(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Ven 5 Mar - 18:53
( POUDLARD ♚ ERIN )
C’était une belle journée, tant par la météo qui déclinait un ciel bleu et un soleil encore hivernal que par la manière dont Junior et moi avions choisi de la passer : seuls, dans une intimité qui m’avait terriblement manqué. Rien que lui et moi au-dessus d’un terrain de Quidditch à l’abandon, à voler ensemble comme nous ne l’avions pas fait depuis trop longtemps. Quelque part dans le château, une enseignante stupide dispensait une conférence ridicule, tout ça parce qu’une gamine qui n’aurait jamais dû se voir octroyer le droit de faire usage de la magie avait subitement décidé que violer nos règles était la meilleure chose à faire. Qu’ils y passent donc leur journée, nous, nous avions réellement mieux à faire. Nous étions bien, là, et je n’avais envie d’être nulle part ailleurs. Depuis nos retrouvailles, chaque seconde passée loin de lui se faisait une réelle torture, pire encore que dans le passé, comme si le vide laissé par ces semaines entières teintées d’indifférence ne pouvait plus souffrir la moindre distance, même la plus éphémère. Tout ce qui nous attendait aujourd’hui, c’était un programme qui n’incluait que nous et nos caprices. Du moins, ça devait l’être, et ce le fut jusqu’à ce que la voix de cette sang-de-bourbe à la tête d’une école viciée. Je souhaitais de tout mon être lui adresser quelques injures mentales et ne pas répondre à son ordre catégorique mais… il était trop catégorique, justement. Quelque chose, dans l’intonation de cette souillon, ne nous laissait pas le choix. À nous, qui étions pourtant supérieurs en tout. Le plaisir complice s’effaça de mon regard clair, remplacé par une flamme pleine de colère, les traits tirés à l’idée qu’elle nous arrache à notre matinée. Elle avait intérêt d’avoir une bonne raison : mais même sa démission ne pouvait en être une. « Quelle que soit la rrraison, elle est sûrrrement mauvaise » répliquai-je, amère, profondément agacée alors que nos pas empruntaient le chemin de la Grande Salle. « Aussitôt que cette despote aurrra cessé de nous empoisonner la vie » approuvai-je ensuite. Hors de question de rester plus que de nécessaire parmi la foule d’incapables qui se pressait entre les portes de la Grande Salle. Qu’elle dise ce qu’elle avait à dire et qu’elle retourne ensuite à ses médiocres occupations.
Dans un sens, le spectacle valait la peine d’être vu. Les lieux semblaient avoir souffert le passage d’une tempête, des élèves sortaient à peine de sous les tables et des bancs renversés laissaient supposer que la conférence ne s’était pas bien passée. Un rictus étira mes lèvres : finalement, peut-être que le moment allait être divertissant. Nous pouvions peut-être suggérer à cette bouffone d’Appleton de châtier les responsables devant tout le monde, puisque nous étions tous là désormais. Suivant Junior, je me glissai à ses côtés, laissant mon balai reposer près du sien et mes doigts profiter de la chaleur des siens. Je ne parvenais pas à trouver mon jumeau, ni même mon frère aîné. L’annonce de la punition effaça leur absence et la colère se remit à bouillonner en moi. Nous étions tous punis ? Alors que certains — dont Junior et moi — n’étaient même pas présents ? J’allais abonder dans le sens des propos de mon meilleur ami — en accompagnant le tout de quelques insultes bien senties — mais la suite me coupa le souffle. Estomaquée, refusant de croire ce que je venais d’entendre, je cherchai le regard de Junior — qui me confirme, en silence, que j’avais bien entendu — avant de partir, derechef, à la recherche de Finnbjörn. L’indignation enfla et mes poings se crispèrent. Elle n’avait pas le droit de nous retirer nos baguettes. Elle nous avait déjà privé de notre droit fondamental à faire usage de notre magie — elle ! une impure dont la place était dans un cachot humide à dépérir lentement — et voulait maintenant nous confisquer nos biens ? Un voile rouge m’aveugla un instant. J’étais à un rien de me dresser et de lui envoyer un sortilège dont elle se souviendrait longtemps — pourquoi pas celui auquel je m'entrainais fréquemment depuis ma majorité ? elle méritait au moins cela — quand la voix irritante d’une fille s’éleva. Mes yeux clairs partirent à sa recherche et la trouvèrent facilement — tous les regards convergeaient vers elle — alors qu’elle continuait son petit laïus. Un autre garçon la rejoignit et l’autre démone ne laissa pas le temps à une protestation de plus grande ampleur d’éclater. Si j’étais prête à beaucoup pour la voir se tortiller à nos pieds, de souffrance, implorer notre pardon et notre clémence, je n’étais pas prête à ce que ma baguette soit brisée. Même être renvoyée de Poudlard me paraissait être un sort plus enviable que de rester entre les couloirs de ce château décrépi sans pouvoir user de ma magie. Il était heureux que Junior et moi soyons réconciliés car sa douce chaleur me ramena au peu de raison que la fureur n’avait pas annihilée. Je ne voulais pas être séparée de lui et force était de reconnaître qu’agir dans la précipitation n’aurait pas été une bonne idée.
« Elle le paierrra » sifflai-je entre mes dents serrées, à l’intention de Junior et de lui seul uniquement. Des elfes passaient entre les tables, créatures inférieures et répugnantes qui allaient être les dépositaires de nos baguettes. Il me fallu bander toute ma volonté pour abandonner la mienne : c’était comme m’arracher une partie de moi et la confier à des mains souillées. Quelque part, on demanda aux septième années d’en faire de même mais j’étais déjà loin. À la seconde où ce fut terminé, mes doigts se glissèrent entre ceux de Junior, les enlaçant fermement. « Allons-nous en, j'ai le bout des doigts qui me démangent. » Parce que je mourrais encore d'envie de lui jeter un sort ou parce que l'étrangler me semblait être plus adéquat ? Impossible à dire. Cette folle avait gâché cette belle journée. J’espérais, avec toute la rage qui vibrait en moi, qu’elle venait de signer son arrêt de mort. Grand-Père ne laisserait pas passer ça ! et ses confrères non plus !
( Pando )
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Ven 5 Mar - 19:52
Dans quelle merde ils nous avaient encore foutus, ceux-là ? Je ne savais pas qui avait été assez fou pour lancer une révolte pareille, ni qui avait été assez stupide pour suivre, mais ils allaient très vite se faire haïr, et sûrement pas que de moi. Au moins, ça ne devait être personne que je connaissais, m’y convier avec leurs lettres anonymes était définitivement une preuve qu’ils ne me connaissaient pas bien. Je chérissais bien plus ma tranquillité que le fait d’absolument faire de la magie où que je sois. Le jour viendrait où je pourrai faire de la magie comme je veux, pour l’instant, en dehors de Poudlard on n’avait pas le droit, depuis les dernières mesures même dans Poudlard on n’avait pas le droit. C’était un peu pompant, certes, mais vivable. Pas pour tout le monde apparemment. Je ne pense pas qu’ils auront vu venir les conséquences, honnêtement même si j’avais roulé dans leur combine, je n’aurais sûrement pas imaginé que ça parte aussi loin non plus. Mais ça, c’était précisément ce qui nous amenait dans cette grande salle dévastée.
J’avais rapidement rejoint Haley, qui avait une idée de ce qu’il se passait. Moi aussi, ayant reçu une de ces lettres, je me doutais de quoi ça avait trait, sans pour autant être vraiment sûr de tout ce qu’il avait pu se passer entre ces quatre murs. Par contre, elle me demanda également si j’avais vu Rosa. Je me tournais vers elle pour lui répondre, l’air interloqué. « Nan, je l’ai pas croisée de la journée, je pensais qu’elle devait traîner avec toi. » Mais où elle avait bien pu passer, alors ? Je ne la voyais vraiment pas rester enfermée dans sa salle commune, ça commencerait presque à m’inquiéter. Cela étant, la directrice ne nous laissa pas plus de temps pour y réfléchir et attaqua le vif du sujet immédiatement. L’annonce d’une punition collective qui éleva déjà son lot d’indignation dans la foule, mais l’annonce du retrait des baguettes finit d’achever le monde. Haley, qui avait été muette comme pour absorber le choc, finit par s’inquiéter de la réaction de ses parents, non sans dénoter elle-même d’un certain énervement. C’était clair que la nouvelle mesure n’allait pas faire l’unanimité, loin de là. Surtout avec ce tir à l’aveugle, toucher tout le monde pour être sûr de toucher les responsables. On n’était pourtant pas tous les casse-cous qui avaient décidé de foutre la merde.
Haley s’étonna que ce soit la retenue qui m’affecte le plus, alors qu’elle, il semblait que ce soit sa baguette qui soit la priorité de ses soucis. « Bah, on n’avait déjà plus vraiment le droit de nous en servir hors des cours, donc ça va pas changer ma vie. Trois heures de travaux forcés, ça, ça va changer quelque chose. » Je faisais preuve d’un certain pragmatisme, mais avec l’interdiction de faire de la magie qui avait précédé, ma baguette restait déjà la plupart des week-ends dans mon dortoir. Et en semaine, je l’avais uniquement parce qu’elle m’était nécessaire pour les cours. C’était même un exploit que je l’aie embarquée aujourd’hui, j’aurais dû demander aux elfes de maison de venir avec moi la chercher, sinon. Elle marmonna ensuite autre chose, que je ne compris pas vraiment, à part un mot en particulier. « Hein ? De quoi Rosa ? » Cela étant dit, elle n’eut pas le temps de me répondre qu’une dernière étincelle de rébellion s’éleva malgré tout sous la forme d’un patronus, un sortilège certes beau, mais qu’il ne me tardait pas tant que ça d’apprendre puisqu’il faisait partie du programme de Thorstein. La voix qui avait prononcé la formule fit un discours sur l’injustice de la situation, et semblait penser qu’il y aurait suffisamment de suiveurs pour lui éviter le renvoi. Ce qui ne fut pas le cas, après le fiasco de cette révolte qui avait quand même dû en calmer certains. Seule une autre voix s’éleva, sans sort cette fois-ci, comparant les décisions d’Appleton à une dictature. Je ne savais trop qu’en penser, mais la concernée, si. La première renvoyée, l’autre menacé de l’être, et un rappel de la loi qui autorise la destruction d’une baguette. Fixant toujours la directrice, je me penchais vers Haley. « Tu vois, une confiscation c’est pas si grave, au final. » Oui, bon, j’en profitais un peu pour faire le malin. Mais il fallait bien avouer que moi aussi, le rappel de la destruction de baguette m’avait fait déglutir un peu plus difficilement. Il n’y avait plus qu’à prier que ne plus avoir de baguettes suffirait à ce que la vie à Poudlard se passe un moment sans incendies, empoisonnement de ministre ou révolte dans la grande salle…
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Ven 5 Mar - 20:34
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 0:02
riz-volution !
Pourquoi ? Eh bien, c’était une vachement bonne question, ça, « pourquoi ? »… Les filles avaient simplement voulu se joindre à une révolution déjà proposée par d’autres. Sauf qu’elles avaient véritablement mis leur plan en action. Mais… Mais Hilary pensait véritablement qu’elles n’avaient pas voulu que tout se déroule de cette manière. Ce n’était pas censé devenir un chaos pareil. La Princesse et la Ranger n’auraient jamais voulu contrer l’injustice avec de la violence, ce n’était pas possible ! Inimaginable ! Ça avait dégénéré, mais le pourquoi du comment, elle n’en savait trop rien. « Je… Je sais pas… » fut tout ce qu’elle put répondre. Mika avait beau ne pas être très discrète, ses deux camarades de dortoir ne s’étaient pas particulièrement confiée à elle sur toute cette histoire. Hilary ne leur en voulait pas. Elle avait bien dit à Rosalie qu’elle n’était pas très partante pour tous ces trucs de révolution, dès le début. Mais maintenant… Maintenant elle regrettait de ne pas en avoir su un peu plus, de ne pas avoir plus insisté… Ça avait dépassé tout le monde cette histoire, elles les premières, probablement. Enfin, Hilary osait l’imaginer… Les mauvaises personnes s'étaient impliquées, et voilà tout. Tout le monde ne voulait pas agir de façon pacifique, après tout… Si tout le monde s’était contenté de lancer des fleurs et de faire chanter des meubles, il n’y aurait pas eu toute… toute cette frayeur, tout ce danger, toute cette panique. Ils étaient terrés comme des lapins en cage en dessous de leur table, avec Hayden, espérant éviter la plupart des ennuis qu’il y avait autour d’eux. Le Pirate avait fait la promesse à la Princesse de toujours la protéger, et c’était en partie pour cela qu’elle était venue aujourd’hui, mais la tête blonde ratait tout. Elle avait perdu Rosalie des yeux, perdu Michaela également, et elle se cachait comme une lâche avec Hayden, préférant lui demander ce qu’il convenait le mieux de faire plutôt que de se décider elle-même. Le garçon eut plus de courage qu’elle. Il lui proposa de partir et lui offrit sa main - qu’elle prit sans trop se poser de questions. Heureusement qu’elle avait affronté tout ça avec Hayden. Dommage qu’elle n’ait jamais plus parlé que ça avec Hayden.
À peine sortis de sous la table qu’une adulte venait les accoster. Hilary frissonna tout d’abord, de peur de faire face à une réprimande d’une sorte ou d’une autre, mais il ne s’agissait que du professeure d’Histoire qui leur offrait sourire et sang. La pauvre… Sa conférence avait l’air mieux que ce qu’aurait pu espérer Hilary de prime abord. Et elle était persuadée qu’elle en serait sortie avec plus de facilités sur cette partie de l’Histoire qu’avant de venir. Et… Tout était fichu. Et c’était la professeure Hatwell qui récoltait les pots cassés au point d’en avoir le visage marqué. Priest se sentait coupable par procuration. Triste aussi. Absolument honteuse. Mortellement peinée jusqu’au plus profond de son âme. À la question de savoir si elle était blessée, Hilary secoua la tête et la garda bien visser sur le sol dans l’espoir d’y faire un trou. Du peu qu’elle en avait vu, la Grande Salle n’était pas belle à voir, alors elle n’avait aucune envie de constater les dégâts, même une fois sortie de sous leur abri. Hayden s’excusa en leur nom, partageant la même détresse que lui. Le monde ne tournait plus dans le bon sens ! Tout ça devenait insensé, et ça lui rappelait juste les mauvais souvenirs de sa toute première année à Poudlard. La pire, honnêtement. Celle qu’elle ne voudrait jamais revivre. Et qu’elle craignait de revivre année après année. Hilary avait commencé à apprécier Poudlard. Elle craignait que tout revienne au point de départ comme dans les pires scénarios de Charles. Elle craignait que Daria n’ait à vivre tout ça et que Cameron le subisse à nouveau. Finalement, elle se demandait si le Secret Magique ne protégeait pas les moldus des sorciers, et non l’inverse… Comment pourrait-il y avoir une entente entre sorciers et moldus si les discordes ne cessaient pas d’abord chez les sorciers ? Seigneur. Les guerres de religion se transposaient sur cette école, en pire. Et cela ne finissait jamais bien, ces histoires.
