Victoire Openwings & everyone

[SUJET COMMUN] Premier jour et grandes annonces

Ft. @Teodora K. Von Meissen

À mon retour de vacances à la plage; parce que oui, pour moi ça avait été des vacances et pour Sarah une marée de corvée qu’elle était apte d’assumer allègrement, j’avais eu droit à quelques jours pour le magasinage de début d’année avec Mère. Elle avait tenu à me trouver des tenues à la mode en Afrique actuellement pour s’ajouter à ma penderie déjà bien garni. Nous avions eu aussi la visite de ma styliste pour ajuster mes tenues scolaires ainsi qu’apporter les modifications d’usage aux grandes tendances de la Haute mode sorcière paru à Milan cet été; manche bouffante et frange au pas de mes jupes, ainsi qu’un petit centrée au lieu de l’actuel pli prévu pour la majorité des communs. Debout pendant qu’on avait pris les mesures, les discussions avaient été bon train alors que le comité féminin Stein profitait d’une liqueur allemande sur glaçon. Un sentiment d’excitation et doux-amer m’avaient par la suite prise, alors que Père m’avait informé avait ajouté à mes nombreux bagages un établit d’alchimie et qu’il me ferait parvenir des ingrédients en début d’année suivant les ordres du patriarche Stein, mon grand-père. Je n’étais pas sans oublier les nombreuses formules sur lesquels on m’avait demandé de travailler, ainsi que les dosages précis que je devais par la suite transmettre à Grand-père pour valider mes réussites. J’allais devoir trouver un endroit ou simplement m’exposer au regard de mes colocataires, tout en espérant qu’aucune d’entre elle ait la merveilleuse idée de jouer avec une fiole de Flux Anima ou de Pétales de Rinch; après quoi, beaucoup d’accident ne saurai arriver.

D’ailleurs, en parlant de colocataire, une des miennes en vint à me tirer d’une observation alors que je suivais du regard l’un de ces mèches de cheveux bouclés et qui me faisait pensée à une sorte de tourbillon, avec une nette impression que je pourrais très bien l’ajouter au croquis que j’avais débuté pour une nouvelle paire de boucles d’oreilles. Je devais être particulièrement absorbée, pour qu’elle finisse par me rappeler à la réalité.

Excellente. Deux fashon week; Paris et Milan. Un peu moins d’un mois chez Grand-père à Berlin. Une visite rapide à Prague. Des vacances de plaisance au soleil. Et puis du shopping pour la rentrée. Je suis juste amère de rater le défilé de Linus, j’avais vraiment envie de nouvelle chaussure! Il faut trop que je te montre celle de la collection du Printemps que ma tante a ramener de Rome pour moi! Ce sont des merveilles!

Mais je n’étais pas vraiment intéressée par les Olympiades; j’avais largement en tête avec les défis familiaux pour avoir une seule place disponible en tête pour y participer. J’avais pris Soins des Créatures Magiques avec Rozé, ma cousine. Mère m’avait offert Snaps mon adorable bébé fléreur, et cela rendait at minima les connaissances utiles. Je n’étais néanmoins pas particulièrement fan de la boue et des bottes des travails; en fait absolument pas fan du tout. Après, s’il y avait tout les trucs et détails pour s’occuper de mon chou-chou autant vous dire que j’espérais être présente pour avoir tous les détails pour son épanouissement personnel. Snaps Stein méritait d’être le plus beau et le plus adulé des fléreur de toute l’Écosse.

Ça m’a l’air! Absolument pas fait pour moi! Mais si tu te lance, ma chérie, je serai là pour t’encourager et même formé une équipe de supporteur, s’il le faut. – À moins, bien sur que Rozé ou Norine ne se lance, ce qui me mettrait largement dans l’embarras de choisir ma vedette. - Notant que Ken avait filé, je le suit du regard avant de revenir Teodora. - Tu peux me dire, ou s’en va Kenneth au juste ? – Parce qu’en théorie, on restait assis avec nos compères de maison pour la première soirée à Poudlard, on ne frayait pas comme des rats entre les tables à la recherche de bout de pain.

Un petit miaulement de rien du tout, et je sort Snaps pour le poser sur mes genoux de mon sac posé sur le banc. La toute petite créature, au pellage tigré blanc et gris, me regarde avec de grands yeux ronds tout noire et se pose en boule. J'en profite pour découper un micro morceau de viande et le suspens au dessus de sa tête avant qu'il ne l'attrape et mastique éternellement.

Code by Joy

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Premier jour et grandes annonces

Victoire Openwings & everyone

— Vous pouvez écrire au ministre, mais je ne sais pas si vos collègues sont prêts à se mouiller, Fergal répondit-il à Victoire. J’ai fait un magnifique flop avec ma tentative d’équipe de Quidditch !

— Qui aurait cru que même Piers ne s’inscrive ! rit Jaimie Alexander, le professeur d'étude des Moldus. C’était notre précédent professeur de vol, et ex-batteur professionnel.

L’Owlmaster hocha la tête, contente que son confrère ne se prenne la peine de détailler l’incident.

— À croire qu’il n’a jamais vu le message qui a passé plus d’un mois au babillard dans la salle des enseignants, conclut Jaimie. Je ne me rappelle plus, vous étiez-vous inscrit, Professeur Aylmer ?

Pendant que le concerné répondait, Victoire se tourna vers Fergal.

— Si votre proposition de l’an passé n’a pas prise, chef, c’est parce que vous n’avez pas encore goûté à mon formidable talent de persuasion, s’amusa la jeune femme, arborant un sourire éclatant de malice.

L’Owlmaster plaisantait, évidemment. Elle se doutait bien que les adultes de l’école avaient autre chose à faire que risquer leur vie et leur précieuse réputation ; car ils mettraient forcément cette dernière en jeu en prenant part à une compétition. Si l’idée séduisait Victoire, elle avait assez de clairvoyance pour savoir qu’elle était certainement l’une des seules assez tête brûlée et inconséquente pour se lancer dans une telle entreprise.

Wenceslas Aylmer, le professeur de sortilèges, parut cependant prendre la proposition de Victoire au pied de la lettre.

— Je dois avouer être plus dubitatif que vous… mademoiselle Openwings. Je dois confesser un pessimisme maladif à la simple évocation de compétitions comme celles-ci.

La remarque avait été polie, mais elle fit hausser un sourcil à l’Owlmaster. Elle n’avait pas eu beaucoup d’occasions d’échanger avec Wenceslas, depuis qu’elle était arrivée à Poudlard en juin dernier, mais l’enseignant ne faisait pas partie des personnalités les plus attirantes pour la jeune femme. Il affichait en sérieux et en retenue autant que Victoire ne le faisait en légèreté et en excentricité. Le jour et la nuit, en somme.

— Il faut de tout pour faire un monde, j’imagine, commenta simplement la sorcière.

Elle avait brièvement été tentée de railler le professeur, avant d’être saisie par un éclair de lucidité. Au vu de son âge, Wenceslas avait dû connaître les heures sombres que l’Angleterre avait passées sous la menace de Voldemort. Il avait probablement assisté, de près ou de loin, au dernier Tournoi des Trois Sorciers. Même le goût pour l’humour de Victoire savait se faire silencieux quand il s’agissait d’évoquer des souvenirs aussi traumatiques.

— Mais le ministère a dû retenir les leçons du passé, je n’en doute pas, reprit le professeur avec un sourire forcé.

— Espérons qu’ils aient retenu, car je tiens très méticuleusement les registres, acquiesça Fergal.

Le second sourcil de Victoire vint rejoindre le second. Eh beh. Bonjour l’ambiance. Si même le directeur s’y mettait, l’année promettait d’être aussi réjouissante qu’un débat politique qui déprogrammerait Secrets d’Histoire ; émission qui continuait de bercer le sang français de la sorcière.

— Je suis en tout cas curieux de voir qui va s’inscrire… et s’illustrer, poursuivit Fergal en essayant d’avoir l’air plus enthousiaste.

— Je gage que cette compétition apportera beaucoup à nos élèves, approuva Wenceslas en levant son verre.

— En succès comme en bleus, ajouta Victoire en imitant le professeur. Tant que ça ne va pas plus loin que ça, ça leur fera de beaux souvenirs.

L’Owlmaster n’avait pas pu s’empêcher de dire cela avec le sourire. Evidemment, elle ne souhaitait pas que les élèves se blessent gravement au cours de cette compétition. Mais en grande casse-cou qu’elle était, elle avait du mal à imaginer ces Olympiades sans péripéties imprévues. Cela tenait probablement du fait que la sorcière ne se sentait en rien responsable de tout ce qui pourrait se passer ; le privilège de s’occuper en priorité des hiboux plutôt que de gosses armés de baguettes magiques.

Jaimie choisit ce moment pour ajouter sa pierre à l’édifice de pessimiste dont ses collègues avaient entamé la construction.

— Je suis surpris qu’aucun âge minimum n’ait été discuté. Il y aura assurément un débalancement entre les 1ères et les dernières années. Espérons que tout aura été songé à ce niveau.

