La toute première fois que Rosalie fit usage de la magie, ce fut pour attirer jusqu’à ses doigts d’enfant tendus le gros bocal transparent qui contenait les délicieux nounours au chocolat et à la guimauve de sa grand-mère. Elle s’échappa du petit salon de thé en gloussant, laissant derrière la persistance d’un rire espiègle et de boucles blondes. Les autres enfants, impressionnés par le gros pot qu’elle tenait fermement serré contre sa poitrine, lui demandèrent évidemment comment elle avait réussi cet exploit. Interdiction de parler de la magie devant les gens du village ! La voix de son père trottait dans sa tête, aussi douce qu’inflexible. « C’est un urisk qui l’a attrapé pour moi ! Il m’aime bien parce que je lui donne souvent du miel quand papa et maman ont le dos tourné, alors il a voulu me faire plaisir. » Les moldus, comme elle s’en rendrait compte au fil du temps, étaient bien plus enclins à croire les fables et les légendes les plus invraisemblables alors qu’ils refusaient catégoriquement d’ouvrir les yeux sur la véritable magie. Ça faisait son affaire, à Rosalie. Ce jour-là, tous ses camarades voulurent entendre, encore et encore, comment l’urisk, cet esprit bienveillant qui peuplait les contes écossais, était venu lui faire don d’autant de bonbons. Et quand elle rentra chez elle, après avoir abandonné le bocal sur le bord d’un chemin pour faire disparaître les preuves, les doigts encore tachés de chocolat, elle nia en bloc avoir dérobé quoi que ce soit, encore moins des oursons en guimauve, quand bien même les preuves, irréfutables, étaient connues de tous.

Sa tendance à mentir comme une arracheuse de dents faisait soupirer son père et enrager sa mère. Qu’ils se montrent gentils, compréhensifs, agacés ou menaçants, rien n’y faisait jamais. Quand Rosalie se sentait prise au piège, elle mentait, et rien n’aurait pu lui faire admettre son erreur une fois qu’elle s’était engagée dans cette voie. De manière plus innocente, elle adorait inventer des histoires fantastiques qu’elle racontait aux plus crédules qui buvaient ses paroles. À l’écouter, elle était princesse d’un royaume perdu, chevalière d’un ordre oublié, ou bien encore, aventurière ayant déjà parcouru trois fois le monde dans sa globalité. Alors, évidemment, on ne la crut quand elle vint trouver ses parents d’une voix plus timide qu’à l’accoutumée pour leur dire que Loma, une fille de son âge avec qui elle avait joué à la marelle toute l’après-midi, allait se faire très mal en tombant d’un arbre. Loma joua avec son frère dans une cabane perchée entre les branches d’un arbre bien connu des enfants du village, elle tomba et se cassa la jambe.

Chaque nouvelle bizarrerie de ce genre augmentait l’incrédulité de ses parents. Ils se firent plus attentifs aux dires de leur fille, mais comment déceler les caprices d’une enfant de sept ans de ses mensonges et de ses visions ? Toujours incertains quant à ce qui relevait réellement de la magie et ce qui relevait des probabilités, ils ne firent pas grand-chose. Jusqu’au jour, en plein milieu du mois de mai, où Rosalie débarqua en courant et en riant aux éclats dans le salon de thé de sa grand-mère pour clamer haut et fort à qui voulait bien l’entendre qu’oncle Wallace et tante Amélia revenaient demain. Le jeune frère et la jeune sœur de son père parcouraient le monde depuis leur majorité et revenaient de temps en temps dans la campagne écossaise pour passer quelques temps avec leur famille. Ils ne loupaient jamais les fêtes de Noël mais, parfois, ils faisaient une halte à d’autres périodes de l’année. Toujours sans prévenir, parce qu’ils adoraient l’effet de surprise ainsi que les sourires sur les visages des membres de leur famille. On n’accorda pas beaucoup d’attention aux propos de Rosalie qui se vexa et qui cria d’autres détails comme la couleur du pull de sa tante ou le cadeau que son oncle allait lui ramener avant d’aller bouder dans le champ d’à côté. Le lendemain, Wallace et Amélia débarquaient à Portree, tellement bronzés que les Ecossais donnaient l’impression d’être des spectres à leurs côtés, et Rosalie ne se priva pas d’afficher un air fier face à ceux qui avaient douté de sa parole.

