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Who let the dogs out ?

Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

La lune était grosse comme un ballon ce soir, et si luminescente qu’elle semblait dominer tout le domaine. Et tandis que la nuit s’était abattue sur le parc de Poudlard, la silhouette encapuchonnée de Murphy Leonhart, armée de sa baguette magique, était en train de traverser la grande étendue verdoyante qui entourait l’imposant château, ignorant l’heure tardive et de possibles répercussions. Le titre de préfet offrait bien des avantages, comme le prétexte d’aller patrouiller à l’extérieur afin de s’assurer que personne ne bravait le couvre-feu… Mais ce soir, les malandrins pouvaient bien déroger au règlement tranquillement : la préfète de Serpentard n’accordait clairement pas à ses responsabilités autant d’importance qu’elle pouvait en offrir au suivi scrupuleux de la recette de goutte du mort-vivant. Focalisée sur son objectif de dénicher des cynospectres au sein de ce sinistre bosquet, elle s’était parfaitement équipée pour l’occasion ! Les cheveux tressés en couronne, enveloppée dans une longue cape de velours noir qui la recouvrait du cou aux talons, elle s’était appliquée sur les joues quelques traits d’un onguent verdâtre de sa composition, qui avait pour vertu de s’attirer les grâces des mauvais esprits. Une lampe frontale vissée sur la tête, elle accueillit la brise fraîche de la nuit tombée, et accéléra le pas en direction de la grande bâtisse délabrée que l’on devinait au sommet de la colline. Pleine de confiance et d’optimisme, Murphy était plutôt excitée à l’idée de faire ses premiers pas dans la forêt interdite : depuis le début de sa première année, elle entendait tout un tas d’histoires, sur ces bois ténébreux qui entouraient le domaine. Et dévorée par une curiosité scientifique – et persuadée qu’un jour elle recevrait un prestigieux prix pour l’ensemble de sa carrière -, elle désirait ardemment elle aussi faire l’expérience de cette escapade que l’on disait sans retour. Et pour faire face à tous les dangers potentiels, quel meilleur choix que celui d’être accompagné par un véritable loup-garou ? Comme convenu, Thomas et elle devaient se retrouver dans la cabane hurlante. Ignorant sous quelle forme, humaine ou animale, elle trouverait son partenaire de crime à cette heure de la nuit, elle s’était empressée d’écourter sa ronde dans la bibliothèque, se hâtant de rejoindre le lieu de rendez-vous… Avec un peu de chance, elle pourrait assister à la métamorphose de ses propres yeux, ce qui était une sacrée aubaine : peu de sorciers avaient la chance d’être les témoins d’une transformation maudite…

D’un geste sec de baguette, elle immobilisa le saule cogneur, et se faufila dans l’entrée du tunnel révélé par ses racines noueuses. A l’issue d’une arrivée fracassante au rez-de-chaussée de la maison hantée, elle épousseta sa cape, et jeta un sort en direction du vieux lustre pour l’illuminer… Elle était venue là des dizaines de fois : ici, on pouvait pratiquer des rituels sans être inquiété pour deux noises, et répandre de la cire chaude de bougie sur les lattes du plancher. De toute façon, ces dernières étaient rongées par les mites depuis des siècles, c’était un vrai miracle que cette bicoque tienne encore debout… Adrian l’accompagnait souvent, surgissant à travers le clavier du vieux piano pour la surprendre, ou se dissimulant derrière les longs rideaux qui recouvraient les carreaux brisés. Mais ce soir, son frère aîné ne serait pas là : elle devrait remettre sa sécurité entre les mains d’un garçon plus jeune, un peu gauche, facilement impressionnable, et qui ne possédait pas de pouvoirs autres que celui de se changer en une immense bête qui pourrait la réduire en bouillie. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner, après tout… ? « Thomas… ? » appela-t-elle en s’appuyant sur la rampe d’escalier branlante, à la recherche du jeune assistant garde-chasse qui se révélait à première vue introuvable. Circonspecte, Murphy commença à grimper les marches d’escaliers, chaque pas accompagné d’un grincement sonore et strident qui signalait son arrivée. « Thomas, psst, c’est moi. Murphy. » lança-t-elle d’une voix qui trahissait légèrement son impatience, arrivée au premier étage. Qui pouvait-ce être d'autre, de toute façon ? Peeves ? Elle retira les toiles d’araignée qui recouvraient la poignée à moitié cassée d’un épais tissu blanchâtre et poussa la porte qui menait au petit salon. Restait à espérer que son camarade ait bien pensé à ingurgiter toute sa potion tue-loup, sinon elle risquait de rejoindre son frère plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé…

@Thomas Chastel

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Murphy's law

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Parce qu’on n’allait décemment pas laisser un adolescent seul pendant ses nuits de transformations traumatiques, et parce que Thomas n’avait aucun moyen de stopper le saule cogneur par lui-même – si ce n’est peut-être en tirant un carreau d’arbalète dessus, ce que la direction avait refusé – le jeune homme se faisait accompagner chaque soir de nuit de pleine lune par un adulte jusqu’à la cabane hurlante. Pendant sa première année à Poudlard c’était Duncan qui s’en était chargé, ce qui n’avait pas trop aidé à poser une bonne ambiance, puis Jaimy le professeur d’études des moldus et maintenant Noelia Hopkins, la nouvelle garde-chasse.

Le passage secret sous les racines de l’arbre avait été un peu mieux aménagé depuis le temps, et parce que la présence de lycanthropes à l’école n’était plus un tabou, mais il fallait malgré tout toujours avancer plié en deux, et la cabane hurlante restait austère et peu chaleureuse. En générale Jaimy et Noelia prenait toujours un peu de temps pour bavarder avec Thomas et s’assurer que tout allait bien, mais ils ne pouvaient pas rester avec lui jusqu’à l’heure fatidique. La transformation, même sous potion tue-loup, était douloureuse, éprouvante, et dans un sursaut musculaire on pouvait aisément se prendre un coup de griffe ou de croc, le temps que l’esprit du jeune homme se stabilise. Il n’avait beau être encore qu’un petit loup, sa mâchoire et ses mains disposaient déjà d’une force surhumaine et dans les quelques secondes suivant la transformation un accident pouvait survenir.

Plus généralement, Thomas préférait être seul dans ces moments-là. Il y avait quelque chose d’intime à changer de forme, et ses pudeurs adolescentes lui avaient très tôt fait assurer aux adultes qu’il se débrouillerait très bien sans eux. Bien sûr les premières métamorphoses avaient été assez angoissantes, tant par leur violence que par le changement de perspectives qu’elles amenaient, mais depuis plus d’un an qu’il se transformait environ une fois par mois, il commençait à avoir l’habitude et ne se laissait plus surprendre comme avant.

Ce soir en particulier, Thomas préférait que Noelia ne s’attarde pas dans la cabane. Il ignorait quand Murphy avait prévu de passer exactement, mais il aurait été très malvenue que la garde-chasse la croise en partant, surtout que Thomas lui connaissait ses talents pour traquer les bêtes, il doutait que la jeune Serpentard échappe à son œil aiguisée.
Heureusement, la communication para-verbale et son insistance pour écourter la conversation réussirent à faire comprendre à Hopkins qu’il préférait autant être seul ce soir-là et cette-dernière n’insista pas, promettant simplement d’être là demain matin pour s’assurer que tout allait bien avant de lui souhaiter une bonne nuit.

Les nuits en tant que loup-garou n’étaient jamais bonnes, elles l’épuisaient beaucoup et surtout il s’ennuyait à tourner en rond dans la cabane, frustré de ces quatre murs quand tout son corps appelait à la chasse. La potion tue-loup lui préservait sa lucidité, mais il n’en restait pas moins loup pour autant.

