[ANIMATION] Frapper un grand coup

Aylmer sur mes talons, je m’étais précipitée dès les missives envoyées aux collègues pour évaluer la situation. Croisant les élèves curieux ou apeurés, je répétais sans l’ombre d’un doute ou d’une goutte de patience : « Retournez dans vos dortoirs, demandez à vos camarades de faire de même. « Un peu d’instinct de survie ne leur nuirait pas. « Si vous montez, j’espère que vous maîtrisez sur le bout des doigts les sortilèges de soin. « On n’a pas besoin de boulets dans nos pattes, désolé les jeunes, il y a un temps pour tout. « Vous deux-là, raccompagnez les plus jeunes dans leurs quartiers en attendant l’arrivée des préfets s’il vous plait. Et faites passer le message en descendant !» Pour éviter la stupeur, toujours trouver quelqu’un à qui s’adresser, les faire se sentir concernés et leur donner une mission claire et facile à suivre.

Arrivé sur le lieu de l’explosion, je trouve un couloir jonché de boulons, vis et débris de murs et de plafond. Super. Je m’active à déblayer, à la baguette, à la main, pour faciliter le passage. Ne rajoutons pas de blessures stupides. J’ai l’impression de penser comme un robot. Je fais, en fait, je ne pense pas vraiment. La voie libre Wenceslas me devance. Pas plus mal, je suis bon en déblayage mais je ne pratique pas les sortilèges de soin tous les jours. « Je vais vérifier que les élèves continuent de redescendre, si besoin que je remonte vite, envoyez-moi un message ou un elfe peut-être ? « En général, il suffit que je forme ce genre de pensées pour que Mitsy pointe le bout de son nez, mais en en ce cas précis, elle semble considérer que son travail est aux cuisines et pas en zone de guerre. Ce que je peux comprendre. Je descends les escaliers quatre à quatre, indiquant la marche à suivre aux élèves.

Les professeurs commencent à arriver, Alice en tête. Je ne prends pas la peine de masquer mon agacement quant à sa question. Est-ce que j'ai prévenu Jane ? Je suis juste venu faire du tourisme et Merlin en personne a envoyé le hibou qu’elle-même a reçu : « Évidemment. Comme l’ensemble du personnel. « Elle continue sa progression, suivie d’Alexander. J’ignore à qui elle s’adresse, mais visiblement, elle n’a pas l’air de percuter que je suis en train de descendre et que nous avons déjà commencé à évaluer la situation. J’ai envie de hurler un bon coup face au total manque de coordination. Mais pour l’heure, je laisse ce petit monde grimper et voir par lui-même. Wenceslas me sonnera si besoin.

Je comprends qu’il m’envoie une élève à raccompagner, visiblement elle connaît Alice. Suis-je surpris alors que j’aperçois Zeynep ? Oui et non. J’aurais préféré qu’elle se trouve comme il se doit dans les serres, et non…parce que qui d’autres pouvaient s’attirer des ennuis de ce genre. Etait-elle stupide et inconséquente au point de mettre une bombe ici ? Parfois quand c’est trop beau pour être vrai, que la coïncidence est trop parfaite, et bien…c’est effectivement un peu trop facile. Néanmoins, ce n’est pas l’heure de réfléchir à cela, mais à la mettre en sécurité. Pour les autres, et pour elle. «Effectivement, vous n’allez aller nulle part, puisque je vais vous aider à rejoindre votre dortoir. En compagnie de miss Davis. Je remonterai ensuite» Je l’entraîne avec moi vers sa camarade. Mon ton est ferme, calme et n’appelle pas à la discussion. Clairement, je n’ai aucune envie de me battre, il y a plus urgent, alors on va se bouger le cul.

J’attrape Lilith sous le bras, totalement livide. Elle présente quelques blessures sans gravité. « Venez par ici miss Davis, Miss Özdemir et moi-même allons vous raccompagner. » Je tente d’abord de lancer un sortilège de soin sans succès. Je me mettrais des baffes. Bon, elle n’est pas mourante, alors je me contenterai de la soutenir jusqu’à sa salle.

@Professeur W. Aylmer @Professeur A. Cooper @Zeynep J. Özdemir @Lilith C. Davis

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frapper un grand coup

Thaddeus & les grades or

J'hésitais à laisser traîner ma main sur le cou de Carla, de glisser délicatement mes doigts… Un éclat mauvais dans le regard que Junior pourrait peut-être apercevoir et reconnaître. Je rêvais d’actes abominables en voyant ce cou si frêle à portée de main. Je ne me pensais pas cruel. À vrai dire, si j’étais en tous points supérieurs à mes camarades, je ne me pensais guère différent sur certaines choses, et ce genre de pensées me paraissait être monnaie courante parmi notre classe sociale. Une tragédie par ici, un accident effroyable par-là… N’était-ce pas notre quotidien ? Ne vivions-nous pas pour ça ? N’attendions-nous pas de nous réunir, chaque semaine, pour parler et disserter sur les malheurs qui nous entouraient constamment ? N’était-ce pas ce que mes camarades étaient en train de faire actuellement ? Oh, je n’avais aucune idée du sujet qui les importait en ce jour, mais nul doute que c’était ce qu’ils étaient en train de faire : déblatérer des paroles sur le drame de la semaine. Je ne doutais point qu’en dehors de ces discussions, si on enlevait les complots et autres piques bien placées, personne autour de cette table n’aurait rien à se dire. Junior et moi, peut-être que oui, si les années qui nous avaient éloigné ne nous avaient pas en plus subtilisé notre passé commun, mais les autres ? Il ne fallait pas compter là-dessus ! Et je l’admettais parfaitement de mon côté moi-même : à une époque, Bluebell et moi n’aurions rien eu à se dire non plus. Mais une telle interdiction ne nous aurait pas arrêté. Et si la bienséance et les bonnes mœurs avaient été abolies, probablement aurais-je posé ma deuxième main sur l’épaule de Carla pour resserrer l’étau…

Je l’entendis accéder à ma demande si bien que le regard froid que je n’étais parvenu à réprimer s’adoucit. Ma main soulagea son épaule d’un poids sans grande peine. Qu’elle ait accepté par dépit ou pas véritable conviction, il était désormais trop tard : elle était faite, comme prise au piège. Cette fée des bois était prise en grippe et je ne comptais pas la laisser s’échapper une nouvelle fois. M’installant le plus près possible de la porte, cette dernière s’ouvrit deux nouvelles fois pour laisser entrer une autre jeune fille qui n’avait probablement pas sa place parmi nous – après tout, je n’étais même pas informé de son prénom – et Judith, la petite dernière des Sørensen que je connaissais fort mal. Ces dernières eurent au moins la jugeote de ne pas nous rejoindre tandis que la conversation semblait ne pas reprendre. Caleb et Junior nous offraient une proximité qui me faisait toujours à moitié rire, toujours à moitié grincer des dents ; Carla se préparait à me rejoindre sous peu ; et le petite farfadet… savait se faire tout petit. Il était facile d’identifier les personnes importantes de cette pièce, si bien que le reste n’était qu’accessoire, finalement. La seule chose embêtante, c’était ce bruit régulier en arrière-plan, qui s’était immiscé dans mon paysage sonore je ne savais trop quand… Mais, ma grappe de raisins entre les mains, j’étais bien trop content pour m’en formaliser.

Tout de même, ce tic-tac me rentrait dans le crâne, comme un mineur tentant de creuser ma paroie osseuse à coup de pioche, comme… l’horloge de mon salon, à Londres. Un bruit que j'associais bien trop facilement à mes premières crises migraineuses. Je ne sais, dès lors, si l’une d’elles fut véritablement en train de germer dans ma tête ou si une sensation fantôme avait pris la relève, mais je vis le monde s’activer plus lentement sous mes yeux. Junior qui se levait et laissait sa place à Caleb, Carla qui faisait le même mouvement pour venir à ma rencontre. Je me voyais – je me sentais – faire moi-même un mouvement du bras pour venir mettre un raisin dans ma bouche lorsqu’un bruit sourd détonna dans toute la pièce.

Mon raisin m’échappa des mains, puis ce fut tout mon corps que je sentis être propulsé dans le sens opposé à la porte. Une obscurité soudaine. Du bruit, probablement, des entrechoquements, des cris, des pleurs – je n’en savais rien ! Il n’y avait que ce sifflement, dans mes oreilles, le même que celui annonçant les migraines. Un sifflement similaire. Le sifflement. Je crus un instant, désorienté, qu’il s’agissait d’une nouvelle crise, plus forte que jamais, et que tout serait réglé avec trois, quatre cachets de reine des prés – voire toute la boîte, s’il le fallait. Mais la douleur n’était pas localisée dans ma tête ; ou pas seulement. Tout mon corps semblait en proie à un supplice vif et lancinant : mon souffle était coupé tant le choc sur le sol fut violent, ma cage thoracique me faisait souffrir à chaque respiration, je sentais battre mon cœur dans mes mains couvertes de plaies et le bas de mon dos… le bas de mon dos… et ce qu’il y avait ensuite… Y avait-il un ensuite… ? Le bas de mon corps… « Je… ne sens plus… mes jambes… » Lorsque je tentais de me relever, j’avais l’horrible réalisation… cette absence de sensation, de réponse, de contrôle sur ma propre personne. Le sifflement dans mes oreilles étaient bien réel, la douleur également, mes larmes même, mais mes jambes ? mes jambes n’existaient plus. « Mes jambes… sens plus… » Je ne voulais pas regarder. Quand je posais mes mains, mon corps semblait prendre un axe effrayant. Un angle interdit.

BLESSURES : fractures au niveau du bas du dos, bassin désaxé, coupures profondes sur les jambes qu'il ne sent pas

(c) DΛNDELION

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frapper un grand coup

Siwan & les blessés

Myrddin ne lui en voudrait pas d’avoir quitté si précipitamment une réunion qu’elle avait elle-même aidé à organiser. Myrddin ne lui en tiendrait pas rigueur d’avoir quitté une pièce aussi hâtivement sans penser s’excuser auprès de son supérieur hiérarchique. Myrddin ne dirait probablement rien, tant cette table ronde était une honte à celle qu’il avait pu connaître du temps du roi Arthur. Aucune égalité, aucune cohésion, aucune envie de créer une entente cordiale. Elle-même s’était retenue de ne pas se jeter de l’autre côté de la table pour attaquer l’un de ces péteux au visage ! À la place, Siwan avait saisi la première occasion possible pour sortir de cette pièce – quel malheur, toutefois, que l’occasion soit aussi sombre… Un tableau était venu les prévenir d’une explosion dans la tour des privilèges. Il était possible que rien de grave ne se soit produit outre que des dégâts matériels, mais la Kendrick préférait ne pas tenter le March Malaen. Le cheval du Diable était pourtant bel et bien au galop et la Galloise se trouvait bien trop lente dans sa course pour rejoindre le septième étage et plus. Elle vit Fergal et même Wenceslas lui passer devant, redoublant sa rage d’être partie la première pour arriver après la bataille si bien qu’elle prit le temps – quelques secondes – pour enlever ses talons et reprendre du poil de la bête et gravir ces escaliers ! Cela ne pouvait être rien. Mais si c’était quelque chose de grave ? Siwan l’avait déjà dit et le répétait : ses élèves passaient avant tout. Tous ses élèves, tous autant qu’ils étaient, et même ceux qui n’assistaient pas à ses cours. La tour des privilèges avait beau avoir été mis dans la balance pour la faire pencher du côté abolition, Siwan n’oubliait pas que beaucoup de ses Serpentard pouvaient y avoir accès. Beaucoup, peut-être, s’y trouvaient actuellement. Et la peur la prenait aux tripes rien qu’à cette pensée.

Les couloirs avaient été dégagés rapidement – un travail qu’elle associait facilement à Fergal, mais qu’elle ne prenait guère le temps de reconnaître et d’apprécier tant le temps pressait. Le gravissement des marches lui parut interminable. Le concierge et Wenceslas n’étaient pas dans la salle même, mais dans les escaliers, à s’occuper d’autres élèves qui se trouvaient à l’extérieur, apparemment blessés, sinon lourdement choqués. De quoi confirmer ses pires peurs : d’autres devaient se trouver à l’intérieur dans le même état, si ce n’était pire. Alors Siwan continua sa course, quitte à bousculer Fergal ou Wenceslas sur son passage afin d’entrer dans la salle à son tour, où Alice se trouvait déjà, en plein milieu du passage. L’enseignante de Divination la bouscula également afin de mieux prendre en compte l’étendu des dégâts : des bouts de verre, des boulons, des vis, un chaos sans nom, des meubles brisés, des corps… étendus sur le sol, d’autres debouts. L’odeur du sang. Ses pieds nus rencontrèrent tous les débris étalés par terre, mais Siwan en fit fi tant son adrénaline était concentrée sur bien autre chose : apporter son aide.

Son regard se porta d’abord sur les silhouettes encore debout : une petite, la tête dans les mains ; le garde-chasse lui-même qui s’était également précipité ; Alice, toujours dans son dos. Puis, quand les yeux ne surent plus où se poser à hauteur de vue, Siwan baissa la tête. Deci delà, des visages qu’elle reconnaissait comme faisant partie de la maison verte. Des visages sur lesquels la Directrice de maison était capable de mettre des noms après les avoir appris par cœur, dans sa tour à elle. Des visages qu’elle connaissait mieux que d’autre, comme celui de Carla, agenouillé au chevet de ce qu’elle reconnaissait comme étant le corps de… Par Myrddin ! Son corps bougea d’un seul homme, ignorant de but en blanc la conscience paniquée de voir Junior étendu de cette façon. Caleb se trouvait juste en dessous de Junior. La jeune Yaxley tentait de retarder l’hémorragie grâce à son pull, le sang continuant de couler. Ses deux préfets et le protégé de sa tante. Le protégé blessé. Le protégé agonisant. Le protégé mourant, probablement, si personne ne faisait rien !

— Est-ce que quelqu’un a appelé les secours ? Que quelqu’un aille chercher de l’aide ! braillait-elle à qui voulait bien l’écouter et agir. Jane ou Sainte-Mangouste directement, du moment que quelqu’un de compétent pouvait arranger la situation !

S’agenouillant aux côtés de la préfète des Serpentard, Siwan brandit sa baguette pour tenter de refermer les nombreuses plaies visibles, sans qu’aucun résultat ne fut visible.* Le sang continuait de couler, le pull continuait de s'imbiber, et Caleb continuait de supporter le poids d’un Junior ayant perdu connaissance. Siwan ne pouvait malheureusement pas prendre le risque de de déplacer le corps, sous peine d’empirer la situation… Maudit March Malaen ! Junior ne pouvait pas mourir. Junior ne devait pas mourir ! Sa tante n’allait jamais le lui pardonner. Il ne pouvait pas rejoindre Nana de cette façon. Comment allaient-ils la regarder ensuite, tous les deux ?

— Non, non, non, non, je t’en prie…

Un massage cardiaque ? Trop dangereux. Et Caleb qui se trouvait toujours en dessous. Toujours en train de couvrir quelqu’un, à ce qu’elle pouvait constater… Le mieux restait encore de préparer l’arrivée des secours, en admettant que quelqu’un se soit bougé les fesses pour le faire ! Cela voulait dire… Évacuer ceux qui pouvaient être évacués et mis à l’infirmerie, stabiliser les plus mal en point… Siwan regarda tout autour d’elle avant de poser ses yeux sur la jeune préfète qui semblait être une heureuse miraculée.

— Carla, tenta-t-elle de lui dire d’une voix sans tremblements, mettant les mains sur le pull, afin de prendre sa place, peux-tu aider à évacuer ceux qui le peuvent ? Ou stabiliser les plus gravement blessés ? Un vulnera sanentur, c’est tout ce qu’il faut. Juste un vulnera sanentur. On vous l’a appris, non ? Si sa voix ne tremblait pas tant, son débit de paroles était saccadé.

Un tel sort… S’il n’avait pas été au programme les années précédentes, elle forcerait Wenceslas à le rajouter dans sa liste. Ne serait-ce que pour ne pas se retrouver démunis dans une telle situation !

(c) DΛNDELION

Le sang bat à mes tempes. J'ai peur. Je crève de trouille. Je ne sais même pas à quel point j'ai mal. J'entends Carla qui dresse un horrible état des lieux de l’état de Junior ou Caleb. Quelqu’un tient suffisamment debout pour chercher de l’aide. Les hurlements, les gémissements, des uns des autres me percent le crâne. Je veux me boucher les oreilles, mais sentir les chairs à vif, manque de me faire vomir. Ça a l'air répugnant. J'ai envie de pleurer, d'oublier, de me réveiller dans un siècle.
J'entends notre Directrice de maison, qui nous promet que tout ira bien. J'ai un rire, un soubresaut nerveux. Rien ne va jamais bien à Poudlard, ça sent pire que dans un abattoir. Comment elle peut dire ça? Alors même que cette scène de carnage, certains l’ont vécu plusieurs fois. Non professeur Cooper, j'aime autant qu'on se passe de promesse et qu'on me foute la paix. La prochaine fois, plutôt que de nous faire analyser la table karmique de je ne sais pas quoi, faisons un exercice de probabilité que les choses se passent bien. Il n’y a aucune raison de rester calme. N’entendez-vous pas les râles? A moins que j'hallucine complètement ? Misère. Je m’appuie contre le mur et ne bouge plus. Je veux me réveiller quand c’est terminé. Je ne dois pas être suffisamment amochée pour que ce soit possible.

C’est la panique mon principal ennemi. Mais je ne la maîtrise pas. Alors qu'un adulte approche pour m'aider, un sortilège m'échappe. Je me fais remonter les bretelles. Je reconnais le garde-chasse. Me calmer ? J'aimerai bien. Vraiment. Mais je suis coincée dans ma tête. Dans un mélange de douleur actuelle et de souvenirs effrayants. La salle de bal. La tour privilège. "p-p-pardon" je murmure. "C'est horrible ?" Je tâte mon visage en grimaçant… "je n'arrive pas me rendre compte… je n'arrive pas…" mon filet de voix se perd dans un sanglot. "Je veux pas que ça recommence. Me faire charcuter à l'infirmerie." avec les médecins de St-Mangouste. Ma voix n'est qu'un murmure. J'ai honte d'avoir si peur. J'ai l'impression d'être totalement dans une autre dimension. Si mon cerveau fonctionnait normalement, si j'étais capable de réfléchir, je saurais qu'une explosion n'a rien à voir avec un sortilège de magie noire envoyé par un mangemort. Qu'un sortilège de soin plus tard tout ça ne pourrait être qu'un mauvais souvenir de plus. Mais tout ce que je sais à cet instant, ce que je sens, c'est le poids de ma cicatrice et le désespoir à l'idée d'en ajouter une autre et de tout ce que ça implique. Je préfère me vider de mon sang ici que de repasser par cette épreuve.

~~1- epiksey : pair le sortilège soigne la griffure sur Ben/Impair sur Roxy (uniquement les petites blessures annexes)~~
2- orchideus : "je suis vraiment désolée : je ne veux pas lâcher ma baguette et elle fait ça toute seule." panique dans ma voix.

~~Le reste : je suis moins débordée.~~

Le membre 'Roxy M. Reid' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 2, 1

Explosion au sommet
‟ les privilégiés deviennent des éclopés „

Wenceslas n’avait pas encore atteint la tour privilège, mais il n’en avait pas besoin pour savoir que le temps pressait et qu’il ne pouvait s’attarder sur la petite Özdemir. Les gravats et les cris qui provenaient d’en haut étaient suffisamment éclairant quant à l’état des gens. Des blessés infiniment plus graves que la jaune et noir, peut-être des morts... Il était tout bonnement impensable de s’attarder sur elle. La survenue d’une autre poufsouffle, qui dévalait les marches d’un air paniqué, jusqu’à percuter l’enseignant, acheva de le convaincre de presser le pas. Lilith Davis l’agressa à l’aide d’un flot de paroles incompréhensibles mais dont il put au moins en extraire la substance : c’était un véritable carnage. Trop d’émotions pour la jeune fille qui rendit son déjeuner sur les chaussures de sa camarade, avant de se laisser tomber au sol.

L’ancien langue de plomb souffla d’exaspération – ne pas inspirer, ne savait-on jamais que l’odeur vienne agresser la résistance de son propre estomac – et attrapa la nouvelle venue sous l’aisselle. « Davis, suivez Özdemir en bas des escaliers. Je m’occupe des blessés. » Il avait mieux à faire que de gérer des adolescentes affolées et sonnées. Ce pauvre Fergal allait récupérer bien des ennuis, mais il ne doutait pas qu’il saurait les gérer, quitte à les attacher à une statue le temps de s’occuper des cas les plus préoccupants. Non, décidemment, le professeur de sortilèges n’avait pas la patience pour gérer ces choses.

Plusieurs professeurs étaient déjà passés devant lui le temps qu’il parvienne à se débarrasser des deux poids dont il avait rapidement écopé. Après un dernier regard vaguement satisfait vers les deux poufsouffles qui entamaient leur descente, il escala les trois dernières marches et passa la porte. Une véritable scène de guerre s’étendait devant lui. Davis n’avait pas menti : il y avait du sang partout, des débris et des objets cassés éparpillés partout. Et des gémissements. S’il fermait les yeux, il était persuadé de retrouver la cruelle musique des geôles d’Azkaban. Les souvenirs affluaient à lui, douloureuse agression mémorielle qu’il contint avec mal. Baguette en main, il balayait du regard la scène pour repérer les cas les sérieux. Siwan et sa préfète se tenaient au chevet de deux élèves, manifestement mal en point. Un autre élève, Rowle, appelait à l’aide d’une voix pâteuse, gesticulant maladroitement au sol. La scène était aussi pathétique qu’horrible. Mais le pauvre garçon, on ne pouvait que lui trouver des excuses... il n’y avait pas assez de professeurs pour tous les élèves. Duncan, Siwan et lui... il s’avança d’un bas précipité vers le fond de la salle, où un autre serpentard gisait, le visage ensanglanté, l’œil décharné. Se penchant vers lui, il se tourna toutefois vers l’autre grade or, toujours seul. « Rowle, ne bougez pas, essayez de vous calmer, je m’occuperais de vous quand j’aurais... » Jusque-là, il avait ignoré l’autre enseignante qui se tenait debout sans rien faire, comme la benjamine Sørensen. « Cooper ! » D’une voix infiniment moins douce, il se redressa, ses yeux plus froids que le souffle d’un détraqueur. « Si vous souhaitez rester plantée comme un piquet, retournez dans le couloir et faites la circulation. Là-bas, au moins, vous servirez à quelque chose, plutôt que de nous ralentir ici. Et si par le plus grand des hasards, vous estimiez votre présence utile ici, occupez vous de donner des premiers soins à Rowle. » Il alla se retourner vers Lewison, mais lança dans un dernier regard pour l’adulte. « Interdiction de bouger Rowle avant l’arrivée des secours, vous risqueriez d’empirer les choses. » À en croire sa position anormale, il y avait fort à parier qu’il n’ait pas juste quelques coupures aux jambes.

Sans plus un regard pour l’incapable directrice de maison, Wenceslas s’agenouilla vers un Artemis tout juste conscient, sa cape s’imbibant doucement mais sûrement du sang du garçon. De nombreuses plaies courraient le long de son corps, une main criblée de verres et l’œil... il était langue de plomb, pas guérisseur. Il n’était pas en mesure de soigner des blessures comme celles-ci, ou comme celles que présentaient Rowle. Au mieux pouvait-il limiter les dégâts et éviter que le temps ne vienne aggraver leur état. « Lewison, concentrez-vous sur ma voix. » Tant qu’il demeurait conscient, c’était un bon signe. Faire disparaître le projectile était risqué, mais c’était encore la seule solution viable : avec l’afflux de sang, le clou risquait de bouger et de provoquer des lésions plus graves encore, sans compter que la douleur serait pire encore pour le jeune homme. Ses autres blessures, aussi graves puissent-elles être étaient secondaires. Il passa sa baguette au-dessus de l’orbite gauche sans la toucher : « Evanesco ». Doucement, le clou disparut intégralement, ne laissant place qu’à un œil gravement atteint, mais qui n’allait au moins pas subir des dégâts supplémentaires. « Vulnera sanentur. » Si le sort était efficace sur les plaies traditionnelles, reconstituer la membrane était un défi hautement plus complexe. Sa main gauche plongea dans l’une de ses poches, ôtant un impeccable mouchoir en coton blanc avec lequel il essuya délicatement le sang autour de son visage, sans toucher la plaie béante, pour mieux cerner l’étendue des dégâts. « Mademoiselle Sørensen ! » Elle ne lui avait pas eu l’air trop blessée. « Venez ici. » Il n’avait pas le temps pour y mettre les formes. Il avisa son bras blessé. « Vous pouvez utiliser votre baguette ? On s’occupera de votre bras plus tard, j’ai besoin de vous. Pendant que je m’occupe de son œil, j’ai besoin que vous refermiez les autres plaies, sur son corps. Vous pensez pouvoir le faire ? La formule est vulnera sanentur. Concentrez-vous sur ses plaies, imaginez qu’elles se referment petit à petit. » Le sort n’était traditionnellement appris qu’à partir de la sixième année – son propre programme le prévoyait pour ceux qui venaient de passer les BUSE – mais il n’avait pas le temps pour de telles considérations et Yaxley était occupée avec Siwan. Quant à Cooper... eh bien, si elle avait un peu de bon sens, elle pensait les plaies de Rowle. Sinon, il préférait largement une élève de cinquième année un peu dégourdie qu’un professeur totalement incapable.

design ϟ vocivus

@Lilith C. Davis @Thaddeus C. Rowle @Artemis T. Lewison @Judith V. Sørensen @Professeur A. Cooper

Dé des sorts:

Frapper un grand coup

J’ai l’impression que ma tête va exploser. J’en ai la nausée et la moindre respiration ne fait qu’accentuer la douleur que je ressens plus bas. Je ne sais pas quelle est l’ampleur de ma blessure à ce niveau là et je n’ose même pas aller vérifier. Je sais juste que j’arrive à respirer plus ou moins correctement, ce qui est déjà une bonne chose. Je sens le poids de junior sur moi, j’entends - malgré le sifflement strident dans mes oreilles - les pleurs, les cris, les geignements autour de moi et surtout je sens cette affreuse odeur de sang. Mon cœur bat la chamade et je sens la peur qui veut s’immiscer dans les moindres recoins de mon être. Mais je tente de la bloquer du mieux que je peux afin de ne pas me laisser avoir par la panique. Je serre les dents tandis que je bouge mon seul bras valide sur le dos de Junior jusqu’à ce que mes doigts rencontrent un liquide poisseux qui n’est pas le mien. Je manque un battement et je sens ma main trembler alors que je la pose comme une sorte de barrière sur la plaie qui me semble béante. Je ne sais pas si ce que je fais est bien ou non. Je veux juste arrêter cet écoulement, ne pas sentir ce sang imbiber mes vêtements et surtout que la respiration que je sens non loin de mon cou soit plus forte, plus régulière. Respire Junior. Respire vraiment. Ces mots se répètent de plus en plus dans mon esprit, alors que je raffermit encore plus ma prise sur cette plaie.

La voix de Carla à nos côtés me fait ouvrir les yeux. Je ne m’étais même pas rendu compte que je les avais fermés à cause de la douleur. Je tourne difficilement ma tête dans sa direction, la douleur traversant mon visage en même temps. Je n’arrive pas à bien voir les émotions sur son visage, la douleur me brouillant légèrement la vue. Ou serait-ce des larmes ? Je n’en sais rien. J’ai du mal à gérer. Carla m’assaille de questions. J’ai mal. Oui … Vraiment mal. Pourtant, moi je respire correctement. Je la sens s’affairer à mes côtés sans comprendre ce qu’elle fait jusqu’à sentir quelque chose contre mon flanc. Ma respiration se bloque quelques secondes avant qu’un gémissement douloureux s’échappe d’entre mes lèvres sur le coup. Carla continue à parler à côté de moi, tentant de me rassurer ou plutôt de se rassurer elle-même. Carla… Ma voix est faible. Je ferme les yeux une nouvelle fois, inspire comme je peux avant de recommencer. Plus fort. Carla… Ca va… Non, ça ne va pas. Mais je respire. Je tente d’accrocher son regard, de rattraper son attention. C’est urgent. Junior… Il respire mal. Ca m’angoisse. Sa respiration est faible mais au moins je la sens. Je refuse que ce ne soit plus le cas. Junior, respire s’il te plait. Continue.

Des pas s’entendent dans la pièce, des voix s’élèvent aussi. J’ai une soudaine lueur d’espoir qui se faufile de mes yeux, me faisant un court instant oublié la douleur qui me vrille le corps, jusqu’à ce que cette dernière ne revienne au galop et me contracte un peu plus. Je serre encore plus les dents et mes doigts se font plus pressant sur la plaie de Junior. Quelqu’un se pose à nos côtés. Je n'ai pas besoin d’ouvrir les yeux pour reconnaître la voix de ma directrice maison. J’ai peur de voir sa réaction, ses émotions. J’ai peur que ça me fasse totalement chavirer et de ne plus être capable de me contenir. alors je garde les yeux fermés, attentif à ses mots. Ça va aller, maintenant, non ? J’entends d’autres voix, des sorts prononcés, mais je ne sens aucun changement. J’ouvre les yeux alors que j’entend le professeur de divination supplier. Pourquoi ? Je la vois échanger avec Carla et un changement de pression sur ma blessure qui me fait à nouveau grimacer douloureusement. Carla sort de mon champ de vision après les dernières instructions de notre professeur. J’ai mal au crâne. Mais je refuse de me laisser tomber. Difficilement, je tourne entièrement la tête vers celle qui m’a couvert l’année dernière et cherche son regard. Professeur… Vous devez… y arriver. Elle doit réussir à stabiliser Junior. Je relâche la pression de ma main sur la blessure de Junior et laisse redescendre mon bras. Du bout des doigts, je cherche le poignet de mon professeur qui maintient le pull de Carla sur ma plaie. Avec la force qu’il me reste, je la force à relâcher la pression à son tour et la guide jusqu’à la blessure, plus importante, de mon colocataire inconscient. J’vous… en supplie. Je refuse de vivre ça. D’être témoin du dernier souffle d’un ami.

Un peu plus loin dans mon champ de vision, se dessine une nouvelle silhouette qui me semble familière. C’est sa voix et son accent qui me permettent de l’identifier. Erin est déjà au courant. Et d’un côté, ça me réconforte.

Code by Cab

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( frapper un grand coup )

L’ombre de ses longues ailes enrobant ma silhouette, ses cris devenus ceux d’un adulte brisant le calme de ce début d’après-midi maussade, Kenaz était plutôt agité tandis que mes pas me conduisaient à travers le parc de Poudlard. Était-ce la pluie imminente qui lui chatouillait les plumes ou sentait-il venir un orage insoupçonnable en cette période de l’année ? Mes yeux clairs le quittèrent alors que les grilles de Poudlard s’ouvraient pour me laisser fuir le domaine de l’école. Le devoir m’appelait. À mon poignet, les aiguilles cerclées d’or marquaient les minutes qui s’étaient écoulées depuis que cette table ronde avait débuté, de même que celles qu’il me restaient avant l’arrivée de Mr. Barnabas Lewison à la gare de Pré-au-Lard. Grand-Père et lui perdaient leur temps, entourés d’imbéciles suffisants, pendant que je m’apprêtais à passer le mien de manière privilégiée avec un membre du comité de recrutement des tireurs d’élites. L’opportunité parfaite de faire valoir mes talents avant ceux de mon frère adoré.

Les piaillements de Kenaz furent emportés par le bruit d’une explosion. Je fis volte-face, découvrant un tableau qui sortait de l’ordinaire. La stature imposante du château s’accompagnait désormais de volutes d’une fumée sombre qui grignotait sans fléchir la tour où se trouvaient les quartiers réservés à ceux qui possédaient les badges dorés. Immobile, je m’attendais à ce que d’autres déflagrations secouent le reste de Poudlard mais le silence se faisait assourdissant. Je n’avais pas connaissance qu’un tel incident devait se produire aujourd’hui, ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : ça n’était pas de notre fait. Un instant plus tard, je rebroussais chemin, Lewison devenu la dernière de mes préoccupations. Grand-Père et Finnbjörn se trouvaient à cette réunion et mon meilleur ami était probablement dans son dortoir, paressant sur son lit, feuilletant un roman ou éparpillant quelques caresses entre les poils de son chat. Je devais en avoir le cœur net et comprendre au plus vite pourquoi cette partie-là du château fumait à ce point. Junior y avait accès, comme nous autres, mais il n'avait pas laissé entendre qu’il y passerait son après-midi lorsque nous nous étions séparés, après le déjeuner. Il était bien plus logique qu’il soit retourné dans sa chambre, là où son têtard de compagnie pourrait respirer le même air que lui. Cependant, il restait une infime possibilité que ce ne soit pas le cas.

« Knut. » L’impatience qui faisait pulser mon sang à un rythme plus élevé qu’à l’accoutumée ne pouvait s’accommoder de la distance qu’il me restait à parcourir, de ce parc à franchir et de ces escaliers à grimper. « Je veux savoirrr ce qu’il se passe. Et où sont Juniorrr, Finn et Grrrand-Pèrrre. » Après avoir confusément essayé de s’incliner en une révérence servile puis tenté de suivre mes vives enjambées, l’elfe disparut. L’absence de bruit derrière les grilles de Poudlard s’accordait mal avec la précipitation qui tambourinait dans ma poitrine. Quelque chose clochait et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus, poussée en avant par le besoin urgent de constater la situation de mes propres yeux. Chaque explosion dans cette maudite école, chaque incendie, chaque invasion était la conséquence ou la cause de plans dont nous avions au moins un peu connaissance. Et si mon jumeau avait toujours été des plus secrets, il ne m’avait jamais entièrement caché de telles mises en œuvre. L’ignorance d’aujourd’hui était détestable.

Knut se matérialisa au pied d’un arbre que je laissai derrière moi sans ralentir, mon regard dénué de considération envers notre serviteur le pressant de me faire son rapport. Il y avait eu une explosion dans la Tour Privilège. Grand-Père, Finn et le reste des personnes présentes à la réunion arrivaient sur les lieux. Les élèves étaient blessés, certains plus gravement que d’autres. Junior était inconscient et il saignait. Mon cœur loupa un battement. C’était une nouvelle que Knut était craintif de me rapporter mais je ne le vis pas. J’oubliai jusqu’à son existence, la frustration de ne pas pouvoir transplaner pour atteindre plus rapidement la tour grandissant en même temps que cette inquiétude brûlante que seul mon meilleur ami pouvait faire naître.

Jamais Poudlard ne m’avait semblé si grand. Après une errance interminable, il devint évident que je me rapprochai du lieu de l’explosion : des élèves paniqués croisaient mon chemin, l’odeur se faisait plus forte, le tumulte prenait de l’ampleur. Grand-Père n’était nulle part en vue, pas plus que mon frère, mais peut-être ne pris-je tout simplement pas le temps de les chercher. J’en avais déjà perdu de trop pour me rendre jusqu’ici, il n’en restait que pour trouver mon meilleur ami et vérifier qu’il allait bien, que ce sang mentionné par Knut n’était pas le sien, qu’il n’était qu’inconscient, qu’il n’avait rien. Les gémissements pathétiques en toile de fond, les murs calcinés, les meubles explosés, la salle éventrée… Dans un tout autre contexte, j’aurais trouvé la scène délicieuse. Des corps saupoudrés de panique, c’était merveilleux lorsqu’il s’agissait de nos victimes écrasées par le poids de notre supériorité. Mais toutes les personnes réunies ici nous étaient proches, trop proches. Si j’en méprisais une bonne partie, nous parlions tout de même d’individus au sang pur et dotés d’une certaine noblesse. Encore qu’ils n’étaient rien que des chuchotements imperceptibles à la lisière de ma conscience, celle-ci tout entière mobilisée pour trouver Junior. Il était le seul qui importait. Le reste viendrait une fois que lui serait en sécurité. La colère, les représailles, le feu.

Les marches avalées par mes pas pressés débouchaient donc sur une scène des plus chaotiques que mes yeux clairs balayèrent à la recherche d’une seule et unique personne. Au cœur de cette pagaille, alors que mon attention survolait des blessés sévères, dédaignait les professeurs qui s’activaient à brasser de l’air, ignorait ma cadette suspendue entre deux silhouettes, elle trouva finalement celui que je cherchais. Du plomb chauffé à blanc fit tomber mon cœur au fin fond de ma poitrine, chaque battement plus douloureux que le précédent. Non. Non non non non. Immobile, les yeux clos, sur sa peau pâle, le sang tranchait violemment. Son visage couturé d’une multitude d’entailles n’avait plus l’air d’émettre la moindre respiration. Son corps recouvert de poussière et de débris était entouré de trop de personnes, pourquoi autant de monde ? Je n’eus pas un mot pour Yaxley, livide, ni pour Avery — il était vivant, c’est tout ce que je notai — alors que je me précipitai aux côtés de mon meilleur ami mais mes yeux suivirent les bras du professeur Kendrick jusqu’à ses mains qui maintenaient une boule de tissu souillé de sang. « Êtes-vous une bohémienne ou une sorrrcièrrre capable de se serrrvirrr d’une baguette, prrrofesseurrr. » persiflai-je, d’un ton rendu plus brutal encore par cette crainte viscérale qui ne faiblissait pas, son titre résonnant comme une insulte. Mes doigts serrés autour de la mienne, blanchis par la tension, la pointèrent en direction de la poitrine du Serpentard et de ce sang qui s’en échappait. Jamais je n’avais été si concentrée pour lancer un sortilège. Il n’était même pas question d’échouer, c’était impossible, impensable. « Vulnerrra Sanenturrr. » Une première incantation, pour ralentir la perte de sang. La familière sensation de ma magie en action se répandit comme une vague tiède le long de mes avant-bras et, sous mes yeux, l’écoulement ralentit drastiquement. C’était une première étape, l’hémorragie était contrôlée, mais c’était loin d’être suffisant, il lui fallait des soins complets, il fallait que cette plaie se referme entièrement, que le sang, son sang… Je remarquai seulement à cet instant que mes mains tremblaient et serrai les poings pour faire disparaître cette peur visible. Ce n’était pas le moment. Maculés de ce liquide écarlate, les doigts que j’identifiai comme ceux de Caleb se firent visibles. Tout ce temps, malgré son sale état, il essayait d’amenuiser les dégâts. « Rrrevigorrr. » Même si aucun effet visible ne pouvait être constaté, je savais que ma magie avait fonctionné. À quel point, en revanche, je n’en avais aucune idée. Serait-ce suffisant ? Il fallait que ça le soit. Le temps que les secours arrivent, pour que nous puissions l’allonger de tout son long, prendre soin de lui… « Averrry aussi en aurrrait bien besoin. » fis-je à l’attention de Carla, ou de Kendrick, peu importe laquelle des deux serait la moins stupide, d’un ton qui n’avait pas l’ombre d’une question mais toutes celles d’un ordre. Quelque énergie ne lui ferait pas de mal, mais je ne pouvais dédier mes forces à aucun autre. Ma main qui n’était pas accrochée à ma baguette magique comme si ma vie en demandait effleura doucement le visage de Junior, effaçant quelques gouttes de sang avant de s’enrouler autour de ses doigts et de le presser, d’une force qui lui intimait qu’il n’avait pas intérêt à faire ça, à me faire ça. Après des secondes interminables, ma raison raccrocha ma conscience. « Qui se charrrge des secourrrs ? » Mes yeux opalins fichés dans ceux de la professeure de Divination attendaient une réponse. Tiraillée entre deux nécessités, celle de rester aux côtés de Junior et celle de ramener tous les médicomages à son chevet, il me fallait des réponses. Des actions concrètes, n’importe quoi à quoi me raccrocher.

Les dés (Vulnera + Revigor)*

@C. Junior d'Archambault
@Professeur S. Kendrick
@Caleb P. Avery
@Carla P. Yaxley

( Pando )

Frapper un grand coup

Au bout de quelques secondes, la poudre cessa de faire effet et les yeux d’Alice purent percevoir de nouveau des choses, tandis que se mêlaient les voix des élèves qui essayaient de lui dire ce qu’ils avaient, à elle ou à un autre d’ailleurs. Siwan surgit et pénétra dans la pièce avant de se précipiter vers le corps bien amoché du jeune d’Archambault. Le professer Wenceslas semblait s’en occuper et Alice se concentra donc sur l’autre urgence. Le jeune Rowle hurlait qu’il ne sentait plus ses jambes et elle se précipita auprès de lui pour jauger son état, pas fameux, d’ailleurs.

« Je m'en occupe », dit-elle à son collègue sans se soucier de son ton désobligeant. Il y avait plus urgent.

Il avait de nombreuses blessures dont il allait falloir s’occuper, le tout était de ne pas paniquer. Il était vraiment dans un sale état et elle se devait de préserver sa vie en attendant que les secours arrivent. La priorité, c’était le bas du dos qui pouvait être brisé ou froissé mais sur lequel les mouvements de garçon pouvaient avoir un impact désastreux. Comme il ne sentait plus ses jambes, il était possible que des terminaisons nerveuses soient touchées mais seul un médicomage professionnel pourrait le savoir. Les coupures de ses jambes étaient profondes et saignaient abondamment. Alice jura avant de lever sa baguette pour pallier au plus urgent, protéger la zone endommagée.

« Ferula ! »

Tout commença bien et apparut quelque chose qui sembla immobiliser le bas du dos, mais cela se détacha. Dans la panique et le bruit alentours, elle avait dû mal assurer son coup. Pourvue de réflexes, elle rattrapa le tout avant que ça ne se défasse et l’attacha solidement avec dextérité. Le jeune homme était maintenant immobilisé, ce qui devrait réduire sa souffrance d’autant. Il fallait stopper l’hémorragie, à-présent. Elle leva sa baguette en direction de ses jambes en espérant qu’elle ne la trahirait pas, cette fois. Il fallait absolument limiter les dégâts, sinon Rowle le paierait cher.

« Vulnera Sanentur »

Mais la baguette ne fit encore le travail qu’à-moitié. Le sang coulaitmoi,ns, les chairs se refermaient un peu, mais pas encore assez. Suffisamment, cela dit, pour que sa vie ne soit plus en danger. Elle avait limité les dégâts. Elle héla Carla Yaxley qui s’approchait de Thaddeus Rowle, probablement inquiète pour lui. La sorcière n’était qu’une adolescente, mais elle pourrait sûrement aider à maintenant son camarade dans un état correct en attendant les renforts. Et Alice avait besoin que quelqu’un réduise les plaies pendant qu’elle examinerait le bassin. La jeune Serpentard ne semblait pas trop touchée et son aide lui serait précieuse.

« Miss Yaxley, venez par ici ! J’ai réduit les plaies, mais il faudrait poursuivre jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de trace. La formule est Vulnera Sanentur. Occupez vous-en, je vais essayer de voir dans quel état est son bassin. »

Laissant la jeune fille opérer, sachant qu’il n’y avait pas de risque à la charger de cela et qu’il valait mieux avoir toutes les informations pour faciliter l’interventions des médicomages, Alice s’approcha de son bassin et le regarda plus attentivement. Il était dans une position totalement en dépit du bon sens, et le remettre en place n’était pas à la portée d’un sorcier moyen. Il fallait le transporter de toute urgence à Sainte-Mangouste où elle ne répondait pas des conséquences neurologiques. Elle n’était même pas sûre qu’il n’y en ait pas déjà qui soient irréversibles.

« On a un blessé grave ici, à transporter en urgence à Sainte-Mangouste ! la colonne vertébrale a peut-être subi des dégâts ! »

L’appel s’adressait à tous ceux qui pourraient transmettre son message aux secours, voire aux professionnels eux-mêmes, s’il pouvaient l’entendre. Il fallait agir au plus vite, et les enseignants ne pourraient pas faire plus que ce qu’elle avait fait elle-même.

Lancer dé ici

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Frapper un grand coup

Judith & Cie

« J’aime pas trop beaucoup ça »

Dire que le chaos était complet n’aurait pas suffit à décrire la scène d’horreur qui se déroulait sous mes yeux. Même l’incendie qui m’avait piégée avec Erin dans le bureau de la direction ne m’avait pas laissé un tel souvenir. Peut-être car cette fois, je connaissais la majorité des personnes qui se trouvait dans cette tour ? Et bien que je n’eusse jamais bâti de liens solides avec la plupart d’entre eux, ils avaient tous quelque chose à voir, de près ou de loin, avec la famille Sørensen. Que je le veuille ou non, cela m’affectait bien davantage que de voir des né-moldus s’agiter pour échapper à un feudeymon. Petit à petit, je retrouvais mes sens. La vue d’abord, à mesure que l’effet de la poudre d’obscurité se dissipait. Puis l’ouïe. Un sifflement strident et désagréable persistait cependant, comme si mes tympans continuaient de vibrer. Mais c’était pour le moment le cadet de mes soucis. Même la douleur lancinante de ma main gauche ne me ferait pas dévier de ma trajectoire.

J’avais reconnu la forme qui gisait un peu plus loin. Et c’était bien le seul dont je me souciais réellement du sort. Autour de lui, d’autres personnes avaient commencé à s’agglutiner. Je n’essayai même pas de les reconnaître. Même en temps normal, pas sûre que j’aurais été capable de donner leur nom sans me tromper. Et de toute façon, à quoi cela aurait-il pu bien me servir ? « Mademoiselle Sørensen ! » Le professeur Aylmer m’interpellait. S’il comptait me demander de m’écarter, il pouvait toujours courir. Il n’en était rien. Il comptait sur moi pour continuer de soigner un type borgne que j’avais sans doute déjà croisé mais que je ne reconnaissais pas. Mais à quoi servait les adultes de cette école s’ils n’étaient pas fichu de prendre en main la situation sans avoir recours aux élèves ? Une cinquième année qui plus est. Alors qu’il y avait dans cette salle des étudiants plus âgés et certainement plus qualifiés que moi. « Je rrregrrrette Prrrofesseurrr mais je ne maîtrrrise pas ce sorrrt. Je serrrai plus utile parrrr là-bas, mon ami a besoin d’assistance et il n’y a perrrsonne pour l’aider. » J’avais d’autres priorité que de secourir un inconnu. Débrouillez-vous seul. Junior avait bien davantage besoin de mon aide. Je me faufilai jusqu’à lui. Une voix s’éleva et je remarquais enfin que sous le corps de notre ami, il y en avait un autre. Le Serpentard avait été projeté sur quelqu’un. Caleb, probablement, à en juger par l’insigne de préfet épinglé.

Dans ce capharnaüm sans nom, une voix dont l’accent m’était bien connu me glaça le sang. La harpie avait été mise au courant avec une rapidité qui frôlait le surnaturel. Pourquoi ce n’était pas elle qui gisait là, sur le sol ? Cela n’aurait été que justice après tout. Mais toutes ces histoires de karma n’étaient que foutaises, la preuve en était. Erin était debout, bien vivante, intacte alors que Junior saignait autant qu’il était possible de saigner malgré les efforts de chacun. Je devais bien reconnaître qu’elle était une sorcière hors pair. Son sortilège avait fait plus d’effet que ceux des précédents. Malgré cela, la situation n’était pas réjouissante. Je fouillais dans mon sac à la recherche des précieux flacons. J’étais bien plus utile avec mes potions qu’avec une baguette que je pouvais à peine tenir avec ma main forte. L’heure n’était pas à la confrontation, elle se défoulerait sur moi plus tard. « Errrin, tiens. » Je lui tendis une fiole ambrée pourvu d’un compte-goutte, soigneusement étiquetée et remplie d’un liquide transparent. « C’est de l’essence de dictame, mets-lui en générrreusement surrr toutes les plaies que tu vois. Cela ne suffirrra pas à rrreferrrmer totalement les plus grrrosses mais elles cicatrrriserrront superrrficiellement et ça éviterrra les infections. » Nul doute que tout le monde se fichait des explications mais je connaissais la méfiance de ma soeur aînée. Elle n’aurait jamais versé à l’aveugle le contenu de ce que je lui donnais sur le corps de Junior. « Stol på meg for en gangs skyld og gjør det.* » Le norvégien était venu naturellement. Comme pour contrebalancer la panique ambiante. Mon ton était plus autoritaire que ce que je me serais permis d’ordinaire. Mais la situation n’avait rien de banale, peu importait si je devais le payer par la suite.

Autour de nous le monde s’était arrêté de tourner. D’autres blessés auraient bien eu besoin du contenu de cette petite bouteille. Je n’en avais que faire. Et même si je savais qu’il ne me verrait jamais autrement que comme la benjamine des Sørensen, la petite soeur gentille et soumise, Junior passait avant les autres.

(c) DΛNDELION

* Fais-moi confiance pour une fois et fais-le.

@Erin B. Sørensen @C. Junior d'Archambault @Professeur W. Aylmer @Caleb P. Avery

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	Frapper un grand coup
	@Professeur W. Aylmer
Comment en était-on arrivé là ? Cette école n’était pas connue pour son calme, mais quand même. Avec la réalisation fort douloureuse de mon état, je n’osais pas bouger du canapé sur lequel j’étais presque littéralement cloué. De toute façon, même si j’essayais, je n’étais pas sûr que mon corps l’accepterait. De mes oreilles qui se remettaient à peine du souffle de l’explosion, j’entendais des gens s’affairer dans la salle, sans particulièrement comprendre ce qu’il se passait, mon esprit étant dans un flou incroyable. De mes yeux, si je pouvais encore accorder ça au pluriel, je n’apercevais que des silhouettes, ma vision floue et teintée de sang n’aidant pas. C’était à peine si je remarquais qu’une partie de celle-ci était simplement noire. Bien sûr, c’était dû à l’état de mon œil gauche, mais mon cerveau était assailli d’informations d’un peu partout dans mon corps et ne pouvait pas traiter ce genre de logique en plus. Rester statique était le mieux que je puisse faire, ça ne soulageait pas vraiment la douleur horrible que j’avais au crâne, ni les autres, mais au moins, ça éviterait de les raviver. La seule chose que j’autorisais à bouger, c’étaient mes cordes vocales, mais elles n’avaient pas assez de force et personne ne semblait m’entendre. C’est alors qu’enfin une des silhouettes se pencha vers moi. J’osais à peine cligner des yeux pour arranger ma vision pour savoir de qui il s’agissait, mais la voix qui s’éleva était équivoque. Je laissais donc mon œil valide sécher encore un peu, retenant inconsciemment mes clignements comme si j’avais au moins intégré que mon œil gauche m’en voudrait si je le faisais. La voix, quant à elle, suffisamment proche pour que j’arrive à la discerner parmi le brouhaha ambiant, et qui gueulait sur d’autres, était celle du professeur Aylmer. Si son laïus ne me concernait pas vraiment, sa seule voix suffisait à me réconforter un peu. Avoir le professeur de sortilèges à mes côtés avait quelque chose de rassurant malgré l’horreur dans laquelle j’étais plongé, comme une lueur dans une obscurité qui, après avoir quitté la salle, s’était engouffrée dans mon esprit. « Mon… sieur… Aylmer… » Je n’arrivais pas pour autant à parler distinctement, ni même à voix haute. Quant à lui, il me demandait de me concentrer sur sa voix. Même si mes forces s’échappaient petit à petit, je fis l’effort de m’exécuter, d’essayer de me concentrer sur sa voix plutôt que tout ce qui m’entourait. Sa voix, ensuite, se résuma à quelques formules magiques, alors que je ne voyais même pas sa baguette approcher. Son premier sort retira une gêne que je ressentais au niveau de mon œil, mais ne fit pas grand-chose pour la douleur. Le seul changement aura été la désagréable impression de mini-courant d’air dans l’œil gauche. Une sensation assez unique, mais pas spécialement souhaitable non plus. Sa deuxième formule, elle, n’apporta rien de nouveau. J’avais toujours autant mal, j’avais toujours cette sensation bizarre. Sa voix se fit plus forte alors qu’il appelait quelqu’un d’autre à l’aide, mais mes forces commençaient à sérieusement s’amenuiser. « Je crois… que je vais… » Dormir, aurait ponctué ma phrase si la dernière étincelle ne s’était pas éteinte la foulée. Ma tête tomba vers l’avant, mes paupières se refermèrent enfin, n’étant plus gênées par un corps étranger métallique. Tout s’éteint, mon cerveau avait enfin décidé d’appuyer sur le bouton d’arrêt d’urgence. Etait-ce vraiment à mon avantage ? Qu’importe, je pouvais enfin souffler, je ne sentais enfin plus rien, et le noir et le silence étaient bien préférables à l’état dans lequel j’étais. Enfin, c’était pas comme si mon esprit éteint pouvait vraiment avoir ce genre de réflexion, maintenant.

Code by Joy

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C’était honteux de rater un sort de soin aussi basique qu’un epiksey mais ce n’était pas ma faute si la jeune fille que j’essayais de soigner faisait de la résistance. Plutôt que de m’aider, elle m’agressait avec sa baguette, me coupant peu profondément mais suffisamment pour que je n’arrive pas à prendre en charge ses blessures. Et pourtant, le temps pressait. Son sang coulait, coagulait dans ses cheveux et surtout, elle n’était pas la seule à être touchée. Autour de moi, des adultes et quelques élèves s’affairaient, tentant de soigner ceux qui pouvaient l’être. Les cris de douleur ne semblaient s’être mué en cris de désespoir et nous pouvions espérer n’avoir aucun mort à déplorer. C’était déjà ça. Mais nous n’étions pas à l’abri que certains succombent ou aient des séquelles à vie si nous n’intervenions pas rapidement. Il fallait que les secours arrivent au plus vite. Il fallait espérer qu’à cette heure nous soyons la seule urgence, que ma bombe qui avait explosée ici n’était pas qu’une partie d’un plan coordonnée. J’eus un flash d’ailleurs : étions-nous sûrs qu’il n’y avait aucune autre attaque ailleurs dans le château ? Comment le savoir d’ailleurs à moins d’interroger les coupables ? La peur m’étreins comme rarement. Heureusement peut-être qu’Hilary est loin d’ici.
Mais la règle dans ces circonstances est de ne pas penser à de grandes considérations générales. Il fallait que je me concentre, que je soigne la jeune devant moi, malgré elle s’il le fallait. Alors je calmais mon souffle, mes angoisses. Respirant un instant dans le vacarme, voyant quelques silhouettes se précipiter sur un proche blessé sans doute. D’ici un instant, les secours allaient arriver, il fallait se raccrocher à cela. Et en les attendant, soigner ceux que je pouvais.
« Epiksey »
De ma voix blanche, nouée par l’angoisse, la formule fit son effet, malgré les fleurs qui surgissaient de la baguette adverse. Le sort n’était pas assez puissant pour guérir. Il ne faisait que refermer le plus gros de la blessure, empêcher le saignement, réduire les risques en attendant les médicomages. Ce serait déjà ça.
« Ne faites pas de mouvements brusques mais si vous vous sentez capables d’aider, je suis sûr que vous trouverez à vous rendre utile. »
Je n’avais pas le temps de m’avancer sur son utilité, le temps pressait. Apercevant Aylmer au chevet d’un blessé, je le rejoins, la plaie semblait grave, l’élève avait perdu connaissance.
« Qu’avez-vous tenté ? »
L’heure n’était pas aux menaces et au mépris, l’adolescent qui gisait devant nous nécessitait des soins urgents. Et sans savoir ce que mon collègue avait fait, je ne pouvais savoir ce que je pouvais faire de plus.

@Artemis T. Lewison @Roxy M. Reid @Professeur W. Aylmer

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Frapper un grand coup

Je me trouve sur le terrain de Quidditch, j'ai sortie un attirail de divers objets de sport afin de maintenir ma musculature. Je porte donc un débardeur noir ainsi qu'un short de la même couleur. Je commence donc ma série d'entrainement par trois exercices différents tous en répétant cela douze fois. Cela va me prendre un certain temps et je dois avouer que je finis en sueur. Les exercices terminés je me saisis de ma serviette et m'essuie le corps tranquillement.

Puis il est temps pour moi de ranger ce que j'ai pu sortir et après avoir fait tout ça. Il est temps pour moi de faire un tour vers la douche se trouvant ma pièce de vie. Et une fois encore cela va me prendre plusieurs minutes avant d'enfin être propre et pouvoir poursuivre une nouvelle journée à Poudlard. Je me prépare à m'installer dans mon bureau afin de commencer l'écriture d'un futur cour de Vol quand soudain je reçois une étrange missive.

Elle provient de monsieur Fergal Armitage, notre cher concierge. Je prends donc le message que celui-ci m'a envoyé et commence alors à le lire. Je prends alors conscience qu'il se passe quelque chose dans la tour des privilèges. Il y a eu une explosion et que plusieurs élèves se trouvent justement là-bas, il est alors susceptible d'y avoir des blessés. Je m'empresse alors de quitter mon bureau que je referme rapidement à l'aide d'un sortilège.

Je décide de rejoindre le placard à balai contenant justement mon balai pour rejoindre le lieu du drame. Car selon moi, cela prendrait trop de temps de traverser tout le château en courant. Bien que je sois un ancien athlète de haut niveau, je dois agir rapidement et le plus efficacement possible. En trouvant dans le placard à balai, je saisis donc celui qui m'appartient.

Une fois l'objet en ma possession, je m'empresse de quitter le lieu et me retrouver à l'extérieur. Je grimpe sur mon balai et donne un petit coup de pied pour m'envoler. Ensuite, je me penche en avant et me dirige à toute vitesse vers la tour Privilège. Cela va prendre quelques minutes avant que j'arrive finalement sur le lieu en question. Je remarque alors que les fenêtres de la pièce sont brisées.

Je traverse l'une d'elles pour me retrouver à l'intérieur de la pièce. J'aperçois alors différents élèves ainsi que Professeurs. Parmi les élèves, ils semblent y avoir des blessures graves et certains de mes collègues commencent à s'occuper des soins. Je m'avance alors rapidement vers ces derniers et je leur dis:

"Me voilà, j'ai fait le plus rapide après avoir reçu le message de Monsieur Armitage. Une idée de ce qui s'est passée et du ou des responsables ?"

Puis avançant vers un élève je m'avance vers un élève blessé. Je sors alors ma baguette pour soigner à l'aide d'un simple sortilège basique. Mais je crois que le trajet m'a complètement perturber et je bafouille des mots incompréhensibles et évidemment rien ne se passe.

Codage par Libella sur Graphiorum

Explosion au sommet
‟ les privilégiés deviennent des éclopés „

Nul besoin d’être un guérisseur averti pour savoir que le cas du jeune Lewison était particulièrement critique ; son œil n’était pas la seule lésion visible et il perdait beaucoup de sang. C’en était presque miraculeux qu’il soit encore conscient. Mais à mesure que les secondes passaient, son teint déjà naturellement pâle se faisait de plus en plus livide et pour couronner le tout, Wenceslas peinait à refréner les hémorragies. Seul, il ne pouvait rien : maintenir son sort sur l’orbite du garçon l’empêchait de se concentrer sur ses autres blessures. Fort de ce constat, l’adulte n’avait d’autre choix de s’enquérir d’aide. Cooper était occupée avec Rowle, Siwan avec d’Archambault et Avery – si elle n’était si dramatique, leur situation pourrait prêter à sourire – et Duncan s’occupait de Reid. Ne restait plus qu’une élève, seule au milieu de la pièce, inoccupée. Elle était jeune et inexpérimentée, mais ce fut la seule sur laquelle son regard se posa. À défaut d’efficacité, il avait au moins quelqu’un sous la main... enfin c’était sans compter sur le fait que les Sørensen devaient sûrement avoir quelques cases en moins à force de trop de consanguinité. « Petite idiote, vous voyez bien qu’il y a déjà du monde autour de lui ! » Mais tant pis, il avait d’autres soucis à régler pour l’instant, il réglerait son cas après. Le temps qu’il se tourne vers la serdaigle, le serpentard se vidait encore de son sang, gémissant une mise en garde avant de sombrer dans l’inconscience... assez providentiellement, Benjamin Duncan arrivait vers lui, détournant l’attention du professeur de Judith. « Duncan ! Dumbledore soit loué ! » Cette phrase sonnait étrange dans sa bouche, mais il était réellement soulagé de voir quelqu’un lui prêter main forte.

De nouveau agenouillé dans le sang, l’attention de l’ancien langue-de-plomb était désormais tout à l’éborgné et au garde-chasse qui demandait un état des lieux. « L’œil de Lewison est dans un sale état, j’essaie de refermer un peu la membrane mais vulnera sanentur n’est pas très efficace pour ce genre de choses. » Il allait néanmoins devoir se satisfaire de ce sort, le temps que les secours arrivent. Le temps semblait s’écouler beaucoup plus vite dans cette tour, comme si chaque goutte de sang qui se déversait représentait des secondes... morbides secondes qui se transformaient en minutes, menaçant les adultes de ne pouvoir empêcher le triste sort qui menaçait Artemis. « Vous pouvez vous occuper de ses autres plaies ? Je crains qu’il ne perde trop de sang si on ne fait rien ! » À défaut d’apprécier son collègue, il pouvait au moins compter sur lui pour être efficace que la flopée d’incapables qui s’amassait autour des deux autres serpentards. Ils allaient finir par les étouffer !

À nouveau, Wenceslas passa sa baguette au-dessus de l’œil blessé de son élève, incantant avec la plus grande concentration cette formule si décevante. « Vulnera sanentur. » Les efforts commençaient doucement à payer, la membrane commençant à se refermer autour de l’œil, tarissant le flot de sang. Il pouvait presque apercevoir le voile qui recouvrait la rétine trembloter. « Ça ne tiendra pas longtemps... » pesta-t-il en grinçant presque des dents, alors qu’il maintenait sa baguette au-dessus de l’iris, sa magie faisant toujours son œuvre. « Alexander s’est arrêté prendre un café à Sainte-Mangouste, pour ça prenne autant de temps ?! » Du coin de l’œil, il pouvait apercevoir un autre enseignant rejoindre la tour. Le professeur de vol, génial... ce n’était pas d’un coup de balai, dont ils avaient besoin, mais de sorts efficaces et de potions. Bêtement, il sentit une pointe de regret à l’idée de savoir que la petite Reid n’avait sûrement pas mis au point son monte-escalier. Il aurait été pourtant fort utile pour mener le vieux van Aken jusqu’à la tour, chargé de fioles salvatrices.

@Judith V. Sørensen @Artemis T. Lewison @Benjamin L. Duncan

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HRP : emplacement des gens

Vu que ça devient un peu compliqué à suivre, Fergal a eu la bonne idée de faire un récap' des positions de chacun. Je vous le remets ici, à jour du dernier post en date.

Junior [blessure niveau 3] > Avec Siwan, Erin, (Carla ?), Judith
Caleb [blessure niveau 2] > Sous Junior
Artemis [blessure niveau 3]> Wenceslas et Benjamin qui vient de le rejoindre
Roxy [blessure niveau 2] > soigné par Benjamin qui est désormais avec Wen et Arte
Zey, Lilith [Blessure niveau 1] en transit vers salle commune Poufsouffle avec Fergal
Thaddeus [blessure niveau 2]> avec Alice
Jaimie > parti chercher les secours à St Mangouste
William > vient d'arriver sur les lieux

design ϟ vocivus

Dé des sorts:

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Frapper un grand coup
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feat. les gradés or

L’odeur du sang avait été remplacée par une autre odeur. Elle n’était pas particulièrement plus agréable, mais au moins elle permettait d’effacer cette odeur nauséabonde de ferraille et de mort. Le froid de la pierre dure sur laquelle elle venait de se laisser tomber faisait du bien à Lilith. C’était loin d’être confortable, mais au moins se sentait-elle vivante et le froid qui se diffusait dans la paume de ses mains lui permettait de retrouver un peu de ses esprits. Elle n’eut cependant pas le loisir de profiter plus longtemps de sa position. Une poigne forte la souleva pour la remettre debout. Sonnée, elle regarda le professeur de sortilèges d’un regard blanc et le suivit des yeux alors qu’il montait les marches deux par deux pour entrer dans la tour privilège. La tour. Junior et les autres. L’explosion. Le carnage. D’autres personnes passèrent à côté d’elle sans qu’elle ne s’en rende compte. Ses yeux étaient rivés sur la porte défoncée de la tour et sur ce qu’il y avait derrière, comme si elle s’y retrouvait encore. Elle ne voyait pas les corps d’ici, mais elle les imaginait très bien.

Le contact physique sur son bras la fit sursauter brusquement. Elle se retourna, paniquée, prête à bondir en arrière lorsqu’elle reconnut Armitage, le gentil concierge qui avait toujours était très patient avec elle. Elle le laissa l’entraîner sur quelque pas avant que Lilith ne reprenne ses esprits. Elle regarda autour d'elle, prennant conscience de l'identité de l'autre jeune fille qui était avec elle. Son visage lui était étrangement familier, ce qui l'obligea à se concentrer et à essayer de réfléchir pour la remettre dans ses souvenirs flous. Se rendant alors compte qu'elle était en train de descendre les marches pour s'éloigner de la tour, un mouvement de panique la prit et elle essaya de s'arrêter, tirant sur la main du concierge qui l'entraînait elle et son poids plume, sans difficulté. « Non, Monsieur. Arrêtez ! Il n’y a pas de temps à perdre. Il faut aller aider ceux d’en haut en priorité. On peut se débrouiller toutes seules. On peut attendre ici même si il le faut. Mais il faut aller sauver les élèves là-haut … Junior, Roxy et … Les autres. Il y avait du sang partout. Il faut pas qu’ils meurent, il faut les sauver. » Supplia-t-elle. Elle ne pouvait décemment pas empêcher un adulte d’aller porter secours à ses camarades alors que leur vie était en danger. Elle fixa Armitage avec ses grands yeux bleux dans une nouvelle supplication muette.

@Professeur W. Aylmer @Zeynep J. Özdemir @Fergal Armitage

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Frapper un grand coup

Jour de la table ronde, 14h35

Les minutes passent à une lenteur affolante depuis l'explosion. Il a fallu plusieurs d'entre elles pour que les professeurs arrivent jusqu'ici, cinq, plus ou moins... Pour pas grand chose, autant l'avouer... Bien sûr que le stress est au plus haut, bien sûr que la situation est particulière... mais ça tire du talent d'arriver à brasser autant d'air pour si peu de résultats ! Fort heureusement, le professeur Alexander a eu la bonne idée d'utiliser le réseau de cheminette pour aller chercher de l'aide. Le temps qu'il retourne à son bureau, qu'il arrive à Sainte-Mangouste, qu'il demande de l'aide, que les secours se mettent en place et qu'ils reviennent jusque à Poudlard, une dizaine d'autres minutes se sont écoulées. Voilà donc quinze minutes que les élèves sont blessés, que les plaies sont ouvertes, que la panique est la plus totale. Quinze minutes en Enfer.

Lorsque les médicomages arrivent sur les lieux, deux d'entre eux vont vérifier auprès de la direction que la barrière magique qui empêche tout transplanage est levée, les autres filent directement à la tour. Les élèves les plus mal en point sont pris en charge. Les professeurs sont mis à contribution dans la mesure de leurs faibles moyens (autant dire qu'on leur demande à peine de tenir les membres blessés le temps de faire apparaître des bandages et des atèles).

Jour de la table ronde, 15h00

Les soins sont sommaires mais suffisants pour le transport d'Artemis et Junior qui sont évacués en direction de l'hôpital où ils pourront être soignés comme il faut. Les autres sont dirigés vers l'infirmerie, sous la surveillance du corps enseignant. Les blessures les plus vilaines nécessiteront une nuit ou deux auprès de @Jane E. Gray, les autres pourront ressortir au bout de quelques minutes.

Jour de la table ronde, 15h30

Le silence revient dans la Tour Privilège, il ne reste plus que des débris et des taches de sang. Les meubles sont renversés, les fenêtres explosées... Rassurez-vous, le Ministère a été prévenu et une enquête va être ouverte. En attendant, la scène de crime est interdite d'accès. De toute façon, qui aurait envie de rester là plus longtemps...?

Petites précisions

(IRP nous sommes comme indiqué le jour de la table ronde en début d'après-midi)

Pour éviter d'avoir à reposter (#feignasses), on a avancé un maximum, comme ça vous avez le déroulé de l'intervention des secours, tout ça tout ça, mais sentez-vous libres de poster plusieurs fois et d'interagir comme vous le sentez !

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1170 Points : 11

Frapper un grand coup

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Benjamin Duncan s’adressa à elle et elle plissa les yeux, ne comprenant pas réellement pourquoi elle était la cible de ses questions. Elle ne savait pas, l’obscurité s’était estompée totalement il n’y avait pas si longtemps et son attention avait été focalisée sur Junior et Caleb qui étaient à ce moment là les plus proches d’elle. Essayant de rassembler ses pensées, elle tenta d’aider sans pour autant être très utile, déversant un flot de paroles ininterrompu avec nervosité

- Je ne sais pas, tout était normal et il y a eu une détonation et plus personne n’y voyait plus rien et …

Sa voix continua de monter dans les aigus alors que des sanglots la parcourait.

- Junior va très mal, Caleb aussi mais il est conscient. Thaddeus ne répond pas … Pourquoi vous ne les aidez pas au lieu de poser des questions !

Les adultes étaient tous d’une inutilité chronique. Ils s’agitaient, mais que faisaient-ils réellement ? Est-ce qu’ils allaient les regarder mourir ? C’était eux pourtant les secours ! Elle ne pouvait même pas se lever pour aller voir comment Thaddeus allait avec ses mains dans le sang, à essayer d’arrêter une hémorragie contre laquelle elle était impuissante. Ses sanglots redoublèrent. Seule adulte un peu utile de ce qu’elle pouvait en voir, sa directrice de maison s’agenouilla auprès d’elle et lui prit le pull des mains pour faire pression à sa place, lui demandant de lancer un sortilège. Derrière ses larmes qui lui faisaient voir flou, elle tâtonna pour attraper sa baguette en gémissant

- Et si je fais plus de mal que de bien ?

Siwan la gratifia d’un regard qui lui intima d’arrêter de parler elle aussi et d’essayer. Ce n’était pas plus difficile que pour Skyler, du moins ce fut ce qu’elle se dit pour tenter de se convaincre. Cab continua d’essayer de les guider, gaspillant des forces qui lui manquaient et la bile remonta dans sa gorge sous l’effet du stress et de l’horreur. Dès qu’il bougea, le sang s’écoula plus vite et elle déglutit péniblement, se forçant à retenir son souffle pour ne pas paniquer plus. Dieu merci, Erin arriva au même moment et tergiversa bien moins. Son sortilège parvint à stabiliser Junior et Carla réussit à respirer plus calmement en voyant cela. Si Erin en était capable, elle n’était pas plus bête qu’elle. Pointant sa baguette vers Caleb, elle murmura

- Vulnera sanentur.

Etonnamment, elle parvint à quelque chose. Rien de fou, le saignement ralentit mais c’était toujours cela de pris. Le fait d’arriver à quelque chose parvint à arrêter sa crise de larmes. Regardant Kendrick, elle bafouilla

- Je n’ai pas aggravé son cas. Ca saigne moins.

Les secours commencèrent à affluer et pour la première fois qu’elle avait les mains libres, elle se releva d’un bond, désormais totalement inutile ici.

- Thaddeus est seul.

Titubant de s’être relevée trop vite, elle se dirigea vers la porte, slalomant entre deux personnes qu’elle ne reconnaissait pas avant de voir Thaddeus au sol. Nouvelle crise de larmes. Cela l’étonnait presque d’en avoir encore. L’image de Caleb et de Junior l’avait profondément perturbée. Etonnamment, celle de Thaddeus fut pire. Elle ne ressentait pas d’amour pour lui mais elle avait nécessairement une forme d’affection pour lui différente de celle qu’elle avait pour Junior ou Cab. Elle pouvait bien jurer que ses activités avec le garçon étaient sans conséquence, elle ne pouvait pas faire semblant qu’elles ne créaient aucune intimité. Bafouillant un nouveau vulnera sanentur qui échoua lamentablement, elle se laissa tomber à côté de lui

- Les secours commencent à évacuer les blessés. Ca va aller, ça va aller, ça va aller

Les coupures de ses jambes étaient impressionnantes et elle n’avait pas trouvé mieux pour se rassurer que de reprendre à voix basse sa litanie. Elle cria en direction de n’importe quel professeur qui coordonnait les secours

- Thaddeus va mal aussi, il faut qu’il soit pris en charge, comme Cab.

A vu de nez, la gravité était la même non ?

@Caleb P. Avery
@Thaddeus C. Rowle
@Professeur S. Kendrick

Codage par Libella sur Graphiorum

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frapper un grand coup

Siwan & les blessés

Sa baguette refusait de fonctionner, sa baguette refusait de lancer un sort, sa baguette… Était-ce simplement la panique, ou redevenait-elle inapte à user de sa magie ? Allait-elle avoir une mauvaise surprise, dans les prochains jours, incapable de lancer un simple sort de rangement ? La panique était bien là, en tout cas, qu’elle soit seulement passagère ou durable. Elle faisait trembler ses mains, ses membres. Un sifflement bourdonnait dans ses oreilles et s’intensifiait chaque fois que Wenceslas prenait la parole dans la pièce pour… vociférer des ordres ou que savait-elle encore. Siwan n’arrivait pas à distinguer correctement chaque parole. Toute son attention était concentrée sur le corps de Junior qui gisait. Sa vision s’était resserrée sur lui et sur Caleb, assombrissant tout le reste. Si elle n’avait pas conscience de la présence de Carla juste à côté d’elle, l’enseignante serait capable de l’oublier. Ce qui pouvait se passer à côté n’était plus de son ressort. En fait, cela ne la concernait tellement plus que cela pouvait bien se passer sur un autre plan temporel. La seule chose qu’elle retenait, c’était Caleb agonisant qui soutenait le corps inconscient du petit protégé de Nana. Et Siwan ne pouvait s’empêcher de penser à sa tante, car les deux étaient liés dans sa mémoire. Et par Myrddin qu’elle serait anéantie de le voir dans cet état ! Le petit avait compté pour sa tante. Il comptait pour elle, désormais, malgré tout ce qui avait pu se passer depuis leurs retrouvailles à Poudlard. Junior pouvait la renier, pouvait la détester, mais il ne pouvait en douter. Que pouvait-elle faire ? Sa magie… Sa baguette… Elle demanda à Carla d’essayer de lancer le même sort qu’elle, pendant qu’elle prenait la relève pour maintenir la pression sur la plaie.

— Et si je fais plus de mal que de bien ? demanda-t-elle.
— J’ai confiance en vous.

Bien plus qu’elle n’avait confiance en elle en cet instant précis. Son sourire se voulait rassurant et confiant, mais probablement ne l’était-il pas. Probablement que cela ne changeait pas grand chose, de toute façon. Siwan sentit la main de Caleb chercher son poignet, à moitié conscient, s’inquiétant encore et toujours pour autrui. Ce gosse avait un trop grand cœur pour son bien-être personnel. Bien trop grand…

— Professeur… Vous devez… y arriver…
— Ça va aller, ça va aller. Concentrez-vous sur ma voix, d’accord ? Restez avec moi.

Siwan caressait doucement ses cheveux et continuait de lui parler pour que Caleb reste conscient. Le vouvoiment était revenu mais l’adulte restait fébrile. Elle ne voyait pas quoi faire, ni comment. Seule, elle n’était bonne à rien et Carla était elle-même paniquée, au même titre que bien d’autres dans cette salle. Difficile de s’en sortir indemne et de se sentir bien quand tous vos amis étaient blessés autour de vous. Heureusement – ou malheureusement – une autre personne arriva à leurs côtés. Une certaine Poufsouffle qu’elle savait proche de Junior. Si son ton fut sec, elle ne lui en tint pas rigueur.

— Êtes-vous une bohémienne ou une sorcièrrre capable de se serrrvirrr d’une baguette, prrrofesseurrr.
— Une personne qui ne possède que deux mains. Aidez-moi, plutôt.

Elle ne lui en tint pas rigueur, mais son égo en prit tout de même un coup. Siwan refusait de rester aussi passive et aussi impuissante pendant que deux des élèves de cette école parvenaient à lancer un sort et à améliorer les choses – pas autant que de vrais spécialistes, mais suffisamment pour garder un peu d’espoir. D’une main, elle prit sa baguette, la main couverte de sang, essayant de retenir les tremblements et de faire une action qui ne serait pas vaine.

— Mobilicorpus…

Par bonheur, Siwan parvient à bouger doucement le corps de Junior afin de dégager la cage thoracique de Caleb. Ce ne fut pas parfait, ce ne fut pas entièrement tant les blessures du protégé de Nana étaient tout sauf stabilisées à cent pour cent, mais ce fut mieux que rien. Les secours devaient arriver. Et vite. Et elle se posait exactement la même question qu’Erin à ce propos.

— Qui se charrrge des secourrrs ?
— J’aimerais le savoir autant que vous. Et avant que vous ne me le reprochiez, je ne suis nullement responsable du manque de cohésion de cette équipe.

Si Wenceslas s’était égosillé tout à l’heure, cela devait probablement avoir avec le fait que l’équipe pédagogique était tout sauf fait pour fonctionner d’un seul homme. Chaque action était individuelle et mal coordonnée avec les autres. La seule chose qui la rassurait, c’était que si Wen restait ici, c’est que les secours étaient effectivement en chemin. Ou alors il avait confié cette tâche à quelqu’un de confiance comme Fergal. Quoi qu’il en soit : ils n’auraient pas à attendre plusieurs heures. Du moins, elle l’espérait. Par Myrddin qu'elle l'espérait.

(c) DΛNDELION

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( frapper un grand coup )

À la vue du corps ensanglanté de Junior, je compris ce que la peur, la vraie, était. Mon cœur battait à toute allure en même temps qu’il semblait s’être arrêté, mon sang était de glace et de feu, jamais mon regard n’avait considéré une scène aussi clairement alors que tout semblait embué, mes pensées virevoltaient dans tous les sens sans pouvoir se focaliser sur autre chose que sur mon meilleur ami, rendant tout le reste et tous les autres invisibles — il était le seul qui existait encore, le seul qu’il fallait tirer d’ici, le seul qui n’avait pas intérêt à mourir. Car c’était de ça, dont il était question. Il était pâle, beaucoup trop pâle, le sang teinta mes genoux au moment où je me laissais tomber à ses côtés, ses yeux fermés, son souffle trop faible… Ravalant une angoisse débordante, mes yeux croisèrent ceux de Kendrick, mes mots invectivant son inaction. Décidément, on ne pouvait compter sur personne dans cette maudite école. Si le temps n’avait pas été à l’urgence la plus totale, la professeure de Divination aurait certainement subi quelques critiques acerbes supplémentaires. Elle n’avait que deux mains mais en utilisait-elle une seule pour sauver Junior ? Lui qui avait un jour eu une grande confiance et une amitié certaine à son égard. Il fallait qu’il se réveille pour que nous puissions la mépriser un peu plus. Il le fallait. Mes doigts serraient si fort ma baguette qu’ils menaçaient de la briser — ce n’était absolument pas le bon moment pour une telle chose. Son sang arrêta de s’écouler hors de son corps mais ce n’était pas assez. Il fallait que la plaie se referme, qu’on le soigne, qu’il rouvre les yeux… Mon corps tremblant me faisait horreur. Je n’avais pas le temps d’avoir peur mais la terreur qui s’était emparée de moi alors que mes yeux s’étaient posés sur le Serpentard était comme une chape de plomb qui m’enveloppait à m’en étouffer. Serrant les poings pour en masquer les tremblements, je constatais alors les doigts de Caleb qui maintenaient la blessure de Junior, alors que lui-même était dans un sale état. Un Revigor sur Junior pour lui insuffler une énergie emportée par sa blessure pourrait être des plus utiles à Avery également, ce que je suggérai à voix haute. Comme si elles se décidaient enfin à servir à quelque chose, Yaxley et Kendrick se mirent en branle quasi simultanément, la première refermant en partie les plaies de Caleb avant que la seconde ne bouge doucement le corps de Junior pour l’allonger sur le sol, libérant par la même occasion celui de l’autre Serpentard.

Derechef, mes yeux clairs se posèrent sur l’enseignante alors que je m’interrogeais sur la personne chargée des secours. Est-ce que quelqu’un les avait prévenus ? Étaient-ils en route ou bien cette école était définitivement une cause perdue ? « Nous trrrouverrrons le rrresponsable une fois que Juniorrr serrra en sécurrrité. » Et je ne parlais probablement plus du manque de cohésion dans l’équipe professorale, mais plutôt de celui qui avait causé cette tragédie. Je m’apprêtais à appeler Knut pour le sommer d’amener le médicomage le plus qualifié qu’il puisse trouver à Sainte-Mangouste, qu’importe s’il devait le tirer d’une opération quelconque pour l’amener ici, mais une voix familière et mon prénom prononcé avec fermeté m’en détournèrent. Judith se tenait là, debout, parfaitement en vie. Une vague de haine remplaça l’inquiétude viscérale. N’était-ce pas suffisant que son existence entière soit une insulte à notre famille, fallait-il en plus qu’elle soit épargnée alors que la vie de mon fiancé était menacée ? J’avais envie de lui arracher ce bras tendu dans ma direction et de la voir saigner à grands flots, perdre connaissance et la vie dans la foulée. Néanmoins, ses mots me poussèrent à considérer la fiole qu’elle tenait. À situation désespérée… Mes doigts s’enroulèrent autour du flacon alors que notre langue natale nous isolait du reste de la tour. Lui faire confiance ? J’étais trop préoccupée pour éclater de rire mais nul doute que cette fable se rappellerait à moi plus tard. Je n’avais ni estime, ni respect, ni confiance pour notre cadette. Néanmoins, je n’étais pas aveugle aux regards admiratifs qu’elle posait sur Junior. Et je ne la croyais pas suffisamment forte pour lui faire du mal afin de m’atteindre. « Han bør slippe unna med det.* » me contentai-je de lui répondre alors que je dévissais le compte-goutte du flacon. Pour elle, pour le responsable de ce drame, pour Kendrick, pour tout le monde. Pour moi avant tout. Parce qu’il était impensable, malgré tout, que je sacrifie Junior sans la moindre vérification, je déposai une goutte entre la base de mon pouce et de mon index. Une seconde, aucune sensation de brûlure, aucune acidité… Avec des gestes rapides, je vidai au fur et à mesure toute l’essence de dictame sur les diverses plaies de mon meilleur ami.

Je pris conscience que les secours étaient enfin arrivés quand un visage adulte et inconnu se matérialisa à mes côtés, m’écartant doucement mais fermement du corps toujours inconscient de Junior. Je dresse un rapport concis de ce qu’il vient de se passer. Refermer les plaies. Revigor. Essence de dictame. Et je recule à peine pour laisser l’espace nécessaire au Médicomage d’appliquer les soins d’urgence, sans quitter un seul instant mon meilleur ami. Les minutes s’étirent et semblent durer des heures. L’homme se redresse enfin, appelle quelqu’un même si je ne comprends pas un mot de ce qu’ils disent, si ce n’est qu’il est suffisamment stable pour être emmené à Sainte-Mangouste. Je les vois transplaner, ne me pose pas plus de questions et en fais de même, sans un mot pour personne. Il n’y a personne, en cet instant, qui serait en mesure de me retenir ou d’avoir l’autorité suffisante pour se targuer de pouvoir me donner, ou non, le droit de me rendre à l’hôpital et d’attendre des nouvelles de Junior.

@C. Junior d'Archambault
@Professeur S. Kendrick
@Judith V. Sørensen

( Pando )

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