[SUJET COMMUN] Bonne rentrée à tous !

Banquet de rentrée.
‟ La politique s'invite à Poudlard „

— Un étrange paradoxe habitait le cœur du petit tchèque, dont les yeux, perdus dans l’immensité du paysage qui filait à toute vitesse de l’autre côté de la vitre, laissaient transparaître une vague mélancolie qu’il était peu coutume de percevoir chez lui. Là où l’année précédente, l’excitation de la rentrée avait surpassé tout autre sentiment, son retour à Poudlard amenait cette fois-ci bien plus de doutes. Malgré toute la joie qu’il avait à retourner dans le château, infiniment plus vivant que le manoir van Aken, il laissait derrière lui quelques travaux qui accaparaient encore son esprit et qui, incontestablement, avaient changés son regard sur bien des choses. Ces nouvelles perspectives le rendaient bien mutique, tant et si bien qu’il en venait presque à concurrencer Kovit. En réalité, il ne savait pas quoi dire pour briser le silence du wagon : que pouvait-il raconter au serpentard et Amaïa ? Ils avaient passé une partie des vacances ensemble à Durmstrang et le reste de son été n’appartenait pas aux choses qu’il pouvait se permettre de mentionner ; alors il se laissait porter par les quelques paroles des deux asiatiques, et par le roulis du Poudlard Express. « Vous avez continué les cours de vol, vous, ou pas ? » finit-il par dire, plus pour maintenir l’illusion d’une rentrée normale que par réel intérêt pour la discussion.

Malgré tout, le trajet lui avait paru moins long que l’année précédente. Le temps s’écoulait différemment avec les années et à mesure qu’il grandissait, il commençait à percevoir les prémices d’un sentiment fort désagréable ; celui d’avoir l’impression de courir après la montre, de jamais n’avoir assez d’heures dans une journée. Et s’il était encore bien loin de connaître ce stress quotidien, son existence se faisait désormais plus évidente : il ne savait totalement mettre le doigt dessus, mais intérieurement, il avait déjà cerné cette motivation temporelle dans les actes de son aïeul. Il lui avait avoué à demi-mot, de manière trop cryptique pour qu’il en saisisse la nature sur l’instant... mais plus il ressassait leurs discussions récentes, plus il s’approchait du but.

« J’espère que la répartition va être rapide, je meurs de fin ! » maugréa-t-il en posant le pied sur le quai de la gare de Pré-au-Lard, suivant ses deux camarades vers un chemin presque inédit pour lui : cette fois-ci, il n’allait pas à Poudlard en traversant le lac mais empruntait des diligences. C’était la première fois qu’il le faisait si tard et à cette époque de l’année, alors que la nuit recouvrait l’école de son épais manteau noir. Les lumières du château n’en étaient que plus belles, promettant un confort qu’il se languissait de retrouver. D’autres seraient peut-être passés à côté des quelques changements visibles dès l’entrée du parc, mais Dmitri, en bon artiste, ne loupait pas certains détails... l’arrivée subite de statues et les changements de tableaux – dont certains lui étaient forts familiers – ne passaient pas inaperçus. Quelques froncements de sourcils plus tard – quoiqu’il ne fût guère surpris de voir que son aïeul prenait ses aises – il pénétra enfin dans la grande salle. « À plus tard, Kovit ! » Il adressa un dernier signe de la main à l’adresse de son ami, avant de finalement prendre la direction de la table de sa maison, toujours habité par cette curieuse impression de malaise. Sørensen à la tête de l’école, c’était sans nul doute bien des changements, mais il s’était attendu à ce que ceux-ci soient plus insidieux que ce qu’il laissa entendre dans son discours ; l’habitude sans doute des discours sibyllins d’Alexander. Mais Poudlard était un monde mystérieux, presque à part dans cette société anglo-saxonne que l’aiglon apprenait peu à peu à connaître : désormais, ils assumaient ici des idéaux qui demeuraient bien plus discrets dans les strates politiques de Londres. Son grand-oncle devait jubiler de ces changements récents.

Le tchèque détourna les yeux de la table des professeurs, croisant le regard d’un visage familier. « Bonsoir, Judith. » La benjamine des Norvégiens, mystérieuse adolescente aux paroles calmes et à l’attitude discrète, était aux antipodes du garçon têtu et fougueux qu’il était. Il n’avait jamais réellement su comment se positionner face à elle, parfaitement conscient que Finnbjörn l’avait poussée à venir vers lui, sans qu’elle n’en vienne pour autant à s’imposer. « J’hésite à te demander si tu vas bien... » commença-t-il en affichant un sourire facétieux. « Cette nouvelle rentrée doit te combler de joie, non ? » Il fallait être aveugle pour ne pas réaliser que les sang-purs s’exaltaient de la situation et les petits enfants du nouveau directeur devaient caracoler en tête des supporters.

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@Y. Amaïa Sawner @Kovit E. Pheling @Judith V. Sørensen

Pour la première fois depuis le début de sa scolarité, la rentrée des classes de Blaze était à placer sous le signe de la morosité. Un été passé à Dursmtrang qui pour aventureux qu’il avait pu être lui avait également bien tapé sur le système, des changements de politique qui faisaient naturellement craindre à tout le monde de voir d’une manière ou d’une autre ressurgir les années Blackman et un insigne de préfet désormais agrafé à sa robe, tout ça n’avait finalement que peu d’importance en comparaison du changement majeur de la rentrée : la plupart de ses potes et de ses connaissances avaient fichu le camp et soudain le château semblait bien dépeuplé.

De ceux qui avaient tout au long des années accompagné son adolescence, Sasha, Jade, Cameron, Mallory, ne restait plus que Skyler et Misha, la première continuant de lui faire la tête et le second durablement plongé dans un état de mélancolie hargneuse qui n’inspirait guère l’enthousiasme. Electron libre longtemps laissé à part du fait de sa maison, Blaze avait toujours su conserver une certaine autonomie vis-à-vis de ses amis et naviguait avec plaisir de rencontres en rencontres, multipliant les groupes et les connaissances au gré de ses humeurs. N’empêche, c’était peu dire que ces disparitions lui avaient un peu fichu un coup au moral et à l’égo. Soudain des amitiés de longue date semblaient avoir perdu de leur sens et c’était bien trop facilement que des gens qui comptaient étaient sortis de sa vie et lui sorti des leurs.

N’ayant toutefois pas un caractère porté sur la rumination, une partie de cette déception s’était mué en un sentiment imprécis de ressentiment, de fébrilité sans but ni attache et il prenait son rôle de préfet – rôle depuis longtemps convoité – avec un certain sérieux exutoire, canalisant une énergie qui ne trouvait à se dépenser dans l’exercice de son autorité nouvelle. Blaze avait toujours apprécié être au centre des attentions et se trouver désormais en position de force vis-à-vis de la plupart de ses camarades lui offrait un tas d’opportunités rêvées pour exprimer ce besoin intérêt.

Il avait donc guidé les premières années dans le Poudlard Express et jusqu’à Fergal qui les mènerait ensuite en barque jusqu’au lieu de répartition. Un premier travail modeste mais qui lui avait permis de colporter une ou deux rumeurs auprès des petits effrayés qui avaient pris leur courage à deux mains pour demander comment c’était, l’école.

- « T’inquiète, presque personne ne meurt en général. » leur avait-il expliqué d’un ton rassurant, avant de les encourager à retourner dans leurs wagons.

C’est sûr, il y avait de quoi se marrer. Mais bon, assis à la table des serdaigles, observant ses camarades rejoindre leurs groupes d’amis respectifs pour savoir comment s’étaient passées leurs vacances ou commenter les annonces du nouveau directeur, le jeune homme ne put que constater que pour sa part, cette année, il était bien seul pour dîner.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Niahm grimaça en s'installant a la table des Poufsouffle. Son dos, ses épaules et ses bras le.a faisait horriblement souffrir, sans même parler de ses jambes qu'iel avait du tenir repliées contre ellui la plus grosse partie du voyage.
Vivement qu'iel arrive a convaincre sa mère de raccorder la cheminée de l'appartement de Belfast avec le réseau de poudre de Cheminette sorcière.
Le processus serai surement coûteux mais moins que de prendre l'avion quatre fois par an. Et dire qu'iel avait du se lever a six heures pour aller a l’aéroport. Pauvre Alfie avait du voyager en soute. Heureusement la bonne potion au bon moment et le chat dormit paisiblement jusqu’à King's Cross.

Son été s’était bien déroulé: iel avait passe un mois et demi auprès de son père, a aider a la boutique pour la saison touristique : conseiller des livres, servir des cafés et des chocolats chauds, vendre des cristaux et des croix celtiques pour les amateurs de breloques. Ça le.a faisait rire sous cape les vertus pseudo-magiques que l'on portait a de tels objets et Niamh se serai bien lancé dans une thèse si l'Etude des Moldus était une matière plus en vogue. Iel aurai appelé son sujet de recherche : "Etude des Sorciers, la magie vu par le prisme moldu"...Ça ne serai certainement pas passé.

Apres iel était rentrée chez sa mère pour les dernières semaines de vacances et avait pu chanter un peu a l'Eglise, ou ses copaines s’inquiétaient de le.a voir repartir pour sa mystérieuse Ecole privée a l'autre bout du Royaume-Uni.

Une fois affronté l’aéroport, le bus et le métro londonien, s’asseoir sur les banquettes de cuir du Poudlard Express avait été un soulagement sans limites. Le trajet de Niamh avait été paisible parfois interrompu par les questions timides ou excitées des futurs premières années qui voyageaient avec iel. Niamh avait essayé d'y répondre de son mieux, mais sa gorge se serrait de plus en plus au fur et a mesure que le train se rapprochait de Poudlard. Le visage caché derrière son ouvrage d'Histoire de la Magie l'adolescent.e s’était surpris.e a prier. Seigneur, faites que l'on ai une année sereine.

Le train avait entamé ses derniers kilomètres et Niamh avait revêtu son uniforme et sa robe de sorcier. En dépit du stress de revenir une fois de plus a Poudlard, les liserés jaunes sur sa robe et sa cape noires emplissaient son cœur de joie. Niamh était très fier d'appartenir a la maison du blaireau.

Iel avait salué d'un signe de tète les lugubres animaux qui tiraient les calèches avant de monter dans la sienne, en faisant fi des murmures inquiets de certains de ses condisciples par rapport a son attitude étrange. Plus étranges étaient les statues qu'arborait a présent le parc. Leurs yeux de pierre semblaient suivre vos moindre mouvements, tout comme les sinistres tableaux qui ornaient dorénavant le Hall.
Assit.se a sa table donc Niamh écouta avec attention la répartition (Poufsouffle accueillait, en plus des primo rentrants, une élève transférée mais n’était pas la seule maison dans ce cas.) et encore plus sérieusement le discours du directeur.
De loin tout ça paraissait parfaitement raisonnable, mais pour qui savait lire entre les lignes ça faisait froid dans le dos. Niamh l'applaudit néanmoins avec les autres et chercha du regard le professeur Cooper, se demandant ce que celle-ci penserai de ces nouvelles reformes. Maussade, iel hocha la tète sans grande conviction pour répondre aux paroles de Kathleen et souffla un 'Bienvenue' a peine audible dans le brouhaha en direction de Bella, la nouvelle arrivée.

