[club de danse] Kazachok

Cette salle était incontestablement prodigieuse. Depuis que le concierge bizarre lui avait montré les lieux, Nikita y était retourné à plusieurs reprises pour tester les possibilités magiques de la pièce. S’il avait dans un premier temps testé en long et en large les possibilités d’aménagement pour en faire une salle de danse, d’autres idées plus inavouables lui étaient ensuite venus en tête. Que pouvait bien faire Poudlard d’un tel endroit ? Quelles en étaient les limites ? Pouvait-il demander, par exemple, des outils d’espionnages ? De mise sur écoute ? Ou même créer des armes ? La perspective était inquiétante, on imaginait assez aisément quel avantage pourrait procurer ce genre de capacités, en cas de conflit.

Le jeune homme consacra dès lors plusieurs après-midi à faire apparaître toutes sortes de choses. Il eut la bonne surprise de constater que la salle ne lui donnait pas d’armes, mais qu’elle pouvait offrir des mannequins d’entraînement, ouvrir sur de faux extérieurs, et créer des pièces assez extravagantes dont certains semblaient presque dépasser les lois de la physique : escaliers à l’envers, piscine sans fond, forêt vierge. Il était également possible de créer des cellules de prison et un QG militaire, mais pas d’espionner qui que ce soit. Nikita avait demandé à posséder un centre de contrôle satellite moldu, la salle le lui avait offert mais sans parvenir à connecter avec l’extérieur, toutes les communications étaient brouillées.

Sur la fin, il avait même informé le Kot Baioun du lieu et le chat semblait s’être montré assez intéressé, promettant de revenir. Ce qu’il pouvait bien avoir à faire d’une salle avec de tels pouvoirs, en revanche, Nikita l’ignorait.

Il ne perdait toutefois pas de vue son objectif principal : le club de danse. En cela, la pièce répondait merveilleusement à ses attentes : il avait le parquet le plus adéquat, pouvait changer le sol d’une simple pensée, disposait de barres au mur, de miroirs, d’un vestiaire et pouvait même transformer les lieux en théâtre avec scène et gradins, des fois qu’il y ait nécessité d’accueillir du public. Il se montrait enchanté et ses derniers préparatifs terminés, informa ses camarades inscrits que la première séance aurait lieu ce jeudi à 18h, merci de ne pas être en retard.

Comme il présidait la première séance, il avait d’abord envisagé de commencer par quelques bases de classique : pointe, entrechats, ce qui n’était déjà pas une mince affaire, mais le Baioun qui dormait sur son lit avait secoué la tête. « Tu n’arracheras jamais leur intérêt avec des mouvements techniques. » Comme il s’y connaissait en entrechat, Nikita lui fit confiance et opta pour un programme un peu plus ludique au début. Les premiers pas de la Kazachok feraient très bien l’affaire.

Il accueillit ses camarades en tenu traditionnelle de ses contrées : botté jusqu’aux genoux et en veste de laine. Il n’avait cependant pas poussé le vice jusqu’à se présenter coiffé d’une casquette.

- Bienvenue merci d’être venus.

Il y avait là Agatha qui tenait la radio de l’école, Maximilianna, une jeune fille très propre sur elle, Dmitri van Aken, qui venait de perdre son grand-oncle et à qui il tapota l’épaule lorsqu’il entra, Daisy Gibson qu’il ne connaissait pas, et le concierge bizarre qu’il salua d’un hochement de tête en raison de son âge.

Sans perdre de temps, il introduisit la séance. « Nous avons l’honneur d’inaugurer aujourd’hui le club de danse de Poudlard, montrons nous digne de ce noble art et ce noble art nous le rendra. »

La danse était une activité exigeante nécessitant rigueur et force physique, pas exactement le genre de chose qu’on improvisait. Toutefois, pratiquée correctement elle endurcissait le corps, l’esprit, et élevait l’âme. Ce n’était pas pour rien s’il y avait continuité spirituelle entre les anciens dieux païens et le Dieu de l’Evangile autour de la danse.

- Depuis des millénaires nous pratiquons la danse, elle est consubstantielle à notre humanité. Elle est également vectrice de pouvoir, aussi bien symbolique que magique. Aujourd’hui nous verrons une danse de mon pays, la Kazachok.

Et en guise de démonstration il leur fit deux pas, bras écartés en T, pliant et remontant en rythme sa jambe gauche, puis la droite tout en se déplaçant, avant de revenir se replacer devant eux.

- C’est une danse traditionnellement pratiquée par les troupes cosaques, généralement par les hommes, mais la politique de Poudlard en matière d’égalité semble considérer que les associations ne peuvent pas faire de discrimination sexuée, ce que je réprouve quand il est question d’art.

Au moins c’était dit.

- Des questions ?

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@Agatha Kline @Septimus Veturia @L. Daisy Gibson @Dmitri D. van Aken @Maximilianna S. Stein @Shayne T. Williams

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Club de danse

Agatha & les apprentis danseurs

J
'ai toujours aimé danser. Le visage dans ma main, les yeux rivés sur ma tasse fumante de latte aux épices, je repense au bal de printemps de l'année passée, à Ilvermorny. Chase m'avait demandé d'être sa cavalière, et je l'avais accompagné, dans une robe en taffetas prêtée par Lydia qui m'allait encore mieux qu'à elle. Dans la salle de bal ornée de mille guirlandes fleuries, il avait déposé sa main sur ma taille, j'avais placé la mienne autour de sa nuque et nous avions suivi avec une précision académique chaque mesure, parfaitement calqués sur le rythme de la mélodie. Et après un temps d'adaptation, nous trouvions enfin nos marques, nous abandonnant l'un à l'autre. Il avait chuchoté à mon oreille de beaux mensonges qui m'avaient fait glousser de plaisir... Il me guidait sans peine, j'étais réceptive à ses appels. Et mes doigts refermés autour des siens, je m'étais laissée entraîner, tournant, et tournant encore. Droit en avant, gauche en arrière, puis demi-tour. Comme c'était grisant... tout le monde nous regardait, les plus jeunes nous enviaient... ! Ce soir-là, j'avais envie que cette danse se prolonge en une éternité. Mais ce n'était pas arrivé. À la place, il m'avait mordue à la jugulaire deux mois plus tard et abandonnée dans une station de métro de Boston. J'écume toujours de fureur et de tristesse en y repensant, en me jurant que dès lors que j'en aurais l'occasion, je lui planterais un pieu de chêne blanc dans le coeur pour mettre fin à son existence de sale monstre assoiffé de sang... Et après, j'ignore ce qui se passera pour moi. Peut-être que je ne ressentirais plus jamais la même passion que celle qu’il a su m’inspirer pour qui que ce soit… Peut-être que j’errerais pour toujours sans but, sous l’apparence d’une jeune fille de dix-sept ans qui ne vieillit plus, d’école en école, à renouer inlassablement les mêmes relations superficielles. En attendant de le savoir, je vide ma tasse d’une traite et mords dans un biscuit à l’avoine en me levant de table… Si ce connard a su me retirer tout espoir d’une vie normale et épanouie, je refuse qu’il m’ait enlevé le plaisir de danser.

J'arrive sur le lieu de rendez-vous donné par Nikita avec un peu d'avance. J'aime bien ce garçon. Il m'a l'air un peu coincé et parfois un peu à l'ouest, mais j'imagine que c'est un trait caractéristique des russes... je n'en connais pas beaucoup... En attendant, il est d'une grande aide pour mon podcast, j'ai reçu beaucoup de compliments sur sa rubrique des chats écrasés. Je pénètre dans la pièce en admirant les nombreux miroirs qui recouvrent ses murs, et retire soigneusement ma robe de sorcier pour révéler un justaucorps blanc. Nous sommes rejoints par le jeune Serdaigle que j'ai déjà rencontré plusieurs fois maintenant et à qui j'adresse un sourire chaleureux, une fille de Poufsouffle à la démarche assurée, cette chère Daisy, le capitaine de l'équipe de Gryffondor... et enfin le concierge. Je m'attendais à le voir apparaître, puisqu'il avait mentionné son intérêt sur le panneau d'affichage, mais sachez que je continue de le trouver sacrément louche, chers lecteurs. Notre hôte prend finalement la parole, pour évoquer les raisons de notre présence et le programme qui nous attend : et quelle n'est pas ma surprise en constatant qu'il n'a prévu ni valse ni cotillon, mais une danse folklorique de son pays... ! Par politesse, je me retiens de rire quand il esquisse ses premiers mouvements, mais dès lors qu'il demande si nous avons des questions, je m'empresse de lever la main : « Excuse-moi trésor, ça a l’air passionnant le… kazachose, mais on ne risque pas d’avoir l’air un peu… ridicules ? » J'incline la tête sur le côté, me tournant vers les autres en recherchant leur approbation pour appuyer mes dires. J'ai bien conscience d'être un peu directe, mais il vaut mieux être honnête, vous ne croyez pas ? « Enfin je dis ça parce qu’aux États-Unis, on était habitués à des trucs un peu plus funky, genre la country ou le swing. » Évidemment, j'ai bien conscience qu'en Europe, les traditions sont différentes et exigent une certaine adaptation, mais je n'ai vu personne danser d'une telle manière lors de la soirée de fin d'année. « Bien sûr, c'est sûrement très bien, je ne dis pas le contraire ! » m'empressé-je de l'assurer avec un sourire dévoilant la blancheur de ma dentition, avant de lever les mains. « Mais comment on pourrait effectuer ce genre de pas au bal de Noël ? Soyons réalistes. » Peut-être me contredira-t-il, mais je ne crois pas être à la traîne concernant les tendances, et croyez-moi, je sais d'expérience qu'elles l'emportent toujours sur le folklore.

black pumpkin

[Club de danse] Kazachok

Ft. @Dmitri D. van Aken @Septimus Veturia @Nikita N. Yaga @Agatha Kline

À peine quelques heures plus tôt, j’étais à tourner le carrousel de mes chaussures avec une seule et très importante question : Que conviendrait-il à porter plus tard pour la première rencontre du Club de danse, tout juste lancé par cet étudiant tout juste débarqué de l’Europe de l’Ouest ? C’était une question fort importante! Les chaussures pouvaient faire une totale différence, et au vu de ma brève lectures des propositions des futurs membres, c’était crucial même. Il était inconcevable de porter un demi-talon s’il en fallait une aiguille. Ni même était-il logique d’enfiler des chaussures d’un bleu pailleté alors qu’il aurait fallu un noir d’encre. Non, ça ne se faisait pas! Ainsi j’avais pris le temps de choisir avec minutie ma paire de chaussures, optant pour mes Maniola d’un rouge cerise dont une lanière de cuir rattachait ceinturait ma cheville pour un meilleur support. Malgré le talon de 2.5 centimètres, ce rien n’entravait nullement ma démarche fluide jusqu’à point de rendez-vous. Qu’avais tous à l’utiliser ? C’était lassant de passer et repasser jusqu’à ce que cette porte n’apparaisse, bon sang! Mais chance à moi, quelqu’un venait tout juste d’ouvrir la porte et j’arrivai juste à temps pour qu’iel me tienne la porte.

C’est gentil.

Je passai première, comme toujours, avant de rejoindre les quelques élèves présents. C’était consternant! de voir si peu de personne, ici. Naturellement, je rejoignit l’une des seules têtes qui valaient la peine, et accessoirement que je connaissais, en soit Dmitri van Aken, alias l’endeuillé. C’était vraiment triste pour lui d’avoir perdu son grand-oncle; moi-même j’en aurais été dévastée – mais mes souvenirs du grand-père de Rozé était plutôt floue, décédé alors que j’étais vraiment très jeunes.

Contente de te voir.

Et c’était vrai, mais sans plus. Entouré de morosité et vous devenez morose ? Je tenais absolument pas à me laisser allé dans ces sentiments que je ne partageais pas. La tête haute, j’en était à conversé avec un adulte des plus débraillé en le questionnant à savoir ce qu’il faisait ici, quand finalement nous fûmes interrompus avant qu’il m’ait expliqué la raison de sa présence dans un club réservé à des étudiants. On se le dit que les rapports Allemagne et Russie sont toujours aussi tendus ? S’étant rallié à Beaubâton à la dernière génération, les Stein avait plutôt bien fait! Après, il n’a pas la tête d’un conquérant alors j’imagine que je peux me concentrer sur autre chose. Je penche la tête sur le côté, analysant au mieux son intervention, avant d’être tiré par des propos plutôt désagréable.

On m’avait parlé de toi, l’Américaine. Au moins, maintenant je vois exactement que les stéréotypes sont fondés.

Qu’ils n’ont officiellement aucuns respect pour la culture qui n’est pas la leur, et qu’ils rêvent beaucoup trop gros pour leur très humble personne. Après, je ne la connais pas plus, mais c’est bien assez pour lui jeter un regard de discrédit. On entend sa voix criarde en podcast depuis la rentrée; vous croyez qu’elle manque vraiment tant d’attention pour se prêter à raconter tout et n’importe quoi ? C’est tellement risible. À moins qu’elle en ait besoin pour une élévation sociable de vers de terre à cloporte.

Vivement ta démonstration de country! Je l’essaierai, promis. J’aurais une raison de sortir mes bottes d’équitations! Ça serait ici ou à l'extérieur ? Je te laisse y penser, pendant qu’on essaie le programme d’aujourd’hui.

