Il ne faisait pas si froid, aujourd’hui, mais pour les élèves qui s’étaient rendus au bord du lac noir, comme le leur avait demandé le professeur Aylmer, l’air devait leur paraître glacial. Il fallait reconnaître qu’entre la brise de vent et la vision de l’eau devant eux, il y avait de quoi s’inquiéter. Était-ce le froid ou la crainte de ce qu’il leur réservait qui les faisait ainsi trembler ? De son expression placide habituelle, les mains croisées dans le dos, il attendait patiemment que les élèves de quatrième le rejoignent sur la rive du lac.

Ne permettant pas le moindre retard à ses cours – et les sanctionnant toujours très sévèrement – il s’éclaircit la gorge sitôt la petite aiguille de sa montre à gousset sur le chiffre trois. Bon prince, il avait exceptionnellement fait changer l’heure de leur enseignement, s’arrangeant avec le professeur de défense contre les forces du mal pour qu’ils inversent leur emploi du temps l’espace d’un jour ; ainsi, plutôt que de venir à 9h dans un parc bercé par la rosée du matin et le froid du petit jour, il les avait convoqués à 15h sous un soleil timide mais suffisamment haut dans le ciel pour réchauffer leurs corps.

- Bien, avancez-vous tous sur le ponton, nous n’avons pas toute l’après-midi devant nous.

Certains enchaînaient avec soins aux créatures magiques, après... ça n’était pas une matière aussi capitale que sortilèges, mais il demeurait malgré tout très attaché au respect des heures.

Le mois de janvier était déjà bien avancé et les jeunes gens avaient eu le temps de se faire au changement de rythme drastique qu’il imposait désormais ; plus ils approchaient des BUSES, plus Wenceslas se montrait exigeant, au point qu’aujourd’hui, il avait relevé le niveau du cours.

- J’espère que vous avez bien révisé votre théorie et que vous vous êtes entraînés, car vous êtes notés, aujourd’hui. J’ai remarqué un relâchement, un peu de pression vous fera le plus grand bien.

Après les vacances, il les avait vu trop papillonner durant ses enseignements, certain se payant même le luxe de croire qu’ils pouvaient piquer du nez... malheureusement pour eux, l’ancien langue-de-plomb avait d’autres projets pour eux.

- Bien entendue, j’imagine que vous avez correctement travaillés votre devoir sur le sortilège Têtenbulle ? Question rhétorique, il n’attendit pas la réponse : « Je l’espère pour vous, en tout cas, puisqu’il s’agit de votre contrôle aujourd’hui. »

Il marqua une pause, savourant de voir sur les visages des moins studieux la panique et la révélation sur les plus futés. Ils commençaient à comprendre pourquoi il les avait fait venir au bord du lac.

- Je sais qu’il s’agit d’un sort légèrement supérieur au niveau théorique attendu pour des quatrième année, mais qui peut le plus peut le moins, comme on dit.

Il marqua une pause, laissant aux adolescents le loisir de maugréer ou de grelotter un peu, avant de reprendre :

- Les instructions pour le cours sont simples : vous lancez le sortilège de têtenbulle, comme on l’a travaillé en cours, et vous l’expérimentez sous l’eau. Je n’attends pas que vous fassiez des réussites exceptionnelles ; en réalité, je m’attends à ce qu’aucun de vous ne tienne très longtemps avant que la bulle n’explose. Vous avez donc toute la durée du cours pour vous entraîner au mieux. Il marqua une pause. « Vous pouvez en profiter pour explorer un peu les profondeurs du lac : le calmar géant vous empêchera de toute façon d’aller trop loin et vous ramènera sur la terre ferme si d’aventure votre bulle vous abandonne alors que vous êtes trop loin de la surface. »

Il n’y croyait guère mais n’aspirait qu’à être agréablement surpris.

- Si vous n’avez pas de questions, vous pouvez donc vous y mettre.

• Optimal : +5 points,
  
• Effort exceptionnel : +3 points,
  
• Acceptable : +2 points,
  
• Piètre : -2 points,
  
• Désolant : -3 points,
  
• Troll : -5 points.

