Shayne T. Williams
Douglas Booth

Tender semblait elle aussi chercher la route autant que lui, sa tête changeant souvent de direction toutes les cinq secondes. Shayne s’insulta mentalement : comment avait-il pu être aussi stupide pour détourner son attention sur autre chose que leur propre chemin ? Certes, son hippogriffe avait fait une chute, mais rien ne l’empêchait de vérifier deux choses en même temps. Tout le monde pouvait le faire, non ? A moins d’être un sot, et ça le jeune homme ne pouvait nier qu’il s’était bien montré sot en cette occasion. Voilà maintenant qu’ils durent s’arrêter pour guetter les environs et trouver une trace de leur chemin à prendre, ne serait-ce qu’un artifice magique qui puisse leur indiquer la route. Mais rien, rien du tout. Aucune trace magique sur terre pour les orienter, et Shayne qui d’habitude avait un bon sens de l’orientation ne pouvait se résoudre à utiliser ses compétences au fond de la forêt : elle était bien trop immense pour s’y trouver.

« Ecoute… Je veux pas dire qu’on est perdus… Mais si tu as une solution, crois-moi que je suis on ne peut plus preneur ! » dit-il à Tender, tandis qu’elle continuait de balayer du regard l’endroit en même temps que lui, à la recherche d’une évidence ou d’un indice.

Case 48:

Shayne T. Williams
Douglas Booth

Shayne sentait comme s’il était au bord du gouffre : il était si désorienté que sa confiance diminuait au fur et à mesure qu’il prenait conscience qu’ils étaient perdus dans la forêt. Heureusement il n’était pas seul, et sans doute les capacités d’orientation chez les animaux étaient multipliés par deux, ce qui explique en tout cas comment Tender finit par trouver la route à prendre et les emmener tous deux sur la piste. Elle n’avait pas eu besoin de tourner la tête vers Shayne pour lui demander son accord afin de reprendre le chemin : son propriétaire lui faisait confiance et il avait de quoi, car sans elle ils seraient encore perdus pendant un long moment.

Ils continuèrent leur route, espérant arriver à la ligne d’arrivée avant les autres, ou en tant qu’à parmi les premiers. De l’endroit où ils étaient, ils pouvaient apercevoir le lieu final et la motivation de Shayne décupla par la seule pensée de ne plus être loin de la fin de l’épreuve, lui qui dut traverser de nombreux obstacles et faire preuve de patience pour arriver jusque-là. Mais alors qu’ils étaient bien partis, l’attention de Tender semblait ne plus se porter sur le chemin à suivre, mais sur quelque chose derrière eux. L’hippogriffe en effet avait soudainement ralenti sa course pour changer de direction !

« Ah non… Non, non, c’est pas le moment, Tender. Je sais pas ce que tu veux faire mais s’il te plaît, fais pas ça : regarde, on est bientôt arrivé, tu vas tout gâcher ! » s’écria-t-il à Tender, espérant la faire revenir sur sa décision.

Mais l’hippogriffe n’en fit une nouvelle fois qu’à sa tête et les emmena loin derrière, dans un lieu calme où seuls le vent et le chant des oiseaux se faisaient entendre, sa tête furetant de tout côté comme si elle avait oublié quelque chose en dessous d’elle. Shayne ne savait pas ce qu’elle souhaitait faire, mais il était exaspéré : comment pouvait-il faire confiance à Tender s’il lui venait toutes les cinq minutes une envie impulsive de se donner en spectacle ? Hors de question pour lui de finir dernier, et surtout pas après Murphy. Il va falloir qu’il trouve un moyen de la ramener à la raison et vite !

