Sang et champagne (libre) (sang-purs)

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Sang et champagne
ft. des gens de qualité

(note : il n'y a pas de tour de RP à respecter, vous pouvez créer des mini-discussions privées entre vous à l'intérieur de la soirée. Vous pouvez aussi essayer de discuter avec les tableaux, dans ce cas je les incarnerai.)

Sang et champagne (libre) (sang-purs) Kgic

En poussant la porte de la salle n°44, dans les sous-sols du château, sans doute ne vous attendiez-vous pas à recevoir de plein fouet une douce vague de chaleur, de musique et de lumière. La magie fait des miracles, particulièrement entre les mains d'un gentilhomme, et s'il y a bien une chose où monsieur Alexander Augustus Anthonius van Aken excelle, c'est pour faire mondanité.

Ici tout n'est que luxe, panache et volupté. De grands tapis richement colorés couvrent le sol de pierre, les murs, eux, sont recouverts de tentures où des figures cousues reproduisent quelques scènes historiques du monde des sorciers. Entre deux de ces fresques chatoyantes, de grands portraits à tailles humaines laissent voir des sorciers plus ou moins connus qui discutent à voix basses avec les occupants.

Sur le mur de droite, deux vieilles dames causent autour d'un chaudron. Les plus érudits d'entre vous auront reconnu Jenny Greenteeth, l'une des sorcières les plus controversées de son époque. A ses côté, sa comparse est assis sur un grand pot de terre cuite et semble parler une langue de l'est. Si vous avez l'oreille, vous reconnaitrez du russe, quant à savoir ce qu'elle marmonne...

Au fond de la pièce, un portrait d'homme est vêtu à l'ancienne d'habits aux couleurs d'or. Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, l'alchimiste, précurseur de Nicholas Flamel, indiscutablement un des maître de son art, et qui semble, c'est malheureux, s'ennuyer un peu. Sans doute encore une fois incompris.

A gauche, enfin, trois portrais se jouxtent, bien qu'un seul soit occupé par leurs occupants. Deux sorciers et une sorcière y sirotent un alcool étrange. Les meilleurs en histoire de la magie reconnaitront Felix Summerbee, Elfrida Clagg et Grogan Stump, trois figures célèbres qu'on peut également retrouver sur les cartes de chocogrenouilles, si ce genre de savoir correspond mieux aux plus vulgaires d'entre vous.

Sang et champagne (libre) (sang-purs) 6ai0

Passés ces portraits, le reste s'apparente somme toute à une réception plutôt classique chez les sorciers de bonne famille. Quelques elfes de maisons s'empressent ici et là en portant de larges plateaux de petit gâteaux et apéritifs, on trouve du champagne et du vin de France, mais aussi de nombreuses boissons sans alcool pour les élèves mineurs à base de citrouille ou de pomme de terre, ainsi que des soupes froides.

Sur une table dans un coin, quelques potions au contenu plus étranges attireront peut-être votre attention. Si vous êtes assez curieux pour en avaler une, ne craignez rien, vous vous sentirez simplement rafraichis et complètement sobre. Idéal pour profiter encore du plaisir de l'ivresse sans contre-coups.

Sang et champagne (libre) (sang-purs) Elfes_10

Si vous êtes du genre retardataire, vous y trouverez certainement une petite foule qui se presse, discute à voix basse et d'un ton entendu. Si vous préférez arriver le ou la première, vous serez accueilli par le professeur van Aken, visiblement en grande conversation avec l'un de ses tableaux. A voir la mine sévère du sorcier peint, vous dérangez. Pourtant, lorsqu'il vous aperçoit, le professeur van Aken vous salue d'un geste de la main, vous faisant signe d'entrer.

- Ah, voila nos premiers invités Léopold...

Le vieil homme se lève et fait un pas vers vous, appuyé sur sa canne, tandis que le dénommé Léopold, lui ne peut évidement suivre le mouvement. Son visage est toujours crispé, froid.

- Nous terminerons cette conversation une autre fois, Alexander, je vous laisse à vos petites... mondanités...

Sans lui accorder plus qu'un regard, van Aken hocha la tête.

- C'est cela, c'est cela. Bonne soirée Léopold. puis se tournant vers vous : Ne faites pas attention à ce vieux grincheux. Il s'agit de mon grand oncle, Léopold van Aken. Vivre en deux dimensions n'arrange pas ses humeurs mais déjà de son vivant j'ai souvenir qu'il n'aimait guère la politique.

Croisant votre regard, son ton se fait légèrement moins doux alors qu'il vous tend un verre. Plus officieux.

- Mais enfin, il n'a pas compris que tout est politique, n'est-ce pas ?

SANG ET CHAMPAGNE

La réception de Monsieur Van Aken

Il n’en fallait pas plus pour me motiver que de souligner dans une lettre le caractère « privé » d’une réunion. Evidemment, il va de soit que la signature de ce cher monsieur Van Aken n’était pas non plus étrangère à mon choix de m’y rendre, j’éprouve quelque réjouissance à pouvoir enfin profiter d’une soirée un tant soit peu raffinée. Si l’on prend la plus grande majorité de ce château, tout est à revoir : ils n’ont aucun maintien, aucun savoir-vivre, se conduisent comme les bruits volatiles caquetant qui peupleraient une basse-cour… Savoir qu’ils se goinfreront sans retenue dans la grande salle en évoquant les sujets les plus inintéressants pour ensuite se rendre à leur dortoir au couvre-feu, pendant que de mon côté je savoure les mets les plus exquis en rencontrant la crème de la société sorcière, me comble de bonheur. Effectivement, je ne perds pas de vue l’évidence : les mêmes raisons qui me poussent à me rendre à cette réception y attireront également une certaine Sherwin… Et cela fait bien longtemps que nous n’avons pas été confrontés l’un à l’autre. Intérieurement, j’appréhende légèrement, mais je me force à être rationnel : je suis bien entouré, j’aurais une petite amie à mon bras, ma soeur et quelques amis. S’il faut que je me resserve des plats, que je rie à chaque bout de conversation, que j’esquisse un pas de danse maladroit ou qu’en sais-je pour lui montrer que je passe une meilleure soirée que la sienne, je le ferais volontiers. Cette garce l’aura bien cherché… Me tenant bien droit devant le miroir, le dos raidi, m’examinant sous toutes les coutures à la recherche d’un défaut de costume, je valide ma tenue d’un hochement de tête : sobre, élégant, c’est l’image que je souhaite renvoyer. J’ai commandé quelques fleurs pour un usage un peu particulier : une minuscule rose blanche entourée de quelques brins de lavande séchés pour moi, que j’ai accrochée en boutonnière, et une rose blanche nouée à quelques tiges de muguet pour en faire un bracelet, pour Carla. Je ne suis d’ordinaire pas un adepte de ce genre d’accessoires, mais cela nous donne un côté assorti qui ne me déplaît guère. Et puis, il faut bien le reconnaître, cela donne un côté particulièrement distingué à ma tenue… aussi, j’espère qu’elle trouvera le présent à son goût.

Je récupère ma soeur comme convenu, à l’intersection des escaliers au premier étage. Nous avons rendez-vous au sous-sol pour rejoindre Carla et Junior… Quant à Hannibal, Judith et Phoenix, ils nous rejoindront directement dans la pièce concernée. Arrivé devant Erin, je détaille attentivement sa silhouette, et plus particulièrement sa tenue vestimentaire, qui dénote franchement avec ses choix habituels. J’espère qu’elle n’a pas prévu d’autres excentricités pour ce soir… « Tu es étrrrangement… coquette. » lui fais-je remarquer, en la toisant, dubitatif. Ce n’est pas que la robe lui aille mal, mais connaissant ma soeur, j’ai davantage l’impression qu’elle porte un déguisement. « As-tu apprrris des choses ? » la questionné-je en commençant à descendre les marches, au même rythme que ma jumelle, ravi de pouvoir croiser sur notre chemin deux petits idiots en uniforme pendant que nous déambulons en tenue de soirée. Avant de rencontrer Bluebell, mieux vaut que je m’assure qu’elle n’a rien derrière la tête… Mais nous avons à peine le temps d’échanger quelques mots que nous voilà arrivés au point de rendez-vous. Je serre la main de Junior avec un sourire franc que je ne réserve qu’à une ou deux personnes, et m’avance prudemment vers Carla pour l’embrasser chastement, avec la retenue qui m’est propre. Sa robe rouge est très élégante, et elle dedans tout autant, ne puis-je m’empêcher de remarquer… « Tu es divine. Puis-je me perrrmettrrre ? » demandé-je en tendant une main, attendant qu’elle me l’offre : une fois son poignet à disposition, je m’applique minutieusement à nouer le bracelet de fleurs autour. Je ne suis pas franchement doué pour ce travail d’artisan, mais je parviens finalement à mes fins et attacher les deux embouts, avant de lui rendre sa main. Lui proposant mon bras tandis que nous laissons un peu d’intimité à Junior et Erin, prenant la tête, nous nous dirigeons vers le lieu de la réception. « J'espèrrre que tu n'as pas trrrop attendu, et que la compagnie de Juniorrr était agrrréable. » lancé-je, pour démarrer une conversation. L’endroit n’est pas le mieux choisi pour parler de notre marché, nous conserverons les sujets plus personnels pour plus tard, lorsque nous pourrons esquiver les oreilles indiscrètes. Je ne suis pas des plus sociables, mais j’aime me sentir dans mon élément : celui du raffinement, des plaisirs délicats, de la haute société… Et c’est de tout cela que respire le lieu que nous pénétrons. Je ne m’extasie pas, je sais intérioriser, mais je suis assez impressionné par le travail minutieux de décoration qu’Alexander a su donner à cette pièce. Je parcours des yeux les tableaux, les tentures, les tapis… Il semblerait que nous soyons en avance, donc je me dirige naturellement vers le maître des lieux pour nous introduire : « Magnifique trrravail, Alexanderrr. Vous parrrticipez à rrrendre un peu de sa dignité à ce château, c’est appréciable. » le complimenté-je avant de me saisir du verre qu’il me proposait, veillant à ce que ma cavalière ait également le sien. Il est peut-être le seul élément du corps professoral que je respecte réellement, parmi tous ces tire-aux-flanc. Apparemment, j’interrompais une conversation avec son grand oncle de mauvaise humeur… Il a raison de rappeler que tout est politique : lors de cette soirée, nombreux seront les enjeux, et de rencontre en rencontre nous pouvons bien avancer quelques pièces sur l’échiquier.

Tenue de Finn:

code by bat'phanie

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

sang et champagne

sang-purs

Mon reflet dans le miroir me renvoie mon regard, deux prunelles opalines assombries d’un mécontentement ; regard qui glisse sur la tenue que je venais d’enfiler. Je l’avais reçue le matin même, rangée dans une boîte élégante, portée par un hibou que je ne connaissais que trop bien. Aucun mot ne l’accompagnait mais il n’y avait besoin d’aucune explication pour que je comprenne de qui ce cadeau empoisonné provenait et pour quelle occasion on me l’avait faite parvenir. C’était la première marque de la désapprobation de mes grands-parents. Semonce silencieuse de Grand-Mère. J’avais capitulé sans même chercher à me battre. La situation était bien différente que celle de notre réception hivernale : je ne pouvais me permettre, cette fois-ci, un quelconque écart de conduite. Je m’étais donc habillée de cette robe d’un rose éthéré, aux manches bouffantes et aux plis enfantins, broderie florale sur la poitrine. Et je n’avais rien touché : pas de tulle à faire disparaître, aucune couronne à porter. Mes aïeuls étaient de proches amis de notre hôte de ce soir et je ne doutais pas que le mot avait été passé : mon parrain ferait son rapport. Il était donc inconcevable que je ne vienne pas vêtue comme Grand-Mère l’avait décidé. Mes doigts pâles viennent lisser le bas de ma robe, qui s’arrête légèrement en-dessous du genou et je retiens un grincement de dents. Les deux roses piquetées à mes oreilles étaient également le choix de mon aïeule qui n’avait cependant pas jugé bon de me faire parvenir des souliers. J’avais échappé aux ballerines et pouvait au moins ajouter une touche adulte à cette tenue qui ressemblait plus à celle dont on gratifiait normalement ma cadette. Un énième mouvement dépité de la tête ramène mes mèches brunes cascader dans mon dos. Puisqu’il fallait y aller. Après tout, l’habit ne faisait pas la reine, l’attitude jouait bien plus.

Je retrouve Finnbjörn à l’endroit prévu. D’une élégance folle, comme à son habitude, le regard qu’il porte sur moi fait danser une flamme mauvaise au fond de mon regard. Qu’il ose le moindre commentaire. Qu’il ose seulement. Evidemment il osa. Sa remarque sarcastique m’arrache une moue très mature. Je ne te rrretourrrne pas le compliment fais-je avec un petit souffle hautain. Qu’avoirrr un frrrèrrre jumeau ingrrrat était une éprrreuve au quotidien. Mon renfrognement boudeur n’est que passager. Parler de cette garce, encore, n’était vraiment pas mon passe-temps favori mais puisque mon jumeau adoré me le demandait, je devais bien lui dire ce que j’avais trouvé cette fois en me fendant d’une nouvelle escapade dans son dortoir. Il y avait un parrrchemin épinglé à l’intérrrieurrr de sa malle. Sa douce écrrriturrre enjoignait le fouineurrr à cesser de fouiller et voler ses affairrres. Mon regard le sonde quelques secondes. La conversation tournerait bientôt court puisque nous arrivions déjà aux cachots. Uansett hva du gjør, bør du stoppe, Finn. Besettelsen din av denne tispen blir mistenkelig. (Quoi que tu fasses, tu devrais cesser, Finn. Ton obsession pour cette garce devient suspect.) Les quelques mots de norvégien se dispersent dans l’air frais des sous-sols et déjà les silhouettes de Yaxley et Junior se dessinent devant nous.

Finnbjörn se fend d’une courtoisie pompeuse à l’encontre de notre meilleur ami tandis que je salue Carla dont la robe rouge attirera plus d’un regard ce soir, des plus flatteurs aux plus courroucés, je n’en doutais pas. Puis mon jumeau adoré, dans son parfait rôle de l’adolescent énamouré, retrouve sa dulciné et me laisse tout le loisir de me porter à la hauteur de Junior, un sourire indéfinissable étirant mes lèvres. Tu es des plus élégants fais-je, mes doigts effaçant un pli imaginaire sur son col. Mes prunelles se teintent instant du même avertissement que Finnbjörn avait éhontément ignoré. Le moindre commentaire sur cette tenue était à bannir. Nous avions passé une bonne partie de la journée à réviser, attablés dans un coin de la bibliothèque. Au-delà du vitrail de la fenêtre, la pluie battante aidait certainement certains de nos camarades à ne pas rêvasser à des occupations plus douces, mais elle était loin d’empêcher mes pensées de s’échapper en direction de la semaine dernière à la moindre occasion. Je crois que je n’avais jamais été si peu concentrée sur nos cours que ces derniers jours. Et ces longues heures face au Serpentard, sans rien d’autre pour me distraire que des parchemins porteurs d’un savoir qui me paraissait insipide, n’avaient pas été plus productives. Je ne m’en plaignais pas, c’était agréable, quoique parfaitement déroutant.

Le couple formé par mon cher frère et Yaxley nous abandonne en nous devançant de quelques pas et je profite de cette intimité relative pour déposer un baiser fugace sur sa joue qui s’attarde à effleurer ses lèvres. Tendresse habituelle agrémentée d’un peu plus. Mes doigts se perdent un peu entre les siens et nous suivons docilement le mouvement initié par Finnbjörn et Carla. Qu’est-ce que tu en penses ? soufflai-je en désignant leur duo du menton. Ils étaient bien assortis, cela ne faisait pas le moindre doute ; mon frère adoré avait même eu la délicatesse de lui offrir un bracelet de fleur, écho à sa boutonnière. Les apparences les magnifiaient. Ce qui ne m’empêchait pas de considérer mon cavalier tout aussi distingué mais bien plus charmant.

Notre quatuor pénètre finalement dans le cachot numéro quarante quatre, m’arrachant un sourire moqueur et un Si tu te sens étrrrange, c’est norrrmal, c’est l’effet que cela fait quand on arrrive en avance murmuré à l’attention de Junior. En effet, il semblerait que nous soyions particulièrement ponctuels ce soir. Le raffinement et la noblesse de la décoration se reflétait dans les moindres détails et j’avais peine à croire que nous étions toujours à Poudlard, château lourd d’un noble passé mais envahi de bien des cafards. Mon parrain était visiblement en pleine conversation avec l’un de ses nombreux tableaux au moment où Finnbjörn lui adresse quelques compliments bienséants sur l’élégance de cette réception. Puisqu’il avait fait preuve des politesses d’usage, je me contentais d’un sourire ravi et d’un petit rire alors que notre oncle, bien qu’il ne le soit pas de sang, me couvre d’un baisemain amusé.

L’enseignant en potions nous proposa des verres tout en se délestant de quels propos mondains et politiques. Je dus avoir un regard des plus explicites car Carla m’adressa un sourire qu’elle noya dans son verre m’arrachant une réponse muette du même ton. Finn et Junior étaient plus doués pour maintenir les apparences et répliquer à ces mondanités que je ne le serais jamais. C’est probablement la raison pour laquelle nous nous retrouvâmes rapidement légèrement en retrait, la voix douce de ma camarade m’arrachant au tableau que formaient Junior et mon jumeau adoré entrain d’échanger quelques banalités avec mon parrain pour porter mon regard clair sur son visage.

Tenue de Erin:

electric bird.

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1168 Points : 9

Sang et Champagne

Comme tous les enfants d’illustres familles sang-pur de ce château, Carla avait reçu une invitation pour la réception de leur professeur de potions, Monsieur van Aken, un homme aussi charmant que cultivé et dont l’influence n’était plus à démontrer. C’était donc tout naturellement qu’elle avait accepté de s’y rendre et que Finn lui avait proposé d’être son cavalier. Carla avait évidemment dit oui, heureuse d’y aller avec une personne qu’elle appréciait, et surtout consciente qu’il y avait de grande chance pour que la cible de Finnbjörn se trouve à cette soirée. Elle s’était donc sentie investie d’une mission de lui faire honneur.