• 1 dé : 5 minutes et 30 secondes,
  
• 2 dés : 4 minutes et 30 secondes,
  
• 2 dés : 3 minutes,
  
• 1 dés : 2 minutes.

• 1 dé : 5 minutes,
  
• 2 dés : 4 minutes,
  
• 2 dés : 3 minutes,
  
• 1 dés : 2 minutes.

• 1 dé : 4 minutes,
  
• 2 dés : 3 minutes,
  
• 2 dés : 2 minutes,
  
• 1 dés : 1 minutes.
  

Depuis quelques semaines, les cours de sortilèges étaient devenus les préférés de Nikita. D’ordinaire à la ramasse dans cette matière où il avait accumulé des lacunes à Koldovstoretz, le professeur Aylmer avait eut l’idée bienvenue de les initier au sortilèges de têtembulle qui, pour fort pratique qu’il soit, avait surtout aux yeux de Nikita le mérite d’être parfaitement bien maîtrisé. Son équivalent russe était un prérequis pour pénétrer dans l’école sous-marine et aucun petit sorcier de la Moskova n’aurait pu prétendre intégrer le vieil établissement sans connaître cette magie, au risque de se noyer. Le jeune homme avait donc passé les dernières séances sur un petit nuage à réussir quasiment toutes ses formules et même à s’autoriser à donner quelques conseils aux élèves qui, pour une fois, avaient du retard sur lui.

Il se présenta avec ses camarades à l’heure du rendez-vous aux abords du lac noir, s’autorisant toutefois la réflexion que le mois de janvier était un bien piètre choix pour une épreuve de nage. Certes il s’était déjà immergé dans des lacs gelés et Koldovstoretz ne se réchauffait guère, pendant les rudes hivers russes, mais l’expérience de l’eau froide n’était pour autant pas un souvenir très agréable, d’autant qu’ils ne pourraient pas profiter d’un sauna après pour se réchauffer.

La perspective d’explorer les profondeurs du lac, en revanche, lui plaisait d’avantage. Conscient des dangers que pouvaient représenter ce genre d’étendues d’eau noire, il ne s’y était jamais immergé de lui-même, faute de conditions météo adéquates et de camarades pour l’accompagner. Une petite séance de tourisme en groupe, en revanche, était d’avantage de nature à le séduire, d’autant qu’ayant plusieurs fois eu l’occasion de s’aventurer dans le lac de Koldovstoretz, il était curieux de découvrir à quel point celui de Poudlard serait décevant, en comparaison.

Aylmer venait de terminer son discours, insistant outre mesure sur à quel point ils étaient incompétentes, avant de les enjoindre à passer à l’action. Tout le monde semblait hésiter, la perspective d’abandonner manteaux, gants et pantalons n’étant aucunement réjouissante par ces températures. Il secoua la tête en direction de Maximilianna, une élève de son cours de danse.

- L’eau est froide, quand tu t’y émerges ne cèdes pas à la panique et souffle profondément pour adapter ton rythme cardiaque ou il y a un risque de perdre la tête.

Mais lui n’était pas une poule mouillée, pas sur un sort qu’il m’maîtrisait enfin à peu près convenablement. Il retira l’une de ses moufles pour mieux jouer de ses dix doigts et retourna sa baguette vers son visage. Plus qu’à espérer ne pas faire d’erreur, pas maintenant, ç’aurait été trop humiliant.

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1 ; 2 ; 3 = réussite du sortilège !
4 ; 5 = il ne réussit qu'à se donner un coup de sèche-cheveux
➤ 6 = au lieu d'air frais, Nikita invoque un gaz nauséabond
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Peut-être la voix geignarde de Silas qui était évidement allé se plaindre au professeur le perturba, toujours est-il que son sortilège ne se déroula pas comme prévu. Nikita s'en rendit compte immédiatement et eut tout juste le temps de détourner la baguette de son visage que, loin de la bulle d'air chaud demandée, ce fut un souffle de gaz et une puissance odeur de souffre qui s'échappèrent pour prendre feu, embaumant toute la berge d'un parfum d’œufs pourris.

