Taper de toutes ses forces dans ce cognard lui avait fait du bien et, aussitôt, Nikita eut envie de recommencer.
C’était autre chose que de viser des mannequins d’entraînement et peut-être la douleur dans son bras ou la tempête de neige qui lui battait le visage excitait ses sens, aussi se mit-il à la recherche d’une nouvelle balle à frapper.

Il en avait assez fait la démonstration : le quidditch a l’anglaise n’était pas sa tasse de thé. Toutefois, manier la batte en plein vol faisait partie des aspects du sport que les variantes russes et britanniques avaient en commun. Mis de côté le léger problème de stabilité de son balais, certains gestes revenaient rapidement.

Grisé par l’adrénaline, le jeune homme s’aplatit sur le manche, filant à travers le terrain et son rideau de flocons. Il lui sembla voir quelque chose passer du coin de l’œil mais à voir la parabole que faisait la balle, il s’agissait probablement du souaffle, autant dire pas son affaire.

Il lui fallut une bonne minute pour finalement identifier l’un des cognards. Celui ci volait follement à deux cents mètres au dessus du sol, à la recherche d’une victime sur qui s’abattre comme un faucon lancé en piqué. Nikita redressa le manche de son balais pour se hisser à bonne hauteur et, prévisiblement, le cognard le repéra et entreprit de se jeter sur lui.

Cette fois cependant il était prêt, et confiant, prêt à renouveler son précédent exploit !

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1 = le cognard s’en va voler vers Teddy
2 = le cognard s’en va voler vers le prochain poufsouffle à poster
3 = le cognard est éjecté plus loin
4 ; 5 = le cognard s’en va toucher le prochain gryffondor à poster
6 = Nikita se prend le cognard dans la tronche
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Un vif élan de joie monta en Saige lorsqu’elle vit Sarah sur son flan droit, parfaitement placée pour attraper le souafle et foncer droit vers les buts ; l’émotion grandit en elle en la voyant remonter sans rencontre une trop vive résistance, tirant entre les anneaux la balle d’un geste expert et parfaitement cadré. Tout s’écroula aussi vite en voyant le gardien de poufsouffle arrêter le projectile avant qu’il ne traverse les anneaux... tout ça pour rien. La gryffondor jura ; c’était si décevant de faire un tel enchaînement, de parvenir à une remontée de concert avec une coéquipière pour que finalement cela ne soit pas fructueux. Elle ne doutait pas qu’elle finirait par s’y habituer, mais pour un premier match, elle s’était sans doute trop imaginée aussi douée et couronnée de succès qu’un joueur professionnel. Tant pis.

Le temps qu’elle se remette de ses émotions et prenne en chasse Teddy, Dashner était arrivé en sauveur... avant de perdre à nouveau la balle. Décidemment, c’était une habitude chez lui. M’enfin, elle n’eut pas trop le temps de vérifier si le problème venait du poursuiveur, ou s’ils affrontaient simplement une bonne équipe que le coup de sifflet final retentit, sonnant la fin des hostilités et le début d’une angoisse. Déjà ?! Qui avait attrapé le vif ? Qui avait gagné ? Saige fit pivoter son balai vers les gradins où se trouvait la commentatrice du match, espérant capter l’information cruciale... quand soudain, elle se sentit projeter sur la droite, une vive douleur partant de ses côtes pour envahir l’intégralité de son corps. Un bref instant, la panique l’envahit, se voyant déjà devenir un faucon devant toute l’école – ou presque. Mais ça n’était pas ça. C’était infiniment plus simple. Sans doute plus ridicule aussi. La gryffondor se recroquevilla sur son balai en gémissant de douleur, voyant du coin de l’œil le cognard repartir au loin et une silhouette rouge s’approcher. C’était quand même pas son batteur qui venait de lui envoyer ça ?

Ce ne fut qu'en observant avec contentement le cognard disparaitre dans les tourbillons de neige que Nikita se rendit compte que le match était terminé. Qui avait gagné ? En contrebas, une foule de gamins agitaient des des drapeaux aux cris de Gryffondor et, traversé par l'adrénaline que lui procurait ses coups de battes, Nikita mit deux secondes à réaliser que c'était le nom de son équipe qu'on scandait.

Soudain soucieux, il chercha des yeux le cognard et le repéra au bruit qu'il fit en heurtant le ventre de Saige Billington, trente mètres plus bas. Avec une grimace, il l'observa perdre l'équilibre et, constatant que la force de l'impact était sur le point de la faire chuter, il sortit rapidement sa baguette et se déporta rapidement à sa portée.

- спасательный круг

------------------- (équivalent de CARPE RETRACTUM)
➤ 1 ; 2 ; 3 = envoie un lien de magie à Saige pour lui éviter de chuter
4 ; 5 = tout ce que sa baguette parvient à cracher sont quelques filaments rouge
6 = loin de s'accrocher à Saige, le lien vient lui fouetter le visage
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A son grand soulagement, le sortilège s'opéra correctement. Il l'aurait eu mauvaise de rater un sortilège devant toute l'école, et plus encore de tuer sa camarade par maladresse. Empoignant sa baguette à deux mains, il tira dessus avec force, les deux pieds campés dans ses étriers, pour remonter la jeune fille.

- Navré, je visais une autre fille. Il désigna Teddy du doigt. "Elle."

Ça n'excusait pas exactement d'avoir propulsé son cognard à l'aveugle mais ces balles folles n'étaient pas exactement contrôlables. On leur donnait une direction, une cible dans le meilleur des cas.

- J'espère que ce n'est pas trop douloureux, j'en ai reçu un aussi si cela peut soulager tes envies de vengeance.

@Saige Billington

Surprise par la clameur de la victoire, et encore plus par la puissance du choc qui vint la saisir au flan alors qu’elle cherchait à voir qui avait remporté le match, Saige n’eut pas le réflexe assez rapide de refermer ses mains sur le balai. Lorsqu’elle voulut y remédier, se sentant soudainement poussé vers le vide et le sol à quelques centaines de mètres plus bas, elle ne put que happer le vide de ses doigts sans même effleurer le bois du balai. Un cri s’étouffa dans sa gorge tandis qu’un sentiment – assez familier – de perdre pied l’envahissait. Puis ses doigts frôlèrent une drôle de corde et dans un élan salvateur de survie, elle referma ses doigts dessus avant d’être hissée à nouveau en sécurité sur son balai.

L’adolescente haleta quelques instants, reprenant peu à peu ses esprits après cette surprise avant de lever un regard vers son sauveur – et accessoirement celui qui avait failli être son assassin qui lui désigna du doigt Teddy comme étant sa victime désignée. Formidable : il n’escomptait pas la tuer elle, mais seulement sa meilleure pote.

- Ça va aller, j’ai connu pire, répondit-elle finalement en affichant un petit sourire.

C’était on ne peut plus vrai ; les douleurs lui étaient coutumières, chaque transformation lui donnant l’impression de voir chacun de ses os de briser les uns après les autres.

- Ce sont les risques du métier.

Cette fois-ci, son sourire se fit un peu plus franc. Qui ne voulait pas se prendre un cognard ne devait pas mettre un pied sur le terrain de quidditch ; elle y était venue en pleine connaissance et était prête à en prendre bien d’autres. Enfin si son batteur, chargé de la protéger de l’adversaire, pouvait éviter de l’attaquer dans le dos, ça ne serait pas plus mal cela dit.

- Joli réflexe, en tout cas. Elle désigna la baguette du garçon du menton. « Heureusement que tu l’avais sur toi. »

S’ils avaient inversé leur situation, le garçon aurait déjà été réduit à l’état de crêpe : elle ne prenait jamais sa baguette avec elle pendant qu’elle jouait au quidditch. Elle avait bien trop peur de la casser et pas assez d’argent pour se permettre d’avoir à en racheter une. De toute façon, elle n’était pas très douée en magie, encore moins dans une situation comme celle-ci.

- Toujours, en cas de menace, confirma-t-il à Saige lorsqu’elle évoqua sa baguette.

On ne savait jamais vraiment quand ça pouvait vous tomber dessus, ou tomber tout court, d’ailleurs, de son balais. Bien que Nikita suppose que des sortilèges de protection ait été déployés sur le terrain pour éviter les chutes mortelles, il se sentait malgré tout plus rassuré d’avoir sa baguette à portée de main, quand bien même son talent à la manier ne soit pas des plus certain.

Après avoir vérifié que Saige était en sécurité, il rétracta son sortilège tout en prenant lentement conscience du bruit que faisait la foule en contre-bas et qui perçait le rideau de neige.

- Je connais des pommades qui font disparaître ce genre douleur, ajouta-t-il pour se faire pardonner. « Je t’en ferai parvenir un pot. »

C’était une recette artisanale de son pays, mais Nikita avait très tôt appris aux côtés de son père que pour s’attirer les faveur – ou le pardon – des gens, rien ne valait une petite attention sous forme de présent.

@Saige Billington