En s’élevant dans les airs sur son balais, Nikita se fit – pour la cinquante-millime fois peut-être – la réflexion que, décidément, le manche était trop petit. Trop fin, en fait, pour s’y caler fermement, obligé de glisser les pieds dans des étriers et de quasiment se coucher dessus pour espérer un peu de stabilité. Habitué à voler sur des troncs d’arbres, la sensation était très différente, la quidditch tel qu’on le pratiquait en Russie vous donnait l’impression d’être massif, puissant, un peu moins rapide c’est vrai, mais comme un bélier rien ne vous effrayait. Maladroitement juché sur son balais, Nikita expérimentait l’impression d’être une brindille ballotté par le vent. Les quelques entraînements, trop peu nombreux malheureusement ou heureusement – ce n’était pas son activité favorite – lui avaient conféré avec le temps un peu plus d’assurance qu’à ses débuts, mais il continuait de se sentir maladroit en l’air, vulnérable, et pas mal ridicule aussi, au milieu des autres joueurs indéniablement plus expérimentés.

De là-haut, il pouvait voir tous les gradins, combles, à demi dissimulés derrière le rideau de neige qui tombait inlassablement depuis leur retour à Poudlard. Au moins aurait-il moins à se soucier du trac. Comme on le lui avait appris, il donna un coup de pied dans les airs pour aller se positionner au milieu du terrain, en attendant le coup de sifflet.
Dès que celui-ci eut retenti, les choses s’accélérèrent très vite. Sans doute en raison du gros temps, les équipes semblaient incapables de garder la balle plus d’une passe, donnant à voir un spectacle désolant auquel Nikita n’était vraisemblablement pas convié, se contentant de tenter de flanquer la défense adverse en attendant – quoi ? – une opportunité de taper dans un cognard.

Il désespérait de se rendre utile quand il aperçut l’un d’entre eux se diriger vers lui. Rapidement. Trop rapidement. On avait définitivement tapé dedans. Avec une grimace, il arma sa batte, juste à temps pour rater son coup et se le prendre dans l’épaule, manquant d’être désarçonné. La rage lui donna un second souffle, il allait défoncer la petite Kirte, que ce soit clair.
Le temps de retrouver son équilibre, il s’engouffra dans un tourbillon de neige à la poursuite de la balle folle. La vitesse avait ses avantages, alors que cette-dernière entamait un demi-cercle, le jeune homme fondait sur elle pour abattre dessus sa batte.

------------------------- (double malus cognard + nullité)
➤ 1 = Katheline est touchée
2 = le prochain poufsouffle à poster est touché
3 = le cognard s'en va voltiger sans toucher personne
4 ; 5 ; 6 = trajectoire déviée, le prochain coéquipier à poster est touché
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Allez, retour à l'envoyeuse ! Il espérait avoir visé les dents.

Pour son premier match, Saige avait mis les petits plats dans les grands : tout devait être parfait et rien ne devait l’empêcher de jouer, pas même sa malédiction. Elle avait rarement été aussi ponctuelle pour ses rendez-vous à Sainte-Mangouste, comme si par ses rendez-vous à l’hôpital, elle pouvait exorciser son mal intérieur ne serait-ce que le temps d’un match. Que ça ait marché ou que ce soit le fruit d’un simple hasard, nul signe de transformation ne se fit ressentir à l’approche du grand jour. Tout était parfait. À ceci près que la neige rendait la visibilité désastreuse... mais aujourd’hui, rien ne pouvait miner son morale.

En décollant, l’air froid gifla son visage avec agressivité et pourtant, elle ne put retenir un sourire. Elle y était enfin : sur le terrain, devant tout l’école, pour son premier match dans l’équipe de sa maison. Bonne joueuse, elle adressa à Teddy et Salem, ses deux complices de musique qu’elle affrontait aujourd’hui, un pouce en l’air en guise d’encouragement. Puis elle s’éloigna, se démarquant de ses amies musiciennes mais néanmoins adversaires.

Le souafle passa des mains de poufsouffles à celles de gryffondors, arrachant une exclamation joyeuse en voyant Dashiell ravir la balle à leurs opposants... avant de bien vite se rappeler qu’il était peut-être son coéquipier, mais qu’ils n’en devenaient pas pour autant amis. Puis il la perdit et Saige fila à toute allure derrière la voleuse, Salem, qui remontait le terrain vers les buts de gryffondor. La malédictus arriva pile à temps – aidée par le vent qui avait poussé son balai trop lent à son goût – pour intercepter le souafle dans une tentative de passe. Elle vira de bord, ignorant leur batteur qui venait vraisemblablement de frapper Kathleen, trop occupée à surveiller les autres poursuiveurs.

Spoiler:

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