Lorsqu’il se fut assuré que Noelia avait quitté les lieux, Thomas alla s’accouder à la fenêtre. Le soleil était couchant mais ses rayons le préservaient encore de la malédiction. D’ici un gros quart d’heure plus rien ne viendrait bloquer les rayons de la pleine lune.

Depuis la cabane on ne voyait pas grand-chose. Les lumières de Pré-au-Lard au loin mais sinon une vaste étendue d’herbe rase comme on en trouve tant en Ecosse. Les gens continuaient de ne pas trop s’approcher des lieux par réflexe, hormis quelques fêtards qui parfois s’y aventuraient pour fumer ou boire, et dont Thomas retrouvait les bouteilles de bière vides sur le parquet. En général il les ramassait pour les mettre dans un coin, histoire de s’occuper et de ne pas se blesser les pattes sur un tesson de verre, mais pas cette fois. L’appréhension mêlée d’excitation à l’idée de s’échapper de la cabane lui tendaient les muscles comme sous l’effet d’un café serré et il quitta rapidement la fenêtre pour faire les cents pas dans la pièce.

Encore dix minutes, à vue de nez. Une sorte d’instinct lui hérissait les poils à mesure que le soleil baissait, comme si son corps frémissait d’horreur à l’idée de subir à nouveau les effets de la malédiction. Celle-ci avait beau être contenue, elle n’en restait pas moins votre ennemie et si sur le moment Thomas appréciait sa forme de loup, les douleurs induites par la métamorphose, au début et à la fin, ainsi que la fatigue qui allait avec, tout ça rappelait cruellement qu’il ne s’agissait nullement d’un super pouvoir.

Sauf peut-être ce soir. Peut-être que ce soir, il se rendrait utile malgré tout.

Plus que cinq minutes. Il était temps de se préparer. Histoire de ne pas déchirer ses vêtements il les plia et les déposa sur le canapé épousseté au préalable puis, presque timidement, se rapprocha de la fenêtre pour exposer son visage aux rayons de la lune. C’était comme se jeter dans de l’eau froide, on appréhendait le choc, mais il fallait bien se lancer.
La lumière lui mis comme une baffe. A vous couper le souffle alors que ses yeux s’arrondissaient, hypnotisés par la vision de l’astre rond. C’était vertigineux, comme tomber dans le ciel, puis Thomas sentit tous ses muscles se tendre à croire qu’ils allaient se déchirer à l’intérieur de lui. Rejeté en arrière, il se plia en deux en grognant, le souffle coupé. Désormais on aurait dit que c’étaient ses os qui cherchaient à percer sa peau, la douleur l’envahit tout entier et sans comprendre comment, il se retrouva à quatre pattes, observant d’un œil brumeux ses doigts s’allonger et sa peau nue se couvrir d’un pelage épais. Puis son visage se déchira lui aussi et là encore, la douleur manqua de lui faire tourner de l’œil. Son nez se transformait en museau et sa bouche en gueule, ses oreilles s’étiraient alors que ses cheveux semblaient s’allonger pour couvrir bientôt sa tête toute entière.

Thomas resta un instant haletant, presque toujours fasciné que la douleur se soit échappée aussi rapidement qu’elle était survenue. Il s’ébroua. Voilà, il était un loup maintenant. Une énorme bête de plus d’un mètre cinquante de hauteur et trois mètres de long, qui pouvait se dresser sur ses deux pattes arrières et déchiqueter la gorge d’un bouton d’un seul coup de dent.

Il en aurait presque oublié Murphy lorsque le son d’une voix hésitante parvint à ses oreilles. Son ouïe était considérablement développée maintenant, il pouvait entendre les craquements de la maison, les araignées filer leurs toiles et les battements du cœur de la jeune fille.

Un instant une sueur froide le parcouru songeant que la potion tue-loup aurait pu ne pas fonctionner, mais le seul fait qu’il soit capable d’avoir cette pensée le rassura. Tout allait bien, il était conscient. Un peu sous le choc comme à chaque fois mais conscient.

Alors, dans une sorte de plaisir coupable à l’idée de jouir de sa propre puissance, et par esprit de taquinerie envers la pauvre Murphy qui montait les escaliers prudemment en appelant son nom, Thomas se dressa sur ses deux pattes et se fendit d’un long et profond hurlement de loup, qui devait résonner dans toute la campagne environnante.
Puis, un peu content de sa « blague », il s’allongea négligemment sur le parquet, la queue battante, attendant que sa camarade ne trouve le courage de pousser la porte. Pas de raison que ce soit toujours lui qui flippe après tout.

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Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

Avançant à tâtons, Murphy retenait sa respiration en grimpant les marches d’escaliers, tendant l’oreille après chaque grincement de planches. En entendant le hurlement primitif et strident qui retentit dans toute la maisonnée, elle sursauta, laissant échapper un hoquet de surprise. Le temps d’un instant, elle crut à un signal d’alerte, ses doigts se refermèrent par réflexe sur la baguette dans sa poche… mais en poussant la porte, elle découvrit le loup sagement allongé sur le plancher. Il était gigantesque… ! Bien plus que ce qu’elle aurait pu imaginer : à lui tout seul, il remplissait presque tout l’espace de la salle. Elle s’arrêta pour contempler longuement l’animal à l’épais pelage argenté, ses oreilles pointues, et les grands yeux jaunes qui la fixaient dans la pénombre. « Woah, je m’attendais pas à ce que tu sois si… imposant. » commenta-t-elle, sincèrement impressionnée par la stature de la créature. Rien de comparable avec le Thomas qu’elle connaissait… S’ils ne s’étaient pas donné rendez-vous, elle n’aurait jamais reconnu le garçon gentil et chétif qu’elle avait emmené avec elle au cimetière de Glenmuick. Est-ce qu’il la comprenait ? Dans le doute, elle préférait s’adresser à lui, pour maintenir entre eux un lien de communication. « Très drôle, le coup du hurlement. On se croirait dans un film d’horreur. » ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel, toutefois légèrement amusée, maintenant que son rythme cardiaque était revenu à la normale… Il était vrai que dans l’obscurité, à la seule lueur de son Lumos et du rayon de lune que les carreaux brisés de la grande fenêtre ne parvenaient à filtrer, elle pouvait à peine l’apercevoir.

On devinait à peine le piano à travers lequel surgissait parfois Adrian, et le vieux fauteuil poussiéreux recouvert d’un drap blanc… Elle osa finalement s’avancer de quelques pas, faisant craquer bruyamment le plancher, tendant les doigts vers le museau de la bête. « Stylé le pelage. » Non sans quelques précautions, elle avança sa main jusqu’à la tête du jeune loup, et l’arrêta près de son cou. « J’peux, ou tu mords… ? » demanda-t-elle, hésitant à le caresser. Il était vrai que la tentation était grande… ! C’était comme caresser un gros chien, mais elle ignorait à quel point ce geste pourrait s’avérer intrusif pour lui, quand bien même il s’agissait d’un humain. La composition et les effets de la potion Tue-Loup ne lui étaient pas encore bien connus… et chez l’être mi sauvage mi apprivoisé qui lui faisait face, elle ne savait pas vraiment qui de Thomas ou de l’animal était le dominant. Comment était articulé son système nerveux… ? Et quelles parties de son cerveau étaient restées intactes ? Mr. Fitch, son prof de sciences adoré, aurait adoré prendre part à cette expérience, lui qui était si féru de biologie animale… mais malheureusement, Mr. Fitch était un moldu, et elle se heurtait tous les jours à la frustration de ne pas pouvoir évoquer avec lui la magie dans les longues lettres qu’elle rédigeait à son attention. Mais la meilleure façon de le rendre fier, c’était de se montrer à la hauteur de ce qu’il lui avait maintes fois répété : nul n’était tenu à l’impossible. Sa persévérance finirait par prouver à tous ceux qui étaient persuadés que la mort était un voyage sans retour qu’ils se trompaient… et ce soir, elle avait besoin de Thomas pour avancer dans sa quête. Elle rebattit sur elle les pans de sa cape et désigna le couloir d’un geste du menton. « Allez, perdons pas de temps. Je te suis, c’est toi qui connais mieux le coin. » lui lança-t-elle, prête à le suivre jusque dans les bois sombres, espérant qu’elle pourrait se calquer sur son rythme. Aux côtés d’une bête immense aux dents acérées, c’était comme si elle n’avait à craindre aucune menace… Adrian se plaignait souvent qu’elle ne se limite pas à des préoccupations futiles comme les autres adolescentes, et soit sans cesse tournée vers la mort… Mais bon sang, comme il était plus grisant de cavaler à travers la nuit noire à la suite d’un loup protecteur, que de flétrir dans un couloir au cours d’une énième ronde ennuyeuse ! Elle prenait des risques, se sachant plus vulnérable que son camarade transformé, mais tout cela en valait la peine : les grandes découvertes ne se faisaient pas en surveillant bêtement l’aile d’une tour.

@Thomas Chastel

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S’il avait pu rigoler, Thomas l’aurait fait volontiers, mais les loups ne pouvaient physiquement pas rire aussi se contenta-t-il de fixer la jeune fille d’un œil pétillant. Il avait bien conscience que la communication risquait d’être un peu compliquée entre eux à partir de maintenant, d’autant plus que c’était presque la première fois qu’il était face à face avec un être humain sous sa forme de loup – hormis ces messieurs du ministère et de Sainte-Mangouste lors de sa première nuit, personne n’avait jamais assisté à sa transformation – le garçon tâchait donc de se montrer expressif dans ses réactions.

La remarque sur sa taille le fit s’ébrouer, il n’avait pas vraiment de comparaison possible avec d’autres loups, alors il avait juste supposé que c’était une taille normale. A vue de truffe, il devait pouvoir être comparé à un gros poney, ou un petit cheval, son échine montant à hauteur de torse humain.

La réaction de Murphy, en tout cas, était plus expressive encore que la sienne et Thomas fut assez content de ce qu’il pu lire sur le visage extatique de sa camarade. Loin de se montrer méfiante ou horrifiée, elle semblait plutôt fascinée, ce qui le rassura. Ne pas subir le sentiment de rejet de sa camarade le conforta dans la vision positive de la lycanthropie qu'il essayait de faire sienne depuis le jour où il avait été maudit. Certes Murphy n’était pas la fille avec les goûts les plus politiquement correctes du monde sorcier, et ça Thomas avait fini par le comprendre, mais ce soir il était heureux de lire dans ses yeux un franc enthousiasme, plutôt que de la crainte ou du dégoût.

C’était d’ailleurs peu dire que la jeune fille se montrait confiante, puisqu’elle approcha même sa main de sa truffe, avec pour volonté manifeste de la caresser. Thomas fut un peu surpris du geste, mais on se prenait un peu au jeu de sa nouvelle apparence et allez savoir s’il s’agissait de son cerveau qui s’était recâblé comme celui d’un loup, ou la potion qui ne faisait pas complétement effet, ou juste par simple imitation, mais il ne rechigna pas au contact. Sa forme lycanthropique avait sans conteste remué ses perspectives.

Il se retint quand même de répliquer à Murphy que s’il la mordait, elle aurait de sacrés soucis à se faire, avant de se rappeler qu’il ne pouvait pas parler et se contenta donc de remuer des oreilles et de cligner des yeux, dans une forme d’assentiment silencieux.

Quoi qu'il en soit elle n’avait pas tort, l'heure tournait déjà et ils n’étaient pas là pour glander sur le parquet. Thomas se redressa, soudain parcouru d’un frisson d’excitation à l’idée de quitter sa cabane. Ce qu’il s’apprêtait à faire était totalement illégal, autant du point de vue du règlement de l’école que de celui du ministère mais… plus d’un an qu’il résidait à Poudlard et se métamorphosait chaque mois dans cette pièce confinée, l’appel de la forêt qu’il avait parcouru maintes et maintes fois sous forme humaine se faisait trop fort. Au fond il était assez reconnaissant envers Murphy de lui donner le prétexte pour réaliser ce fantasme devenu de plus en plus obsédant.

En quelques pas il fut près de la porte et adressa à la jeune Serpentard un regard profond, avant de descendre les escaliers vers le passage secret. Celui-ci était exiguë à présent qu’il s’y enfonçait sous l’apparence d’une grande bête et il sentit les racines plusieurs fois lui tirer sur les nœuds de la fourrure avant de s’extraire, quelques centaines de mètres plus loin, dans le parc du château.

Le saule n’attaquait pas les animaux, Thomas l’immobilisa avec une certaine satisfaction revancharde. C’était à son tour de se rendre maître de l’arbre, puis il s'ébroua de nouveau, couvert de terre et d'herbe, avant de se glisser dans l’allée où il se retourna pour fixer le trou et Murphy qui ne tarderait pas à en sortir aussi.

La hâte de courir dans les bois se faisait de plus en plus pressante, mais un peu du garçon sage qui restait encore enfoui au fond de lui réussit à le faire patienter quelques instants de plus.

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Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

S’aventurer dans les bois de nuit était une idée folle : on le leur répétait en boucle depuis leur première année, à chaque discours d’ouverture du festin de rentrée, que la forêt interdite leur était inaccessible, qu’elle regorgeait d’un nombre de dangers qu’ils ne pouvaient même pas imaginer. Les fantasmes étaient nourris, et chaque année, les élèves croyaient à des fables toujours plus folkloriques sur la sylve qui entourait Poudlard… Et comme les autres, Murphy n’avait guère cherché à étouffer sa curiosité. Pourtant, ça n’avait rien de raisonnable : elle était une bonne élève sur le plan théorique, exécutait remarquablement la plupart de ses sorts, mais elle n’avait presque jamais eu à en faire usage hors d’une salle de classe… Et à quoi pourraient bien lui servir tous ses savoirs scientifiques, sa parfaite connaissance du tableau périodique des éléments ou des runes secrètes si elle se retrouvait en face d’une créature dangereuse ce soir ? Elle avait étudié la mort avec tant d’attention ces dernières années qu’elle se sentait capable de faire face à n’importe quel esprit, même le plus maléfique ; mais le problème avec cette forêt, c’était que ceux qui l’habitaient étaient bien vivants. C’était là que Thomas entrait en scène : lui qui avait hérité d’une malédiction le condamnant à hurler à la lune, et qui connaissait une bonne partir de la forêt, se révèlerait forcément utile ! Quand bien même il s’était montré un peu fébrile dans le cimetière de Glenmuick lorsqu’elle s’était essayée à l’exorcisme, elle le savait volontaire et engagé : cette nuit, elle pourrait compter sur lui.

Ils s’extirpèrent non sans mal du tunnel qui les reliait à la cabane hurlante, émergeant sous un saule cogneur apaisé, le poil et les cheveux recouverts de brindilles et de feuilles mortes. Malgré l’heure tardive, le château était encore bien illuminé… L’adolescente se tourna ensuite vers le loup qui l’attendait sagement. « Le premier à la lisière. Trois, deux, un… » lança-t-elle, le bras tendu vers les premiers pins qui marquaient l’entrée de la forêt interdite, recouverts de vieux panneaux tentant de dissuader les promeneurs de s’en approcher. Elle vit les pattes arrières du loup se déployer et s’élança aussitôt à sa suite, dévalant la pente accidentée en faisant à peine attention aux endroits où elle mettait les pieds, jusqu’à gagner le plateau. Comme il était grisant de courir dans la plaine… L’air pur s’infiltrait dans ses poumons, et la grande et belle lune ronde suffisait à éclairer ses pas. Les pans de sa cape s’envolèrent derrière elle comme une longue traîne noire, un voile ténébreux autour duquel émergeaient seules quelques boucles blondes. Elle qui se considérait déjà comme une adulte en construction se voyait tout à coup rajeunir, laissant ressurgir la petite fille ingénue et enthousiaste qu’elle était ; ça lui rappelait, des années plus tôt, lorsqu’Adrian et elles couraient à grandes enjambées dans le grand champ de maïs à côté de la grange, à Waltham Abbey. Une bouffée de nostalgie s’empara d’elle… C’était le temps où son aîné était suffisamment vivant pour qu’ils puissent se disputer, se traiter de tous les noms, et qu’ils rentrent épuisés à la maison pour manger une bonne glace. Mais cette nuit, elle était plus déterminée que jamais à avancer, s’assurant de toujours bien avoir le grand loup au pelage sombre en champ de vision.

Dans la pénombre, l’animal indomptable semblait disparaître à travers les arbres que l’hiver mordant avait laissés nus… Elle dut s’arrêter au beau milieu de sa course à cause d’un point de côté, puis trottina à plus petites foulées après avoir repris son souffle. « Thomas, attends, attends-moi… ! » s’exclama-t-elle les joues rougies, à la fois impatiente et enthousiaste, la voix teintée d’une excitation enfantine, comme si elle craignait qu’il ne s’échappe et ne l’abandonne en territoire inconnue. Au vu de sa rapidité, il aurait tôt fait de la semer dans les bois, où les branchages tordus étaient articulés comme des bras menaçants… Mais au fond, elle savait qu’il l’attendrait ; Thomas était un gentil garçon, qui avait beaucoup de choses à se prouver à lui-même. Quand bien même le loup en lui pouvait prendre l’ascendant, elle savait que l’humain en lui gagnerait la bataille contre l’animal. Et puis, sans son aide, elle ne parviendrait jamais à gagner le cœur des bois ! Mais sous sa forme sauvage, il représentait dans son plan une inconnue avec laquelle elle devrait composer : comme c’était déconcertant, pour elle qui avait l’habitude de tout minutieusement calculer…

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Ce nouveau corps était bien plus puissant, agile et dynamique que le précédent. Là où Thomas avait le sentiment d’être toujours pas très bien réveillé et engourdi par le froid, ou la flemme, sous sa forme de loup il ressentait à peine l’essoufflement ! L’espace d’un instant lui vint à l’esprit que c’était sans doute pour pouvoir chasser toute la nuit, mais il balaya cette idée un peu glauque et observa Murphy s’extirper de sous le sol en balayant l’air de sa queue.

L’impatience le rongeait et il ne fallu pas lui proposer deux fois de rejoindre les sous-bois en courant que déjà il se redressait et d’un bond dépassait la jeune fille, avant de filer à toute allure vers les arbres. Son épaisse fourrure le protégeait du vent, mais il sentait malgré tout l’air se fendre devant lui, provoquant un grisant sentiment de libertée.

Il dépassa l’orée de la forêt et foula pour la première fois de ses pattes le sol terreux des bois. C’était comme si une chappe d’obscurité s’était abattue sur eux soudain, privés de la lumière des étoiles et de la lune, la forêt était particulièrement noire.

Il fit quelques pas de plus. Il flairait tout un tas de choses à présent. L’humidité de la nuit que les branches retenaient, l’odeur de la terre battue, des plantes, des fleurs endormies, et des odeurs musquées d’animaux passés ici au crépuscules, frottant leurs fourrures contre les troncs et pissants sur les racines.

Il en avait presque oublié Murphy. Son appel le ramena à elle.

L’air de rien, le loup revint d’un pas bonhomme vers la jeune fille. Il fallait faire attention à ne pas se laisser distraite, il avait une mission après tout et la jeune Serpentard se retrouverait bien vulnérable sans lui. C’était un sentiment assez agréable, que de se sentir protecteur et d’en avoir la puissance. D’un coup de croc, il pouvait aisément décapiter n’importe quel animal de cette forêt. Du moins… il en avait l’impression.

Dans un réflexe assez canon, le loup s’aplatit l’avant de son corps et bondit joyeusement à côté de la jeune fille, avant de sauter à nouveau plus loin. Il se sentait léger, alors qu’il n’avait jamais pesé aussi lourd. Ses muscles lui donnaient une mobilité qui l’aurait essoufflé en quelques secondes sous sa forme humaine.

Son regard se reporta vers elle. Où allait-on à présent ? Il avait encore envie de courir mais ils ne devaient plus s’éloigner. Passés l’orée des bois, les rencontres devenaient plus hasardeuses, en particulier la nuit, et il gardait des souvenirs inquiétants de sortis nocturnes en compagnie de Duncan. La grande silhouette du garde-chasse qui avait le don de l’impressionner d’habitude s’était alors révélé assez rassurante. Ce soir c’était lui le garde-chasse.

Attiré par une odeur, il planta son museau au sol et fit quelques mètres ainsi, le nez par terre, avant de se rappeler qu’il ne fallait pas s’éloigner. Un coup d’œil à Murphy, elle n’était pas loin. S’agissait de se concentrer…

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Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

Ça ne faisait qu’une bonne quinzaine de minutes que la lumière avait disparu, cédant sa place à un voile d’ombre qui avait recouvert le domaine entier, mais la pleine lune, elle, était déjà bien haut dans le ciel noir, dépourvu d’étoiles. Comme si c’était à ce seul astre qu’il obéissait, Thomas, semblant comme possédé, s’était élancé dans une course effrénée… et Murphy peinait bien à le suivre, si bien qu’après s’être laissée porter par son élan en dévalant la plaine, elle avait ralenti. Le vent la décoiffait et faisait gracieusement onduler le drapé de sa cape : l’air était bon, ce soir. Puis, elle distingua à travers l’obscurité la silhouette incertaine d’un grand canidé, qui revenait vers elle. « Ah, t’es là ! » se réjouit-elle en accélérant le pas pour le rejoindre, tout en prenant de grandes inspirations pour reprendre son souffle : la lune ronde conférait à Thomas de sacrés avantages physiques par rapport à elle, mais il en faudrait plus que ça pour la décourager. La soirée ne faisait que commencer, et elle était pleine d’adrénaline… Et qu’il était déconcertant de voir ce grand loup à l’apparence terrifiante remuer la queue et bondir avec légèreté autour d’elle ! Murphy demeura ainsi quelques secondes, à l’observer avec amusement, avant qu’il ne la dévisage à son tour. « Je me demande à quel point tu comprends ce que je dis. » réfléchit-elle à voix haute tout en le sondant du regard, comme si elle guettait une réaction : une sorte d’aboiement d’approbation, peut-être, ou qu’il se gratte l’oreille d’indifférence… « Enfin, même si c’est pas le cas, je vais quand même continuer de te parler. C’est chouette de passer une nuit entière dans la peau d’un loup, mais ça doit être long, quand on est tout seul. » ajouta-t-elle. Au fil du temps, elle avait fini par développer une certaine tendresse pour les êtres surnaturels… Pour avoir tenu compagnie à un fantôme pendant des années quand ses camarades bien vivants préféraient se retrouver entre eux, la perspective de monologuer sur le chemin ne la dérangeait pas tant que ça.

Quand bien même elle avait une bonne connaissance générale des malédictions, la lycanthropie était un fléau plein de mystères. Après tout, grâce à la potion Tue-Loup, une part de lui demeurait consciente… mais de là à ce que son langage soit encore parfaitement intelligible pour lui, rien n’était moins sûr : le champ auditif était différent chez les mammifères, fonctionnant via un transfert d’ondes sonores. Murphy se dit que le lendemain, elle poserait la question à ses parents dans sa lettre. Elle n’aurait pas besoin de rentrer dans le détail – et tant mieux, sinon ils la tueraient -, mais ils étaient tous deux vétérinaires, ils devaient bien en savoir quelque chose… Peut-être que Thomas pouvait également lire sur ses lèvres… ! Mais à ce moment précis, ce dernier avait la truffe rivée vers le sol, comme s’il humait la terre humide sous ses pattes. « T’as trouvé quelque chose… ? » Une trace, peut-être… ? Elle le suivit sur quelques mètres, le regard rivé vers le sol en dirigeant sa baguette illuminée, à la recherche d’une série d’empreintes. Mais elle ne distinguait rien… C’était comme si Thomas, dans sa forme métamorphosée, s’était mis subitement mis à suivre une piste invisible à l’œil nu. Haussant les épaules, elle reporta son regard sur les grands arbres qui les entouraient et leur ouvraient la voie. A travers les hêtres touffus, quelques nuées de brume, obstruant leur vision. « On devrait trouver les cynospectres vers le Nord, j’imagine qu’on peut longer ce sentier… » lança-t-elle en pointant sa baguette vers le chemin étroit qui disparaissait entre les fourrés, parsemé de branches mortes. Il était étonnant pour Murphy de constater à quelle rapidité elle s’était habituée à la présence d’un loup-garou massif à ses côtés ; Thomas ne se montrait ni hargneux ni agressif avec elle… en fin de compte, ça n’était pas si différent que si elle se baladait avec un gros chien, et des chiens, elle en avait vu grandir en pagaille, à la ferme. Celui-ci se montrait presque plus docile que tous ceux qu’elle avait pu côtoyer ! Restait à espérer qu’en cas de mauvaise rencontre, il saurait également sortir les crocs… Le chemin qu’ils avaient à parcourir était long, et à une heure pareille, la route risquait d’être semée d’embuches.

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A présent qu’il était autorisé à se déplacer dans des espaces non clots, Thomas prenait pleinement conscience de sa puissance, mais aussi de plus petits détails. Par exemple, s’il n’y prenait pas garde, en avançant à son allure normale il allait beaucoup plus vite que Murphy et risquait de la dépasser, voire de la laisser derrière. Il tenta bien de se retenir un peu, aller plus lentement, mais l’envie qui le démangeait de laisser libre court à sa nouvelle forme était de plus en plus dévorante, et ce sans parler des stimulations auditives et olfactives dont il n’avait eut qu’un avant-goût dans la cabane hurlante, et qu’il redécouvrait à présent, au cœur de cette sombre forêt.

Lorsque la jeune fille, qui avait la bonne idée de s’exprimer à haute voix, quand bien même il ne pouvait pas lui répondre par des paroles intelligibles, se demanda dans quelle mesure il la comprenait, Thomas agita ses oreilles en la fixant du regard. Est-ce que c’était assez clair ? Quand on passait des nuits à tourner en rond dans une pièce, on devenait très fort pour bouger ses organes mobiles.
Murphy semblant compatir à ses longues nuits de pleines lunes en solitaire, Thomas eut le réflexe de hocher la tête, comme sous forme humaine, mais sa physionomie ne le permettait pas facilement, aussi se contenta-t-il de bondir aux côtés de la jeune fille, à la manière de lui faire la fête.

Il était difficile de savoir dans quelle mesure sa forme canine l’influençait, ou si, par une sorte de réflexe étrange, il adoptait spontanément des manières de chien, ou de loup, pour se faire comprendre. D’une certaine manière, cela avait au moins le mérite d’être un code que tous deux partageaient.

Une odeur l’attira. Puis une autre. Il s’était éloigné, il revint vers Murphy. Pour être tout à fait franc, Thomas avait presque oublié le but de leur sortie, à cet instant précis. La jeune fille eut toutefois le bon goût de rappeler la raison de leur présence dans la forêt, à cette heure tardive. Le simple fait de se dégourdir les pattes aurait aisément suffit à Thomas, mais la déclaration de sa camarade sonna comme un rappel à l’ordre et il prit quelques mètres d’avance pour baliser leur chemin.

Ce n’était pas la première fois que le garçon explorait la forêt, et il l’avait déjà fait de nuit, à quelques reprises, mais toujours accompagné d’un adulte. Même si l’orée des bois aurait dû lui être familière, il en vint à l’évidence qu’il ne reconnaissait plus grand-chose. Sa vision était différente, dû à la déformation physique de ses globes oculaires, et vu la faible luminosité des bois, d’autres sens jouaient d’avantage que la vue, comme l’odorat et l’ouïe.

------------------------------Random time !
1 = blessure, quand on n'a pas l'habitude de marcher en forêt, on se blesse les pattes
2 = distraction, un petit animal attire l'attention de Thomas qui s'éloigne
➤ 3 = faux mouvement, Thomas se contrôle mal et bouscule Murphy
4 = coincé, Thomas essaye de passer sous un fourré et s'y emmêle la fourrure
5 = mauvais chemin, ils s'enfoncent dans les profondeurs de la forêt...
6 = mauvaise rencontre, il y a d'autres prédateurs dans cette forêt...
------------------------------

Contrairement à l'orée du sois-bois, Murphy et lui s'avançaient désormais dans une partie de la forêt où les arbres se resserraient et la végétation épineuse se faisait plus dense, obligeant le grand loup à prendre garde là où il mettait les pattes. Quitter son corps d'adolescent gringalet n'avait pas que des avantages et là où il se serait aisément faufilé entre deux arbres, profitant de ses épaisses bottes pour écraser les ronces et les orties, Thomas découvrait que les choses n'étaient pas aussi simple en pesant 100kg de muscles.

Au point que, en essayant de se dégager d'un fourré, le loup recule avec énergie et percute la jeune fille arrivée derrière lui. Il y avait heureusement quelques centimètres de fourrure pour amortir, mais c'était malgré tout une grosse masse qui vous rentrait dedans sans ménagement.

Lui avait très bien senti le choc et penaud, se déporta aux côtés de Murphy, prenant spontanément la position d'une bête prise en faute, le visage bas et ses grands yeux tournés vers elle en guise d'excuse.

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'Le Hasard' : 3

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Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

A mesure qu’ils s’enfonçaient dans les bois touffus, éclairés par la seule étincelle qui illuminait l’embout de sa baguette et la lumière faiblarde et bleutée de la lune, les yeux de Murphy s’habituaient à la pénombre. Il lui fallait bien reconnaître, maintenant qu’elle se trouvait en son sein, que la forêt était plus intimidante qu’elle ne l’aurait imaginé. Il y avait quelque chose de menaçant, dans les branchages crochus des arbres décharnés, dans le vent sifflant qui circulait à travers les troncs, dans la voix qui lui susurrait à l’oreille que Thomas n’était pas la seule bête sauvage qui habitait cette forêt. Le sentier devenait plus étroit à mesure qu’ils avançaient, et même la végétation semblait devenir plus hostile à leur égard : les ronces épineuses éraflaient les pattes de l’animal et les mollets de l’adolescente, les brindilles griffaient leur peau, et les bosquets de fougères étaient si épais qu’ils s’y enfonçaient parfois jusqu’au bassin. Malgré tout, la présence du loup à ses côtés était plutôt rassurante… Murphy aimait bien savoir qu’il se trouvait près d’elle, prêt à agir et bondir si une menace extérieure surgissait, aidé par ses sens aiguisés. Difficile de voir en cette colossale bête campée sur quatre pattes le jeune et frêle Thomas, qui avait semblé si effrayé par leur expérience au sein du cimetière de Glenmuick… Savoir que ces deux êtres si différents cohabitaient dans un seul et même corps, obéissant à des esprits parfois en contradiction, avait quelque chose de plutôt fascinant, lorsqu’elle y songeait. Le temps d’un instant, elle se fit la réflexion que faire l’autopsie d’un loup-garou devait être riche d’enseignement, tant le mystère scientifique qui entourait les animaux maudits était opaque. Interagir avec lui sous sa forme animale était déjà relativement intéressant : il réagissait à chacune de ses sollicitations, agitant parfois les oreilles ou la queue, remuant la truffe, bondissant autour d’elle… Autant de signes qui montraient qu’il répondait positivement, et que peut-être même, il la comprenait : voilà qui était tout bonnement fascinant. Savoir qu’ils pouvaient peaufiner leur système de communication était plutôt encourageant, concernant leur escapade jusqu’au cœur des bois : la nuit serait longue, après tout.

