[ANIMATION] Comme un air de déjà-vu.

Un air de déjà-vu.

C’est une matinée normale qui commence, les élèves arrivent par vagues : les retardataires sont toujours au lit et les plus matinaux s’apprêtent déjà à remonter dans leur salle commune avant d’assister aux premiers cours. Les tintements de couverts et les discussions des élèves se mêlent au bruit d’ailes d’innombrables hiboux qui pénètrent dans la grande salle, planant au-dessus de la tête des élèves jusqu’à ce qu’ils finissent par trouver leur destinataire. Des courriers, des cadeaux, une beuglante à la table de gryffondor... comme d’habitude, personne ne prête attention à celle des professeurs où quelques adultes prennent tranquillement leur premier repas de la journée. Quoique quelques regards se tournent parfois vers celle-ci, accompagnés de quelques soupirs et murmures. L’arrivée récente du nouveau professeur de divination a attiré beaucoup d’attention : il faut dire qu’il est atypique, avec ses tatouages et son allure de rockeur au meilleur de sa carrière. On en entend déjà dire qu’ils regrettent de ne pas être inscrits à ses cours.

Mais tout d’un coup, des voix et des exclamations commencent à s’élever, ici ou là. Ce sont celles d’élèves qui ont remarqués plus tôt que les autres ce qu’il se trame. Peu à peu, les visages se tournent tous vers la table des professeurs, non plus seulement pour les beaux yeux du professeur Erskine, mais bien pour ceux de tous les membres du corps enseignants alors présents. Ceux-ci commencent à rajeunir à vue d’œil : le professeur Bevans est désormais imberbe, le pourtant bien jeune Alexander a perdu quelques centimètres, le sombre Aylmer s’est aminci et la terrible Griffith semble avoir perdu en poitrine. Aucun de ceux qui ont touché à la carafe ne semblent y avoir échappé : les voilà tous avec leur corps d’adolescents, nageant un peu dans des robes de sorciers trop grandes et scrutant des élèves hébétés.

Que se passe-t-il ?

Chers élèves, chers professeurs et membres du personnel,

Ce matin d’avril, alors que vous étiez tous en train de prendre votre petit-déjeuner comme d’accoutumée, vous vous retrouvez face à une scène pour le moins atypique : les adultes présents à l’heure du repas matinal viennent de boire une potion rajeunissante, glissée malicieusement dans leur café, devenant peu à peu des adolescents à peine plus vieux que la plupart d’entre vous.

Concrètement, ça donne quoi ?
Eh bien, pour commencer, les adultes présents sont devenus des adolescents (entre 14-17 ans environ). Cela ne concerne que ceux qui ont bu et mangé lors du petit-déjeuner, si vous ne souhaitez pas être concernés, il vous suffit donc de dire que vous n’étiez pas présent au repas du matin.
Les effets de la potion durent environ 24h ; c’est à tout le moins la durée estimée pour la préparation d’un antidote, par notre cher @Professeur C. Bevans. En attendant, les professeurs et membres du personnel qui ont bu de cette potion se retrouvent coincés dans ce corps : durant toute la journée, ils auront donc le malheur d’enseigner et d’interagir avec leurs élèves en ayant la prestance d’adolescents boutonneux en train de muer.

L’évènement durant une journée RP entière, outre ce sujet où vous êtes libres de réagir comme bon vous semble, les adultes sont libres de lancer des RPs ou des cours sous la forme d’adolescents.

Rien d’obligatoire bien sûr, amusez-vous juste [ANIMATION] Comme un air de déjà-vu. 2738742592

[ANIMATION] Comme un air de déjà-vu. 2738742592

@Gryffondor @Serdaigle @Poufsouffle @Serpentard @Professeurs & Personnel

Comme un air
de déjà-vu.

Oh darling.

don't you ever grow up

avec les bébous et les kiddos

Avril 2030

Comme à chaque matin, Poppy était arrivé tôt dans la Grande Salle. Elle n’avait guère le temps de s’attarder très longtemps pour prendre son déjeuner, car elle espérait pouvoir autoriser la sortie de quelques élèves avant même qu’il ne soit terminé et que les heures de cours n’aient débuté. Elle en avait au moins une qui avait pris sa dernière dose de baume calmant contre les pustules criante – du fait de leur couleur jaune serin et non parce que les petites protubérante lançait des cris de sauvage dès qu’on est les effleuraient– et qui devrait sommes toutes avoir les mains assez en bon état pour reprendre les cours aujourd’hui. Il ne lui restait plus qu’à appliquer de la crème ultra-hydratante pour les deux prochains jours et elle serait comme neuve. Elle était presque prête à retourner à l’infirmerie quand la majeur partie de l’équipe d’enseignant et d’adulte s’installèrent finalement de part et d’autre de la table. Concentré sur elle-même, l’infirmière tentait d’oublier la monde et le fait que nombre de ces alentours pouvaient à un moment ou un autre se lancé dans une conversation qui la retiendrait. Elle ne versa qu’à la toute dernière minute du contenu de la cruche, avant de se lever avec la tasse et se retirer des convives; étudiants et enseignants.

Avec un pas sûr, elle s’engagea dans l’allée du centre, sa tasse de café non entamer à la main, entre la table des Gryffondor et celle de Serpentard. Elle prit une toute petite gorgée du liquide chaud alors qu’elle attendait qu’un Gryffondor termine de s’asseoir. La tasse éloigné de sa portée pour éviter des brûlures inutile. Le mal était fait alors qu’elle prenait une nouvelle gorgée. Le goût fruité du café était sans conteste pas aussi agréable qu’à ses souvenir, quoiqu’elle ne fût par ailleurs pas habituée d’en boire habituellement mais elle se voyait mal rapporté sa tasse et s’éloigné encore de son objectif qui était … la sortie de la salle. Elle ne réalisa à peine que son corps changeait, tellement habitué à ce qu’on la regarde curieusement. Si ce n’est que pour cette fois, ce n’était pas sa nature qui attirait les regard – quoique pas très exactement. L’impression de se sentir un peu moins lourde dans son propre corps ne lui attira pas spécialement plus d’indice. De sa main libre, elle tâta le coin de ses joues se demandant si elle n’avait pas par un mauvais hasard oublié une trace de confiture au coin de ces lèvres, bien qu’elle ait pris trois fois sa serviette pour s’en assurer. Ni collant, ni miette sur ces longs doigts. Les voix des élèves se faisaient de plus en plus audible autour d’elle alors qu’elle reportait son attention, calme, sur cette dernière jambe qui lui bloquait le chemin. Prête à continuer à remonter l’allée comme n’importe quel jour normal.

Toutes mes excuses. Que se passe-t-il ?

Poussé plus par la curiosité que par le réel envie de rester dans la pièce. Elle jeta un regard en arrière, voyant les doigts qui se levaient en direction de la table ou elle avait été assise quelques minutes plus tôt, avant d'ouvrir grand les yeux et la bouche devant le personnel affecté. Comme si elle n'était pas du tout impliquée dans la scène, sa bouche finit par se refermé en sourire amusée une fois le choc passé. Ce ne lui prit que son regard s'égare vers le bout de la table ou était assise le nouveau professeur de Divination pour qu'elle réalise que ce n'était pas que les Directeur de maison qui avait été ciblé. C'est dans hoquet de stupeur qu'elle finit par réalisé que des petites mains se mettaient aussi à la viser, à moins que ça soit parce qu'elle avait souri et allait déclencher une émette entre les deux tables éternellement rivale. Le mieux qui restait était de disparaitre, et au passage, s'assurer que son reflet était toujours ce qu'il en était. Mais pas ici, et en espérant que personne n'aurait l'idée stupide de la poursuivre comme dans ces années d'étudiante.