48+6+6 = Case 60:

Case 52:

Shayne T. Williams
Douglas Booth

Shayne fulminait : il se rappelait des paroles de Murphy auparavant, où elle insinuait qu’il n’arriverait jamais à la ligne d’arrivée avant elle, lui qui avait eu l’idée idiote de se vanter devant elle, plus confiant et prétentieux que jamais, dans l’unique but de lui ôter le sourire de défi qu’elle arborait chaque fois qu’ils se tenaient l’un en face de l’autre. August en les voyant aurait pris leur querelle quotidienne comme un jeu sordide qui cacherait un respect mutuel, voire même une attirance ne serait-ce que du côté de Murphy. Il n’avait pas arrêté de lui dire combien ses tentatives puériles de l’attaquer n’étaient rien de plus qu’un besoin vital chez elle d’attirer son attention, chose qu’il réfutait chaque fois que le préfet lui en parlait, bien qu’il ne pouvait nier que c’était bien étrange qu’elle insiste à ce point à le défier. Enfin, ils avaient leur caractère à eux, qui parfois se croisait. La Serpentard n’était pas seulement ambitieuse, elle savait se montrer compétitive et ne manquait jamais une occasion de prouver ses hautes capacités aux personnes qui la sous-estimaient. Si elle utilisait la taquinerie ou les piques, c’était surtout pour évaluer les réactions des autres, en particulier lorsqu’elle jugeait que l’interlocuteur la prenait de haut. La taquinerie, bien là le jeu préféré de Shayne. On ne savait si dans d’autres circonstances ces deux élèves de Poudlard auraient pu un jour devenir de bons amis de par certaines similitudes de caractères et de comportements. Toujours était-il que Shayne savait au fond de lui que rien ne serait jamais autrement car elle avait choisi la manière forte à la manière douce, elle qui savait qu’il ne fallait jamais le comparer à son père ou à l’humilier en cours.

Il fut tiré de ses pensées lorsqu’il sentit Tender faire une nouvelle fois demi-tour. Il souffla, exaspéré.

« Qu’est-ce qui se passe encore ? Tu as un ptit creux ? Tu t’es trouvée un ptit copain ? Parce que là franchement, cette course m’épuise et j’ai vraiment pas envie de me prendre la tête… »

Mais son expression de visage, autrefois désemparé, changea aussitôt qu’il leva la tête vers la route qu’empruntait dorénavant sa monture : ils volaient enfin en direction de la ligne d’arrivée, et heureusement pour eux, ils n’y étaient pas loin. Le sourire de Shayne revint, plus prononcé qu'avant, le jeune homme se permettant de lâcher un cri de soulagement avant d'enlacer son hippogriffe par gratitude. Faites que ça continue !

52+3+4 = Case 59:

Shayne T. Williams
Douglas Booth

Le jeune homme passa la moitié du chemin à guetter son hippogriffe, inspectant ses moindres faits et gestes de peur qu’il ne se ravise et décide de changer de direction pour ne pas avoir à affronter la tempête. Heureusement pour lui, ils réussirent à la contourner. Il avait pu constater, même alors qu’il survolait la Forêt Interdite, nombreux de ses camarades s’être pris dans ce tourbillon, rien qu’à entendre les cris et la voix du microphone qui annonçait les retraites des uns et des autres. Quel soulagement fut-il pour lui d’apprendre qu’il avait franchi cette épreuve et que sa chance de parvenir à la lignée d’arrivée avait décuplé. La Tour d’Astronomie n’était désormais plus très loin d’eux, et même en altitude il pouvait percevoir au loin les cris d’encouragement de la foule qui les attendait. Ces cris, Tender les avait entendus. La preuve, alors que l’écho se faisait de plus en plus puissant au fur et à mesure qu’ils s’approchaient, comme emporté par ces cris de joie, l’hippogriffe téméraire se mit à battre une nouvelle fois des ailes avec la même grâce que lors du tour du terrain. Shayne comprenait le besoin de l’animal de montrer ses attributs aux spectateurs, mais il ne pouvait se résoudre à prendre le risque de perdre une nouvelle fois en vue le point de rendez-vous tout cela pour un caprice d’hippogriffe.