Cette mission était devenue une sorte d’objectif suprême quand son faux petit ami l’avait informé qu’ils se rendraient à la réception en compagnie d’Erin et Junior. Elle connaissait Junior pour être dans la même maison et Erin et elle étaient plus ou moins amies. En tout cas, elles s’entendaient bien avant que Carla ne jette son dévolu sur Maxwell. Et maintenant, elle sortait avec son frère, qui ne l’avait pas mis au courant de la supercherie aux dernières nouvelles. Il y avait moyen qu’elle soit un peu fâchée peut-être. En vrai, cela était difficile à dire, Erin avait un caractère impulsif et pouvait se laisser dominer par ses émotions. En cela, Carla lui ressemblait beaucoup plus qu’elle ne correspondait à Finnbjörn. Toute la question est de savoir quelle émotion elle ressentirait en voyant la Serpentard. En tout cas, une chose était certaine, elle devait être éblouissante pour s’afficher avec Finn devant sa famille et la mystérieuse fille. Et Carla avait vécu suffisamment d’événements mondains dans son existence pour savoir s’apprêter. Ce soir, elle allait marquer un grand coup avec une robe qui allait attirer tous les regards. Le rouge était toujours une bonne idée.

Quand elle eut enfin enfilé sa tenue, elle jeta un dernier coup d’œil satisfait au miroir. La robe en couvrait assez pour qu’elle puisse la porter et en dévoilait suffisamment pour que personne puisse choisir de ne pas la regarder au moins une fois ce soir. Il n’y avait plus qu’à prier pour que Finnbjörn joue parfaitement son rôle en la dévorant de yeux. Mais il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Il avait démontré des talents d’acteur tellement remarquable que Carla le soupçonnait de la surclasser sans difficulté.

Elle sortit de la salle commune et retrouva Junior, quelques instants avant que les jumeaux n’arrivent.

- Junior, tu es très élégant.

Elle lui sourit, sincèrement contente de le voir. C’était un garçon posé et agréable, l’une des personnes les plus sympathiques de Serpentard. Elle tourna la tête en entendant des bruits de pas dans leur direction et sourit franchement en voyant Finnbjörn et Erin arriver. Saluant Erin qui était très belle comme à l’accoutumée, Carla se tourna ensuite vers Finn et rougit légèrement quand il la qualifia de divine. Il était décidément toujours aussi gentil. Effleurant doucement ses lèvres, elle lui chuchota à l’oreille.

- Je te retourne le compliment. Tu es magnifique.

Elle lui tendit la main sans forcément comprendre pourquoi, quand il commença à nouer un bracelet de fleurs à son poignet. Rose et muguets. Elle observa les fleurs, sincèrement touchée. C’était particulièrement attentionné de sa part d’y avoir pensé, tellement, qu’elle n’avait même pas songé qu’il le ferait. L’air enchanté, elle déposa un baiser sur la joue de Finnbjörn pour le remercier avant de prendre son bras et de laisser un peu d’espace à Erin et Junior. Elle se demandait quelle était la nature de leur relation à ce deux-là. Ils ne s’étaient pas embrassés, mais quelque chose dans leur façon d’agir donnait l’impression d’être perpétuellement de trop. Comme s’ils suffisaient à eux-mêmes.

- Junior a été charmant, ne t’inquiète pas. Merci encore pour le bracelet. Il est parfait.

Ils entrèrent dans la salle et Carla regarda autour d’elle, fascinée. Tout était magnifique. Le professeur avait réellement le goût détail puisque tout semblait avoir été pensé avec un soin méticuleux. Avec une politesse teintée de déférence, elle salua son professeur

- Monsieur le professeur van Aken, je vous remercie pour votre invitation, c’est un honneur. Les soirées en aussi bonne compagnie ne sont que trop rares. Permettez-moi de me joindre au compliment de Finnbjörn, ce décor est magnifique.

Elle avait parcouru assez de soirées mondaines dans son existence pour savoir se comporter avec son hôte. Ou du moins, elle espérait faire honneur à Finn qui avait l’air de particulièrement bien connaître le professeur. Elle supposait qu’il s’agissait d’une relation de sa famille, mais elle n’était pas capable de l’identifier et cela aurait été impoli de l’interroger. Manifestement, elle n’avait pas tort, puisqu’Erin faisait également preuve de familiarité avec lui. Elle se saisit d’un verre dans lequel elle trempa délicatement ses lèvres, acquiesçant au propos de van Aken sur la politique. Tout n’est que politique et machination. Le tout était d’être celui qui tirait les ficelles et pas le pion sur l’échiquier. Voyant qu’Erin l’observait, elle la gratifia d’un sourire et se glissa vers elle pour lui dire doucement, de manière à ce que personne sauf elle ne puisse l’entendre.

- Ca faisait longtemps. Comment vas-tu Erin ?

Elle désigna Junior d’un très léger mouvement de tête et fit un clin d’œil furtif.

- Joli cavalier. Vous semblez très … complices.

Le terme était innocent, l’intonation beaucoup moins. De l’extérieur, il était difficile de savoir si Junior et Erin formaient un couple, ou s’ils étaient simplement des amis. Carla avait l’impression d’un lien particulier entre eux, sans être capable de le définir. Une façon de bouger peut-être qui donnait l’impression que chacun n’occupait l’espace qu’en fonction de l’autre. Ca ne signifiait en rien en soi, ils étaient proches avant. Mais puisque la saison était aux couples, cela l’aurait amusé de les voir ensembles. Ils auraient été parfaits.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tenue :

Sang et champagne (libre) (sang-purs) E79a5028c3db69462af766ec57167218

Sang et champagne | Bluebell et les sang-purs

Soyons honnêtes : Bluebell n’avait aucune envie de se rendre à cette réunion idiote où des gens idiots se seraient réunis pour jouer à qui serait le plus idiot avec des réflexions toutes plus idiotes les unes que les autres.

Tout d’abord, Bluebell n’était pas une fan des potions ; elle était encore moins fan d’Erin, de Carla, de Finnbjörn, et surtout pas fan à l’idée de partager une soirée avec tout ce beau monde sans Maxton. Son frère couvait effectivement une fièvre depuis quelques jours, et il était dans l’incapacité de se rendre à cette invitation - Bluebell avait alors eu la ferme intention d’annuler, mais une lettre de sa mère avec la robe à porter ainsi que les conseils de son jumeau, lesquels convergeaient avec Elisabeth sur le fait que les Sherwin devaient être représentés à cette réception, l’avaient pour ainsi dire convaincue. C’est ainsi qu’elle se retrouva finalement dans son dortoir à enfiler une élégante robe noire, transparente à hauteur du buste, couverte de motifs baroques et fleuris, dans laquelle elle se sentit instantanément à l’aise. Le noir était sa couleur de prédilection : les couleurs de carnaval lui donnaient la nausée, et cette robe, sobre mais singulière, la confortait dans son rôle à jouer de fille exemplaire mais distinguée, unique, caractérielle. Soupirant de temps à autre à l’idée d’affronter seule les Sørensen réunis avec leurs stupides pièces rapportées, elle chercha ensuite ses talons noirs, qui apportèrent à sa carrure des courbes plus élancées et une allure altière. Erin avec son toutou qui lui collait aux basques, Finnbjörn avec son nouvel amour sorti de nulle part. Mais les affaires sont les affaires et il incombait à elle de sauver les apparences d’une famille dont l’aînée était portée disparue. Elle finit donc de se maquiller, porta une touche de parfum à son cou, avant de quitter la salle commune de Serpentard, une longue cape noire couvrant ses épaules, et d’arpenter les couloirs en direction de la réception. Ses longs cheveux détachés, dont seules deux mèches avaient été attachées à l’arrière de son crâne, dansaient ainsi sur son dos sur le rythme donné par ses talons claquant sur les pierres du sol dans une démarche déterminée. Ses larges boucles d’oreille se balançaient à chacun de ses pas, brillant sous les torches allumées, en écho avec la magnifique bague qui ornait son annulaire gauche. Elle observa un instant ce bijou, un sourire aux lèvres. Impossible que le Gryffondor l’ignore : elle avait la même envergure que celle qu’il lui avait offerte, mais brillait d’autant plus. Les diamants accolés les uns aux autres inspiraient un serpent dansant autour d’une large émeraude turquoise, couleur de sa propre maison, ce qui attirerait également le regard de Carla. Bluebell jouait avec sa bague lorsqu’elle arriva finalement devant la porte de la réception.

A dire la vérité, elle avait deux rôles, ce soir : l’ambassadrice de la famille, et l’exposition d’une vengeance parfaitement calculée. Maxwell comptait sur elle, et elle-même avait l’intention d’utiliser cette réception pour faire son grand retour. Elle s’était éteinte quelques semaines : mais il était temps pour elle de renverser l’échiquier. Finnbjörn ne lui avait pas mis un échec et mat : il s’était contenté d’avancer quelques pions. C’était à son tour, de jouer : et elle se présentait ainsi en reine prête à faire capituler sournoisement le roi.

Prenant une profonde inspiration, Bluebell ouvrit la porte et pénétra dans la salle où quelques convives étaient déjà rassemblés. Instinctivement, la jeune fille releva le menton, hautaine, avant de dénouer sa cape et de la laisser entre les mains d’un elfe de maison auquel elle n’accorda aucun regard. En revanche, elle chercha le professeur afin d’esquisser quelques remerciements, en bonne ambassadrice politique qu’elle incarnait ce soir. Son regard se porta tout d’abord sur une longue robe rouge légèrement ouverte, avant de s’apercevoir qu’il s’agissait de Carla, en pleine conversation avec Erin. Cette vision lui donna la nausée : elle ignorait que ce genre d’accoutrement, digne des filles de joie, était autorisée à une soirée mondaine. Elle ignorait également qu’Erin pût s‘intéresser à une personne capable de donner son corps entier à un sang-mêlé. Décidément, les surprises étaient au menu de cette soirée incongrue. Son regard s’attarda ensuite un instant sur le poignet fleuri de la Serpentard, avant de se poser sur Finnbjörn qui portait également une rose blanche. Ses sourcils s’arquèrent dans une expression sincère d’écœurement. Sa manie des fleurs devait cesser ; à moins qu’il ne couvre sa dulcinée de roses dans l’espoir de couvrir l’odeur de sa trahison à son sang. Elle s’aperçut alors que Finnbjörn portait également quelques brins de lavande. Un goût amer resta niché dans sa gorge, elle qui connaissait bien les plantes. Comme si ce garçon était tendre ou serein - c’était ce que symbolisait cette fleur. “Pathétique”, souffla-t-elle finalement entre ses lèvres à la vue d’un tableau aussi lamentable. Qu’ils profitent de ce calme, avant que la tempête de sa vengeance s’abatte sur leur insipidité.

Bluebell finit par trouver l’hôte de la soirée dans un coin, en pleine discussion avec d’autres élèves. Esquissant un sourire de politesse, elle avança parmi les invités, droite et fière, jusqu’au professeur dont elle finit par croiser le regard. Son sourire s’élargit dans un air d’extrême courtoisie avant d’esquisser une légère révérence. “Professeur Van Aken, ma famille et moi-même vous remercions de votre généreuse invitation. Cette réception est des plus charmantes, me voilà ravie d’une entreprise aussi délicieuse que cette soirée. Vous mettez un peu de splendeur dans ce château vieillissant”, fit-elle avec une condescendance maîtrisée. ”Par ailleurs, je suis chargée de vous annoncer que Maxton, mon frère, ne pourra malheureusement pas se joindre à nous, ce soir. Il est, hélas, malade, mais il tenait également à vous présenter ses amitiés les plus sincères." Puis, toujours aussi royale et altière, son regard se posa alternativement sur du jus de citrouille et du vin portés par des elfes de maison. Elle détestait le jus de citrouille. Retenant un soupir contri, elle attrapa néanmoins un verre afin de rendre honneur à cette soirée, sans quitter le vin du regard. Renonçant, pour l’heure, à l’alcool, elle tourna ensuite ses yeux sur la décoration des lieux. Le professeur avait fait un effort de style : son goût avait décoré ces cachots d’ordinaire froids et vides. Les tableaux semblaient s’amuser avec la foule, tandis que les tapis habillaient les pierres humides. Une moue de satisfaction parcourut ses lèvres qu’elle porta finalement à son verre. Que les festivités commencent.

Tenue de Blue:

code by EXORDIUM.

BORDERLINE

Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best

Dernière édition par Bluebell E. Sherwin le Sam 2 Mai - 18:50, édité 1 fois

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

sang & champagne

ft. C. Junior d’Archambault et les sang-purs

D’ordinaire, la perspective d’une soirée entre les murs de Poudlard n’avait rien de très enthousiasmant. Il n’était question que de supporter une vermine qui s’y croyait chez elle et faisait de son mieux pour imposer un mauvais goût douteux et des activités pitoyables… Je gardais sans mal en tête la vulgarité de quelques camarades et l’égosillement de quelque autre alors même qu’il n’avait été question que célébrer une vague victoire de Quidditch, d’une injustice monstrueuse de surcroît… Néanmoins, le souvenir de cette soirée pathétique fit naître sur mes lèvres un sourire absent. Je ne regrettais en rien de m’être ainsi frotté à la plèbe et d’avoir partagé plus qu’un verre avec elle. Bien au contraire… Je toisai d’un air réprobateur mon reflet qui avait eu l’air si stupide une seconde plus tôt et achevai de retirer les quelques poils blancs qu’Orpheus avait pris plaisir à mettre sur ma veste. Ce soir, les choses étaient un peu différentes, pour mon plus grand plaisir. Probablement pas d’impurs à l’horizon, nul besoin de faire attention tant à ce qu’on pouvait bien laisser entendre qu’à ceux qu’on pouvait avoir le malheur d’adresser la parole… Tout serait d’une simplicité naturelle et évidente, quelque chose qui se rapprochait délicieusement des habitudes de la maison. Après une année aussi étrange que celle-ci, cela ne pouvait guère faire de mal. Une dernière caresse perdue entre les oreilles de ce chat qui n’en avait que faire, et je quittai mon dortoir pour rejoindre Carla…

Il semblait qu’il faille désormais faire avec sa présence… ce qui n’était pas pour me déranger. C’était une demoiselle charmante, qui faisait honneur à notre belle maison, chose bien rare depuis quelques années. Si Salazar était là pour voir à quel point on crachait sur ses idées… Elle me paraissait être à la hauteur des Sørensen, du moins bien davantage que pouvait le prétendre Reyes, ce qui me poussait à voir cette union surprenante d’un oeil particulièrement bienveillant. De toutes les filles du château, Finn s’était entiché d’une des plus nobles et c’était tout à son honneur. Lorsque j’arrivai au point de rendez-vous, sûrement un peu en retard pour ne rien changer à quelques bonnes habitudes bien ancrées, ma camarade était déjà là. Je me fendis d’un sourire enjoué en arrivant à sa hauteur et ne pus m’empêcher de poser sur sa robe écarlate un regard approbateur.

— Junior, tu es très élégant.
— Et toi donc, lui retournai-je alors que mon sourire s’agrandissait, tu vas faire tourner bien des têtes, ce soir !

La mienne, en tout cas, préféra le couloir où quelques bruits de pas se faisaient déjà entendre. Mon coeur accéléra fébrilement la cadence, seul signe manifeste d’un changement quelconque. Il ne fallut qu’un instant pour qu’Erin et Finnbjörn ne se montrent enfin, et moins longtemps que ça encore pour que la Poufsouffle n’éclipse sans l’ombre d’un mal la jolie Serpentard qui me tenait compagnie. Ma main serra celle que me tendit mon ami avant que mon attention toute entière ne se tourne vers sa soeur. Elle ne m’avait jamais paru aussi belle que ce soir et je ne m’étais jamais senti aussi fier de l’accompagner quelque part. La distance s’effaça rapidement avant que ses doigts ne passent sur mon col. Exactement comme d’habitude.

— Tu es des plus élégants.

J’allais simplement pour lui faire savoir qu’elle était ravissante lorsque son regard me fit comprendre de faire attention à ce que je disais, me promettant silencieusement mille et une tortures pour venger un possible affront. Ça n’avait pas été dans mes plans jusque là. Sa robe n’était pas des plus jolies, je l’avais connue bien mieux vêtue, mais elle n’enlevait strictement rien à la beauté naturelle de ma meilleure amie. Mais puisqu’elle le demandait si gentiment… Mon air se fit tendrement espiègle.

— C’est aimable de la part de Judith de t’avoir prêté une tenue pour ce soir… Mais, tu n’en es pas moins éblouissante, vraiment.

Finnbjörn et sa belle finirent par se mettre en route, après s’être assortis de quelques fleurs que je jugeais un brin ringardes, nous abandonnant éhontément derrière eux. Les lèvres d’Erin me surprirent en se posant sur ma joue, trouvant l’air de rien les miennes au passage, avec une discrétion telle que je doutais qu’on ait pu prendre ce geste pour autre chose qu’involontaire. Je dus néanmoins me faire violence pour ne pas afficher un sourire des plus niais et laissai ses doigts glisser entre les miens avant de m’entraîner à sa suite dans le couloir. Rien n’avait vraiment changé, entre nous… Nous retrouvions avec une évidence troublante la relation que nous avions toujours connue. Si j’avais craint, un instant à peine, de perdre ce qui m’était si cher pour quelques baisers dont nous nous étions toujours passés, il n’en était rien. Notre amitié était toujours égale à elle-même, seulement agrémentée de quelques à-côtés des plus délicieux. Mon regard se posa sur nos mains liées alors que mon étreinte se resserrait légèrement.

— Qu’est-ce que tu en penses ?
— De…?, l’interrogeai-je machinalement, un peu perdu d’avoir été tiré si abruptement de pensées plus douces. Oh. Ils sont charmants. Il ne faudra pas bien longtemps pour qu’on les envie et qu’ils ne deviennent la nouvelle coqueluche des bruits de couloirs…

Surtout si, comme les commérages d’Erin le laissaient penser, tout n’était qu’une question de jalousie, de vengeance ou je ne savais plus quoi exactement. Notre pauvre ami risquait de voir encore sa tête apparaître dans des torchons de la pire espèce… Quelques mètres plus loin, la porte de la salle quarante-quatre se dessinait déjà. La rejoindre ne nous prit qu’une seconde, y entrer guère davantage…

— Si tu te sens étrrrange, c’est norrrmal, c’est l’effet que cela fait quand on arrrive en avance.

Un claquement de langue aussi discret que réprobateur m’échappa, un sourire amusé dansant sans mal sur mes lèvres.

— Venant de quelqu’un qui a l’air d’avoir douze ans, ça ne m’atteint même pas.

