Déroulement des cours d’histoire de la magie.

Histoire de la Magie : bienvenue à Stonehenge

S’il avait déjà été question l’année dernière de travailler en binôme l’espace de quelques cours afin de proposer une expérience nouvelle plus complète pour les élèves, le cœur du projet n’avait pu voir le jour que la rentrée suivante ; la logistique demandait infiniment plus de préparations qu’un banal enseignement prodigué dans une salle de classe et si Fergal était loin de s’opposer à un tel projet, l’administration de l’école se faisait plus tatillonne dès qu’il fallait faire sortir autant d’élèves de l’enceinte de l’établissement. Pour autant, ils y étaient finalement parvenus pour le plus grand plaisir de Wenceslas qui se ravissait de pouvoir aider sa collègue ; ça n’était pas tous les jours que des enseignants cherchaient à proposer quelque chose de plus ambitieux qu’une vague leçon ânonnée de la plus ennuyeuse des façons, surtout dans une discipline comme l’histoire de la magie qui se prêtait plus difficilement aux expériences stimulantes. Et pourtant ! L’histoire était une discipline centrale qui s’était par ailleurs souvent révélée très importante pour les langues de plomb ; s’il n’était lui-même pas très friand de trop accès ses cours sur la théorie pure, celle-ci se révélait indispensable et les pratiques magiques anciennes l’étaient d’autant plus que les sorciers d’antan avaient dû développer bien des procédés pour palier aux obstacles d’alors. À bien des égards, ils s’étaient montrés plus inventifs que ne l’étaient les mages d’aujourd’hui.

C’est ce que s’apprêtaient à découvrir les élèves. Ils avaient été conviés à l’heure de la tombée du jour dans la cour intérieure d’où devait partir un portoloin ; ils n’étaient pas trop de deux professeurs pour encadrer tout de beau monde et vérifier que personne n’était laissé en plan derrière eux. Myrthilde en tête de cortège, c’était surtout elle qui donnait les instructions pendant que le né-moldu demeurait statique, un peu en retrait pour mieux surveiller du regard chacun des étudiants. Il ne s’inquiétait guère pour les plus âgés, mais les benjamins pouvaient être facilement intimidés ou surpris de la tournure des évènements. Lorsque sa collègue disparut en première, sonnant le début du décompte pour le portoloin, le professeur de sortilèges tira de la poche de son veston une montre à gousset, ses yeux passant des aiguilles aux adolescents qui s’avançaient un à un. « Ne traînez pas, jeune homme. » gronda-t-il d’un ton plat lorsqu’il en vit un s’attarder un peu trop longtemps à son goût devant l’arrosoir ensorcelé. Il ne posa à son tour la main sur l’objet qu’une fois seul dans la cour, alors que tous les élèves étaient déjà partis rejoindre l’autre enseignante. Il fit un bref signe de tête à cette dernière en arrivant, signe qu’elle pouvait désormais commencer le cours ; lui demeurait pour l’heure derrière, son heure n’étant pas encore venue quoique les sixième et septième années pouvaient se douter qu’il n’était pas là seulement pour encadrer puisqu’après tous, certains d’entre eux venaient alors même qu’ils n’étaient pas inscrits en histoire de la magie mais seulement en sortilèges. Quand vint le moment, Wenceslas tira sa baguette en bois d’aubépine et d’un geste ample de la main fit se soulever du sol vingt-huit mégalithes qui semblèrent pousser comme de géantes fleurs de pierre là où des siècles plus tôt s’en tenaient des semblables. Puisqu’il ne s’agissait que d’un sortilège et non de réelles pierres issues de carrières de choix, elles n’avaient pas tout à fait les mêmes propriétés mais cela convenait tout de même pour le cours qui les attendait.

