Bal de Noël ft. C. Junior d’Archambault, @Erin B. Sørensen et les autres J’avais toujours aimé danser, c’était un fait. Je m’étais toujours plu à accompagner mes parents dans toutes les soirées du monde pour qu’on me laisse entre les griffes de quelque cousine prête à jouer les cavalières ou, mieux, entre celles d’Erin qui finissait toujours par céder. Mais ce soir, nos pas avaient une saveur toute autre… Il n’était pas seulement question de nous occuper, pas même de faire l’étalage de notre talent, non, nous dansions pour nous assurer une intimité toute relative, la certitude de ne pas avoir à profiter de la présence désagréable du reste du monde… C’était un goût délicat de liberté et de promesses d’un après plus doux encore. Qu’il me tardait que les résultats ne tombent enfin pour que nous puissions fuir loin de cette masse grouillante et pathétique ! Fermer une porte au nez de tous et ne vivre un instant que par et pour elle… Peut-être aurions-nous dû mettre ce plan à exécution bien avant cela. Après tout, même sans l’annonce, nous aurions vent de leur victoire. Finnbjörn se chargerait de récupérer leur prix, pestant silencieusement contre les priorités ridicules de sa soeur ou l’influence désastreuse que je pouvais avoir, peu m’importait. Sa présence, honnêtement, n’était requise que par la politesse… mais devions-nous réellement en faire preuve envers un être aussi souillé et souillant que l’était le Ministre ? J’en doutais. Mais, en même temps, il y avait fort à parier que sa famille, tout comme la mienne, n’aurait pas apprécié qu’on murmure dans les couloirs du Ministère que sa descendance était si mal élevée… alors nous dansions… et nous commentions ce monde qui continuait de tourner à côté de nous sans jamais nous emporter dans sa ronde. Nous valions bien mieux que ça. — Ce n’est pas impossible. — J’en étais sûr, claironnai-je non sans amusement, comme si cette information avait une importance capitale. Ça faisait longtemps que mon amitié avec son frère n’était plus ce qu’elle avait été un temps… Dans le fond, ça faisait sûrement comme ça avait fait avec Chamberlain… Nos chemins autrefois étroitement liés avaient fini par s’éloigner et nous avec. Je ne les comprenais plus vraiment, ni l’un ni l’autre, et je devais bien reconnaître que l’envie de faire des efforts n’était pas des plus présentes. Pourquoi faire ? Pour me rendre définitivement compte que ce qui nous avait lié un jour n’existait plus ? Je le savais déjà et, quand bien même ça n’était pas exactement le cas, l’incertitude ne me dérangeait pas. Je faisais comme ci et m’en accommodais très bien. J’avais compris que je n’avais plus rien en commun avec l’un et que la seule chose que je trouverais à traîner en sa compagnie était des ennuis et l’autre était assez clair sur son égoïsme et le peu d’intérêt que j’avais encore à rester dans son sillage. La confiance était morte et puisque c’était chacun pour soi, je n’avais que peu de temps à perdre à faire perdurer des liens illusoires. Nous étions de toute façon entourés de gens tout sourire mais prêts à nous planter un couteau dans le dos à la première occasion, à quoi bon en rajouter ? Oh, je ne me prétendais pas différent, loin de là, mais j’obéissais aux mêmes règles qu’eux : mes intérêts d’abord, ceux des miens ensuite et le reste si jamais ça pouvait m’apporter quelque chose. Mon regard se reposa sur le visage d’une Erin concentrée sur la comédie socio-amoureuse qui se jouait un peu plus loin. Il n’y avait bien qu’avec elle que la donne était généralement tout autre. Ses intérêts valaient d’ordinaire plus que tout… Mais cette fois ne comptait pas. Les exactions dont les siens étaient coupables méritaient d’être rendues publiques. Que quelqu’un monte au créneau, fasse quelque chose pour les arrêter… Ça avait été un échec, bien sûr… Je ne savais pas vraiment ce que j’aurais pu attendre d’autre de Caleb. Son père n’avait sûrement pas tort en remettant sur ses épaules tous les maux du monde. Est-ce qu’il avait gardé l’information pour lui au lieu de faire jouer ses géniteurs ? Ça n’était pas impossible. Ça aurait été pourtant plus efficace de laisser quelque avocat se mêler de ces contrats bafoués… Mais peut-être avait-il eu peur qu’on lui renvoie entre les bras son horrible fiancée. Personne ne pourrait lui jeter la pierre pour ça, bien sûr, mais de laisser ces imbéciles salir ainsi son nom me semblait pire encore… — Et plus intérrressant. Je haussai distraitement les épaules. Je n’en étais pas convaincu. Bien sûr, il y avait un côté très adolescent à ces commérages et jouer les voyeurs pour ces amants maudits était vaguement distrayant mais les observer converser de loin sans rien entendre de ce qu’ils pouvaient dire me laissait sur ma faim et me poussait à renvoyer mon attention ailleurs… Vers Asquith, par exemple, pire au piège dans une histoire bien trop ancienne pour elle. Est-ce qu’elle avait su rien qu’un instant dans quoi elle mettait les pieds en acceptant de se rendre à ce bal avec Finnbjörn Sørensen ? J’en doutais sincèrement. Elle avait dû être aveuglée par un nom prestigieux et un sang des plus purs… Nous l’avions tous été, sans l’ombre d’un doute, et la réalité s’imposait souvent avec une brutalité douloureuse. — Ça m’est complètement égal. Tu te soucies de son bien-êtrrre ? — Vaguement, oui, avouai-je en ignorant son ricanement. Pour l’instant ses idées sont à notre avantage mais je doute qu’elle s’échine à défendre des intérêts qui ne sont pas les siens si on ne fait que lui rappeler à tout va combien elle n’est rien. Et, j’en mettrais ma main au feu, ce brave trio ne fait certainement pas preuve d’une grande bienveillance à son égard. Bluebell et Faust, en tout cas, devaient s’en donner à coeur joie. Démonter chaque rouage du couple qu’elle formait avec notre camarade pour se moquer éhontément tant de l’un que de l’autre… Et vu comment Finnbjörn avait abandonné Carla à son triste sort la dernière fois, j’avais peu d’espoir qu’il se fasse l’affront de défendre une impure face aux railleries très vraies des nôtres. Je n’avais pas plus de considération qu’eux tous pour la Serdaigle, c’était un fait, mais je m’efforçais de la traiter en amie, du moins autant qu’il m’était possible de le faire. C’était une chose de se mettre des sang-purs à dos, nous savions pertinemment que notre cause était commune quoi qu’il arrive, mais c’en était une autre de le faire avec les rares esprits fins qui s’y ralliaient de leur plein gré. Non seulement nous perdions une alliée mais elle traînait dans notre entourage depuis trop longtemps pour ne pas pouvoir jouer en notre défaveur si jamais son allégeance venait à changer de camp. Et, si j’avais dû être parfaitement honnête, j’aurais sûrement admis que son sort me peinait un minimum. Elle valait mieux que nombre de gens bien nés, elle était intelligente, modeste, elle reconnaissait d’elle-même où était sa place… C’était une gentille fille, elle ne méritait pas qu’on s’en serve dans une bataille d’ego qui lui porterait sans nul doute préjudice alors même qu’elle n’était pas concernée… mais je n’avais pas l’intention d’être honnête à ce point. Notre valse toucha à sa fin mais personne n’esquissa le moindre geste pour quitter la piste. Le sourire qui étira les lèvres d’Erin en fit naître un semblable sur les miennes. J’aimais quand nous étions ainsi sur la même longueur d’ondes, sans avoir besoin d’échanger le moindre mot pour emprunter des chemins identiques. Les quelques secondes silencieuses avant que l’orchestre ne reprennent suffirent à ramener bien du monde sur la piste… Dont les deux duos que nous observions de loin. Durant une seconde, je craignis qu’ils se rapprochent assez pour faire exploser la bulle dans laquelle nous évoluions mais, pour mon plus grand bonheur, ils n’en firent rien. Je n’avais aucune envie de quitter la tranquillité de notre intimité, je ne voulais pas devoir la partager ni même feindre de consentir à laisser entrer quiconque dans notre couple. La musique reprit, nos mouvements aussi. Et nos commentaires ne furent pas en reste… les miens, du moins. Tranchant assez avec mon plaidoyer pour Asquith. Mais il y avait une différence entre ce qu’on pouvait bien lui montrer et ce qu’on pouvait bien en penser. L’important étant qu’elle se sente acceptée, je n’avais aucun problème à faire savoir à ma meilleure amie que je n’avais pas non plus de véritables égards pour elle. — Il faut crrroirrre qu’il n’avait plus de sang-purrre disponible pour ses comédies. Alorrrs que Bluebell a pu compter sur l’arrrivée prrrovidentielle d’un nouveau camarrrade de jeu. — Venir au bras d’un garçon n’aurait pas fait plus mauvais genre et il n’aurait eu que l’embarras du choix. Je ne savais pas trop ce qui était préférable… Être gay ou trahir son sang…? C’était sûrement du même acabit en réalité, encore que le premier se cachait mieux que le second et qu’un mariage bien ficelé pouvait faire oublier cette tare au monde… Qu’une trahison risquait d’entacher un nom sur plusieurs générations… Mon regard glissa un instant de Finnbjörn à Bluebell, sans les voir vraiment, sans y faire plus attention… Tant qu’il ne se passait rien, leur intérêt était des plus limités. Eux ou n’importe quels idiots même pas bons à se donner en spectacle, c’était à peu près la même chose. — Crrrois-tu qu’il soit possible de danser jusqu’à l’annonce des rrrésultats ? J’en déduisis qu’Erin s’était lassée également et je ne pus m’empêcher de sourire à cette pensée. — Bien sûr, Madame, vos désirs sont des ordres. Ce n’était rien d’autre qu’un susurrement tendre et amusé, on ne pouvait plus sincère toutefois. Si elle voulait danser jusqu’à ce que l’impureté ministérielle nous offre le droit de nous éclipser, et bien nous danserions ! Il n’y avait pas plus agréable à faire en attendant que de la garder si près de moi. Que j’avais hâte de quitter cette piste pour nous enfoncer dans les méandres de Poudlard, juste elle et moi, et d’y rester jusqu’à ce qu’il soit l’heure de monter dans le train ! Nous ne nous séparerions pas longtemps après ça, juste quelques heures, une journée à peine, deux peut-être, et puis nous nous retrouverions pour quelques jours délicieux. — Charlotte a promis de s’occuper de ma mère, d’ailleurs, repris-je en suivant le fil de mes pensées, sans prendre la peine de contextualiser davantage. Je ne suis pas certain qu’elle puisse nous en débarrasser absolument tout notre séjour mais j’ai bon espoir que, dans l'ensemble, nous soyons libres de profiter de notre temps comme bon nous semble. Nous le saurions bien assez vite, de toute façon, mais l’attente était si difficile, ma patience tant mise à mal que ça faisait déjà des jours, des semaines même !, que je rêvassais à ce voyage qui nous tendait les bras… code by bat'phanie

Tenue de Junior:

Bal de Noël

Siwan, @Professeur A. Hatwell, @Professeur A. Thorstein, @Wayde T. Bradford, @Professeur H. Lindberg & @Professeur A. Cooper

À la recherche de sa collègue de Défense Contre les Forces du Mal, ce fut une autre blonde qui trouva Siwan. Amelia était une jeune femme avec qui Siwan ne parlait pas suffisamment, elle le savait et elle le regrettait, car la discussion était plutôt facile avec sa collègue. Elles s’entendaient bien. Se comprenaient bien, même. Amelia était peut-être juste un peu plus réservée qu’elle et moins sans-gêne que la galloise pouvait l’être, mais, du reste, elles étaient presque identiques dans leur façon de vivre leur vie. Ce qui, de ce fait, faisait de sa collègue d’Histoire une personne qu’elle ne prenait pas plus plaisir que ça à embêter. Siwan prenait des pincettes avec Thorstein qu’elle considérait comme sa plus proche amie dans et en dehors de cette école, embêtait gentiment Wayde et ne le faisait que peu avec Jane puisqu’elles échangeaient nombre de potins ensemble et que la jeune femme ne semblait pas avoir les épaules pour ses blagues ; mais Amelia ? Avec Amelia, Siwan préférait encore la prendre en témoin de ses mesquineries plutôt que de la prendre comme objet. Ce n’était peut-être pas plus mal, en vérité. Siwan avait beau être de retour à Poudlard, son frère Cadmon, lui, travaillait au Ministère, ce qui réduisait énormément la possibilité d’avoir un acolyte avec qui rigoler. Amelia concourait sérieusement pour cette place. Du moins pour les soirées comme celle de ce soir.

— Super ! Merci beaucoup ! Toi aussi elle te va super bien !

Siwan la salua comme on saluerait une princesse d’un lointain pays, prenant bien garde de ne pas trop se baisser et faire ainsi remonter sa robe, afin de la remercier. L’enseignante de divination savait qu’elle s’était plutôt bien apprêtée, mais la robe d’Amelia lui allait vraiment bien. Il n’y avait pas que la robe qui était magnifique, en vérité. Mais Siwan ne doutait pas que les femmes savaient se dévoiler sous leur plus beau jour lors des soirées comme celles-ci. C’était peut-être aussi la raison pour laquelle cette dernière était aussi curieuse de retrouver Thorstein : elle qui disait venir pour la surveillance et la protection de la soirée, comment serait-elle donc habiller ? La galloise imaginait sans mal la Nordique venir en tenue militaire et se foutre des regards que les autres pourraient bien lui lancer. Oh, Siwan avait hâte de la retrouver ! Mais elle ne pouvait pas se permettre de lâcher Amelia comme cela, surtout que sa collègue lui demandait si elle avait une petite idée sur la présence du Ministre ce soir. Oh, Kendrick saisissait bien que certains devaient s’inquiéter de la présence du Ministre ce soir, et peut-être à raison, après tout ! Cependant, elle préférait ne pas partager cet avis. Elle préférait ne partager aucun avis, à vrai dire. La présence des deux ensemble la dégoutait déjà suffisamment. Alors, comme à son habitude, Siwan tourna sa réponse qui s’était d’abord faite un peu trop sérieuse à la blague. C’était le meilleur moyen qu’elle connaissait pour bifurquer un peu, ne pas avoir à donner sa véritable opinion et ne plus être obligée de choisir un camp. Siwan détestait peut-être avoir des doutes et être au prise avec des indécisions, mais il fallait reconnaître qu’elle s’était plutôt perfectionnée à les esquiver qu’à les résoudre… Dans tous les cas, Amelia rentra dans son jeu et prit le même air qu’elle : oui, c’était bien moche tout ça.

— Ouai, m’enfin c’est vrai que de la part d’un ministre c’est un motif de déplacement un peu léger je trouve…
— Au contraire, ma chère ! Plus on a de pouvoir, plus on montre qu’on en a. Un motif pareil, pour lui, ce n’est pas grand chose, alors il peut bien se le permettre, tu vois ? lui confia-t-elle sur le ton de la confidence.

Siwan s’était rapprochée d’Amelia pour que ses paroles ne tombent point dans d’autres oreilles que celle de sa collègue, mais elle se releva bien vite et elles reprirent la discussion comme si de rien n’était. La soirée était encore jeune : tant de choses à faire et à discuter ! À ce propos, Siwan interrogea Amelia sur le concours. Elle en avait bien parlé avec Thorstein, rapidement, mais la Nordique n’avait pas l’air d’accorder grande importance à ce concours qui prenait pourtant une grande place dans l’organisation de cette soirée ! Siwan refusait de faire l’impasse sur quoi que ce soit, même si elle avait raflé de peu sa BUSE de potions et qu’elle n’était bonne qu’à faire du thé et rien d’autre en termes de mélange. Aussi, pour mieux apprécier et être dans l’attente des résultats, il fallait s’en donner l’excuse : parier sur les grands gagnants. Siwan ne connaissait malheureusement pas tous les participants, sa matière n’étant pas la plus populaire de l’école, mais Amelia devait bien avoir une petite idée sur la question…

— Alors moi je connais la majorité - Siwan s’en était doutée ! - et je mise directement sur Casey et Felicia !

Hum, ces noms ne lui disaient absolument rien. Enfin, si, peut-être, rapidement, car elles occupaient des postes importants, du style Préfète ou Capitaine, mais elle ne les situait pas plus que cela. Elles n’appartenaient pas à Serpentard, c’était sa seule certitude.

— Casey chez Serdaigle, évidemment ! Et puis Felicia est brillante en Histoire ! Je sais que là c’est potions, mais c’est une fille très sérieuse. Franchement je crois beaucoup en leur binôme, elles ont les capacités.
— Je veux bien te croire, fit-elle. À écouter Amelia, elles avaient effectivement l’air d’être brillantes.
— Et toi, t’as même pas une petite idée ?
— Hum…

Siwan fit mine de réfléchir un instant à un binôme prometteur alors qu’elle était sérieusement en train de penser à rendre ces résultats plus intéressants pour elles deux.

— Disons que je parie sur Caleb et Maxwell, dans ce cas. Puisqu’ils étaient également Préfets, tous les deux, si elle ne s’y trompait pas. C’était comme opposer les deux mêmes pièces sur un échiquier. Qu’est-ce que tu dis de ça : parions pour de vrai. Avec le gage que tu veux. Tu en es ?

Ce serait déjà bien plus amusant comme ça ! Ce n’était pas avec Thor qu’elle aurait pu faire ça, vraiment. Et, d’ailleurs, en parlant de cette chère Thorstein, Siwan venait de la repérer - en compagnie de Wayde ! Tiens tiens tiens… Tout ceci devenait de plus en plus intéressant et divertissant pour elle. Elle s’accorda quelques minutes - qu’elle utilisa pour les imiter selon sa vision des choses - avant de les rejoindre, impatiente comme elle était, emmenant Amelia avec elle.

— T’es en forme ce soir ! lui dit sa collègue d’Histoire.
— Tous les jours, Amelia, tous les jours, corrigea-t-elle. Mais ce soir plus que d’habitude, j’admets.

Siwan s’amusait comme une petite folle. La Kendrick partait à la chasse aux potins, aux découvertes de nouvelle relation, à l’abordage de voir un couple se former sous ses yeux en pensant que c’était grâce à elle. Car ils avaient tout l’air d’un couple. En tout cas, elle ne les verrait plus que comme ça et irait même jusqu’à les pousser l’un vers l’autre si le fallait ! D’abord le roi de coupe dans le tirage de Thorstein, pendant les vacances, puis le deux de coupe ce soir qui paraissait les représenter tous les deux… Thorstein pourrait s'indigner, lui mentir autant qu’elle le voudrait, voire la menacer de la tuer, si Siwan n’obtenait aucune réponse convenable de sa part sur le sujet, elle en obtiendrait une de Wayde, elle en était persuadée. Ce dernier était moins revêche que… Oh, pouvait-elle dire « que sa femme » ? Par Myrddin ! Elle n’arriverait plus à ne pas sourire.

Arrivées à leur hauteur, Siwan les salua tous deux, joueuse, et Amelia en profita pour faire de même, bien plus cordiale et polie que Siwan ne pouvait l’être en cet instant précis. La galloise adresse foule de phrases silencieuses à Wayde par le regard et ce dernier se contenta de froncer les sourcils. Siwan n’était pas sûre qu’il ait compris ce qu’elle cherchait à lui faire cracher, mais ce n’était pas bien grave. Elle aurait le temps plus tard pour ça.

— Je viens seulement d’arriver, je n’allais pas manquer de venir te voir !
— Par les culottes de Myrddin, j’espère bien !

Mais Siwan était en vérité plutôt contente qu’il eut allé voir Thorstein en première car cela lui offrait un potin croustillant à se mettre sous la dent. Il refaisait sa soirée, vraiment. Et, pour ça, elle l’en remercierait longtemps !

À Thorstein, elle lui vanta la beauté de sa robe tout en lui lançant une petite pique ; rien de bien méchant, vraiment, juste un simple étonnement par rapport à ce qu’elle lui avait dit par messages, mais… La Nordique ne releva même pas. Ni commentaire ni geste dédaigneux. Tout de suite, elle aurait aimé avoir été chercher un verre pour se perdre dans son breuvage et ne pas avoir à assister à la scène qui allait suivre… Thor n’était pas très fan d’être appelée par son prénom et Amelia venait d’en faire l’erreur. Siwan regarda droit devant en croisant les bras, déglutissant et attendant que l’orage passe. Elle détestait prendre partie quand la réponse qu’on attendait d’elle n’était pas claire. Bien sûr, la rouquine était prête à se porter garante d’Amelia, ne serait-ce que pour continuer de protéger l’atmosphère agréable de cette soirée, mais Wayde fut plus rapide qu’elle et elle l’en bénit, par Myrddin !, elle l’en bénit. Siwan lança un sourire de soutien à Amelia, tandis qu’une scène incroyable se déroulait sous ses yeux : Thor et Wayde leur faisaient tout un spectacle, décidément !

Alors que le conseiller d’orientation invitait Thor à danser, l’enseignante d’arithmancie arriva à ce moment précis, presque immédiatement suivie par ce cher Harold. Et Siwan commença à regretter de ne pas pouvoir se dédoubler ! Entre Thor et Wayde et Alice qui paraissait dire des choses intéressantes à Amelia, Siwan était tiraillée. La galloise laissa traîner ses oreilles un instant - me suis arrangée pour que nos deux tourtereaux - mais garda ses yeux rivés sur ses deux amis qui commençaient à s’éloigner.

— Bonsoir chers collègues, leur lança cet empoté d’Harold qui savait toujours arriver quand ça l’arrangeait le moins, décidément ! je dois vous dire que vous êtes tous resplandissants.
— Vous de même, Harold, lui lança-t-elle un peu rapidement, sans même lui jeter un regard.

À la place, Siwan se fit passer devant par Thor, premièrement :

— Si tu trrrouves un trrruc plus forrrt qu'un jus de citrrrouille, prrrends m’en un, lui dit-elle, et Siwan en sourit.

Puis par Wayde, qui suivait juste derrière :

— Je ne sais pas ce que tu t’imagines, mais arrête ça tout de suite.
— Jamais, lui souffla-t-elle comme réponse alors qu’ils s’éloignaient tous les deux sur la piste de danse.

C’était la chose la plus intéressante de la soirée, leur couple, et elle devait arrêter par respect pour lui ? Voyons ! Siwan n’était pas de ce genre. Elle les regarda faire leurs premiers pas avant de reporter son attention sur le petit groupe qui était resté dans le coin de la pièce et leur lança un grand sourire qui faisait office d’excuse pour le peu d’attention et de politesse qu’elle avait pu leur montrer. Siwan rattrapa la conversation en route.

— Avez-vous eu des retours sur les potions qui ont été imaginées ?, demandait Alice.
— Pas du tout ! Ce sera la surprise.

Elle adorait les surprises. Elles étaient… comme une petite épice qui relevait toujours le goût du repas qu’était la vie. Siwan en raffolait. Et vous saviez ce dont elle raffolait également ? Les danses lors des bals. Loin d’elle l’idée de suivre à la trace ses deux amis qui venaient de partir - quoi que -, mais Siwan désirait s’amuser et danser, elle aussi. Elle était venue en partie pour ça et ne comptait pas faire impasse sur la question !

— Que diriez-vous d’aller danser, mes chers amis ? demanda-t-elle au petit groupe. Car cette mission d’une boisson plus forte qu’un jus de citrouille étant perdue d’avance pour le moment, j’aimerais autant trouver autre chose à faire.

Elle en était désolée pour Thor, mais l’alcool devrait attendre l’heure où les enfants retourneraient se coucher. En attendant, elle tendit une main à Amelia qui, elle espérait, accepterait de lui offrir une danse ce soir. Siwan se voyait mal danser avec Harold et comptait déjà demander la même chose à Alice un peu plus tard. Voire à Jane, si le temps et les occasions le lui permettaient !

(c) DΛNDELION

Tenue:

C’est donc non pas avec un cavalier mais avec une cavalière que Mallory entra sur la piste de danse pour se mêler aux autres couples dansants. La Serdaigle ne connaissait pas cette fille mais elle était agréablement surprise par sa spontanéité et sa gentillesse. Jamais elle n’aurait osé elle-même faire la même chose et inviter un ou une inconnu. Quoiqu’il en soit, cette proposition, bien qu’inhabituelle la concernant, était une belle opportunité pour cesser de s’ennuyer et de ruminer sur le fait qu’Hilary lui prenait littéralement son frère.

La blonde s’était emparée de sa main et, alors que Mallory émettait des réserves quant à ses capacités de danseuse, sa cavalière lui assura qu’elle-même s’emmêlait un peu les pinceaux. Mallory répondit alors par un sourire, rassurée vis à vis de ses craintes. Elle ne serait pas seule dont les pas risquaient d’être approximatifs. Après lui avoir révélé son prénom, la blonde se présenta à son tour.

"Enchantée, Haley. Merci d’être venue me sortir de... enfin.. du coin tapisserie." dit-elle avec un sourire de biais en désignant du menton l’endroit où elle se trouvait juste avant qu’elle ne l’invite à danser.

C’est alors qu’Haley sembla la reconnaître comme étant dans l’équipe de Quidditch de Serdaigle. Elle en profita d’ailleurs pour la féliciter pour le dernier match. Mallory lâcha un léger sourire embarrassé qui ressemblait plus à une grimace qu’autre chose. Pour sa part, ce n’était pas parce qu’elle avait attrapé le Vif d’Or qu’elle trouvait qu’il y avait de quoi être impressionné. Mais ça faisait toujours plaisir à entendre.

"J’ai quand même pas mal galéré avant de l’attraper, la météo était vraiment pourrie. L’attrapeur de Serpentard n’a pas démérité non plus." répondit-elle en haussant les épaules. Elle avait réussi à refermer ses doigts sur la petite balle avant lui mais ce n’était peut-être qu’un coup de chance cette fois-ci.

Mallory se laissa entraîner par Haley sur le rythme lent de la valse. Elle essaya de se caler au mieux sur les mouvements de la blonde sans regarder trop souvent où elle mettait ses pieds. Au final, ça se passa plutôt pas mal et Mallory se détendit, allant même jusqu’à glousser légèrement quand elle la fit tourner sur elle-même. Finalement, les danses de salon étaient plus amusantes que de danser n’importe comment sur des rythmes plus modernes. Il suffisait d’apprendre les pas et de s’entraîner un peu pour n’avoir aucun risque de paraître ridicule. C’était un peu comme une partition de musique à suivre méthodiquement.

En parlant de rythme plus moderne, la musique changea et Haley s’enthousiasma sur le nouveau son, l’invitant à « se lâcher » avec elle. Or, en dehors de la compagnie de son frère, se lâcher ne faisait pas vraiment partie du vocabulaire de Mallory. De nouveau embarrassée et indécise, la Serdaigle regarda autour d’elle en cogitant. Elle ne voyait toujours pas où était Cameron. Malgré le souvenir peu engageant de la fête clandestine, Mallory finit par acquiescer pour accepter la proposition. Pour une fois qu’elle avait l’occasion de socialiser sans avoir eu à faire le premier pas, elle devait en profiter. Et puis Haley semblait vraiment gentille et elle s’était bien amusée sur la valse alors autant continuer sur cette lancée.

Alors bien sûr, quand Mallory commença à bouger sur le rythme entraînant, on était loin de la définition de « se lâcher » mais ça ne l’empêchait pas de s’amuser, de sauter et taper des mains sur le rythme. Finalement, la soirée serait beaucoup moins morose que ce qu’elle avait pensé au début. Grâce à Haley, Mallory s’amusait et ça se voyait à son sourire. Mais c’était sans compter sur la foule des élèves. Étrangement, alors que la piste s’était un peu vidée après la valse, ce nouveau rythme sembla remotiver les élèves qui, peu à peu, avaient de nouveau investi la piste.

Mallory, qui avait beaucoup de mal à supporter la foule, commença à perdre son sourire et à lancer des regards anxieux autour d’elle. Là où la valse était ordonnée, cette danse-là rendait la foule anarchique. Alors, quand elle fut légèrement bousculée par un autre élève qui visiblement, lui, connaissait le sens profond de « se lâcher », Mallory se pencha vers Haley pour lui parler.

"Il y a trop de monde pour moi... Et ça m’a donné soif. Je vais aller me chercher à boire." lui dit-elle assez fort pour couvrir la musique.

Elle allait en rester là et tourner les talons pour aller vers le buffet mais fit volte-face pour ajouter : "Tu peux venir avec moi si tu veux hein, mais si tu adores ce morceau, je comprendrais que tu veuilles rester danser."

Souriant à la blonde qui lui avait permis de transformer cette soirée de façon agréable, Mallory voulait la mettre à l’aise en lui laissant le choix. Après avoir hoché la tête à son intention, Mallory se fraya un chemin jusqu’au buffet pour se servir un jus de fruit bien frais.

Un bal pour Noël

Killian & @Michaela O'Delee & @Jane E. Gray

La commande passée, je m’empresse de servir les deux jeunes filles. Un jus de pomme pour Michaëla et du ponch multi-fruit pour Jane. Ca me fait toujours autant dire que ces bals se contentent de boissons non alcoolisées alors que ça devrait être précisément le moment pour les sortir. Même pas de bierraubeurre. Quelle déception, je vous jure. Heureusement, je suis venu armé, et à peine me suis-je déchargé du verre de mes deux compagnes que je m’occupe du miens, le plus discrètement possible compte tenu des circonstances. Je ne m’inquiète absolument pas du fait que Jane qui est à proximité puisse me surprendre. En revanche, d’autres adultes pourraient se montrer bien moins sympathiques et maintenant que j’ai été trainé ici, je ne compte pas me faire virer de cette façon de sitôt. Contre toute attente, ce n’est ni Jane, ni les profs qui captent mon geste mais bel et bien Micha. Depuis le temps, je devrai le savoir. Elle se mêle toujours de tout, voit tout et sait tout. Enfin, presque. Un sourire mystérieux étire mes lèvres tandis que je lève mon verre dans sa direction, prêt à trinquer avec Jane et elle. « Quelque chose de secret. Je te ferai peut-être goûter un jour si t’es sage. » Je lui glisse doucement avant de mettre un doigt sur mes lèvres, l’intimant à garder le secret. Je ne sais pas comment elle va prendre la chose, je ne sais jamais vraiment avec elle. Mais pour le coup, pour ce sujet et pour ce soir, je m’en fiche un peu. Je trouve même ça amusant. J’imagine même pas son état si je glissais du whisky dans son verre.

Finalement nous trinquons et je ne me fait pas prier pour boire. Manquerait plus que je dessoûle à cette soirée. Ce serait un véritable cauchemar. Je manque de m’étouffer à la question de Micha et la réaction de Jane n’est pas mieux, ce qui me fait partir dans un fou rire lorsque je parviens à me déboucher les voix respiratoires. Quel comique de situation, je ne m’en remets pas. Et Jane qui essaie de reprendre contenance pour répondre à une Micha. J’essaie de me reprendre à mon tour, me doutant que Jane prendrait peut-être mal et dans le mauvais sens mon amusement. « Elle a juste l’habitude de me voir passer à l’infirmerie mais non. Désolée pour tes ragots, nous sommes plus des amis qu’un couple. » D’un coup d’œil, je cherche l’approbation de Jane avant de reporter mon attention sur la jeune Gryffonne. « Qu’est-ce qui te fais dire ça ? Tu en a de ces idées toi là-dedans. » Je dis en désignant son front avant de me replonger avidement dans mon verre. Mon attention est de nouveau attirée par Jane qui me montre un couple sur la piste de danse. Il me faut quelques secondes pour que mes yeux s’ajustent à la distance et fassent la netteté pour reconnaître Caleb et sa nouvelle cavalière. « Mais non. Caleb et Casey. J’aurais dû m’en douter. » Est-ce que c’est sérieux entre eux ? De mémoire, y avait une rumeur qui courrait sur eux au début de l’année et elle n’était pas tout à fait innocente. Alors, plus qu’une seule solution. Faudra que je demande à Carla. Elle s’entend plus que bien avec la Capitaine des bleus, j’arriverai peut-être à lui soutirer des informations étant donné que le principal intéressé ne veut rien me dire et s’affiche pourtant en pleine soirée. La suite des paroles de Jane me semblent par contre un peu floue et je la regarde confus. « De quoi. Aller sur une piste de danse ? » Je demande avec surprise. Personnellement, je ne vois pas ce qu’il y a de courageux à faire ça, mais connaissant maintenant mieux le caractère de la jeune femme, j’imagine qu’il n’y a rien de surprenant. « Tu n’as jamais été invitée à danser quand tu étais à Poudlard ? » Je questionne, trouvant cela presque improbable. Je dois me faire des idées, ce n’est certainement pas ce qu’elle a voulu dire. « Et aujourd’hui, tu aurais le cran ? Je veux bien t’y emmener, si ce n’est pas trop déplacé. Qu’est-ce que tu en penses Micha ? » Je demande en me retournant vers la jeune fille, n’oubliant pas sa présence.

made by black arrow

Tenue de Killian:

Il était de tradition que le bal s’ouvre avec la danse, et que l’on mange ensuite, puis que l’on redance. En général, la deuxième partie de la soirée était nettement plus animée, les musiques moins traditionnelles et les étudiants étaient heureux d’abandonner la valse pour se déhancher sur un bon vieux rock’n roll, ou quoiqu’ils écoutent aujourd’hui. Van Aken n’avait jamais été très à la page question musique et sa connaissance du sujet s’en était tenue à écouter de temps en temps les Bizarr’ Sisters quand elles passaient à la radio.

Heureusement, pour le moment les musiciens qui jouaient s’en tenaient à des morceaux plutôt classiques et aucune tête n’était encore trop décoiffées par un déhanché un peu trop vigoureux. Le maître des potions discutait présentement avec l’une de ses plus vieilles collègues, Adélaïde Bertoche, une sorcière qui devait au moins avoir passé la centaine et qui était à moitié sourde mais toujours vigoureuse, si bien qu’elle disait régulièrement « holé » à chaque fa dièse qu’elle entendait jouer, manifestement la seule note qu’elle était encore capable de reconnaitre correctement. La vieille avait heureusement gardé tout son palais et si sa constitution ne lui permettait plus de faire office de goûteuse pour le concours de potion – il ne s’agissait tout de même que d’élèves, un accident pouvait toujours arriver – elle avait accepté de présider le jury.

Ce dernier d’ailleurs s’était réparti de manière complètement éclectique dans la salle, conformément au tempérament de chacun. Il fallait dire qu’à leurs caractères réunis on avait une bonne vision de l’état de l’art du potionisme contemporain, c’est-à-dire particulièrement bordélique.

Des quatre membres du jury, Miss Jasmina Têtenjoie était certainement la plus jeune et également la plus repérable. Ses cheveux détachés changeaient de couleur en rythme avec la musique et l’espace d’un bref instant on pouvait entrevoir ses reflets former des motifs hypnotiques. Elle riait au milieu de la piste et des étudiants, collée contre sa compagne qui était également sa partenaire de travail. A elles deux, elles étaient parvenues à réaliser l’une des neuf quêtes alchimiques, la transmutation de l’eau en oxygène, ce qui dépassait définitivement les limites de la branchiflore, plante rare et aux effets limités dans le temps. Leur découverte ouvrait « une nouvelle ère pour l’exploration sous-marine sorcière et la diplomatie avec les êtres de l’eau » titrait la Gazette du Sorcier. Désormais riche, Miss Têtenjoie avait cédé une bonne part de sa fortune à un laboratoire d’alchimie privé spécialisé dans la culture des cheveux en pot afin de mettre définitivement fin au fléau que représentait la calvitie dans le monde des sorciers.

Le docteur Greengrass père, patriarche de la lignée Greengrass, se tenait non-loin du buffet où il tentait de se dandiner en rythme sans bien y parvenir. Régulièrement il plissait les yeux en voyant passer une jeune fille en robe rouge et demandait à la cantonade si c’était là ça petite fille Bertie. Ce n’était pas elle. Bien que franchement sénile, Greengrass était l’inventeur de la potion « débouche trachée », une invention qui avait sauvé de nombreuses vies en expulsant sous formes de fantastiques rots tout ce qui obstruait les poumons. Il avait reçu pour cela six prix dont deux internationaux et aimait à rappeler qu’il avait fait deux fois la couverture de Sorcière Hebdo en 2004 et 2009. Au-delà de ces fanfaronnades, c’était avant tout un homme pragmatique et terre-à-terre, n’hésitant pas à donner son avis de professionnel sur tout et n’importe quoi, y compris les sujets sur lesquels il n’avait aucune expertise.

Sur la piste de danse, Miss Potempkine avait invité son mari, un homme deux fois plus petit qu’elle mais tout aussi guindé. Les deux donnaient l’impression de morceaux de bois raide, se tournant autour sans grâce et sans jamais parvenir à se rencontrer vraiment, exerçant en tout instant une distance de sécurité d’un bon mètre alors même qu’ils s’étaient lancés dans un tango supposé être un minimum enflammé. Femme pincée, ferme de corps et d’esprit, Miss Potemkine était l’inventrice de la potion « glissaire » un revêtement révolutionnaire pour balais qui avait augmenté leur aérodynamisme de manière significative. Malheureusement, un an après sa découverte, lors d’une conférence donnée pour les organisateurs de la coupe du monde de quidditch elle avait eu cette phrase malheureusement « un balais enduit de ma potion glisserait dans n’importe quoi ! » ce qui avait fait ricaner tout le monde. Vexée, Potempkine avait décidé de céder tous ses droits à une entreprise de fabrications de savons avec condition stricte de ne jamais autoriser sa commercialisation dans le domaine du sport. De fait, seule les compétitions de quidditch en 2015 avaient pu bénéficier de son invention, ce qui n’était pas forcément un mal étant donné que les accidents avaient été multiplié par plus de vingt cette année-là.

Alexander van Aken en-personne, enfin, était le quatrième et dernier membre du jury. Si ses travaux en potion étaient moins reconnus que ceux de ses trois collègues, il était assez impensable de compter sans l’organisateur du concours lui-même et bien que l’art soit gardé secret, il était de notoriété publique que les pigments utilisés par la vieille lignée des van Aken dans leurs peintures vivantes nécessitaient un talent certain. Le professeur se tenait non loin du couple Appleton à qui il lançait parfois de discrets regards en biais assez indéfinissables. A ses côtés, Adélaïde Bertoche continuait à dire « holé » régulièrement, ce à quoi Alexander répondait toujours d’un hochement de tête accompagné d’un « oui oui » poli.

L’heure toutefois avançait et cela commençait à se voir aux regards insistant que le professeur jetait à sa montre-gousset, manifestement impatient. Il fallait dire que si Adélaïde pouvait faire preuve d’un esprit particulièrement aiguisé lorsqu’elle le voulait bien, il était clair qu’elle n’appréciait guère le maître des potions et avait décidé de l’emmerder en jouant la gâteuse. De fait, Alexander ne passait pas une bonne soirée et semblait attendre avec impatience leur des résultats pour se libérer de la corvée. La présence du ministre de la magie n’aidant certainement pas à rester patient, ses sourires se faisaient de plus en plus crispés et ses « oui oui » de moins en moins convaincus.

Finalement, huit heures sonnèrent et comme parcouru d’une énergie nouvelle, toute la tribune se mit à s’agiter. On chuchotait, on échangeait des petits mots et les membres du jury, qui avaient cessé de danser, s’étaient mis à donner des instructions aux elfes de maison. En quelques *crac* sonores, tout fut installé. Devant le ministre et le reste des professeurs étaient apparu une large table sur laquelle reposait respectivement chacune des six potions présentées par les binômes et une équipe solitaire des élèves de Poudlard. Toutes d’apparences et de fumées différentes, elles fumaient dans leurs chaudrons à la vue de tous. Le menton relevé et le pas droit, van Aken s’avança et après avoir porté le bout de sa baguette contre sa gorge, s’éclaircit la voix.

- Monsieur le ministre, madame la directrice, chers membres du jury, chers collègues potionistes et professeurs, chers élèves…

Il parlait d’une voix froide et douce, comme à son habitude, ne laissant montrer aucun signe de fierté ou même d’enthousiasme à voir se consacrer un projet auquel il avait pourtant consacré une bonne partie de l’année. A le voir, il semblait même plus glacial encore que d’habitude, certainement que la présence des deux Appleton n’y était pas étrangère.

- C’est pour moi un plaisir certain de vous annoncer à présent les résultats de notre concours national de potion, dont l’édition « jeune talent » est la première à se tenir à Poudlard, sous mon enseignement.

S’il était supposé ressentir de la joie, rien ne le laissait paraitre et après avoir laissé mourir les quelques applaudissements d’usage, il se tourna vers la très vieille sorcière qui souriait derrière lui.

- Madame Adélaïde Bertoche, présidente d’honneur du club des potionistes de Grande-Bretagne et directrice du jury va à présent vous dire quelques mots…

Cette dernière hocha la tête et portant à son tour sa baguette contre sa gorge, répondit dans la foulée d’une voix chevrotante qui pourtant résonnait dans toute la Grande Salle.

- Merci jeune homme. van Aken leva lourdement les yeux au ciel. J’avais prévu un assez long discours qui commençait ainsi « il n’y a pas d’âge pour faire de grandes choses, pour qui a l’audace de s’y essayer » mais en en récitant l’introduction à mon chat ce matin, ce dernier est mort d’ennui. Bouleversée par cet évènement tragique j’ai été incapable de terminer dans les temps, aussi je dédie ces résultats à Mirabelle, qui nous évite à tous un interminable monologue. Elle leva son verre de quelques centimètres. A Mirabelle.

Tout le monde l’imita plus ou moins maladroitement, puis Bertoche reprit.

- Avant de vous annoncer définitivement les gagnants, sachez qu’aucun d’entre vous n’a démérité. Chacune de vos propositions était audacieuse et inventive et au-delà de quelques maladresses excusables à vos âges, vos travaux sont d’une grande qualité. Sans nul doute que chacun à leur manière ils offriront de sérieuses perspectives à la recherche de ces prochaines années. Nous allons à présent dire un commentaire rapide sur chacune des potions, puis nous annonceront les gagnants.

Elle se recula d’un pas et ce fut Jasmina Têtenjoie qui la première s’avança. Des marguerites lui poussaient dans les cheveux à une vitesse visible à l’œil nu, puis en tombaient par terre où elles s’évanouissaient après quelques secondes.

- Chers élèves ! La première potion de la liste est la solution de perception des flux magiques, proposée par le binôme Pumpkin et Williams ! Un grand bravo à elle d’eux !!

Et elle se mit à applaudir très vivement en riant avant de reprendre.

- Mesdemoiselles, félicitations ! Le jury a vraiment été très impressionné par votre travail d’une remarquable précision et d’une grande inventivité ! Votre potion permet rien de moins que de percevoir à l’œil nu la diffusion de la magie dans l’espace alors même qu’elle nous est invisible en règle générale ! C’est indiscutablement une prouesse en termes de finesse et de connaissances théoriques… Bien sûr les résultats ne sont pas encore parfaits mais personne ici ne doute de votre capacité à perfectionner cette proposition dans les temps à venir et nous sommes certains qu’une belle carrière de potionistes s’ouvre à vous… si vous décidez de vous lancer dans une telle aventure, bien entendue.

Elle avait conclue d’un clin d’œil pour le binôme. Non loin, van Aken avait également les yeux rivés sur elles, mais n’ajouta rien.

Têtenjoie recula et ce fut Greengrass qui s’avança.

- Oui… alors… hm… la deuxième potion de la liste… celle de… des Sorensen ? Ah oui… contre la tachycardie, c’est ce qui est marqué. Bon, c’est du bon travail, oui oui, du très bon travail, pour ralentir le cœur, efficace, pratique j’imagine, je ne suis pas médecin, la belladone fait tout de même ça très bien quand même…

Adélaïde Bertoche toussa.

- Enfin, des félicitations s’imposent évidement, c’est du bon travail, à l’image de votre sang. Il y eut un mouvement de malaise mais le vieux sorcier ne sembla pas s’en rendre contre. Vous aussi avez de l’avenir bien entendu, je suis certain que le professeur van Aken saura vous guider sur le chemin de la grandeur si vous en exprimez le souhait. Hm. Voila, bravo, oui.

Les membres du jury et les deux Appleton applaudirent pour donner le change et ce fut Potempkine qui reprit très vite la parole, lançant un regard sévère à son collègue.

- Merci Docteur Greengrass. La troisième potion de la liste est le philtre de traduction immédiate préparé par monsieur Brown. Une participation qui mérite d’être tout particulièrement saluée puisqu’elle a été réalisée en solitaire. Elle darda sur la foule un regard sévère et tout le monde s’empressa d’applaudir. Néanmoins vous n’avez absolument pas démérité. Comme son nom l’indique, vous aviez pour projet de permettre une traduction parfaite des textes en langue étrangère, vous vous êtes heurtée à des difficultés techniques, bien sûr, mais votre proposition est audacieuse et pertinente. D’autres plus expérimentés qui se sont essayé à l’exercice d’une telle potion ont obtenu de moins bons résultats. Quoi qu’il en soit, monsieur Brown, toutes mes félicitations, je serai heureuse de suivre votre progression dans le monde des potions dans les prochaines années, je suis certaine que vous nous surprendrez.

Il y eut de nouveau des applaudissements et van Aken reprit la parole.

- Potion contre les hallucinations, Kirte et Ozdemir. Le plus jeune binôme du concours, c’est également à souligner. Quelques détails à revoir, nous pourrons en rediscuter à l’occasion, mais imputables à votre âge. Du reste, c’est un très bon travail, vous avez su cerner l’exercice et y avez répondu dans la mesure de vos capacités. D’autant que malgré les effets secondaires, vous êtes parvenu à votre objectif ce qui ouvre des perspectives tout à fait enthousiasmantes pour vos futures recherche. En somme, n’abandonnez pas, vous avez du potentiel.

Miss Têtenjoie applaudit à nouveau très vivement puis s’avança à son tour.

- Le professeur van Aken a raison, et je tiens vraiment à souligner que malgré votre niveau scolaire, vous avez fait preuve de beaucoup d’inventivité, bravo ! Bravo ! Sans plus attendre, la cinquième potion de la liste est la potion d’Exmalum, proposée par Skyler Mills et Sasha Vincezo ! Une potion qui fait froid dans le dos… mais si on aime les frissons, c’est une réussite ! Elle eut un petit éclat de rire avant de reprendre. Une potion qui a été difficile à juger, c’est vrai, et pas seulement parce qu’elle a rendu malade la moitié du jury. Comme son nom l’indique vous avez cherché à produire un effet assez nuancé en stimulant les forces du buveur en l’exposant à des désagrément. Saviez-vous d’ailleurs que chez les moldus, une technologie fonctionne un peu de manière similaire ? On appelle cela le vacin, je trouve cela fascinant !

Cette fois, ce fut van Aken qui toussa.

- Tout ça pour vous dire que le niveau de votre expérience a beaucoup impressionné le jury et que si vous vous en donnez les moyens, nous vous promettons à toutes deux une belle carrière de potionnistes !

Toujours souriante, Têtenjoie recula de nouveau et ce fut Greengrass qui la remplaça, fronçant les sourcils devant un papier où il avait rédigé ses notes.

- Oui, alors, hm, la dernière proposition est le travail de miss Borealis et mister Rokwood, oui, d’accord, le remède contre la lycanthropie, ah je l’aime bien celui-là, mon cousin Basile, pauvre enfant, enfin cela lui serait bien utile, c’est certain, dommage que vous aillez échoué bien sûr mais c’est assurément un problème complexe et vous avez proposé des idées intéressantes, oui, indiscutablement, même si parfois allant un peu vite en besogne, il aurait fallu mandater une expertise avant, quoique dans l’état de Basile, si vous voulez mon avis, on pourrait tout de même la tester sur lui je ne vois pas très bien ce qu’il risquerait de plus, une intoxication alimentaire ? Ba, ça ne pourra pas être pire que quand il revient le matin le ventre plein de cochonneries boulottées pendant la nuit, et ça pue, oh vous n’avez pas idée ! Une infection ! Enfin tout cela pour vous dire, bravo, jeunes gens, pour cette proposition et ne vous y trompez pas : il est peut-être difficile de soigner cette malédiction de l’homme loup, bien sûr, mais il n’y a pas tant de sorciers qui s’y sont essayé, croyez-moi, et chaque proposition est peut-être une pierre de plus sur le chemin de celui qui, un jour, parviendra peut-être à nous débarrasser de cette affliction…

Il y eut de nouveau des applaudissements et Greengrass rejoignit le reste de ses collègues. A présent que chacune des potions avait été présenté, il ne restait plus qu’à annoncer le duo gagnant du concours, celui dont le travail aurait été jugé suffisamment brillant pour être inscrit dans le manuel officiel des potions de Grande-Bretagne.
Adélaîde Bertoche s’avança, une enveloppe à la main et, après avoir accordé un regard au ministre de la magie, comme si elle attendait son assentiment, brisa le sceau qui fermait le papier d’un coup de baguette et en sortit un morceau de carton orange.

- Et les grands gagnants du concours de potions, sont…

Puis Adélaïde fut prise d’une quinte de toux qui dura une bonne douzaine de secondes, avant de s’arrêter aussi soudainement qu’elle avait commencé.

- Mesdemoiselles Mills et Vincenzo, pour la potion Exmalum !

Cette fois-ci les applaudissements furent bien plus conséquents dans la Grande Salle et sans compter van Aken qui se contentait de tapoter ses doigts entre eux et de Greengrass qui ne comprenait pas pourquoi on faisait tant de bruits, le couple Appleton, Bertoche et le reste des jurées applaudissaient quant à eux très vigoureusement et tous avec le sourire.

Les félicitations durèrent une bonne minute pendant laquelle Adélaïde incita d’un geste de la main et d’un clin d’œil les deux gagnantes à la rejoindre. De son côté, le jury ainsi que le ministre s’étaient approchés du chaudron vainqueur et Potempkine avait servi six verres pleins et fumants.

- Monsieur Appleton va à présent remettre le prix, mais avant, la dégustation !

Explciations HRP:

	Bal de Noël
	Ft. @Rosalie Dawley-Guggenheim @Daria S. Winchester @Noah A. Wood @Hayden W. Lynch
Ma blague sur les Gryffondor avait été bien rattrapée et j’avais évité un coup de coude qui était sûrement prêt à partir. En réalité, mon rattrapage était un peu faiblard, mais je suppose que je pouvais remercier l’esprit de Noël qui prend facilement 80% de l’esprit de Rosalie en cette période de l’année pour que ça ait suffi. Après avoir rassuré Haley sur l’état dans lequel je comptais laisser notre amie commune à la fin de la danse, nous pouvions nous lancer sur la piste. Bien que je joue à celui qui a besoin d’excuses, je n’allais sûrement pas lui marcher sur les pieds, à moins que ce soit elle qui les place mal d’abord. Mais elle se concentra suffisamment pour reprendre les habitudes, dans un mutisme assez inhabituel de sa part, preuve de sa concentration. Le naturel revint rapidement, ça aurait été le comble qu’une fane de bal comme elle mette bien longtemps à réapprendre les rudiments de la danse. Nous pouvions donc reprendre des discussions qui nous ressemblaient plus, comme si nous étions dans une bulle isolée. Peut-être que certains de nos voisins pourraient entendre ce que l’on racontait, mais ils n’étaient pas concernés, alors qu’importe leur avis. Premier sujet : Numéro Deux, qui faisait partie de notre groupe par intérim. Bien que Rosie n’était pas du genre à lui en faire baver comme il pouvait m’arriver de le faire, elle semblait n’en avoir rien à faire de sa vie, et je la comprenais. Sur ce point-là, nous étions similaires, la vie des autres, et surtout leurs malheurs, nous importait assez peu. Dans le cas où il s’agissait de quelqu’un avec qui nous n’étions pas proche bien évidemment. Il est là on fait avec on va pas s’en faire, il est pas là ça ne nous fait ni chaud ni froid non plus. « Je me demande bien ce qu’elle lui trouve, d’ailleurs. Il n’aura toujours été que l’ombre de son frère, je trouve pas ça très intéressant. » Bien sûr, c’était ensuite à mon tour de la titiller sur un point. C’est toujours comme ça avec nous, on se renvoie la balle dès qu’on peut, et pour le coup ce fut sur sa réflexion au sujet d’Hayden que je rebondissais. Un peu comme pour Numéro Deux, elle m’assura qu’elle était neutre à son sujet, et qu’il s’agissait simplement d’une formule de politesse. Elle enchaîna même sur sa volonté de l’éviter s’il était malade. « Ouais je vois ce que tu veux dire, j’ai toujours eu du mal à le cerner, je sais pas vraiment quoi penser de lui. » Un jour il va être sympa, et le lendemain il va purement et simplement l’éviter. Résultat, je ne m’inquiète pas plus de lui que d’un autre élève inconnu. Je vais pas m’évertuer à deviner comment je dois agir avec lui si lui-même n’a pas l’air de le savoir. « Tu veux pas mettre un masque pour éviter d’être malade aussi, comme les moldus en 2020 ? » On était un peu jeunes à l’époque, mais quelle histoire. Et elle conclut en m’assurant que je restais son préféré. « J’espère bien, je serais si triste si on me piquait ma place… » lui répondais-je avec une mine exagérément triste. Cela étant, bien que je jouais de l’ironie, c’était pas totalement faux que je prendrais mal d’être remplacé. La suite du bal se déroula assez normalement, une seconde danse, un retour au buffet pour reprendre des forces où Daria et Noah nous rejoignirent. Bien sûr, un peu de commérage était toujours de mise, et Haley et une autre Serdaigle arrivèrent aussi. Rosie partit pour les trois danses qu’elle avait demandé à Haley tandis que je proposais à Daria d’en faire une, pour profiter un peu de son expérience de la danse plus poussée que la mienne. Quant à Noah… Nos interactions furent au point mort à chaque fois que l’on se croisait, sans grande surprise. Je ne voulais pas plomber l’ambiance en la jouant comme je le faisais d’habitude, et j’étais trop maléfique dans sa vision du monde pour qu’il cherche à sociabiliser. Enfin, nous nous posions au buffet, mangeant des bonbons, quand le professeur de potions s’engagea dans les résultats du concours de potions. Il n’y avait qu’un seul duo que je connaissais qui y avait participé, aussi n’écoutais-je que d’une oreille, continuant de simplement me gaver de sucreries et de commentaires avec les autres. Les gagnants furent enfin annoncés et il s’agissait justement du duo que je connaissais, Sasha et Skyler. Comme les autres, j’applaudis. « T’es sûre d’avoir bien suivi ? Un coup tu me dis que tu veux pas être malade pour Noël, un coup tu veux tester une potion qui rend malade… » La réflexion de Rosalie n’avait pas de sens, bien que la potion qu’elles avaient créé avait quand même des fins bénéfiques malgré la maladie qu’elle induisait. Sasha m’en avait vaguement parlé un jour dans la salle commune alors que je l’avais interpellée du doux nom de Kevin. Rendre malade les gens pour que leur corps se renforce face aux maladies, l’équivalent magique du vaccin moldu. Je ne lui avait pas demandé si elle s’était inspiré de ça, mais le concept en était proche sans aucun doute. Le jury testa la potion, ce qui me semblait un peu curieux de vouloir être malade en plein bal de Noël, mais pourquoi pas. Sauf que les symptômes qu’ils développèrent furent pour le moins violents. « Je pense pas… » répondais-je aux inquiétudes de Rosalie, en fronçant les yeux. Je croyais que l’idée, c’était d’être malade pour renforcer ses défenses, pas d’être dans un état pire qu’une maladie normale. Et le ministre s’effondrant fut le dernier indice indiquant qu’il se passait quelque chose de grave. Il disparut avec des elfes de maison, les deux Serpentard suivirent la directrice pour, sans doute, un interrogatoire express, et la salle fut sous le choc. « Mort je sais pas, mais c’est clairement plus grave que ce que la potion de Sasha devait faire… Ca me dit rien qui vaille… » Contrôlant la panique dans ma tête, je me remémorais les années durant lesquelles ça avait été la merde au bal, bien que généralement plutôt ponctués d’incendies, qui n’étaient même pas les pires de l’histoire du château. Est-ce qu’on est vraiment encore reparti pour une année d’embrouilles ?

Code by Joy

La tenue d'Artemis:

Bal de Noël ft. C. Junior d’Archambault, @Erin B. Sørensen, @Finnbjörn K. Sørensen, @Mary Asquith et les autres Erin ne se fit pas prier pour me faire comprendre que l’intérêt relatif que j’accordais à Asquith ne lui plaisait guère, et je ne pus m’empêcher d’afficher un sourire tant innocent qu’un peu provocateur. Je ne doutais pas une seule seconde qu’elle aurait pu faire une amie tout à fait correcte si son sang n’avait pas été aussi souillé qu’il l’était en réalité mais, finalement, je me contentais de la traiter avec un respect vague et une hypocrisie certaine. Je faisais mon possible pour préserver l’attachement qu’elle avait pour notre cause et brossais dans le sens du poil son envie de la défendre. Pouvait-elle réellement m’en tenir rigueur ? Il fallait bien que quelqu’un prenne la peine de faire le sale boulot et je le leur épargnais sans même m’en plaindre. — Si tu souhaites aller vérrrifier la bienveillance dont ils font prrreuve, n’hésite pas. Finn ne me rrrrefuserrra pas une danse. — Tu m’abandonnerais aussi facilement ? … c’est vexant. Il était évident que ni elle ni moi n’avions l’intention de quitter cette piste et cette étreinte légère que la bienséance nous accordait ce soir. Je comptais bien la garder à mes côtés jusqu’à ce que nos vies nous forcent à nous séparer, ce qui ne devrait pas arriver avant le lendemain. Comment aurais-je pu vouloir mettre un terme à ce moment délicieux pour aller faire la conversation à une impure et supporter la froideur légendaire de son frère ? Je ne voyais rien au monde qui puisse moins le mériter que cela… Le morceau toucha à son terme, doucement remplacé par un autre, et même ça ne suffit pas à nous faire reprendre nos distances. Bien au contraire… — C’est bien la prrremièrrre fois que je suis aussi emprrressée que toi de continuer à danser. Son sourire m’en tira un semblable alors qu’un gloussement s’échappait d’entre mes lèvres. J’étais ravi que cette première fois arrive enfin et qu’elle m’évite une socialisation naturelle mais au combien gênante. — Je savais que tu finirais par y prendre goût, la taquinai-je tout en observant avec une indifférence visible tous ces nouveaux couples qui nous rejoignaient. Bluebell avec Faust… Caleb avec la fausse Pumpkin… Finnbjörn avec Asquith… Avec toute la modestie et l’objectivité du monde, aucun ne pouvait prétendre nous arriver à la cheville, ce soir. Aucune de ces demoiselles, même la plus pure et noble d’entre elles, ne pouvait rivaliser avec la perfection de ma cavalière… aussi était-il évident que les choix de son frère ne pouvait que jurer avec ce que l’on pouvait en attendre… Un sang-pur digne de ce nom n’était pas fait pour s’humilier de cette façon. Ni d’aucune autre d’ailleurs… Mais, là encore, il fallait croire que le Gryffondor n’avait pas en tête les mêmes principes que ceux qu’on m’avait inculqués. — L’embarrras ? Je n’en vois qu’un seul qui soit à la hauteurrr et ses brrras sont déjà prrris. Je ne pus m’empêcher de rire à nouveau à sa remarque, bien conscient que, quoi que je réponde, elle le tournerait à son avantage. Erin était affreusement douée pour se jouer moqueusement de moi à chaque fois que l’occasion se présentait… et malgré les années, je ne cessais d’en redemander. Concernant le sujet en lui-même, il y avait sûrement plus de sang-purs hommes vaguement fréquentables que de femmes… Sherwin, Rookwood, Rowle, le petit van Aken ou même Avery puisque le scandale n’avait pas l’air de déplaire aux Sørensen. Ce qui laissait un choix plus large sans avoir à recourir aux services d’une sang-mêlée. Madame profita du silence pour me faire savoir qu’elle voulait danser jusqu’à ce que nous puissions jouir à nouveau de notre liberté et il m’aurait fallu être un parfait idiot pour le lui refuser… Je suivis docilement le fil de nos pas autant que celui de mes pensées et changeai de sujet comme si elle avait pu le suivre avec moi. Je ne doutais pas qu’elle puisse comprendre sans le moindre mal à quoi je faisais référence… — C’est trrrès aimable de sa parrrt. Il faudrrra que nous la rrremerrrcions de ses efforts. Comme j’ai hâte ! Si elle savait à quel point j’avais hâte également ! Il nous avait fallu bien des années pour nous autoriser à partager davantage que quelques retrouvailles londoniennes mais je voulais que nous rattrapions le temps perdu. Découvrir le monde à ses côtés, ne pas passer rien qu’une semaine sans qu’elle n’en fasse partie rien qu’un instant… Peu importe qu’il soit question de vacances, de fêtes familiales ou tout ce qu’on voulait encore. C’était un peu vague, peut-être, mais je ne voyais pas d’occasions pour laquelle sa présence n’était pas déjà légitime. — Dis-moi donc comment il te semble bon que nous occupions notrrre temps là-bas ? — De toutes les manières qui te plairont, ma Reine… Nous pourrions nous perdre dans ces rues inconnus… nous empiffrer dans tout ce que le monde sorcier compte de restaurants dignes de ce nom… ou fuir dans quelque autre ville, là où personne ne nous retrouverait jamais… Je me fichais bien du programme que nous choisirions, en réalité, la seule chose qui m’importait était de passer ces quelques jours en sa seule compagnie, me l’appropriant éhontément un instant avant d’avoir à la laisser entre d’autres mains… Elle ne m’avait pas encore quitté qu’elle me manquait déjà… et cette réflexion stupide résonna étrangement. Elle m’avait toujours manqué quand nous ne nous voyions pas, évidemment, dès le premier jour même… Je me voyais encore harceler ma pauvre tante pour qu’elle cède à mes caprices et me renvoie à Londres contre l’avis de mes parents seulement pour la retrouver, elle, cette enfant sortie de nulle part que je connaissais à peine… mais plus les années passaient et pire c’était… Rien qu’une journée loin d’elle me devenait insupportable. Pour mon plus grand plaisir, notre soirée ne s’éloigna pas de ce qu’elle avait prévu pour elle : nos pas restèrent quasi exclusivement sur la piste et nos quelques escapades en terre hostile furent si courtes et si savamment organisées que personne ne vint à notre rencontre. Il n’y avait que nous, ce soir. Nous et la bulle merveilleuse dans laquelle je prenais tant plaisir à évoluer. Ce fut ce stupide concours qui la fit éclater et nous ramena brusquement à la réalité. Il n’y avait pas que nos danses infinies, il n’y avait pas que notre fuite prochaine, il y avait encore ce monde qui tournait près de nous et cette école souillée qui nous comptait en son sein… — Rrrejoignons Finn. Je ne pris même pas la peine de hocher la tête, me laissant entraîner sans grand entrain en direction du couple qu’il formait avec la Serdaigle. La magie s’était envolée, le charme était rompu… J’étais déçu, un peu frustré peut-être aussi. J’aurais voulu que ça ne s’arrête jamais… et au lieu de ça, il fallait composer avec d’autres présences et guère les plus agréables… La main d’Erin lâcha la mienne, ce qui renforça le manque d’envie que j’avais à être à cet endroit précis. Je n’en laissai rien paraître et saluai Finnbjörn d’un signe de tête poli, simplement accompagné d'un « bonsoir » de circonstance, accordant à sa cavalière un intérêt un peu plus chaleureux. — Cette robe te va à ravir, soufflai-je dans un sourire que je voulais amical. Tu passes une agréable soirée…? La mienne sembla finalement se souvenir de mon existence et laissa ses doigts rejoindre à nouveau les miens. Si j’aurais aimé lui faire comprendre qu’elle pouvait rester à rhabiller à moitié son jumeau, j’en fus parfaitement incapable et resserrai imperceptiblement mon étreinte comme pour la supplier silencieusement de ne plus m’abandonner… C’était on ne pouvait plus pathétique et même toute la mauvaise foi du monde ne parvenait pas à me faire espérer le contraire. L’annonce des résultats débuta enfin… et je dois bien admettre que je n’y fis pas particulièrement attention. J’attendais seulement avec une patience bancale qu’on offre aux Sørensen le moment de gloire qui leur revenait pour pouvoir mettre les voiles dans la seconde suivante. Mais le temps s’étira indéfiniment… il était question de chat mort et de mérites qui n’existaient pas, rien qui vaille la peine de prendre si longtemps. Même l’encensement du sang qui coulait dans les veines de ma meilleure amie ne suffit pas à chasser l’ennui. Il fallut encore de longues minutes d’explications et de félicitations avant que le verdict ne tombe enfin… et emporte avec lui le peu de respect que je pouvais encore avoir pour cette école et cette société avilies… Le regard que je posai sur Erin brillait d’un mélange d’indignation et de déception. Bien sûr, ça lui évitait d’accepter quoi que ce soit des mains de ce sang-de-bourbe mais j’osais à peine imaginer l’humiliation que ça pouvait être de voir offrir la victoire à ces deux-là. C’était ce que notre maison comptait de pire, à peu de chose près, aussi il n’y avait là aucune fierté à voir un tel déshonneur revenir uniquement à Serpentard… — Je me demande qui Vincenzo a choisi de séduirrre pourrr obtenirrr le prrrix. Au moins, toute cette mascarrrade est finie, nous pouvons nous en aller. J’acquiesçai simplement d’un geste, glissant tendrement mon bras autour de sa taille, prêt à l’enlever à ce monde ridicule qui ne tournait décidément plus rond… mais la Poufsouffle s’attarda un instant de plus, les yeux rivés sur le jury qui avalait d’un trait le gobelet de potion qui leur avait été servi. Je ne comprenais pas bien l’intérêt d’une telle dégustation… S’il avait été question d’un remède pour un mal qu’ils n’avaient pas, se seraient-ils aussi donnés en spectacle au risque que tout le monde suppose que le résultat était parfaitement nul ? Ça remettait d’ailleurs en question le bien fondé de cette compétition. Les premiers effets ne mirent pas longtemps à se manifester, chacun suffoquant dans son coin… Je n’avais pas la moindre idée de ce que c’était censé faire en réalité, sinon rendre ridicule ce que les Potions étaient censées connaître de plus important… mais quand Appleton s’effondra sous le regard horrifié de sa souillonne d’épouse, je ne pus qu’admettre que nous avions bien fait de rester… Néanmoins, je le pensais durant un instant avant que mon attention ne se reporte instinctivement sur les Sørensen. Oh, je ne me faisais aucune illusion, bien sûr, s’ils avaient su quelque chose, ils ne m’en auraient rien dit, c’était même étonnant qu’Erin ait encore le droit de m’adresser la parole, mais maintenant que le mal était fait, peut-être laisseraient-ils au moins entendre que tout était sous contrôle…? — Finalement, quelle belle potion. Ce n’est pas moi, cette fois-ci. Son sourire rendait son aveu incertain. Est-ce qu’elle cherchait à se dédouaner aux yeux du monde tout en reconnaissant sa culpabilité ? Ou bien était-elle réellement innocente ? Son frère, lui, restait aussi impassible que de coutume, illisible… inutile, en réalité. Le Ministre fut évacué en urgence, la directrice joua les dictatrices et vomit une flopée d’ordres rapidement suivis. Mills et Vicenzo disparurent hors de la salle, si bien encadrées qu’elles m’en rappelèrent les couloirs froids du Ministère… Il y avait quelque chose d’étrange, là-dedans… Si je ne doutais pas qu’elles puissent vouloir attenter à la vie de quelques uns, à l’instar de Greengrass et de van Aken, je peinais à comprendre pourquoi elles s’en seraient prises au Ministre lui-même… N’était-il pas là pour leur offrir une existence décente…? À moins que ça ne soit pour nous faire retomber les torts dessus, d’une manière ou d’une autre…? Après tout, son sang était si sale qu’il nous désignait coupable d’office… et par « nous », j’entendais surtout les jumeaux. — Est-ce qu’Alexanderrr est parmi eux ? J’essayai d’apercevoir quelque chose mais la panique avait rapidement gagné une partie de la salle, le jury trop entouré pour être encore visible. Égoïstement, je m’en fichais un peu. Je savais qu’elle tenait à son parrain, bien sûr, mais il me semblait qu’il y avait plus important que la santé toute relative d’un homme en fin de vie. — S’il a bu quelque chose, il y a des chances… Le contraire risquerait sûrement de lui coûter sa place… Le seul épargné par tout ça également l’un des rares proches de nos rangs…? Ce serait trop énorme pour ne pas attirer les soupçons… alors, pour nous tous, j’espérais presque qu’il fasse parti du lot… Il s’en remettrait, de toute façon, il avait sûrement connu pire que ça. Enfin, il fallait croiser les doigts… code by bat'phanie

Tenue de Junior:

Bal de Noël

À peine avait-elle songé à l’idée de rentrer à la maison pour les vacances pour la toute première fois de sa scolarité que Hilary en avait des rêves plein la tête. Elle n’avait jamais osé ne serait-ce que se soumettre l’idée, auparavant, pour s’empêcher une telle situation, justement. Depuis son début de scolarité à Poudlard, cela faisait très exactement quatre Noël et quatre anniversaire qu’elle passait loin d’Oncle Ben et loin de son frère. Elle avait reçu des lettres et des bonbons à chaque fois, bien sûr, mais ce n’était rien comparé à la présence des deux à ses côtés, à se voir assise à la même table que les deux hommes qui étaient sa plus proche famille, à s’endormir dans son lit à elle, à Whitby, avec ses peluches et son contentement de la journée et se réveiller avec les mouettes et l’air venant de la mer, ouvrir la fenêtre, passer une bonne journée, légère, juste heureuse avec peu, entendre la cloche de l’église et descendre alors que son frère se serait fait un café et s’échanger des cadeaux et… Voilà. Tout ça. C’était tout ça qu’elle avait tenté d’éviter, la tête blonde : ressasser des souvenirs inatteignables. Mais, entendre Cameron dire qu’il rentrait, ça l’avait forcée à se poser la question également. Il n’y avait pas que Cameron qui chamboulait ses habitudes, bien sûr ; la présence d’Oncle Ben à Poudlard depuis janvier avait tout changé également, mais… Oh, de savoir qu’elle pouvait passer Noël, seule, à l’école, pendant que lui, qu’elle trouvait ne pas voir assez, ne serait pas là, ça la tourmentait. Hilly avait l’impression de faire face à un obstacle insurmontable. Pourtant, il avait une bonne raison de rentrer et elle ne pouvait pas lui enlever ça par pur égoïsme de sa part. Et puis… Oncle Ben rentrait, lui. Il lui avait dit. Il avait au moins pris la peine de lui dire, mais sans rien ajouter de plus ! Alors peut-être que… La pression des doigts de Cameron sur sa main la décida : elle rentrerait aussi. Priest prendrait le risque de dire à Oncle Ben qu’elle rentrait avec lui, qu’il le veuille ou non. Elle avait la possibilité de retrouver tant de choses, en ne restant pas à Poudlard, qu’il serait bête de sa part de ne pas saisir cette chance.

Ce qui acheva de la convaincre, ce fut la proposition du Serdaigle. Hilary avait déjà commencé à se perdre dans des possibilités fantasmées de ce qu’il pourrait bien se passer quand elle rentrerait pour les vacances, pesant encore le pour et le contre, quand vint s’ajouter un énorme argument pour le côté « pour » : voir Cameron pendant les vacances. Ce n’était que deux semaines sans le voir, vraiment, ce n’était pas la mer à boire. Surtout qu’elle s’était doucement faite à l’idée de ne le retrouver qu’à la rentrée, après qu’ils aient passé les fêtes dans leur famille respective, et ça lui serait allé. Mais avoir la possibilité de le voir en plus ? Ça achevait de la convaincre ! Hilary rentrait ! Elle rentrait pour de bon, ne serait que pour le revoir en dehors de l’école ! Dans ce fameux axe qu’elle avait tracé sur carte faite à la va-vite, une fois ; celui qui allait d’Halifax à Whitby, en passant par Leeds, voire York, si on s’autorisait un axe pas vraiment en ligne droite. Mieux : elle le reverrait, pour une fête foraine. « Pour… Pour de vrai ? » Hilly peinait à y croire. Il avait vraiment organisé tout ça ? D… D’ici ? Depuis Poudlard ? Pour les vacances ? Une fête foraine ? Genre : une vraie fête foraine ? C’était… C’était ridicule. Il pouvait pas réaliser tous ses rêves les plus fous alors qu’elle était même pas foutue de faire quoi que ce soit pour lui enfin ! Hilly était prête à refuser, mais la panique de Cameron déteignit sur elle, et quand il lui dit qu’elle avait le droit de dire « non », elle ne put sortir qu’un énorme « SI ! » qui lui fit peur même à elle. Elle crut un instant que même la musique s’était arrêtée en même temps que son cœur, mais ce n’était que dans sa tête. Alors, la Gryffondor se calma cinq secondes, prit l’autre main de Cameron dans la sienne et posa son front sur son épaule un moment. « Bien sûr que j’ai envie d’y aller. Tu t’es donné du mal, en plus… » Il avait demandé à ses parents, à Oncle Ben… Il avait regardé s’il y avait une fête foraine pas loin de Whitby ! Juste… Juste ça, c’était suffisamment. Seigneur, il ne fallait pas qu’elle pleure. Pas tout de suite.

Après avoir un peu repris ses esprits, Hilly releva la tête, proposa de trouver quelque chose à faire et ils partirent loin, très loin ! Pas si loin que ça, en vérité, oui, mais c’était tout comme : s’éloigner du monde des autres pour rejoindre leur monde à eux où ils ne seraient que deux. Quoi de mieux que d'aller se faufiler derrière un sapin ? Personne ne viendrait les chercher là-bas - à supposer que quelqu’un veuille les chercher. Son coeur battait un peu plus vite de savoir Cameron beaucoup plus proche d’elle, aussi se perdit-elle dans la contemplation de la décoration des sapins, jusqu’à remarquer les fées qui s’ajoutaient aux guirlandes et aux boules, bien surprise de les voir se prêter au jeu. Enfin, sûrement l’organisation leur avait-elle fait mille compliments sur leur présence sur ses branches afin de flatter leur ego et s’assurer de leur coopération… Quoi qu’il en soit, c’était l’occasion parfaite pour que Cameron puisse les voir de près, lui qui n’en avait pas encore eu la chance l’année dernière. Elle lui en avait fait la remarque, en s’approchant… En s’approchant peut-être un peu plus qu’elle ne l’aurait dû. Et quand elle reporta son attention sur lui - lui qui regardait les fées - elle ne l’aurait jamais imaginé si près. Pourtant, Hilly ne s’éloigna pas pour autant. Au contraire, elle se perdit encore une fois dans une contemplation, trop occupée à pouvoir l’observer de cette façon alors qu’il avait le regard ailleurs. Priest en était presque hypnotisée et elle ne pensa pas à réagir ou à reculer quand Cameron reporta son attention dans sa direction. Sa main quitta la sienne pour mieux sur sa taille et Hilary reposa la sienne sur son avant-bras. Dieu qu’elle le trouvait beau. Elle se risqua à écarter une de ses mèches à lui et il se risqua à réduire la distance entre eux… La première fois qu’ils s’étaient embrassés, c’était elle qui avait fait le premier pas, et cela avait été la meilleure impulsion qu’elle avait eu de toute sa vie, mais elle comprenait à quel point cela pouvait être frustrant, effrayant, déconcertant, impressionnant d’attendre que la bouche de l’un rejoigne celle de l’autre. Pourtant elle attendit patiemment et ne fut qu’encore plus heureuse et amoureuse quand, enfin, ils s’embrassèrent ce soir. La tête blonde garda les yeux fermés jusqu’à la fin et posa sa tête sur l’épaule de Cameron, se risquant à l’enlacer par le même occasion.

Hilary était tellement bercée par des courants d’amour qu’elle aurait pu rester ainsi pendant des heures et des heures, prête à s’endormir debout du moment que c’était dans les bras de Cameron. Pourtant, il lui fallut retourner à la réalité quand la voix du professeur de potions retentit dans la salle. Les résultats du concours allaient être donnés. « On y retourne… ? » demanda-t-elle, un peu déçue elle-même de devoir quitter leur cachette pour retourner dans le grand bain… Là-bas, sur le devant de la scène, le professeur van Aken entamait un discours alors que tout le monde se réunissait et écoutait. Ils eurent le droit au discours et à l’annonce de la mort du chat de la présidente du club de potionniste avant d’entamer une longue description des potions de tous les participants - dont Cameron, qui avait cavalier seul avec une potion de traduction. Cela faisait pâle figure à côté de ce qu’avait pu faire les deux premiers duos, bien sûr, mais Hilly n’en était pas moins fière et contente pour lui. Il avait été félicité par des professionnels, après tout ! « Félicitations », lui dit-elle, avant de déposer un baiser sur sa joue. Il ne gagna pas le concours, comme ils avaient pu s’y attendre, mais cela ne faisait rien.

Ce fut Sasha, une amie de Jade, et un autre élève qu’Hilary ne connaissait pas plus que ça qui gagnèrent le concours. Ils allaient bientôt pouvoir retourner vaquer à leurs occupations, mais il restait un instant dégustation avant le retour de la musique. Une dégustation… qui n’avait pas l’air d’être une partie de plaisir. Le jury avait plus l’air malade qu’autre chose et le Ministre finit même par s’évanouir. Hilly ne comprit qu’à l’agitation de la directrice et du reste des adultes que quelque chose n’allait pas avec ce qu’il venait de boire. Elle resserra son étreinte sur la main de Cameron qu’elle avait fini par reprendre dans une habitude qui s’était vite formée, inquiète. Elle jeta un coup d'œil à l’ensemble de la pièce, tentant de retrouver ses amies du regard, voir si elles allaient toutes bien, savoir si elles savaient quelque chose, avant de regarder Cameron dans les yeux, plutôt incertaine. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’ils faisaient ?

@Cameron Brown

Codage par Libella sur Graphiorum

Tenue:

Bal de Noël ft. Michaela O'Delee, @Killian Knight, @Jane E. Gray & les participants L’adolescente n’avait pas vraiment prévu de devoir composer avec la présence de l’infirmière… du moins, pas alors qu’elle avait projeté de faire subir un véritable interrogatoire à son préfet ! Mais s’ils pensaient que son plan allait tomber à l’eau juste parce qu’elle s’était incrustée, ils risquaient d’être affreusement déçus ! Ça n’était pas une adulte qui allait la faire revoir son programme… surtout pas une adulte que tout le monde tutoyait et qui semblait être amie avec la plupart des septième année ! C’était comme composé avec la présence d’un autre septième année, en réalité, c’était largement dans ses cordes… — Ah oui ? Qu’as-tu trouvé comme arguments imparables pour le trainer jusqu’ici, Michaela ? — Juste un truc comme « si tu viens pas je reste avec toi à Gryff », il a dû se dire qu’il aurait moins de mal à me semer ici, plaisanta-t-elle, pourtant bien consciente que ça ne devait pas être très loin de la vérité. Si elle croyait volontiers en la sincérité de Killian et de la sympathie qu’il avait pour elle, elle ne doutait pas une seule seconde qu’il ne devait pas vraiment avoir envie de passer la soirée de Noël en tête-à-tête avec elle… la preuve en était qu’ils avaient été rejoints par tous ses amis en un rien de temps et qu’il n’avait pas cherché à les éloigner pour faire durer l’intimité foireuse qu’ils avaient connue sur le trajet. Michaela ne s’en était pas formalisée pour un sou, contente, au contraire, de voir qu’il reprenait du poil de la bête et qu’il n’avait pas l’air de trop subir cette soirée. Le jeune homme se proposa pour faire le servir et la prudence qui fut la sienne après leur avoir donné leurs verres attira sans mal son attention. Son regard clair se riva sur lui alors qu’elle cherchait à comprendre ce qu’il venait de se passer… mais les informations en sa possession étaient bien trop maigre pour en tirer quoi que ce soit alors elle fit ce que tout le monde aurait fait à sa place : poser la question. — Quelque chose de secret. Je te ferai peut-être goûter un jour si t’es sage. — Un jour quand ? Parce que je suis toujours sage alors ça pourrait très bien être maintenant. Elle lui offrit un sourire des plus innocents mais trop amusé pour être véritablement crédible. Elle n’était pas le pire des cancres, c’était évident, elle n’était pas méchante pour un sou et ne prenait pas particulièrement plaisir à faire tourner les gens en bourrique ou à se moquer d’eux… mais elle n’était pas un ange non plus et il n’était pas rare qu’elle se retrouve en train de subir des leçons de morale de la part d’à peu près n’importe qui… Il ne faut pas raconter n’importe quoi, apprends à tenir ta langue, parle mieux à ton professeur de soins… Les gens trouvaient toujours quelque chose à redire alors que, dans le fond, elle, elle ne voyait pas trop ce qu’elle faisait de mal. Ce qui était potentiellement mal, en revanche, c’était de sortir avec un élève quand on faisait partie du groupe des enseignants et, pourtant, Jane Gray n’avait pas l’air trop inquiété par tout ça. Est-ce qu’elle avait le droit sous prétexte qu’elle ne devait pas avoir plus de dix ans de plus qu’eux ? Normalement non. D’accord, Killian était majeur mais ça n’était pas une raison, elle était à peu près sûre que ça n’était pas plus autorisé pour autant. Là encore, la Gryffondor se contenta de poser simplement la question… et la réaction de la principale intéressée lui parut plutôt suspecte. Elle se mit à s’étrangler, toussoter, visiblement mal à l’aise au plus haut point. — Non, nous ne sortons pas ensemble, Michaela. Cela serait parfaitement déplacé. — Elle a juste l’habitude de me voir passer à l’infirmerie mais non. Désolée pour tes ragots, nous sommes plus des amis qu’un couple. Un hochement de tête et un sourire dubitatif suffirent à répondre. Elle n’y croyait pas beaucoup et ne prenait même pas la peine de faire semblant. N’importe qui, à sa place, aurait pensé exactement la même chose, elle en était certaine. Et ça n’était pas leurs piètres explications qui allaient changer la donne. Il se passait quelque chose de louche entre l’infirmière et le préfet des Gryffondor, c’était évident. — Qu’est-ce qui te fais dire ça ? Tu en a de ces idées toi là-dedans. — Mais bien sûûûûr, lâcha-t-elle en levant les yeux au ciel, parce que t’as l’habitude de tutoyer tes professeurs ou qu’ils te rhabillent ? Sérieux, ça m’est jamais arrivé. Au pire j’ai droit à des « apprenez à nouer votre cravate » mais personne ne va le faire à ma place… Y’a baleine sous gravillon, avec vous deux. Elle n’était même pas sûre qu’ils aient écouté grand chose ni même qu’ils prennent la peine de s’enfoncer davantage parce que Miss Gray avait les yeux rivés sur la piste et que Killian paraissait à deux doigts de se noyer dans son verre… Visiblement, leur nouveau centre d’attention se situe quelque part près de Caleb et de la capitaine des Serdaigle. Ah ! Mais oui ! Il lui avait demandé de vérifier où il allait ! Elle avait fini par oublier… Peu importe. Il n’y avait pas grand chose de nouveau de ce côté là, le Petit Croasseur avait déjà fait tout le boulot en racontant qu’elle avait trompé Caldwell et qu’il s’était battu avec son préfet… ou quelque chose comme ça, elle ne savait plus exactement quoi… — Tu n’as jamais été invitée à danser quand tu étais à Poudlard ? Et aujourd’hui, tu aurais le cran ? Je veux bien t’y emmener, si ce n’est pas trop déplacé. Qu’est-ce que tu en penses Micha ? — Que vous êtes plus à ça près ! Vous inquiétez pas pour moi, je vais essayer de trouver Serena. Dansez bien ! Son ton laissait clairement entendre qu’elle allait jouer les fouines et tout raconter à son amie plutôt que de seulement « aller la retrouver » mais elle ne leur laissa pas le temps de réagir qu’elle disparaissait déjà dans la foule, bien décidée à mettre la main sur sa meilleure copine… Malheureusement, les minutes passèrent sans qu’elle ne parvienne à la trouver… Il y avait plein de gens, comme Eliana ou Florent, elle avait même aperçu Hilary avec le préfet de Serdaigle, mais aucune trace de Serena… Elle allait pour aller voir dans les dortoirs de Gryffondor si tout allait bien — peut-être qu’elle était malade ou qu’il y avait un problème ? — quand le professeur van Aken prit la parole pour annoncer les résultats du concours. Elle n’était plus à trois secondes, elle pouvait bien attendre. Elle dut toutefois reconnaître que c’était plus long qu’elle ne l’avait imaginé. Bien sûr, elle comprenait très bien que la dame ait besoin de se confier sur la perte de Mirabelle, c’était super triste, mais les autres ils auraient pu abréger un peu ! La rouquine applaudit joyeusement quand on annonça les gagnantes, elle ne connaissait personnellement ni l’une ni l’autre mais c’était cool pour elles ! Elle n’avait pas compris ce qu’était censé faire leur potion mais avant même qu’elle ne puisse demander au garçon qui se tenait pas loin sur sa gauche, on proposa une dégustation… Juste au moment où des elfes apparaissaient pour jouer les portes-récompenses, ce qui la fit marmonner dans son coin, désespérée à l’idée qu’on puisse infliger ça à ces pauvres créatures alors qu’on demandait le respect et l’égalité pour tout le monde et blablabla… À quel moment ils avaient pas compris que l’esclavagisme ça foutait un grand coup au respect et à l’égalité ? Tous les gens sur la scène burent la potion qui leur avait été servie… et tous parurent tomber malades presque instantanément. Ils avaient du mal à respirer, non ? Mais ça devait être normal puisque personne ne bougeait. Est-ce que c’était ça que ça devait faire ? Rendre les gens malades ? Et ça avait gagné…? Genre c’était un truc utile, ça, dans la vie de tous les jours…? Avant qu’elle n’ait eu le temps de désespérer face à la bêtise des sorciers et les avancées pourries qui étaient les leurs — genre c’était pas plus logique de récompenser les gars qui avaient bossé sur des remèdes ou quoi ? — le Ministre s’écroula. La suite la dépassa totalement. Ça transplana, ça s’inquiéta, ça fila des ordres… L’infirmière fut réquisitionnée pour aider ceux qui semblaient aller un peu moins mal, tout le monde commença à chuchoter, parler, paniquer… Michaela se fraya un chemin jusqu’à Killian, qu’elle avait pu repérer lorsque Miss Gray avait bougé, et tira discrètement sur sa manche. Son visage pâle était livide et l’inquiétude se peignait sans mal sur ses traits d’enfant. Les deux coupables furent escortées hors de la salle dans une ambiance étrange, particulièrement lourde… Joyeux Noël… Tu parles ! — Tu crois qu’il va mourir ? code by bat'phanie

La merveilleuse robe de Michaela: