Inverness, Ecosse. Dans un petit bar en périphérie de la ville, en plein hiver glacial. C’est là que mon père rencontra ma mère pour la première fois. C’est une histoire à l’eau de rose, vraiment, quelque peu clichée, de quoi faire sourire les fleurs bleues et lever au ciel les yeux des plus terre-à-terre d’entre nous - mais j’aime encore l’écouter aujourd’hui. Ce soir-là, comme beaucoup d’autres soirs, elle chantait au beau milieu de la scène dressée dans le fond de la pièce, et lui, le regard fixé sur elle, sentait dans son cœur comme des milliers d’étincelles. Plus tard, quand elle fut descendue pour prendre un dernier verre au comptoir, il l’aborda, et comme le temps passait ils tombèrent amoureux. J’ignore encore véritablement ce qui l’avait attiré chez elle dès le premier instant où leurs regards s’étaient croisés. Sa voix cristalline, son visage fin ? Ou bien le simple fait qu’elle soit moldue ? Lui qui avait vécu dans une famille de sorciers depuis des générations, qui avait été éduqué à base de « les moldus sont des êtres inférieurs » et de « notre lignée doit rester pure », cette femme devant lui, si loin de toute magie, représentait l’interdit. Je crois que je n’ai jamais autant compris mon père qu’à cet instant de sa vie. Dans ses yeux pétillait alors l’excitation de déroger à l’une des règles fondamentales de sa famille et de s’ouvrir enfin à un monde dont les portes lui avaient jusque-là toujours été fermées.

Bien sûr, il garda le secret. De la même manière qu’il cachait à sa dulcinée sa véritable nature de sorcier, il dissimulait à sa famille la relation qu’il avait avec une moldue. Du moins, ce fut le cas pendant les deux premières années ; puisque ce fut un jour de printemps, les yeux rivés sur cette bague en argent qu’il comptait lui acheter, qu’il prit la décision de tout dévoiler. À son grand soulagement, mais aussi à son grand étonnement, ma mère ne prit pas la fuite en apprenant la nouvelle. Peut-être que, quelque part, elle avait toujours senti quelque chose de magique en lui. Du côté de la famille MacMillan, en revanche, c’était une autre histoire. Mes grands-parents trouvaient inconcevable que l’un de leurs fils ait pu batifoler avec une moldue, encore moins la demander en mariage. Les cris fusèrent, mais ne découragèrent pas mon père, heureusement pour moi. La cérémonie se déroula en très petit comité, beaucoup de sorciers n’ayant même pas fait l’effort de se pointer pour célébrer cette union qu’ils considéraient tous comme un affront. Ça ne les dérangeait pas. Ils s’avaient, l’un et l’autre, c’était tout ce qui comptait vraiment.

De leur amour naquirent trois enfants. J’étais la deuxième et la seule fille de la fratrie. Être l’enfant du milieu, ce n’est pas toujours simple. On n’est ni l’aîné modèle en qui les parents mettent tous leurs espoirs, ni le benjamin adorable à qui l’on cède tous les caprices. Quand on est au milieu, c’est difficile de trouver sa place, alors parfois, on nous oublie. Moi, je n’avais pas l’intention de me faire oublier. Dès mon plus jeune âge, j’avais bien l’intention de passer chaque seconde à rappeler à toute la famille mon existence. J’étais bruyante, turbulente, je courais toujours un peu partout. On me disait hyperactive - mais je me fichais bien des mots. Je parlais beaucoup, racontais des histoires sans queue ni tête, éclatais de rire pour un rien, jusqu’à ce que quelque chose m’énerve et que je me mette à pleurer ; bref, j’étais un vrai calvaire. Pourtant, croyez-le ou non, je n’étais pas l’enfant le plus difficile de la fratrie. Mon frère aîné, qui passait sûrement un peu trop de temps avec son grand-père paternel et ses idées très arrêtées, avait très tôt commencé à renier ses propres origines. Il haïssait la mixité de son sang, qu’il trouvait impur et refusait catégoriquement d’écouter quoi que ce soit qui vienne de notre mère, considérant qu’il n’avait pas d’ordres à recevoir d’une moldue, peu importe qu’elle soit ou non sa génitrice. Cela lui coûta plusieurs punitions qui ne firent qu’attiser sa haine, le pire étant qu’il trouvait toujours du soutien du côté de son grand-père.

J’étais encore jeune, mais je le trouvais particulièrement injuste. Alors, peut-être par pur esprit de contradiction, plus il s’éloignait de ma mère et plus je me rapprochais d’elle. Quand il l’insultait, je prenais sa défense ; quand il criait, je lui rappelais que j’étais celle qui hurlait le plus fort. J’avais du mal à comprendre, au début, pourquoi on nous en voulait autant pour qui nous étions. C’est toujours difficile, quand on est enfant, de subir autant de jugement, autant de mépris de la part de votre propre famille, pour la simple raison que vous existiez. Je pleurais souvent, à l’époque, et maudissait, non pas ma mère pour être une moldue, au contraire de mon frère, mais le reste de la famille pour prôner autant ce qu’ils ne cessaient d’appeler la pureté du sang. Et puis les années passèrent et lorsque je compris que ce n’était pas quelque chose que je pouvais changer, quoi que je fasse, je décidai d’arrêter de m’en faire. De toute manière, je n’eus pas à les supporter bien plus longtemps. La dernière grosse dispute familiale eut lieu lorsque mes parents annoncèrent vouloir nous scolariser au sein d’une école moldue avant de faire notre rentrée à Poudlard, plutôt que de suivre des cours à domicile donnés par un précepteur sorcier comme c’était la tradition chez les MacMillan. C’était un bon compromis, disaient-ils, une façon d’expérimenter les deux écoles - commencer par une éducation moldue avant d’entamer l’apprentissage de la sorcellerie. Évidemment, ce n’était pas du tout du goût de mes grands-parents, ni de mon grand frère. Mais aucun n’avait son mot à dire, après tout. Lassés de la pression familiale et des injures à longueur de journées, mes parents ont finalement pris la décision radicale de couper complètement les ponts avec eux et de déménager en Angleterre afin de s’éloigner le plus possible de tous ceux qui n’approuvaient pas leur façon de vivre.

Un déménagement, surtout lorsqu’il traverse une frontière, implique généralement quelques changements, mais personne ne le vécut aussi mal que mon frère aîné. Ma mère, qui vivait toujours de sa passion, avait dû quitter son groupe de musiciens habituel en partant s’installer à Bolton, mais elle n’eut pas tant de mal à retrouver des scènes qui voulaient bien de son talent, notamment à Manchester où elle trouva d’ailleurs un public plus large qu’en Ecosse. Mon père n’eut pas besoin de quitter son emploi, travaillant au Ministère de la Magie au Service des Détournements de l'Artisanat Moldu, sa localisation ne posait pas de problème puisqu’il pouvait s’y rendre quotidiennement par le réseau des cheminées. Quant à mon petit frère, il était encore bien trop jeune pour se soucier de ce qu’il se passait réellement autour de lui. Pour mon grand frère, en revanche, c’était une toute autre histoire. Il crachait sa haine à longueur de journée, parlant même de kidnapping, répétant que mes parents n’avaient aucun droit de l’empêcher de voir sa famille, la seule qui comptait, la seule qui était pure, comme il aurait dû l’être aussi. Heureusement, personne ne céda à ses caprices et au bout de quelques semaines à crier dans le vide, mon frère se fit plus silencieux. Moi, ça m’aurait arrangé qu’il y reste, chez ses grands-parents racistes, ça nous aurait fait un peu de vacances, mais puisqu’il fallait forcément qu’on le garde, j’étais bien décidée à tourner ça en jeu de provocation et m’amusait constamment à lui faire des remarques sur son héritage moldu simplement pour le voir sortir de ses gonds. Je suppose que c’était plus amusant pour moi que pour lui, mais il fallait bien que je me défoule.