Mais tandis qu’ils évoluaient désormais dans une nouvelle zone de la forêt, où la brume autour d’eux s’épaississait et où le terrain devenait plus accidenté, Thomas sembla s’être pris les pattes dans un fourré. Elle s’approcha, s’apprêtant à lui proposer son aide pour en sortir – sans pour autant savoir de quelle manière elle pourrait bien physiquement tirer un animal aussi imposant à la seule force de ses bras – et laissa échapper un hoquet de surprise lorsqu’il la percuta. « Attention ! » s’exclama-t-elle alors d’une voix légèrement aigüe, désarçonnée par le choc de leur collision.

1 – Plus de peur que de mal, Murphy tombe au sol mais s’en sort sans trop de mal, avec les genoux éraflés et quelques brindilles coincées dans sa robe.
2 – La chute est un peu plus violente que prévu, Murphy se réceptionne sur sa cheville… qui à en conclure par le craquement sonore qu’elle laisse échapper, ne se porte pas bien.
3 – Déséquilibrée par la collision, Murphy tombe en arrière et trébuche sans le vouloir sur les brindilles d’un Botruc… qui n’apprécie manifestement pas cette agression soudaine, et dresse ses pattes feuillues vers eux.
4 – Murphy se réceptionne mal, et son pied heurte une racine, qui la fait trébucher et glisser dans un fossé, la faisant atterrir deux mètres plus bas.
5 – Le cri laissé échapper par Murphy attire l’attention d’autres résidents de la forêt… On entend quelques craquements dans les fourrés, annonciateurs de la venue d’une créature : ils peuvent reconnaître le bruit particulier des sabots des centaures.
6 – Le cri laissé échapper par Murphy attire l’attention d’autres résidents de la forêt… On entend quelques craquements dans les fourrés, annonciateurs de la venue d’une créature : la silhouette d’une grosse acromentule finit par apparaître, à travers la brume.

Un peu sonnée, l'adolescente ne tarda pas à s'appuyer sur ses mains pour se relever, se hissant ensuite sur ses deux jambes pour constater qu'elle n'avait subi aucun dégât physique. "Dis donc, t'y vas pas de main morte !" fit-elle remarquer à l'adresse du loup au regard penaud. Le pauvre semblait s'en vouloir de l'avoir ainsi bousculée... "J'espère qu'on a pas été trop bruyants." ajouta-t-elle en jetant un œil inquiet aux alentours, constatant cependant que leur environnement demeurait anormalement silencieux.

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'Le Hasard' : 1

Si Thomas s’était senti particulièrement agile et puissant dans ses premières minutes de liberté hors de la cabane, évoluer dans la forêt se révélait plus complexe. Plus question de bondir partout comme un gosse, son pelage s’accrochait aux ronces à mesure que les deux jeunes sorciers s’enfonçaient plus loin dans la forêt et que la végétation se faisait plus dense, et plus sombre. A présent, bien que toujours enthousiaste, Thomas allait avec d’avantage de prudence, sollicité par d’autres sens que sa force musculaire, le museau au ras du sol, il découvrait avec étonnement les parfums de la forêt. Des parfums sauvages et énigmatiques qui attiraient l’attention de sa part animale comme des stimulis difficilement contrôlables.

Au point d’en oublier quelques instants son rôle et la raison de sa présence et, dans un geste maladroit, envoyer valser Murphy qui avait eu la mauvaise idée de passer derrière lui. Un peu penaud, il se retint de faire remarquer qu’il ne fallait jamais marcher à l’arrière d’un cheval, mais non seulement Thomas ne pouvait pas parler, il trouva également la comparaison étrange.

La jeune fille semblait heureusement aller bien et Thomas bondit sur place quand elle lui fit remarquer qu’il y allait fort. Avait-elle vu comme il était puissant sous cette forme ? L’espace d’un instant l’idée fugace de lui faire à nouveau démonstration de sa vitesse lui traversa l’esprit, mais il se retint. Il valait mieux ne pas s’éloigner.

Ses nouvelles facultés toutefois ne se limitaient pas à la force et prenant au sérieux l’inquiétude de son amie, Thomas redressa la tête, les oreilles écartées, pour sonder les bois.

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1 = rien, décidément cette soirée est bien tranquille
2 ; 3 = un lapin détalle !!!
4 = une volée d'oiseaux s'envole, s'ils ne sont pas encore repérés, mieux vaut accélérer le rythme
➤ 5 = au loin, le bruit d'un galop. Des centaures, ici ?
6 = quelque chose de plus sombre semble rôder dans les parages...
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Murphy entendait-elle ce qu'il entendait ? Les vibrassions du sol, ce rythme caractéristique répété, lourd, chevalin. Thomas avait suffisamment de conscience, et assez d'expérience de garde-chasse pour reconnaitre une cavalcade de centaure. Restait à savoir combien ils étaient. Un ? Dix ?

Il adressa un regard à la jeune fille. Si on la trouvait ici, elle aurait des problèmes. Puis il réalisa que si on LE trouvait ici, IL aurait de gros, gros problèmes...! Les centaures n'étaient certes pas du personnel de l'école mais ce n'était pas pour autant une bonne nouvelle. Outre qu'ils étaient des êtres territoriaux et assez peu intéressés par les affaires des hommes, Thomas savait d'expérience (Duncan lui avait raconté) qu'ils pouvaient vous cribler de flèches sur un simple malentendu.

Le cerveau animal du lycanthrope s'était mis à tourner très vite et avec étonnement, Thomas constata qu'il était moins sujet à la panique sous cette forme. Le garçon fébrile qu'il était comme humain se serait certainement mis à bégayer face à une telle menace, mais les loups avaient l'instinct des prédateurs. D'ailleurs, il n'était pas dit que des centaures ou de lui, il soit le plus en danger des deux.

Rapidement, il s’aplatit sur le sol devant Murphy. Allait-elle comprendre ? D'un geste du museau il désigna son échine. Il pouvait aisément la porter, elle ne devait pas peser plus de 60kg, et il était plus silencieux et plus rapide qu'elle.