Pendant que le professeur échangeait avec Fergal au sujet des élèves transférés de cette année, Victoire choisit de boire franchement dans sa coupe de vin.

Putain, si ça continue comme ça, autant aller taper une visite sur la tombe de Dumbledore, songea-t-elle. Quasi sûre que l’ambiance serait plus gaie dans un cimetière.

Victoire hulule en crimson.

KoalaVolant

@Fergal Armitage @Professeur W. Aylmer @Professeur J. Alexander [SUJET COMMUN] Premier jour et grandes annonces - Page 2 1f440

Je suppose que Jaimie m’en veut personnellement pour souligner que même le professeur de vol m’a mis un vent magistral au sujet de l’équipe de quidditch des adultes. Mais je ne vais pas me laisser démonter par si peu, et je me contente de répondre en plaisantant : « Peut-être qu’il a eu trop peur de se mesurer à ma gloire passée. » J’étais plutôt un bon batteur. A l’échelle d’une équipe de quidditch de Poudlard, il y a environ un millénaire. Quant à participer aux olympiades, Merlin soit remercié, j’en ai l’obligation d’être dispensé, on ne peut pas organiser une compétition et y participer, ce ne serait pas très éthique.

La pauvre Victoire voit son enthousiasme rapidement douché parce que l’on pourrait appeler …l’expérience ? L’expérience des accidents, des meurtres, des empoisonnements, des selmas et autres feudeymons qui avaient tendance à pulluler dans le château. Sans compter les extrémistes de tous poils. Bref, pour ma part, je me réjouirais une fois la compétition finie et les élèves en état d’être rendu à leurs parents sans avoir à en rougir.
« Si ce n’est que des bleus je considèrerai que c’est une excellente saison. » dis-je avec un sourire. Ils sont déjà capables de bien pire sans compétition. Mieux vaut ne pas trop y penser si je ne veux pas être pris d’une envie subite de déposer ma démission dans la minute.

Je me tourne à nouveau vers Jaimie : « Les épreuves seront variées, normalement, les plus jeunes ne devraient pas être trop pénalisés par rapport aux plus âgés. » Après tout, à ma connaissance personne n’avait jusque-là eu l’occasion de faire des courses d’hippogriffe. Mais compte tenu du palmarès du précédent professeur de soin aux créatures magiques… tout était possible.

Je hausse un sourcil en ce qui concerne les nouveaux arrivants, quelqu’un n’a pas fait ses devoirs . « Il me semblait avoir laissé des documents à ce sujet avec les papiers de la pré-rentrée, mais pas de soucis, tu peux toujours passer dans mon bureau pour qu’on en discute ! » Est-ce qu’il n’a pas lu, est-ce que j’ai oublié ou est-ce qu’il s’imagine que je fais de la rétention d’information ? Un mix des trois peut-être. « Je pense qu’on ne va pas s’ennuyer cette année. » ajoutai-je en passant en revue les élèves assis dans la grande salle.

@Victoire Openwings @Professeur J. Alexander

[SUJET COMMUN] Premier jour et grandes annonces - Page 2 Mousta11

Si Wenceslas s’était un instant mêlé à une conversation qui n’impliquait que Fergal et la nouvelle owlmaster, le benjamin des professeurs ne tarda guère à les rejoindre également, ajoutant un peu de cette vivacité et de cette joie qui faisait défaut au né-moldu. Il devait se reconnaître plutôt austère et guère très amical de prime abord, et ce à d’autant plus forte raison qu’il ne connaissait encore que très peu Victoire Openwings. La pauvre le découvrait sous un jour peu enviable, après un été agrémenté d’une nouvelle quelque peu désagréable... aujourd’hui, il semblait chercher à faire concurrence au professeur van Aken, maître non seulement des potions mais dans l’art d’arborer un calme mutique des plus impressionnant.

- Je crains ne n’avoir pas été le plus vif pour les inscriptions... commença-t-il d’un ton placide. Il n’avait guère à en rougir : il n’était pas le seul et avait de bien meilleures excuses que ses collègues. « Il me faudrait réveiller cette carcasse, voyez-vous, et cela fait bien longtemps que le seul sport qu’il m’ait été donné de pratiquer est la montée d’escaliers. »

Peut-être aurait-il dû demander à mademoiselle Reid l’autorisation de proposer son invention magique comme nouveau système de déplacement à Poudlard. Il lui faudrait s’enquérir de ce qu’elle devenait, cette petite, elle avait tout pour devenir une excellente sorcière.

- Si votre proposition de l’an passé n’a pas prise, chef, c’est parce que vous n’avez pas encore goûté à mon formidable talent de persuasion.

La remarque de Victoire tira un petit sourire au professeur de sortilèges.

- Nous tenons donc quelqu’un pour motiver les troupes. S’il s’avérait que vous parveniez à réquisitionner assez de professeurs pour monter une équipe, je veux bien capituler et donner de ma personne.

Qu’on ne dise pas de lui qu’il ne fournissait pas d’efforts : il était effectivement disposé à réveiller un peu son corps de cinquantenaire pour un match amical. Il n’était pas de ceux-là qui comptaient sur une quelconque réputation ou une prestance particulière et il n’avait pas besoin de jouer les professeurs moroses et sévères pour requérir le respect et le silence de sa classe. En cela au moins se montrait-il peut-être plus enjoué que pour le reste. Les olympiades éveillaient inexorablement de vieux souvenirs qui n’étaient pas tous le théâtre d’une douce nostalgie. Sans doute le rôle de directeur poussait Fergal à se montrer également plus mesuré mais finalement tous parvinrent au moins à un accord, trinquant à la réussite de l’évènement et à l’absence de drame.

- Aux hématomes à venir, donc.

Le regard de l’enseignant alla quelques instants se poser sur le visage du directeur. Il n’enviait pas la pression que devait être la sienne à l’évocation d’évènements comme ceux-ci. Lui aussi avait connu son lot d’accidents plus ou moins accidentels, après tout. Armitage se tourna vers le professeur d’étude des moldus, qui l’avait alpagué au sujet de la compétition, laissant à Wenceslas tout le loisir de pivoter légèrement la tête vers Victoire.

- Veuillez me pardonner pour la teneur morose de mes remarques, je ne fais guère un collège très jovial, j’en suis navré. Il reposa son verre sur la table. « Je n’aimerais pas ternir votre première rentrée parmi nous... d’autant qu’elle commence assurément bien. »

Ce qui était des plus justes : nul trépas d’élève durant l’été, nul assassinat dans le Poudlard Express... depuis la rentrée précédente, à dire vrai, ils avaient connu une année fort paisible et il fallait s’en réjouir.

@Fergal Armitage @Victoire Openwings @Professeur J. Alexander

ANAPHORE

♝

( It's the missed
opportunity train
It only comes
on a very blue moon
Think twice
and you missed it again
Waiting in line
for the party to end )

L’annonce de la tenue des olympiades avait fait tout drôle à Septimus. Il n’avait pas émis de commentaire, se contentant de remplir le rôle qu’on lui avait attribué : celui de coordinateur des événements et de la vie domestique. Il n’avait pas connu de tournoi des trois sorciers, mais avait noté l’air sombre de Wenceslas à la mention des festivités. Le quinquagénaire avait traversé la sombre époque des années scolaires de Harry Potter ; enfin, quoique certaines années aient apparemment pu sévèrement concurrencer celles-ci dernièrement, selon les informations qu’il avait pu glaner à droite et à gauche. Il espérait toutefois que cette compétition se déroulerait tranquillement et que l’année à venir se présenterait sous les meilleurs auspices. La mention de la course d’hippogriffes lui avait fait froncer les sourcils, mais à nouveau, il avait ravalé ses remarques. C’étaient des animaux splendides et dignes d’être admirés, mais était-ce bien prudent, considérant le potentiel de bêtise des adolescents habitant le château ? Le ministère de la Magie semblait croire que oui ; quant à l’opinion personnelle de Fergal, il ne l’avait pas recueillie (du moins, pas durant la réunion de prérentrée, devant tout le monde). Peut-être qu’il l’interrogerait plus tard à ce sujet, mais le directeur paraissait suffisamment occupé par la paperasse et les délégations ministérielles pour qu’il ne l’embête tout de suite avec ses inquiétudes de papa poule. Le concierge croisait égoïstement les doigts pour que Daisy ne s’inscrive pas.

Tout occupé qu’il était à l’orchestration du banquet de rentrée, Septimus ne vit pas le temps passer avant que l’heure ne sonne. Quelques consignes données à la volée à Misty avant de quitter les cuisines, et le voilà embarqué dans la grande salle juste avant l’arrivée des premiers élèves, qu’il salua avec enthousiasme. Le concierge se sentait d’humeur assez légère ce soir-là. Le retour des élèves équivalait à davantage de travail, mais également à certaines retrouvailles plaisantes. Parmi elles, bien sûr, le retour de son amie Victoire, mais également celui de la douce Daisy et de certains visages amicaux pour lesquels il nourrissait une affection sincère – Teddy, Dashiell en première ligne. Il ne doutait pas qu’il aurait bientôt l’occasion de revoir ces deux derniers dans son bureau pour la première punition de l’année.