Ce qui me manquait, surtout, c’était d’être avec mes cousins. Si je n’avais jamais eu d’atomes crochus (et pour cause) avec mes grands-parents et la plupart de mes oncles et tantes, j’avais deux-trois cousins qui se fichaient bien de la nature de mon sang et avec qui je m’étais toujours bien entendue, du moins pendant les rares fois où j’avais le droit de venir les voir. Avec Azraël, notamment, le courant était toujours bien passé. C’était un bon compagnon de jeu et le premier à m’embarquer dans ses bêtises, ce qui n’était pas pour me déplaire - même si je finissais souvent par me faire gronder après coup. Bien que ma nouvelle vie en Angleterre me plaisait bien, je regrettais un peu ces moments-là, alors pour combler le vide j’empruntais le hibou de mon père, de temps en temps, pour lui envoyer du courrier. J’en envoyais aussi à mes autres cousins, parfois, surtout parce que je ne voulais pas qu’ils se sentent mis à l’écart. Je signais toujours de mon deuxième prénom, Salem, que j’avais toujours largement préféré au premier, parce que je le trouvais plus court, plus joli et peut-être aussi plus provocateur - il m’allait bien. Je leur racontais principalement mes aventures à l’école moldue et comment je m’efforçais à tuer le temps pour ne pas mourir d’ennui. Tout ce que l’on voulait m’enseigner passait par une oreille pour ressortir de l’autre côté, puisque j’avais beaucoup de mal à me concentrer sur les leçons que je trouvais particulièrement barbantes.  Pour moi qui peinais généralement à me tenir en place, passer des heures assise sans rien faire d’autre que d’écouter le cours pour savoir comment multiplier deux et deux était un véritable enfer. Je trouvais toujours autre chose de plus distrayant vers laquelle porter mon attention : un insecte sur le pupitre voisin, un stylo planté au plafond, le vernis à ongles de l’institutrice. J’étais souvent reprise pour bavardages incessants, pour lancements de boulettes de papier ; et même une fois où j’avais été punie pour avoir versé de la glue dans les cheveux d’un garçon qui m’avait énervée - anecdote que j’avais retransmise dans ma lettre pour Az’ le soir même, non sans un peu de fierté. Autant vous dire que mon bulletin scolaire ne volait pas bien haut, au grand dam de mes parents.

Il n’y avait que la musique qui parvenait à me calmer. Je pouvais écouter ma mère chanter pendant des heures et ne jamais en avoir marre ; mais c’était surtout l’instrumental derrière sa voix qui me fascinait. J’appris à jouer de la batterie grâce à l’un de ses amis musiciens qui me montra les bases. Je ne saurais vraiment décrire ce qui se passait quand je jouais, mais ça m’aidait beaucoup. J’envoyais toute mon énergie et mon trop-plein d’émotions à travers les baguettes et c’était comme si je me retrouvais d’un coup dans un monde complètement différent, un monde qui n’appartenait qu’à moi et que je dessinais au fur et à mesure que je frappais sur les caisses et les cymbales. C’était thérapeutique. Cacophonique aussi, au début du moins, mais je reçus de ma mère lors d’un Noël une batterie mini-format, pour enfants, sur laquelle je pus m’entraîner jusqu’à ce que mon vacarme devienne à peu près écoutable. C’est ainsi que mes pouvoirs se manifestèrent pour la première fois, un soir de semaine, alors que je me défoulais sur ma batterie après une journée de classe difficile. D’ordinaire, au moment où je m’installais sur le petit siège, je laissais derrière moi mes problèmes pour me concentrer uniquement sur mes baguettes et sur le rythme à tenir. Mais cette fois-ci, c’était différent. Au bout de quelques secondes à peine, je me surpris à fermer les yeux et mes gestes devinrent quasiment automatiques tandis que mon esprit déviait vers des souvenirs moins agréables. Au rythme de mon instrument de musique, je revoyais en mémoire ma copie blanche marquée d’un grand F, les regards moqueurs des élèves autour de moi, les reproches de la maîtresse qui me regardait d’un air agacé. Et moi, au milieu de tout cela, j’étais véritablement énervée, contre eux mais surtout contre moi-même, parce que même si je faisais généralement comme si je n’en avais rien à faire, c’était épuisant, à la longue, d’avoir constamment l’impression de ne jamais avancer, de faire du surplace, de me dire qu’en continuant sur ce chemin-là, je n’irais jamais nulle part. J’étais tellement prise par cette colère si soudaine que je ne remarquai pas tout de suite, en relevant les paupières, que quelque chose dans la pièce avait changé. Ce n’est que lorsqu’une feuille de partition vola à travers ma chambre que je me rendis compte que les fenêtres avaient été ouvertes en grand, laissant entrer quelques courants d’air un peu partout dans la maison. Je ne compris pas tout de suite que j’étais à l’origine de ce phénomène, jusqu’à ce que je le mentionne devant mon père, plus tard dans la soirée, et qu’il me fasse réaliser que mes pouvoirs s’étaient finalement déclenchés. La nouvelle me réjouit tant (il y avait quelque chose dans le mot « magie » qui sonnait un peu comme « tu peux faire tout ce que tu veux maintenant ») que j’en oubliais tous mes malheurs de la journée pour aller me coucher avec un grand sourire ravi aux lèvres.

Puisque j’avais eu la bonne idée de naître au début du mois de septembre, je dus attendre presque un an après avoir fêté mes onze ans avant de recevoir enfin ma lettre d’admission à Poudlard. J’avais réellement hâte d’y rentrer. Je pensais que l’école serait différente, là-bas, que les cours seraient moins ennuyeux, que chaque jour serait une aventure et que cela suffirait à me faire aimer les leçons. Mon frère avait fait sa rentrée déjà deux ans auparavant mais limitait autant que possible les interactions avec chacun d’entre nous, si bien que je n’avais aucune idée de son ressenti sur ses deux premières années. Ce n’est qu’en lisant la Gazette du Sorcier et grâce au poste de mon père au Ministère de la Magie que l’on fut mis au courant des tristes événements qui avaient eu lieu à Poudlard durant l’année précédente, mais il sembla que tout était rentré dans l’ordre dès la fin de l’été. Alors, quand je suis arrivée en première année, je ne savais pas tellement à quoi m’attendre ; mais j’avais tout de même envie d’être optimiste. Il fallait dire que j’avais déjà de quoi me réjouir de cette première rentrée : tout d’abord, j’avais acheté sur le Chemin de Traverse deux semaines plus tôt une petite boule de poils absolument adorable pour m’accompagner durant toute l’année scolaire (croyez bien que si j’avais pu, j’aurais acheté toute l’animalerie), mais surtout, j’allais enfin pouvoir retrouver mes cousins que je n’avais pas revu depuis plusieurs années. Azraël faisait sa première rentrée en même temps que moi et il ne fallut pas plus de quelques jours pour que nous devenions inséparables. Cependant, les premières heures de cours me firent déchanter assez vite. Le pire était l’Histoire de la Magie, y avait-il une matière plus soporifique que celle-ci ? Je n’arrivais pas à m’intéresser aux leçons, même les cours de sortilèges me paraissaient ennuyeux et je rêvais de pouvoir m’évader. Le pire étant que je n’avais évidemment pas emporté ma batterie avec moi à Poudlard et que, les appareils électroniques ne fonctionnant pas dans l’enceinte de l’école, je n’avais aucun moyen d’écouter de la musique moldue quand je le voulais. Il fallait que je trouve un autre moyen de tromper l’ennui, alors quand Azraël me proposa un jour de sécher les cours pour partir en exploration du château, je n’hésitai pas longtemps. Il m’entraînait souvent dans ses bêtises, comme à l’époque où nous étions enfants, mais je n’allais pas m’en plaindre : c’était bien plus amusant que de jouer les bons élèves et de suivre les cours. La seule matière que j’aimais vraiment, c’était le vol. J’adorais tenir sur un balai et il fallait admettre que j’étais même plutôt douée. Au moins, j’étais libre de bouger et de me déplacer plutôt que de rester assise sur une chaise à écouter un professeur parler pendant des heures. Je me pris de passion pour le Quidditch, même si j’étais encore trop jeune pour intégrer une équipe, je venais assister à chacun des matchs impliquant ma maison pour les soutenir. Autant dire que j’y allais toujours à fond.

L’année fut riche en rebondissements et en émotions, notamment à Halloween, Noël et même à la Saint-Valentin. Pour être franche, je trouvais tous ces événements un peu drôles, mais ce n’était pas vraiment du goût de tout le monde. L’été, je décidai de rejoindre le voyage scolaire afin de profiter au maximum de mes vacances, mais je regrettais bien vite en apprenant que l’on était envoyés dans une autre école de sorciers. Moi qui voulais me changer des cours, c’était raté ! J’entrai en seconde année avec presque autant d’optimisme que pour la première, même si je détestais toujours autant les cours, j’avais hâte de revoir mes amis ainsi qu’Azraël pour repasser une année de folie - et j’espérais également intégrer l’équipe de Quidditch. Je ne m’étais pas douté un seul instant que l’ambiance deviendrait sombre si rapidement. En tant que sang-mêlé et fière fille d’une moldue, j’étais révoltée devant les menaces de mort faites aux nés-moldus et j’admets avoir été déçue d’Azraël en le voyant embarquer dans cette histoire de droits des sang-purs. Mon grand frère aussi était frustré, mais c’était surtout parce qu’il n’avait pas eu le droit de porter le badge des sang-purs. Quel imbécile. Toute l’année se passa dans le feu et le sang et j’en vins presque à regretter l’époque tranquille où mes seuls problèmes se résumaient à tenter de suivre un cours long et chiant sans trop décrocher. Heureusement, elle prit fin éventuellement et même si ce n’était vraiment pas très amusant, je participais à la reconstruction du château, par solidarité envers tous ceux qui avaient subi l’enfer durant les derniers mois. Mes troisième et quatrième années furent plus tranquilles, j’avais repris mon sourire et mes bonnes vieilles habitudes de foutre mon avenir en l’air en faisant absolument tout plutôt que de suivre les cours. C’est aussi à cette période-là que je commençais à expérimenter un nouveau style. Même si j’avais toujours eu un look un peu rock’n’roll, je voulais l’assumer pleinement, changeant de couleur de cheveux comme on change de chemise, passant par du blond, bleu, du vert, même du violet avant de finalement me décider pour du rose à l’aube de ma cinquième rentrée à Poudlard.

Celle-ci était bien évidemment l’année des BUSEs. Une partie de moi voulait m’inciter à travailler plus, à faire des efforts pour me concentrer sur mes leçons, à étudier sérieusement pour ne pas avoir à redoubler. Mais le petit diable sur mon épaule, plus bruyant, m’encourageait à laisser tomber le travail pour faire des choses un peu plus amusantes. Le système de grades mis en place cette année-là n’était pas pour m’aider : plus je dégringolais les échelons et moins je voulais faire d’efforts pour remonter la pente. J’étais plus intéressée à l’idée de me rebeller contre l’injustice de cette nouvelle hiérarchie que de travailler pour me sortir de là. Tant pis pour les BUSEs, j’étais bien décidé à devenir la pire élève de Poudlard seulement par provocation, d’où mon séchage de cours particulièrement intensif avec Azraël cette année-là. Bien sûr, il fallait s’y attendre, j’eus le droit à un redoublement. Je fis semblant de n’en avoir rien à faire, d’être même fière de ne pas avoir cédé à la pression des grades, mais quelque part, la nouvelle me mina tout de même le moral, et mes vieilles angoisses de ne pas savoir ce que je faisais de ma vie revinrent au galop… jusqu’à ce que j’apprenne que mon cousin avait eu le droit au même sort. Rien d’étonnant, vu comment on avait passé l’année, mais savoir que je n’étais pas complètement seule chassa un peu mes idées noires. Je décidai de voir ce redoublement comme une manière de reprendre ma vie en main et de me faire un peu violence cette fois pour réussir mes examens. Il y avait toujours ces matières comme l’Astronomie ou l’Histoire de la Magie dans lesquelles je restais complètement perdue, incapable d’écouter plus de cinq minutes sans décrocher totalement, mais je parvenais à devenir un peu meilleure en Sortilèges et Défense Contre les Forces du Mal dès que j’y mettais un peu du mien. Heureusement, j’avais toujours le Vol et les cours de Soins aux Créatures Magiques qui sauvaient ma scolarité - les seules matières que j’appréciais réellement et dans lesquelles je n’avais pas besoin de faire trop d’efforts pour réussir. Finalement, je passais mes BUSEs de justesse et pus enfin prétendre à une sixième année, durant laquelle je pourrais enfin me débarrasser de tous les cours qui faisaient d’ordinaire flancher ma moyenne.

Durant l’été, je me laissais convaincre par mon cousin de travailler sur le Chemin de Traverse, histoire de se faire un peu de sous et de commencer à mettre un premier pied dans la vie d’adulte. L’idée me plut, même si après coup je regrettai un peu d’avoir manqué le voyage scolaire qui avait l’air bien plus sympathique que les précédents. Je postulais à l’animalerie la Ménagerie Magique tandis qu’Azraël fut embauché au Chaudron Baveur. Sur le papier, travailler avec des boules de poils aussi adorables avait l’air d’être un boulot de rêve, d’autant plus que je n’étais pas mauvaise en Soins aux Créatures Magiques et je supposais qu’avoir la bougeotte serait un plus, pour une fois. Ce que je n’avais pas anticipé, en revanche, c’était de devoir faire l’inventaire tous les soirs, nettoyer les cages toutes les heures et devoir gérer des clients idiots toutes les minutes, qui se plaignent parce qu’un Crabe de Feu les a brûlés ou qu’un Niffleur leur a piqué leur portefeuille. Ceux-là, je ne me gênais pas pour leur dire que s’ils avaient pu penser avec leur tête, ils n’auraient jamais eu ce genre de problème, mais cela me valait d’être réprimandée par ma superviseure puisque d’après elle, le client était roi. L’expérience de mon cousin n’avait pas l’air bien meilleure, alors on prenait parfois le temps de se voir, pendant nos pauses, pour se plaindre ensemble. C’était un peu le jeu de qui avait le pire boulot, et je pense qu’il gagnait un peu, car tout n’était pas si désagréable à l’animalerie et que j’avais quand même le plaisir de m’occuper de créatures fantastiques à longueur de journée, mais j’étais trop fière pour le lui avouer. Quand nos contrats touchèrent à leur fin, j’étais tout de même contente que l’on ait pris l’initiative de le faire, même si l’été avait été plus épuisant que je ne l’aurais pensé.

Désormais, la sixième année approche.
Et qui sait ce qu’elle peut bien nous réserver ?

Mon père, Atticus MacMillan, est un sorcier sang-pur dont la passion pour le monde moldu fait l’aversion de sa famille. Mais ça lui est bien égal, il a un caractère bien trempé, il fait ce qu’il veut et s’occupe très peu de l’opinion des autres. Il a trouvé sa voie en travaillant au Service des Détournements de l'Artisanat Moldu, au Ministère de la Magie. Je ne sais pas si c’est parce qu’il est très fort pour cacher ses sentiments, mais il n’a pas cillé une seule fois quand il a dû couper les ponts avec le reste de sa famille, comme si l’idée de ne plus jamais les revoir ne lui avait fait ni chaud ni froid.

Ma mère, Fiona Cameron, est une moldue écossaise n’ayant jamais connu de magie avant de rencontrer mon père. Chanteuse, elle vit de sa passion en se produisant sur scènes, parfois dans des bars, et a sorti quelques albums qui, même s’ils n’ont pas connu une renommée nationale, ont eu malgré tout leur petit succès. Mes parents s’étant plutôt bien trouvés, elle partage sa détermination et son audace ; quand elle a une idée derrière la tête, rien ne pourra l’empêcher d’aller jusqu’au bout, peu importe les obstacles au travers de son chemin. C’est elle qui m’a fait aimer la musique et qui m’a encouragée à apprendre d’un instrument.

Mon grand frère, Callum, je ne l’ai pas revu depuis la fin de sa septième année à Poudlard. Dès qu’il fut en âge de fuir la maison, il ne s’était pas fait prier. Je suppose qu’il s’est rapproché de notre famille paternelle, lui qui porte tant les sangs-purs dans son cœur. Pour être honnête, ça m’est bien égal. On ne s’est jamais bien entendus, lui et moi, et je ne l’ai jamais pardonné d’avoir été aussi ignoble avec maman toute son enfance. Tant mieux, s’il ne veut plus nous parler ; moi, je n’ai rien à lui dire.

Mon petit frère, Gavin, est un peu le chouchou de la famille, du moins d’après mes parents. Sûrement parce qu’il a toujours été plus facile à gérer que Callum et moi. Ce n’est pas qu’il soit un enfant modèle et parfaitement sage, je dirais simplement qu’il avait pas mal de compétition en face. Dans tous les cas, on s’entend bien lui et moi, mais même s’il n’a que trois ans d’écart avec moi, je le verrais toujours un peu comme le bébé de la famille.

Et le meilleur pour la fin, évidemment, c’est mon cousin Azraël MacMillan. Avec lui, c’est à la vie, à la mort. Toujours prêts à faire les quatre cent coups ensemble, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. On est plutôt différents, lui et moi, mais ça ne nous empêche pas de former un duo des enfers, on est inséparables. Bien sûr, il y a sa petite soeur aussi, Isadora, mais avec elle, c’est différent. Ce n’est pas qu’on ne s’entend pas, c’est que parfois, le courant a dû mal à passer entre nous. Je crois qu’elle n’approuve pas complètement qui je suis, mais ça m’est égal. On a appris à faire avec, et dans le fond, je crois qu’on s’apprécie quand même, sinon on ne passerait pas autant de temps ensemble.

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Enfin, pour être sûr(e) de ne rien louper des activités qui te seront proposées, garde un oeil sur le panneau d'affichage, et sur la Gazette du Sorcier pour être informé(e) de tout ce qui peut bien se passer dans le monde magique.

Le HRP (hors-RP) te donnera également de quoi t'occuper grâce à une partie Flood bien remplie. N'hésite pas à lancer tes propres sujets ! Tu pourras également faire plaisir aux autres membres en leur offrant des cadeaux ou même présente  tes propres créations. N'oublie pas, à l'occasion, de passer sur la ChatBox, il y a souvent du monde et avec un peu de chance, tu tomberas en plein jeu... S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas, nous répondrons à toutes tes questions.

Sur ce, je te souhaite beaucoup de plaisir dans cette nouvelle vie qui commence, et plein de merveilleux RPs !