Dmitri s’était présenté au bord de lac, comme tous les élèves de sa classe, à l’heure et particulièrement de bonne humeur. Il était un garçon plutôt frileux et appréciait le confort de l’intérieur, mais contrairement à bon nombre de ses camarades, il avait déjà sa petite expérience en matière d’exploration aquatique à une époque peu accueillante. Durant les cours qui avaient précédés, il s’était par conséquent montré plutôt efficace, surpassant la plupart de la classe. Il avait toujours été plutôt bon dans ce domaine, mais cette fois-ci, il s’était senti plus avantagé... seul Nikita parvenait encore à le surpasser avec le sortilège de têtenbulle et c’était d’autant plus vexant qu’il n’était d’ordinaire pas très doué avec sa baguette. Pour compenser, et parce qu’il escomptait bien être le meilleur, il s’était beaucoup entraîné. Le jour de vérité enfin arrivé, il avait tout prévu pour se donner les meilleurs chances de réussite. L’aiglon avait retenu la leçon, cette fois-ci : un sortilège pour se réchauffer, c’était pas mal, mais risqué. Il avait donc opté pour un maillot de bain spécialement ensorcelé pour donner une légère sensation de chaleur sur le reste du corps ; ça n’était pas parfait mais au moins était-il un peu protégé. Plus que bon nombre de ses camarades qui ne semblaient pas avoir connecté beaucoup de neurones puisqu’ils ne s’étaient pas équipés en conséquence en apprenant qu’ils allaient faire cours au bord du lac.

Le Tchèque accorda un sourire d’encouragement à Teddy, qui s’éloignait déjà de Silas et lui pour tenter le sortilège. Le plus âgé des garçons était pour sa part d’une humeur particulièrement maussade ; c’était plutôt habituel, à vrai dire, mais la vue du lac n’avait pas contribué à éclairer son visage d’une lueur plus joyeuse, d’autant qu’il était particulièrement rare qu’il ignore de la sorte la poufsouffle. Partageant son dortoir avec lui, ce n’était pas très compliqué de comprendre ce qui pouvait miner son moral... dans d’autres circonstances, il se serait bien armé de sa plus belle mauvaise foi pour aller le soutenir mais son égo était occupé par d’autres projets. Dmitri se détourna de son voisin de chambre pour apercevoir Yaga, un peu plus loin, qui prodiguait des conseils – comme il l’avait fait à plusieurs reprises durant les cours précédent – et s’évertuait à lancer son sortilège. Il avait peut-être perdue en combat à main-nue face à lui, mais en magie, il le surpassait largement et escomptait bien le rappeler à tout le monde.

Le jeune van Aken reporta son attention sur ses propres affaires, pointant sa baguette sur le visage pour lancer à son tour le têtenbulle. L’échec magistral de Nikita, toutefois, attira un peu son attention et il sentit une vive envie de rire face à cette humiliation. Lui qui avait fanfaronné pendant plusieurs cours échouait à présent lors du contrôle pratique, c’en était presque jouissif. Il fallut au serdaigle fournir bien des efforts pour parvenir à garder pour lui cette joie et déconcentré, il ne parvint qu’à faire apparaître quelques petites bulles qui éclataient au bout de quelques secondes. Génial.

Dmitri abaissa sa baguette.

- Bravo Yaga, vu l’odeur, on ne va plus avoir besoin d’aller dans l’eau pour tester l’efficacité de nos bulles, se moqua-t-il, quoique pas vraiment méchamment. Il était indéniable que si l’erreur avait été faite par Appleton, la réaction aurait été bien différente. « C’est Silas qui va être content. » ajouta-t-il suffisamment fort pour que le concerné puisse l’entendre.

