n’entretient plus vraiment de relations avec sa famille. Indubitablement très bel homme, apprécié de beaucoup malgré les tensions familiales et fort de nombreux liens d’importance au sein du gouvernement, Alban évolue comme un oiseau porté par le vent. Il aime la liberté, l’imprévisible et les défis. Lorsqu’il rencontre Jack, sa vie est chamboulée et tout ce qu’il sait désormais, c’est qu’elle est la femme de sa vie. Entre eux, c’est immédiatement passionnel et personne ne peut nier qu’ils s’aiment plus que de raison – et c’est là que le bât blesse. Jack s’est toujours montrée honnête avec lui en l’avertissant qu’elle n’était la femme de personne et qu’elle ne comptait pas se priver de rencontrer d’autres personnes et encore moins de passer du bon temps avec ; Alban accepte – il accepte tout, parce qu’il peut rien lui refuser. Néanmoins, il vit chaque tromperie comme une blessure et encaisse en serrant les dents ; après tout, n’a-t-il pas assuré qu’il acceptait ces infidélités ? Le temps passant et leur relation ne faisant que se renforcer, au point où Jack devient de moins en moins volage, Alban se convainc que la situation peut encore s’améliorer et demande à Jack de l’épouser. Elle finit par accepter, mais leur voyage de noces aboutit à une conclusion inattendue : sa femme est enceinte. Évidemment, Jack veut avorter. Si Alban ne s’y oppose pas – de quel droit le ferait-il, alors qu’il était prévenu qu’elle ne voulait pas d’enfant ? –, il ne peut cependant pas s’empêcher d’être très affecté par la fragile flamme de cet espoir si vite soufflée. Par amour pour lui, par culpabilité aussi, Jack décide finalement de garder l’enfant. Le petite Senna naît dans la joie, malgré des premières années difficiles pour sa mère qui vit très mal la perte d’indépendance que son existence occasionne. La prison dorée se referme sur Jack, qui devient de plus en plus distante et reprend ses anciennes habitudes en découchant encore et encore, jusqu’à plonger son mari dans une apathie si prononcée qu’elle décide finalement de divorcer pour leur bien commun. La décision est sans doute sage, mais son exécution est plus que compliquée. Tentant de s’éloigner physiquement pour tenir à distance la tentation de revenir l’un vers l’autre, Alban finit toutefois par craquer en suggérant à Jack de la rejoindre en Écosse.

Senna Clerc-Griffith. La fille unique de Jack et Alban n’est pas malheureuse, non ; mais… on ne peut pas dire que ses parents lui facilitent la vie pour autant. Joyeuse, têtue et téméraire, la petite Senna grandit entourée d’amour, d’opulence et d’une famille présente, malgré quelques soirées passées en tête-à-tête avec son père pour la raison officielle d’une importante charge de travail. Son oncle et sa tante maternels l’adorent et elle le leur rend bien – même si, il faut l’avouer, oncle Zach est son préféré. Les ennuis arrivent lorsque ses parents divorcent. Évidemment, la petite est très affectée par cette séparation, mais devient de plus en plus confuse à mesure que le temps passe ; car s’ils sont divorcés, ses parents se fréquentent pourtant toujours de façon sporadique. De quoi troubler n’importe quel enfant ! Un certain agacement naît, puis une rancœur surtout dirigée vers sa mère qui devient de moins en moins présente ; Jack a toujours été la moins présente des deux, mais le temps ne fait qu’aggraver ses absences et rend encore plus cruel tout cet amour et cette tendresse dont elle la couvre dès qu’elles passent du temps ensemble. Est-ce qu’elle se fiche d’elle ? Est-ce qu’elle lui joue un tour comme elle sait si bien le faire avec toutes ces personnes haut placées ? Alors, Senna prend systématiquement le parti de son père lorsque le moindre petit souci survient. Évidemment, la désormais préadolescente vit très mal le déménagement en Écosse, malgré son enthousiasme de découvrir Poudlard et surtout la maison dans laquelle elle sera répartie, bercée depuis toute petite par le récit de la scolarité de sa mère. Malgré tout, elle demeure également très affectée par le décès de son oncle favori, dont elle peine à faire le deuil – parfois, elle a l’impression que c’était l’unique adulte qui l’écoutait vraiment et la voyait telle qu’elle était, et qu’à présent, elle est seule.