@E. Murphy Leonhart

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'Le Hasard' : 5

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Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

Plus de peur que de mal, la cheville de Murphy semblait s’avérer, malgré la brutalité de sa chute, plutôt bien-portante. Elle estima qu’elle avait eu de la chance, regrettant seulement d’avoir été peut-être un peu trop bruyante, ce qui signalerait probablement aux créatures des environs leur présence… Elle retint sa respiration, écoutant avec attention le bruissement des feuilles, le vent s’engouffrant à travers les troncs décharnés, les hululements faiblards des rapaces nocturnes au loin. A première vue, ils semblaient seuls… Le pauvre Thomas, sous sa forme métamorphosée, semblait quelque peu contrit de l’avoir ainsi bousculée. Elle était bien loin de lui en vouloir… après tout, il était normal que malgré la potion, il ne soit pas maître de tous les instincts qui tentaient sournoisement de reprendre le dessus sur ses mécanismes humains. Mais un son parasite attira son attention… devenant de plus en plus distinct, comme si sa provenance approchait lentement d’eux. Ça ressemblait à des sabots, foulant la terre de la forêt, ça martelait le sol avec force… « Eh, chhht, t’entends pas quelque chose ? On dirait un cheval. » fit-elle remarquer à voix basse, un index sur les lèvres. Elle balaya les alentours du regard, scrutant à travers la brume épaisse qui baignait autour d’eux un signe quelconque, l’apparition fantomatique d’une créature mystérieuse, qui viendrait confirmer son pressentiment. Un nouveau frisson la gagna, lui faisant légèrement courber l’échine… Elle se sentait comme quand Adrian la traversait de part en part… Comme pour approuver ses dires, l’imposant loup sembla frémir, et son museau se tourna vers elle. « Si, t’as remarqué, toi aussi ! » s’exclama-t-elle avant de plaquer ses doigts sur sa bouche, réalisant trop tard qu’elle avait désobéi à sa propre ordonnance, avant de lâcher un « pardon » à voix basse. Elle attendit que le bruit s’éloigne, sauf qu’il ne s’éloignait pas : c’était comme si au contraire, il se rapprochait, s’intensifiait, annonçant l’arrivée d’êtres nouveaux dans leur direction… Murphy se demanda s’ils feraient mieux de rebrousser chemin, ou au contraire de s’enfoncer davantage dans les bois. Elle s’apprêtait à questionner le loup sur la démarche à suivre, avant de s’apercevoir que ce dernier se trouvait dans une drôle de position… « Thomas ? Thomas, qu’est-ce que tu fous ? On devrait partir, là, pas… » s’aplatir au sol ? C’était à se demander ce qui lui prenait. Bientôt ils ne seraient plus seuls, et cette nouvelle était plutôt porteuse de mauvais augures.

Et ils apparurent finalement, les uns après les autres, tout en haut de la clairière. Se détachant de la brume dont ils semblaient extraits, six créatures qu’elle ne tarda pas à identifier comme des centaures se dressèrent devant eux, les toisant avec défiance. Son frère allait encore sévèrement la réprimander, en lui demandant dans quels ennuis elle avait bien pu se fourrer, lorsqu’elle rentrerait. Si elle rentrait toutefois… Un peu incertaine, tenant toujours sa baguette illuminée devant elle, elle jeta un regard en direction de Thomas, lui faisant signe de rester immobile. Enfin, elle s’avança d’un pas, toutefois avec réserve. « Hum… bonsoir ? » adressa-t-elle au clan de centaures qui leur faisaient face, impériaux, se tenant fièrement sur leurs quatre pattes armées de sabots. « On est… je veux dire, je suis élève à Poudlard, et... » Et quoi ? Elle était accompagnée d’un loup-garou, voyons, ce qui était bien naturel pour une élève, n’est-ce pas ? Elle ne connaissait pas vraiment le caractère lunatique des créatures qui leur faisait face, mais même avec une extrême candeur, il était difficile d’imaginer qu’ils pourraient être rassurés par l’animal grâce à sa seule parole. Elle se sentit un peu plus nerveuse qu’à l’accoutumée… Elle n’était pas particulièrement douée pour jouer les négociatrices, ce qui la mettait dans une position plutôt inconfortable. « Il n’est pas dangereux. » lâcha-t-elle finalement, dans un espoir naïf qu’ils pourraient entamer la discussion avant de tenter quoi que ce soit à leur encontre. Le problème, c’était qu’avec leurs sourcils épais bien froncés, leur air grave, leur démarche belliqueuse et leur carquois bien remplis, ils ne semblaient ni très avenants, ni très commodes. Voilà qui était plutôt imprévu, et plutôt fâcheux, en vérité…

1-2 : La vue du loup semble effrayer les centaures, qui se cabrent et font demi-tour à grands galops, laissant derrière eux émerger un nuage de poussière. S’agit-il d’une simple fuite, ou ont-ils l’intention de revenir, plus nombreux cette fois… ?

3-4 : Un centaure se détache du groupe et s’avance vers eux, l’air furieux. Il lance à leur attention : « Cette créature n’a rien à faire sur nos terres, et toi non plus, jeune humaine. »

5-6 : Les centaures sont connus pour leur tempérament sanguin, et n’ont de ce fait pas la patience pour attendre les explications de Murphy. Trois d’entre eux se saisissent de leur arc et dégainent une première flèche, en guise de menace.

@Thomas Chastel

Emi Burton

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'Le Hasard' : 5

Manifestement, la communication n’était pas leur fort et Thomas se fit silencieusement la réflexion qu’il aurait peut-être été malin de convenir d’un code, avant qu’il ne se transforme, ou de faire quelques essais en bordure de forêt plutôt que de s’enfoncer immédiatement au plus profond des bois. Maintenant qu’ils faisaient face à une véritable situation critique, ils se trouvaient sans aucun moyens de convenir d’une stratégie coordonnée.

Lorsque les premiers centaures apparurent, le loup abandonna l’idée de filer. Sans doute aurait-il pu les distancer, lancé à pleine vitesse, mais c’était moins certains avec Murphy sur le dos et il ne pouvait pas l’abandonner derrière lui comme une malpropre. Pire que cela, les centaures avaient des arcs, et faisaient de notoriété publique d’excellents archers. Avec ou sans Murphy, il ferait une cible bien trop exposé s’il tentait de caracoller devant eux.

D’autant plus grands que Thomas était à quatre pattes, les centaures les observaient d’un air froid et suspicieux, leurs armes à la main. Ils devaient être un peu plus d’une demi-douzaine et tout loup-garou qu’il soit, le jeune homme s’en sentit assez intimidé. Son incapacité à parler l’anglais le diminuait beaucoup, malgré ses crocs et sa force, et pour la première fois il réalisa le pouvoir que représentait le langage, et la négociation. Qu’on décide soudain de l’abattre d’une volée de flèche et il ne pourrait même pas demander pitié.

Parce qu’elle était toujours dotée de sa bouche, Murphy prit la parole et un instant, Thomas fut tenté de se cacher derrière-elle, comme un enfant appeuré. Mais n’eut-il pas fait le moindre mouvement en ce sens que sa carrure se rappela à lui et non seulement il devint ridicul de chercher abri derrière la jeune fille qui pesait sans doute trois fois moins lourd que lui, mais aussi il sentit se réveiller au fond de son estomac quelque instinct de meute. Silencieux comme la nuit, il s’avança à ses côtés, retenant de dévoiler ses crocs. Bien lui en prit, Murphy trouva judicieux de préciser qu’il n’était pas dangereux. Le genre de mensonge qui pouvait peut-être leur éviter un drame…

Si Murphy était en mesure de négocier, et Thomas pas du tout, c’était oublier que les centaures sont à mi-chemin entre l’homme et la bête et, de ce fait, peu disposés à la parlotte. Un frisson de peur parcouru l’échine de Thomas qui se hérissa en les voyant se saisir de leurs arcs pour encocher. Allait-il vraiment devoir aller à l’affrontement ? S’il avait plus d’une fois rêvé de se servir de sa gueule pour combattre, cette perspective se révélait terriblement moins amusante à présent qu’elle se présentait en vrai. Il n’avait aucune envie de blesser qui que ce soit, et d’être blessé pas plus… La situation escaladait avec une vitesse affolante, le garçon en lui se sentit tout dépossédé de sa réactivité.
Heureusement, il n’était pas seul. Le loup prit le relais.

Ce n’étaient que des chevaux, après tout, de pauvres canassons un peu rêveurs, qui lisaient dans les étoiles. Et ils n’étaient pas si nombreux. Il en valait au moins quinze. La bête retroussa ses babines, dévoilant sa gueule pleine de crocs. Une espèce de confiance en lui venait de lui remonter tout le corps, comme si Thomas avait douté de ses capacités, mais que la malédiction qui l’affligeait, elle, savait précisément ce dont il était capable.

