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[ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous)
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Message(#) Sujet: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyLun 19 Avr - 23:54


Procès d'Evelyn Appleton


Chacun des magistrats présents s’installa sur les bancs circulaires qui se trouvaient dans la salle d’audience, échangeant tout bas entre eux un flot discontinu de bavardages, sans parvenir à les interrompre. La juge, Maureen Strauss, anciennement Carrow, dut s’y reprendre à plusieurs fois, en frappant quelques coups sonores de maillet sur le bureau central, pour rappeler chacun à l’ordre. Par ailleurs, nul n’ignorait que sa fille elle-même était élève à l’école… Même si la nouvelle avait beaucoup fait couler d’encre, le ministère s’efforçait d’étouffer autant que possible l’annonce du procès qui confrontait Mrs. Evelyn Appleton, la femme du ministre et directrice du collège Poudlard, à un groupe de sorciers aristocrates et conservateurs, afin de filtrer les informations. Kaspær et Dobronieva Sørensen semblaient plutôt confiants quant à l’issue qu’ils parviendraient à obtenir à l’issue de cette séance… les derniers événements qui avaient frappé Poudlard dernièrement n’amélioraient pas la cote de popularité de la dirigeante, et ils le savaient pertinemment. Avec l’aide précieuse de Caspar Yaxley qui avait minutieusement préparé cette audience, tout avait été préparé pour mettre à mal cette femme qui avait manifestement souhaité imposer sa vision des choses archaïque à la célèbre école de magie écossaise.

Le ministre, qui n’était pas mis en cause, était évidemment présent dans la pièce, affichant un soutien manifeste à l’égard de son épouse, tout en conservant la retenue qu’exigeait son rang élevé. Le public, soigneusement choisi, ainsi que les témoins qui avaient exceptionnellement été autorisés à quitter l’établissement pour la journée sous la surveillance accrue de leurs enseignants, se leva lorsque les avocats défilèrent en robe vers l’estrade, avant de se rasseoir. « Silence, s’il vous plait. Messieurs les jurés, veuillez prendre place. » ordonna la juge en assénant un nouveau coup de maillet, afin de marquer le début de la séance. Les murmures ne tardèrent pas à s’éteindre dans un silence froid et oppressant, ne laissant que quelques raclements de gorge se faire entendre dans une atmosphère déjà tendue. «L’audience est ouverte. Madame je vous laisse vous avancer et décliner votre identité. Je vous rappelle que tout au long du procès vous avez la possibilité de garder le silence. Pour la bonne tenue des débats et afin de lever tout soupçon de partialité, je vous informe que la composition de jugement est toujours faite sans la moindre intervention du ministre de la magie » déclara-t-elle en guise d’introduction, en s’adressant à l’épouse Appleton, avec un regard pour son mari qui se trouvait au premier rang. « Dans un premier temps, le personnel encadrant ainsi qu’un certain nombre d’élèves du collège ont souhaité venir apporter leurs témoignages, qui nous aideront à déterminer précisément votre implication dans les faits qui vous sont reprochés : négligence face à une menace préoccupante de dévoiler le secret magique, mauvaise gestion d’un établissement scolaire en période de crise, et encouragement à la rébellion. Puis l'accusation s'exprimera. Dans un dernier temps, nous écouterons l’avocat qui vous assiste nous présenter votre défense. » Elle referma le dossier qu’elle avait précédemment ouvert, et se tourna vers le public, cherchant des yeux les témoins plus ou moins âgés, qui avaient été convoqués. « J’appelle donc à la barre… »


Comment êtes-vous arrivés ici ?


C’est bien simple, seuls les élèves majeurs ou mineurs disposant d’un formulaire de sortie signé par le tuteur légal ont la possibilité de venir apporter leur témoignage, et de quitter l’école pour la matinée. Pas question cependant d’errer dans Londres à sa guise, tout a été scrupuleusement organisé afin que les professeurs et personnels du ministère puissent les escorter depuis le hall d’entrée du château, jusque dans le couloir du département de la justice magique… Quelques consignes vous ont été données, exigeant de vous que vous vous conduisiez de manière exemplaire, afin de faire honneur au collège Poudlard, et que vous juriez de dire toute la vérité, rien que la vérité…

Avis aux joueurs:



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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyMer 21 Avr - 11:54

procès d'appleton

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2


Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Mais quel bouffon. Lui ne s’était inscrit qu’à cette pseudo-sortie que parce qu’il pensait qu’il pourrait semer le groupe et aller se tranquiller pépouze dans Londres. Mais que nenni. Les profs les encadraient comme s’ils étaient des fugitifs dangereux d’Azkaban, ne lui laissant pas la moindre occasion de se barrer ni vu ni connu. Donc maintenant, lui, Maxwell Carter, se retrouvait au Ministère de la Magie, habillé comme un pingouin, et censé être appelé à la barre pour témoigner dans le procès d’Appleton. Mais pourquoi est-ce qu’il était aussi con ? Pourquoi avait-il eu la débilité de croire qu’il pourrait en faire à sa guise ? Le jeune homme déglutit en arrivant dans la salle pour le procès. Clairement il n’était pas prêt à passer devant tout le monde pour raconter sa version. Qu’est-ce qu’il allait dire de toute manière ? Bouhouhou Madame Appleton est pas gentille, elle m’a piqué ma baguette ? Etait-il encore temps de se barrer ? Pouvait-il faire croire qu’il ne se sentait pas bien pour éviter l’humiliation totale de se faire questionner ? Le jeune homme se tourna donc vers un des accompagnateurs qui lui fit clairement comprendre qu’il était l’heure de se taire et d’écouter. *Connard va.* Le poufsouffle transpirait. Il avait les mains moites, stressant de ce qui allait se passer, et surtout de ce qu’il allait bien pouvoir raconter à la barre. Il n’était pas dans son élément, et en vrai, il s’en foutait du résultat. Qu’Appleton reste ou part, ça lui était égale tant qu’il pouvait à nouveau faire rentrer de l’alcool dans l’école … mais pas sûr que les jurés aiment beaucoup sa version nonchalante. Quelqu’un lui fila un coup de coude dans les côtes parce qu’askip il fallait se lever quand les avocats rentraient. Putain, ça faisait mal. La juge était une femme qui n’avait pas l’air très commode en vrai, et Max avait encore moins envie de se retrouver devant elle.

Mais pour l’instant, il n’avait rien à craindre. Il n’était que simple spectateur dans une audience, et avec un peu de chance, on allait l’oublier, et il pourrait se détendre. La juge annonça qu’ils allaient commencer par le témoignage des élèves. ET MERDE. Le garçon s’avachit dans son siège comme si cela allait lui permettre de disparaître complètement de la surface de la terre. L’un des accompagnateurs lui lança un regard noir pour bien lui faire comprendre qu’il avait intérêt de se tenir droit pour ne pas faire honte à l’école. Maxwell était dans son enfer personnel. Et il ne savait pas comment s’en sortir. Après son petit discours, la femme se tourna vers le public. Maxwell détourna les yeux comme s’il était dans une salle de classe, et que s’il ne croisait pas le regard de la « prof » il ne se ferait pas interroger.

– J’appelle donc à la barre … Maxwell Carter.

*NOOOOOOOOOOOON. Tuez moi maintenant, par pitié.*


La panique se lisait plutôt facilement dans le regard du jeune homme qui eut un temps de pause en entendant son nom résonner dans la grande salle. Lui qui voulait se faire oublier se retrouvait donc à être le premier appelé à la barre. Il ne pouvait même pas pomper ce qu’il allait dire sur l’un de ses camarades. MERDE. Le jeune homme se leva, après qu’on l’y ait poussé un peu à coup de regards insistants et de raclements de gorge. Il marcha paniqué vers ce qu’ils appelaient « la barre » avec une sale envie de dégueuler devant toute l’assemblée.

– Euh donc je m’appelle Max … Fin’ Maxwell Carter, septième année, préfet de la maison Poufsouffle … euh … Par contre votre … altesse … j’ai regardé la saison 31 de suits : avocat sur mesure et je sais que je suis pas censé poser des questions, mais il y a pas moyen de se faire virer de l’école ou qu’on prévienne ma mère hein, dites ?

Ou comment se faire remarquer directement ? Maxwell était en panique, il balbutiait, avait du mal à parler. Et surtout il avait l’impression qu’on l’avait privé de boire pendant des semaines tellement sa gorge était sèche.

– C’est vrai que c’était pas très cool de nous priver de baguette alors qu’on est dans une école pour apprendre à s’en servir et … euh … cette année ça a été un peu cauchemar … genre on a l’impression de pas avoir appris grand-chose à cause du bazar ambiant au sein de l’école. Après la rebellion, j’y ai pas participé mais euh … je crois que … c’était surtout pour exprimer un ras-le-bol de l’injustice tout ça … mais genre madame la directrice, elle est pas méchante … enfin je crois … je.


Puis il se tut. Il avait l’impression qu’on lui avait ôté la parole. Il avait croisé le regard de sa directrice et il se sentait un peu désolé pour elle qu’elle se retrouve dans cette position alors qu’au fond elle avait juste essayé de faire au mieux. Puis personnellement il avait juste envie de mourir, et de se faire oublier … Aucune envie d’être ici et surtout d’avoir tous les yeux rivés sur lui.


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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyMer 21 Avr - 22:15


( procès au sommet ☽ CASEY )

Casey retrouva Felicia dans le Hall d’Entrée, vêtue aussi soigneusement que la situation l’exigeait, d’une robe sans fioritures et d’une cape légère qui la protègerait des températures encore fraîches en cette période. Il n’était pas prévu que les élèves de Poudlard puissent se promener dans les rues de Londres, mais les grands bâtiments habitaient autant de courants d’air que de pièces surchauffées et la brune se surprenait à frissonner plus rapidement que jamais, ces derniers temps. Étaient-ce parce que son corps s’entraînait à tout ressentir avec plus d’acuité, paliant une vision morte ? ou bien à cause de cet entretien aux allures sentencieuses dont les ordres terribles l’accompagnaient alors qu’ils quittaient Poudlard pour réapparaître ailleurs. La jeune femme ne pouvait que supposer qu’ils étaient au Ministère. C’était la première fois, depuis qu’elle avait quitté le manoir Pumpkin pour retourner au château, qu’elle sortait de ce dernier. Elle n’avait aucune envie d’être ici. Elle n’avait plus envie de rien ces derniers temps, si ce n’était de poursuivre ses études et se perdre toujours plus loin sur ces chemins tortueux. Seule la cathédrale, qu’elle arpentait éternellement en présence de Felicia, lui redonnait la sensation de vibrer d’intérêt. Les lignes colorées qui s’étiraient à l’infini, se transformant en halo aux contours brouillés, en formes de tout genre, de toute dimension, de couleurs diverses… Chacune signifiait quelque chose et les deux sorcières s’employaient à comprendre ce que leur potion continuait de leur apprendre, jour après jour. Pas aujourd’hui, néanmoins. Une forme de pudeur, de volonté de garder le secret sur ce liquide merveilleux dont les jurés du concours de potions n’avaient pas su percevoir toute la grandeur, avait retenu la main de Casey au moment où celle-ci s’était enroulée autour d’une fiole dont elle connaissait les contours par cœur. Pas aujourd’hui. Pour ce procès, elle serait dans le noir complet.

Le poignet de Felicia — auquel la brune s’accrochait avec toute la distance possible — était comme un phare dans cette nuit totale. La Poufsouffle la guidait en silence, lui faisant bénéficier d’une vue qu’elle ne possédait plus. Un moment, l’atmosphère changea. De pesante, elle devint remplie de murmures, de quelques éclats de rire, même. Le bruissement conjugué de dizaines de robes en mouvement interrompit les conversations. La Serdaigle se leva, sous l’impulsion brève de sa camarade, pour se rasseoir aussitôt. Puis une voix féminine s’éleva, relatant les faits et la raison de leur présence ici. Oubliant de mentionner ce cachot humide et cette voix sévère qui n’avait pas cillé au moment de donner ses instructions. Il était impensable de désobéir, évidemment. Et, au fond, cela lui était égal. Quelques années plus tôt, jamais Casey n’aurait pu tolérer qu’on la pousse à incriminer une femme qui avait visiblement les intérêts des nés-moldus au-dessus du reste. Mais les temps changeaient et les gens aussi, elle plus que les autres. Appleton n’avait pas seulement rendu un cours que la brune jugeait inutile obligatoire, elle avait également privé tous les élèves de leur baguette, pendant de longues semaines, rendant tout apprentissage plus compliqué, créant de l’amertume, enflammant un brasier de mécontentement. Elle était extrémiste, de son côté. Était-ce suffisant pour venir témoigner contre elle aujourd’hui ? Non, si ça n’avait tenu qu’à elle, la Serdaigle n’aurait pas pris cette peine, indifférente à ce château qui avait si longtemps été sa maison, indifférente, plutôt, à ceux qui le dirigeaient, trop occupée par ce qu’elle pouvait encore y découvrir. Mais elle ce choix n’était pas le sien, sa décision celle d’un autre, et elle était sans appel.

Le premier à être appelé fut Maxwell. Ses propos étaient bien moins assurés qu’à l’accoutumée, bien moins fanfarons également, mais toujours empreints de cette même candeur qui avait si souvent étonné Casey et qui mettait en valeur le profond fossé qui les séparait. Ses balbutiements prirent fin, il y eut comme quelques secondes de flottement, peut-être le temps qu’il revienne s’asseoir, puis on appela un autre élève. Une autre, en l'occurrence. « Casey Pumpkin. » Elle se leva, sans dire un mot, tous ses mouvements tendus en direction de Felicia qui l’imita. Ses muscles se détendirent et c’est d’un pas presque serein qu’elle se laissa guider jusqu’à l’endroit d’où elle devait prononcer son témoignage. Combien étaient-ils ? Combien de jurés, combien d’avocats, combien de témoins ? Combien de temps tout cela durerait-il ? Autant de questions auxquelles elle n’avait pas la possibilité d’apporter un début de réponse. L’avantage, derrière cette cécité handicapante, c’était qu’elle pouvait plus facilement chasser de son esprit les regards rivés sur elle pour se concentrer sur ce qu’elle devait dire. « Merci » souffla-t-elle à Felicia, si bas qu’une oreille moins attentive n’aurait même pas pu l’entendre. Ses trouvèrent une barre autour de laquelle ses doigts se crispèrent. Puis on lui donna la parole.

Casey déclina tout d’abord son identité, avant de préciser : « J’étais capitaine de l’équipe de Quidditch de Serdaigle jusqu’à ce que je ne puisse plus assurer mon poste. » Puis elle se lança. « La magie… a une place très importante pour moi. Elle représente tout et j’y consacre des heures entières, pour mieux la maîtriser, en apprendre le plus possible, obtenir des notes irréprochables. C’est pour ça que Poudlard a toujours été comme une maison… même après les périodes les plus dures que nous avons subies. » C’était la vérité la plus simple mais les mots sonnaient pourtant inappropriés à ses oreilles, elle qui n’avait pas l’habitude de faire preuve d’une telle clarté quant à son niveau scolaire. Elle était douée en cours, c’était un fait, et adorait plus que tout étudier la magie. Mais le dire devant elle ne savait combien de personnes… c’était autre chose. « Certains d’entre nous ont déjà été privés de baguettes par le passé, j’en fais partie… et revivre cette privation n’est pas quelque chose de rassurant, de même que les cours obligatoires qui nous imposent des choix qui ne sont pas les nôtres mais ceux d’une politique qui nous dépasse. Une école de magie ne devrait pas restreindre son usage. » Parler d’elle, cela la mettait mal à l’aise. Relater des faits était plus aisé. « Ce n’est seulement un manque énorme pour nos études qui impacte forcément notre niveau, c’est aussi un sentiment d’insécurité parce que les événements contre lesquels nous avons besoin de nous défendre survenaient encore il n’y a pas si longtemps. » Elle faisait référence au bal de Noël de l’année passée, où ils avaient tous été pris au piège dans cette salle close, mais celui de cette année s’y prêtait également très bien. Comment réagir si c’était de nouveau à eux qu’on s’en prenait alors qu’ils étaient dépourvus de leurs baguettes. « Plusieurs plaintes ont été formulées, il me semble même qu’un sondage cherchait à connaître le bien-être des élèves suite aux mesures… sans que rien ne change. Pour ma part, après mon hospitalisation, ma baguette m’a été rendue afin que je puisse me repérer au quotidien… mais il ne faudrait pas avoir besoin d’une telle infirmité pour obtenir ce droit. » Sa voix s’éteignit et, après de longues secondes qui lui semblèrent durer une éternité, un son la tira vers la gauche et elle retrouva la présence de Felicia au bout de ses doigts. De toute sa déposition, elle n’avait senti aucun tiraillement au niveau de sa poitrine, signe qu’elle n’avait pas agi contre les intérêts de celui qui les avaient liées par ce Serment Inviolable.

( Pando )
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Dashiell Dashner

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyJeu 22 Avr - 1:36



Procès Historique
ft. Cameron Brown et les autres

Si on lui avait dit un jour qu’il se retrouverait là, à avancer dans les couloirs du Ministère de la Magie, pour assister au procès dressé contre la Directrice de Poudlard, sûrement que Cameron ne l’aurait jamais cru et pourtant… Les professeurs et quelques employés du Ministère les escortaient avec une solennité qui l’inquiétait un peu. Il n’avait jamais trop connu ces choses-là. Il ne se souvenait même pas avoir suivi la moindre affaire judiciaire à la télé ou dans les journaux, il s’en fichait juste pas mal… Mais là, étrangement, ça avait presque eu l’air d’un devoir. La lettre de Skyler avait fini de le convaincre. Cette femme que tous allaient descendre en flèche ne méritait pas ce qui lui arrivait. C’était seulement parce que quelques sang-purs avaient été se plaindre à leurs parents comme des gamins pleurnichards qu’elle était là aujourd’hui. Elle aurait eu un sang irréprochable et aurait dorloté ces privilégiés comme les autres avant elle, personne ne lui aurait reproché la moindre erreur. Il le savait. Il avait vu comment ça s’était passé jusque là… Alors non, il n’avait aucune envie de faire ça, il aurait largement préféré rester dans son coin, profiter du calme qui devait régner à Poudlard ce matin pour rejoindre Hilary ou faire la grasse mat’… mais non… Il était là, se glissant dans la salle d’audience à la suite des autres, réalisant enfin pleinement à quel point l’idée était mauvaise. C’était prendre la défense de l’ennemie publique n°1, devant tout ce que le monde magique comptait d’influent et l’école d’un tant soit peu impliqué… Ça ressemblait presque à se tirer une balle dans le pied tout seul mais peu importe. Il n’avait pris la peine de prévenir personne, pas même sa soeur. Au mieux il avait dit qu’il voulait y assister, pas qu’il irait témoigner… Enfin, peu importe.

Le procès débuta. L’ambiance était tendue. L’adolescent aurait donné cher pour être n’importe où ailleurs. Fort heureusement pour lui, ce fut Carter qu’on appela en premier. Il n’en menait pas large non plus, le pauvre. En même temps, personne n’aurait dû leur demander de faire un truc comme ça. Est-ce qu’on avait voulu écouter leurs histoires quand ils avaient été séquestré pendant un an ? Non. On s’était contentés d’écouter les mêmes sang-purs à l’origine de tout ça, de leur taper sur les doigts parce que le racisme c’était mal et de faire comme s’il ne s’était jamais rien passé. N’auraient-ils pas pu faire pareil là ? Recadrer Appleton pour qu’elle rende les baguettes et puis laisser la vie reprendre son cours normal ? Visiblement, confisquer la baguette de tout le monde, c’était pire que de torturer quelques uns. La justice de cette société avait quand même de quoi faire gerber. C’était bête parce qu’il avait toujours été content de venir à Poudlard, ils avaient dû lutter un peu parfois mais il ne le regrettait pas… mais plus les années passaient, moins il se voyait rester en contact avec tout ça. Ils auraient beau se battre autant qu’ils le voudraient, ils seraient toujours sous-estimés. Pas à cause d’Appleton, non, à cause de tous les autres. Il retourna à sa place sous les yeux compatissants du Serdaigle. Il le connaissait pas, il lui avait à peine parlé une fois ou deux, mais il avait l’impression qu’ils étaient dans le même bateau aujourd’hui. Et puis vint le tour de Casey. Instinctivement, ses épaules s’allégèrent un peu. Ça la rassurait de la voir là. Il se sentait bête d’avoir dramatisé la situation, comme si tout le monde allait se faire monter la tête par ceux qui tiraient les ficelles… mais lorsqu’elle commença à témoigner, ce fut comme si le monde s’arrêtait de tourner. Ses oreilles se mirent à bourdonner comme si son cerveau refusait d’entendre la suite. Il se sentait presque trahi. C’était idiot pourtant, elle ne lui avait rien promis, ils n’en avaient même pas parlé… Mais elle allait partir ! Est-ce qu’elle avait pensé rien qu’une seconde à eux, qui resteraient ? Si Appleton se faisait virer, qui savait ce qu’ils allaient récupérer !? Alors non, c’était pas parfait mais c’était pas pire que le reste… Il la regarda revenir en sens inverse sans la voir vraiment, un peu sonné par ce qu’elle avait bien pu vomir comme explication. Elle parlait d’eux comme si elle était encore des leurs mais se ralliait ouvertement à ceux qui les avaient enfermés !

Cameron Brown.

Son nom parut venir de loin, tant et si bien qu’il mit un instant pour réaliser vraiment qu’on venait de l’appeler. Timing pourri ! Il se leva, les jambes tremblantes et alla se placer sagement là où on lui indiqua. Ses doigts torturaient nerveusement le bas de la veste qu’il avait enfilée pour l’occasion et son coeur battait si fort et si vite qu’il se demanda un instant s’il n’allait pas finir par exploser. On se calme… on respire… on se détend… Il déclina péniblement son identité, même si, de toute évidence, ils l’avaient déjà et finit par se lancer.

Juste cette année, y’a un élève qu’a attaqué une prof et aujourd’hui on est en train d’juger celle qui a voulu que ça s’reproduise pas. Y’a pas comme un problème ?

Bon, c’était peut-être pas exactement ce qu’on lui demandait mais c’était quand même important de le rappeler. Il respira un grand coup, son regard clair peinant à se fixer quelque part. Il fallait essayer de pas enfoncer Appleton, de rappeler qu’elle était pas coupable de grand chose, sinon d’avoir des élèves pourris…

Pour la première fois d’puis qu’j’suis à Poudlard, quelqu’un a essayé d’faire que’que chose pour qu'ça aille mieux. Pour qu’on soit en sécurité, aussi… Madame Appleton, elle a montré qu’elle savait gérer une école. Quand il y a eu des problèmes, elle a pris des décisions pour qu’ça s’arrête. Des décisions qu’ont pas plu à tout l’monde, ok, mais qu’ont évité qu’ça s’aggrave. Parce que si on nous a r’tiré nos baguettes, c’est pas pour rien. La Grande Salle, c’est d’venu un champ d’bataille parc’que certains savent pas gérer la frustration, sérieusement... Y’a des élèves et des profs qu’ont été blessés. Alors p’t’être que c’était maladroit de les confisquer totalement, d’accord, et j’rejoins Casey, ça a pas fait r’monter les meilleurs souvenirs d’nos vies… mais alors quoi ? Fallait les laisser foutre l’feu à l’école parce qu’ils ont le droit de faire d’la magie ? Ç’aurait été mieux de v’nir là pour savoir qui était responsable du meurtre de qui dans tout c'bazar vous croyez ? Moi j’pense pas. Si d’autres avant s’étaient bougés comme la Directrice l’a fait, p’t’être qu’on aurait pas eu autant de morts et d’accidents à l’école.

Les cognards trafiqués, les potions préparées en louzdé et utilisées pour essayer de tous les faire clamser, les sortilèges furtifs pour foutre le dawa… Tout ça, ça serait jamais arrivé. Mais non, c’était sûrement mieux de les laisser s’entretuer et de fermer les yeux sur les traumatismes, les blessures, les cadavres…

Et puis elle nous traite bien. Alors ouais, y’a eu une lettre pour lever l'secret magique, et clairement ça craint… Mais c’tait une gamine d'douze ans ! Les hiboux ont été enfermés à la volière un p'tit peu pour être sûr qu’elle avait pas essayé d’prévenir l’extérieur ou un truc comme ça d'c’que j’en sais, l’temps de voir avec elle, j’suppose. Mais on en a plus entendu parler après et l’secret va bien, c’est qu’la situation a pas si mal géré qu’ça ! On a une bonne directrice, pour plein d'trucs. En vrai, on a l’droit d’faire des erreurs avec elle, elle nous attire pas des ennuis gratos, elle essaye d’comprendre, d’nous faire apprendre d’nos bêtises, d’nous laisser une autre chance. C’est la première fois qu’on a quelqu’un qu’soucie d’nous et qu’voit plus loin qu’sa réputation. Et puis elle s’remet en question, j’ai l’impression. Elle r’garde c’qui s’passe autour d’elle pour ajuster ses trucs, elle fait en fonction d'nous, d'nos profs. J’ai pas c’souvenir avec ceux d’avant.

Il se tut une seconde et baissa les yeux, un peu mal à l’aise. Il ne voulait pas enfoncer Londubat ou n’importe qui d’autre, il n’était pas là pour ça mais il fallait remettre les choses dans leur contexte aussi. Il avait fallu des morts pour qu’on réagisse face aux autres directeurs, et là il suffisait d’une petite restriction de rien du tout et d’un pas de travers d’une môme ? C’était clairement disproportionné. Il releva finalement la tête et planta son regard sur la Directrice.

Alors ok, tout est pas parfait ni rien, mais grâce à Madame Appleton, j’ai l’impression qu’on a tous not’ place à l’école, qu’on y est en sécurité, qu’on est pas jugés, qu’on attend pas la première occaz’ pour nous tomber d’ssus, et franchement, ça fait du bien. Si on lui laissait une chance au lieu d’faire n’importe quoi dès qu’un truc nous plait pas, Poudlard s’rait une vraie maison. Pour nous tous. Et on d’vrait la r’mercier pour ça, pas lui faire un procès.

Voilà… C’était sûrement pas ouf, y’avait probablement beaucoup à redire mais il avait fait ce qu’on lui avait demandé : dire la vérité, rien que la vérité. Appleton avait fait des erreurs mais elle ne méritait pas qu’on la traite en criminelle.
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyJeu 22 Avr - 17:38

... ... ...
武 田 氏




∞ feat le Jury



Tout cela n’était qu’une vaste blague. Intenter un procès contre la Directrice ? Quelle pantalonnade sans nom. C’était véritablement honteux. Faisant honneur à son rang et à son poste, Silver tâchait de rester droit et silencieux. Pourtant, intérieurement, il bouillonnait de rage. Comment pouvait-on accepter une telle chose ? Que cette parodie soit en plus dirigée par une personne qui avait un parti pris manifeste dans l’affaire était à la limite du tolérable pour le Professeur Takeda. Les choses n’allaient clairement pas mieux dans ce pays et il se demanda quelle folie avait bien pu le pousser à revenir. Une myriade de familles pures, conservatrices et manifestement anti-moldus se tenaient en vase clos afin de soutenir le renvoi de dame Appleton. Ces gens étaient la lie de la société, ils pourrissaient le monde magique depuis des siècles et cela n’était pas prêt de s’arrêter. Comment pouvait-on encore accepter cela aujourd’hui ? Quand est-ce que les sorciers cesseraient d’être de sombres idiots renfermés sur eux-mêmes. Pourquoi ne pouvaient-ils pas apprendre de leurs très nombreuses erreurs ? Silver savait qu’il n’aurait jamais la réponse. Tout comme l’homme étai violent de nature, les sorciers semblaient teintés au fond d’une grande étroitesse d’esprit.


De son regard sombre, duquel luisait une certaine haine, le professeur de Sortilèges détaillait les jurés. Qu’importe ce qui se dirait, les choses étaient courues d’avance. Ce procès était une farce et son jugement déjà rendu en sous-mains. Quand bien même, ne serait-ce que par honneur et loyauté, il défendrait sa supérieure. Elle incarnait des valeurs en lesquelles Takeda avait foi et il ne la laisserait pas tomber aux mains de ces hyènes. En silence, il écouta les premiers à prendre la parole. Il comprenait que les élèves aient mal vécu la privation de leurs baguettes, mais cela ne justifiait pas cette campagne de diabolisation contre la Directrice. Avec un infime sourire de fierté, il détailla le jeune préfet Brown de Serdaigle. Ce petit avait de l’avenir, Silver en était persuadé. Attendant patiemment son tour, l’asiatique se leva à l’évocation de son nom. Par déférence, malgré que cela lui en coûte, il s’inclina face à la tribune de juges et jurés, en qui il ne voyait rien d’autres que des bourreaux déguisés.


« La directrice Appleton est l’une des personnes les plus progressistes qu’il m’ait été donné de rencontrer au cours de mon existence. Il est normal que ses idées, ou bien celles de son mari, puissent perturber, mais son action est et a toujours été non violente. En dépit de cela, le désaccord de certains élèves, et j’insiste sur ce point, certains élèves, car tous n’y ont pas participé, s’est manifesté par une action armée. Voilà ce qui est inacceptable, que de simples adolescents, des élèves, se permettent d’intenter ce genre d’action n’est pas normal. La réponse de la Directrice fut en effet de priver les élèves de leurs baguettes. C’était une erreur. »


Le professeur marqua une pause. Il n’avait jamais été derrière sa supérieure concernant cette affaire, raison pour laquelle il avait accepté de signer la lettre envoyée par ses collègues pour rendre aux élèves leurs baguettes. De son avis, il aurait été de mise de mener une enquête profonde et de débusquer les fautifs pour les renvoyer de l’école. Ce genre d’individu n’avait pas sa place à Poudlard et Takeda considérait que quand une pomme commençait à pourrir, il fallait simplement en couper quelques morceaux, pas jeter le fruit directement.


« En effet, c’était une erreur. Toutefois, la Directrice ne pouvait se permettre de rester passive, elle devait faire quelque chose, car pour rappel, un professeur avait tout de même été attaqué. Suite à cela, lorsque que plusieurs membres du corps enseignant lui ont fait part de leur désaccord, elle a immédiatement pris cela en compte pour assouplir drastiquement la punition. Une fois encore, elle a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. »


Silver se garda bien de dire qu’une telle ouverture faisait cruellement défaut aux membres de ce petit comité. Le simple fait de leur adresser la parole lui donnait envie de vomir. Quelle pitoyable engeance.


« Quant au soucis relevant du secret magique, il s’agissait des frasques d’une élève, cela ne peut en aucun cas être imputé à la Directrice, qui a, contrairement à vos dire, bel et bien pris des mesures contre cela. »


Il était à présent temps de conclure et Silver le savait bien. Nul besoin de s’étendre trop longuement car d’autres attendaient leur tour pour prendre également la parole.


« Je persiste et signe, madame Appleton est la meilleure chose qui soit arrivée depuis longtemps à cette école. Grâce à elle, nous pouvons espérer que les générations à venir sortent du dogme étriqué et arriéré dans lequel certains se noient aujourd’hui encore. Si les sorciers parviennent à admettre que les moldus ne sont pas des sous-hommes, nous pourrons éviter la prolifération d’idées obscurantistes telles que celles ayant semé la mort au siècle dernier et cela ne peut passer que par une solide éducation et une connaissance profonde de ces derniers. J’ai combattu les mangemorts et plus récemment leurs piètres successeurs et je suis convaincu que grâce à la Directrice, ces déchets humains n’auront un jour plus personne pour rejoindre leurs rangs. Je vous remercie pour votre écoute. »


Le professeur savait qu’il s’était aventuré sur un sujet glissant mais parfois empoisonner l’eau du puit était une bonne technique. Qui pouvait publiquement soutenir les idées des mages noirs ? personne, il fallait bien être sérieux. Peut-être que Silver parviendrait à faire comprendre à quel point la Directrice était un rempart contre les mangemorts, malheureusement, il y croyait peu. Les idiots qui composaient l’assemblée comptaient certainement pour certains quelques mages noirs dans leur famille proche ou lointaine. Quel espoir pouvait-il alors y avoir pour Miss Appleton ? Que cela soit utile ou non, Takeda estimait avoir fait ce qui était juste et il se moquait bien que cela puisse ou non lui faire perdre quelques plumes. Il n’avait plus rien à perdre et il plaignait l’idiot qui souhaiterait s’en prendre à lui. Silencieux, il retourna s’assoir pour écouter les prises de parole à venir.






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August P. Rowle

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Un brûlant procès
La terreur n’était pas un choix, mais la détermination ne relevait que d’une volonté personnelle. Ce fut la leçon que Bluebell avait tiré de ces derniers mois. A défaut de pouvoir pleinement afficher la solidité et l’éclat qu’elle désirait, la Serpentard était parvenue à survivre. Elle avançait par étape ; essayer de se nourrir, essayer de tenir, essayer de dormir. Et de fait, le temps avait fini par avancer, lentement, inexorablement, soufflant sur des braises qui finiraient peut-être par faire renaître une flamme timide, mais affranchie. C’était cette ultime ambition que caressait la jeune fille dans l’obscurité de ses angoisses qui la terrassaient toujours. Elle brûlerait à nouveau, tôt ou tard, qu’importe ses cauchemars, qu’importe ses insomnies ; elle construirait l’empire qu’elle attendait, qu’importe sa solitude, qu’importe sa vulnérabilité ; et elle rassemblerait, parmi les morceaux éclatés de sa fierté, l’image noble et maîtresse qu’elle méritait et qu’elle s’offrirait. En effet, la terreur n’était pas un choix, et Bluebell se résolvait peu à peu à accepter qu’elle ne se dissocierait jamais complètement de la violence des souvenirs qui l’accablaient dans ses nuits sans sommeil. En revanche, la détermination se réclamait, pour continuer à lutter jusqu’à ce que la véritable mort la contraigne à définitivement abandonner. Tant qu’elle était encore capable de respirer - et par tous les dieux elle en savourait chaque inspiration - rien n’était véritablement fini. Par conséquent, Bluebell avait sauté sur l’occasion du procès d’Appleton. Après tout, il s’agissait d’un exercice parfait pour combattre ses plus féroces craintes, prouver à ses semblables qu’elle méritait sa place parmi les plus hauts rangs, souligner aux Sherwin qu’elle portait un nom à la hauteur de sa véritable valeur. Elle s’était montrée faible et pâle au mariage de Phoenix et Hannibal - elle avait la chance de pouvoir s’afficher ferme face à un assemblée entière et contribuer au renversement d’une directrice aussi pitoyable que dangereuse. L’heure de la revanche avait sonné, et la harpie était prête à reprendre son envol. De fait, loin de songer à la possibilité de s’apparenter davantage à Icare volant vers le soleil, Bluebell avait longuement échangé avec Elisabeth pour préparer son discours, sa prestance, sa tenue. Elle avait répété, méthodiquement, scrupuleusement, pour s’assurer un réquisitoire inébranlable. Oui, Bluebell avait tout mis en œuvre pour se convaincre qu’elle n’était pas tombée et qu’elle pouvait participer à cette bataille décisive dans la reconquête de Poudlard. L'ordre naturel de la supériorité des sangs-purs pouvait enfin être restauré. Alors, pour partir en croisade, la jeune fille s’était apprêtée en conséquence. Ses longs cheveux ondulés, parfaitement définis, étaient retenus d’un serre-tête afin de dégager les traits fermés de son visage. Certes, sa pâleur et le creux de ses joues saillaient par delà le léger maquillage qu’elle avait appliqué ; mais elle était parvenue, à force de s’isoler et de rejeter les interactions, à maintenir une impassibilité qui habillait son visage d’une solennité adéquate. Ainsi, parmi la sobriété sombre et austère du Ministère, Bluebell passa tout à fait inaperçue aux côtés de sa mère adoptive qu’elle retrouva devant la salle d’audience. Les talons de ses bottines se fondirent parmi les mouvements empressés de chacun, la maintenant à une distance raisonnable de Maxton et de Wendell derrière elles. Bluebell avait accepté son châtiment ; en revanche, elle n’était toujours pas prête à croiser le funeste regard de son frère qui lui rappelait systématiquement les Enfers qui les liaient.

Elisabeth avait changé, elle aussi. D’épouse et mère loyale, elle était devenue une matriarche et gestionnaire remarquable. Ainsi, avant de pénétrer dans la salle d’audience, elle jeta un long et silencieux regard à la jeune fille qui hocha lentement la tête. Si elle avait fait preuve de patience et d’une certaine tolérance jusqu’alors, Bluebell n’avait pas le droit à l’erreur. Le tribunal était triple ; Appleton devait être condamnée, la noblesse devait être victorieuse, Bluebell devait briller. La jeune fille entra ainsi dans la salle, sans accorder un seul regard pour les personnes déjà présentes, s’enfermant dans une bulle pour mieux effacer tous les parasites qui risqueraient d’éveiller ses plus sombres démons. Cet exercice était relativement aisé. Bluebell n’évoluait plus qu’à travers ses propres songes, désormais, loin de la fureur exacerbée qu’elle témoignait d’ordinaire. En conséquence, elle n’écouta que d’une oreille distraite l’ouverture de l'audience, puis les témoignages des différents témoins. Le regard obstinément planté dans un point invisible devant elle, elle ignora la frivolité de Carter, l’état de Pumpkin, la pathétisme de Brown, le scandale de Takeda. Respirant lentement, elle en était même venue à faire fi de la présence pourtant quasi palpable de Maxton non loin d’elle. Elle supposait que les hyènes ne pouvaient pas l’approcher tant qu’elle vivait encore. Pourtant, à mesure que le temps passait, il lui semblait souffrir d’un froid croissant qui lui donnait progressivement la chair de poule en dépit des longues manches de sa robe noire. Ses doigts étaient glacés. De fait, Bluebell se mit distraitement à jouer avec ses phalanges, lorsque son nom claqua parmi l’assemblée. Alors, un véritable frisson glissa le long de son échine ; mais Elisabeth ne lui laissa guère le temps de considérer ses maux, lui intimant d’un souffle à se lever. Bluebell se redressa aussitôt pour traverser silencieusement la salle, le regard toujours fermement raccroché au néant. L’instant d’une terrible seconde, elle fut prise du désir fou de tourner les talons et de s’échapper en courant, une peur brutalement panique secouant ses entrailles. Mais, par la divine intervention de sa seule et unique détermination, elle se fit violence et poursuivit son chemin sans une once perceptible d’hésitation. Une fois parvenue jusqu’à la barre où elle avait été convoquée, Bluebell se résolut à relever les yeux, observant les invités comme s’il ne s’agissait que d’un seul et même corps. Elle préférait ne rien distinguer pour mieux supporter la détestable appréhension qui lui déchirait le ventre. Les mains jointes devant elle, son petit manège se renforça et la porta progressivement à arracher quelques peaux mortes autour de ses doigts. “Bluebell Sherwin” annonça-t-elle d’une voix forte et pourtant dépourvue de ferveur. Relevant légèrement le menton, elle avala sa salive avant de prendre une profonde inspiration. Elle était parfaitement préparée à cette scène. Qu’importe son angoisse. Son solo devait commencer. “Poudlard est une digne école de sorcellerie, renommée dans le monde entier pour la qualité et la noblesse de ses enseignements. En tant qu’élève, je caresse de nombreuses ambitions afin de contribuer plus tard à la splendeur du monde magique.” Bluebell marqua un instant de pause, réalisant que sa bouche était sèche et qu’elle aurait volontiers bu un verre d’eau. “Etant actuellement en cinquième année, je devrais préparer mes examens de BUSE. Oui, devrais, mais hélas, j’ignore comment je pourrais me présenter devant mes professeurs sans avoir eu l’occasion de m’exercer en amont. A dire la vérité, j’ignore même comment je pourrais servir à notre belle société en étant dépourvue de l’élément le plus fondamental pour une sorcière : sa baguette.”

Bluebell marqua une nouvelle pause, dont elle profita pour baisser un instant le visage, comme cherchant à se recueillir brièvement. Elle sentait son épiderme brûler de froid, comme gelée. Heureusement que sa robe cachait tous pans de peau visible pour ne pas témoigner de son état d’alerte. “Je me suis sentie dépossédée d’une partie de moi-même. Dans sa quête d’inclusion des nés-moldus, madame Appleton a fait preuve d'extrémisme. Elle a cherché à faire de nous des moldus. Elle a négligé notre nature. Elle nous a reniés.” En dépit de la raideur orthodoxe de son discours, sa voix perdait de sa superbe. Alors, Bluebell, dans une grimace imperceptible, arracha violemment une peau morte qui fit couler du sang autour de son ongle. Quelque chose clochait ; peut-être la dissonance de son noble discours avec la fragilité de son corps amaigri, caché sous une ample tenue noire, ou plus simplement la fierté sincère de ses propos avec la souillure aigre de ses origines. Cette dernière pensée lui glaça davantage le sang. C’est ainsi avec une certaine froideur éteinte, le regard toujours dans le vide, qu’elle poursuivit son discours. “Je n’ai guère contribué à la rébellion. Néanmoins, j’estime qu’il en va de la liberté individuelle de chacun de se battre pour ses droits les plus fondamentaux, tels que de revendiquer son statut de sorcier et faire usage de sa précieuse baguette. Punir un sorcier pour manipuler une baguette est une aberration qui m’effraie. Doit-on punir la victime, ou son bourreau ?” Bluebell reprit son inspiration pour conclure, lorsque sa voix resta bloquée au fond de sa gorge. Alors, seulement, elle sembla refaire surface, et ainsi affronter un ensemble de prunelles attentives qui la dévisageaient dans l’attente de la suite de son discours. Mais la peur qu’elle avait su contenir jusqu’à présent la dévora aussitôt maintenant que sa concentration s’était percée en faveur d’un retour de conscience dévastateur. Le sang sous ses doigts se mit à coller. Ses muscles se mirent à trembler. Non, la détermination ne valait rien face à la force ravageuse d’une terreur annihilante qui la paralysait toute entière depuis des mois. Se raclant la gorge, elle croisa au loin les prunelles assurées d’Elisabeth, auxquelles elle se raccrocha désespérément pour ne pas tomber sous l’étourdissement de sa brutale émotion. N’en déplaise à ses affirmations, la victime était souvent condamnée aux plus injustes punitions. “J’ai peur… Oui, j’ai peur. Peur que cette femme nous humilie davantage. Peur qu’elle ne fasse rien pour empêcher la révélation de notre secret magique. Peur qu’elle poursuive encore plus loin en ce sens, emportée par une folie évidente… Nous ne serons pas en sécurité tant qu’elle sera à la tête de notre école. Et je ne supporte plus de me sentir aussi impuissante face à ses effroyables desseins.” Sa voix, initialement vibrante de vérité, s’était progressivement éteinte, pour finir en un souffle qui sembla lui ôter la respiration un instant, dans un trouble perceptible. Bluebell, par hasard ou par une vile habitude, croisa alors le regard de Maxton. Elle devint livide, et son élégance ne pouvait rien à l’évidence de son malaise. Au moins son état lui conférait-il une étrange sincérité. Alors, sans plus tarder, elle quitta la barre, se hâtant de retrouver sa place avant de risquer de s’effondrer devant l’assemblée. Ce n’est que lorsqu’elle s’installa sur sa chaise qu’elle laissa pleinement ses émotions éclater ; ses mains et ses jambes se mirent à trembler, et un bourdonnement tinta au creux de ses oreilles. Bluebell suça un instant son doigt blessé, laissant l’âpreté du sang se répandre dans sa bouche et couvrir l’amertume de la frustration qui serrait sa gorge. Elle n’avait pas rallumé la flamme de sa hargne. Elle s’était brûlée.

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyMar 27 Avr - 22:10

Procès d'Evelyn Appleton

‟ Poudlard se révolte „


Le procès. Grâce à sa mère, Haley en avait entendu parler très rapidement, alors même que les ragots n’avaient pas encore commencé à occuper les discussions ; mais la nouvelle n’avait pas tardé à s’ébruiter. À quelques jours du procès, tout le monde ne parlait plus que de ça. Entre ceux qui soutenaient madame Appleton et ceux, beaucoup plus bruyants, qui estimaient qu’il valait mieux la voir être destituée, rares étaient les élèves qui demeuraient totalement étranger à cette histoire. Bien sûr, certains n’y prêtaient qu’un intérêt limité, et la poufsouffle aurait pu en faire partie si seulement ses parents n’avaient insinué en elle leurs oppositions politiques contre la directrice de l’école. Et c’était sans compter cette histoire de conférence ; elle avait bien caché à ses parents, les premières semaines, l’identité de ses organisatrices, mais comprenant que la rancune parentale à l’égard des décisions prises à l’école était beaucoup plus importante qu’elle ne l’imaginait alors, elle avait finalement avoué que Rosalie y était liée de très près.

Le jour du procès approchant, Maureen et Karl Strauss avaient demandé à Haley à témoigner. Elle n’était peut-être pas la plus concernée par ces histoires, mais elle était, au même titre que les autres, une élève et par conséquent pouvait apporter sa vision des choses. Malgré l’appréhension qu’une telle chose lui procurait, elle n’avait pas osé refuser ; elle voulait par-dessus tout faire plaisirs à ses géniteurs et son ambition personnelle la poussait à vouloir prendre part à un évènement sinon historique, au moins d’une importance capitale pour la décennie. En proie à une grande anxiété, elle avait retrouvé sa meilleure amie avant de quitter, avec leurs camarades et quelques professeurs, l’école afin de se rendre au ministère. Ça n’était pas la première fois qu’elle y mettait les pieds, loin de là ; elle avait souvent foulé ce sol froid et déshumanisé lorsqu’elle était plus jeune, retrouvant l’un ou l’autre de ses parents sur le lieu de leurs travails. Mais aujourd’hui, tout était différent. Elle allait bien retrouver sa mère, mais ce ne serait pas pour aller faire quelques emplettes avec elle après.

Instinctivement, en arrivant dans la salle d’audience, elle se rapprocha de Rosalie, comme pour vérifier que la gryffondor ne s’était pas fait la malle. Elle avait peur d’y aller seule, et la présence des jurés, déjà installés sur leur imposante estrade, l’intimidait particulièrement. Quelques élèves passèrent, à son grand soulagement, avant elle ; le préfet de sa maison, qui avait le chic d’être particulièrement médiocre et donc de la rassurer sur le fait qu’elle ne serait sûrement pas la plus catastrophique des interventions, son ancien binôme de danse en potions... une élève qu’elle reconnaissait comme joueuse de quidditch, une autre qu’elle avait déjà croisée en cours et finalement, le professeur de sortilèges. Son tour arrivant.

« Mademoiselle Haley Strauss » Un nom de famille qui pouvait se faire froncer quelques sourcils. Des patronymes que l’on attendait dans ce procès, celui des Sørensen ou des Yaxley étaient inévitables, mais celui de Strauss plus surprenant. Pourtant, tous l’avaient déjà entendu une fois, puisqu’il était arboré fièrement par le juge qui présidait l’audience. Était-ce respectable que sa fille unique vienne témoigner ? Nulle critique, nulle remarque désobligeante ne serait permise par madame le juge ; que tous soient au fait que malgré les oppositions politiques, malgré la présence de sa fille parmi les intéressés plus ou moins directs dans cette affaire, rien ne l’empêcherait de mener à bien ce procès. Elle n’était pas celle qui prendrait la décision finale, celle-ci était collégiale et la légitimé, comme l’impartialité, des jurés n’était pas à faire. Par ailleurs, c’était en partie parce qu’elle était une mère que l’on avait fait appel à elle pour mener les débats ; face à des enfants, certains juges du magenmagot, aussi éminent soient-ils, se révéleraient bien trop gauche et insensible là où Maureen savait faire preuve tout à la fois de fermeté et de douceur.

Haley quitta sa place, s’avançant vers l’endroit où ses prédécesseurs avaient déjà donné leurs témoignages. Après une brève présentation, la jeune fille entama son réquisitoire à charge contre la directrice de l’école. « Les restrictions à l’usage de la magie, qui ont été décidées par madame Appleton, appauvrissent notre apprentissage. J’ai peur de constater, à l’avenir, une baisse de mon niveau dans des disciplines élémentaires qui nécessitent une pratique assidue et régulière. Où pouvons-nous apprendre sereinement la magie, si ce n’est à Poudlard ? Être limité à quelques heures par jours, lorsque nous sommes chanceux, n’est pas une manière de le faire. Ce n’est ni serein, ni plus sûr. » Haley hésita quelques instants, cherchant du regard sa meilleure amie qu’elle avait laissée dans les tribunes de la salle d’audience. Elle avait insisté pour qu’elle l’accompagne jusqu’au lieu du procès. « Certains élèves ont peut-être exagérés, mais punir toute l’école en nous retirant les baguettes était injuste. Je n’étais pas de ceux qui ont troublés la conférence, mais je connais les personnes qui y ont participées et je sais que leurs intentions étaient, pour la plupart, pacifiques et bonnes : elles voulaient juste montrer que nous sommes tous profondément lésés par les limitations qui pèsent sur l’école depuis la rentrée de janvier. » Sa voix se fit moins forte et s’éteignit quelques instants. Elle se sentait mal à l’aise de parler de ces évènements ; elle voulait par-dessus tout défendre la vision de Rosalie, alors même qu’elle n’avait pas participé au petit simulacre de révolution instigué par la gryffondor. « Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que nous sommes nombreux à nous sentir mal depuis quelques mois, à trouver l’ambiance pesante. On a l’impression que la direction de l’école ne veut pas nous écouter ; que ce soit sur l’interdiction de magie, ou lors du changement de directeur de maison. » Son regard, imperceptiblement, alla se poser sur le professeur de sortilèges, avant de revenir se fixer sur le juge, sa mère. Elle n’avait rien contre l’enseignant et se sentait mal de critiquer un professeur, mais ils étaient après tout là pour ça, non ? Raconter comment ils percevaient les évènements actuels de l’école. « Nous demandons simplement à être écoutés. Mais non contente de nous interdire la magie, madame Appleton remplace les quelques adultes qui nous donnent les moyens de pratiquer dans des circonstances les plus appropriés possibles sans même nous laisser de possibilité d’exprimer notre ressentiment. » Elle resta quelques instants silencieuse et immobile, hésitant quant à la marche à suivre. Puis finalement, elle retourna à sa place, sans mot dire. L’anxiété commençait peu à peu à diminuer, son rythme cardiaque reprenant son habituel cadence.

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyMar 27 Avr - 23:10

Aujourd’hui était un grand jour, un jour qui était sur toutes les lèvres – ou presque – depuis un moment. Appleton passait devant le tribunal et à mon avis, ses chances de s’en tirer était plus que maigres. Les accusations étaient lourdes, même si rien n’était assez grave à mes yeux vu la menace que faisait peser son sang sur toute la communauté sorcière. Elle n’avait pas seulement laissé faire une jeune folle qui voulait détruire le secret magique, elle n’avait pas seulement orchestré un rapprochement avec les moldus. Elle avait été jusqu’à nous confisquer nos baguettes, l’instrument même qui faisait de nous des êtres supérieurs. On n’avait jamais vu cela. Certains pouvaient comparer cette année à Blackman, à ma première année mais il n’y avait rien de semblable : aujourd’hui les sangs-purs les plus nobles étaient privés du privilège qui leur était dû de par leur naissance. Les sangs-de-bourbe avaient volé – il n’y avait pas d’autres mots – leur baguette et il n’était que justice de la leur reprendre. Les sangs-purs y avait droit et même plus que cela, cela faisait partie de leur nature, de leur essence. Alors quand il avait été question de témoigner, je n’avais pas hésité sur la marche à suivre
Je devais paraître neutre, impartiale, ne pas m’emporter, énoncer des faits, ne pas choquer les jurés avec des idées qui pourraient paraître trop extrémistes. Il fallait que mes propos soient mesurés, que je me serve de ce nom que je haïssais pour sembler moins partiale que les sangs-purs. En entrant dans la salle d’audience du Magenmagot, j’étais fière de participer à la chute prochaine d’Appleton et j’espérais que son mari la suivrait bien vite. Maxwell nous gratifia d’un imbroglio incompréhensible, mon co-préfet se risqua à défendre la directrice sans aucune force de conviction, Casey l’accusa, de même qu’Haley, ce qui me ravit même si je n’avais pas vraiment de doute la concernant. Notre professeur de sortilèges tenta d’expliquer qu’elle était géniale et je me pris à penser qu’il ne ferait sans doute pas long feu non plus. Globalement, l’accusation tournait autour de la confiscation des baguettes sans s’attarder sur les risques de destruction du secret magique. Puis ce fut mon nom qui résonna dans la salle et je me décidai à prendre cet angle d’attaque.
« Mademoiselle Asquith »
Je m’avançais précautionneusement à la barre, la tête haute, le port de tête droit. Je savais ce que je voulais, je me savais dans mon droit. Je regardai la juge, sans sourciller. J’aurais été prête à lui jurer ma loyauté si cela avait pu donner plus de poids à ma parole.
« Madame le juge, Mesdames et Messieurs les jurés, je tiens d’abord à exprimer mon accord avec ce qui vient d’être exprimé concernant la confiscation inique de nos baguettes et les dangers que cela fait peser sur notre scolarité et l’avenir de notre société. »
Je repris mon souffle, sentant que je me lançai maintenant dans le vif du sujet.
« Je tenais pourtant à attirer votre attention sur un danger plus grave encore, qui nous menace directement et dès maintenant. Il s’agit de cette lettre que nous avons tous reçu appelant à briser le secret magique. Certes, nous pouvons penser que notre directrice n’était pas derrière la main qui l’a écrit. Mais nous pouvons quand même remarquer son laxisme quant à sa réaction. À ma connaissance, personne n’a puni cette… élève »
Je m’étais retenue de dire « petite folle », il ne fallait pas que je paraisse insultante, cela pourrait me desservir.
« Cette élève donc n’a pas été inquiété pour son geste. Aucun renvoi, aucune sanction, rien qui ne l’empêche de recommencer prochainement. On peut imaginer ainsi qu’elle rentre pendant les vacances et qu’elle propage l’existence de la magie parmi les moldus. Je ne reviendrai pas ici sur la menace que cela fait peser sur nous, je ne rappellerai pas les siècles de crainte, de bûcher que nous avons connu. Mais dans cette situation, la directrice doit à mon sens être considérée comme complice de ce crime qui est comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.Laisser la directrice en place revient à encourager cette élève ou d’autres à nous menacer encore et toujours, à remettre en cause le fragile équilibre de notre monde. »
J’avais fini et j’étais plutôt contente de mon intervention. Alors, je lançai un regard en direction des sangs-purs que je connaissais, espérant qu’ils apprécieraient ma diatribe.
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Vesper L. Corvere

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyMer 28 Avr - 14:29

Un procès historique



L’annonce du procès de leur directrice avait été accueilli parmi les familles sang pur avec une sorte d’impatience et de satisfaction mauvaise qui ne pouvaient passer inaperçues. Comme un frémissement de d’impatience, tous s’étaient mis en branle pour faire en sorte que leur enfant fournisse un témoignage irréprochable. La fronde était menée par les Sørensen et jamais ces derniers n’auraient toléré le moindre échec. Pour cette bataille juridique, Wendell et Elisabeth lui avaient fait parvenir une lettre lui indiquant que sa participation était non seulement souhaitée, mais surtout obligatoire. Ils se chargeraient eux même de les chaperonner à Londres, mais Bluebell et lui se devaient d’être présents. La missive, à première vue chaleureuse, contenait de subtiles menaces dissimulées. Sa jumelle et lui étaient priés de ne pas se donner en spectacle et de feindre l’entente avant que leur comportement étrange ne cesse d’attirer l’attention sur leur famille pour de mauvaises raisons. Maxton s’était contenté de jeter le parchemin dans une corbeille d’un geste dédaigneux et empli d’une fureur contenue. Comme toujours, il se dessinait en filigrane que c’était à lui de faire des efforts et non à Blue. Cruelle ironie.

Lors du grand jour, vêtu d’un costume sombre, il se tenait à côté de Wendell tandis qu’Elisabeth se concentrait sur Bluebell. Cette dernière ne lui avait pas accordé un regard et avait pris grand soin de conserver une saine distance entre eux qu’il n’avait pas essayé une seule fois de combler. Pas plus qu’il n’avait tenté de l’observer à la dérobée. Il aurait aimé dire qu’il était arrivé à cette prouesse par la seule force de sa volonté, mais cela aurait été mentir. A vrai dire, s’il était aussi désintéressé d’elle, ce n’était pas qu’il avait fini par se lasser de sa présence, mais uniquement qu’il avait ingurgité bien trop de cette terrible potion qu’il avait arraché à Skyler. Résultat, il vivait actuellement dans une forme de brouillard cotonneux, presque ouaté des plus confortables. Elle ne voulait pas lui parler ? Très bien. Il fallait qu’il s’exprime devant une foule de personne ? Parfait. Tout lui convenait, tout lui allait, de toute façon, il ne ressentait plus rien du tout et c’était absolument fantastique. Quelle folie pouvait bien pousser à chercher une forme de joie ou de bonheur quand il était possible d’obtenir une anesthésie totale ? Avec un œil détaché, presque clinique, il observa sa sœur marcher devant lui, fasciné de voir que sa présence n’éveillait plus grand-chose en lui. Toutes ses émotions négatives avaient été réemployées par la potion. Oh évidemment, pour cela, il y avait un prix à payer. Pour survivre à cette journée, il avait allégrement dépassé les prescriptions de Mills et avait été littéralement malade comme un chien en la prenant. Nausée, douleurs … Chaque prise était tout aussi désagréable que la première et à la fois, dans une forme de réflexe profondément malsain, il n’en appréciait que plus les effets positifs. La douleur était le prix à payer et la récompense le supplantait largement. Mais si l’euphorie s’était dissipée comme toujours après une dizaine de minutes, restait l’étrange sensation de vide et cette impression de détachement. Cela devait se voir sur son visage d’ailleurs puisque Wendell ne cessait de lui jeter des coups d’œil intrigués auquel il prenait grand soin de ne pas répondre.

Installé dans la salle d’audience avec entre lui et Blue leurs deux parents adoptifs pour éviter que la jeune fille ne continue son cinéma à sa simple proximité, il l’observa aller témoigner en premier avec un désintérêt presque palpable. Le discours était bon, travaillé … Il connait assez Elisabeth pour y voir sa marque. Lui, personne ne l’avait briefé. Soit ils l’estimaient définitivement perdu, soit au contraire capable de s’en sortir seul. Difficile de dire laquelle de ces suppositions lui agréait le plus. Trémolos dans la voix, légers tremblements, il fallait admettre que sa sœur était parfaite. Elle se rassit avec grâce et il prit soin de ne surtout pas la regarder. Quelques élèves passèrent à leur tour et il se leva pour enchaîner quand Wendell le tira presque par la manche pour lui indiquer que c’était à lui.

- Maxton Sherwin.

L’intonation monocorde de sa voix réussit à lui être désagréable même à lui. Ou discordante en tout cas. Il avait toujours eu des inflexions arrogantes, moqueuses, jamais cette forme de neutralité teintée d’indifférence. C’était Finnbjörn, pas lui. Il respira profondément et se força à insuffler une forme de vie dans ses propos, ne serait-ce que pour ne pas perdre son auditoire.

- Je ne peux que m’associer aux remarques précédentes de ma sœur. Je ne sais pas quels buts poursuivaient notre directrice, mais il me semble qu’aucun d’entre eux ne visait à servir la communauté magique.

Oh il ne doutait pas que sa jumelle détesterait qu’il s’associe à ses paroles justement. Raison de plus pour le faire.

- A cause de ses choix, nous n’avons rien pu apprendre durant une année. Les rares progrès effectués ont été perdus, faute d’entraînement, les apprentissages entravés. Pourtant, le rôle d’une directrice n’est-il pas d’assurer la continuité pédagogique ? Nous ne sommes pas des moldus mais des sorciers, à vouloir faire semblant de ne pas voir la différence, elle n’a fait que semer la confusion et pris des risques inconsidérés. Quand il y aura des générations de sorciers qui ne maîtrisent pas leur pouvoir grâce à elle, quelqu’un pense réellement que le reste du monde s’en portera mieux ? A force de vouloir tout mélanger, une née moldue s’est persuadée que révéler le secret magique était une brillante idée et personne ne l’arrête. Il faut attendre quel événement pour que cela cesse, que nous soyons tous en danger ?

Il passa sous silence tout le bien qu’il pensait des sangs de bourbe, conscient que cela ne ferait qu’affecter son propos. Tout comme il se garda bien de dire qu’au jeu de la rébellion, il s’était aussi un peu amusé.

- Et quand des élèves ont exprimé leur mal-être, elle n’a rien entendu. Elle est un risque que la communauté magique ne peut se permettre de courir.

Là encore, ses paroles déformaient légèrement la réalité. Pour toute preuve de mal être des gosses déguisés en ourson avaient fait un carnage. Mais entre démonstration de malaise et pathologie psychiatrique, dans leurs cas, le doute était permis. Mais il se contenta de ces quelques phrases, terminant sa diatribe d’un ton presque sentencieux avant de tourner les talons.

Il alla se rasseoir, quittant la barre sans chercher à savoir l’impression qu’il avait provoqué sur les jurés. Wendell et Elisabeth ne le fusillèrent pas du regard, ce qu’il considéra come la preuve encourageante qu’il avait donné toute satisfaction et qu’il pouvait se replonger dans ses propres tourments avec délice.

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyJeu 29 Avr - 20:42

La justice n'est qu'un joli mot



Quand Carla s’était inscrite pour aller témoigner, elle avait supposé que sa présence ne surprendrait personne. Son père faisait partie des frondeurs les plus actifs et avait prêté son concours aux Sørensen dès qu’elle lui avait écrit pour se plaindre. Elle avait été incapable de savoir s’il s’agissait d’une preuve d’intérêt de sa part ou juste une légitime indignation. Cependant, pour une fois, elle n’avait pas grand-chose à lui reprocher. Elle avait envoyé une lettre désespérée, il était passé à l’action. La contrepartie était nécessairement qu’elle vienne témoigner et qu’elle lui fasse honneur. Ce fut dans cette optique qu’elle se prépara ce matin là, avec une forme d’angoisse sourde qui lui étreignait la poitrine. Quand il s’agissait de son père, la colère se disputait toujours à l’espoir de lui plaire. Elle ne savait jamais laquelle des deux émotions allait dominer jusqu’à ce qu’il soit en face d’elle. Après son incursion dans ses aspirations profondes en compagnie de Finnbjörn, elle ne savait plus très bien comment se positionner. Elle avait l’impression que son envie profonde était de plaire à ce monde pour lequel elle n’était clairement pas faite. Voilà pourquoi elle s’était levée à des heures indues pour se préparer. Elle avait lissé ses cheveux pour se donner un air plus sage, enfilé une élégante robe blanche accompagnée d’une parure de bijoux faits de perles. Un maquillage léger était venu relever l’ensemble. Son reflet dans la glace lui renvoyait l’image d’une jeune femme à l’indéniable prestance qu’elle était loin de ressentir. Ses doigts frôlèrent le miroir comme pour s’assurer que c’était bien elle dans la glace. Elle avait longtemps joué de son apparence pour manipuler son monde. Parfois blonde ingénue, souvent désirable pour tenter d’attirer l’attention de Maxwell, elle avait presque oublié qu’elle pouvait se servir de sa beauté pour être impressionnante. Elle se détourna finalement pour rejoindre le groupe qui partait à Londres. Son apparence pouvait bien être parfaite, cela ne la sauverait pas des reproches de son père si elle était en retard.

Le groupe arriva au ministère de la magie et elle alla immédiatement rejoindre sa famille, le visage impénétrable. Sa mère la gratifia comme toujours d’un sourire et son père entreprit de lui donner quelques recommandations d’usage qu’elle accepta étonnamment de bonne grâce. Rien ne valait un ennemi commun pour souder sa famille aux liens distendus. Elle prit place avec grâce entre ses deux parents et se concentra sur les différents témoignages prévus avant elle. Ce fut Maxwell qui ouvrit le bal, à son grand malheur. Comme elle l’avait supposé à la minute même où elle l’avait vu s’avancer, il n’avait pas l’étoffe de ce type d’événements politiques. Il était bien trop entier, bien trop désintéressé des luttes de pouvoir qui se jouaient sous leurs yeux pour être d’une aide quelconque pour un clan ou un autre. Par contre, il n’avait aucun mal à se ridiculiser. Son expression neutre ne laissa transparaître ni affection, ni désapprobation, mais son père ne manqua pas de se pencher vers elle pour lui murmurer à l’oreille

- Il semble donc que l’intelligence ne soit pas un critère de choix dans tes fréquentations.

Le ton était doucereux, à mi-chemin entre la menace voilée et la moquerie. La jeune fille ne daigna même pas tourner la tête vers lui et se contenta de lui murmurer en réponse

- Je sais déjà ce que tu penses de mon intellect.

Elle avait employé le même ton mielleux et ce fut comme bien souvent sa mère qui mit fin à la joute verbale en les fusillant du regard. En temps normal, elle lui en aurait été reconnaissante, mais les mensonges qui flottaient entre elle la rendaient seulement amère. Comme pour raviver l’acidité qui la rongeait, Mary Asquith alla à la barre à cet instant et la Serpentard serra les poings. Peu importait que ses mots servent leur cause, qu’elle s’exprime fort convenablement, elle refusait d’être liée avec elle. Pour son plus grand bonheur, Maxton lui offrit quelques instants de répit pour se reprendre, puis se fut à son tour de se lever et d’aller témoigner. Le conflit larvé entre son père parut prendre fin quand elle lui jeta un regard à la recherche de n’importe quel encouragement pour se donner du courage et qu’il lui offrit un léger signe de la tête. Rassérénée, elle se leva pour se rendre gracieusement à la barre.

- Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les jurés, je suis Carla Yaxley.

Le premier mot fut difficile. Les suivants s’échappèrent de sa bouche avec une facilité déconcertante.

- J’ai choisi de venir témoigner aujourd’hui afin que ce qui se déroule loin de la surveillance du ministère entre les murs de Poudlard ne soit pas passé sous silence. Parce que notre directrice souhaite servir la politique de son mari, elle a pris tous les risques sans jamais se préoccuper de ce qui aurait dû être sa seule pensée : les élèves. Nous avons été enfermés dans une école de magie sans pouvoir en faire. Entendez-vous le paradoxe ?

Plus elle parlait, plus la conviction s’affirmait dans ses propos. Elle croyait sincèrement à ce qu’elle disait, tout comme sa haine de cette directrice était réelle

- Ce sont ses choix qui ont rendu les élèves assez déséquilibrés pour envisager une rébellion. Elle a confisqué les baguettes de tout le monde sans chercher les coupables. Il n’y a qu’un seul autre endroit où un sorcier est enfermé sans baguette et il s’appelle Azkaban. Sauf qu’elle n’est pas dieu, elle n’est pas juge et nous n’étions pas des criminels. Parce que même les criminels ont le droit à un procès pour se défendre, ce que nous n’avons pas eu. Nous n’avons pas pu apprendre. C’était comme si nous étions privés d’une part de nous-même.

Elle frissonna légèrement à ce souvenir. Peut-être que certains l’avaient bien vécu. Des nés moldus sans aucun doute. Elle avait plutôt eu l’impression de faner doucement.

- J’ai bien entendu que certains trouvent cette idée louable et pour nous protéger. Mais quand un risque a pesé sur le secret magique, elle n’a rien fait. Elle laisse une enfant de douze ans perturbée mettre en danger tout le monde et nous prive de notre seul moyen de défense. Elle fait courir des risques sur la santé mentale des élèves. Et quand des élèves à force de réprimer leurs pouvoirs deviendront des obscurials, ça sera pour nous protéger ? Et les élèves renvoyés pour avoir fait de la magie dans une école de magie, désormais livrés à eux-mêmes, c’est une gestion saine ?

Elle conclut sa tirade par un coup d’œil dédaigneux envers Appleton.

- Elle peut avoir le titre de directrice parce que son mari est ministre. Mais ce n’est pas la mienne.

Puis elle alla se rasseoir à côté de son père. Ce dernier acquiesça légèrement et un poids s’envola de sa poitrine. Il était satisfait de sa performance.

Spoiler:

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyJeu 29 Avr - 23:31

Un procès historique


Le reflet que me renvoie le miroir me fait réaliser à quel point je ressemble à mon père physiquement. Même mes yeux n’y échappent pas. Un noir si dense que les émotions ne s’y réflètent pas facilement. Ce constat m’irrite plus que je ne l’aurai voulu. Ressembler autant à mon paternel me rappelle continuellement d’où je viens et ce qu’on attend de moi. Jusqu’à présent, j’ai toujours pu bénéficier d’une certaine liberté tant que je me tenais à carreaux durant les événements importants, une sorte d’accord silencieux entre lui et moi. Pourtant, cette liberté vient à se réduire de jour en jour alors que les efforts que je dois fournir restent les mêmes, voire plus. J’ai été stupide de croire que les choses resteraient les mêmes après ma majorité, que mes parents ne m’impliqueraient pas dans leur plan de vie, croyant naïvement que tant que je ne mettais pas à mal le nom que je portais, je pourrai au moins avoir le choix sur mon avenir. Quelle ironie. Ce n’était qu’un sursi avant qu’un choix ne s’impose : obéir ou fuir. J’aime penser que je ne suis pas né dans la bonne famille, dans le bon monde. Que peut-être si mon sang n’était pas aussi pur, on me laisserait tranquille. Mais au fond, je ne peux pas nier que ce sentiment de supériorité m’est inconnu et que je ne l’apprécie pas quand c’est à mon avantage. Tout comme le fait que je ne profite pas des quelques privilèges que j’ai de par mon sang. Je ne partage pas leurs idéaux, ou du moins je ne pense pas comme eux, mais je ne me vois pas non plus vivre d’une autre manière, sans rien, sans nom, sans famille.

Du plat de ma main je lisse un pli un peu trop voyant sur ma chemise avant de m’écarter du miroir et de récupérer ma veste posée sur mon lit. Le courrier de mon père est encore ouvert à côté de cette dernière, me rappelant que ma présence ce jour n’est pas facultative. Pour une fois, ce bout de papier n’a pas terminé au fond contrairement à toutes les autres qui étaient passées entre mes mains. La différence est que, pour une fois, je suis en accord avec lui. Je ne compte pas rater le procès de la Directrice de Poudlard, encore moins depuis que je sais que nous sommes amenés à témoigner à ce dernier. J’aurai pu ne pas m’en soucier, faire comme si cela ne me concernait pas ou simplement venir en tant que spectateur mais les dernières interventions de Mme Appleton ont fini par véritablement me concerner et me mettre en colère. Qui était-elle pour se permettre de tels actes ?

Le chemin jusqu’au Ministère de la Magie s’était passé tranquillement et seulement quelques mètres nous séparaient encore de la salle d’audience. Aux côtés de mon meilleur ami, je glisse un regard dans sa direction et je ne peux empêcher qu'un fin sourire amusé se dessine sur mon visage en le voyant. Il est rare de voir Max habillé de la sorte et encore plus de le voir aussi anxieux. Discrètement, je lui donne une légère tape dans le dos pour le soutenir avant de franchir les grandes portes de la salle d’audience où l’ambiance est de plus sérieuse. Automatiquement, mon visage se ferme alors que je tombe sur le regard froid de mon père, installé un peu plus loin sur ma gauche. Après un dernier regard à Maxwell, je me sépare de lui et rejoint le reste de ma famille, là où une bonne partie des familles de sang-purs présents ce jour sont également installées. Cette ambiance me pèse déjà, mais je ne montre rien alors que je m’installe aux côtés de ma mère qui m’adresse un sourire bien plus chaleureux que le mouvement de tête de mon père. Il ne me dit rien, me regarde à peine. Qu’avait-il besoin de me dire de plus de toute façon? Les consignes sont claires et pour une fois, l’idée de m’y opposer ne m'effleure pas l’esprit. C’est dans cette atmosphère que le procès commence, appelant les premiers témoins à la barre. L’ironie du sort veut que ce soit Maxwell le premier et alors que ce dernier se dirige, peu confiant, à la barre, je devine déjà ce qu’il va se produire. Carter… Ne serait pas le nom de ton ami chez qui tu vas chaque été ? La voix basse de ma mère n’émet aucun reproche, mais son regard froid ne quitte pas le blond qui semble avoir du mal à s’exprimer convenablement. Je constate que tes relations ne sont pas des plus glorieuses. Mes poings se serrent contre mon pantalon face au ton glacial et empli de reproches de mon père. A quoi je m’attendais ? Maxwell ne répond déjà pas aux attentes de mon père, sans même que ce dernier ne le voit - jusqu’à aujourd’hui - mais son intervention et son témoignage incompréhensible le mettent tout bonnement en dehors de la liste des gens fréquentables aux yeux du patriarche. Je reste silencieux à sa remarque qui n’attend de toute manière aucun retour. Qu’est ce que cela changerait de toute façon ? Le simple fait que mon meilleur ami soit un sang-mêlé ne convient pas.

Casey est la suivante à prendre la parole et mes yeux se posent immédiatement sur elle, déjà bien conscient que je ne la lâcherai pas du regard jusqu’à la fin tandis que cette sensation douloureuse bien trop reconnaissable me prend au cœur. Son discours est bien plus limpide et compréhensible que celui de Max et n’est pas en faveur de l’accusée. Les témoignages s'enchaînent les uns après les autres et même si quelques-uns cherchent à défendre Mme Appleton, la majorité dénonce ses actes. Les jumeaux Sherwins et la préfète des Serdaigles en premier lieu. Rien d’étonnant quand on connaît leurs opinions et idéaux. je détache finalement mes yeux de la personne à la barre pour regarder qui se trouve autour de moi. J’aperçois sans surprise les Sorensen qui n’ont pas encore pris la parole. Les mots de Finnbjorn me reviennent à l’esprit tandis que mes doigts se referment sur le tissu de mon pantalon. J’inspire un bon coup alors que mon nom résonne dans la salle d'audience. J'échange un rapide regard avec mon père avant de me lever et rejoindre la barre, le visage impassible et dénué d’émotion.

Caleb Avery.

Ma voix résonne dans la pièce, c’est désagréable mais je ne laisse rien paraître et ignore les regards braqués sur moi. Je comprends le stress qu’a pu ressentir Maxwell mais j’ai été éduqué pour ne pas montrer mon malaise et faire comme si ça ne m'atteint pas.

Cela fait sept ans que je suis scolarisé à Poudlard. C’est une école de sorcellerie dont la réputation n’est plus à faire. J’ai vu et vécu pas mal de choses durant ces années. Des bonnes comme des mauvaises mais la magie a toujours été présente et ce depuis ma naissance. Elle fait partie de moi et me la retirer comme la directrice Appleton l’a fait m’est insupportable.

Je me souviens encore de la colère et du sentiment horrible que j'ai ressenti au moment de déposer ma baguette dans la boîte qu’un des elfes tendait vers moi. Dépossédé d’une partie de moi-même. En plus de me sentir blessé face aux sous-entendus que le responsable de cette décision de la part de la directrice puisse être celui qui avait relancé après l’avertissement du professeur Kendrick. Je suis ce type et je n’accepte pas qu’on puisse me faire porter le chapeau. Appleton l’aurait fait de toute manière, j’en suis certain, pour asseoir son autorité face à la révolte de quelques élèves.

Je comprend qu’elle ait voulu sévir suite à la révolte qui a eu lieu au sein du château mais c’est elle au moins posé la question de cette action ? Après la première restriction, le moral de certains élèves a baissé. Je suis préfet, j’ai donc pu le constater et certains se sont même exprimés suite à un sondage d’un de nos professeurs. Alors nous priver de nos baguettes, de notre droit d’apprendre la magie, de la pratiquer pour nous punir alors qu’une punition collective avait déjà été donnée et qu’en plus certains d’entre nous avaient déjà vécu cette privation dans le temps, c’est la décision de trop.

Je reprends mon souffle, peu habitué à parler autant devant autant de monde. Je sens le regard noir de mon père sur moi mais je me retiens de le regarder à mon tour, laissant mon regard braqué sur le juré devant moi.

Je ne comprends pas la politique de notre direction et ses décisions. Je ne sais pas où on va. Il n’y a pas de communication, pas d’écoute. Il est facile de nous suspecter ou de nous retirer nos baguettes mais il semble difficile de punir ceux qui mettent à mal le secret magique. Que doit-on comprendre par là ?

Cette gamine avait-elle été punie pour son acte de plus dangereux pour le monde magique ? Je ne suis pas certain. En tout cas, elle, elle n’avait pas été contrainte à se rendre au centre de la Grand Salle pour s’excuser de ses propos contrairement à Dmitri. Elle n’avait pas eu besoin de subir cette humiliation là. Et pourtant son geste était aussi violent que celui de la première année. Révéler le secret magique aux moldus ? Pour qui se prenait-elle ? Se rendait-elle simplement compte de la stupidité de ses propos et de ce que cela aurait pu engendrer ?

Je suis un sorcier et je veux pouvoir pratiquer et maîtriser mon pouvoir tout en me sentant en sécurité.

Ma voix s’éteint dans la salle, signifiant la fin de mon témoignage. Après avoir salué une dernière fois les membres du juré face à moi, je me lève et retourne à ma place. Mon regard croise rapidement celui de Finn, était-ce un assez bon comportement ? Puis glisse sur celui de mon père alors que je reprends ma place. Ce dernier ne me fusille pas du regard et aucune remarque ne sort de sa bouche. Je sais qu’il est satisfait.

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyDim 2 Mai - 13:58



( événement ♚ le procès )

Nos grands-parents n’avaient rien laissé aux mains du hasard, préparant ce procès avec une minutie vertigineuse. J’avais fait les frais de leur ingénieuse méticulosité — tout comme mes frères et soeur — et, après des heures passées en compagnie de Grand-Père afin de préparer, peaufiner, parfaire mon témoignage, c’était au tour des subtils arrangements de Grand-Mère de faire leurs œuvres. Sur mon lit, l’écrin blanc recelait ses recommandations écrites sur un carton nacré ainsi que la tenue qu’elle jugeait appropriée. Certaines occasions nécessitaient de museler mon impertinence et mes velléités rebelles : c’était le cas de celles-ci. Il était donc hors de question que je m’amuse à franchir les limites de la patience parentale en modifiant à ma guise la robe qu’elle m’avait faite parvenir*. Le tissu était d’excellente facture mais la coupe assez sobre, aux allures de tailleur féminin. Quant à la couleur, un bleu fumé très élégant, elle faisait surtout très sage. Le reste des instructions allaient dans ce sens : pas de maquillage, pas de bijoux trop extravagants — un sourire indéfini étira mes lèvres : comme si c’était mon genre ! hormis les couronnes, je n’en portais que très peu — et une coiffure naturelle. Le message était très clair : l’audace et l’arrogance n’avaient pas leur place aujourd’hui si nous voulions que nos privilèges naturels retrouvent la leur. La dernière fois que mes pas m’avaient conduite jusque dans les couloirs du Ministère de la Magie, à l’étage où le Magenmagot tenait séance, remontait à bien longtemps. Je n’avais alors que douze ans et je me souvenais encore des regards lourds de sous-entendus prudents que mes frères dardaient dans ma direction. Ne pas faire de vagues, c’était le mot d’ordre, aussi ennuyeux soit-il. J’avais grandi depuis et j’avais suffisamment conscience de ce qui se jouerait dans quelques heures pour accepter le rôle qui m’était confié et m’y glisser avec une certaine forme d’excitation qui me fit oublier le petit-déjeuner. Quelques gouttes de parfum et une fine montre dorée au poignet, j’étais fin prête.

Quittant mon dortoir, je me sentais exaltée à l’idée d’un verdict qui débarrassait les couloirs que j’arpentais de l’influence impure de cette souillon. Dans le hall d’entrée, les chuchotements semblaient n’avoir que le procès pour tout sujet de discussion. J’y retrouvai Finnbjörn qui contemplait la foule d’un regard distant. « Min brrrorrr. » Comme un rite qu’il me plaisait de renouveler à chaque occasion officielle — du moins qui sortait de l’ordinaire — je le saluai de ces quelques mots et chassai un pli imaginaire sur le col de son costume taillé sur-mesure, nous enfermant dans une intimité qui excluait de facto la masse grouillante autour de nous. Judith et Hannibal ne tarderaient certainement pas à arriver, mais ça n’était pas eux que je cherchais, mes yeux clairs braqués en direction des escaliers qui menaient aux cachots. « Comment te sens-tu ? » demandai-je à mon jumeau, sondant avec curiosité ses prunelles, espérant y trouver la même fièvre impatiente qui ne quittait plus les miennes. Quelques minutes avant le départ, Junior fit enfin son apparition et c’est ensemble que nous reparûmes entre les murs froids et austères du Ministère.

Professeurs et personnel ministériel nous encadraient toujours, mais nous étions nombreux à nous écarter du groupe que nous formions pour retrouver nos familles. Grand-Mère posa un regard satisfait sur ma silhouette et je lui retournai un sourire innocent. Nous savions bien, elle et moi, que bien des surprises accompagnaient souvent les robes qu’elle choisissait à ma place, mais tout de même, je savais aussi me tenir quand les circonstances l’exigeaient. « Vous êtes prêts ? » nous demanda Grand-Père en posant sur chacun d’entre nous un regard profond. « Plus que jamais. » Les Sherwin n’étaient pas loin, de même que les parents de Junior que mon meilleur ami était allé rejoindre. Je les observai un instant, sans parvenir à capter le regard du Serpentard. Il y avait également les Avery et les Yaxley — dont le patriarche avait grandement contribué à la bonne tenue de ce procès — et, chose étonnante, Carla n’était pas vêtue comme une succube prête à tomber sur le premier homme venu et Caleb semblait avoir retrouvé son éducation en même temps que ses parents. Un sourire sardonique refléta mes pensées… sans que je ne puisse les partager avec le seul capable de saisir toute leur ironie. « Allons-y. » La voix de notre aïeul nous entraîna à sa suite. La silhouette de mon meilleur ami surgit au moment où nous passions les grandes portes qui se refermeraient bientôt sur des témoignages accablants et la destitution — il ne pouvait en être autrement — de cette harpie incapable. Je levai un sourcil interrogateur dans sa direction, posant une question muette à laquelle il répondit de la même manière.

Les bavardages allaient bon train, au sein de la salle d’audience, tant et si bien qu’on n’avait guère l’impression d’avoir quitté Poudlard et ses commérages sans fin. Nous prîmes place sur les bancs de l’amphithéâtre, face aux membres du Magenmagot et au pupitre qui accueillerait les différents témoins. Assise entre Finnbjörn et Junior, je sentais l’excitation se transformer en une impatience brûlante. Je n’avais plus qu’une envie, me tenir debout, au milieu de ces jurés et spectateurs, et de détailler tous les crimes dont cette racaille s’était rendue coupable. Carter fut le premier à passer : quelle impression pourraient bien produire les balbutiements débiles de ce bouffon ? « Pitoyable » soufflai-je, à voix basse, pour que seuls mes deux voisins puissent m’entendre. C’était pitoyable, mais ça avait le mérite, à mon sens, de ne pas jouer en la faveur de l’accusée. Rien ne le pouvait. Elle méritait de finir en prison, en tout cas de ne plus jamais remettre un pied à Poudlard où elle avait osé nous accabler de ses décrets ridicules en nous privant de nos droits légitimes. Et dire que, par sa faute, mon frère et mon meilleur ami s’étaient retrouvés à l’infirmerie… Il ne faisait d’ailleurs aucun doute que Finn saurait faire usage de cet élément. Puis Pumpkin, aidée de Williams, accabla Appleton, le préfet des Serdaigle essaya de la défendre et le professeur de Sortilèges en fit de même. Un sifflement mauvais salua sa prestation. Des déchets humains ? Qu’il ne perde rien pour attendre. Les Sherwin firent honneur à leur nom, Asquith se montra aussi utile qu’à l’accoutumée, et une certaine Haley Strauss — c’était le même nom de famille que la juge — chanta une chanson bien similaire. « Ils ne sont peut-êtrrre pas des cas totalement irrrattrrrapables » commentai-je dans un murmure après le passage de Carla et Caleb. C’était le minimum, mais venant de ces deux-là, même les attentes les plus basses étaient parfois déçues.

Un énième petit silence accompagna le retour d’Avery dans les gradins puis ce fut mon tour. « Mademoiselle Erin Sørensen. » Rejoignant la barre, je me tins droite, les mains jointes, refusant de les poser sur le bois que d’autres avaient touché avant moi. « Madame le Juge, Mesdames et Messieurs les jurés » saluai-je d’une voix claire et assurée, selon les politesses d’usage. « Cela fait des mois que l’incomprrréhension rrrègne face à l’interrrdiction de fairrre usage de la magie, des mois que nous ne pouvons plus apprrrendrrre, étudier, nous entrrraîner dans des conditions optimales, des mois que nos notes s’en rrressentent et que l’ambiance également. Des mois que des mots anonymes invitant les élèves à se soulever contrrre les mesurrres injustes prrrises par madame Appleton. » Je ne pouvais chercher le regard des miens ou celui de Junior, de là où j’étais, et n’avais donc que ceux des membres du jury auxquels transmettre toute la ferveur de mon indignation. « Il semblait inévitable qu’un soulèvement se prrroduise puisque madame Appleton continuait de fairrre la sourrrde orrreille aux demandes rrrépétées des élèves et à leurrr mal-êtrrre. Et quelle est la rrraison de tout ceci ? L’attaque trrragique dont son marrri — notrrre trrrès estimé ministrrre — a été victime... et dont nous sommes innocents. Mesdames et Messieurs les Jurés, vous êtes les porrrtes parrroles de la loi et vous pourrrez donc me rrreprrrendre si je me trrrompe, mais ne sommes-nous pas tous innocents jusqu’à prrreuve du contrrrairrre ? Je vous le demande : aimerrriez-vous êtrrre punis pour les crrrimes d’un autrrre ? » Je laissai quelques secondes, comme me l’avait fait répéter Grand-Père, à mon interrogation pour lui donner un peu plus de poids encore, avant de poursuivre. « Dans le meilleurrr des cas, ce n’est que la rrréaction d’une femme inquiète pourrr la santé de son marrri et qui ne sait pas séparrrer les sentiments de ses fonctions et de la rrraison. Dans le pirrre, notre dirrrectrrrice prrrofite de sa position pourrr asseoirrr la politique de son marrri ainsi que leurrr prrropagande. » Même le meilleur des cas ne lui faisait pas du tout honneur. « Nous sommes des élèves, cerrrtains ne sont même pas majeurrrs, beaucoup sont encorrre des enfants : nous ne voulons pas d’une dirrrectrrrice qui fait de nos études un agenda politique. Nous sommes des sorrrciers et notrrre drrroit est de fairrre de la magie. » À ces mots, ma voix vibra un peu plus intensément. Elle nous avait dépossédé de notre nature profonde : pour cela, elle méritait la plus lente et la plus violente descente aux Enfers. « On parrrle de cette rrrébellion et de l’attaque d’un prrrofesseurrr pourrr justifier le rrretrrrait des baguettes : mais celui qui en est le rrresponsable a été puni. Plus que cela, en rrréalité : il a été forrrcé à une humiliation publique devant toute l’école. En comparrraison, l’élève qui voulait enfrrreindrrre nos lois en brrrisant le secrrret magique aurrrait écopé d’une punition alorrrs que son acte était au moins aussi grrrave. » Le discours parfaitement ficelé que nous avions élaboré avec Grand-Père touchait à sa fin. Mais les propos du professeur de Sortilèges me revinrent en mémoire, réveillant une langue de feu et une envie de lui faire ravaler ses insultes. « Nous ne parrrlons pas de mangemorrrts — monsieur Takeda semble avoirrr oublié qu’il enseigne dans un collège et qu’il n’était plus en trrrain de chasser des mages noirrrs — mais de notrrre éducation. D’autrrres, comme le prrrofesseurrr Kendrrrick, ont oublié qu’on ne punissait pas une école entièrrre pour les errreurs de quelques-uns. » Mon ton s’était fait plus ironique, plus enflammé. Je n’avais pas oublié la colère de Junior et son envie de placer son ancienne enseignante préférée sur le banc des accusés. Si je pouvais l’y glisser et l’y aider, je n’allais pas m’en priver. « Et tout cela a lieu carrr madame Appleton l’autorrrise et l’encourrrage. » Sur ces paroles, je laissai une dernière fois mon regard parcourir l'assemblée, cherchant à noter les réactions ou leur absence, puis je retournai à ma place.

( Pando )
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyDim 2 Mai - 14:58

Un procès historiqueMarlon dans le monde des adultes C’était le grand jour. Le jour du procès de la directrice de Poudlard. Marlon avait tanné ses parents pour pouvoir y assister. Mieux, y participer. Ces derniers avaient d’abord refusé pour ne pas qu’il s’attire d’ennuis, de menaces ou qu’il attire l’attention de mauvaises personnes. Mais lui aussi avait sa version ! Lui aussi souhaitait faire entendre sa voix ! Parce que c’était possible ! Certains élèves allaient pouvoir témoigner. Et il n’avait pas peur ! Il avait écrit une lettre à ses parents en la chargeant d’arguments plus que de mesure. Finalement, l’autorisation écrite lui avait été retournée avec les deux signatures. Yes ! Mais quelques consignes avaient été jointes. La première, Mika avait interdiction d’y aller. La deuxième, une grande prudence. Évidemment. Fier de lui, il s’habilla sobre et sérieux. Pour la première fois il allait mettre les pieds au Ministère de la Magie. La classe. Et dans un tribunal. Le genre de domaine qui pouvait bien l’intéresser pour sa vie future, raison de plus pour y aller.

Marlon s’était préparé un bout de parchemin avec quelques notes. Les grands points de passage de sa prise de parole. Pour éviter les trous de mémoire et se rassurer. Parce que même s'il était était plutôt à l'aise à l'oral, c'était un évènement hors du commun avec des conséquences réelles. Il voulait faire bonne impression. Pour lui ce n’était pas qu’un simple témoignage, c’était une façon de se confronter au monde des adultes et à la justice. Pendant une matinée, dans sa tête, il ne serait plus élève de sixième année à Poudlard. Il serait un adulte avec un rôle et des responsabilités au sein du Ministère. Mika aurait probablement eu une toute autre vision, mais elle ne pouvait pas comprendre. Elle était trop jeune et elle ne voyait pas aussi loin que lui. Pour autant, il aurait aimé qu’elle soit présente à ses côtés dans la salle. Pour se sentir soutenu, se rassurer, mais aussi pour lui montrer l’exemple. Lui prouver que la justice et les débats étaient plus efficaces que les révolutions, comme il lui avait rabâché. Étrangement, il se sentait un peu seul dans cette épreuve du monde d’adulte. Pourtant, il avait attendu un moment comme celui-là depuis tellement longtemps. Se jeter dans le grand bain avait quelque chose d’excitant mais aussi d’angoissant.

Quand il pénétra dans la salle d’audience, la pression sur ses épaules grimpa d’un cran. Il avait les mains moites et la bouche sèche. Mais ça se passerait bien, il savait exactement quoi dire et pourquoi. Mieux, il était convaincu d’avoir raison et de bien faire. Parce qu’Appleton était loin d’être parfaite, mais il fallait remettre les choses dans leur contexte et les comparer aux années précédentes.

Un groupe d’élèves fut appelé avant lui. Il se concentra et écouta attentivement. Il trouva ses camarades bien difficiles avec leur directrice, mais c’était prévisible. L’ambiance à l’école était tellement mauvaise que ça ne pouvait pas se traduire autrement. Enfin son tour arriva et il fut appelé à la barre. Il souffla un bon coup et se leva pour rejoindre son emplacement. Son regard se posa sur le tribunal qui lui faisait face. Il déglutit lourdement, c’était maintenant ou jamais. Poser ses tripes sur la table et tout balancer. Il prit un air des plus sérieux, le dos bien droit.

"Madame le juge, mesdames et messieurs les jurés, Marlon O’Delee, je suis en sixième année."

Il voulait absolument apporter cette précision. Sous entendu, il ne venait pas d’arriver à l’école, il savait de quoi il parlait. Après une demi-seconde il reprit :

"J’ai bien entendu tout ce que mes camarades ont dit et certains n’ont pas tort. Cependant, je pense qu’il faut apporter quelques précisions importantes. Madame Appleton n’est pas la directrice parfaite effectivement. Elle a pris plusieurs décisions que je n’ai pas apprécié et que je pense inefficaces, voire contreproductives. Nous priver de magie était probablement la pire de toutes. Comment vous voulez-vous que l’on progresse si on ne pratique plus ? C’est insensé. D’autant que s’il y a eu cette révolution dans la grande salle c’était qu’il y avait des raisons. Attention, en aucun cas je soutiens ou excuse cette révolte, je tiens à le préciser. Je ne partage pas ce genre de méthodes. Mais il aurait fallu commencer par se poser les bonnes questions avant de sanctionner tout le monde n’importe comment et sans se préoccuper des conséquences. Je pense que personne n’a compris la directrice sur ce point."

Il laissa un blanc d’une seconde qui permit d’appuyer ses paroles. En ce moment même, la justification de cette sanction restait encore un mystère pour le Gryffondor. Il continua :

"Malgré ça, d’autres points sont à prendre en compte. Est-ce que je dois réellement rappeler à tout le monde le récent passé de notre école ? La majorité des élèves qui ont témoigné ici l’ont partagé. Discrimination, torture, agressions, incendies… Morts… Je l’ai vécu. J’étais présent et il y a deux ans, j’ai bien failli perdre ma petite sœur. J’ai aussi vu mes amis être torturés sans que je ne puisse rien faire ! La majorité de mes années à Poudlard je les aie vécues dans un contexte de peur ou d’angoisse. Pour autant, depuis que Madame Appleton est à la tête de l’école je ne me suis jamais autant senti en sécurité. Il n’y a eu qu’un seul petit incident l’année dernière et même pas dans l’enceinte de l’école ! Depuis c’est "calme" ! Pas de Feudeymon ! Pas d’élève torturé ou jeté au cachot pour un statut sanguin ! Pas de mort… On peut enfin se concentrer. Alors oui, certaines de ses décisions sont contestables et mériteraient d’être revues. J’espère qu’en ces lieux, elle le réalise. Mais n’oublions pas le passé qui n’est pas si loin derrière. Gardons une vue d’ensemble. Tout le monde a enfin sa place à Poudlard. Pour terminer, avant de la renvoyer, posez-vous deux questions. Qui allez-vous mettre à sa place ? Et la sécurité physique des élèves sera-t-elle garantie avec autant de qualité et de résultats ?"

Il dévisagea l’ensemble de l’assemblée avant de jeter un petit regard neutre à la directrice. Il ne l’aimait pas beaucoup, mais il fallait l’avouer, il se sentait relativement en sécurité à Poudlard et c’était bien nouveau.

"Merci"

Il replia son petit bout de parchemin qui ne lui avait presque pas servi et il tourna les talons. Il avait la sensation d’avoir fait son devoir. Il avait partagé sa vision des choses. Maintenant la suite n’était plus de son ressort… Il avait été galvanisé par l’excitation que toute cette assemblée avait dégagée. C’était ouf. Maintenant que la pression redescendait, il commençait à avoir faim. Ils vendaient des gâteaux au ministère ?
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyLun 3 Mai - 3:19


Un procès historique
Ses habits se firent sobres, voire trop simples pour l’occasion. Felicia ne tenait pas à se démarquer ni même à faire un plus grand effort que de s’y rendre. Si cela n’avait tenu qu’à elle, la jeune femme se serait épargnée de participer à une telle chose. Pourtant… Pourtant ce procès ne serait pas sans marquer l’Histoire, ou du moins la société sorcière, et une telle chose tapait en plein dans ses centres d’intérêts. Felicia vivait pour l’Histoire, pour les vieux ouvrages, pour les reconstitutions historiques et les recherches qui étaient encore menées aujourd’hui sur d’anciens sujets, des sujets antiques, des sujets archaïques ! Ce procès était presque du pain béni pour elle, l’occasion d’assister de ses propres yeux à un événement que l’on retrouverait plus tard dans les livres d’Histoire. Et malgré tout ça, la Poufsouffle ne pensait qu’au temps perdu, au temps qui continuait de s’égrainer entre ses doigts sans qu’elle ne parvienne à en attraper plus que quelques grains. À ce temps qu’elle aurait pu mieux utiliser avec Casey… Elle avait attendu cette dernière dans le Hall de l’école pour lui servir de guide d’ici à la salle d’audience. La Serdaigle s’en sortait incroyablement bien, depuis sa cécité, à l’aide de sa mémoire et de leur potion. Elles en avaient identifié les avantages et les travers, l’avaient portée jusque devant des jurés qui l'avaient dénigrée et voilà qu’elles y avaient trouvé une nouvelle utilité, à cette potion : celle de redonner la vue. Tout cela restait très abstrait, certes, très métaphorique, très imagée, mais Casey avait la possibilité de s’y retrouvait plus que dans ses souvenirs grâce à elle. Toutefois, sa camarade de classe n’avait pas désiré en prendre une goutte aujourd’hui et Felicia s’étonnait de sa capacité à s’en passer tant le moindre contact avec une de leurs fioles lui donnait envie d’en reprendre une goutte - juste une dernière, la dernière et après j’arrête, promis -, mais d’elles d’eux, Casey avait toujours été la plus forte. Pourtant c’était sur elle que la Serdaigle venait s’appuyer, c’était sur elle qu’elle venait enrouler ses doigts autour de son poignet. Felicia lui servirait de guide sans rechigner, jusqu’à la fin des temps s’il le fallait. De toute façon, elles avaient été commanditées, toutes les deux, par la même personne, pour se rendre à ce foutu procès, cette foutue perte de temps. Le temps s’égrainait… Il continuait de fuir et Felicia se voyait de moins en moins l’envie de courir après lui. Elle poursuivait les spectres de son ambition en mimait des émotions fantômes. Voilà tout ce qu’elle était, désormais.

De Poudlard au Ministère de la Magie à Londres, Felicia ne décrocha pas un mot, pas plus que Casey, et cette situation leur convenait parfaitement. Elles pouvaient compter l’une sur l’autre et Felicia n’en demandait pas plus, n’en attendait pas plus. Elle avait le même niveau d'attente sur l’issue de ce procès, en réalité. Désormais, plus rien ne comptait autre que Casey et ses études. Études qui seraient bientôt terminées. Adieu l’école et adieu Poudlard. La direction pouvait bien changer de tête, finalement, cela ne l’impacterait que peu dans ce qu’allait devenir sa vie après toute cette histoire. Le seul lien qui resterait avec elle, même si le monde finissait par s'effondrer… Elle l’avait juste à côté d’elle tandis qu’elle guidait ses pas jusqu’à la salle d’audience. Felicia continua d’indiquer à Casey quand faire attention aux marches,quand se lever, quand se rasseoir, le tout sans dire un mot superflus, sans faire un geste inutile qui n’était pas de l’ordre de la rapprocher un peu d’elle quand quelqu’un passait trop près sans faire attention. Elles étaient deux êtres bien différents, en finalité, bien solitaires et bien distincts, et pourtant, Felicia ressentait qu’il n’y avait personne d’autre au monde qui ne comptait plus qu’elles deux. Sûrement parce que Casey était encore la dernière à lui rappeler ce que ressentir voulait dire. Et cette impression se renforça dans cette salle froide pleine d’inconnus.

Le procès débuta péniblement. Le juge attendit que le silence se fit pour ouvrir l’audience, exposer les charges pesant contre la Directrice et pour appeler le premier témoin à la barre ; témoin qui ne fut nul autre que son co-préfet. Sa présence à ce procès avait de quoi étonner et Felicia prit la peine de l’écouter prononcer des phrases sans queue ni tête. Qui l’avait amené ici ? Lui qui faisait tellement le fier à Poudlard, le loup de ses dames, voilà maintenant qu’il ressemblait à un pauvre petit chiot, la queue entre les jambes, prêt à se faire manger par tous les prédateurs présents dans cette salle. Felicia n’éprouvait aucune pitié, juste de l’indignation de voir la société sorcière affublée d’un énergumène pareil dans les mois à venir. Il ferait mieux de redoubler et de rester à Poudlard, celui-là. Enfin… était-il seulement capable d’obtenir son diplôme ? C’était une question que se posait sérieusement Felicia car elle ne parvenait pas à choisir : qu’il reste à Poudlard à tourmenter d’autres Poufsouffle ? Ou qu’il obtienne son diplôme et se heurte aux difficultés de la vie ? Le choix était cornélien. Mais puisque Poufsouffle ne serait bientôt que de l’histoire ancienne de son côté, elle préférait encore le premier choix. Bien que comprendre que la vie était trop dure pour prendre ses aises comme il le faisait souvent était un choix alléchant. Néanmoins, sûrement n’était-ce là que les protestations d’une jeune femme déjà bien aigrie par la vie… Maxwell laissa la place à quelqu’un d’autre et bien vite ce fut le nom de Casey qui fut appeler à la barre. Alors Felicia se leva en même temps qu’elle pour l’accompagner jusqu’à la barre. Un remerciement soufflé dans son oreille et Felicia répliqua dans un murmure volatil : « Je reste juste à côté. » Sa main se posa sur son épaule avant de l’abandonner aux regards posés sur sa partenaire. Felicia prit sur elle et sur sa mauvaise jambe, écoutant Casey d’une oreille attentive. Elles auraient pu, toutes les deux, se trouver ailleurs à l’instant présent et utiliser ce précieux temps à autre chose. À quelque chose de mieux, à un dessein plus grand. Mais le sort en avait voulu autrement, et peu importe le lien qui les unissait, celui qu’elles gardaient emmêlé avec un grand de ce monde les enchaînait à des responsabilités dont elles se passeraient bien.

Les mots de Casey résonnaient étrangement avec Felicia, comme une ancienne identité que l’on ne reconnaissait plus, mais dont on savait pourtant nous avoir appartenue. L’envie d’en découvrir toujours plus, le plaisir de la magie, en apprendre le plus possible… C’était ce vers quoi elles continuaient de tendre toute leur énergie, elles deux et personne d’autre. Car, seule, Felicia craignait de plus en plus se laisser tout simplement mourir. Ou, plutôt, s’effacer. S’effacer dans un tableau plus grand qu’elle et dont elle ne parvenait pas à en saisir tous les détails ou toutes les subtilités car son œil n’y aurait jamais été formé. L’entreprise lui demanderait tellement d’énergie… Pourquoi s’embêter ? L’apathie la menait lentement vers une indifférence entre vivre et mourir. Sûrement qu’elle en oublierait de manger, un jour, si Casey n’était pas là pour lui rappeler leur quête commune et sa propre ambition… La Serdaigle continua son témoignage sans oublier de l’accorder aux exigences du responsable de leur venue ici… Elle ne s’effondra pas raide morte à la fin de son discours et Felicia récupéra ses doigts sur son poignet pour la guider de nouveau là où elles étaient assises. La Poufsouffle se demandait l’intérêt de leur présence dans toute cette histoire. Certes leur “commanditeur” assurait ses intérêts à travers elles, mais ils étaient si nombreux à détester cette femme… Avec ou sans elles, cela n’aurait sûrement rien changé. Elle comprenait bien le dessein qui se jouait ici, l’assurance que leur présence lui donnait… Mais elle ne pouvait oublier le temps qu’elles y perdaient. Toujours une question de temps et d’organisation. Si seulement les apparences ne lui avaient pas demandé une tenue et une posture constantes, cela ferait bien longtemps que la Préfète aurait pris la peine de sortir un livre et de se désintéresser du reste tant qu’on ne sollicitait pas son avis. Pourquoi avaient-ils été si nombreux à vouloir témoigner ? Cela semblait sans fin…

Son nom fut enfin appelé, après de longues minutes à attendre et à laisser défiler les témoins dont elle n’avait que faire puisques tous les discours se ressemblaient, pour la plupart : pour une école de magie, ils en étaient bien loin, et tout ça à cause d’Appleton. Felicia n’y changerait pas grand-chose avec son témoignage. Quelques uns défendaient malgré tout la Directrice, dont Cameron et leur nouveau professeur de Sortilèges, mais ils étaient bien peu. Si le Ministre n’y jetait pas son grain de sel, la sentence était courue d’avance. « Je reviens vite » fit-elle à Casey en se levant et elle se dirigea péniblement, pour la deuxième fois, jusqu’à la barre. Casey avait été une des premiers appelés, et voilà que Felicia était l’une des derniers. Sa jambe avait eu le temps de se remettre de la marche, mais la douleur revint bien vite dans sa hanche. Se tenir droite devenait déjà un enfer et la Préfète espérait expédier rapidement son discours qui n’ajouterait rien à tout ce qui avait déjà été dit jusqu’à présent. « Felicia Williams, septième année, Préfète » se présenta-t-elle avant de jurer de dire la vérité et rien que la vérité - amen. « Je risque, malheureusement, de ne pas avoir un discours bien différent de la majorité de mes camarades puisqu’il est évident que nous avons tous ressentis, pour la plupart, la même injustice et la même insécurité face aux directives prises par notre directrice. » Son ton était monocorde. Felicia faisait plus attention aux signaux que son corps pouvait lui communiquer que les regards qu’on posait sur elle. Pour le moment, seul sa hanche criait de douleur, mais son coeur se tenait incroyablement tranquille pour une situation aussi exceptionnelle. « L’apprentissage fut plus que compliqué, cette année : l’ajout d’une matière obligatoire a rendu l’organisation bien plus difficile et je ne doute pas que beaucoup d’élèves ont dû faire l’impasse sur certaines matières pour espérer souffler un peu. Et, même réussir à souffler a dû relever du miracle avec l’atmosphère qui régnait au château dès que l’usage de la magie fut restreinte, et encore plus quand les baguettes furent confisquées. Pour les quelques personnes n’ayant pas une aisance particulière avec leur baguette, de telles restrictions ont été désastreuses sur leur apprentissage. C’est bien loin de ce que l’on peut attendre d’une école comme Poudlard. » Comme Felicia n’entretenait pas particulièrement un dialogue avec les Poufsouffle qu’elle avait à charge, elle prenait peut-être son cas pour une généralité, oui. Mais une généralité qui ne devait pas être si fausse, malheureusement. « D’ailleurs, Poudlard n’a pas à être un laboratoire d’expérimentations politiques. Si le bien-être des élèves importait vraiment à la direction, on les écouterait. On ne les forcerait pas à se plier à des exigences contre-productives pour leur développement. » Est-ce que cela suffirait ? Felicia s’inclina légèrement, raide comme un piquet, le cœur battant légèrement dans sa poitrine, avant de revenir s’asseoir aux côtés de Casey. Pourvu que toute cette farce se termine bientôt.
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyLun 3 Mai - 6:09

Chasse aux sorcières
Siwan & l'audience


Habillée sobrement mais chaudement, les cheveux tirés à quatre épingles, Siwan gardait l’air pincé qui faisait la renommée de sa mère dans la famille. Sa mère restait bien sûr indétrônable dans cet art, mais tant qu’on ne les voyait pas toutes les deux côte à côte avec cet air plaqué sur le visage, Siwan réussissait à faire son petit effet également. De toute façon, il n’existerait probablement jamais le jour où elles seraient vues dans la même pièce à moins de cinq centimètres… Leurs vies étaient devenues trop différentes et chacune avait ses propres ambitions. Ou, plutôt, la vie de Siwan ne pouvait plus servir les ambitions de sa mère, ce qui faisait qu'aujourd'hui, les Kendrick devaient probablement s’occuper de leurs petites affaires en petit comité tandis que l’enseignante de divination s’habillait pour se rendre à un procès. Cette fois, elle n’avait pas tenté de rameuter Thorstein avec elle, ou qui que ce soit d’autre, à vrai dire. La Galloise était déjà bien au courant que Junior s’y rendrait et il était bien la seule paire d’yeux qui pourrait un tant soit peu la gênée aujourd’hui depuis leur dernier échange épistolaire. Le reste n’était qu’accessoire. Siwan avait réussi à retrouver celle qu’elle était habituellement : souriante - même si elle n’en avait pas l’air aujourd’hui - et sûre d’elle. Infiniment sûre d’elle. Confiante et pas honteuse de ce qu’elle était pour un sou. Un peu triste, peut-être, de perdre des proches cependant, mais rien d’insurmontable. En vérité, ce qui la rendait encore plus triste, avec ce qu’il se passait avec Junior, ce n’était pas de l’avoir déçu, mais de le laisser seul avec son don. Elle serait toujours là s’il le désirait, bien sûr, mais elle comprenait bien qu’il n’en serait pas de même de son côté. Et cette idée de l’avoir déçu, de le condamner à être livré à lui-même, c’était comme trahir Nana par la même occasion. Et ça, ça la dérangeait profondément.

Comme elle prétendait ajouter sa voix au procès contre Appleton, Siwan participait bien évidemment à l’escorte des élèves prétendant la même chose qu’elle ce jour-là. Ils étaient nombreux à s’être réunis pour l’occasion et tout ceci prenait presque l’apparence d’une chasse aux sorcières un peu moins barbare et plus codifiée et encadrée que celles des moldus. D’un regard, elle chercha dans une tête familière parmi les personnes assistant au procès du jour, dans l’attente - peut-être - d’y croiser un membre de sa famille, mais il n’en fut rien. Un procès n’était point un mariage, qu’on se le dise. Elle n’était pas sans ignorer, toutefois, que dans d’autres circonstances, elle aurait pu y croiser Caïn. Si seulement le patriarche de la famille n’imposait pas ses exigences à toute la famille, il aurait pu prétendre à une carrière dans la justice. Son petit frère… Quelque fois, elle avait l’impression de lui avoir volé sa place. Elle était là, elle, à prendre un tout autre chemin voulu par ses parents et les deux autres étaient obligés de trinquer à sa place. La moindre des choses était au moins de ne pas gâcher cette chance. Et cela commençait par garder son poste, quoi qu’il lui en coûte. Le mieux aurait été de ne pas venir aujourd’hui, mais Siwan ne pouvait pas tourner le dos à une aussi belle occasion de faire entendre sa voix contre la Directrice. D’autant plus qu’elle pourrait saisir l’opportunité pour justifier ses actes jusqu’à présent. Justifier ? Avait-elle seulement besoin de se justifier ? Elle s’était déjà justifiée auprès de Junior, et ça ne lui avait pas plu. Tout de même, elle tenait à bien faire entendre qu’elle n’était pas de mèche avec cette mégère. Il y avait certaines choses à remettre à leur place.

En attendant, c’était elle qui ne se sentait pas à sa place. La Galloise n’avait jamais porté le Ministère dans son coeur, encore moins tous ceux qui y travaillaient - désolée Cadmon. Un frisson le long de sa nuque fit hérisser ses poils tandis qu’ils avançaient dans les couloirs : marcher dans l’enceinte du Ministère avait quelque chose d’insidieux et de dangereux. Comme si les murs ne nécessitaient que d’un frôlement de sa part pour trouver toutes les pires crasses possibles sur son compte et la faire enfermer à Azkaban. L’idée lui faisait grincer des dents et tirait encore plus ses traits. L’adulte se trouva une place et se fit toute petite en s’asseyant, quelque peu intimidée par autant de solennité. Tout de suite, elle était intimidée, bien vite elle deviendrait ennuyée par autant de procédures et l’ennui serait vite remplacé par l’impatience d’en finir le plus rapidement possible.

L’audience est ouverte.

La mère d’Haley présidait l’audience d’aujourd’hui et Siwan se souvint avoir retrouvé le nom des Sørensen en plus de celui de Carla et d’Haley sur le papier. Le nom des Sørensen semblait revenir continuellement dans son quotidien, finalement. Siwan se demandait comment elle avait pu passer à côté depuis tant d’années. Elle avait eu un Sørensen dans sa classe, bien évidemment, mais il n’avait été qu’un élève comme un autre avant que Finnbjörn ne décide de ne pas continuer après sa BUSE. Cependant, depuis le mariage, et maintenant ce procès organisé par la même famille, les choses semblaient tourner autour de ce nom dont Siwan n’avait jamais soupçonné l’importance. La seule famille de sang-pur qui tintait à ses oreilles, mis à part les fameuses familles tristement connues pour leur implication contre Harry Potter, c’était la sienne. Celle des Kendrick, excentrée de toutes les autres mais toujours en pleine expansion dans son petit coin. Le nom de la famille de Carla avait également fait tinter une autre clochette dans son esprit, ainsi que le nom de famille de la juge d'aujourd'hui. Qui aurait cru que devenir professeur de divination lui permettrait de faire la connaissance d’un aussi beau monde ? Sûrement pas elle, en vérité, mais elle n’en était pas moins ravie, bien au contraire ! A contrario, personne ne devait particulièrement connaître son nom, et Siwan en était très heureuse ainsi. Heureusement, d’ailleurs, qu’elle ne s’était pas fait une ennemie de Carla ou Siwan n’aurait pas donné cher de sa peau.

Les noms avaient défilé, les témoignages avec, et Siwan s’était retenue de bailler plusieurs fois durant ce laps de temps. Non pas qu’elle trouvait tout ceci ennuyant, mais restait assise à ne rien faire l’impatientait horriblement. Elle entendait parfaitement les arguments des personnes défendant la Directrice, et elle comprenait leur point de vue, mais en ne partageant pas leur avis, elle s’était vite désintéressée. De même, les discours allant dans son sens ne faisaient que renforcer sa prise de position et Siwan ne trouvait rien d’autre à faire que d'hocher la tête. De tous les discours, celui de son collègue fut sciemment - et inutilement - politique, au même titre que celui de Bluebell Sherwin. Toutefois, ce fut avec celui de cette dernière que Siwan se retrouva le plus, au même titre que celui de Caleb sur certains points, et… celui d’Erin Sørensen.

D’autrrres, comme le prrrofesseurrr Kendrrrick, ont oublié qu’on ne punissait pas une école entièrrre pour les errreurs de quelques-uns, lui avait-elle lancé.

Et pour la première fois depuis le début de ce procès, la Galloise s’autorisa à sourire à pleines dents. Elle aimait bien cette jeune fille et même si sa rancoeur faisait écho à celle de Junior par addition bien menée, Siwan ne lui en tiendrait pas rigueur. Ça l’amusait. Ça l’amusait parce qu’elle lui donnait justement l’occasion de rebondir sur ses propos et d’aborder ce point sans paraître totalement hors-sujet. Et ça l’amusait parce que ces deux jeunes gens tentaient de la blesser sans y arriver comme ils le voudraient. Que Junior ait pu entrapercevoir sa relation avec Fergal avait été bien plus embêtant que ce qu’Erin avait tenté de l’accuser à l’instant. Siwan adorerait que l’on monte son procès, vraiment, mais ce n’était pas le sien auquel ils assistaient aujourd’hui, ne leur en déplaise.

Après deux autres élèves, Siwan fut enfin appeler à la barre. La Galloise prit son temps pour s’y rendre, tentant d’effacer son sourire de ses lèvres et de retrouver son air pincé. Un simple regard envers la Directrice et le simple fait de se rappeler où elle se trouvait lui permirent d’y arriver. Elle était dans l’antre des étriqués du bulbe, comme l’appelait sa tante. Et rien que ça l’irritait au plus haut point.

Beaucoup l’ont déjà dit, mais je tiens à appuyer également sur ce point, car il me semble être le plus important : Poudlard est une école de magie, commença-t-elle son discours. Poudlard est une école de magie et en ce sens, confisquer la baguette magique de tous les élèves relève de la bêtise pure. À moins que quelqu’un vienne me prouver le contraire, pratiquer la magie est notre essence première, et cette école fut fondée dans ce but précis. Je ne vois pas en quoi empêcher les élèves de pratiquer ce qui leur permet d’être admis à Poudlard est une bonne idée. Au mieux, ils n'évoluent pas, au pire, ils régressent. C’est une première chose que je reproche à madame Appleton.

Être sorcier était la base de l'évolution, la graine qui faisait pousser l'arbre, l'énergie qui faisait tourner le monde. Sans eux, même les moldus ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui. C'est parce qu'ils n'ont pas de magie qu'ils ont dû s'adapter et créer. Mais même leur teknoloji ne parviendrait pas à supplanter la magie et Appleton voulait leur enlevait ça ? Par Myrddin ! Cette dame était ignare. Une autre étriquée du bulbe qui n'avait rien à faire aux commandes d'une école. Ne donnait pas de responsabilités à un idiot, il ne saurait pas quoi en faire et ferait pire que mieux. Ils en avaient l'exemple sous les yeux.

Je reconnais avoir été à l’origine de la retenue collective qui s’ensuivit comme peine à la révolution, fit-elle non sans lancer un sourire à la jeune fille lui ayant reproché la chose, mais je n’avais pas pensé que l’on me forcerait à l’appliquer. La confiscation des baguettes, en revanche, n’était pas de mon fait. Le sondage pour savoir si les élèves allaient bien l’était bien. Et quand j’ai fait remonter les résultats - désastreux - à la Directrice, dit-elle d’une voix plus forte en reportant son attention sur les jurés, elle m’a seulement conseillé de les diriger vers la liste de psychomages disponibles à l’infirmerie. Si certains, dont mon collègue, affirment que la Directrice est à l’écoute, je crains malheureusement ne pas partager cet avis. Les élèves sont peut-être écoutés, mais l’oreille est creuse. C’est la deuxième chose que je reproche à madame Appleton. Et enfin… Et Siwan porta son regard sur la Directrice elle-même, le visage toujours aussi fermé. Je ne sais dans quelle direction madame Appleton souhaite avancer, mais elle oublie que le bien-être des élèves et la raison d’être de cette école devraient être mis en priorité. Je pensais que nous avancions dans la même direction, mais il me semble que je me suis trompée. Personnellement, et en tant que professeur dans cette école, ce sont mes priorités et je m’applique au mieux à les suivre. Son regard se détacha pour revenir sur le juge de l’audience. Je n'estime pas madame Appleton soit digne du poste du Directrice.

Siwan laissa un temps s’écouler et elle retourna s’asseoir.
(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyLun 3 Mai - 17:35



Un procès historique
ft. C. Junior d’Archambault et les autres

Et pour une fois, tâche de ne pas nous faire honte. Voilà comment mon père avait jugé bon d’achever la lettre m’enjoignant à me rendre au procès, après avoir distillé des recommandations assez précises pour s’assurer que je ne mettrais pas à mal notre réputation mais trop peu pour m’assurer de ne faire aucune erreur. Je peinais à croire que ça n’était pas exactement ce qu’il espérait que je fasse, en réalité. Pouvoir appuyer sur mon inexpérience et mes maladresses pour reprendre l’avantage et faire valoir la toute-puissance de son autorité… Après tout, dans le bras-de-fer que nous avions engagé, il fallait croire que tous les coups étaient permis… J’avais hésité à renoncer à y aller, abandonnant ce témoignage dont la justice, de toute façon, n’aurait sûrement pas besoin mais il en allait de notre avenir, du peu d’honneur qui restait encore à notre société. Ça tirait du devoir, et aussi lâche ai-je pu être un jour dans ma vie, j’avais toujours appris à ne pas m’y soustraire. Le reflet que me renvoyait le miroir n’était pas très glorieux. Les souvenirs que mon passage au Ministère avait laissé, bien des années plus tôt, s’apparentaient à quelques traumatismes auxquels j’aurais préféré ne jamais avoir à me reconfronter. Oh, je savais bien que je ne risquais rien, ça n’était pas moi sur le banc des accusés cette fois-ci mais, tout de même, l’idée-même d’être à nouveau sous les projecteurs du Magenmagot ne m’enchantait pas. Je terminai de nouer la cravate sombre et sobre qui pendait sur le tissu immaculé de ma chemise et jetai un regard à Orpheus, couché sur mon oreiller, dont les yeux perçants me détaillaient avec un jugement que je leur connaissais bien.

Je vais prendre ton silence pour de l’approbation, lui fis-je savoir en attrapant ma veste.

Il bâilla à s’en décrocher la mâchoire et cacha sa tête entre ses pattes comme si ma seule vue le dérangeait au plus haut point. Merci pour ton soutien, félin indigne ! Je n’eus malheureusement pas le temps de batailler avec lui pour qu’il admette enfin que l’image que je renvoyais était des plus correctes qu’il me fallait déjà partir. Je devais rejoindre les Sørensen dans le Hall, avant que tout Poudlard ne se mette en branle en direction de Londres. Il ne releva même pas la tête pour me dire au revoir — ou bonne chance — et me laissa claquer la porte sans même un miaou d’encouragement. Heureusement, la silhouette d’Erin se découpant au bout de la volée de marches s’extirpant des cachots suffit à chasser les ombres appréhensives qui planaient au-dessus de moi. Il y avait quelque chose d’étrange à la voir, là, prête pour se jeter dans la cour des grands. Elle avait revêtu un habit de circonstance, à la hauteur de la mission qui l’attendait… Mais tout de même, qu’est-ce qu’elle faisait sage dans cette robe ! Elle respirait la maturité, les responsabilités… Elle faisait femme, en réalité. Et je dois bien reconnaître que c’était la première fois que je réalisais combien ça pouvait être le cas… Merlin que l’enfance me parut loin tout-à-coup ! Elle n’en était pas moins belle pour autant, bien au contraire, mais c’en était troublant malgré tout… Mon regard s’attarda sur elle une seconde de plus — une de trop, peut-être — avant que mes lèvres ne viennent se poser furtivement sur sa joue dans une éternelle habitude et que je ne prenne le temps de saluer Finnbjörn avec un peu moins de familiarité… Le départ finit par sonner, trop tôt à mon goût, le trajet trop court… Le Hall du Ministère remplaça rapidement celui de l’école et la masse de nos familles celle grouillante de nos camarades. Je n’attendis pas qu’ils viennent me chercher pour rejoindre mes parents, abandonnant les Sørensen après quelques mots brefs et polis à l’attention de leurs aïeuls. Avec mon père, les retrouvailles furent glaciales, assez cordiales pour donner le change, des sourires de façade qui ne feraient illusion qu’auprès du monde qui continuait de tourner à proximité mais qui ne faisaient en réalité que me renvoyer à la figure les combats interminables qui nous opposaient ces derniers temps. Je ne ployai pas. Fier, droit, digne. Je n’avais rien à me reprocher, j’étais à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de moi aujourd’hui. Du moins… je l’espérais très fortement. Avec ma mère, en revanche… je m’étais attendu à quelque chose de similaire, à lire dans ce regard si semblable au mien tout le mal que j’avais pu lui faire, conscient d’en avoir fait un dommage collatéral dans une guerre qui ne la concernait que de loin — peu importe si elle avait une part de responsabilité sûrement énorme dans mes affaires — mais il n’en fut étrangement rien. Une appréhension, un soupçon de tristesse puis l’amour inconditionnel qui l’avait toujours fait briller quand il se posait sur moi. J’en oubliai un instant la retenue de rigueur et l’enlaçai sans réfléchir. Elle me parut soudainement minuscule, plus petite et plus fine encore que dans mes souvenirs… qui dataient pourtant de Noël à peine.

Tu m’as manqué.

Ça ressemblait à un couinement pitoyable et désespéré mais heureusement pour nous, le bruit de la foule suffit à le couvrir. Sa main me caressa la joue, ses lèvres s’agitèrent trop faiblement pour que je puisse entendre quoi que ce soit mais je fus à peu près sûr d’y lire un « je suis fière de toi » qui, à mes yeux, n’avait pas grand sens… Mon géniteur ne me laissa pas le temps de lui faire répéter qu’il s’imposait à nouveau et me rappelait les grandes lignes de mon discours. Comme si je risquais de les oublier ! Je hochai simplement la tête, docile et déférent. Mais dès que la petite foule se mit à bouger, je pris mes distances.

Je vais rejoindre Erin, déclarai-je d’un ton innocent, comme une énième provocation face à cette autorité faiblissante. Il ouvrit la bouche pour protester mais j’enchainai sans lui laisser le temps de le faire : Je viendrai vous dire au revoir avant de retourner à Poudlard. Et n’ayez crainte, pour une fois, je ne vous ferai pas honte.

La salle n’étant pas immense et moi étant majeur, sûrement qu’on ne m’aurait pas tenu rigueur de rester auprès d’eux le temps du procès. Du coin de l’oeil, j’eus tout le loisir de remarquer que Carla et Caleb étaient restés près des leurs. Je me glissai rapidement au côté de ma meilleure amie, sans un regard en arrière. Le poids qui avait alourdi mes épaules auprès de mon père sembla disparaître au moment où je la retrouvai, elle. Ils finiraient bien par comprendre où était ma place. Ils finiraient par l’accepter. Ils n’en auraient de toute façon pas le choix. Un sourire flotta un instant sur mes lèvres alors que je me perdais dans le bleu de ses yeux, ma main frôla la sienne dans un geste que tous auraient pu qualifier d’involontaire et le procès débuta enfin. Carter nous fit l’honneur de commencer… et il fallait bien admettre qu’il était à la hauteur de celle qu’il défendait à demi-mot : ridicule. La voix d’Erin fit écho à mes pensées. Oui, c’était l’idée… Mais qui attendait vraiment quelque chose d’un benêt simplet comme Maxwell Carter ? Pumpkin se révéla moins indigne de son ascendance que je ne l’aurais pensé… Quant au sang-de-bourbe à la tête des Serdaigle et au directeur des Gryffondor, ils achevèrent le semblant de crédibilité qui pouvait encore rester à notre chère directrice. La suite ne fut qu’une suite de témoignages tous plus accablants les uns que les autres. Peut-être qu’enfin Poudlard pourrait se débarrasser de cette incapable ! Mes camarades de maison eux-mêmes firent l’effort de nous prêter main forte sans s’acoquiner à tout ce que le monde magique avait de plus souillé.

Ils ne sont peut-êtrrre pas des cas totalement irrrattrrrapables.
Ne sois pas si naïve, c’est juste que la bride parentale fait encore son office en public, répondis-je suffisamment bas pour n’être entendu que d’elle seule.

Il n’y aurait qu’à attendre qu’ils soient indépendants pour les voir se complaire dans leurs tares. Il n’y avait rien à tirer ni de l’un ni de l’autre. Et si j’avais été prêt à leur laisser le bénéfice du doute, leur allégeance à Capitaine Souillon et leur volonté farouche de défendre ses intérêts m’avaient fait revoir mon jugement. Le silence retomba un instant puis le nom d’Erin retentit. Elle se leva et s’éloigna, rejoignant la barre derrière laquelle d’autres s’étaient tenus avant elle. Mon regard glissa sur elle, la détaillant avec un soin minutieux. Elle ne détonnait pas dans ce cadre oppressant. Elle semblait presque à sa place, aussi assurée qu’elle l’était d’ordinaire. C’était difficile de mettre le doigt sur quelque chose qu’elle ne maîtrisait pas. Plus les années passaient, moins il y en avait. Elle savait être exactement ce qu’on attendait d’elle tout en en étant souvent le contraire en même temps. Ça tirait de l’art. Mon silence se faisait admiratif, écoutant son discours comme on écouterait des paroles divines. Elle était brillante, comme toujours. Et ses derniers mots, pointant ouvertement Kendrick, me la rendirent plus aimable encore, si seulement c’était possible. Elle était, sans le moindre doute, le soutien le plus fort et le plus tenace que je n’aurais jamais. Elle n’hésitait pas à se lancer dans des batailles qui n’étaient pas les siennes seulement pour m’y prêter main forte. Elle était parfaite, littéralement. Elle finit par revenir à sa place, accueillie par le sourire discret mais sincère qui étirait à peine mes lèvres.

On dirait que tu as fait ça toute ta vie.

Et déjà le ballet des appelés reprenait. Une voix pour, une contre… Et Kendrick. Elle m’avait dit d’attendre d’entendre ce qu’elle avait à dire pour arrêter mon avis sur sa personne. Je n’avais pas pris cette peine. Une trahison restait toujours une trahison, même enveloppée de beaux discours ! Et puis, ne m’étais-je pas laissé tromper une fois ? C’était largement suffisant. Néanmoins, la voir là, descendant jusqu’à cette barre que tous approchaient eut le don de me tendre. Tout le ressentiment qu’elle m’inspirait afflua d’un coup d’un seul. Ses mots sonnaient creux, ils ne faisaient écho qu’à ces divergences qui ne nous liaient même plus. Elle était contre Appleton, et alors ? Des impurs l’étaient également et ça n’était pas pour autant que je nous considérais comme étant dans le même camp ! Une bataille commune ne voulait rien. Avec eux comme avec elle. Elle s’était permise de me laisser me fourvoyer des mois durant sur son cas, elle m’avait écouté, rassuré, encouragé sans jamais laisser entrevoir qu’elle ne partageait rien des conseils dont elle me gratifiait, attendant simplement de pouvoir me planter un couteau dans le dos ! Lorsqu’elle revint à sa place, mon avis sur son cas n’avait en rien changé. Elle méritait le même sort que son employeur. Je la suivis des yeux jusqu’à ce qu’il me soit impossible de le faire sans avoir à me retourner et posai sur Erin un regard qui en disait long sur ce que cette femme m’inspirait.

Monsieur Cornelius d’Archambault.

Sûrement que dans d’autres circonstances, j’aurais gardé mes habitudes et fait la sourde oreille jusqu’à ce qu’on abandonne ce prénom ridicule — j’avais eu gain de cause avec mes propres parents et la majeure partie de mes professeurs — mais il n’était pas question de faire des vagues aujourd’hui… alors je me levai silencieusement, évitant au passage la lueur sûrement moqueuse qui devait danser dans les yeux de ma meilleure amie et rejoignis la barre. Mes mains étaient désagréablement moites. Je détestais cette journée autant que je détestais notre directrice. Je saluai poliment le juge et ses jurés, profitant de ces quelques mots bateau pour calmer les battements effrénés de mon coeur. On se détend, tout va bien.

Les derniers événements ayant eu lieu à Poudlard ont été délibérés de la part de la direction. Appleton et ses professeurs savaient que quelques élèves avaient l’intention de se servir de la conférence donnée par le professeur Hatwell pour faire entendre leurs revendications en dépit de toutes les règles de sécurité et des restrictions en cours dans notre établissement. Ils savaient qu’il y avait un appel au soulèvement, ils savaient que les participants seraient potentiellement en danger, ils savaient que les choses pourraient mal tourner. Est-ce que la conférence a été annulée ? Non. Est-ce que quelque chose a été fait pour assurer la sécurité de tous ? Non. Est-ce que les élèves concernés, masqués, ont été empêchés d’entrer dans la Grande Salle ? Non.

Peut-être aurait-ce au moins le mérite de mettre un nouvel élément entre les mains des jurés, de comprendre à quel point cette sang-de-bourbe et ceux qui travaillaient pour elle étaient nuisibles pour nous et notre école.

Elle a simplement attendu que la situation dégénère pour durcir les privations dont nous étions déjà victimes. Elle a pointé du doigt quelques uns, les désignant comme responsables de notre punition à tous, espérant nous diviser et ainsi affaiblir cette majorité qui se dressait contre elle. Elle nous a ôté jusqu’à notre droit de parole, renvoyant deux d’entre nous pour avoir osé s’exprimer et muselant le reste sous la menace d’un sort semblable. Madame Appleton a usé de méthodes inacceptables pour nous garder sous son joug, pour maintenir son autorité sur notre établissement.

Je ne pensais pas vraiment que Leopold et sa camarade — je ne me souvenais même plus de son nom — soient une grande perte pour Poudlard, bien au contraire, mais s’ils pouvaient se révéler utiles rien qu’une fois, ce serait dommage de nous en priver. Mon regard glissait sur les visages qui me faisaient face, tâchant d’être imperturbable quand bien même, au fond de moi, je n’en menais pas large.

Mais elle ne devrait pas être la seule sur le banc des accusés. Parce qu’à aucun moment elle n’a agi seule. Bon nombre de nos professeurs se sont pliés à ses exigences… et maintenant ils l’accusent ?! Qu’ont-ils fait pour sauver les sorciers privés de leur droit le plus fondamental qu’ils dépeignent aujourd’hui ? Des sondages ? Des punitions digne d’une école moldue…? Qui s’est véritablement opposé ? Qui nous a ouvertement soutenu ? Qui s’est dressé face à l’oppression que nous subissions tous ? Personne ! Absolument personne ! Notre directrice a su s’entourer pour en arriver là, avouons-le ! Elle n’y serait jamais parvenue sans petites mains pour mettre en place ses décisions ou nous taper sur les doigts.

Je ne laissais entendre aucune identité quand bien même la principale concernée n’aurait jamais besoin d’être nommée tant le hasard nous avait offert un timing parfait. Une seconde de silence et je terminai enfin :

Alors oui, pour notre bien-être à tous, Poudlard a besoin d’une nouvelle direction, de quelqu’un qui sera en mesure d’agir dans notre intérêt, pour faire de nous les sorciers de demain sans jamais essayer de faire régner la peur dans nos couloirs… mais Poudlard a également besoin qu’un vent nouveau souffle sur ceux à qui nous sommes confiés, Poudlard a besoin de gens capables de s’imposer pour éviter des situations aussi dramatiques que celles-ci, capables de se mettre en danger pour nous éviter, à nous, de l’être et, désormais, capables d’assumer les conséquences de leur collaboration.

Un dernier regard à cette juge qui, je l’espérai, se rangerait de notre côté et je finis par rejoindre ma place, heureux d’en avoir enfin terminé avec cette histoire…
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Zeynep J. Özdemir

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyLun 3 Mai - 19:20

Je n’étais pas sereine et pour cause : je n’avais rien à faire ici. Quand j’avais appris que l’on cherchait des témoins pour le procès d’Appleton, mon premier réflexe avait été de dire que ce n’était pas mon problème. Je n’irais pas l’accuser, bien sûr, je ne joindrais pas ma voix au choeur des sangs-purs trop heureux de pouvoir s’en prendre à une née-moldue. Mais je n’avais pas à la défendre. Elle n’était pas méchante bien sûr, elle aurait pu bien plus m’enfoncer que ce qu’elle avait fait. Mais j’avais un combat à mener, j’avais un secret à détruire, un frère à retrouver et elle n’était pas de mon côté. J’étais seule, ou presque et je n’avais aucune confiance à lui donner. Et de toutes façons, même si j’avais voulu la défendre, mon soutien ne lui aurait apporté que des ennuis. Alors, je n’aurais pas eu de raisons de culpabiliser de rester dans ma chambre ce jour-là. Et pourtant j’avais réfléchi : ce procès était aussi le mien, d’une certaine manière. Les accusations étaient claires, on accusait Appleton de favoriser la menace que je représentais. Alors se taire, ne pas comparaître aurait été un signe de lâcheté. On pouvait me penser lâche ou pouvait dire qu’il n’y avait rien de courageux à frapper un élève à terre mais cette fois, j’allais prouver au-delà des murs de l’école que j’avais de vraies idées. Je n’étais pas folle, on n’avait pas à excuser mes actes par ma jeunesse. Un souvenir me revint.
Mon père m’avait raconté, il avait quinze ans à son premier procès. Terrorisme, haute-trahison étaient les accusations. Il n’avait pas cherché à nier. Dans un procès on nie ou on se défend politiquement, quitte à risquer la prison, l’exil, la mort. Il s’était défendu, assenant face aux militaires qui l’accusaient qu’il lutterait toute sa vie contre eux. Il m’avait raconté mille fois cette épisode. Il tremblait un peu sur le banc des accusés mais ne voulait pas le montrer. Le juge l’avait appelé, premier de ses camarades. Il était intimidé, le juge semblait sévère, prêt à prononcer les peines les plus lourdes. Dans son dos, la foule était prête à se déchaîner, les journalistes étaient là, tels des vautours, désireux d’écrire dans les colonnes des journaux gouvernementaux que la Turquie comptait cinq terroristes de moins. Il n’avait pas faibli, il avait défendu les idées auxquelles il croyait, la démocratie, le droit du peuple à diriger… Il avait perdu bien sûr, on ne gagne pas un tel procès. Mais il avait été emprisonné la tête haute, fier de ses convictions. Aujourd’hui c’était mon tour et j’espérais me montrer digne de lui et de mes propres convictions.
Alors j’avais répété une tirade, le genre qu’on déclame le plus vite possible avant d’être interrompue. J’avais même demandé de l’aide pour faire une pancarte. Je ne savais pas dessiner mais Dmitri était connu pour son talent, alors nous nous étions retrouvé quelques fois et il avait peint mes idées. Je ne savais pas ce qui l’animait, mais il m’aidait et seul cela comptait. Le résultat était époustouflant, bien au-delà de mes attentes. Bien sûr, à y regarder de près, on pouvait distinguer des imperfections, les animations étaient sans doute très simplistes, mais j’étais impressionnée. À droite, on distinguait un jeune moldu arraché à sa famille par un sorcier avec une baguette d’où s’échappait des filaments semblable à ceux que Carla avait fait jaillir l’année dernière, après m’avoir surprise dans les cachots. À gauche, on voyait des sangs-purs, du moins c’était ce que cela voulait représenter, en train de s’en prendre à de jeunes moldus sans défense, comme ce qui s’était plus ou moins passé à l’orphelinat l’année passée. Au centre, j’avais écrit en lettres calligraphiées « Contre ces horreurs, à bas le secret magique ».
J’avais bien caché ma pancarte et je m’étais rendue mine de rien, au procès, les mains un peu moites, l’absence de Dmitri me pesant plus que de raison. La salle était immense, majestueuse et surtout pleine de monde. Le ministre en personne était là. Le juge se tenait droit, les jurés avaient le visage fermé, la foule attendait, fébriles. Les premiers témoins se succédèrent et déjà, je ne suivais plus, trop préoccupée que j’étais par mon estomac noué. Je ne connaissais rien des procès, à part ce que m’en avait raconté mon père mais les procès moldus en Turquie sous la dictature militaire n’avaient peut-être rien à voir avec celui-ci. Tout ce que je savais, c’était que sortir tout de suite ma pancarte me faisait risquer l’exclusion de la salle, ce que je ne voulais surtout pas. Alors elle restait planquée et je sentais la sueur dégouliner de mes mains.

Zeynep Özdemir

Le juge avait buté sur mon nom mais j’en avais l’habitude. Un frémissement se fit sentir dans la salle tandis que je me levais, mon nom n’était pas anodin et sans me connaître, tous savaient qui j’étais. Je pris une grande inspiration avant de me lancer.

Tout ce procès part du principe que la directrice a protégé une traître, une élève désireuse de mettre à mal notre société. Tout d’abord, je peux affirmer une chose : Appleton ne m’a ni encouragée, ni pousser à briser le secret magique, bien au contraire. Mais ce n’est pas là-dessus que je souhaite m’étendre. Le fondement de ce procès est faux car ce n’est pas une trahison de vouloir détruire le secret magique.


Ma voix accéléra, les battements de mon coeur se firent plus précipités. À partir de maintenant mon temps de parole était compté, une fois l’effet de surprise dissipé on me ferait taire.

Au contraire, le secret magique est un frein au développement de notre société, un frein qui nous empêche de vivre en harmonie avec les moldus. Sans secret magique et après quelques explications, les moldus n’auraient aucune raison de s’en prendre aux sorciers et les sorciers n’auraient plus de moyens de s’en prendre aux moldus et à leurs descendants…

Le juge m’arrêta brusquement.

Mademoiselle, vous êtes dans un tribunal.


Oui bien sûr… Je disais donc que s’il y en a parmi vous qui se préoccupe réellement du bon fonctionnement de notre société, il faut briser le secret…

Mademoiselle, je vais vous demander de vous taire.

Je me tus, je n’avais pas la force de m’opposer au juge plus que je ne venais de le faire, j’avais eu une audience, c’était ce qui m’importait. Alors, je sortis ma pancarte fièrement, en allant m’asseoir. Le reste alla très vite, des hommes du tribunal me prirent par le bras, sans violence mais sans ménagement et me sortirent de la salle. J’étais en sueur, j’avais réussi.
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyMar 4 Mai - 11:54

Enfin le grand jour est arrivé! Non pas celui où je deviens un homme ou qu’importent les autres bêtises qu’on attend en général de la vie! Mais celui où j’allais pouvoir dire haut et fort ce que j’avais gardé depuis tout ce temps! Celui où j’allais pouvoir peut-être assister à ce que certains appellent la Justice! Depuis mon renvoi de l’école ou plutôt ma décision de partir sans me soumettre à cette nouvelle loi stupide j’étais retourné à la maison chez mes parents. S'ils n’avaient pas apprécié que je n’agisse que suite à la « rébellion » de Cassi ils avaient cependant été fiers de moi de ne pas me laisser faire par une sorcière au rang magique si douteux… Personne n’a le droit de retirer sa baguette à un sang pur! Surtout s'il n’a commis aucun crime préjudiciable! Bon certes aux yeux de mes parents un crime n’a pas le même sens qu’aux yeux de beaucoup de monde mais ça c’est une autre histoire.

Aussi quand on a appris le procès il n’a pas fallu beaucoup de temps pour les convaincre de m’y laisser y participer! En vérité l’idée venait presque d’eux! J’avais donc gagné une journée de liberté pour aller dire haut et fort ce que j’en pensais. Arriver sur place je prends place sagement non loin de mes anciens camarades de classe. D’un signe de tête je dis bonjour aux quelques-uns que je connais. J’aperçois Cassi et je lui fais un sourire et un petit clin d’oeil. Je ne vais pas lui parler. Nul besoin, on refera cent fois le procès tout à l’heure quand nous nous retrouveront pour en discuter! Après tout, mes parents sont partis pour le boulot… Je n’aurais pas de mal à grappiller un peu de temps pour boire un verre avec elle. Je reste sage, patient et attends mon tour. Je souris aux témoignages qui me semble cohérent et lève les yeux au ciel aux témoignages qui me semblent absurdes. Bon j’avoue quand j’entends parler de notre renvoi et qu’on se sert de ça pour expliquer que notre directrice a été injuste je pense énormément au fait que ce jour-là c’est plus ou moins ce que j’ai dit à TOUT les élèves de l’école et que pas un n’a osé nous soutenir. Quand ensuite on reproche aux professeurs de ne pas nous avoir défendu je soupire doucement. Sous couvert de notre peur de ne pas finir nos études nous avons accepté beaucoup de brimade, estimer que nos professeurs auraient dû prendre le risque de perdre leur travail quand nous n’osons pas nous rebeller tout seul comme des grands est égoïste et immature! Beaucoup d’entre nous sont majeurs et donc somme capable de prendre nos décisions pour notre avenir et de les assumer non? Cependant je comprends la colère et le sentiment d’impuissance mais je reste persuader que si les élèves avaient fait bloc ensemble, le soutient de nos professeurs n’aurait pas été indispensable! … Et enfin c’est mon tour.

-Léopold Arthurus Rookwood.

Je me lève et comme les précédents avant moi je m’installe et je prends une grande inspiration. Je ne suis pas du genre timide mais c’est quand même légèrement plus impressionnant que je ne le pensais.


Je prends une seconde pour remettre en ordre mes idées. Inutile de déblatérer sans ordre précis ça ne ferait que perdre l’auditoire.

-Je suis ou plutôt j’étais un élève de sixième année à serpentard. Je fais effectivement partie des deux élèves renvoyés dont on vous a parlé. Comme certains vous l’ont déjà expliqué, à poudlard, on a vécu beaucoup de choses depuis que j’y ai fait mon entrée. Des bonnes certes mais aussi des mauvaises. En mettant de coté les idées politiques qu’on peut tous avoir et qui divergent d’un individu à l’autre, qui modifie probablement notre vision des bonnes et mauvaise choses, il n’en reste pas moins que chacun de nous avons à un moment ou un autre, eu à nous poser des questions, à affronter des choses qui peuvent traumatiser certains élèves à juste titre. Je ne dirait pas que ce que j’ai vécu cette année était le plus traumatisant que j’ai eu à vivre car ce n’est pas le cas. Mais ce n’est pas parce que je ne qualifie pas ça de plus traumatisant que je ne trouve pas ça tout aussi grave! La seule différence avec les actes passé, c’est que notre chère directrice a pris le temps de faire les choses… a restreint les libertés avec patience… a grignoté chaque jour un peu plus nos droits… De sorte que le jour où une rébellion se produirait elle ne se produise pas en réaction a un acte choquant, qui aurait à coup sur amené la sympathie et le soutient de toute la communauté magique, mais bien en réaction à un acte ne méritant pas aux yeux extérieurs une telle démesure! Ainsi aux yeux de tous il paraît normal que la directrice réprimande en omettant qu'elle est l'unique cause de cet acte désespéré des élèves, pour défendre leur droit.

Je prends encore une seconde juste le temps de poser dans mon esprit la suite.

- Cette rébellion était prévisible! Tout le monde devait se douter qu’elle aurait lieu! Pour ma part je n’y ai pas participé, Tout comme d'ailleurs l'autre camarade renvoyé, préférant une fois de plus mettre la politique de coté pour finir mes études tranquillement. Cependant j’ai quand même été punis d’une retenue pour la soi-disant erreur de mes camarades. Et lorsque j’ai simplement dit haut et fort ce que je pensais de devoir me séparer de ma baguette, à savoir qu’il était dans nos droits de les avoirs et qu’il commençait à y en avoir marre de vivre dans l’attente d’une nouvelle restriction, nous empêchant non seulement de découvrir qui nous sommes, mais aussi de devenir dans l’avenir des sorciers accomplit, on m’a laissé le choix entre rendre ma baguette ou être renvoyé! Croyez bien que je ne suis pas un révolutionnaire dans l’âme! Mais quel choix reste-t-il quand on vous prive de votre identité, qu’on vous prive aussi de votre avenir? Je ne parle même pas de la confiance en nous, qu’on brise chaque jour un peu plus! Un ancien camarade a évoqué sa tentative de nous diviser et personnellement je ne parle pas de tentative! Elle y parvient réellement! Sous couvert de tous nous punir pour les erreurs d'un groupe elle nous permet de nous juger les uns les autres! Et elle prend un malin plaisir à nous regarder nous déchirer! Si sa tentative de nous diviser n'était qu'en cours ou avait échoué, alors elle n'aurait pas pu nous priver de notre baguette, elle n'aurait pas pu nous renvoyer sans que personne n'ose lever le petit doigt! C'est triste à dire mais Poudlard a été fait pour former les membres de la société de demain. Certes l'histoire a montré qu'on était souvent séparé par nos maisons, qui reflètent nos caractères mais a cause d'elle on est juste séparé par la peur de ne pouvoir finir nos études. On est juste séparé par les fossés qu'elle se plaît à creuser insinuant que si on n'est pas éduqué de la même manière alors on n'est capable de rien ensemble. Elle se sert de la plus noble cause pour nous manipuler et nous pousser à nous haïr toujours plus les uns, les autres! Notre directrice dit agir pour l’union des sorciers! Pour faire tomber le statut du sang…Et libre à elle de vouloir arriver à ses fins! Mais doit-on pour cela détruire l’intégralité d’une génération de sorciers, qui n’auront jamais appris de leurs erreurs en magie, comme nos pères avant nous? Le rôle des adultes à Poudlard est de nous apprendre! Mais l’apprentissage passe par des erreurs autant technique, que de jugement. Nous priver de l’un ou de l’autre, ce n’est pas nous rendre meilleur pour l’avenir mais bien nous rendre plus dangereux! Si elle continue comme ça, que ferons- nous quand on nous lâchera dans le vrai monde avec une baguette à temps plein sur nous? Comment pourront nous éviter que nos erreurs ne prennent des proportions infinies loin des murs protecteurs de Poudlard et loin du corps enseignant qui peut nous voir évoluer, nous expliquer et aussi prévenir de manière cohérente. Pour moi cette directrice qui se veut différente des autres directeurs de Poudlard, est tout aussi nocive car bien que sa méthode met plus de temps à y parvenir, elle détruira tout autant les valeurs de notre école.

J’avais dit ce que j’avais à dire… Je me relève donc et retourne à ma place.


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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptySam 8 Mai - 15:50

C’est aujourd’hui. Le procès d’Appleton. Je dois l’avouer, je n’ai pas fermé l’oeil… Mais ce n’est pas nouveau, je dors mal ces derniers temps, et c’est encore pire depuis mon renvoi… Pas par culpabilité, hein ! Mais plutôt par nervosité. J’ai appris à compter sur ma baguette, et je me prends sans cesse à chercher son poids réconfortant dans ma poche… Avant de me rappeler que l’on me l’a confisquée. J’ai toujours pu dormir chez ma mère, à Llangynidr. Mais désormais, même ici, je n’arrive pas à me sentir totalement en sécurité…

Mais aujourd’hui, la justice sera rendue. S’ils jugent Appleton, ils la renverront. Et s’ils la renvoient, ça veut dire que ses décisions ne sont pas valides ! Et ils seront obligés de me rendre ma baguette, et ma place à Poudlard. En tout cas, c’est ce dont maman a essayé de me convaincre au petit déjeuner. J’essaie de ne pas penser au fait que ce procès n’est peut-être qu’une gigantesque mascarade orchestrée par Appleton - pas la directrice, le ministre… Peut-être qu’il ne s’agit que de permettre à la directrice de mieux identifier ses opposants à son retour à Poudlard. Mais moi, je n’ai plus rien à perdre. Alors quand j’ai appris ce procès, il fallait que j’y sois !

Ma mère m’a donc déposée en voiture à Ebbw Vale Town, et j’ai pris le train pour Londres. Je suis entrée la tête haute dans le département de la justice magique. Je ne vais pas commencer à avoir honte de mon courage, quand même !
J’ai salué d’un signe quelques anciens camarades de classe. Quand j’ai vu Leo, j’ai souri en réponse à son clin d’oeil, mais j’ai vite repris mon expression résolue, déterminée. J’ai besoin de toute la force que je peux rassembler aujourd’hui, et Leo a le chic pour me rendre vulnérable ! Mais après le procès, on pourra se retrouver quelque part pour parler de ce bordel !

Les élèves et les profs parlent les uns après les autres. Certains défendent Appleton, d’autres l’incendient avec virulence qu’elle mérite. Et moi, pendant un moment, je n’écoute que d’une oreille. Depuis mon renvoi, je suis toujours un peu détachée. J’ai l’impression de flotter, comme une funambule qui risque de basculer si elle regarde en bas.

Ce n’est qu’en entendant Carla que je me concentre enfin vraiment sur le déroulé des évènements. Carla, la fille qui m’a enfin appris à dépasser mon problème de défense, compare l’école à Azkaban, et je suis bien d’accord avec elle. Je ne suis pas certaine que Zeynep soit si dangereuse que ça… Juste un peu perdue, et ne le sommes-nous pas tous ? Et puis elle parle des élèves renvoyés pour avoir fait de la magie, et je me rends compte que c’est moi. Ca pour être livrés à nous-même, on est livrés à nous-même. Et je ne suis pas certaine que les périodiques d’astronomie, les romans de fantasy et les memes sur internet suffisent à garantir ma santé mentale…

J’écoute les témoignages en me laissant peu à peu glisser à nouveau dans ma distance tranquille. A nouveau, c’est la mention des élèves renvoyés qui m’y arraché - Leo et moi, à nouveau - et du muselage des autres élèves. Nous voulons la même chose, et pourtant, je ne peux empêcher la colère d’enfler en moi. Nous sommes, au mieux, des alliés de circonstance, mais je suis certaine que tous ces sang-purs se soucie à peine de Leo - et de moi ? Comme de leur première chemise ! Et ils aiment peut-être se dire que notre renvoi les a réduits au silence mais je suis certaine que personne n’aurait eu le cran de protester si je ne l’avais pas fait.

Zeynep profite de son témoignage pour faire un appel à la révolte, et elle est conduite hors de la salle. Je n’interviens pas. Ils ne lui feront pas de mal, j’en suis certaine. Et à chacun son combat. Aujourd’hui, mon combat, ce n’est plus de défendre la veuve et l’orphelin. Je suis vindicative, mais plus idéaliste - Poudlard a enfin réussi à tuer ma naïveté. Mais une chose est sûre : je ne sais pas si je retournerais à Poudlard, mais si je ne peux pas y retourner, alors je ferais tout pour que cette vieille chouette aigrie d’Appleton n’y retourne pas non plus !

Et finalement, c’est au tour de Leo. Il revient sur nos traumatismes de ces dernières années, et je sais très bien qu’il pense exactement à la même chose que moi. Et il enchaine avec un discours sincère, authentique, et qui touche au coeur du problème. Un discours qui ferait vibrer la révolutionnaire en moi… si j’avais encore l’ambition de changer le monde.

- Cassiopeia Vega Borealis.
Je m’avance presque en pilote automatique et, quelques pas vertigineux plus tard, je suis sur l’estrade. Je prends une grande inspiration, tant pour me donner courage que pour ordonner mes pensées.

- J’ai été renvoyée de Poudlard pour avoir fait usage de ma baguette. Comme l’on dit de nombreux camarades, c’est une aberration totale, dans une école de magie !
Comment suivre le discours de Leo ? Ses paroles ont exprimé le fond du problème…
Je croise son regard sans même avoir compris que je le cherchais, et à nouveau, la chaleur de son regard me pousse à la vulnérabilité… Et je comprends. Pour faire tomber Appleton, je dois faire tomber mon masque. M’autoriser à être authentique, à dévoiler ma peur.

- Vous savez, c’est à Poudlard que j’ai appris ce qu’était la peur. Il s’est passé des tas de choses au fil des années - des choses traumatisantes, comme l’a dit Leopold - et quand Appleton est arrivée, j’ai eu la naïveté de croire que l’on serait peut-être enfin en sécurité… J’ai essayé de mener ma petite vie tranquillement, de me concentrer sur mes mes études. Mais Madame Appleton n’a pas assuré notre sécurité. A Halloween, il est arrivé des choses très étranges aux élèves qui ont participé à la fête… Et au fur et à mesure, mieux je me conduisais, plus je travaillais dur, et plus le sol s’effritait sous mes pieds - à l’initiative de Madame Appleton. J’ai commencé à m’entrainer dur pour progresser en défense contre les forces du mal… Et puis elle a interdit la magie en dehors des cours, sauf à des horaires ridiculement restreints et dans des salles bondées… A Noël, je voulais juste profiter du bal avec mes amis… Mais quelqu’un a empoisonné le ministre et on m’a traitée comme une criminelle. Tout ça parce que j’avais eu l’audace d’espérer pouvoir créer une potion qui pourrait aider les autres !
Et lors de la conférence…


Je prends une profonde inspiration, mais j’ai la gorge nouée, et elle sonne étranglée.
- A nouveau, je ne voulais pas faire d’histoire… Et je pense qu’on était nombreux dans ce cas ! Un paquet d’entre nous n’y sommes pas allés, à cette conférence. Parce qu’on a entendu qu’il y aurait du grabuge, et que nous, on ne voulait pas faire de grabuge, justement ! Et puis on s’est fait trainer dans la grande salle comme des moins-que-rien, et là, on nous a annoncé que nos baguettes étaient confisquées ! Vous savez quoi, je comprends ceux qui se sont rebellés. Parce que, même s’il n’y a pas eu de mangemorts ou de feudeymon cette année… Appleton nous a fait vivre dans la peur constante ! La peur de sanctions arbitraires. La peur d’incidents bizarres. La peur de perdre encore un peu plus de contrôle sur nos vies. La peur de ne jamais savoir ce qui allait nous tomber sur la tête demain…

Les yeux brillants, je croise le regard des jurés, un par un.
- Elle nous a imposé cette peur constante, et ensuite, elle nous ordonne de lui remettre nos baguettes ! Notre unique moyen de garantir notre sécurité. Je n’ai pas jeté n’importe quel sort ce jour-là. J’ai jeté un patronus… Parce qu’en nous confisquant nos baguettes, c’était l’espoir qu’Appleton nous confisquait…

C’est la première fois que je m’autorise à lever le masque, à laisser les autres voir ma peur et ma tristesse pour ce qu’ils sont - dans mes mots comme dans mon visage. Et c’est extrêmement libérateur.
Je descends de l’estrade en fixant mon siège vide du regard pour éviter de croiser celui de Leo. Si je revois cette chaleur dans ses yeux, je ne suis pas certaine de pouvoir retenir les larmes qui brillent dans les miens.
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyDim 9 Mai - 11:33


Un procès historique
Les Sørensen témoignent contre Appleton

Vêtu d’un costume sobre et d’une cravate rouge, les cheveux gominés de manière à donner à mon apparence une allure distinguée, je traverse la salle en camouflant mal mon sourire, sur les pas de Grand-Père et Grand-Mère. Je prends place à ses côtés, avant qu’Erin ne nous rejoigne. Sans laisser mon attention être parasitée par l’écho des bavardages, je laisse mon esprit s’égarer, écoutant le brouhaha des ressentis de chacun, qui bourdonne dans la salle avec une intense vibration. Enfin, le procès commence, et je croise mes jambes sur mes genoux. J’écoute une certaine partie des témoignages en me retenant de bâiller. Tout cela est d’une platitude… ceux qui défendent Appleton sont des amoureux des sangs-de-bourbes, rendus aveugles par les oeillères qu’ils portent, et les écouter est un supplice. Heureusement, quelques discours venus de camarades ayant reçu une bonne éducation montre finalement que Poudlard n’a pas encore perdu tout son prestige… Les Sherwin descendent en flèche la Directrice, Carla se montre fidèle à son géniteur, et même Avery prend le parti de ne pas faire à nouveau honte à son nom de famille. Mon souffle se coupe lorsque c’est Erin qui est appelée à la barre… Ma soeur se montre heureusement à la hauteur des attentes qui ont été placées en elle, et je lis sur les lèvres de Grand-Père un sourire confiant lorsqu’elle s’exprime : elle est droite, élégante, claire, et impitoyable. Je lève les yeux au ciel lorsque mon colocataire de dortoir prend la suite et tente de nous faire avaler des couleuvres, avec ses yeux de chien triste. Felicia Williams, fidèle à elle-même, formule des exigences qui concernent son avenir pédagogique, et la hippie Kendrick poursuit en se défendant pour son initiative hautement critiquable. Junior livre ses griefs avec une éloquence remarquable, puis… L’intervention particulièrement impolie d’Özdemir attire l’attention des magistrats, ce qui m’arrache un soupir de lassitude. « Finnbjörn Sørensen » Je me lève dès lors que j’entends mon nom, quelque peu écorché par cet insupportable accent anglais. Mon réquisitoire a été soigneusement préparé.

D’un pas digne, je traverse l’assemblée, et me positionne à la barre, le regard fier, gonflé d’orgueil. Nous y sommes parvenus. Nous nous tenons, aujourd’hui, droit face à nos opposants, et sommes prêts à nous battre pour leur destitution. « Madame la juge, Mesdames et messieurs les jurrrés. » commencé-je d’un ton assuré, croisant le regard de mon auditoire. Aucune chance de laisser la moindre place à la spontanéité, ou à l’improvisation : j’ai parfaitement en tête le reste de mon discours, que j’ai répété plusieurs fois avec mes Grands-Parents. Chaque mot a été parfaitement choisi, avec un soin méticuleux, jusqu’à ce que mon discours soit entièrement maîtrisé. « J’ai bien sûrrr un prrrofond rrrespect pour Mrs. Appleton. » commencé-je d’un ton sans émotion, sans la moindre considération pour cette stupide bonne femme, comme si je récitais simplement mon texte. « Mais pourrr ma parrrt, non, je ne me sens pas en sécurrrité à Poudlarrrd. Depuis des mois, le chaos qui rrrègne entrrre ces murrrs menace notrrre apprrrentissage de la sorrrcellerrrie, les rrrègles de savoirrr-vivrrre n’existent plus, le dialogue entrrre élèves et perrrsonnel a été rrrompu, et nous devons tout cela à la parrrfaite incompétence de Mrs. Appleton à exerrrcer ses fonctions en tant que dirrrectrrice de cet établissement. » ajouté-je froidement, croisant le regard embarrassé du ministre. Je marque un temps de pause pour me remémorer avec exactitude les phrases rédigées par Grand-Père, que je me suis approprié ensuite pour préparer mon discours. « Tout d’aborrrd, j’ai de forrrtes crrraintes que la position de Mrs. Appleton à la tête de cette école rrreprrrésente un conflit d’intérrrêt, au vu de la position qu’occupe son mari à la tête du ministèrrre. Des considérrrrations d’orrrdrrre politique sont interrrvenues dans sa manièrrre d’occuper son poste, ainsi que des facteurrrs d’orrrdrrre perrrsonnel, puisque toutes ces rrrègles rrrestrictives ont été mises en place aprrrès le trrragique empoisonnement de son époux. En d'autrrres terrrmes, elle a laissé l'affectif obscurrricirrr son jugement. » Je ressens une certaine agitation dans la salle, comme si la mention de cet évenement causait un certain malaise. Sans me laisser déstabiliser, je continue : « Elle nous a prrrivé de notrrre drrroit légitime de fairrre de la magie en rrréponse à un événement qui n’était pas de notrrre fait… ce qui révèle une prrrofonde instabilité, un carrracèrrre impulsif et rrrancunier. Peut-êtrrre a-t-elle imaginé que ses fonctions lui permettaient de rrrendrrre la justice, orrr ce n’est pas son rrrôle. C’est le votrrre, madame, et mesdames et messieurs les jurrrés. » lancé-je, avec une main tendue dans leur direction. C’est une astuce que m’a conseillé mon aïeul, il dit toujours que cela fonctionnait très bien, lorsqu’il devait rendre des comptes pour propos déplacés lorsqu’il travaillait au ministère. Je croise son regard, et crois voir ses yeux pétiller…

Je m’arrête un instant pour boire une gorgée de thé noir froid, que j’ai emporté dans une petite bouteille. Je n’ai guère l’habitude de parler autant, mais je sais pertinemment que Grand-Père a de grandes attentes concernant l’issue de ce procès. Je m’humecte le palais, et poursuis : « Mrs. Appleton nous a prrrouvé au courrrs des derrrniers mois qu’elle manquait de discerrrnement, qu’elle était parrrfaitement incapable de fairrre face à une menace telle que la rrrévélation du secrrret magique, et surrrtout, que si un tel événement se prrroduisait, elle ne pourrrait nous en prrrotéger corrrectement. Son inaptitude a mené à un soulèvement au sein même de la Grrrande Salle… rendez-vous compte de l’extrrrême grrravité de cette situation inédite. » Je marque un temps de pause, avec un regard pour Grand-Père : nous nous sommes entraînés deux bonnes heures sur cette partie-là, et il m’a dit de tout tenter pour essayer d’émouvoir le jury. C’est plutôt ironique quand on songe que je vais devoir défendre les imbéciles qui ont participé à cette tentative boiteuse de révolte, pour un peu que cela puisse faire plonger cette affreuse bonne femme. « Des enseignants, des élèves blessés parrrce qu’ils étaient en quête de rrréponses, que l’on a pas su leurrr offrrrirrr… et que l’on n’a pas su discipliner. Quelqu’un comme Mrs. Appleton pourrrrait plonger le monde sorrrcier dans un gouffrrre verrrtigineux, et mettrrre notrrre communauté en danger. Enfin, regardez ce que cette élève a été capable de fairrre, avec l’encourrragement de notre dirrrectrrrice ! » déclaré-je, l’air grave, désignant la porte qui s’était fermé un peu plus tôt sur Zeynep Özdemir. Cette petite fouine a la désagréable habitude de s’immiscer partout où elle ne le devait pas, mais son intervention lors du procès sert plutôt nos intérêts, en fin de compte. « Alorrrs oui, peut-êtrrre que les intentions de Mrs. Appleton n’étaient pas mauvaises… Peut-êtrrre... » commencé-je en mimant des guillemets, les yeux levés au ciel, parfaitement insensible à l’idée que cela puisse réellement être le cas. « Mais des intentions honorrrables ne suffisent guèrrre à dirrriger une école. Si elle conserrrve son poste, je crrrains que nous n’allions tout drrroit vers une insurrrrection. » poursuis-je en levant les mains, en signe de désespoir. « Alorrrs, messieurs-dames, je vous demande de penser au fait que nous sommes simplement des enfants, des enfants qui ne souhaitent rrrien de plus qu’apprrrendrrre… » conclus-je, récitant jusqu’à la dernière ligne du discours préparé par Grand-Père, avant de saluer mon auditoire d’un signe de tête respectueux, et de retourner m’asseoir. Que de niaiseries… Mais si cela peut permettre au parquet d’acter en notre faveur, je suis prêt à leur dire tout ce qu’ils veulent entendre. Bien peu intéressé par l’expression de la juge, ou la réaction de la directrice, je cherche avant tout à croiser le regard de mon aïeul, les yeux brillants : l’ai-je rendu fier ?

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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyJeu 13 Mai - 11:09

Pour la centième fois ou presque, je laissais mon regard parcourir le groupe d’élève qui se tenait devant moi. Parmi eux, des visages connus, Carla tout d’abord, Zeynep aussi, les Sorensen… D’autres qui me disais quelque chose, élèves croisés dans un couloir ou sur la pelouse. Mais la tête blonde d’Hilary n’émergeait pas de la foule et j’en étais bien heureux. Pour une fois, j’étais content de ne pas être avec elle, j’étais content de ne pas pouvoir chercher discrètement son regard, vérifier si elle était trop proche de Cameron… J’étais content parce que je n’étais pas fier de ce que j’allais faire. J’avais honte et je ne voulais pas qu’elle me voit. Je m’apprêtais à faire le dernier pas vers ma liberté, celui qui arrêterait de faire douter mon juge, mon bourreau, celui qui mettrait fin à cet odieux chantage dont j’étais la victime. Tout était louable, compréhensible jusque là. Mais je ne pouvais que m’en vouloir d’avoir accepté la lourde tâche qui m’avait été confié. C’était la dernière étape mais elle était si dure à franchir que j’aurais voulu hésiter, douter, revenir sur ma parole, prendre le risque de décevoir van Aken… J’aurais voulu ne pas avoir à témoigner contre Appleton. C’était cela la dernière étape et tout était très clair. D’un côté c’était la fin, la fin d’un chantage, mais de l’autre je craignais d’être sur le point de mettre le doigt dans un engrenage bien délicat. Une fois Appleton tombée, que serait la suite ? J’avais peur pour Hilary et en même temps, je craignais la direction d’Appleton, je craignais ce pouvoir de plus en plus extrémiste. Entrer dans le Magenmagot me rappelait des heures sombres. Mais j’avais peur qu’il y en ai de plus sombres encore. Alors, j’étais content qu’Hilary n’assiste pas à cela.
Les dépositions se succédaient sans que j’y prête vraiment attention. C’était pour beaucoup des litanies contre Appleton qui ne parvenait même pas à me réjouir. Certains comme Cameron prenaient partie pour et je me forçais à ne pas étudier les arguments en sa faveur, même si une inquiétude sourde pulsait dans ma poitrine à l’évocation de Blackman. Hilary ne méritait pas cela et j’espérais de tout coeur ne pas précipiter le retour de telles extrémités. Je ne révais pour elle que d’une vie en paix, bien loin des préoccupations politiques qui raisonnaient étrangement dans la bouche d’un Sorensen. L’esclandre que Zeynep – toujours elle – provoqua ne pouvait que me conforter dans ma volonté de témoigner. L’extrémisme, d’où qu’il vienne, était dangereux. Et libre de mes mouvements, je pourrais plus facilement agir.

– Monsieur Duncan

C’était mon tour, enfin ou malheureusement. Mécaniquement, je me levais, ce n’était plus l’heure de réfléchir et il n’y avait pas de retour en arrière possible, je n’allais pas défendre la direction, je ne pouvais plus me taire, je devais témoigner à charge.

– Je suis Benjamin Duncan, garde-chasse à Poudlard depuis plus d’un an. Si je témoigne aujourd’hui, c’est pour appuyer ce qu’on dit de nombreux élèves. En tant que membre du personnel, nous sommes nombreux, je pense, à remarquer à quel point les élèves sont perturbés par les actes de la direction. Que peut signifier l’interdiction des baguettes dans une école de sorcellerie, pour des élèves qui viennent justement apprendre à maîtriser leur pouvoir ? Que signifie la menace de rompre le secret magique dont on vient de voir que l’élève à l’origine était toujours prête à faire du prosélytisme en la faveur de cette idée dangereuse. Je suis adulte, j’ai fini ma formation depuis bien longtemps, j’ai vécu les années sombres qu’a connu notre monde. Je suis apte à me défendre et ce n’est pas pour moi que j’interviens. Je veux parler pour tous ces élèves qui justement sont encore au stade de l’apprentissage, un apprentissage que Madame Appleton empêche de mener à bien.

Je pris un instant pour observer mes interlocuteurs, cherchant à déterminer ce qui pourrait les toucher. Je mettais plus de coeur à les convaincre que ce que j’aurais pu penser avant de me lancer. Je n’étais plus là, seulement pour mettre fin à un chantage, j’étais aussi un peu là par conviction, sans que j’arrive à déterminer la part de ces deux sentiments. C’était effrayant et grisant par certains aspects.

– J’ai vu de mes propres yeux des élèves être prêts à se blesser volontairement suite à la confiscation des baguettes et aux retenues qui ont suivies. Des élèves qui étaient sous ma responsabilité. En tant que membre du personnel soucieux de mener à bien mon travail, que puis-je faire quand ce mal-être est si manifeste qui dépasse même les paroles ? Je suis venu à Poudlard pour permettre aux élèves d’étudier en tranquillité et, croyez moi, aujourd’hui cette tranquillité est menacé. Je ne suis pas là pour faire de la politique, ce n’est pas mon rôle, mais je voudrais juste terminer en disant que Madame Appleton fait de la politique sur le dos de toute une génération de sorcier. Et cela est inacceptable
.

J’avais fini, je pouvais me rasseoir, sans plus regarder en arrière, sans songer au regard du professeur de potions qui se posait sans doute sur moi à cet instant.
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptyVen 14 Mai - 0:05

Beaucoup avaient parlé, beaucoup s'étaient exprimé sur tous les tons possibles, pour défendre Appleton, pour la soutenir, la fustiger, la louer. Plus nombreux toutefois étaient ceux qui se montraient critiques et van Aken ne pouvait que s'en réjouir en son fort intérieur. Oh il n'était pas présent physiquement, bien sûr, il ne voulait pas donner aux juges l'impression de trop s'impliquer ou de se laisser influencer par les autres témoignages. Un vieil homme neutre, voila tout, qui se présentait le dernier ou presque à l’audience, venu délivrer une parole qui, il l'espérait, servirait de conclusion à l'affaire. Cela ne l'avait toutefois pas empêché d'avoir des mouchards sur place, un tout petit dessin glissé dans la poche de l'une des filles qu'il tenait sous sa coupe, pas d'yeux mais des oreilles grandes ouvertes qui, à plusieurs centaines de kilomètres de là, lui rapportaient mot pour mot de ce qui se déroulait à l’audience.

Quand finalement le petit dessin l'informa que Duncan s'était avancé pour parler, le professeur hocha la tête, se leva de son fauteuil dans son manoir et se dirigea vers sa penderie. Il savait déjà ce qu'allait dire le garde-chasse, de toute façon, c'était lui qui le lui avait dicté. Lentement, avec la retenu de celui qui savoure la situation, il se choisit un élégant nœud papillon qu'il noua autour de son cou et s'observa dans son miroir. Il prit le temps de se recoiffer, hocha à nouveau la tête, satisfait de l'image qu'il renvoyait et puis se tourna vers son elfe.

- Au Magenmagot, Frimord, et sans me décoiffer.

L'elfe se tordit les doigts, grinça des dents, saisit la manche de son maître et l'instant d'après ils n'étaient plus au Manoir mais devant la porte de ce que van Aken reconnu être la salle d’audience. Il avait été juge autrefois, vice-président du Magenmagot à son apogée, il connaissait les lieux par cœur. Sans doute même y aurait-il dans le jury d'anciens collègues à lui. Ça pouvait être bon ou mauvais mais après tout, on n'avait jamais rien pu prouver contre lui. Avec un peu de chance, à le revoir en qualité de témoin aujourd'hui, se rappelleraient-ils du sérieux avec lequel il avait rendu justice, de son impartialité en toutes circonstances ? Bon, peut-être pas en toutes, il était de notoriété publique que van Aken avait participé à alléger un certain nombre de peines pour les sang-purs soupçonnés d'avoir fricoté avec le Seigneur des Ténèbres, mais comme il s'y était lui-même opposé à l'époque, on n'avait rien pu lui reprocher.

La farce allait se rejouer une fois de plus.

En entrant dans la salle, son regard croisa celui de Duncan qui revenait de son témoignage et van Aken le dépassa sans un mot. A son tour maintenant.

Il s'avança au milieu de la pièce, où avaient dû se tenir quelques minutes plus tôt la moitié de l'école. Le professeur n'aimait pas cette position, en contrebas des jurés et des juges. Lorsqu'on l'avait accusé de faire disparaitre des pêcheurs dans les Hébrides, il s'était retrouvé ici, alors qu'il siégeait quelques jours plus tôt encore parmi ses paires, en haut. Cela lui rappela de mauvais souvenirs et sa colère se réveilla au fond de lui. Il la fit taire. Ce n'était pas le moment de se laisser aller. Un rapide regard pour Appleton, chacun des deux. Savaient-ils ? Imaginaient-ils ? Sans doute au moins devaient-ils soupçonner, peu importait.

- Alexander Augustus Anthonius van Aken, maître des potions à Poudlard et Ordre de Merlin 2nd classe. Mes respects à la Cour.

Il inclina légèrement la tête pour appuyer ses propos puis l'inclina pensivement, comme s'il peinait à organiser sa pensée.

- Je vois aux charges de ce procès que sans doute beaucoup de choses ont dû être déjà reprochées à Mme. Appleton ici-présente. Néanmoins, si vous me passez l'expression, je ne crois pas utile de charger la barque car pour ma part, je n'ai rien à reprocher à la politique menée par la directrice.

Il laissa passer un silence.

- En tant que maître des potions, je fais un usage très limité des baguettes magiques dans mon cours aussi ne m'ont-elles pas manquées. J'ai d'ailleurs pris soin de ne pas donner aux élèves de devoirs nécessitant la manipulation de substances à risques, même minimes, afin de ne pas leur donner l'occasion de se servir de magie pour réparer d'éventuels dégâts. En cas de problème, notre infirmière se tenait de toute façon prête à réagir immédiatement, je la sais très compétente.

A nouveau il marqua un temps d'arrêt.

- Pour rester sur le sujet des baguettes et de leur interdiction, j'aimerai que nous fassions preuve de compréhension. Après tout c'est le rôle de la justice de savoir voir au-delà des simples apparences, fussent-elles accablantes. Mme. Appleton, après l'attaque contre son mari et les récurrents actes violents auxquels elle a dû faire face, "révolution" et autres sottises, s'est trouvée au pied du mur et n'a certainement pas su comment réagir de manière appropriée. La répression est tentante face à l'adversité et nous aurions tort de juger, nous qui n'avons pas eu à prendre ces décisions difficiles. Bien sûr rétrospectivement il est aisé de souligner que des solutions plus pédagogiques existaient, mais faire preuve de sagesse et de discernement au cœur d'une crise est plus facile en théorie qu'en pratique. Bien entendu c'est le rôle d'un chef d'établissement mais Mme. Appleton a réagit de la manière qu'elle jugeait approprié et avec les méthodes qui lui étaient connues. Je souhaite rappeler, et c'est tout à son honneur, qu'en tant que née-moldu, Mme. Appleton a très bien pu sous-estimer la privation et le traumatisme que pouvait engendrer la séparation de sa baguette pour de jeunes sorciers habitués à vivre depuis leur petite enfance dans un environnement magique. Comment pouvait-elle prévoir les blessures que ce manque a naturellement produit, les mises en danger et le sentiment angoissant d'insécurité et de vulnérabilité ? Cela aussi, il faut le prendre en compte, et excuser.

Comme un aimant, son regard fut involontairement attiré par celui d'Appleton. Il aurait aimé ne pas la fixer mais c'était plus fort que lui, aussi se contenta-t-il d'adopter un visage fermé et impénétrable. Que devait-elle penser à cet instant ? Et que penseraient les juges ?

- En ce qui concerne l'étude des moldus, je me suis opposé à la décision de l'imposer à tous les élèves. Pour des raisons pédagogiques. Il me semble qu'on n'apprend pas bien sous la contrainte et que, si vraiment la politique de Monsieur le Ministre Appleton cherchait à être efficace, elle aurait pu se contenter de l'imposer aux premières années, et libre ensuite à nos étudiants de poursuivre l'option ou non. Cela m'aurait semblé plus sage. Toutefois, cette réflexion strictement professorale mise à part, il m'est difficile d'exprimer des griefs quant à cette décision. Monsieur le Ministre a été élu pour servir une certaine vision de la société sorcière et il est normal que cette vision se retrouve jusque dans l'école. Après tout, les esprits des plus jeunes sont encore en formation, quel terrain plus propice alors pour leur inculquer les idées pour lesquelles nos concitoyens ont voté ? Certains de mes collègues ont pu qualifier cela de propagande ou d’agenda idéologique mais je ne suis pas d'accord. Bien entendu un peu de mesure aurait sans doute été bonne à prendre, la mise en contact répétée et brutale avec la culture moldu de nos jeunes sorciers a, je le crains, même pu provoquer des réactions de rejet de principe. C'est le problème lorsqu'on entend forcer trop la main. Au demeurant, si je suis pour ma part partisan d'une ligne pédagogique plus arrangeante, je ne peux reprocher à Mme. Appleton sa bonne volonté et ses tentatives d'innovation quant à l'enseignement dispensé à Poudlard. Qui ne tentent rien n'a rien, ne dit-on pas et un échec, même dommageable, reste plus souhaitable que l’inaction.

Encore une pause, le temps de laisser à chacun celui de digérer ses paroles.

- Enfin et pour conclure sur le risque de divulgation du secret magique...

Il soupira.

- Ce n'est pas la faute de Mme. Appleton.

Puis il redressa la tête, fixant Richard Appleton.

- La faute incombe à notre manière d'accueillir les nés-moldus au sein de notre communauté. Déracinés et intégrés par la force au sein d'un environnement qui n'est pas le leur, il était prévisible que certains finissent par ruer. Comme la greffe d'un boucher, on ne peut s'attendre à autre chose qu'un rejet. Non ce n'est pas la faute de Mme. Appleton, le système éducatif n'a pas pour charge de palier les défaillances de la classe dirigeante et les conséquences d'une politique d'accueil dépassée et dangereuse. S'il y a quelqu'un à accuser ici, c'est moi, c'est nous tous, les plus âgés d'entre nous qui depuis des décennies avons laissé grandir les germes d'une rébellion évidente chez ceux que nous ne parvenons plus à intégrer correctement. N'accusez pas Mme. Appleton, car elle ne peut à elle seule porter la responsabilité de toute une société, de tout un système pensé à la va-vite, plongeant par idéologie les nés-moldus dans un monde qui de base n'est pas le leur et attend pourtant d'eux amour et remerciement. Ces gens là ont le droit de se révolter contre nos institutions. Le cas de la petite Özdemir n'est pas isolé, il y en aura d'autres si nous n'agissons pas, et contre cela, Mme. Appleton je le crains, n'a aucun pouvoir.

Sur la fin, son ton s'était fait d'un froid glacial, comme celui dont il usait lorsqu'il réprimandait ses élèves. Le vieil homme compatissant qui était entré dans la salle avait disparu, évaporé à la tribune. Van Aken laissa passer une poignée de seconde, à fixer les juges, puis hocha la tête.

- Merci de votre attention.

Et comme il était venu, il s'en retourna retrouver les autres témoins à l'arrière de la salle.
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Message(#) Sujet: Re: [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) [ÉVÉNEMENT] Un procès historique (ouvert à tous) EmptySam 22 Mai - 22:07


Procès d'Evelyn Appleton


Une fois les derniers mots du professeur van Aken prononcée, la Présidente se leva pour reprendre la parole. " Tous les témoins ont pu s’exprimer. Monsieur le procureur, nous vous écoutons pour vos réquisitions ". L’un des membres du Magenmagot qui se tenait sur le côté et non dans la formation de jugement se leva à cette interpllation. S’adressant tant aux jurés qu’à l’assistance, l’homme prit la parole de la voix assurée de celui qui est coutumier de l’exercice.

"Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les jurés. Comme vous le savez, mon rôle est de vous démontrer la culpabilité de la prévenue et de représenter la société dans la demande de sanction. La défense essaiera de vous dire qu’il n’y a pas d’infraction. Que tout est question d’opportunité, d’appréciation de la situation. Moi je vous dirais que ce n’est pas un salon mondain, on ne discute pas politique éducative mais infraction, procès, justice. Madame Appleton n’est pas une gestionnaire perdue, elle est prévenue pour trois infractions graves dont la peine encourue est un emprisonnement à Azkaban.

Vingt et une personnes ont témoigné devant vous. Seize ont livré des témoignages accablants. Deux d’entre eux, sans être tranchés, ont tout de même dépeint et corroboré une situation gravissime. En résumé, presque quatre vingt dix pour cent des personnes interrogées vous parlent de peur, vous parlent de mal-être, vous parlent de danger, vous parlent de privation. Est-ce un théâtre de guerre ou une école ?

A travers leur récit, vous pouvez entendre nettement la caractérisation des trois infractions qui sont reprochées à Madame Appleton. S’agissant de la négligence face à une menace préoccupante de dévoiler le secret magique, vous avez pu entendre qu’une enfant isolée et perturbée a souhaité briser ce qui est le fondement même de notre société. Le Ministère en a-t-il été informé ? Des Oubliators ont-il été mandatés ? Y-a-t-il eu l’intervention de médecin de Ste Mangouste pour expertiser la pauvre enfant ? Est-ce que quelqu’un a entendu aujourd’hui la moindre mesure suffisante pour protéger le monde magique ? Non. Parce qu’il n’y en a pas eu. Pire, la jeune Zeynep Ozdemir est présente et elle se balade avec des pancartes pour continuer son prosélytisme, preuve que la menace n’a jamais été prise au sérieux ou traitée. L’infraction, Mesdames et Messieurs, est donc caractérisée.

S’agissant de la mauvaise gestion d’un établissement scolaire en période de crise, je ne vais pas me lancer une liste à la Prévert tant les exemples sont nombreux. Quelques éléments saillants tout de même. Des élèves privés de baguette magique, peine normalement pénale et non simple sanction éducative, un malaise généralisé, une chute du niveau général, deux élèves renvoyés pour avoir fait de la magie dans une école de magie, des sorts inoffensifs, désormais sans avenir. Tout cela, ce ne sont pas des choix éducatifs, c’est un sacrifice d’une génération entière de sorciers. Existe-t-il pire gestion ? Il n’y a pas besoin de frapper ces enfants pour parler de mauvaise gestion. La maltraitance psychologique qu’ils ont vécue et qui transparaît dans leurs discours est bien suffisante. Aucun enfant ne devrait rentrer de Poudlard en ayant été victimes de violence, la peur au ventre. La violence insidieuse est la pire.

S’agissant de l’encouragement à la rébellion, deux éléments. A ne pas traiter la menace pesant sur le secret magique, elle a laissé et encouragé par son inaction Zeynep Ozdemir mener une un début de rébellion. A ne pas protéger les élèves, à les placer dans le climat d’insécurité et de peur qu’ils vous décrivent, en les coupant de toute communication extérieure en bloquant les hiboux, elle les a mis dans une situation inextricable, dans laquelle il n’avait pas d’autre choix que de se rebeller. L’infraction est donc caractérisée.

Je vous demanderai donc d’entrer en voie de condamnation. Pour la peine à prononcer, je vous l’ai dit, c’est la prison qui est encourue. Au regard de l’absence d’antécédent de Madame Appleton et de son profil particulièrement inséré dans la société, je demande que soit uniquement prononcée à son égard sa destitution immédiate du poste de directrice de Poudlard et l’interdiction d’exercer toute profession impliquant des mineurs pendant une durée de dix ans. L’urgence aujourd’hui, c’est de l’empêcher de nuire et de rebâtir ce qui a été détruit. A ce titre je ne saurais que trop me prononcer en faveur de la réintégration immédiate des élèves renvoyés. Je vous remercie."


Il se rassit et le silence se fit à nouveau dans la salle. Les réquisitions du procureur terminées, appuyées par la plaidoirie de l’avocat des familles Sørensen et Yaxley, la présidente d’audience se tourna vers la défense. L’avocat de la directrice se leva donc à son tour et s’approcha de la barre.

"Quoi qu’en dise Monsieur le Procureur, Mesdames et Messieurs, je vais m’employer à vous démontrer que non seulement aucune infraction n’a été commise, mais que ce procès n’est pas celui de la gestion d’un établissement, mais un combat politique détourné.

Pour démontrer l’existence de délits, Monsieur le Procureur se fonde uniquement sur la parole de quelques adolescents contrariés parce que punis. La vérité c’est que la majorité des professeurs qui viennent témoigner aujourd’hui, des adultes responsables, ne voient pas d’infractions, parce qu’il n’y en a pas eu. Négligence face à une menace préoccupante ? Mais encore faut-il qu’il y ait menace ! On parle là d’une enfant de douze ans et qui comme vous avez pu le voir a pour toute dangerosité des pancartes, au demeurant fort bien dessinées. Et on va faire intervenir tout le ministère pour elle ? Mais si à chaque fois que Poudlard avait accueilli un sorcier perturbé il avait fallu s’affoler, il n’y aurait plus personne. Madame Appleton a géré la situation avec calme et humanité, en comprenant que cette jeune fille a besoin de cadre et de stabilité pour se remettre d’une situation familiale qui l’a ébranlée. Mauvaise gestion ? Ce n’est pas parce que vous n’auriez pas agi de la même manière que la gestion est mauvaise. Il y a eu des débordements dus à une mauvaise utilisation des baguettes, elle a fait en sorte que cela cesse, le tout dans le climat particulier et rappelé par le professeur van Aken de la tentative d’assassinat du mois de décembre dont l’auteur court encore. Les baguettes ont été rendues dès que les professeurs ont alerté sur une dégradation de l’état psychique des élèves. Le renvoi de certains d’entre eux ? Ils ont été prévenus et ont choisi d’enfreindre les règles sous les yeux de la directrice, la narguant, en pleine mutinerie, si elle faisait preuve de la moindre faiblesse, le contrôle aurait été perdu. Elle n’a pas encouragé mais contenu une rébellion. Finalement, aucune charge ne tient parce qu’il n’y en a pas. Grâce à elle, vos enfants vont bien.

Puisque vous êtes maintenant convaincus qu’il n’y a pas d’infraction mais une succession d’événements malheureux, pourquoi sommes nous tous réunis ici ? Le Magenmagot au complet, tous ces étudiants soi-disant si en retard sur le programme et qui pourtant ont une journée à perdre pour venir vous réciter un discours écrit par leurs parents ? Justement parce qu’aujourd’hui votre tribunal est dévoyé de son office pour mener un combat politique. Ce n’est pas une coïncidence si ce sont les familles inscrites sur le registre qui témoignent majoritairement aujourd’hui. Leur but est de déstabiliser l’institution et de contester la politique du Ministre de la Magie sans passer par les urnes. Renvoyer Madame Appleton, ce serait ça la négligence, l’incitation à la rébellion. Que va devenir une école privée de sa directrice ? Qui va assurer la continuité dans des temps que tous les témoins s’accordent à qualifier de troublée ? Ne vous laissez pas manipuler. Après la tentative d’assassinat du Ministre, tout ceci n’est que la preuve que toute ouverture vers la tolérance fait nécessairement l’objet de menaces. Mais vous pouvez empêcher cela, pour que jamais l’école ne connaisse un nouveau Blackman. J’ai plaidé."


La Présidente laissa quelques secondes pour que l'avocat puisse retourner à sa place auprès de ses clients et se tourna vers les jurés pour leur indiquer qu'allait venir le temps du délibéré. "L'audience est suspendue le temps que le tribunal prenne décision. Elle sera rendue après la suspension."Lui emboîtant le pas, tous les membres du tribunal se retirèrent.

Et maintenant ?


Comme vous l'avez compris, le procès touche à sa fin... Mais rien est joué pour autant ! Maintenant que vous avez toutes les informations possibles et imaginables, il va falloir prendre une décision : est-ce qu'Evelyn Appleton mérite d'être virée de la direction de l'école ? Vous avez jusqu'au 31 mai pour faire entendre votre voix alors, n'hésitez pas.


L'avenir de Poudlard (oui, rien que ça) est entre vos mains !

Merci à @Carla P. Yaxley et à @Finnbjörn K. Sørensen pour avoir monté et écrit tout ça, ainsi qu'à tout ceux qui sont venus témoigner.


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