Sagement et discrètement, le trentenaire se plaça comme à son habitude à un angle de la salle, du côté de la table des professeurs afin d’obtenir une vue d’ensemble des élèves enthousiastes qui babillaient déjà d’un air excité. Cette vision lui arracha un sourire attendri, et le concierge croisa les bras dans son dos en levant brièvement son long nez en direction du ciel nocturne qui s’étendait au-dessus d’eux. C’était l’une des choses qu’il préférait à Poudlard, ce plafond magique. Son attention fut toutefois dérobée par le commencement de la traditionnelle cérémonie de répartition. Il s’appliqua à sourire d’une façon rassurante et chaleureuse à chaque première année qui lui jetait des coups d’œil de biais, hormis ce grand dadais qui visiblement n’avait pas onze ans. Il s’agissait probablement de Nikita Yaga, leur petit cadeau diplomatique du moment. Fergal l’avait mentionné, lui ainsi que quelques élèves accidentés ou absents : Lilith Collins, August Rowle, Silas Jørgensen et Selene Paulet. Rien que ça ! Soit ces quatre-là avaient un karma négatif, soit ils se trouvaient au même mauvais endroit, au même mauvais moment. Dans tous les cas, leur nombre lui avait fait hausser un sourcil. Deux Serdaigles, un Gryffondor et une Poufsouffle ! On aurait presque dit qu’ils s’étaient passé le mot.

Le concierge se joignit aux applaudissements avec enthousiasme, même s’il peinait à s’accorder au rythme des autres mains. Il reporta son attention sur Fergal au moment où celui-ci réclama le silence. Un bref éclair lui rappela le souvenir de sa main dans la sienne à la fin du mois d’août, et il se sentit rosir, détournant brièvement ses yeux pâles pour faire mine de jauger l’assemblée de jeunes gens qui s’étalait devant les adultes. La fin du discours fut accueillie avec plaisir par les étudiants affamés et pressés, se noyant dans les applaudissements tandis que le directeur lui adressait un signe ; il acquiesça brièvement, les yeux anormalement pétillants, et transforma son propre applaudissement en un claquement de mains sonore qui donna le signal convenu aux elfes. Immédiatement, les tables se retrouvèrent assaillies de plats délicieux en tout genre et le bruit des couverts tira un grimacement au concierge, qui massa distraitement la base de son oreille pourtant protégée par un filtre auditif.

Septimus voulait profiter du début du repas pour saluer quelques têtes connues avant de s’appliquer à surveiller cette rentrée émulatrice, mais il fut surpris par l’arrivée d’un adolescent sur un fauteuil magique. Le fameux Silas Jørgensen si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Le Serdaigle lui demanda s’il pouvait s’éclipser parce qu’il se sentait mal, ce à quoi le concierge répondit par l’affirmative avant de le raccompagner jusqu’à son dortoir après son refus de passer à l’infirmerie. Il ne paraissait pas en trop mauvais état pour l’y contraindre – et il possédait vraisemblablement un sacré caractère, auquel l’adulte choisit de ne pas se confronter pour le moment. Lorsque ses pas le ramenèrent dans la grande salle après un trajet tranquille, il en profita pour s’arrêter quelques instants à la table des Serdaigles dans l’objectif de saluer Daisy avec un plaisir non dissimulé. Il lui promit qu’elle verrait bientôt les lapins, puis, avançant entre les tables d’un pas lent, finit par rejoindre la tablée du personnel. Apercevant Jaimie, Wenceslas, Victoire et Fergal en pleine discussion, il décida de se joindre à eux (au moins brièvement) pour leur faire profiter de sa bonne humeur.

D’un pas joyeux et presque bondissant, il se glissa derrière Fergal et Victoire, auprès desquels il signala sa présence d’une légère pression sur leurs épaules avec des mains précautionneuses.

— Bonsoir ! Vous avez l’air bien animés, dites-moi. De quoi discutez-vous donc ? lança-t-il à la cantonade, un large sourire aux lèvres.

Ses yeux brillants s’arrêtèrent – peut-être un peu trop longtemps – sur le visage de Fergal, agrandissant irrépressiblement son sourire, puis il prit conscience qu’il n’avait pas relâché son épaule (contrairement à celle de Victoire qu’il avait immédiatement libérée une fois sa petite pression exercée). Il s’empressa de le faire d’un air faussement dégagé, puis promena ses prunelles bleues sur les professeurs en espérant qu’ils n’avaient rien noté de suspect.

ft. @Fergal Armitage, @Victoire Openwings, @Professeur W. Aylmer, @Professeur J. Alexander et tous ceux qui veulent
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Grande salle

Cactus

memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

Premier jour

Violet & tout le monde

Il allait sans dire que Violet n’avait pas vraiment pensé que l’élève serait assez bête pour continuer dans la provocation et sortir réellement sa baguette, mais elle s’était visiblement trompée. Il la déposa sur la table devant lui, gardant une main dessus, comme s’il était prêt à la lever à tout instant. Et pour faire quoi ? La provoquer en duel ? Lui lancer un maléfice ? Là, dans la Grande Salle, au banquet de rentrée, avec tous les élèves présents et surtout, devant la table des professeurs ? D’accord, il n’avait pas vraiment la réputation d’être quelqu’un de très discipliné, mais il devait bien avoir ses limites, non ? C’était certainement du bluff. Violet ne prit même pas la peine de préparer sa baguette à son tour. Elle n’avait pas envie d’être tenue comme responsable de quoi que ce soit lorsqu’elle devrait s’expliquer sur la raison pour laquelle elle avait collé un élève de sa maison à peine une heure après leur arrivée à Poudlard.

Il ne la laissa pas prendre la parole tout de suite, se sentant sûrement obligé de clarifier un point. C’était donc par égard pour Judith qu’il n’était pas allé plus loin, l’année d’avant. Il mentionna son défunt frère dont elle aurait insulté la mémoire, ce à quoi elle secoua mollement la tête de gauche à droite, pas vraiment d’accord avec ce terme. Tout ce qu’elle avait fait, c’était de remarquer que la rentrée précédente avait eu son lot de décès. En quoi était-ce une insulte ? Et puis, s’il n’aimait pas ce qu’elle disait, pourquoi ne pas l’avoir simplement ignorée ? C’était bien ce qu’elle faisait elle-même de manière générale et elle supposait que le monde irait bien mieux si tout le monde en faisait autant. Mais il fallait croire que les gens aimaient bien trop créer du drame là où il n’y en avait pas pour accepter de vivre leur vie tranquillement sans venir gêner les autres.

« Insulter, c’est un bien grand mot, et c’est très exagéré. Je ne faisais qu’une réflexion à voix haute, ce n’était destiné à personne. De toute manière, je ne me justifierai pas pour une chose qui s’est produite il y a un an, c’est ridicule de revenir dessus. »

Ça ne l’intéressait pas du tout de rester bloquée dans le passé, elle se fichait bien de ce qu’elle avait bien pu faire ou dire douze mois auparavant, tout comme elle se fichait de qui elle avait bien pu offenser au passage. S’il n’était pas capable d’aller de l’avant, c’était son problème à lui, pas le sien. Elle fit un mouvement de la tête vers la baguette qui traînait toujours sur la table.

« Maintenant, range ta baguette avant de faire quelque chose que tu regretteras. Tu as vraiment envie de passer ta première semaine tous les soirs en retenue ? »

Elle détourna son attention de l’adolescent un instant pour poser son regard sur la table des enseignants. Ils étaient apparemment en pleine discussion et n’avaient aucun intérêt pour ce qu’il se passait à la table des Serdaigle, mais sûrement seraient-ils amenés à intervenir si jamais la situation dérapait. Mais cela n’aurait pas lieu d’être, puisque tout se déroulerait bien et qu’ils règleraient leur petite altercation calmement, sans en venir aux mains ni à la magie. N’est-ce pas ?

code by exordium.