C’était bien parce que j’étais accompagné que la ponctualité ne m’avait pas fait défaut ce soir. Il fallait bien dire que la Poufsouffle commençait à prendre l’habitude de venir me cueillir directement chez moi pour éviter de n’avoir à attendre que je daigne enfin me montrer. Je tus les quelques minutes grappillées au moment de rejoindre Carla, peu enclin à lui faire savoir que j’avais pris un antidote à l’avance qu’elle venait de m’imposer. Autour de nous, la trivialité courante à Poudlard, ces couloirs impersonnels et ces salles sans l’ombre d’un charme, avait complètement disparu pour offrir à la vue un luxe qui me ravissait au plus haut point. Notre petit groupe suivit machinalement Finnbjörn jusqu’au maître des lieux qu’il salua non sans une certaine familiarité qui m’aurait sans doute choqué de sa part s’il avait été pas été question de Van Aken, se délestant au passage d’un compliment fort à-propos. Carla renchérit dans des courbettes maîtrisées qui me firent doucement hocher la tête, acquiesçant tant pour l'honneur que c'était d'être invité à cette soirée qu'à la rareté d'un moment passé en bonne compagnie...

— En même temps, la plus mauvaise des compagnies semble être à la mode à Poudlard, cette année, soufflai-je sans prendre la peine de cacher l’allusion à notre directrice et à l’impulsion dégradante qu’elle semblait vouloir donner à notre pauvre collège. J’espère sincèrement que d’autres suivront votre exemple, Professeur. Un peu plus de bon goût dans cette école ne ferait aucun mal.

Du moins, avant qu’il n’y ait plus assez de gens respectables pour réussir à en tirer une soirée digne de ce nom. La vermine se reproduisait à une vitesse hallucinante et commençait à prendre d’assaut les plus grandes familles du pays, à l’instar des Pumpkin qui ne semblaient même pas avoir honte de sortir leur sang souillé sous les yeux du monde… Finalement Erin et Carla s’éclipsèrent discrètement. Je les suivis des yeux rien qu’une seconde avant de reporter toute mon attention tant sur notre hôte que sur mon ami qui semblait si bien le connaître. Sherwin ne mit pas longtemps à les remplacer, débitant fièrement une tirade qu’elle semblait avoir apprise par coeur… Je ne pus m’empêcher de lancer un regard discret en direction de Finnbjörn, les mots de sa jumelle me revenant péniblement en mémoire, rendus flous par les jours et le poids délicieux des souvenirs que nous avions laissés par-dessus… Il avait été question de bague et d’un entichement certain… Est-ce que cette soirée promettait un spectacle digne de ce nom ? Il fallait l’espérer.

code by bat'phanie

Tenue de soirée:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

A travers l'élégante décoration de ce qui n'était encore le matin même qu'un cachot sans grandeur, van Aken avait reproduit un peu de la salle de réception de son manoir, celle où il accueillait encore l'année précédente ses invités pour des dîners et des discussions plus ou moins amicales. Ainsi, il se sentait à son aise. Chez lui. Entouré des grandes toiles qui l'avaient vu grandir et dont il était désormais le gardien, depuis la mort de son père et de son oncle. Chacun des sorciers qui habitait ces tableaux lui était familier, il les connaissait tous par leurs noms, savaient quand ils avaient été peint et qui ils représentaient. La plupart de leurs modèles étaient morts, aujourd'hui, il était rare de sortir un portrait du vivant de quelqu'un, cela pouvait être... déroutant, de se voir en peinture. Éternel. Figé.

En règle général, il était plus agréable de discuter avec des humains. Aussi quand la porte du cachot s'ouvrit pour laisser entrer quatre jeunes gens, le professeur se leva avec un certain contentement. Léopold van Aken, son ancêtre, devait avoir compris ses sentiments et s'éclipsa avec politesse, sans pour autant se départir du ton cassant qu'il avait hérité de son vivant.

Ils étaient jeunes. Ils étaient beaux. Vêtus convenablement pour la plupart, quoique, van Aken laissa passer furtivement son regard sur la robe un peu trop déshabillée à son goût d'une demoiselle qu'il reconnu comme étant Carla Yaxley, l'une de ses élèves. Elle était jolie, mais comme toutes les autres, son physique se fanerait avec l'âge. Seule sa tête pouvait survivre au temps, si elle s'en donnait les moyens. Sinon, ce beau minois était condamné à finir en terre et dans l'oublie.

Carla était la petite fille ou fille de Corban, il ne savait plus. Parfois, lorsque l'on juge des hommes, on peut oublier la famille qu'ils laissent derrière eux, mais comme il doutait que Corban Yaxley ait lui-même jamais pris en compte ce détail lorsqu'il envoyait les opposants au Seigneur des Ténèbres à la mort, van Aken n'avait pas pleuré sur son sort. Tout au plus avait-il plaidé pour lui éviter le baiser du détraqueur, lorsqu'on l'avait présenté enchaîné devant la cour du Magenmagot. Yaxley était trop haut placé dans la hiérarchie. La mort était la seule sentence envisageable pour des gens de son espèce. Dommage. Il était toujours malheureux de faire couler un sang si pur.

Le compliment de Finnbjörn le tira de ses réflexions. Le passé était le passé. Adressant un léger sourire au jeune homme en guise de salut il offrit un baise-main à sa filleule. Ce n'était pas nécessaire et certainement un peu ampoulé, mais qui avait dit que la noblesse empêchait d'avoir un peu d'autodérision ? Puis il s'adressa à son frère.

- Je te remercie Finn. Figure toi que j'ai ramené avec moi quelques membres de ma famille, Patricia se trouve dans mon bureau pour le moment, c'est elle qui... il eut un sourire amusé. "Gère les troupes" disons. et se tournant vers Erin. Elle vous embrasse tous les deux.

Patricia Willibrod était morte l'année précédente, mais les Sorensen avait eu à plusieurs reprises l'occasion de la croiser. Sa famille était tout aussi prestigieuse que celle de son mari et la vieille dame avait tout au long de sa vie joué le rôle d'ambassadrice en Europe pour sa lignée.

Van Aken se tourna ensuite vers la fameuse Carla qui le saluait à son tour. Tout le monde était décidément bien élevé, mais il lui semblait que c'était au moins le minimum à attendre pour des rejetons de si prestigieuses familles. Il lui adressa à elle aussi un sourire amical.

- Un honneur, non. Un droit, jeune fille. N'oubliez jamais de réclamer ce qui vous revient, ç'aurait surtout moi qui aurait été en faute si j'avais omis de vous convier ce soir.

Il allait ajouter quelque chose mais son attention fut accaparée par le quatrième membre du groupe, d'Archambault, un élégant jeune homme qui semblait faire office de cavalier à Erin. Jetant un rapide coup d'oeil à celle-ci - il les avait déjà repéré roucouler pendant ses cours de potion - van Aken s'autorisa une petite moue discrète l'air de dire "tu aurais pu choisir pire" mais s'assura que Junior n'en percevait rien.

Il hocha la tête à l'encouragement poli du Serpentard.

- Oh, je ne le souhaite qu'à demi, pour dire vrai, si les né-moldus commencent à donner eux-aussi leurs propres réceptions, au delà du caractère comique d'un tel regroupement, il faudrait peut-être commencer un peu à se faire du soucis...

On touchait là à un point crucial, mais van Aken ne souhaitait pas l'aborder immédiatement. D'abord, il fallait que tout le monde trouve ses aises et puis, ç'aurait été un peu cavalier. Pendant qu'il s'adressait à Junior, Erin et Carla s'étaient un peu éloignées pour bavarder, le laissant avec les garçons. A chacun, il remit une coupe de champagne et la leva d'un air entendu, légèrement amusé.

- Je suppose qu'il y a certaines discussions qui se tiennent mieux entres hommes...

Il porta la sienne à ses lèvres et avala une gorgée. Le champagne était bon, c'était la moindre des choses, mais pas assez fort à son goût. Élevé dans une culture à moitié flamande, Alexander avait fini par préférer les alcools plus secs et bruts. Comme il se le disait parfois à lui-même : "on ne pouvait être subtile en tout."

- J'ai mis un peu de temps pour organiser cette première réception c'est qu'il me fallait d'abord hm... prendre la température, disons, de ce château. Je ne vous cache pas que certaines choses m'ont surpris.

Il leva les sourcils d'un air légèrement soucieux, n’éprouvant pas le besoin d'en dire plus pour se faire comprendre. Il porta une nouvelle fois sa coupe à ses lèvres et reprit.

- Au delà d'une certaine et indiscutable décadence malheureuse mais, je le crains, un peu dans l'air du temps, je dois bien vous avouer, mes garçons, que c'est autant l'attitude de certains sang-purs qui m'inquiète que la confiance que prennent ceux issus de familles moins nobles.

Il y avait comme une sorte de reproche dans sa voix, pourtant à moitié masqué par son ton poli et mondain qui donnait à la conversation des airs de bavardage.

- Dissensions, tensions, badinage, et un certain désintérêt pour l'excellence scolaire, également...

Subrepticement, son regard se porta sur Junior qui n'était pas, et de loin, son élève le plus brillant en potion. Il poursuivit pourtant sans insister.

- Alors que nous devrions former société, comme à l'époque, j'ai le déplaisir de constater une certaine tendance à ne pas prendre toute la mesure du sérieux de la situation, au delà des actes symboliques, j'entends...

Cette fois-ci il évoquait sans aucun doute le départ de feu de Noël. Une action dont il n'avait pas manqué de se plaindre autant pour son manque de subtilité que du peu de panache qui l'accompagnait. Il avait l'air décidé à achever son propos lorsqu'une jeune fille qui était arrivée entre-temps se présenta à lui, interrompant la discussion entamée.

- Mademoiselle Sherwin...

Naturellement, van Aken n'ignorait aucun des noms des élèves qu'il avait invité, autant parce qu'ils étaient tous ses élèves quoique de différents niveaux, que parce qu'il avait pris grand soin de n'envoyer de carton à aucune famille peu fréquentable, ou traitres à leur sang.

- C'est également un plaisir de vous compter parmi nous. Malheureusement je crains de ne pas pouvoir faire grand chose quant au vieillissement du château, n'étant moi-même pas de première jeunesse, vous en revanche, avez toutes les cartes en main pour lui redonner de sa superbe.

Il eut un sourire entendu qui se fana imperceptiblement lorsqu'elle lui annonça l'absence de son frère.

- Vous me voyez navré de l'apprendre, j'ai en effet entendu parler de sa fièvre. Ne vous en faites pas, si elle était sérieuse, nulle doute que l'infirmière aurait sollicité mes compétences en potions médicales.

Le professeur la regarda se servir, jugeant également sa tenue peut-être un peu légère, mais enfin, il fallait que jeunesse se passe. Heureusement Patricia n'était pas dans les parages ou il n'aurait pas échappé à un commentaire moqueur.

De nouveau il sourit et cherche tour à tour les regards de Finnbjörn et de Junior avant de finalement revenir à Bluebell.

- Figurez-vous que je discutais justement avec ces deux garçons de l'importance de rester unis et de ne pas se tirer dans les pattes, pour le dire vulgairement.

Son regard était doux et bienveillant mais son ton laissait entendre quelque chose comme quoi il savait un peu plus qu'il ne voulait bien le révéler. Si van Aken n'était sans doute pas le mieux placé pour recueillir les ragots sur la vie sociales de ses élèves, nombreux étaient toutefois les portraits du château qui lui faisaient régulièrement des confidences sur ce qu'ils voyaient ou entendais à l'occasion dans les couloirs.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

sang et champagne

sang-purs

Toutes les muettes menaces contenues dans mes prunelles opalines ne suffirent pas à faire taire l’insolence démesurée de mon meilleur ami. Mon regard se fronça et mes lèvres s’écarquillèrent dans une stupeur offensée. Comment osait-il ! Quelque part, c’était bien de sa faute, si j’étais ainsi vêtue ce soir. Jamais Grand-Mère ne m’aurait envoyé cette robe - d’une grande qualité, certes, mais tout droit sortie d’une boutique d’antiquités - si je n’avais pas partagé quelques bribes de l’un de nos plus lourds secrets avec Junior. Et je ne l’aurais jamais fait s’il n’était pas… eh bien ! s’il n’était pas lui. Je n’avais pas eu le temps de lui faire savoir toute l’impolitesse de ses propos qu’il se rattrapait déjà, me couvrant d’un compliment élogieux et d’un sourire tendrement espiègle qui valait bien plus que n’importe lequel de ses propos. Déjà Finnbjörn et Carla nous abandonnaient, prenant le chemin du cachot quarante-quatre. Soit, ma vengeance attendrait encore quelques minutes. Mes lèvres à la rencontre de sa joue, qui se perdent avec impudence en chemin, puis nos doigts savamment entremêlés, entre quelque chose de parfaitement naturel et de pas tout à fait innocent, alors que nous suivons bien docilement mon frère adoré et sa cavalière. Je ne savais pas si c’était la perspective de cette soirée en bonne compagnie ou bien l’ennui qu’il en tirait déjà qui distrayaient déjà Junior mais il reste un instant absent avant de finalement saisir l’objet de ma question. Il ne faisait aucun doute que bien des regards se tourneraient dans leur direction ce soir. À commencer par le plus fourbe d’entre tous.

Nous pénétrons finalement dans le cachot que s’était approprié mon parrain et qu’il s’était employé à redécorer à son goût. Un sourire moqueur aux lèvres, je m’octroie cette riposte qui m’avait glissé entre les doigts quelques minutes plus tôt, mon regard glissant sur les nombreux tableaux qui nous entouraient. Pour revenir à toute allure se poser sur le visage de Junior où dansait un amusement évident. Je lui fais savoir mon mécontentement par une moue très mature qui lui donnait sûrement plus raison qu’elle ne servait ma cause, mais nous arrivions face au maître des lieux et il était de rigueur d’abandonner nos fausses querelles pour le saluer. Aurrrons-nous le plaisirrr de la saluer ? demandé-je Alexander alors qu’il mentionne feue sa femme. Nous l’avions bien souvent côtoyée et je retenais un caractère à la hauteur de son rang dont la puissance m’avait toujours tiré quelques regards admiratifs. Le mien se faisait pour l’instant purement innocent, soutenant l’air de rien celui de mon parrain qui venait de glisser de Junior à ma personne. Sa moue entendue me força à retenir un gloussement en me mordant les lèvres et en me détournant pour me saisir d’une coupe à la surface de laquelle explosaient des milliers de bulles. Ce n’était pas notre oncle qui allait nous empêcher de tremper nos lèvres dans de l’alcool.

Mon attention se perd rapidement loin des mondanités échangées. Deux regards qui se croisent rapidement et je me retrouve aux côtés de Carla, abandonnant bien malgré moi mon meilleur ami à une discussion entre hommes du monde. Quoique, non, je n’avais aucun regret, il se débrouillait bien mieux que moi là-dedans et il me semblait impertinent, même à mes yeux, de me mettre déjà à bailler d’ennui. Je vais trrrès bien, encorrre mieux au vu de la soirrrée qui s’offrrre à nous. Et toi ? Tu files le parrrfait amourrr avec Finn ? Moi qui trrrouvais tes goûts douteux jusqu’à prrrésent fais-je avec un sourire élégant mais où dansait les ombres habituelles d’une brutalité à peine masquée. Une flamme féroce qui vacille, soufflée par sa question et son clin d’oeil des plus complices. Guidé par l’habitude, mon regard part à la rencontre de Junior, quelques pas plus loin. Hors de portée de nos voix et de notre échange. Il tourne pourtant un instant la tête dans notre direction, son sourire coutumier réveillant la tendresse du mien. Avant que je ne reprenne un air stoïque, désapprouvant intérieurement ces absences stupides qui égarent mes pensées dans des souvenirs agréables. Il est des plus distingués, c’est vrrrai me repris-je finalement, reportant toute mon attention sur Carla. Nous sommes meilleurrrs amis depuis bien longtemps, il est norrrmal que tu décèles notrrre entente.

Et alors que je ramène, un instant à peine, mon regard sur le trio que formaient mon frère adoré, mon meilleur ami et mon parrain, je note l’arrivée de la plus indésirée d’entre tous. J’espérais que Maxton se portait mieux, ayant appris qu’il avait une fièvre foudroyante depuis quelques jours. Si la présence de sa jumelle m’apportait autant de plaisir que la vision de ces impurs parcourant Poudlard comme s’ils en possédaient le droit de naissance, côtoyer son frère m’était bien plus agréable. Lui au moins avait de la conversation : j’entendais par là qu’il savait prononcer autre chose que des insultes pompeuses qui nous perdaient tant les tournures étaient compliquées et inutiles ; une prestance digne de la notre ; et un caractère qui me plaisait bien plus que celui de cette vipère qui lui servait de soeur. Mais force était de constater que cette garce était venue seule. Tu souhaites peut-êtrrre que nous allions saluer Bluebell ? l’interrogeai-je avec un sourire renouvelé, mes yeux brillant d’une lueur indéfinissable. Oh non, je ne croyais pas un instant qu’elle souhaite aller la saluer. Les yeux fourbes de la vipère hurlaient au sang qu’elle avait envie de voir couler. Je ne le connaissais que trop bien, ce regard : il m’était en général destiné. Pas ce soir, cependant.

Tenue de Erin:

electric bird.

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1168 Points : 9

Sang et Champagne

A son grand soulagement, les quelques mots échangés avec leur hôte de ce soir se déroulèrent sans encombre. Son père l’aurait sans doute assassinée s’il avait appris que son unique héritière s’était couverte de ridicule à ce genre de soirée. Le choix de sa robe était un coup d’éclat suffisant pour le reste de la soirée. Mais à dire vrai, elle aimait cette tenue. Elle se sentait belle dedans et cela lui permettait de conserver une attitude altière et empreinte de confiance qui s’affichait sur tous les visages ce soir. Elle adressa un sourire poli à son professeur avant de lui présenter les quelques formules d’usage pour s’éclipser auprès d’Erin sans froisser Monsieur van Aken.

Elle était heureuse de voir que la jeune fille ne lui semblait pas hostile. Elle ne savait pas comment elle avait réellement pris l’annonce de sa relation avec son frère. Le fait de ne pas avoir encore fait l’objet de son courroux devait signifier que la situation lui convenait. Carla soutint le regard d’Erin sans sourciller, tout en répondant volontairement en partie à côté de sa question

- Comme tu peux le voir, effectivement, nous formons un couple. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Finnbjörn. Cela te dérange ?