À partir de là, on s’interrogea. On demanda plus précisément à Rosalie ce qu’elle avait vu, comment cela était arrivé, et d’autres détails que la petite se faisait un plaisir de donner. Toute sa famille faisait d’elle le centre d’attention et elle adorait ça. On l’emmena voir une étrange dame aux cheveux crépus qui décréta que l’enfant avait probablement un don de voyance. Du côté de sa famille maternelle, la nouvelle se répandit. D’abord sceptiques, ils furent néanmoins rapidement intéressés par le potentiel de la blondinette quand celle-ci décréta haut et fort que les jumeaux, Nox et Lumos, étaient promis à une grande destinée car elle les avait vus à la tête du Ministère. C’était pur mensonge, mais elle avait bien compris que pour impressionner ce côté-là de la famille, il fallait sortir le grand jeu. « Redis-moi ce que tu as vu, ma petite Rosa » lui demanda pour la centième fois son oncle Ambroise. Et Rosalie de sourire et de lui répéter sa fable, qu’elle enjolivait parfois de quelques détails minutieusement choisis pour faire pétiller les yeux des heureux parents.

Cassandre Guggenheim était bien décidée à utiliser le don de sa fille pour attirer sur elle l’intérêt des siens, voire de sa famille maternelle qui continuait de dénigrer la lignée d’Astoria, voire de toute la société sorcière. Elle avait de l’or entre les doigts et comptait bien s’en servir. Alors elle emmena Rosalie à Edimbourg, de plus en plus souvent, puis à Londres, au Ministère, avec elle. Il s’avéra bientôt que les visions de la petite fille se réalisaient le plus souvent quand elle touchait les gens, aussi ne cessait-elle de serrer des mains tandis que des yeux grands ouverts attendaient, à deux doigts de défaillir face à la prédiction qu’ils espéraient. Quand rien ne venait, elle inventait, prenant soin de choisir des moments si loin dans le futur que tout le monde les aurait oubliés quand ils ne se réaliseraient pas. Son père désapprouvait l’exposition qu’elle subissait, mais ne disait rien. Une vie de compromis, après tout.

Rosalie, centre du monde, était comblée. Jusqu’à ce que, enveloppée dans les bras chaleureux de Maxime, son grand-père paternel, des images ne se mettent à défiler, annonçant un événement qu’elle n’avait pas du tout envie de voir se produire. Elle resta malade une semaine entière, murée dans un silence tourmenté. Sa mère en fut déçue, elle qui comptait la présenter ce mercredi soir à une soirée importante et espérait qu’elle pourrait délivrer quelques bonnes prédictions à des gens hauts placés. Elle réussit à trouver un autre moment, quand Rosalie reprit quelques couleurs. Un sorcier en particulier voulait obtenir une vision concernant un point précis. Mais la petite fille blonde encore déboussolée ne vit rien, rien du tout. Hors de question de voir la peine dans les yeux de sa mère, hors de question de ne pas être encore le centre d’attention, elle créa un joli mensonge, tout le monde fut ravi, et elle aussi. Malheureusement, ce qu’elle avait prédit n’arriva jamais à cause d’un accident de balais volants. Les rumeurs comme quoi elle avait menti se propagèrent rapidement et Rosalie tomba en disgrâce. Toutes les portes qui s’étaient ouvertes à elle et sa mère se refermèrent, les unes après les autres, comme autant de coups durs à encaisser.

Le pire, néanmoins, fut de constater que sa toute dernière vision se réalisa. Son grand-père mourut d’une violente et foudroyante maladie. Sa grand-mère et ses oncles lui reprochèrent son inutilité : à quoi servait d’avoir une voyante dans la famille si elle n’était même pas capable de prédire un événement d’une telle importance ? Et puis ils se souvinrent que ce prétendu don n’était que mensonge et ne lui accordèrent plus aucun crédit. Sa mère non plus, malgré bien des tentatives par la suite, qui se soldèrent finalement par une menace limpide : si elle mentait encore une fois au sujet de ses visions, elle serait envoyée en pensionnat à l’autre bout du monde. Honteuse, et triste d’avoir perdu l’un de ses grands-parents, Rosalie garda pour elle le secret de ce que Maxime Guggenheim lui avait chuchoté à l’oreille le jour où, des larmes plein les yeux et des sanglots dans la voix, elle lui avait avoué ce qu’elle avait vu dans son avenir proche.

