Le dernier cours de potion des van Aken

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Septembre était bien avancé désormais, et la rentrée scolaire, déjà plus qu’un souvenir. Les cours de potion donnés par le professeur van Aken, doyen des enseignants de l’école et fort désormais de trois années de bons et loyaux services à Poudlard, avaient débuté comme ils avaient fini l’année précédente : pas en très grande forme. Quoique présent, et n’ayant rien perdu de son ton sévère face aux décoctions discutables de ses élèves, le professeur van Aken s’était révélé somnolant et distrait, et cédait plus que de raison à la faciliter de faire tourner ses cours autour d’un unique exercice, expliqué sommairement en début d’heure, et noté à la fin. La peur de la note avait le mérite de faire la discipline à sa place, mais on avait vu plus passionnant comme activité.

Une semaine cependant, Alexander van Aken se révéla souffrant. Cela fut annoncé au repas du matin – une grippe, quelque chose comme ça – mais plutôt que d’annuler les cours de la semaine, on expliqua aux élèves que ceux-ci seraient remplacés par un atelier collectif, regroupant toutes les classes, en partenariat avec le professeur de botanique. Si le professeur van Aken avait formellement présenté ses excuses aux élèves, par l’intermédiaire du portrait d’un de ses ancêtres, il n’avait pas manqué également de leur rappeler l’absolu nécessité du sérieux et de la discipline dans la confection des potions, un art autrement plus subtile et précis que toute autre forme de magie – et tant pis si cela faisait froncer les sourcils au professeur Aylmer.

Ainsi, après le repas de midi, tandis que les tables se débarrassaient magiquement des restes du festin, les élèves furent invités à demeurer à leur place – par maison. De longues nappes épaisses et brunes se déployèrent par enchantement tandis que, porté par deux elfes manifestement trop petits pour l’exercice, on faisait pénétrer dans la pièce un très large cadre représentant une sorte de jungle luxuriante et exotique. Vide, par ailleurs.
Il fallut attendre que le cadre soit déposé – et stabilisé – sur l’estrade pour qu’un rire épais retentisse et qu’en deux coups de machettes vigoureux, la jungle soit suffisamment trouée pour laisser apparaître un homme opulent, en tenue coloniale britannique, sourire aux lèvres, deux longues moustaches de morses jurant avec son crâne passablement dégarni.

- Chers élèves ! Bonjour ! Permettez moi de me présenter, Tobias van Aken, grand-oncle s’il en est de votre professeur préféré, le charmant Alexander !

Il était évident que Tobias n’y croyait pas lui-même et fier de son entrée en scène, l’acheva d’un clin d’œil amusé.

- Je dois vous confesser, chers élèves, que je suis plutôt excité. En général le brave Alexander ne me laisse pas prendre d’initiatives mais j’ai telleeeeeement insisté et il a fini par m’autoriser à vous donner ce cours de remplacement. Certains diront qu’il s’agit d’une folie de fièvre mais je crois, moi, à un élan tardif de lucidité.

Laissant courir une main dans ses moustaches, il planta de l’autre la machette dans un tronc d’arbre où elle resta fichée, provoquant la chute d’un singe dans le feuillage en arrière-plan.

- Cela dit, trêve de bavardage, nous n’avons qu’une heure devant nous ! Ce que vous voyez derrière moi, chers élèves, est l’une de mes créations personnelle : il s’agit de la forêt ensorcelée d’Embrujada au Chili. Notez qu’Embrujada signifie littéralement « ensorcelée » en espagnol, j’ai toujours trouvé que ce peuple-là manquait d’imagination, mais enfin, apparemment ce n’est pas à un « britannique » de donner son avis sur ce genre de chose, ma foi, je ne faisais qu’essayer d’aider. Remarquez nous avons bien tout un tas de Witchwood et Witchill chez nous, j’imagine que ce n’est pas mieux.

Il toussa.

- Tout cela pour dire, chers élèves, voilà une occasion où les potions me sauvèrent la mise car l’explorateur impétueux se doit toujours d’en garder des échantillons sur lui – attention cependant, prenez garde à porter un tissu imperméable entre vous et vos flacons, j’ai une tante, Gilbertine van Aken, vous avez peut-être vu son portrait ici où là, elle est représentée assez jolie mais ne vous y trompez pas, elle a été affreusement défigurée sur les dernières années de sa vie, la faute à une chute, paf ! le pif sur sa potion. Par bonté d’âme on l’a embelli en peinture, mais si vous voulez mon avis, ce n’est pas lui rendre service, les portraits sont là pour délivrer de précieuses leçons et ne pas glisser sur ses fioles en est une. D’ailleurs tel que vous me voyez-là, j’étais bien plus beau de mon vivant ! un vrai séducteur, ça oui ! et quelle leçon devons nous tirer de mon apparence ? hm ?

Il sourit à pleine dent, tapotant son épaisse bedaine du bout des doigts.

- Ne pas abuser du beurre ! Enfin bref, revenons à nos potions, ceux qui ont un peu de bouteille en la matière savent que nos décoctions ont bien des formes et certaines, c’est un fait, ne sont pas toutes liquide. Dans le cas présent, je vais vous apprendre à préparer un terreau magiiiique !!!

Le gros homme se mit alors à agiter ses bras dans tous les sens, manifestement dans l’espoir de provoquer de l’excitation dans le parterre d’élèves qui lui faisaient face, avant de se calmer devant le peu de réactions suscitées.

- Dis comme cela, je vous l’accorde, ce n’est pas très excitant. D’ailleurs j’en ai fait part à votre professeur de botanique : jamais connu une matière aussi inintéressante. Entre nous, qui fait le choix de se spécialiser là-dedans sinon les ringards, hein ? J’ai pas raison ? Bref, il arrive malgré tout qu’on en ait besoin alors écoutez bien : de même que chaque personne possède en lui un potentiel d’animagus, tout sorcier a son pendant végétal. Vous ne vous y attendiez pas j’imagine ? Et bien je vous l’apprends. C’est certes vraiment moins sexy, ce qui explique qu’on en parle moins car enfin « je suis un lion ! je suis un aigle ! » eh, cela rends mieux que « je suis un pousse de sorbier ! oh regardez-moi ! je suis une framboise ! » hein, bon. N’empêche, si vous voulez en apprendre un peu sur vous-même, cela peut toujours aider de s’identifier à un cactus j’imagine ?

Il eut une moue dubitative.

- Mais je parle trop sans doute alors essayons de penser pragmatiquement. Le pendant végétal d’un individu, outre qu’il en dit long sur l’absence de profondeur de la plupart des gens – nous sommes entourés de brins d’herbes, mes amis – offre l’avantage d’une proximité nette avec la plante en question. Dans la vie de tous les jours, cela ne sert pas à grand-chose, MAIS il arrive que si. Me concernant, démonstration, j’étais perdu dans la jungle et attention les yeux… !!!

D’un geste large, il sortit de sa veste un pot de matière brune et en aspergea les arbres autour de lui. L’espace d’un instant il ne se passa rien puis, comme par magie, des petites poussent se mirent à germer sous les yeux des élèves avant d’éclore soudain.

- Cymbidium. Mon incarnation végétale. N’est-elle pas belle ? On dit qu’elle invite au voyage et je fis profession d’explorer le monde. Un chemin de cymbidium me permit de retrouver ma route et je sortis d’Embrujada en un seul morceau !

Il y eut un silence.

- Je vois qu’il en faut plus pour vous captiver alors laisser moi vous révéler une seule chose qui devrait vous accrocher : le sortilège d’éclosion contenu dans cette potion est l’unique et seul capable de faire apparaître de la nourriture à partir du néant… à condition bien entendu que votre pendant végétal soit un comestible, haha, me concernant ce n’est pas le cas et j’ai perdu cinq ou six kilos dans cette forêt. Récupérés fort heureusement dès mon retour à Londres.

Il se frotta la moustache quelques instants, l’air pensif, puis haussa les épaules.

- Vous l’aurez compris, l’atelier d’aujourd’hui consistera, chers élèves, à réussir une potion d’éclosion. Apparemment je n’ai pas l’autorisation de vous donner des points – soit disant je ne sais pas quoi – donc dites vous que vous faites tout cela pour l’amour de l’art et la quête intérieure, se découvrir soit même bla, bla, bla. Allez, je vous explique le procédé !

HRP : explications

Spoiler:

Underground venue

Kathleen était un peu inquiète au sujet du professeur Van Aken. Il était âgé et malade et elle ne savait pas comment il allait aller. Elle n’avait pas trop cherché à demander des nouvelles, sachant qu’étant une élève, mais pas de sa famille, on ne lui dirait rien. Elle était étonnée de se retrouver dans la grande salle avec tout le monde mais elle se tint prête à venir en aide à un plus jeune si c’était nécessaire. En attendant, elle écouta attentivement le programme du jour, présenté par un personnages des plus étonnants. Elle n’était pas surprise que son professeur ne lui ait pas laissé la parole plus souvent.

Il avait l’air complètement fantasque, mais Kathleen était plus amusée qu’agacée. Elle se demandait quel genre de végétal elle serait, peut-être du dictame. Mais elle ne pensait pas que ce serait aussi simple. Le plus simple était de réussir sa potion d’éclosion et elle aurait la réponse. Elle écouta attentivement le procédé. Ce n’était pas une potion compliquée, comme elle l’avait pressentie. C’était logique si on voulait pouvoir faire participer des élèves particulièrement jeunes. Elle récupéra les quelques ingrédients laissés à leur disposition et se mit à les préparer avec le soin dont elle avait l’habitude.

Elle avança la potion avec soin, franchissant chaque étape avec attention. Quand elle faisait une potion, Kathleen ne pensait plus à rien d’autre. Elle agissait rapidement, efficacement, et soignait chacune de ses actions et de ses interventions. Un mélange, un ingrédient, un tour de cuillère et hop étape suivante. Il ne fallut pas longtemps pour que tout soit en place. Il ne restait que la dernière étape et Kathleen y alla avec beaucoup de vigilance. Ce serait dommage de rater la potion au dernier moment à-cause d’un instant d’inattention. Quand elle conclut sa préparation, une mini explosion retentit et elle constata la présence d’une plante.

« Un framboisier ! Génial ! C’est super bon, les framboises. »

⚷

( You electrify my life
Let’s conspire to ignite
All the souls that would die
just to feel alive )

Le cours de potion avait toujours été le préféré de Silas. Pas spécialement parce qu’il appréciait plus que les autres le professeur qui le dispensait – qui aimait van Aken, franchement ? –, mais davantage parce que c’était la matière dans laquelle il excellait le plus. S’il pouvait se targuer d’être un très bon élève, il maîtrisait l’art des potions comme peu d’élèves de sa promotion le faisaient (et le Serdaigle aimait à penser qu’il était également bien meilleur que certains de ses aînés). Aussi fut-il particulièrement déçu de voir la qualité des cours se détériorer dès la première semaine de classe. S’il y avait bien une chose qu’il détestait par-dessus tout, c’était l’ennui ! Et s’ennuyer en potion, c’était vraiment la croix et la bannière. Il aurait préféré abandonner une option plutôt que l’intérêt qu’il portait à sa matière préférée. Mais, bah, il n’y pouvait pas grand-chose et le vieux croulant paraissait tirer sur la corde. Selon Jørgensen, la fin était proche. Dans un moment d’ennui profond et de douleur aiguë, il avait souhaité en être débarrassé le plus rapidement possible afin qu’il soit remplacé tout aussi prestement, mais la culpabilité l’avait saisi à l’instant où la douleur avait commencé à refluer. Il fallait vraiment qu’il se dégote quelque chose de plus efficace que sa dernière œuvre en date pour calmer ses crises ; elles le rendaient si mauvais qu’il en avait honte. Et puis, il voyait bien que l’état du vieillard affectait particulièrement son colocataire, bien qu’il tente de ne rien laisser transparaître.

Ainsi, lorsqu’on leur annonça que le maître des potions souffrait d’une grippe (qui allait gober ça ?), Silas avait minutieusement surveillé le comportement de Dmitri lorsqu’ils se croisaient. Honnêtement, il ne voyait pas vraiment comment apporter un peu de soutien à son camarade, qui paraissait érigé sur une tour de glace hérissée d’épines. Mais avant qu’il ait pu parvenir à une tentative d’approche suffisamment subtile, on leur demanda de rester dans la grande salle après le déjeuner et de se répartir par maison. Abandonnant à regret la discussion joyeuse et la compagnie fort plaisante de Dashiell, à qui il adressa un baiser d’adieu exagéré, Silas se coula sur le banc de la table des Serdaigles – non loin de van Aken junior, duquel il se rapprocha encore plus en demandant d’une fausse voix naïve à un première année s’il voulait bien laisser davantage de place à sa pauvre jambe tordue. L’adolescent se laissa tomber sur le banc à côté de son colocataire en étirant les jambes d’un air satisfait, après avoir bâillé tout son soul, Bane ronronnant à ses pieds.

— Tu me suis ou quoi ? lâcha-t-il en haussant des sourcils amusés en direction de van Aken.

Par son évidente mauvaise foi, il espérait déclencher un rire – ou au moins un sourire mal réprimé. Mais l’attention du petit malin fut détournée lorsque les tables furent recouvertes de nappes de protection et que deux elfes de maison peinèrent à amener un grand tableau dépeignant une végétation luxuriante. Son visage se ferma aussitôt et ses lèvres se plissèrent en un rictus déplaisant. Ils ne pouvaient pas utiliser un simple sortilège d’attraction, plutôt que de laisser deux pauvres elfes galérer ? Qui étaient, au demeurant, parfaitement en mesure de le faire léviter par eux-mêmes ? C’était quel niveau de domination crasse, ça ? Ses bras se croisèrent étroitement sur sa poitrine pour retenir la réplique acerbe qui y couvait. Ce devait être le fameux cours collectif dont ils avaient entendu parler, ce n’était sans doute pas le moment de faire un scandale étant donné l’air affecté de Dmitri. L’exercice devint cependant extrêmement périlleux lorsqu’un homme bedonnant et moustachu apparut dans le cadre, vêtu d’une tenue coloniale. Les yeux arrondis d’indignation et de stupéfaction, Silas jeta un regard alentour pour mesurer la réaction des autres. Était-il le seul à être scandalisé de devoir écouter les instructions d’un ancêtre barbare et fasciste d’une famille de sangs-purs douteuse ? Il dut se mordre les lèvres pour ne pas se lever et partir sans un mot, non sans dresser un majeur en direction du tableau.

Le dénommé Tobias les assomma d’un discours autosatisfait et complaisant qu’il n’écouta que d’une oreille distraite – trop occupée à siffler la fumée qui lui sortait de la tête. Ses yeux perçants suivirent le mouvement hypnotisant de sa machette, songeant très sérieusement à où il pourrait se la mettre, ce gros raciste esclavagiste de mes deux. (Silas niera fermement avoir eu les commissures qui tremblaient à la mention de la framboise comme pendant végétal.) Toutefois, il devait reconnaître que cette histoire de pendant végétal et de potion d’éclosion était assez intéressante. Suffisamment pour susciter sa curiosité – et son orgueil lorsque Tobias annonça qu’il s’agissait d’une expérience plutôt simple. Il était vrai que si des première année pouvaient le faire, il réussirait sans aucun doute haut la main. Il en allait de sa fierté !

Son attention fut également captée par la mention innocente des formes diverses et variées de l’art des potions, qui en l’occurrence prendrait celle d’un terreau magique. Silas était bien placé pour savoir qu’il existait une multitude d’onguents, de crèmes, de mélanges pâteux et liquides dans cette matière ; pour en avoir produit un certain nombre en mêlant savoir médicomagique glané lors de ses lectures et compétences de potioniste. Il se fit la réflexion que Dmitri savait sans doute où dégoter des ouvrages avancés de potions, lui qui devait s’en farcir en long, en large et en travers avec van Aken senior. Sans doute ce dernier avait-il d’ailleurs une réserve bien à lui. Le regard allumé d’un intérêt nouveau, Silas reporta son attention sur la table, à laquelle le nécessaire de préparation fut apportée pour chaque étudiant.

Comme il l’avait pressenti, la mixture était un jeu d’enfant à concocter. Seuls ses ingrédients demeuraient difficiles à trouver, ce qui expliquait sans doute sa rareté. Et puis, son utilité était fortement corrélée au pendant végétal du potioniste qui la préparait. Si ce n’était pas comestible, quel intérêt recelait-elle, hormis pour agrémenter son jardin ? Il ne lui restait plus qu’à croiser les doigts pour que le sien soit plus utile qu’agréable à regarder.

Le résultat fut… déconcertant, il fallait bien l’admettre. Une fois la matière brune obtenue, il la lança dans un bol prévu à cet effet et recula vivement lorsque des ronces s’y enroulèrent en manquant de lui écorcher doigts et robe.

Des ronces. Ce n’était donc ni utile ni agréable à regarder – un peu comme Silas, au fond.

— Super utile, putain, râla-t-il en levant les yeux au ciel. Heureusement que j’avais besoin de décorer mon château de méchant. Il m’en restera juste ce qu’il faut pour mon donjon privé !

Lancer de dés :

ft. @Dashiell Dashner, @Dmitri D. Van Aken & tous ceux qui veulent
— Le dernier cours de potion des van Aken
Grande salle

Cactus

Sainte Flemme priez pour nous, voilà ce qu’aurait pu dire Teddy en regardant les tables du repas se nettoyer toutes seules. Le cours de potion était toujours une plaie, il nécessitait rigueur, concentration, précision et tout un tas de qualité dont elle ne savait pas faire preuve. Une petite voix désagréable lui susurra qu’elle choisissait de ne pas les exploiter, puisqu’elle était tout à fait capable de ses dix doigts quand cela n’impliquait pas des chaudrons. Aujourd’hui, c’était un cours commun à toutes les classes, la nouvelle mode cette année. Ce n’était pas vraiment pour lui déplaire, puisque ça lui permettait de traîner avec Dash et Kenneth qui était déjà en cinquième. Mais juste après mangé, sérieux, c’était juste l’heure de la sieste en fait.
Elle jeta un œil désespéré à Maximilianna et @Kenneth D. Appleton quand elle vit deux minis elfes transbahuter…un tableau. Teddy lance à son meilleur ami alors que la peinture explique la situation : « Putain sérieux c’est quoi cette arnaque, maintenant quand le prof est malade on se tape le cours quand même ? Moi je préfère quand les tableaux envoient des invit’. Faut laisse les initiatives là où elles sont.»

La jeune fille tire machinalement sur une mèche de ses cheveux particulièrement bouclée et s’amuse de l’effet ressort, n’écoutant que très vaguement ce dont il s’agit. Pourvu que le prof de bota ne la ramène pas aussi, elle va faire une indigestion. C’est ouf ces gens qui aiment s’écouter parler. « ça fait quoi à un tableau si tu lui peins un chewing-gum allonge langue… Il peut s’étouffer avec et arrêter de parler ? » il faudrait qu’elle en parle à Dmitri. Même si vu la fierté qu’il éprouvait à parler de ses ancêtres, elle doutait qu’il envisage réellement de provoquer le trépas –même juste artistique- de l’un d’eux. Ce serait juste par … curiosité.

Il va nous faire tout son arbre généalogique et on ne saura toujours pas pourquoi on n’est pas en train de chiller dans le parc. songea-t-elle. Il valait mieux entreprendre toute autre activité que d’en entendre plus sur la beauté passée de Géraldine et les talents de séduction du vieillard. Alors elle entreprend une fouille méthodique de ses poches et de son sac. On ne sait jamais il reste peut être une clope quelque part. Banco. « Oh trop cool !! » elle pose discrètement sur la cuisse de Kenneth sous la table, un bonbon emballé. Oui parce que c’est certainement pas le cours qui est trop cool, d’ailleurs…

Comment ça le prof de bota est pas sexy ? C’est vraiment pas sympa de dire ça devant toute l’école. Ah, elle se rend compte que ce n’est probablement pas de ça dont il parle, mais peu importe. Elle chuchote à son oreille. « C’est une petite feuille de gélatine, tu laisses fondre sur ta langue et t’as plein de petites bulles acides qui te remplissent la bouche. » ça pique à fond mais c’est vachement agréable. Elle mange la sienne et laisse délicieusement fondre la substance. C’est sûrement là depuis des mois, mais c’était emballé après tout. Son incarnation végétale ? Son nom de scène c’est Ivy, alors peut être le lierre ? Elle ne s’est jamais posé la question de savoir si c’était comestible ou pas. Elle tire un petit bout de langue à Kenneth dans sa plus belle grimace, laissant s’échapper quelques bulles. Est-ce qu’on peut s’embrasser en mangeant ce truc ? Les bulles fusionnent ? ça fait des étincelles qui crépitent ?
Les ingrédients à utiliser apparaissent sur la table et il n’y a plus qu’à s’y mettre. Elle les attrape un peu au hasard, un peu perplexe, puisqu’elle n’a pas vraiment écouté les explications… Comment on fait une potion qui ressemble à du terreau ? Ce n’est pas liquide ça. Instinctivement, elle prend ce qu’elle aurait choisi pour faire un crumble.
« Je sais pas trop quoi faire du reste des ingrédients… Mais pour une fois la première partie est pas dégueue regarde : ça ressemble ni à du vomi, ni à de la tisane. Je compte sur toi et tes petites graines.»
dit-elle en désignant des sortes de billes qui ressemblaient à de la gélatine façon bubble tea parmi les fioles sur la table.

Potion :
1-5: A peine les ingrédients ajoutés, ça bouillonne déjà, on dirait un blob qui colonise tout le chaudron. Mmh bonne chance Kenneth
4-6: On dirait une soupe.
2-3: Wow, putain qui l'aurait cru, ça ressemble à une vraie potion

+ Pendant végétal de l'incompétente si Kenneth arrive à finaliser la potion :maya :
3 = bouton d’or : derrière ces jolies couleurs, vous êtes banale à en crever. Si tout le monde s’accorde pour vous trouver attirante, personne ne vous utilisera jamais pour un bouquet et vous risquez de finir seul. Néanmoins, vous alliez la modestie de votre taille à une honnête flamboyance : vous avez une âme franche et on vous apprécie pour cela.

L’annonce du matin s’était abattue sur Dmitri comme le couperet sur la nuque de Tobias van Aken, bien des décennies plus tôt. Une simple gripette, rien d’alarmant, bien sûr, mais y croyait-il réellement ? La question le tarauda quelques heures durant, alors qu’il tapotait nerveusement du bout de ses doigts sur le bord de la table de la salle de classe sans jamais parvenir à se convaincre de la chose. Alexander n’était pas seulement âgé, il était ralenti, réduit depuis quelques mois à une faiblesse qui n’avait de cesse de rappeler à l’aiglon ce que le vieil homme avait entrepris de lui transmettre. Il voyait le déclin arriver, progressivement mais fatalement, et ce depuis plusieurs mois. Et à l’instar de la lente marche et descente dans les couloirs du manoir, le maître des potions avançait lentement vers la fin... il le voyait et si aucun des deux n’en avait jamais vraiment parlé ainsi, il ne faisait aucun doute qu’il s’approchait du terme. Et Dmitri en avait peur.

Sitôt la fin du cours sonnée, alors que tous prenaient la direction de la grande salle pour le déjeuner, l’aiglon, lui, avait bifurqué vers les sous-sols dans l’espoir de prendre des nouvelles de son grand-oncle. Il n’était pas là pour l’accueillir, bien évidemment, mais l’elfe et le portrait de Patricia, si. Il ne s’était pas attendu à voir Alexander, pas alors qu’il souffrait d’une grippe, mais il était tout de même un peu déçu de se voir éconduit de la sorte. Le peintre et potionniste se reposait au manoir, loin de l’agitation habituelle de Poudlard, tandis que Dmitri devait ronger son frein dans l’attente – ou l’espoir – que l’on vienne lui porter une bonne nouvelle. Pendant ce temps-là, il devait faire comme si de rien n’était, comme si son tuteur n’était pas malade, affaibli et qu’il n’avait pas, quelques semaines plus tôt, entreprit de le préparer à la fatalité de son décès.

Ce fut plus frustré qu’autre chose qu’il rejoignit les autres élèves de l’école dans la plus grande pièce alors que les restes du repas disparaissaient déjà de la surface des longues tables. Il avait trainé sur la route, l’appétit coupé par les évènements, et n’avait finalement daigné rejoindre le lieu du cours que dans l’optique de faire bonne figure. Déjà ses camarades allaient de tables en tables pour retrouver celle de leur maison, pour ceux-là qui n’y avaient déjà pas mangés. Dmitri se glissa à la première place libre qu’il trouva sur son passage, ignorant magistralement les bleus et argent qui avaient déjà leurs séants posés sur le banc. Le Tchèque ne prêta pas beaucoup plus aux remous à côté de lui, et à cette voix familière qui s’arrangeait une place plus proche de lui.

- Tu me suis ou quoi ?

Le jeune van Aken daigna enfin accorder un regard à son colocataire, un garçon plus grand, plus âgé que lui, un complice parfois, un adversaire d’autres fois. En potions, ils étaient souvent opposés, deux élèves appliqués et doués dans la discipline qui s’affrontaient pour savoir lequel était le meilleur. C’était plutôt bon enfant et fort stimulant... mais aujourd’hui, eh bien il n’avait pas vraiment la tête à ça.

- Oui, c’est ça... je te suis, répondit-il presque machinalement, sans avoir trop écouté de quoi il était question.

Son attention était tout attirée par le tableau que deux elfes de maison s’évertuaient à transporter, péniblement, jusqu’à l’estrade. Il connaissait suffisamment bien ce décor pour reconnaître dans cette jungle luxuriante l’environnement peint par Tobias pour son propre portrait. Le dernier né de la famille se retourna, suivant du regard la procession théâtrale de deux créatures, les muscles tendus et la mâchoire serrée. Tout ceci ressemblait à une mauvaise blague, une provocation qui acheva d’irriter le garçon, dont l’esprit était déjà bien échauffé par la situation.

- C’est une blague... lâcha le Tchèque à mi-voix, manifestement énervé par la simple vue de cette savane touffue.

À l’apparition de Tobias dans le cadre, Dmitri n’avait su se retenir de fermer si fort son poing posé sur la table qu’il en avait les jointures blanches, les paroles du tableau ajoutant toujours un peu plus de griefs à son égard.

- Certains diront qu’il s’agit d’une folie de fièvre mais je crois, moi, à un élan tardif de lucidité.
- Chytrák, jura le Serdaigle dans un murmure que seuls les élèves assis à proximité de lui pouvaient entendre.

Ce vieil aïeul avait-il conscience de la présence de Dmitri, dans la pièce, le maudissant intérieurement pour tout ce qu’il éveillait en lui ? Autrefois, il s’était amusé du portait à l’aspect débonnaire et aux quelques excentricités qui tranchaient du sérieux traditionnel d’Alexander, mais aujourd’hui il ne voyait en lui que la personnification de tout ce qui n’allait plus. C’était cet homme qui l’avait utilisé, jouissant de sa naïveté pour libérer un être de peinture et de magie qui n’aurait jamais dû l’être, cet homme là représentait tout ce que l’aiglon haïssait de lui-même. Ses bêtises, ses inconstances... ses infidélités, quelque part. Et lui se pavanait dans son portrait, semblant presque jouir du mal qui lui permettait de jouer les enseignants à la place du véritable maître des potions.

Durant tout son monologue, l’adolescent sembla comme fusiller du regard le portrait, rêvant d’y peindre un feu pour se débarrasser à jamais de son monde... ou peut-être de brûler le tableau lui-même. L’idée, aussi séduisante qu’elle puisse lui paraître les premiers instants, éveillait également une forme nouvelle de culpabilité, celle de l’apprenti peintre qui n’osait pas imaginer dégrader le moindre tableau. À la fin, il n’écoutait plus Tobias. Sous la table, il battait du pied une mesure muette mais frénétique et énervée, plus vive que les morceaux choisis par Teddy pour la soirée dans les cachots, quelques temps plus tôt... Autour de lui, les serdaigles s’affairaient déjà à confectionner leur potion, certains plus vites que d’autres. Silas était de ceux-là qui caracolaient en tête, terminant parmi les premiers de leur tablée la potion. En d’autres circonstances, Dmitri se serait sûrement fait un plaisir de concourir contre lui pour savoir lequel des deux parviendrait en premier à obtenir le meilleur résultat, mais aujourd’hui il n’en avait rien fait. Son chaudron était encore vide, ses ingrédients intacts, posés devant lui. Il n’avait rien touché, trop occupé à maudire du regard Tobias, qui s’était tu pour laisser les élèves travailler et savourait désormais goulument une quelconque pâtisserie. Il ne daigna reprendre ses esprits qu’en voyant son camarade de dortoir verser son terreau dans un pot prévu à cet effet, manquant d’embrocher la robe de sorcier du Tchèque avec les ronces qui se mirent à pousser subitement.

- Je trouve qu’elles te vont très bien, lâcha-t-il finalement, parlant pour la première fois depuis de longues minutes, un petit sourire venant fendre son visage.

L’air offusqué de Silas suffisait à distraire un peu l’aiglon de ses sombres pensées, chassant le grand-oncle d’Alexander de son esprit.

- Épineux et intuable, comme toi.

Pour qui connaissait le jeune van Aken, cela ressemblait pas mal à un compliment ; il n’appréciait de toute façon pas ce qui était fade et faible comme devait l’être l’heureuse détentrice de framboises, à la table voisine. Ça allait bien à Kathleen... quoique Dmitri n’aimait pas l’idée de partager une blague avec Tobias.

@Silas Jørgensen

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L

E DERNIER
COURS
DES VAN AKEN

@Silas Jørgensen

Cours particulier. Ils avaient été prévenus, le matin même, que le cours de potions se passerait dans la Grande Salle, tout niveau confondu et surtout, donné par une autre personne que leur maître des Potions. Autant dire que la situation avait de quoi surprendre. Un court instant, il s’était dit qu’au moins il pourrait rejoindre des amis d’autres maisons, mais là encore on les contraigna à rester à leur table. Alors, c’est le menton dans la paume de la main qu’ Ash regarda les tables se nettoyer toutes seules tandis que tous les élèves concernés par ce cours s’installaient correctement à leur place. Non loin, il put apercevoir des têtes qu’il avait vu lors de la soirée organisée par certains d'entre eux. van Aken tirait la tête aux côtés de Jorgensen dont le souvenir de sa réaction à la dite soirée lui étira un sourire amusé. Ash n’était pas de ceux qui se laissaient parler comme de la merde et il comptait bien lui faire ravaler ses paroles d’une manière que lui seul pouvait contrôler.

Son attention fut attirée par deux elfes qui installèrent un tableau sur l’estrade. Sourcils froncés, Ashton écouta les explications de la peinture et les raisons de sa présence. Sérieux, c’était une peinture - certes, ancêtre du maître des potions - qui allait leur faire cours ? Il aurait pu en rire s’il n’était pas entouré d’une bonne partie du château dans la Grande Salle. Au lieu de ça, il s’écrasa encore un peu plus contre la paume de sa main et commença à tapoter un rythme contre le bois de la table.

Y a que moi qui comprends rien à ce qu’il raconte ? lâcha t’il à l'attention des élèves autour de lui tout en soupirant. Le dît Tobias parlait beaucoup et surtout pour ne rien dire. Cela faisait déjà quelques minutes qu’ils étaient là à l’écouter et le Serdaigle ne savait toujours pas ce qu’ils allaient faire pour ce cours si particulier. Limite, il avait envie de s’allonger sur la table et faire la sieste. Sauf qu’il n’y avait pas la place avec tous ces fichus chaudrons. Il devait prendre son mal en patience et espérer avoir un jour les explications claires de l’exercice du jour. Fort heureusement, elles arrivèrent enfin et chacun put se mettre à la tâche. Rien de compliqué en soit pour lui. Ashton attrapa les ingrédients qui venaient d’apparaître sur la table et se hâta de faire cette potion. Lorsqu’elle prit l’aspect d’un terreau, il la transvasa dans un pot prévu à cet effet et recula dans l’attente du résultat. C’est tout d’abord des tiges épineuses qui jaillissent du pot laissant à leur bout éclore des roses de différentes couleurs. Hm. Au moins c’est sympa à regarder. Plutôt joli même mais épineux.

Du bout des doigts, il en cueillit une première - jaune - qu’il donna à sa voisine de gauche, sourire amusé sur les lèvres, puis en cueillit une seconde - rouge - et s’extirpa de sa place, une soudaine idée en tête. Il s’avança un peu plus loin et s’installa, sans gêne aucune, aux côtés de Silas, la rose sous son nez, mimant de la sentir, tout en jetant un coup d'œil au résultat de ses camarades. Son voisin, Dmitri, n’avait pas encore touché aux ingrédients alors que Silas avait obtenu un résultat bien plus épineux que le sien : des ronces. Ca manque un peu de gaieté. Et sans attendre, il y inséra la fleur dans le pot, chercha son regard, lèvres étirées en un sourire en coin avant de lever et retourner à sa place.

(Dé dans le flood)

MADE BY @ICE AND FIRE.

⚷

( You electrify my life
Let’s conspire to ignite
All the souls that would die
just to feel alive )

La potion était une chose, mais son colocataire maussade en était une autre. À sa pique taquine, il répondit de façon mécanique, sans vraiment prêter attention à son air joueur ou renchérir sur le même ton. Silas n’était pas déçu, plutôt inquiet pour Dmitri. Ça ne lui ressemblait vraiment pas de refuser une petite compétition dans leur domaine de prédilection commun. Sans compter que ses réactions face à l’insupportable Tobias firent hausser un sourcil au blondinet. C’était après tout l’un de ses ancêtres, et le peintre en herbe devait bien connaître les tableaux de son grand-oncle. Alors pourquoi semblait-il si hostile ? Le mot étranger – probablement en tchèque – qu’il laissa échapper ressemblait fort à une insulte si on en jugeait par le venin de sa voix. Son regard d’un bleu vif ne lâcha pas le portrait de son aïeul une seule seconde et il ne toucha ni chaudron ni ingrédient, visiblement décidé à ne pas participer du tout au cours collectif. S’il s’agissait d’une rebuffade, c’était que son cadet n’allait pas si mal, mais s’il en avait perdu le goût des concoctions magiques, la situation était plus grave qu’il ne l’avait d’abord imaginé. Qu’est-ce qu’il se jouait, au juste, entre Tobias et Dmitri ?

Mais il n’allait pas interroger son camarade devant tout le monde, en plein exercice. Il ne lui restait qu’à décrocher, comme à son habitude, un optimal clinquant au terme de sa préparation fructueuse. Cependant, il ne s’attendait pas à ce que son pendant végétal ne jaillisse en ronces enroulées et manque de déchirer la robe de Dmitri ! Déjà à râler, Silas tourna toutefois son regard vers son cadet lorsque celui-ci prit enfin la parole :

— Je trouve qu’elles te vont très bien, lâcha-t-il avec un sourire qui rassura son aîné. Épineux et intuable, comme toi

Le jeune homme émit une petite exclamation touchée et porta le dos de sa main à son front d’un air théâtral.

— Oh, tu sais parler aux hommes, toi. Mon immense virilité t’en remercie, grinça-t-il, peinant à dissimuler le rire qui couvait dans son regard pétillant.

Toutefois, son humeur taquine fut subitement douchée lorsque leur préfet se laissa tomber à ses côtés sans qu’il l’ait vu venir. Avant même de pouvoir s’en empêcher, Silas avait tourné la tête vers lui en haussant un sourcil circonspect, mais ce fut là son erreur ; il était près, beaucoup trop près. Complètement impuissant, il sentit son cœur s’emballer à la simple vue de son visage et son corps répondre immédiatement à sa proximité en se tendant comme un arc. Ashton faisait mine de renifler une rose écarlate, promenant tranquillement son regard sur les chaudrons qui l’entouraient. Mais qu’est-ce qu’il foutait ?

— Ça manque un peu de gaieté, commenta-t-il lorsqu’il examina les ronces de Silas, dont le cœur, cette fois, manqua un battement.

De gaieté ? Est-ce que c’était un sous-entendu ? Un jeu de mots ? Est-ce qu’il était en train de lui faire comprendre qu’il avait parfaitement saisi son attirance pour les garçons ?

Non, tu dérailles. Calme-toi, putain.

Ce n’était pas faute d’essayer, mais il sentait confusément que sa raison lui échappait sans saisir précisément pourquoi – et ça le rendait dingue. Ashton était le seul avec qui il perdait les pédales comme ça, alors qu’objectivement, ce n’était pas celui qui lui plaisait le plus. C’était à n’y rien comprendre.

D’un geste décidé, le préfet glissa sa rose – rouge comme la passion – entre les ronces de Silas, qui ne put s’empêcher d’y mettre à peu près toutes les significations graveleuses du monde en écarquillant les yeux. Yeux qui furent harponnés par celui d’Ashton sans qu’il n’y puisse rien ; l’une des commissures de son aîné était relevée, visiblement satisfaite du rouge assorti à sa rose qui s’étalait sur les joues pâles du Dano-Écossais. Sans rien ajouter, il retourna à sa place, laissant Silas pantois – et un peu pantelant. Seulement à ce moment, il prit conscience qu’il n’avait pas décroché un mot de tout l’épisode, comme une midinette prise dans les phares du premier beau gosse venu. Pourtant, ce n’était ni l’esprit ni l’envie qui lui manquaient pour lancer une réplique acerbe en réponse à son petit commentaire ! C’était du délire.

Évitant soigneusement le regard de Dmitri, qui devait probablement être à mi-chemin entre l’incrédulité et le rire, il déchira un bout de parchemin en se mordant les joues, mort de honte d’avoir donné un tel spectacle à toute la tablée. Griffonnant furieusement une note lapidaire sur son morceau de papier, il le roula ensuite en boule et l’envoya droit sur Ashton en prenant bien soin de ne pas le regarder en face.

Le mot disait : « C’était quoi, ça ? »

Oui, c’était quoi ça, Ashton ? De la provoc, de la drague ? Du foutage de gueule ? C’était quoi, son problème ?

ft. @Dmitri D. Van Aken, @Ashton B. Chipperfield & tous ceux qui veulent
— Le dernier cours de potion des van Aken
Grande salle

Cactus

En potions, Dmitri n’était habituellement pas un garçon qui rechignait à la tâche. Il était sérieux et appliqué, et avait assez rapidement appris à aimer la discipline. Sans doute également qu’être éduqué par le maître des potions lui-même jouait quelque peu là-dedans et l’incitait à plus d’efforts que dans d’autres disciplines. Mais aujourd’hui... eh bien, il n’avait pas le moral. Colère et peur s’entremêlaient pour former un cocktail qui ne demandait qu’à exploser, bouillonnant de l’intérieur au point de le détourner complètement de ce pourquoi tout Poudlard – ou presque – était réuni dans la grande salle. À côté de lui, tous les autres serdaigles s’étaient pourtant attelé à la tâche, réussissant des exploits plus ou moins impressionnant et beau selon les personnes. La potion ne semblait pas bien complexe à réaliser... alors à quoi bon ? Il n’avait pas la tête à ça et peut-être qu’une concoction plus exigeante aurait su le tirer un peu de sa torpeur, mais celle-ci n’était guère suffisante.

Il contemplait d’un air distrait ses camarades qui s’agitaient, s’amusant de leur essence végétale ou au contraire s’en offusquant, mais rien sinon les ronces de Silas ne parvinrent réellement à attirer son attention. Manquant de se faire embrocher – sa robe de sorcier, à tout le moins – il ne put plus longtemps ignorer la présence de son colocataire et s’en amusa même un peu, belle avancée pour cette journée placée sous le signe de la morosité.

- Oh, tu sais parler aux hommes, toi. Mon immense virilité t’en remercie, lui répondit-il en mimant une réaction exagérée qui soutira un nouveau sourire au benjamin, quoiqu’il demeurât timide.

Comme escompté, la remarque du Tchèque n’avait pas blessé l’aîné, bien au contraire. En ça, ils étaient assez semblables, jouant sur des remarques moqueuses comme s’il s’agissait d’honorables compliments.

- On me dit souvent que je suis un vrai Don Juan, je sais.

Dmitri n’eut jamais l’occasion d’en rajouter, pas plus que Silas d’ailleurs, leur préfet s’approchant d’eux pour se glisser aux côtés du plus âgé. Le benjamin fronça les sourcils, prêt à renvoyer balader l’impromptu qui les dérangeait – et puisqu’il arborait un insigne brillant, ça ne pouvait qu’être de façon pénible – mais la scène qui se déroula sous les yeux l’en empêcha. Un instant, il fut comme subjugué par la présence d’Ashton, l’espace de quelques secondes à peine. Entre eux, Silas faisait l’objet de toute l’attention du sixième année, dont les sous-entendus ne pouvaient échapper à personne, pas même au jeune van Aken, qui était pourtant la naïveté incarnée en la matière. Il leva un sourcil en voyant le nouvel arrivant glisser sa rose dans le pot de ronces, jetant un coup d’œil à son camarade de dortoir en attente de sa réaction, dont il ne doutait pas un seul instant qu’elle soit violente et fort distrayante. Une bagarre, finalement, c’était peut-être juste de ça dont il avait besoin pour se changer les idées.

La déception fut aussi grande que surprenante. Incrédule, le Tchèque regarda Ashton repartir sans même que sa provocation n’éveille un semblant de réponse de la part de Silas. Au lieu de ça, il se mit à écrire sur un parchemin avant d’en glisser le mot vers le préfet, presque comme deux amonts qui s’échangeaient de doux mots en cours.

- Eh beh... commença Dmitri, encore un peu hébété... et un peu déçu. « Je vois que je suis pas le seul à ne pas être dans mon assiette, aujourd’hui. »

Son colocataire n’était d’ordinaire pas de ceux-là qui se laissaient facilement faire : lui chercher des noises revenait inexorablement à déclarer une guerre ouverte avec lui, l’aiglon était bien placé pour le savoir.

- Depuis quand tu te laisses faire comme ça ? demanda-t-il, avant de rajouter, un sourire goguenard sur les lèvres : « T’as peur de son insigne, toi, maintenant ? »

Décevant, vraiment.

@Silas Jørgensen (& @Ashton B. Chipperfield)

Un jour à Prague

Ft. @Teodora K. Von Meissen @Kathleen Kirte

Mais pourquoi Teodora faisait cette tête ? Je lui avais déjà dit qu’elle finirait le visage aussi ridé qu’un pruneau à ouvrir les yeux de cette manière aussi prononcé. Ça n’avait rien de comique de s’en prendre à soi à ce point et détruire tous les efforts à rester belle et jeune pour la vie. Bon, ce n’était pas son aspiration, me diriez-vous, mais quand même s’autosaboter de la sorte ça devrait être littéralement illégal pour une fille. Pour toutes les filles du monde.

Je trouve cela astucieux!

Après tout, je n’étais pas aussi peu intéressé par ma réussite scolaire que ma colocataire qui y mettait autant d’effort que si elle voulait finir bonobo à un carrefour louche des Allées des Embrumes. La fainéantise, c’était un art consommé pour elle, qu’elle semblait vouloir consommer régulièrement, lentement et longtemps avec la plus petite cuillère. D’ailleurs, elle était loin d’être la seule, beaucoup des élèves présents en gâchait leur joie alors qu’il avait pris place sur les bancs, affichant une mine torturée pour absolument aucune raison. Qu’allait-il faire de leur existence après l’école ? Allais-je devoir me coltiner des soupers de gala de charité pour sponsoriser leur incapacité à trouver un emploi dans un futur, le risque n’en diminuait pas avec les années. J’avais beau les trouver adorable, mais leur choix n’en restait pas moins discutable. C’était peut-être une fourberie de songer ainsi mais mes pensées ne m’appartenait qu’à moi.

J’observai la scène se dérouler d’un œil discret mais l’oreille attentive, alors que je repositionnais chacun des outils délicatement qui avait été mis à disposition devant nous, évitant de les faire tinter l’un sur l’autre. Les elfes les avaient fait apparaître comme les repas sur le bout ce qui devait techniquement être les nappes les plus immondes jamais mis sur une table de tout la Grande-Bretagne. À croire que les elfes de Poudlard ne savaient pas faire disparaître les tâches efficacement pour qu’on ait pris le restant de jute qui traînait dans les cuisines. Mon regard ambré termina pour observer en silence le dernier manège de la rousse avec Kenneth qui parasitait l’effort de l’aïeul qui prenait manifestement beaucoup de plaisir, lui, à leur donner des instructions. Dommage pour son enthousiasme ! C’était effectivement une fleur particulièrement attrayante qu’il avait là, et j’aspirais à ce que mon incarnation soit aussi fabuleuse ou gracieuse que moi. Après, c’était le terreau qui le dirait, pas mes intentions; ni même mon application à la tâche. Les instructions se terminèrent et j’enfilai mes lunettes de travail griffé, figeant un petit air concentré sur mon visage alors que je soulevai ingrédient les uns après les autres, les ajoutant dans selon les quantités définis. Le granulé au fond, les liquides sur le dessus, alors qu’ils fusionnaient avec la matière. J’agitai la cuillère à long manche jusqu’à ce qu’il y ait une certaine homogénéité, ainsi que l’un de mes cheveux. Les derniers ingrédients mélangés, il ne restait plus qu’à ce que j’attende de voir ce qu’il pourrait bien en sortir.

C’est des …

Je m’en allais répondre à Teodora et sa découverte sur les Perles d’eau. Mais mon regard se repositionna sur le récipient à fond plat d’où commençait à germer tranquillement quelques choses de vert. Cela étant, je n’ai rien contre le vert; mais ça restait vert éternellement et c’était largement moins élégant que les jolies fleurs que l’ancêtre van Aken. J’affichai une mine désabusée. Même la rousse avait quelque chose de beaucoup plus mignon, avec ces jolis pétales blancs et son cœur tout jaune. Mais la forme se déploya jusqu’à se présenter à trois pétales avant qu’il n’y en ait quelques autres qui se joigne pour en faire un minuscule assemblage.

Du trèfle. Vraiment.

J’étais bien insulté du résultat on-ne-peut plus commun, sans même me douter qu’il était tout aussi représentatif d’un potentiel bien plus infini que ce qui se voyait sous un premier regard. Avant de retourner mon regard vers ma colocataire.

On devrait en mettre dans tes cheveux, ça serait jolie avec ton uniforme.

Après, est-ce que cela servait à quelques choses autre. Pas vraiment. Mais les trèfles à quatre feuilles, si. Étonnant que ce soit moi qui ait la chose utile et non la beauté pour une fois. Mais ça ne m’en découragea que plus.

Tiens, un à quatre feuilles! Finis-je par noter parmi l’amas de feuilles touffus. C’est que l’une sur l’autre, on y apercevait bien mal les contours dans ce si petite récipient.

Avant que tu aies un buisson, tu risques de mourir de faim, Kathleen! À celle qui s'exprimait plus loin avec une joie débordante.

Lancé des dés :

Code by Joy

De tous les cours que Saige suivait avec plus ou moins d’application – et généralement moins que plus – ceux de potions avaient réussi à se hisser en haut du panier des plus détestables. Ça n’était pas tant à cause de la discipline qu’à cause du professeur lui-même, un vieux grabataire pas très fun mais qui avait au moins eu le bon goût de se ramollir avec les années. Au début, elle l’avait trouvé particulièrement désagréable, un monsieur âgé mais sévère, du genre qu’il ne valait mieux pas énerver. À présent qu’il tenait plus du cadavre ambulant que de l’enseignant, ses cours n’étaient plus tant une torture... mais diable qu’ils pouvaient être chiants !

D’ordinaire, au moins pouvait-elle profiter de la surdité certaine du maître des potions pour papoter avec ses camarades ou balancer des boulettes de papiers... mais voilà que l’aîné de l’école menaçait de passer l’arme à gauche et refilait le bébé à un tableau – sérieux ? – et au professeur de botanique... les disciplines de l’enfer s’alliaient, manquait plus que Grant débarque pour raconter l’histoire des plantations pour parfaire ce cercle infernal. Et elle ne pouvait même pas aller s’asseoir à côté de ses amis sous prétexte qu’il faille rester par maison. Que c’était vieux jeu... accoudée sur la table, menton posé dans le creux de sa main, elle n’avait écouté que le début des présentations, un peu amusée par le loquace enseignant fait de peintures et d’huile, mais avait bien vite décroché.

- Pss ça te dit de faire un pendu magique pendant que la tâche de peinture raconte sa vie ? demanda-t-elle alors à sa voisine de table, qui n’était autre que sa voisine de chambre.

Elle glissa son manuel de potions vers Azure, un morceau de parchemin recouvrant entièrement les pages qui racontaient sûrement pleins de choses intéressantes sur l’élaboration d’un remède contre l’éclabouille. La feuille n’était pas tout à fait normale, ou tout du moins avait-elle été ensorcelée pour recueillir la meilleure distraction des cours ennuyeux : le pendu magique. Elle n’était pas douée en cours de sortilèges, mais s’il y avait bien quelque chose qu’elle maîtrisait sans mal, c’était ce sort !

- ... qu’Embrujada signifie littéralement « ensorcelée » en espagnol, j’ai toujours...

Tobias van Aken continuait de parler sans que plus grand monde ne l’écoute vraiment, si ce n’était peut-être quelques élèves modèles et premiers de la classe. Silas devait passer un moment formidable.

- Parti comme il est, je pense qu’on a au moins le temps de faire un BO3 !

Saige attrapa sa plume, tapotant son menton avec le bout poilus, l’air de réfléchir. Après quelques secondes, elle se mit à tracer quelques petites lignes les unes à la suite des autres sur le morceau de papier... non sans s’arrêter en plein milieu pour compter le nombre de traits.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Son mot était parfait ! Aucune lettre piégeuse, mais assez spécifique pour qu’Azure ne le trouve pas trop aisément. Il fallait bien un peu de challenge !

@Azure Zinnia (& si d'autres gryffondors veulent intervenir)

Spoiler:

Le dernier cours de potion des van Aken

feat  @Saige Billington     

Azure qui avait deux mains gauches ne fût que moyennement heureuse de savoir au matin que le cours de Potion serait chapeauté étrangement par le professeur de Botanique. S’il y avait bien une qu’elle avait dans le cul depuis toutes ces années, c’était bien celle-ci. Combien d’effort elle y mettait, elle restait toujours avec des résultats plutôt moyens, et ce, quand bien même elle passait un certain nombre de temps en serre avec Kathleen ou qu’elle prenait à temp perdu le temps de lire son manuel de classe le plus rapidement possible pour avoir une idée des spécificités et des questions qu’elle pourrait poser. Horreur pour elle, ce début d’année avait déjouer son planning ce qui faisait que son manuel, elle n’en avait pas vraiment pris connaissance. Les premiers cours aussi catastrophiques qu’en deuxième s’étaient succéder et elle avait trouvé plus motivant ces sessions avec son nouveau collègue préfet que de plomber dans un ramassis de nom de plante compliquée. Elle jeta un regard de par derrière, alors que finalement, elle ne faisait pas vraiment grand-chose sauf observer les élèves sur place avec sa mine pincée et rigide. Se fût le bruit produit par la bouche de Saige à côté d’elle qui ramena son regard sur le côté.

Tu disais ?

Mais au fond, ça n’a pas vraiment besoin de plus d’information vu qu’elle la vois sortir papier et crayon en train de tracé une série de ligne. Elle pose son coude contre sa joue, jette un regard vers l’avant pendant que dans son angle de vision, elle la voit se remettre à les compter un à un pour savoir si elle en a mis assez sur sa feuille.

E.

Parce que c’est toujours la lettre la plus facile, elle est presque partout et qu’il faut bien commencer à quelque part. Après, va savoir pourquoi, elle tient moyennement à devoir repoter des mandragores pour les deux prochaines semaines, alors elle écarte quand même les effets pour la potion, avant de faire comme si ça l’intéressait vraiment en soulevant les fioles une à une d’un air détaché. Il y a plein de babiole qui apparaisse en plus des ingrédients sur la table, officiellement le travail des elfes de maison est passé de service aux tables en tout genre. La brunette balance une fiole de bas en haut, en suivant le liquide glissé en suivant la gravité jusqu’à ce qu’elle puisse noter de son regard ou les E ont bien pu allé sur la feuille ou si même elle a eu droit à sa première erreur.

Y'a quoi là-dedans tu crois ?

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PRETTYGIRL

Le dernier cours de potion des van Aken Tumblr_inline_oj32xsvHk41u0tvtz_400

◈◈◈◈◈◈◈
≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
She is all of this mixed up with her beautiful eyes

Nikita n’avait eu qu’assez peu d’occasions de rencontrer le professeur van Aken, qu’il savait cependant être d’une ancienne famille de sang-pur, connue en Europe de l’est. Le vieux maître des potions s’était révélé passablement éteint lors des premiers cours du mois de septembre, et maintenant carrément absent. Cela n’augurait rien de bon et même si certains sorciers pouvaient vivre jusqu’à des âges très avancés, tous n’atteignaient pas le siècle et la plupart mourraient avant.

Le fait de recevoir cours de la part d’un portrait, cependant, amusa Nikita. Ils avaient bien eux aussi des portraits vivants, en Russie, mais bien moins qu’à Poudlard, la mode n’ayant pas percé aussi loin à l’est. Quelques-uns de ses ancêtres se déplaçaient cependant chez lui encore sous forme de gravures, et de statues pour certains. L’homme qui se présenta comme étant Tobias van Aken était un peu surprenant, et arracha même quelques sourires au garçon tant sa présentation apparaissait incongrue. Nikita était prêt à lui pardonner ses pitreries tant que le cours se révélait de qualité et, respectant assez spontanément les plus âgés, il ne lui vint pas à l’esprit de critiquer cet ancêtre venu leur faire partager ses découvertes du fond des âges.

Si le jeune homme connaissait le principe de l’animagie, son pendant floral lui demeurait inconnu. Tout ce qui pouvait lui donner des clefs de compréhension de sa personnalité était de nature à le fasciner, lui qui avait tendance à se poser pas mal de questions, dans la solitude de sa caboche, et pour peu qu’une plante lui offre quelques pistes d’interprétation, il était impatient de tenter l’expérience.

Le portrait n’avait pas menti, la préparation se révéla relativement facile en comparaison d’autres potions qu’il avait eu à préparer jusque-là, tout au plus quelques mesures précises, un dosage millimétré et laisser réchauffer à température fixe pendant un temps précis. Rien qui ne résiste à un peu d’organisation et Nikita acheva sa préparation assez rapidement, en même temps que les autres. Pour une fois, il ne se retrouvait pas à la traîne.

Il s’autorisa un coup d’œil panoramique aux autres élèves de sa maison, pour en découvrir deux en train de jouer à il ne savait trop quoi, un jeu avec des lettres. Pas pour lui, son anglais ressemblait d’avantage à un champ de bataille où chaque phrase grammaticalement correcte sonnait comme une petite victoire, plutôt qu’un terrain de jeu.
Il préféra s’en retourner à sa potion, pressé de voir quel plante sortirait de terre.

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Nikita est... Méchant !
5 = muguet
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Presque timidement, une fine tige cernée de deux grandes feuilles vertes émergea de son pot, avant de se couvrir d'une douzaine de petites clochettes blanches.

Nikita s'était attendu à une sorte de révélation, mais resta un peu interloqué devant le muguet. Quelle conclusion devait-il en tirer exactement ? La fleur était jolie, assurément, mais comme beaucoup d'autres plantes à dire vrai. Il passa délicatement ses doigts sous les clochettes. Elle était également fragile, cela se sentait, et il y trouva un écho dérangeant aux paroles du Kot Baioun. Cassant comme du fer. Il pinça les lèvres et tordit la bouche, circonspect. Il faudrait aller jeter un oeil dans le manuel pour savoir quoi penser exactement de tout cela.

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'Le Hasard' : 5

Dernier cours de potion des Van Aken

Gwendolyn & Murphy

Murphy ne s'était guère attendue à ce que ses couverts soient débarrassés d'un claquement de doigts pour laisser place à une paillasse vide, et pour voir émerger sur l'estrade non pas l'éminent Professeur Van Aken, mais un drôle d'énergumène au crâne dégarni dans un portrait. Elle cessa d'écouter ce dernier au bout de quelques phrases à peine, le regard rivé sur l'arrière-plan fleuri du tableau, se demandant si Adrian comptait apparaître pour se joindre à eux... Considérant qu'elle était capable de mettre au point un philtre qui pourrait sortir un patient du coma, l'idée de composer une simple potion d'éclosion ne l'effrayait pas le moins du monde. Elle se leva de table et chercha parmi ses voisins un partenaire fiable, légèrement hésitante... jusqu'à finalement se décider. « Salut Gwen, tu veux qu’on fasse équipe ? » proposa-t-elle avec un grand sourire. D'ordinaire, elle était plutôt habituée à se retrouver en binôme avec Lilith, qui était parfois un peu maladroite dans ses dosages, mais cette fois-ci elle ne pouvait compter que sur ses camarades de maison. Or, Murphy ne comptait pas un grand nombre d'amies chez les Serpentard... Elle avait seulement gagné le respect de ses congénères grâce à son insigne, mais elle souffrait toujours de sa réputation, celle de la "fille bizarre", qui préférait la compagnie des morts à celle des vivants. Mais d'aussi loin qu'elle se souvienne, Gwendolyn avait toujours été plutôt sympathique avec elle, quand elles faisaient partie de la même équipe de Quidditch... Alors, avec son approbation, elle se déplaça aux côtés de la jeune fille, déployant tout son arsenal de potions : tubes à essais, instruments de mesure, baguette, thermomètre... Elles s'appliquèrent ensemble à feuilleter le manuel et à hacher chaque herbe qui rentrait dans la composition de la mixture exigée par le portrait. Pendant qu'elle allumait le feu sous son chaudron de poche, elle tendit à sa camarade le petit bocal qui contenait les chrysopes. "Je te laisse t'en occuper." lança-t-elle en souriant : il ne suffisait que de les écraser jusqu'à ce qu'elles forment une poudre fine à ajouter dans la préparation.

Après quelques minutes de cuisson, elles laissèrent le liquide reposer, et Murphy récupéra dans une fiole la dose nécessaire à verser dans son terreau, espérait qu'elle verrait en jaillir une tige bien robuste. Et son attente fut récompensée ! De longs épis floraux d’un joli bleu mauve commencèrent à émerger de la motte de terre brunâtre, diffusant un parfum très odorant et un brin entêtant autour d’elles. « Ça sent bon, c’est de la lavande… ? » se demanda Murphy en se penchant sur le terrain pour humer les effluves. Ce n'était pas forcément la plante qu'elle avait imaginé voir apparaître, mais ça restait une bonne surprise. Elle invita Gwendolyn à venir la sentir à son tour... « C’est cool, elle a des propriétés anti-spasmodiques, ça calme les nausées, les diarrhées… oh, et les douleurs des menstruations, aussi. » annonça-t-elle, l'air jovial, avant de lever son index pour ajouter : « Et c’est bon pour repousser les poux, aussi. Si t’en as, faut t’asperger la tête avec de l’huile, tu verras, c’est super efficace. ». Pour avoir vécu toute son enfance dans une ferme, elle en savait quelque chose... Non pas que Gwendolyn ait l'air d'avoir une tête à poux ! Mais au cas où elle soit victime d'une invasion parasitaire, c'était bon à savoir... Par ailleurs, elle se demandait bien quelle plante allait pouvoir émerger du côté de la paillasse de sa collègue.

Pour témoigner d'un bon sentiment, Murphy plongea sa main dans le terreau et ôta d'un coup sec l'une des tiges fleuries avant de la tendre à sa camarade. « Tiens, je t’offre un brin. Pour tes prochaines règles. » Bon, elle était bien consciente que c'était assez peu conventionnel, comme approche, mais la préfète était surtout ravie de pouvoir vanter les vertus médicinales de la plante qu'elle venait de faire grandir. Seulement... en jetant un oeil aux jeunes pousses qui étaient tout juste sorties de terre, elle se rendit compte que ces dernières avaient doublé en taille et en nombre en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire "lavande", et qu'elles se multipliaient au point d'empiéter sur le terrain de leurs camarades... Son voisin de droite râla en désignant le buisson de lavande qui commençait à recouvrir presque intégralement la table voisine. « Dis, elle s’emballe un peu, non… ? » fit-elle remarquer en suivant des yeux l'incroyable croissance du végétal. Mais ça ne s'arrêtait pas... Il y en avait encore davantage, une cascade de plants de lavande se déversait désormais sur le sol, pour une raison que Murphy ne parvenait à expliquer... ! « Eh, y en a partout sur la table, ça déborde ! » Elle passa en revue les étapes suivies lors de la potion, pourtant persuadée de n'avoir commis aucune erreur... elle avait méticuleusement suivi la recette, avec une précision académique ! « Gwen, tu peux essayer de les calmer ? » finit-elle par demander, dépassée par la situation. Il fallait coûte que coûte trouver le moyen d'arrêter cette lavande... Au moins, l'avantage de cette situation incongrue, c'était qu'il y avait désormais sur leur table tellement de brins que ceux qui souffraient de coliques ou de crampes intestinales allaient pouvoir se servir abondamment... !

Lavande : vous sentez très fort et cela attire les abeilles. Vous adorez avoir votre petit cour et tout le monde vous aime avec vos belles couleurs. Toutefois, vous produisez un miel dégueulasse et tirez vers le bas vos camarades. En sachet, vous éloignez les mites : vous êtes utile, à condition de mettre votre ego de côté.

Emi Burton

Plus d'informations sur le personnage ::

Murphy's law

by Wiise

Le dernier cours de potion des van Aken

Grow and Glow ▬ ft. @E. Murphy Leonhart

Gwen en était à la lecture de son deuxième traité de défense contre les forces du mal sur les Maledicus, pris dans la réserve, avec un restant de bout de croissant dans son assiette quand finalement elle fût tirée de sa lecture par l’agitation de l’ensemble du groupe. Elle eut tout juste le temps de soulever son croissant pour éviter qu’il ne disparaisse avec l’assiette que tout se vida sur la table des Serpentard. On découpe habituellement un croissant, là, c’était avec la plus grosse part qu’elle soulevait de sa main gauche et le livre ouvert dans sa main droite qu’elle releva finalement la tête pour voir ce qui se passait autour d’elle. Elle posa le manuel, avant de le finaliser avant qu’un prof se mette à s’en plaindre, car c’était bien cours de Potion aujourd’hui à cette heure, quoique dans un cadre hautement peu commun. Alors qu’elle était en train de retirer les miettes de pâtisserie dans le coin gauche de sa joue, elle fût interpellée par sa préfète.

Tu viens ici ou on s’installes ou tu étais ?

Ce fût sa seule réponse, accompagnée d’un sourire alors qu’elle se penchait pour sortir à la fois son sac et ces effets et, par déception, rangé son traité dans celui-ci. Faire équipe avec Murphy, n’était pas un problème en soi, à quelques part le souvenir de son année de Quidditch y était pour quelque chose. Si Murphy était la fille étrange, Gwen était celle que tout le monde fuyait. Peu de gens aimait sa propension aux questions, ni cette quasi-adoration à connaître la vérité; elle les trouvait bien dupe de se fier uniquement aux apparences mais n’était pas du genre à vouloir corriger leurs tares. Elle échangeait des infos dans les toilettes des filles et ne transmettait que des faits réels, ceux qu’elle avait validée; même si ceux-ci était blessant. Surtout s’il était blessant. Pas par soucis de les faire souffrir, mais surtout parce qu’une personne avertie en valait deux.

L’aînée regarda la plus jeune s’installé à ces côtés avant de sortir elle aussi son matériel de son sac de cuir de cuir brun. Elle avait un joli attirail, ce qui alluma l’œil de Gwen, alors qu’elle faisait de même. Son ensemble de potion s’étaient bonifié au fils des ans, mais rien de comparable à ce que Murphy avait. Elle aimait les potions pour leur côté pratique et parce qu’il lui faudrait une bonne liste d’ASPIC pour avoir plus de flexibilité pour sa carrière post-Poudlard. Certes, elle n’avait pas perdu sa carrière de Journaliste de vue, mais quelques fois pour creuser les choses des talents d’extra pouvaient toujours servir. Tous ces essaies avaient trouvés soit le chemin de la poubelle ou s’était retrouvé à recevoir des jolies missives pour lui dire qu’ils n’acceptaient pas les travaux d’étudiant à la Gazette, déception certes mais elle ne baissait pas les bras. Elle savait que ce qu’elle écrivait en valait la peine. Va savoir pourquoi c’était un cadre qui leur donnait un cours dans un décor amazonien, mais elle écouta sans rien dire les lèvres pincées en notant qu’elle ne l’avait jamais croisé accrocher sur un mur celui-là. Papoter avec des tableaux était passionnant, leur savoir d’un autre âge mettant en lumière toutes sortes de curiosités. La 7ème manipula les chrysopes avant des les préparer pour le mélange avant de pousser avec son, retirant les ailes délicatement pour ne pas les abîmer, une à une, avant d’écraser le corps de l’insecte et le réduire en poudre. Elle les réserva de côté dans son mortier qu’elle mit au centre, et les ailes dans un petit contentant sur le côté, vu que les deux parties seraient utiles au mélange à des moments différents.

Le mélange en portion double dans le chaudron bouillonnait doucement et sous le regard très attentif de la plus jeune des deux. Gwen lui faisait confiance, non seulement parce qu’elle avait pris l’habitude de voir du positif en la jeune fille mais aussi parce que cette potion était accessible jusqu’au première année; elle était largement supérieure en termes d’expérience pour que tous se passe exactement comme prévu, non ? Elle attendit que la 5e prélève sa dose avant de l’ajouter au terreau, avant de faire la même chose. La louche en train de remplir la fiole, avec que la mixture brune verdâtre emplissait le tube jusqu’à la quantité désiré, alors qu’elles pouvaient toutes deux notés la tige transpercé le sol. Elle échangea un sourire avec elle, vint la sentir avant de l’écouter lui délivrer un traité complet sur la lavande qui lui tira un sourire pendant qu’elle ajoutait la potion à son propre terreau.

T’es calé, lavande! Je savais pas. C’est cool!

Notons le fait que Gwen s’intéresse à tout, et qu’elle est nullement mal à l’aise avec le vomissage d’information gratuit que les autres lui partagent. Elle croit pas à tout par contre, mais si c’est vrai, elle sera la première à reconnaître qu’elle s’y connait.

Tu parles d’expérience ?

Pour les poux ? Quoique son ton se voulaient plus informatif que cassant ou blessant. C’était une trace de curiosité, alors que voyait sortir elle aussi une tige du terreau, tout aussi verte, mais qui avait était resté très bas au niveau du sol, avant de foisonner par-ci et par-là jusqu’à couvrir toute la surface de son terreau : des petites fleurs blanche et jaune et mignonne. Elle lâche de regarder son plant, alors qu’elle prenait ce que lui tendait Murphy, et échangea un regard d’appréciation. Tout pour éviter de souffrir stupidement, ça se prenait!

T’es gentille.

Avant de noter comme elle, la lavande qui continuait à grimper jusqu’à qu’ils cessent et que de nouvelles branches basses se créer pour se dupliquer de part et d’autre de la table. En termes de poussée incontrôlable, elle était servie! Mais Gwen fût pas plus surprise de voir son propre plan atteindre une croissance démesurée. En couper quelques branches n’avaient pas semblé diminuer leur pousser, quoique maintenant qu’il en avait partout, dur à dire ou Murphy avait prélevé le brin de fleur à la teinte de mauve.

Sanctus Ignis.

Mais rien, son cerveau n’arrivait pas à déceler, voir atteindre la plante. Elle était un peu magique, peut-être y était-ce pour quelques choses et cela rendait peu utile ce sortilège compliqué qui plus est. Elle sortit son manuel avant qu’il ne soit couvert par une déferlante de bouton d’or. Il y avait une recette en page 12 d’herbicide, pas trop compliqué; du moins pas compliqué si elles avaient les ingrédients quelques parts sur cette table.

Tire ton chaudron avant qu’il engloutisse ce qui reste de la potion. Je cherche l’herbicide.

Hey, manquerait plus que la Grande Salle se transforme en verrière pour Bouton d’or et Lavande; parce que c’était un projet possible vu l’effet que ça avait actuellement.

Dés

Cours de potions

Teddy & Kenneth en dilettante

Cela fait bien dix minutes que ce portrait de moustachu au crâne dégarni nous a pris en otage à la sortie du déjeuner, nous contraignant à rester plantés sur nos bancs pour préparer du terreau avant même que je n'aie eu le temps d'avaler mon dessert. Mon cerveau a donc lâché l'affaire, et mon cou a laissé glisser lentement ma tête vers la surface boisée de la table, subissant péniblement le cours qui s'apprête à être donné... J'entends la voix lointaine de ma camarade qui partage mon agacement et détecte un brin de râlerie dans sa voix. « Hein, désolé, il a raconté quoi le vioque ? J’ai pas écouté. » lâché-je à mi-voix, sans me redresser. Ma camarade, elle, a le mérite d'avoir déjà quelques idées, même si ça ne concerne pas vraiment le terrain des potions... Au moins, cette histoire de chewing-gum a pour mérite de raviver mon intérêt. Je dois avouer que l'idée d'imaginer ce portrait s'étouffer avec son propre monologue est assez séduisante... « Je pense que le meilleur moyen de le savoir, c’est d’essayer. » lâché-je en souriant, fixant la tête du vieux croûton qui gesticule dans son cadre. Impossible d'arriver à me concentrer sur ce qu'il raconte plus de dix secondes d'affilée... j'ai l'impression d'entendre un dégueulis d'informations régurgitées en un temps record. Je ne pensais pas qu'on puisse hériter de pire que le vieux Van Aken et son air acariâtre, mais ce tableau est en train de nous prouver qu'il peut nous le faire regretter... Heureusement, je peux compter dans cette épreuve sur ma bonne vieille Teddy, qui vient à mon secours avec une friandise qu'elle me tend sous la table, et que je m'empresse de fourrer dans ma bouche. « Merchi pour le bombec. » lancé-je en mâchouillant la feuille de gélatine aux mille-et-un arômes artificiels que je prenais le temps d'apprécier. Lorsqu'elle tire la langue, dévoilant une salve de petite bulles, je ricane, l'écume aux lèvres : « T’as la langue toute moucheuse. » Et je sens la mousse se propager elle aussi dans mon palais... Je me demande quel effet ça doit faire de se rouler une pelle avec la sensation d'avoir longuement léché du savon. Je finis enfin par me redresser lorsqu'il est temps de passer la partie pratique de ce travail, tout en me demandant pourquoi je me suis levé ce matin.

Bien plus concentré sur les sucreries que nous partageons que sur l'intitulé du cours, je me retrouve légèrement démuni lorsque le type dans le portrait nous ordonne de nous mettre au travail. Bien décidé à laisser tomber les potions dès l'obtention de mes BUSEs, ce n'est que mollement que j'installe mes affaires... Très peu motivé à me mettre au travail, je m'avachis sur mes avant-bras, contemplant ma camarade de travail tout droit désignée. Je finis par me décider à me saisir des feuilles de livèche pour les couper finement tandis que Teddy commence à préparer la base de la potion. Je ne sais même pas pourquoi on essaie : aucun de nous deux n'a fait l'effort d'écouter, on court droit à la catastrophe. "Aïe" m'exclamé-je, constatant que je viens de me toucher les yeux avec les mêmes doigts qui ont effeuillé une gousse d'ail... quel abruti, putain. Je frotte vigoureusement avec la manche de ma chemise pour faire passer cette sensation désagréable, mais mes globes oculaires en sortent bien gonflés et rougis... Ma rouquine préférée ne semble avoir rien remarqué, concentrée sur le liquide qu'elle laisse mijoter dans le chaudron en étain. Elle va bien se foutre de ma gueule quand elle s'en rendra compte ! Lorsqu'elle affirme compter sur "moi et mes petites graines", je ne peux m'empêcher de pouffer bruyamment, en signe d'une profonde maturité. « C’est ce que ta mère a dit à ton père avant de te concevoir ? » Je l'avais dit, que c'était une mauvaise idée de nous laisser ensemble... J'ajoute les écailles de poisson-volant à la préparation en m'apercevant que je ne les ai même pas comptées. Tant pis, on va faire ça à l'instinct... Lorsqu'on a terminé de suivre la recette, je lui tape dans la main et verse à mon tour le contenant dans la marmite. « Allez championne, ça part en cuisine. » Je suis certain que ça ne sera pas brillant, et pourtant, une multitude de petites fleurs jaunes éclatantes émerge du terrain, dévoilant de jolies pétales rondes et dorées. Haussant un sourcil, j'affiche un sourire satisfait, avant de balayer du regard le reste de la salle, et de constater que nous sommes loin d'être les seuls... Certes, notre potion n'est pas un fiasco, mais le résultat est quand même décevant. « Des boutons d’or ? Super, comme les trois quarts de la salle… ça doit vouloir dire qu’on est Monsieur et Madame-tout-le-monde, Teddy. Triste réalité. » soupiré-je en arrachant de la terre dans laquelle elle est plantée une petite fleur pour la lui tendre d'un geste théâtral.

@Teodora K. Von Meissen

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