@Dmitri D. van Aken

Premier jour
Et grands projets

Dans le fond, Kenneth était un salaud. L’une des pires ordures qui embaumaient la Grande Salle qu’ils avaient réussi à quitter pour l’air pur du soir. Après tout, ne l’avait-il pas abandonné comme tous les autres alors qu’il était censé être le meilleur de ses amis ? Ces correspondances déjantées lui avaient manqué. Ces cigarettes échangées autour de banalités lui avaient manqué. Ces moqueries teintées d’intérêt lui avaient manqué. “Oh, mais fallait pas, mon sucre d’orge” lança-t-il en écho à ses considérations. August esquissa un rictus en détournant le regard pour tirer une bouffée de sa cigarette. Oui, Kenneth était un salaud parce qu’il lui avait fallu six mois pour daigner s’intéresser à son état, lui qui lui avait presque sauté dessus à sa rentrée à Poudlard pour l’accompagner parmi la foule. Il n’était même plus certain de pourquoi il s’était mis en tête d’en faire un ami proche - sa gueule d’ange qui laissait présager un adolescent turbulent comme lui, ses sourires arrogants comme s’il savait déjà que cette école lui appartiendrait… Son nom, aussi, probablement. Mais il n’était pas qu’un Appleton, sinon il n’aurait jamais insisté pour s’en lier d’amitié - Kenneth était plus dégourdi, plus authentique, aussi. Et c’était peut-être même en vertu de cette qualité qu’August lui en voulait autant. C’était un type sincère et entier, qui avait pourtant joué aux faux semblants en ne remplissant son rôle qu’à moitié. “Alors, ça fait quoi d’être de retour à la maison ?” Le Gryffondor rangea son rictus pour souffler la fumée de sa cigarette au-dessus d’eux, prenant le temps de soupeser sa réponse ainsi retenue dans sa pomme d’Adam. “Ça fait du bien” consentit-il sobrement en glissant ses yeux sur le profil de son meilleur ami, comme pour en guetter la réaction. Il aurait pu recracher son amertume comme il soufflait tous ses poumons, mais il n’en avait en vérité même pas envie. Il était revenu à la maison, comme l’avait justement signalé Kenneth, et le passé méritait d’être enterré à côté du cadavre qu’il avait laissé derrière lui, dans le cabinet de son père. C’était l’avenir qui l’intéressait, et le Poufsouffle qui lui faisait face s’y tenait en plein milieu. Il lui fallait bien un allié de choix pour assumer toutes les nouvelles intrigues qui se profilaient dans ce crépuscule ; et même si c’était un salaud, Kenneth était bien l’un des rares seuls à raisonner comme lui, dans toutes leurs curieuses similitudes. Confiant dans ce nouveau départ qui s’offrait ainsi à eux, il assura que l’année serait bonne. “Évidemment. Je sais pas si t’as remarqué, mais cette école tournait plus très rond sans toi pour y foutre le bordel.” “Ouais, ouais, vous aussi, vous m’avez manqué” répliqua-t-il, les fossettes creusées de raillerie. Dans le fond, cette affirmation était aussi grisante qu’amère. On l’avait attendu, contrairement à ce qu’il avait imaginé - le monde, ou tout du moins cette école, avait cessé de tourner. Mais pourquoi ne daignait-on le lui signaler que maintenant ? C’était reclus dans le noir qu’il aurait eu besoin de la chaleur des flatteries. Ici, dans la fraîcheur de la soirée, il n’en voulait pas. Il n’en voulait plus.

Mais déjà, le regard de Kenneth lui échappa pour glisser sur sa jambe. Faisant mine de ne rien voir, August tira une nouvelle bouffée, parce qu’il préférait encore cet étourdissement au vertige de se savoir jugé. Il reprit la conversation comme si de rien n’était, les yeux balayant cette cour ensommeillée où ils avaient tout l’espace de rêvasser. “Gillespie est cool ouais, je l’ai rencontré dans un de ces galas pour gros bourges ultra friqués.” August hocha vivement la tête avant de renverser son crâne en arrière pour expier la fumée au-dessus d’eux. “Teddy est plutôt bon délire, elle aussi.” Faisant désormais preuve de plus de mesure, il tira ses commissures de lèvres vers le bas en une moue dubitative. “Et Toni… Bah c’est Toni quoi. Toujours égale à elle-même, mais avec un bonnet en plus.” “Alors c’est carrément le modèle supérieur d’elle-même, tu veux dire” répliqua-t-il dans un ricanement. C’était l’âge béni où les filles devenaient baisables après être devenues jolies. Cette année serait résolument bonne. Kenneth s’agita soudain comme s’il venait d’être frappé par le Saint Esprit (ou Sainte Sabrina), arquant l’un de ses sourcils d’incompréhension. “J’ai envie de m’éclater la tête au point de plus savoir comment je m’appelle. On devrait se faire ça, un de ces soirs !” “Putain mais grave, ça fait tellement longtemps !” Il marqua une pause en passant une main dans ses cheveux ébouriffés, réalisant de fait qu’il n’avait plus ressenti la légèreté de l’alcool depuis plus d’un an, et que si les potions exceptionnellement tolérées par sa mère lui avaient permis de tenir le coup, une bonne dose de substances lui permettrait probablement de planer assez haut pour oublier l’espace d’une nuit qu’il était cloué sur cette maudite jambe. “De toute façon, y a que les cuites pour tenir le temps de merde, ici.” Grisaille écossaise ou ces regards en biais adressés à sa jambe, le temps de merde était de toute évidence partout. Glissant sa main libre dans la poche de son pantalon, il tapota sa cigarette fumante de l’autre pour en chasser les cendres. “Il faut qu’on trouve un plan.” Il acquiesça pensivement. “Ça sera facile, on a des passe-droits maintenant…” rappela-t-il dans un clin d'œil avant de bomber un peu plus le torse pour bien exposer son insigne. “Mais OK, on va se programmer un truc. T’as qu’à me rejoindre chez les Gryffons demain après les cours. On se videra quelques bières pour y réfléchir… Il est grand temps de réveiller cette école.” Il appuya ses dires solennels d’un superbe sourire complice. Puisqu’elle ne tournait plus rond, il était effectivement temps de redonner l’impulsion, que les choses aillent à nouveau à l’endroit. Pour Poudlard, mais surtout pour lui, avant tout.

@Kenneth D. Appleton

code by EXORDIUM.

BORDERLINE

Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best

Premiers jours et grandes annonces

@August P. Rowle
@Antonella L. Mancini
@Kenneth D. Appleton

Je n’avais jamais su ce que je pensais exactement des soirées de retour à Poudlard. D’un point de vue purement objectif, elles arrangeaient mes affaires. Il n’y avait rien de plus intéressant que d’écouter des élèves babiller sur leurs vacances, sans se rendre compte du nombre d’informations que je pouvais glaner à la seconde. D’un autre côté, elles me rappelaient toujours que quoi je fasse, je n’étais plus en Italie et encore moins chez moi. Le constat était donc mitigé. Me glissant dans la masse des élèves qui se précipitaient tels des ventres affamés vers la promesse d’un banquet, je me décalai légèrement, un temps de retard avec le rythme ambiant, pour laisser mon regard englober la pièce. Il n’y avait rien de particulièrement étonnant. La plupart de mes camarades étaient exactement là où je le supposais, en train de converser avec les interlocuteurs habituels. Aucune surprise. Dieu, que je m’ennuyais.

Une fois assise à la table de ma maison, je m’appliquais à gratifier mes voisins de sourire polis, tout en laissant traîner mes oreilles. Je ne peux pas dire que le reste du monde ne m’appréciait pas, ce n’était pas le cas. J’avais toujours mis un point d’honneur à être aimable, bien que parfois un brin piquante, avec mon entourage. Mais je ne peux pas dire que j’étais entourée d’amis. Je maintenais une distance savamment étudiée avec le reste de l’univers. Mais sincèrement, pas la peine de me plaindre. Je n’avais pas besoin d’amis parce que je n’en voulais pas.

Mon regard s’arrêta sur August dont l’insigne, insolente, me rappelait que ce garçon même après un an d’absence, arrivait à reconquérir tout le monde d’un sourire. Il était étonnamment bien entouré pour un revenant. Alors cher voisin, suscites-tu fascination ou pitié ? La question était rhétorique. Il arrivait à être élégant avec cette canne.

Notre cher directeur – qui s’était révélé plus solide que je ne l’aurais parié quand il n’avait pas cédé son poste au bout d’un an – se leva pour nous dire quelques mots de bienvenus que je m’apprêtais à écouter distraitement quand son annonce prit un tour plus intéressant. Des Olympiades magiques. Un frisson d’impatience me parcourut. C’était une mauvaise idée. Donc elle était attirante. Théoriquement, pour continuer à mener ma vie d’élève et de chat, la logique voulait que je ne marque pas les esprits. Si je n’étais pas remarquable, alors personne ne se prendrait à deviner mon secret. Il n’y avait pas de feu des projecteurs dans mes plans à court terme, seulement de l’obscurité dans laquelle se cacher. Et parce qu’il est humain de toujours souhaiter ce qu’on ne peut pas avoir, j’avais très envie, envie à en crever, de participer et de gagner. J’aurais adoré les impressionner, tous. Une ambition stupide d’adolescente. Chercher sa valeur dans les yeux d’autrui était le meilleur moyen d’être déçue. Mais j’avais quinze ans et de l’arrogance à revendre. Surtout à l’idée qu’il me regarde, lui. Ou de l’affronter. Est-ce qu’il se risquerait à montrer l’étendue de son infirmité ? Le Directeur désigna un professeur en donnant des consignes, de même que l’élève cracmol qui servait de garde-chasse. Le gamin semblait presque fier d’être cité. Presque comme un animal de concours qui aurait apprécié qu’on le regarde. Comme un chien aux pieds de son maître. Est-ce qu’il était contraint d’obéir à tout pour rester ici ? Assis. Couché. Fais le mort. Pathétique. Mais intéressant à savoir s’il pouvait fournir des informations sur les épreuves. Après tout, seul gagner importait, la triche n’était qu’une stratégie comme une autre.

