Bal de Noël

Siwan, @Professeur A. Hatwell, @Professeur A. Thorstein & @Wayde T. Bradford

Une fête était une fête ratée si Siwan Kendrick pouvait s’y rendre et ne s’y rendait pas. Elle aurait bien dit que toutes les fêtes étaient des fêtes ratées si elle n’y était pas, mais ce serait oublier que sa famille n’était pas des plus fêtarde. Ou des plus sociales. Ça faisait ses affaires d'exportation de bois et ça s’arrêtait là dans les relations. Ça prenait les numéros de cheminée et les adresses, mais on allait pas jusqu’à se faire inviter dans les plus grandes soirées mondaines du monde sorcier. Siwan avait souvent fait une crise, à ce sujet, quand elle était encore ado : la famille c’était bien, le monde c’était encore mieux. Désormais, elle continuait de penser que la famille était la priorité, mais que le reste du monde n’attendait qu’elle. Les bals de Noël et de fin d’année avaient été toute sa vie, pendant sa scolarité ; son petit monde étendu, sa petite société mondaine à elle. Ça et les soirées improvisées, plus secrètes, pas surveillées par les adultes… Et bien, maintenant, c’était elle, l’adulte. Elle qui pouvait se rendre à ces fêtes, en prévoir d’autres, sortir de Poudlard pour aller boire un verre, regarder cette petite société d’un peu plus haut et observer de loin les liens que les gens tissaient entre eux. La galloise n’avait jamais eu la prétention de se croire au-dessus des autres - quoi que, parfois, peut-être un peu - ou de contrôler les autres ou d’avoir l’ambition de grimper les échelons, mais il fallait avouer qu’elle préférait sa position de professeur perché en haut d’une tour que celle d’élève claquemuré dans les cachots. Plus de liberté. Plus de divertissement. Et si le tarot était un petit univers dont elle brisait l’ordre à chaque mélange, les soirées mondaines étaient autant de petits univers où elle pouvait être le chaos que personne n’attendait. Et ça, ça n’avait pas de prix.

L’enseignante de divination avait revêtu une petite robe noire, simple, pas prise de tête, qui faciliterait ses déplacements dès qu’elle irait danser et dont la couleur ferait un beau contraste avec la décoration de Noël. Elle avait bien une robe verte et une rouge, beaucoup plus longues toutes les deux, et aussi bien plus magnifiques, mais il fallait apprendre à se contenir. Ce n’était pas la fin de l’année, juste les vacances. Et, surtout, elle pourrait toujours sortir l’excuse du deuil dans lequel la mettait le changement de politique avec le nouveau Ministre. Tout était pensé pour être sujet à la discussion. C’était une de ses petites mesquineries : élaborer à l’avance les questions possibles à poser et qui vous serez poser afin d’en préparer les réponses. Cela évitait les blancs, permettait à la discussion de toujours avancer et, quand on n’était pas une spécialiste de la pirouette comme elle, de ne pas se retrouver dans une mauvaise posture. C’était tout un art, voyez-vous, la discussion. Un art qu’elle s’appliquait à maîtriser.

Dernière touche de maquillage et Siwan était partie. Elle descendit son échelle, passa devant Sir Charles - tableau sympathique du septième étage - et entreprit de descendre tous les escaliers, ses escarpins à la main. Elle prenait un plaisir enfantin à marcher pieds nus dans les couloirs de l’école, quand bien même c’était avant tout pour s’éviter un accident qui aurait pu vite arriver dans le cas contraire. La galloise ne les remit qu’une fois devant le dernier escalier, et elle s’en alla rejoindre la foule qui entrait dans la Grande Salle. La fille Kendrick ne s’attarda pas plus que nécessaire sur la décoration - ils savaient faire également, dans sa famille -, mais elle entreprit de chercher du regard cette fameuse Thorstein… Siwan avait voulu faire un tirage pour connaître l’ambiance générale de la soirée, mais en dictant en même temps sa réponse à Thor, l’enseignante se demandait si elle n’avait pas tout simplement prédit la soirée de la Nordique. Le meilleur moyen pour savoir était de vérifier. Toutefois, l’attention générale de la salle fut captée par le discours de la directrice, bientôt suivi par celui de son mari. Siwan regarda tout ceci d’un oeil bien noir, peu enchantée. Ce deux de coupe pouvait tout aussi bien concerner Thorstein que le concours de potions que le couple Ministre-Directrice. Siwan préférait encore la première solution. Voire la deuxième, par respect pour Alexander. Mais la troisième ? Non merci ! L’ancienne Serpentard se retint tout de même de lever les yeux au ciel et garda un sourire cordial afficher jusqu’à la fin du discours. Thorstein donc…

— Siwan comment ça va ?
— Amelia ! Formidablement bien, et toi ? Ta robe est ma-gni-fique.

Sa collègue d’Histoire était absolument sublime, il fallait bien le reconnaître. Ce n’était pas la blonde qu’elle recherchait, mais la présence de sa collègue lui faisait quand même plaisir. Elle s’entendait bien, avec elle. Elles avaient la même énergie, cela facilitait bien les choses. Ce n’était pas comme Thorstein qui avait une énergie totalement opposée à la sienne. C’était drôle à confronter, bien sûr, et cela pouvait se compléter dans certaines situations, mais une bonne complémentarité était toujours bonne à prendre.

— Un discret pronostic sur la réelle raison de la présence du Ministre parmi nous ce soir ?
— Je pense qu’il n’a tout simplement pas pu résister à une occasion d’être prêt de sa femme, si tu vois ce que je veux dire, fit-elle simplement, quoi qu’un peu piquante dans son ton.

Elle regarda Amelia sur un air entendu qui voulait dire : « voyons, il ne trompe personne, il sait que nous savons », et elle rigola. La galloise repensa à la carte qu’elle avait tiré avant de se raviser. Ça lui donnait presque envie de vomir.

— Espérons qu’il ne soit là que pour le concours. Ce serait dommage de se gâcher la fête !

Siwan détailla une nouvelle fois Amelia et la complimenta encore sur cette robe. Ce ne serait pas pratique pour danser, mais elle était parfaitement accordée au thème de la soirée ! C’était appréciable à voir.

— Bon, en tout cas c’est magnifique franchement ! Ça promet d’être réussi !
— Je suis bien d’accord avec toi ! Oh, dis-moi, dis-moi. As-tu un pronostic sur les gagnants du concours ? J’ai bien regardé les listes, mais comme je ne connais pas tous les participants, c’est un peu compliqué.