« S’il te plaît, ma belle, écoute-moi cette fois… On n’est plus très loin maintenant. Attends au moins qu’on franchisse la ligne et tu pourras faire tes figures comme tu le souhaites. Mais là il faut qu’on franchisse la ligne, allez ma belle ! »
Tender tourna légèrement la tête pour que ses yeux croisent ceux de son propriétaire, son regard confiant et téméraire sondant le jeune homme comme pour lui affirmer qu’elle comprenait ses dires et qu’elle demandait sa confiance une nouvelle fois. Shayne se mit alors à caresser sa crinière et entourant son cou de ses bras reporta son attention sur le chemin en criant :

« Allez, tu y es presque, ma belle ! »

A ces mots, la vitesse de Tender décupla, les emportant en direction de la Tour d’Astronomie en flèche, le jeune homme s’accrochant fermement à elle pour éviter de tomber de sa monture. Ses ailes battirent puis se tendirent, l’animal émettant des hululements euphoriques poussés par une montée d’adrénaline. Frappé par la dextérité et la vitesse de Tender, Shayne veilla à ne pas trop tirer sur ses plumes marrons pour ne pas les arracher et ainsi éviter que l’animal ne le propulse loin de lui pour s’écraser autre part.

Après quelques minutes, il daigna lever les yeux pour constater, à sa plus grande joie et soulagement, qu’ils étaient enfin arrivés, apercevant le directeur de l’école brandissant un drapeau. Ils passèrent alors près de lui, franchissant alors la ligne d’arrivée. Le sourire de Shayne s’agrandit en voyant en dessous de lui la foule qui applaudissait et qui poussait des cris et des sifflements de joie. Soulagé de finir, et fier de sa prestation avec Tender, tandis que celle-ci volait autour de la Tour, il brandit son bras d’un geste victorieux, poussant un cri guttural digne d’un guerrier, sous les acclamations des spectateurs et la voix du magnétophone qui annonçait son arrivée. Il se pencha ensuite sur son hippogriffe, la bouche tout près de son oreille.

« Je suis fier de toi, ma belle Tender. Tu es incroyable et probablement la plus rapide des hippogriffes que j’ai vu… Maintenant qu’on est arrivés, et si on leur faisait un petit show avant d’atterrir ? »

Et Tender se mit à hululer de joie, battant alors des ailes et les entraînant près des gradins, montrant gracieusement ses prouesses, ses ailes déployées et le haut de son corps droit et fier. Shayne quant à lui passa son regard sur les arrivants et ceux qui avaient dû abandonner la course à cause de la tempête, leur faisant un signe de la main pour les saluer respectueusement. Il crut alors apercevoir sa meilleure amie Kathleen, qu’il gratifia d’un sourire doux et d’un grand geste du bras. Enfin ! Cette épreuve était finie, et même s’ils n’étaient pas arrivés les premiers, Shayne et Tender avaient apprécié cette course en fin de compte car avant toute chose, cela leur avait permis de se connaître davantage, bien plus que le jour des rencontres organisé par ce Thomas Castel. En parlant du loup, le Gryffondor se demanda si, à l’heure où il y pensait, il n’était pas en compagnie – très probable – de la jeune brune qui lui faisait tant perdre ses moyens… Cette dernière, il finit par l’apercevoir au loin alors qu’il atterrit avec Tender lorsque celle-ci fut lassée de son spectacle. Azure… Quel calvaire en effet que de devoir la surprendre ou l’imaginer avec un autre comme ce « Tom » comme elle l’appelait ! Cela ne pouvait plus durer : il fallait qu’il l’évite au maximum cette année, ne serait-ce que pour sa propre tranquillité. Il le pourrait avec un peu de chance, si seulement cette jeune créature aussi belle que sensible ne côtoyait pas les mêmes lieux que lui et ne lui faisait déjà pas tourner la tête même en rêve…

59+3+6 = Case 68: