[SUJET COMMUN] Bal du Solstice d'Hiver

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Bal du solstice d'hiver

ft. Michaela O'Delee & @Thomas Chastel

Si la manière dont étaient traités les elfes était toujours aussi révoltante et que leur manque d'implication dans la lutte pour leurs propres droits la laissait toujours sans voix – façon de parler, rares étaient les fois où Michaela O'Delee était véritablement sans voix – l'adolescente avait bien conscience que ce soir n'était pas le soir idéal pour faire un scandale ni essayer de rallier des gens à sa cause. Elle voulait juste passer une bonne soirée avec son cavalier et qu'ils sortent de cette salle avec des souvenirs géniaux plein la tête. Peut-être qu'elle mettait la barre haute, c'était pas impossible après tout, mais qu'importe, ça lui donnait au moins une bonne raison de tenir sa langue... pour une fois. Elle ne doutait pas qu'elle trouverait bien une autre occasion de casser les oreilles de ce pauvre Thomas avec toutes les injustices qui peuplaient le monde magique mais elle lui laissait un peu de répit... et puis, comme ça, il ne fuirait peut-être pas. D'accord, elle était prête à croire que c'était le garçon le plus adorable de l'univers seulement parce qu'il avait eu l'air concerné par à peu près tout ce qu'elle disait, de ses problèmes de robes au massacre des fées par l'industrie cosmétique mais même les anges devaient avoir une patience limitée. Comme tout le monde.
Une fois un verre dans les mains et le plaisir d'apprendre qu'il avait participé à la confection d'un jus de citrouille de qualité, la curiosité de son cavalier finit par se porter sur la possibilité ou non de s'envoler en dansant... Alors en soi, c'était possible, bien sûr. Tout était possible avec de la magie. Mais à sa connaissance, ça ne se faisait pas vraiment. Enfin... Personne n'en avait jamais parlé, en tout cas. Elle fut presque déçue pour lui en le lui avouant. Si ça se trouve, ça faisait des jours qu'il espérait pouvoir valser dans les airs et là, tout s'effondrait d'un seul coup. Mais heureusement, il secoua la tête. Ça allait, il allait s'en remettre. Parfait !

— Non non. Ça rendrait bien, oui, mais je devrai te regarder d’en bas.

Il y avait sûrement un moyen d'éviter ça, un jour. Qu'il puisse voler comme tout le monde si le cœur lui en disait. Et elle n'avait pas trop de mal à en envisager un en cas de besoin... Idée stupide, potentiellement dangereuse, mais efficace. Et puis, sans trop savoir comment, son esprit glissa d'un vol à un autre et elle ne put s'empêcher de se demander s'il était déjà monté sur un balai rien qu'une fois dans sa vie. Il y avait pas besoin d'être un sorcier pour ça. Enfin... pas à sa connaissance.

— Je crois que c’était dans… Le bal des vampires ! C’était nul !

Elle n'avait jamais vu le film en question mais le rire de son camarade lui en arracha un aussi. Peut-être qu'elle jetterait un œil, pendant les vacances, si elle s'en souvenait. Elle n'y croyait pas trop elle-même mais qu'importe. Pendant qu'ils discutaient, la piste commença à se remplir. Ça n'était pas bondé, loin de là, il y avait juste un couple ou deux qui y évoluaient mais puisqu'ils avaient parlé « de regarder » avant de faire quoi que ce soit, la Gryffondor émit l'idée de se rapprocher.

— D’accord.

Sur quoi il hocha la tête avec un sérieux qu'elle ne lui avait pas vu jusque là. C'est qu'il était loin de prendre ça à la légère ! Pour elle qui n'y voyait qu'un moyen de s'amuser, ça lui faisait un peu bizarre. Elle se fichait bien d'avoir l'air ridicule ou qu'on la regarde en se moquant un peu... Elle ne prétendait pas que c'était habituel, loin de là, mais elle n'avait jamais cherché à faire l'unanimité... Alors une fois de plus ou une fois de moins...

— Mais je ne sais pas danser hein !

Elle haussa simplement les épaules en étouffant un rire complice. Elle ne savait pas non plus, fallait pas se prendre la tête. Et puis, c'était ça qui était drôle ! Si c'était seulement pour éblouir les gens d'un talent incroyable, de rester concentrés tout du long pour pas faire un pas de travers et au final même pas avoir rigolé un petit peu, c'était pas la peine ! Enfin... à ses yeux en tout cas.

— Peut-être qu’on attend qu’un peu plus de gens y aillent…?

Le regard qu'elle posa sur lui se fit un peu surpris, rien qu'une seconde, avant qu'elle ne hausse les épaules à nouveau, hochant distraitement la tête. Oh bah oui, s'il voulait, ils pouvaient attendre. Mais vraiment, ça ne les engageait à rien. Est-ce qu'il s'imaginait qu'elle essayait de le pousser à aller danser tout de suite ? Bon, d'accord, ça aurait pu être son genre de faire ça pour parvenir à ce qu'elle voulait... mais vraiment dans un cas d'extrême urgence, pas pour une danse.

— Tu sais, si t'as pas envie du tout, on est pas obligés d'y aller. Ça me va même si on passe la soirée à côté du buffet ou à papoter ou je sais pas quoi, prit-elle soin d'expliquer dans un sourire qu'elle espérait rassurant. C'est pas que ma soirée. On fait pas que ce que je veux.

C'est pas parce qu'ils étaient venus ensemble parce qu'elle l'avait proposé que son avis avait plus de poids que le sien... et ça lui sembla soudainement important de le rappeler. Et puis, franchement, c'était qu'une danse, elle s'en fichait. Elle pourrait en avoir tout plein avec Rosalie et Hilary, dans leur dortoir, pour un peu qu'elle le demande gentiment. Et sur des musiques beaucoup moins ringardes que celles qui passaient là en plus ! Alors vraiment, il ne fallait pas qu'il se prenne la tête pour ça, elle ne lui en voudrait absolument pas ! Elle prit une nouvelle gorgée de jus de citrouille et reporta son attention sur son cavalier.

— Et, du coup, l'accent canadien, ça donne quoi ?

code by bat'phanie

Le bal d'hiver

L’année précédente, la partie de danse qui s’était déroulée avec les autres filles était anarchique. Kathleen et les autres avaient dansé comme des folles sans se soucier de ce à quoi cela pouvait bien ressembler. Elle ne pouvait donc pas dire qu’elle avait déjà dansé à un bal à Poudlard. En revanche, lors des soirées mondaines, elle avait dansé, et elle avait montré une maîtrise partielle mais assez correcte de la danse, suffisante, en tout cas pour ne pas démériter. Mais elle n’avait jamais dansé avec quelqu’un pour qui elle avait des sentiments et elle ne savait pas trop comment cela allait se passer.

Florent lui prit la main et l’entraîna sur la piste. D’autres couples étaient déjà en train de danser, certains plus jeunes que d’autres. Florent et Kathleen vinrent se joindre aux danseurs et la Poufsouffle ne put pas s’empêcher d’admirer combien son petit-ami faisait d’effort pour bien danser et ne pas lui marcher sur les pieds. Elle se demanda si lui aussi avait appris la danse pour les soirées mondaines ou pas, mais c’était un apprentissage que la plupart d’entre eux faisait très tôt. La danse faisait partie intégrante de ces évènements et il était rare qu’un membre de cette communauté ne sache pas du tout danser.

« Tu te débrouilles très bien. Moi aussi, je passe un très bon moment. Il faudra qu’on trouve le moyen de se voir rien que tous les deux. A Pré-au-Lard, par exemple. Tu ne crois pas ? »

Une fois la danse terminée, Florent lui prit la main et elle rougit, tout en souriant. Il voulut l’entraîner vers le buffet et elle hocha la tête. Elle avait un peu faim et puis, elle était gourmande. Et c’était une partie des festivités de manger et de boire. Elle avait envie de profiter de sa soirée et de profiter de Florent. Elle savait qu’il y avait des espaces privés et que tout le monde n’avait pas les même droits ce soir-là, mais ce n’était pas soir à s’attaquer aux inégalités et aux privilèges. C’était un soir pour se détendre et profiter de son couple.

« J’ai très envie de manger quelque chose, et je boirais bien un verre de soda, allons-y. »

Ils rejoignirent le buffet et Kathleen prit quelques gourmandises en attendant d’avoir son verre. Elle sourit à Florent. Elle se sentait contente. Mais ce qui les liait, Florent et elle, n’était pas juste quelques sentiments romantiques. Ils avaient beaucoup de choses en commun, beaucoup d’affinités communes. Et tout ce qu’ils partageraient feraient grandir leur relation. La fillette était convaincue qu’ils allaient beaucoup s’amuser tous les deux. Et elle avait bien l’intention de profiter de tout ce qu’ils pourraient partager. Elle avait quelques idées pour un moment en tête à tête qui soit amusant et non pas juste romantique et amoureux.

« Alors, on se le fait quand ce combat de battes de Quidditch ? »

@Florent J. Kane

Tenue de Kathleen:

Codage par Libella sur Graphiorum

Bal de Noël

Feat @Daria S. Winchester @Hayden W. Lynch

Un paravent au centre du dortoir, j’entends Hayden bouger de l’autre côté et se préparer pour le bal. Bien que ce soit l’un de mes plus proches amis, je suis soulagé de ne pas me déshabiller devant lui pour me préparer pour le bal. Elle a beau être présente sur mon corps depuis trois ans, je ne l'assume toujours pas et sa vue me répugne. alors le fait que quelqu’un puisse la voir entièrement me met mal à l’aise. Je fais toujours en sorte d’être seul dans le dortoir quand il s’agit d’enlever le haut ou bien de le faire dans la salle de bain. Je ne veux pas voir de pitié dans le regard des autres. Ma cicatrice est déjà assez visible lorsque je ne mets pas de colle roulée mais jamais, en dehors des médecins, je n’ai laissé quelqu’un l’entrevoir entièrement. Oui, on se retrouve dans la Salle Commune. je répond de l’autre côté du paravent à la question d’Hayden sur mon lieu de rendez-vous avec ma meilleure amie. Je lève les yeux au ciel à la remarque de mon ami et me contente de soupirer avec amusement. N’importe quoi. Je lui lance alors qu’il descend déjà les escaliers des dortoirs pour rejoindre sa belle. Je ne sais pas vraiment ce qu’il trouve à Daisy, elle me met littéralement mal à l’aise, mais s’il est heureux de s’y rendre avec, je ne peux que l’encourager. De mon côté, je termine de boutonner correctement les boutonnières de ma chemise avant d’enfiler ma veste et de me regarder une dernière fois dans le miroir. Je grimace légèrement lorsque je vois une infime partie de ma cicatrice pourtant bien conscient que je ne pourrai pas la cacher mieux dans cette tenue.

Paraît de mon costume, je descends rejoindre la salle commune où nous nous sommes donné rendez-vous avec Daria. Curieux, je regarde les autres Serdaigles qui passent devant moi et sortent de la salle commune afin de rejoindre leurs amis ou cavalières et cavaliers. Mes doigts tapotent contre le haut de ma cuisse sans réelle raison alors que mon regard bleu se pose sur l’entrée des dortoirs des filles. Je rencontre presque immédiatement le visage de ma meilleure amie qui descend les dernières marches. Mes lèvres s’étirent dans un sourire chaleureux alors que je fais quelques pas pour la rejoindre. Tu es superbe, Daria. Comme toujours. Daria est superbe quoi qu’il arrive. surtout quand elle danse. Et je sais à quel point elle attendait cet événement, ayant loupé celui de l’année dernière. On y va ? Je demande tout en lui présentant mon bras.

Nous descendons les dernières marches qui nous mènent dans le Hall, afin de pouvoir rejoindre la Grande Salle. Nous avons un peu de retard mais cela ne m’embête pas plus que ça et râter le discours du Directeur n’est pas vraiment quelque chose qui me peine. En bas des escaliers, je reconnais la tête blonde de mon colocataire et fronce les sourcils. Il était pourtant parti bien avant moi afin de rejoindre sa cavalière. Nos regards se croisent alors qu’il semble la chercher désespérément et c’est naturellement que je m’arrête à ses côtés, Daria à mon bras. Sa déception me peine et je ne sais pas trop quoi lui dire pour le consoler. Je ne suis même pas étonné que la jeune fille le laisse en plan de la sorte. Je ne la connais pas assez, mais pour autant je n’arrive pas à en être surpris. Mais non … Tu peux rester avec nous. Je lance tout en partageant un regard avec Daria. J’espère que ça ne la dérange pas. Mais Hayden fait déjà demi-tour, la tête basse, avant de s’arrêter deux marches plus hautes. Je suis son regard et tombe sur la silhouette de Daisy. Ha. Bon finalement, j’avais peut-être tort. Je n’entend pas bien leur échange mais vois la jeune fille montrer quelque chose à Hayden avant qu’ils ne descendent tous les deux et nous passent devant. L’aiglonne me jette un regard que je ne comprends pas et je me contente de simplement la suivre des yeux avant de soupirer. Je comprends pas ce qu’Hayden lui trouve… La remarque est plus pour moi que pour Daria. D’un commun accord, nous suivons le duo afin de pénétrer à notre tour dans la Grande Salle. La décoration qui accueille est différente de celle de d’habitude. Je ne vois aucun sapin et tout semble assez froid, à l’image du pays d’origine du Directeur. Je ne sais vraiment pas quoi y penser. sceptique, je lance un nouveau regard à ma meilleure amie afin de savoir ce qu’elle en pense de son côté avant de continuer. Qu’est ce que tu veux faire en premier ? Je me doute bien de la réponse mais intérieurement, j’espère qu’elle va m’indiquer le buffet avant de m’envoyer sur la piste de Danse avec elle.

Code by Cab

Le moment crucial était arrivé, celui que tout le monde redoute secrètement – enfin normalement ? Non ? – celui de danser. Aïe. Beaucoup d’obstacles se dressaient entre Thomas et la piste de danse, la plupart situés dans sa tête à vrai dire. Pour commencer, il ne voulait pas embarrasser Michaela, ou pire : lui faire mal en lui marchant sur un pied. Mais plus embêtant que ça, le jeune homme se considérait au fond toujours un peu comme une pièce rapportée à Poudlard. Sa cavalière lui avait fait goûter au plaisir de se fondre dans la masse des autres élèves, comme un petit sorcier normal, mais se mettre tout d’un coup au centre des attentions, littéralement au milieu de la pièce, oula…

Disons que Thomas n’était pas sûr de s’y sentir très légitime…

Lorsqu’il évoqua, sous-entendit, laissa entendre, fit subtilement comprendre que peut-être éventuellement dans une certaine mesure il n’était pas complètement impossible qu’il eût des doutes il sentit le regard surpris de Michaela se poser sur lui. Est-ce qu’il avait dit une bêtise ?

Heureusement, elle se montra immédiatement rassurante. L’espace d’un bref instant, la différence d’âge s’était fait sentir entre eux, de toute façon on disait toujours que les filles étaient plus mâtures. Thomas n’était pas certain d’être d’accord avec ça, il les trouvait tout aussi stupide que les garçons de son collège. A Poudlard, les choses semblaient un peu différentes, tous les enfants qu’il croisaient semblaient bizarrement beaucoup plus adultes. Sans doute l’effet de la magie, ou les responsabilités qu’on leur donnait très tôt ? Lui était à peine arrivé que déjà on lui avait confié un sacré paquet de taches complexes et bien souvent sans aucune surveillance. Pas à Glasgow que ce serait arrivé ça.

En fait Michaela lui proposait même de carrément faire demi-tour. Dilemme. Et pas beaucoup de temps pour réfléchir. Thomas plissa les yeux de concentration pendant que Michaela reprenait une gorgée de jus de citrouille.

- « Non ! »

Et cette fois ce fut lui qui prit la main de la jeune fille.

- « On va y aller ! »

En fait, il en avait bien envie. Il était à Poudlard maintenant, il n’y avait pas à hésiter pour découvrir tous les secrets incroyables de l’école et d’ailleurs il n’avait jamais reculé même quand Duncan lui avait demandé d’aller nourrir un veaudelune, une créature vraiment étrange et qui vivait dans les terriers.

- « Laisse tomber l’accent canadien on s’en fiche. »

@Michaela O'Delee

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

- Canon Roxy ! S'exclama Bella à la vu de son amie. Carrément sexy même, ça te va vraiment bien ! Très bon choix. Ajouta-t-elle en observant le tissu qui donnait un effet de transparence hypnotisant. Et ce décolleté ! Il aurait été indécent si la robe avait été moulante mais la fluidité du tissu rendait l'ensemble très classe et absolument pas vulgaire. Et avec cette coiffure plaquée vers l'arrière, ça faisait vraiment très "femme" assumée. Avec un peu de chance, les regards seraient plus tournés vers la brune que vers elle, ce qui pourrait éviter bien des problèmes si son pouvoir touchait des garçons présents.

Les deux filles arrivées dans la Grande Salle, il ne leur restait que l'embarras du choix. Pour l'instant, la soirée était calme mais elle espérait que ça s'activerait un peu au fil des heures. Bras dessus, bras dessous avec Roxy, les deux filles se dirigèrent vers le buffet.

- Ça me va parfaitement ! Répondit-elle en rigolant. Même si mon bronzage contraste un poil avec l'ambiance hivernale. Ajouta-t-elle en se servant un jus de fruits pour s'hydrater avant d'aller danser.

- Maxwell ? J'ai entendu des tas de rumeurs sur lui mais pour être honnête, depuis le début de l'année je l'ai trouvé plutôt discret. Les gens n'exagèrent pas un peu sur son compte ? Demanda-t-elle en balayant la salle du regard. Elle ne le connaissait pas vraiment du coup, vu qu'elle venait d'arriver alors elle se demandait s'il était autant dissipé et coureur de jupons qu'elle l'avait entendu.

- Ben oui tu as bien fait. S'il n'est pas capable de te donner une réponse, tant pis pour lui. Regarde-toi ! T'es toute jolie, il est perdant ça c'est sûr. Dit-elle d'un air amusée avant d'éclater de rire. D'accord, d'accord je vois. Ma permission sera difficile à obtenir. Soirée fille prioritaire ! conclut-elle en faisant tinter son gobelet contre celui de Roxy. Tchin !

Un professeur passa à côté d'elles à ce moment-là. Si elle ne se trompait pas, il s'agissait du Professeur d'Études des Moldus. Bella répondit poliment à son sourire et le salua en retour avant de chuchoter à Roxy.

- Je ne sais pas si je regrette ou non de ne pas avoir pris sa matière. Il est plutôt mignon, mais j'aurais eu du mal à me concentrer. Gloussa-t-elle. Ce n'était pas tout à fait exact à vrai dire. Bella était une élève plutôt sérieuse et ce n'était pas un professeur mignon qui pouvait la déconcentrer. Elle disait ça de façon anecdotique pour plaisanter. De toute manière, Roxy commençait un peu à la cerner, elle et son problème de relationnel avec la gent masculine.

- Ah, les gens commencent à investir la piste de danse. On y va ? Proposa-t-elle à sa cavalière du soir.

@Roxy M. Reid
@Maxwell Carter
@Professeur J. Alexander

Tenue de Bella:

Bal du solstice d'hiver
‟ avec @Zeynep J. Özdemir „

Dmitri n’avait pas tout à fait l’esprit à festoyer pour la fin d’année. Le grade acier l’irritait plus qu’il ne l’admettrait oralement – il lui faudrait reconnaître qu’il l’avait peut-être un peu mérité – et les conséquences de la punition publique pesaient encore sur son esprit. La pression était d’autant plus forte qu’il allait parader au bal avec celle-là même qui en avait fait les frais... mais si elle ne lui avait pas demandé, peut-être se serait-il passé du bal. Plus probable était encore qu’il s’y rende quoi qu’il en soit, éventuellement un peu bougon mais tout de même désireux de ne pas louper un évènement important où toute l’école – ou presque – se rendait.

Bon gré mal gré, il finissait donc de s’apprêter comme il se devait, enfilant un costume trois pièces bicolores – un pantalon noir à la coupe droite, très classique, surmonté d’un veston et d’une veste écrus aux liserés noirs – qui sentait bon l’influence maternelle. Les vacances d’été avaient été l’occasion pour lui de passer quelques jours chez ses parents, tout juste assez longtemps pour qu’elle raccourcisse ses mèches de quelques bons centimètres et constate que ses cheveux n’étaient pas les seuls à avoir poussés et qu’il était désormais temps de lui refaire une garde-robe. Il ne s’en plaignait pas trop à vrai dire, il avait toujours été plutôt coquet et soucieux de son apparence. Seul ce satané nœud papillon l’irritait un peu. Il avait toujours préféré les cravates ; c’était plus agréable à porter, moins pénible à nouer et ça lui donnait un air plus mûr que ce bout de tissu tressé sous son menton, qui semblait crier à son reflet qu’il n’était encore qu’un enfant.

Râlant une dernière fois et donnant un ultime coup de peigne dans ses boucles châtaigne, il était fin prêt, quittant son dortoir sans accorder le moindre regard à ses camarades de serdaigle. Il avait promis à Zeynep de la retrouver devant l’entrée de sa propre salle commune ; c’était tant un geste de galanterie que la manifestation de la plus simple des logiques, puisqu’après tout, l’antre des poufsouffles n’était qu’un petit détour, une bifurcation tout juste avant de prendre un dernier escalier pour le rez-de-chaussée.

Habitué à une certaine ponctualité, il n’eut pas à attendre longtemps avec que la jeune née-moldue n’apparaisse depuis le mur qui barrait l’entrée de sa maison. « Bonsoir ! » fit-il machinalement à son encontre lorsqu’elle le rejoignit. Avec sa robe blanche, l’on pourrait presque croire qu’ils s’étaient accordés sur les tenues. L’idée le fit sourire, il était persuadé que certains couples étaient suffisamment écervelés pour faire ce genre de choses. « Merci. Tu es splendide, toi aussi. » Il y avait quelque chose de surprenant à voir la jeune turque s’être apprêté ainsi. Dans sa robe, la révolutionnaire semblait avoir laissé place à l’une de ces jeunes filles un peu mondaines qu’il avait souvent vu durant son enfance... l’aisance en moins, sans doute.

« Je ne sais pas... j’imagine que non. Il n’aime pas trop les mondanités. » Un sourire faussement moqueur fendit son visage, mu par les souvenirs de l’année précédente. Douze mois seulement s’étaient écoulés depuis, mais ils lui paraissaient être des siècles. Poudlard avait bien changé, son entourage aussi... à l’époque, Zeynep l’évitait comme la peste, et il s’amusait avec Amaïa, Kovit et Colin. À présent, il demeurait le dernier d’un quatuor un peu détonnant et s’était sensiblement rapproché de la fréquentation la moins appréciée de ses « pairs ». « Le bal de l’année dernière n’a pas dû lui laisser de bons souvenirs, j’imagine que ça refroidit un peu. » Depuis le temps, il semblait presque en rire, mais il était loin d’avoir apprécié le dénouement des festivités de cette fois-là. Et c’était sans compter le caractère exécrable du vieil homme pendant les vacances qui suivirent.

Ils n’étaient pas parmi les premiers arrivant, pénétrant dans la grande salle après une foule d’autres élèves. Certains venaient en couples, d’autres formaient de petits groupes d’amis, tous commentant la nouvelle décoration. Sobre, brillante de richesse et... « J’espère que tu n’escomptes pas rejoindre sa seigneurie sur l’estrade parce que quelque chose me dit que mon grade acier va me barrer la route. » persifla-t-il à l’adresse de sa cavalière, juste avant que Kaspaer Sørensen n’entame un discours qui avait au moins le mérite de ne pas être trop long. Inconsciemment, il s’était un peu crispé en entendant sa voix doucereuse rompre le brouhaha.

Les belles paroles creuses du directeur enfin terminées, les festivités pouvaient réellement commencer... laissant Dmitri légèrement coi face à la question de sa camarade. Il n’en était pas à son premier bal, loin de là, mais s’y rendre comme un enfant traîné par ses parents n’avait rien de commun avec la perspective d’y aller comme cavalier. « Je ne sais pas... à part danser et empoisonner des gens, on fait rarement beaucoup de choses intéressantes dans des bals. » Il lui tendit la main. « En attendant le clou du spectacle, tu veux danser un peu ? » Quelques mois plus tôt, il aurait ri au nez de l’idiot capable de dire qu’il allait inviter Zeynep pour une danse. Son regard se perdit quelques instants en direction de l’estrade du directeur. « Mais je te préviens, accepter une danse avec moi, c’est peut-être accepter de porter le même insigne que moi, le mois prochain. »

design ϟ vocivus

Alors que Bella me complimente, je pouffe. Je ne me sens pas vraiment sexy ni même super belle ou quoi que ce soit : « Tu parles, j’ai l’impression de jouer un rôle. Mais après tout ! c’est à ça que servent les bals ». J’observe d’un air connaisseur ma comparse avant de sourire : « T’es parfaite, ça réchauffera l’ambiance givrée préparée par le vieux schnock ! »

J’attrape un verre à mon tour… «Je ne sais pas si les gens exagèrent sur son compte, mais je t’assure que dans les courriers que nous avons échangé, à défaut de l’être réellement, il se prend pour un tombeur ! » dis-je en riant. « Je ne sais pas s’il perd quelque chose : mais une chose est sûre moi je suis gagnante à passer la soirée avec toi. » Et nul doute qu’il en pensera de même, il aurait fait le même choix à mon avis ! « Aux soirées filles ! » dis-je en trinquant avec elle.

Le professeur Alexander passe à côté de nous, la remarque de Bella m’oblige à le considérer d’un autre œil. C’est vrai que pour commencer, il a le mérite d’être jeune…et plutôt pas mal comparé au reste des profs. « Je suis sûre qu’il accepterait une demande de réintégration au cours ou des cours particulier si tu y tiens ! » je lui lance un sourire charmeur et remue mes sourcils. « Il saura te rappeler à l’ordre ! » même si je doute qu’il en est réellement besoin, c’est Bella qui déconcentre les gens en général, elle sait rester sérieuse.

Ma camarade me propose d’aller danser, et je suis plutôt partante...J’acquiesce et la prend par le bras. Mais j’aimerai tenter quelque chose… J’attends que nous soyons au milieu des autres danseurs, et lance un sonusfors dans l'espoir de bouger tout ça. ça me fera un entraînement pour les informulés et ça mettra l'ambiance. C'est parti pour les guitares. « Ouh yeah quelle entrée! » dis-je en faisant tournoyer Bella sur elle-même.

SONUSFORS informulé
2-6 : La musique plan plan jouée par le violon se transforme en guitare électrique bien rythmée.

4-5 : Sûrement la faute au sortilège informulé : les violons sont comme électriques, mais ce n'est pas vraiment ce que j'essayais de faire.

1-3 : raté, on va devoir se faner la musique préférée du Directeur.

tenue de Roxy:

@Bella Summers
@Professeur J. Alexander
@Professeur W. Aylmer

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'Le Hasard' : 2

Bal du solstice d'hiver
‟ avec @Rosalie Dawley-Guggenheim & @Artemis T. Lewison „

À présent qu’Artemis les avait rejointes, les Dalton étaient enfin au complet ! Bon, ils n’étaient que trois, mais c’était un bon chiffre, trois. Pas besoin d’un quatrième, surtout quand on savait que le dernier des Dalton était censé être un grand benêt. Non, décidemment, trois c’était bien ! Comme les trois mousquetaires. Ça pourrait toujours faire le déguisement du prochain halloween.

Haley opina vigoureusement du chef à l’écoute des sages paroles de son ami. Si l’orgueil, propre aux serpentards, transparaissait avant tout dans la remarque d’Artemis, elle était pour sa part parfaitement convaincu de ses dires. Maxwell était véritable benêt – il aurait fait un très bon quatrième Dalton, pour peu qu’ils aient voulus avoir un faire-valoir dans le groupe – et un coureur de jupon indigne de confiance. Elle s’attendait déjà aux pires choses, avec lui. S’il y avait dans cette école une personne qui devait sûrement mériter son piètre grade, c’était sans nul doute lui. Mais pour l’heure, pas de préfet acier de poufsouffle en vue. Il était avant tout question de vérifier l’identité de l’anglaise. « Oui » confirma-t-elle au garçon en riant, sachant que Rosalie ne tarderait guère à confirmer ses propos. « J’ai hâte de savourer le sapin ! » Cette année, elle était bien disposée à profiter pleinement du bal. En l’absence d’usurpateur, et alors qu’elle ne stressait pas à l’idée de faire un pas de travers avec un cavalier – elle se sentait en confiance, presque protégée, par la présence de ses deux meilleurs amis – tout ne pouvait qu’être parfait.

Du moins, c’eut été le cas si une quatrième personne n’avait pas fait mine de les rejoindre, sapant leurs efforts pour faire passer une bonne soirée à la gryffondor. Maxwell arrivait enfin, mais en bon goujat qu’il était, repartit aussi vite qu’il était venu, voguant vers d’autres cœurs à briser... à moins que ce ne soit pour mieux casser celui de Rosalie, en se dirigeant vers Skyler et son cavalier, Mansfield. Un vif élan de compassion comprima son cœur. Elle se sentait subitement très mal pour son amie de toujours. Un mal que le discret reniflement de l’écossaise ne fit qu’accroître. « Au diable tous ces abrutis ! » Maxwell, Blaze... et Skyler au passage, puisqu’elle osait accaparer le serdaigle. Artemis partait déjà à l’assaut de l’humeur morose de la lionne, rapidement suivi par Haley, qui était prête à se ridiculiser sur la piste de danse si cela pouvait contribuer à recoller les morceaux de cœur brisé. « Allons danser, alors ! » Et comme pour inciter le trio à se déhancher jusqu’à en oublier tous les petits tracas du quotidien, l’air de musique distingué et délicat – qui, pour joli qu’il était, demeurait un peu trop planplan pour s’amuser – laissa place à un air de guitare endiablé. Ça pour une surprise ! « Ma robe n’est pas du tout approprié pour danser là-dessus, ça va être un désastre ! » Le ton faussement paniqué, son regard complice croisa celui de son professeur de danse attitré. Depuis l’année dernière, elle angoissait moins à l’idée de fouler le sol d’une piste de danse, d’autant plus alors qu’elle était en si bonne compagnie.

Le changement subi de registre n’était d’ailleurs pas pour lui déplaire, comme le trahissait son sourire un brin excité, et tombait à pic pour distraire la gryffondor. « À votre avis, le directeur est tout d’un coup devenu amusant, ou quelqu’un d’autre a décidé de prendre les devants ? » Une année, des potionnistes étaient empoisonnés, l’autre, les musiciens devenaient fous...

design ϟ vocivus

Robe:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

( bal du solstice d'hiver | JUNIOR ♚ ERIN )

L’intensité de cette soirée s’égara quelque part entre les coupes qui se glissèrent entre nos doigts — apportées comme il se devait par un elfe à sa juste place — et les premières politesses qui fusèrent dès lors que nous eûmes rejoint mon tendre jumeau et son hargneuse cavalière. Ils représentaient un ordinaire dont nous nous passions de plus en plus facilement, Junior et moi. Cette fois, plus que toutes les autres, leurs silhouettes familières et leurs manières usitées tranchaient terriblement avec notre danse aux saveurs d’achèvement et d’éternité. C’était notre dernier bal hivernal entre les murs pierreux de Poudlard, une dernière fois qui aurait pu se révéler presque émouvante si mon meilleur ami n’avait pas éclipsé cette fin-là d’un début glissé à mon doigt. Il savait comment ravir toute mon attention et rendre le reste insignifiant. Même se féliciter de ce que Grand-Père avait accompli me paraissait ennuyant alors que les doigts du Serpentard glissés sur ma hanche clamaient une victoire plus grande encore dont il me tardait de pouvoir retourner profiter. Il y avait quelques obligations à remplir, avant cela, et je comptais bien m’y plier aussi rapidement que possible. Des banalités polies, donc, qui eurent le mérite d’arracher un peu de venin à Bluebell et une réaction fort inattendue - mais des plus divertissantes — de la part de mon jumeau. Je noyai un rictus moqueur dans mon verre tandis que Finn présentait les contours de nos vacances habituelles. Au détail près que je m’éclipsais du tableau familial, cette année. Il me semblait pourtant l’avoir déjà mentionné à mon cher frère, mais il conservait vraisemblablement la mauvaise habitude de ne pas suffisamment retenir ce que je pouvais lui raconter dès lors que cela quittait les sphères de pouvoir qu’il affectionnait tant.

Je ne fis pas plus attention à la déception qui voila certainement le regard de Finnbjörn — comment pouvait-il espérer des vacances parfaites sans ma présence ? — pas plus que je n’offris une oeillade lourde de sous-entendus à la Serpentard à ses côtés. Je n’eus que le temps de m’amuser du sourire faussement désolé que Junior adresser à mon jumeau avant que Maxton ne nous rejoigne, escorté d’une bien mauvaise compagnie. Nouvelles lèvres pour murmurer quelques mondanités, les nôtres pouvaient s’empresser de s’adonner à de meilleurs passe-temps. Juste le temps de souligner toute la charité dont faisait preuve le Gryffondor en accordant son attention à ma cadette, avec un sourire mauvais dont il saurait lire les contours et que le plaisir affiché par Junior à l’encontre de Judith vint durcir considérablement. Je n’avais jamais compris quel intérêt il lui trouvait, tout comme je ne concevais pas possible qu’il trouve son compte dans une relation d’aucune sorte avec Rowle. Un mystère que le temps nous permettrait peut-être de résoudre mais qui, présentement, restait bien obscur. Le compliment de Maxton estompa cette brève mais fulgurante irritation, appuyé par… était-ce une plaisanterie de la part de mon frère ? Mes yeux clairs croisèrent ceux de Junior, partageant sa surprise. Ce dernier était bien le seul à pouvoir réveiller mon inquiétude, raison pour laquelle je décidai que le moment était venu de s’éclipser, sans plus me préoccuper de ce flagrant appel à l’aide que venait de nous adresser Finn. Il allait certainement très mal — pour quelle autre raison ses lèvres auraient-elles laissé s’échapper un trait d’humour devant autant de témoins ? — mais ce serait le fardeau de sa cavalière pour les prochaines heures.

Ma résolution trouva un partenaire volontaire, glissant mes doigts entre les siens et quelques mots mordants à son oreille, tandis que mon À plus tard se perdait déjà entre nous et le groupe que nous abandonnions, délesté de toute chance que cela se produise effectivement.« Ça, ou bien que Judith ne se mette à minauder face au plaisirrr que tu as de la voirrr. » La vision de Yaxley au bras de Rowle remplaça celle de ma cadette à celui de Maxton. L’une comme l’autre, en revanche, n’éveillait qu’un profond dédain et un vague dégoût. Par chance, notre route ne croisa pas celle des deux serpents qui se tenaient compagnie et nous atteignîmes la piste de danse sans avoir à nous feindre de nouvelles politesses. Mon humeur passagère laissa la place à un sourire railleur et un repentir des plus plausibles auquel Junior ne daigna pourtant pas accorder la moindre valeur, piétinant mes bonnes intentions sans aucune pitié. Un petit gémissement s’échappa d’entre mes lèvres que même la main de Junior autour de ma taille ne fut capable de retenir. « Ne ferrras-tu donc prrreuve d’aucune misérrricorrrde ? » fis-je d’un ton plaintif accompagné d’une moue qui l’était tout autant. « Si j’avais su ce qui m’attendait, j’aurrrais compté chaque seconde pourrr ne pas en donner une de plus à Rrrowle. » Et j’aurais grandement écourté notre conversation éphémère avec Finnbjörn et les jumeaux Sherwin. Au lieu de quoi, j’étais prisonnière de ces airs angéliques qui poussèrent nos premiers pas sur la piste de danse, de leur douce étreinte et de leurs sournoises concessions. « Je ne te savais pas rrrancunier, mon ange. » Je n’espérais pas qu’il m’épargne ce châtiment, je le savais bien trop prompt à aimer me tourmenter et, aussi incompréhensible que cela soit, à porter son attention sur cet incapable à qui il accordait le titre d’ami.

Un dernier soupir dramatique aux accents de lamentation et notre valse chassa ces sombres pensées, les remplaçant par un sourire plus tendre, de ceux qui lui étaient tout réservés. Sa fausse sollicitude à l’égard de mon frère fit naître une lueur espiègle au fond de mon regard ancré dans le sien. « Je ne sais pas comment il va fairrre pourrr se passer de moi. Ses vacances serrront ennuyeuses, c’est cerrrtain. » Un instant, mes yeux quittèrent les siens, appelés par un éclat doré sur ma peau pâle. « Il va falloirrr qu’il s’y fasse, de toute… » La fin de ma phrase mourut, assassinée par l’écho d’une guitare qui résonnait déjà dans toute la salle, de même que notre danse qui ne faisait que commencer. Ce n’était pas dans les ambitions de Grand-Père de livrer ce bal à une musique aussi sauvage : sûrement l'œuvre d’un de nos stupides camarades, incapable d’apprécier des festivités débarassées du mauvais goût dans lequel ils étaient tous nés. En d’autres circonstances, mes prunelles claires seraient parties à la recherche de leurs jumelles, espérant un signe qui ouvrirait la voie à une chasse au coupable suivie d’un châtiment exemplaire. Ce soir, mes envies étaient toutes autres. Peut-être que de savoir que Grand-Père surveillait la plèbe de son regard sévère suffisait à me délester de mes responsabilités, m’offrant toute la latitude de profiter de ce que je désirais vraiment. Qu’importe les raisons, les conséquences étaient les mêmes. Mon regard accrocha celui de Junior plutôt que celui de Finn et mon sourire taquin plutôt que féroce. « Est-ce que nous ne venons pas de rrremplirrr toutes nos obligations ? » Nous nous étions présentés — à l’heure qui plus est — nous étions allés saluer les quelques personnes qui en valaient la peine et nous avions même dansé. Personne ne pourrait nous reprocher d’avoir quitté ce bal, désormais. Et alors que la vermine se précipitait vers la piste pour se trémousser au rythme grossier de la musique, j’espérais que Junior en oublierait d’aller saluer son têtard de compagnie face à la perspective de fuir cette salle de bal pour retrouver notre antre loin de tous.

@C. Junior d'Archambault

Spoiler:

( Pando )

Bal du Solstice d'Hiver

EXORDIUM.

J'esquisse un sourire, amusé. J'avoue ne jamais vraiment avoir compris le délire entre les filles et les talons. On sait qu'elles ont mal avec mais elles s'acharnent toujours à vouloir les porter. Après je ne dis pas, ça élance la silhouette et si la fille sait marcher avec, il est évident que ça apporte un truc en plus plutôt sympa. Mais si c'est pour souffrir toute la soirée avec, quel est l'intérêt ? Et puis faut-il encore que la fille sache marcher avec, sinon ça donne des situations amusantes où tu vois la meuf marcher en canard, c'est plus ridicule qu'élégant si vous voulez mon avis. Alors je sais, elles font en général ça pour nous, pour nous plaire, mais en vrai, c'est pas franchement nécessaire, de mon point de vue. Il y a une légende comme quoi certaines filles sont à l'aise dans leurs chaussures, je ne sais pas si elles mitonnent pour se faire bien voir ou alors si c'est vrai et franchement je m'en tamponne. Je préfère voir Harriet dans une paire de chaussures dans laquelle, elle est confortable que l'entendre se plaindre toute la soirée qu'elle a mal aux pieds ou la voir faire la grimace. “Sérieux ? C'est pas un truc inné chez vous ? Je suis presque déçu, tu viens de briser un mythe ..." Répliquais-je en prenant un air sérieux alors que je n'en pensais pas un mot. Talons, pas talons, robes de soirée ou pas robes de soirée, je m'en balance royal. Viens comme t'as envie de venir et je ferais pareil de mon côté ! J'esquisse un nouveau sourire quand elle me parle de ma révérence. Je prends un air assuré et presque un peu vantard. "Ravi de voir que tu sais reconnaître le talent quand tu y fais face ! Comptes sur moi pour te l'apprendre, tu vas en faire jalouser plus d'un !” Et je réitère ma révérence, comme s'il était de mon devoir de lui montrer que ce n'était pas un coup de chance. Evidemment tout cela n'est qu'une plaisanterie de plus, mais c'est agréable de raconter de la merde ce soir, ça change un peu les idées et ça détend l'atmosphère.

Dans la salle de bal, nous sommes entourés de tout le luxe qu'on pourrait s'attendre pour une soirée organisée par des sang-purs. Rien n'est trop beau pour eux et il faut impérativement que ça brille et que ça fasse cher pour donner l'illusion d'une soirée parfaite. Mais ce n'est qu'un décorum, rien de plus, de l'apparat pour faire genre, ça ne signifie pas pour autant que les invités sont contents d'être là ou qu'ils vont forcément passer une bonne soirée. Je suis sûr qu'entre eux, tout le monde feint d'être content et de passer la meilleure soirée de leur vie mais en réalité, ils s'emmerdent profondément et regrettent presque de ne pas avoir pu se porter pâle ! Je tourne mon regard autour de nous tout en haussant les épaules. “Ben, il faut bien avouer qu'ici, ils adorent faire des bals ou des soirées en tout genre .... mais celle-ci est particulièrement pimpé ! Mais bon, c'est les Sorensen, ils viennent de la haute donc j'imagine qu'il faut impérativement qu'ils nous montrent leur supériorité, t'vois le genre ?" Répliquais-je d'un ton détaché, pas plus touché que ça par l'effort fourni. Après, moi je suis habitué aux soirées underground, où on mise sur un lieu insolite plutôt que classe, où il n'y a pas ou peu de déco, une soirée plutôt dans le noir, jouant sur la fluorescence et les lumières qui viennent en flash, musique à font et ambiance de folie. “C'est pas comme ça d'où tu viens ? Que ce soit chez toi ou au Brésil ?" C'était bien au Brésil qu'elle était, ôtez moi d'un doute .... J'avoue que je ne sais plus, j'ai peur d'avoir dit une connerie et j'attends sa réponse, pour m'excuser ou non d'avoir une mémoire de merde. Si je fumais moins aussi, ça irait peut-être mieux. On trinque au hasard qui nous a permis de nous croiser de nouveau ici, après Londres. Aucun de nous ne s'y attendait et ce fut une belle surprise - je l'espère - pour nous deux. Elle me demande si on s'en est sorti et je fais un signe de la tête pour confirmer que oui “Wouhai wouhai tranquille ! On les a semé au bout de ... je ne sais pas, une dizaine de minutes peut-être ! En vrai ils ont lâché l'affaire assez vite, ils ont peut-être eu une urgence, on n'était pas très important ! " On connaît les rues comme notre poche, ça n'a pas été trop dur de les semer, mais j'aime à croire que derrière notre talent, il y a eu un peu de chance aussi. Soit une urgence, soit les mecs étaient au bout de leur service ou ça les gonflait de jouer à cache cache avec nous. Ce qui est sûr c'est qu'on est rentré sans trop de difficulté chez nous et on en a bien rit. “Et toi ? Tu ne t'aies pas fait tuer par ta daronne ?" J'ai cru comprendre que c'était tendu avec sa mère, a-t-elle seulement remarqué l'absence de sa fille ce soir là ?

On parle des vacances qui s'en viennent et elle me demande ce que j'ai prévu. D'ordinaire, je reste ici pour Noël, n'ayant pas vraiment de raison de rentrer. Les années précédentes, on fêtait noël ici avec mon oncle, ça nous évitait un tête à tête gênant sur Londres. J'imagine qu'on aurait pu aller le fêter avec mes grands parents paternels, les parents de Wayde, mais il m'a toujours dit que ça serait la pire idée du siècle. Il n'est pas très tendre avec ses vieux, perso je ne les ai jamais rencontré et certainement à raison. Ils n'ont jamais approuvé le mariage de mon père avec ma mère et rien que pour ça, ils peuvent aller crever en enfer. Je ne sais pas s'ils savent que je suis ici, ni même s'ils ont exprimé un jour le désir de faire ma connaissance. Je n'ai jamais vraiment posé la question à mon oncle et je ne suis pas sûr d'avoir envie d'avoir la réponse. Si c'est pour les entendre dire du mal de ma mère ou de sa famille ou vouloir me faire rentrer dans le droit chemin, très peu pour moi. Cette année j'aurai peut-être pu retourner en Russie, retrouver ma famille maternelle, ainsi que Wayde, qui vit auprès de sa fille, temporairement, mais je ne suis pas encore prêt de faire mon premier Noël là bas, sans mes parents. J'ai déjà fait mes vacances d'été et je m'en remets à peine, donc chaque chose en son temps. Je doute que Poudlard sache que je rentre dans un appartement vide, je n'ai pas dit à mon oncle que je ne restais pas à Poudlard cette année et je me suis bien gardé de dire à la direction que mon oncle était toujours en Russie. Ca va, j'ai presque 17 ans, j'ai toujours été indépendant, je n'ai besoin de personne pour me chaperonner. Et puis si j'ai vraiment un problème, mon oncle saura trouver un portoloin rapidement pour revenir, je ne me fais pas de soucis. Et puis dans le pire des cas, je dirais que je vais chez Blaze. Ce n'est qu'un semi-mensonge, puisqu'on part ensemble en vacances. “On va pouvoir se la péter grave, vous allez nous détester !" Répliquais-je aussi amusé, qu"un brin prétentieux. Connaissant Blaze, c'est clair qu'il ne ratera pas une occasion de faire rager les autres et de les faire envier et j'avoue que j'y prendrais aussi beaucoup de plaisir. Je lui retourne la question et je découvre qu'elle restera ici pour les vacances. Je me reconnais parfaitement dans ses raisons. Pas envie de rentrer pour être avec une personne que l'on ne porte pas vraiment dans son coeur à l'instant T et avec qui on ne veut pas vivre un Noël à l'ambiance lourde et pesante. Je la feel tellement c'est incroyable. “Wouhai, je te comprends tellement meuf ! Je suis passé par là aussi, ces deux dernières années ! " J'esquisse une grimace désolé pour elle, je porte mon verre vers le sien pour trinquer à nouveau et je bois. “En vrai c'est pas siii mal que ça. Au moins personne t'emmerde pendant deux semaines, tu peux pioncer tranquille ... évite juste Thorstein ... on ne sait jamais !" Je doute qu'elle la colle sans raison, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Je suis sûr que si j'avais passé mes vacances ici, elle se serait fait un plaisir de continuer ses retenues hebdomadaires, pour être sûre que je ne m'ennuie pas. Pendant que nous discutons, la musique change soudainement et c'est certainement la première fois que je suis vraiment surpris ce soir. Ca ne sonne pas du tout Sorensen ça. A mon avis un petit malin à voulu changer un peu d'ambiance, pour mon plus grand plaisir. Je regarde Harriet, amusé et je lui tends la main. “Ca, c'est pas signé Sorensen !! On en profite avant que l'autre déchet reprenne les choses en main et remette une ambiance de merde ?" répliquais-je à ma partenaire, le sourire aux lèvres, prêt à aller danser un peu avant que l'ambiance ne change à nouveau.

@N. Harriet Karmali

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

Bal de Noël

Comme chaque année, je me pose les mêmes questions. Avec qui vais-je aller au bal ? Quelle robe je vais porter ? En général, je ne me demande pas si je vais y aller ou pas, puisque la réponse est plus qu'évidente : Evidemment ! Et comme chaque année, je finis toujours par y aller avec mon meilleur ami, Noah. Je pourrais le plaindre, le pauvre, d'être toujours forcé à m'y accompagner, mais cette année, pour ma plus grande surprise, ce n'est pas moi qui l'ai tanné pour venir avec moi, c'est lui qui m'a proposé qu'on y aille ensemble. Ce fut assez étonnant mais malgré tout, ce fut une belle surprise. J'ai accepté sur le champ, ne me posant pas plus de questions. Aurais-je voulu y aller avec quelqu'un d'autre ? Pour être honnête, pas vraiment. Mais est-ce que je pense ça parce que depuis le départ de Faust, je n'ai pas eu de nouveau coup de coeur ? Peut-être. Mais ça n'enlève rien au fait que je suis toujours ravie d'y aller avec mon meilleur ami, même si pour lui, c'est plus une purge qu'autre chose. C'est d'ailleurs étonnant qu'il m'ait proposé d'y aller ensemble vu qu'il n'aime pas forcément danser, ni aller à ce genre de soirée. Curieuse, je me promets de lui poser la question et je chasse, pour l'heure, ces préoccupations pour me concentrer totalement sur ma tenue. Que vais-je mettre ? Une robe noire ? J'en ai une ou deux très jolies qui pourraient être parfaite pour la soirée. Pourtant, je n'ai pas le coeur de porter du sombre. J'ai envie de mettre autre chose, quelque chose d'un peu plus festif et j'ai la robe parfaite pour ça. Je sais que certains n'aimeront pas, je ressemblerais pour eux à un gros paquet cadeau, mais qu'importe, moi je l'aime bien, je l'ai acheté avec mon père lors de nos dernières vacances ensemble et j'ai très hâte de la porter. Il faudra d'ailleurs que je demande à Noah de me prendre en photo avec, pour l'envoyer à mon père, il sera content de voir que je l'ai porté.

Peaufinant mon maquillage, je regarde l'heure et constate qu'à ce rythme là, je vais finir par être en retard. Alors oui, Noah me connaît pas coeur mais quand même, n'exagérons pas trop. Je me dépêche donc, mettant la dernière touche à mon maquillage avant de courir chercher mes chaussures. Vais-je avoir mal aux pieds ce soir ? Certainement, mais est-ce que ces magnifiques chaussures à talons n'en valent pas la peine ? Evidemment que oui ! Me regardant une dernière fois dans le miroir, je suis satisfaite de mon look, au diable les mauvaises langues. Même si en réalité, chaque remarque désagréable que j'entendrais me minera le moral, pour l'heure, je fais genre de m'en moquer royal. En sortant de mon dortoir, je rencontre le regard de mon meilleur ami, déjà prêt, bien évidemment. Je m'approche de lui en souriant. “C'est vrai tu aimes ?” Dis-je en roucoulant de plaisir. Je tourne sur moi-même pour qu'il puisse admirer l'ensemble, contente qu'il apprécie ma tenue. En même temps, je n'ai jamais entendu Noah me dire qu'une tenue ne m'allait pas, donc il n'y a rien d'étonnant à ça, mais que voulez-vous, je suis contente pour un rien. “Tu es très élégant aussi !” Lui dis-je en souriant, appréciant de le voir faire des efforts jusqu'au bout “Il faudra qu'on prenne une photo de nous deux pour l'envoyer à mon père !” Noah devait s'y attendre, vu que c'était un petit rituel qu'on avait ensemble. Je faisais souvent des photos de nous avant la soirée pour l'envoyer à mon père et j'appréciais de les revoir une fois que j'allais chez lui. Il me tend le bras tout en me demandant si on y allait et je lui fais un signe positif de la tête et je glisse mon bras sous le sien.

Nous descendons les escaliers et je suis plus que ravie de pouvoir compter sur Noah pour éviter que je me casse la figure. En vrai, je sais marcher avec des talons, ce n'est pas le soucis, mais je ne voudrais quand même pas me faire une cheville à cause d'une trop grande assurance. Quand nous arrivons dans le hall d'entrée, nous tombons nez à nez avec Hayden et je suis tout aussi étonnée de le voir ici. Je pensais qu'on serait dans les derniers à rentrer dans la salle mais visiblement non. Noah lui propose de rester avec nous, que cela ne nous dérangeait pas et je hoche la tête, en signa d'accord “Evidemment que tu ne nous déranges pas Hayden, c'est toujours un plaisir de passer du temps en ta compagnie !” Mais il faut croire que pour lui, c'est trop dur de rester ici alors que sa cavalière vient de lui poser un lapin. Nous le regardons donc faire demi-tour, désolés pour lui. “Le pauvre...” Mais pas le temps de trop le plaindre que finalement Daisy fait son apparition. Je ressens une pointe de soulagement en la voyant, finalement elle ne lui a pas fait un faux plan, le pauvre ne le méritait pas. Nous les voyons passer devant nous et le regard de Daisy pour Noah me laisse sans voix. “Daisy est une jolie fille ...” Ce que je pense vraiment, tout comme je trouve qu'Hayden est un beau garçon. Néanmoins, je ne trouve pas forcément qu'ils matchent vraiment ensemble. Il y a comme une dissonance dans leur harmonie. Mais bon, qui sommes nous pour les juger ? Si ça se trouve, ils vont passer une excellente soirée et se revoir après. Si c'est là ce que souhaite Hayden, on ne peut que le lui souhaiter. Nous suivons le couple pour nous rendre à notre tour dans la salle de bal et je suis assez surprise par la décoration. “C'est un peu ... tristoune, tu ne trouves pas ?” Glissais-je à Noah discrètement. Je ne suis pas vraiment fan du choix de la décoration. C'est jolie, le problème n'est pas là, mais il manque cette gaité si commune aux fêtes de fin d'année. C'est trop froid à mon goût. Noah me demande ce que je veux faire et je vois bien qu'il espère secrètement que je ne le précipite pas directement dans la gueule du loup en allant sur la piste de danse. “Danser ?!” Lui dis-je tout exciter, avant de rire de bon coeur “Ca va, je te charrie. Allons d'abord au buffet, je sais que tu n'attends que ça !” répliquais-je amusée. Nous n'avons pas le temps de faire trois pas qu'on nous apporte déjà un verre et de quoi grignoter. “Heu... merci !” Dis-je avant de voir l'elfe de maison disparaître aussi rapidement qu'il est apparu. “Alors dis moi ... qu'est-ce qui t'as motivé à vouloir venir ici ce soir ?” Lui demandais-je, un brin curieuse.

@Noah A. Wood
@Hayden W. Lynch

Tenue de Daria:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Il a l’air surpris au nom de Rosalie. Prudent aussi. Les sourcils se font inquiet et elle réprime le mouvement des doigts naturels qui chercheraient à venir les défroisser en un toucher léger. Le mystère a ses charmes, les tourments aussi. Qu’il se pose des questions, qu’il s’ébouillante l’âme sous les énigmes – après tout, n’est-ce pas là le meilleur moyen de voir à travers les masques ? Il est si lisse Hayden, du marbre doux, des idées soyeuses, des paroles en velours. Une discrète inquiétude rend trouble l’éclat ondoyant du regard qu’il pose sur elle. Elle pourrait lui en dire plus songe-t-elle mais la voix se tait. La petite sirène a fait un pacte. Elle préfère se repaitre du regard admiratif qu’il arbore, aime mieux se rouler dans le liquide des compliments qu’il lui offre sous forme d’empressements maladroits. Son cœur se gorge d’innocente vanité. « C’est un peu… une première pour moi, mais je vais me débrouiller pour ne pas te donner envie de t’enfuir en courant. » Elle barre les hésitations d’une œillade sévère tandis qu’Uranus ou Pluton - elle n’en sait rien - passe sur sa taille, courant après les doigts légers d’Hayden qui s’y posent à leurs tours. Daisy veut le mettre en garde, le gronder, lui murmurer en menaces souterraines que s’il a le malheur de lui écraser un orteil - un seul - il peut bien dire adieu à son prochain match et se faire porter pâle. Il y a tant de façon de mettre un homme à genoux promet elle silencieusement. Les lèvres s’amenuisent sous la désapprobation et le corps qui s’était raidit, se fige sous l’enlacement. Le temps de quelques pas seulement. Quelque chose se passe, incertain et surprenant. La souplesse revient, les gestes empoisonnent et annihilent la résistance. Elle a un soubresaut qui lui coule au fond du ventre, un étonnement qui se cristallise dans les pupilles noisettes : Hayden sait danser. Quand il la fait tourner la première fois, elle revient vers lui presque consternée. Il a donc mentit en prétextant que c’était une première et qu’il ne savait pas y faire. Daisy cille en virevoltant à nouveau, encore et encore. Les lèvres framboise s’humidifient sous les rythmes sinueux. La peau s’électrise un peu plus quand le rock s’infiltre dans l’orchestre de façon inopinée et la brune finit par sourire, avisée, l’ivoire aussi luminescent que la griserie qu’il a su imprimer à leur danse.

Elle ne lui en veut même pas de resserrer sa prise ainsi sur elle, s’y love à la manière d’un chat qui a subitement compris où sont les croquettes et qui s’en fera un festin à l’abri des regards.

Daisy esquisse un peu de hargne dans son sourire de miel. Il ment donc, Hayden. Lui aussi. Et elle s’en sent rassurée, choyée dans sa conviction profonde que ses mensonges à elle ne sont pas si effrayants finalement. De petites pierres dans un vaste édifice. Ils mentent tous, tout le temps. Elle voit du coin de l’œil Maxwell se faire artifice, lever bien haut son verre et rayonner bien plus fort qu’à l’accoutumée, quitte à bruler ceux qui l’entourent ; elle voit Noah rentrer sa tête dans ses épaules, un poids imaginaire le rendant timoré quand bien même sa partenaire est connu pour sa dextérité ; elle perçoit à peine Haley rire quand bien même le jaune de son écusson vient se mêler au son cristallin.

Ils mentent et elle tourne.

Ils tournent et elle ment.

Les notes s’arrêtent et tout le monde rit un peu parce que le changement de tempo était le bienvenue. Ils font tous semblant de ne pas regarder l’estrade des gradés or, tout comme ceux qui y sont font semblant de ne pas prêter attention au reste de l’école. Les murs s’érigent, les drames se nouent. On fait mine que tout va bien, que le cœur est à la fête et c’est tout aussi bien. Ce n’est pas le décor qui est froid en vérité, ce sont les avertissements métal des épées de Damoclès qui sont au-dessus de l’école. Que croit Sorensen ? Qu’ils n’ont pas vécu Blackman ? Qu’ils n’y ont pas déjà survécu ? Parfois, Daisy se demande comment elle a fait pour ne pas se laisser avaler par le monde, pour ne pas se laisser entraîner par ses griffes et ses dents. Pour rester à flot. Ce n'est pas l'amour qui l'a sauvée, ce n’est jamais vraiment ça quoi qu’en dise.

Non, elle s'est sauvée elle-même, et elle le sait.

Et depuis, la légèreté est devenue sacerdoce, la beauté édifice, les flirts symphonies.

Elle regarde Hayden, des secrets en clair-obscur au bord des lèvres, impénétrable et clandestine. Elle a presque envie de s’y fondre dans ses bras - acide vénéneux - juste pour le plaisir passager que cela procurerait. Au lieu de ça, elle lui fait signe, le buffet n’est pas loin et elle sait que les amis du poursuiveur s’y trouvent.

Elle peut bien se faire exemplaire le temps d’une soirée.

@Hayden W. Lynch
@Daria S. Winchester
@Noah A. Wood

Bal du solstice d'hiver

Dehors les bouffons

Sans que je ne m’y attende, ma soeur refuse l’invitation. J’esquisse une moue nonchalante, tandis que ma contrariété se traduit par l’apparition d’une légère ridule sur mon front. « Je vois. Et bien, Judith voudra peut-être bien se joindre à moi. » Je n’avais pas de grands projets pour ces vacances en hiver, mais un peu de temps en famille me paraissait nécessaire pour ressouder l’unité indissociable que nous formons. Avec le mariage de Hannibal avec sa courtisane, il faut dire que des tensions sont nées, or nulle d’entre elle n’a de place au sein de notre maison… Mais je verrais cela plus tard. Bluebell répond à mon compliment avec ce ton piquant, dont elle possède le secret, ce qui m’amuse intérieurement ; évidemment, cette fois, il m’est destiné. « Je crrrois déceler un peu de verrrve à trrraverrrs tes mots mais sans doute est-ce mon imagination. » réponds-je à ma cavalière, ne prenant même pas la peine de dissimuler l’espièglerie derrière les miens. Je la sais cinglante et sarcastique, je ne m’en formaliserais certainement pas pour si peu… Disons que le temps crée des habitudes, et après tout, cela ne me déplaît pas. Erin et Junior finissent pas prendre congé sans que je ne cherche à les retenir… J’ai bien compris qu’ils avaient à faire ailleurs, et j’imagine que cette distance que crée ma soeur entre et moi est un symptôme normal de son attachement pour le Serpentard, même si je le déplore intérieurement.

Je me tourne vers Maxton et Judith, tandis que Bluebell propose que nous nous dirigions vers l’estrade… « Oh, ne les dérrrangeons pas outrrre mesurrre, je m’en voudrrrais que nos bavarrrdages les empêchent de prrrofiter du quatuorrr à corrrdes. » lancé-je sur un ton léger. A vrai dire, égoïstement, c’est moi qui préfère écourter cet échange ; la vue de ma petite soeur avec un de mes amis proches me perturbe quelque peu, et j’ai également envie de profiter du temps que peu m’accorder ma cavalière. Après tout, si nous sommes souvent réunis dans le cadre de nos devoirs communs, et des responsabilités qui nous incombent après avoir intégré la brigade, rares sont les moments que nous pouvons partager sans qu’il soit question de nous plaindre de cette invasion multi-raciale que nous subissons depuis déjà des siècles. Evidemment, je déplore notre sort tous les jours, mais pour une fois, je ne laisserais pas les sangs-de-bourbes me voler cette soirée. J’adresse un sourire discret à ma soeur et au frère de ma cavalière, avant de me détourner, au bras de Bluebell ; peut-être aurons-nous l’occasion de nous recroiser plus tard ce soir. « Le mal de ton frrrèrrre ne semble êtrrre qu’un lointain souvenirrr. » fis-je remarquer à son adresse, tandis que nous nous éloignons. Il est loin du portrait qu’elle me dépeignait cet été… Son état donne l’air de s’être amélioré en même temps que celui de la Serpentard, et je me demande si c’est l’une des conséquences de la gémellité ; peut-être que dans certains cas, l’état physique de l’un affecte l’autre. Est-ce que si je venais, à l’avenir, à souffrir comme lui, Erin le ressentirait elle aussi ? Ou serais-je capable de percevoir une douleur la traversant comme si je la vivais directement ? Cette réflexion me laisse un peu méditatif.

Je m’apprête à lui proposer de danser, avançant une main peu assurée dans sa direction, l’invitant à s’en saisir. Piètre valseur, je l’aurais pourtant escorté jusqu’à la piste, où j’aurais mécaniquement reproduit ces pas que j’ai appris par coeur plus jeune, avec bien peu de fluidité et de souplesse. Mais la musique change subitement : un instrument inaudible prend le pas sur le violon, et s’impose, troublant l’atmosphère parfaite que Grand-Père a créée dans cette salle… Je cherche aussitôt le regard de ma soeur jumelle, mais sans succès ; à croire qu’elle s’est évaporée en quelques minutes. J’étouffe un juron d’un ton de voix imperceptible, et me retourne en direction de ma cavalière. « Parrr Merrrlin, je constate que même lorrrs des soirrrées les plus nobles, les moins purrrs ne comprrrennent toujourrrs rrrien à l’étiquette. » lâché-je entre mes dents, levant les yeux au ciel pour appuyer pour exaspération. Le son parasite de cette guitare électrique n’a rien à voir avec les notes délicates jouées par nos musiciens lors des réceptions que nous organisons, et je suis prêt à parier que l’un de ces cancres au sang-mêlé en est l’auteur.

Mon bras abandonne furtivement celui de Bluebell pour plonger ma main dans ma poche, et la ressortir, armé de ma baguette ; d’ordinaire il est interdit de l’emmener lors des soirées dansantes, mais disons que cela fait partie des quelques privilèges à être le petit-fils du directeur. « Silencio » lancé-je en direction du quatuor à cordes, mettant aussitôt fin à la musique barbare qui s’échappe des instruments. Un silence de plomb s’abat finalement sur la salle, avant d’être troublé par les bavardages indignés, s’insurgeant contre l’absence de musique. Je ne m’en formalise pas, et me retourne vers les musiciens désorientés, l’air passablement agacé. « Vous, mon Grrrand-Pèrrre aurrra deux mots à vous dirrre. » lancé-je à l’adresse du sorcier violoniste, dont l’instrument se révélait être la source de tout ce tintamarre. A vrai dire, je me fiche qu’il soit ou non le responsable ; je doute même franchement qu’il le soit, j’imagine plutôt davantage la bande d’amis peu fréquentables du jeune Dmitri causer tout ce désordre. Mais quelqu’un doit payer, et puisque je ne compte pas passer toute la soirée à enquêter pour trouver un responsable parmi ces impurs aux manières d’indigènes, alors il servira d’exemple. Mais il y a un temps pour tout, et nous pourrons régler cela dans le bureau de mon aïeul en fin de soirée… Je reviens finalement à ma cavalière ; l’absence de musique rendrait toute proposition d’aller danser bien moins sympathique… je ne m’en formalise pas, je ne suis guère un excellent danseur. Je m’écarte donc de la piste, à ses côtés, désignant les portes du hall donnant sur la cour d’un geste de la main. « Souhaites-tu prrrendrrre un peu l’airrr ? » A vrai dire, plus que le vent frais, je recherche surtout la tranquillité, et l’absence de ces satanés impurs qui polluent notre oxygène. Et puis, la perspective de quelques minutes passées en la compagnie de Bluebell loin de ces animaux déchaînés me paraît plus alléchante que de devoir jouer les chaperons dans la Grande Salle.

Hasard >> Réussite du sortilège

@Bluebell E. Sherwin
@Erin B. Sørensen
@C. Junior D'Archambault
@Maxton E. Sherwin
@Judith V. Sørensen

code by bat'phanie

Bal du solstice d'hiver

Hayden & Daisy

Quelque chose le dérangeait, dans cette histoire de prédiction. Le nom de Rosalie qui avait fait irruption au détour de la conversation, inattendu, malvenu, était la source d’interrogations chez Hayden ; décidément, sa demi-soeur était omniprésent. Comme si elle ne pouvait se contenter d’envahir sa famille, sa maison, sa classe… maintenant, en parlant à la fille qu’il avait invitée au bal, il fallait qu’elle soit dans les parages, à rappeler son existence au monde, et celle de ses merveilleux dons… Madame était une voyante, elle en avait des histoires à raconter ! En attendant, aucune d’elle ne s’était vérifiée, à sa connaissance, si bien qu’il finissait par croire que c’était du flan, et qu’elle n’avait orchestré tout cela que pour attirer l’attention sur elle. Il lui adressa un regard suspicieux, avant de se détourner définitivement d’elle ; pas question qu’il la laisse gâcher son moment, d’autant plus parce qu’elle se trouvait en compagnie de Haley, et que la présence de cette dernière le troublait franchement. La simple vue de la jeune femme lui faisait réaliser combien il se sentait à l’étroit, dans son corps masculin, coincé avec les attributs auxquels la nature le limitait… Il tacha de chasser ces pensées-là pour se recentrer sur sa cavalière, lumineuse malgré son mutisme. Son visage de poupée et ses airs mutins la rendaient presque enfantine, alors que sa démarche assurée la grandissait, contrastant avec cette attitude qu’elle se donnait : elle était plutôt impressionnante, maîtrisant parfaitement chaque mot, chaque geste, chaque battement de cils. Le mal qui la frappait ne semblait pas lui causer grand embarras… Si elle ne laissait échapper aucun mot de ses lèvres, laissant le loisir à ses grands yeux expressifs de répondre pour elle, elle ne semblait pas pour autant particulièrement mal portante… Aussi, après avoir brièvement étudié la question, il se décida à lui proposer de danser. Un peu appréhensif, il l’escorta maladroitement jusqu’à la piste, se demandant s’il avait encore un bon souvenir des pas enseignés par Daria…

Elle lui aurait probablement fait remarquer qu’il manquait un peu d’aisance, lorsqu’il avait esquissé le premier pas en avant. Qu’il était encore un peu raide, lorsqu’il l’avait entraînée par la taille, la ramenant à lui comme si elle était une sculpture de verre, trop précieuse pour être malmenée. Que ses muscles étaient un peu tendus, lorsqu’il leva son bras pour la faire passer au dessous. Il était presque étonné de cette docilité avec laquelle Daisy répondait à ses appels, alors que son caractère était pourtant bien connu… Décidément, elle était surprenante, et bien loin des préjugés que leurs camarades pouvaient nourrir à son sujet. « Est-ce que tu rentres chez toi, pour les vacances ? » lui demanda-t-il, à mi-voix pour faire la conversation, presque avec prudence, comme s’il craignait de faire irruption au sein de sa sphère d’intimité. En vrai, il ne connaissait que peu de choses à son sujet, ni les rapports qu’elle pouvait entretenir avec ses familles, ni si elle avait un chez elle à retrouver. Il y avait de grandes chances que oui, puisque c’était le cas de la plupart des élèves… Mais il était plutôt malaisé de faire la conversation lorsque son interlocutrice était incapable de lui répondre verbalement. Attendant un signe de tête de sa part, en guise d’acquisition ou de négation, il poursuivit sans s’interrompre. Il ne s’attendait à rien, lorsqu’il déposa sa main sur sa taille, ni lorsqu’elle fit un pas en arrière avant de se rapprocher de lui, ni lorsqu’il la fit tourner après un léger temps d’hésitation. Daisy se laissait volontiers entraîner, s’adaptant à ses mouvements, évoluant avec une certaine agilité dans l’espace qui l’entourait, auréolée de grâce. Et puis, elle se rapprocha de lui, et il s’étonna de cette soudaine proximité entre eux. C’était plutôt inhabituel, mais loin d’être désagréable… il sentit les battements de son coeur accélérer doucement, et il demeura ainsi parfaitement immobile, comme si le temps les avait figés au milieu de cette piste, et qu’il craignait que le moindre geste trop brusque puisse mettre fin à cette étreinte éphémère.

Se contentant de suivre le rythme imposé par la musique, il tacha de compter dans sa tête, reproduisant le schéma exact des pas de valse : une, deux, trois, une, deux, trois… Hayden se rendit compte, à cause de la chaleur dégagée par leurs paumes collées ensemble, qu’il avait une main nouée autour de celle de sa cavalière, et qu’il s’habituait progressivement à sa proximité. Et puis soudain, la guitare prit le pas sur le violon, imposant quelques notes de rock’n roll. Il s’en amusa, songeant à ce moment où il avait dansé l’année passée, en toute liberté, sous l’apparence de Haley, où il s’était déhanché au mépris de toutes les conventions et de tous les regards… Mais cette fois, il était presque un peu déçu de voir ce moment partagé prendre fin ; Daisy s’éloigna légèrement, et lui fit signe, en direction du buffet. Il lui répondit en souriant par un hochement de tête, comme par solidarité envers ce mutisme dont elle était victime, et consentit à la suivre en direction des petits groupes formés autour des tables. Le temps d’un instant, son regard se perdit en direction de Michaela, et il se demanda si elle s’amusait bien, si son cavalier était gentil avec elle. Il se rappela qu’ils se devaient une danse - deux même - mais le moment serait peut-être mieux choisi un peu plus tard. Il se promit mentalement de l’interroger dès qu’il le pourrait sur sa soirée, et adressa un signe en direction de Noah et de Daria. Il faudrait d'ailleurs qu'il remercie cette dernière lorsqu'il en aurait l'occasion... « Salut vous deux ! » leur lança-t-il, tandis que la musique s’interrompait brusquement, sans qu’il n’en comprenne la raison. L’apparition de l’un des rejetons Sørensen, baguette brandie, en direction du quatuor à cordes lui donna quelques indices… « Drôle d’ambiance » commenta-t-il en haussant les épaules, avant de poursuivre : « Alors vous nous conseillez quoi ? » demanda-t-il en leur désignant les boissons. Il sonda du regard Daisy, se demandant si elle était à son aise malgré son inaptitude à s’exprimer, ou si elle ne se sentait pas mal. Peut-être serait-il plus raisonnable de l’escorter jusqu’à leur salle commune, d’ici peu…

@Daisy Miller
@Noah A. Wood
@Daria S. Winchester

rainmaker

Bal du solstice d’hiver

Judith & cie

« Hum. Non. »

Prise au piège. Voilà à peu près l’impression que me donnait l’arrivée inattendue de Maxton. Qu’il soit présent ne m’étonnait guère. Qu’il m’adresse la parole beaucoup plus. Mais il est vrai qu’il avait déjà fait cet effort auparavant, lors des vacances d’été qu’il avait passées dans notre demeure norvégienne. Il existait donc des amis de mes aînés qui se souvenaient de mon existence ? Junior mis à part bien entendu. J’étais visiblement moins transparente aux yeux de la gente masculine qu’à ceux de leurs homologues féminins. Pourquoi ? Mystère. Et je n’avais pas l’intention d’essayer de le résoudre. Le fait était que, malgré toute la gentillesse dont avait fait preuve le jumeau Sherwin, je n’avais désormais plus le choix que de rejoindre le reste de la troupe. « C’est gentil. Tu es trrrès élégant également. » J’ignorais si son compliment était sincère mais la politesse la plus élémentaire me poussait à lui retourner. D’un geste mécanique je tirai sur le pli de ma jupe. « Avec plaisirrr », répondai-je sans trop réfléchir en lui emboîtant le pas. Je n’avais de toute façon pas d’autre solution, il ne manquerait pas de mentionner notre rencontre auprès du petit groupe et il me serait difficile d’expliquer à mon frère pour quelle raison je n’étais pas venue les saluer.

La meute était composée des membres habituels, rien d’extravagant ni de bien nouveau: le reste de la fratrie Sørensen, Bluebell et Junior. Que d’amusement en perspective… Les festivités allaient débuter mais qui de mon frère ou de ma soeur ouvrirait le bal ? Finn semblait être étonné de ma présence. Ce n’était pas comme si notre grand-père dirigeait cette école désormais. Dobronieva m’avait expressément demandé d’être socialement irréprochable pour ne pas nuire à la réputation familiale. Cette exigence s’apparentait davantage à une épreuve de force qu’à une promenade de santé et si Maxton ne s’était pas trouvé là au mauvais moment, nul doute que j’aurais pris la poudre d’escampette. « Trrrès surrrprenant en effet. » Nous n’étions de toute manière pas du genre à se tenir au courant de nos moindres faits et gestes. Heureusement d’ailleurs car s’il avait eu vent de ce que je trafiquais avec Mansfield, j’aurais probablement eu droit à une de ses formidables leçons de morale. Aaah, Erin… Toujours aussi charmante. Le plus charitable ici devait être Junior qui était capable de la supporter avec une abnégation hors du commun. L’expérience m’avait appris à garder pour moi mes réflexions. Avec ma soeur, tout était prétexte à une humiliation publique. Heureusement, le Serpentard relevait un peu le niveau. A ses paroles, un sourire franc illumina mon visage. « C’est une joie parrrtagée. » Quel dommage qu’Erin soit toujours dans son sillage… Car si la conversation de Junior était agréable, je n’avais que rarement l’occasion d’en profiter. La harpie prenait déjà le large, emportant son prince charmant avec elle. J’étais à la fois ravie de voir déguerpir cet épouvantard et un peu désolée de ne pas pouvoir discuter plus longtemps avec son compagnon. Je repensai aux instants fugaces que nous avions pu passer seuls dans le jardin de notre manoir de Kristiansand. Sa compagnie était plus qu’agréable quand son acolyte du démon n’était pas dans les parages.

« Je vois. Et bien, Judith voudra peut-être bien se joindre à moi. » Je n’avais strictement aucune idée de ce dont parlait Finn. Plongée dans mes pensées, à de kilomètres de ce château miteux, j’avais laissé mon esprit dériver dans des contrées plus paisibles. J’avais sans doute loupé plus qu’une fraction de conversation à voir la manière dont minaudait mon frère devant la jumelle Sherwin. Une fraction de seconde plus tard, il avait décampé avec Bluebell sur ses talons. « Je crrrois que j’ai loupé quelque chose. » avouai-je en me tournant vers Maxton. Nous n’étions plus que tous les deux, laissés en plan par nos fratries respectives. La soirée s’annonçait décidément très bien…

Tenue de Judith:

(c) DΛNDELION

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Roxy n'était visiblement pas du genre habituée à s'habiller en fille et encore moins à être aussi sexy qu'elle l'était ce soir-là. Elle trouvait plutôt qu'elle était en train de jouer un rôle. Bella haussa les épaules.

- On joue tous un rôle à un moment donné. On se cherche et on s'adapte, c'est normal. Et même quand on reste soi-même, c'est un rôle... notre propre rôle. Plaisanta-t-elle avant de lever son index d'une façon faussement réprobatrice.

- Non, rectification. Les bals sont fait pour s'amuser et c'est exactement ce qu'on va faire. Ajouta-t-elle en pouffant de rire à la façon dont Roxy qualifiait le directeur. Mais sur un point elle avait raison, l'ambiance givrée était bien là. Bien qu'elle aimait les décorations de Noël traditionnelles, elle trouvait quand même cette décoration là très réussie et très élégante. Et même si jusqu'à présent Bella ne connaissait pas, et n'appréciait pas franchement non plus, les vrais hivers bien froids, elle saluait le bon goût qui avait été apporté aux détails du thème.

Près du buffet autour d'un verre pour débuter la soirée, le sujet du préfet de Poufsouffle vint sur le tapis. Sa réputation le précédait mais Bella n'avait pour l'instant pas pu juger de la véracité de ces rumeurs de ses propres yeux. Roxy lui confirma pourtant qu'il se prenait pour un tombeur et qu'elle était bien contente de passer la soirée avec elle plutôt qu'avec lui. Bella répondit par un clin d’œil et trinqua avec son amie après avoir convenu que s'il cherchait à récupérer sa cavalière, elle ne le laisserait pas faire aussi facilement.

Le sujet dévia ensuite sur le professeur d’Étude des Moldus qui les avait brièvement saluées et les deux filles cancanèrent comme deux ados. Ça faisait du bien de ne pas se prendre au sérieux parfois et Bella trouvait avec Roxy cette liberté de pouvoir se lâcher un peu tout en sachant qu'elle comprenait parfaitement la plaisanterie.

Bras dessus, bras dessous, elles décidèrent d'aller danser et par un heureux hasard, la musique plan plan qui était jouée jusqu'à présent se transforma en concert bien rythmé par de la guitare électrique... bien qu'il n'y ait aucune guitare électrique dans l'orchestre.

- Oh génial ! S'exclama-t-elle en se laissant entraîner par Roxy qui la faisait tourner sur elle-même. Ça c'est de la musique ! Ça me rappelle le Sydney Festival qui a lieu chaque année en janvier là-bas. Ajouta-t-elle avant d'entraîner à son tour Roxy dans un rythme bien déchaîné. Mais malheureusement, l'ambiance ne dura pas longtemps et la musique de salon reprit.

- Bah... tant pis. Dit-elle sans pour autant se démotiver. L'australienne prit alors une main de Roxy et posa l'autre dans son dos avant de l'entraîner dans une valse improvisée tout en pouffant de rire.

@Roxy M. Reid

Tenue de Bella:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Bal du Solstice d’Hiver

Les soirées pompeuses n’étaient pas son genre ; quoique, les soirées tout court ne lui convenaient pas. Charles ne connaissait que l’effervescence de la nature, le fourmillement d’un cerveau en pleine réflexion. Les éclats de rire, les mouvements de danse et, Seigneur, les conversations de groupe lui étaient certainement aussi étrangers que les cheveux blancs de sa mère. Paix à son âme, elle était partie trop tôt pour vieillir, un regret qui voila une demi-seconde le regard de Charles perdu parmi la foule. Il sut se ressaisir en retrouvant le calme habituel des iris de Sidney, lequel semblait pourtant agité. Il serait un peu audacieux d’affirmer que les deux garçons étaient amis, mais enfin, ils avaient déjà passé du temps ensemble et suffisamment pour que le Poufsouffle ressente le malaise qui couvrait les traits de son camarade. Dans l’espoir un peu naïf, mais sincère, d’apaiser la source de ce trouble, il chercha du mieux que lui accordèrent ses capacités sociales un moyen pour Sidney de changer d’air - imaginant, du peu qu’il connaissait de lui et de son propres comportement en cas d'anxiété, ce qui pourrait l’aider au mieux. Aussi finirent-ils par s’échapper dans le Hall, désert, obscur, silencieux. Ce n’était pas chaleureux comme le requerrait Noël, ce n’était pas non plus guilleret comme l’exigeait un soir de fête. Mais au moins étaient-ils désormais à l’écart de la foule et de tout ce qu’ils n’étaient évidemment pas en mesure de gérer du haut de leur maladresse. Un instant de flottement se glissa entre eux, prolongeant la nervosité du Serdaigle et travaillant à fortiori le visage de Charles. Soit, il pouvait essayer d’apaiser le jeune homme - mais maintenant ? Il devait peut-être s’enquérir de son état. Pourtant, les secondes passèrent sans qu’il ne bouge ses lèvres, figé par une tension croissante, ou par appréhension, ou par stupidité. Tu es pathétique. Incapable de réconforter quelqu’un qui va mal. Est-ce qu’il va mal à cause de toi ? Oui, mais oui, bien sûr puisque tu es pathétique. Charles finit par se défaire de la silhouette silencieuse de Sidney devant lui pour faire mine de contempler le Hall, du moins, ce que la pénombre laissait deviner. Les tableaux, aux aguets. Les escaliers, calmes à cette heure-ci. La pierre, glaciale. Cette dernière pensée lui arracha un frisson qui lui fit ranger sa main libre dans sa poche. A défaut de prendre la parole comme il l’aurait dû, il se contenta ainsi de rester debout, dans l’attente, sans même vraiment savoir ce pourquoi il patientait. La seule chose dont il était certain, c’était qu’il serait resté là encore longtemps sans hésiter, et ce qu’importe son inquiétude de passer pour un idiot, qu’importe son incompréhension, qu’importe le froid.

“T-t'es pas obligé de... rester... enfin... a-avec moi, je veux dire…” Heurtant ses songes, la déclaration de Sidney se fractura dans ses oreilles en une multitude de morceaux de verre qui tirèrent les commissures de ses lèvres vers le bas. Pas obligé de rester avec lui ? Était-ce une invitation à partir ? C’était de toute évidence une invitation à partir. Alors quoi, ses pensées anxieuses avaient finalement raison, lui qui s’était au contraire persuadé qu’il s’agissait de mensonges ? Sidney le détestait réellement, au point d’être mal à l’aise en sa présence, au point d’être contraint à lui demander expressément de s’en aller ? L’humiliation fut rude. Affreusement lourde, elle lui voûta les épaules en le recroquevillant davantage sur lui-même, tandis que ses oreilles bourdonnaient encore sous l’impact de la nouvelle. Tu es pathétique. Bon Dieu, pourquoi n’avait-il pas donné plus de crédit à cette stupide voix ? Non, il avait dû suivre son instinct, celui-là même qu’il ignorait toujours d’ordinaire, pour donner une chance à Sidney qu’il avait cru meilleur que les autres, accepter de se rendre à ce fichu bal pompeux et sectaire, porter ce costume deux fois trop grand pour lui, attacher ce noeud papillon ridicule, tout ça pour apprendre ce qu’il savait déjà depuis le début : il était pathétique et personne ne voulait de lui dans cette école de malheur. “Quoi ?” Sa réponse fut à la hauteur de son pathétisme. Il tremblait de déception, mais sa voix ne laissa glisser qu’un pitoyable mot sans émotion. L’apathie était devenue son refuge. La couleur de son imagination n’était pas filtrée par la monochronie de ses expressions, certainement parce que le monde était trop terne pour ses rêves, pour les cheveux blancs de sa mère, pour le saphir des yeux de Sidney qui n’osait même plus le regarder. “Mais je-” “Je comprendrai” “Quoi ?” D’abord coupé par la nouvelle intervention de Sidney, il se ravisa lui-même en recueillant ses propos avec la même incompréhension. Que comprendrait-il, au juste ? Fronçant des sourcils, Charles entrouvrit les lèvres, avant de les fermer puis de boire une longue gorgée de sa boisson sans vraiment comprendre pourquoi - peut-être pour gagner du temps, peut-être pour arrêter de scruter Sidney de la sorte, peut-être pour faire semblant d’être désinvolte alors qu’il était intérieurement en plein effondrement. Il ne supportait pas d’être ainsi humilié, mais pire, il détestait l’incompréhension. Or, rien ne lui parut moins clair que ces quelques secondes suspendues entre eux, lui qui cherchait à nouveau dans le visage fuyant de Sidney des réponses, ce dernier qui semblait incapable de la moindre pitié.

Alors, c’en fut trop. Oh, il pouvait bien être agacé, voire nerveux de passer du temps avec lui - après tout, Charles était lui-même gêné de vivre dans son propre corps - mais cela ne devait pas l’empêcher d’être respectueux. Or, rien ne lui parut plus impertinent que d’être ainsi rejeté sans avoir trop à la moindre explication, au moindre regard, au moindre mot. Allons, pourquoi avoir accepté cette invitation au bal s’il n’en voulait pas ? Pourquoi les bonbons d’Halloween ? Pourquoi les lettres ? “Pourquoi ?” La question se fraya spontanément un chemin entre ses lèvres, marquant une rupture avec l'impassibilité précédente de son attitude. Il ne lui en fallut pas plus ; Charles, dans le trouble conféré par cette moquerie indécente et par son incapacité à appréhender cette situation, laissa soudain glisser son masque de froideur pour une blessure si évidente qu’elle se refléta jusque dans ses sourcils froncés, sa mâchoire crispée, ses prunelles hagardes. “Tu veux que je parte ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Son cerveau chercha lui-même la réponse, dans le but absurde d’enfin trouver une excuse plausible. “Je suis désolé si j’ai eu du retard pour te rejoindre. Rosalie a dû jeter un sort sur mes mains, et ensuite, elle m’a aidé à mettre mon nœud papillon” récita-t-il en lisant clairement toutes ses hypothèses sans même laisser le temps à son interlocuteur de s’exprimer, complètement accaparé par son égarement. “Oh et, c’est vrai que tout à l’heure, j’ai mal réagi quand tu as frôlé ma main. Mais c’était juste un réflexe, tu sais bien que j’ai du mal avec les contacts” ajouta-t-il sur le ton de l’évidence dans la mesure où Sidney avait déjà assisté à son rituel. “Alors, pourquoi tu veux que je parte ? Enfin, quand même, je croyais que…” Il se tut aussitôt, réalisant d’une part qu’il s’était déjà bien assez épanché et d’autre part qu’il était temps de se taire avant de dire une chose qu’il regretterait. Et puis, il sentit cette fichue douleur dans le ventre, une brûlure infernale qui s’intensifia alors que son cerveau s’entêtait à lui repasser les images des moments qu’ils avaient passés ensemble. Comment garder en soi une telle brûlure ? Il devait cracher ce feu qui lui serrait la gorge. “Je croyais que… Ben, que tu m’aimais bien” conclut-il finalement dans un murmure. Le rouge lui monta aussitôt aux joues. Il agissait comme un imbécile et certainement qu’il ne faisait qu’aggraver son cas… Plus jamais Sidney ne lui adresserait la parole désormais, c’était évident. Mais enfin, il avait droit à une justification avant de retourner à sa solitude - et cette curieuse pensée, bien véhémente pour l’ordre habituel de ses réflexions, lui fit relever les yeux à la recherche des iris du Serdaigle. Rien qu’une dernière fois, il méritait de croiser son regard, d’y lire quelque chose, même du dégoût… Rien qu’une dernière fois, il méritait cette entrevue. On ne meurt pas de honte, après tout - mais il ignorait comment reprendre à vivre sans explication.

@Sidney Driscoll

code by EXORDIUM.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Solstice d'Hiver

Thaddeus & @Carla P. Yaxley

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Le rouge du jus de groseille dansait dans mon verre tandis que j’attendais la venue de Carla dans cette humide pièce qui nous servait de Salle Commune. Étrangement, il nous était resté un fond, à Junior et moi - car Caleb n’aura jamais eu la moindre goutte de ce nectar si loin d’égaler la perfection du vin que nous pouvions trouver à la maison. Il n’y avait aucune trace d’alcool, dans cette école, quand bien même notre cher camarade de dortoir avait la fâcheuse habitude de défier le règlement en introduisant des produits illicites dans l’enceinte du château. Une fâcheuse habitude qui pouvait se retrouver fort arrangeante quand une envie de m’intoxiquer les poumons me prenait. Il était bien le seul à pouvoir me fournir quoi que ce soit de ce côté-là et la faute ne pourrait que lui retomber dessus, à lui et à lui seul. Je n’aurais pas dit non à une cigarette, de suite, mais m’enfumer avant un bal n’était certainement pas la bonne idée. Cela se sentirait bien trop, si bien que même la meilleure eau de cologne ne parviendrait à masquer l’odeur. Pourtant je brûlais d’envie d’inhiber mes sens de quelque façon que ce soit… De rendre mon esprit engourdi par les palliatifs à ma jalousie. Cette soirée ne m'apparaissait plus comme une douce récompense à tous les efforts que j’avais pu fournir dans le but de rendre Carla plus proche de moi… De tous les Serpentard, elle était bien la dernière dont j’avais besoin à mes côtés. Or, les deux autres semblaient s’éloigner de plus en plus de mon cercle d’influence ; Bluebell se pavaner comme un coq au bras de son Champollion - ce dindon de foire - tandis que Junior préférait symboliser son « amitié » avec Erin dans la forme d’un anneau qu’il venait de faire passer à son doigt pas plus tard qu’aujourd’hui. Un anneau que j’avais innocemment aidé à choisir. Quel idiot j’étais ! Je ne m’attendais pas à ce qu’il me l’achète, naturellement, mais j’aurais préféré qu’il serve à autre chose que de rendre la Sørensen heureuse. À donner de l’urticaire, par exemple, ou à légèrement irriter le doigt au point d’attaquer la peau si ce dernier était gardé trop longtemps… Beau mais mortel. Une alliance qui obtenait toujours toutes mes faveurs. Mais non, nul de tout cela. De la mièvre trahison de tous côtés, et seule me restait Carla.

Non pas que sa plastique ne m’intéressait pas, mais son caractère me déplaisait grandement. Si elle n’était point là pour servir mes propres intérêts, je ne me serais point embêter croyez-moi bien. Mais que pouvais-je, à présent ? D’utile elle me devenait de plus en plus indispensable et je ne sentais pas mon emprise encore absolument totale sur elle. Cette invitation au bal était une première victoire, mais non la consécration finale. Quelle serait-elle, cette consécration, de toute façon ? Au départ, j’en avais une idée très précise, mais désormais… Nul ne pouvait savoir quand cette collaboration se terminerait. À l’allure où allaient les choses, probablement jamais. Et le jus de groseille ne parvenait à me faire oublier. Je continuai de faire danser un fond de liquide dans le fond de mon verre quand Carla se décida à se montrer. La jeune femme vint à ma rencontre dans une robe noire qui dénoterait probablement avec le thème de ce soir. Mais que pouvais-je dire ? J’avais fait la même impasse qu’elle en ajoutant, cela dit, des bribes d’argent au tissu pour égayer un peu les choses - (je ne pensais pas moins me rendre à un enterrement, toutefois). Son compliment générique s’épiça d’un geste chaleureux. « Et tu es… » Un autre regard la détaillant de part en part, laissant ma main libre se déposer sur la sienne et traîner sur sa peau le temps de trouver le bon adjectif… « Splendide. » Marine avait toujours eu des atouts, comme beaucoup d’autres, mais Carla avait la capacité de les mettre à son avantage. Cette diablesse avait tant de possibilités pour mener son monde par le bout du nez… Et pourtant. Des possibilités que Bluebell ne se gardait guère d’utiliser pour parachever ses objectifs - quels qu’ils soient. Tout ce talent était gâché chez la blonde. J’enlevai ma main et finis mon verre dans une dernière traite avant de quitter la banquette sur laquelle je croupissais. Je lui proposai mon bras tandis que nous commencions à discuter tout en nous rendant vers le lieu d’effervescence. Je sentais une légère migraine pointer le bout de son nez, mais j’avais sciemment laissé mes reine des prés dans le tiroir de ma table de nuit. Voyant la position dans laquelle me mettaient ceux qui se disaient être mes amis, je ne pouvais de toute façon pas tomber plus bas. Quitte à affronter cette soirée sobre, autant l’assumer jusqu’au bout.

Je ne sais comment cela fut possible, mais nous réussîmes à arriver après la plupart de nos camarades de qualité, et même après Bluebell que je n’avais pourtant pas vue passer pendant ma séance de patience. Mais qu’importe. Cette dernière se trouvait bel et bien en compagnie de son Gryffondor de pacotille et je n’avais nulle envie d’empirer mon mal de tête avec de telles broutilles. Toutefois, il était difficile de trouver un sujet digne de mes regards à cette réception… La décoration était certes luxueuse, mais le tout manquait quelque peu de fastes à mon goût pour atteindre la perfection. Ma cavalière trouva le tout magnifique, émerveillée comme si elle entrait pour la première fois dans un tel monde. « Le budget de l’école n’a pas dû donner beaucoup l’occasion de rendre ça encore meilleur, je suppose… » lui répondis-je, dans un sourire semi-amusé. Tout ceci était risible. Une réception de seconde zone au bras d’une Serpentard qui, dans la profondeur, ne m’intéressait que bien peu, moi qui savais pourtant me contenter de la surface plane des choses… Bluebell m’aurait compris, si seulement ses goûts n’étaient pas devenus aussi peu ragoûtant. Carla proposa d’aller saluer tout ce petit groupe qui se formait et qui se distinguait de toute la plèbe qui les entourait. Un étau m'enserra le cœur tandis que mon étreinte sur le bras de Carla se fit plus forte. Ils étaient bel et bien magnifiques, tous autant qu’ils étaient. Une peinture parfaite qu’il me ferait plaisir d’observer indéfiniment si seulement je pouvais avoir la certitude qu’une place m’y attendais à la fin de la journée ! J’aurais dû me trouver avec eux ! Et même s’il me faisait de faire quelques pas pour les rejoindre, je préférai décliner la proposition. « J’aimerais plutôt… » La migraine me faisait perdre de l’assurance. Je connaissais parfaitement l’image que je devais renvoyer, et même si ma faiblesse et ma fragilité apparentes ne me plaisaient guère, peut-être pourraient-elles me servir. « J’aimerais plutôt rester en ton unique compagnie, ce soir. Si cela ne te dérange guère, bien sûr… » Le sourire se fit chétif. Ce n’était point un mensonge. Mieux valait elle qu’eux. Un peu de douceur ne pouvait pas me faire de mal, n’est-ce pas ? Du moins pour ce soir. Je replaçai une de ses mèches derrière son oreille alors qu’elle m’offrait l’attitude que j’avais tant voulu obtenir d’elle ces derniers mois. Dire que je n’étais pas en état de m’en réjouir pleinement et de lui offrir la même chose en retour ! « Danser. Danser ce sera très bien. » Peut-être étais-je en train de la décontenancer à me montrer si peu piquant, si peu cruel dans mes manières et dans mon attitude, mais je n’en avais tout simplement pas la force. Si je pouvais lui apparaître plus aimable de cette façon, alors ainsi soit-il ! J’en allais jusqu’à la supplier - supplier, par tous les saints ! - de rester avec moi même une fois la soirée terminée… Aucun sous-entendu ne pouvait se faire entendre dans ma voix, mais les dernières fibres de ma volonté n’en pensaient pas moins.

(c) DΛNDELION

bal du solstice d'hiver

ft. @Charles T. Ehrlich & Sidney Driscoll

Il n'a pas été très compliqué de faire machine arrière et de traverser la salle pour rejoindre le Hall... Il n'y a plus grand monde, à cette heure-ci. Soit les gens sont à la fête, soit ils en sont loin mais ils n'errent pas là... pas comme nous... Bien sûr, le calme et le silence sont une bonne chose, c'est appréciable... Mais il faut bien admettre que le vrai problème, ce soir, ça n'était pas tant la foule qui nous laissait à peu près tranquille, c'est plus... nous, en fait. La gêne, le malaise, la distance... la distance... Rien que d'y penser, je revois le geste brusque de Charles, toutes ces fois où il a eu l'air de vouloir s'éloigner. C'est bête parce que j'en attendais pas grand chose... je veux dire, c'est pas vraiment mon cavalier, j'en ai parfaitement conscience, et j'espérais pas qu'on aille danser jusqu'au petit matin – sérieux, non merci ! – mais je pensais pas qu'il aurait honte à ce point. Et ça fait mal. Sincèrement. Jusque là, j'imaginais qu'on était un peu amis, qu'il assumait ça. Mais d'un autre côté, je comprends... La lettre d'Elizabeth, les conversations de toutes les filles du château à la recherche d'un gars pour les accompagner... Les sous-entendus, les traditions, tout ça... Je crois qu'on avait pas vraiment réalisé avant d'y être... C'est comme si un truc c'était cassé, en fait. C'est... bizarre. Assez triste aussi. Et même là, alors qu'on est plus que tous les deux, qu'il n'y a plus personne pour commérer ou s'intéresser à ce qu'on fait, l'ambiance ne change pas. Elle est toujours aussi pesante. Je m'agite un peu. Je n'ose pas trop le regarder et quand je relève les yeux vite fait, son regard à lui est n'importe où ailleurs... Comme s'il avait envie de fuir. Je le comprends tellement ! Moi aussi j'en ai envie... Mais j'ose pas trop. C'est ma faute si on est là alors... Mais je veux pas qu'il se sente obligé de rester donc, maladroitement, je lui offre une porte de sortie. Il peut rejoindre d'autres gens ou rentrer à Poufsouffle ou peu importe, je ne le retiendrai pas et je ne lui en voudrai pas non plus et... bon, d'accord, peut-être un peu... Mais franchement, il doit s'en foutre royal, ce soir. Comme si on était à ça près. Ça part d'une bonne intention, je vous promets, mais là encore, c'est juste une catastrophe plus grosse encore que les autres.

— Quoi ?

Je ne sais pas quoi répondre à ça. Mes doigts se resserrent sur mon verre, j'aimerais me fondre littéralement dans le mur contre lequel je suis pitoyablement appuyé et disparaître à tout jamais. J'ai l'impression de faire n'importe quoi... mais en même temps cette soirée est un carnage ! Genre y'a encore quelque chose à en tirer ! Je regrette de lui avoir proposé, je regrette qu'il ait accepté, qu'on y soit allé... Je regrette tout ça. On aurait été mieux ailleurs... ou séparément, je sais même pas. Et je m'en veux de penser ça parce que s'il y a bien une personne auprès de laquelle je me suis senti comme chez moi depuis que je suis arrivé, c'est lui ! Mon cœur bat trop vite, trop fort, ça me donne envie de vomir. Je sens la situation qui m'échappe – nous échappe ? – totalement et je sais même pas quoi faire pour rattraper le coup. Je comprends pas ce qu'il se passe. Ce « quoi » ne colle pas avec tout le reste. Je veux dire... Il avait l'air d'attendre que ça depuis le début ! Et là, maintenant que c'est le cas, je me sens comme le pire des salauds... Et sûrement que c'est exactement comme ça qu'il me voit aussi. Un gémissement douloureux se coince dans ma gorge à cette pensée.

— Mais je-

Je ne l'entends même pas trop occupé à essayer de limiter les dégâts comme je peux. Alors j'essaye bêtement de le rassurer. Genre... ça va, il peut faire sa vie, c'est pas grave... Mais c'est encore pire après.

— Quoi ?

Je me contente de baisser les yeux. Je sais plus trop... Je pensais que c'était ce qu'il attendait... et maintenant... Je sais pas. Ça aurait dû être un bon moment, un peu bizarre peut-être parce que c'était nouveau et que c'était Poudlard et tout mais... bon... Pendant des jours, j'ai imaginé qu'on découvrirait tout ça comme deux mômes et que ça ferait des souvenirs cool et j'étais content de partager ça avec lui et là... J'ai même plus vraiment l'impression de le connaître. Enfin... je le connais pas, en vrai. C'est pas en quelques fois qu'on connaît quelqu'un... mais il me rappelait tellement de trucs, que ce soit chez moi ou la vraie vie, que j'ai toujours eu tendance à l'oublier...

— Pourquoi ?
— Pourquoi qu-

Mais je relève les yeux avant de finir ma phrase et elle meurt sans suite. Devant moi, Charles a l'air mal. Vraiment mal. Pas juste stressé ou mal à l'aise... Il a l'air blessé. Ça me fait l'effet d'une gifle. La culpabilité est brutale, violente. C'est... c'est ma faute ? J'ai l'impression d'être un monstre. C'est toutes les voix et les insultes qui remontent doucement à cette pensée. Je sais faire que ça : du mal aux gens qui m'entourent. Tante Jessica, Maman, Aida et maintenant lui... Je rebaisse les yeux presque dans un geste de survie. Je veux rentrer à la maison et ne plus jamais revenir dans cette école. C'était une mauvaise idée. J'ai pas besoin de tout ça, pas besoin d'amis ni d'une vie normale. J'étais mieux chez moi, c'était plus... sûr...? C'est exactement le genre de choses qui serait jamais arrivé, Maman avait tout fait pour. Et là où je lui ai souvent reproché de m'avoir coupé du monde, ces dernières années, ça prend tout son sens aujourd'hui : elle avait raison. C'est mieux pour tout le monde... et je mérite sûrement que ça.

— Tu veux que je parte ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
— Je veux p-, c'est tout ce que j'ai le temps de prononcer en secouant la tête avant qu'il ne reprenne de plus belle.
— Je suis désolé si j’ai eu du retard pour te rejoindre. Rosalie a dû jeter un sort sur mes mains, et ensuite, elle m’a aidé à mettre mon nœud papillon. Oh et, c’est vrai que tout à l’heure, j’ai mal réagi quand tu as frôlé ma main. Mais c’était juste un réflexe, tu sais bien que j’ai du mal avec les contacts.

Je perds pied face à ce flot d'explications que je ne maîtrise pas. Il avait l'air de... je sais pas... de pas avoir eu envie d'être là... alors... mais là... Les mots perdent peu à peu leur sens, ils s'effacent pour laisser place à un bourdonnement gênant. Je ne sais plus à quoi me raccrocher alors je resserre péniblement ma prise sur mon verre comme je l'aurais fait sur une bouée de sauvetage.

— Alors, pourquoi tu veux que je parte ? Enfin, quand même, je croyais que…

Le silence se fait. J'ai envie de lui dire que je veux pas qu'il parte, que j'ai jamais voulu ça, que c'était pour lui, parce qu'il avait l'air de le vouloir mais ça ne sort pas. Je reste là, la bouche entrouverte, à fixer les pierres qui nous séparent, des excuses pathétiques me brûlant les lèvres sans jamais réussir à me débarrasser de la moindre. Ça fait pitié. Juste pitié. S'il me réadresse la parole après ça, ça tirera du miracle !

— Je croyais que… Ben, que tu m’aimais bien.

Ce qui est en vrai qu'un murmure ressemble à un coup de tonnerre. Tonitruant, un peu effrayant aussi. Je relève la tête d'un geste vif, les yeux écarquillés par la surprise. C'est... direct. Trop peut-être. La question me met mal à l'aise. Tant même que le bourdonnement s'amplifie, ponctué de battements sans rythme. Chaque raté se fait douloureux. Mon regard se plante une seconde dans le sien alors que mes joues rougissent aussi vites que les siennes. Je ne sais pas quoi répondre à ça non plus. « Oui », c'est tout ce qui me vient. Et ça m'a l'air tellement vrai que ça me met plus mal à l'aise encore. Je suis tout juste capable de hocher la tête. C'est imperceptible, c'est ridicule... Je l'aime bien. Sa question – est-ce que c'en est une, même ? – et ma réponse restée silencieuse me reviennent en boucle, sans répit, sans pitié. Ça m'en donne le tournis. Je veux pas le laisser là-dessus, pas comme ça... alors je prends sur moi et ouvre la bouche pour lui assurer que c'est bel et bien le cas quand un groupe sort de la Grande Salle en bavassant. Je sursaute, mon verre m'échappe des mains et se fracasse sur le sol dans un bruit de fin du monde. Ils tournent la tête vers nous et là, vraiment, c'est trop pour moi. Je suis incapable de relativiser, mon cerveau se déconnecte, plus rien de logique ou rationnel n'est en mesure de s'y faire une place. Je panique totalement. Un dernier regard désolé à Charles et je prends la fuite, le cœur au bord des lèvres, sûrement à rien du malaise. Je suis le pire des imbéciles du monde... et il va me détester pour le restant de nos jours, maintenant...

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