Bonne rentrée à tous !

C’était le professeur Alexander qui avait reçu la charge d’accueillir les nouveaux élèves cette année. Un choix curieux puisque le professeur était tout fraichement arrivé et qu’en plus, il enseignait l’étude des moldus. Cela donna à penser à Alice que le nouveau directeur le voyait plutôt comme un employé, le genre à qui l’on peut demander des tâches ingrates. Elle avait la certitude que si Sorensen faisait absolument tout ce qu’il voulait, l’étude des moldus n’aurait plus eu sa place à l’école, ou alors pour apprendre que les moldus étaient une sous-race à exploiter. Rien que cette idée lui donnait envie de vomir.

De toute façon, elle n’avait pas eu le sentiment que le directeur leur ait demandé leur avis pour quoi que ce fut. En ce qui concernait le choix des préfets et du capitaine de Quidditch de sa maison, elle était dubitative. C’était Appleton et peut-être Rowan qui avaient choisi Maxwell Carter et il poursuivait donc ses fonctions, et Haley Strauss n’était pas un mauvais choix comme préfète. Mais démunir Shepherd de son poste de Capitaine de l’équipe de Quidditch pour nommer Erin à sa place, voilà quelque chose que la directrice des Poufsouffle désapprouvait. Cette fille avait quelque chose de dangereux, et elle craignait beaucoup pour les potentiels membres de l’équipe. Mais elle avait été pistonnée à coup sûr.

Quand Alexander vint poser ses fesses à-côté d’elle, elle lui sourit sans conviction. Cette année ne s’annonçait pas vraiment sous des auspices très encourageants, il fallait bien le reconnaître. Le discours du directeur ne fit que renforcer cette impression et les préoccupations qui l’accompagnaient. Quand cela fut fini, elle demanda à Alexander comment étaient ses vacances, dans l’espoir de changer de sujet, mais elle savait que cela ne durerait pas très longtemps avant qu’elle ne veuille à nouveau s’exprimer sur ce qui était si inquiétant à Poudlard à-présent. Il semblait ne pas avoir manqué d’occupation et elle hocha la tête, compréhensive.

« Me reposer, je n’utiliserais pas ce terme. Mais les démarches avancent pour que je puisse officiellement adopter Zeynep. Nous nous sommes rendues dans son pays natal cet été. Ca a renfrcé un peu les choses, mais je la sens toujours loin de moi. »

Et cela n’allait pas s’améliorer si le sort des Nés-Moldus à Poudlard se compliquaient encore. La rebelle qu’elle avait pour fille adoptive ne semblait pas du genre à se laisser faire et si elle respectait son caractère, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour la fillette et les conséquences si elle se rebellait trop contre le pouvoir en place.

« Elle est née-moldue et honnêtement, dans les circonstances actuelles, j’ai peur pour elle. »

@Professeur J. Alexander @Zeynep J. Özdemir

Codage par Libella sur Graphiorum

Bonne rentrée à tous !

Sarah semblait perturbée car elle ne dit même pas bonjour à Kathleen, se contentant de la questionner à-propos des sombres chevaux qui seraient en train de tirer les diligences. Mais Kathleen ne voyait rien. L’année passée, elle n’avait pas tellement fait attention aux diligences qui roulaient sans rien, mais la remarque de son amie la surprit et la fit un peu réfléchir. La fillette ne manquait pas de connaissances au sujet des créatures magiques et elle ne pouvait donc pas faire autrement que de réfléchir en fonction de ça. Mais c’était quand-même étrange, ce que Sarah lui disait, ce n’était pas commun.

« Hein ? Quoi ? Quels chevaux ? Je ne vois rien… Ho ! Je crois que je sais. Ce sont peut-être des Sombrals. Seuls les gens qui ont vu quelqu’un mourir peuvent les voir. C’est pour ça que moi, je ne… Hey, mais attends ! Tu as vu quelqu’un mourir, Sarah ? »

Elle l’aida à monter dans la diligence et s’assit près d’elle, une main sur son bras. Elle savait que Sarah n’avait pas grandi dans une famille très respectueuse du libre-arbitre et du droit de chacun, plutôt tourné vers la suprématie des sang-purs. En revanche, elle n’aurait jamais cru qu’elle ait pu être témoin d’un meurtre. Elle ne voulait pas la forcer à se confier, si elle ne le désirait pas, mais elle serait là pour Sarah quoi qu’il arrive. En s’installant à table, elle se mit à-côté de Lilith Davis, une bonne copine avec qui elle échangeait des bouquins et à qui elle glissait des fois des fiches en potions ou en Botanique.

« Lilith, je suis trop contente de te voir ! Bah je suis allée au voyage scolaire, mais j’ai pas trop fait de choses sinon. Quelques soirées mondaines. Puis, j’ai profité d’Alicia, quoi. Et toi, tu as fait quoi pendant les vacances ? T’as trouvé des nouveaux livres sympas ? »

Le discours d’accueil du nouveau directeur lui fit froid dans le dos et elle ne savait pas trop à quel point il fallait s’inquiéter des nouvelles mesures qui allaient être mises en place. Elle regarda autour d’elle, mais tous les élèves avaient l’air aussi surpris qu’elle. Une fois la répartition terminée et le buffet lancé, les commentaires allèrent bon train et la jeune fille approuva ce que disait son amie. Cela l’inquiétait aussi si elle devait se montrer tout à fait honnête.

« Vous croyez qu’ils vont classer plus haut les sang-purs ? Ca me fait peur si on part dans un truc comme ça, pas vous ? Il parait que l’année où il y a eu un directeur comme ça à Poudlard, ça a été horrible. »

Elle se rappelait du peu que lui avaient raconté Cassi et Léo en frissonnant. Elle n’avait pas tellement envie que Aurore ou Zeynep se retrouvent des cibles désignées dans un système qui se montrerait brutal envers elles. Elle était certaine que la plupart des professeurs s’efforceraient de protéger les élèves, mais peut-être que ce ne serait pas possible. Et quand on voyait comment les tentatives de l’an dernier avait terminé, Kathleen s’inquiétait beaucoup. Quand Lilith s’intéressa à la nouvelle, qui se présenta, Kathleen ne résista pas.

« Ho, bienvenue, Bella ! Je m’appelle Kathleen. N’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit ! » dit-elle avant de l’écouter répondre aux questions de Lilith sur ses origines.

@Sarah C. Davenport - @Lilith C. Davis- @Haley M. Strauss - @Bella Summers

Codage par Libella sur Graphiorum

Cette rentrée s'annonce particulière, il a suffit de passer les portes du château pour s'en rendre compte. Ce débordement de tableaux et de statues austères me rend mal à l'aise.

Je suis presque hermétique à l'excitation des premières années qui suivent docilement le professeur Alexander et rejoignent la répartition. Je laisse tout ce beau monde rentrer dans la grande salle et fermait la marche, me faisant discret pour rejoindre la table du personnel, non loin de Thor et Siwan. La professeur de défense contre les forces du mal affichait sa tête des mauvais jours, dardant un regard noir sur la place vacante de Wayde.
Il m'avait laconiquement prévenu de son absence, et me promit de m'expliquer plus tard… mais l'année commençait déjà bien tristement.

Le discours du Directeur Sørensen n'était pas vraiment encourageant. Sous un verni de grandeur et d'excellence, cela annonçait juste une grande disparité de traitement des élèves et une suspicion de tout à chacun entretenue savamment. Bonne ambiance. Ma foi, au moins, ils pourront pratiquer la magie, voyons le bon côté des choses.

La tablée est plutôt silencieuse, seuls Cooper & Alexander bavardaient tranquillement… mais ne semblaient pas tout à fait sereins pour autant. J'entends vaguement les propos d'Alice sur l'adoption éventuelle de Zeynep et me renfrogné. A croire que ce genre de démarche est une formalité seulement pour les autres. Tant mieux pour elles, mais ça me laisse un peu aigri, d'autant que je suis toujours sans nouvelles de la part de la protection de l'enfance, à qui j'ai gentiment signalé avoir fait l'acquisition d'un logement plus grand.

Je pique sans entrain dans mon assiette, plongé dans mes ruminations, guettant l'occasion de m'éclipser. Il faudrait néanmoins attendre la fin des réjouissances. Thorstein n'avait pas l'air disposé à desserrer les dents, ne restait plus qu'à compter sur la @Professeur S. Kendrick pour réchauffer un peu l'ambiance.. Ou tout du moins briser le silence qui semblait s'être abattu sur notre coin de table. Mais la directrice de Serpentard était à la hauteur de la mission, je n'en doutais pas un instant !

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

( rentrée des classes ☉ HARRIET )

L’odeur de café réconfortante au petit matin, les doux sourires de Maman, sa volonté manifeste de faire en sorte que nos au revoirs soient les plus tendres possibles, la gymnastique familière de mes doigts qui répètent ces symboles apaisants, le tissu bariolé qui me sert de doudou à portée de main dans le sac passé en bandoulière… Rien n’y fait. Le mélange de colère et de stress ne diminue pas, au contraire. Chaque pas qui me rapproche du quai de la gare est comme une fine aiguille qu’on me plante dans la chair. C’est désagréable, ça fait mal, ça me donne envie de fuir à toutes jambes. Les secondes s’écoulent et l’angoisse prend de plus en plus de place, supplantant la colère, me poussant à me tenir le plus droite possible, comme si j’avançais avec toute la confiance du monde. Ce n’est pas le cas du tout, j’ai envie de faire demi-tour et de m’abaisser à supplier pour avoir le droit de retourner à Castelobruxo, retrouver mes amis, mes repères, mes habitudes. On arrive devant un mur de briques — autour de nous des gens vont et viennent sans accorder un regard à ce qui les entoure — et Maman me pousse gentiment en avant. Traverse, me dit-elle, et j’obtempère sans poser de questions, bien trop préoccupée par ces pensées par millier qui tourbillonnent dans mon esprit agité. Je ne rencontre aucune résistance et je fais mon premier pas sur le quai qui accueille le Poudlard Express — c’est le nom du train que je vais prendre, comme Maman me l’a expliqué ce matin — au milieu de familles par centaines dont le bruit des conversations est un brouhaha indescriptible. Mon cœur se met à battre plus vite encore. C’est là, le moment où le changement devient réel, tellement qu’il n’est plus possible de faire machine arrière et que je n’ai d’autre choix que de me confronter à la triste réalité. Pas de Castelobruxo pour moi cette année. Pas de barque filant sur le fleuve Amazone, pas de hutte dans des arbres gigantesques, pas de temple inca au cœur d’une nature préservée. J’ai la nausée. En comparaison, cette matinée pluvieuse, ce train qui crache une fumée âcre, ces gens qui parlent tout autour de nous, ça me paraît la chose la plus terrible qui soit. L’envie de tourner les talons se fait plus forte encore jusqu’à ce que je repense à Sidney — qui doit être dans le même état que moi et sur qui j’ai l’impression de pouvoir compter, comme un gage d’assurance que je ne serais pas la seule élève perdue au milieu de la foule — et surtout à Hayden — qui m’attend, quelque part au milieu de tous ces élèves, pour effectuer le trajet avec moi. Rectification, avec une de ses amies et moi. Le bras de Maman se pose sur mes épaules. Je n’ai plus vraiment de rancœur, en cet instant, et je me glisse contre elle pour une étreinte qui me rassure bien plus que je ne voudrais l’admettre. Un parfum de papaye m’enveloppe en même temps qu’elle et ça va mieux, un peu. Beaucoup. Les secondes défilent avant que je ne m’écarte, le regard un peu fuyant, incapable d’affronter ce qu’il y a sûrement dans le sien. Elle restera jusqu’à ce que le train parte, pour agiter sa main, debout sur le quai — peut-être aussi veut-elle s’assurer que je monte bien dans le train. Moi, je dois trouver Hayden et sa copine, au milieu de tout ce monde, alors je lui dis au revoir et je m’éloigne de quelques pas, encouragée par son sourire et ses Tu m’écriras. Et si je ne le trouve pas ? Je passerai le trajet seule — ou peut-être que de nouvelles coïncidences me pousseraient sur le chemin de Sidney, une nouvelle fois — et ça ne me semble pas si terrible, tandis que je fouille les alentours des yeux. Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir se dire ? Est-ce que ce sera aussi facile de lui parler que de lui écrire ? Et s’il me trouvait nulle ? Et si son amie me trouvait nulle ?

Je n’ai pas vraiment le temps de me poser plus de questions — et c’est tant mieux — que mon prénom surpasse le bruit ambiant. J’ai beau ne l’avoir jamais vu en vrai, il est exactement comme sur les photos, et ça ne trompe pas. Il vient vers moi — ou je vais vers lui, je ne sais pas trop tant l’angoisse fait battre mon cœur jusque dans mes oreilles — et j’esquisse un sourire un peu timide. « J’ai failli ne pas te reconnaître sans ta moustache » je plaisante tout en le détaillant, comme pour mieux m’assurer qu’il était vraiment là, en face de moi, et que j’étais vraiment ici, à près de lui. « Premier bon point ? » Je fais bonne figure mais, intérieurement, j’en mène pas large. Heureusement, ça s’améliore un peu à chaque instant qui passe et mon aplomb est de moins en moins feint. « Un peu, j’avoue… » Je peux pas trop lui demander Et toi alors ? puisque c’est habituel, pour lui, et l’indécision me rend muette. Est-ce que ça va être ça tout le reste du trajet, des échanges un peu gênés qui finissent par ne rien donner de plus ? Hayden ne laisse pas le silence s’installer, il agite le bras et une jeune fille aux cheveux de feu nous rejoint. « Salut. » C’est sans aucun doute son amie, alors je lui souris tandis que le garçon nous présente. « Gryffondor, ce sont les courageux, c’est ça ? » Je me souviens des détails donnés par Sidney et je le cherche, machinalement, dans la foule. J’espère qu’il est là, quelque part, et qu’il a trouvé son chemin sans mal. J’espère qu’il va bien, même si je sais intuitivement qu’il doit être au moins aussi angoissé que moi, si ce n’est plus. Et je m’en veux un peu de ne pas le trouver, de ne pas l’embarquer avec moi dans un compartiment avec des gens qui ont l’air gentil, de le laisser affronter seul ces débuts. Je jette un dernier regard circulaire avant de grimper dans le wagon où Hayden a jeté son dévolu, sans toutefois l’apercevoir. Finalement, la compagnie d’une inconnue — enfin, elle l’était pour moi — s’avéra être un très bon point pour le trajet. Elle était vraiment bavarde et sociable, ce qui évita bien des blancs dont on ne sait pas quoi faire. Et puis, je ressentais moins de gêne avec elle puisque nous n’avions aucun antécédents, ce qui contribua à diminuer ce stress d’une rencontre dont nous parlions depuis longtemps. Au final, le Poudlard Express arriva à destination beaucoup plus rapidement que je ne l’avais escompté — il faisait pourtant nuit, dehors — et je me sens bien moins nauséeuse qu’au réveil. Tandis que le train recrache son flot d’élèves sur le quai, Hayden m’explique où se trouve le château et où nous nous trouvons à l’heure actuelle. Je note tout ça dans ma tête, hochant cette dernière à chacune des phrases de mon camarade, gravant ces précieuses informations dans ma mémoire.

Au milieu de toutes ces nouvelles découvertes, une voix s’éleva au-dessus de la masse des élèves, appelant les premières années. Sourcils froncés, je me tourne vers Hayden pour lui demander si je dois aussi rejoindre les nouveaux arrivants. Il s’avère que c’est le cas, alors je salue mes deux compagnons de voyage et je suis les silhouettes les plus jeunes qui prennent toutes un chemin différent du reste des élèves. Un garçon entouré de quelques enfants semble les accompagner. J’entends l’un d’eux lui demander comment c’est, par ici, et sa réponse me laisse une désagréable impression. Cela ne dure guère longtemps car j’aperçois Sidney — je m’approche quand même un peu plus pour être sûre qu’il s’agit de lui — et m’empresse de le saluer. « Comment s’est passé ton trajet ? » On nous fait bien vite monter dans des barques et je remarque alors que nous ne sommes pas seulement deux à dépasser de plusieurs têtes les plus jeunes mais bien trois. Une fille aux cheveux blonds est là aussi. Les barques se mettent en mouvement et filent sur la surface d’un lac noir dans lequel se reflète la lune et quelques étoiles. Il ne faut pas bien longtemps avant qu’un château juché sur une colline n’apparaisse et que les exclamations émerveillées n’explosent autour de moi. Pour ma part, je garde le silence. La nervosité est revenue. Sur l’autre rive, nous posons pied à terre et nous laissons guider jusqu’aux lumières qui éclairent les fenêtres du château. On entend le bruit de conversations par centaine venir d’une salle dont on ne distingue pas encore grand chose et puis, enfin, on y rentre, le silence se fait et tout le monde nous observe. Je déteste cette impression, elle n’est vraiment pas agréable. Hors de question de flancher, je continue de faire bonne figure et reste à la gauche de Sidney, sans prononcer un mot. Jusqu’à ce que je lève les yeux sur ce plafond magique… ou bien est-ce simplement le toit qui est ouvert ? En tout cas, c’est impressionnant, je dois bien l’admettre. Impressionnant et magnifique. D’accord, ça n’était pas qu’un vieux château hanté.

On nous arrête aux pieds d’une estrade et les élèves commencent à être appelés. Je me sens vraiment mal à l’aise, plus grande que tout le monde — excepté Sidney et aussi cette autre fille — persuadée que toute la salle ne regarde que nous. Le garçon est appelé avant moi et je lui souffle un « Courage, ça va le faire » qui se veut réconfortant. On lui pose sur la tête ce vieux chapeau rapiécé et je le vois s’agiter sans entendre ce qu’il murmure jusqu’à ce qu’un SERDAIGLE tonitruant retentisse. J’applaudis avec tout le monde et je l’observe se diriger vers la table dont il est question… à laquelle Hayden se trouve, d’ailleurs. J’ai un petit pincement au cœur en me disant que les deux seules personnes que je connais sont dans la même maison tandis que je serais sûrement répartie ailleurs. Puis je me rappelle Michaela et sa gentillesse et j’espère être à Gryffondor, si ce n’est pas Serdaigle. Viens mon tour. Je me crispe légèrement quand mon premier prénom est prononcé mais je refoule ça pour ne rien en montrer. Je m’installe sur le tabouret et le chapeau glisse sur mon foulard, me masquant une partie du plafond. Sa voix profonde et grave me parvient comme si elle provenait directement de l’intérieur de mon crâne. Mes doigts serrés autour du tabouret attendent le verdict, tandis que mon hésitation se fait sienne. Et puis finalement, la clameur des Serdaigle accompagne ma répartition. Le visage souriant d’Hayden était comme un phare dans la nuit qui m’évite la sensation idiote de ne pas savoir où m’asseoir. Je me glisse à ses côtés et le remercie d’un sourire avant de rechercher Sidney du regard et de lui adresser un autre sourire. Finalement, cette rentrée n’est pas si pire. Elle démarre même plutôt bien. C’est du moins ce que je me dis avant que le directeur ne prenne la parole, auréolé d’un sérieux qui n’avait rien d’affable. Le système de classement et le reste du discours est bien obscur, je peine à démêler les habitudes des nouvelles mesures et je suis bien loin de saisir tous les sous-entendus de ses propos. Hayden, en revanche, n’a pas l’air ravi. « C’est la première fois que ça arrive ? » je lui demande, au moment où les tables se remplissent de plats trop nombreux pour être comptés. Je prends une sorte de gratin de légumes avant de le tendre à Sidney : « Tu en veux ? » Il faudra que je lui dise de vive voix que je suis contente de partager la même maison que lui. Tous ces nouveaux visages autour de moi me donnent le tournis.

@Sidney Driscoll
@Hayden W. Lynch
@Michaela O'Delee
@Serdaigle

( Pando )

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Bonne rentrée à tous!

Sarah avait donc interrogé Kathleen sur les sombrals et si sa première réaction fut celle qu’elle avait vaguement craint – et qu’elle eût la confirmation que ce n’était pas courant de voir ces créatures -, elle finit par avoir des réponses à ses questions. Et par comprendre pourquoi elle faisait partie d’une minorité d’élèves à distinguer ces créatures. C’était même rassurant en fait de penser que Kathleen, que la plupart des autres – vu qu’il fallait avoir vu quelqu’un mourir – ignoraient la présence de ces équidés.

« Ça expliquerait effectivement pourquoi la plupart n’ont pas l’air de les voir » constata-t-elle simplement à haute voix.

La Gryffondor ne se voyait pas expliquant à son amie dans quelles circonstances elle avait perdu Ellen eu égard à la sensibilité de la Poufsouffle. Sinon, elle lui aurait certainement déjà raconté cette histoire.

« Je… je n’ai pas envie d’en parler » finit-elle par ajouter.

Elle monta dans la calèche avec l’aide de son amie en la remerciant et fut sensible au soutien qu’elle lui apportait. Elle la gratifia d’un léger, mais doux sourire. Cependant, elle se tût durant tout le trajet, ayant bien trop d’idées qui tournaient dans son esprit.

Durant le dîner, après le discours, elle remarqua que Florent semblait trop pris dans sa conversation pour avoir remarqué le regard qu’elle lui avait adressé. Et elle ne tarda pas car elle ne voulait pas se faire remarquer. C’est alors qu’elle entendit quelqu’un à sa table demander si quelqu’un avait vu Eliana. C’était vrai d’ailleurs… Elle ne l’avait pas encore vue… Aurait-elle quitté l’école ? Si oui, elle regretterait sa présence, même si elle n’avait eu que de rares interactions avec elle, elle gardait un bon souvenir de cette Gryffondor.

A la suite de Masha, Sarah répondit à Hilary :

« Je n’ai pas vu Eliana non plus… »

Puis, elle reprit son dîner de son mieux. Bientôt, elle entendit Florent qui s’adressait à elle :

« Ça va. »

Premier mensonge de la journée, ce n’était pas contre Florent, mais elle ne pouvait pas se permettre de révéler à la table des Gryffondors que non, ça n’était pas le cas. Si elle venait à le reconnaître auprès de son ami, ça serait dans un cadre purement privé. Et encore, elle ne savait pas si elle pourrait vraiment lui expliquer, probablement que de façon superficielle…
Cependant, elle lui répondit en le regardant de manière à lui faire comprendre qu’elle ne faisait que sauver les apparences, selon sa bonne habitude. C’est qu’elle se souvenait de la conversation qu’elle avait eue à Durmstrang avec lui et ne se voyait pas continuant à prétendre auprès de lui que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. En plus de la fin de son été, des changements survenus à Poudlard et du discours du nouveau directeur, elle restait perturbée par la découverte qu’elle avait faite grâce à Kathleen durant le trajet entre la gare et le château.

« Après le voyage à Durmstrang, j’ai passé une merveilleuse semaine avec mon grand-frère, Matthew, avant de passer la fin de mes vacances chez mes parents. Et j’ai fait mes courses scolaires avec Cassi. Et toi, le reste de ton été ? » lui répondit-elle, en lui renvoyant la question qu’il avait posée.

(c) Kira pour Never Utopia

@Kathleen Kirte
@Florent J. Kane
@Hilary Fitzpatrick-Priest

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Le voyage en train fut très bien pour Nox. Il fit de merveilleuse rencontre, mais parla très peu. Il analysait ses camarades et espérait que Lumos avait fait le meilleur choix pour leur compartiment. Ils arrivèrent à Pré-Au-Lard et Nox sortit du train et suivit de près Lumos et les premières années pour se rendre à la célèbre traversée du lac noir de Poudlard. Ce fut une très belle expérience pour Nox. Le château était magnifique. Il avait tellement hâte d'entrer à l'intérieur et de se faire répartir dans la meilleure maison pour lui. Lorsque la traversé prit fin, il suivit tout le monde pour se rendre à l'intérieur du château.

Alors que toute la cohorte de première année arrivait à l'intérieur qu'un professeur leur demandait de le suivre. Nox prenait e temps d'observer le comportement de ses camarades de premières année tout en observant le peu du château qu'il pouvait observer. Il avait tellement hâte de pouvoir se faufiler dans ce gigantesque château. Nox continuait de suivre son professeur. Il était au côté de Lumos, mais Nox restait silencieux tout en faisant des signes de tête en écoutant Lumos. C'est alors que le professeur s'arrêta et se mit à expliquer la cérémonie.

Il suivit le professeur pour entrer à l'intérieur de la Grande Salle et il fut impressionner par la grandeur des tables des maisons et du décors enchanteurs de la Grande Salle. Il regardait aussi au plafond et il trouvait le tout magnifique. Il avait tellement hâte d'en apprendre plus sur cette salle et le château. Il s'arrêta devant les professeurs et Nox les observa et il vit le Choixpeau se faire déposer sur son tabouret et se mettre à chanter. Il l'écouta avec attention et se mit à rêver des maisons. Il regardait chacun se faire répartir. C'est alors que ce fut le tour de sa soeur jumelle Lumos. Il la félicita pour la maison que le choixpeau avait choisit. Lorsque ce fut son tour, il s'avança d'un pas déterminé, car il n'avait pas peur et il s'assit sur le tabouret et le Choixpeau fut déposé sur sa tête. C'est alors que le choixpeau lui dit d'hésiter avec Serdaigle pour finalement l'envoyer à Serpentard.

Nox en fut satisfait et enleva le choixpeau pour se diriger vers la table des verts et argents. C'était facile à trouver, car c'était la table avec les applaudissements. Il s'y dirigea d'un pas hésitant, mais confiant vers la table de sa nouvelle maison. Il suivit le reste de la répartition.

Après que tous soit répartie, il écouta avec attention le discours du directeur. Dans les premières phrases du directeur, il se demandait vers où que celui-ci allait se rendre, car il parlait du mérite, de l'exigence et de l'excellence. Il se demandait s'il allait l'expliquer ou non dans son discours. C'est alors que le directeur se mit à parler d'un système de classement pour les élèves méritants. Nox méditait sur ce dernier point et le directeur annonça le début du banquet. Nox se servit dans les merveilleux choix qui s'offrait à lui. Il avait décidé de prendre un peu de tout pour choisir ce qu'il voulait réellement.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

et une bonne rentrée

Siwan, @Fergal Armitage, @Professeur A. Thorstein & les autres

Ayant empaqueté tous ses gilets, toutes ses vestes et tous ses châles dans une valise à part et uniquement dédiée à ces vêtements, Siwan apprenait de ses erreurs. Ou, plutôt, elle se laissait guider par le traumatisme de ses erreurs. Elle savait bien que l’hiver d’Angleterre ne serait jamais aussi éprouvant que les vacances estivales passées en Norvège, mais la plaie était bel et bien là : plus jamais elle ne se retrouverait dépourvue d’une couche supplémentaire de vêtements sur ses épaules. Plus jamais elle n’irait demander un couverture de plus à cette chère Thorstein. Cette dernière avait eu la gentillesse de lui donner une des siennes à l’époque, mais rien ne laissait présager qu’elle le referait. En vérité, Siwan ne présageait plus de ce qui allait se passer dans les prochains mois. La pauvre Galloise s’était restreinte à la simple utilisation pratique de ses cartes pour ne pas perdre la main et des autres outils divinatoires afin d'affiner ses cours de l’année, et rien d’autre. Trop de questions tournaient dans sa tête pour qu’elle se risque à toutes les poser : qu’en était-il de Thor ? qu’en serait-il de Thor et de Wayde ? qu’en serait-il d’elle-même et de Fergal ? qu’en serait-il des projets de ce dernier ? qu’en serait-il de Junior ? qu’en serait-il pour ses élèves, cette année… ? L’espoir semblait être revenu avec ce directeur qui lui avait laissé un avis plutôt positif en fin d’année, mais son nom lui inspirait le froid de la Norvège et peut-être, avec la flamme du combat s’étant bien consumée, peut-être allait-elle déchanter plus rapidement qu’elle ne le pensait. Siwan n’en savait rien. Siwan ne savait plus. Son poste d’enseignante lui plaisait énormément, et chaque année - voire chaque mois -, elle remerciait l’univers de l’avoir conduit sur ce chemin. Car chaque mois, elle refusait de continuer à y croire. Chaque mois était un peu comme le dernier, toujours en alerte d’un possible licenciement qu’elle n’aurait pas vu venir, d’un retour dans les balbutiements de sa vie compliqué, de retour dans les scandales pour s’empêcher de trouver une stabilité. Pourtant, l’enseignante crevait d’envie de cette stabilité - bien plus qu’elle ne l’avouerait jamais. Ce poste lui offrait une possibilité d’avenir durable, de nouveaux repères sur lesquels se reposer et… une occasion de changer les choses sur le long-terme pour les Voyants dont elle prenait très à coeur la cause. Que Fergal fasse partie de sa vie future ou non n’était pas la question - en tout cas, pas maintenant. Ce qui comptait, pour le moment, c’était d’assurer cette stabilité qu’elle peinait encore à accepter comme réelle. Et puis, ensuite, de faire ce qu’elle savait faire de mieux : amuser la galerie d’un côté, aider cette même galerie de l’autre.

La Kendrick avait quitté sa petite chaumière - qui avait eu la chance d’accueillir Fergal avant la reprise - tôt dans la matinée pour rejoindre Pré-Au-Lard puis Poudlard et gravir les marches jusqu’à sa salle de classe et son bureau. Rien n’avait changé de place, rien n’avait bougé, mais elle désirait tout de même faire un brin de ménage et réorganiser toute son installation de façon différente pour repartir sur de nouvelles bases. Toujours réinventer son espace pour ranger sa propre tête. Son besoin de propreté ne venait pas de nulle part, vous vous en doutez bien. Toutefois, cela ne l’empêchait de continuer à ressasser et à faire tourner ses ruminations sans se laisser le moindre répit. Des questions, elle en avait tant ; des réponses, si peu ; et les années n’y changeaient jamais rien. Parfois, elle continuait elle-même d’apprendre son propre métier et sa propre matière en enseignant à des enfants qui n’avaient pas la même vision qu’elle sur le sujet. La divination était un chemin fantastique pour toutes ces choses. Myrddin merci pour avoir fait en sorte que Nana la convertisse à tout ceci. Et Myrddin merci de lui laisser une nouvelle année d’enseignement dans cette école. Elle y avait ses repères et s’y sentait presque chez elle. Il y avait, en somme, tous les éléments nécessaires pour un environnement adéquat à la Kendrick.

Puis, l’heure tournant, Siwan entreprit de descendre jusqu’à la Grande Salle pour s’installer à la table des professeurs avant l’arrivée de tous les élèves. Elle était bien curieuse et impatiente, comme chaque année, de retrouver ou de rencontrer ses collègues. Ne sortant plus autant qu’avant ou seulement entre amis, il lui fallait tout de même trouver sa dose de social quelque part, et ses collègues formaient une source inépuisable de potins et de dramas potentiels. Ils avaient tous des caractères et des histoires si différents que la rencontre de l’un et de l’autre ne pouvait que donner des situations des plus intéressantes… Qu’étaient-ils tous devenus, d’ailleurs ? Oh, elle avait bien vu Fergal il n’y a pas si longtemps, mais sa demande d’adoption pouvait évoluer d’un moment à l’autre et Siwan tenait à être informée des détails. Thor et Wayde avaient été présents lors d’une grande partie de ses vacances estivales également et, pourtant, il ne semblait n’y avoir aucun progrès entre eux, à son grand regret ! D’un autre côté, cette nouvelle année allait lui permettre de retrouver Jane et Amelia avec qui elle ne parlait que trop peu, à son grand regret. Et pour compléter le quatuor des Directeurs de maison, autant nommer Alice et… Jamie, si la nouvelle était correctement parvenue à ses oreilles. Une occasion d’apprendre à mieux connaître le jeune homme autre que dans un contexte de bal de fin d’année. Et comment ne pas mentionner ce cher van Aken ? Siwan était curieuse d’entretenir une nouvelle discussion de politique avec lui dans les jours qui viendraient, pour comparer leur état entre aujourd’hui et l’année dernière ! Si elle devait apporter des éléments de réponse tout de suite, hum… Disons que la décoration était bien trop ostentatoire pour elle et que le froid de la Norvège lui rappelait de mauvais souvenirs mais, pour le moment, elle n’avait rien à reprocher à personne et le souvenir du procès d’Appleton parvenait encore à lui arracher un sourire.

— Bonsoir bonsoir, salua-t-elle à tous ceux déjà attablés et particulièrement à Fergal auprès duquel elle s’installa.

Thorstein, ainsi que tous les autres adultes, ne tarda pas à arriver à la table pour prendre la même place qu’ils avaient tous les quatre pris l’habitude de prendre, et ce avec très peu de variations d’un jour à l’autre. Puis les élèves remplirent les bancs de la Grande Salle et Jamie fut le dernier à arriver pour compléter la liste avec le groupe des nouveaux première année derrière lui. Enfin… la liste était censée, supposément être complète.

— Wayde est absent en ce jour si important ? fit-elle remarquer à voix basse avec le ton de la moquerie.

Toutefois, à mesure que le discours avançait et que les minutes passaient, c’était l’humeur de Thor, à côté d’elle qui s’assombrissait de plus en plus, si bien que les discussions de leur côté de la table osaient à peine battre des ailes pour tenter de s’envoler. De l’autre côté, Alice et Jamie semblaient se donner à coeur joie de se raconter leurs vacances alors que Siwan était contrainte au silence à cause d’une humeur désastreuse. Quelque part, même si cela constituait une preuve de ce qu’elle insinuait depuis plusieurs mois déjà sur son attachement au conseiller d’orientation, l’ambiance lui était insoutenable. Si rien n’indiquait que leur ami ne se montrerait pas un jour plus tard, Siwan elle-même ne pouvait s’empêcher de se sentir abandonnée. Il lui avait demandé d’attendre patiemment, et elle avait attendu. Et c’était comme si lui était parti pour ne jamais revenir alors qu’elle continuait d’attendre. Thor devait probablement être dans un état similaire. Si l’on devait considérer que son cœur de glace puisse ressentir des choses, bien sûr, mais… Son attitude montrait clairement qu’elle en avait, des sentiments.

— Ne lui dis pas que je m’inquiète pour elle, mais je m’inquiète pour elle, chuchota-t-elle à Fergal.

La Nordique était à peine restée à la fin du repas. Ce n’était pas juste un départ, c’était presque une fuite et si Siwan se le figurait de cette manière, c’était parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec le même départ qu’elle lui avait fait un an plus tôt pendant leurs vacances au Pays de Galles. Un problème laissait en suspens que ni Thor ni Siwan ne voulaient visiblement aborder de nouveau. Pourtant il le faudrait. Au moins pour le bien de sa curiosité.

(c) DΛNDELION

Bonne rentrée à tous !

L’école & Judith

« Home sweet home pour une fois »

Tilbake til skolen. La rentrée. Enfin. Cette année, pour une fois, je n’étais pas mécontente de retrouver le chemin des classes. Un vent de changement allait souffler sur Poudlard et je me réjouissais par avance de ce qui nous attendait. Nul doute que le chemin serait long pour rendre à l’école une certaine gloire mais avec un Sørensen aux commandes, l’espoir était permis. Mon grand-père ne savait peut-être pas que j’existais mais j’avais toutefois pleinement confiance en ses capacités de commandement. Après tout, il gérait déjà notre famille d’une main de maître. Et il n’avait plus à prouver son savoir-faire diplomatique.

C’était donc totalement confiante que je me levais ce matin du 1er septembre, prête à affronter le voyage en train en compagnie des deux croque-morts qui me servaient d’aînés. L’an passé, je m’étais étonnamment rapprochée d’Hannibal dont le mariage plus que foireux avait fini de m’apitoyer. Malheureusement, la scolarité de mon frère à Poudlard avait pris fin. Et si j’allais amèrement regretter nos petits entraînements, je n’étais pas mécontente de voir se terminer la surveillance rapprochée qu’il exerçait sur moi dans la salle commune. Quant aux deux autres… Alors que l’avais toujours beaucoup estimé, le manque d’empathie de Finnbjörn commençait sérieusement à m’échauffer. Oh, c’eut été parfaitement supportable si ce n’était couplé à une suffisance hors norme et une incapacité chronique à constater que je n’étais plus une fillette de dix ans. Et en ce qui concernait Erin, ce n’était même pas la peine d’aborder le sujet. Si sa cardiomyopathie pouvait l’emporter avant l’heure, on ne me verrait pas verser une larme.

Pour la cinquième fois, je suivis le reste de ma famille en direction de cette stupide voie 9 3/4 et du Poudlard Express. S’il y avait bien des changements à effectuer dans l’organisation de l’école, cette arrivée en train en faisait partie. Il me semblait pourtant que les sorciers avaient inventé quelque chose de très pratique et que l’on nommait poudre de cheminette… Au lieu de ça, il fallait supporter cette longue déambulation à travers le Royaume-Uni jusqu’à ce trou perdu d’Ecosse. Et tout cela en compagnie du reste de ma fratrie. J’avais prévu le coup bien entendu. Je ne me séparais plus du petit sac magique que j’avais récupéré à l’occasion du projet Mansfield-Sørensen. Une dizaine de livres et de revues scientifiques attendaient bien sagement le moment du départ. Bientôt onze heures. Sur le quai invisible aux yeux des moldus, la locomotive attendait le départ, sifflante. La même pagaille exaspérante régnait tout autour. « « Ignorrrez-les, ils ne demandent que votrrre attention pourrr exister. » Je ne répondis rien. Je n’avais pas attendu le conseil de ce cher Finn pour faire comme si de rien n’était. Les impurs grouillaient à l’école et c’était probablement le plus important de ses soucis. Néanmoins et puisque nos aïeuls avaient cru bon de nous faire fréquenter la plèbe, cela faisait déjà quelques temps que je ne leur prêtais plus attention.

Un voyage sans bruit et sans accroc. J’avais prévu suffisamment de lecture pour m’occuper et, ô miracle, notre soeur nous faussa compagnie bien assez vite ! Voilà qui l’empêcherait de tromper l’ennui en se livrant à son passe-temps favori… Et Finn semblait avoir suffisamment à faire avec son journal pour ne pas entamer de discussion. L’année commençait décidément sous de bons auspices. A la descente du train, chacun rejoignit ses camarades pour monter à bord des calèches. Je n’en avais pas, ce qui facilitait le choix du transport. Je n’avais d’ailleurs aucune idée de l’identité des élèves avec qui j’avais voyagé: je ne décollai pas le nez de mon livre. Je ne vis pas non plus les gargouilles nouvellement disposées dans le parc. Ce serait une surprise des jours suivants. Allait s’ensuivre l’interminable festin de début d’année et son affreuse répartition. Notre grand-père n’aurait certainement pas encore eu l’opportunité de remédier à cette ineptie… Sans un regard pour les autres, je me glissai à la table des Serdaigles, prête à en découdre avec cette cérémonie minable. Le discours de Kaspaer était prometteur et je ne manquai pas d’hocher la tête pour marquer mon assentiment. Il ne le remarquerait sans doute pas mais je me devais d’être irréprochable. Alors que je m’apprêtai à replonger le nez dans mon ouvrage, je fus interrompue par une petite voix. « Bonsoir Judith. » Dmitri Van Aken. J’avais bien du mal à cerner le neveu d’Alexander. Il me semblait avoir du mal à choisir son camp. Cette année serait décisive, il lui faudrait trancher. « Bonsoirrr Dmitri. » Le sourire de mon camarade était contagieux. « Oui, j’admets avoirrr été plus motivée que les années passées pour rrrevenirrr ici. » J’ignorai ce qu’il pensait de la situation et n’avais aucunement l’intention de me lancer dans des débats politiqures dès le premier soir. « Et toi, comment vas-tu? » Je posai mon libre et levai les yeux pour regarder autour de moi. Mais quelle surprise ! Blaze était assis non loin et je venais seulement de le remarquer. Lui avait-on lancé un sort de mutisme ? Ce n’était pas réellement dans son caractère que de passer inaperçu. « Alorrrs Mansfield, tu as perrrdu ta langue ce soirrrr ? » L’apostrophai-je avec un sourire railleur.

(c) DΛNDELION

@Dmitri D. van Aken
@Blaze H. Mansfield

A cet instant, je me sens aussi abattu que les enfants qui doivent retourner à l’école alors qu’ils étaient si bien en vacances. Pourtant, j’aime mon travail, je ne supporte pas l’oisiveté, mais vraiment je n’arrive pas à me mettre dans une ambiance festive. Tout semble fait pour m’emmerder. La déco de vieux, les mesures conservatrices, la musique, l’absence de Wayde… Je proposerai bien à Thor de prendre le large directement, avec deux trois bouteilles et de lâcher l’affaire. Mais il va bien falloir se tenir, et cesser de ruminer. Les autres arrivent bien à papoter et à s’en accommoder, je devrais aussi pouvoir survivre à la soirée. En attendant, je reste sur la même note que ma comparse de ring, contemplons donc nos verres en silence. J’ignore ce qui la rend si maussade – je doute que les annonces du Directeur lui déplaisent tant que ça – peut-être l’absence de notre ami ? Ou la perspective de devoir supporter le bavardage de ses collègues toute une soirée ?

Heureusement, Siwan arrive toujours égale à elle-même saluant la tablée avec en train avant de s’installer près de moi. Je ne crois pas être de la meilleure compagnie, mais…disons que s’il y a bien quelqu’un pour qui je suis prêt à faire un effort…Bref. Je la salue avec un sourire, avant de tiquer. Je pense que Wayde aurait préféré être là.

« Wayde a des soucis avec sa fille, il va être absent un moment. » dis-je avec une grimace inquiète. Bradford n’est pas du genre à se débiner sauf cas de force majeur. Il n’est pas non plus du genre à envoyer un hibou laconique quelques jours avant la rentrée, sans plus de détail qu’un ‘’je dois urgemment retourner en France m’occuper de ma fille, je te tiens au courant dès que j’en sais plus.’’ J’ai bien essayé de le joindre mais sans succès, autant dire qu’il ne s’agit probablement d’une petite bricole. Siwan n’y est pour rien et n’a probablement pas l’information, sa pique est malvenue mais elle ne pouvait pas deviner. J’essaie donc d’afficher un visage moins fermé. D’autant plus que Thorstein quitte la table. Je souris à ma voisine.

« Promis, je la coince dans un coin du ring, et on règlera ça comme des gentlemen, je suis sûr qu’on finira bien par desserrer les mâchoires. » Je crois qu’elle comme moi sommes un peu tendu, on se défoulera un petit coup, quelques bières et on finira bien par évoquer les sujets qui fâchent à un moment ou à un autre. C'est une manière comme une autre de s'amuser, tout le monde n'approuvera pas, notamment l'infirmière... Mais je crois que Siwan et Wayde ne nous en tiennent par rigueur.

Je la taquine gentiment : « En tout cas, tu m’as l’air prête à affronter cette nouvelle rentrée. Tu as eu le temps de déballer toutes tes affaires avant de descendre? » … Nous nous étions croisés plutôt alors qu’elle trimballait derrière-elle un amoncellement de bagages. La @Professeur S. Kendrick aime son confort. Plus exactement, j’ai l’impression qu’elle aime à construire son nid là où elle va, ce que je trouve touchant. Et comprend tout à fait. Je ne me balade pas avec 36 bagages, mais j’aime prendre possession des lieux quand j’arrive quelque part et faire les choses à ma manière.

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Bonne rentrée à tous !

Il était maintenant temps de regagner la grande salle pour le traditionnel banquet de rentrée. Cette fois, Amelia commençait l’année en tant que directrice de la maison Serdaigle, une responsabilité en plus. Naturellement, elle était fière de jouer un rôle plus important dans la vie de l’école. Comme à la fin de l’année précédente, elle garderait la même ligne directrice en étant disponible et à l’écoute de ses élèves. Comme avec Alys par exemple, qui rentrait aujourd’hui en septième année.

Amelia était aussi contente de retrouver ses collègues. Elle avait passé d’excellentes vacances et il était maintenant temps de retrouver les bonnes vieilles habitudes. Jane, Siwan, Alice, Wayde, Fergal, tout ce petit monde allait assurément lui donner le sourire.

Alors que la majorité des élèves étaient en train de s’installer dans la grande salle, l’ancienne antiquaire rejoignit sa place à la table des professeurs. Elle aperçut alors le nouveau directeur de la maison Gryffondor, Jamie, collègue avec qui elle serait probablement amener à travailler très prochainement. Amelia salua ses collègues. "Bonsoir tout le monde !"

Elle s’installa, assista à la répartition en tentant de mémoriser l’ensemble des nouvelles petites têtes réparties dans la maison bleue. Puis, le directeur de l’école prit la parole. Il fit un discours, disons, particulier… La blonde, attentive, ne sut qu’en penser. Elle était partagée. Il confirma officiellement le droit aux élèves de disposer de leurs baguettes magiques dans l’école. Puis il annonça un nouveau classement des élèves, sans pour autant donner les modalités d’évolution ainsi que les conséquences. Étrange, c’était ce qui inquiétait le plus Amelia. Qu’allait-il inventer… ? Et alors qu’elle pensait enfin pouvoir manger, il continua avec l’annonce de l’ouverture des inscriptions pour aider les professeurs dans leur travail d’encadrement. Amelia haussa un sourcil, sceptique. Par Merlin mais qu’est-ce que c’était que ce cirque encore ? Aucun directeur dans cette école ne pouvait tenir la route sans en faire des caisses ? De toute façon elle verrait bien ce qu’il en retournerait précisément au fil de l’année.

Cependant, il fallait noter que l’opinion d’Amelia sur le nouveau directeur avait été influencée par un courrier reçu une semaine avant la rentrée. Un courrier émanant du directeur lui-même, qui l’avait déçu profondément. Mr Sorensen lui avait demandé de modifier le programme d’Histoire de la Magie pour ne plus laisser aucune place aux évènements en lien avec les moldus. En clair, il n’était plus question d’en faire mention, que ce soit de façon historique ou culturelle. Or, selon Amelia, cette demande s’avérait complètement absurde, dès lors qu’énormément de pan de l’Histoire étaient communes aux deux mondes ! L’Histoire de la Magie avait été totalement influencée par l’Histoire moldue et inversement ! Comment faire cours à des élèves sur l’Histoire de la Magie sans leur donner les réelles causes ou origines des évènements ? Ou leurs conséquences ? Encore un homme soit disant « de pouvoir », mais qui n’y connaissait pas grand-chose. Ne sachant quoi répondre à cette lettre, elle avait préféré la laisser sans réponse. Si le directeur venait à la relancer, alors elle y répondrait. En attendant, la blonde réfléchissait toujours à modifier son programme. Devait-elle suivre les ordres ? Ou bien suivre son instinct et ses méthodes pédagogiques pour lesquelles elle était certaine de leur exactitude. L’année commençait à peine et Amelia était déjà confrontée à sa première difficulté. Son esprit cogitait, elle était embêtée et y pensait très régulièrement. Elle allait devoir demander conseil à Alice et Siwan pour pouvoir avancer. D'ailleurs, avaient-elles reçues un courrier semblable ?

Justement, la directrice de Serpentard était installée à côté de Fergal et non loin d’elle. N’ayant pas écouté leur discussion, elle tendit une oreille en les regardant pour tenter de s’y mêler. Naturellement elle n’aborderait pas son sujet en plein banquet de rentrée, mais elle avait tout de même envie de connaitre leur état d’esprit. Justement l’ambiance n’avait pas l’air excellente… Qu’en était-il réellement ?

Codage par Libella sur Graphiorum

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

et une bonne rentrée

Siwan, @Fergal Armitage, @Professeur A. Hatwell & les autres

Siwan s’était attendue à un banquet de rentrée bien plus festif que l’ambiance à laquelle elle était confrontée depuis le début du discours de leur nouveau Directeur. Certains élèves semblaient ravis, pourtant, des nouvelles mesures mises en place et, si elle n’écoutait que d’une oreille, leurs sourires parvenaient à lui en arracher un. Car ce n’était pas ses collègues qui parviendrait à faire quoi que ce soit pour la divertir. C’était même tout le contraire ! La Galloise en arrivait même à se dire qu’elle s’était installée du mauvais côté de la table tant l’ambiance de l’autre côté avait l’air déjà bien plus conviviale que celle qu’elle devait affronter. Personne ne parlait et tout le monde tirait la gueule. Des attitudes qui avaient le don de la rendre aussi maussade que les autres. Si elle avait d’abord remarqué la baisse d'enthousiasme du côté de Thorstein, Siwan fut bien obligée de constater la même chose du côté de son concierge préféré. Elle s’était tournée vers lui dans l’espoir d’être accueillie par autre chose qu’un air fermé, mais il avait exactement la même expression que leur collègue de Défense, à peu de choses près. Honnêtement, la Kendrick en était presque venue à regretter de ne pas s’être installée à côté de quelqu’un d’autre. Voire même à côté du vieux van Aken ! Lui, au moins, aurait trouvé quelque chose à lui dire, même si cela aurait été de la politique. Même un pot de chambre aurait eu plus d'enthousiasme que ses deux amis réunis. Surtout qu’elle ne comprenait pas ce qui pouvait possiblement les mettre dans un tel état. Avait-elle raté une information importante ? Quelqu’un était-il décédé sans qu’elle ne le sache ? Par Myrddin !

— Wayde a des soucis avec sa fille, il va être absent un moment, finit par l’informer Fergal.
— Un moment… C’est-à-dire ?

Et pourquoi ne l’apprenait-elle que maintenant ? Oh, certes, elle comprenait désormais un peu mieux leur attitude, à tous les deux, mais personnellement, elle se sentait plus révoltée qu’autre chose. Siwan peinait à rester en place jusqu’à la fin du banquet. Absent un moment ? Comment ça, absent un moment ? Il viendrait reprendre son poste, oui ou non ? Aurait-il un remplaçant ou son poste finirait-il par être supprimé ? Il y avait trop de nouvelles questions qui venaient s’ajouter aux autres déjà bien nombreuses, si bien que Siwan sentait déjà de nouvelles rides se creuser sur son front. Pourtant c’est Thorstein qui quitte la table la première, à la fin du banquet tandis que Siwan reste assise, toujours aussi interdite. C’était tout de même se foutre de la gueule du monde ! Y aurait-il un jour, avec Wayde, où elle n’aurait pas à se montrer patiente ? C’était qu’il commençait à mettre son impatience à rude épreuve, et elle n’aimait vraiment pas ça. Et elle n’aimait pas voir Thorstein dans cet état. Certes, pour un œil non aguerri, elle ne semblait pas bien différente de d’habitude, mais Siwan savait. Siwan avait appris, avec le temps, à identifier les différentes émotions que cette femme était capable de ressentir. Et, clairement, celles d’aujourd’hui l’inquiétaient.

— Promis, je la coince dans un coin du ring, et on règlera ça comme des gentlemen, je suis sûr qu’on finira bien par desserrer les mâchoires.
— C’est sûr qu’à coup de coups de poing, je vois mal vos mâchoires rester bien en place, rigola-t-elle, incapable de rester sérieuse dans une tension aussi palpable.

Au-delà de ses préférences pour son bien-être personnel, Siwan n’aimait pas voir deux personnes chères à son cœur dans des états pareils. Si Wayde avait décidé de les abandonner, qu’il en soit ainsi. C’était de sa faute - ou la faute de quelqu’un d’autre, mais surtout pas de la leur. Et ils n’avaient pas à se détruire la santé pour une chose pareille. La Kendrick était peut-être catégorique dans sa façon de faire, mais chacun avait son mécanisme de défense. Le sien était comme ainsi : couper toutes possibilités d’être blessée en s’enroulant dans un cocon de coton. Et ses piles de vêtements représentaient fort bien la chose de façon visuelle.

— En tout cas, tu m’as l’air prête à affronter cette nouvelle rentrée. Tu as eu le temps de déballer toutes tes affaires avant de descendre ?

À cette pique qui la faisait retrouver le Fergal qu’elle connaissait, Siwan lui donna un coup de coude dans les côtes pour le faire taire. Oui, elle avait apporté beaucoup d’affaires, et non, elle n’avait pas encore tout déballé, mais ce n’était que partie remise !

— Il doit me rester quelques robes à déballer, mais rien de pressant, répond-elle sur le même ton.

Avec les températures qui iraient en se rafraîchissant, effectivement, il n’y avait rien de pressant, surtout pour elle ! Son lit douillet et son cottage dans son petit comté perdu au milieu de nulle part lui manquait presque. Mais, surtout, le souvenir de la compagnie de Fergal dans cet endroit lui manquait. Et, les souvenirs s’enchaînant de façon irrémédiable, craignant que le sujet de l’adoption et du statut de leur relation puisse revenir sur le tapis, elle laissa là Fergal pour aller s’entretenir avec des collègues à qui elle n’avait pas eu le temps de discuter lors du banquet. Amelia fut son heureuse échappatoire et elle l’aborda prestement en l’embrassant sur la joue sans lui demander son avis.

— Mon historienne préférée ! J’ai l’impression que cela fait mille ans que je ne t’ai pas vue.

(c) DΛNDELION

[/quote]

Autour de Blaze, les conversations reprenaient après le discours du directeur, chacun retrouvant ses camarades et discutant des dernières mesures annoncées par Kaspaer Sorensen. Le jeune homme ne poussa pas la mélancolie jusqu’à jeter un coup d’œil du côté de la table de Poufsouffle où Misha devait dîner. Sans Jade, ça devait lui faire bizarre aussi, il ne restait plus que des pisse-froids dans sa maison à présent. Bienvenue au club.

Il avait piqué des haricots verts aux frittes dans son assiettes quand la voix de Judith le tira de sa monotonie. Sans parler d’amitié entre eux, ils s’étaient un peu rapprochés ces derniers temps, leurs ambitions communes les ayant poussés dans des situations parfois un peu étranges, de nature à faire plus ample connaissance. Avoir enterré un elfe de maison dans le jardin de Durmstrang, par exemple, sans parler de leurs petites expériences en potion.

Bien sûr, la jeune fille était d'un an sa cadette et à cet âge, chaque année compte. Néanmoins elle avait pour elle de faire preuve d’une certaine maturité un peu pincée qui la vieillissait assez pour faire illusion. Sans doute ne partageraient-ils jamais une franche rigolade autour d’un verre de bière-au-beurre ni une après midi baignade dans le lac noir, mais au moins sa conversation était-elle plus intéressante que celle de la plupart de ses autres camarades dont la candeur enfantine les rendait bien souvent aussi chiant que la pluie une fois qu’on était lassé de les faire tourner en bourrique.

A côté de Judith se trouvait Dmitri qu’il salua d’un geste de la main au passage avant de s’adresser plus spécifiquement à la jeune fille.

- « Avoue c’était ça qui te rendait autant de bonne humeur… ? désolé de te décevoir. »

Et pour accompagner le geste à la parole, il tira ladite langue. S’il avait paru morose quelques secondes plus tôt, le simple fait de se trouver sollicité avait suffit à lui rendre toute sa morgue taquine.

- « Au pire j’aurai appris à lancer des informulés, je crois que c’est à mon programme cette année. »

D’un coup d’œil il fixa quelques secondes Dmitri puis revint à Judith.

- « Alors ? Ça fait quoi d’avoir la famille à la tribune ? » demanda-t-il en désignant la table des professeurs où Kaspaer Sorensen et Alexander van Aken dînaient côte à côte.

- « Croyez pas que vous aurez un traitement de faveur à cause de ça. » dit-il avec un sourire en désignant son insigne de préfet… avant d’ajouter : « Enfin, tout se monnaye. »

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Banquet de rentrée.
‟ La politique s'invite à Poudlard „

— Dmitri n’avait pas de raison de mal aller, si ce n’était le discours du grand-père de la jeune fille, qui dressait les prémices d’un portrait peu reluisant pour le reste de l’année : il n’avait rien contre les classements en soi, tant qu’il s’agissait d’une compétition amusante et qu’il pouvait la gagner. Là, il n’y avait rien de distrayant et les dés semblaient déjà jetés depuis belle lurette : qu’il caracole en tête ou soit dans les bons derniers, il ne s’agissait pas tant du fruit de ses succès que d’idéaux dont il se moquait éperdument. Mais le mieux restait encore de garder pour lui ces pensées ; l’heure n’était pas aux débats, et la norvégienne n’était peut-être pas la personne avec qui il préférait parler de ces choses, encore moins s’il souhaitait conserver l’ambiance à peu près détendue qui régnait à la table des aiglons. « Bien. Poudlard m’avait manqué. » Son été avait été des plus mitigés. Son séjour à Durmstrang lui laissait un souvenir amer ; il aurait pu être pire, mais se rendre dans l’école où il était inscrit depuis sa naissance ne l’avait guère enchanté, et son bref passage en Tchéquie n’avait pas été des plus paisibles. En fin de compte, décrire le reste de ses vacances dans le calme solitaire du manoir perdu au large de la mer d’Écosse demeurait presque à décrire le scenario idéal. Il y avait infiniment plus vivant que la bâtisse des Hébrides, et il n’avait pas ses camarades pour s’amuser, mais entre ses cours de peinture vivante et les révélations de son grand-oncle, il n’avait pas réellement eu le temps de s’ennuyer.

Il semblait que de tous ses camarades de serdaigle, il avait choisi de s’asseoir à proximité des deux plus mutiques de la maison. Et si ça n’était guère très surprenant de la part de Judith, qui n’avait d’ailleurs pas perdu de temps et parcourait déjà un ouvrage, cela l’était beaucoup plus de la part du préfet ; un an plus tôt, il s’était révélé particulièrement loquace et pour les fois où Dmitri l’avait croisé dans l’année, il arborait toujours cette même rengaine joviale et un brin moqueuse.

Ce changement d’attitude ne trompa pas la benjamine des Sørensen, qui alpagua le plus âgé d’un ton moqueur. « Qui est le fou qui a pensé que c’était une bonne idée de te donner cet insigne ? » demanda-t-il en désignant l'objet doré qui brillait sur la poitrine de Blaze, éludant volontairement la question sur les deux vieux hommes attablés à l’autre bout de la pièce. Le visage du garçon se fendit d’un sourire caustique. « Ça ne m’étonne pas que ton grand-père veuille recruter d’autres élèves pour aider les professeurs, quand on voit les préfets qu’ils sont obligés de nommer. » ajouta-t-il à l’adresse de la jeune potionniste.

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Bonne rentrée à tous !

L’école & Judith

« Home sweet home pour une fois »

Pour la première fois depuis que j’avais mis les pieds à Poudlard, je n’allais pas passer toute la durée du festin de début d’année à bouquiner. Le fait était assez surprenant pour être souligné : j’avais pris part à une conversation. J’en avais d’ailleurs démarré une moi-même. Voilà qui était impressionnant. Cela pouvait paraître ridicule à un individu lambda mais quiconque me connaissait un peu savait que cela relevait quasiment de l’exploit. C’était assez pathétique à bien y réfléchir… Qu’importe, j’avais fait le deuil de ma sociabilité il y a bien longtemps déjà.

J’avais écouté d’un oreille distraite la réponse politiquement correcte faite par Dimitri. Nul doute que nous n’allions pas nous appesantir sur des sujets épineux. Je n’avais pas envie d’entrer en confrontation dès les premières heures de la rentrée. La discussion allait donc rapidement tourner en rond. Je ne connaissais pas grand chose aux passe-temps d’un enfant de l’âge du jeune Van Aken. Et ce n’était pas mes souvenirs qui allaient me guider. Hormis une fréquentation assidue des rayonnages de bibliothèque, je n’avais pas beaucoup de hobbies. Ce n’était pas tout à fait vrai. Mes horizons s’étaient quelques peu étendus l’an dernier. Et cela grâce à la personne que je venais de remarquer non loin. Blaze Mansfield et moi étions probablement aux antipodes l’un de l’autre et pourtant, il avait réussi à m’entraîner dans un projet fou auquel, je devais bien l’admettre, je participais de bon gré. Et en étant tout à fait honnête, je pouvais même dire cela me plaisait. Notre escapade dans les caves de Durmstrang m’avait laissé un très bon souvenir.

Le ton moqueur qui perçait dans la voix du nouveau préfet de Serdaigle m’arracha un nouveau sourire. « J’admets. Je n’aurrrais plus jamais eu à entendrrre tes blagues douteuses. » C’était dit avec une parfaite mauvaise foi bien entendu. Si son attitude m’avait souvent prise au dépourvu au début, j’avais fini par m’habituer à sa désinvolture et à ses vannes idiotes. « Oh, s’il n’y a que cela pour t’aider à rrréussir en sorrrrrtilèges, on peut y rrremédier. Un petit sorrrt de découpe et hop ! Tu serrras prrrêt pour les inforrrmulés. » Et dire qu’il me faudrait attendre encore un an pour accéder à ce genre de cours… Mais peut-être était-ce un objectif intéressant à me fixer ? Voilà qui me donnerait un peu l’envie d’étudier. Blaze changea de sujet et me désignant d’un geste de la tête la table des enseignants, il mit directement les pieds dans le plat. Venant de lui je n’en étais pas vraiment étonnée. Avant que je n’ai eu le temps de répondre, il lança une énième plaisanterie, me faisant remarquer ce que j’avais pas vu jusqu’ici. Préfet ? Sérieusement ? « C’est un faux ? Tu es devenu faussairrre pendant les vacances ? » Prise dans la conversation, j’en avais oublié la présence de Dmitri. Lui aussi semblait plutôt surpris par ce choix. « Attention au chantage Mansfield, j’ai des amis haut-placés. » Mon air amusé démentait totalement le ton grave que j’avais pris. Quant bien même mon grand-père siégeait désormais au poste de directeur de l’école, il y avait peu de chance qu’il se souvienne de mon existence. Ce n’était pas de moi qu’il fallait se méfier…

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Blaze secoua la tête. D’un naturel sociable, cela lui faisait du bien de parler, et qu’on lui accorde de l’attention, même si ce n’était pas avec ses plus proches amis.

- « Douteuses ? » fit-il mine de s’offusquer « Mon humour est reconnu unanimement dans le monde sorcier, je te signale, j’ai une vraie carrière de showman qui m’attend alors profite en autant que tu peux peut-être que d’ici quelques années il faudra payer pour ça. »

Il esquissa un sourire à la remarque de sa benjamine. Sans doute que certains dans cette école n’aurait pas été contre lui couper la langue, effectivement, à commencer par ce crétin de Maxton. Blaze lui, envisageait bien de lui couper autre chose.

- « S’il suffisait de perdre un organe pour devenir bon avec, Casey serait la reine de la chasse au trésor et Maxwell un grand intellectuel. »

Retrouvant son tempérament naturel il ne pu s’empêcher de chercher à taquiner les deux sang-purs quant à la présence de leurs aïeul sur l’estrade des enseignants mais chacun à leurs manières ses camarades éludèrent la question. Evidement un point sensible, ou simplement étaient-ils las de s’entendre sans cesse ramener à leur généalogie.

Tant pis, Blaze désamorça la situation en indiquant son badge flambant neuf. Il n’avait pas encore vraiment eut le temps de crâner avec hormis dans le Poudlard Express avec les premières années et devant Misha en arrivant, mais il restait pour le moment sur sa faim quant aux réactions que son élection au rang de préfet provoquerait.

Évidement cela n’y manqua pas, pour son plus grand amusement.

Judith commença par ironiser tandis que Dmitri s’étonnait d’une décision aussi folle. Folle, pas tant que ça, après tout les directeurs s’enchaînaient à toute vitesse à la tête de Poudlard et aucun d’entre eux n’était omniscient qu’on sache. Pour beaucoup de monde, Blaze Mansfield restait encore un gentil élève sans histoire, parfois un peu agité ou blagueur mais digne de recevoir des responsabilités. Mais effectivement, il fallait être un peu fou pour croire à une telle fable.

- « Un faux, non, mais j'avoue, j’ai zigouillé le vrai préfet dans le train… » répondit-il du tac-au-tac avant de se tourner vers Dmitri. « Qui t’a demandé ton avis, à toi ? Ressers toi à manger au lieu de dire des bêtises, on en reparlera quand tu auras pris trente centimètres. »

Il aimait bien Dmitri, mais il restait un gamin de onze ans, pas vraiment de quoi susciter l’envie de faire ami-ami plus que ça. Ils étaient collaborateurs, et c‘était déjà très bien. Judith s’avérait pour sa part beaucoup plus intéressante, à commencer par le fait qu’elle ne se dévoilait pas aisément. Par certains aspects, il retrouvait chez la jeune fille un peu du caractère qui lui avait plu chez Skyler : discrètement talentueuse, et souvent surprenante. Un instant il se demanda ce qui se passerait s’il les faisait se rencontrer. En apparence, tout les opposait, mais pourtant à bien y réfléchir les similitudes entre leurs personnalités sautaient aux yeux. A creuser le cas échéant.

Il se retourna vers Judith.

- « Oh mais je n’en doute pas. Te voilà une intouchable maintenant. La classe. Mais c’est plutôt le reste de la famille qui m’inquiète actuellement à vrai dire. »

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« Home sweet home pour une fois »

On pouvait compter sur Blaze pour surenchérir à la moindre bêtise. Cela ne loupait jamais. C’était assez drôle en fin de compte, de voir qu’il se souciait assez peu de ce que pouvait penser les autres. Si j’en étais seulement capable… « Très ambitieux ce prrrojet. » répliquai-je d’un ton sarcastique. « Mais je suis cerrrtaine que tu n’oublierrras pas d’inviter grrracieusement les cobayes qui t’ont permis d’accéder à la célébrrrité. » Mansfield sur scène, c’était assez crédible. Il avait un talent pour la conversation auquel je ne pourrais jamais prétendre, quand bien même on me laverait le cerveau et me ferait oublier qui je suis. Je le laissai continuer sa tirade, amusée. Il n’avait décidément pas la langue dans sa poche. Je haussai les sourcils. « Tu sais bien que je suis une impotente en terrrrme de rrrelations humaines. Je ne sais même pas de qui tu parrrles. » Défaut qu’il fallait ajouter au fait que je n’étais toujours des plus douées pour saisir certaines formes de second degré. Celui qui voudrait bien s’occuper un jour de mon cas avait du pain sur la planche. A moins que je ne sois un cas totalement désespéré.

Il ne s’éternisa pas sur le sujet familial. Tant mieux. Je savais pertinemment que sa remarque n’était que la première d’une longue série mais si nous pouvions attendre une journée avant que les hostilités ne soient lancées, je ne disais pas non. Blaze n’avait sans doute eu aucune pensée méchante en disant cela, ce qui ne serait certainement pas le cas de tous au cours des jours et des semaines qui allaient venir. D’un geste décidé, je piquai dans un morceau de légume qui traînait dans mon assiette. S’agirait de ne pas oublier le but d’un banquet.

Sa nomination au poste de préfet était toutefois aussi intéressante que celle de mon aïeul à la direction. Je ne savais pas qui était l’idiot qui avait eu cette idée splendide. Si Kaspaer était à l’origine de ce fiasco, j’en riais d’avance. Voir que mon grand-père était capable de se tromper me procurait une certaine joie. Ce n’était peut-être pas bien de ma part mais l’apparente invincibilité de mon parent me déplaisait sans doute un peu. « Je me disais bien aussi que cela ne pouvait pas êtrrre tout à fait honnête. Mais j’ignorrrais que le Poudlarrrd Exprrress était si mal surrrveillé. » En réalité cela ne m’aurait pas trop étonnée. Cette école allait à vau-l’eau depuis bien longtemps… Rien que d’entendre la manière dont les préfets parlaient aux élèves les plus jeunes… Le pauvre Dmitri venait d’être rembarré abruptement. J’aurais pu m’émouvoir un peu mais ce n’était pas tellement dans mon caractère que d’avoir de l’empathie. « Je vois que tu fais prrreuve de qualités inhérrrentes à ta nouvelle fonction ! » Les premières années allaient avoir du souci à se faire. Il fallait espérer que le binôme de Blaze serait complémentaire où les plus jeunes allaient terminer comme cobayes d’ici la fin du mois de septembre.

Je ne savais pas trop quoi penser de sa dernière remarque. Etions-nous toujours en train de plaisanter ? Je me rembrunis un peu et jetai un oeil aux tables de Gryffondor et de Poufsouffle. « C’est sûrrrr qu’on ne sait jamais à quoi s’en tenirrr avec les deux croque-morrrts. » J’avais parlé un peu vite. D’ordinaire je ne me serais jamais permis de dire une chose pareille devant qui que ce soit. Je tentai de faire diversion. « J’en conclus que je n’ai pas l’airrr trrrès menaçant. Je ne sais pas comment je dois le prrrendrrre. » Comme un compliment certainement. Je n’avais jamais eu pour ambition qu’on me craigne. Je laissais à ma soeur cette charmante qualité.

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— Ça n’était pas la première fois qu’on lui servait des remarques sur la présence d’un aïeul dans le corps enseignant, Blaze lui-même en avait déjà faites par le passé, ce qui ne semblait pas l’empêcher de les recycler. Il était presque difficile de lui en vouloir dès lors qu’il avait face à lui une occasion rêvée ; Judith entrait dans le club plus si sélectif que ça des malheureux qui devaient supporter un membre de la famille. Et quel membre ! Le directeur de l’école, rien de moins. Il en viendrait presque à la plaindre, mais la tentation de l’assimiler à son frère et de considérer qu’elle devait se délecter de cette nouvelle position était plus forte que la compassion.

Par habitude – et lassitude – il avait donc dévié le sujet, optant pour une petite moquerie un peu vache. « En même temps, si on compte sur les préfets pour surveiller le Poudlard Express, pas étonnant que ce soit si simple d’y tuer quelqu’un » renchérit-il, un sourire moqueur sur les lèvres, avant que celui-ci ne se mue progressivement en une moue offensée. Dmitri ricana d’un rire qui sonnait faux. Il n’aimait pas se faire rembarrer ainsi, et encore moins lorsque cela était assorti d’une remarque bien sentie sur sa taille. Il avait toujours été le plus jeune, le plus petit, dans sa famille comme dans sa classe. Il souffrait un peu, et se lassait, d’être ignoré ou méprisé à cause de ça. « J’ai touché un point sensible, on dirait... monte pas sur tes grands hippogriphes comme ça. » C’était assez paradoxal venant de sa part, mais il prenait sur lui pour ne pas trop montrer qu’il était vexé. Il ne voulait pas lui donner cette joie. « Je n’ai jamais attendu ton autorisation pour donner mon avis et c’est pas parce que tu as joli insigne sur l’uniforme que ça va changer quelque chose. » Le ton était plus froid que d’accoutumée, un soupçon aigre. Bon, pour ne pas montrer que la remarque l’avait énervé, c’était sans doute un peu raté. Tant pis. Le garçon lança un furtif regard en direction de la benjamine des Sørensen ; il se serait bien appesanti un peu plus sur les nominations à venir annoncées par le nouveau directeur, ne serait-ce que pour se moquer un peu plus du préfet – puisque le sujet semblait l’irriter – mais il hésitait, de peur que ça ne l’énerve elle aussi. Il ne s’agirait pas de se fâcher avec toute l’école dès la première soirée, il avait toute l’année pour ça après tout. « De toute façon, ton insigne ne vaudra sûrement bientôt plus un kopeck. » Ça n’était peut-être pas vrai, rien dans le discours du norvégien ne laissait entendre qu’il souhaitait remplacer les préfets par d’autres élèves, mais à trop en nominer à des postes clefs, c’était tout de même le risque... et si dans quelques heures, il aura sûrement oublié à quel point l’anglais l’avait irrité, pour l’heure s’il pouvait voir le petit air fier de Blaze se décomposer, ça valait le coup d’imaginer qu’il n’ait bientôt plus le moindre avantage.

Le jeune tchèque se découpa un morceau de viande, écoutant les deux plus âgés converser autour de la famille de la norvégienne. « C’est beau, l’amour fraternel. » L’ironie était palpable. En réalité, il n’était pas très surpris d’apprendre que tout n’était pas rose entre les Sørensen ; pour nourrir lui-même une affection très discutable à l’égard de ses frères, il remarquait assez rapidement ce genre de choses chez les autres. Comme si les enfants issus de fratries conflictuelles étaient dotés d’un flair particulier pour se repérer entre eux.

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C’est bon, la conversation était lancée à présent. Oubliée Jade, oubliée Sasha, oublié Misha à l’autre table qui devait déjeuner en solitaire également. Il serait bien temps de s’en rappeler plus tard, pour le moment Blaze retrouvait avec plaisir la place qu’il n’aurait jamais dû quitter : le centre de l’attention.

L’appétit retrouvé, il enfourna dans sa bouche une fourchette de pomme-de-terres tandis que Judith confessait ne pas savoir de qui il parlait. Même Casey ? C’était quand même la capitaine de l’équipe de quidditch de leur maison, et ses déboires avaient pas mal fait jaser l’année précédente. Peut-être avait-il sous-estimé le manque d’intérêt que la cadette des Soresen accordait au reste du monde. Pour quelqu’un d’extraverti comme lui, ça avait quand même quelque chose d’impressionnant.

- « C’est parce que tu as eu de mauvaises fréquentations. » répliqua-t-il d’un ton à la fois taquin et charitable. « Il n’y a pas que les dîners de galas dans la vie. »

S’il pouvait se montrer vexant, Blaze ne s’en rendait absolument pas compte. D’autant que n’éprouvant aucun mépris ni pour Judith ni pour Dmitri il n’avait aucune volonté de les blesser. Simplement était-il de sa manière naturelle de fonctionner que de leur chercher un peu les poux. En plus il était le plus âgé des trois – et maintenant préfet – ce qui éveillait chez lui quelques instincts de grand frère contrariés par sa place de benjamin de la famille Mansfield.

Les répliques s’enchaînaient vite à présent, chacun y remettant une pièce dans la machine en rebondissant sur les autres. L’hypothétique assassinat du véritable préfet de serdaigle dans le Poudlard Express fit réagir ses deux camarades sur l’état de la sécurité dans le train mais quand Dmitri s’autorisa une fois de plus à moquer le choix de Blaze comme préfet de leur maison, ce-dernier le rembarra un peu sèchement.

Ce n’était pas tant qu’il se sentait en insécurité vis-à-vis du poste, mais plutôt qu’il n’aimait pas trop être la cible de quelqu’un d’aussi jeune. Quelque vieux fond de vie de famille nombreuse lui avait inculqué à la dure que les aînés avaient toujours raison – chose contre laquelle lui-même n’avait pas manqué de se rebeller, mais maintenant qu’il était lui-même le plus âgé il entendait bien profiter de ce privilège.
Sans compter que malgré tout, cet insigne, il ne le devait qu’au départ de Cameron Brown. En quelque sort Blaze n’était que le second choix de la direction, un peu par défaut, et bien qu'il n'en montrât rien, cette idée le vexait franchement.

En termes de vexation, Dmitri prit également assez mal sa remarque et se renferma sur son assiette assorti d’une moue boudeuse.
Judith sembla l’avoir remarqué également puisqu’elle ne pu s’empêcher de faire remarquer qu’il avait été un peu rude.

Blaze haussa les épaules, avec un vague sourire et désigna Dmitri du menton.

- « Tu le connais pas si tu crois que ça va l’empêcher de parler. Même Appleton l’a pas mis au pas alors ce n’est pas les préfets qui y arriveront. »

Voila, après la baffe, la pommade, c’était toujours comme ça qu’il procédait, et manifestement il avait vu juste puisque malgré son expression vexée, Dmitri répliqua qu’on ne le ferait pas taire. Ce à quoi Blaze se contenta de répondre par un ricanement.

Par contre, la réplique suivante toucha plus juste. C’est vrai qu’au vue des annonces de Sorensen, la fonction de préfet venait de prendre un petit coup dans l’aile. Blaze haussa les épaules à nouveau.

- « Moins de boulot pour moi, et je garde les privilèges, pas de raison de se plaindre. »

N’empêche que ce n’était pas tout à fait vrai. La salle de bain, par exemple, normalement réservée aux préfets étaient maintenant ouvertes aux grades or. Ça c’était chiant et un premier coup de boutoir dans lesdits privilèges.

Puisqu’on parlait de ça justement, la conversation bifurqua d’un coup sur la politique du grand-père de Judith et du reste de sa famille en général. Blaze n’ignorait pas que la jeune fille était en froid – et même pire que ça – avec sa sœur aînée, c’était même cela qui l’avait convaincu au départ de se lancer dans son entreprise de potionisme ; mais il ignorait ce qu’elle pensait de Finnbjörn.
Pas du bien manifestement, à voir la manière dont elle le désignait. Etonnant comme cette famille par ailleurs si puissante se révélait si désunie. La qualificatif de « croquemort » arracha un nouveau ricanement à Blaze et un hochement de tête quand Dmitri en rajouta une couche. Il n’avait rien contre Erin même s’ils s’étaient un peu éloignés depuis quelques années, mais ne pouvait pas voir le gryffondor en peinture depuis que ce dernier l’avait battu en duel à deux reprises. Une fois en cours, l’autre dans la volière, ce qui avait eu le don de vexer Blaze au dernier degré.

- « Ça a des avantages de passer inaperçu. On ne voit pas le coup venir. »

Lui ne pourrait jamais se faire discret, il avait besoin de lumière pour exister, de sentir le regard des autres, leur envie ou leur haine, mais Judith… indiscutablement, personne ne s’attendrait si elle se révélait au moment le plus crucial. Quant à savoir quel était ce moment, impossible à dire, mais Blaze était désormais persuadé que durant cette année scolaire le nom des Sorensen serait central.

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