Elle avait sciemment oublié de confirmer qu’elle filait le parfait amour puisque tout cela n’était qu’une vaste supercherie. Les mots qu’elle avait soigneusement choisis pour répondre à Erin lui permettait de ne pas lui mentir, aux yeux de tous, ils formaient un couple. Elle n’était pas à l’aise à l’idée de mentir à la sœur jumelle de son faux petit-ami, alors cette phrase était une forme de concession dans son esprit. Finn lui avait dit qu’il la mettrait au courant, il n’avait juste jamais donné de date. Le fait qu’il ait pris soin de l’embrasser devant Junior et Erin lui faisaient dire que le temps de la franchise entre les jumeaux n’avait pas encore eu lieu. Et Carla considérait que ce n’était pas elle de dévoiler le fin de mot de l’histoire. Finnbjörn était responsable de sa relation avec sa sœur et elle prenait garde de ne surtout pas y interférer. Erin était plus connue pour son impulsivité que pour son calme à toute épreuve et il valait donc mieux éviter les révélations en plein milieu d’une charmante réception. Cela aurait fait désordre si elle s’énervait.

Manifestement, elle n’était pas la seule à jouer sur les mots ce soir. La réponse d’Erin sur Junior valait bien la sienne sur Finn. Une réponse suffisamment vague pour pouvoir signifier absolument tout et son contraire. Evidemment qu’ils étaient meilleurs amis, Erin n’avait pas besoin de le préciser, elle savait que Carla était au courant. Carla lança un coup d’œil à Junior avant de revenir à son interlocutrice. Avant toute cette histoire de Maxwell, leurs relations étaient plus simples, plus spontanées. Elle ne se serait pas privée de la taquiner. Ce soir, elle ne savait pas jusqu’où elle avait le droit d’aller sans fâcher la jeune fille. Elle esquissa un sourire et se contenta d’une réponse diplomatique

- Je décèle plusieurs choses effectivement. Mais beaucoup ne sont que de pures suppositions.

Là encore, c’était une pure vérité habillée de la politesse qui sied à ce genre de soirée. Elle avait l’impression de déceler une tendresse entre Junior et Erin, mais précisait dans le même temps que ce n’était qu’une interprétation de sa part. C’était une porte ouverte si Erin souhaitait discuter, mais également une porte fort simple à fermer si elle préférait garder ses pensées sur le sujet pour elle. Après tout, Carla n’était personne pour la contraindre à discuter d’un sujet qui ne lui convenait pas. Et comme elle le pensait au sujet de son amie Casey, pour certaines relations, les mots étaient plutôt trop réducteurs que salutaires. Elle ne doutait pas un instant que cela puisse être le cas dans ce duo. De toute façon, plus elle côtoyait les Sørensen, plus elle commençait à se dire que tout le vocabulaire d’une vie finirait par être insuffisant les concernant.

L’entrée de Bluebell Sherwin capta presque aussitôt toute son attention. Comme dans les souvenirs qu’elle avait d’elle, elle était très belle. Et surtout fascinante. Il y avait dans sa façon de se mouvoir et d’occuper l’espace une sorte de grâce teintée de danger. Carla se demanda si Finnbjörn allait réagir à sa présence, avant de chasser cette idée de sa tête. D’eux deux, Finnbjörn était un modèle de contrôle. Elle l’observa un instant échanger des banalités avec le professeur van Aken, ses prunelles ne brillant que d’une sincère curiosité, avant de retourner à sa conversation. Elle se tendit imperceptiblement à la question d’Erin. Saluer Bluebell ? Est-ce que Casey avait raison sur son compte ? Si c’était le cas, ce serait une ennemie dangereuse. Mais, une part d’elle-même avait du mal à réaliser que derrière ce minois angélique puisse se cacher la personne si terrifiante que les rumeurs se plaisaient à décrire. Elle ressemblait juste à une très belle adolescente. Carla se sentait également légèrement coupable pour elle. Toujours dans l’hypothèse où elle était la personne visée par Finnbjörn, elle avait dû souffrir du rôle que la Serpentard jouait dans cette mascarade. Pour avoir été blessée par Maxwell, elle savait pertinemment que les cœurs brisés n’ont de métaphore que le nom tellement la douleur est palpable. Mais à la voir, elle semblait aller plutôt bien. Ou alors elle était bonne actrice.

- Je ne connais pas réellement Bluebell, je n’ai donc pas de raison de ne pas la saluer. Toi par contre, j’ai entendu des échos de votre duel. Toujours aussi flamboyante, Erin.

Elle lui accorda un demi-sourire entendu, avant de revenir sur le sujet de leur conversation.

- J’imagine, d’un autre côté, que dans ce genre de mondanités, ce serait un dangereux faux pas de l’ignorer. Cruel dilemme que je te laisse trancher. Je te suivrai.

Que disait son père déjà ? Il faut toujours sauvegarder les apparences. Les familles sang pur étaient une sorte de panier de crabes où alliances et tromperies se succédaient. Quoi de ne plus normal pour des dynasties vivant à ce point en vase clos ? Mais les inimitiés n’étaient jamais frontales. Un regard, un mot, oui. Rarement un dédain marqué. Et manifestement, cette soirée avait pour ambition de reproduire parfaitement leur microcosme habituel. Autant en adopter les règles implicites dans ce cas.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tenue :

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

sang & champagne

ft. C. Junior d’Archambault et les sang-purs

Le mécontentement d’Erin mit doucement un terme à nos échanges pour l’instant, filant droit sur notre hôte à la suite de Finnbjörn, plutôt que de continuer ainsi nos chamailleries. Je ne doutais pas une seule seconde qu’elle serait capable de me rappeler à la sortie à quel point mes propos avaient bien pu lui déplaire mais, en attendant, cette soirée nous offrirait un certain répit. Et quel répit ! Rares étaient les fois où Poudlard se révélait être à la hauteur de ce que nous connaissions au dehors ! Tout n’était peut-être pas perdu et l’arrivée d’un tel homme dans le corps enseignant nous offrait peut-être la promesse que le prestige bien terne de notre chère école retrouverait quelques jolies dorures. Et tout le monde semblait s’accorder sur ce point. Je ne savais pas exactement ce qui nous attendait ici, je n’avais eu aucun mal à déduire ce que « bonnes familles » pouvait bien signifier mais encore restait-il à savoir dans quelle mesure je pouvais croire en mes interprétations. Combien de « bonnes familles » se voyaient entraîner par le laxisme douteux de notre société toute entière…? Un sourire de connivence étira discrètement mes lèvres alors que tout le ridicule et le sans-gêne de ceux qui parasitaient nos couloirs fut ouvertement aborder. C’était théoriquement le genre de chose qu’on ne disait pas à Poudlard, quand bien même on les pensait très fort. Du moins, c’était ce qu’on m’avait largement fait comprendre après les déboires causés par Blackman. Je sentais derrière tout ça un goût d’interdit transgressé et de secret délicieux… Il n’en fallut pas davantage pour que ma cavalière ne prenne la fuite, entraînant Carla dans son sillage. Je les suivis un instant et reportai naturellement mon attention sur notre enseignant. Je ne me fis pas prier pour accepter, dans un merci poli, la coupe qu’il nous tendait. J’y trempai distraitement les lèvres, écoutant avec une attention toute particulière ce qu’il pouvait bien avoir à nous raconter. J’aimais ce genre de soirée pour les récits de nos aînés, distillant bien souvent une vision trop juste du monde, quelque chose qui s’éloignait de ce qu’on pouvait bien entendre et prétendre entre nous. Après tout, je passai mes journées avec Erin qui n’avait pour envie que de faire brûler toute l’impureté du monde, et si ça n’en était pas moins tentant, des propos plus tempérés n’étaient jamais malvenus pour autant…

— J'ai mis un peu de temps pour organiser cette première réception c'est qu'il me fallait d'abord hm... prendre la température, disons, de ce château. Je ne vous cache pas que certaines choses m'ont surpris.

L’instant de silence qui flotta ensuite avait sûrement plus de poids que bien des mots… Qu’il se rassure, nous l’avions tous été… Depuis que nous étions là, nous avions le malheur d’assister à un étalage de n’importe quoi, nous nous finissions généralement par faire les frais à un moment ou à un autre. Il n’y avait qu’à voir comment le régime imparfait mais volontaire de notre ancien directeur avait été éhontément renversé par quelques imbéciles qui auraient dû se rallier à notre cause dès ces premiers instants…

— Au delà d'une certaine et indiscutable décadence malheureuse mais, je le crains, un peu dans l'air du temps, je dois bien vous avouer, mes garçons, que c'est autant l'attitude de certains sang-purs qui m'inquiète que la confiance que prennent ceux issus de familles moins nobles. Dissensions, tensions, badinage, et un certain désintérêt pour l'excellence scolaire, également...

Ainsi donc il nous imputait en partie le problème… Je ne doutais pas que nous avions des torts, bien sûr, d’autant plus ceux qu’il pouvait bien nous soumettre… Mais est-ce que nous comporter comme les adolescents que nous étions était, ne serait-ce qu’un peu, la cause de tous les maux de notre communauté…? Il avait très certainement eu notre âge un jour, qu’importe que ça fasse une éternité maintenant et qu’il ait probablement dû l’oublier depuis, et n’avait pas dû être plus irréprochable que nous l’étions tous… Je soutins son regard sans ciller, peu enclin à débattre ici tant de mes piètres performances scolaires que des efforts souvent vains que je pouvais fournir pour me maintenir tant bien que mal au niveau (dans ce qu’il avait certes de plus bas mais néanmoins suffisant pour éviter l’humiliation d’un redoublement)…

— Alors que nous devrions former société, comme à l'époque, j'ai le déplaisir de constater une certaine tendance à ne pas prendre toute la mesure du sérieux de la situation, au delà des actes symboliques, j’entends…

Que pouvions-nous faire, toute société que nous devions former, alors qu’une majorité des nôtres semblait se complaire dans des égalités qui n’avaient pas lieu d’être et une ouverture d’esprit, disait-on, qui ressemblait plus largement à une démission pure et simple ? Mais nous ne saurions peut-être jamais ce qu’il entendait exactement par là, Bluebell Sherwin faisant son apparition à nos côtés, saluant notre hôte et excusant poliment l’absence de son frère. Il fallait espérer que ça ne soit pas grand chose, en effet, mais il était rare de ne pas quitter l’infirmerie dans l’heure quand il n’était question que d’un quelconque virus saisonnier…

— Figurez-vous que je discutais justement avec ces deux garçons de l'importance de rester unis et de ne pas se tirer dans les pattes, pour le dire vulgairement.

Je disparus derrière mon verre en l’entendant reprendre aussi justement auprès de mes deux camarades de l’importance de l’unité. Si ce qu’Erin disait était vrai, et je ne doutais pas que ça puisse l’être, ils devaient être particulièrement ravis d’être ainsi pris à parti alors qu’ils guerroyaient pour je ne savais trop quoi. Une question de fierté, sûrement.

— Il est parfois difficile de fermer les yeux sur les alliances douteuses auxquelles s'abaissent certains, surtout au sein de nos rangs, vous savez, soufflai-je l’air de rien, mais je ne doute pas que vous parviendrez à faire prendre conscience de l’importance de faire front commun même aux plus récalcitrants d’entre nous.

code by bat'phanie

Tenue de soirée:

Sang et champagne

Hadley & SP

Je n'étais pas très à l'aise avec cette idée de soirée, pourtant je ne me voyais pas refuser l'invitation sans excuse valable. Je ne voudrais surtout pas que notre professeur de Potions pense que j'ai quelque chose contre lui ou que je n'apprécie pas d'être invitée à des soirées privées. Néanmoins, je ne savais pas trop dans quoi j'allais m'aventurer et je n'étais pas trop à l'aise de naviguer dans le brouillard le plus total. J'avais vain espoir qu'Ollie serait aussi de la partie, sa simple présence aurait su me rassurer au mieux et me conforter dans l'idée que j'allais passer une bonne soirée. Mais malheureusement ce dernier n'a pas été convié à cette soirée et je doute que notre professeur apprécie qu'on invite des gens supplémentaires sans l'avoir prévenu au préalable. C'est donc seule et avec la certitude que je ne croiserais pas mon petit ami là bas que je me rends à cette soirée. Trop de questions s'imposaient à moi pour que je m'y rende le plus détendue possible. Pourquoi ai-je été invité à cette soirée ? Est-ce parce que fais partie des meilleurs élèves de cette école ? Est-ce que c'est parce que je suis préfète ? Est-ce que c'est parce que ma famille est à l'aise financièrement ? Ou est-ce parce que je suis sang-pure ? Après concertation avec Ollie, il s'avère que c'est probablement plus quelque chose en rapport avec ma famille. Et étant donné que je ne fais pas partie des familles les plus riches de cette école, j'imagine que c'est encore en rapport avec mon ascendance. Je trouve ça triste de définir quelqu'un uniquement par la pureté de son sang mais j'imagine que nous vivons dans une société encore trop archaïque, les choses commencent à changer, mais de façon si minime que cela n'a pas encore de réel impact dans notre société. Mais un jour, j'espère, on arrêtera de valoriser une personne juste parce qu'elle est sang-pur.

Je me demande également qui sera à cette soirée. Si notre théorie est fondée, j'imagine qu'il y aura tous les élèves sang-purs de cette école. Je ne suis pas personnellement au courant de l'ascendance de tout le monde, mais j'ai tout de même ma petite idée sur certaines personnes. Par exemple, sans forcément les connaître, je n'ai quasiment aucun doute sur le fait que la famille Sørensen seront de la partie. Ils n'ont jamais caché leurs origines, c'est donc assez facile comme déduction. Ils seront certainement avec leurs amis, mais là, c'est une zone assez flou pour moi puisque je ne suis amie avec aucun d'eux, j'ignore donc avec qui ils restent.Une dernière question m'inquiète et pas des moindres : que dois-je porter ? Si ma soeur était là, elle saurait immédiatement ce que je devrais mettre comme tenue. Mais elle n'est pas là, je n'ai pas vraiment le temps de lui envoyer une lettre et de toute façon je n'ai pas vraiment envie de le faire. Je pense qu'il est grand temps que je prenne mon envole et que je commence à me débrouiller par moi-même. Il est venu le temps pour moi d'arrêter la théorie et de me mettre une bonne fois pour toute à la pratique. Je pense que j'ai appris des meilleures, je devrais pouvoir m'en sortir. Il faut que je reste rationnelle. Il faut une tenue habillée et chic. Mais je ne veux pas trop me faire remarquer, donc je préfère rester dans des couleurs assez sobre, histoire de ne pas trop faire tache au milieu des autres. Vous imaginez, si tout le monde arrive habiller simplement et moi avec une belle tenue de cocktail colorée, j'aurai l'air fine. Après une longue hésitation, j'optais pour une tenue noire, brodée, qui joue légèrement en transparence mais sans que cela face d'une quelconque façon vulgaire. J'aurai voulu avoir l'aval d'Ollie sur ma tenue mais malheureusement il n'est pas ici, je vais donc devoir me faire confiance.

Talons enfilés, petite veste noire pour me protégée du froid dans les couloirs et potentiellement dans la salle s'il y fait froid et je suis fin prête. Mon maquillage est tout en discrétion, seule ma bouche est vraiment mise en valeur par un rouge à lèvres rouge. Je crois que ce qui me rend encore plus mal à l'aise dans cette histoire c'est de devoir traverser quasiment tout Poudlard ainsi affublée pour rejoindre les cachots. Ma démarche est un peu maladroite mais surtout pas réellement assurée. Je n'ose regarder les personnes que je croise, offrant des petits sourires timide. Je me sens si ridicule, c'est affolant. Je sais que pour certains, c'est un vrai plaisir de parader dans ce genre de tenue mais pas moi. Je finis par arriver à la soirée et il y a déjà du monde. Je fais un pas ou deux dans la salle, me demandant si c'est vraiment une si bonne idée d'être venue finalement. Je cherche le professeur du regard et reconnais de nombreux camarades. Je ne les connais pas personnellement mais depuis le temps que j'arpente les couloirs de cette école, j'ai eu l'occasion de tous les croiser plusieurs fois. J'espère vraiment ne pas regrettée d'être venue, me rassurant mentalement sur l'éventualité de retrouver potentiellement Ollie si vraiment cette soirée n'est pas aussi agréable que je l'avais espéré. Je finis par repérer notre professeur avec quelques élèves et je m'approche de lui, un peu timidement. “Bonsoir Professeur ! Hadley Lewis ... Merci pour l'invitation à cette soirée !” Je ne savais pas vraiment quoi lui dire, je savais juste que la politesse voulait qu'on remercie son hôte pour son invitation, même si on ne savait pas pourquoi on avait été invité.

Tenue d'Hadley:

SANG ET CHAMPAGNE

La réception de Monsieur Van Aken

Je connais suffisamment bien ma soeur pour savoir qu’elle ne fait rien par bonté d’âme, encore moins si elle n’y trouve pas de l’intérêt ou de la distraction. Heureusement pour moi, nos intérêts sont communs, et elle n'aurait pas grand chose à gagner à se placer contre moi, la réciproque étant tout aussi vraie... Alors, pourquoi suis-je si sceptique en l'observant, en pleine conversation avec Carla ? Ce n'est pas de cette dernière dont je me méfie : elle est ravissante, bonne oratrice, fait honneur à sa famille et à son sang. En revanche, je doute très fortement qu'Erin ait soudainement décidé de faire dans le social en s'intéressant aux invités, ou de copiner avec la jeune femme pour son bon plaisir. Peut-être l'ai-je sous-estimée... J'aurais du me douter qu'elle se méfierait, lorsque je lui ai annoncé ma relation. La tentation d'aller les interrompre pour extraire subtilement Carla de cet échange est forte, mais malgré tout, je reste en compagnie du Professeur Van Aken et de Junior. Il serait impoli de quitter une conversation, surtout avec un homme à l'érudition aussi impressionnante. Peut-être ai-je parlé trop vite, puisque une silhouette bien connue, dans une élégante robe dentelée, ne tarde guère à nous rejoindre. Malgré la colère muette que je lui voue, je ne peux définitivement l'ignorer. J'ai entendu dire qu'en effet Maxton était souffrant, je lui avais d'ailleurs fait parvenir une carte de bon rétablissement...