Résultat du dé:

Observant les élèves qui s’agitaient autour de lui, préparant baguette et protection contre le froid – pour les plus futés qui avaient déduit qu’un contrôle sur têtenbulle au bord du lac supposait de nager – Wenceslas nota les plus courageux qui s’y aventuraient rapidement et surtout les quelques réussites plutôt surprenantes. Deux élèves de poufsouffles y parvinrent relativement vite, ce qui pour von Meissen était particulièrement inattendu ; un sourire fendit son visage. Décidemment, les cancres se révélaient très doués ces derniers temps : après Paulet qui réussissait contre toute attente un beau bouclier, c’était au tour des blaireaux de se distinguer avec la maîtrise de sorts relativement complexes.

Côté garçons, en revanche, les choses se déroulaient beaucoup moins bien. Les deux serdaigles échouèrent coup sur coup leurs sortilèges, ce qui était décevant compte tenu de leur niveau général, et à leur suite, un autre gryffondor provoqua une petite explosion d’un gaz inoffensif mais nauséabond. Nikita Yaga n’était pas le meilleur de ses élèves tant s’en faut, mais il s’était montré tout particulièrement efficace durant les cours précédents et le professeur de sortilèges s’était attendu à ce qu’il continue ainsi. Il n’eut pas le temps de le reprendre sur sa pratique que Jørgensen, juché sur son fauteuil, approchait de lui d’un air fâché. Encore. Décidemment, quand ça n’était pas van Aken qui jouait les exécrables, son camarade se sentait forcé de prendre le relai. Le rejeton du feu maître des potions en profita d’ailleurs pour fanfaronner un peu, ce qui fit se lever un sourcil en l’air à l’adulte.

- On se passera de vos commentaires, monsieur van Aken. Vous avez cinq minutes pour aller à l’eau si vous ne voulez pas vous retrouver avec un zéro. Ça vaut pour vous aussi, Yaga, déclara-t-il d’un ton sec avant de se tourner vers le plus âgé des serdaigles. « Quant à vous, monsieur Jørgensen, je crois remarquer que vous n’avez pas encore réussi la première étape, je ne m’abuse ? »

La question étant purement rhétorique, il ne lui laissa pas le temps d’y répondre qu’il reprenait déjà :

- Commencez déjà par réussir votre sortilège de têtenbulle avant d’envisager d’aller dans l’eau.

Il avisa son fauteuil. Évidemment qu’il ne pouvait pas aller nager avec, mais ça n’était pas un problème aux yeux de l’enseignant. Pas tant qu’il ne parvenait pas à maintenir un sortilège de têtenbulle suffisamment longtemps pour avoir le temps de poser la question d’une alternative, en tout cas.

- Lorsque vous aurez réussi votre sort, j’accepterai vos doléances. En attendant, je ne puis que constater votre échec.

Dmitri jeta un coup d’œil en biais à Silas, aux prises avec le professeur de sortilèges pour son caprice hebdomadaire, avant de lever les yeux au ciel d’exaspération. Par pur élan de solidarité, il soutenait son camarade contre l’enseignant – il ne l’avait jamais aimé de toute façon – mais quelquefois il le trouvait tout de même sacrément bruyant pour pas grand-chose. Pendant que le redoublant de serdaigle s’affairait, lançant le sort autour du visage d’Aylmer – plutôt bien exécuté, il devait lui reconnaître – les autres commençaient à se mettre à l’eau. Sans doute que personne n’avait envie d’être encore sur le ponton quand, las des jérémiades de l’handicapé, la porte de prison allait venir se défouler sur les retardataires. Pas beaucoup plus séduit par cette idée que ses camarades, le Tchèque pointa à nouveau la baguette sur son visage, se concentrant pour réussir le sortilège ; il l’avait déjà fait plusieurs fois et y était habitué, à présent, bien plus que bon nombre de ses camarades, il n’y avait donc pas de raison qu’il échoue. À peine la formule prononcée, son accent nordique l’écorchant un peu, qu’il sentit une masse le percuter sur le flan, le tirant dangereusement vers le bord de l’eau. Un bref instant, il crut que c’était Yaga qui l’avait attaqué de dos, peut-être pour se venger de son trait d’humour ou pour un nouveau combat à main nue, devant spectateurs cette fois-ci, mais non. Ça n’avait pas de sens et du coup de l’œil, il put distinguer la silhouette du Russe ; elle fut rapidement brouillée par l’eau sale qui s’enroula autour de sa tête.

Même équipé pour aller dans le lac à cette époque de l’année, le changement soudain de température avait de quoi surprendre : l’aiglon poussa un hoquet de surprise, avalant ce qui lui semblait être des hectolitres d’eau salée, toussa et se débattit pour échapper à la prise de son agresseur. Ce ne fut qu’après quelques secondes qui la reconnut : Amelia, la bruyante. Amelia, la cancre.

- Kurva, Ferguson ! jura-t-il en dégageant des mèches qui collaient sur son front.

Il sentait un liquide – de l’eau sûrement – couler sous son nez, mais il n’y prêta pas attention, foudroyant la serpentard du regard. Elle non plus n’avait pas de bulle autour du visage, ce qui était malgré tout moins étonnant : elle n’avait pas redoublé pour rien. Ce qu’elle foutait dans l’eau, en revanche, il ne comprenait pas. Était-elle si idiote qu’elle n’avait pas compris la consigne ?

- Qu’est-ce que tu fous, bon sang ?!

Machinalement, il passa la main sur son visage, chassant un peu d’eau qui obstruait sa vue, puis son nez... et il vit alors le sang immaculer ses doigts. Non contente de l’avoir fait tomber dans l’eau, de l’avoir fait rater son sort, voilà qu’il saignait du nez à cause d’Amelia ! Il jura une nouvelle fois dans sa langue natale.

- J’espère que tu es contente de toi, cracha-t-il d’un ton plein de reproches.

Dé:

Dès les premières effluves d’œuf pourri, Nikita su que son sortilège venait d’échouer. A s’y méprendre, l’odeur ressemblait à celle d’un mauvais pet et il se sentit rougir, ce qui accentua encore plus sa honte. A son corps défendant, Dmitri lui offrit un échappatoire en tentant une moquerie, ce qui permit au Russe de passer du désarroi à la colère.

- Ferme ta gueule, cracha-t-il presque dans sa direction et répétant au passage l’idiom grossier qu’il avait plus d’une fois entendu dans la bouche de ses camarades.

Le professeur Aylmer, qui sans doute flairait les embrouilles, mit toutefois fin au pugilat avant même qu’il ne commence en rappelant tout le monde à ses devoirs. Le garçon serra les dents, foudroya une fois de plus Dmitri du regard et balaya l’air autour de lui de sa main dans l’espoir de dissiper le nauséabond fumet.

Autour d’eux, le reste des élèves s’affairait déjà. Certains venaient de réussir leurs sortilèges et se préparaient à entrer dans l’eau, d’autres galéraient encore sur la rive. Le jeune homme soupira et plaça de nouveau sa baguette sous son menton, tâchant de retrouver son calme et de faire le vide dans son esprit.

- Пузырьковая головка, prononça-t-il d’une voix posée, ce qui était le sortilège russe pour la têtembulle.

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➤ 1 ; 2 ; 3 = cette fois c'est la bonne !
4 ; 5 = rien du tout...
6 = ce qui sort de sa baguette n'est pas de l'air, mais un nuage de cendre qui lui noircit le museau
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A sa grande satisfaction, une délicate bulle d’air s’échappa du bout de sa baguette comme s’il avait soufflé de l’autre côté d’un tuyau et vint lui envelopper la tête. Immédiatement, le reste d’effluve d’œuf pourri disparu, il était complétement coupé de l’air extérieur. Nikita hocha la tête et guetta du coin de l’œil la réaction d’Aylmer, mais celui-ci était occupé à se disputer avec Silas.

Il tourna la tête vers le lac, juste à temps pour voir Amelia glisser sur la vase de la berge et se rattraper tant bien que mal à la tenue de Dmitri, l’envoyer le cul dans l’eau avec elle. Nikita éclata de rire. Les dieux avaient le sens de l’humour finalement, et de la justice. Le garçon ressortait la tête de l’eau en pestant quand un éclat rouge au niveau de son nez attira l’attention du Russe.