C y a l a n a

she's some magic. some chaos,
and a bit of poetry

「R」

Comme un air de déjà-vu

feat. La Grande Salle

Caerwyn ne mettait pas souvent les pieds dans la Grande Salle, pour ne pas dire jamais. S’il avait fait l’effort de se montrer lors du dîner à son arrivée à Poudlard, il n’avait pas vraiment réitéré l’expérience depuis. Il avait entendu dire que rester cloîtré dans ses cachots était quelque chose d’assez courant chez les professeurs de potions. Au moins, se fondait-il dans la masse. Mais il était vrai qu’il n’avait pas fait l’effort de venir accueillir Poppy, la nouvelle infirmière, comme il se devait. Peut-être est-ce que cela aurait évité quelques situations délicates. Ou pas. De toute façon, il ne saurait jamais désormais. Alors pour le nouveau professeur de Divination, il avait daigné lui accorder sa présence au dîner. Caerwyn n’avait pas été spécialement à l’aise avec l’exercice mais les catastrophes qu’il sentait tant arriver ne s’étaient pourtant pas produites. Alors, audacieux, téméraire, il était revenu le soir suivant, puis celui d’après encore. La quiétude de son cachot allait certainement lui manquer rapidement mais pour l’instant, il s’infligeait ce « bain de foule » sans trop savoir s’il y prenait goût ou non. Après tout, cela permettait de voir un peu certains collègues et pour le moment, il avait surtout jeté son dévolu sur Wenceslas et Fergal comme voisins de table.

Se sentant pousser des ailes par cet élan de sociabilité, ce jour-là, il s’était même présenté au petit-déjeuner. Ni trop tard, ni trop tôt. Il y avait du monde dans la Grande Salle : quelques dizaines d’élèves, la plupart des professeurs. La journée s’annonçait belle, le Soleil perçant les vitraux de ses rayons chaleureux, baignant l’immense réfectoire de son agréable lumière dorée. Il s’était installé entre Wenceslas (son voisin d’adoption désormais) et le nouveau professeur de Divination, un certain Ambroise Erskine. Caerwyn avait noté avec amusement que l’équipe pédagogique ne pouvait être plus dépareillée. Les profils étaient si différents que c’en était presque drôle mais cependant intéressant. Le nouveau venu, de l’âge de Jaimie à peu près, avait cette dégaine de chanteur de métal, à potentiellement s’égosiller dans le micro. Bien évidemment, cela titillait la curiosité du professeur de potions dont les murs du cachot tremblaient chaque soir de vociférations gutturales sorties tout droit de son gramophone. Mais il ne voulait pas l’accabler de toutes sortes de questions idiotes. Faire connaissance avec ses collègues s’était révélé particulièrement rude ici et il préférait maintenant faire profil bas. Ambroise viendrait lui parler si l’envie lui venait. Buvant une grande gorgée de son café, il regarda Poppy partir au loin avant qu’il ne fronçât les sourcils. Il n’était pas un expert en poisons, mais il savait clairement reconnaître le goût étrangement fruité qui s’était mêlé à la sombre boisson chaude.

— Ne buvez pas le…!

Bien évidemment, c’était bien trop tard depuis bien longtemps. Il regarda stupéfait ses collègues de droite, Wenceslas puis Jack en l’occurrence, se métamorphoser sous ses yeux. Poppy, au milieu de la Grande Salle, semblait avoir été elle-aussi victime de la potion. Constatant le désastre, il se passa nerveusement une main dans sa barbe… qui n’était plus là. Non, ses joues étaient lisses comme celles d’un bambin, ses mains étaient bien plus douces et même silhouette s’était affinée. Paniqué, il jeta un regard à Wenceslas sans rien lui dire avant de cacher ses yeux dans sa paume. Sentant son rythme cardiaque s’accélérer, il essaya de mettre de l’ordre dans son esprit. Peut-être n’aurait-il pas dû. Car ce fut en recollant les morceaux du puzzle qu’il comprit. Son cœur s’emballa encore un peu plus, pouvant certainement jouer à lui-seul un solo de batterie, devant les incommensurables dégâts. Ayant l’impression qu’un vent glacial lui fouettait ses joues pâles, il fouilla d’un regard paniqué la table des Serdaigles pour s’arrêter sur la tête blonde de Silas Jørgensen. Avec sa bouille juvénile, il se permit de lui lancer un regard aussi noir que l’était redevenu sa chevelure. Au moins, avait-il déjà un suspect dans cette histoire. Est-ce que ce dernier en avait quelque chose à faire ? Il y avait peu de chances que non.

Trapped

ANAPHORE

déjà-vu

Comme un air de déjà-vu

Bienvenue à Poudlard qu’ils disaient, il fait bon d’y enseigner. —

Ambroise n’était pas du matin, définitivement pas. Une tasse de café noir devant les yeux, avec une louche de sucre pour venir camoufler le goût atroce de cette boisson de l’enfer. Parfait dosage pour l’aider a gagner des points de vie supplémentaire. Lorsqu’il porta la tasse à sa bouche, une légère grimace suivie par réflexe, le goût était infecte tel un jus de chaussette fraîchement pressé. Ne lui demandez pas comment il le savait, il savait et c’est tout. Il reposa la tasse, attrapant son verre de jus de fruit pour camoufler le goût. Son palet n’était pas encore prêt à apprécier la substance amère, dont les gens de son âge raffolaient. Certaines boissons aux propriétés semblables avaient bien meilleure goût, c’était un fait. Pourtant, il venait reprendre une gorgée de plus, pour rester éveillée toute la journée. Deux semaines, c’était le temps qu’il s'était fixé avant de ne plus se présenter aux petits déjeunés pour gagner des heures de sommeil supplémentaire. Après tout, il ne donnait pas de cours avant treize heures alors pourquoi s’en priver. Il avait doublement vérifié l’emploi du temps de son enseignement et au vu de la liste faible d’étudiant suivant son option, il ne pensait pas être trop dérangé par un tas de questions.

Il balaya la grande salle d’un rapide coup d’œil, croisant quelques regards d’étudiants qui semblaient l’observer. Ça l’amusait d’être au centre de l’attention et il était assez conscient pour savoir que cela ne durerait qu’un temps. Après tout, Ambroise était le nouveau venu à la table professoral, une attraction de plus. Par automatisme, il reprit sa tasse en main en venant esquisser un sourire à l’attention de Myrthilde. Lui, qui revenait après dix ans à Poudlard pour enseigner, n’avait jamais pensé retrouver d’anciens camarades. Il y avait la jolie Myrthilde, mais aussi Jaimie. Bien qu'aucun d'entre eux n'ait été dans la même promotion, Ambroise n'était pas passé complètement inaperçu à l'époque. Un brin de nostalgie s’empara de lui alors qu’il venait repenser à la dernière fois où ses pieds avaient foulé le sol de la grande salle. Tout avait tellement changé, lui plus que les murs vieillot du château. La haine était pourtant toujours présente et sa cicatrice à la main se plaisait à lui rappeler de ne pas oublier ce que le monde sorcier lui avait fait subir. Il inspira longuement en reprenant une gorgée de sa boisson, pensif.

Toutefois, depuis son arrivée, tout s’était déroulé sans encombre et il commençait à se sentir à l’aise. Bien que c’était toujours étrange qu’on s’adresse à lui en tant que « professeur » mais il était persuadé de s’y habituer avec le temps. « Ne buvez pas le…! » Ambroise, qui venait d’avaler une énorme gorgée de la boisson amère, se mit à froncer ses sourcils. Qui venait le déranger dans ses pensées profondes ? Il tourna son regard sur son voisin de table, un cliché en matière de professeur potion, mais qui lui semblait bien sympathique. Disons, qu’il avait une bonne tête, bien qu’il aurait dû garder sa barbe. Pourquoi, c’était il rasé ce matin ?

Le professeur de potion n’avait pu de barbe, mais paraissait soudain bien plus jeune et c’est à ce moment qu’Ambroise compris. Il s’empressa de regarder ses collègues qui venaient tous de prendre un sacré coup de jeune. « Vous verriez vos têtes. » Fit-il, rieur, puis il croisa le regard de Jaimie, il était tout comme dans ses souvenirs. Et jusqu’ici Ambroise n’avait pas songé que ce mauvais tour lui était aussi arrivé, mais en se sentant nagé dans ses vêtements, il attrapa sa cuillère pour se regarder à travers. Choc, alors oui, pour certains, il ne semblait pas avoir énormément rajeuni pourtant, il se figea. La mèche, une carrure plus petite, il écarquilla ses yeux, se revoyant quelques années auparavant. Subitement, il regarda vers son pantalon, à demi affolé. Était-il redevenu puceau ? « Oh merde »

code by awona // icons Ash Stymest

IF I - •• I'm sorry that I did this, the blood is on my hands, I stare at my reflection, I don't know who I am"

Wenceslas avait toujours abhorré la grande salle au petit matin. Les élèves se réveillaient encore mais faisaient malgré tout une cacophonie qui lui évoquait le mélodieux son d’une scie perçant ses tympans, et les hiboux finissaient toujours par arriver dans une grande envolée de plumes, de battements d’ailes et d’exclamations joyeuses, surprises ou paniquées chez les destinataires des courriers. Pourtant, il s’évertuait à être présent tous les matins plutôt que de faire comme certains de ses collègues et demeurer dans ses appartements jusqu’à la première heure de cours, ou de surveillance d’étude. Le fait était qu’il lui arrivait souvent d’être forcé de louper le dîner ou le souper et qu’en conséquence, il tenait à assurer une présence visuelle minimum pour les repas. Il fallait bien que certains soient là après tout, et si Caerwyn avait ces derniers jours pris l’habitude de venir, il s’était longtemps contenté de reprendre les habitudes de son prédécesseur en s’épargnant la plupart des heures communes dans la grande salle. Oh, il ne l’en blâmait pas ; il comprenait, au fond de lui, ce qui pouvait le pousser à éviter au maximum ce lieu lors des heures d’affluence. À sa place, sans doute ferait-il de même, mais le langue-de-plomb avait au moins acquis cette capacité à regarder ce qui se déroulait autour de lui avec le flegme tranquille des gens qui se désintéressaient de tout.

Déjà peu loquace, il était encore plus silencieux le matin, aimant manger en silence ; il avait laissé son collègue maître des potions jouer le visage sympathique à l’égard de leur nouveau collègue. Bien trop jeune, il avait malgré tout le bon goût d’être abondamment tatoué, ce qui évitait de le confondre avec un élève de septième année ; c’était déjà ça, et un effort de plus que Jaimie, qui avait toujours son visage de poupon à peine sortie des bancs de l’école. Myrthilde avait à peu près leur âge, il était vrai... mais elle jouissait d’une aura particulière qui lui épargnait les pensées un peu méprisante du né-moldu. Il devait l’admettre, il était également un peu irrité par les regards des adolescents en direction de la table des adultes : après le fiasco du précédant professeur de divination, cela lui semblait assez déplacé... mais bon, Erskine n’avait pas demandé ça et Fergal embauchait les enseignants qui lui semblaient qualifiés, non ceux qui avaient un aspect repoussant pour les élèves. Et puis depuis les deux courriers laissés sur le panneau d’affichage ou l’invitation d’une serdaigle à une danse, au bal de Noël, sans doute devait-il admettre que ces choses étaient assez incontrôlables.

Pensif, Wenceslas attrapa la tasse de café fumant, laissant l’odeur emplir ses narines avant d’y plonger les lèvres pour en boire quelques gorgées. Presqu’aussitôt, il se surprit à froncer les sourcils, étonné d’y sentir un goût plus sucré que d’accoutumée – il le buvait noir, sans une goutte de lait ou de sucre. Il réalisa qu’il y avait anguille sous roche au moment même où Caerwyn, un peu plus vif que lui à la compréhension, leur intima en vain de ne rien boire. Évidemment le mal était déjà fait et déjà les adultes commençaient à changer légèrement. Ce qui frappa le plus ne fut pas d’apercevoir au loin l’infirmière rajeunir, ou même son voisin de gauche perdre sa barbe pour retrouver un visage adolescent, mais bel et bien l’allure de cette de droite, Jack. Elle flottait un peu dans sa tenue, son haut beaucoup plus lâche qu’il ne l’était lorsqu’elle les avait rejoints et nulle trace du passage du temps n’était visible sur son visage. Elle était redevenue la jeune femme qu’il avait connue lorsqu’ils sortaient tout juste d’Azkaban, l’air morose et affamé en moins. Soupirant, l’adulte reposa la tasse, passant une main sur son visage pour sentir une peau plus lisse que dans ses souvenirs. Ils avaient tous des visages d’adolescents... quoique à bien y regarder, le changement était moins flagrant pour Erskine, sinon qu’il avait une carrure beaucoup plus malingre.

- Il semblerait qu’il y ait quelqu’un dans cette école qui n’a pas eu assez de retenues avec Jack ou moi. Il lorgna sur sa voisine de droite avant de se tourner vers Caerwyn. « Par pitié, dis-moi que tu as miraculeusement travaillé sur une potion pour nous redonner notre état normal avec tes élèves et qu’il te reste des stocks... »

Il marqua une pause, levant un sourcil en ignorant royalement les élèves qui commençaient à remarque cet étrange spectacle qui se déroulait devant eux. Tandis que les autres professeurs assimilaient les effets de la potion et reprenaient un peu leurs esprits, Wenceslas lui demeurait aussi calme que d’accoutumée. Un calme froid et dangereux, celui d’un homme qui ne gouttait guère à la plaisanterie.

- Sinon, j’espère pour le coupable qu’il ne sera jamais trouvé, car il va passer un sale quart d’heure.

Il avait parlé d’un ton sec qui ne laissait pas beaucoup de doute quant à l’humour de l’ancien langue-de-plomb ; il pouvait pardonner facilement certaines bêtises, mais celle-ci n’en faisait pas partie.

@Professeur C. Bevans @Professeur J. Griffith

ANAPHORE

( Comme un air de déjà-vu )

‎‎ ‎ Ah, le printemps, le soleil qui pointait enfin le bout de son nez à travers le ciel morose d’Écosse, le plafond de la grande salle qui annonçait une belle journée, le fumet enchanteur d’un bon petit-déjeuner bien chaud… Jack adorait les matinées, qu’elle s’échinait à bien remplir, car il s’agissait tout simplement de son moment favori de la journée. D’abord, un peu de Pilates, ensuite, une balade dans les serres pour s’imprégner de la beauté de ses petites chéries à l’aube – pétales et mâchoires maculés de rosée – et enfin une balade dans le parc. Souvent, elle y croisait Fergal en plein footing, parfois accompagné de Jaimie ; depuis quelques mois, le concierge s’était ajouté à l’équation sans qu’elle ne comprenne vraiment comment le directeur pouvait s’être lié d’amitié avec cette drôle de créature qu’était Veturia. Revenant donc fraîchement de sa promenade matinale, elle s’invita dans la grande salle pour prendre place à la table professorale, juste à côté de son cher Wensley. Elle ne s’étonna pas de la présence de Caerwyn à son côté gauche, qui semblait se mêler un peu plus volontiers à eux ces derniers temps. Pour quelle raison, elle l’ignorait – elle espérait simplement que ce n’était pas dû à cette nuit alcoolisée.
‎‎ ‎ Après avoir salué la tablée avec son enthousiasme habituel, sans oublier d’adresser un mot au nouveau venu parmi eux – un charmant garçon punk tatoué de haut en bas qui avait le malheureux défaut d’être professeur de divination –, elle s’attaqua avec un certain plaisir à son petit-déjeuner. Contrairement à ce que pouvait laisser penser sa silhouette soigneusement entretenue, elle était loin de ne pas aimer la nourriture : elle adorait manger, et ne se privait pas pour engloutir un maximum de bonnes choses à chaque repas pour nourrir les turbines qui la propulsaient à toute vitesse où qu’elle aille. Mais alors qu’elle sirotait paisiblement son café, dont le goût la fit grimacer – qu’est-ce que ces maudits elfes avaient fichu avec la cafetière ? –, son attention fut attirée par la transformation progressive de l’infirmière en plein milieu des grandes tables. “Qu’est-ce que…” L’avertissement du maître des potions résonna trop tard, et bientôt la foule bruissait de murmures, d’exclamations et de discussions de plus en plus bruyantes.
‎‎ ‎ Évidemment, Jack eut un fou rire – un long, très long fou rire – en découvrant les visages de ses collègues. Non mais il fallait voir la touffe de son ami ! Et l’absence de barbe de Bevans, Merlin… Erskine et Alexander ne semblaient pas tant changé que ça, mais Wood au fond de la salle paraissait être une enfant ingénue comparée à la glaciale gothique qu’elle incarnait habituellement. Péniblement, Griffith se remit de ses émotions et essuya une larme hilare au coin d’un œil avec de soupirer : “Merlin que vous êtes laids.” Quant à elle… D’un air dubitatif, elle baissa les yeux sur son corps, qui paraissait flotter dans ses habits – l’adolescente qu’elle était avait nettement moins de muscles et de poitrine que son reflet plus âgé. Avec curiosité, elle passa une main dans ses cheveux désormais longs, cherchant une surface réfléchissante pour s’observer. Envoyant valdinguer les victuailles d’un plateau argenté sans se soucier davantage de qui nettoierait, elle s’étudia dans sa glace improvisée. “Oh, là, là… Comme j’étais jeune et belle ! Il faut que Senna voie ça.” Ignorant l’humeur lugubre de Wensley qui promettait déjà mille supplices aux coupables – cette potion ne durerait pas une éternité, elle finirait bien par se dissiper, alors pourquoi s’en soucier ? –, la botaniste balaya la grande salle des yeux pour y chercher sa fille. Bingo ! Elle la dénicha à la table de Serdaigle, arborant un air qu’elle ne parvenait pas à déchiffrer d’où elle se tenait. Agitant frénétiquement la main dans sa direction avec un sourire, elle lui fit indiqua de regarder sa mère en désignant sa face rajeunie, décrivant de grands cercles autour de son visage dépourvu de rides avec un index ravi. “Regarde ! On pourrait nous prendre pour des sœurs !”

ft. @Senna Clerc-Griffith, @Poppy V. Wood, @Professeur A. Erskine, @Professeur W. Aylmer & @Professeur C. Bevans

credit; Salaï (code); lux (icons)

we were good, we were gold / kinda dream that can't be sold / we were right 'til we weren't / built a home and watched it burn ⚊ kill the tomb raider

( Comme un air de déjà-vu )

‎‎ ‎ La table des Serdaigles commençait seulement à bruisser sous l’effet de la transformation spectaculaire des profs que Silas lançait déjà un regard de connivence à son partner in crime assis à quelques places de lui. Une fierté incommensurable explosa dans la poitrine de l’adolescent en observant les adultes perdre des centimètres, des poils et de la masse corporelle. C’était réussi ! Leur plan avait fonctionné du début à la fin, et la potion était parfaitement exécutée ! Difficile de réfréner son large sourire, bientôt dilué dans un rire communicatif qui gagna une bonne partie des élèves une fois la surprise passée. C’était incroyablement drôle de voir ces figures d’autorité réduites à une assemblée d’ados tout aussi patauds qu’eux ! Une piqûre de rappel sans doute nécessaire pour certains d’entre eux, qui avaient salement tendance à oublier ce que signifiait la jeunesse…
‎‎ ‎ D’ailleurs, c’étaient surtout ceux-là que van Aken et Jørgensen devaient à tout prix éviter en ce jour glorieux. Les yeux d’Aylmer lançaient déjà des éclairs sur les tables des maisons, à la recherche furieuse du coupable. Contre toute attente, Griffith interpelait joyeusement Senna à leur table, comme si la situation l’amusait – qui l’aurait cru ? Mais ce fut surtout le regard de Bevans qui s’appesantit sur la tête blonde du Serdaigle. Oh, nul doute qu’il se souvenait de ses mots à double sens lorsqu’il lui avait suggéré de s’entraîner à la potion de rajeunissement ! Pour toute réponse, Silas lui décocha un sourire rayonnant. Quelles preuves avait-il qu’il s’agissait bien de lui, de toute façon ? Leur effraction dans la réserve de potions était passée crème, tout comme leurs petites préparations appliquées, jusqu’au truchement du café destiné à la table professorale. Après tout, ce n’était qu’un pauvre petit quatrième année qui avait redoublé, non ?
‎‎ ‎ Franchement, si Dmitri n’avait pas été si loin et si Bevans ne le dévisageait pas avec cet air outré, il aurait volontiers checké son poing. La journée promettait d’être incroyable !

ft. @Dmitri D. van Aken, @Poppy V. Wood, @Professeur A. Erskine, @Professeur W. Aylmer & @Professeur C. Bevans

credit; Salaï (code); lux (icons)

Ce matin-là, Dmitri n’avait eu aucun mal à se lever et pour cause : il attendait quelque chose. Il n’avait pas encore touché à son déjeuner quand tout commença. Et évidemment, il n’en avait pas loupé une seule miette, son regard allant parfois discrètement lorgner sur la table des adultes en attente du verdict. Naturellement, dès que les premiers signes de rajeunissement arrivèrent, le Tchèque ne put se retenir de tourner la tête vers son complice, quelques places plus loin. Leurs regards se croisèrent un bref instant, la connivence se mêlant à la satisfaction de voir tout se dérouler comme ils l’avaient prévu : tout était parfait. La potion, le plan exécuté sans encombre, la transformation. L’égo des deux jeunes potionnistes était renforcé par chaque murmure et éclat de rire qui parvenaient jusqu’à leurs oreilles ; cela avait été presque trop simple de trafiquer le café matinal des adultes, mais bien sûr pour eux, cela ne pouvait que paraître aisé. L’un et l’autre n’en étaient pas à leur coup d’essai, particulièrement le jeune van Aken qui connaissait sûrement la réserve de potions mieux que le maître des potions lui-même pour y avoir eu l’occasion d’y pénétrer à plusieurs reprises. Et si autrefois, Alexander pouvait aisément le prendre sur le fait, ses tableaux surveillant constamment les lieux, il n’en était pas de même avec Bevans qui avait bien des choses à apprendre.

Un instant, son regard alla s’attarder sur le visage désormais si juvénile du directeur de serdaigle. Sans barbe, il était presque méconnaissable ; à croire qu’il avait pris du polynectar plutôt qu’un potion de rajeunissement. Il ne s’était à vrai dire pas attendu à ce qu’il soit là : depuis son arrivée, il semblait s’être mis en tête de faire une mauvaise parodie de son aïeul en restant cloîtré dans son bureau lors des repas. L’homme avait l’air de regarder dans la direction des serdaigles et Dmitri comprit vite qui il fixait ainsi de ce regard presque meurtrier – certes pas autant que celui d’Aylmer qui balayait toute la salle sans fixer quiconque en particulier, mais lui, tous étaient habitués à faire l’objet de ces iris meurtrières. Silas était facilement incriminable, l’idée leur ayant finalement été susurrée à l’oreille par le maître des potions lui-même, mais sans preuves, ils ne risquaient pas grand-chose. Et le Tchèque était quant à lui hors de tout soupçon, il en était certain.

Il se laissa vaguement distraire par Griffith qui s’excitait à sa table, étrangement visiblement plus amusée qu’en colère, et sa fille qui semblait vouloir fusionner avec la table de serdaigle plutôt que d’affronter cette scène improbable. La pauvre. Au moins Alexander avait-il toujours eu une certaine tenue, contrairement à cette enseignante si vulgaire qui agitait le bras pour attirer l’attention sur elle. Sans doute Senna n’allait-elle pas passer la journée plus inoubliable de sa vie... mais Dmitri, lui, s’en délectait déjà et un ultime regard à Silas lui confirma qu’il partageait ce sentiment.

@Professeur C. Bevans @Silas Jørgensen

Rares étaient les instances où Senna et Jack se trouvaient dans la grande salle, à se sustenter dans les mêmes parages. Ce n'était pas du fait de la plus âgée, évidemment, mais plutôt de Senna qui essayait du mieux qu'elle pouvait de ne jamais se trouver aux repas en même temps que sa mère. Du moins ceux où elle pouvait l'éviter. Une habitude rapidement prise, depuis que la vue de sa mère s'était transformée en une source intarissable de colère injustifiée. L'avantage, c'était que Senna connaissait bien sa mère, presque trop, et sa routine matinale n'avait pas de secret pour elle. Elle savait donc supposer avec brio où elle se trouvait dès que le soleil pointait le bout de son nez. Malheureusement, elle savait par conséquent qu'au moment où ses pieds foulaient le sol de la grande salle, seule, sa mère serait assise à la table des professeurs. Mais Senna n'avait pas le choix, elle devait rapidement prendre son petit déjeuner car son cours d'études des runes allait démarrer dans une vingtaine de minutes. Ce qui expliquait, d'un coup d'œil, pourquoi le professeur en question n'était pas assis avec les autres. Ses colocataires de chambre n'ayant pas la même option, Senna était entrée seule au petit déjeuner. Deuxième malheureusement: elle avait dû s'asseoir non loin de l'extrémité de la table de Serdaigle proche des professeurs, car c'était le seul endroit où elle avait de la place et ne semblerait pas déranger les groupes d'élèves qui discutaient vivement. La jeune blonde, de toutes façons, avait prévu de combler sa faim rapidement, et de ne rien regarder d'autre que son assiette. Il était hors de question de faire plaisir à sa mère en lui adressant un regard, qui serait synonyme d'un bonjour.

Pourtant il fallait croire que Merlin avait décidé de se jouer de la jeune Griffith en ce jour étrange. Senna dût remonter les yeux, en constatant qu'une sorte de brouhaha général était en train de s'échauffer, et que les élèves autour d'elle pointaient les doigts vers la table des professeurs. La raison n'était pas évidente tout de suite. Senna regarda son directeur de maison, qui avait l'air beaucoup plus jeune maintenant qu'il s'était rasé; il semblait avoir décidé de prendre ses repas avec les autres, mais cela faisait déjà quelques jours, et les élèves n'en feraient pas toute une histoire, même pour ce nouveau look imberbe. Ou alors le bruit viendrait du nouveau professeur de divination? Senna posa ses yeux sur lui, elle ne le connaissait pas, mais il était là depuis quelques jours aussi, et elle ne comprendrait pas que tout le monde réagisse à son arrivée de la sorte. Son regard se posa alors sur le professeur à côté de Bevans: le professeur de sortilèges, et c'est là qu'elle comprit enfin. Si elle avait pu se méprendre en voyant les autres, ne soupçonnant pas que quelqu'un ait pu piéger le café des professeurs, il était impossible de se voiler la face en observant le professeur Aylmer. Détournant le regard rapidement pour voir l'infirmière s'enfuir de la tablée, Senna retrouva vite les yeux rivés sur Aylmer. Il était devenu plus jeune, et elle était prise d'une drôle admiration. Car il avait un air bizarrement mélancolique et les cheveux longs lui allaient bien. Elle ne pouvait pas s'empêcher de le regarder, et devait sans doute paraître bien idiote à le fixer de la sorte. Peut-être que c'était un réflexe pour ne pas avoir à continuer la découverte de la blague une chaise plus loin. Mais là encore, trop tard. Il fallait dire que Jack s'évertuait à capter son attention, et les grands gestes en avaient eu raison. Senna détourna lentement les yeux vers sa mère, et fut immédiatement prise d'une désagréable sensation de descente d'organe. Elle n'avait soudainement plus faim, à voir sa mère aussi jeune, mais surtout... aussi ressemblante au reflet qu'elle voyait tous les jours dans le miroir. Senna déglutit difficilement en lisant sur les lèvres de sa génitrice, car elle ne pouvait pas entendre ce qu'elle disait avec tout ce bruit. La botaniste avait raison. On pourrait très bien la prendre pour la soeur de Senna. Et cette pensée la dérangeait. Ce n'était pas de la colère pour une fois, plutôt comme la triste évidence que leur lien était indiscutable. Comme s'il était impossible de la repousser. Mais c'était étouffé aussi par une honte immense de voir sa mère gesticuler ainsi, et l'isoler aux yeux de toutes les personnes présentes dans la salle...

Comme un choc électrique, Senna reprit enfin ses esprits et tourna sa tête autour d'elle. Son regard croisa celui de ses camarades attablés dans ses alentours. Silas, un des amis de Dmitri qu'elle ne connaissait pas, et qui avait dû la remarquer là. Senna ne se rendait pas compte que ses joues se tintaient de rouge, et qu'elle était en train de s'affaisser sur son banc. Elle vit Dmitri, aussi, qui savait très bien quel était l'état de sa relation avec sa mère. Et à ce moment, Senna avait trop honte. Elle ne voulait pas qu'on la compare à sa mère, qui avait presque son âge actuellement, et qui lui ressemblait beaucoup, en plus belle, plus confiante, plus abordable. C'était trop. Certaines personnes dans cette école ne savaient pas qu'elle était la fille de Jack Griffith, et elle aurait préféré que cela reste ainsi. Voir Dmitri lui rappelait aussi qu'elle avait menti à son frère, en disant qu'un de ses parents était moldu. Si jamais Krystof savait que ce parent était en fait la professeur de botanique, qu'en penserait-il? Elle l'avait déjà trop provoqué, elle ne voulait pas que ça lui attire d'autres problèmes. Elle prit donc le parti de s'enfuir. Tant pis pour son jus d'orange et son toast à la confiture. Senna glissa ses jambes hors du banc et se hissa hors de la table, se hâtant vers la sortie. Concentrée sur sa fuite, elle ne faisait pas attention à ses alentours. Et surprise par un fantôme qu'elle n'avait pas vu, qui arrivait observer la cause du raffut, elle l'évita de justesse, se cognant par contre dans un autre élève qu'elle n'avait pas non plus vu. C'était l'émotion, la gêne, la hâte de partir. Senna attrapa son épaule, qui avait mal suite à l'impact, et tourna le regard vers la personne qu'elle aurait souhaité justement ne pas voir: Krystof Van Aken. Elle ne put même pas prononcer un mot d'excuse, tant elle voulait fuir. Il venait d'arriver dans la salle, et elle devait déguerpir avant qu'il ne puisse comprendre ce qui se passait et faire un lien entre ses mensonges et sa parenté. Même s'il arborait déjà un souvenir mauvais qui ne disait rien qui vaille. Décidémment, ce n'était pas sa journée.

@Professeur W. Aylmer - @Professeur J. Griffith - @Kryštof K. van Aken

Comme un air de déjà-vu

feat. @Dmitri D. van Aken, @Senna Clerc-Griffith

Cela faisait deux trois jours que Kryštof avait l’esprit préoccupé. Alors qu’il se tenait tranquille, pour une fois, seul dans son coin à réviser assidûment son dernier cours d’Étude des Runes, ses yeux lui avaient fait voir autre chose. La salle commune de Serdaigle s’était évaporée sous son regard et il avait alors aperçu le visage de Dmitri et d’un camarade de leur maison, tous deux penchés au-dessus d’un chaudron, percevant des mots comme « rajeunissement » et « professeurs ». Ce n’était pas la première fois que Kryštof avait ce genre de vision. Il avait beau lire des écrits sur la divination ou ce genre de hallucination brusque mais il ne savait toujours pas ni les contrôler, ni déterminer s’il s’agissait du fruit de son imagination ou bien d’un évènement à venir. Il s’était dit qu’il en parlerait à son professeur fraîchement arrivé, un certain Erskine, mais Kryštof devait avouer que son apparence de malfrat des caniveaux le rebutait au plus haut point. Jamais Durmstrang n’aurait accepté quelqu’un à l’apparence aussi vulgaire. Néanmoins, il semblait bien qu’il ne soit le seul à pouvoir l’aider dans cette situation et s’il voulait des réponses à ses questions, il devrait ravaler sa fierté et ses standings et faire l’effort de parler à quelqu’un qui n’était clairement pas issu de la même classe sociale que lui.

Ce matin-ci, il avait pris son temps avant d’aller dans la Grande Salle. Il savait que son frère s’y trouverait déjà et l’éviter le plus possible était encore le meilleur moyen d’éviter des esclandres en public. Mais alors qu’il pénétra dans le réfectoire de Poudlard, les élèves déjà attablés semblèrent particulièrement agités. Avait-il raté une annonce importante ? Il lisait pourtant le tableau d’affichage dans la salle commune, qui lui indiquait les informations les plus essentielles mais il n’avait rien vu de la sorte. Du coin de l’œil, vers la table des Gryffondors et des Serpentards, il aperçut l’infirmière qui semblait bien embêtée. Elle paraissait… différente. Il avait d’ailleurs eu du mal à la reconnaître en premier lieu. Ce fut alors la professeure de botanique qui lui fit comprendre la nature du problème. Dans son manque exubérant de tenue qui horripilait Kryštof, Griffith se mit à crier à l’intention de quelqu’un vers la table des Serdaigles tout en faisant de grands signes afin d’attirer le regard de sa cible – et de quasiment toute l’intégralité de la Grande Salle. Interdit, il regarda l’insupportable professeure de botanique faire son cinéma avant de constater ce qu'il n’allait pas. Sa cinquantaine d'années bien tassée avait disparu et elle semblait avoir seize ans, pas plus.

Kryštof balaya alors la table des enseignants et remarqua que tous semblaient avoir été victimes de quelque chose. Il reconnut sans trop de peine Aylmer, bien que sa chevelure noire, plus longue, plus indisciplinée, avait effacé son sempiternel air austère pour une apparence d’adolescent rebelle. À droite, un professeur, le corps roide, qui fixait les Serdaigles tel un chien de chasse ayant flairé sa proie, qu’il ne parvint pas à identifier en premier lieu. Le directeur de sa maison ? Il ne voyait que cette éventualité. Les deux autres enseignants à côté étaient plus facilement reconnaissables car déjà nettement plus jeunes. Il y avait juste Erskine qui semblait bien ridicule en tatoué des bacs à sables. Alexander, quant à lui, paraissait avoir retrouvé l’âge où les couches pour éviter l’énurésie étaient nécessaires. Tous les professeurs avaient rajeuni. Il s’agissait bien là des quelques mots clefs que Kryštof avait perçu lors de son étrange vision. Il n’aurait pu décrire l'improbable sentiment de joie mesquine qui naquit en lui. Mais un sourire mauvais se dessina sur son visage et il se tourna vers son frère qu’il regarda avec un plaisir aussi glacial que brûlant. Il savait ce que lui et son ami avaient fait. Et au vu des yeux menaçants de leur professeur de potions envers le garçon blond dont il avait oublié le nom, Bevans savait aussi. Cet idiot ne serait certainement pas difficile à convaincre que son frère était impliqué. Peut-être que l'ancien élève de Durmstrang serait finalement débarrassé de Dmitri plus rapidement qu’il ne l’aurait pensé.

Il fut alors tiré hors de ses pensées lorsqu’il fut percuté par quelqu’un qui quittait précipitamment la Grande Salle. Un autre professeur touché par l’incident ? Au début, il crut que c’était Griffith qui s’était mis à sortir de la pièce le plus rapidement possible. La directrice de Poufsouffle était une véritable tornade exaspérante mais il constata bien rapidement que ce n’était pas elle. Non, il reconnut Senna. La fameuse « sœur » de l’enseignante en botanique que celle-ci avait vulgairement tutoyé. La jeune sotte effrontée lui avait visiblement caché quelque chose et un sourire tout aussi mauvais que celui qu’il avait accordé à Dmitri se dessina à nouveau sur ses lèvres, passée la surprise. Une lueur cruelle dans ses iris bleus, il lui attrapa l’avant-bras, l’empêchant de reprendre sa fuite. À voix basse et d’un ton moqueur, il souffla :

— Cours, Senna « Clerc ».

Il relâcha alors la gamine, suffisamment honteuse pour le moment. Un sourire satisfait qui semblait indélébile barrait son visage. Il jubilait bien que la jovialité ne seyait pas à Kryštof. Il y avait toujours cette lueur étrange qui ne présageait rien de bon car il ne s’agissait pas à proprement parlé de la joie. Pourtant, il commença à manger avec appétit, faisant fi de toute l’animation autour de lui. Décidément, c’était une bonne journée.

[ANIMATION] COMME UN AIR DE DÉJÀ-VU.
@Professeur A. Erskine

La Gazette ouverte en page quatre, Jaimie assis devant son assiette rempli à rebord de bacon, d’œuf, de jambon et de pomme de terre comme s’il n’était qu’un gamin en pleine croissance, était en train de lire la rubrique sportive avec le même entrain matinal qu’à tous les jours. La montagne de victuaille disparaissait à tout le matin sous les yeux ahurie de Poppy, la médicomage nouvelle arrivée de l’école, qui dans un élan particulièrement intriguée se demandait continuellement ou pouvait bien se rendre toute cette nourriture. Pourquoi le savait-il ? Parce qu’elle lui avait glissé le mot dans une extrême courtoisie et un sincère regard inquiet pour son tour de taille. S’il avait blagué la première fois, il s’était presque donné un malin plaisir à positionné tout pour en faire graduellement une tour de moins en moins large et de plus en plus haute. Ce matin n’était pas vraiment différent des autres, si ce n’est qu’elle avait jeté un œil rapide sur son assiette, échanger un regard sa tasse nouvellement rempli avant de faire son chemin dans la Grande Salle lui donnant largement l’impression qu’elle s’amusait beaucoup plus que ce que ces lèvres retournaient comme expression de l’éclat vivant dans ses yeux.

Café! Oh! C’était une bonne idée, se dit-il alors qu’il profitait lui aussi de remplir sa tasse vide avant de continuer sa conversation avec Ambroise, dont l’arrivé à Poudlard lui avait rappelé autant de bon que de mauvaise souvenir. Il avait beau avoir changement d’apparence et s’être transformé en toile humaine avec ce tatou, leur amitié semble avoir repris tout aussi vite que s’il ne s’était jamais lâché. Certes, il y avait beaucoup de zone d’ombre et ils auraient toutes les matinées et soirées mornes de la semaine pour en discuter tout les deux relativement dégagé des obligations des professeurs titulaires des cours réguliers.

Tu crois que si je fais léviter les tranches de bacon verticalement l’une par-dessus l’autre, elle se met à rire ? Dit-il avant de lui donner un coup d’épaule en balançant la tête d’un coup sec vers la petite bonne femme en robe vintage et au chignon serré qui quitte décidément le déjeuner avec empressement. Il porte alors sa tasse à sa bouche une première gorgée puis une seconde en bouche. Environ un millième de seconde après que l’écho de Caerwyn sonne particulièrement en alerte. Le liquide tiède s’agite dans sa bouche avant de rapporter son regard des élèves jusqu’à Ambroise qui n’a toujours pas commenté. Si le nouveau professeur de Divination rigole, il est bien sans savoir pourquoi, mais aussitôt son visage retourner, il en expulse tout son café en jet en sa direction par la surprise. Il a déjà vu les distributeur d’eau automatique moldu et l’image lui revient comme une caricature de lui-même.

Putain,– Alors qu’il tousse encore un peu étranglé par le liquide qui savait pas s’il devait descendre de son gosier, descendre dans sa gorge ou sortir explorer le monde. Mais déjà, Jaimie lui tend sa serviette de table avec un air désolé avant de décaler son regard pour noter les têtes des autres. - j’étais pas prêt. Navré.– Il en reprend son souffle avant de voir Griffith, en fin, peut-être, il est plus sur se lever en direction de la salle avec animation. C’est bien la première qu’il remarque vu qu’elle est déjà en mouvement comme une tornade dans une robe qui semble flotter des hanches et du bustes. Les yeux ronds, il ramène son regard vers le nouvel enseignant. – Quand tu disais que c’était comme avant, c’était pas l’image que j’avais en tête. Rigola-t-il avant de se mettre à inspecter sa propre main minuscule, dont le bracelet de montre en inox pendouillait lâchement, tenant l’anse de sa tasse.

Codage par Libella sur Graphiorum

[ANIMATION] Comme un air de déjà-vu. Tumblr_inline_nlocvvuObh1rifr4k

i'll be right there when your world starts to fall

Comme un air de déjà-vu

feat. @Professeur W. Aylmer, @Professeur J. Alexander, @Professeur J. Griffith, @Professeur A. Erskine, @Senna Clerc-Griffith

Caerwyn ne put s’empêcher de ressentir ce qu’il s’abattait sur la table des professeurs comme une catastrophe. Les regards amusés se tournant vers eux, les éclats de rire des plus téméraires, les commentaires plus ou moins amusés ou désemparés de ses collègues à côté de lui… Il comprit pourquoi il n’avait pas daigné se montrer aux repas collectifs de Poudlard. L’expérience avait été courte mais fut une piqûre de rappel efficace. Il se doutait que ce genre d’incidents n’arrivait pas tous les quatre matins mais il n’en fallut pas plus à son esprit demeuré un peu trop seul pour pouvoir retourner s’enfouir sous terre, dans ses cachots. Pour l’heure, il se contentait simplement de fixer son principal suspect qui ne semblait pas vraiment se cacher. Le professeur et l’élève connaissaient tous deux ce petit secret entre eux. Bevans, encore une fois naïf et candide, avait voulu aider Silas en lui proposant d’approfondir ses connaissances et lui en avait profité pour en faire un coup bas. Non seulement, cela signifiait qu’il avait fouillé dans la réserve mais qu’il se sentait suffisamment en confiance pour que cet affront demeure impuni. Il entendit alors Wenceslas à sa droite siffler un commentaire aussi sombre que menaçant à l’encontre des élèves.

Alors que Caerwyn allait lui répondre sur le même ton que lui, prêt à s’allier avec son voisin pour chercher réparation (car un nom il en avait un), il sursauta lorsque Jack dégagea brusquement le contenu d’un plateau pour se regarder dedans, rompant ainsi le contact visuel qu’il avait Silas. Contre toute attente, elle semblait plutôt bien prendre la plaisanterie. Arquant un sourcil, il entendit alors le commentaire à moitié paniqué d’Ambroise à sa gauche, qui fixait le haut de ses jambes après exprimé un juron. Il se souciait vraiment de sa virilité maintenant, lui ? Jaimie, quant à lui, qui ressemblait encore plus à un enfant que ses collègues, semblait lui aussi prendre la plaisanterie avec philosophie. Exaspéré et décidément nerveux, Caerwyn se passa une main nerveuse sur le visage. Heureusement qu’il était à côté de Wenceslas, lui seul semblait se rendre compte de la gravité de la situation. La potion, en plus d’être particulièrement réussie, il fallait le noter, était certes inoffensive mais avait été mis à leur insu dans leur café. Il était impossible de pas imaginer ce qui aurait pu se passer si Silas avait eu des envies de s’improviser empoisonneur. Il aurait pu tous les tuer, en plein jour et avec une foule de témoins.

Il fut à nouveau surpris par l’éclat bien trop jovial de Jack et fut à deux doigts de lui intimer sèchement d’arrêter son cinéma quand il remarqua ce qu’elle était en train de faire. Son regard se porta à nouveau sur la table des Serdaigles et il reconnut Senna qui semblait aussi pâle que si elle avait vu un fantôme. Sa mère était en train de l’afficher devant tout le monde et s’il savait que les rapports entre les deux Griffith étaient houleux, il commençait à comprendre pourquoi désormais. L’élève, sans donner réponse à son exubérante génitrice, se leva sans demander son reste et s’enfuit, n’hésitant pas à percuter le deuxième van Aken fraîchement arrivé à Poudlard. C’était déjà un cirque sans nom. Rien n’allait. Silas, bien que coupable, il en était certain, était hors de danger, son professeur ne prouvant prendre le risque de dévoiler qu’il lui avait soufflé l’idée de se pencher sur cette maudite potion. Désespéré et hors de lui, il croisa les bras sur la table et y plongea son front. Faire l’autruche, quasiment littéralement, pour ne plus voir le massacre, était peut-être la seule chose à faire pour se calmer quelques instants, occultant au moins la vision de cette fourmilière qui grouillait sous ses yeux.

S’il avait encore le son de cette innommable pagaille, il profita de l’obscurité donnée par ses avant-bras pour tenter de faire le tri dans son esprit. Il fallait que tout rentre dans l’ordre le plus rapidement possible. Ils ne pouvaient pas rester comme cela indéfiniment, ou du moins pendant vingt-quatre heures, durée moyenne de la potion. Il s’efforça de se rappeler des ingrédients de l’antidote, qu’il ne faisait bien évidemment pas tous les jours. Si tout bon sorcier connaissait la composition de la potion Wiggenweld par cœur, celle visant à annuler les effets d’une potion de rajeunissement était un peu moins courante. Le visage toujours caché dans ses bras, il soupira profondément, regrettant réellement d’avoir voulu faire l’effort de se montrer un minimum sociable. Nul doute que s’il n’avait pas été victime de cet empoisonnement, il se serait également moqué de la figure juvénile de ses collègues. Finalement, il daigna relever la tête et se tourna vers le visage plus que sombre de Wenceslas, certainement son seul allié dans toute cette galère. Pourtant, il se garderait bien de lui dire qui était le principal suspect de cette histoire. Il ne manquerait plus que l’on accuse le maître des potions de complicité.

— Malheureusement, ce n’est pas le genre de situation qui arrive tous les jours donc non, je n’ai pas de potion miraculeuse.

Il soupira profondément.

— Une simple potion de vieillissement ne suffit pas, je te déconseille vivement de boire les deux en même temps d’ailleurs.

À part s’il voulait se retrouver avec un corps difforme, capable d’avoir un bras d’adolescent, et un torse d’adulte par exemple.

— Il existe cependant une sorte d’antidote mais elle met un peu de temps à faire. Je crois que j’ai à peu près tout ce qu’il faut dans ma réserve.

Sauf si Silas s’était allègrement servi dans sa réserve auquel cas, il n’aurait d’autre choix que de jeter son nom en pâture à Wenceslas. Il se pencha alors légèrement vers l'avant pour lancer un coup d’œil prudent à Jack, ne sachant pas trop comment elle allait réagir au départ de sa fille.

— Jack, dis-moi, tu aurais des feuilles de cricasse à me donner tout à l’heure, s’il te plaît ?

Il reporta son regard sur Wenceslas. Son regard était si sombre que Caerwyn avait presque peur qu’il l’accuse. Il s’empresserait de remettre tout ceci dans l’ordre, ne serait-ce que pour le bien de leur santé mentale à tous.

Trapped

ANAPHORE

Comme un air
de déjà-vu.

Oh darling.

don't you ever grow up

@Professeur C. Bevans @Professeur W. Aylmer @Professeur J. Griffith

Avril 2030

Poppy n’était pas assez sotte pour rester bien longtemps dans une stagnation de sourire poli pour demander ce qui se passait. L’aimable infirmière continuait d’observer vaguement la foule avant de reporter un regard en arrière dans une lenteur presque exaspérante. Pourquoi les élèves en était à parler de joue de Professeur Bevans ? Pourquoi commentait-il la coupe de cheveux de Professeur Aylmer ? Et pourquoi Mlle Clerc s’était-elle mise à courir dans l’allée l’obligeant à presque tomber sur les genoux du premier venu. Elle s’était retenue d’une main sur l’épaule de le jeune homme, papillonnait des yeux plus interloqué que tout bonnement mal à l’aise.

Toutes mes excuses. - Avait-elle annoncé avant de se remettre sur pied. Sous ses apparences de jeune fille, la demi-vélane avait toujours cette air fermé si ce n’est que ses airs juvéniles avaient effacé ces rides qui ponctuait son front et le plis de ces lèvres. Si elle avait eu l’air un peu sévère, elle ne donnerait l’impression que de faire une moue tout bonnement mignonne. Son regard en arrière lui fit constater l’incident avec une ampleur toute particulière; les battements de son cœur s’affolèrent en crescendo, alors qu'elle tâtait ses joues les sentant vaguement s'enflammés plus les traces du temps se signalant manquante. Non seulement, elle avait connu ces heures les plus sombres sous cette apparence, mais elle n’était pas sans savoir que le charme de sa nature était généralement beaucoup plus efficace sur ceux qui voyait en elle le reflet d’un amour partagé. Et quoi de pire que la grande salle sur un heure de repas ? Un mélange étrangement douloureux et inquiet, pour sa sécurité, celle des jeunes hommes dans la salle dont le devoir médicale la poussait à ne pas chercher à les influencer, tout comme l’impression que cette blague serait peut-être à peine de résoudre une partie des questions pour ceux qui depuis son arrivée se sentait un peu étrange en se présence. N’avait-elle pas accueilli déjà le témoignage d’un élève dans la cabane du garde-chasse quelques jours plus tôt ? Non. Cette situation tombait bien mal. Oui, très mal. Et elle aurait tombé très mal, à tous moment du jour ou de la nuit peu importe la date et l'année du calendrier.

Ces pas finirent par rejoindre la table du corps enseignant, dans un élan de panique de ces crinolines supportant ces jupes, et quand de l’autre côté de la celle-ci l’infirmière posa ses mains sur le bois vernis signifiant sa présence avec beaucoup moins de douceur qu’à son accoutumé, son regard était lourd de sens. Elle n'était pas de ceux qui trouvait cela très amusant. En posant sa tasse et sa seconde mains sur la table, jamais elle ne se serait attendu à un bruit aussi sourd. Elle avait plus ou moins compris qu'un plan se mettait en marche.

J’en ait peut-être quelques feuilles séchés dans mon herbier personnel. Notamment parce qu’elle aimait naturellement être d’un main secourable et que cette fois-ci c’était elle-même qu’elle voulait principalement secourir. Si elle aurait pu détenir un monde entier dans une mallette magique, il aurait été composé de plante des plus fascinantes. Mais pour l'heure, ça se limitait en une collection importante de feuilles et de partie de plante, d'Ivy et quelques plantes non magique qui décorait son bureau. Gênée, Poppy baissa les yeux loin de ces deux interlocuteurs et sans donner plus d’explication sur son propre embarras, consciente qu’ils n’étaient pas vraiment d’apparence bien différente qu’elle et l’élève moyen. Le premier qui la sifflerait risquait d’aller la langue coller au palais sans même savoir que c’était elle qui avait lancé le sort. Clairement l’esprit de la Mlle Wood perdait peu à peu de sa sanité plus qu’elle restait. Le souvenir de Caerwyn s’enfermant dans son cachot, avec assez d’espace pour ne passer de son visage se composa dans ses prunelles. Combien elle aimerait faire pareil ! Là! À cet instant. Sur ce, elle lâcha l’anse, avant de lisser ses jupes de ces mains. Elle n’avait pas besoin de juron pour signifier combien son appréciation déjà en chute libre du café avait atteint un nouveau gouffre.

C y a l a n a

she's some magic. some chaos,
and a bit of poetry

「R」

déjà-vu

Comme un air de déjà-vu

Bienvenue à Poudlard qu’ils disaient, il fait bon d’y enseigner. — @Professeur J. Alexander @Professeur C. Bevans

Pensée idiote, ça rendait assez bien la dynamique qui se créait dans sa tête. Puceau. Cela réveillait un état second chez lui, alors que ses yeux restaient fixés sur cette partie de son anatomie encore un instant. Il ne pouvait pas rester ainsi. Cela démontrait aussi ses lacunes en potion, une matière qui n'avait jamais été son fort autrefois. Cela aurait pu, s'il n'avait pas décidé de passer plus de temps à frapper ses anciens camarades. Toutefois, il était perplexe face à la situation ; s'il en venait à rajeunir, perdait-il aussi ses expériences acquises physiquement ? Il finit par relever son regard vers Jaimie dans l’espoir de lui poser la question. Puis tout se passa bien trop vite pour qu'il ne puisse reculer à temps et éviter ce jet de café. Il avait senti le café venir gicler sur la peau de son visage. Ambroise s’était figé un instant, tout en fermant les yeux, plus par surprise que par dégoût en lui-même. La sensation n'était rien d'agréable, mais ce n'était pas la première fois que quelqu’un venait lui cracher dessus. Il était assez habitué à en prendre plein le visage, et cette fois, l’odeur était plutôt agréable. La caféine chatouilla ses narines, car, faute d'aimer le goût, il appréciait l’odeur, et il esquissa une grimace en se saisissant de la serviette que Jaimie lui tendait. « Tu fais chier », marmonna-t-il en venant essuyer chaque centimètre de son visage. Il savait que son collègue n'y était pour rien, mais cela ne l’empêchait pas de vouloir pester contre lui. Il prit sur lui en reposant la serviette sur la table et, après une longue inspiration, il souffla : « Je t’avoue que je n’avais pas non plus cette image en tête. »

Si au départ la situation l’avait amusé, après tout voir ses collègues rajeunir était une petite pépite pour commencer sa journée, très vite il fut rattrapé par ses pensées idiotes dignes d’un adulte en manque de maturité. Il pouvait toujours évoquer son souci à Jaimie, mais il doutait que le jeune homme soit en mesure de lui apporter une réponse fiable. Après tout, Ambroise n’avait pas de très bons souvenirs de ce dernier concernant les potions. Puis, il craignait aussi de subir une nouvelle giclé de café en pleine face. C’est pourquoi il se tourna vers Caerwyn en se raclant la gorge doucement. « Si on rajeunit, perdons-nous aussi toute notre expérience physique ? » Sa voix venait de monter dans les aigus, à croire qu’il revivait son adolescence subitement, une période désagréable : lorsqu’il avait mué. Il posa sa main sur le bras du professeur de potion, prêt à le secouer comme un pommier qu’on agite pour y faire tomber ses pommes, ou comme l’aurait fait un gamin accroché à un adulte attendant désespérément une réponse. Il se retrouvait d’ailleurs dans ce cas, car Ambroise en restait un, il n’avait que vingt-sept ans, bientôt vingt-huit ans, et son comportement parfois n’avait rien de mature. Il en avait conscience. « Il faut vite trouver une solution, je… on ne peut pas rester ainsi. » Il parlait évidemment plus pour lui-même que pour les autres. C’était son côté très égoïste qui prenait le dessus. Et il ne suffisait que d’un mot de son collègue pour qu’il se calme et retrouve de nouveau l’amusement du départ. « Je suis prêt à boire chacun de vos essais de potion. Mais il faut agir rapidement. Je ne peux pas rester ainsi. »

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IF I - •• I'm sorry that I did this, the blood is on my hands, I stare at my reflection, I don't know who I am"

( Comme un air de déjà-vu )

‎‎ ‎ D’abord, tout allait très bien. Puis, d’un coup – d’un seul –, ce fut le chaos. Septimus était sagement aligné près de l’un des murs de la grande salle, sirotant une tasse de café d’un air distrait tandis que ses yeux balayaient les quatre grandes tables aux couleurs des maisons de l’école ; il n’y avait rien d’inhabituel… jusqu’à ce que des clameurs s’élèvent parmi les adolescents et n’attirent son attention sur la table des professeurs. En premier lieu, il ne distingua rien de particulier, avant de dévisager Wenceslas d’un air interloqué. Il avait soudain beaucoup trop de cheveux et les traits moins marqués, l’air plus… moins… presque jeune. À ses côtés, Caerwyn et Jack s’étaient eux aussi métamorphosés, ainsi que toute la tablée des adultes. Les yeux ronds, le concierge observa un Fergal adolescent – une version très différente et très semblable à la fois qu’il avait déjà croisée auparavant, plus de vingt ans plus tôt. Même l’infirmière récemment arrivée s’était changée en jeune fille perdue au beau milieu des rangées de tables. Interloqué, Veturia mit de longues secondes à assembler les pièces du puzzle (principalement aidé par l’avertissement tardif du maître des potions) et à baisser son long nez vers sa propre tasse de café.
‎‎ ‎ La réalisation fut lente et douloureuse, d’autant qu’il se sentait parfaitement normal – à l’exception peut-être de ses mains nettement moins abîmées et d’un dos moins douloureux. Prudemment, il tâta son visage, sentant sa douceur inhabituelle et l’absence de rides ; et peut-être un nez légèrement plus court. Son cœur battait plus vite, mais surtout, il se sentait fébrile – d’autant plus lorsque des paires d’yeux se tournèrent vers lui pour le désigner à son tour ; souvenir noir d’une époque qu’il avait fuie toute sa vie. La poitrine oppressée, il recula instinctivement jusqu’à se cogner au mur, foudroyé par l’envie – non, le besoin – de quitter cet endroit le plus rapidement possible. L’angoisse, bientôt, fut écrasée par la peur de leur faire du mal ; irrationnel, peut-être, mais un risque qu’il n’était pas prêt à prendre – pas après ce qui était arrivé à Selene, pas après ce qui était arrivé à son propre compagnon.
‎‎ ‎ Posant maladroitement sa tasse de café sur la première table venue, il se recula vivement en sentant l’odeur de brûlé qui se dégageait déjà de la serviette en papier qu’il n’avait fait qu’effleurer. Il fallait qu’il fuie, et vite. Nerveusement, il enfouit ses mains traîtresses dans ses manches de peur de toucher quelqu’un par erreur et se précipita vers la sortie sans demander son reste. Avec un peu de chance, personne ne prêterait attention à cette petite souris grise faufilée par le trou avec empressement.

ft. @Poppy V. Wood, @Professeur A. Erskine, @Fergal Armitage, @Professeur W. Aylmer & @Professeur C. Bevans

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memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

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