Finalement, je me tourne lentement vers elle. Sans sourire, sans émotion, sans manifester quoi que ce soit à son encontre : de toute manière, nous nous trouvons ce soir en terrain neutre... Même si la situation entre nous est catastrophique, ne pas la saluer entraverait certains de mes principes les plus élémentaires. « Bluebell. » annoncé-je d'un ton placide, dépourvu d'hostilité, mais pourtant chargé de rancoeur et de ressentiment. Je la toisais, à quelques centimètres tout juste d'elle, la jaugeant sans mépris... Elle m'avait littéralement poussé à bout ces derniers temps, usant mes dernières réserves de patience, entamant ma colère froide, me réduisant à ce que je refusais pertinemment de devenir : un esclave de mes émotions. Le visage immuable, je fixe ses pupilles claires comme pour percer une barrière mentale, m'emparer d'une information volée, comme pour réparer le tort qu'elle m'a fait... mais finalement, je m'en abstiens : non, je n'utiliserais pas mes capacités sur elle, ce n'est pas comme ça que je veux remporter cette bataille. Je baisse mes yeux vers cette main que je tenais dans la mienne, quelques mois auparavant, et y découvre une pierre verte flambante que je ne connaissais pas. J'ignore son origine, mais je suis pratiquement sûr de moi : elle ne la portait pas, au moment où nous nous sommes quittés, dans la bibliothèque. « Jolie bague. » articulé-je froidement, sans en penser un mot. Oui, peut-être qu'il s'agissait d'un beau bijou, peut-être qu'elle possédait une valeur historique que je n'étais présentement pas capable d'estimer. Toujours était-il que j'étais incapable d'oublier qu'elle m'avait rendu celle que je lui avais offerte... et tout cela pour en exhiber une autre ? Je fulmine intérieurement, mais m'efforce de ne rien en laisser paraître. La connaissant, j'imagine que c'était calculé... Je ne peux croire que Bluebell Sherwin, qui calcule toujours tout, ait pu jouer cette pièce sur l'échiquier par hasard : la bague, c'était un message, un message pour moi. Parce que dans un monde où je n'aurais pas perdu la mémoire, ce n'était pas une émeraude qu'elle aurait choisi de montrer en société, mais bel et bien la pierre d'obsidienne que j'avais choisie pour elle. Oui, dans un autre monde, c'est peut-être moi qu'elle aurait choisi, plutôt que ce stupide bijou vert.

Sans attendre davantage, je me détourne d'elle, les lèvres pincées. Certes, l'écoeurement mêlé à la déception est perceptible sur mon visage, cela fait un peu trop à dissimuler d'un seul coup. Je ne veux pas donner raison à Erin, je ne veux pas non plus laisser ma rivale l'emporter. Alors, je porte ma coupe à mes lèvres, et avale une longue gorgée de champagne, espérant que la faible dose d'alcool qui s'y trouve saura me rendre mon visage de marbre. Et tout d'un coup, alors que je repose ma coupe, j'arbore de nouveau mon masque : ça y est, le jeu des apparences peut reprendre. J'écoute d'une oreille distraite mon estimé professeur, laisse échapper un petit rire de temps en temps, lorsque la situation l'exige. « Juniorrr a rrraison, aucun d’entrrre nous ici ne saurrrait oublier pourrr quoi et pourrr qui il oeuvrrre. Des détails superrrficiels peuvent nous opposer, mais nous avons à coeurrr les mêmes objectifs. Il s’agit seulement de ne pas laisser des rrrelations suspectes gâcher nos efforrrts… » Opter pour la compagnie d'un Bradford ou d'un Carter est une erreur difficilement rattrapable, lorsque nos réputations sont maîtresses. Chacun l'interprètera comme bon lui semble... Carla, Bluebell, Erin... mes reproches à ce niveau sont nombreux, mais je m'estime personnellement hors de ces accusations-là. Du coin de l'oeil, je surveille toujours la conversation de ma soeur avec ma prétendue petite amie, me demandant si elles en ont encore pour longtemps... Décidément, les voir créer des liens n'est pas une perspective qui me plaît tant : certes, Carla est charmante, l'avoir à mon bras - notamment devant ma rivale -, la présenter sont tout autant de coups de maître. Mais avec Erin, si sanguine, si imprévisible, comment ne pas envisager le pire ? Je tourne les yeux un instant vers la nouvelle venue, qui nous rejoint pour féliciter notre enseignant. « Bonsoirrr. » lancé-je prudemment en direction de la nouvelle venue, un peu perplexe de ne jamais l’avoir vue. Ma mémoire me joue peut-être un tour, mais si après tout elle est de bonne famille, comment se fait-il que je ne l'ai pas croisée lors des réceptions de Grand-Père ? Alexander a peut-être raison finalement, l'eau dort peut-être depuis trop longtemps.

Tenue de Finn:

code by bat'phanie

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

sang et champagne

sang-purs

La réponse de Carla m’arrache un rire sarcastique que je noie faiblement dans une gorgée de champagne. Les bulles qui pétillaient dans la coupe de cristal étaient un bel écho de l’amusement qui faisait briller mes yeux clairs. La Serpentard biaisait en beauté. Bien des fils et filles de bonnes familles maîtrisaient la langue de bois, celle de la blonde était acérée. Ce n’était pas un art qui était le mien, cependant, quand bien même je côtoyais suffisamment des maîtres en la matière - Grand-Père ou mes frères, pour ne citer qu’eux - pour en connaître les notions les plus élémentaires. Je ne pense pas que ce soit là la question. Que cela me dérange ou non, mon tendre frère n’en ferait qu’à sa tête, qui était bien moins impulsive que la mienne. Alors quelque soit le jeu auquel il joue - et je doutais que nous parlions ici de réels sentiments amoureux - il était celui qui dirigeait la partie. Mais puisque tu la poses, cela ne me dérrrange pas le moins du monde. J’ai une nette prrréférrrence pourrr ce couple-ci fais-je avec un sourire indéfinissable. Mon regard coule en direction du trio que nous avons abandonné derrière nous, mes lèvres qui s’étirent en croisant le regard de mon cher jumeau. Je me demande ce qu’il crrraint ? repris-je, sans le lâcher des yeux. Que je te saute dessus ? Que je t’arrrache une vérrrité cachée ? J’hausse les épaules, mes doigts pianotant sur ma coupe, mon regard se reportant sur la jeune femme. Je ne savais pas ce qui liait Carla et Finn. Ce que je savais, en revanche, c’est qu’elle n’avait pas été la destinatrice de son présent hivernal, pas plus qu’elle n’était celle avec laquelle il s’était promené dans la forêt interdite, lui qui s’offusquait dès que je transgressais le règlement. Non, il y avait quelque chose qui se jouait et je n’étais pas certaine de déceler quoi exactement ; ni même de le vouloir vraiment tant je sentais la colère brûlante que cela éveillerait. J’avais confiance en mon jumeau, ce n’était pas là la question. Je lui vouais une confiance aveugle, quand bien même ce début d’année marqué par son amnésie m’avait laissé quelques inquiétudes. Il n’en restait pas moins un formidable joueur d’échecs, suffisamment pour ne pas causer le sien. Qui souhaitait-il mettre mat ? La réponse se dessinait probablement sous nos yeux, prenant la forme d’une autre vipère qui se rajouterait bientôt à la danse. Il s’inquiète pourrr rrrien. Si esclandrrre il devait y avoirrr, ce ne serrrait pas toi qui en ferrrait les frrrais. Mon sourire menaçant ne la visait pas elle précisément. Carla n’était qu’un petit chaton pris dans des griffes trop acérées pour elle. C’était Finnbjörn, le maître d’orchestre, je n’en doutais pas un seul instant. Le seul qui pourrait subir ma colère si elle venait à éclater. Mais… Enfin, il n’y a aucune rrraison que cela surrrvienne, vous êtes un couple trrrès bien assorrrti. Il m’a d’ailleurrrs fait parrrt de son souhait de te voirrr parrrmi nous cet été. As-tu accepté de venirrr visiter la Norrrvège ? Je ne savais pas si Finnbjörn avait parlé de cela à la blonde : dans le pire des cas, je mettais les pieds dans le plat. Avec le sourire.

Avais-je dit que je n’excellais pas dans l’art de la langue de bois ? Pourtant je m’en sors parfaitement bien alors qu’il s’agit d’éluder le sujet concernant ma relation, à Junior et moi. Si je n’étais pas aveugle, Carla ne l’était pas non plus. De nouveau mon regard se perd par là-bas, avant de revenir sur la jeune femme avec laquelle je converse. Et de quelles suppositions s’agit-il ? La douceur menaçante de ma voix a laissé place à une défense plus abrupte, impulsée par une certaine curiosité. Que pensait voir la jeune femme dans cette relation qui n’appartenait qu’à nous ? Ce n’était pas comme si notre comportement l’un envers l’autre avait évolué, nous étions toujours les mêmes… le tout rehaussé de quelque chose de délicieux. Mais toute l’attention qu’il m’était si facile de perdre dès mon meilleur ami était dans les parages se focalisa brusquement sur la dernière personne que je souhaitais voir ce soir.

Provocante, je demande si Carla souhaite aller la saluer, sourire aux lèvres, politesse affichée. Nous étions deux jeunes femmes qui tenaient parfaitement leur rang. Bien que mon impatience commençait doucement à brûler cette façade polie, prête à céder à la tentation de se débarrasser de ces faux-semblants. Je contemple Finn et Junior saluer Sherwin, engager quelques mots que nous ne pouvons entendre, tentant de percevoir quelque chose de plus que cette tension qui se dégageait du groupe formé. Une nouvelle venue arrive, comme une aiguille qui vient percer une bulle lourde de sentiments qui ne demandaient qu’à exploser. Les faux pas et moi sommes familiers. L’envie de déchirer les apparences trompeuses et d’exposer Finnbjörn me démangea. Une seconde à peine avant que je ne la fasse disparaître. Quoiqu’il fasse, il restait mon frère, que je détestais aussi souvent et aussi ardemment que je l’aimais. Il n’y avait des vérités qui n’entacheraient qu’un tête-à-tête entre nous deux, je ne connaissais pas assez Carla ni ne lui faisais suffisamment confiance pour me permettre de mettre ainsi mon tendre frère en porte à faux. Je n’ai aucune envie d’aller saluer cette garrrce répondis-je finalement, reportant toute mon attention sur Carla. Je pourrais toujours interroger Junior sur ce qu’ils s’étaient dit, bien que je ne doute pas un instant de l’excellente retenue de mon jumeau adoré. Toute ton admirrration pourrr Finn ne signifie pas de l’amourrr. Votrrre couple tombe du ciel, il doit me crrroirrre assez naïve pour ne pas flairrrer le piège, mais je le connais trrrop bien. Il y a quelque chose qu’il veut, et je ne sais pas encorrre quoi. J’avais tranché et choisis d’abandonner les sous-entendus pour une claire vérité. Je n’aimais pas marcher à pas prudents, obligée de regarder par-dessus mon épaule pour ne pas tomber. Il était bien plus rapide d’aller droit au but, de poser clairement des bases solides, et d’être ensuite les meilleures amies du monde. Jusqu’à ce que mon cher frère en décide autrement. Je sais depuis bien longtemps que je ne serrrais pas au courrrant tant qu’il ne l’aurrra pas décidé, et aussi forrrt que cela m’irrrite, je suis rrrésignée. Enfin, résignée. Disons que je trouverais de quoi lui rendre la pareille. Mais attention à ne pas entacher sa rrréputation, la tienne avait bien soufferrrt il y a quelques temps. Vague rappel de son idylle avec le bouffon grotesque de ma maison. Vague menace sur ce que je pourrais faire si, d’aventure, elle trahissait Finnbjörn, de quelque manière que ce soit.

electric bird.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1168 Points : 9

Sang et Champagne

Carla esquissa un sourire calculateur quand Erin lui fit remarquer que ce n’était pas la question. Elle savait que la jeune fille n’était pas bête et tenir sa langue n’allait pas être une partie de plaisir. Si seulement Finnbjörn lui avait laissé plus d’indications, elle aurait su jusqu’où elle pouvait pousser le mensonge. En l’absence d’information, elle marchait sur une corde raide, obnubilée par l’envie de ne pas trahir la supercherie et la volonté de ne pas créer de dispute entre les jumeaux Sørensen.

- Alors pose ta question Erin, si ma réponse ne te satisfait pas.

Carla pencha légèrement la tête, ne comprenant pas réellement de quel couple elle parlait. Son ancien couple avec Maxwell ou un duo qu’aurait formé Finnbjörn avec la fameuse fille mystère ? Elle hésita un instant à poser la question avant de se raviser. Hors de question de lancer Erin sur un sujet qui pourrait la contrarier alors qu’elles arrivaient à discuter paisiblement. Ce soir, elles seraient alliées manifestement. A force de côtoyer Finnbjörn et ses silences, Carla commençait à s’en saisir certaines subtilités. Un premier coup d’oeil était une forme d’élégance pour vérifier que sa cavalière allait bien. Un deuxième était un signe de quelque chose. Bon toute la difficulté était qu’elle n’en décodait pas le sens, étant donné l’aspect réservé de son petit-ami. Il pouvait approuver son rapprochement avec Erin comme en être contrarié, souhaitait qu’elle revienne pour s’afficher avec lui ... Elle n’en savait rien. Mais puisque les apparences primaient …

- Finnbjörn est très prévenant, il doit vouloir vérifier que la soirée me convient. Je sais qu’il a confiance en toi.

Première vérité pure qu’elle disait de la soirée. Carla pensait sincèrement que Finn avait confiance en Erin. Pas parce qu’il lui avait frontalement dit, mais parce que l’unique fois où ils avaient parlé d’elle, elle avait cru déceler une note de tendresse à son égard. Oh, elle ne se leurrait pas, les jumeaux étaient trop différents pour s’entendre à la perfection, mais ils avaient un lien qui dépassait de simples querelles, non ? Du moins, c’est comme ça, qu’elle, enfant unique, envisageait les choses. Carla dévisagea Erin avec une pointe d’appréhension quand elle parla d’un esclandre. Ce soir, le but était de se montrer d’une exquise politesse, si la Sørensen se mettait en tête le contraire, Finn allait finir par leur claquer entre les doigts d’une syncope. Carla lui rendit son sourire et admit, les yeux brillants à l’idée d’un voyage en Norvège

- Il m’en a parlé. Rien n’est organisé, mais ça me plairait pas mal !

Elle but une gorgée, le temps de peser soigneusement chacun des mots de sa réponse une fois que son interlocutrice lui parla de Junior. Erin était sanguine et elle était sur la défensive. Rien de suffisamment bon augure pour se permettre des mots malheureux.

- Je ne vous connais pas assez pour que mes propos soient pertinents, mais si tu souhaites entendre ma réponse, il y a quelque chose entre vous de plus profond que de bons amis. Après je ne suis pas capable d’identifier ce que c’est, de la confiance à l’état pure, une réelle tendresse, de l’amour peut être même …

Elle haussa les épaules et ajouta

- De toute façon, est ce que ça a une importance ? Chercher à tout expliquer a un aspect terriblement réducteur, tu ne trouves pas ?

Son regard se fit un peu plus vague à ces mots là. Il y avait bien des choses qu’elle n’expliquait pas dans les relations qu’elle entretenait avec des personnes dans sa vie. Clignant des yeux pour revenir à la réalité, elle laissa échapper un rire poli quand Erin arrêta ce petit jeu de langue de bois pour l’interroger plus frontalement. Elle n’en attendait pas moins d’elle. Et elle n’en redoutait que plus la réponse à donner. Elle murmura en se penchant vers elle, pour que seule la jeune fille puisse l’entendre

- J’en déduis que nous cessons les ronds de jambe pour ce soir ? Ca me convient. Pour te répondre, je pense que tu devrais avoir cette conversation avec ton frère. Néanmoins, il me semble que tu mérites une certaine franchise. Donc soyons claires, tout ce que ton frère a à savoir sur mon compte a été dit et il a fait ses choix en fonction. Et crois le ou non, mais j’éprouve une sincère affection à son égard.

Là où Erin avait raison, c’est que peu importe qu’il s’agisse d’affection ou d’admiration, ce n’était pas de l’amour. Mais elle était quelque part agacée de toujours devoir justifier ses sentiments là où les garçons de sa vie n’avaient rien à en dire. Pourtant, c’était toujours eux qui jouaient avec elle, non ? Max avec ses sentiments, Finn une partie d’échec dont elle n’entrevoyait pas tout. Alors pourquoi était-ce toujours elle qui devait prouver qu’elle ne s’amusait pas avec les autres ?

- Quant à sa réputation, vu le journaliste de qualité qui sévit dans l’école, il n’a pas besoin de moi pour prendre des risques.

Quand Bluebell fit son apparition, Carla ne put s’empêcher de l’observer, avant que sa curiosité ne se transforme en une inquiétude diffuse pour Finnbjörn. Si Casey avait raison, et le comportement d’Erin tendait à confirmer ses doutes, Finn était en train d’échanger des politesses avec quelqu’un qui le bouleversait suffisamment pour qu’il en vienne à de telles extrémités que ce faux couple. Carla hésitait. Il ne lui avait pas demandé de venir à ses côtés, mais elle ne pouvait se résoudre à laisser Finn seul. Il avait été présent quand elle avait eu besoin de lui, à elle d’en faire de même. Puis, dans un élan d’audace inconsidéré, elle avait même supposé que Finn puisse avoir besoin d’elle. Savoir qu’elle le soutenait et qu’elle était extrêmement attentive à ce qu’il se passait.

- Erin, je suis désolée, je pense qu’il faut que je rejoigne mon cavalier un instant.

Attrapant son verre, elle se rapprocha du groupe. Si elle avait appris une chose de sa conversation avec Casey, c’est que Bluebell préférait l’attaque à la défense dans une bataille. Et cela l’arrangeait. Elle n’avait peut être pas l’étoffe pour lui tenir clairement tête, mais en défense et pour sauver les apparences, elle était maître dans son art. Avec des personnes qui souhaitent à tout prix provoquer une réaction, le meilleur moyen de les rendre dingue et de les pousser à la faute est de ne leur offrir strictement aucune prise. Etre aussi lisse que du verre, drapée dans une sorte de politesse bienveillante. Le rôle allait d’autant plus difficile à tenir que Phoenix venait d’arriver, toujours aussi élégante et charismatique. Cette soirée avait décidément des allures d’enfer sur terre. Elle rejoint Finnbjörn afin de présenter un front uni avec lui et salua les nouvelles venues avec un sourire poli.

- Bluebell, nous nous sommes déjà croisées dans notre salle commune, mais nous n’avons jamais été présentées je crois. Je suis Carla, enchantée. Bonsoir Phoenix, Hannibal.

Il restait une nouvelle jeune fille qu’elle ne pensait pas connaître, mais qu’elle identifiait potentiellement comme une Serdaigle. Elle lui sourit et la salua d’un mouvement de tête.

- Bonsoir.

Elle ne semblait pas connaître énormément de monde, alors autant faire un pas vers elle, non ? Elle ne pouvait pas être pire que Bluebell et Phoenix de toute façon.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tenue :

Sang et champagne | Bluebell et les sang-purs

Bluebell finissait d’avaler une première longue et dégoûtante gorgée de jus de citrouille, jalousant la fièvre de Maxton. Pourquoi devait-elle être en excellente santé, et son frère, malade et alité ? Pourquoi devait-elle ainsi supporter ces glorieuses et pathétiques mondanités, affronter tous ces échanges lamentables et hypocrites, quand son jumeau pouvait tranquillement se reposer sans avoir à assumer une bonne figure requise par une famille en éclat ? A défaut de s’en tirer vivante , Bluebell tirerait certainement de cette soirée une excellente leçon de moral : la vie est profondément injuste, et la santé ne fait pas tout.

L’ignoble goût de citrouille empoisonnait encore sa gorge lorsque Van Aken fit une allusion qui acheva d’envenimer le goût âpre dilué dans sa bouche. Mais ben sûr, la farandole d’écoeurement ne s’arrêta pas là : Junior crut bon d’intervenir et continuer les insinuations implicites. Bluebell posa son regard froid sur le Serpentard, affichant un air impassible en dépit de la curiosité qui la rongeait. A qui faisait-il donc allusion ? Il pouvait aussi bien parler de Carla , que de Finnbjörn, que d’elle-même : et elle refusait être placée dans le même panier que ce couple minable. Elle était venue faire preuve de politesse, et la voilà finalement confrontée à une situation embarrassante : mais elle ignorait que ce n’en était que le commencement. Finnbjörn, à côté d’elle, prit ainsi le risque de la saluer, ce à quoi elle ne répondit pas. Elle n’avait aucune envie, pas la moindre grâce de lui accorder une quelconque importance, fût-ce par son seul prénom. La Serpentard se contenta ainsi d’esquisser l’ombre d’un regard aux salutations du Gryffondor, signalant par ce geste hautain qu’elle avait entendu le son de sa voix mais qu’elle n’y répondrait certainement pas. Elle reporta ensuite ses yeux sur leur hôte, essayant de taire la nervosité qui la secouait depuis qu’elle avait pénétré la salle. A dire vrai, elle avait l’air parfaitement calme et sereine : seuls ses doigts crispés autour de son détestable verre témoignaient de l’agitation croissante de son être. Elle allait prendre une nouvelle gorgée, préférant de toute manière le terrible goût de son breuvage à la médiocrité de son voisin, lorsque Finnbjörn fit une remarque qui la figea dans son élan. Un sourire narquois habilla alors ses lèvres laquées d’un rose poudré, qu’elle porta finalement à son verre, gardant un instant de silence. Elle prit tout le temps de savourer l’amertume du goût qu’elle détestait dans sa bouche, le regard ancré sur son doigt replié autour de son verre, lequel portait justement la bague en question. Elle étincelait sous la lumière de la salle, dardant son émeraude et ses diamants d’éclats brillant. “J’ai toujours eu une attirance prononcée pour les bagues lumineuses et colorées. Les bijoux noirs sont trop ternes et fades à mon goût”, répondit-elle finalement d’un ton qui se voulait distrait et léger, non sans quitter un sourire de complaisance empreint d’une cruauté que certainement seul le Gryffondor pouvait déceler. Puis, toujours sans lui accorder le moindre regard, elle tourna son visage vers leur professeur face à eux, parée d’un superbe sourire altier. “Je vous rejoins vous et mes collègues”, fit-elle en montrant d’un geste pourtant dédaigneux Junior et Finnbjörn à ses côtés, “Nous partageons tous un même dessein qu’il nous incombe de ne pas perdre de vue. Notre collaboration est essentielle, cependant, n’oublions pas que nous avons tous des manières d’oeuvrer qui diffèrent… Et que toutes les alliances ne sont pas suspectes, du moment qu’elles desservent une cause juste.” Bluebell conclut ses dires en appuyant légèrement sur ce dernier mot, d’un ton péremptoire, insinuant à l’occasion qu’elle était profondément intransigeante sur certaines alliances. Elle adressa alors un sourire aimable au professeur, et porta à nouveau son verre à ses lèvres, sans interruption cette fois-ci.

Elle profita de sa difficulté de déglutition et du dégoût que lui inspirait le jus de citrouille pour respirer un instant dans cette atmosphère d’hostilité pesante, provoquée en majorité par la présence de Finnbjörn à ses côtés. Elle ne lui accordait pas la moindre attention - mais le seul fait de le sentir non loin d’elle l’ébranlait intérieurement. Qu’il est difficile de faire preuve d’indifférence quand on est meurtri, et que la source de cette douloureuse colère n’est qu’à quelques centimètres. Mais déjà un nouveau pion vint s’ajouter sur l’échiquier,, Hadley, suivie peu de temps après par une présence bien plus chaleureuse. L’arrivée de Phoenix, accompagnée d’Hannibal, eut comme l’effet d’un soulagement pour Bluebell : elle put enfin quitter un instant son masque de complaisance froide pour un sourire sincère. “Bienvenue à vous, Hadley, Hannibal, Phoenix”, salua-t-elle avant de se tourner vers cette dernière qu’elle gratifia d’un mouvement de tête gracile et entendu. “Je te retourne le compliment, tu es splendide.” Comme à son habitude, la jeune femme était ravissante : mais elle aurait pu porter une poubelle que Bluebell aurait été toute aussi amicale. Phoenix était bien la seule annonciatrice de bonnes nouvelles de la soirée.

Bluebell aurait voulu que cette brève entrevue avec son amie soit plus longue mais comme nous l’avons déjà mentionné, la vie est profondément injuste ; et Carla pénétra l’assemblée à son tour, non sans le toupet de venir se présenter à la jeune fille. Un goût profondément amer et répugnant couvrit son palais ; mais rien à voir avec le jus de citrouille cette fois-ci. Bluebell, presque malgré elle, toisa Carla de haut en bas sans s’attarder plus longtemps sur les fleurs à son poignet, évidemment en accord avec les fleurs figurant sur la veste de Finnbjörn. Ce n’est qu’après un bref instant que Bluebell se souvint qu’en ces lieux, il convenait de garder un air condescendant, aussi couvrit-elle ses lèvres d’un sourire mondain et figé, qui n’avait plus rien à voir avec la chaleur accordée quelques instants auparavant à Phoenix. “En effet”, fit-elle d’un ton froid mais placide, “Nous n’avons jamais eu la chance de faire connaissance. Enchantée, Carla”, reprit-elle avec une amabilité pourtant glaciale, aux échos presque moqueurs. Puis elle leva son verre en sa direction comme pour trinquer à leur rencontre, prenant toutefois soin de ne pas, même un seul instant, poser ses yeux sur Finnbjörn entre elle et son interlocutrice. Bluebell porta alors une troisième fois son verre à ses lèvres ; et jamais le goût abject du jus de citrouille ne correspondit autant à l’exécrable apprêté de ses sentiments. Noyant sa fureur muette sous son jus, elle profita à nouveau de cet instant de tranquillité pour effacer au mieux la nervosité qui la traversait et rendait cette soirée étouffante.

Mais à force d’efforts, Bluebell était parvenue à la fin de son verre : la seule bonne nouvelle, en dehors de l’arrivée de Phoenix, de ce début de soirée. Elle quitta discrètement la déplaisante assemblée, n’ayant plus son verre pour se réfugier de la lourde présence de Finnbjörn qu’elle s’efforçait de rendre transparente, uni désormais à Carla, et rejoignit un elfe de maison plus loin qui transportait quelques coupes de champagne. Elle posa son verre vide sur le plateau d’argent et prit une coupe alcoolisée dont la vue lui soulagea un peu le cœur. Ce n’est que lorsqu’elle releva les yeux qu’elle s’aperçut qu’elle s’était négligemment approchée d’Erin, qui était également restée en retrait. Bien. La vie était donc réellement injuste. "Erin”, déclara-t-elle alors avec une politesse couverte de mauvaise volonté qu’elle n’essaya même pas de cacher - toute énergie était bonne à préserver ce soir. Son regard s’attarda un instant sur une marque plus épaisse sur un coin des lèvres de la Poufsouffle. L’ombre d’un sourire couvrit les siennes, réalisant qu’il s’agissait sûrement d’une trace de leur litige lors du club de duels. Bluebell elle-même conservait quelques hématomes de ce combat sur son bras droit. Les deux ennemies étaient réunies, désormais, et dans un contexte trop noble pour user de leurs insultes usuelles. La Serpentard se contenta alors de jauger son adversaire du regard, se demandant si elle oserait attaquer, même verbalement, à une telle soirée. Un sourire sournois couvrait son visage, songeant à leur haine mutuelle. Au moins celle-ci avait l’honneur d’être assumée et pleinement vécue, contrairement l’ambiguïté détestable de son cher jumeau qui préférait taire son mépris dans des fleurs de lavande.

Tenue de Blue:

code by EXORDIUM.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Sangs et champagne

Feat les invités

Florent était dans son dortoir quand il reçut un courrier. Il le prit alors et l'ouvra délicatement. En la lisant, il apprit que le garçon était convié à participer à une soirée qu'organise le Professeur de Potion dans la salle 44 se trouvant dans les sous-sols du château.

Florent ne savait pas trop pourquoi il avait reçu cette lettre. Mais il se dit que c'était l'occasion parfaite de voir d'autres élèves, car d'après lui il ne devait pas être le seul élève du château à avoir reçu cette lettre.

Le reste de la journée fut assez banal avant qu'arrive l'heure de cette soirée. Pour l'occasion le Gryffondor décide de porter un simple smoking noir afin de donner la meilleure impression au Professeur ainsi qu'aux autres convives. Puis lorsque Florent a fini ses derniers préparatifs, il quitte donc son dortoir pour se diriger vers les cachots.

Cela lui prend plusieurs minutes, car il faudra au total descendre huit étages avant d'arriver aux cachots. De plus, Florent connait à présent le château comme sa poche et n'a pas eu difficulté pour rejoindre le lieu où la fête se déroule.

Après avoir marché plusieurs minutes, le Gryffondor arrive enfin au lieu de réception. Il pénètre alors dans la salle et y remarquer la présence de quelques élèves. Pour le moment, il n'en connait aucun, malgré tout certaines têtes lui semblent familières.

En attendant d'aller de voir le Professeur de Potion. Florent observe un peu plus l'aménagement de la pièce. Il voit de grands tapis richement colorés couvrent le sol de pierre, les murs, eux, sont recouverts de tentures où des figures cousues reproduisent quelques scènes historiques du monde des sorciers.

Soudain un elfe de maison passe à côté du Gryffondor en tenant un plateau avec plusieurs boissons non-alcoolisées ainsi que petit gâteaux et apéritifs. Florent saisit alors un verre de jus de citrouille ainsi qu'un amuse-bouche qu'il s'empresse d'avaler.

Ensuite, il boit une gorgée du jus de citrouille afin de faire passer ce qu'il vient de manger. Maintenant il est temps pour Florent de saluer le Professeur A. van Aken. Il avance donc tranquillement en sa direction, celui-ci semble être en compagnie d'élèves qui doivent avoir eu la même idée que Florent de le saluer et de le remercier de l'invitation.

Lorsque le deuxième année arrive en face du Professeur, il lui dit alors un grand sourire:

"Bonsoir Professeur, merci de votre invitation. C'est une première pour moi de participer à une soirée pareille. Vous prévoyez d'en faire plus souvent durant cette année ?"

tenue de soirée:

Codage par Libella sur Graphiorum

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Van Aken écouta avec attention les réponses d'Archambault et du jeune Sorensen, hochant doucement la tête à ce qui sonnait un peu comme une justification. Oui, oui. Il y avait des traitres à leurs sangs. Il y en avait toujours eu. Mais la traitrise n'était pas héréditaire et l'on pouvait faire du fils d'un couard un grand homme, tout comme celui d'un héros un m'as-tu-vu prétentieux. Au moins ces deux jeunes gens semblaient, plus que d'autres, avoir à l'esprit les enjeux qu’impliquaient leurs lignées. Il n'y avait peut-être qu'à les pousser dans la bonne direction ?

L'heure du rendez-vous à proprement dite avait sonné et en quelques minutes la pièce s'était remplie aussi sûrement que ses coupes de champagnes, au point même que van Aken finit par perdre légèrement le fil, remarquant les étudiants seulement quand ces derniers se présentaient à lui. Il les salua chacun d'un mot bienveillant.

Ce fut d'abord une jeune fille vêtue de bleu et sur la poitrine de qui brillait un insigne orné de la lettre P. On ne pouvait s'y tromper, il s'agissait de Hadley O'Lewis, la préfète des serdaigle. Van Aken ne savait trop que penser d'elle et de sa famille. Ils ne participaient pas aux mondanités et ne s'étaient jamais dans l'histoire récente engagé en faveur du camp de la noblesse et de la grandeur. Mais le sang restait le sang et si un panier pouvait parfois comporter quelques pommes pourries, peu importait du moment qu'il était bien tressé.

- Miss Lewis, c'est un plaisir de vous avoir parmi nous ce soir. J'attends beaucoup de vous pour vos ASPIC.

Presque immédiatement après, ce fut au tour d'une autre jeune fille, aux cheveux bouclés et à la peau mate de se présenter à lui. Il la reconnu également sans mal. Van Aken connaissait chacune des grandes lignées presque de mémoire. Il avait eu beaucoup d'années pour les mémoriser.

- Miss Reyes, je suis tout aussi ravi, soyez-en sûre. Il est bon de pouvoir contempler d'une seule fois les futures gloires de notre pays.

Puis un jeune homme qu'il reconnu immédiatement comme étant Florent Kane, un jeune gryffondor plutôt sympathique mais qu'il pensait un peu benêt pour son âge, malheureusement. Mais peut-être était-ce simplement sa maison qui voulait cela ? A son époque, les serpentards entretenaient une forte rivalité avec les gryffondors, rivalité qui avait durablement marqué sa scolarité et dont il gardait encore aujourd'hui des traces.

- Bonsoir Monsieur Kane. Oh, rassurez-vous mon enfant, il y en aura autant que nécessaire, j'espère qu'elle vous plairont mais attention, pas d'alcool pour vous, je veille.

Il affubla le jeune homme d'un clin d’œil complice. Il portait une veste indiscutablement moins bien taillée que les autres tenues de soirée mais le vieil homme mit cela sur le compte de la maladresse et du manque de codes bourgeois. On ne pouvait le lui reprocher, mais il faudrait lui apprendre.

Autour de lui, des petits groupes enthousiastes se formaient déjà, discutants à voix basses, chuchotant, ricanant, se saluant, parlant avec froideur ou au contraire d'un ton amical. Van Aken ne pouvait tout voir, tout entendre, mais cette espèce de noble basse-court lui procura un sombre mépris. Il n'avait pas invité tout ces illustres rejetons pour les laisser cancaner et boire son champagne tranquillement.

Soudain, le professeur leva sa canne et l'abaissa d'un coup sec sur le sol. Il y eut une explosion contenue et quelques étincelles s'échappèrent du pieds du bâton. A présent qu'il avait obtenu le silence, jugeant qu'ils étaient assez nombreux, van Aken s'éclaircit la gorge et leva sa coupe au niveau de son front, signifiant qu'il souhaitait porter un toast.

- Chers élèves, chers amis, chers sang-purs...

Le mot avait été prononcé. Il avait régné depuis le début de la soirée une sorte de tabou inutile autour de ce-dernier mais à présent, pour ceux dont l'invitation n'avait pas fait sens, le secret était éventré.

- J'aimerai porter un toast avec vous ce soir à vos études, tout d'abord, et vous souhaiter à chacun de grandes réussite scolaires... et dans le reste de votre vie professionnelle !

Il jeta un furtif coup d’œil à Hadley avant de lever une première fois sa coupe un peu plus haut puis de la porter à ses lèvres. Sans attendre, il la leva une deuxième fois et reprit.

- Un deuxième toast, à présent. Peut-être semblera-t-il plus symbolique à certains d'entre vous mais ce ne seront que les plus sots. Au pouvoir ! Sachons chaque jour de notre vie nous rappeler le formidable potentiel qui court dans nos veines, héritiers que nous sommes de siècles et de siècles de société et de culture sorcière, lentement bâtie, mais également d'une solide filiation, car notre don n'est pas inné, il a été entretenu avec soin au cours du temps, comme on élève des bêtes superbes à force d'une rigoureuse sélection. Au pouvoir ! Et au sang...

Pour la seconde fois, il porta à ses lèvres sa coupe et en bu une petite gorgée. Quand il abaissa sa coupe à nouveau, il la déposa cette fois sur le plateau que lui tendait un elfe de maison qui se tenait à ses côtés, attendant visiblement un ordre ou une instruction, sans oser bouger.

- Si je vous ai invité ce soir, chers élèves et un jour je l'espère, chers amis, c'est pour que vous vous amusiez, bien sûr, car il est bon de savoir parfois s'accorder une pause méritée dans le travail. Mais ce n'est pas le seul objectif de cette soirée.

Prenant son temps, son regard se porta tour à tour sur chacun des visages juvéniles qui l'entouraient. Comme si le vieux professeur voulait s'assurer qu'ils prendraient bien la mesure de ses paroles.

- Vous tous qui êtes ici êtes les rejetons d'anciennes et vénérables familles. C'est peut-être la première fois qu'on vous réunit à Poudlard sous ce simple prétexte, du moins pour les plus jeunes d'entre-vous. Je ne vous assommerai pas avec les théories du sang, vous les connaissez, je n'en doute pas, mais, j'aimerai que chacun ici prenne un instant le temps de réaliser que sa présence en ces lieux n'est pas un dû. C'est un conquis. Nés dans une autre famille, vous pourriez être en train de réparer des "automobiles" ou des "magnétophones" comme les appellent les moldus. Vous seriez faibles, obligés d'emprunter des machines pour vous déplacer rapidement, obligés de salir vos mains pour nettoyer votre demeure, de vous prostituer à un système économique qui ne tiendrait ni compte de votre talent, ni de votre force...

Son ton était sentencieux. Dur.

- Si vous êtes ici, promis à un avenir grand et glorieux, ce n'est pas un hasard. Vous êtes l'aboutissement des luttes des générations passées, préservant pour leurs enfants, pour la société entière des lignées fortes, pures, sans tâches. Il n'est pas de mon pouvoir de vous dire quoi faire ou penser de cet héritage, mais la question de le faire fructifier ou de le gâcher n'appartient qu'à vous, et à ceux dont vous choisirez de vous entourer.

Il y eut un instant de silence puis une ombre de sourire réapparut sur les lèvres du vieil homme, faisant légèrement redescendre la pression d'un cran. Sur le plateau qui était toujours tenu à sa hauteur, van Aken se saisit de son verre qu'on avait rempli à nouveau pendant sa brève prise de parole. Il le porta à proximité de sa bouche avec un plaisir non dissimulé et conclut avant d'avaler une nouvelle gorgée de champagne.

- Allons, assez de discours sentencieux, profitez de votre soirée jeunes gens. Il n'appartient qu'à vous de choisir comment l'occuper.

Kathleen avait eu la surprise, quelques jours auparavant, de recevoir une invitation pour une fête de la part du professeur de Potions, le professeur Van Aken. Elle n’avait pas beaucoup côtoyé son professeur, pour le moment, en dehors des cours. Mais elle savait qu’il faisait partie des grands du monde de la magie pour en avoir entendu parler par ses parents. James et Mary Kirte n’organisaient que peu de ces soirées mondaines, qu’ils n’aimaient pas beaucoup, mais parce que cela faisait partie de leurs obligations, ils s’étaient rendus à plusieurs d’entre elles. Une fois ou deux, durant l’année qui avait précédé l’école, Kathleen avait pu les accompagner et avait donc appris à se comporter dans le monde. Cela lui servirait ce soir-là.

Elle descendit dans les cachots où la fête devait se dérouler. En approchant, elle entendit les échos des voix des participants devenir de plus en plus forts au fur et à mesure qu’elle s’approchait. Elle supposait qu’elle allait encore se sentir toute petite, car il ne devait pas y avoir beaucoup d’élèves de Première Année qui soient invités. Quoiqu’elle ignorât tout des critères de sélection. Elle avait peut-être été invitée à-cause de la notoriété de ses parents ou pour une autre raison qu’elle ne connaissait pas. Elle verrait bien en arrivant.

Quand elle entra dans la pièce, il y avait déjà pas mal de monde et la fillette espéra qu’elle n’était pas arrivée en retard. Elle jeta un œil pour voir s’il y avait quelqu’un qu’elle connaissait mais elle n’en avait pas l’impression. En fait, elle avait plutôt le sentiment qu’elle ne connaissait personne et cela la rendait un peu nerveuse, mais elle était décidée à ne pas le montrer et à faire honneur à ses parents.

« Allez, ma fille, tu en es capable, » tenta-t-elle de se convaincre.

Elle avait revêtu sa plus jolie robe et ses meilleures manières et son attention fut soudainement attirée par le professeur qui prenait la parole. Elle écouta donc avec attention son discours et hocha la tête quand il les encouragea dans leurs études, c’était sans nul doute ce que devait faire le meilleur des professeurs. Mais lorsqu’il parla d’héritage, cela fit froncer les yeux de Kathleen en se demandant ce qu’il voulait dire par là. Elle s’approcha un peu pour ne rien manquer de son discours.

Celui-ci la fit pâlir et la cloua sur place. Il était purement et simplement en train de revendiquer la pureté du sang sorcier, dépourvu de tout sang moldu. Elle avait donc été invitée parce qu’elle se trouvait être une Sang-Pure. Bon, au moins, cela était éclairci. Et elle était tombé dans ce genre de soirées où le statut du sang est considéré comme la position sociale de l’individu. C’était donc une soirée où elle risquait d’entendre des choses désobligeantes sur ceux qui avaient fait partie de sa vie pendant toute son enfance.

Bien qu’appréciant un peu plus de tolérance dans ses considérations, Kathleen avait appris avec ses parents à différencier la conviction profonde et le paraître. Quand on était en société, on évitait de créer débats et esclandres en s’opposant à ce genre de principes. C’était la règle pour ne pas se confronter au conflit perpétuel, et Kathleen détestait le conflit. Elle n’aimait pas beaucoup non plus les convenances, mais il y avait des choses à faire quand on voulait représenter ses parents et elle était leur fidèle représentante ce soir, elle ne devait pas démériter.

Il était donc temps de faire ce qu’il fallait et d’aller saluer l’hôte de la soirée, comme elle se devait de le faire. Pour le moment, c’était assez simple comme protocole et pour la suite, elle verrait bien dans quelle direction soufflerait le vent. Et puis, malgré tout ce qu’elle désapprouvait, elle pourrait peut-être se faire des amis parmi les élèves présents ce soir. Cette idée en tête, elle s’avança vers le professeur devant qui elle fit une gracieuse révérence. Après tout, même si elle n’avait que onze ans, elle tenait à démontrer qu’elle ne manquait pas de toute l’éducation nécessaire pour venir à ce genre de soirées.

« Professeur, je vous remercie de m’avoir invitée à cette soirée. Je vous prie d’excuser mon retard, c’était tout à fait involontaire de ma part. Mais rassurez-vous, je suis arrivée à temps pour votre discours d’ouverture. »

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Des mondanités !

Maya se tenait devant un grand miroir dans son dortoir. Cela faisait prêt d’une heure qu’elle faisait des allers et retours de la porte de la chambre jusqu’au miroir. Elle se tourna pour la énième fois vers ses camarades pour leur demander si cela lui allait vraiment et si elles pensaient vraiment qu’elle devait s’y rendre.

« - Maya allait vas-y tu es en retard ! Tu avais déjà pris du retard à cause de se devoir et du fait de t’être préparé, mais là, tu l’es encore plus à hésiter sans fin pour savoir si tu dois t’y rendre ou non. Vas-y et profite, dis-toi que ce n’est pas tous les jours que tu es invité à une soirée privée célébré par un professeur et que tu peux faire fit du couvre-feu. Je te conseille de t’excuser dès que tu y arrive, pour ne pas paraitre impolie et surtout va voir le professeur pour lui donner tes salutations. »

Maya fronça les sourcils, elle n’avait jamais participé à ce genre de soirée et ne savait absolument pas comment se présenter comme il faut. Surement que les autres élèves le savaient. Mais elle retiendrait ce que ces compagnes venaient de dire. Il lui faudrait se montrer raffiné… Mais bon tous ce que Maya espérait, c’était trouvé une tête familière pour ne pas se sentir trop dépaysée. Elle n’avait vraiment pas l’habitude de ce genre de mondanité. Ayant vécue parmi les moldus jusqu’à son arrivée à Poudlard sans réelle contact avec le monde sorcier, c’était vraiment étrange pour elle de se retrouver propulser dans ce genre de petite fête. Elle inspira un grand coup, remis en place une mèche de cheveux, puis pris son courage et se mit en route :

« - Bon j’y vais les filles à toute, j’essaierais de ne pas faire trop de bruit en revenant pour ne pas vous réveillez. Ne restez pas réveillées, je vous raconterais tous demain. Enfin, s’il y a quelques choses à raconter et si je ne m’enfuis pas avant… »

Elle marmonna cette dernière phrase pour elle-même. Partant toujours aussi moins sûr d’elle pour participer à cette soirée. Son père n’était pas au courant qu’elle se trouvait ici, elle n’avait pas vraiment cru bin de le prévenir. De toute manière ne serait-il pas mis au courant de ce que fait ses collègues ? A quoi bon s’embêter, lorsqu’il pouvait savoir cela sans son aide ? Il fallait qu’elle arrête de tergiverser sur des détails peu importants. Elle ne prit pas la peine de retarder son arrivée et elle décida d’accélérer le pas pour le pas arrivée à un point culminant et se faire remarquer. Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes d’avoir du retard. Jamais elle n’aurait pu s’attendre à faire autant preuve d’impolitesse dans son retard. Au mieux les britanniques aimaient arriver 15minutes pour permettre à leur hôte d’être prêt à temps. Mais pas une minute de plus, car cela serait alors un manque de respect évident. Elle espéra ne pas avoir droit à un sermon dès son arrivée dans ce genre de soirée. Elle hâta encore plus le pas, risquant de tomber à la première occasion. Mais elle décida de faire fit du danger et vis non loin devant elle une jeune fille. Une silhouette qu’elle semblait connaître.

En plissant les yeux, Maya cru reconnaître Kathleen, le jeune première année qu’elle côtoyait depuis la rentrée maintenant. Si c’était réellement elle, maya se sentit légèrement plus à l’aise. Elle tenta tant bien que mal de la rattraper avant qu’elle n’entre dans la pièce, mais il était trop tard. Maya décida de ralentir de reprendre contenance et entra nonchalamment dans le lieu. Elle resta un instant sur le pas de la porte pour se faire à la vision qui se trouvait devant elle. Et elle en fut particulièrement éblouie. Un sursaut de rappel lui revint en mémoire et elle chercha du regard le professeur Van Aken. Dès que son regard se posa sur lui, elle se dirigea vers l’homme sans aucune hésitation. Elle allait leur montrer que même si elle n’avait jamais eu l’occasion de participer à ce type d’évènement, elle n’en était pas moins bien élevée et que sa bienséance ne serait certainement pas plus faible que celle des autres participants. Elle avait après reçu une éducation stricte lorsqu’elle était auprès de ses grands-parents. Et son père ne lui permettait pas non plus tous. Elle attendit calmement non loin des deux pour ne pas paraitre impolie, de même elle prit un verre et s’intéressa à ce qui l’entourait en attendant le bon moment. Ecoutant d’une oreille distraite, les jeunes qui semblaient reprendre leur conversation. Dès qu’elle vit une opportunité de prendre contact avec l’hôte, Maya s’approcha :

« Professeur Van Aken, veuillez pardonner mon retard, je devais terminer l’étude d’un devoir et je m’y suis perdu dedans. Je vous remercie pour l’invitation. Les décorations sont absolument ravissantes. »

En effet, maintenant que maya y regardait réellement de plus près tous n’étaient représentation de richesse et d’aisance sociale. Elle était réellement impressionnée et son regard brillait légèrement de curiosité. Peut-être que finalement, cette soirée allait être plus appréciable que ce qu’elle n’avait imaginée. Et qu’elle pourrait profiter. Mais allait-elle réellement pourvoir s’intégrer parmi toutes ses personnes ? Au pire des cas, elle pourrait toujours obtenir une bonne conversation avec les tableaux n’est-ce-pas ?

Robe de maya:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Le vieux professeur n'avait seulement fini de terminer sa coupe qu'une toute petite fille se présenta à lui avec un grand sourire. Elle était vraiment charmante, de la vraie graine de bonne lignée, indiscutablement, et douée avec cela. Van Aken ignorait si la jeune Kirte était également compétente dans les autres matières mais en potion il n'avait jamais eu rien à redire. Peut-être parfois quelques errances théoriques sans nul doute dues à son jeune âge, mais on ne pouvait exiger la perfection toujours.

Il lui adressa un sourire poli, se penchant un peu sur elle.

- Vous m'en voyez ravi, jeune fille. J'espère qu'il vous donnera à réfléchir pour les prochaines années que vous passerez ici.

Le professeur de potion reprit sa posture normale et désigna Finnbjörn et Junior qui se tenaient toujours à ses côtés.

- Vous ne connaissez peut-être pas messieurs Sorensen et d'Archambault, messieurs, voici miss Kathleen Kirte, une jeune élève de poufsouffle, je le déplore, mais qui a fait plus que ses preuves dans mes cours.

Il était toujours décidé à mettre en contact un maximum de sang-purs possibles. Cette soirée n'avait pas d'autre objectif que de les faire nouer des liens, se connaitre et se reconnaitre. Tout cela restait bien sûr très sage, mais van Aken était prudent, rien que son discours, s'il s'ébruitait, pouvait lui valoir des suspicions de la part de sa direction. Rien de plus, bien sûr, il n'était en aucun cas illégal de discuter voir de promouvoir les théories du sang, tant qu'on ne remarquait aucune discriminations à cause de cela dans la façon dont il délivrait ses cours. Et des discriminations, il n'y en avait pas eu. Ou alors, discrètement. Dans la manière dont il acceptait ou pas de délivrer ses conseils ou ses indications. A ses yeux, la subtilité, la discrétion étaient fondamentales. Il avait perdu trop de gens qui s'étaient engagé avec folie et hardiesse dans la quête de leur propre pouvoir. Tous étaient morts aujourd'hui et lui, seul, se tenait encore là, prêt à reprendre leur flambeau là où ils l'avaient laissé.

De fait, van Aken ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Il y avait encore beaucoup de travail à faire dans cette école et mettre en contact tous les sang-purs qu'il avait pu noter n'était qu'une première étape : les graines qu'il semait pour un avenir meilleur. Mais une graine ne poussait pas d'elle-même, encore lui fallait-il un terreau fertile et de l'eau pour croitre. Le vieil homme comptait bien apporter les deux... à ceux qui se montreraient méritants.

- Dites moi, miss Kirte, votre mère, Mary, travaille-t-elle toujours à ses potions ? J'ai eu le plaisir de la rencontre un jour lors d'une convention de potioniste, une jeune femme douée, indiscutablement, discrète toutefois, il n'y a bien qu'à ce genre d'événements professionnels que je la croise... nous bouderait-elle lors des derniers sabbats ?

Son ton était doux, légèrement chantant à cause de l'alcool, mais que l'on ne s'y trompe pas, van Aken avait les idées claires. Les Kirte ne s'étaient jamais montré très enthousiastes lorsqu'il s'agissait de se joindre aux autres familles de haut rang, malgré qu'ils y aient leur place. On ne pouvait à ce stade parler de traitrise au sang, bien sûr, mais puisqu'il avait désormais leur fille sous la main, le vieux professeur y voyait là l'occasion d'éclaircir un peu les choses. Distinguer, dans ce marigot de sang et d'opinion, les amis des ennemis.

Soudain, une seconde présence l'interpella et il eut le plaisir de découvrir la petite Wolffhart, l'une des élèves qu'il attendait le plus car elle était encore un mystère à ses yeux. Douée, elle aussi, moins peut-être, mais surtout, elle était la clef qui pouvait lui donner accès à des informations sur son père, le professeur Wolffhart. La nomination d'un sang-pur au poste de professeur d'étude des moldus avait été un sacré coup pour la société sorcière respectable. Cet enseignement était en général mal-vu et gangrené de progressisme. Tout portait à croire que Rufus ne faisait pas exception, des rumeurs qui lui étaient parvenues, mais il devait s'assurer de l'ampleur du désastre avant d'agir. Aussi absurde que cela puisse sembler, à Poudlard, un enseignant de tradition moldu n'était pas subordonné au maître des potions...

- Miss Wolffhart, votre retard est pardonné à condition que vous le rattrapiez sans attendre...

Et pour accompagner ses mots, il claqua des doigts, encourageant un petit elfe de maison qui tenait un plateau à bout de bras à s'approcher d'eux.

- Jus de citrouille, tenez-vous-en aux boissons sans alcool, je compte sur vous. ajouta-t-il d'un ton aimable. Votre camarade, monsieur Kane est dans les parages...

Il se tourna un peu laborieusement compte tenue de sa canne et du petit ballet de plateaux qui l'entouraient et repéra Florent Kane non loin.

- Nous en étions de toute façon encore au stade des présentations, mais ce n'est pas une activité négligeable, au contraire, les amis que l'on se fait à Poudlard sont bien souvent des amis pour la vie...

Kathleen sourit lorsque son professeur se pencha vers elle en lui disant qu’il espérait que son discours l’influencerait. Il était clair qu’il l’influencerait mais probablement pas dans le sens qu’il espérait. Cela dit, Kathleen savait pertinemment qu’il ne valait mieux pas montrer d’hostilités envers les gens un peu radicaux. Elle connaissait les méfaits que peuvent causer les idées extrêmes dans l’esprit des gens et surtout, dans leur comportement. Kathleen n’avait aucune envie que tout cela parte en pugilat et puis, elle était trop jeune pour ce genre de débats. Elle préférait montrer qui elle était, une jeune fille bien éduquée et qui savait se comporter.

« Eh bien, je ne sais de quoi demain sera fait, Professeur. Mais il ne fait aucun doute que j’ai beaucoup à apprendre et que je comprends l’importance de ne me fermer aucune porte. »

Elle était sincère en prononçant ces mots. L’humilité faisait partie intégrante de la personnalité de la fillette. Et elle était convaincue que de cette façon, elle pourrait toujours trouver le moyen de progresser dans la vie. Le professeur lui présenta ensuite deux élèves qui se trouvaient non loin. Kathleen les avait déjà aperçu dans les couloirs, mais ils étaient beaucoup plus âgés qu’elle, en cinquième année, et de plus, ils n’étaient pas de sa maison. Elle ne leur avait donc jamais été présentée, mais ce détail venait de changer. Elle fut touchée par le compliment de l’enseignant, même si elle n’appréciait pas tellement qu’il dénigre sa maison. Mais le compliment quant à ses qualités en potions lui fit plaisir. Elle salua les deux jeunes hommes d’une révérence.

« Messieurs, je suis enchantée de faire votre connaissance. »

Elle se tourna vers le professeur quand il la questionna à-propos de sa mère. Elle savait qu’elle avait participé à quelques conventions de potionistes et n’était pas outre mesure surprise qu’elle connaisse son professeur, mais le fait qu’il s’interroge à-propos de son absence durant certains évènements du monde des sorciers était plus préoccupant. Mary et James ne souhaitaient pas que l’on pense qu’il boudait la société, même s’ils n’avaient pas autant de goût pour sortir que la majorité des gens de leur condition.

« Vous savez ce que c’est, Professeur, » dit-elle en souriant. « Ma mère, en dehors de son labo, ses plantes et ses potions a un peu tendance à oublier qu’il existe un monde. Mais mon père se charge de le lui rappeler de temps en temps. Cela dit, nous avons eu l’occasion de participer à quelques soirées durant l’été. J’ai pu les y accompagner pour la première fois. Je suis navrée de ne pas vous y avoir rencontré, cela nous aurait permis de faire connaissance avant ma première rentrée. »

A cet instant, Kathleen fut heureuse de voir arriver son amie Maya. Elle ne savait pas que Maya était aussi une Sang-Pure. En même temps, Kathleen n’avait pas vraiment pour habitude de demander leur statut du sang aux personnes qu’elle rencontrait. Mais au moins aurait-elle une amie proche ce soir. Maya s’excusa auprès du professeur qui ne s’offensa pas de son retard mais leur servit à toutes les deux un verre de jus de citrouille. Il leur signala aussi que les boissons alcoolisées leur étaient interdites et Kathleen sourit à son professeur.

« Si cela peut vous rassurer, il ne me serait jamais venu à l’idée d’en boire, Professeur, » dit-elle avant de se tourner vers Maya. « Maya, je suis trop contente de te voir ! Ce sera une bien meilleure soirée avec toi à mes côtés ! »

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

sang et champagne

sang-purs

Mon sourire se fait dansant sur mes lèvres, prémices d’un rire que je consens cependant à noyer dans une gorgée de champagne. Les apparences étaient reines ce soir, c’était un point essentiel à ne pas oublier. Carla s’avérait plus mordante que dans mes souvenirs. Moins fade, également. Son incitation à abandonner les faux-semblants me plaisait bien ; ses flatteries à l’égard de mon frère adoré m’amusaient. Les regards de ce dernier, je les déchiffrais sans peine. Il s’interrogeait sur ce tête-à-tête qui s’éternisait trop à son goût, se demandant ce que sa flamboyante jumelle pouvait bien vouloir à sa délicieuse petite-amie. Oh oui, mon tendre jumeau était des plus prévenants. Et s’il ne faisait aucun doute qu’il m’accordait une confiance aveugle et m’abandonnerait sa vie sans sourciller, certain que je ne le trahirai pas - à raison - il n’en était pas moins suspicieux à outrance. Peut-être également à raison, au vu de mes nombreux éclats. Une dissonance qui s’ajustait cependant à la perfection. Oh mais sa confiance à mon égarrrd est prrroporrrtionnelle aux inquiétudes que je lui prrrocurrre. Autant dire qu’elles étaient sans bornes. Quoique. Il me connaissait trop bien et savait toujours à quel tournant m’attendre. Et ce, malgré son amnésie. Si elle avait effacé ses souvenirs, il n’en était rien de cette compréhension innée qui nous liait. Ce qui me satisfaisait plus que je ne l’aurais jamais avoué. Parce que cette peine acide née de son regard vide de toute reconnaissance qu’il avait posé sur moi des mois plutôt avait été plus brûlante que je ne l’avouerait jamais.

Un été en commun nous attendait vraisemblablement : j’avais proposé à Junior de venir avec moi et Finnbjörn m’avait présenté Carla comme son invitée. Cette dernière semblait s’en réjouir et si rien n’était encore organisé, comme elle le soulignait justement, ce n’était qu’une affaire de quelques hiboux pour prévenir Grand-Père et Grand-Mère. Si mon opinion quant à la relation entre Yaxley était Finnjörn était encore floue, la Serpentard semblait en avoir une bien arrêtée quant à celle qui nous liait, Junior et moi. Mon ton se fait légèrement plus hostile alors que je l’interroge. J’avais conservé l’image d’une Carla Yaxley sotte et méprisable, une fille de bonne famille qui s’était entichée d’un infâme bouffon, trahissant principes et bienséance pour quelques baisers. Je redécouvrais une redoutable joueuse. Elle était encore très loin d’arriver à la cheville de mes frères, par exemple, mais je décelais chez elle des vagues de personnalités qui méritaient plus d’intérêt de ma part que je n’en avais jamais eu à son égard. Elle n’était pas à prendre à la légère. Sa gentillesse était apparente, mais le revers ne devait pas se trouver si loin du vernis appliqué à ses traits. Alors je l’écoute avec une certaine attention, mes yeux se perdant du côté de mon meilleur ami. J’aimais aller au fond des choses, en comprendre les tenants et les aboutissants, satisfaire ma curiosité et apporter des réponses claires aux questions que je me posais. Excepté ces derniers temps, en ce qui concernant Junior. Je ne savais pas où nous allions, où nous étions même, je savais juste que sa présence m’était indispensable et que j’aimais ce que nos regards et nos caresses plus ou moins prononcées tissaient autour de nous. Le reste m’importait peu. Terrriblement rrréducteurrr approuvé-je avec un sourire indéfinissable. Avant d’en arriver au vif du sujet, cessant les ronds de jambe, comme le nota si bien ma camarade.

Je ne lui demandais pas d’éclaircissements : si mon frère adoré l’avait choisie, c’est qu’elle était prête à tenir sa langue. Les explications viendraient de lui directement et si mon impatience s’échauffait face au temps qu’il prenait à dissiper les ombres, je savais pertinnement qu’il ne le ferait que lorsqu’il l’aurait décidé. Cette lucidité n’empêche pas les menaces à peine voilées de franchir mes lèvres. Quoiqu’ils fassent, tous les deux, cette chère Carla avait intérêt à faire attention à ses pas. Finnbjörn avait beau me tenir à l’écart pour l’instant, il savait aussi bien que moi que je ne lui en tiendrai jamais suffisamment rigueur pour ne pas l’aider à punir le moindre faux pas. Elle viendrrra réponds-je succinctement, ne souhaitant pas détailler l’amertume que créaient les cachotteries de mon tendre jumeau. J’avais toujours détesté cela et c’était malheureusement ce dans quoi il excellait le plus. Justement, évite d’attirrrer l’attention de ce pathétique jourrrnaliste, même si son sorrrt devrrrait bientôt êtrrre rrréglé. Je n’allais pas plus loin, cette histoire-là n’appartenait qu’à Finn et moi. Quant à la leur, j’en étais tenue à l’écart pour l’instant mais viendrait le jour où ce ne serait plus le cas. Carla était prévenue et savait à quoi s’en tenir.

L’arrivée de Sherwin ne manque pas d’attirer mon regard clair. Véritable insulte à la loyauté, elle avait serpenté entre les individus comme la vipère qu’elle était, jusqu’à parvenir à mon parrain. Le groupe qu’ils formaient est bien augmenté de mon aîné et de ma meilleure amie, ainsi que d’autres visages inconnus qui venaient saluer notre hôte. Un sifflement de dépit m’échappe tandis que je porte ma coupe à mes lèvres, constatant qu’elle était vide. Je la dépose dans un geste lourd de dédain sur un plateau qui passe par-là, porté par l’un de ces elfes qui déploient des trésors de discrétion pour ne pas nous importuner de leur présence. Je n’avais pas envie de retourner dans la fosse aux serpents. Devant mon oncle, il me faudrait être irréprochable : point d’embrassades avec mon aîné que je n’avais pas croisé depuis de longs jours ; point de sous-entendus moqueurs avec ma meilleure ami ; point de tendresse avec Junior, la bienséance dont nous n’avions que faire en privé nous l’interdisait en public. C’était ce dernier point, au-delà des autres, qui me poussa à ne pas bouger. La vision d’ensemble qui se dessinait de là où j’étais me permettais d’observer un tout autre tableau que si je les avais rejoints. Regards, rictus, tensions.

Un coup de canne assorti d’étincelles fait tomber un silence respectueux sur l’assemblée. Le discours de mon oncle débuta alors, pompeux et lourd de sens. Son premier toast m’arracha un sourire. Le second le rendit plus brûlant. Parler de pouvoir avait toujours cet effet-là sur moi. Le charisme de l’enseignant servait à la perfection les propos qu’il déroulait sous nos yeux attentifs. Enfin, enfin nous avions avec nous un adulte digne de ce nom, aux idéaux qui n’étaient pas entachés par cette maladie qui affaiblissait le monde sorcier depuis bien trop longtemps : la tolérance. Le sang. Le notre et celui que nous devions faire couler. Un rictus méprisant face au cauchemar qu’il dépeint. Il savait quoi dire et comment le dire. Des paroles qui faisaient agréablement chauffer mon sang, flamboyer mon regard, danser mon sourire féroce. Je partage un regard avec Finnbjörn et, bien qu’il ne puisse pas lire mes pensées, je sais qu’il comprend ce qui éclaire mes prunelles claires, identiques aux siennes. De ce qu’il m’avait révélé, nous ne jouions pas la carte du gâchis. Bien au contraire. Nous n’avions pas encore fait assez, cependant. La preuve avec celle qui dirigeait aujourd’hui ce château.

Quelques derniers mots et mon parrain disperse tout le sérieux qui s’était emparé de la pièce. Un sérieux des plus jouissifs, même pour moi qui n’en raffolait pas en temps normal. S’il s’agissait là de la soirée de tous les complots, il me fallait retrouver les miens. Un bref regard me laisse apercevoir des jeunes silhouettes qui se rapprochent de mon oncle et je soupire derechef. Cela pourrait attendre quelques minutes, tout au plus, le temps que je me saisisse d’un verre de vin pour chasser les pensées importunes liées aux cachotteries de mon cher jumeau. Un sourire doux, bien trop tendre, alors que je croise le regard de Junior et un geste pour lui signifier que je ne partais pas, pas bien loin, que je revenais rapidement. À quelques pas de moi, des verres n’attendaient que d’être bus. Je passe devant quelques portraits, ignore des conversations à voix basse, l’esprit satisfait de ce que je venais d’entendre mais agité de questionnements plus triviaux. Mes doigts autour d’un verre à pied, mon regard qui se pose sur d’autres, sertis d’une bague dont les pierres précieuses renvoient la lumière tamisée de ce cachot. Je relève les yeux et croise ceux de Sherwin. Tiens donc. Maxton ne va pas mieux ? Si je souhaitais à la soeur toutes les peines du monde, j’appréciais le frère, assez pour m’inquiéter de son état. Encore qu’il ne s’agissait ici que de noter sa présence sans avoir à la saluer directement. Rrravissante bague, celui qui te l’a offerrrte est ici ? Où est passée la prrrécédente, tu t’en es lassée ? fais-je en reposant quelques secondes à peine mon attention sur le bijou. L’envie de la pousser dans ses retranchements était des plus fortes et faisait danser un sourire fauve sur mes traits. Il m’aurait suffit de mentionner un certain manteau de pur vison. Je m’abstiens néanmoins, pas par délicatesse ou politesse, mais parce que je lis au fond de ce regard qu’elle pourrait cracher quelques informations utiles entre deux jets de venin. Autant ne pas l’interrompre.

electric bird.

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Sangs et champagne

Feat les invités

Florent se trouve dans une des salles du cachots. Il a été convié par le nouveau Professeur de Potion à une petite soirée. Florent avait donc rejoint la soirée en s'habillant d'un très jolie costume noir.

Lorsqu'il arrive sur place, il ne connait personne. Enfin il y a pas mal d'élèves dont il reconnait le visage. Car il a en déjà vu certains lors de matchs de Quidditch. Mais il n'y avait là aucun de ses amis proches.

Comme ses parents lui ont appris, Florent se dirige vers le Professeur Van Aken afin de le remercier de l'invitation. Il s'approche de l'homme d'un certain âge puis le remercie poliment puis lui demande au passage si le Professeur de Potion a l'intention d'organiser d'autre soirée de ce type à l'avenir.

Après avoir posé cette question, il regarde donc le Professeur Van Aken lui répondre qu'il y en aura surement si le désir se fait entendre. Après la réponse de ce dernier, Florent profite de boire une gorgée de son jus de citrouille. Il s'éloigne légèrement du Professeur et profite une nouvelle fois pour regarder tout ce qu'il a autour de lui.

Puis le Gryffondor se retourne lorsque le Professeur de Potion entame un long discours. Florent comprend alors que le vieil homme est sans nul doute un pro Sang-Pur. C'est du coût, le genre de personne qu'il n'apprécie pas. Mais bon, il fera bonne figure pour la soirée.

Un peu plus tard, Florent entend une voix familière. Il se tourne vers la personne qui vient d'arriver dans la salle et tout comme il l'avait fait plutôt est venue saluer le Professeur Van Aken.

C'est alors qu'il aperçoit Maya, une de ses amis très proche. Il avance donc en sa direction quand soudain une jeune fille vient aborder Maya. Florent ne la connait pas, mais il a déjà eu l'occasion de la croiser en cours. Il la laisse donc parler puis juste après qu'elle ait fini, le Gryffondor dit alors en souriant:

"Hey ! Salut Maya, du coup toi aussi tu as eu cette invitation. En tout cas, je ne suis pas sûr que la directrice Appleton apprécierait le discours de Monsieur Van Aken."

Après son intervention, il se tourne donc vers la première année et en lui tendant la main et en souriant:

"Oh, j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Florent Kane et je suis en deuxième année et toi, tu t'appelles comment ?"

tenue de soirée:

Codage par Libella sur Graphiorum

Sang et champagne | Bluebell et les sang-purs

Il fallait croire que quelqu’un ou quelque chose (peut-être les dieux, ceux-ci avaient une fâcheuse tendance à se jouer de la jeune Sherwin ces temps-ci) avait résolument pris le parti de se moquer de Bluebell. Déjà, elle était malencontreusement tombée nez-à-nez avec Erin, sans pouvoir entreprendre une quelconque provocation étant en plein milieu mondain où les enjeux étaient élevés au vu de sa famille ; et maintenant, le professeur Van Aken dévoilait avec un un certain mépris sans doute lié à son âge avancé la raison centrale de ses invitations. Vous allez me dire que cela n’était pas contre Bluebell et qu’au contraire, elle devrait être ravie que le professeur ait eu l’obligeance de remettre les pendules à l’heure en indiquant implicitement la supériorité de sang des convives ainsi invités ; et vous avez raison. Cependant, après de tels échanges avec Junior et Finnbjörn, après la brève rencontre avec Carla, Bluebell n’avait pas le coeur aux affaires. Il y avait des traîtres, parmi leur sang : une Yaxley qui couchait avec le premier sang-mêlé venu et qui se rachetait une conscience auprès des Sørensen ; un Sørensen qui embrassait langoureusement cette scélérate pour mieux essuyer sa conscience ternie d’indifférent insensible. Tant de traîtrise, tant de coups bas. Elle aurait même parié que Finnbjörn était à l’origine du fiasco dans son dortoire, où un individu semblait se complaire à lui dérober ses effets personnels.

Une ribambelle de crétins, d’idiots, qui n’avaient en commun que la richesse de leur sang. Van Aken avait eu raison de rappeler qu’ils avaient la supériorité sur le reste de leurs semblables ; mais il aurait dû préciser que cela impliquait une noblesse que certains convives avaient perdu dans les dédales de leurs égos meurtris. Aussi la Serpentard se sentait prise d’un vigoureux sentiment d’injustice. Pourquoi Finnbjörn avait-il eu ainsi l’idée de lui déclarer une telle guerre ? Il aurait pourtant dû se douter que les batailles seraient longues et meurtrières ; alors qu’il aurait simplement pu continuer à être transparent et insipide comme depuis qu’il avait perdu sa précieuse mémoire. Bluebell se sentit réellement prise d’écoeurement au discours pourtant pertinent et juste du professeur. Aussi, lorsque leur hôte conclut son discours et qu’Erin reprit leur conversation à peine entamée, Bluebell était dans un état d’esprit vindicatif. Elle devait rester mondaine : mais tous ne méritaient pas sa patience pour autant, et en particulier celui pour qui elle avait tout misé ce soir. Seulement la vérité, la spontanéité, la franchise : car une telle mascarade ce soir devenait détestable, et l’amertume de la jeune fille commençait à déborder dangereusement. On ne jouait pas avec ses nerfs sans en payer les conséquences. Alors, oubliant jusqu’à leurs précédentes altercations, dans un air désabusé, Bluebell porta son verre à ses lèvres et but une longue gorgée acide de champagne, avant de répondre avec une désinvolture lasse, les yeux ancrés dans le regard glacial de sa vieille ennemie : “Non, Maxton ne va pas mieux, et quand je vois les fréquentations douteuses de cette soirée, je me dis qu’il a de la chance d’avoir de la fièvre. Je préfèrerais être souffrante que de supporter une telle médiocrité.” Bluebell détourna alors le regard et, nonchalamment, comme si elle était déjà habituée à une telle bassesse du Gryffondor, observa d’un air malveillant Finnbjörn avec Carla à son bras. Laissant aller un soupir, oubliant par la même occasion qu’Erin était toujours face à elle, Bluebell porta à nouveau son verre à ses lèvres et but une nouvelle longue gorgée de champagne. L’acidité remonta à sa gorge ; mais elle ignorait s’il s’agissait de l’alcool ou de ses propres ressentiments.

Il ne restait qu’un fond de son verre qu’elle venait de descendre avec une rapidité assez impressionnante ; aussi fit-elle mine de trinquer avec Erin en levant sa flûte vers la Poufsouffle avant de finir son verre d’une traite. Elle interpella un elfe de maison qui passait par-là et se servit un second verre, profitant de son éloignement avec le reste du groupe pour boire à sa guise et mieux noyer tout le ressentiment qui l’habitait ce soir. Erin fit un commentaire sur sa bague ; et Bluebell, suivant son regard, observa un instant son bijou qui rayonnait sous les torches allumées autour d’elles. Un sourire étonnement froid traversa ses lèvres. Cette bague était splendide, il fallait le reconnaître : mais malgré tout ce qu’elle montrait, tout ce qu’elle disait, ce n’était pas celle-là qu’elle aurait voulu porter. Mais la vengeance ne peut se permettre d’être coquette : seulement froide et réfléchie. Le regard toujours posé sur son doigt, la jeune fille haussa les épaules d’un air dégoûté qu’elle n’essaya même plus de cacher. Erin était peut-être son ennemie, elle était moins détestable que son jumeau ce soir. “Je ne m’en suis pas lassée”, fit-elle alors en marquant un instant de pause durant lequel elle reporta ses yeux sur Erin, un éclat de dédain traversant ses propres pupilles. “Disons plutôt qu’elle m’a déçue de par son opacité constante. Au moins celle-ci est-elle plus... éclatante”, trancha-t-elle sèchement, ne sachant plus si elle parlait réellement de bague. “Malheureusement celui qui m’en a fait don n’a pas été convié ce soir”, reprit-elle dans un soupir qui chassa son amertume pour laisser place à une certaine arrogance, dont la prétention convenait mieux à la revanche, “mais peut-être que tu le connais, il partage ta maison… Tout comme il partage le coeur de celle qui sort avec ton frère”, souffla-t-elle finalement à la manière d’un serpent dont le venin coulait entre ses dents prêtes à mordre. Bluebell, dont le visage s’était assombri, afficha alors un sourire terriblement condescendant et glacial, plus polaire que l’arctique. Quelque chose de mauvais émanait de son visage pourtant parfaitement apprêté et innocent de prime abord. La tempête n’était pas loin, elle le savait ; et elle venait de partager une première foudre avec le baril d’explosifs qu’était Erin. Bluebell savait qu’elle venait de lancer un incendie, et qu’il ne terderait pas à tout ravager avec lui ; mais les flammes, aussi dévastatrices soient-elles, valaient mieux que le froid sibérien qui l’habitait depuis quelques semaines.

Tenue de Blue:

code by EXORDIUM.

BORDERLINE

Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS