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[Retenue] Tondre la pelouse
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Message(#) Sujet: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyLun 22 Mar - 23:33

Pour une fois, je n’avais pas à beaucoup réfléchir à mes actes. J’étais censé surveiller une retenue, je le ferais, sans plus de questions et d’autant plus que je ne serais pas seul. Fergal, le concierge avait eu l’idée de faire tondre la pelouse aux élèves et je n’avais pas protesté. Ce n’était pas le moment de m’interroger sur les raisons de la punition ni sur les membres du groupe, quand bien même il comptait Hilary. Je réfléchirais plus tard aux punitions collectives, à la confiscation des baguettes et à tous ces sujets houleux. Aujourd’hui je me contenterais d’appliquer les directives. Les élèves convoqués arrivaient sur la pelouse du parc, je jetai un bref regard à Hilary, l’air de dire que ce n’était pas ma faute. Je le lui avais écrit déjà mais je me sentais quand même un peu coupable.
Je ne connaissais pas les autres élèves. Le nom de Zeynep Özdemir me disait vaguement quelque chose et je n’avais pas mis longtemps à faire le lien avec la lettre incendiaire envoyée pour briser le secret magique. D’une certaine manière, elle était responsable de l’instabilité provoquée à cette conférence. Elle était extrémiste et c’était dangereux. Mais parmi les autres je reconnaissais aussi le nom de certaines familles sangs-purs. Les Sorensen bien évidemment, qui m’avait invité au mariage de leur aîné et un d’Archambault. Je n’étais pas sûre que cela fasse bon mélange avec la jeune Özdemir, mais ce n’était pas vraiment mon problème. Je m’inquiétais surtout pour Hilary. L’ambiance se tendait et les caractères semblaient s’échauffer facilement depuis la confiscation des baguettes.
« Bon, vous m’entendez tous ? »
Question rhétorique qui n’attendait clairement pas de réponse. Je cherchais néanmoins à capter leur attention, sachant pertinemment qu’ils n’apprécierait pas ce qui allait suivre. Fergal était à mes côtés, je me lançai.
« Donc comme vous le savez, vous êtes en retenue suite à ce qui s’est passé lors de la dernière conférence. Nous nous sommes donc dit que ce serait l’occasion de faire quelque chose d’utile. »
D’un geste de la main, je désignais des tondeuses à gazon manuelle qui se trouvait derrière moi.
« Est-ce que quelqu’un a déjà tondu la pelouse à l’aide d’un de ces appareils. ? »
Je l’avais fait souvent, même si je préférais l’usage de la tondeuse électrique à Whitby. La tondeuse manuelle avait l’avantage de ne pas faire de bruit et de pouvoir être utilisé à toute heure du jour et de la nuit sans déranger les voisins. C’était aussi moins fatiguant mais à Poudlard, l’électricité ne passait bien évidemment pas.
« C’est très simple, il suffit de pousser fort et cela actionne les lames qui sont en-dessous. Donc vous allez prendre un engin, faire une ligne et poussez ça sur toute la longueur du parc. Ça devrait vous occupez les trois heures. »
Je lançai un regard à Fergal, espérant n'avoir rien oublié.

@Fergal Armitage
@Finnbjörn K. Sørensen
@Zeynep J. Özdemir
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@Sasha L. Vicenzo
@C. Junior d'Archambault
@Judith V. Sørensen
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Agatha Kline

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMar 23 Mar - 18:26


Retenue cauchemardesque
Bienvenue en enfer

Je manque d’avoir un haut-le-cœur en apercevant les engins moldus que l’on nous amène… Grand-Père n’autoriserait jamais une chose pareille. Nous n’aurions jamais du nous retrouver mêlés à des bouffons pour une retenue que nous ne méritons pas ; aucun de nous n’a participé à cette mascarade, et encore moins entaché notre honneur avec d’immondes pitreries. Mais voilà, avec cette bonne femme maléfique aux idées noires au pouvoir, nous sommes dépourvus de nos baguettes, et punis comme des enfants… c’est intolérable, et aucun mot ne me permettrait d’exprimer l’ampleur de mon indignation. Ils me dégoûtent… Le concierge, le garde-chasse, Özdemir qui n’a pas su plonger toute seule dans la déchéance, les impurs qui se pressent autour de nous… J’ai un regard malheureux pour Judith qui se retrouve mêlée à tout cela, puis pour un Serpentard que je connais bien… « Juniorrr » appelé-je discrètement, interpelant l’air de rien mon camarade, à quelques mètres de moi. Il vient dans ma direction, et je fais aussitôt mine de me pencher sur l’une des tondeuses, comme si le fonctionnement de ces machines ridicules était susceptible de m’intéresser un jour… Une fois qu’il est à ma hauteur, je chuchote à son adresse. « C’est trop. C’est larrrgement plus que ce nous pouvons supporrrter. Nous ne pouvons les laisser nous humilier ainsi, nous rrrabaisser à leurrrs activités prrrimitives. » Je m’interromps un instant, surveillant les alentours… il ne s’agirait pas que cet imbécile de concierge au sang souillé puisse surprendre notre échange. Heureusement, lui et le garde-chasse semblent occupés ailleurs. « Si nous leurrr obéissons et nous emparrrrons de ces engins comme de vulgairrres moldus, alorrrs c’en serrra fini de notrrre dignité : comment pourrrrons-nous tenirrr une baguette à l’avenirrr ? Que dirrraient nos ancêtrrres ? » me formalisé-je, agité par ces questionnements cornéliens. J’avais toujours veillé à bien paraître, y compris au sein de cette école à la dérive, mais cette punition dépasse de loin l’entendement. Quelle bêtise… J’aurais dû insister auprès d’Alexander, et lui demander de nous prendre sous son aile, afin que nous ne soyons pas contraints de violer nos principes fondamentaux. Je tente de réfléchir tant bien que mal, un œil sur ma petite sœur… Judith est trop prometteuse pour se réduire à de vulgaires taches manuelles ! Et nous aussi : notre place se trouve dans les hautes sphères, pas à remplacer un jardinier, ou un elfe de maison… Cette punition est bonne pour les sangs-de-bourbes, puisqu’il y a quatre ans ils s’étaient spécialisés en récurage de plomberie et en astiquage de plancher. Ou bien pour Bradford… puisque c’est un cas désespéré représentant l’échec social de sa misérable condition, autant qu’il se montre utile ! Désemparé, je cherche une solution de dernier recours ; je suis prêt à toutes les extrémités. « Il faut que nous empêchions cela. À n’imporrrte quel prrrix. » lui affirmé-je d’une voix feutrée, en appuyant fermement ma détermination. Je n’exagère pas : n’importe quel moyen sera bon pour nous ôter ce supplice…

Cette étendue d‘herbe devant nous me paraît tout à coup bien vaste. Je jette discrètement un coup d’œil en arrière, à ceux qui se sont saisis de ces appareils sordides, et humecte mon palais… Ma bouche s’entrouvre, j’hésite un instant, et je formule prudemment ma requête en lui tendant la main : « Casse-moi le brrras. » lui intimé-je, le plus sérieusement du monde, les yeux dans les yeux. J’ai bien conscience de susciter son incompréhension, mais rien ne saurait me faire revenir sur ma décision. Il est le seul en qui je peux me fier, je crois, parmi ce groupe de bons à rien, si l’on excepte ma sœur : pas question que je demande à Judith de me fracturer un os… Elle n’est plus aussi innocente que j’aimerais le croire, mais mon devoir d’aîné me l’interdit. « D’un coup sec, ne rrréfléchis pas. Je vais fairrre parrreil avec toi. Casse-moi le brrras. » répété-je avec aplomb, désignant avec insistance mon membre supérieur droit. C’est le seul moyen ; ce sera probablement immensément douloureux, mais ils ne pourront plus rien faire pour nous obliger à travailler comme des impurs… Ils seront contraints de nous envoyer à l’infirmerie, et nous échapperons à ce moment de honte pour notre communauté. Notre amitié a beau connaître quelques secousses, il n’empêche que j’ai besoin d’entendre son engagement envers notre cause commune. Après le serment que j’ai conclu entre lui et ma sœur, je crois pouvoir compter sur lui…

J’expire longuement l’air qui se trouve dans mes poumons, et me tiens prêt. Je sens le contact de ses doigts sur ma peau, et ferme les yeux pour m’épargner la vision de mon anatomie parfaite, déformée pour appuyer nos convictions. Je compte mentalement jusqu’à dix, et à un moment que je ne soupçonne pas, je sens en moi une douleur violente, infiniment plus forte que celle que j’avais soupçonnée. Une plainte déchirante s’échappe de ma gorge, comme un râle rauque de souffrance, tandis que je mords de toutes mes forces le tissu de la manche de ma robe, pour m’empêcher de hurler. Les sacrifices que Grand-Mère réalise tous les trois ans m’immunisent progressivement à la douleur, me rendant plus imperméable et me permettant de mieux supporter les maux profonds… Mais celle-ci est une abominable déchirure qui se produit en moi, et je manque de m’évanouir. Gémissant comme un chiot blessé, je m’efforce de me reprendre, me répétant mentalement que je le fais pour nous, pour la reconnaissance des nôtres comme des êtres supérieurs. Je le fais pour revendiquer notre droit à la magie, qui ne devrait jamais avoir à être remis à question par des impurs incapables. A mon tour, je tiens parole ; je ne réfléchis pas, et m’empare avec la main gauche de son bras, que je tire violemment en arrière, luxant ainsi son radius dans un craquement sonore. Blesser volontairement un ami n’est pas dans mes habitudes, mais c’est pour son bien… Et dans un concert douloureux, nous nous effondrons ensemble sur l’herbe humide, tant la douleur est insoutenable…

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMer 24 Mar - 0:39



Tondre la pelouse (plutôt mourir)
ft. C. Junior d'Archambault, @Finnbjörn K. Sørensen & les autres

C’était à croire que chaque jour de cette année veillait à faire en sorte que notre vie — la mienne, du moins — soit plus difficile encore… Ça ne s’arrêtait jamais. Et là, de voir les machines moldues posées sur la pelouse de notre chère école fut sûrement le coup de grâce. J’eus un temps d’arrêt, fixant ces horreurs en maudissant ceux qui nous avaient poussé jusque là… Appleton, bien sûr, tout était et avait été de sa faute depuis la rentrée, mais pas seulement… Cet imbécile de van Aken qui se mêlait aux sang-souillés de la plus stupide des manières… Kendrick qui s’était sentie pousser des ailes et nous avait condamnés alors même que nous n’avions rien fait, alors même que j’avais tenté de l’aider… Ou encore Armitage qui n’avait aucun scrupule à nous humilier publiquement, faisant de nous des esclaves sans pouvoir comme s’il était en droit de nous traiter ainsi. C’était les rares soutiens que j’avais cru avoir dans ce corps enseignant sans valeur qui retournaient leur veste et jouaient les bourreaux sans l’ombre d’une hésitation. Ça se paierait. Oh, je ne savais pas ni quand ni comment mais il était évident qu’un jour la roue tournerait… Et que nous les regarderions se faire écraser avec la même passivité indifférente qu’ils nous offriraient en ce moment. Le seul point positif de cette journée, si tant est qu’il y en ait vraiment un, était la présence de Finnbjörn et Judith, dont la pureté se faisait rassurante au milieu de cette vermine à vomir.

Juniorrr.

L’accent barbare ne laissa pas de place au doute et je rejoignis le Gryffondor avec un plaisir qui m’aurait surpris pour un peu que la situation soit différente. Il se pencha au-dessus de l’un des objets, je retins une grimace dégoûtée en m’en approchant. C’était un outrage à la magie autant qu’à notre rang. Comme si nous, nous étions nés pour nous abaisser à de si basses besognes ! Les sang-de-bourbes, sans l’ombre d’un doute, leur place n’était guère différente de celle des domestiques, mais nous…! Quand mes parents apprendraient ce qu’on nous forçait à faire, le manque de respect qu’on nous portait, ils seraient fous de rage ! Ou, en tout cas, je l’espérais très fortement… Nos rapports étaient un peu tendus ces derniers temps, plus qu’ils ne l’avaient jamais été, mais je voulais croire qu’ils ne laisseraient jamais faire une chose pareille. Et que s’ils ne s’offusquaient pas pour moi, ils s’offusqueraient au moins pour leur nom sur lequel on crachait.

C’est trop. C’est larrrgement plus que ce nous pouvons supporrrter. Nous ne pouvons les laisser nous humilier ainsi, nous rrrabaisser à leurrrs activités prrrimitives.

Je hochai simplement la tête. Le mieux que nous pouvions faire était de nous y opposer mais il était évident que notre sentence serait pire encore et que cette harpie de directrice ne perdrait pas une occasion de nous humilier davantage. Mieux valait prendre sur nous et nous montrer dociles plutôt que de tenter le diable… Si son procès se rapprochait, il y avait de bonnes chances que ce soit ses derniers jours dans cette école, notre torture prendrait bientôt fin. Et si la Justice portait bien son nom, qu’on emmène également tous ces traitres qui ne méritaient plus de siéger au château !

Si nous leurrr obéissons et nous emparrrrons de ces engins comme de vulgairrres moldus, alorrrs c’en serrra fini de notrrre dignité : comment pourrrrons-nous tenirrr une baguette à l’avenirrr ? Que dirrraient nos ancêtrrres ?

J’eus une pensée pour Erin et les bâtons à feu de cet été. Visiblement, il ne savait toujours rien de cet épisode et vu son raisonnement, c’était probablement mieux ainsi. Ça n’était pas comme si nous avions vraiment le choix, là encore. Je préférais me plier à leur comédie ridicule durant trois heures que d’avoir à y revenir tous les week-ends pour avoir osé faire valoir des droits qui, à leurs yeux profanes, n’existaient pas. Je pus à peine ouvrir la bouche pour tenter de le rassurer qu’il me coupa l’herbe sous le pied et reprit comme s’il ne s’était jamais arrêté :

Il faut que nous empêchions cela. À n’imporrrte quel prrrix.

Le regard que je posai sur lui se voulait prudent. S’il y avait une chose que j’avais appris au contact des Sørensen, c’était que leurs limites différaient largement des miennes… Son ton semblait sans appel, assassinant dans l’oeuf la moindre protestation… Ça aussi, je l’avais appris à leur côté : rares étaient les fois où je m’y opposais réellement. Ils avaient, lui et sa soeur, ce quelque chose de leader inné contre lequel je ne cherchais pas souvent à me dresser… Peu importe l’appréhension qui me nouait doucement l’estomac. Autour de nous, nos camarades avaient commencé à s’emparer des détestables machines qui salissaient l’herbe verte de notre parc.

Ça m’a l’air un peu tard pour fuir maintenant, tentai-je malgré tout de le raisonner.
Casse-moi le brrras.

Je fus tellement surpris par sa demande que je vis à peine son bras se tendre devant moi. Venant de n’importe qui d’autre, j’aurais soupçonné la plaisanterie, peu importe son goût douteux mais là… La lueur qui brillait dans ses yeux paraissait des plus sérieuses.

Qu-quoi…? Non !
D’un coup sec, ne rrréfléchis pas. Je vais fairrre parrreil avec toi. Casse-moi le brrras.

Je hoquetai pitoyablement en l’entendant m’assurer vouloir faire pareil avec moi. Je n’avais strictement rien demandé ! Je me contenterais de l’accompagner à l’infirmerie si vraiment il tenait à souffrir mais, moi, je préférais m’abstenir de finir en morceaux ! Je soutins son regard durant un temps que me parut infini, priant presque pour qu’il réalise de lui-même la bêtise qu’il s’apprêtait à nous faire faire… Mais non, bien sûr, au contraire, plus les secondes passaient, plus il paraissait convaincu… et dans le fond peut-être un peu convaincant également… C’était un mauvais moment à passer… Rien de pire, en tout cas, que l’humiliation qu’on nous infligeait, n’est-ce pas…? Souffrir pour sauver notre honneur, ça avait l’air presque louable… Mon estomac se noua, un goût amer me coula dans la gorge… Mais je finis par obéir.