À sa suite, et après avoir terminé sa partie du cours, Myrthilde fit avancer les élèves les plus âgés pour la première partie de l’expérience pratique. Ses instructions données, elle transplana, le laissant seul avec les adolescents. « Les élèves qui ont déjà leurs instructions, vous pouvez commencer. Ceux de la première à la quatrième année, approchez-vous de moi. » Tandis que les premiers partaient déjà en quête des vestiges de magie, l’adulte attendit que les benjamins soient tous à portée de voix. « Le sort appare vestigium est, je le crains, un peu plus complexe que ceux auxquels vous avez été habitués jusqu’à présent. Il puise dans des traces de magie lointaines et anciennes, ce qui nécessite une plus grande expérience pour le lancer. Vous, vous allez utiliser une forme amoindrie de ce sortilège. La formule est magicae ostendum ». Après avoir prononcé la formule, il fit un demi arc de cercle avec sa baguette. « Il n’est pas assez puissant pour retrouver des traces de magie qui remontent à l’utilisation effective du cercle de pierre où nous nous trouvons... en revanche, il vous permettra de pister la magie faite par vos camarades avant vous. » Ceux-ci étaient déjà tous partis dans les directions données par leur propre sort, à l’exception peut-être de ceux qui avaient lamentablement échoués. « Les autres ont dû suffisamment avancer désormais, vous pouvez commencer... bon courage. » À l’inverse de Myrthilde, il ne transplana pas au point de rendez-vous mais demeura en arrière le temps que tous lancent leurs sorts. Il ne comptait pas avancer avant que chacun ait eu l’occasion de tenter leur chance.

Résultats des dés:

Le sommeil, disait-on, était la première des médecines. Poudlard devait ignorer cet adage, à faire le constat de sa propension à placer des cours d’astronomie passés dix heures du soir et à leur programmer des sorties scolaires au clair de lune. Habitué à un rythme de vie plus régulier, ces fréquents aléas ne manquaient jamais de laisser Nikita tout baillant, et il lui fallait en général un bon moment avant de réussir à se remettre dans l’énergie nécessaire aux activités prévues.

Ce coup-ci n’y avait pas manqué et il fallu toute la force du portoloin qui le laissa un peu flageolant pour se réveiller complétement. Face à lui, Stonehenge se dressait sous la voûte étoilée, ses pierres pâles du reflet de la lune sur elles. Sensible à la beauté brute du lieu, le jeune homme leva le nez et ouvrit les yeux pour absorber autant que possible d’image. L’endroit dégageait un sentiment de puissance ancienne et lui qui avait grandi dans l’ombre des vieux pouvoirs de la Rus’, il retrouvait dans Stonehenge le pendant britannique des forêts sombres de l’Oural où jadis pilonnait la vieille Baba Yaga.

Bousculé par un élève plus jeune qu’il crucifia du regard, Nikita s’en alla malgré tout se ranger avec le reste des étudiants pour écouter les consignes de leurs professeurs. C’était la grande noire, Miss Grant, qui s’occupait des plus âgés tandis que l’Irlandais sec, Mr Aylmer, prenait en charge les plus jeunes, dont il faisait partie. C’était la troisième ou quatrième fois que Nikita se retrouvait avec les premières années et il ne put s’empêcher de se faire la réflexion qu’il devait y avoir une espèce de fossé entre la 4ème et la 5ème pour que les enseignants tiennent à ce point à les distinguer. Il accepta toutefois son sort, convaincu de la nécessité de ne pas se faire remarquer. Son regard demeurait irrémédiablement attiré par Stonehenge et devant l’imposant monument mégalithique, il eut une pensée pour le Baioun, qui devait se trouver au diable – peut-être très littéralement. Le spectacle n’aurait assurément pas manqué de le fasciner, lui aussi.

Comment souvent avec les formules latinisées, Nikita avait du mal. On n’utilisait pas du tout les mêmes en Russie, du fait de l’alphabet cyrillique et de la plus faible influence du catholicisme romain sur la région. De sorte que ni appare vestigium, ni magicae ostendum ne lui évoquaient rien, quand bien même il eut connu ces sortilèges par ailleurs, sous un autre nom. Plissant les yeux pour essayer de comprendre le mouvement de poignet que faisait le professeur Aylmer dans sa démonstration et ferma à demi les yeux dans l’espoirs de l’imprimer dans sa mémoire. Le geste s’y effaçait déjà. Non sans une grimace discrète, il avisa le reste de ses camarades de promotion, dans l’espoir de s’accoler à l’un d’eux – une connaissance de préférence – et ne pas passer la soirée tout seul comme un idiot.