L’adulte les emmena vers la sortie et Hilary était prête à retourner dans son dortoir, à attendre avec inquiétude que Rosalie et Michaela reviennent ; mais la directrice les en empêcha. Elle les somma d’un signe de faire demi-tour et Hayden et elle durent retourner s’asseoir en silence tandis que tout l’école était attendue dans la Grande Salle. Hilary lança un regard inquiet à Hayden : la suite ne promettait pas d’être très jolie. Qu’est-ce qu’elle dirait à Cameron ? Elle n’avait l’apparence d’un soldat venant de vivre une guerre, mais c’était tout comme. « Sois prudente », qu’il lui avait dit, et elle l’avait été. Mais pour partir directement au moindre danger, c’était raté. La tête blonde n’osait franchement pas relever la tête, de peur de la voir avec de la colère dans les yeux. Il y en avait suffisamment dans la voix de la directrice pour devoir en affronter plus. Cette dernière confirma la retenue collective, et même plus : désormais, les baguettes seraient confisquées. Ce n’était même plus “pas de magie dans les couloirs”, c’était “pas de magie” tout court. La jeune fille se résolut à lever la main quand les quatrième années furent appelés par un elfe de maison et se sépara de sa baguette un peu à contre-coeur. De toute façon, s’ils s’y opposaient, c’était renvoi immédiat, et elle n’était pas sûre que son frère sache quoi faire d’elle en cas de renvoi… Est-ce qu’elle serait seulement capable de rejoindre une école moldue en cours de route, après tant d’années à étudier d’autres matières ? C’était impossible. Une élève, cependant, n’hésita pas à scander son indignation et à faire l’usage de la magie contrairement à ce qu’on leur avait ordonné. La directrice ne tarda pas à annoncer son renvoi, sans préambule, sans fioriture, sans rien. Cela voudrait dire que… demain, cette élève ne serait plus là ? Le dîner de ce soir aurait définitivement le goût du dernier repas avant la fin du monde…
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 0:45
Dialogue et témoignage
Le chaos. Il n’y avait pas d’autre mot que celui-là. De toute part, il ne semblait y avoir plus que ça. C’était tellement désolant, tellement triste. Comment Amelia se sentait-elle de voir son événement se dérouler de cette façon ? De voir quelque chose de si cher à son cœur n’aboutir qu’à une situation de désastre ? Jane avait véritablement le cœur brisé pour elle. Elle ne l’avait pas encore aperçue, mais il fallait absolument qu’elle lui en parle, qu’elle puisse porter une oreille attentive à cette amie qui en aurait probablement besoin.
A peine avait-elle terminé de rafistoler comme elle le pouvait le concierge de l’école, qu’une rencontre qu’elle n’espérait ne pas voir arriver de si tôt fit son apparition. Heureusement pour elle, son teint était déjà blême, son air déjà triste et inquiet. Elle n’aurait aucun mal à cacher ce qu’elle se devait de garder pour elle. Ses yeux brillent un peu, son cœur se pince violemment quand elle pose les yeux sur lui. La seule consolation, c’est qu’au moins, il n’a pas participé à tout ça. Ses yeux se détournent, faisant mine de regarder dans la salle. Il arrive sur eux en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, s’adressant à elle aussi bien qu’au concierge. Jane lui accorde une nouvelle fois un regard plutôt bref, pas de sourire, sa gorge est nouée. Cette journée est désastreuse. Elle voudrait être si loin. Et pourtant, sa place est ici. On a besoin d’elle ici. Pas lui, il n’a plus besoin d’elle maintenant, il a d’autres… préoccupations. L’idée lui tord le ventre mais elle garde les yeux résolument fixés sur la salle. Elle laisse à Fergal le soin de lui expliquer ce qu’il se passe ici, elle n’était pas là, elle ne veut pas raconter n’importe quoi. Elle n’a envie de rien dire de toute façon. Qu’il y a-t-il à dire ? La déception est si grande. Pourquoi ont-ils fait ça ? Pourquoi font-ils tous ça ?
Et puis, finalement, c’est la Directrice que Jane entendit. Tout le monde dut l’entendre, il n’en était pas possible autrement. Elle profita de l’occasion toute trouvée pour aider l’un ou l’autre élève à sortir de sous les tables. Et bientôt, il y eut ce discours. C’était un soulagement sans l’être qu’elle soit arrivée. Les mots étaient durs, mais à la hauteur du chaos qui s’étalait sous les yeux de tous. Avec la foule nouvellement arrivée, Killian n’était plus dans son champ de vision. Il y eut des protestations, mais le discours de la Directrice continua. La sentence était tombée, dure, sévère, injuste. Jane ne pouvait pas tolérer une telle attitude bien sûr, mais priver les enfants de leur baguette… ? Elle fut encore plus inquiète. Si les enfants avaient réagis de cette façon parce qu’ils ne pouvaient plus faire de la magie dans les couloirs, qu’en serait-il maintenant qu’ils allaient être privé de magie tout court ? L’angoisse fit se tordre le ventre de l’infirmière un peu plus. Forcément, des protestations s’élevaient de toutes parts, ça grondait, ce n’était vraiment pas bon signe et Jane ne put s’empêcher d’avoir un geste de recul. Elle n’aimait pas ça du tout.
Le Professeur Cooper apparu alors dans son champ de vision, une enfant dans les bras. En quelques mots, elle expliqua la situation à l’infirmière qui hocha la tête gravement.
« Pourriez-vous l’accompagner à l’infirmerie Professeur ? J’arrive immédiatement. »
Il allait y avoir d’autres enfants à escorter jusqu’à son antre, alors les bras d’Alice Cooper ne serait pas de trop, loin de là. Et Jane voulait au moins faire un check up rapide des blessés de la salle. Elle n’avait pas encore pu déterminer l’étendue des dégâts et elle n’avait pas hâte d’y être. Entretemps, une élève était arrivée pour donner l’identité de la demoiselle dans les bras du professeur d’arithmancie. Jane hocha la tête et lui offrit un sourire mince.
« Merci pour ton aide, nous allons nous occuper d’elle. »
Et elle entreprit de parcourir un peu la salle pour voir les éventuels blessés lorsqu’il y eut l’intervention d’un patronus. Jane resta sur place, interdite. Et ensuite, des protestations bien plus fortes. Jane n’en croyait pas ses oreilles que l’on puisse s’adresser ainsi à la Directrice de l’école. Elle pouvait comprendre la colère des adolescents, mais il y avait des limites tout de même… La sentence, une nouvelle fois, ne se fit pas attendre. Elle allait être renvoyée et sa baguette détruite… Se rendait-elle compte qu’elle venait de sacrifier son avenir tout entier pour une retenue et une décision prise un peu trop à la hâte ? Ne pouvait-elle pas prendre sur elle encore un peu, le temps que les tensions s’apaisent quelque peu et que le corps professoral fasse entendre raison à la dirigeante de l’école ? C’était catastrophique… Jane se força à mettre un pas devant l’autre, rasant les murs le plus possible. Elle cherchait juste à voir s’il y avait des blessés, rien d’autre. Elle voulait quitter la Grande Salle au plus vite, retrouver son antre. Elle voulait être loin de la colère, de la tristesse, des protestations. Elle n’avait jamais aimé le conflit. Courage, fuyons.
Ses yeux tombèrent sur une élève aux cheveux blonds et au visage souillé de sang. (@Rosalie Dawley-Guggenheim) L’infirmière s’arrêta à sa hauteur et se mit à sa hauteur.
« Viens, je vais m’occuper de ton nez. »
Ne plus avoir droit à une baguette, c’était une chose. Mais les soins, c’était plus qu’un droit, c’était son devoir à elle.
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 1:01
Arrivé(e) le : 20/08/2020 Parchemins rédigés : 2378 Points : 26 Crédit : (avatar) rubians - (signa) anaphore Année : 4e année (14 ans - 19/08)
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 17:23
Les minutes s’égrenant sans que la porte ne daigne s’ouvrir, sans que Michaela ne parvienne à les délivrer de leur antre, la frustration grandissait. Il voulait sortir de cette pièce mais ne le pouvait pas. Être ainsi privé de toute forme de décision, subir celle d’un autre, d’une adulte qui leur imposait sa volonté, était source d’idées noires chez le garçon, qui restait prostré au sol sans bouger. Il ne pouvait de toute façon pas se lever, au risque de voir renaître la douleur d’antan. « Ils vont bien finir par venir. » Son aînée prenait les choses en main, tentant visiblement de rassurer le garçon qui n’en menait pas large. Il demeurait toutefois sourd à ses vaines paroles d’espérances. Bien sûr, un adulte finira par venir les chercher... ils n’oseraient tout de même pas les abandonner à leur sort ici jusqu’à ce que la faim ait raison d’eux, si ?
La gryffondor lorgnait à travers le petit trou de serrure et comptait à Dmitri le peu qu’elle parvenait à apercevoir. De la fumée avait envahi la grande salle à l’instar de l’obscurité dans laquelle elle avait été plongée auparavant. Ils semblaient pris dans une boucle temporelle sans fin ; après cette brume, un autre élève allait-il être envoyé dans leur prison d’infortune, balancé ici sans plus de ménagements que l’avaient été les deux révolutionnaires amateurs ? S’il s’agissait d’un sortilège, le malheureux qui l’avait lancé avec intérêt à se montrer discret s’il ne souhaitait pas affronter le courroux du professeur de défense contre les forces du mal. « Faudra se plaindre en sortant. D’accord, c’était moyen de venir faire n’importe quoi ici mais elle a pas le droit de nous séquestrer ni de te laisser là alors que tu devrais voir l’infirmière. Je suis sûre qu’elle peut se faire virer pour ça, ça doit être super grave comme faute. » Il lui aurait bien fait remarquer que ce n’était pas la première fois qu’un adulte se montrait un peu trop généreux en matière en sanction avec lui, mais même désespéré, il savait mettre des limites à ses complaintes. Et puis, à la décharge de Thorstein, elle n’était pas directement la source de sa foulure, ça n’était qu’un bête accident... contrairement au sort qui avait justifié son enfermement dans cette pièce. Quant à se plaindre du traitement qu’on lui avait réservé, il avait beau être capable de la plus grande mauvaise foi du monde, il savait que le simple fait qu’il ait lui-même attaqué un professeur rendrait toute forme de réclamation nulle et non avenue. « T’embêtes pas à chercher à virer Thorstein, vu les circonstances, je doute que grand monde s’émeuve de notre enfermement. Ils ont d’autres chats à fouetter. » Comme leurs camarades encore dehors. Avec un peu de chance, ils avaient réussi à se mêler à la foule et à feindre l’innocence. Tout espoir pour leurs compagnons masqués de s’en sortir sans soucis fut toutefois bien vite anéanti par l’injuste promesse d’une retenue collective. Puis tout s’emballa : Dmitri ne voyait rien de la scène, mais il en entendait quelques bribes. L’annonce de la directrice d’abord : la confiscation de leurs baguettes le fit hoqueter tant il était surpris. À aucun moment il n’avait envisagé qu’ils puissent arriver à de tels extrêmes. Confisquer une baguette, ça n’était pas une simple sanction, c’était grave. Et absurde dans une école de magie. L’aiglon était effaré. Ils étaient réellement responsables du retrait des baguettes de toute l’école ? À cause d’un banc qui chantait faux et de quelques feux d’artifices ?
De là où il était, il entendit vaguement deux voix s’élever, sans toutefois parvenir à en comprendre les mots. Puis à nouveau la directrice, parlant assez fort pour que toute l’école l’entende expulser une première élève. « Oh la la… L’enfeeeer… Tu crois que nous aussi on risque de se faire virer ? Mes parents vont me tuer si c’est le cas… » Il regarda un instant Michaela sans dire un mot. En plus de sa baguette, il avait l’impression qu’on venait de lui ôter la faculté de parler. Il passa une main tremblante dans une chevelure que le retrait de masque et l’acharnement sur la porte avaient laissée en bataille. « Oui... » S’il pouvait jusque-là avoir une once d’optimisme, celle-ci s’était envolée. « Thorstein a... on va me virer c’est sûr. » Et l’oiseau de mauvais augure laissa échapper un rire nerveux.
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 17:58
« Quelques heurts avec les manifestants miss Gray. » Dis-je en desserrant à peine les dents. Un beau bordel.
Qu'est-ce qu'elle veut que je fasse avec son gilet ? Je vais lui salir, ça va aller j'ai pas besoin de mordre un tissus. Mais quand je vois sa tête inquiète et blême, je me dis que je peux bien faire sa pour elle. Aller par pitié, on y va qu'on n'en finisse on le rattache ou on le coupe mais pas cet entre deux infernal. " ça sera pas pire, ne vous en faite pas"
Je coince son gilet dans ma bouche de mon autre main. C'est pelucheux. Compter jusqu'à trois : « allez y c'est pas la… Putaindebordeldemerdemerlinlefilsde » Bon. L'avantage d'avoir un truc dans la bouche, c'est que ça transforme mes jurons en un grognement incompréhensible. Putain ça fait mal mais qu'est ce que ça soulage.
Elle ne va quand même pas tourner de l'œil ? Elle s'excuse environ mille fois : « Merci miss Gray, ça va beaucoup mieux et vraiment, ce n'est pas si terrible. Ça dure 30 secondes et après on est comme neuf. C'est pas la première fois que ça m'arrive. Bon les fois précédentes je m'étais juste pris le cognard, pas le joueur. Allez vous en faites pas ! Et désolé si j'ai bavé sur votre gilet. »
Mis en écharpe autour de mon épaule, il va être totalement détruit et détendu. La pauvre. Mais malheureusement, même si la douleur est partie, je sais d'expérience qu'il vaut mieux écouter son conseil et laisser mon bras tranquille. Au moins quelques heures.
Nous sommes rejoints par Killian, qui appelle visiblement notre infirmière par son prénom. Ma foi, dois-je réellement être surpris. Je ne m'attarde pas sur le sujet et explique : « Bienvenue sur le terrain de jeu des révolutionnaires de l'école. Visiblement ils n'ont pas jugé bon de prendre au sérieux la consigne du professeur Kendrick. Qui était pourtant limpide " si quelqu'un jette encore un sort, toute l'école ira en retenue. " » autrement dit, vous pouvez remercier vos petits camarades.
Je m'apprête à propose à Killian de rassembler nos brebis égarées et de retourner dans nos pénates quand la directrice fait son entrée. Quel honneur elle nous fait. 3 heures de retenues pour tous, confiscation des baguettes… Ils auront tout gagné. Et après leur immaturité criante, comment défendre leur droit à utiliser la magie… Je regarde les élèves affluer et les elfes récupérer leur baguette.
« Attendons de voir si la professeur Hatwell souhaite poursuivre » sinon nous enverrons nos chers petits lionceaux au dodo pour penser à leur méfait et à leur réduction de temps libre.
C’est sans compter le coup d’éclat d’une serdaigle. Non mais ils ont décidé d’être stupide aujourd’hui ? Ou de prouver qu’ils n’ont pas la maturité nécessaire pour avoir une baguette ? Je veux bien comprendre qu’ils soient gavés d’être privé de magie, mais ça ne dispense pas de réfléchir deux secondes à ma connaissance ?
« Vu l’ambiance, je pense qu’on peut raisonnablement commencer par réunir les élèves de notre maison » dis-je à Killian. Un beau rang prêt à écouter ou à déguerpir, mais un beau rang silencieux, qui ne se fera pas virer avec un peu de chance. J’utilise à mon tour un sonorus* et appelle à moi les élèves : « S’il vous plait, les gryffondors, par ici, remettons un peu d’ordre ! Tous en rang devant votre préfet et moi, merci ! ». Mon ton ne souffre pas la contradiction, et ils ne veulent vraiment pas que je vienne les chercher un par un. Je ne suis pas de meilleure humeur qu’eux.
L’avantage, c’est que vu ma taille on ne peut pas me louper.
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 20:19
Le code international du secret magique, ça pouvait être un sujet intéressant de débat. C’est vrai, elle ne donnait pas complètement tort à Zeynep non plus, son expérience de la vie allant un peu dans le sens de ce qu’avait dit son amie dans sa lettre qui avait enflammé l’école. Et ce bien qu’elle en connût parfaitement les fondements et que cela lui eût servi d’argument lorsqu’elle ne voulait pas exprimer son opinion sur la cohabitation entre les deux mondes. Avoir recours à cet argument, c’était sa manière à elle de jouer la Suisse. Plus l’année avançait et plus Sarah avait l’impression qu’elle ne pourrait garder bien longtemps ce qu’elle pensait secret, qu’elle devrait prendre position de façon publique. Et cela ne lui plaisait pas du tout. A cause des conséquences que cela pouvait avoir sur ses proches. Peu avant la conférence, la veille en fait, elle avait reçu une lettre qui lui avait clairement indiqué que l’ambiance n’allait pas être à l’apprentissage, ni au débat ni au beau fixe. Et elle comprenait parfaitement le sentiment d’indignation de ce groupe anonyme, puisqu’elle le partageait. Seulement, elle ne savait pas de qui il s’agissait, quel but les animait. Et c’est ce qui la retenait plus qu’autre chose d’envisager de participer à leur manifestation. En arrivant dans la Grande salle, elle repéra Kathleen, Zeynep et Liam les salua. S’étant assise, la conférence commençant, la petite Davenport écouta attentivement l’ouverture d’Amélia. Un moment plus tard, des élèves masqués étaient entrés, en protestation contre l’interdiction de l’usage de la magie dans les couloirs. Les organisateurs et ceux qui avaient répondu à l’appel de la lettre anonyme, sûrement. Dans le premier moment d’obscurité et mouvement de foule, Sarah se retrouva séparée de ses amis. Elle avait fait attention autant qu’il lui était possible, évitant les blessures. Oh, certes, du fait de l’obscurité, elle avait dû se casser la figure ou se cogner légèrement une ou deux fois, mais rien de méchant ni de visible. Du moment que les événements s’étaient emballés, la Gryffondor en avait un peu perdu le fil. Elle avait néanmoins entendu l’intervention de Siwan, avertissant que si cela continuait, il y aurait une retenue générale. Et elle comprit avant l’arrivée de la directrice que cela serait effectivement le cas. Ce qui lui fut confirmé par Madame Appleton. Cette dernière ayant appelé toute l’école à se rendre dans la salle, Sarah vit sa cousine Cassiopeia, accompagnée de Léo, qui la cherchait des yeux. Elle-même, maintenant que la lumière était de retour, cherchait le reste de ses proches des yeux, dont Kathleen, pour savoir si tout le monde allait bien. Mais, vu la foule que représentait l’ensemble de l’école, c’était assez difficile.
Elle écouta le discours de la directrice. La retenue collective ne l’étonna pas, mais elle trouvait cela injuste. Et en plus, on leur retirait leur baguette ! Jusqu’à présent, même sans avoir le droit de l’utiliser dans les couloirs, l’avoir avec elle l’avait en quelque sorte rassurée. Si elle avait vraiment un gros problème, elle pouvait toujours y avoir recours, elle savait qu’elle l’aurait fait en cas de force majeure, règlement ou pas règlement. Il y avait des limites au respect des règlements.
C’est alors que la petite Gryffondor vit sa grande sœur de cœur faire son patronus, résister, refuser de donner sa baguette, exprimer son opinion et… se faire renvoyer. Si un instant, elle avait pensé la rejoindre, la soutenir dans son action, autant à cette fin que parce qu’elle adhérait à ses propos, et lancer un lumos. Mais, déjà la sentence était tombée sur sa cousine. Cela l'arrêta net dans son élan. Choquée, elle était choquée de ce qui venait de se produire sous ses yeux. Et c’est un regard où désarroi et consternation se mêlaient qu’elle lança d’abord à Cassi, puis à Léo (puisqu’il était à côté de la Serdaigle) et rechercha ensuite de nouveau du regard le reste de ses proches présents. Emotive et sensible qu’elle était (même si elle s’efforçait de ne pas trop le montrer à Poudlard), elle avait une peine profonde pour Cassiopeia. S’inquiéter du choix qu’il restait à sa cousine d’être hors-la-loi ou de voir sa baguette être cassée. Et elle trouvait ça bien cavalier de ne faire le rappel de cette règle qu’une fois le renvoi prononcé. Pour sa part, soudain, elle se sentait complètement perdue, comme privée de son point d’ancrage. Et pourtant, elle ne manquait pas d’autres étudiants prêts à prendre soin d’elle, mais c’était différent car il n’y avait que Cassi à Poudlard avec qui elle pouvait être à la fois entièrement elle-même et à qui elle pouvait s’ouvrir sur absolument n’importe quel sujet. Si elle ne fondait pas là tout de suite devant tout le monde en larmes, elle aurait de la chance. Elle n’avait pas répondu au questionnaire sur le bien-être à Poudlard, même si elle y avait pensé, sans se décider. Et sans doute qu’anonymement ou non, avant ces événements, sa réponse aurait été qu’elle ne se prononçait pas sur la question, sans autre forme de commentaire, mais là, soudain, « très mal » lui semblait encore plus juste, même si elle n’était pas bien sûre de vouloir l’admettre.
Et si elle ne tendit pas sa baguette d’elle-même, c’est tout juste si elle se rendit compte qu’un elfe passait et la lui prenait, n’étant pas encore sortie de la stupéfaction dans laquelle les événements l’avaient plongée. De sorte que si elle perçut vaguement la voix de Fergal lorsqu’il battit le rappel des troupes, elle y resta sans réaction. Elle ne bougea donc pas d'un pouce.
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Sam 6 Mar - 21:30
Mutinerie enfantine
Il ne savait pas pourquoi il avait voulu aider Rosalie. Après tout elle aussi faisait partie de cette révolution. Elle s’était mise dans cette situation toute seule, elle aurait dû s’en sortir de la même manière ! En assumant les conséquences de ses actes ! Il avait prévenu Mika ! Elle n’en avait fait qu’à sa tête. Pour Rosalie, ça aurait été probablement le même combat. Encore une petite tête brulée incapable de réfléchir. Mais Michaela était enfermée et ça changeait la donne. Malheureusement il était évident qu’il ne pouvait plus l’aider. Il n’avait pas été assez réactif… Bon sa vie n’était pas en danger, il fallait remettre les choses dans leur contexte. Elle allait s’en tirer avec une belle sanction, mais tout de même. S’il avait pu lui éviter ça, il l’aurait fait. De plus ça aurait évité d’associer le nom des O’Delee à cet évènement. Maintenant il était trop tard. Et défier Thorstein n'était pas une solution. Alors même s’il ne pouvait plus l’aider, il le pouvait encore pour son amie. Il suggéra fortement à Kendrick d’accompagner la Gryffondor à l’infirmerie. Après ça, peut-être qu’intérieurement sa surdouée de sœur lui en voudrait moins d’avoir failli à son rôle de frère ? Même si elle avait prétendu par écrit vouloir se débrouiller toute seule...
Les sourcils de la prof de divination se froncèrent. Ouh la… Il fallait décamper sur-le-champ. Il se retourna en poussant gentiment la quatrième année pour qu’elle en face de même. Les deux Gryffondor n’eurent pas le temps de faire deux pas que Kendrick les rappela. Merde… Elle trouva ensuite une combine pour enlever le masque de Rosalie. Objectif principal échoué. Maintenant que la prof l’avait reconnu, elle allait forcément écoper d’une sanction. Kendrick sembla quand même troublée par sa découverte. On avait pu lire dans son regard et comprendre à l’intonation de sa voix qu’elle ne s’y était pas attendue. Ça la décevait… Marlon eut une seconde de gêne. Pour y mettre fin il reprit sa route en direction de la sortie en entrainant Rosalie. Pour éviter qu’elle ne rechigne à abandonner Mika il lui fit comprendre que c’était peine perdue. La petite blonde eut du mal à l’accepter. En guise de réponse il se contenta de la regarder d’un air malheureux. Si elle allait rester là. Pour l’instant…
Les Gryffondor furent perturbés dans leur avancée. Le brouillard noir faisait son retour. Sans plus de suspens, la sanction collective tomba. Retenue pour toute l’école. Double merde. Rosalie lui fit savoir que ce n’était pas de leur fait. "Je sais…" Évidemment que ce n’était pas leur idée, ça ne ressemblait pas à Mika. D’autres s’étaient servis de cette action pour foutre le bordel comme toujours.
Le brouillard était dense. Marlon marcha en faisant des petits pas très lents pour éviter toute collision ou chute. Rosalie était agrippée à lui. Est-ce qu’elle avait peur du noir ? De s’asphyxier ? Ou alors c’était simplement pour éviter de chuter elle aussi. Peu importait. Après quelques minutes le brouillard se dissipa. Ils avaient à peine fait quelques mètres… Mais maintenant plus rien ne se dressait sur leur route. Enfin ce fut sans compter sur la directrice qui entra dans la grande salle l’air profondément en colère. Le sixième année s’arrêta net. Le geste de la main de Mme Appleton et son ordre de rester sur place laissait envisager le pire. Il déglutit lourdement avant de poser son regard inquiet sur Rosalie, toujours cramponnée à lui. "Euh… Je sais pas…" Les deux allèrent s’asseoir à la table la plus proche. Là ils étaient réellement dans la merde. Tout ça avait bien trop dégénéré. Marlon avait deviné que ça allait mal tourner dès qu’il avait reçu le petit mot anonyme, mais pas à ce point ! Le visage inquiet, il porta son pouce à la bouche comme pour se ronger un ongle. Même s’il ne le faisait jamais. Rosalie le tira de sa rêverie en disant qu’elles n’avaient pas voulu que les évènements prennent cette tournure. "J’imagine…"
Tout Poudlard se rassembla. L’ambiance était lourde, très lourde. Ça faisait longtemps que Marlon n’avait pas ressenti ce genre de pression. Comme si leur vie allait changer à jamais. C’était exagéré il le savait. Au pire quoi ? Elle allait leur passer un savon, les coller pour ne pas désavouer Kendrick et puis voilà. Le savon tant attendu arriva. Et les trois heures de retenues avec. Mais pire, bien pire arriva. La confiscation des baguettes. Marlon chuchota un juron l’air effaré. Pas les baguettes ! Ça allait trop loin là ! Et en plus c’était à effet immédiat et sous peine de renvoie. Abusé… Rosalie demanda à récupérer Mika. "Euh je ne pense pas non pas encore…" Vu le mouvement de contestation qui semblait continuer, il était clair qu’ils n’allaient pas pouvoir aller la chercher tout de suite. Rosalie semblait dans un état de tristesse avancé. Il ne savait pas quoi lui dire. "Courage Rosalie…"
Puis, contre toute attente, une fille de sa promo fit jaillir son patronus. Quoi encore ? Tout le monde se retourna vers Cassiopeia. Elle manifesta son mécontentement à haute voix. Pire, elle lança une provocation qui sonna comme un défi pour la directrice. Suicidaire cette fille… Sauf qu’elle n’était pas seule. Un autre sixième année prit la parole pour se ranger de son côté. Appleton renvoya la Serdaigle sans ménagement et menaça le Serpentard du même sort. En fait, ils n’étaient que des chiffres aux yeux de cette directrice de malheur ! Un de plus ou un de moins elle s’en fichait ! Il donna sa baguette à l’elfe de maison d’un air profondément dégouté. Colérique même.
L’infirmière passa à côté d’eux et vit Rosalie avec son nez en sang. L’adulte commença ses soins. Marlon la regarda s’occuper de la quatrième année. Pendant ce temps sa sœur était encore enfermée. Il n’avait plus de baguette. C’était vraiment la merde. Dans combien de temps allait-elle être libérée ? En espérant qu’aucun prof ne l’oublie après tout ça…
Mr Armitage appela les Gryffondor à le rejoindre. Ils avaient enfin une chance de voir sortir Mika ! Après avoir trouvé son directeur de maison du regard, Marlon se retourna vers Rosalie.
"Viens on va chercher Mika !" Parce qu’il était bien décidé à la retrouver tout de suite. Armitage ne pouvait pas aller à son encontre. Vite Miss Gray ! Ils avaient une sœur et une amie à libérer ! Il attendit que Rosalie, sa protégée d’un instant, soit prête. Enfin ils marchèrent d’un pas rapide vers le préfet et le directeur. Presque en trottinant. Avant même qu’Armitage commence à prendre la parole, Marlon alla vers lui.
"Monsieur excusez-moi. Vous pouvez libérer Michaela s’il vous plait ? Derrière la porte…" Il la pointa du doigt tout en le dévisageant. Au cas où il avait loupé l’information… S’il refusait de le faire c’était clairement un scandale.
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 0:32
Poudlard touche le fond
Dialogue & témoignage
Amelia eut à peine le temps de demander à Alice d’aller au chevet du concierge que la blonde partit en trombe aider elle aussi des élèves en difficultés. Elle se concentra donc sur les siens. Les deux sortirent de leur cachette. Visiblement ils allaient relativement bien. Physiquement en tout cas. Hayden manifesta son regret sur la situation. Évidemment elle était déçue, en colère, dépitée, déprimée même… Mais le montrer aux élèves n’aurait fait qu’empirer les choses. D’un ton détaché elle continua : "Oh ne vous en faites pas, c’est gentil à vous."
Elle les escorta vers la sortie quand ils croisèrent le chemin de la directrice. D’un signe de la main elle leur ordonna de faire demi-tour. Les élèves retournèrent vers le banc et Amelia resta dans l’ombre de la directrice prête à répondre aux questions et à assumer l’état désolant de la grande salle. Elle écouta la prise de parole comme tout le monde. Mme Appleton les informa qu’il était possible de rendre cette conférence obligatoire et même d’évaluer les élèves. Alors dans l’immédiat vu la situation non. Et puis même sur le principe ça ne correspondait pas à ce qu’elle avait cherché à faire. De toute façon, toutes ces émotions l’avaient épuisé. Elle n’était pas prête de réorganiser un évènement d’une telle ampleur.
Mais alors que l’ancienne antiquaire pensait pouvoir regagner ses quartiers d’une minute à l’autre, la directrice remit de l’huile sur le feu. Elle ordonna le retrait des baguettes magiques de l’ensemble des élèves. Dans son dos, Amelia ouvrit de grands yeux et baissa la tête. Elle jeta un discret regard à ses proches collègues. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de pondre là ?
La femme du ministre renvoya aussitôt une élève qui avait eu le malheur de s’opposer à cette décision. Cette Serdaigle venait de saborder son avenir… En attendant que les elfes de maisons terminent de ramasser les dernières baguettes, Amelia regarda ses collègues. "C’est bon pour moi…" Signe qu’il était temps pour tout le monde de rentrer dans ses quartiers. Sauf si la directrice en décidait autrement évidemment. Mais à ses yeux, pas question de retenir les gens dans cette salle une minute de plus. Fergal, le directeur des Gryffondor prit les choses en main pour sa maison. En tant qu’ancienne Serdaigle, elle voulut en faire de même. Harold ne semblait pas dans son assiette... Cependant elle n’allait pas s’auto proclamer directrice de maison pour cinq minutes. Elle n’aurait jamais osé. Mais il fallait quand même avancer. Elle décida de trouver un juste milieu. Elle se déplaça rapidement vers le préfet des bleus, Cameron. Elle se pencha vers lui.
"Mr Brown, Mr Lindberg n’a pas l’air en forme. Je vous laisse regrouper les élèves de Serdaigle. Direction la salle commune. Merci beaucoup"
Voilà. Se reposer sur les préfets était peut-être abusé vu les circonstances, mais elle n’avait pas le choix. De toute façon, au moindre problème elle interviendrait évidemment. Elle n’allait pas les laisser galérer. Tout en gardant un œil sur les uniformes bleus, elle retourna vers le reste des professeurs. Maintenant que les élèves n’avaient carrément plus de baguette, Poudlard allait être méconnaissable…
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 4:41
Alice n'avait pas remarqué que la petite Gryffondor l'avait suivie jusqu’à l'infirmière à qui elle avait eu l'intention de confier la petite Poufsouffle qu'elle avait dans les bras. Quand elle affirma à Jane ne pas du tout connaître la fillette qu'elle voulait lui confier, la voix de la petite fille qui la suivait se fit entendre. Elle affirma que la petite s'appelait Kathleen Kirte. Alice posa un regard surpris sur l'enfant, qui n'était autre que celle que lui avait nommée Aidan comme ayant été agressée en fin d'année dernière. Elle n'avait décidément pas de chance. Voilà maintenant qu'elle se retrouvait évanouie.
« Merci », dit-elle à l’enfant, qui lui remit sa baguette. « Ne t’inquiète pas, ma puce, ça va s’arranger. »
Jane fit écho à Alice en voulant rassurer la Gryffondor et en lui disant qu'elles allaient prendre soin de sa petite camarade. Il ne faisait aucun doute que cela serait le cas. Néanmoins, l’infirmière avait fort à faire, car il était probable qu'il y avait dans la salle d'autres blessés ayant besoin de son aide. Aussi demanda-t-elle à Alice de conduire la fillette qu'elle avait dans les bras à l'infirmerie, afin qu'elle puisse s'en occuper en revenant un peu plus tard, et se charger pour le moment des personnes qui avaient besoin d'elle dans la pièce. Cela ne dérangeait pas Alice de veiller sur la petite Poufsouffle, d'autant que c'était la protégée de son meilleur ami.
« Je m'en occupe. Je resterai avec elle jusqu’à ce que vous reveniez. »
sont plus un mot, Alice se dirigea vers l'infirmerie sans lâcher la petite fille qui ne bougea pas pendant tout le trajet se contentant de remuer un peu ce qui prouvait qu'elle était tout de même sensible au monde extérieur. Alice ne put que porter un regard intrigué sur l'enfant qui avait su touché son meilleur ami et qui en plus était probablement d'une des camarades de sa fille.
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 12:13
J’avais décidé de ne pas quitter la Salle Commune. Ou le dortoir pour être plus exacte. La Tour des Rouge et Or n’avait jamais été aussi calme, la majeure partie des élèves s’étant rendus dans la Grande Salle pour assister au discours de Miss Hatwell sur l’importance du Code International du Secret Magique. J’y serais bien allée si j’avais été dans un autre état d’esprit. Cette année avait été étrange, bien plus que les années précédentes. Depuis le Bal de Noël et l’empoisonnement du Ministre, la magie avait été prohibée, comme si cela allait régler le problème de futures attaques. Car cela ne faisait aucun doute, il y en aurait d’autres, que ce soit à l’intérieur ou en dehors des murs du Château. L’esprit de rébellion n’aura jamais été aussi perceptible, que ce soit de manière effrontée ou non. Bien évidemment, mes pensées s’orientèrent automatiquement vers Zeynep et son appel à enfreindre le Code du Secret Magique. Je me souvins de ma réaction à la lecture de son mot, elle en avait du courage pour oser exprimer de telles idées après l’attaque de Noël. Je lui aurais bien manifesté mon soutien sans toute cette cacophonie qui régnait depuis des semaines à l’école et sans la censure et les lectures dont nos courriers faisaient tous l’objet. J’avais peut-être perdu un peu de mon courage.
Et pourtant, malgré tous ces évènements, j’avais l’impression d’être plongée dans une dimension parallèle. Je n’arrêtais pas de revoir les images de cet Epouvantard à la forme du suicide de mon père, je n’arrêtais pas de chercher les noms de mes grands-parents maternels dans mon arbre généalogique miniature, de savoir s’ils étaient toujours vivants ou non, de vouloir faire une enquête à l’insu de mes tuteurs, de planifier avec détail l’instant où je les confronterai pour avoir des réponses exactes, de décider à l’issue si je resterais ou non à la maison cet été. Car même si mon grand-père continuait de me faire parvenir des courriers chaque semaine, je ne pouvais en décacheter un sans verser une larme. Malgré la présence d’Hilary, de Rosa, de Michaela, de Florent, de Kath, ou encore de Prudence, je continuai de prétendre que tout allait bien à travers mon sourire de façade. S’il y avait au moins une bonne chose à retenir de tout cela, c’était que par moments, j’étais une bonne comédienne. Mes camarades de dortoirs ne suspectaient rien, tout autant que Kath ou Florent alors que je continuais à sourire à ma meilleure amie lorsqu’elle me demandait si tout allait bien. Bref, une petite cachottière au milieu de cette ambiance particulière et dont les évènements à venir n’envisageaient rien de bon. Au moins, quelques enseignants restaient ouverts au débat et il semblerait que la plupart des élèves l’étaient tout autant.
Alors que je passais en revue les différentes façons de confronter mes grands-parents, la voix de la directrice s’éleva aux quatre coins de la Tour. Je soupirai avec lassitude. Les choses ne s’étaient pas passées comme prévu, visiblement. Et maintenant, l’ensemble des élèves étaient convoqués à se rendre à l’évènement, sans exception. Laissant un amas de lettres sur mon lit, essuyant des sillons de larmes, je quittai le dortoir pour la Grande Salle. Je ne pressai pas le pas, c’était inutile, je n’avais aucune envie de m’y rendre. Néanmoins, je sentis avec appréhension que ce n’était pas bon signe. La voix de Miss Appleton avait paru d’une froideur sans pareille. Les portes de la Grande Salle grandes ouvertes, j’y pénétrai tout en constatant les dégâts de ce qui avait été un semblant de champ de bataille. C’était une blague ? Pourquoi fallait-il arriver à de telles extrémités ? Pendant un instant, je m’inquiétai pour mes amis, mais voilà que la directrice se mit à discourir d’une humeur bien massacrante. Je levai les yeux au ciel à l’annonce de la retenue généralisée, comme une cerise sur le gâteau en conséquence de la rébellion de certains. Pourquoi donc l’ensemble de l’école devait-il payer pour les comportements immatures de certains ? C’était absurde ! Mais alors que je croyais avoir tout entendu, la directrice ne s’en arrêta pas là, elle ordonna à chacun d’entre nous de restituer nos baguettes. Et ce, dans l’immédiat, sous couvert de renvoi pour les récalcitrants.
Je vis du coin de l’œil une élève défier la directrice. D’ailleurs, je crus la reconnaître… Mais peu importait qui c’était, elle avait raison. Il y avait des limites, même aux sanctions. C’est pourquoi, une rage sans nom m’envahit à mon tour et je me levai brusquement, les poings fermement sérés, le visage dur, mon regard noir ne quittant plus celui de Miss Appleton. Cependant, avant que je ne pusse m’exprimer, un autre élève partagea le fond de sa pensée tout en refusant de se soumettre aux ordres. Et voilà que les récalcitrants étaient exclus de l’école, ni plus ni moins. Avec effarement, je reconnus les visages de Cassiopeia et de Leopold. Lorsque l’elfe arriva à ma hauteur, je me fis violence pour ne pas lui jeter un maléfice, ni hurler de rage avant de desserrer ma poigne et de lui tendre ma baguette, le visage fermé. C’était soit rester à l’école, soit prendre un aller simple pour Portsmouth, et il était hors de question pour moi de partir.
Je me rassis sur le banc, impuissante : je n’avais pas de troisième option.
Dernière édition par Eliana Bradley le Mar 9 Mar - 22:12, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 15:46
( PAS CONTENTS PAS CONTENTS | Les Masqués ✿ ROSALIE )
Ils étaient tous là, dans la Grande Salle, appelés par la voix autoritaire de la Directrice, rassemblés pour entendre la sentence tomber. L’agitation gagnait tous les élèves : certains ne comprenaient rien à ce qu’il se passait, d’autres se posaient bien des questions, les autres avaient un vague pressentiment et une pointe de mécontentement soufflait déjà sur Poudlard. Ça n’allait pas aller en s’améliorant… Rosalie avait de la chance que Marlon soit venu jusqu’à elle. Surtout qu’il la croyait, quand elle disait que ce n’était pas ça qu’avaient voulu les deux Gryffondor. Des blessés, des retenues collectives, des adultes en colère, des élèves qui nageaient dans l’incompréhension. Elles avaient rêvé des tables chantantes et des fleurs dans les airs ; elles avaient pensé à la possible sanction dont elles écoperaient ; elles avaient imaginé la portée de leur action… en positif uniquement. À aucun moment elles ne s’étaient projetées dans un tel carnage, à aucun moment elles ne l’avaient ne serait-ce que souhaité ! Bien au contraire ! Pacifiste, c’était le mot d’ordre de leur protestation. Des pancartes, des masques inoffensifs, des sortilèges qui l’étaient tout autant… Pourquoi tout avait dégénéré à ce point ? Au point que la Directrice venait d’annoncer que, en plus de la retenue collective, tout le monde allait devoir donner sa baguette aux elfes qui passaient déjà entre les tables, sous peine de renvoi. Abattue, la blonde sentit la tristesse l’envahir. C’était une catastrophe… Et, comme si ça ne suffisait pas, une voix indignée s’éleva. Rosa releva brusquement la tête, trop vite pour son nez encore saignant qui lui rappela son existence en lui envoyant une nouvelle vague de douleur. Mais la scène était trop surréaliste pour qu’elle s’en préoccupe. Une fille aux cheveux roses — trop joli, de se teindre les cheveux ! — avait lancé un Patronus et affirmait haut et fort qu’on ne pouvait pas leur retirer leurs baguettes. Des murmures étouffés grignotant lentement l’assemblée semblaient approuver ses propos. Puis un autre garçon se dressa, soutenant sa camarade. Le cœur battant la chamade, Rosalie se demanda s’ils allaient pouvoir faire entendre leur voix. Pacifiquement, comme Mika et elle l’avaient voulu dès le début ! Appleton conserva le silence jusqu’à ce que les deux élèves aient terminé puis sa voix ferme annonça la sentence. Le renvoi et la suppression de leurs baguettes magiques. Un petit cri horrifié s’échappa d’entre ses lèvres. C’était réel ? Ils venaient vraiment de se faire virer ? Mais… Ils n’avaient rien fait de mal ! Rien de méchant ! Ils n’avaient fait qu’exprimer un avis haut et fort ! Elle n’avait pas le droit, n’est-ce pas ? La Gryffondor sentit l’indignation battre plus violemment en elle. Elle détestait cette femme ! Elle la détestait parce qu’elle leur interdisait la magie, elle la détestait parce qu’elle prenait leurs baguettes, elle la détestait parce qu’elle renvoyait deux adolescents qui n’avaient fait qu’exprimer tout haut ce qu’ils étaient nombreux à penser tout bas. C’était une dictatrice : combien de temps encore allait-elle poursuivre sa tyrannie sans que personne ne lui dise rien ? « Elle est tellement méchante… » souffla la jeune fille avant de déposer, triste et dégoutée, sa baguette entre les mains de l’elfe de maison.
Le cœur au bord des lèvres, la mine basse, Rosalie se sentait en colère en même temps que honteuse. Leur manifestation avait très mal tourné et encore plus mal terminé. Mais la Directrice, elle était tout bonnement affreuse et cruelle ! On la tira de ses pensées : c’était l'Infirmière qui venait de se porter à sa hauteur. Son nez ! elle l’avait presque oublié, celui-là. La jeune fille hocha docilement la tête et se retourna sur le banc pour faire face à l’adulte. Elle ne broncha quand elle lança un sortilège de soin, quand bien même la sensation de froid glacial qui ne tarda pas à lui envelopper le visage était vraiment étrange. Avec grandes précautions et beaucoup d’appréhension, elle plissa le nez, une fois, puis deux, et un sourire retrouva le chemin de ses lèvres. « Merci beaucoup, j’ai plus du tout mal ! » Elle n’avait jamais trop parlé avec l’Infirmière, mais de ce que lui avait raconté Michaela, elle sortait avec leur préfet, Killian. Elle était jolie et puis elle avait l’air très gentille. Michaela ! La voix de monsieur Armitage s’éleva, l’empêchant de questionner, encore une fois, Marlon sur la possibilité d’aller chercher sa petite sœur. Il demandait à tous les Gryffondor de le rejoindre, en rang, et sagement. Heureusement, son aîné n’avait pas oublié Mika et il entraîna Rosa à sa suite. Après un dernier geste de remerciement à l’intention de l’Infirmière, l’adolescente pressa le pas pour rester au niveau du jeune homme. Il avait de grandes jambes et il avançait vachement plus vite ! Les Gryffondor prenaient lentement la direction de leur directeur de maison, obéissant à son appel, sous l'œil attentif des préfets. Marlon dépassa ceux qui étaient déjà postés devant le concierge pour s’adresser directement à lui. « Oui s’il vous plaît... » osa surenchérir Rosalie, dont le visage était toujours couvert de sang. Nez réparé mais pas nettoyé ! Elle devait vraiment avoir une sale tronche… Son aplomb apparent masquait sa moue désolée et ses yeux brillants qui croisèrent ceux de monsieur Armitage. Il devait terriblement lui en vouloir… Comment allait-elle jamais pouvoir se faire pardonner ? « C’est madame Thorstein qui l’a jetée là-bas, violemment en plus, si ça se trouve elle est blessée. » Pour l’instant, l’urgence, c’était de récupérer sa copine. Et d’ignorer vaillamment les regards appuyés qui se demandaient pourquoi son visage était teinté de rouge.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Animagus & Cuicuilang Poste de Quidditch: Aucun Patronus: -- Epouvantard: Les membres de sa famille morts Matières suivies et niveau: Points Défis: (2000/2000) Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ? D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 16:34
Dialogue + témoignage = chaos
Killian & la révolution
La pièce ressemble à une scène de révolution. C’est n’importe quoi. Les quelques professeurs semblent dépassés par la situation et par le mécontentement des élèves. En soit, je ne suis pas franchement surpris. Depuis cette année la direction joue à un jeu dangereux en essayant de nous retirer peu à peu nos libertés. D’abord l’obligation de suivre les cours d’Etude des Moldus, l’interdiction de pratiquer la magie, les rumeurs qui n’ont pas été officiellement démenties. Évidemment que ça allait péter. Et c’est aujourd’hui que les choses ont dérapées de toute évidence.
Armitage semble d’ailleurs ne pas être au meilleur de sa forme. J’ignore ce que je viens de rater, mais pour que Jane soit agenouillée à son côté, c’est que ça craint. En m’approchant d’eux, je m’enquiers de la situation. Avec un pincement au coeur, je remarque immédiatement que Jane détourne les yeux, feignant l’ignorance, comme si elle ne m’avait pas vu. Et ça me désole. Je ne pensais pas qu’elle réagirait comme ça alors qu’il n’y avait rien d’autre que de l’amitié entre nous. Pas vrai ? C’est finalement le Concierge qui m’expliquer ce qu’il se passe. Je pousse un grognement avec des sonorités d’injures. On se retrouve tous collés parce que quelqu’un a jugé bon de défier un professeur. Quelqu’un d’autre que moi. Non mais j’ai pas que ça à faire de passer mon temps en retenue ! J’en ai déjà bien assez comme ça.
Une voix raisonne alors dans mon dos, me faisant me retourner dans un bond. La directrice vient nous faire l’honneur de confirmer notre retenue. Automatiquement mes poils se dressent sur mes avant-bras. Je n’avais rien contre cette directrice au début de l’année, je la pensais plutôt peace, mais depuis le mois de janvier c’est la décadence. Elle somme toute l’école de venir dans la Grande Salle. Je suis incapable de bouger pour aller m’assoir sur un des bancs. Elle va faire une annonce et ça n’augure rien de bon, très clairement. Comme une statue, je reste aux côtés d’Armitage, tendu au possible. Je secoue la tête, dépité, quand je vois Prue passer et qui m’interroge du regard. Et alors la sentence tombe. En plus des heures de colle collectives, la directrice estime que nous ne sommes pas assez matures pour détenir une baguette et nous devons les remettre aux elfes de maison qui vont passer. Outré, je me tourne vers Armitage. « Monsieur … Les baguettes ? Vous m’aviez dit qu’ils ne pouvaient pas nous les retirer. » Je m’étrangle. Je lui avais fait part de la rumeur qui courrait en février au sujet des retraits de baguette et il m’avait assuré qu’aucune mesure de la sorte n’était envisagée. Et pourtant, là ils le font ? Est-ce qu’il était au courant et il ne m’a rien dit pour apaiser les esprits. Je fulmine, mais je ne suis de toute évidence pas le seul. La nouvelle fait l’effet d’une bombe et une voix s’élève parmi les élèves. Je ne sais pas si elle est stupide ou courageuse, mais elle fait apparaître un Patronus, défiant clairement la Directrice qui vient pourtant d’interdire l’utilisation de la baguette et de menacer d’expulsion quiconque s’opposerait à ses paroles. Et elle ne plaisante pas. La jeune fille se fait renvoyer sur le champ, face à tous les camarades. Non mais on est où là ? J’arrive même plus à savoir ce qu’il faut faire et en qui croire.
Ma main se crispe sur ma baguette qui se trouve tranquillement rangée dans ma robe de sorcier. Je ne veux pas la donner, mais j’imagine que je n’ai pas le choix ? Armitage propose que nous rassemblions les élèves de notre maison pour les accompagner en sécurité dans notre salle commune. Je pousse un profond soupir et acquiesce. « Je vais aller donner ma baguette et chercher ceux qui sont encore sous le choc. » Je dis d’une voix plate et résolue. C’est pas comme si j’avais d’autres options.
Je m’éloigne rapidement, laissant tomber ma baguette dans la boîte destinée aux septièmes années avant de tourner le dos à l’elfe sans plus de cérémonie. Je jette un coup d’oeil alentour, les premiers élèves commencent à partir. Je repère quelques Gryffon qui ne semblent pas quoi faire. Je m’approche de deux filles. Je reconnais la première, il s’agit d’Eliana, tandis que la seconde semble être une première annéede ma maison complètement déroutée par la situation. « Eliana, ça va ? » Je lui demande d’une voix douce. Elle a l’air complètement effondrée. « Vous avez donné vos baguettes toutes les deux ? Je sais, c’est dur. Je viens de le faire aussi. Venez avec moi, on va remonter ensemble dans notre Salle Commune d’accord ? On pourra discuter de tout ça. On trouvera une solution, ils ne peuvent pas garder nos baguettes comme ça ... » Je les enjoins calmement de me suivre pour les regrouper auprès d’Armitage. Je ne peux pas les laisser comme ça.
Lorsqu’on se rapproche du groupe des Gryffondor, j’entends Marlon et Rosalie parler de Micha. Je me rapproche, étonné. « Qu’est-ce que Micha fait là-bas ? » Je demande, toujours plus surpris par les nouvelles de la journée. Les choses ont donc si mal tournées ? Est-ce que Micha faisait partie de cette histoire de révolution ? Vu nos derniers échanges, ce n’est pas impossible dans le fond. Je soupire. « Allez-y, je les conduit dans la Salle Commune avec Prue. On vous attendra là-bas. » Je dis à l’attention d’Armitage. J’espère que Micha ne se fera pas renvoyée. Elle n’a pas mauvais fond et pourtant, les conséquences de cette petite rébellion risquent d’être assez désastreuses.
Arrivé(e) le : 22/02/2021 Parchemins rédigés : 843 Points : 13 Crédit : (ava) rubians - (signa) anaphore Année : 5e année (16 ans - 04/02)
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 18:17
Sans surprise, Artemis lui confirma ne pas avoir croisé Rosalie de la journée. Elle avait vaguement eu l’espoir d’apprendre que finalement, la gryffondor s’était ravisée, mais rien ne semblait vouloir la conforter dans cette idée. « Non, elle prévoyait de venir à la conférence... » ... masquée. Il manquait une précision importante, mais pour l’heure, Haley était trop concentrée à scruter la pièce en quête de sa meilleure amie pour envisager de mettre au courant le serpentard. D’ailleurs, rien ne prouvait que la convocation de l’intégralité de l’école eût quelque chose à voir avec les aspirations contestataires des révolutionnaires masqués. Il s’agissait peut-être d’une toute autre chose... Les vaines tentatives de la poufsouffle pour se rassurer furent bien vite anéanties par les propos de la directrice. Retenue collective et confiscation des baguettes.
Restant muette l’espace de quelques secondes, le temps d’accuser le coup, elle reprit ses esprits en écoutant son ami rouspéter au sujet de la retenue. « Bah, on n’avait déjà plus vraiment le droit de nous en servir hors des cours, donc ça va pas changer ma vie. Trois heures de travaux forcés, ça, ça va changer quelque chose. » Haley n’était pas une personne violente, mais elle était subitement prise d’une étrange envie de l’étrangler. « Trois heures, c’est pénible, c’est même scandaleux quand on est innocent... mais les baguettes ! Ça n’est pas juste trois heures ! C’est une mesure pénale de retirer une baguette, pas une simple punition ! Nous ne sommes pas des criminels ! » À présent, les elfes commençaient à passer entre les tables pour venir appliquer la première décision de la direction. Ôtant sa baguette à contre-cœur de la poche intérieure de sa robe de sorcière, elle la déposa délicatement, non sans une pointe d’amertume, dans la petite boîte que la créature humanoïde lui tendait.
À nouveau, la crainte que Rosa soit mêlée à toute cette histoire s’imposa à elle. Avoir sur la conscience les décisions de la directrice en représailles de ses actions était la dernière chose qu’elle souhaitait à la gryffondor. L’interrogation d’Artemis l’arracha à ses pensées, lui rappelant qu’il n’était sûrement pas au courant des projets de leur amie commune. Mais elle n’eut pas le temps de lui expliquer qu’une élève se levait, clamant haut et fort son mécontentement. Du courage, ou de l’idiotie ? La seconde hypothèse était évidemment la seule valable. Madame Appleton avait été très claire : la moindre contestation vaudrait à son auteur un renvoi immédiat et sans préavis de l’école. Elle fit apparaître un patronus, et rapidement, un second élève se leva à côté d’elle, la soutenant. Bon sang, ils avaient l’air plus âgés qu’eux en plus ! Comment pouvait-on être aussi inconséquent à cet âge-là ? La sentence tomba comme prévue, laissant la grande salle muette de stupeur. Ils avaient peut-être été prévenus, ça ne rendait pas moins l’annonce d’une expulsion et la destruction de la baguette de l’intéressée choquante. Ce n’étaient clairement pas des menaces en l’air, et si certains en doutaient jusque-là, ils étaient à présent fixés. « Tu vois, une confiscation c’est pas si grave, au final. » Haley sursauta presque en entendant le serpentard. La surprise était telle qu’elle en avait presque oublié sa présence à ses côtés. Elle posa un regard consterné sur lui mais dut admettre qu’il n’avait, sur le fond, pas tort. « C’était idiot. La directrice avait prévenue. » Un peu de mépris pour faire retomber la pression, ça ne mangeait pas de pain. « Mais j’espère qu’elle est la seule expulsée... » La poufsouffle se pencha vers le garçon, reprenant à voix assez basse pour que seul lui puisse l’entendre : « Je crois que Rosa fait partie de ceux qui ont fait de la magie pendant la conférence. » Elle ne croyait pas, elle en était sûr. Tout lui prouvait qu’elle n’y avait pas renoncé.
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 7 Mar - 18:23
Je soupire… Franchement, j’étais sincère quand je lui ai répondu. Maintenant, je n’avais pas vraiment en tête ce genre de coup d’éclat… « J’ai dit qu’ils ne pouvaient pas les retirer sans raison. C'était avant qu'une partie de vos camarades s'organisent pour fournir une excuse toute trouvée pour le faire. »
Parce que ne nous leurrons pas, jusque-là je ne voyais pas quel argument la Direction pourrait utiliser pour un retrait de baguette. Maintenant l'immaturité manifeste de certains et le danger qu'ils représentent peuvent servir de prétexte. Et ce n'est pas à moi qu’il faut le reprocher. J'espère juste que c'est très temporaire, histoire de marquer le coup. Parce que même si je suis en colère contre les élèves pour leur comportement stupide d'aujourd'hui, je ne suis pas en phase avec l'objectif pédagogique de la direction pour autant. Mais une chose à la fois, par pitié, qu'on en finisse avec cette journée de merde avant d’en rajouter une couche.
« Ce que je vous ai dit tient toujours. Allez-y. » Compte-tenu des circonstances, je ne peux pas faire plus pour le rassurer. Mais j’espère qu’il se rappellera que je ne les laisserai pas foirer leur année. La pratique est indispensable qu’elle le veuille ou non. On avisera en temps voulu.
Marlon O'Deele vient chouiner dans mes pattes que sa sœur est retenue dans une pièce, visiblement gardée par le professeur Thorstein… Bordel qu'est-ce qu'elle a bien pu trafiquer pour en arriver là. Je fusille du regard Rosalie qui renchérit au passage : « Vraiment mademoiselle, je pense que vous avez assez fait entendre votre voix pour aujourd’hui. » Ma grande, je t’aime bien mais je ne suis pas d'humeur, alors on rentre la bouille mignonne et les revendications, et on fait profil bas pour aujourd'hui : dans le rang, dans le dortoir et sans commentaire.
« Merci pour votre aide Killian, je vous rejoins dès que je peux. » Je m'adresse au reste des élèves : « Je compte sur vous pour être exemplaire sur le trajet. ». Jusqu'à il y a quelques minutes, j'aurais pensé qu'un peu de solidarité suffirait pour ne pas mettre un camarade préfet dans la panade, mais je ne réponds plus de rien.
« Suivez monsieur Knight, je vais aller voir ». dis-je en m’adressant à Marlon et Rosalie. J’ai beau être fâché, je comprends leur inquiétude, et j’aime autant qu’on n’en soit pas encore à laisser la moitié de la promo derrière soi pour sauver ses fesses.
Je me dirige vers la professeur Thorstein et lui demande : « Vous permettez ? Je vais ramener miss O'Deele à son dortoir avec le reste des Gryffondors! »
Avec la scandinave, mieux vaut rester poli et ferme, elle n’est déjà pas la personne la plus souriante en temps normal, mais je la connais assez pour savoir que sous ses traits qui palpitent se cachent de la glace en fusion, et j’aimerai ne pas en faire les frais tout de suite. D’ailleurs, je ne sais pas si Rosalie exagère quand elle indique qu’Askja a jeté violemment au cachot son ami, mais je doute qu'elle ait fait preuve de clémence.
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Lun 8 Mar - 0:23
Dialogue et témoignage
Sarah était si secouée par le renvoi de Cassi qu’elle n’avait pas vu qu’Eliana était non loin d’elle. Et ce n’était pas faute de ne pas avoir regardé autour d’elle. Sa recherche du regard avait été trop spécifique dans une trop grosse foule. Alors, certes, Eliana ne faisait pas partie de ses proches stricto sensu, pas encore en tous cas, mais jusqu’à ce que l’évènement vire à la catastrophe, elle avait passé un bon moment en compagnie de Kathleen, Ombeline et Eliana lors du bal de Noël. Et puis, outre le fait que celle-ci lui était sympathique, c’était une amie de Kathleen, ce qui ne gâchait rien. Toujours est-il que pour l’instant, la jeune Davenport était restée comme en arrêt sur image, plus ou moins absente à ce qui l’entourait, bloquée sur la sanction infligée à Cassi. Elle ne revint à l’instant présent que lorsque le préfét de sa maison s’adressa à Eliana et elle. Sarah tourna alors la tête.
*Ah oui, Eliana est là* pensa-t-elle.
Elle prit un peu de temps pour répondre à Killian au sujet de sa baguette, celui qu’il lui fallu pour se rappeler que, oui, un elfe de maison l’avait prise. Elle acquiesça d’un signe de tête. Ce n’est qu’après cela qu’elle finit par parler d’une voix blanche :
« Eliana… »
En même temps, elle lui adressa un regard de façon similaire à celle qu’elle avait eue un peu plus tôt avec Léo et Cassi, c’est-à-dire rempli de consternation et de désarroi face à la situation.
Toujours de la même voix, ses bonnes manières et son éducation revenant au grand galop, elle se présenta à son préfet, sachant qu’ils ne s’étaient encore jamais vraiment parlé :
« Je m’appelle Sarah »
Oui c’était dur comme situation et déroutant, mais surtout, injuste. Pour elle, le pire restait le renvoi de Cassi et Léo. La petite Gryffondor respira profondément, ravalant les larmes qui menaçaient de couler. Elle ne devait pas s’effondrer, surtout pas là tout de suite ! Habituée qu’elle était à prendre sur elle, même quand c’était très difficile, elle parvint à ses fins. Elle acquiesça alors d’un nouveau signe de tête, d’accord, elle allait le suivre. Elle lui emboita le pas, l’air d’avoir branché le pilote automatique. Alors qu’ils n’étaient encore que tous les trois, elle finit par dire, ne se souvenant plus si Eliana le savait et pensant que Killian l’ignorait :
« Cassiopeia Boréalis est ma cousine »
Juste cette phrase, sans autre forme de commentaire. C’était déjà parlant en soi, non ? Elle ne précisa pas que c’était aussi sa grande sœur de cœur, c’était trop personnel. Ayant rejoint les membres de sa maison avec Killian et Eliana, elle recommença à chercher les personnes qui lui étaient le plus proches à Gryffondor.
Alors comme ça, Rosalie comptait venir à la conférence. Ce n’était pas quelque chose que je l’imaginais vraiment faire, mais pourquoi pas. Quoique, elle m’en avait peut-être touché un mot, mais intéressé comme je l’étais par ce truc, et en plus exaspéré par les lettres qui avait précédé, j’avais sûrement oublié entre temps. « J’espère qu’elle a rien. » J’aurais jamais cru avoir ce genre d’inquiétude à la suite d’une vulgaire conférence. Mais vu l’état de la salle, il n’était clairement pas impossible qu’il y ait des accidents suffisamment graves pour laisser des blessures. Franchement, quelle idée de foutre un bordel pareil. Je me mis donc à chercher du regard, tout comme Haley semblait le faire, pour essayer de trouve où elle pouvait être, mais rien. Et puis, le discours d’Appleton avait de quoi accaparer l’attention. Retenue, confiscation, voilà ce qui allait nous tomber dessus après tout ça. Pour des élèves qui voulaient revendiquer leur droit d’utiliser la magie, ils avaient tout gagné, cette fois c’était clairement foutu. Et protester encore plus ne ferait qu’empirer les choses encore et encore, le mieux pour eux, et pour nous, était sûrement de simplement attendre que ça passe.
Nous commentions cette décision avec Haley, et nos avis divergeaient quelque peu. Elle, s’attachait à la confiscation, je m’attachais plutôt à la retenue. Ce n’était peut-être que trois heures, mais c’était déjà trois heures scandaleuses. La confiscation n’était au final que la forme un peu plus évoluée de ce qui nous était déjà tombé dessus. Elle argumenta son point de vue en soulignant que ça durerait plus longtemps et que ça tenait presque de la sentence juridique à ce niveau. Sa dernière phrase particulièrement m’arracha un court rire jaune. « Parfois, je me le demande… » répondais-je à mi-voix, audible, mais peu enjoué. Après des incendies et autres catastrophes qui avaient pu se passer dans les murs du château, il fallait bien avouer que l’éventualité qu’une portion des élèves ait une tendance criminelle était pour le moins crédible. Bien sûr, ça ne nous concernait pas nous en particulier, mais quand on voyait l’état de la grande salle actuellement, c’était tout de même un peu plus qu’un seul pyromane qui traînait par là. De toute façon, que ce soit la retenue ou la confiscation, on était dans tous les cas des dommages collatéraux payant pour les actes d’un petit nombre. De quoi être dégoûté. « M’enfin, on est d’accord que c’est injuste. »
Puis, quelque valeureux – en tout cas ça devait être comme ça qu’ils se voyaient – décidèrent de se révolter malgré les menaces de la directrice, qui furent du coup appliquées illico. Renvoi, probablement une destruction de baguette, elle avait tout gagné celle-là. L’autre s’en tira avec une nouvelle mise en garde, heureusement pour lui, mais celle aux cheveux roses, on ne la reverra plus. Comme quoi, la sagesse ne vient pas toujours avec l’âge, en tout cas pas tant qu’on est encore élève. Je ne pus m’empêcher de lâcher un petit commentaire sur le fait que se faire confisquer sa baguette était relativement gentil comparé à la destruction prévue par le gouvernement. Après avoir tant défendu sa vision, j’aurais cru que Haley me sauterait dessus, mais elle se contenta d’exprimer son dédain envers l’idiote qui avait voulu être la plus maligne. « Tant qu’on se tient à carreau, y a pas de raisons qu’on se fasse virer. Elle aura au moins servi d’exemple de l’inflexibilité d’Appleton, je doute que d’autres tentent de faire les malins après ça. » Ou alors ils seraient sacrément cons. Mais c’est à ce moment qu’Haley finit par me glisser les plans de Rosalie. J’en revenais pas. « PAR… » commençais-je un peu trop fort, avant de me racler la gorge et de reprendre au même volume qu’elle. « Pardon ? Elle a vraiment pensé que ça donnerait envie aux profs de lever l’interdiction de foutre un bordel pareil ? » Y en a qui n’avaient jamais entendu parler de révolte pacifique, visiblement. Foutre un bordel pareil, ça ne faisait que donner raison au fait que c’était dangereux qu’on ait le droit d’utiliser la magie, comme l’avait souligné la directrice. De fait, une pointe de déception envers Rosalie pour avoir voulu participer à ça émergea en moi, mais cela renforça surtout la possibilité qu’elle ait été blessée dans tout ça. « Faut qu’on la retrouve, ça a pas l’air d’avoir bien fini pour les révolutionnaires cette histoire, j’ose pas imaginer dans quel état elle peut être. » Ca avait des airs de worst case scenario, mais j’avais vu quelques élèves en sale état, c’était donc loin d’être inimaginable.
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Jeu 11 Mar - 18:52
Je venais de me rebeller. En partie pour de mauvaises raisons, je n’en doute pas, mais aussi avec un fond de sincérité évidente! Il était temps que quelqu’un dise à cette vieille harpie ses quatre vérités! Après tout, je ne voyais toujours pas pourquoi je devrais m’abaisser à respecter ses ordres aussi insensés soient-il? Elle n’est que directrice, puis gardons en tête qu’elle a juste pour but de brider notre capacité à utiliser la magie dans la vie de tous les jours!
Bien sûr la sanction tombe rapidement… Cassi est renvoyée sur-le-champ. Bien bon… Ben voilà mon sort est jeté. Je lance un dernier coup d’oeil à Kath, Agy, Al… Rory... Tous ceux que j’arrive encore à voir dans ce foutu bordel. Enfin dans cette foule quoi. J’aurais aimé leur dire que je m’excuse par avance mais bon que voulez-vous. Je lance aussi un coup d’oeil à Cassi. J’aurais peut-être dû l’empêcher de parler. Lui éviter le renvoi et les conséquences terribles que ça aura dans sa vie. Mais trop c’est trop! Si c’est ça que me réserve le monde magique à quoi bon?! Passer son temps à se battre pour avoir le droit d’être un sorcier, pour avoir le droit d’être soi et pourtant ne jamais avoir une chance de gagner ce combat! Entre cette directrice despote et les vieux arrogants qui me servent de parents. Bon d’accord… eux je risque de les retrouver un peu plus vite que prévu… Vu que je n’aurais nulle part ailleurs où aller…
En attendant, même si je les trouve arrogants et que je ne partage pas vraiment leurs grandes lignes d’éducation, je dois reconnaitre qu’il y a bien une chose qu’ils m’ont apprise et que je ne suis pas prêt à perdre! Ma fierté mal placée! Je refuse de regarder une parvenue m’humilier, moi un Rookwood, juste pour son petit plaisir malsain! JE suis un sorcier depuis ma naissance et TOUS mes ancêtres sont des sorciers depuis des générations! Je sais déjà que je ne peux échapper à mon sort… Alors autant partir comme il se doit! Autant partir la tête haute!
- Ne vous donnez surtout pas la peine de me renvoyer « mon capitaine »! Je me barre tout seul comme un grand! Je n’ai pas à supporter un tel acharnement juste sous prétexte que des gens traumatisés par Blackman n’ont pas su choisir mieux comme directeur! J’ai supporté suffisamment dans cette école pour ne pas avoir à vous regarder en face une minute de plus! Votre elfe ne sera pas nécessaire! Contrairement à vous j’ai trop de respect pour les vraies valeurs de cette école et pour la magie ! Je ne m’abaisserais pas comme vous a détruire ce que cette école a voulu crééer au fil des nombreuses années passées! Cependant profitez bien de votre pouvoir despotique très gente demoiselle… Excusez-moi… plutôt MADAME… Car le jour où tous les élèves et parents d’élèves ouvriront enfin les yeux je ne donne pas cher de votre peau et ce jour-là je trinquerais à votre santé! Même votre mari ne pourra plus rien pour vous! Sur ce…
Je me tournais vers les élèves présents alors que les elfes finissaient toujours de rassembler les baguettes.
-À tous mes amis, on se reverra quand vous serez libres! Et à tous les fouteurs de... troubles du jour! Continuez et ne lâchez jamais rien! À bientôt!
Je posais un instant ma main sur l’épaule de Cassi. Pas le temps pour l'au revoir qu’elle mérite… Puis tranquillement je sors de la salle direction la sortie du château et ensuite surement retour chez les vieux!
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Ven 12 Mar - 16:38
Révolution
Tout le monde dans la Grande Salle. C’était la directive entendue depuis la Salle sur Demande alors que Casey et elle continuaient leur petit tour de la pièce-cathédrale. Une telle chose était devenue une sorte de promenade quotidienne pour les deux camarades, une marche enivrante dans le véritable antre du savoir, un antre surpassant la bibliothèque dans les sentiments que pouvait en ressentir Felicia. Si elle avait pensé devenir addicte à leur potion en premier lieu, il fallait bien admettre que la Salle sur Demande avait été plus rapide. Il n’était pas rare que sa jambe vienne à lui hurler dessus une fois sous ses couvertures, mais ce n’était pas bien important. En vérité, Felicia envisageait même sérieusement à se l’amputer pour continuer de gambader sans s'essouffler et en toute liberté. Qu’était une jambe contre un gain de temps ? Qu’était un membre contre un peu de savoir ? Elle avait une franche admiration pour Casey qui n’avait pas hésité à sacrifier une chose contre une autre alors que la potion aurait pu échouer - et, quelque part, elle avait échoué - mais, désormais, Felicia pourrait être capable de la même chose. En même temps, elle aurait pu être une simple tête plantée au bout d’un piquet qu’elle n’en serait pas dérangée du moment qu’elle lui apportait des livres à lire et qu’elle n’en mourrait pas. Chose étrange, vraiment, de voir votre corps devenir une simple enveloppe disposable… Mais qu’importe.
Tout le monde dans la Grande Salle, donc, et ce qui ce serait traduit auparavant par une vilaine grimace ne fut qu’un simple regard plus noir encore, presque imperceptible. Si elle ne se trompait pas, aujourd’hui était le jour de l’activité mise en place par le professeure Hatwell. Felicia y aurait volontiers assisté s’il n’avait pas été question d’un sujet qu’elle connaissait déjà, qu’elle en serait obligée de surveiller les autres Poufsouffle - par principe - et qu’elle n’avait pas mieux à faire. Faire des recherches avec Casey était toujours plus important que tout et devoir écourter leur session de vagabondage lui donnait une désagréable impression au cœur - comme pris dans un étau. « Je suppose que nos études s’arrêtent ici pour aujourd’hui » fit-elle sèchement à sa camarade. Car il ne s’agissait rien de plus que des études, à ses yeux. Et qu’il valait mieux faire comme si toutes leurs activités étaient normales plutôt que de paraître suspectes avec des noms de code étranges. Casey et Felicia n’étaient que deux jeunes femmes étudiant ensemble. Rien de plus et rien de moins. Une Capitaine de Quidditch et une Préfète. Une Préfète qui, d’ailleurs, commençait à craindre le pire. Elle qui n’avait pas prévu d’agir en Préfète aujourd’hui craignait qu’elle n’ait effectivement à le faire, finalement. Vu le ton colérique dans la voix de la Directrice, ce n’était pas une bonne nouvelle qui les attendait dans la Grande Salle. Toutefois, Felicia ne se pressait pas : elle avait déjà beaucoup marché, il ne fallait pas s'attendre à ce qu’elle puisse faire un sprint jusqu’au hall de l’école.
L’ambiance dans la Grande Salle n’était pas au beau fixe, certes, mais Felicia n’y était que peu réceptive. Au mieux, elle espérait que le sermon - car cela ressemblait à un sermon vu le visage grave de tous les adultes - se passerait vite afin que Casey et elle puissent reprendre leurs affaires sans trop de gêne. L’annonce de la retenue collective ne lui fit également que peu d’effet : elle n’avait rien fait, certes, mais cette école était pleine de cerveaux vides et cela semblait presque… miraculeux qu’il n’y en ait jamais eu avant. Oh, c’était encore une perte de temps pour elle ! Ça, c’était indéniable ! Mais ce serait fait. Trois heures et on n’en parlerait plus. Avec un peu de chance, même, cela consisterait à s’asseoir et à ne pas faire de bruit - le paradis, donc. Mais, savez-vous ce qui était pire que ça ? Le retrait des baguettes. À cette annonce, Felicia crut s’étrangler de stupeur. Pas de magie en dehors des cours, c’était déjà une honte, mais ça ? Qu’était-ce exactement ? Une ignominie ? Une insulte ? C’était ce genre de directives qui lui donnait envie d’être diplômée au plus vite et de partir de cette école. Enfin, si l’on pouvait encore appeler ça un “école”. Misère. Dumbledore devait s’en retourner dans sa tombe, vraiment. Une lassitude digne du poids d’une montagne entière lui tomba sur les épaules. La Préfète attendit bien sagement la fin de toute cette mascarade pour pouvoir partir de cet endroit et… vivre dans le déni quelques jours, probablement. Une élève fut renvoyée, son copain suivit peu après - deux idiots en moins -, elle rendit sa baguette en même temps que les autres septièmes années et il fut enfin temps de partir. Les Gryffondor furent réunis et sortirent de la Grande Salle les premiers. Alors Felicia chercha du regard Carter - déjà parti - et du professeur Moon, sans succès. Cela ne voulait donc dire qu’une chose : c’était pour sa pomme. Et sans baguette, ce serait compliqué de se faire entendre et respecter par les énergumènes de la maison. « POUFSOUFFLE ! » cria-t-elle pour tous les réunir à l’entrée de la Grande Salle. Qu’ils ne l’obligent pas à monter sur un banc, ce ne serait franchement pas bien appréciable, ni pour eux ni pour son image. Elle attendit, bras croisés, et une fois que tout le monde semblait présent devant elle, la Préfète prit la direction de la sortie - suivrait qui voudrait jusqu'à la Salle Commune, elle n'était pas leur mère. « Je vous en supplie, si vous avez des plaintes à faire, attendez au moins demain. » Qu’ils apprennent à tenir leur langue pour lui laisser une journée de repos, par pitié.
Saige Billington
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Arrivé(e) le : 22/02/2021 Parchemins rédigés : 843 Points : 13 Crédit : (ava) rubians - (signa) anaphore Année : 5e année (16 ans - 04/02)
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(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Ven 12 Mar - 17:22
La poufsouffle opina distraitement du chef en entendant Artemis s’inquiéter de l’état de leur amie commune. « Moi aussi, j’espère... » fit-il en soupirant, désespérée de ne parvenir à trouver des yeux sa camarade. Ou son masque. Quelque chose. Du coin de l’œil, elle vit que le serpentard l’imitait désormais, scrutant lui aussi la grande salle en quête de la gryffondor. Son regard se posa un instant sur chaque professeur, les uns après les autres, comme si elle s’attendait à ce que l’un d’eux se tourne subitement vers elle en lui faisant des grands signes et lui indique où se trouvait Rosalie. Évidemment, ils avaient tous d’autres chats à fouetter ; en apercevant le visage ensanglanté d’Hatwell, le cœur d’Haley se serra, comme un funeste présage. Un frisson parcouru son échine alors qu’une petite voix anxieuse lui soufflait que s’ils s’en sortaient tous indemnes et sans trop de conséquences, ils seraient fort chanceux. Plus loin, le cerbère Thorstein semblait surveiller la pièce de son regard toujours aussi peu avenant. Baguette en main, elle donnait presque l’impression d’être l’une de ces tourelles moldues qui fusillaient à vue et sans sommation.
La jeune élève de quatrième année n’eut pas le temps de continuer son observation minutieuse de la salle, interrompue par le discours au combien désespérant de la directrice. Ses annonces soulevèrent des commentaires de toute part, une vague d’exclamations de surprises et de protestations un peu molles s’élevant autour d’eux. Si Artemis et elle s’accordaient sur l’injustice des mesures prises, ça n’était pas exactement pour les mêmes raisons ; lui, tout ce qui l’intéressait, c’était de savoir qu’ils allaient avoir trois heures de retenues. Si se séparer de sa baguette ne l’émouvait pas, grand bien lui fasse, mais Haley en avait besoin, elle ! Elle n’avait jamais réellement respecté l’interdiction d’user de la magie en dehors des cours et des salles de travail, pratiquant parfois dans le confort et la discrétion de son dortoir. Comment allait-elle pouvoir s’entraîner aussi efficacement et aussi souvent maintenant qu’elle n’avait plus sa baguette ? « Parfois, je me le demande… » entendit-elle marmonner son camarade. Elle ne pouvait pas totalement lui donner tort, l’empoisonnement du ministre à Noël n’était que le dernier exemple d’une longue série d’évènements qui auraient sûrement mérités un séjour à Azkaban à quelques personnes si les aurors s’étaient montrés un peu moins inutiles. « M’enfin, on est d’accord que c’est injuste. » Personne, bien entendu, ne clamerait que ces mesures étaient justes. Elles étaient injustes, mais ils ne pouvaient pas lutter contre. Pas maintenant, en tout cas. Et encore moins en lançant un sort en plein milieu de la grande salle et clamant ses désirs de révoltes, comme le fit une élève de serdaigle. Des révolutions, ils en avaient déjà eues assez dans cette pièce ! Pour seule réponse à l’affirmation du serpentard, la poufsouffle eut un discret ricanement ; ça, pour sûr que plus personne ne se risquerait à lancer un sort devant la direction de l’école. « L’autre garçon doit se sentir bien idiot, maintenant. » Il allait sûrement se rassoir tout penaud et rendre sagement sa baguette, comme ils auraient tous deux dû le faire dès le début. C’est tout du moins ce qu’elle aurait fait, mais celui-ci poussa le vice et contesta une fois de plus la directrice, avant de prendre la direction de la sortie. La quatrième année en fut si surprise qu’elle resta muette d’étonnement.
Le renvoi de deux élèves contribuait à faire grandir en elle l’inquiétude et finalement, Haley se décida à compter discrètement à Artemis ce qu’elle savait de cette petite révolution. Elle le foudroya du regard lorsqu’il s’exclama trop fort, mais heureusement pour lui, elle n’eut pas besoin de le faire baisser d’un ton d’une manière un peu radicale ; il était passé à deux doigts de se prendre un coup de coude dans les côtes. « Oui... » marmonna-t-elle. « Enfin, je ne pense pas qu’elle prévoyait que ça se passe comme ça. Elle voulait juste lancer un ou deux sorts gentillets dans la salle. » Mais tout de même... que ça tourne mal était assez prévisible.
À nouveau, elle opina du chef. « S’ils savent qu’elle est mêlée à cette histoire... elle va avoir de graves soucis. Avec un peu de chance, elle a pu se mêler discrètement à la foule, et cacher son satané masque. » Au même instant, la voix du concierge prit le dessus sur les bavardages estudiantins, appelant tous les gryffondors à venir se regrouper devant lui et leur préfet, rapidement suivi par la préfète de sa propre maison qui criait à plein poumon le rapatriement de ses ouailles. « Aïe... je dois y aller. Ce n’est pas le moment de faire semblant de n’avoir rien entendu. La directrice serait capable de nous coller des heures de retenue supplémentaire pour mettre trop de temps à quitter la salle... ou pire. » Pousserait-elle le vice jusqu’à expulser des élèves qui traînaient un peu trop dans la grande salle ? Le doute était permis. « Je vais essayer de voir si j’aperçois Rosa. Si je la trouve avant toi, je l’engueule de ta part, ou je te laisse ce plaisir ? » fit-elle en affichant un sourire forcé, avant de se lever, s'apprêtant à rejoindre le groupe des jaunes et noirs.
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Ven 12 Mar - 23:54
Retenue collective !
Siwan & tout le monde
— Merci Madame.
Et voilà tout. Le reste se passait de mots, après tout. Même Siwan, qui en était pourtant intarissable était incapable de trouver quoi que ce soit à dire. Comment pouvait-elle exprimer ce qu’elle ressentait précisément en cet instant ? C’était impossible. Le mélange était bien trop composite : énervement, déception, un peu d’admiration et un soupçon d’amusement peut-être, quoi qu’il pouvait s’agir d’un désabusement immense, de ceux qui finissaient par renverser tous les codes et qui inversaient l’axe du monde. Subversif. Peut-être qu’aller mal finirait par signifier aller bien dans ce micro-chaos qui s’était formé en si peu de temps dans cette salle. Un chaos causé par des élèves qu’elle affectionnait, ou pensait apprécier… ne pensait pas capable d’une telle chose, surtout. Toute cette école, d’ailleurs, n’était en rien similaire à ce dont elle se souvenait. À moins que ce ne soit ses souvenirs qui déraillent ou qu’être devenue professeur change sa vision du tout au tout ou que l’école ait eu le temps de virer de bord en une dizaine d'années après. C’était à en devenir fou. Oh, Siwan avait un passif avec la folie : on l’avait déjà traité de folle ; on avait déjà traité de folle sa Nana même ! Il suffisait que les visions furent trop violentes et que la douleur embrumait ses idées pour donner l’impression d’une criminelle tout droit sortie d’Azkaban. De toute façon, la famille Kendrick était déjà une famille de parias, pour certains, avec cette idée saugrenue d’être liés à Merlin par les liens du sang, aussi éloignés fussent-ils. De toute façon, il fallait être fou pour lancer un sortilège quand elle avait précisément explicité que tout le monde risquait de finir en retenue. Pourtant, quelqu’un avait pris ce risque. Et Siwan dut rendre sa menace concrète. Oh, ça ne lui faisait nullement plaisir, de priver ces gosses d’un peu de leur liberté, de punir des mômes qui n’avaient rien fait, mais elle était dépassée. Tous les événements de cette conférence commençaient à la dépasser et elle ne savait pas quoi faire. Siwan improvisait ; elle avait toujours improvisé, toute sa vie, on ne pouvait pas lui demander d’être certaine à propos de tout ! De savoir ce qu’elle faisait à chaque instant ! Pourquoi pensaient-ils, tous, qu’elle était devenue une maître en divination sans avoir le don ? Ce n’était pas son amour pour le thé qui la poussait à poursuivre cette voie - bien sûr que non ! C’est qu’elle avait besoin de cette matière, elle avait besoin d’avoir une idée du futur, de pouvoir l’appréhender et le modifier, de pouvoir avoir une ligne de conduite, un chemin à suivre, un itinéraire à poursuivre puisqu’elle n’avait pas de but final. Oh, oui, elle avait bien cette idée d’écrire un livre sur la divination, mais ce dernier bifurquait dangereusement sur les voyants plutôt que sur la divination elle-même. Oui, elle avait bien également cette idée d’aider tous les jeunes Voyants du monde, de les accueillir et de les aider. Mais après ça ? Siwan ne pourrait pas s’amuser toute sa vie, elle le savait. Myrddin le savait. Elle allait devoir apprendre et se faire une raison. Et ces gosses allaient devoir apprendre et se faire une raison également.
La Directrice finit par arriver dans la Grande Salle, sûrement ameutée par le bruit - du moins le pensait-elle. Siwan osa à peine lever les yeux sur elle et soutenir son regard et lui sourire avec une espèce d’insolence bien dissimulée derrière une cordialité formelle. C’en était fini de sa bonne humeur pour la journée. Le brouillard s’était peut-être dissipé, mais il demeurait dans son coeur. Siwan n’avait que faire des élèves enfermés par Thor ou de l’état de Fergal ou savoir où se trouvait Wayde. Elle voulait partir, comme tout le monde, elle voulait rentrer dans ses appartements et se mettre sous sa couette et dormir pendant dix ans. Elle retrouvait cet état léthargique où elle n’avait envie de rien sauf énormément de calme et de solitude. Tout ce qu’elle n’aurait pas, bien sûr. Quand on s’appliquait à socialiser avec tout le monde, il ne fallait pas attendre à ce qu’on vous laisse tranquille aussi facilement. La rançon de la gloire, comme on disait. Et puis, elle avait des responsabilités à assumer, des gosses à guider sur un meilleur chemin que le sien… Siwan devait rester. Ils devaient tous rester, de toute manière.
— Tous les élèves et les professeurs sont attendus immédiatement dans la Grande Salle.
Ainsi, la nouvelle tomberait plus vite que prévu pour les infortunés. Quelle tristesse… Quel malheur, vraiment. Les choses avaient dégénéré si vite et Siwan… Siwan aurait pu prévoir plus. Elle n’aurait pas dû juste prévoir un sort en compagnie de Wayde ; elle aurait dû faire des tirages, plonger dans sa boule de cristal, sortir ses runes, sortir ses miroirs - sortir toute sa panoplie du moment qu’elle aurait pu voir plus sur ce qui allait se passer aujourd’hui ! Mais voyance et fatigue ne faisaient jamais bon ménage. Voyance et sentiments négatifs non plus. Et la Galloise commençait à en être recouverte. Et elle savait, Siwan, elle savait que ce n’était pas bon signe pour elle ! Ce serait comme les dernières fois : négativité, enfermement, conflit intérieur, perte de sa conscience de soi, et perte de la maîtrise de sa baguette tout court. Cette dernière allait refuser de lui obéir et c’en serait fini de son utilité dans cette école. Elle ne pouvait pas laisser ça arriver. Siwan allait devoir continuer de s’entourer, qu’elle le veuille ou non. Elle prendrait toutes les invitations à sortir, dirait oui à toutes les rencontres possibles, les forcerait s’il le fallait, mais elle ne retournerait pas dans l’état qu’elle était à la mort de sa tante. La pauvre n’avait même pas encore entièrement fait son deuil… Ce n’était pas pour en rajouter une couche. Cette retenue collective - que la directrice confirmait et appliquait - la mettait déjà suffisamment mal. Siwan avait la mort dans l’âme. Elle n’avait même pas osé protester et demander à ce que les blessés puissent au moins aller à l’infirmerie. L’enseignante tenait sa baguette à deux mains, du bout des doigts, comme si elle était l’enfant en train de se faire gronder, et non pas l’inverse. Mais ce fut pire encore.
— Je n’ai pas terminé.
C’était l’épée de damoclès qui lui tombait dessus ; la culpabilité la prenait aux tripes et son âme criait à l’injustice pure : la Directrice leur retirait leur baguette. À tous. Plus de magie. Nulle part sauf en cours. C’était encore pire qu’avant, et c’était de sa faute ! C’était forcément de sa faute ! Elle n’aurait rien fait, qu’est-ce qu’il se serait passé ? La Directrice aurait mis la retenue collective, et point barre. Non ? Si. Bien sûr que si. Plus de baguettes, donc. Et s’il y avait une contestation, c’était un renvoi sans sommation. Deux élèves furent d’ailleurs renvoyés : Cassiopeia et Leopold. Une ancienne élève de sa classe et un Serpentard - comme si ce n’était pas suffisant pour elle aujourd’hui. Siwan ne put rien faire. Rien du tout. Et tout se passa ensuite très rapidement. Fergal commença à rassembler les Gryffondor et Siwan pensa qu’elle ferait bien d’en faire de même avec ses Serpentard. Ou, du moins, ceux qui restaient… Pour la troisième fois aujourd’hui, l’enseignante positionna sa baguette près de sa gorge afin de ne pas avoir à crier pour se faire entendre de tous :
— Serpentard, en rang devant la porte.
Simple, concis, clair, quoiqu’un peu froid peut-être. Siwan ne lança même pas un regard à Thor ou à Wayde ; elle leur faisait confiance. Ils s’occuperaient du reste à la perfection. Elle, elle en avait assez fait pour aujourd’hui.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Voyante Poste de Quidditch: Poursuiveur Patronus: Un renard Epouvantard: Etre encerclée par un incendie Matières suivies et niveau: Points Défis: (1105/2000) Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ? D'autres comptes ?: Maxton Sherwin
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Dim 14 Mar - 12:28
Initiative éducative désespérée
Le regard froid de Siwan avait eu pour effet de lui faire immédiatement baisser sa baguette, même s’il ne s’agissait que d’un protego qui avait pour vocation de lui éviter ainsi qu’aux élèves autour d’elle de finir blessés par les pétards. Si elle avait dû être honnête, elle avait bien tenté de lancer un autre sortilège au début de cette débandade, histoire de s’amuser un peu, mais ce dernier avait été absorbé par le bouclier mis en place par les professeurs. Cependant, elle n’aurait jamais cru que la situation pourrait à ce point mal tourner. Poudre d’obscurité instantanée du Pérou, brouillard, professeurs ciblés. Elle observait tout cela avec de grands yeux écarquillés et horrifiés. Protester était une chose, voir Hatwell tomber en était une autre. La seule qui aurait mérité de se prendre un sort était Appleton et elle brillait évidemment par son absence. Comment attendre quoi que ce soit d’une femme telle que leur directrice de toute façon ? Elle représentait tout ce que Carla abhorrait.
Il fallait croire que la menace de son professeur n’eut pas le même effet sur tout le monde puisque la retenue collective fut vite gagnée, ce qui lui fit lever les yeux au ciel de dépit. Les punitions collectives étaient des sanctions archaïques. Mais peut-être adaptée dans ce cas précis, du moins c’est ce qu’elle fut obligée d’admettre en voyant Jane se précipiter pour tenter d’aider quelqu’un qu’elle ne voyait pas et qui devait être à terre. Son regard balaya une nouvelle fois la salle et puisque les pétards avaient cessé de pleuvoir, elle se dégagea souplement de sa place pour se joindre à la cohue tentant de sortir de cet enfer. Hors de question qu’elle reste là à se prendre un sort perdu entre des gamins révoltés et des adultes dépassés. Elle avait presque réussi à atteindre les portes quand Appleton fit son entrée et renvoya tout le monde à sa place. Nouveau mouvement de foule, nouveau risque de se faire piétiner. D’ailleurs, elle était presque certaine de ne plus sentir tout à fait ses orteils. Joie. Loin de la soulager, l’arrivée de la directrice la fit pâlir. Rien de bon ne pouvait ressortir de l’esprit de cette malade. Et clairement, elle semblait réfléchir à une manière de régler la situation.
Une fois assise, elle écouta son discours d’une oreille pour le moins inattentive. Avoir honte, oui, pourquoi pas, si elle-même avait honte d’avoir inventé le concept d’école de magie sans magie, elle était prête à y réfléchir. Ce ne fut que quand elle parla de la confiscation des baguettes que Carla pâlit à l’extrême, passant de translucide à verdâtre et commença à protester avec ses petits camarades. Ses doigts se serrèrent sur la sienne alors que l’elfe s’approchait d’elle et une lueur de panique pure traversa ses yeux. Elle ne voulait pas, pire elle ne pouvait pas donner sa baguette à cette femme. Elle était majeure, elle avait des droits, il devait y avoir une solution. Elle n’oserait pas les renvoyer, si ? Ce fut que quand elle vit Cassiopeia se faire réellement expulser qu’elle lâcha le précieux bout de bois dans les mains de l’elfe devant elle. Ne pas se faire renvoyer. Envoyer un hibou à son père. Voilà les seules choses à faire. Ca et ne pas pleurer de rage.
Elle se leva comme une automate pour aller rejoindre sa directrice de maison comme demandé, les traits crispés par la fureur.
(#) Sujet: Re: [EVENEMENT] Dialogue et témoignage Mar 16 Mar - 12:10
Mon corps parcouru de soubresauts, je commençai à ressentir des sueurs froides descendre dans le creux de mon dos. C’était une sensation des plus désagréables. Les mains moites, je croisai les bras avec la ferme intention de ne pas montrer mes tremblements à qui que ce soit. Quelque chose n’allait pas avec mon corps. Jamais je ne m’étais sentis aussi mal. Si j’en avais été capable, je me serais levée sans une dernière hésitation avant de décamper. De toute façon, maintenant que j’avais rendu ma baguette, que Miss Appleton avait pris sa décision, que l’on savait ce qui nous attendait en cas de rébellion, je n’avais plus de raison de rester ici. Faisant un effort surhumain pour ne pas laisser entrevoir mon malaise, je ne remarquai pas tout de suite l’agitation des préfets des quatre maisons autour des élèves avant qu’une voix familière ne me hèle : « Eliana, ça va ? » m’interrogea la voix douce de Killian. Relevant mes yeux pour aller à la rencontre des siens, je décelai curieusement un air d’inquiétude sur son visage. Instantanément, mes traits se firent plus détendus et ma posture un peu plus ancrée sur le banc alors que je lui répondis d’un air de quasi-évidence : « Tout va bien Killian, je te remercie. »
Assise à côté de moi – et je ne la remarquai qu’à présent – Sarah Davenport, une jeune fille que j’appréciais beaucoup. Elle avait l’air bouleversée elle aussi. Au même moment, Sarah se tourna vers moi et elle sembla surprise lorsqu’elle me remarqua à son tour. Je lui fis ce fameux sourire de façade dont j’avais le secret en la saluant d’un petit : « Salut Sarah. » tandis qu’elle me répondit à son tour. En y regardant de plus près, elle avait l’air véritablement abattue. Était-ce uniquement le fait de s’être faite confisquée sa baguette qui la mettait dans cet état ? Difficile à croire, il y avait sûrement autre chose. Je n’écoutai qu’à moitié les paroles de notre préfet – même si je les imaginais réconfortantes – tandis que Sarah semblait sur le point d’exploser en sanglots. Incapable de la rassurer sur le moment – empreinte à mon propre malaise – j’acquiesçai à mon tour à la requête de Killian tandis que je me levai pour suivre les deux Gryffondor. Sur le chemin, j’entendis avec effarement Sarah nous expliquer d’une voix blanche que Cassiopeia était sa cousine. Cela faisait sens, elles avaient l’air si proches à l’anniversaire de Kathleen. D’une main compatissante, je la posai délicatement sur l’épaule de la petite Gryffondor avant d’ajouter d’un sourire : « Je suis désolée pour ce qui lui arrive, elle en a du courage. Mais si tu veux mon avis, je doute que les parents des élèves laissent faire. Elle finira par revenir, ne t’en fais pas… »
Je n’étais moi-même absolument pas convaincue par mes paroles, mais il fallait bien que quelqu’un réconforte cette pauvre Sarah. Et puis, Killian avait assez à faire avec tous les élèves dispersés autour de nous. Au milieu de tout ce brouhaha, je cherchai difficilement du regard mes autres camarades mais ne reconnus personne d’assez proche. Quant à Hilary, je n’étais même pas certaine qu’elle se trouvait encore dans la Grande Salle. Penser à elle me fit me sentir mieux et je restai près de notre groupe et de Sarah en particulier. Elle en avait besoin. Finalement, M. Armitage nous enjoignit à regagner notre Salle Commune tandis qu’il raccompagnait personnellement Michaela. J’ignorais toujours véritablement ce qu’il s’était passé, mais je n’allais pas tarder à le découvrir. Une fois qu’Hilary aurait regagné le dortoir à son tour, je ne serais pas avare en questions. Et puis, allez savoir ce qui nous attendait dans les prochains jours.
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Les minutes s’égrenant sans que la porte ne daigne s’ouvrir, sans que Michaela ne parvienne à les délivrer de leur antre, la frustration grandissait. Il voulait sortir de cette pièce mais ne le pouvait pas. Être ainsi privé de toute forme de décision, subir celle d’un autre, d’une adulte qui leur imposait sa volonté, était source d’idées noires chez le garçon, qui restait prostré au sol sans bouger. Il ne pouvait de toute façon pas se lever, au risque de voir renaître la douleur d’antan. « Ils vont bien finir par venir. » Son aînée prenait les choses en main, tentant visiblement de rassurer le garçon qui n’en menait pas large. Il demeurait toutefois sourd à ses vaines paroles d’espérances. Bien sûr, un adulte finira par venir les chercher... ils n’oseraient tout de même pas les abandonner à leur sort ici jusqu’à ce que la faim ait raison d’eux, si ?
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Sans surprise, Artemis lui confirma ne pas avoir croisé Rosalie de la journée. Elle avait vaguement eu l’espoir d’apprendre que finalement, la gryffondor s’était ravisée, mais rien ne semblait vouloir la conforter dans cette idée. « Non, elle prévoyait de venir à la conférence... » ... masquée. Il manquait une précision importante, mais pour l’heure, Haley était trop concentrée à scruter la pièce en quête de sa meilleure amie pour envisager de mettre au courant le serpentard. D’ailleurs, rien ne prouvait que la convocation de l’intégralité de l’école eût quelque chose à voir avec les aspirations contestataires des révolutionnaires masqués. Il s’agissait peut-être d’une toute autre chose... Les vaines tentatives de la poufsouffle pour se rassurer furent bien vite anéanties par les propos de la directrice. Retenue collective et confiscation des baguettes.