C’est vraiment n’importe quoi, couinai-je alors que mes doigts se posaient sur son bras, j’espère au moins que tu t’en rends compte.

Je n’avais aucune envie de faire ça. Je crois sincèrement qu’il n’y a pas une once de violence chez moi, aussi devoir blesser si brutalement un ami me semblait inconcevable… Insurmontable, même. Ses paupières closes me renvoyèrent à l’horreur de notre position. Obligés d’en arriver là… Acculés par ceux qui auraient dû nous protéger… D’un coup sec… Ne réfléchis pas… Il me fallut rassembler un courage que je n’aurais jamais cru avoir pour mettre son plan à exécution. Le bruit que fit son bras alors que je le maltraitais me donna la nausée, la plainte qu’il tenta d’étouffer ne fit que la renforcer.

Je…

Je suis désolé… mais je le retins de justesse, plus que conscient de n’avoir rien à me reprocher. C’était son idée, je n’avais pas en plus à culpabiliser pour les conséquences qu’elle pouvait avoir ! Mais son état ne me laissait malheureusement pas de marbre. J’amorçai un geste compatissant pour lui tapoter le dos comme on le ferait avec un enfant mais de crainte de lui faire plus mal encore, je l’avortai dans la foulée.

Tiens bon. Dis-toi que c’est pour la bonne cause.

Ces âneries n’avaient aucun sens et, au fond, je le savais pertinemment. Aucune cause ne méritait de se mettre ainsi en pièce… Le seul espoir qui me restait était qu’il soit trop mal en point pour me faire subir le même sort mais, comme tout espoir, il resta désespérément vain. Et là où j’eus au moins la décence d’hésiter, il ne prit pas cette peine et, aussitôt que sa main se posa sur moi, une douleur sans précédent irradia dans tout mon bras. L'air parut disparaître, me laissant là, haletant, gémissant et sanglotant à moitié, m'accrochant au peu de dignité qui me restait encore pour ne pas hurler tant ce mal était insupportable. Ma vue se brouilla brusquement, mes jambes finirent par se dérober sous mon poids et je m'effondrai au côté du Gryffondor comme un pantin désarticulé, serrant contre moi ce bras presque arraché comme un enfant serrerait son ours en peluche… Le spectacle devait être si pathétique ! Durant un dixième de seconde, je haïs si violemment cet acolyte cruel que j'aurais pu l'achever pour de bon. Mais il fallait se rendre à l'évidence, j'étais incapable de faire le moindre mouvement... Ça ne faisait plus aucun doute désormais : aucune cause, même la meilleure, ne méritait un tel sacrifice.
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Amelia I. Ferguson

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMer 24 Mar - 13:05


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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyVen 26 Mar - 21:35

Nous étions dimanche 28 mars. Ce n’était pas tout à fait un dimanche comme les autres puisque c’était ce jour qui m’avait été assigné pour la retenue ayant suivi la conférence sur le secret magique. Dans mon esprit, mes émotions à ce sujet était mélangées. J’étais un peu en colère d’une certaine manière, parce que pour le coup je n’avais rien fait. Certes, j’étais un peu responsable de la convocation de cette conférence, mais pas plus que la direction et les professeurs. Et puis je n’avais absolument pas participé à cette révolution que je jugeais puérile. Je m’étais assise aux côtés de Liam, qui m’avait un peu traîné à la conférence, que j’étais de toute façon obligé de suivre, et je l’avais suivi en boudant tout du long. Je m’étais glissée sous une table quand les sortilèges avaient commencé à pleuvoir, je m’étais relevée quand la directrice était rentrée… Enfin bref, je n’avais rien à me reprocher sur ce coup-là, déjà que je ne me reprochais pas grand-chose concernant la lettre que j’avais écrite. Il y avait donc un fond de colère et beaucoup d’indifférence. Ne plus avoir de baguettes ne m’atteignait guère et trois heures de retenue collective ce n’était pas la mort. C’était ce que je m’étais dit au début.
Mon avis sur la question avait un peu changé quand j’étais passé devant le panneau annonçant les groupes de retenue. Il y avait une bonne nouvelle : la mienne ne serait pas encadré par van Aken. Il y en avait plusieurs mauvaises : j’étais avec deux Sorensen, dont Finnbjörn, que je haïssais pour ce qu’il avait dit de mon frère, et Junior, ce qui n’était pas beaucoup mieux. Les autres, je ne les connaissais pas et ce n’était pas forcément plus mal, cela voulait dire qu’il ne m’avait encore rien reproché. Nous étions avec le garde-chasse et le concierge, deux adultes auxquels j’avais rarement affaire et que je connaissais donc peu.
J’arrivai donc dans le parc, le garde-chasse prit la parole et nous désigna des tondeuses derrière lui. J’avais déjà utilisé de tels engins et cela ne me posait en fait aucun problème de passer trois heures à manoeuvrer une tondeuse, ce n’était pas bien compliqué, je l’avais déjà fait avec mon père. Par contre, je me disais que ce ne serait pas le cas des trois sangs-purs et à la fois je craignais qu’il ne retourne leur colère contre moi ou d’autres et en même temps, j’avais hâte de les voir se comporter comme des moldus, c’était une petite revanche face à leur mépris. Je m’étais positionné loin d’eux, commençant à saisir un appareil quand Finnbjörn et Junior tombèrent en criant, se tenant le bras. Judith ne tarda pas à les rejoindre, un mouchoir en sang sur le nez et une pâleur livide sur le visage. Je ne savais pas bien ce qu’il se passait mais ils étaient vraisemblablement en train d’essayer d’échapper à la retenue et en plus de cela les mettait en position de faiblesse. Sans réfléchir, guidée par ma colère, revoyant l’air méprisant de Finnbjörn, je m’approchais d’eux, avant que les adultes aient pu faire quoi que ce soit.
« Bah alors les sangs-purs, ça vous rend malade de faire comme les moldus ? Vous leur êtes à ce point inférieur ? »
Mon air narquois que je ne dissimulais absolument pas rendait visible ma satisfaction de les voir dans cette position. Mais cela ne me suffisait pas. Je voulais profiter plus de ma position de force un bref instant, je voulais qu’il comprenne ne serait-ce que pour quelques instants, ce que ça voulait dire d’être traité toute sa vie durant, comme un être inférieur. Je n’avais de toute façon plus le moindre instinct de survie, j’étais prête à payer le prix de mes actes. Alors timidement quand même, parce que je n’étais pas tout à fait sûre de moi, je balançai mon pied droit dans la direction du bras de Finnbjörn, clignant des yeux un peu fortement au moment de l’impact. Mon coeur s’accélérait, je sentais mon sang affluer vers mes tempes, un léger sourire méchant étirait mes lèvres.
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Fergal Armitage

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMar 30 Mar - 21:45

[Retenue] Tondre la pelouse Suicidalstupidity_6656_1_
J’avoue que je ne suis pas spécialement motivé à encadrer cette retenue tonte de pelouse. Il avait fallu trouver une idée, et c’était celle qui m’était apparue, compte tenu de l’impossibilité d’utiliser la magie… Et de l’aspect à la fois simple et gonflant de la chose. Benjamin n’avait pas protesté. J’avais reçu la liste des convoqués, @Casey N. Pumpkin n’avait visiblement pas été dispensée de retenue, ce qui compte tenu de sa blessure légèrement invalidante, était tout aussi légèrement stupide. Mais les consignes étaient les consignes, aussi j’allais la récupérer devant la grande porte pour la conduire jusqu’au parc. Il ne faudrait juste pas compter sur moi pour lui demander plus que de s’asseoir et d’écouter ses camarades se plaindre : j’étais prêt a parié qu’ils ne manqueraient pas de le faire.

« Miss Pumpkin, si vous avez besoin de mon aide pour vous guider, je vous propose de tenir la anse de ma besace » dis-je en guidant sa main vers la courroie. C’est ce que j’avais trouvé de mieux en termes de hauteur. Me tenir par la taille était inenvisageable, et s’il fallait qu’elle pose sa main sur mon épaule, autant la porter directement, ce qui n’était pas exactement favoriser l’autonomie des élèves.

Je la laisse faire son choix avant d’avancer à pas lent vers le parc. Je lui indique le fauteuil devant elle, et Benjamin explique le déroulement de la punition. J’entends les soupirs dans les cœurs, mais ce qui suit dépasse mes prévisions. Je reste à distance. J’ai besoin d’un petit temps d’arrêt avant de trouver comment réagir. Parce que vraiment, cela dépasse l’entendement. Et tout ce que je trouve à faire pour l’instant, c’est de commenter pour Casey.

« Vous avez vraiment un groupe de choix Miss Pumpkin. Nous avons donc actuellement Monsieur Sorensen et Monsieur d’Archambault viennent de choisir de … euh… se briser mutuellement un bras plutôt que de passer la tondeuse. Honnêtement, les mots me manquent pour décrire un comportement d’une intelligence si rare. Je vais les laisser se rouler un peu dans la pelouse, nous avons tous besoin de nous remettre de nos émotions. » Bordel qu’ils sont cons. Franchement, je compatirai bien mais…. Enfin… non, à un moment donné la sélection naturelle doit faire son œuvre, ils ont voulu avoir mal qu’ils assument encore un peu. « Heureusement, je crois que miss Judith préfère des méthodes plus…picturales. Très jolie potion provoquant un saignement de nez. Très impressionnant, c’est l’avantage de s’attaquer à une extrémité, ça gicle mais on ne risque pas vraiment l’hémorragie, puéril mais moins douloureux. »

Je soupire bruyamment. « Evidemment, je ne suis pas le seul commentateur à bord du train. » Je m’apprête à interpeler la poufsouffle alors qu’elle semble décocher un coup de pied à notre homme à terre. « Oh bordel, je vous laisse un instant miss Pumpkin. »
Je me dirige à grandes enjambées vers notre révolutionnaire en herbe, furax. Elle commence à me courir sur le haricot, et ça me coûte d’être aussi polie : « Miss @Zeynep J. Özdemir Vos camarades ont au moins la correction de ne s’en prendre qu’à eux même. Vous avez assez fait parler de vous ici pour une vie. Vous voulez foutre le boxon ? Vous vous arrangerez avec la directrice. Vous êtes jeune, et triste et tout ce que vous voulez, mais ça n’excuse pas tout. Vos deux mains sur cette tondeuse. Et jusqu’au bout de la ligne en silence. » Je ne plaisante pas. Je commence en avoir ras le bol de leurs conneries à tous. S’il faut que je l’attache à un arbre, ma foi, pourquoi ne pas l’envisager.

Je tourne un regard désespéré vers @Benjamin L. Duncan : « Je t’avoue qu’à première vue, je serais pour laisser la nature faire son œuvre, l’adolescence assumer ses erreurs, mais…j’imagine qu’on ne va pas pouvoir les laisser là… Tu veux les accompagner à l’infirmerie ? ».

Personnellement, je n’ai pas très envie de prendre les choses en main dans l’immédiat. Ils peuvent bien attendre qu’on décide quoi faire d’eux, ils devraient commencer à avoir l’habitude : j’ai cru comprendre qu’à Poudlard, c’était la tradition ces temps-ci. J’ai l’impression que mon stock de compassion a violemment décrût.




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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMer 31 Mar - 22:55


( retenue collective ☽ CASEY )

Une punition collective. Rien ne semblait plus injuste et inadapté que ces retenues imposées par la professeure de Divination. Avait-elle seulement réfléchi à la rancœur qui enflait dans les couloirs depuis que toute l’école avait été sommée de perdre trois heures de leur temps dans une sanction formulée à cause de l’action d’une minorité ? Casey ne faisait pas partie de la masse grondante qui fulminait de devoir subir les erreurs des autres. Depuis qu’elle avait perdu la vue — cela avait débuté bien avant, en réalité : déjà au moment de l'empoisonnement du Ministre, l’affaire lui passait au-dessus comme un vent léger qu’on sent à peine — plus rien ne semblait capable de l’atteindre en profondeur. Ni l’actualité, ni les reproches, ni le soulagement, ni la peine qu’elle créait, rien. Ou, du moins, très peu de choses. Vide, elle se sentait vide. Aussi dénuée d’émotions que sa vue était dépourvue de couleurs. Peut-être les étouffait-elle simplement sous le même voile noir qui s’était déposé sur ses iris océan ; ou peut-être que la magie qui oeuvrait en elle depuis bientôt un an ancrait ses effets plus sérieusement à mesure que le temps s’écoulait. Cela ne changeait rien à son état d’esprit quand elle se leva, ce matin-là. La brune était de retour à Poudlard depuis moins d’une semaine et il lui fallait déjà chambouler son emploi du temps précieusement établi pour se rendre dans le Parc où elle subirait, en compagnie d’autres élèves, une perte de temps phénoménale pour payer les contestations de quelques camarades. Pour autant, elle était bien incapable de s’en révolter. Lasse, elle s’extirpa de son lit, ses doigts enveloppant immédiatement sa baguette magique qu’elle ne quittait jamais et qui reposait sous son coussin toute la nuit durant. Ce septième réveil avait déjà des allures d'habitude. Le noir ne l’effrayait plus tant qu’il était celui de son dortoir. Il était facile de se repérer, de compter le nombre de pas nécessaire pour atteindre son armoire ainsi que la salle de bain. De même, elle s’était rapidement rendue compte que sa garde-robe ne lui échappait pas : quelques palpations lui suffisaient généralement à replacer le vêtement dont il s’agissait. Oui, tant qu’elle était dans sa chambre, les choses semblaient naturelles. Presque normales.

C’était une autre histoire quand il fallait en sortir. Cette semaine lui avait semblé passer à toute allure, et pourtant. Chaque instant à devoir se repérer dans les couloirs immenses à et devoir traverser ce qu’elle imaginait être une foule aux yeux braqués sur elle était d’une lenteur angoissante. Elle maîtrisait de mieux en mieux ce sortilège qui lui permettait de rejoindre un point donné à l’aide d’indications vibratoires, mais sa solitude n’était jamais aussi flagrante que lorsqu’elle s’égarait dans les couloirs où tout le monde, sauf elle, pouvait la voir. Casey n’avait pas envie de devoir compter sur qui que ce soit. Elle mettait un point d’honneur terrible à faire en sorte que tout le monde s’éloigne d’elle, lui tourne le dos et lui retire son attention. Elle était mieux seule. Elle avait toujours été mieux seule. Il lui fallait néanmoins retrouver quelqu’un à cette heure-ci. Il ne s’agissait pas d’aller se glisser dans une salle de cours en espérant que rien ni personne ne viendrait troubler son mutisme. Il ne s’agissait pas non plus d’aller se réfugier dans la Salle des Capitaines où la tranquillité côtoyait son isolement et où elle pouvait faire comme si rien n’avait vraiment changé. Non, elle devait rejoindre le Concierge, Fergal Armitage, qui la conduirait ensuite jusqu’au lieu de la retenue, trop vague pour qu’elle le trouve grâce à son sortilège. Fort pratique, certes, mais avec des limites.

Les escaliers étaient toujours une épreuve, mais la Serdaigle parvint néanmoins à arriver au rez-de-chaussé. Elle avait repéré une statue au grain particulier en bas des dernières marches. Ses doigts l’effleurèrent, la familiarité du toucher la rassura, et elle fit quelques pas plus assurés. Un, deux, trois, quatre, cinq… treize pour parvenir jusqu’aux portes de la Grande-Salle, comme elle avait pu le compter en se rendant aux quelques repas qu’elle prenait encore. Son nom de famille n’avait jamais semblé aussi sécurisant. La brune retint un bref soupir avant de se crisper imperceptiblement. Elle n’aimait pas cette dépendance qui la liait, de facto, au premier venu. Elle la détestait. « C’est très prévenant » répondit-elle, d’un ton rongé par l’absence d’émotion. Néanmoins, elle accepta l’offre que lui faisait l’adulte et enroula mollement ses doigts autour de la lanière de cuir, comme pour mieux se donner l’illusion qu’elle était libre de la lâcher. Le trajet se passa bien. Il devait faire soleil car une douce chaleur réveillait son épiderme. Des senteurs que la jeune femme associait au printemps flottaient dans l’air : celle de l’herbe tiède, des fleurs indéfinies, l’odeur du beau temps. Elle n’avait jamais fait attention à ce point aux odeurs avant de perdre la vue. Et elle se rendait seulement compte d’à quel point il en existait une infinité. Le Concierge lui indiqua un fauteuil dont ses doigts libres se saisirent avant d’abandonner la lanière de sa besace. Elle passait d’une ligne de vie à une autre, en permanence. Trois heures à attendre. Parce qu’elle ne pouvait pas réaliser la retenue, c’était impensable, mais parce qu’elle ne s’était pas suffisamment préoccupée de la chose pour demander une dispense. Heureusement, Casey avait glissé un livre ou deux dans son sac, prête à écouter la lecture de l’un ou à s’entraîner à celle de l’autre.

Elle n’en eut pas le temps. Des cris étouffés retentirent, à distance, quelque part vers… sa droite, supposait-elle ? sans pouvoir en être certaine. Elle était loin d’être douée en ce qui concernait les orientations des sons. La voix de Fergal Armitage s’éleva, juste à ses côtés, alors que celle du Garde-Chasse — comme Casey le supposa puisqu’ils étaient les deux adultes encadrant la punition collective du jour — s’adressant à elle. Ainsi, Finnbjörn Sørensen faisait partie du même groupe ? L’information fut entendue mais ne créa rien de plus qu’un vague désintérêt. Il venait, selon les dires du Concierge, de se briser le bras mutuellement, avec Junior d’Archambault. Était-ce une blague ou bien la vérité ? Au vu des exclamations de toutes parts, Casey pouvait légitimement supposer que l’adulte ne cherchait pas à la mener en bateau. Ses doigts se refermèrent machinalement autour du livre dont on pouvait deviner la présence sous son sac en cuir souple. Deux bras cassés et une potion pour se faire saigner le nez ? Ils étaient prêts à beaucoup pour échapper à la retenue. À trop ? Qui était-elle pour juger si la fin justifiait, ou non, les moyens ? « Vous les laissez dans cet état ? » lui demanda-t-elle alors qu’il observait une courte pause. N’était-ce pas de sa responsabilité de s’occuper des élèves sous sa responsabilité ? En même temps, aucun jugement ne soulignait ses propos. Encore une fois, cela lui semblait se passer sur un autre plan que le sien. Elle ne pouvait le voir, c’était donc comme si cela n’existait pas, pas vraiment.

Dans un soupir, le Concierge poursuivit… avant de s’interrompre, plus précipitamment encore. Quelques secondes plus tard et sa voix s’élevait de nouveau, un brin plus agacée, permettant à Casey de suivre, de loin, ce qu’il se passait. Une certaine Zeynep s’en était prise aux deux élèves à terre ? Pourquoi aucun étonnement ne perçait derrière sa carapace de glace ? Depuis quand Poudlard était ainsi gagnée par la folie ? Une petite voix lui souffla que ça durait depuis toujours, mais elle ne l’entendit pas, trop concentrée à tendre l’oreille pour ne pas perdre une miette des événements. Si elle devait se retrouver seule sur cette chaise en plein milieu du Parc, elle préférait pouvoir l’anticiper afin de mieux l’appréhender. Puisqu’elle n’entendait plus que des voix trop lointaines pour comprendre avec exactitude ce qu’il se disait et comme les cris avaient cessé, la brune tira l’un des deux grimoires, l’ouvrant à la première page sur laquelle une infinité de points en relief s’étalaient. Elle préférait utiliser un sortilège permettant de faire vivre à haute voix les lignes d’un texte, mais il lui fallait pénétrer toutes les possibilités à sa portée. Et, en plein milieu d’un Parc, il était plus pratique de s’entraîner à cette lecture-ci.

( Pando )
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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyJeu 8 Avr - 0:54

Retenue

Pour une retenue collective, Hilary aurait pu se sentir bien plus mal d’y assister, mais depuis le temps qu’elle avait été annoncée, la frayeur avait eu le temps de redescendre. Certes, elle allait devoir la vivre avec Judith Sørensen et un de ses frères et la fameuse Zeynep et une amie de Jade qu’elle ne connaissait que de loin et deux joueurs de Quidditch qu’elle ne connaissait pas plus que ça, mais il y avait Oncle Ben. Il y avait Oncle Ben et le concierge qui ne semblait pas plus méchant qu’un autre. Il y avait Oncle Ben, le concierge, et le fait que la retenue se ferait en extérieur, en fin d’un mois de mars qui annonçait le printemps. Finalement, cela aurait pu être bien pire. Tous les autres groupes étaient déjà passés à la casserole et aucun n’en était visiblement mort. Alors, oui, évidemment qu’elle aurait préféré la faire avec Cameron ou Eliana ou Charles, mais le faire dehors, c’était déjà beaucoup… Parce qu’il aurait été hors de question de se retrouver enfermée une nouvelle fois en compagnie de Judith. Vraiment, Hilly ne supportait pas cette fille. Elle la craignait plus qu’autre chose même, et elle préférait éviter toutes les situations qui pouvaient facilement dégénérer, parce que si Judith s’énervait, Hilary était presque sûre qu’elle prendrait tarif pour avoir osé poser les yeux sur elle. Maëlle, à côté, c’était une chorale d’enfants. Heureusement, rien de mal ne pourrait se passer.

La tête blonde se rendait à cette retenue en étant tout à fait optimiste. Les adultes auraient trouvé une activité un peu barbante pour les occuper pendant trois heures, ils la feraient et ils repartiraient en ayant tout le reste de leur dimanche de libre. Franchement, est-ce que ce n’était pas un bon plan ? C’était un plan parfait. La confiscation des baguettes lui avait mis un coup au moral le jour J, bien sûr, mais elle s’habituait vite à ne pas avoir à en user. Son enfance s’était passée de magie, elle pouvait bien continuer de s’en passer dans son adolescence. Surtout que, quand elle la retrouvait, il n’y avait aucun problème… Ses sortilèges s’étaient toujours faits de façon très fluide, presque naturellement, et seule son incompréhension des formules ou des mouvements du poignet la pénalisait en temps normal. Autrement, ses sorts étaient tout à fait respectables. Aussi la transition de “magie” à “plus de magie” se faisait sans encombre de son côté. Et devoir passer la tondeuse dans le parc en étant obligée de la pousser manuellement ne la gênait pas tant que ça. C’était presque un défi, en réalité : à celui qui finirait sa ligne le plus vite possible ! Si seulement il y avait quelqu’un avec qui concourir… Pour le moment, elle était probablement l’une des seules à vraiment avoir posé ses mains sur une des tondeuses. En même temps, Hilary ne faisait pas vraiment attention au reste : elle ne voulait pas croiser le regard de Judith et elle connaissait trop peu de monde pour avoir le courage de se mêler aux autres et leur parler. Il y avait bien Oncle Ben, mais elle imaginait sans mal qu’il devait s’agir d’une situation où ils devaient faire comme s’ils ne se connaissaient pas, alors Hilly essayait de ne pas le regarder, lui non plus. Il ne restait donc plus que elle, la tondeuse, et sa ligne d’herbe à tondre. Basique !

Mais alors qu’elle s’apprêtait à se mettre au travail, du grabuge derrière elle l’arrêta net. Juste à côté, deux élèves gisant dans l’herbe, un air de souffrance sur le visage, Judith saignant du nez, et celle qu’elle identifiait comme étant Zeynep en train de… frapper délibérément une personne au sol. Ce n’était pas vraiment ce que Hilary appelait “altruisme”. Ou “bonté d’âme”. Ou même "gentillesse". C’était même tout le contraire, en vérité. Et elle savait pertinemment que ce n’était pas correct, qu’elle devrait l’en empêcher, qu’on ne blessait pas une personne au sol et déjà souffrante mais… La scène était si bizarre que ses mains restaient agrippées à la barre en métal de sa tondeuse, sans réussir à s’en détacher, tout autant que son regard restait attaché à la scène. Monsieur Armitage avait quitté une élève qu’Hilary n’avait même pas vu arriver et s’occupait d’empêcher de plus amples représailles. Alors… Alors Hilary s’autorisa à lancer un regard à Oncle Ben, en espérant qu’il le voit, qu’il lui réponde, qu’il lui dise que tout irait bien, parce que pour une retenue sans problème, elle commençait bien fort ! « Oncl… » commença-t-elle, avant de se corriger aussitôt, « M’sieur Duncan, si on finit notre ligne… on peut en faire une autre ou pas ? » Désolée, mais c’était la seule préoccupation qui arrivait à se frayer un chemin dans son esprit. Tondre la pelouse comme cela avait été prévu restait encore la chose la plus… logique et normale de ce dimanche. Alors Hilary préférait s’y ancrer avec force. Si les élèves de cette école avait une tendance à la violence, ce serait sans elle.

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMer 21 Avr - 19:10

Pendant quelques instants, je m’étais dit que tout irait bien, que cette retenue n’était qu’un mauvais moment mais que tout le monde finirait par jouer le jeu. Après tout, ce n’était que trois heures désagréables mais ça aurait une fin, assez rapide. Je voulais m’en convaincre, après tout, je n’étais responsable de rien dans cette histoire. J’avais le mauvais rôle, certes, surtout que nous avions convenu que Fergal resterait à proximité de Casey, devenue aveugle. C’était donc à moi d’expliquer le principe de la retenue, croisant les doigts pour qu’il n’y ait pas de dérapage.
Mais évidemment, il y en eu, et quel dérapage ! On pouvait s’attendre à des récriminations, des refus, mais pas à ce que deux élèves se tordent de douleur dans l’herbe après s’être cassé le bras volontairement. Et encore moins à ce que notre révolutionnaire de service décide de les frapper, visiblement pour exprimer ses griefs. Elle avait vraiment un problème, celle-là et je ne voulais surtout pas qu’elle puisse s’approcher d’Hilary, je lui en toucherais un mot, bientôt. Fergal intervint bien vite, pendant que j’avais à gérer une autre difficulté. Hilary avait manqué de dévoiler notre lien pour une préoccupation bien triviale…
« Euh oui bien sûr, faites une autre ligne après »
C’était bien la seule à pouvoir poser ce genre question alors qu’on avait la moitié des élèves qui partaient en vrille. Mais il fallait maintenant que je me préoccupe d’emmener les deux sangs-purs, parce qu’il s’agissait bien d’eux, à l’infirmerie.
« Bon, est-ce que vous pouvez marcher ? »
Je prenais un ton le plus calme possible, je ne voulais pas me les mettre à dos, pas après le mariage, pas alors que je voulais paraître le plus proche possible d’eux.
« Je suis désolé que vous ayez à subir cela, vraiment... »
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Arrivé(e) le : 13/01/2017
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Année : 16 ans (06/02)

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Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Une chauve-souris
Epouvantard: La solitude
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Retenue] Tondre la pelouse Left_bar_bleue1545/2000[Retenue] Tondre la pelouse Empty_bar_bleue  (1545/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMer 21 Avr - 23:38


Retenue cauchemardesque
Bienvenue en enfer

Le bruit sonore de la cassure retentit comme si nous avions simplement décidé de nous séparer d’une partie de notre anatomie. Mais la souffrance est insoutenable… Junior et moi nous effondrons ensemble sur le sol humide, nous lamentant en accusant le coup. Ma petite soeur finit par se pencher sur nous, et c’est à peine si j’entends ses paroles… « Judith… c’est un moindrrre mal, parrr rrrapporrrt à ce qu’ils peuvent nous fairrre subirrr… » gémis-je en direction de notre benjamine, avant de jeter un regard désespéré à Junior qui halète à quelques centimètres, dans l’herbe. Des spasmes nerveux me secouent tandis que je cherche à m’adresser à lui, souhaitant l’assurer que nous avons bien pris la bonne décision. Je ne m’en veux pas : j’ai fait ce qu’il fallait, tout ceci a été orchestré dans notre intérêt. Une gerbe de sang s’échappe du nez de Judith, et avant que j’ai le temps de comprendre ce qui se passe, je me sens tourner de l’oeil… Ma tolérance à la souffrance est plutôt élevée d’ordinaire, grâce aux rituels initiés par Grand-Mère. Mais difficile de prévoir ce qui allait suivre…

La silhouette de Zeynep Özdemir se rapproche de nous, et nous surplombe. Mon jugement altéré par la violence de notre blessure, je ne formalise même pas du fait qu’une sang-de-bourbe se permette de nous toiser sans la moindre retenue… J’entends à peine ce qu’elle me dit, trop concentré sur les sévices que nous nous sommes infligés. À l’impact de son pied, une vive douleur s’ajoute à celle que je ressens dans le bras, et se diffuse jusque dans mon épaule, me forçant à me contorsionner sur l’herbe salissante… Je mords de toutes mes forces ma lèvre inférieure pour contenir le hurlement qui menace de s’échapper de ma gorge. « Aaaaaah… Rrrecule ! Ne me touche pas, sale… morrrveuse ! Eloignez-la de nous ! » m’égosillé-je à l’adresse du personnel encadrant. La garce ! Je ne parviens même pas à mesurer l’audace insolente dont elle fait preuve pour bafouer des siècles de principes et de valeurs ancestrales. Cette sale petite punaise au sang souillé… elle a osé. Le simple mépris que j’éprouve d’ordinaire pour elle se métamorphose en vive haine, et le temps d’un instant, je me plais à imaginer sa tête au bout d’une pique après avoir enduré mille tortures. A l’instar de son frère agonisant, je l’imagine à notre place, rampant en implorant notre miséricorde… Cette vision m’aide à mieux supporter la douleur prodiguée par le coup qu’elle a osé m’infliger… Hélas, c’est nous qui nous roulons pathétiquement sur la pelouse mal tondue, en attendant que l’on vienne nous porter assistance. Double coup dur… Notre salut repose désormais entre les mains de traîtres à leur sang non expérimentés.

Je tente tant bien que mal de me hisser sur mon coude valide, une grimace déformant mes traits pourtant d’ordinaire impassibles. Les yeux humides, j’expire lentement en attendant que le concierge veuille bien nous escorter à l’infirmerie… Mais il faut croire que le petit personnel n’a pas été formé aux urgences, le voilà qui se désintéresse presque de notre sort après avoir sermonné Özdemir. Le garde-chasse arrive dans notre direction, tandis que nous nous tortillons malheureusement sur le sol, et nous interroge sur notre état. « Je crrrois… » réponds-je entre mes dents, me retenant de beugler comme un jeune bovin mis au monde. Quels incompétents… C’est aberrant de songer que ces clowns tout droit sortis d’un cirque ambulant sont chargés de notre sécurité. Nous devrions déjà avoir été transférés auprès de Miss Gray, et nous pourrions être en danger de mort qu’ils nous laisseraient trépasser à même le sol. C’est pour la bonne cause, me répété-je, afin de m’empêcher de perdre toute raison… Subir tous ces tourments est bien plus supportable que d’imaginer que nous pourrions tondre la pelouse comme de vulgaires moldus. Duncan se rapproche de nous, et je sourcille en l’entendant. « Vous êtes désolé... de nous déposséder de notrrre naturrre de sorrrcier… ? » demandé-je en me relevant péniblement. M’assurant que Junior tienne debout, je m’efforce de faire fi de la vague douloureuse qui me paralyse le bras… Heureusement, la magie devrait permettre de réparer les lésions, et de remettre nos os en place.

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMar 4 Mai - 20:22



Tondre la pelouse (plutôt mourir)
ft. C. Junior d'Archambault, @Finnbjörn K. Sørensen, @Judith V. Sørensen, @Benjamin L. Duncan & les autres

Je savais que l’idée de Finnbjörn était particulièrement mauvaise. Il ne fallait pas être un génie pour le comprendre et il n’y avait probablement que lui pour ne pas s’en rendre compte au moment même où ses mots passaient ses lèvres… Mais elle me parut d’une débilité profonde alors qu’on la mettait en application. Déjà, sur lui, ce fut bien compliqué. Je n’avais aucune envie de lui faire mal, fut-ce poussé par le désespoir ou pour défendre la plus noble des causes… Il y avait sûrement d’autres moyens. Nous abaisser péniblement à toucher ces machines impures et subir en silence cette humiliation gratuite… avant de prendre la plume et d’appeler en renfort tout ce que le monde magique avait de personnalités influentes et capables de tous les faire payer pour nous avoir causé un si grand tort. Ils le regretteraient bien davantage une fois tous au chômage qu’en le voyant se tortiller de douleur… Mais quand il décida de me faire subir le même sort, je le haïs, lui et ces idées ridicules, plus fort encore que je ne haïssais la direction ou cette punition inhumaine. La douleur fut violente, brutale, plus forte que toutes celles que j’avais un jour connues. Si je l’ai jamais su avec certitude, mon visage avait sûrement dû perdre ses couleurs habituelles pour un teint oscillant entre le blanc cadavérique et le vert nauséeux. Des petits points blancs dansaient devant mes yeux brillant de larmes que je refusais de laisser couler — je m’accrochais désespérément au peu de fierté qui me restait encore — et j’étais à deux doigts de perdre connaissance. Tout ça pour échapper à une retenue ! Comment, sincèrement, avait-il pu se dire rien qu’un instant que le jeu en valait la chandelle ? Même venant de l’esprit dérangé du plus dérangé des Sørensen, ça me paraissait improbable ! Une silhouette fine vint masquer le soleil et durant une seconde je fus bien incapable de reconnaître Judith. Ma vision se faisait de plus en plus floue et j’étais bien incapable de me concentrer sur autre chose que cette douleur lancinante qui allait me rendre fou. …et sur tous les efforts que je faisais pour éviter de rendre mon petit-déjeuner.

Vous êtes deux idiots. Enfin plutôt deux brrras cassés.

Et elle se croyait drôle ?! Si je l’avais toujours sincèrement appréciée, sur l’instant elle ne me parut pas plus sympathique que son imbécile de frère. Ne pouvait-elle donc pas faire quelque chose pour nous aider au lieu de nous tourner ainsi en ridicule ? La situation n’avait pas besoin d’elle pour le faire, qu’elle se rassure !

Vous aurriez dû attendre quelques minutes avant de vous infliger ça…

Nous n’aurions surtout jamais dû en arriver là, oui ! Elle sembla agiter quelque chose sous nos yeux mais je ne fis qu’une forme indistincte. J’avais de plus en plus de mal à garder contact avec la réalité, je me sentais comme dans un état second, comme si mon esprit tentait par tous les moyens de s’éloigner de ce corps secoué par la douleur.

Judith… c’est un moindrrre mal, parrr rrrapporrrt à ce qu’ils peuvent nous fairrre subirrr…
Mais qu’il se taise, grognai-je en m’affalant un peu plus dans l’herbe.

Je ne savais pas combien de temps je tiendrais encore en étant conscient mais je craignais que ça ne dure pas éternellement. Peut-être que nos surveillants — s’ils terminaient un jour de se tourner les pouces comme les incapables qu’ils étaient — pouvaient faire leur travail et nous accompagner à l’infirmerie ? J’étais à peu près certain que ça n’était pas légal de nous laisser souffrir de la sorte ! C’était de la non-assistance à personne en danger, au moins ! Une nouvelle ombre passa devant mon regard et il me fallut forcer un peu la mise au point pour reconnaître Özdemir. Je n’eus même pas le courage de m’offusquer de cet air qu’elle venait polluer de sa présence.

Bah alors les sangs-purs, ça vous rend malade de faire comme les moldus ? Vous leur êtes à ce point inférieur ?

Sa voix me parvint de loin, comme un bourdonnement gênant… Je me fichais éperdument de ce qu’elle pouvait avoir à nous raconter. Quand bien même ça aurait été la chose la plus intéressante du monde — comme si c’était possible ! — je n’aurais jamais pu y répondre sans faire étalage des tartines avalées ce matin. Elle bougea, il y eut un impact qui m’échappa un peu et Finnbjörn se mit à crier.

Aaaaaah… Rrrecule ! Ne me touche pas, sale… morrrveuse ! Eloignez-la de nous !

Je couinai péniblement en retour, le son de sa voix faisant naître une migraine dont je n’avais pas besoin. Je commençais à avoir froid, je ne sentais même plus mes doigts. Si l’Enfer existait vraiment, j’étais prêt à parier tout ce que j’avais qu’il ressemblait à peu près à ça. Armitage vint en rajouter une couche en remontant les bretelles de la sang-de-bourbe… et puis rien. Sérieusement ?! Il nous laissait là, comme ça, sans même nous demander comment nous allions ? Mal, ça allait de soi, mais tout de même ! Où avait-il obtenu le droit de travailler avec des enfants ? Dans une pochette surprise ?! Tout le respect que j’avais eu un jour pour cet homme acheva de mourir instantanément. Il ne valait guère mieux que les autres ! Il fallut attendre que Duncan se souvienne du principe même d’un travail dans une école pour qu’on se soucie enfin de notre cas !

Bon, est-ce que vous pouvez marcher ?

Je me contentai de hocher la tête alors que mon camarade faisait l’effort d’user de quelques mots.

Je suis désolé que vous ayez à subir cela, vraiment…

Bouger me fit gémir pitoyablement, le moindre petit mouvement ravivant la douleur qui pulsait dans mon bras, aussi il me fallut m’y reprendre à deux fois pour parvenir à me mettre debout. Mes appuis étaient très instables, je me sentais chanceler avant même d’avoir fait le moindre pas. Le monde se mit brutalement à tourner et j’eus tout juste le temps de me rattraper à Finnbjörn pour ne pas m’écrouler à nouveau. Que ça puisse lui faire mal ou aggraver son état ne m’inquiéta pas un seul instant, tout était de sa faute, c’était la moindre des choses qu’il se rende utile, qu’importe que ce soit à ses dépends…

Vous êtes désolé... de nous déposséder de notrrre naturrre de sorrrcier… ?
Sans vouloir vous presser, bredouillai-je d’une voix un peu pâteuse alors que je resserrais mon emprise sur le Gryffondor, je ne me sens vraiment pas bien du tout.

Autrement dit : par pitié, cessez donc de jacasser pour qu’on puisse enfin aller à l’infirmerie !

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Amelia I. Ferguson

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMar 25 Mai - 14:04


Tondre la pelouse
Judith & les autres

« Tout mais pas ça »

L’heure n’était visiblement pas à l’humour. Logique d’un côté quand on regardait la situation en face : nous étions de corvée pour un délit que nous n’avions pas commis, obligés de se rabaisser au niveau des moldus et pire encore, ces deux olibirius avaient cru bon de se casser le bras pour échapper à la sentence. J’avais beau avoir de l’affection pour ces deux-là, ils gisaient dans l’herbe de manière assez pathétique. Finn en faisait beaucoup trop, pour ne rien changer à ses habitudes et Junior faisait peine à voir avec sa mine cadavérique. Mais bon sang, qu’est-ce qui lui avait pris de suivre les idées de mon aîné ? « Mais qu’il se taise. Il semblait encore capable de parler, ce qui était un bon point. Visiblement Finn semblait plus résistant à la douleur que notre camarade de Serpentard. Je n’en doutais pas vraiment quand on savait ce que Grand-Mère leur faisait subir, à lui et à Erin, dans le but de les garder en vie.  « Je suis assez d’accorrrd avec Juniorrr, ce n’est pas vrrraiment le moment de fairrre un discourrrs. » J’avais un peu de mal à parler et entre chaque mot un gargouillis assez répugnant se faisait entendre. Il était difficile d’articuler avec un mouchoir plaqué sur mon nez qui continuait à dégouliner. Il serait plutôt temps d’aller à l’infirmerie. Enfin si les adultes qui encadraient cette mascarade voulaient bien se donner la peine de se soucier de nous.

Visiblement ce n’était pas à l’ordre du jour. Nos encadrants semblaient à mille lieux de vouloir réagir. Ce n’était ni ne le garde-chasse ni le concierge qui s’approchèrent de nous mais plutôt cette Zeynep à qui nous devions notre sort malheureux. Que nous voulait-elle ? Je n’eus même pas le temps de réagir que son pied entra en collision avec le bras de mon frère. Je vis rouge. Enfin, plus rouge que ce que je voyais déjà. J’étais à deux doigts de me jeter sur elle, tant pis pour la dignité. Mais son geste avait au moins eu le mérite d’attirer les enseignants. « Tu touches encorrre à mon frrrèrrre, espèce de sa… » Je m’arrêtai avant de prononcer des paroles qui risquaient de me mettre en fâcheuse posture.  « Tu le paierrras. » Je ne savais pas encore trop comment mais le crime ne resterait pas impuni. On ne touchait pas à un membre de famille sans répondre de ses actes. Finn était peut-être un parfait crétin quand il le voulait mais il restait néanmoins mon aîné. Fergal Ermitage avait l’air de vouloir résoudre le problème. Je fus déçue. Une réprimande ? C’était tout ? Elle attentait à l’intégrité physique d’un élève et elle écopait d’un petit discours ? Cette école ne valait vraiment rien du tout. Et nous alors ? Quelqu’un comptait s’occuper de notre cas ou nous allions rester là à nous regarder dans le blanc des yeux ? « « Bon, est-ce que vous pouvez marcher ? » Enfin, quelqu’un avec un peu plus de bon sens que les autres…

Autant Finnbjörn ne semblait pas avoir assez mal pour s’arrêter de jacasser, autant Junior avait vraiment l’air au bord de l’agonie. Impression confirmée rapidement par la tonalité de sa voix. « je ne me sens vraiment pas bien du tout.Lâchant mon mouchoir qui était de toute manière saturé, je glissai son bras valide par dessus mon épaule. Mon nez continuait de ruisseler piteusement et mon visage était aussi blanc que celui d’un cadavre désormais. « Désolé, je tache ta rrrobe. » En effet. Je pouvais difficilement l’aider sans lui faire profiter en même temps des conséquences de mon sabotage. Je m’en sortais tout de même mieux qu’eux. Surtout quand on savait à quel point le pousssos était désagréable.


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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyDim 6 Juin - 0:45

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Poudlard avait de ces scènes irréelles qu'Hilary pensait impossible à retrouver ailleurs que dans ce château. Est-ce que quelqu'un taperais quelqu'un d'autre dans son école catholique ? Elle ne le pensait pas. Ou, du moins, pas en plein jour et devant des adultes. Et sûrement pas une élève plus jeune tapant deux plus âgés. Même avec une imagination débordante, ce n'était pas le genre de situations qui lui viendrait naturellement à l'esprit. Ni maintenant ni jamais. Et Poudlard recelait de ces petites scènettes. La tête blonde avait juste décidé de détourner les yeux de ces dernières et de les oublier. Ce n'était pas le genre de décisions que prendrait les gens se venant d'être de bonnes personnes, mais on se défendait contre la vilenie comme on pouvait. Si Hilary s'empêchait de croiser le regard de Judith au quotidien, ce n'était pas pour rien : pour ne pas être transformé en pierre, on ne plongeait pas son regard dans celui de la Gorgone. Logique implacable. Logique qui s'échappait dangereusement, aussi. Si la scène à laquelle elle assistait la déstabilisait, Hilary tentait de se raccrocher aux parcelles de réalité qui lui restaient : la retenue, tondre la pelouse, Oncle Ben. Aussi perchée pouvait-elle être avec sa question, elle en restait moins folle que les autres. De son point de vue en tout cas.

Il y avait quelque chose d'hypnotisant, tout de même, à observer les gémissement, les coups et les protestations provenant de ce groupe de quatre, dont Judith faisait partie. Cela semblait tellement être à des années lumières de la réalité qu'Hilary avait du mal à décrocher les yeux. Ce fut la réponse d'Oncle Ben à sa question qui la tkra de son hébétude. « M-Merci... » dit-elle simplement alors qu'il s'éloignait déjà pour s'occuper des autres. Et maintenant ? Qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle se mettait à la tâche, comme si de rien n'était ? Elle attendait un peu ? Oncle Ben s'occupait des blessés mais monsieur Armitage restait avec eux, forcément, maisbil ne leur communiqua aucune information, aucun commandement. Cette retenue était déstabilisante. Toute cette situation était déstabilisante. Alors Hilary décida de s'accrocher une nouvelle fois aux branches de la réalité, resserra sa prise sur sa tondeuse, et commença à faire son travail. Des six tondeuses, il n'y avait que la sienne qui avait commencé à bouger. Six ? Ils étaient pourtant sept, non ? Hilary recompta rapidement, en commençant par les trois autres partis pour l'infirmerie, et termina sur une élève plus âgée qu'elle n'avait pas vue venir, qui était assise et qui ne bougeait pas. La parfaite statue de sel.

Hilary décida de s'approcher d'elle, non pas par curiosité malsaine, mais par inquiétude, compatissance et peut-être un peu de pitié. Elle était la Capitaine des Serdaigle, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Une poursuiveuse plutôt douée, avec Cameron, et Hilly avait beaucoup à apprendre de quelqu'un
comme elle, elle le savait, mais ce n'était ni l'heure ni l'endroit. « Excuse-moi... » l'apostropha-t-elle avec délicatesse. « Tu ne peux p... Enfin, tu... Tu veux que je fasse ta part du travail ? » Toutes les phrases qui lui étaient venus sonnaient comme des reproches. Aux dernières nouvelles, elle était tombée de son valais au dernier match, alors Hilary ne voulais pas la brusquer. Et lui apporter un peu de soutien si c'était possible. Ça équilibrait avec la violence des autres.

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Zeynep J. Özdemir

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Message(#) Sujet: Re: [Retenue] Tondre la pelouse [Retenue] Tondre la pelouse EmptyMer 16 Juin - 13:48

Pour résumer la situation : j’avais frappé un sang-pur. Et pas n’importe lequel : Finnbjörn. Quand Liam apprendrait ça, il serait désespéré. Bon, il commençait à avoir l’habitude peut-être mais là, j’avais franchi un cap. Et je ne pouvais même pas dire que ce n’était pas intentionnel. D’accord, je ne l’avais pas frappé fort, d’accord, je n’y avais pas réfléchi des heures à l’avance. Mais de fait, mon pied était parti en direction de son bras, alors qu’il était à terre. Il y avait mieux comme situation.
Je ne savais même pas ce qui m’avait pris. J’avais vu une occasion, je l’avais saisi, voilà tout. Les gens disent ça d’un achat compulsif, moi je me justifiai d’un coup de pied à un homme à terre. Mais c’était Finnbjörn et cela expliquait tout. Son mépris permanent, son arrogance, son racisme… Tout cela était des circonstances atténuantes non ? Non. Même mon père n’arriverait pas à me donner raison. Alors Liam… n’en parlons pas. Et je m’exposais à des problèmes en fait, au-delà de Liam. Surtout que Finnbjörn n’était pas n’importe qui. Il avait une famille, relativement puissante. Des amis haut-placés. Et sans doute aucun scrupule. Alors oui, je m’étais mise dans de beaux draps et la réaction du concierge n’était sans doute que la première d’une longue liste. J’avais déjà été une fois convoquée par la direction, c’était déjà bien. Je n’allais pas prendre un abonnement quand même. Dire que jusqu’à quelques mois auparavant j’étais une jeune fille sans histoire. Mais il valait mieux se battre que subir, même si « frapper un homme à terre » était une définition étrange de « se battre ». Ce qui est fait est fait de toutes façons. Et je n’allais pas m’excuser. Je ne m’aplatirais pas devant sa sœur qui me promettait déjà les pires tourments. Il ne me restait qu’à obéir au concierge et à tondre la pelouse, gratifiant d’un regard noir tous les autres présents.
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