Cela précipita le divorce de ses parents. Archibald Dawley n’approuvait pas du tout le traitement infligé à sa fille unique par la famille de sa femme, et par cette dernière également. Les disputes se firent plus nombreuses, les journées que Cassandre passaient à Londres aussi. Ils divorcèrent un an plus tard. Une séparation pleine de compromis, comme l’avait été leur mariage vacillant. Rosalie resterait avec son père à Skye et viendrait chez sa mère quelques week-ends, par-ci, par-là, en plus des fêtes de famille, évidemment. Pour le reste, Archie gardait le cottage et Cassandre l’appartement londonien. Les papiers furent rapidement signés et la vie reprit son cours. Deux années passèrent sans que Rosalie n’ait jamais plus la moindre vision d’un avenir obstinément bouché, malgré toutes ses tentatives et tous ses efforts. Puis, elle reçut sa lettre pour Poudlard.

Un tout nouveau monde s’ouvrait à elle… qui s’avéra bien différent que ses projections. Ici, être le centre du monde se révélait bien plus compliqué qu’à la maison et les premiers mois furent difficiles à vivre. Puis, petit à petit, la petite blonde se fit une place, sans abandonner complètement tous ses travers. Son père lui avait demandé d’être extrêmement prudente puisque de nombreux événements dramatiques s’étaient produits dans ce château. Rosalie, elle, n’avait qu’une hâte : découvrir de nouvelles aventures. Le directeur avait l’air gentil mais il ne faisait pourtant pas l’unanimité. Elle non plus, d’ailleurs, n’avait pas trop aimé la soirée cauchemardesque d’Halloween : elle préférait, et de loin, les histoires qui se terminaient bien aux histoires d’horreur. Par contre, changer de corps à Noël, ça, ça avait été trop cool ! Elle l’avait raconté maintes et maintes fois à sa famille une fois rentrée, en enjolivant, peut-être un peu, la réalité. L’été venu, elle avait demandé l’autorisation de partir à Beauxbâtons : un mois entier à découvrir de nouvelles choses, que rêver de mieux ? Et puis, cela lui éviterait les deux semaines obligatoires à Edimbourg, chez sa grand-mère Astoria, qu’elle n’aimait pas plus que ça et dont la demeure lui rappelait constamment l’absence de son grand-père.

L’année suivante fut moins calme, bien moins calme. Il y avait des lettres étranges, des rumeurs bizarres et puis une créature qui avait attaqué des élèves enfermés dans une pièce ! Mais, alors que les blessés passaient beaucoup de temps à l’Infirmerie, Rosalie, elle, avait autre chose en tête. Son papa lui avait écrit, comme il le faisait toutes les semaines, pour lui dire qu’il avait hâte de son retour pendant l’été et qu’il avait une grande nouvelle à lui annoncer. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais ça ne lui disait rien qui vaille. Le jour où l’incendie ravagea le château, elle était dans le parc, à tenter de faire rentrer Haggis avec elle. Heureusement que le vieux chat était têtu comme une mule. Pendant des jours et des jours, elle rêva de ce spectacle, s’imaginant capable de nouveau d’avoir des visions et d’empêcher ce tragique accident. Mais non, il avait bien eu lieu, et un second arriva peu de temps après.

« Rosalie, je te présente Mason. L’homme dont je suis amoureux. Et voici Hayden, son fils. Il passera une partie des vacances avec nous puisque Mason emménage. » Horrifiée, le regard de la blonde passa du père au fils, du fils au père, du père au père. « Je le connais, il est dans ma classe. » C’est tout ce qu’elle consentit à dire ce soir-là, avant de se réfugier dans sa chambre pour écrire une lettre plaintive à l’attention de l’une de ses meilleures copines qui la comprenait mieux que personne, Haley. L’été fut long et ponctué de caprices divers et variés. Rosalie ne supportait pas la mollesse de son tout nouveau demi-frère, pas plus que l’attention qu’on lui donnait. Il ne voulait jamais rien faire, ni se déguiser, ni jouer avec elle, ni découvrir la campagne environnante, et en plus, il boudait même face aux gâteaux de sa grand-mère Rosaly ! Un affront terrible dont elle traça les moindres détails sur les parchemins qu’elle échangea tout l’été durant avec Haley. Elle crut souffler quand elle alla à Londres, chez sa mère, mais les ses cousins étaient là aussi, insupportables comme à l’accoutumée.

L’année dernière fut encore plus tranquille que la première. Il y avait même eu un bal de Noël à Inverness, une ville qu’elle connaissait bien puisqu’elle y allait souvent faire des achats avec son père. Avec son père, Mason et Hayden, maintenant. L’existence d’un demi-frère était dure à digérer pour cette enfant unique choyée et habituée à ne rien partager. Heureusement, à Poudlard, elle pouvait faire comme s’il n’existait pas, ou pas trop, et n’était pas obligée de le croiser ailleurs que dans les salles de classes. Mais ils avaient été déposés à la gare ensemble, et ils furent attendus par leurs pères à la fin de l’année scolaire de la même manière : ça voulait dire beaucoup. Finalement, elle était presque heureuse de retrouver Poudlard au détriment de son petit village écossais. Au moins, ici, elle n’était pas obligée de se composer avec Hayden : il y avait d’autres élèves bien plus intéressants et amicaux.

Astoria Guggenheim, née Rowle - Grand-Mère maternelle - troisième fille d’une famille de sang-purs qui se rengorge d’être inscrite au Registre depuis des générations, elle naît à la pire place possible, juste au moment où se parents se lassent de n’avoir que des filles, juste avant la naissance d’un héritier mâle. Frustrée depuis sa plus tendre enfance, elle décide, une fois adulte, de s’enticher d’un sang-mêlé par esprit de rébellion. Rien à faire, ses parents ne lui accordent toujours pas plus d’attention, focalisés sur les mariages des deux aînées qui épousent des fils de bonnes familles et par la recherche d’une prétendante à la hauteur de leur garçon chéri. En désespoir de cause, elle se marie dans le secret le plus grand avec ce sang-mêlé. Cela n’a pas l’effet escompté et elle se heurte, une nouvelle fois, à l’indifférence des membres de sa famille. Tout au plus lui adressent-ils un vague mépris pour avoir osé souiller sa lignée, mais son mari a une situation suffisamment respectable et les souillures sont suffisamment anciennes pour qu’ils fassent comme si de rien n’était et choisissent de rester aveugle quant aux défaillances de pureté de son mari. Astoria répétera les mêmes erreurs avec sa propre fille et continue, aujourd’hui encore, de favoriser ses deux fils et leurs enfants à eux. Rosalie la voit surtout à l’occasion de quelques fêtes familiales depuis le divorce de ses parents.

Maxime Guggenheim (décédé) - Grand-Père maternel - dès la sortie du collège, il entame des études de Médicomagie et suivra cette carrière toute sa vie durant. Homme profondément bon, il tombe éperdument amoureux d’Astoria et l’épouse par amour, sans percevoir alors tout ce dans quoi il mettait les pieds : une belle-famille piquante et une femme qui ne l’était pas moins. De son vivant, il a été la touche de douceur dans l’univers de frustration de Cassandre et le lien entre la fille et son père était profond et indéfectible. Quant à Rosalie, elle adorait son grand-père, qui le lui rendait bien, et pouvait l’écouter des heures entières lui parler de ses opérations les plus complexes et de la fois où il avait sauvé la vie au Ministre de la Magie. Ses parents se regardaient alors avec un sourire entendu, partageant le secret des exagérations de Maxime, sans rien en dire à la petite fille.

Cassandre Guggenheim - Mère - délaissée par sa mère et très liée à son père, elle a grandi dans une rivalité constante avec ses deux frères aînés : Ambroise, le plus âgé, et Baudouin, le second. Tous les deux partisans des idéaux de leur mère, méprisant à l’égard des nés-moldus, ils ont bien vite oublié qu’eux-mêmes n’avaient pas le sang le plus pur qu’il soit. Les trouvant stupides, n’arrivant pas à obtenir l’attention maternelle, Cassandre se tourne très vite vers son père qu’elle prend comme modèle. Désirant se lancer dans le domaine médical mais répugnée par le sang, elle se découvre une passion et un talent certain pour les potions. Fille oubliée d’une mère qui avait été négligée par ses propres parents, elle n’aura qu’un seul enfant : Rosalie. Dans laquelle elle placera tous ses espoirs, ses rêves qu’elle n’avait jamais pu réaliser, la couvrant d’une attention qu’elle n’avait jamais reçue. La mort de son père la laisse effondrée. Après son divorce, elle est cependant rapide à abandonner la garde de sa fille à son ex-mari et à retourner à Edimbourg où vit toute sa famille pour embrasser sa carrière et son retour dans les bonnes grâces de sa mère.

Ambroise et Dune Guggenheim - Oncle et Tante - Ambroise a épousé Dune, une jeune noble danoise venue s’installer en Angleterre avec lui. Haut placé au Département des transports magiques, Rosalie le trouve ennuyant à mourir. Tout comme elle trouve ridicules leurs prétentions nobiliaires et leur volonté de prouver au monde entier qu’ils sont des sorciers, des vrais. Ils ont des faux jumeaux de neuf ans qu’ils ont appelés Nox et Lumos. Sans commentaire. Ambroise et Baudouin sont les deux qui se sont montrés, tout comme leur mère, les plus vindicatifs quant aux mensonges de Rosalie. Raison pour laquelle elle ne les aime pas.

Baudouin et Philomena Guggenheim - Oncle et Tante - aussi peu intéressant que son frère aîné, Baudouin et son esprit entrepreneur ont monté une société de gestion de patrimoine pour les sorciers les plus riches et influents. Actuellement enceinte, sa femme reste sagement à la maison à ne rien faire d’autre de ses journées que coudre d’immondes broderies. Un nouveau centre d’attention pour la famille Guggenheim, qui éloigne un peu plus Rosalie de ses prétentions de centre du monde.


Rosaly Dawley-Buttonwood, née Buttonwood - Grand-Mère paternelle - fille de deux sorciers nés-moldus, elle naît et grandit un pied dans un monde, un pied dans l’autre. Elle épousera un sang-mêlé à l’esprit aussi rêveur et aventurier que le sien. Après plusieurs années à visiter divers pays, ils s’installent ensemble sur l’Île de Skye où Rosaly ouvre le tout premier salon de thé de la plus grande ville de l’île, Portree. Encore ouvert aujourd’hui, elle le gère en compagnie de sa fille aînée, Margaret. Rosalie adore sa grand-mère, surtout qu’elles portent le même nom, et aime encore plus les nombreuses parts de gâteau qu’elle accepte de lui donner dans le dos de son père.

Fergus Dawley - Grand-Père paternel - depuis tout petit, Fergus a toujours adoré découvrir de nouvelles choses et son plus grand rêve était de voyager dans le monde entier. Après Poudlard, il parcourt l’Europe et puis une partie de l’Asie. Il rencontre Rosaly lors d’un arrêt en Ecosse, pour les fêtes de fin d’année, tombe amoureux, l’épouse, et l’entraîne avec lui dans ses voyages sans fin. Aujourd’hui bourru et toujours une pipe à la bouche, il cache un grand cœur derrière ses airs effrayants. Tous les enfants de la ville et des villages alentour le connaissent pour ses histoires extraordinaires malgré les rumeurs de sorcellerie qui entourent leur maison. Il est facile de le trouver depuis qu’il a arrêté de travailler : assis en terrasse du salon de thé de sa femme, un nuage de tabac autour de son visage ridé, il se plaît à raconter ses plus beaux voyages aux jeunes enfants qui osent l’aborder. C’est grâce à ses deux grands-pères que Rosalie a développé un esprit créatif aussi poussé… et du coup, un peu de leur faute probablement qu’elle est devenue aussi forte dans les mensonges. Néanmoins, elle éprouve une grande admiration pour son grand-père paternel également, fière de pouvoir clamer haut et fort aux moldus du village qu’elle est la petite-fille d’un si grand aventurier.

Archibald “Archie” Dawley - Père - fils aîné d’une fratrie de quatre enfants, il est éduqué dans la bienveillance et la tendresse. Passionné de potions, il rencontre Cassandre, sa future femme, sur les bancs de l’université et la couvre d’une attention qu’elle a toujours recherchée. Si elle désire faire carrière au Ministère et obtenir un nom ainsi qu’une renommée, il aspire plutôt à confectionner de nouvelles recettes et à découvrir des choses jusqu’alors inconnues dans la tranquillité d’un coin reculé d’Ecosse, à tout hasard, pas trop loin de ses parents. Le couple coupe la poire en deux : un cottage suffisamment grand pour fonder une immense famille mais nécessitant beaucoup de réparations qu’ils achètent pour une bouchée de pain, sur les hauteurs de Carbost, à quelques lieues de Portree ; et un appartement à Londres pour Cassandre qui passe ses semaines au Ministère, ne revenant que les week-ends. Archie adore voyager, Cassandre non, alors il voyage seul ou avec Rosalie. Afin de ne pas paraître trop marginal aux yeux des moldus, leurs voisins, Archie se met à confectionner des savons aux senteurs agréables et à la douceur inégalée, devenant rapidement le fournisseur de l’île entière. En parallèle, dans le secret d’une pièce soigneusement verrouillée de la maison, il poursuit ses recherches et confections en potions. Quelques explosions malencontreuses ont pu être expliquées de diverses manières. S’il est tombé amoureux de Cassandre, c’était de son esprit avant tout, plus que de ses formes ou de son sexe. Mais la mort de Maxime Guggenheim a accentué les mauvais traits de sa femme et un voyage en Amérique pour acheter quelques plantes exceptionnelles pour ses savons lui a fait prendre conscience que l’attirance qu’il éprouvait pour certains hommes n’avait rien d’intellectuelle, elle. Les compromis n’ont pas suffi. La séparation doublée de l’annonce de son homosexualité a achevé de détruire toute relation cordiale entre l’ex-couple.

Margaret Pineneedle, née Dawley - Tante paternelle - deuxième née après Fergus, elle est une cracmol de talent. Elle s’est mariée à un pêcheur de Portree, Tomas, et vit aujourd’hui non loin de ses parents et de son frère aîné. Sans enfants, le couple comble de cadeaux leurs neveux et nièces, pour le plus grand plaisir de Rosalie qui n’hésite pas à enjoliver quelques réalités pour obtenir un ou deux sachets de bonbons supplémentaires. Habitée par la même passion que ses parents et son frère, il lui arrive, avec Tomas, de partir plusieurs jours quand les touristes se font plus rares et qu’elle peut laisser sa mère seule au salon de thé.

Wallace Dawley et Amelia Dawley - Oncle et Tante paternels - nés à onze mois d’écart seulement mais dix ans après Archibald et huit ans après Margaret, le frère et la soeur, inséparables, quittent le Royaume-Uni dès la fin de leur scolarité. Ils reviennent chaque année pour Noël et font parfois quelques apparitions surprises. Aux dernières nouvelles, Wallace avait rencontré une hawaïenne et roucoulait sur la plage pendant qu’Amelia, lancée dans une cause humanitaire, écumait les îles alentour. Rosalie adore entendre leurs récits et peut facilement inventer mille et une fables à son oncle et sa tante puisqu’ils suivent de loin ses histoires. Eux non plus n’ont pas d’enfants, du moins, pas à leur connaissance, et cela facilite grandement Rosalie dans ses besoins d’attention que toute la famille Dawley est prête à lui donner. Fille, petite-fille et nièce unique, elle avait une position royale avant l’arrivée des pièces rapportées.


Mason Lynch - Beau-père - son arrivée dans son petit monde de fille unique a été un bouleversement cataclysmique. Non pas parce qu’il s’agissait d’un homme qui prétendait prendre la place de sa maman, loin de là, Rosalie elle-même avait bien été amoureuse de la fille du boulanger à sept ans, et ça avait duré deux longues journées ! alors son père pouvait bien être amoureux, lui, d’un professeur de yoga. Non, il ramenait avec lui tout ce que Rosalie détestait dans son entourage familial : un autre enfant. Et pas n’importe lequel, son camarade de classe, Hayden. D’abord méfiante envers Mason, l’adolescente a fini par accepter sa présence à lui. Le fait qu’il apporte une télé dans leur petit cottage et qu’il lui fasse découvrir de nombreux films d’aventure et de Noël n’y est pas pour rien.

Hayden Lynch - le chouineur Demi-frère - il débarque, comme ça, dans son petit monde parfait et en prenant beaucoup de place. Ils partagent leur salle de bain et il met quinze ans à se préparer. En plus, il a jamais l'air content de rien. Franchement, elle s'en passerait avec plaisir, surtout qu'il sourit jamais à grand-mère Rosaly quand elle ramène des gâteaux, et ça, franchement, c'est un affront ! Il est pas méchant, mais pas très intéressant. Et surtout, surtout ! il ne veut jamais aller se déguiser et jouer avec elle. Rabat-joie !

Grand-mère Astoria et ses oncles, Ambroise et Baudouin, avaient été à Serpentard. C’était le cas de sa maman, également. Du côté maternel, finalement seul grand-père Maxime n’avait pas été dans cette maison puisqu’il avait passé sa scolarité à Poufsouffle. Du côté de son papa, ils étaient tous allés à Gryffondor, sauf mamie Rosaly qui avait été à Poufsouffle, comme grand-père Maxime. Oncle Wallace et tante Amélia lui racontaient souvent les compétitions entre les maisons et les matchs de Quidditch qui avaient une grande importance aux yeux des élèves. Rosalie n’avait qu’une seule hâte : connaître sa maison et lui faire gagner des points pour remporter la coupe ! Côte à côte avec une petite fille de son âge, elles commentaient d’un air émerveillé tout ce qu’elles voyaient de leurs yeux d’enfants. « Je vais être répartie à Serdaigle, et toi ? » « Je ne sais pas… je suis moldue, je connais pas tout aux maisons. Comment tu sais que tu seras à Serdaigle ? On m’a dit que c’était un vieux chapeau qui décidait pour nous ! » La petite blonde regardait autour d’elle d’un air mystérieux, avant de se pencher vers sa toute nouvelle camarade, comme si elle allait lui confier le secret le plus important du monde. « Je suis capable de voir l’avenir » affirma-t-elle avec un sérieux qui brillait jusque dans ses grands yeux ambrés. « Mais je suis maudite. » Elle hocha la tête avec importance, tandis que l’autre petite fille l’observait, fascinée. « Mes visions se réalisent toutes, mais personne ne me croit jamais. Et quand on me croit, ça ne se réalise pas… » Rosalie avait longuement réfléchi et ce mensonge lui paraissait la solution à tout. Ainsi, elle pouvait continuer à clamer haut et fort qu’elle était voyante mais se défendait contre d’éventuelles critiques. Elle s’était fortement inspirée d’un conte de la mythologie moldue que tante Amélia lui avait offert à leur retour de Grèce. Il possédait de jolies images et elle s’était passionnée pour l’histoire de Cassandre, comme sa maman. « Moi je te crois ! » affirma d’un air candide l’autre enfant. « Alors je ne serais pas à Serdaigle » soupira Rosalie en secouant la tête, fière de son mensonge. Il ne restait plus qu’à demander au Choixpeau de ne pas l’envoyer dans cette maison et espérer qu’il lui accorderait son souhait.

Les barques les déposèrent sur la berge et le cortège de tous jeunes sorciers prirent le chemin de la Grande Salle. Son papa lui avait tout raconté sur les fantômes qui erraient dans les couloirs de Poudlard et Rosalie en toucha quelques mots à sa camarade avec laquelle elle avait traversé le lac qui fut fortement impressionnée devant tout son savoir. « Mon papy a été un très grand ami du Moine Gras : il lui a confié plein de choses sur les secrets de l’école ! » Plus elle en disait, plus des étoiles brillaient dans les yeux de l’autre petite fille ce qui plaisait tout particulièrement à Rosalie. Elle n’eut pas le temps d’en dire plus : on vint les chercher et on les plaça en une petite foule compacte sous un plafond qui reflétait le ciel avec des bougies qui flottaient de partout. La petite blonde attendit avec une excitation grandissante que son tour arrive. Sa camarade de barque avait déjà été envoyée à Serdaigle et quand le Choixpeau annonça sa maison, Rosalie lui adressa un petit sourire : elle avait bien dit que, quand on la croyait, ses visions ne se réalisaient pas !

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