Il y avait ça et là quelques Gryffondor de sa connaissance, mais la plupart s’étaient déjà spontanément mis en duo, d’autres étaient des filles – et il n’avait pas le courage d’aller aborder seul une fille – aussi reporta-t-il son attention sur le reste. Parmi eux, un garçon, plutôt petit et portant les couleurs de serdaigle agitait sa baguette sans avoir l’air de bien savoir comment s’en servir. Considérant que quitte à échouer, il valait mieux échouer à deux, il fit un pas dans sa direction.

- Tu es sûr que tu la tiens dans le bon sens ? demanda-t-il très premier degré. « J’ai du mal à articuler les mots latin. »

Il n’y avait rien de déshonorant à confesser ses difficultés dans la langue de Shakespeare, cette dernière n’étant somme toute qu’un idiome parmi d’autres. Pour donner le change et faire démonstration, il tenta à son tour le sortilège en décortiquant les syllabe de la manière la plus intelligible possible.

- Ma gi cae osten dum.

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➤ 1 ; 2 = ne pas vendre la peau de l'ours russe avant de l'avoir tué : le sort est réussi
3 = au moins c'est joli, quoique un peu inutile
4 ; 5 ; 6 = c'est magicaE pas magicaeeeeee... échec
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De manière plutôt improbable du point de vue de Nikita, sa baguette cracha bel et bien une volée de particules qui, à la manière d'une trainée ensorcelée, tracèrent dans les airs un chemin. Sans exprimer rien d'autre qu'une satisfaction froide, le jeune homme hocha la tête avant de la tourner vers Dmitri.

- Tu n'es pas d'ici toi non plus, non ? Il avait cru l'entendre à l'accent discret du garçon. « Veux-tu faire équipe ce soir ? »

@Dmitri D. van Aken

Le professeur Aylmer semblait adorer l’idée de programmer des cours à des heures indues. L’année dernière déjà, il s’était retrouvé dans un dortoir qui n’était pas le sien pour une épreuve nocturne atypique et fort désagréable au demeurant et maintenant voilà qu’il devait rejoindre une horde de camarades pour partir en excursion scolaire. L’idée de sortir un peu de Poudlard ne le rebutait pas particulièrement mais il avait mieux à faire le soir, comme peindre ou faire ses devoirs, pour ne pas avoir en plus à se rajouter des expéditions. C’était donc un peu en traînant des pieds qu’il avait rejoint le point de rendez-vous, arrivant parmi les derniers là où les deux enseignants les attendait. À défaut d’apprécier Aylmer, il aimait bien le professeur Grant... sans doute que la voir avec un serpent en parure avait joué son petit rôle là-dedans. Généralement, ses cours étaient assez plaisants, suffisamment pour qu’il s’y intéresse sans trop s’ennuyer et qu’il n’ait l’impression de pouvoir en apprendre tout autant en lisant le manuel. Celle-ci se mit d’ailleurs à donner les premières instructions pour le portoloin, les invitant à se mettre en fil indienne. Du coin de l’œil, Dmitri aperçut Silas, un peu plus loin devant lui ; il était clairement identifiable avec son fauteuil qui prenait une place non négligeable, se distinguant ainsi de tous les autres sans laisser le moindre doute quant à son identité.

Plutôt impatient, et parce qu’il n’aimait pas l’idée d’être avec les plus jeunes, l’aiglon dépassa un petit – de première ou deuxième année grand maximum, à en juger la taille – en le bousculant un peu (Matthew Merryweather) sans trop y faire attention, et posa sa main sur le portoloin. Immédiatement, l’habituelle sensation d’être happé par l’objet l’envahie, faisant comme tournoyer tout son environnement jusqu’à ce qu’à nouveau son champ de vision ne retrouve une vie claire et nette : le décor avait changé, les épais murs de Poudlard remplacés par une étendue d’herbe et quelques mégalithes à portée de vue. Il était accoutumé à ces objets ensorcelés pour les voyages : à Prague, les pancartes de métro moldues étaient pour les sorciers comme autant de portoloin permanents grâce auxquels ils pouvaient aisément aller aux points clefs de la ville... cette pensée suffit à éveiller en lui une vague de tristesse, le mal du pays commençant une fois de plus à l’étreindre. Il aimait être à Poudlard plutôt que Durmstrang et vivre au manoir avec son grand-oncle, bien sûr, mais parfois sa patrie d’origine lui manquait cruellement, se rappelant à lui comme autant de bons et doux souvenirs.

L’endroit où ils avaient atterri ne semblait pas si différent que ça des terres entourant le collège de sorcellerie écossais et rapidement il le reconnut pour en avoir vu quelques reproductions picturales sur certains tableaux qui recouvraient les murs de la bâtisse sur l’île des Hébrides. Stonehenge était l’un de ces lieux très populaires chez les sorciers de Grande-Bretagne, une fierté fort semblable à celle que les mages tchèques ressentaient à l’égard de lieux comme le château de Hruboskalsko. À son humble avis, ce dernier était infiniment plus extraordinaire, mais sans doute n’était-il pas très objectif : la réputation qui l’entourait l’intéressait de près, là où Stonehenge ne semblait être qu’un lieu particulièrement propice aux rituels.

Dmitri détourna son regard des grandes pierres qui semblaient sortir de terre pour tourner la tête vers le professeur de sortilèges, qui requérait leur attention. Les mains dans les poches, il suivit la foule de ses camarades, écoutant d’une voix distraite les instructions du professeur de sortilèges. Il parlait de ce même ton dénué d’inflexion qu’il avait souvent, accentuant ainsi la platitude de l’accent britannique. Ce soir, il ne semblait guère pouvoir se départir de sa petite nostalgie patriotique. Peu convaincu et motivé, il tira toutefois sa baguette.

- Magicae ostendum ! articula-t-il en reproduisant d’une façon assez approximative le mouvement de baguette que l’enseignant leur avait montré. Force était de reconnaître qu’à ne pas écouter les instructions, même lui ne pouvait pas toujours réussir.

Des yeux, il chercha une connaissance qui aurait été plus attentive que lui – Silas, peut-être, il était son seul concurrent digne de ce nom dans leur classe – mais une voix peu familière vint à l’alpaguer. Un rude accent slave, plus marqué encore que celui de Dmitri, qui ne faisait pourtant pas le moindre effort pour se corriger, et l’uniforme rouge et or de gryffondor, il lui semblait vaguement l’avoir aperçu en cours mais n’avait jamais trop prêté attention à lui jusqu’à présent. C’était donc lui le nouvel arrivant de début d’année.

- Oui, je suis sûr, répondit-il plutôt sèchement.

L’aiglon digérait habituellement plutôt mal l’échec, encore plus lorsqu’on venait le souligner comme le faisait l’étranger, toutefois il prit sur lui. Sans doute ses origines slaves jouaient un peu en sa faveur, comme une solidarité naturelle qu’il voulait bien avoir à l’égard d’un autre expatrié... quand bien même il fut assez frustré de constater qu’il avait réussi là où lui-même avait échoué.

- Bien joué.

Le ton n’était pas très enjoué mais pour qui le connaissait, l’effort qu’il mettait dans ses félicitations était palpable.

- Non, je suis Tchèque, répondit-il de bon cœur, cette fois-ci, avant de glisser sa baguette dans la main gauche et de tendre la droite vers son interlocuteur. « Tu t’en sors mieux que moi pour l’instant, je serais idiot de refuser de faire équipe avec toi. Dmitri van Aken, enchanté. »

À défaut d’avoir réussi son premier sort, il pouvait au moins rejoindre quelqu’un avec qui il pourrait s’en tirer à bon compte.

Dé:

- On a pas déjà assez de cours, faut vraiment qu’ils nous en rajoutent ? rouspétait Saige depuis une bonne dizaine de minutes à qui voulait l’entendre, principalement Azure donc, puisqu’elles s’étaient préparées dans le dortoir ensemble.

Le rendez-vous semblait promettre une sortie scolaire en dehors de Poudlard, mais rien n’y faisait : elle ne pouvait pas se réjouir. Tout ce qu’elle voulait, c’était profiter de sa soirée tranquillement, pas aller crapahuter Merlin seul savait où en quête de culottes ensorcelées ou d’autres conneries du genre.

Elle râla ainsi sur tout le trajet, escortée de la préfète de sa maison, jusqu’au lieu donné par les deux enseignants, traînant des pieds et les mains dans les poches en montrant manifestement son manque de bonne volonté. Du coin de l’œil, elle avait aperçu Zola, loin devant elle, plus sérieuse et studieuse, comme toujours. La gryffondor ne prit pas la peine de la rattraper : elle avait peut-être une année de plus que la serdaigle, mais la plus douée des deux était sans aucun doute la benjamine et elle ne ferait que la handicaper.  

Dans la file d’attente pour prendre le portoloin, elle ne cessait de bailler ostensiblement et bruyamment, impatiente non pas de voir où ils allaient mais de retourner dans son dortoir. Manque de bol, loin de Poudlard, à Stonehenge, les deux professeurs semblaient tout autant animés de cette étrange lubie que celle de les faire travailler. Pourquoi ils ne pouvaient pas faire quelque chose de passif, pour une fois ? Comme s’asseoir dans l’herbe et écouter le professeur Grant raconter l’histoire du lieu... ou plutôt s’allonger et faire une sieste le temps qu’elle raconte ses anecdotes ?

Soupirant, Saige obtempéra malgré tout et tira sa baguette de la poche.

- Appare vestigium ! prononça-t-elle en remuant sa baguette d’un air peu convaincu et encore moins intéressé.

Sans surprise, elle n’eut pas même un petit tressautement de magie autour de sa baguette. Juste le néant et le vide, l’absence de réaction la plus banale et la plus ridicule qui soit... mais d’une part, le ridicule ne tuait pas – c’est ce qu’on disait, en tout cas – et d’autre part, elle s’en moquait éperdument. Elle n’aimait pas l’histoire de la magie – ou plutôt l’histoire de la magie ne l’aimait pas – et elle était nulle en sortilèges. À son sens, c’était avant tout la faute des professeurs qui enseignaient mal, mais qu’importe.

- Il est nul, leur sort, souffla-t-elle à l’adresse d’un élève juste à côté d’elle qui semblait à peine plus sûr de lui qu’elle ne l’était elle-même.

Déjà certains s’éloignaient d’eux en suivant des traces de magie, tant qu’elle était condamnée à rester ici tant qu’elle ne parviendrait à rien.

- Tant pis, je reste ici moi, partez sans moi, je ne ferais que vous ralentir, ajouta-t-elle d’un air faussement dramatique en posant le dos de son poignet sur son front, tel un comédien de théâtre un peu trop motivé par son rôle.

Dé:

Peu emballée par l’idée d’avoir des cours supplémentaires, Saige râlait depuis un certain temps déjà, traînant pour s’atteler à la tâche. Depuis quand les professeurs ajoutaient des heures sur leur emploi du temps ? Ils croyaient vraiment qu’ils n’avaient rien de mieux à faire durant leurs soirées ? Foutus adultes...

- Ils ont pas dit que ça remplaçait leur cours de cette semaine ?

La gryffondor jugea du regard sa camarade de dortoir.

- Ah mais il faut écouter quand ils parlent ? répondit-elle en souriant, ajoutant dans un rire coupable : « On m’avait pas filé le mémo »

N’empêche que si l’intuition d’Azure était bonne, peut-être qu’ils allaient avoir plus de temps dans la semaine pour vaquer aux occupations véritablement importantes comme s’entraîner à voler ou barbotter dans la salle de bain. Accessoirement, faire ses devoirs... mais ça n’était vraiment qu’accessoire, s’il lui restait un peu de vide dans son emploi du temps de ministre. Et de la motivation, ce qui n’était pas gagné d’avance. Quoiqu’il en soit, cela valait coup d’enquêter... peut-être devrait-elle demander à Teddy... ou Silas. Oui, Silas avait très certainement écouté, pour Teddy, rien n’était moins sûr.

En attendant, Saige n’eut d’autre choix que de suivre sa préfète jusqu’au portoloin, rejoignant le cite historique. Avec tant d’élèves armés de lanternes, le spectacle était tout de même assez éblouissant. Cela lui rappelait un peu l’arrivée à Poudlard en première année, à ceci près qu’ils n’étaient pas sur un lac.

- Tu paries que combien de personnes vont se perdre dans l’obscurité ? souffla-t-elle à Azure en gloussant.

On ne lui laissa pas vraiment le temps d’envisager d’autres scenarii catastrophes que le cours commençait déjà ; ah oui, c’est vrai, ils étaient là pour travailler ! Fidèle à elle-même, l’Écossaise se révéla être une véritable catastrophe avec sa baguette et ne parvint à rien, pas même à une petite étincelle. Quelque part, c’était peut-être pour le mieux : au moins n’avait-elle pas foutu le feu à la cape d’un voisin.