- Tu vas t’inscrire, Toni ?

L’italienne était ce qui se rapprochait le plus d’une amie et ce depuis mon premier jour de scolarité. Elle était prévisible, mais pas désagréable. Sympathique même, puisqu’elle avait le bon goût de ne pas me déranger et de ne pas voir mes sorties nocturnes. Une perle en somme. Du coin de l’œil, j’observai August et Kenneth se faufiler dehors. Visiblement leur amitié n’avait pas tant souffert de cette année écoulée. A moins qu’il ne soit contraint à une sacrée campagne de charme pour retrouver sa place. Je piquai une bouchée de plus, avant de me décider à les suivre. Je n’étais pas assez proche d’eux pour m’incruster durablement dans leur moment. Mais je pouvais les déranger.

- Je te retrouve dans le dortoir, Toni, je t’ai ramené des gâteaux d’Italie.

Sans autre forme de procès, je quittai rapidement la table et pressai le pas. L’avantage de la blessure d’August était sans doute qu’ils n’avaient pas pu aller très vite. Ni très loin. L’écho de leur pas se répercutaient encore dans les couloirs et si je fus incapable d’entendre le début de leur conversation. J’aurais pu les observer de loin, en chat, enveloppée dans la nuit. Mais la passivité était tellement moins amusante. Je pris la peine d’alourdir légèrement mon pas, assez pour que mes semelles claquent sur le sol et que ma présence soit annoncée. Cela aurait été indélicat de les prendre en traître dès le premier soir, non ? Je ne sais pas si Kenneth fut surpris ou contrarié de me voir. Seul l’air à la fois étonné et à la fois amusé d’August s’imprima dans ma mémoire. Il se souvenait de cet été.

- Bonsoir Kenneth ! Bon retour parmi nous, August.

Depuis le temps que nous nous croisions de soirées en mondanités, nous nous connaissions. C’était l’avantage et l’inconvénient d’un monde un peu trop petit. Seule la dernière phrase du Gryffondor m’était parvenue et je le gratifiai d’un sourire

- Je pensais bien que tu allais fomenter un plan diabolique pour ton retour. Selon ta liste d’invités pour ta future soirée clandestine, je peux te procurer du vin ou de l’alcool plus fort. Prends ça en compte.

Invite-moi. C’était une manière plus légère de le dire. Limpide, mais pas sous forme d’interrogation pour ne pas subir une fin de non recevoir. Quoi que nous nous étions bien entendus cet été. Assez pour que je décide de tenter de maintenir un lien ce soir.

- Je ne perturbe pas plus longtemps ces romantiques retrouvailles. Bonne cigarette.

Je tournai presque aussitôt les talons, sans laisser vraiment plus de temps à la moindre interaction. Ils me trouvaient certainement bizarre depuis mes onze ans, ce comportement ne serait donc pas source d’un changement d’avis drastique sur mon caractère. Néanmoins, j’étais moi-même assez surprise de cette envie impulsive de leur parler. J’aurais le temps du trajet vers notre salle commune pour y penser.

Décidément, le constat des soirées de rentrée était mitigé.

lumos maxima

Alors qu’elle écoute Maximilianna raconter ses vacances, Teddy sent une pierre tomber au fond de son estomac. Elle a déjà dépense probablement plus ce qu’elle gagnera en une vie au bout de sa première phrase. Max est gentille, mais elle déverser les joyaux de sa famille à chaque fois qu’elle ouvre la bouche et la jeune fille ne sait pas vraiment quoi faire de ces informations. Mais elle se sent clairement pouilleuse. Elle n’a pas la moindre idée de qui est Linus. Et elle ne doute pas que la collection du printemps doit valoir plus que toutes les fringues contenues dans l’ensemble de sa maison. En même temps ce n’est pas compliqué : il y en a peu. Elle ouvrit la bouche, la referma. Puis se décida pour une blague, enfin, à moitié une blague : « j’espère que tu maîtrise le sortilège d’extension, parce qu’à t’entendre, ça rentrera jamais dans la penderie ! »
Teddy est un peu étonnée que Maxi ne prenne pas la peine de s’inscrire, elle aime plutôt se donner en spectacle, c’eut été l’occasion. Elle réfléchit : « Je sais pas trop. A première vue, je dirais : la GROSSE flemme. » Mais elle sait aussi que si son père a vent de l’affaire, elle s’inscrira et n’aura pas trop le choix. Alors elle en prendra son parti. « Mais au cas où j’espère que tu sortiras les pom-poms et tout que tu me feras une belle chorée ! » Les pompoms seront probablement en paillettes de diamant véritable ou une connerie du genre, et je serais aveuglée par leurs reflets . Mais la jeune fille ne crachait jamais sur un peu de soutien ou d’admiration.

Elle s’étonne un peu de voir sa camarade s’intéresser aux allées et venues de Kenneth, mais ça ne la gêne pas de répondre : « Je suppose qu’il est allé voir l’homme de sa vie, il a du lui manquer l’année dernière. » C’est une gentille moquerie, elle adore Kenneth. Et elle sait que personne ne peut faire d’ombre à August, même au banquet. Teddy se laisse déconcentrée par la boule de poils blanche. « Mooh, j’espère qu’il s’entendra bien avec le Chat. Il faut encore que je lui trouve un prénom, je l’ai eu en cadeau cet été. » Elle hésite à dire qu’elle l’a eu en cadeau pour sa victoire au concours de Kilkenny mais elle doute que ça intéresse vraiment Max. Alors elle se contente de faire une gratouille à Snaps.

Jour de rentrée

et bla-bla-bla...

Autour d'une cigarette bien méritée, j'affirme avec sincérité que son absence s'est révélée pesante, même s'il n'est pas aisé de l'exprimer verbalement. Mais parce que cet échange commence à devenir trop sentimental, je ressens le besoin irrépressible de désamorcer la drôle de tension qui s'installe entre nous, en faisant chuter quelques cendres grises à nos pieds. « Surtout Lizzie, j’imagine. J’aurais du te filer des nouvelles d’elle plus souvent ! » lancé-je en portant ma main à mon front, comme si je réalisais soudainement une terrible erreur. Tu parles... connaissant August, même alité, il devait célébrer chaque jour passé loin de cette conne. Plus sérieusement... je crois que je ne suis pas capable de saisir les émotions contradictoires qui le traversent en ce moment, et cela me frustre un peu. Alors, je me raccroche à mon plaisir égoïste de le savoir enfin de retour... Les choses ne tarderont pas à retrouver leur cours normal, et en plus, cette année, on sera dans la même classe. J'imagine déjà les profs anticiper leur retraite en réalisant qu'ils vont devoir nous supporter ensemble... J'ai des tas de potes ici, mais aucun avec qui je suis autant sur la même longueur d'onde. Et tandis que je tire à nouveau sur ma cigarette, expirant un léger nuage de fumée, on évoque les changements physiques survenus chez Toni au cours de l'été avec une certaine malice, et un humour qui côtoie de près les bas-fonds. « Vu que c’est notre pote on peut lui demander si on a le droit de les voir, juste une fois, non ? » D'accord, je plaisante, mais... il faudrait lui demander si elle serait d'accord, au cas où, juste pour savoir... non ? Au moins en photo ! Enfin, en attendant de pouvoir aborder ce sujet avec elle, il est de notre devoir le plus strict de réfléchir à la manière dont nous allons remuer un peu cette école. Ravi de constater qu'August nourrit les mêmes envies que moi, je lui assène un léger coup de poing dans l'épaule. « Aaah, là je retrouve mon comploteur préféré. Je savais que t’étais pas un de ces larbins de la direction, dans le fond. » Évidemment, je n'en ai jamais douté... le simple fait de savoir qu'il a du mourrir d'ennui dans leur wagon rempli d'intellos prétentieux et de lèches-culs en herbe me donne matière à le vanner pour les trois prochains mois.