Bee-Bee. Bee-Bee est la chouette leptogramme de Jack. Seulement âgée de quatre ans, elle est timide et réservée, mais jouit d’une vie plutôt autonome. Jack la laisse en complète liberté où qu’elle aille, se contentant de lui donner un point de nourrissage et une volière protégée pour dormir. C’est un animal indépendant, qui n’a finalement que peu de contacts avec Jack ; cette dernière ne s’en sert que pour livrer du courrier, estimant que ce n’est pas un animal de compagnie mais une partenaire commerciale. Bee-Bee lui rend service et Jack lui offre le gîte et le couvert, voilà tout. Elle fait confiance à l’owlmaster de Poudlard pour en prendre grand soin, car elle la trouve tout de même bien belle, cette chouette – c’est pour ça qu’elle l’a choisie, après tout.




we were good, we were gold / kinda dream that can't be sold / we were right 'til we weren't / built a home and watched it burn ⚊ kill the tomb raider

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Dmitri D. van Aken

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Année : 4e année (14 ans - 19/08)

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Message(#) Sujet: Re: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point EmptyMar 24 Oct - 9:00

@\"Professeur J. Griffith" a écrit:
Avant de finir j’aimerais juste rajouter que ce TC est le fruit d’un odieux harcèlement. JACK ⚳ Destruction is the point 872274910

Fière d'être une harceleuse JACK ⚳ Destruction is the point 723178256
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Teodora K. Von Meissen

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Message(#) Sujet: Re: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point EmptyMar 24 Oct - 9:08

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Dashiell Dashner

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Message(#) Sujet: Re: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point EmptyMar 24 Oct - 13:11

Anoushka Anoushka Anoushka


DASHIELL
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Richard Appleton

Richard Appleton



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Message(#) Sujet: Re: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point EmptyMer 25 Oct - 16:02




Bienvenue parmi nous


Je ne vais pas te faire l'affront d'un blabla de bienvenue, on a bien compris que c'est bon, c'était chez toi tout ça tout ça (et tant mieux Brooklyn)... mais quand même, rerebienvenue Anoushka J'espère que tu prendras plaisir à jouer ce nouveau perso et que tu ne regretteras pas de t'être honteusement laissée influencer par ces vils harceleurs ! J'ai hâte de voir tout ce que tu as l'air d'avoir préparé/prévu/envisagé, ça va encore promettre ! Perv
En tout cas, bon courage pour cette nouvelle installation et l'ouverture de tous les trucs chiants et surtout n'hésite pas à bien bien bien privilégier les Poufsouffle parce que c'est la meilleure maison du monde qu'ils méritent grave ! Amoureux


Quelques conseils pour bien commencer


Maintenant que tu es validé(e), il ne faut pas te reposer sur tes lauriers. Ta vie NYLienne commence à peine et pour la faire démarrer sur de bonnes bases, il te reste encore pas mal de petites choses à faire. Ne t'inquiète pas, je vais tout te montrer...

Commence par créer ta fiche de liens, ta fiche de RPs, ainsi que boîte aux lettres qui te permettra aussi de gagner des points RPs en écrivant des lettres de plus de 300 mots et ta boite à hiboux express pour les messages plus courts. Peut-être que tu n'en trouveras pas tout de suite l'utilité, mais ça ne saurait tarder... Alors dans le doute, mieux vaut le faire ! Et puis, si jamais tu cherches quelqu'un d'important pour le développement de ton personnage, n'hésite pas à créer un scénario.

Aussi, je te conseille d'aller lire comment marche le système de points, si ce n'est pas déjà fait. Ça peut paraître un petit peu étrange au début mais je suis certaine que tu t'en sortiras très vite ! Ce serait quand même bête de ne pas savoir comment récolter des points !

D'ailleurs, si tu es professeur et que tu veux savoir qui sont les élèves que tu vas avoir en cours cette année, tu peux trouver la liste ici. De même, la liste des sortilèges par année est disponible , c'est plus pour information que par réel besoin dans ton cas mais n'oublie pas que hasard doit aussi être utilisé même en tant qu'adulte (surtout durant les événements).

Puisque tu auras du mal à récolter des points pour ta maison, laisse-moi te dire qu'il y a aussi des points défis qui sont en jeu. Comme tu le comprendras très vite, c'est la monnaie NYLienne. Tu pourras acheter tout un tas de particularité pour ton perso, un futur DC ou un scénario. Tu trouveras toutes les informations nécessaires dans ce sujet. Bien sûr, tu peux également savoir combien tu as de points pour le mois en cours en allant voir la fiche ou regarder le total dans ta feuille de personnage ! Le nombre de point s'initialise automatiquement à 0/0 mais dès que tu as un point, tu peux voir l'évolution de ceux-ci à 1/2000... Ils sont bloqués à 2000, si tu veux en gagner d'autres, il faudra envisager de les dépenser !

Enfin, pour être sûr(e) de ne rien louper des activités qui te seront proposées, garde un oeil sur le panneau d'affichage, et sur la Gazette du Sorcier pour être informé(e) de tout ce qui peut bien se passer dans le monde magique.

Le HRP (hors-RP) te donnera également de quoi t'occuper grâce à une partie Flood bien remplie. N'hésite pas à lancer tes propres sujets ! Tu pourras également faire plaisir aux autres membres en leur offrant des cadeaux ou même présente  tes propres créations. N'oublie pas, à l'occasion, de passer sur la ChatBox, il y a souvent du monde et avec un peu de chance, tu tomberas en plein jeu... S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas, nous répondrons à toutes tes questions.

Sur ce, je te souhaite beaucoup de plaisir dans cette nouvelle vie qui commence, et plein de merveilleux RPs !


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Message(#) Sujet: Re: JACK ⚳ Destruction is the point JACK ⚳ Destruction is the point Empty

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