- J’avais dit qu’il fallait entrer doucement dans l’eau froide, commenta-t-il d’un ton professionnel. « Les changements de températures peuvent faire saigner le nez. »

Laissant Dmitri à sa dispute avec Amelia, il retira rapidement manteau et chemise, regrettant immédiatement de ne pas connaître un sortilège d’imperméabilité, vira son pantalon et s’engouffra dans l’eau froide en maillot de bain. Aylmer les avait autorisés à explorer un peu le lac et vue comme on se les caillait, mieux valait ne pas rester inactif au risque de geler sur place. Il râla au moment où l’eau atteignit son ventre et y plongea vite les épaules, puis la tête, gardée sèche grâce à son sortilège.

La plupart de ses camarades semblaient occupés à se plaindre, mais peut-être en trouverait-il un disposé à l'accompagner pour la suite du cours.

Si Dmitri avait bel et bien eu des velléités d’aller dans l’eau, une fois son sortilège lancé, il n’avait pas une seule seconde envisagé d’y être propulsé contre son gré par l’arrivée d’une furie dans son dos qui l’importa avec lui dans le lac. La coupable, cette serpentard toujours si bruyante qui avait redoublée une année pour se retrouver avec les quatrième année, semblait être née pour apporter avec elle le désastre et l’échec ; non contente de ne pas savoir se servir de sa baguette, elle semblait bien incapable de se servir également de ses jambes sans provoquer des drames autour d’elle.

Rageur, le Tchèque avait juré dans sa langue natale avant de se tourner vers la responsable de son malheur pour lui cracher au visage sa rancune, laquelle réagit avec sa nonchalance habituelle. Il leva les yeux au ciel, exaspéré par tant de bêtises, et un peu désarçonné. Que répondre à une fille qui était constamment à côté du sujet, de toute façon ?

- La prochaine fois, glisse loin de moi, la menaça-t-il, sans comprendre la blague, en portant la main au visage pour constater le saignement de nez.

Machinalement – et parce qu’il n’en était pas à son premier saignement – il plaça pour et index sur l’os de son nez, de chaque côté faute de savoir quelle narine saignait. À cause de l’eau, tout se mélangeait... peut-être même les deux narines étaient-elles touchées.

- Je vais me débrouiller tout seul, merci bien, répondit-il d’un ton sec en battant des jambes pour rester à la surface de l’eau.

Évidemment, Yaga n’avait rien loupé du spectacle et – pas fou – en profitait pour le railler. À sa place, il aurait très probablement fait la même chose, mais ça ne rendait pas la chose plus agréable pour autant.

- Rien à voir avec l’eau, crétin.

Non, la responsable portait le vert et l’argent... enfin pas présentement, mais l’idée était là. Il aurait sûrement pu continuer à lui faire tout un tas de reproches si seulement elle ne le prit pas de vitesse avec une proposition qui lui soutira un rictus amusé. Bruyante, sans aucune éducation et bagarreuse, la plupart du temps elle lui paraissait particulièrement irritante, mais l’image d’Amelia qui allait frapper le russe avait de quoi faire sourire.

- Je sais me défendre, ne t’in... Il se ravisa, marquant une pause le temps d’imaginer le gryffondor manger la poussière face à une fille. Il doutait qu’elle soit réellement capable de le faire, mais qu’elle perde ou gagne, lui aurait au moins eu le droit à un joli spectacle. « Tout compte fait, si tu t’ennuies, n’hésite pas à aller lui refaire le portrait. »

Il allait nager jusqu’à la rive pour se remettre sur le ponton le temps de réparer son nom mais interrompit sans geste pour ajouter :

- Refaire le portrait, c’est une expression pour aller lui péter les dents... rien à voir avec la peinture.

Puis en quelques brasses – depuis son incursion dans le lac avec Thomas, il avait l’impression d’être meilleur en natation – il rejoignit le bord de l’eau, le temps d’examiner son nez. Le saignement n’était pas énorme : quelques gouttes de sang de la narine droite, mais rien de bien abondant et il semblait déjà se calmer, lui évitant d’avoir à essayer un sortilège sur lui-même.

Il n’avait pas bien chaud, malgré son maillot ensorcelé, mais il resta malgré tout hors de l’eau le temps de s’assurer qu’il ne saignait plus, puis reprit enfin sa baguette pour prononcer la formule du têtembulle. Cette fois-ci, sans interruption dangereuse de la serpentard, la bulle se forma autour de visage, sans souci.

Le dé (enfin coopératif):

Nikita avait toujours bien aimé nager. Dans sa culture, c’était une pratique assez courante, d’aller se baigner dans les fleuves et les lacs entre amis, et Koldovstoretz, littéralement bâtie sous l’eau, ne l’avait pas dégoutté non plus. Il se sentait donc plutôt à l’aise dans cet élément où les bruits extérieurs lui provenaient atténués et la lumière tamisée. On n’était par ailleurs pas à l’abri de quelques surprises, comme en témoignait l’étrange découverte qu’il venait de faire.
Aucune foutue idée de ce que c’était, mais tout laissait penser qu’il y avait de la magie dans l’air. Après tout, le lac noir était connu pour accueillir nombre de créatures fantastiques d’Ecosse et de Grande-Bretagne, là où l’urbanisation moldu les avait chassées de leurs habitats naturels.

Teddy lui passa devant pour atteindre le fil de pêche et il tâcha de se rapprocher à sa suite, battant des pieds et des mains pour se stabiliser dans cette dimension liquide. Il s’attendait à ce que la jeune fille soit plus au courant que lui de ce qu’ils venaient de découvrir, après tout elle était ici chez elle, mais Teodora lui indiqua de regarder un peu plus en aval.

A la surprise du garçon, un grand cheval dont la robe ondulait sous les courants, les fixait à quelques mètres de là. Il disparaissait presque dans la pénombre sous-marine mais son pelage luisant évoquait les reflets du soleil à la surface du lac et il se détachait de l’obscurité comme une fascinante apparition.

- Aucune idée, avoua-t-il en fronçant les sourcils quand sa camarade lui demanda s’il savait à quoi ils avaient affaire. Il pensa au Sivko-Bourko, une créature chevaline qui vivait au nord de la Russie, mais de ce qu’il en savait, elles ne respiraient pas sous l’eau. « C’est peut-être une illusion ? hasarda-t-il. Une sorte de mirage.

Il jeta un coup d’œil à ce qui était vraisemblablement un lambeau de crinière pris dans le fil de pêche et secoua la tête.

- Les animaux s’accrochent souvent aux barbelés, cela repousse.

Quelque chose en lui espérait malgré tout que la créature ne s’était pas blessée. Elle respirait une sorte de majesté comme tous les grands chevaux, à laquelle s’ajoutait quelque chose de mystérieusement fantomatique et d’intimidant. Nikita se demanda ce qu’ils devaient faire à présent. Il envisagea de remonter prévenir leur enseignant, mais l’idée de quitter des yeux l’étrange animal lui déplaisait, il avait la conviction que s’il s’en éloignait, il ne la reverrait plus.

- Elle a l’air d’attendre quelque chose, commenta-t-il. Crois tu qu’on puisse s’en approcher ? »

Il tendit la main vers l'animal, dans l'espoir de lui exprimer qu'ils ne lui voulaient pas de mal.

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1 ; 2 = va savoir comment, le Kelpy ressent leurs bonnes intentions et semble attendre quelque chose d'eux avec le filet.
3 ; 4 = les Kelpy ont quelque chose de la sirène, il entreprend de charmer les adolescents, sans doute pour les inciter à descendre plus profond.
➤ 5 ; 6 = c'est un prédateur, pas un doudou. L’instinct de l'animal, inconscient de leurs sortilèges de têtembulle, est de tenter de les noyer.
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Le geste n'eut pas l'air de lui plaire. L'animal se cabra soudain, il était beaucoup plus grand que le plus grand des étalons qu'avait jamais vu Nikita et dans sa bouche, en lieu des dents plats d'herbivores qu'on lui attendait, se dessinaient des crocs de carnivore.

@Teodora K. Von Meissen