- Allez, viens. J’vois quelques choses, mais ton boulot sera de voir ou les autres vont, la somma sa compagne de dortoir avant de se lancer sur tout un tas d’explications sur ce qu’elle voyait.
- Mouais, t’as sûrement raison, Aylmer me lâchera pas la grappe, concéda-t-elle finalement en jetant un regard en direction du professeur de sortilèges. « Je te suis ! »

La perspective de se calquer sur des élèves plus doués qu’elles en sortilèges était plutôt amusante, en fin de compte ; c’était comme un jeu de piste dans l’obscurité, entre les particules d’Azure et les lanternes de leurs camarades.

- T’as dit que tu voyais des particules de quel côté ? commença-t-elle avant de reprendre d’un ton intriguant : « Regarde, y’a mec un qui a l’air de savoir ce qu’il fait, là-bas, je suis sûre qu’il a réussi son sort, lui, on a qu’à le suivre ! »

Les deux filles prirent finalement une direction, usant du sort de la préfète et des talents de pistage de Saige, emboîtant le pas d’un élève un peu plus grand qu’elles. Elles n’avaient qu’à suivre la lumière de sa lanterne pour aller du bon côté, un jeu d’enfant !

Consigne:

Lancer de dés:

Katarina Abbot a écrit:

Cours d'Histoire de la Magie & Sortilèges

Dans le présent...

Ha Na, de la famille Seo, ne se sentait pas très à l'aise.

Elle n'appréciait cette "sortie scolaire", qui l'éloignait des autres cours habituels et de ses devoirs. Surtout pour apprendre l'histoire de la magie occidentale, qu'elle ne connaissait absolument pas, et qui lui était complètement étrangère.

Vêtue de sa cape d'hiver, de sa jupe la plus chaude et d'un pull aux couleurs vert et argent, qui laissait voir sa cravate impeccable à travers son col triangulaire, la jeune fille avait laissé ses cheveux bruns et lisses s'écouler librement derrière ses épaules. La physionomie parfaitement neutre, elle suivit les autres élèves et les deux professeurs avec une sensation d'ennui et de manque d'enthousiasme bien dissimulé.

Néanmoins, elle n'hésita pas en touchant le portoloin qui avait l'allure banale d'un vieil arrosoir rouillé, car elle désirait pas être à la traine ; avant de s'avancer sur quelques pas, bouche bée.
C'était la première fois que l'adolescente entendait le nom de ce sort, qu'elle répéta plusieurs fois à mi-voix pour essayer de mieux le prononcer. Le latin était difficile à comprendre, difficile à en extraire le sens pour une étrangère comme elle, et bien que le monument fut magnifique, conservé dans une forme brute qui rappelait l'irrégularité et les vicissitudes de la vie, elle le trouva froid et sans vie.
C'était néanmoins un haut lieu de rituels, et de sépultures, et la jeune fille se demanda si ce lieu était propice, et s'il portait chance.

Désormais, il lui tardait de lancer le sort pour savoir s'il émanait une bonne énergie, ou une néfaste ; mais il fallait d'abord se concentrer sur la tâche lancée par les professeurs.
A nouveau, la coréenne se concentra sur le mouvement de son poignet en s'entrainant à lancer discrètement ce qu'on leur demandait, heureuse finalement de ne pas avoir à faire la version difficile ; puis se décida à se lancer.

- "Magicae Ostendum !"

Spoiler:

Contre tout attente, c'était un beau succès. Des particules magiques s'allumèrent dans la nuit comme des chandelles, et elle s'avança avec un sourire plutôt satisfait en direction de l'autel, silencieuse et emplie de révérence pour ce site sacré. Elle avisa une poufsouffle qu'elle connaissait déjà pour la voir régulièrement en cours. Malgré ses gros mots et son attitude désordonnée, il était tout de même agréable de faire le chemin en compagnie, aussi lui offrit-elle sourire un peu timide.

- "Alors, tu t'en sors ? Je ne savais pas que des endroits pareils existaient dans ce coin du monde. Est-ce que tu l'as déjà visité ?"

agora