Elle avait reconnu Skyler Mills et Sasha Vicenzo, puisqu’elles étaient des filles de Serpentard, ainsi que Caleb Avery, préfet, avec Maxwell Carter. Mais du reste… Le nom de Sørensen également. Mais cela s'arrêtait là. Pour la fierté, elle voulait bien parier Skyler et Sasha. Cela ferait un beau cadeau à Serpentard.

Mais assez bavasser, voilà qu’elle apercevait Thorstein, seule, dans son coin. Enfin… « Seule ». Elle fut rapidement rejoint par un quelqu’un qu’elle connaissait bien, la Siwan. Rien que de les voir ensemble, elle eut un petit sourire en coin qui voulait dire mille mots. Oui, franchement, le deux de coupe leur correspondait bien plus qu’à l’autre couple. Il ne manquait qu’un peu de gui au-dessus de leur tête, et le tour était joué ! Plus sérieusement, Siwan se demandait bien quand leur relation était devenue aussi correcte. Dans son orgueil, elle voulait croire que c’était grâce à elle et au beer-pong. Dans les faits, c’était peut-être bien différent.

— À ton avis, fit-elle à l’attention d’Amelia en faisant un signe de tête en direction de leurs collègues, qu’est-ce qu’ils se disent ? Non, attends, laisse-moi deviner. Elle prit une voix plus grave. « Vous êtes magnifique ce soir, Askja » Voix tout aussi grave, cette fois, pour imiter Thorstein. « Parlez pour vous. Vous l’avez fait exprès ? » Sûrement sa façon de dire qu’il a bien fait et qu’elle apprécie le spectacle, dit-elle sur le ton de la confidence avant de rigoler. On va les voir ?

Siwan ne voulait pas passer à côté d’une telle réunion de personnages. Amelia n’avait pas le choix ! Elle toucha l’épaule de sa collègue d’Histoire afin de l’emmener dans son sillage, tout droit vers Thorstein et Wayde. À chaque pas, son sourire grandissait. Elle passait en revu toutes les façons possibles d’entamer la discussion avec eux, mais un simple « bonsoir » n’était jamais une réponse correcte.

— Eh bien, eh bien, eh bien ! On préfère rester dans son coin ?

Siwan se retint de faire la bise à Wayde, mais elle lui adressa tout de même un signe de tête et un regard qui en disait long. « Il y a quelque chose que tu ne m’as pas dit ? » « Tu me caches des choses, maintenant ? » « Il va falloir qu’on parle » Et d’autres encore. Non seulement Kendrick aimait tout savoir, mais elle préférait encore plus quand on le lui disait de vive voix plutôt que de le demander à sa boule de cristal ou à ses cartes.

— Magnifique ta robe, ma chère. Étonnante, en vérité. Mais je suppose que surveiller n’empêche pas de bien s’habiller !

La vraie question était : où cachait-elle sa baguette ?

(c) DΛNDELION

Tenue:

Comme à son habitude, Colin avait déboulé dans la conversation comme un chien dans un jeu de quille. Pour sa défense, le garçon avait grandit éloigné des sociabilisations traditionnelles, étant fils unique et la plupart du temps en mer Poudlard était véritablement la première fois qu'il fréquentait aussi longuement et intensément des enfants de son âge. Néanmoins, la frontalité de ses avertissements semblait relativement efficace puisqu'à son grand soulagement ses trois camarades éloignèrent leurs verres de leurs bouches avec suspicion.

Dans l'ordre des priorités du garçon venait donc d'abord le fait que personne ne s'empoisonne puis qu'on ne leur lance pas dessus un sortilège ou les voir aux prises avec une quelconque catastrophe ce qui impliquait de se montrer soupçonneux envers tout ce qui se rapprochait d'eux d'une manière ou d'une autre. Identifiés comme la grande nouveauté de la soirée, Colin avait donc rapidement pris en grippe les elfes de maison qui s'occupaient de l'animation, essayant de les garder au maximum dans son champ de vision pour s'assurer qu'aucun ne s'approchait de trop près.

Pour ne rien arranger à son angoisse, Dmitri proposa avec malice qu'il puisse s'agir là d'une punition sorcière consistant à métamorphoser les étudiants punis en créatures affreuses et les obliger à faire le service. Déjà qu'on l'avait changé en zombie le mois dernier, Colin ne se sentait pas du tout chaud pour endosser l'apparence d'un de ces elfes, décidément beaucoup trop laids à son goût.
L'idée qu'il puisse s'agir d'élèves transformés contre leur gré faisait d'ailleurs écho à une discussion qu'il avait eu avec Liam quelques semaines auparavant, où le gamin avait développé la théorie que peut-être il n'était pas impossible qu'avec ces sortilèges d'amnésie on enlève les enfants né-moldus à leurs parents avant d'effacer les souvenirs de ces derniers. Ce n'était pas complètement absurde, en plus il avait lu une théorie similaire dans le journal et même s'il ne croyait plus vraiment à ce que le Croâsseur pouvait raconter depuis son article sur Kovit, cela ne l'empêchait jamais de le parcourir anxieusement dès qu'il en découvrait un nouveau numéro déposé sur une table.

Heureusement que Dmitri avait dit cela en riant et bien que Colin ne soit pas complètement convaincu par sa blague, il donna le change et sourit à son tour, ne voulant pas passer pour un rabat-joie. Toutefois, il se fit la résolution d'essayer de croiser le regard d'une de ces créatures à l'occasion afin de vérifier s'il n'y lisait pas quelque muet appel au secours d'élèves qui comme lui à une époque avaient naïvement foulé les sols du château.

Plus intrigant fut toutefois la remarque suivante du Serdaigle évoquant la plonge ce à quoi Kovit plaisanta sur les fantômes. Tous deux prenaient décidément toutes ces rumeurs avec une certaine bonne humeur et le Serpentard réussit à se détendre un peu.

- Vous avez été puni, vous ? Lui, pas encore, mais c'était l'une de ses hantises.

Étrangement il ne s'imaginait pas trop Kovit en mauvais garçon, Dmitri par contre beaucoup plus. Quant à Amaïa, elle lui avait toujours paru plutôt sage, mais peut-être n'était-ce qu'un a priori ?

- Faites attention quand même. Prévint-il avec un air inquiet. Ils n'ont pas l'air de trop rigoler là dessus...

Les deux garçons embrayèrent toutefois sur sa remarque à propos du ministre ce qui plu bien à Colin, lui donnant l'impression de participer efficacement à la discussion. Il suivit d'abord l'opinion de Dmitri avec qui il était souvent d'accord d'ailleurs, hochant la tête, puis acquiesça à la remarque de Kovit qui était loin d'être idiote.

- Peut-être qu'il a des gardes du corps ? proposa le Seprentard. Un rapide coup d'oeil à la tribune lui signifia qu'aucun mastodont à lunettes noirs ne se trouvait derrière le Ministre. Des gardes du corps invisibles ?

Ce n'était pas si improbables que ça quand on y réfléchissait, un garçon plus âgé lui avait une fois parlé de capes qui permettaient de disparaitre à la vue de tous. Ca aurait été bien pratique, et même pour capturer les criminels. Encore une preuve que décidément ces sorciers manquaient un peu d'esprit pratique parce qu'il aurait simplement suffit à Colin de lui demander pour qu'il trouve aisément un dizaines d'applications très intelligentes à faire de ces pouvoirs là.

- Ou alors c'est un mage si puissant que personne ne peut s'en prendre à lui. Après tout il n'est pas ministre pour rien j'imagine ? Il doit avoir de sacrés pouvoirs. Colin marqua une pause. Peut-être que les elfes de maisons, en fait, c'est juste les gens qui l'ont attaqué.

Ajouta-t-il cette fois avec plus de malice.

Depuis tout à l'heure Amaïa était resté en retrait de la conversation, fixant visiblement les danseurs avec un certain intérêt quand soudain elle se tourna vers eux pour demander s'ils étaient bel et bien venus seuls. Colin trouva la question un peu gonflé pour quelqu'un qui avait obligé son cousin à l'accompagner, au moins lui n'avait embarqué personne dans une telle galère.

Il voulut répondre mais Dmitri à côté eut une réaction un peu bizarre. Du coin de l'oeil, le Serpentard avait clairement pu le voir rougir ce qui l'étonna. Lors de leur dernier échange les rôles avaient clairement été à l'opposé et Colin pensait son ami plus à l'aise que cela sur ces questions. Ce simple souvenir suffit de nouveau à lui faire rosir les joues mais il posa ses mains sur ses hanches et fixa Amaïa.

- Non.

Dit-il d'un ton beaucoup plus déterminé que le Serdaigle.

En fait, il n'y avait même plus vraiment pensé depuis que Junior lui avait bien précisé qu'il était possible de venir seul sans que cela ne pose de problème. A bien y réfléchir de toute façon il ne s'était fait aucune amie fille depuis sa rentrée, mis à part peut-être Hilary qui était quand même beaucoup plus âgée que lui, et puis franchement il avait d'autres choses à penser pour le moment que de s'embarrasser d'aller se trouver quelqu'un à inviter ce soir.

Peut-être pour dissiper sa gêne, Dmitri expliqua qu'il ne se voyait pas du tout inviter Jazz ce à quoi Colin hocha la tête vigoureusement.

- Oui, en plus c'est pas son style.

C'était quoi son style d'abord ? Aucune idée, de toute sa vie le garçon n'avait jamais fréquenté quelqu'un comme Jazz qu'il jugeait franchement mal élevée voire dangereuse lorsqu'elle essayait de pousser les autres à se révolter comme pendant le cours de potion ou cette catastrophique réunion révolutionnaire. En tout cas, il imaginait très difficilement Dmitri avec une fille comme ça, non décidément ce n'était tout simplement pas possible.

Un coup d’œil à ce-dernier, toujours un peu rouge, Amaïa lunairement curieuse et Kovit qui semblait mal à l'aise, Colin en déduisit que personne ne savait trop comment allait être comblée cette soirée.

- De toute façon, renchérit-il, moi, je ne sais pas danser. Peut-être qu'il faudrait donner des cours, avant le prochain bal, à la place d'une heure de potion, par exemple, pour nous apprendre un peu parce que là tout le monde ne s'amuse pas vraiment.

En effet, malgré les nombreux couples qui s'étaient élancés sur la piste, ils étaient loin d'être les seuls à ne pas avoir franchi le cap et s'entasser sur les bords de la pièce où d'ailleurs on commençait doucement à être serrés.

@Dmitri D. van Aken
@Kovit E. Pheling
@Y. Amaïa Sawner

Bal de Noël ft. C. Junior d’Archambault, @Erin B. Sørensen et les autres Si l’apparition du Ministre ne nous mit pas dans les meilleures conditions qui soient, donnant à ce bal des airs plus pitoyables encore, la présence d’Erin parvenait sans mal à chasser les ombres impures qui planaient au-dessus de nous et, à en croire son sourire, j’avais bon espoir que la mienne eut le même effet sur elle. Il disparut avec sa sang-de-bourbe de femme et l’on quitta la foule avec autant d’empressement qu’eux, rejoignant non sans plaisir une piste encore vide. Durant un instant, le monde cessa d’exister. Il ne restait plus que ma meilleure amie et sa chaleur délicieuse réchauffant le bout de mes doigts, son regard envoûtant et le bonheur toujours aussi violent que je connaissais si près d’elle. Et puis, doucement, elle rendit notre bulle plus perméable à la masse qui grouillait dans la salle, se laissant aller à quelque remarque sur Finnbjörn et Sherwin, me poussant avec légèreté à perdre mon attention dans la foule de nos camarades, partant machinalement à leur recherche pour reprendre, avec un désintérêt palpable, le cours de leur comédie. — Je ne veux plus cherrrcher à comprrrendrrre les sentiments de mes frrrèrrres. Au contraire, ma curiosité était piquée par les dégâts qu’ils pouvaient faire. J’avais grandi bercé par tout ce que la bibliothèque de ma mère contenait de romans romantiques, les histoires d’amour pathétiques de mille et une sorcières maltraitées par la destinée, bravant tous les obstacles au nom des sentiments forts et sincères qu’elles pouvaient bien avoir pour le premier homme à avoir un jour posé les yeux sur elles… C’était positif, c’était beau, c’était encourageant… C’était guère plus réaliste que les contes de fées qu’on lisait aux enfants… Aussi pouvoir observer à quel point la réalité était toute autre, combien ça pouvait pourfendre des honneurs et ternir les éclats glorieux qui en auréolaient certains ressemblaient presque à un plaisir voyeur, un brin pervers je niais pas. Ça en apprenait beaucoup, trop peut-être. Ça donnait à réfléchir, en tout cas. Avais-je réellement envie de tomber un jour aussi bas, me retrouvant à fermer les yeux sur quelque trahison parce qu’un sourire enjôleur m’aurait enjoint à le faire ? Je n’en étais pas certain. Il valait sûrement mieux se tenir éloigné de ces risques inutiles et garder sur son couple un regard objectif, mu seulement par les apparences et les intérêts. — C’est possible, admit la Poufsouffle alors que je laissais entendre que Bluebell s’était peut-être contentée de Bradford. Je me fichais bien auprès de qui il ferait le déshonneur de venir ce soir. Erin n’était pas à son bras, le reste ne m’importait guère. Qu’il s’amuse à salir tout ce que Poudlard avait de plus pur, tant que son regard de pourceau ne se posait plus sur ma cavalière, je m’en accommoderais sans mal. Mine de rien, nous en avions fait, du chemin, depuis cette Saint-Valentin ! Il me semblait presque qu’elle avait eu lieu dans une autre vie tant plus rien ne ressemblait à ses instants là… Toutes les disputes traversées, toutes les craintes apparues et probablement partagées n’avaient existé que pour ces rapprochements rassurants. Je n’en regrettais pas la moindre. Tout comme je ne regrettais en rien ce que nous vivions désormais. J’aurais été bien incapable de dire avec exactitude ce que nous faisions, où nous allions, mais la douceur du chemin emprunté me poussait à ne pas vouloir m’en écarter. Quoi que ce soit, c’était sûrement l’une des meilleures choses qui m’étaient jamais arrivées… — Il se ferrrait lacérrrer. Sherrrwin est une farrrouche combattante et elle a du mal à abandonner le combat, même le plus insignifiant. — Et alors…? Je suis sûr qu’il adorerait ça. Le sourire qui étira mes lèvres se voulait à la fois taquin et provocateur, comme pour la mettre au défi de dire le contraire. Je n’avais aucun mal à imaginer son frère se complaire dans un masochisme amoureux, les sentiments exacerbées que par la souffrance. Après tout, il ne m’avait jamais paru aussi proche de Sherwin qu’au moment où ils s’étaient lancés dans une humiliation partagée, sûrement encouragés par une jalousie si brûlante qu’aucun de nous n’en connaîtrait jamais de semblable. Et s’ils remettaient le couvert aujourd’hui, j’aimais à croire qu’ils y trouvaient tous deux leur compte… Après, il fallait bien avouer qu’en elles-mêmes les amourettes de Finnbjörn étaient tout juste distrayantes. Un sujet de conversation pour une danse tranquille, guère davantage. Il y avait quelque chose de trop puéril pour s’y intéresser bien longtemps. — Je ne comprrrends pas plus que toi. Maxton m’avait bien expliqué la psychologie de sa soeurrr mais, frrranchement, je suis loin d’êtrrre d’accorrrd avec les prrrocédés. Je dus me faire violence pour ne pas me crisper à la mention sous-entendue de quelque tête-à-tête que ma cavalière aurait pu avoir avec le Gryffondor et me contentais de hausser négligemment les épaules, resserrant à peine mon étreinte par un automatisme idiot. Je ne m’étais jamais penché sur la psychologie des Sherwin, ni de l’un ni de l’autre, n’y voyant finalement qu’une paire trop recentrée sur elle-même pour éveiller ma curiosité. Ils étaient là, c’était un fait, nous gravitions sensiblement dans le même univers, fréquentant plus ou moins les mêmes cercles mais ça n’avait jamais été plus loin… — Et j’espèrrre bien que tu ne comptes pas me fairrre payer un quelconque affront ! Je te signale que je suis parrrfaitement irrréprrrochable. Je lui lançai un regard dubitatif quoi qu’amusé mais n’eut pas eu le temps d’ouvrir la bouche pour lui rappeler que certains divertissements pouvaient parfois prendre la forme d’un outrage qu’il pouvait être de bon ton de vouloir venger qu’elle reprenait déjà : — Est-ce que tu crrrois que je suis entrrrain de prrrendrrre la plus rrraisonnable ? Le rire qui passa soudainement ses lèvres acheva littéralement toute capacité de raisonnement. Je sentis mon coeur se gonfler de je ne sais quoi alors que, durant quelques longues secondes, je fus incapable d’autre chose que de l’admirer sans l’ombre d’une retenue. Un vague hochement de tête servit de réponse, encore que j’aurais été bien en peine de savoir si j’acquiesçai ou nous à ce qu’elle venait de dire. Son attention m’échappa, brisant d’un coup d’un seul le semblant d’emprise sous lequel j’étais et je ne pus qu’en faire de même, offrant au reste de la salle un intérêt limité… Peut-être pour une fois était-il bienvenu, le temps de me reprendre et de me défaire enfin de la drôle de lueur brillant au fond de mes prunelles. — Voyez-vous ça. — « Ça » quoi ? — Ce n’est pas Brrradforrrd. Nos pas suivant la musique suffirent à m’offrir une vue nouvelle sur nos camarades et ma curiosité ne mit pas longtemps à sonder les couples pour mettre enfin un nom sur le cavalier de Sherwin. Mon regard croisa celui de Faust, Bluebell à son bras, et je répondis poliment à son salut lointain. Je l’avais oublié, celui-là. Je crois que tout le soin que je mettais à faire comme s’il n’avait jamais rejoint Poudlard, comme s’il n’était pas venu empiéter sur mon territoire, finissait par payer. Quand il ne croisait pas directement mon chemin, je parvenais presque à feindre l’ignorance. — C’est donc à qui sera le plus mal accompagné ce soir, ricanai-je simplement alors que tous deux fondaient droit sur Finnbjörn et Mary. Une confrontation dès le début du bal, c’est osé. J’avais presque l’impression de commenter une rencontre sportive, neutre et détaché. — Penses-tu que Mary en ressortira indemne ? Entre les griffes de Bluebell, sûrement bien vite abandonné par son cavalier — nous avions bien vu en fin d’année qu’il n’était pas d’une grande aide pour celles qui avaient le malheur de l’accompagner — je ne donnais pas cher de sa peau. Peut-être faudrait-il veiller à ce qu’elle ne soit pas trop amochée, volant à son secours avant que le peu d’honneur qu’elle pouvait bien avoir encore en pâtisse trop gravement… Quant à Faust, la question ne se posait pas. Le jumeau d’Erin ne semblait plus en finir de parler et je devais bien avouer que j’étais déçu de rien entendre. Il aurait été trop impoli de quitter brusquement la piste pour nous imposer à leurs côtés mais l’envie n’en manquait pas. Peu à peu, la musique ralentit, annonçant doucement mais sûrement la fin du morceau… Ç’aurait dû être le moment idéal pour aller jouer les fouines auprès de nos camarades mais le quatuor se scinda en deux et le Gryffondor entraîna la Serdaigle jusqu’à la piste, se mettant en place alors que l’orchestre entamait une nouvelle valse. Je ne pris pas la peine de rendre sa liberté à ma meilleure amie, peu pressé d’avoir à nouveau à la partager avec l’humanité toute entière. Tant que nous étions là, occupés, nous pouvions nous assurer une intimité relative. — Une telle proximité avec une impure, tout de même, c’est indécent. Ma voix avait des accents trop railleurs pour que mon air faussement choqué puisque être crédible, mais je n’en pensais toutefois pas moins… Mary avait beau être charmante, je n’irais certainement pas y poser les mains sans craindre de les salir. code by bat'phanie

Tenue de Junior:

Bal de Nowel

EXORDIUM.

Ce début de soirée était fort sympa et je ne regrette pas d'avoir raté le début du bal pour le passer en compagnie de Willow et Jade. Initialement, j'avais prévu d'inviter Opal. Elle est mignonne, on s'entend bien et on avait passé un bon moment à Halloween, jusqu'à ce que l'autre connasse me transforme en zombie, cela va s'en dire. Mais sans que je comprenne vraiment pourquoi, elle n'a jamais pris la peine de me répondre. Qu'elle est prévue d'y aller avec ses potes, ça je peux le comprendre, mais merde, tu réponds pour décliner la proposition au lieu de faire la morte ! Je l'ai donc un peu en travers de la gorge et je ne me gênerai pas pour lui dire le fond de ma pensée si je la croise ce soir. Willow était donc ma deuxième option. Vous allez me dire, pas très sympa pour elle et je vous répondrais ... on vous en pose des questions bordel ? A la différence de l'autre mijaurée, elle a accepté, ce qui est plutôt cool et apprécié. En discutant en parallèle avec Blaze, je me suis rendu compte que si je proposais à Blaze et donc à Skyler de passer le début de soirée avec nous, Jade le prendrait mal. Et vu qu'elle a pas mal été là pour moi ces derniers temps, j'ai pas franchement envie de la remercier en lui faisant un gros fuck. C'est donc à elle que j'ai proposé de venir boire avec nous et elle a accepté, sans trop de difficulté. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé tous les trois à boire des verres dans une salle vide du quatrième étage.

Max m'avait filé une bouteille et Willow en avait une qu'elle avait chouravé à son daron avant de partir. Nous allions donc bien pouvoir nous mettre à l'aise. Franchement, j'étais chaud pour me mettre raide, arriver au bal totalement déchiré et foutre la merde au point de me faire virer coup de pied dans le cul, devant les yeux scandalisés de mes chers camarades. J'ai envie de voir apparaître quelque chose dans le regard de mon très cher oncle, que ce soit de la colère, de la tristesse, du désespoir, n'importe quoi, je m'en tamponne, je veux juste le faire réagir. Je sais qu'on est de la même famille, je ne peux plus lutter contre ça, mais je peux toujours le faire chier au maximum en connaissance de cause. Mais il faut croire que mon côté russe tient extrêmement bien l'alcool. Malgré tout le mal que je me suis donné, je tiens droit, je marche sans zigzaguer et j'arrive encore à tenir une conversation normale, enfin plus ou moins. Evidemment si tu es attentif aux détails, tu remarqueras que j'ai les yeux vitreux, que je sens l'alcool quand je parle un peu plus fort que d'ordinaire. Peut-être que les effets sont à retardement, sait-on jamais... "Bon les gueuses, on va entamer les festivités avec les autres bouseux ?" Répliquais-je à Jade et Willow, perché sur mon bureau, en train de finir mon dernier verre.

Non pas qu'on n'était pas bien ici mais l'idée c'était quand même d'aller faire chier les gens en bas. Surtout que j'étais à fond, j'avais envie de faire des conneries, de me battre ou n'importe quoi qui pourrait me défouler un peu. "En continuera notre partie de cap ou pas cap en bas, ça sera encore plus drôle !" Je descendais de mon bureau, lissais mon kilt et j'attendis que mes camarades me rejoignent pour entamer la descente vers la salle du bal. On ne prit même pas la peine de cacher les bouteilles, la discrétion ce n'était pas notre crédo. Je sentais que j'avais bu de l'alcool, mon corps était plus lourd, mes gestes bien moins précis, j'avais la bouche pâteuse et je riais pour un rien. Mais j'étais tellement loin de l'état dans lequel je voulais être, j'étais un putain de cliché, à tenir l'alcool comme un russe ! Quand nous entrâmes dans la salle, le discours était terminé depuis longtemps et les gens étaient répartis entre le buffet et la piste de danse. Je fis quelques pas à l'intérieur avant de me tourner vers mes deux potes "Vous voulez faire quoi ?"

Tenue de Misha:

Tenue de Sarah:

Bal de Noël

Est-ce que sa robe n’était pas trop courte ? Est-ce qu’elle avait suffisamment peigné ses cheveux pour y enlever tous les nœuds ? Est-ce qu’elle aurait dû les attacher ? Les boucler peut-être ? Aurait-elle dû utiliser du maquillage ? Non, pour ça, la réponse était immédiate. Hilary venait déjà de se mouiller le visage alors qu’elle n’avait encore rien fait. Le maquillage aurait coulé ou une autre bêtise du genre, et ça aurait tout gâché. Pourtant, est-ce que ça irait quand même comme elle était ? Son apparence n’avait jamais été son plus grand problème, mais maintenant qu’elle se regardait dans le miroir des toilettes, elle avait l’impression que rien n’allait : ses yeux étaient trop grands, son nez trop gros, ses cernes trop marquées, son air fatigué ne partait jamais et ses sourcils étaient presque trop invisibles selon la lumière. Eliana était plus belle qu’elle. Rosalie était plus belle qu’elle. Seigneur, même Oncle Ben aurait fait un meilleur duo avec Cameron qu’elle ! « N’importe quoi… » Elle se repassa de l’eau sur le visage, mouilla sa nuque et secoua ses mains pour le reste des gouttes. Hilly le savait, ça ne lui réussissait pas de trop réfléchir. C’était bien pour ça qu’elle avait demandé à Cameron de la laisser venir le chercher, sinon elle aurait tourné en rond dans son dortoir, en panique, et ne serait jamais descendue au moment de la fête. C’était bien mieux dans cette configuration. Elle était toujours aussi paniquée, les joues en feu, le cœur battant au rythme de ses sandalettes qui résonnaient sur les dalles des couloirs, mais, au moins, elle était dehors. Elle allait chercher Cameron. Et même si son cerveau lui faisait se poser plein de questions dans l’intention de la faire douter, Hilly était juste trop heureuse pour réussir à suivre ses propres pensées. Ça, ça lui réussissait déjà mieux : ne pas réfléchir, juste se laisser porter. Et, tout de suite, ses sentiments la portaient tout droit vers la Salle Commune des Serdaigle. Le tête blonde n’arrêtait pas de lisser les plis de sa robe qui revenaient à chaque mouvement ou bien passer une main dans ses cheveux pour tenter d’enlever des nœuds. Elle les plaçait aussi d’un côté, puis de l’autre, puis elle les séparait en part égale, de chaque côté de sa nuque avant de se raviser encore une fois et de changer d’avis. Rien ne lui convenait. Sa nuque recommençait déjà à la brûler.

Cependant, une fois arrivée à destination, aussitôt le Serdaigle rentra-t-il dans son champ de vision, elle arrêta tout geste parasite. À la limite, elle touchait du bout des doigts le bracelet qu’il lui avait offert, mais elle s’arrêta bien vite une fois qu’il l'eût remarquée également. Encore, l’impression que son cœur voulait sortir de sa poitrine. Son sourire se fit immense. Ses yeux se concentrèrent sur ses yeux à lui pour ne pas dévier, et, pourtant, elle avait l’impression d’être aveuglée, incapable de discerner le reste… Seigneur qu’elle était ridicule. Ridiculeusement heureuse, c’était indécent et indescriptible. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’elle devait dire ? Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Ils auraient pu rester là une journée entière, sans rien faire, qu’elle s’en serait contentée. Mais Cameron bougea le premier, s’avançant vers elle, posant ses lèvres sur sa joue ; elle s’immobilisa, souria, s’empourpra. Seigneur, son cœur ne tiendrait jamais ! Comment faisaient les couples pour ne jamais avoir l’impression d’exploser à cause d’un trop plein de… un trop plein de tout ! Voulant se cacher derrière ses cheveux, ses mains ou même derrière le mur, Hilly lui demanda s’il avait attendu depuis longtemps, mécaniquement, sans véritablement s’en rendre compte. C’était dur de garder le contact visuel intact. Surtout quand il secouait la tête… Le résultat aurait été autre avec ses cheveux longs, mais c’était pas mal non plus, courts. Elle ne lui avait jamais posé la question, d’ailleurs, s’il préférait l’un ou l’autre, s’il comptait les laisser pousser à nouveau. Dans les deux cas, Hilary aimait bien. Elle aurait aimé encore plus passer la main dedans… « T… Toi aussi. » Le compliment l’a pris au dépourvu, mais elle ne pensait pas moins ce qu’elle disait. Ils ne seraient pas les plus beaux pour aller danser, mais ils l’étaient suffisamment pour l’autre. Est-ce que ce n’était pas le plus important, finalement ?

Il lui tendit ce qu’elle pensa d’abord être une simple fleur avant de se rendre compte qu’il s’agissait de tout un bracelet. Il la gâtait trop ! Bien trop. Hilary était venue sans rien, elle n’avait rien à offrir ! Juste… Oh, juste… Elle s’avança fébrilement à son tour, pencha la tête et déposa un chaste baiser sur la joue de Cameron, murmurant un « merci » presque tout aussi fébrile et revint à sa position de départ, trop timide pour continuer de le regarder dans les yeux. À la place, elle regarda le bracelet qu’elle mit à son poignet droit, encore nu. Si elle ne le mettait pas maintenant, quand le mettrait-elle ? C’était courir le risque de l’abîmer, bien sûr, mais il n’y avait pas de plus belles occasions que Noël, alors autant courir le risque. Le tête blonde crut un instant que ses jambes ne la porteraient jamais jusqu’à la Grande Salle et pourtant ! elles étaient étonnamment légères. La jeune fille ralentissait parfois l’allure pour regarder Cameron sans qu’il s’en aperçoive, fourbement, puis faisait deux grandes enjambées pour revenir à son niveau, l’air de rien. Priest hésita à lui prendre la main sur tout le chemin…

Alors elle la lui prit pendant le discours de la directrice, l’air de rien, lui laissant le choix de refuser… Ce qu’il ne fit pas. Elle sentit son regard sur elle et elle en sourit presque aussi immensément que lui si elle l’avait regardé à son tour. Il resserra un peu ; elle serra plus fort. Cette main dans sa main était uniquement la sienne au moins pour la soirée. La tête blonde ne voulait pas la lâcher, pour rien au monde. Elle crut, pendant un moment, que tout le monde allait le voir, qu’on allait les regarder toute la soirée pour ça, qu’on les jugerait peut-être, même, mais c’était encore son cerveau qui n’en faisait qu’à sa tête. Alors elle reporta son attention sur le discours, prit le concours comme sujet de discussion et lui demanda s’il y avait participé. Mais elle n’était pas sûre de comprendre sa réponse. Qu’est-ce qu’il voulait dire par « vaguement » ? Il y avait eu un problème ? HIlary voulut l’interroger du regard, mais, déjà, le discours se terminait et les choses sérieuses commençaient. Alors, à la place, elle lui laissa le champ libre ; elle avait promis de faire tout ce qu’il voulait, et si tout ce qu’il voulait pour le moment, c’était aller chercher un verre, alors soit. « Okay », lui sourit-elle et elle commença à s’y diriger, tirant doucement Cameron par la main car il était hors de question de la lâcher. Elle n’osait pas le faire, de peur de le perdre ou de ne pas réussir à la reprendre plus tard. C’étaient des idées idiotes, comme d’habitude, mais c’étaient des idées qui venaient quand même et qui ne partaient pas de suite. Pourtant, il faudrait bien qu’elle lâche sa main à un moment ou un autre. Déjà parce que, sinon, ils allaient commencer à suer énormément, ce qui ne serait pas très glamour, mais aussi parce que, pour tenir son verre et manger un bout de tartelette ou de gâteau, c’était bien plus compliqué. Cruel dilemme auquel faisait face Hilary. Et elle décida de laisser Cameron en décider à sa place. Il lui lâcherait la main s’il en avait envie. Elle, en attendant, prit un petit morceau de gâteau avant de prendre un verre de jus d’orange.

« Dis », commença-t-elle, hésitant entre lui demander si sa soeur comptait les rejoindre à un moment et entre ce qu’elle choisit finalement de lui demander, « t’as prévu de rentrer pour les vacances ou pas ? » La tête blonde voulait savoir si elle aurait l’occasion de passer ses vacances en sa compagnie ou non. Sans les cours, elle aurait plus de temps libre, comme lui, en fait, et ils pourraient faire ce qu’ils voudraient… Hilly en rêvait déjà d’avance. Elle n’avait jamais rien fait de bien sensationnel, à chaque vacances d’hiver. Surtout qu’Eliana rentrait souvent chez ses grands-parents donc elles ne pouvaient même pas fêter leurs anniversaires ensemble. Après tout, ils étaient à une semaine d’intervalle même pas. Mais… Enfin, cette année, elle espérait secrètement pouvoir passer son anniversaire avec Cameron. Ce serait un cadeau bien suffisant pour elle. Alors, oui, ils pouvaient rentrer par poudre de cheminette, désormais, avec Oncle Ben, mais, pour le moment, on ne lui avait rien dit sur un possible retour à la maison ou non. Elle ne serait pas contre revoir Whitby plus souvent, par contre. Mais ça, c’était Oncle Ben qui le déciderait. Ce même Oncle Ben qui ne voulait plus trop la voir à Poudlard… C’était vraiment sa veine… Elle comprenait, en vrai. Elle pouvait comprendre. Mais entre ça et Maëlle, en septembre, elle en avait eu gros sur la patate. La tête blonde ne lui en avait pas voulu suffisamment pour ne pas lui souhaiter son anniversaire, mais assez pour lui couper l’envie d’aller le voir ce jour-là. Et assez pour qu’elle soit triste rien que d’y penser. Mais ce n’était pas le moment d’être triste ! Pas en compagnie de Cameron. Elle avait assez pleuré en sa présence. Seigneur, pour quelqu’un qui approchait de ses seize ans, elle n’avait pas grandi d’un pouce. Elle avait l’impression d’être une gamine dans un corps de presque adulte. Pourvu que son copain ne finisse pas par la trouver trop idiote !

Les couples et duos en tout genre commençaient à envahir la piste. Ce serait un bon moyen de passer inaperçu à leur tour et de danser également, mais Hilary aurait encore préféré qu’ils tentent la chose dans une salle vide. S’ils étaient vraiment aussi mauvais danseurs qu’ils le prétendaient tous les deux, avec sa malchance, ils pourraient tomber ou bien faire tomber d’autres danseurs ou même se prendre un sapin, pour ce qu’elle en savait ! Ce serait bien leur veine. Ils s’en souviendraient de cette soirée, au moins, ça s’était sûr ! La Gryffondor laissa son regard passait de danseurs en danseurs, jusqu’à remarquer Rosalie dans la foule. Est-ce que la princesse les avait remarqués, eux, ou pas encore ? Oh, elle ne voulait pas savoir ! C’était plus sympa de la regarder danser avec Artemis - et la tête blonde ne pensait pas qu’il savait danser celui-là. Hilly commença même à chantonner doucement avant de se dire qu’il y aurait un moment où ils arrêteraient de tournoyer et rien n’empêcherait Rosalie de venir les voir. Elle ou n’importe qui d’autre. Est-ce que c’était mal de vouloir rester seule encore plus longtemps avec Cameron ? Et si, lui, voulait rejoindre quelqu’un à un moment ? Genre, sa soeur ? Ils étaient peut-être venus séparément mais rien ne les empêcher de se rejoindre plus tard. Il fallait qu’ils fassent quelque chose. Alors Priest se tourna vers lui et lui demanda une ultime question : « Valse ou cache-cache ? » Oui, cela sonnait très enfantin, mais elle n’arrivait pas à faire mieux tout de suite, et elle était très sérieuse.

@Cameron Brown

Codage par Libella sur Graphiorum

Tenue:

Tenue d'Eli:

Tenue:

C'était définitif, venir seule à un bal, ça craignait. Elle n'avait pas vraiment eu le temps de s'en rendre compte l'an dernier car la situation était partie en cacahuète très vite mais là... elle prenait le contexte en pleine face. La plupart des élèves étaient venus avec un cavalier ou une cavalière dans le meilleure des cas, sinon en groupe d'amis. Jusqu'à présent Cameron avait toujours été son cavalier à n'importe quel évènement et là, tout de suite, maintenant, elle se sentait comme une quiche à rester plantée dans son coin, les mains jointes à regarder les autres s'amuser. Et à part se dandiner d'un pied sur l'autre, il ne lui restait plus qu'à observer les autres et se plonger dans ses réflexions. Ça lui ferait passer le temps.

Elle repensa au concours de potions mais n'attendait pas particulièrement les résultats. Même si Cameron y avait participé, elle savait que ça n'avait pas vraiment abouti de son côté à cause d'Aisling qui l'avait laissé tombé. Décidément, on ne pouvait pas compter sur cette famille, ça devait être dans les gènes. Elle avait même laissé son poste de préfète... Mallory avait secrètement espéré être nommée à sa place, ce qui lui aurait permis de passer toutes ses soirées avec son frère à se promener dans le château mais non. Mary avait obtenu le badge et Mallory ne savait pas si c'était mieux ou pire pour son frère de se coltiner cette fille plutôt que Shepherd-bis. En parlant de la brune, elle l'aperçut en compagnie de Finn. Bah voyons, niveau porte de prison, ils s'étaient bien trouvés ces deux-là. Bluebell, dont l'expression de dédain faisait partie intégrante de son visage tant elle ne l'avait jamais vu faire une autre tête, leur tenait compagnie. Le petit groupe renvoyait tellement d'énergie négative qu'ils auraient pu attirer la foudre rien que par leur présence.

En parlant de Shepherd, Jade entra brièvement dans son champ de vision. Sa robe était jolie mais ça s’arrêtait là. C'était comme tenter de revaloriser un plancher vermoulu avec un joli vernis. Ça n'empêchait pas que le plancher était pourri en dessous. Ne prêtant pas plus attention à elle, Mallory porta plutôt son regard sur le garçon qui l'accompagnait. Ou plutôt sur son kilt. Elle ne savait pas trop si c'était considéré comme une tenue élégante mais si on l'avait laissé passer, c'est qu'une tenue traditionnelle devait l'être. Sauf que... elle s'aperçut que celui qui le portait n'était autre que Misha et que Misha n'était absolument pas écossais. Mallory soupira. Y avait-il dans cette école quelqu'un qui soit digne d'intérêt ? Ou du moins qui ne soit pas complètement abruti ou extrémiste ? Pas étonnant qu'elle se retrouve seule à un bal !

Perdue entre agacement, mélancolie et morosité, le "Salut !" qui retentit près d'elle la fit presque sursauter. Mallory tourna alors les yeux vers la jolie fille blonde qui s'était approchée d'elle et la contempla en clignant des yeux, surprise et perplexe à la fois... pas du tout préparée à être abordée de façon si aimable.

"Heu... salut !" répondit-elle en se reprenant pour ne pas ressembler à un faon pris dans les phares d'une voiture. Elle ne connaissait pas du tout cette fille mais Mallory la trouvait très élégante dans cette sublime robe noire. Mais avant qu'elle n'ait le temps d'ajouter quelque chose pour se redonner contenance, la blonde poursuivit en l'invitant à danser. Mallory ouvrit la bouche, puis la referma avant de lancer un regard de détresse vers son frère qu'elle ne vit même plus à cause de la foule dansante qui les séparait.

"Je... non, je n'attends personne." commença-t-elle pour gagner du temps et réfléchir à toute allure. En vérité, jusqu'à présent, Mallory ne s'était jamais posé de question lorsqu'il s'agissait de danser en compagnie de son frère... jusqu'à la fête de fin d'année, lors de la soirée clandestine. Cameron lui avait clairement fait comprendre que sa façon de danser était ridicule avant qu'il ne l'abandonne sur la piste, la laissant avec l'impression qu'elle lui avait fait honte. Et si le regard des autres lui passait à cent lieux au-dessus la tête, il n'en était pas de même avec celui de son frère.

"Non... pas besoin de cavalier." répondit-elle enfin avec un sourire en prenant la main que lui tendait la blonde. De toute manière, on ne pouvait pas comparer, c'était des musiques très différentes. "Je n'ai jamais appris à danser la valse, ça risque de ne pas être très réussi." souffla-t-elle un peu mal à l'aise avant de se lancer malgré tout. Cette fille respirait l'assurance et la confiance en soi, tout ce que Mallory n'avait pas lorsqu'elle était séparée de son jumeau.

"Je m'appelle Mallory."

Bal de Nowel

EXORDIUM.

Finalement, je ne regrettais pas de m'être laissé - facilement - convaincre par Blaze de me rendre au bal. Je n'étais pas très chaud, mais ce début de soirée était plutôt divertissant et me permettait d'oublier toutes les merdes de cette année. Rire pour un rien, oublier tous ses problèmes pour juste profiter de l'instant présent, tout ce dont j'avais besoin. C'était un pari risqué de mettre Jade et Willow dans la même pièce et espérer qu'elles s'entendraient bien mais au final, ça se passait plutôt bien ! De là à ce qu'elles deviennent les meilleures amies du monde, peut-être pas, mais au moins elles sont capables de se supporter l'espace d'une soirée et ça c'est cool ! J'esquisse un sourire ravi face au compliment de Jade. Je voulais marqué une nouvelle fois les esprits et quoi de mieux que de porter un kilt. On pourra dire ce qu'on voudra mais ça reste une tenue traditionnelle, c'est juste que personnellement, je doute d'avoir des ancêtres écossais dans mon arbre généalogique, encore que... "Sympa ta robe, on ne risque pas de te louper dans la foule, pratique pour ne pas te perdre !" Répliquais-je à l'adresse de Jade en esquissant un sourire amusé. Elle était plus que voyante, c'était un fait, mais au final elle lui allait plutôt bien. Et la tenue de Willow était plus ou moins dans le même ton, absolument pas passe-partout. Au moins on était tous les trois dans le thème, c'était cool.

Je lançais le top départ de la soirée en proposant de bouger au bal. Non pas que je tenais absolument à m'y rendre, mais quitte à nous être murgé la gueule, autant que ce soit pour une bonne raison. Et puis nous avions fini les bouteilles, plus rien ne nous retenait ici. Les filles parlaient de leur prénom respectif. Visiblement aucune des deux n'aimaient celui de l'autre et décidés de se trouver des surnoms. Comme c'est mignon, elles en sont à l'étape des surnoms... Cette histoire me tira un sourire, certainement plus parce que j'étais bourré qu'autre chose. Nous avions donc Willy et Shepherd comme surnom, loin de faire dans l'original mais j'imagine qu'on ne pouvait pas leur demander mieux dans leur état actuel. Rejoindre la salle de bal ne fut pas de tout repos, surtout pour les filles. Le sol avait l'air de bouger sous leurs pieds et Jade manqua de se vautrer une ou deux fois. Willow la charriait d'ailleurs dessus mais on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle faisait mieux. On arriva malgré tout indemne jusqu'à la salle de bal. Je n'avais aucune idée de qui était le vieux en compagnie de la dirlo et ce n'est que quand Jade proposa un défi à Willow que je compris à qui on avait à faire. Je me disais aussi que j'avais déjà vu sa gueule quelque part, mais à savoir où c'était une autre histoire. Je me souvenais que j'avais vu les affiches des candidats et qu'il faisait en effet parti du lot. J'avais également du voir sa gueule dans un des nombreux articles qui avaient été écrit sur lui après sa victoire mais franchement je n'y avais pas vraiment fait attention. La politique et moi, ça fait deux. Bref, tout ça pour dire que Jade avait lancé un défi à Willow et malgré les réticences de cette dernière, le releva.

Mon attention fut attiré par deux scènes différentes. La première était celle où Willow se faisait envoyer paitre par des nains en colère et la seconde était celle où Jade s'agrippait à un mur pour ne pas se casser la gueule et gueulait qu'elle avait faim. Pour ma part je n'avais pas bougé. Je ne dirais pas non pour bouffer un morceau, il fallait bien avouer que l'alcool m'avait ouvert l'appétit. Je commençais à laisser traîner mon regard sur la foule qui m'entourait, dans l'espoir de soit trouver le buffet, soit trouver des gens que je connaissais, mais Willow revint à ce moment là ! "On lance les paris sur ses chances d'arriver au buffet indemne ? Moi je pari qu'elle va se casser la gueule - ou se rattraper sur les gens - au moins deux fois !" J'avais déjà déterminé que j'étais un pote en carton. Et je savais qu'elle aurait fait la même chose à ma place. Surtout que Willow faisait sa maligne de son côté mais clairement elle tenait autant l'alcool que Jade. Je sentis la main de Willow attraper la mienne et me tirer vers la piste de danse. Je pouvais faire une croix sur un sandwich "Ai-je vraiment le choix ?" Lui criais-je à moitié, me laissant malgré tout entraîné vers la piste de danse, plus motivé à gesticuler de façon désordonnée qu'à réellement danser avec application.

Tenue de Misha:

Tenue: