Amalia est née le mercredi 16 aout 2017 à Edimbourg au NHS Lothian, une clinique rattachée au Royal Infirmary of Edinburgh et, même si le soleil n’était pas au rendez-vous ce jour-là, tout le monde dans la famille de la petite s’accorde à dire qu’elle est un vrai rayon de lumière depuis sa naissance.

Bien que réservée avec le reste du monde, ses parents sont tous les deux d’accord sur le fait que c’est une enfant spéciale. Si ça ne tenait qu’à eux, ils iraient même jusqu’à dire… magique. Mais c’est absurde vu que la magie n’existe que dans les contes. Du moins c’est ce que croit fermement son père, Ian, professeur d’astrophysique à l’Université de la capitale écossaise. Moyra, sa mère, conservatrice à la bibliothèque nationale d’Ecosse, ne le contredit pas, mais elle a bien plus de doutes sur la chose. Surtout que, depuis qu’Amalia est arrivé dans leur vie, il se passe des choses étranges. Pas souvent, mais comme pourrait dire l’adage, une fois c’est un hasard, deux fois c’est une coïncidence, trois fois c’est une réalité.

D’abord, il y a eu cette fois où le doudou perdu de la fillette s’est mystérieusement retrouvé dans son lit alors que sa mère était persuadée qu’il était dans le salon. Peut-être avait-elle juste oublié qu’elle l’avait remonté de l’étage du dessous sans s’en rendre compte. Mais elle se rappelait pourtant bien qu’il n’était pas dans le berceau de sa fille au moment où elle était partie le chercher. Et bien sûr, Amalia était trop petite pour sortir de son lit à barreaux et y revenir avec ledit doudou, le temps que sa mère ne remonte les escaliers. Ian avait rétorqué qu’elle était simplement fatiguée et que le bout de tissu devait s’être glissé entre les draps et la couverture… soit.

Ensuite, il y avait cette robe qu’elle jurerait d’avoir acheté verte et qui était devenue bleue lorsqu’elle l’avait ressorti de la machine à laver le lendemain. Elle se le rappelait particulièrement, car la petite avait fait un caprice, se plaignant de la couleur originelle. Son mari lui avait alors dit qu’elle devait avoir avait mal vu à cause de la lumière dans le magasin qui avait une teinte jaune, ce qui lui avait donné l’impression que sa couleur originelle était verte. Mais l’étiquette sur la robe était pourtant formelle, elle était bien verte à l’origine alors que le tissu était maintenant bleu ciel.

Et enfin il y eu ce bouquet de fleur qui dura plus de deux semaines. La chose était déjà étrange en elle-même, mais ce qui interpella Moyra était que sa fille allait caresser les pétales tous les jours et qu’après son passage, les couleurs des fleurs paraissaient plus vives et les tiges moins fatiguées et tombantes. Elles donnaient l’impression d’avoir été récoltées le jour même. Et pour en avoir le cœur net, la bibliothécaire avait fini par mettre le bouquet hors d’atteinte de sa fille. Le lendemain, il était si desséché qu’on l’aurait cru mort depuis plusieurs jours. Ian tenta d’expliquer le phénomène par le fait que le vase, en étant déplacé sur une étagère du salon, avait pris la poussière, ce qui avait fait se développer une bactérie dans l’eau et les fleurs avaient dépéri très rapidement. Sinon, elles avaient surement duré aussi longtemps avant d’être mis ailleurs, car la table du salon avait l’exposition parfaite au soleil, ce qui leur donnait suffisamment de vitamine D et les avaient conservées jusque-là.

Mais Moyra ne croyait plus en ses explications. Sans rien dire, elle guettait le moindre signe sortant de l’ordinaire et le répertoriait dans un petit calepin dans l’espoir que rien d’étrange ne surviendrait alors qu’Amalia était à l’école ou hors de la maison. Et heureusement pour tous, il ne se passa rien que la plupart des moldus ne put relativiser.

À part ces quelques faits, la vie de la petite fut relativement calme. Étant très assidue à l’école, elle se faisait un peu chahuter par ses camarades qui la qualifiaient de première de la classe, fayote et autres surnoms peu enviables que l’on récolte dans ces années-là. De ce fait, elle n’avait pas beaucoup d’amis à part une voisine de quartier avec qui elle s’entendait bien parce qu’elles allaient dans la même école depuis toutes petites.

Mais tout cela était sur le point de changer car, un matin du mois de juillet, quelques semaines avant le onzième anniversaire de la fillette, voilà qu’une lettre un peu spéciale, arrivée par la poste, était adressée à la petite. Une lettre épaisse avec un gros cachet de cire rouge et un étrange blason. Était-ce le frisson qui l'a parcouru lorsqu’elle posa la main sur la lettre ou les fourmis qu’elle ressentit dans les doigts au contact du papier qui mit la puce à l’oreille de sa mère en récupérant l’enveloppe dans la boîte aux lettres ce matin-là ?

Toujours est-il qu’elle sentit que pour sa fille comme pour eux, la vie prenait un tournant qui les menait dans un inconnu à la fois angoissant et excitant.

Amalia est fille unique, sa cellule familiale est donc relativement simple.

Sa mère, Moyra est bibliothécaire à la bibliothèque nationale d’Ecosse. Elle est âgée de 37 ans et est d’un naturel curieux, mais aussi un peu rêveur. Elle aime l’esprit cartésien de son mari, mais ne le partage pas totalement. Et encore moins depuis que sa fille est née. Elle fait 1m68, est un peu rondelette, a de longs cheveux châtains et de jolis yeux en amandes de couleur noisette qui lui viennent de son père, d’origine coréenne. Bien que née en Ecosse, elle a pas mal vadrouillé entre ce pays qu’elle aime tant et celui de son père, la Corée du Sud. Elle ne s’y est rendue qu’une fois, avec son mari et sa fille, depuis que la petite est née, mais elle met de côté dès qu’elle peut dans l’espoir de pouvoir y retourner bientôt.

Ensuite vient son père, Ian, professeur d’astrophysique à l’Université d’Edimbourg. Plus jeune que sa femme de deux ans, il a beaucoup plus les pieds sur terre que Moyra. Et parfois certains disent qu’il rationalise un peu trop tout ce qui l’entoure. Pour lui, la magie n’est que de la science qu’on ne peut pas encore expliquer et il s’est empressé d’apprendre ce concept à sa fille dès qu’elle fut en âge de comprendre. Il fait 1m74, est brun, assez fin et porte une barbe douce et bien fournie contre laquelle Amalia aime frotter sa joue lorsqu’il vient lui faire un bisou le soir avant d’aller se coucher. Pour ce qui est de ses origines, il est né et a grandi à Edimbourg, ce que son accent confirme toutes les fois qu’il parle d’un sujet qui le passionne.

Outre ses parents, la famille compte une vielle chatte, Peluche et une seconde, plus jeune, fille de la première, nommée Nova. Elles ont toutes deux une robe Isabelle, bien que la fille soit plus diluée que sa mère. Elles ont toutes les deux des poils longs et doux dans lesquels Amalia aime enfouir son nez.

Toute cette petite famille habite au 9 West Castle Road à Edimbourg et sera bientôt rejoint par une chouette que Moyra achètera au chemin de traverse, pour rester en contact avec sa fille lorsque celle-ci partira pour Poudlard.

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