ft. C. Junior d’Archambault et le reste de l’équipe

Il fallait bien reconnaître que je m’en sortais pas trop mal : les Poufsouffle semblaient plus souvent en possession de la balle… Après, ce qu’ils en faisaient… On ne pouvait pas vraiment demander à des impurs sans cervelle de savoir quoi faire d’un souafle. On était loin d’une équipe professionnelle mais il fallait croire que c’était une équipe quand même. Ils avaient eu l’air de jouer ensemble, dans les autres matchs, et jamais Erin n’avait trop craché sur leur dos. Ils méritaient cette victoire bien plus que nous ! Caleb ne semblait pas de mon avis puisqu’il sortit de nulle part et me fit l’honneur de quelques mots :

— T'es pathétique là.

Mais vous aussi, si tu savais, vous aussi… Encore fallait-il qu’ils s’en rendent compte un jour, ce dont j’étais loin d’être certain. C’était fou comme un simple jeu pouvait leur monter à la tête et leur faire oublier la cause qui était la nôtre… Offrir tant d’égards à un animal qui n’aurait jamais dû être autorisé à faire son entrée dans notre chère école… Je les suivis des yeux, tous les deux, imaginant mille et une magouilles pour m’empêcher de toucher le souafle à nouveau… mais ce à quoi je ne me serais jamais attendu, c’était de voir Avery se rapprocher de Mills. Je n’y aurais sûrement jamais fait attention plus que ça si mes coéquipiers ne semblaient pas si remonter. Est-ce que ça aurait été étonnant de les voir se liguer contre moi en compagnie de ce qu’il y avait de plus ignoble sur ce terrain ? Probablement pas… Heureusement, la balle revint rapidement aux Poufsouffle et ceux-ci s’en sortirent correctement, arrivant rapidement jusqu’à nos buts… J’étais toujours plus ou moins dans le coin, aussi je récupérai rapidement à l’arrêt du gardien, sans laisser le temps aux deux autres de faire quoi que ce soit pour éviter ça. Maintenant, il fallait y retourner. Et si jamais Mills avait dans l’idée de conspirer avec mes chers amis contre moi, ne surtout pas l’en empêcher.

1 & 2 — Heureusement que c’est moi, parce que la défense laisse clairement à désirer et je peux traverser tout le terrain en un temps records, même à ma vitesse d’escargot. Une fois devant les anneaux, j’attends bien qu’un Poufsouffle passe à proximité pour tirer. Oups, il l’a rattrapé au vol. Quel mauvais timing ! (TIR RATE — Balle aux jaunes)

ft. C. Junior d’Archambault et le reste de l’équipe

J’échappai le souafle avec une maladresse décidément immense. Il fallait croire que j’avais deux mains gauches aujourd’hui ! Bradford le récupéra sans mal, un sourire flottant vaguement sur ses lèvres. J’y répondis par un haussement d’épaules innocent. Je prenais quand même mon rôle très à coeur. Les deux autres pouvaient bien se plaindre mais c’était un art de parvenir à se louper aussi systématiquement quand on jouait d’ordinaire relativement bien. Oh, je ne prétendais pas être le meilleur joueur de cette équipe — encore que — mais certainement pas le plus mauvais ! Du moins, j’avais fait mes preuves au fil des matchs… Mais rares avaient été ceux durant lesquels j’avais pris tant de plaisir à jouer. Il parvint jusqu’à nos buts sans trop de mal. J’en étais presque à croiser les doigts pour que ça passe. J’eus même pas le temps de regarder l’action jusqu’au bout que Capitaine Souillon débarqua devant moi. Je l’accueillis avec un sourire immense et exagéré, sans bouger, néanmoins déçu de louper la fin du spectacle. Avait-on déjà conversé si longtemps durant un match ? J’avais l’impression d’être le bureau des pleurs, aujourd’hui, ça devenait gênant !

— T'as le droit de me détester, mais pourquoi tu fais payer les autres ? Ils t'ont fait quoi ?
— Tu veux dire que tu as regardé ce que nous faisions sur le terrain…? Ton nombril n’est pas trop jaloux de l’attention soudaine que tu nous portes…? m’étonnais-je avec une ironie piquante. Tu peux te décaler, s’il te plaît ? J’aimerais voir Bradford marquer…

Malheureusement, je ne vis rien du tout mais entendis les nouvelles acclamations jaunes. Et de deux ! Caldwell fila dans son coin, je m’empressai de rejoindre notre gardien aux airs de passoire et mis la main sur le souafle. Pas le temps de faire deux mètres qu’un cognard zébra mon champ de vision et alla s’écraser sur notre attrapeur. Ça faisait combien, là…? Deux ? Trois ? Nous n’aurions sûrement pas de félicitations pour ce match vu comment il jouait mal… Quelle déception ! En attendant, loin de me soucier de son état, je resserrai ma prise sur la balle et continuai ma route à la recherche d’un adversaire à qui la donner.

1 & 2 — Je n’en trouvai malheureusement pas avant d’arriver face aux buts. Si je l’avais fait sérieusement, j’aurais eu un nombre d’occasion incroyable aujourd’hui, à croire qu’ils avaient oublié comment défendre ! Mais bon… Il ne fallait pas trop m’en demander quand même. Je tire et vise bien deux mètres à côté. Je suis sûr que c’est les anneaux qu’ont bougé ! (TIR RATE — Balle aux jaunes)