Reprend ta place, tout en bas. Je n’avais pas d’ennemie, et même si elle se débattait dans tous les sens comme un insecte, elle ne serait guère plus importante que cela. J'avais dit le tout sur un ton des plus courtois, mais aucunes des paroles qui avait sorti de ma bouche ne l'était vraiment. Cela étant, on s’entend que pour moi, une danse est une danse. À savoir si j’ai besoin de prouver à tous en démonstration que j’ai appris quelque chose, c’est bien moins important à mes yeux. Mais qui sait, peut-être que pour elle, ça l’est. Le seul moment où quelqu’un pose ses mains sur sa taille et la regarde dans les yeux. Trésor, si tu te cherches un époux, va le chercher ailleurs et met toi à genoux, ça conviendra bien mieux à tes inclinaisons douteuses. Mes mains s’étaient posées sur mes hanches, mon sourire tout aussi jolie que le sien, avant qu’elle ne perde officiellement tout l’intérêt à mes yeux. Bras en croix, jambe gauche, pas vers la droite et pas vers la gauche, à moins qu’il n’y ait des détails moins évidents que j’ai raté ou oublié dans cette tentative odieuse de nuire à l’effort du Gryffon, révisais-je dans ma tête. Des pas de base, c’est justement l’idée. Avant de me tourner vers le jeune Yagga qui doit probablement se demander à quoi il assiste actuellement. - J’ai compris qu’il s’agit de pas de base. Pourrais-tu nous montrer les pas en intégralité du Kazachok, s’il te plait ? Ça me semble être peu abouti. – Cette fois, je misais sur le fait que ça aurait l’air peut-être un peu plus compliqué au complet. Cette fois, je serais du côté de l'ennemi, mais rien ne disait que ça ne changeait mon opinion face à aucun d'entre eux.

Code by Joy

( Kazatchok )

‎‎ ‎ La première session du club de danse, c’était ce qu’attendait Septimus avec le plus d’impatience ce mois-ci ; ça et la sortie d’Halloween, sur laquelle il travaillait d’arrache-pied en tentant de coudre un long manteau emplumé. La partie facile avait assurément été la création du bec, mais il peinait avec la finesse des fils. Aussi était-il particulièrement ravi de renouer avec une activité qu’il maîtrisait sur le bout des doigts – ou plutôt, des orteils. Lorsque Fergal lui avait suggéré d’ouvrir son propre club de danse, il n’avait pas osé, mais cette opportunité créée par le nouvel élève tout droit venu de l’Est l’enchantait. Il avait sauté dessus et même été agréablement surpris de voir Agatha et Daisy nourrir de l’enthousiasme pour les types de danse qu’il pouvait dispenser.
‎‎ ‎ Lorsqu’il arriva dans la salle sur demande – qu’il se plaisait toujours autant à voir apparaître, preuve que ses pouvoirs n’avaient pas disparu, mais étaient enfouis, quelque part en lui –, frais comme un gardon et vêtu de sa tenue de danse (tee-shirt en coton et collants noirs, assortis de chaussons souples) soulignant une silhouette étonnamment musclée pour ce que sa maigreur naturelle laissait apparaître au quotidien, il constata qu’il était vraisemblablement l’un des derniers arrivés s’il se souvenait bien de la courte liste des inscrits. Apercevant sa chère Daisy, son regard bleu s’illumina et il lui décocha un grand sourire ; il s’apprêtait à aller vers elle lorsqu’une élève de Poufsouffle, Maximilianna, engagea la conversation avec lui. Un peu décontenancé, il n’eut pas le temps de lui expliquer la raison pour laquelle il se trouvait ici – qu’il pensait pourtant évidente au regard du mot qu’il avait placardé au panneau d’affichage –, car le jeune Yaga entama son discours de bienvenue ainsi que l’introduction du premier cours, dont la thématique serait le kazatchok. Intrigué par la tenue du Gryffondor qui l’avait salué d’un hochement de tête et par cette danse traditionnelle dont il fit la brève démonstration, Septimus était tout à fait concentré sur son discours et ne songea donc pas à s’avancer pour prendre la parole et compléter tout ceci de son propre éventail de talents. Alors que Nikita demandait s’il y avait des questions, la voix d’Agatha s’éleva – dubitative, c’était le moins qu’on puisse dire ! À peine le concierge avait-il ouvert la bouche que Maximilianna renchérissait avec un certain dédain qui fit ciller l’adulte.
‎‎ ‎ Merlin tout-puissant, dans quel traquenard me suis-je fourré…
‎‎ ‎ Saisissant l’occasion d’intervenir lorsqu’elle se présenta, Veturia rebondit sur la question de la Poufsouffle, qui soulignait la démonstration simpliste du maître de séance. “Excusez-moi” les interrompit-il après avoir toussoté légèrement, avant de s’avancer aux côtés de Nikita afin de capter l’attention de tout le monde, joignant sans y penser ses mains en se balançant pensivement sur ses talons. “Commencer par le kazatchok et surtout par des pas « peu aboutis », comme tu le dis, est une excellente entrée en matière. Cet enchaînement nécessite du rythme et de la coordination, ce dont tout le monde n’est pas naturellement doté. Cela nous permettra, à Nikita et moi” ajouta-t-il en désignant tour à tour l’adolescent et lui-même, “de déterminer d’éventuels groupes par niveau. De même, toutes les danses ne sont pas adaptées à des novices. Vous avez probablement lu la liste des danses que je vous propose d’enseigner ici – menuet, boogie woogie, foxtrot, valse, tango, swing – et certaines d’entre elles nécessitent d’acquérir de solides bases. Alors, si une danse particulière vous intéresse, merci de me le signaler en amont afin que j’évalue vos capacités en fonction de votre expérience dans ce premier cours. À présent, je propose donc que nous imitions notre hôte.”
‎‎ ‎ Sa conclusion s’éleva d’une longue inspiration, qui lui permit de reproduire à la perfection l’enchaînement montré par Nikita. Rythme, coordination, souplesse, élégance, légèreté ; autant de qualités qui définissaient un bon danseur et que tous ne possédaient pas. Quoi qu’on en dise, les pas montrés par le Russe suffisaient largement à évaluer ces critères – car, si quelque chose semblait simple en danse, ce n’était pas parce qu’il l’était fondamentalement, mais simplement parce qu’il était très bien exécuté. Pour finir, il se fendit d’un sissonne arabesque, suivi d’un pas de plume et d’une révérence – un pas de salut issu de la danse classique – pour souligner que ce cours offrait bien plus de possibilités grâce à l’union des deux expériences diamétralement opposées de Nikita et Septimus.

ft. @Nikita N. Yaga, @Agatha Kline, @Maximilianna S. Stein, @L. Daisy Gibson & tous les membres du club de danse

credit; timus (code); timus (icons)

memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

Club de danse

La danse était loin d’être une passion pour Shayne. En général, il se faisait tout petit lorsqu’il s’agissait de danser : lors des bals, il s’éloignait exprès de la piste de danse pour éviter que sa cavalière ne le tire vers le centre de la Grande Salle. Mais il était loin d’haïr tout ce qui touchait à l’art. C’était quelqu’un de sportif et fervent amateur de vol artistique sur un balai, les vacances d’été étant ponctuées de petites séances avec ses cousins de vol à réviser les figures techniques en ajoutant une touche originale à chacune de ses volées. Cependant, les danses à deux le rendaient toujours nerveux, sans savoir pourquoi. Il se souvint de la première fois qu’il dut danser devant ses camarades lors d’un cours de danse : c’était en première année et il s’agissait de Lilith Davis avec qui il partagea sa première danse. Il ne l’avait pas invité, elle non plus d’ailleurs. L’exercice leur était imposé, et le pire était que chaque binôme devait passer devant le reste de ses camarades, assis en train d’admirer les pas de danse, certains ne manquant aucune occasion pour se moquer de certains volontaires. Et naturellement, Shayne faisait partie de cette bande de chahuteurs, avec August. Tous deux avaient passé une claire partie de leur temps à se faire des messes basses au sujet de leurs camarades qui se trémoussaient sur la piste… enfin jusqu’à ce que le jeune Williams soit désigné pour danser. Il remercia intérieurement Merlin d’avoir mis Lilith avec lui : cela lui avait évité une honte phénoménale devant une fille inconnue. Et Lilith étant une amie, il ne lui viendrait certainement pas de se moquer si l’occasion se présentait.

Vous vous imaginez donc bien qu’en arrivant malgré l’invitation de son cadet de deux ans à rejoindre le club, il y exprima une certaine réticence : il aimait les défis et l’art était l’une de ses passions, mais danser devant quelques camarades d’école ne l’enchantait guère. Il appréciait l’initiative de son jeune camarade Gryffondor d’organiser des cours de danse pour les différents bals prévus pour l’année, mais l’idée de danser devant tout le monde le rendait un peu anxieux. Avant de franchir la porte de la salle du club, il n’avait aucune idée des personnes qui y participeraient, aussi craignait-il la venue de certaines personnes qu’il connaissait, notamment ses amis de vadrouille, Kenny et August, qui risqueraient de le taquiner pendant le restant de ses jours à Poudlard, et même après s’ils devaient se retrouver à l’âge adulte, mais également et surtout Azure. Il n’avait pas peur d’elle, loin de penser que Shayne Williams aurait un jour peur d’une fille. Seulement les événements récents rendaient leur relation plus que tendue : leur dernier échange dans la salle de cours de DCFM lui avait laissé un goût amer dans la gorge, car il était désormais clair après leur discussion qu’il n’était que le second sur la liste des garçons qui plaisaient à Azure. Depuis que ce Thomas – ou Tom comme elle l’appelait avec une once de douceur dans la voix qui eut l’effet d’un coup de poignard dans le cœur de Shayne – s’était rapproché de la jeune femme pendant cet été. Il était déjà vu comme le dernier des derniers aux yeux d’Azure depuis quelque temps, il était hors de question d’en rajouter et de lui donner l’occasion de se moquer de lui davantage en assistant à ses prestations de danse. Voilà pourquoi ce jour-là il arriva en retard, son esprit étant si préoccupé toute la matinée qu’il n’avait pas songé à surveiller l’une des grandes horloges du château. Et à quelques minutes du début du cours, il ne lui vint pas à l’esprit de courir ou de marcher vite pour gagner du temps, il se contenta de se diriger vers le lieu de rendez-vous de sa démarche habituelle, c’est-à-dire sans grande hâte et les mains dans ses poches.

En arrivant sur les lieux, il soupira de soulagement en balayant la salle du regard : il n’y avait grand monde heureusement pour lui, et la majeure partie des élèves appelés pour le club de danse lui était inconnu, si on ne comptait pas Nikita et Mr Veturia le concierge de l’école qu’il connût grâce aux heures de retenue auxquelles le jeune homme était de nouveau abonné après une bonne année de révisions des B.U.S.E. Eh oui, il fallait croire qu’être en sixième année lui redonnait le privilège de rester lui-même et rendre ses journées de cours plus amusantes, et pour cela il remercia intérieurement August pour toutes ces années à faire la bringue, et Azraël avec qui il partageait ses délires de trouble-fête depuis l’année précédente. Néanmoins, depuis son nouveau poste en tant que capitaine de Gryffondor, il savait qu’il devait faire un petit effort pour ne pas risquer des heures de retenue en pleine période de match ou d’entraînement et ainsi pénaliser son équipe. Il aperçut quelques élèves qu’il avait pu voir durant sa scolarité mais de loin, comme le jeune Serdaigle, ou encore la jeune blonde également à Serdaigle qui fréquentait Dash avec qui il s’entendait bien depuis le camp d’été. Pour ce qui était de la jeune fille à la cravate et à l’écusson jaunes et gris, il ne se souvenait pas de l’avoir connue avant d’arriver en ces lieux mais il ne fit pas grand état de sa présence au club, la jeune Poufsouffle lui étant étrangère. Après avoir balayé la salle du regard, Shayne referma la porte en s’adressant à Nikita et à Mr Veturia.

« Veuillez m’excuser pour le retard. » Dit-il posément en constatant les deux concernés déjà devant l’assemblée, le jeune Russe ayant les mains levées devant lui comme pour accompagner le geste à la parole.

Il tourna la tête vers Nikita pour le gratifier d’un sourire et d’un hochement de tête entendu avant de rejoindre le groupe d’élèves qui semblait écouter le discours de Nikita sur la danse à effectuer. Le quatrième année était vêtu d’une veste collée au corps, d’un pantalon bouffant et de longues bottes en cuir. Ce style se rapprochait à la tenue militaire des années 30. Il ne manquait plus qu’un chapeau d’officier et Shayne confondrait le cours avec une initiation de soldats apprentis. Il prit place entre la jeune Serdaigle et la Poufsouffle, daignant souffler discrètement « Qu’est-ce que j’ai raté ? » afin que l’une d’entre elles l’entendent sans interrompre Nikita. Alors qu’il leva la tête par réflexe pour rassurer son nouveau batteur de son attention et de sa concentration, ses yeux se figèrent à un ou deux mètres de là… où se retrouvait une superbe silhouette. La fille de la soirée de Gryffondor, se dit-il, alerté par sa présence en ces lieux. On ne pouvait d’ailleurs la confondre de par ses tresses noires tombantes sur ses épaules, sa peau mate qui ne laissait transparaître aucune imperfection étrangement, ses longs cils sombres qui battaient gracieusement par moments lorsqu’elle papillonnait des yeux, et ses lèvres pulpeuses légèrement entrouvertes tandis qu’elle avait le regard rivé sur le jeune Russe – chose qui le ramena quelque peu à la réalité et le poussa à reporter son attention sur Nikita, osant toutefois quelques coups d’œil discrets en direction de la jeune femme en suivant son cadet. En temps normal, et s’il n’était pas distrait, la démonstration inattendue du Russe lui aurait arraché un rire. Mais là il se contenta de sourire en coin à la vue des mouvements de danse du nouveau batteur, ses yeux irrémédiablement attirés vers sa droite. Depuis cette soirée organisée par leurs préfets respectifs, Shayne n’avait pu effacer l’image de la grande brune de sa tête, perturbé par le trouble de ses sens dès lors qu’il dût poser le regard sur elle le premier jour. Et s’il n’avait pas retrouvé Azure dans la salle de DCFM, il y aurait pensé jusqu’à ce jour. Comment se faisait-il qu’il ne l’eut jamais vu avant la rentrée ? Était-elle nouvelle comme le jeune Yaga ? Était-ce pour cela d’ailleurs qu’elle semblait n’avoir aucun mal à l’appeler « trésor » devant tout le monde ? Il ne connaissait toujours pas son nom et ne tenait surtout pas à le demander, ni à elle ni même aux autres autour de lui, qu’ils soient proches de lui ou non. D’ailleurs à quoi cela servirait, si ce n’est de créer de la confusion aux yeux des autres au seul fait que Shayne s’intéressait à une jeune fille ? On l’aurait très certainement regardé de travers, ou bien gloussé au visage pour ensuite se faire une idée saugrenue des intentions du jeune homme dans son désir de connaître l’identité de la Gryffondor. Il n’avait pas daigné interrompre la conversation qu’elle tenait avec August lors de la soirée d’initiation, craignant que son intérêt soudain ne se lise trop sur son visage et ne soit à la portée des yeux de son ami de longue date. Mais en y repensant il regretta de ne pas l’avoir fait : il aurait définitivement pu trouver une excuse pour les interrompre, après tout il s’agissait de son ami, et de cette manière peut-être qu’Aug’ l’aurait présenté à la jeune femme. Et vice-versa, pour le bon plaisir du jeune capitaine.

Ceci étant dit, lorsqu’il l’entendit parler sur un ton doucereux en s’adressant à l’organisateur du club de danse, sa voix lui dit étrangement quelque chose… Il était certain de l’avoir déjà entendu quelque part, et même assez souvent pour que sa mémoire auditive la retienne. Mais où ? Quand ? Et surtout comment ? Une voix carnassière près de lui le fit sortir de sa bulle de réflexion. Elle venait bien de la Poufsouffle à côté de lui. Oula, cette jeune fille avait vraiment clairement une dent contre la grande brune, et si elle cherchait à dissimuler son dédain pour elle, Shayne n’était pas dupe, et personne ne l’était : il n’y avait qu’à l’entendre l’interpeller par son origine pour comprendre ce que la belle brune représentait pour la Poufsouffle. Il souffla d’exaspération, roulant des yeux : quelle immaturité si quelqu’un souhaitait rendre ses comptes, qu’il ou elle le fasse en dehors des cours, logique non ? Et puis pourquoi en vouloir à la jeune femme ? Elle n’avait décemment pas tort : il était déjà difficile de contraindre de si jeunes élèves à danser en plein milieu de la Grande Salle lors des bals, qu’en serait-il pour une danse étrangère que personne à part le club de danse ne devait connaître ? Il soupira : « Merlin, par pitié, dites-moi qu’on ne va pas devoir supporter des gamineries pareilles : pour rendre des comptes là, c’est vraiment pas le moment. » dit-il à l’encontre de la fille au ton hautain. Jamais il n’aurait osé le dire à voix haute mais lorsque l’adulte de la salle interrompit la jeune Poufsouffle, il devait admettre intérieurement que le concierge était bien l’homme de la situation. Il n’aurait pas supporté – d’ailleurs personne ne l’aurait fait – les piques de la Jaune et Grise longtemps. Il retint un rire moqueur tandis qu’il observait du coin de l’œil la réaction de sa voisine coupée dans sa lancée. Néanmoins, il la remercia intérieurement pour la petite information sur la belle brune : ainsi elle était donc américaine ? Voilà pourquoi il ne l’avait jamais vu auparavant. Il esquissa un rictus au coin de ses lèvres, agréablement surpris.

Il se reprit, considérant le concierge qui reprit l’introduction. « Merci, monsieur. » murmura-t-il soulagé de manière peu audible pour que le concerné l’entende, mais assez pour que ses camarades près de lui le perçoivent. La pression sur ses épaules qu’il portait avant d’arriver sur les lieux était redescendue, Merlin soit loué : l’annonce de la danse en question et le fait qu’elle ne consistait pas à un duo endiablé le rassuraient un peu. De même que lorsque Mr Veturia se mit à imiter Nikita dans ses pas de danse de Kazachok, il avait de moins en moins peur du ridicule. Il se prit même à envier les mouvements gracieux et appliqués du concierge, digne d’un danseur de ballet. Shayne en constatant l’élégance et la prestance de l’adulte devant lui comprit alors que ce club de danse était initié par Nikita en collaboration avec Mr Veturia. Il profita du moment que tout le monde prête attention à la démonstration de ce dernier pour se lancer. Oui, vous l’avez compris, il daigna enfin s’approcher de la belle brune qui troublait son esprit depuis quelques temps, et tandis qu’il s’approchait, il appréhendait la proximité avec cette dernière et regrettait un peu de faire ainsi le premier pas. Il se tint alors à ses côtés, toussotant un peu pour se donner du courage.

« Assez peu commun comme prestation, tu ne trouves pas ? » susurra-il en souriant en coin, sans toutefois détourner le regard du concierge qui dansait avec Nikita.

Il observa la jeune femme du coin de l’œil comme pour voir sa réaction, ne perdant pas son sourire tandis qu’il osa l’admirer de plus prêt. Te chauffe pas, Williams : tu n’es rien qu’un homme… Enfin un adolescent en pleine croissance avec des hormones quoi.

« Je manque à mes manières, pardon : bonjour, je me présente, Shayne Williams. »

Codage par Libella sur Graphiorum

@Agatha Kline @Nikita N. Yaga @Septimus Veturia @Maximilianna S. Stein et les autres

En découvrant l’annonce du premier rendez-vous du club de danse, Dmitri avait eu un élan de regret ; il avait mieux à faire que de passer ses journées dans des clubs ou à s’entrainer au quidditch, comme peindre, et tous ces rendez-vous incessants de-ci de-là étaient relativement prenant. Son inscription au club de duel n’était pas nouvelle et remontait aux années précédentes, aussi y avait-il apposé son nom assez naturellement et sans trop tergiverser. Celui de danse, en revanche, était inédit et plutôt séduisant sur le papier ; il ne l’évoquait guère bien souvent, mais le jeune Tchèque avait fait un peu de danse durant son enfance, rare moyen trouvé par sa mère pour canaliser cette énergie débordante. En outre, un jeune homme issu d’une famille comme la sienne se devait d’être un tant soit peu élégant et capable de guider sa cavalière sur le plancher... alors cela avait paru une bonne idée que de l’initier à l’art de la danse classique et baroque et ça s’était révélé relativement efficace. Bien que bagarreur, il avait infiniment plus la carrure d’un danseur que d’un boxeur, et il n’était pas dénué de talents. C’était bien entendue incomparable avec la peinture et son appétence particulière pour la discipline, mais il n’était pas mauvais danseur et y avait pris facilement goût au point qu’en découvrant la création d’un tel club, il s’était lancé tenter par l’expérience. Mais une fois venu le moment de gagner la salle sur demande, le regret avait commencé à grandir en lui et ce fut d’un pas lent et peu amène qu’il rejoignit le point de rendez-vous.

Certains étaient déjà arrivés, comme l’ancienne serveuse du Chaudron baveur, dont il avait depuis appris son nom par le biais de son émission de radio. Elle lui adressa un sourire amical, qu’il lui rendit dans un bref signe de tête avant de saluer à son tour Maximilianna, qui venait d’entrer dans la pièce.

- Contente de te voir.
- Moi de même, répondit-il plus par politesse que réellement convaincu de ses paroles. En réalité, il se moquait bien de croiser qui que ce soit, ce soir. À part peut-être Zeynep avec qui ça aurait pu être amusant d’assister à la première réunion du club de danse.

Le concierge était également présent, ce qui se révélait être assez surprenant et relativement gênant, aussi Dmitri s’écarta-t-il un peu de lui et de la poufsouffle pour se poster plus en retrait. Une autre serdaigle, celle qui traînait souvent avec Dashiell, et un gryffondor qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, les rejoignirent, ce dernier un peu en retard... provoquant un léger haussement de sourcil exaspéré. Il détestait ceux qui ne savaient pas se montrer ponctuel ; c’était un manque cruel d’éducation qui, cela étant, correspondait pas mal à l’allure du garçon, qui avait l’air rustre et gauche.

Tel le spectateur un peu dédaigneux et guère intéressé qu’il se révélait être, le Tchèque laissa les discussions s’enchaîner sans rien dire. Il devait s’avouer un peu surpris par le choix de Nikita, mais pas désappointé ; c’était même tout l’inverse, désormais captivé par l’idée de se lancer dans une danse masculine qui lui était inconnue. L’idée souleva pourtant quelques protestations chez Agatha, ce qui lui arracha un sourire amusé ; à croire qu’elle s’évertuait à être un parfait cliché de l’Américaine. Ça n’était pas faute de l’apprécier ; elle était plutôt gentille et avait un répondant certain qui lui donnait du charme... du moins lorsqu’elle ne sombrait pas dans ces réactions un peu vulgaires. Maximilianna et le concierge venant à la défense du Russe, tandis que l’autre gryffondor – celui à l’aspect rustre – s’en exaspérait. Dmitri laissa son regard vagabonder un peu de ce côté, l’observant s’approcher d’Agatha pour susurrer une quelconque remarque idiote au sujet de la démonstration de l’adulte.

- Maximilianna, ne sois pas si rude, je pense que l’Américaine se montrait simplement dubitative quant à l’idée de faire une telle danse... commença-t-il suffisamment fort pour que les concernées l’entende. « Après tout, elle n’est pas faite pour les femmes, on peut comprendre qu’elle soit réticente à la reproduire ».

Ce qui lui semblait parfaitement normal, en réalité. Toutes les danses n’étaient pas faites pour être mixtes ; c’était le cas de celle montrée par Nikita, mais en danse classique également, un certain nombre de pas différaient selon les sexes et très rares étaient les hommes qui faisaient des pointes.

@Agatha Kline @Septimus Veturia @Nikita N. Yaga @Shayne T. Williams @Maximilianna S. Stein

Chez lui, esquisser quelques pas de la kazachok aurait naturellement conduit l’assistance à se mettre à battre des mains en rythme, certains auraient sifflés et les plus téméraires se seraient joint à lui pour l’accompagner. Bien sûr, Nikita ne s’était pas attendu à un tel engouement – on était en Angleterre après tout – mais pas non plus à cette espèce de perplexité goguenarde de la part d’Agatha qui le doucha comme une cascade. Vexé, il croisa les bras et fixa la jeune fille d’un œil froid tandis que chacun y allait de son petit commentaire.

Maximiliana proposa qu’il fasse une démonstration plus longue mais il n’avait soudain plus envie du tout. Le jeune homme fit un pas en retrait, agacé par ce cours qui, dès les premières minutes, avait pris des allures de forum antique, et aurait certainement laissé tout le monde déblatérer encore un moment s’ils n’avait été interrompus d’abord par l’arrivée de Shayne, puis par l’intervention du concierge bizarre pour rétablir le calme.

Il fit plus que cela, en vérité, reprenant la séance en main à la surprise du Russe. Nikita n’était pas forcément aller jusqu’à réfléchir à créer des groupes de niveaux, dans sa tête, les meilleurs aideraient les plus faibles à progresser, et ceux qui feraient preuve de mauvaise volonté seraient impitoyablement expulsé de la compagnie, par sélection naturelle. Tout le monde commençait débutant, bien sûr, mais ça n’était pas non plus une excuse pour gêner les autres.
Il fut malgré tout encore plus surpris de voir soudain Septimus ébaucher quelques pas, tout à fait réussis au demeurant avant de conclure sur des pas plus classiques qui n’avaient rien à voir avec la kazachok. Nikita ne savait pas s’il devait être impressionné ou circonspect. Au moins sa démonstration avait elle eut le mérite de couper un peu les caquets de tout le monde, sauf ceux de Dmitri et Shayne qui continuaient de bavarder au fond. Il leur adressa un regard noir.

- Du silence je vous prie ! clama-t-il en tapant deux fois dans ses mains. « Remercions monsieur Ventura pour sa démonstration artisanale de la kazachok, comme il l’a correctement expliqué cela est à considérer comme une simple mise en jambe. »

L’expression lui parut étrange et il mit une seconde à comprendre qu’il s’agissait d’un jeu de mot ce qui le fit sourire. Il ne s’en tourna pas moins vers le concierge avec le plus grand sérieux.

- J’ai déjà soulevé le problème que posent les danses genrées, je pense toujours qu’il serait judicieux de faire des groupes séparés dans un premier temps.

Il balaya l’air d’un geste de la main, pas convaincu.

- Elles n’auront qu’à faire du string ou de la country.

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Club de danse

Agatha & les apprentis danseurs

C
omprenez-moi bien, chers lecteurs : je m’étais inscrite parce que j’avais besoin de soigner ma posture et de travailler mon déhanché pour briller sur la piste lors du prochain bal, pas pour me préparer au prochain défilé de l’armée soviétique. Pourquoi est-ce que tout le monde semble trouver parfaitement normal que nous gesticulions de la sorte ? En quittant mon pays pour l’Europe, je m’attendais à devoir m’adapter à de nouvelles traditions, voire à céder à quelques excentricités… Mais une danse russe, vous ne trouvez pas que c’est un peu too much ? Et c’est parfaitement mon droit de le relever, en pointant du doigt qu’il existe peut-être des styles plus appropriés pour un bal. Manifestement, mon avis ne plaît pas à tout le monde… Mes sourcils se froncent légèrement lorsque la fille qui vient de prendre la parole commence à s’adresser à moi… J’ignore qui elle est, mais il y a quelque chose qui me déplait profondément dans ses manières, un mépris perceptible dans son ton de voix. Quant aux propos qu’elle s’assène… j’entrouvre les lèvres, circonspecte. Ai-je vraiment bien entendu ? Je jette un regard interrogateur aux autres, pour m’en assurer. C’est carrément américanophobe ! Qu’est-ce que croit cette petite greluche, au juste… ? Je suis fière de mes origines, il faut vraiment n’avoir jamais mis un pied à Broadway pour penser que nous ignorons tout de la danse. Qu’elle aille donc un peu se cultiver et regarder Dirty Dancing, moi au moins je connais la chorégraphie de Baby par coeur… ! Et puis quand je vois à quel point elle semble défendre cette danse grotesque, je me dis qu’elle doit au moins être communiste. Je me contente donc de la jauger avec dédain, bras croisés sur ma poitrine. « Chérie, en plus d’être raciste, ce que tu dis est ridicule. Si tu as un problème à régler avec moi, attends au moins la fin du cours. » J’ai beau être une show-girl, il y a un temps pour le spectacle et un temps pour les coulisses. Je m’arme donc de patience tout en me drapant de dignité, tout en luttant contre l’envie pressante de refermer mes crocs naissants autour de la jugulaire de cette fille et de la vider de son sang par caprice. Je m’efforce de me concentrer sur le sujet du cours, bien consciente que nous allons devoir jouer le jeu… Je n’ai pas envie de me mettre Nikita à dos alors qu’il a l’étoffe d’un bon collaborateur, et même si ses drôles de coutumes sont quelque peu critiquables, je dois encore travailler mon sens du rythme et mon amplitude de mouvement. C’est au tour du concierge de s’avancer sur la piste et d’esquisser de grands gestes, ce qui fait naître un petit sourire à mes lèvres. J’appréhende pourtant le moment de devoir me prêter à mon tour à l’exercice… Adieu, mes espoirs de valser comme Elizabeth Bennett dans "Pride and Prejudice", on est bien partis pour se coltiner la danse de cosaque ! « … il a bien dit "du string" ? » répété-je à voix basse à l’adresse du jeune Serdaigle qui se trouve à côté de moi, un sourire discret aux lèvres. J’ai bien conscience qu’il doit s’agir d’un défaut de prononciation de la part de notre interlocuteur, mais ça aurait été dommage de ne pas le relever.

Un camarade, que j’authentifie rapidement comme un garçon de ma classe, s’approche subtilement de moi. Il est plutôt mignon… je lui trouve un certain charme, en plus de sa silhouette athlétique : difficile de ne pas être sensible à des épaules aussi carrées. Il s’adresse à moi, commentant la prestation à laquelle s’adonne le concierge… Je réprime un ricanement, en le voyant ouvrir les bras comme s’il s’apprêtait à prendre son envol. « C’est carrément folklorique, oui. » Heureusement, je peux me consoler en me rappelant que personne n’a accès à TikTok ici, et que je ne risque donc pas malencontreusement de voir mes premiers pas de danse russes propulsés sur le net. Il ne manquerait plus que ça… ! Finalement, le côté un peu archaïque de Poudlard n’est pas déplaisant, par moments. Le garçon finit par se présenter, et je réalise tout à coup qu’il m’est bien inconnu que je ne le croyais… « Le Shayne ? » Oh, certes, j’ai bien entendu parler de lui par Azure… mais après tout, c’est aussi le capitaine de Quidditch qui représente notre maison, il est donc normal que je le connaisse. Je suis un peu sceptique, d’après mon amie, il s’est carrément comporté comme un mufle, avec elle… Pour autant, je suis plutôt curieuse de cerner un peu le personnage. « Agatha, enchantée. » Tout le monde le sait déjà, mais je trouve important de le rappeler : j’anime un podcast, alors je me dois d’être proche de mes camarades. D’ailleurs, j’ai un tas de questions à lui poser, mais le moment est plutôt mal choisi… Puisqu’il va être temps de renoncer à tout amour-propre en s’adonnant à ce drôle d’exercice, bras écartés et avec un pas militaire et rigoureux. Je soupire… Il n’y a franchement rien de sensuel là-dedans. Je me tourne donc vers mon interlocuteur, lui désignant le concierge qui réalise un enchaînement presque parfaitement réalisé… Puis, je bats des cils, lui réservant mes plus beaux yeux de biche. « Tu me montres comment tu t’y prends ? » l’incité-je en lui désignant la piste. Par Sanguini, je n’arriverais pas à franchir le pas si je ne trouve pas un modèle à imiter… J’ai une sainte peur du ridicule, autant vous dire qu’à Ilvermorny, je n’aurais jamais osé me jeter à l’eau. Mais si nous sommes deux à tenter le coup…

black pumpkin

[Club de danse] Kazachok

Ft. @Dmitri D. van Aken @Septimus Veturia @Nikita N. Yaga

Je n’aimais pas son ton, ni ces manières, et la voir croiser ces bras comme pour se protéger me donnait clairement l’heure juste. On en parle de l’autre qui avait décidé de m’infantilisé au passage ? Et c’est moi qui avait un problème, par trois fois Merlin. Il pouvait bien donner l’impression de jouer les sauveurs, d’ailleurs, c’était probablement le cas. Moi j’avais eu juste envie de détourné le regard porter par les éclats de voix du concierge.

J’ai dit incomplète, pas quelconque.

Mais, qui à default d’avoir le look qu’il fallait semblait être assez doué pour ne pas tomber de sa hauteur, s’enfiler le pied gauche avec le droit et s’étaler sur le plancher. J’était habitué à ce que l’image que le monde me renvoyait était aussi juste que de regarder au travers d’une vitre; là, j’ouvris les yeux avant de décaler la tête sur le côté en train de mesurer à quel point ma perception était injuste. Je tournai un regard vers Dmitri van Aken qui attirait à nouveau mon regard vers lui.

Je ne vois aucune raison pour laquelle une femme serait incapable d’accomplir qu’un homme ne réussit lui-même. Qu’elle soit dubitative, passe, qu’elle dénigre les danses qu’elle ne connait pas, non, Dmitri.

Les Russes étaient doués pour crier, cela ne faisait aucun doute quand il éleva la voix pour demander le silence. Il ne devait pas beaucoup apprécier la tournure des conversations actuelles, et personne ne pouvait nier son agacement. J’étais la première à être agacé pour lui, bien que je semblasse clairement ciblé tout autant, pour aucune bonne raison, de son attitude. Par pitié, les écarts de langue, je connaissais mais celui-ci était une torture. N’eut été que je ne connaissais pas un traître mot de la langue natale du Gryffondor, je lui aurait transmis la sagesse de son erreur; ce qui ne laissait que la voix orale et en anglais qui plut est. J’avais décidé de fendre la distance de m’immiscer assez près de Nikita pour l’informer le plus discrètement possible; tout comme donné l’impression de vouloir qu’il réplique l’enchainement.

Swing, pas String. C’est un dessous féminin, sinon. – Reprenais-je plus haut par la suite. – Au moins, il n’y a qu’une partition chorégraphique. Je comprend pourquoi tu l’as choisi.

Foi de Stein, il était hors de question qu’on m’installe dans la cuisine à papoter avec la seule et unique personne qui ait de ma vie insinuée que je sois raciste. J’étais bien évidement celle qui devait en connaître le plus en langue et en culture dans toutes cette assemblée de présent. J’étais la jonction entre trois cultures différentes si ce n’était pas littéralement quatre. On se plaindrait que mes mouvements seraient fluides, à défaut du maintien rigide qu’avait montré les deux qui s’étaient lancés auparavant, mais je tentais un premier pas sur une base de ballet classique, en piqué en diagonal avant, les bras passant de première à la seconde position, en battement. Il me vint bien vite que mes superbes chaussures m’empêcherait de progresser; mais il était tout autant hors de question de les retirer et de finir nue pied que de donner voie au fait qu’on avait tenté de nous évincée de l’exercice.

Un peu comme cela.

J'arrêtai mon mouvement, essayant de soulever mon talon adéquatement du sol comme une pointe, les yeux descendu vers elles, en validant le manque de la flexibilité de ma chaussure.

Code by Joy

( Kazatchok )

‎‎ ‎ Si son intervention eut le mérite de ramener un peu de calme et d’attention au bon endroit – c’est-à-dire sur les encadrants de la séance –, elle se dilua cependant bien vite dans les bavardages intempestifs qui avaient éclos à droite à gauche. Nikita s’interposa entre les batifolages et leurs objets en réclamant le silence, ce qu’appuya Septimus d’un hochement de tête vigoureux – à défaut de faire preuve d’une meilleure autorité. Quoiqu’il sourcille à l’appellation écorchée de son nom, il ne reprit pas le Russe de peur d’être indélicat ; après tout, il éprouvait de visibles difficultés avec l’anglais et le pauvre enfant débarquait tout juste de l’Est. Et puis, pour quelqu’un qui était encore en plein apprentissage, il savait faire de sympathiques calembours ! Une qualité qu’appréciait particulièrement Veturia, lui arrachant un petit sourire satisfait qu’il ne chercha pas à dissimuler lorsque le jeune homme se tourna vers lui. “J’ai déjà soulevé le problème que posent les danses genrées, je pense toujours qu’il serait judicieux de faire des groupes séparés dans un premier temps” exposa-t-il dans un geste dépourvu de conviction. Elles n’auront qu’à faire du string ou de la country. Les sourcils déjà froncés par l’assertion, le concierge dut tout de même se mordre la lèvre pour ne pas laisser apparaître son amusement face à la légère confusion phonétique.
‎‎ ‎ Heureusement, Maximilianna rétablit pour lui la juste prononciation, bien qu’elle lui paraisse toujours un peu rude avec ses camarades. Ignorant s’il s’agissait ou non de son intention, il ne l’interrompit pas et se contenta d’observer les pas de danse plutôt joliment esquissés par la Poufsouffle malgré un équipement un peu douteux. Encourageant, Septimus décida d’applaudir mesurément sa prestation pour encourager les autres. “Très bien, Maximilianna ! Merci pour cette petite parenthèse, qui a le mérite d’illustrer une chose importante : la prochaine fois, venez avec des habits et des chaussures adaptées. Autrement, vous risquez de vous faire mal !”
‎‎ ‎ Il se tourna ensuite vers son jeune binôme instructeur pour reprendre le sujet des danses genrées là où ils l’avaient laissé. “Concernant le genre adapté aux danses, comme l’a souligné Maximilianna, je pense qu’il n’y a aucune raison que filles et garçons soient séparés. Il ne s’agit, après tout, que de rôles à répartir et de pas à apprendre. Je laisserai plutôt, en l’occurrence, les préférences de ces messieurs-dames décider des danses qui leur font envie. Ça ne change rien du tout à nos enseignements, ce qui est plutôt commode. À présent” reprit-il en frappant dans ses pas pour dissiper les incessants pépiements qui continuaient de s’épanouir dans les rangs, “un peu de concentration. J’aimerais que vous essayiez tous et toutes de reproduire l’enchaînement proposé par Nikita. Est-il possible d’avoir une décomposition des pas pour le leur apprendre ?” demanda-t-il à ce dernier avec un petit sourire aimable.

HRP :

ft. @Nikita N. Yaga, @Agatha Kline, @Maximilianna S. Stein, @Shayne T. Williams, @Dmitri D. van Aken & tous les membres du club de danse

credit; timus (code); timus (icons)

memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

- String swing.

Nikita balaya la nuance d’un revers de la main sans bien la comprendre. Le groupe commençait à céder au bavardage et cela le contrariait. En créant le club de danse il s’était figuré que les élèves auraient déjà la discipline nécessaire pour ce genre d’activité mais la plupart se montraient dissipés et ne faisaient même pas l’effort de s’intéresser vraiment à ses explications. Ce n’était pas niveau débutant mais niveau crétin, à ce stade.

Heureusement celle qui l’avait repris sur son vocabulaire, Maximilianna Stein, se lança à la suite du concierge. Nikita croisa les bras, critique, mais force était de reconnaître que son mouvement n’était pas mauvais pour un premier essai. Elle avait dû faire de la danse déjà par le passé.

- C’est bien, commenta-t-il avant de se faire couper la parole par Septimus Ventura. Il croisa les bras, vexé, et se résolu à se taire pendant que le concierge développait ses pensées sur la mixité au sein du groupe. Agacé, Nikita balaya l’air de sa main droite en regardant ailleurs.

- Soit soit. Que chacun danse ce qu’il veut puisque de toute façon c’est l’anarchie.

C’était peu dire qu’il l’avait mauvaise. En proposant à sa mère l’idée de fonder un club de danse, cette-dernière s’était montré très enthousiaste, arguant qu’il se faisait, comme son père, un petit ambassadeur de leur pays en terres britanniques. Mais pour l’heure, à part la danse en elle-même, rien de ce qui faisait la spécificité de la Kazachok n’était respecté et il lui semblait assister à une sorte d’hybridation monstrueuse, plutôt qu’à une harmonieuse leçon dont il avait l’habitude.

Il tapa deux fois dans ses mains pour demander le silence. Agatha continuait de bavarder avec Shaine et cela l’agaçait.

- Regardez bien.

Les premiers pas des trois garçons ::

Il fit trois pas en arrière dans la salle, souffla un coup, genoux flexibles avant d’entamer les premiers pas de danse. Version la plus simple : demies feintes et jambe gauche levée en arrière tout en frappant ses mains en rythme. Rien de bien compliqué, même pour des danseurs débutants.

- Cela fait en tout et pour tout trois pas, la clef est le rythme et la coordination, ensuite nous complexifierons. Si vous n’êtes pas capables de faire cela, alors il est inutile de continuer.

On pouvait tendre la main à quelqu’un en train de se noyer, mais il y avait certaines personnes qui ne méritaient pas plus qu’une forte pression au sommet du crâne pour leur remettre la tête sous l’eau. Nikita ne faisait pas dans les cas désespérés.

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