J’allais lui suggérer quelques idées pour pimenter un peu nos soirées à venir, mais le bruit de quelques pas attire mon attention… Je soupçonnais un préfet avant de justement me rappeler que j’en avais un à mes côtés, ce qui m’épargnait tout ennui potentiel. Et c’est une voix féminine qui surgit de l’obscurité tombante pour nous interrompre. Je me retourne et entends Vesper Corvere, venue de nulle-part, nous saluer joyeusement d’un air mutin… Elle sourit à August et lui propose de l’aider à se dégoter quelques bouteilles pour sa soirée à venir, et prend congé moins d’une minute après être arrivée jusqu’à nous. Je la regarde s’éloigner, contemplant dubitatif les cheveux bruns et bouclés qui dansent dans son dos au rythme de ses pas. Une fois que je suis certain qu’elle a bien disparu à l’angle du couloir, je réprime un ricanement sardonique… Dans un mélange de perplexité et d’amusement, je me tourne aussitôt en direction de mon meilleur ami pour qu’il confirme mes suppositions. « Attends, je rêve ou elle nous écoutait… ? » Parce que sans vouloir me la jouer théoricien du complot, c’est à ça que ça ressemblait bel et bien, puisqu’elle a su saisir au vol notre envie de festoyer à peine évoquée. Par ailleurs, je m’interroge même sur les raisons de sa présence dans les parages et la soupçonne même de nous avoir suivis jusque dans la cour… Il n’y a pas un chat aux alentours, tout le monde est au banquet, sauf nous qui nous en sommes éclipsés. Et je ne peux laisser passer une telle occasion de railler un peu le Don Juan qui me sert d’acolyte ! « Tu sais, je peux te procurer du vin, mon August d’amouuur. » imité-je d’une voix sirupeuse volontairement exagérée avec un faux accent italien. Pardon, mais la tentation est trop grande ! Vesper est dans ma classe depuis un sacré bail, mais je ne l’ai jamais vue aussi entreprenante avec qui que ce soit. D’habitude elle est juste… comment décrire ça… ? Juste elle-même. En tout cas, le numéro qu’elle vient de nous faire était un sacré spectacle. J'inspire à nouveau un peu de fumée dans ma bouche, et sur un ton lourd de sous-entendus et avec un petit sourire en coin, je lance à August : « On est bien d’accord pour dire qu'elle est en énorme kiff sur toi ? » Quel bourreau des coeurs, celui-là. Au moins, je suis intérieurement rassuré de constater qu’en dépit de tous ces changements survenus cette année, certaines choses - comme le charme indiscutable de mon meilleur ami auprès des donzelles de l’école - sont demeurées intactes. Face à un avenir nébuleux, il est bon de conserver ses principaux repères.

@August P. Rowle
@Vesper L. Corvere

rainmaker

Premier jour
Et grands projets

Il aurait dû prendre plus de paquets. Alors que la fumée de sa cigarette s’élevait paresseusement autour de son visage levé, August prenait conscience de la longueur de l’année à venir qui s’étirerait encore plus nonchalamment dans les mois à venir. Septembre. Octobre. Novembre. La grisaille tremperait bientôt le paysage écossais pour le rendre humide et froid, jouant déjà avec ses nerfs rafraîchis par le crépuscule. L’automne dernier avait été assassin, comme si le mauvais temps avait rongé jusqu’à son caractère, inerte sous une couette qu’il avait été incapable de quitter. Mais il n’en voulait plus de cet état, il ne voulait plus des feuilles mortes, il ne voulait plus de ce suicide mental ! La fumée n’avait pas fini de se dissiper qu’il reprit déjà une bouffée, consumant sa cigarette d’un éclat rougeâtre comme pour mieux se raccrocher à cette lueur. Plus de cigarettes, pour plus de temps de pause comme celui-là, à brasser des conneries avec son meilleur ami pour se sentir normal dans l’absurdité de ce retour ; pour expier son appréhension d’un seul souffle d’émanations toxiques. Fumer pour se purifier, dans le fond, ces illuminés qui foutaient le feu à de l’encens ne suivaient-ils pas cette même démarche ? Ils cherchaient aussi la paix dans l’irrespirabilité d’un air pourtant absorbé à pleins poumons, dans les minuscules cendres fumantes qui retombaient en silence. Oh, August n’était pas encore assez fanatique pour croire qu’il renaîtrait de ces résidus, à l’instar d’un Phoenix aurait niaisement précisé Docteure Sakho avec sa manie des comparatifs encourageants (d’ailleurs il se souhaitait bien de ne jamais croire en de telles foutaises psychologiques, il laissait volontiers la poésie mielleuse à ces ménagères qui ne savaient pas quoi faire de leur temps) ; mais il se devait néanmoins d’admettre qu’il y avait une forme de sérénité dans ce papier lentement calciné par la braise. Ça brillait. Ça faisait tourner la tête. Ça remplissait le vide. “Surtout Lizzie, j’imagine. J’aurais dû te filer des nouvelles d’elle plus souvent !” railla Kenneth en ignorant royalement le malaise qui avait glissé dans sa réponse précédente. Sacré Kenny. Toujours aussi doué pour envoyer le monde se faire foutre. Il poussa le vice jusqu’à mimer une terrible erreur ; parce que c’était de toute évidence ça, sa seule et véritable erreur. “Lizzie” répéta pensivement August en jouant le jeu, prostituant sa rancoeur contre la première blague venue. “Attends, rassure-moi : elle est toujours aussi conne ??” reprit-il d’un ton empli d’espoir. Parce que certaines traditions ne devraient jamais se perdre, et c’était bien ce que hurlait son regard suppliant, comme il aurait craint que cette connasse soit désormais douée de bon sens et ne puisse plus jamais faire l’objet de leurs moqueries qui parvenaient si facilement à faire fi du reste. Les moqueries ; et les jolies filles. “Vu que c’est notre pote on peut lui demander si on a le droit de les voir, juste une fois, non ?” August esquissa un large sourire salace en croisant presque aussitôt le regard espiègle de son meilleur ami. “Une seule fois ? Je t’ai pourtant déjà dit que tu manquais d’ambitions, mon Kenny !” Et il tapa sa canne sur le sol dans un geste dramatique, comme pour appuyer son soupir. Autant que ce truc lui serve à autre chose qu’à être regardé de travers. Le pire, c’est que les seins de Toni, il s’en moquait bien - déjà parce qu’elle était son amie et que si une fille parvenait à gagner son estime, c’est qu’elle n’était plus qu’un morceau de viande comme toutes les autres - mais l’occasion de continuer à déconner était trop belle, plus saillante encore que la poitrine évoquée. C’était exactement ça qui lui avait manqué. Cette complicité idiote qui faisait oublier toutes les merdes de la vie.

Kenneth eut encore le temps de le traiter de comploteur (un véritable compliment, parce que rien n’aurait été plus insultant que de le considérer comme un vendu, ce cher et tendre qualificatif utilisé par Oncle Owen pour décrire son père), lui arrachant un large sourire de fierté d’être ainsi assimilé à un rebelle, quand des claquements de talons vinrent perturber la tranquillité de la cour. August retint un juron, agacé par cette interruption parasite alors qu’ils n’avaient même pas encore fini leurs clopes, quand l’importune éleva la voix. “Bonsoir Kenneth ! Bon retour parmi nous, August.” Le Gryffondor tourna la tête en même temps que son ami, dans une symétrie involontaire et pourtant parfaite, pour toiser la nouvelle venue. Ses commissures se tirèrent alors de raillerie en identifiant le visage Vesper. Décidément, le terme intruse qu’il avait employé en la rencontrant dans son manoir au cours de l’été lui allait comme un gant : elle semblait prendre un malin plaisir à s’immiscer là où elle n’avait strictement rien à faire. “Je pensais bien que tu allais fomenter un plan diabolique pour ton retour. Selon ta liste d’invités pour ta future soirée clandestine, je peux te procurer du vin ou de l’alcool plus fort. Prends ça en compte.” Intruse, et toujours aussi arrogante ; décidément, rien n’avait changé dans cette école, c’en était à se demander comment il avait pu gaspiller tant de nuits à redouter la rentrée. “Je ne perturbe pas plus longtemps ces romantiques retrouvailles. Bonne cigarette.” Elle tourna aussitôt le dos pour repartir comme si elle n’était jamais apparue, à l’image de l’ombre qu’elle avait toujours été. Il aurait pu profiter de ces quelques secondes où elle s’éloignait pour rétorquer quelque chose, mais il n’en fit rien, pris au dépourvu par cette arrivée impromptue qui se répétait pour la seconde fois, comme elle aurait méticuleusement calculé ces rencontres qui n’avaient pourtant en apparence pas le moindre sens.

Le ricanement à grande peine retenue par le Poufsouffle perça le silence qui était retombé entre eux. “Attends, je rêve ou elle nous écoutait… ?” Quand August tourna la tête vers son camarade, ce dernier l’observait déjà, le visage tiré d’une stupéfaction amusée. “Elle nous écoutait complètement, ouais” répondit-il avec une seconde de décalage, réalisant de fait qu’elle avait dû suivre leurs échanges pour débarquer de la sorte et rebondir sur ce qu’il annonçait à Kenneth. Et cette façon de disparaître immédiatement… N’était-elle venue ici que pour eux ? Que pour lui, à en juger l’aller simple de son intervention qui n’avait été destinée qu’à sa personne ? Un sourire marqué vint alors creuser ses fossettes, terriblement amusé par la situation. Cette nana était complètement tarée pour venir l’espionner, et elle l’était encore plus d’avoir offert un tel spectacle à un aussi bon public que Kenneth. Elle venait de signer le début de sa carrière sur la scène de la moquerie et effectivement, il ne fallut pas un instant de plus pour que le Poufsouffle brandisse cette opportunité de plaisanterie inespérée. “Tu sais, je peux te procurer du vin, mon August d’amouuur.” Les zygomatiques du Gryffondor s’étirèrent encore plus, laissant ainsi découvrir toutes ses dents. “Tu me parles pas comme ça toi, hein ? T’as une concurrente sérieuse maintenant” ironisa-t-il en reprenant une bouffée de cigarette pour se détendre à nouveau. C’est qu’il y avait quand même un côté étrange à cette interlude qui semblait devenir une curieuse habitude pour cette fille, parce que même un cinglé comme Jørgensen était capable de plus de discrétion dans son obsession pour lui. Ou en tous cas, il ne venait pas le chercher comme ça, il se contentait de quelques menaces en l’air soufflées comme la fumée qu’il expirait à nouveau. C’était quoi son problème à celle-là ? Elle ne lui avait jamais adressé la parole en cinq ans de voisinage, et voilà qu’elle se mettait soudain à le suivre ! Kenneth esquissa un sourire en coin en lui jetant un regard encore plus lourd que ses propres réflexions. “On est bien d’accord pour dire qu'elle est en énorme kiff sur toi ?” August réprima un ricanement en détournant aussitôt le regard pour observer, tiens, cette fenêtre du troisième étage, là-haut. “Impossible” répliqua-t-il fermement en posant sa cigarette entre ses lèvres. Une seconde courut entre eux, il sentait toujours le regard de Kenneth sur lui alors il y risqua à nouveau ses prunelles, un air profondément innocent sur le visage. “Non mec je te jure, cette meuf m’a jamais adressé un mot, je sais pas ce qu’il lui prend là” enchérit-il, convaincu. Ses mots furent enveloppés de la fumée de sa bouffée précédente et il chassa les restants de ses poumons avant de conclure. “Ça doit être l’insigne, elles sont toutes excitées par l’or, c’est bien connu. Ou alors c’est la canne, j’en sais rien. J’imagine qu’une grande canne implique de grandes responsabilités ?” Il tapota le sol du bout de son engin pour mieux faire passer cette blague vaseuse - et sa nervosité. C’était un peu tôt, pour rire de son état, et dans le même temps, qu’est-ce qu’il en avait à foutre ? Il devait s’y faire, au moins jusqu’à ce qu’une vraie solution soit possible. Là, il n’aurait plus aucun scrupule à rappeler qu’il avait un jour boité. De toute manière, ça ne semblait rien changer à celui qu’il était… Et c’était donc peut-être son amour-propre qui agitait ainsi sa cage thoracique ; il se réveillait enfin de sa léthargie, cet égo engourdi.

@Kenneth D. Appleton
@Vesper L. Corvere

code by EXORDIUM.

[SUJET COMMUN] Premier jour et grandes annonces

Ft. @Teodora K. Von Meissen

Je regrettais la semaine actuelle. Les Linus étaient sublimes et avoir la primauté de les acheter après le défilé, ou littéralement au cours de celui-ci, me laissait avec une impression que de nombreuse paire ne finirait jamais à rejoindre ma collection. À l’entendre dire, c’était comme si je n’avais pas l’option de demandé ce service à quelqu’un; tout se monnayais dans la vie, et depuis ma 1ère le sortilège d’extension était lancé par un élève plus vieux m’évitant du même fait la frustration de l’échec. Cela étant, ce n’était pas comme si cette année, je pensais avoir pigé ou non le truc, mais j’avais vraiment plus l’intention d’essayer d’utiliser la bague faite par maman et cela rendait les choses plus complexes. Alors me cassez la figure par un échec, non merci.

Trésor, ça rentre toujours! Cette année ne fera pas exception! D’ailleurs, Norine m’a fait acheter quelque chose à Milan. Tu pourras voir si ça te plais, si oui, ça sera cadeau. Dès que je le sort de la malle, je vais te le mettre sur ton lit. Elle dit que c’est très grunge avec les mailles décousues! C’était dans la collection de Pavlo Tecv, il a fait un défilé vraiment sensationnel et super controversé; tu aurais aimé; j’en suis sûr. C’était en Juin et les revues en parle comme le créateur à suivre, un véritable visionnaire – et chérie, il fait absolument pas dans les robes cocktail! J’te montrerai, j’ai la revue de Juillet de ModaMag en haut.

Je souriais, mais au fond, j’avais surtout peu envie de finir couverte de fiente d’Hippogriffe, si moindrement ça tenait des oiseaux comme lui avait souligné Rozé l’an passé au moment de regarder les options, ça faisait leurs besoins de volant et le but serait surtout d’éviter les petits cadeaux autant sur soi que de bien fermer la bouche. Une course ? C’était plus un parcours d’obstacle volant! Non, merci!

Oh allez! T’a encore le temps d’y penser! C’est pas aujourd’hui qu’il faut choisir! Mais j’aurai besoin de savoir assez vite pour recruter et faire faire les tenues par ma couturière.

Ce qui allait prendre un minimum de temps; soit le choix des tissus, la soumission des designs, les ajustements de ceux-ci, prévoir les essayages pour moi et quelques recrues; la liste des choses étaient bien longue de l’idée à la production, Teodora n’en avait probablement vraiment aucune idée! En plus des pompoms en eux même et de l’enchantement sur ces derniers. Fallait faire des choix judicieux; autant couleur que fashion! Non, c’était vraiment probablement beaucoup plus complexe que la course, en vrai!

Ah oui, il est de retour ? – Soulignai-je en filant mon regard jusqu’à la table des Gryffondor, sans pourtant poursuivre avec plus d’acharnement. Après tout, il fait bien ce qu’il veut Kenneth dans la vie, ça me regarde pas vraiment et ça m’intéresse pas vraiment plus. Je disais cela seulement parce qu’il s’était levé et avait tous simplement disparu, Teodora aurait pu très bien ne pas le savoir que ça m’aurait fait ni chaud, ni froid! D’ailleurs, je n’ai guère le temps de plus y attarder parce que Schnaps requiert toute mon attention. Il est A-D-O-R-A-B-L-E! Ne trouvez-vous pas ?

Schnaps s’entend bien avec tout le monde! C’est même une vedette! N’est-il pas adorable ?

D’ailleurs, ma colocataire est déjà à gratifier d’une gratouille à mon petit ange, m’attirant un sourire attendri. Noué autour de son cou, un joli collier de soie avec une breloque d’une forme de cœur serti de petit saphir brillant. Ma petite créature continuait à mâcher son morceau de viande en montrant ces minuscules canines à chaque roulement de la pâte animalière dans sa bouche.

Oh! Schnaps. T’a entendu, tu vas avoir un ami dans la chambre! C’est pas merveilleux!

Je glissai ma main pour le caresser entre les deux oreilles, les aplatissant en même temps, alors qu’il se pourléchait de chaque côté de sa toute petite bouche, avant qu’il se lance sur le dos pour exposer son petit ventre tout blanc, et que j’y glisse les doigts.

Va falloir faire des présentations! Et lui trouvez un nom. C’est une créature vivante, c’est important qu’il ait un nom! Il est assurément spécial à sa manière, alors il mérite un beau nom! Tu le voulais en anglais ? Ou en allemand ?

Parce que nous pouvions tout simplement conversée dans cette langue toutes les deux. Mais il n’était largement peu nécessaire d’exclure toute la tablée; et puis quelques fois les idées les plus originale ne venait magiquement pas de nous. Sauf pour moi. Tout venait magiquement de moi!

Code by Joy

L’absence de réaction de Violet face à l’hostilité manifeste de Dmitri était presque une provocation supplémentaire. Elle ne le prenait pas au sérieux, pensant sûrement qu’il finirait par se calmer à sa simple demande ou face à la pression d’un auditoire aussi chargé que celui d’un banquet de début d’année, mais c’était sans compter son caractère très borné. Il avait connu bien pire ; des confrontations et des spectacles publics dans cette même grande salle, jouant les exemples pour différents directeurs en manque de discipline, une simple petite bagarre ne l’effrayait guère. Il n’avait de toute façon guère envisagé les conséquences qui, pour l’heure, ne l’intéressaient nullement.

- Lorsque l’on fait une réflexion à voix haute devant plein de mondes, c’est destiné à ceux qui t’entourent, que tu le veuilles ou non, rétorqua-t-il alors qu’elle justifiait ses propos pour des excuses aussi ridicules qu’elle étaient frustrantes pour l’adolescent. « Tu l’as dit toi-même, l’année dernière, tu as échappé au sort que tu méritais, je ne te reconnais nulle prescription qui puisse t’épargner d’avoir à présenter des excuses. »

Pour qui se prenait-elle ? Elle était une insignifiante sorcière qui s’était montrée désagréable et récoltait désormais le fruit de ses paroles. Mieux valait tard que jamais. Jamais elle n’avait semblé regretter de s’être montrée ainsi vexante et insultante, jamais elle n’avait fait mine de présenter des excuses. Le professeur Kendrick n’avait fait qu’escorter Dmitri jusqu’à sa salle commune sans même envisager de sanctionner la désormais préfète, comme si en fin de compte, ça n’était pas bien important... elle avait pourtant été là à ses funérailles, elle !

- Maintenant, range ta baguette avant de faire quelque chose que tu regretteras. Tu as vraiment envie de passer ta première semaine tous les soirs en retenue ?

Les lèvres du Tchèque se courbèrent en un sourire mauvais alors qu’il suivait le regard de Violet pour aller s’attarder sur la table des enseignants. Aucun d’eux ne semblaient véritablement faire attention aux élèves, pris dans une discussion sûrement banale d’adultes au retour des congés. Alexander van Aken y était aussi, silencieux et calme, un peu ailleurs sans doute. Il avait d’autres chats à fouetter que quelques gamins festoyant autour d’un banquet.

- Tu crois sérieusement que c’est le genre de choses qui m’arrête ? Et de toute façon, on sait tous les deux qu’il me suffira de demander à mon oncle pour faire sauter les retenues... dans le pire des scenarii, je les passerai dans son bureau, à peindre.

Ça n’était pas tout à fait vrai mais il serait idiot de ne pas jouer de la présence de son tuteur à la table des professeurs. Depuis qu’on l’avait accusé de favoritisme, durant l’année Sørensen, il n’hésitait plus à utiliser ce levier pour narguer les autres.

Le sourire du garçon s’élargit un peu alors que ses doigts se refermaient discrètement sur sa baguette pour la surélever juste assez en direction de sa préfète.

- Mucus ad noseam, souffla-t-il à mi-voix, pas assez fort et visible pour trop attirer l’attention des camarades aux alentours. Dans le pire des cas, seuls leurs plus proches voisins les voyaient.

Le sort – simple et pas bien méchant – fusa droit vers la jeune fille sans laisser de moindre doute quant au résultat si elle ne réagissait pas assez vite.

HRP:

@Violet McGregor

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Premier jour et grandes annonces

Victoire Openwings & everyone

Alors que Victoire hésitait à finir cul sec son verre de vin, Wenceslas se tourna vers elle.

— Veuillez me pardonner pour la teneur morose de mes remarques, je ne fais guère un collègue très jovial, j’en suis navré.

La jeune femme haussa légèrement un sourcil.

— Je n’aimerais pas ternir votre première rentrée parmi nous, poursuivit le professeur. D’autant qu’elle commence assurément bien

L’Owlmaster fut agréablement surprise par les excuses de Wenceslas. Elle qui l’avait plus ou moins toujours perçu de loin comme un personnage froid pas forcément très sympathique choisit de lui laisser sa chance. Après tout, Septimus ne lui avait-il pas toujours dit que le professeur de sortilèges était une personne tout à fait agréable ?

— Bah, vous devez avoir vos raisons, Victoire rassura-t-elle l’enseignant. De ce que j’ai compris, Poudlard n’a pas été franchement calme ces dernières années. Enfin, c’était déjà pas un camp de scouts quand j’y ai fait mes études, mais j’ai jamais connu un enchaînement de merdes comme ce qui s’est passé là pour vous.

La sorcière haussa les épaules.

— C’est peut-être moi qui suis trop optimiste pour cette année, évalua-t-elle. Mais bon, ils en faut bien, non ?

Victoire sourit à Wenceslas. Elle reconnaissait volontiers son propre caractère de jeune chien fou qui l’avait déjà mise dans de beaux draps. Mais un peu d’insouciance ne pourrait pas faire de mal à l’équipe des adultes de Poudlard, pas vrai ?

— Bonsoir ! souhaita alors Septimus à toute la tablée.

Revenant tout juste de son tour de la Grande Salle, le concierge avait posé la main sur les épaules de son amie Victoire et du voisin de celle-ci, Fergal.

— Vous avez l’air bien animés, dites-moi, commenta joyeusement le sorcier. De quoi discutez-vous donc ?

— On est sur le point d’ouvrir des paris quant auquel des élèves mourra le premier pendant ces Olympiades, plaisanta l’Owlmaster. Plus sérieusement, je crois qu’on essaie tous plus ou moins de se rassurer sur le fait que tout va bien se passer cette année.

En levant les yeux vers Septimus pour lui sourire, la jeune femme nota qu’il avait toujours la main sur l’épaule de Fergal. Mais alors qu’elle réfléchissait à une façon discrète de prévenir son ami de son geste peu subtil, le concierge relâcha le directeur par lui-même.

Préférant faire comme si de rien n’était pour éviter de l’embarras à son compère, l’Owlmaster s’empressa de lui demander :

— Et toi, alors ? Les gosses sont sages, ce soir ?

Victoire hulule en crimson.

KoalaVolant

@Fergal Armitage @Professeur W. Aylmer @Professeur J. Alexander @Septimus Veturia, avec mes excuses pour mon retard Winslow

Premier jour

Violet & tout le monde

Décidément, le garçon avait l’air de ne pas vouloir se taire. C’était trop de demander, une première soirée sans interactions sociales, il fallait qu’on vienne la voir pour un débat qui ne l’intéressait pas le moins du monde à propos d’un évènement passé depuis longtemps. Il voulait qu’elle s’excuse, mais pourquoi faire ? Des excuses de quoi ? Violet ne comptait pas s’inventer des remords qu’elle n’avait jamais eu. Elle avait dit ce qu’elle voulait dire, et si d’autres n’étaient pas contents avec ça, c’était leur problème, pas le sien. Elle avait heurté leur sensibilité, c’était tant pis pour eux. Elle avait toujours droit à la liberté d’expression et ne voulait certainement pas se montrer désolée pour quelque chose qui, d’après elle, n’en valait pas la peine.

« Je m’adressais à Jasper, je n’y suis pour rien si tu espionnes les conversations privées. Je n’ai rien de plus à te dire. Si tu veux des excuses, il faudra que tu ailles en chercher ailleurs. »

Elle lui conseilla fortement de ranger sa baguette s’il ne voulait pas finir tous les soirs en retenue, mais ces menaces n’eurent pas du tout l’effet qu’elle espérait, au contraire. L’élève lui répondit par un sourire mauvais et lui lâcha que ça ne changeait rien pour lui puisque son oncle était dans le corps professoral et que dans le pire des cas, il passerait ses retenues avec lui. Sa remarque permit au moins à Violet à se rappeler de son nom, qu’elle avait parfaitement oublié jusque-là. Van Aken, évidemment. Au moins, si jamais la situation dégénérait, elle pourrait faire remonter son nom au Directeur sans avoir besoin de fouiller les registres pendant des heures. Quant à la mention d’un certain favoritisme familial, elle détestait ce principe, mais elle pourrait toujours tenter de le contourner d’une quelconque manière. Elle allait donc affirmer qu’elle n’avait pas encore l’intention de lâcher l’affaire, mais quand elle remarqua la poigne de Dmitri refermée sur sa baguette, ce fut trop tard pour éviter le sort.

Elle se prit le maléfice de plein fouet et porta immédiatement une serviette à son nez pour éviter le pire. Elle se leva brusquement, ses yeux sombres rivés sur le Serdaigle. Elle n’aimait pas se mettre en colère, mais il l’avait cherchée. Elle sortit sa baguette à son tour, avec un air défiant mêlé à sa fureur, mais se retint au dernier moment avant de lui lancer un nouveau sort pour lui rendre la pareille. Elle devait se contrôler, si elle rentrait dans son jeu, elle aurait des problèmes également et elle n’avait vraiment pas envie de s’attirer les mauvais regards des professeurs dès le premier jour. De plus, son argument contre van Aken junior aurait sûrement plus de poids si elle-même était irréprochable dans cette histoire. Alors, après un immense effort d’auto-conviction et après avoir pris le temps de se moucher deux ou trois fois, elle pointa la baguette vers son propre nez et souffla :

« Finite Incantatem »

_________________________
Sort de deuxième année :
~~3 - Echec, le nez continue à couler~~
Autres - Réussite, le maléfice est annulé
_________________________

Puis elle lâcha sa serviette, rangea sa baguette et se rassit calmement, quoiqu’ayant toujours beaucoup de mal à faire disparaître son expression d’irritabilité sur son visage.

« C’était vraiment stupide de ta part, heureusement que tu compenses avec ta maîtrise des sortilèges. Mais ne t’en fais pas, je veillerais personnellement à ce que tu passes ta retenue avec quelqu’un d’autre que ton oncle. La prochaine fois que tu veux me défier, attends au moins le club de duel. »

Elle n’aurait qu’à envoyer un hibou au concierge un peu plus tard pour lui demander s’il pourrait surveiller la retenue lui-même, sans risquer que le Professeur van Aken ne tente d’intervenir pour l’annuler.

code by exordium.

@Dmitri D. van Aken

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