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1 ; 2 = on parle d'un loup-garou, le plus terrible prédateur de ces bois, les centaures font volte-face et évitent l'affrontement. En revanche, ce n'est pas certain qu'ils ne soient pas partis prévenir un adulte.
➤ 3 ; 4 ; 5 ; 6 = la situation se tend beaucoup plus, il devient clair qu'un affrontement est désormais inévitable -> voir résultat deuxième dé.
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1 = Alors que les centaures encochent, Thomas bondit entre leurs pattes, sa mâchoire claque et provoque la panique parmi le groupe qui détale.
2 = Alors que les centaures encochent, Thomas bondit entre leurs pattes, sa mâchoire claque et provoque la panique parmi le groupe qui détale. Pour mieux revenir et attaquer de loin ?
3 = Alors que les centaures encochent, Thomas bondit entre leurs pattes, sa mâchoire claque et provoque un mouvement de panique qui empêche les uns et les autres de tirer, les centaures se bousculent pour éviter le loup.
➤ 4 = Alors que les centaures encochent, Thomas bondit entre leurs pattes, sa mâchoire claque et provoque un mouvement de panique qui empêche les uns et les autres de tirer, les centaures se bousculent pour éviter le loup. Dans la cohue, Murphy se fait bousculer et de nouveau envoyée au sol.
5 = Alors que les centaures encochent, Thomas bondit entre leurs pattes mais ceux-ci s'écartent vivement. Le loup reçoit une première flèche dans le dos.
6 = Alors que les centaures encochent, Thomas bondit entre leurs pattes mais ceux-ci s'écartent vivement. Le loup reçoit une première flèche dans le dos. De l'autre côté, un centaure se saisit de Murphy, sans doute pour l'emporter.
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#1 'Le Hasard' : 3

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#2 'Le Hasard' : 4

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Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

Il n’avait fallu que peu de temps avant que la situation ne se tende. Leur rencontre avec des créatures de la forêt était quasiment inévitable… Il aurait fallu être naïf pour croire qu’ils ne croiseraient aucun autre animal que le jeune loup ce soir. Mais Murphy avait presque espéré que leur chemin ne rencontrerait celui que de quelques araignées ou de gnomes. Avoir en face d'elle les représentants d'une espèce dotée de parole avec lesquels ils devaient discuter pour espérer éviter une confrontation était une épreuve qui échappait quelque peu à ses compétences. L'idée de pouvoir s'enfoncer davantage dans le coeur des bois pour partir à la recherche des cynospectres commençait à prendre l'allure d'un doux rêve, au fur et à mesure que les tensions se renforçaient entre les deux camps... Elle tenta comme elle le put de faire entendre raison à leurs interlocuteurs, en leur promettant que le loup-garou n'était pas dangereux, ce qu'elle n'était en vérité pas tout à fait en mesure d'assurer. Malheureusement pour eux, ses mots ne suffirent pas à les dissuader... En les voyant brandir leur carquois et leurs arbalètes, ses doigts se refermèrent par réflexe autour de sa baguette. Elle n'avait pas dans l'idée de les attaquer, n'imaginant pas un instant qu'ils puissent avoir une chance face à des centaures aguerris... Seulement de chercher un stratagème pour s'enfuir avec l'imposant loup.

C'était sans compter l'impulsivité de son compagnon... Elle n'ignorait rien de la nature sauvage des loups, malgré les effets pacifiants de la potion qu'il avait ingérée ce soir-là. En voyant les muscles de l'animal se contracter, sa mâchoire arborer quelques rangées de crocs, et ses pattes se replier lorsqu'il bondit, elle comprit qu'il ne serait pas aisé de quitter cette forêt sans quelques égratignures. « Thomas… ! Non attends, c’est dangereux, qu’est-ce que tu fais ? » Elle n'eut pas le temps de le raisonner. En à peine quelques secondes, il s'était déjà élancé en direction des centaures et s'attaquait à certains d'entre eux avec une violence qu'elle ne lui connaissait pas. A nouveau, il la bouscula, et le choc la projeta au sol... Elle se réceptionna cette fois sur son poignet, qui ne parut pas bien apprécier la force avec laquelle elle rencontra le sol humide de la forêt, recouvert de feuilles de chêne mortes et de brindilles décharnées. Le camp d'en face ne demeura pas impassible... Armes brandies, la corde de leurs arcs tendue, la menace était devenue réelle. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle aperçut une flèche voler à peine au-dessus du jeune loup... « Thomas ! » s'exclama-t-elle, à la fois furieuse et effrayée du spectacle qui se jouait alors devant elle. Tout allait très vite... beaucoup trop vite. La rigueur scientifique qui parvenait à faire de Murphy une personne placide et rationnelle même en situation de crise semblait l'avoir quittée ; à seulement quelques mètres de l'affrontement, elle se sentait intimidée et impuissante. A tâtons, elle se mit à chercher sa baguette autour d'elle, et finit par l'attraper près d'une grosse racine noueuse... La main tremblante, elle la dirigea un peu à l'aveugle en direction de l'un des centaures qui menaçait de décocher une flèche sur son ami. Elle ne voulait pas de mal à ces créatures, au fond... Mais s'ils les menaçaient ou les empêchaient d'avancer, ils n'avaient guère d'autre choix. « Stupefix ! » lança-t-elle finalement, avec la certitude que cette bataille qu'elle aurait nettement préféré éviter risquait de leur coûter très cher, à tous les deux.

#HASARD 1
3-4-5 : Le sortilège touche l'un des centaures, qui se fige instantanément avant de tomber au sol.
1-2 : Le sortilège rebondit contre une souche d'arbre...
6 : Le sortilège touche Thomas...

#HASARD 2
1-3 : Heureusement, grâce à leurs réflexes, ils parviennent à esquiver la plupart des attaques de leurs assaillants.
2-6 : Une flèche vient se planter dans le flanc de Murphy
4-5 : Une flèche vient se planter dans le flanc de Thomas

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'Le Hasard' : 5, 3

S’il n’avait jamais cherché à faire du mal aux centaures, seulement claquer des crocs entre leurs pattes pour rappeler où se trouvait le rapport de force, il fallu bien constater que l’adrénaline, et les instincts bestiaux qui couraient à ce moment dans ces veines lui procurèrent une sorte d’excitation bizarre, fébrile et fascinante où soudain il lui sembla définitivement prendre conscience de ce que pouvait signifier être un prédateur.
Un vrai. Un alpha. Pas juste en théorie. Dans son sang, ses muscles, ses crocs, il sentait la puissance, et reniflait la peur que provoquait sa présence. Délicieux. D’un goût qui dépassait le simple manichéisme de la potion qu’il avait bu : « rester conscient », oui, mais la conscience n’est pas le contrôle de soi et tout humain qu’il restât dans sa tête, les passions n’y affluaient pas moins.

Il sentit à peine la flèche le frôler, bien que ses oreilles et son instinct l’avertisse qu’il y avait danger. Pas seulement pour lui, d’ailleurs, le cri que poussa Murphy lui injecta comme un shot de lucidité, froide et glaçante. Il avait voulu effrayer les centaures, s’imposer, prendre plaisir à les voir fuir face à lui, mais sa force ne l’engageait pas seulement et déjà il comprenait qu’ils étaient en sous-nombre, et qu’une flèche, plusieurs si besoin, l’abattrait aussi sûrement que n’importe quel lapin. La peur alors, lui hérissa à nouveau l’échine.

Autour de lui, les pattes des centaures cherchaient à s’écarter, prendre le large pour mieux revenir. Thomas se retourna vers sa camarade, derrière elle, un centaure, rigide, s’effaçait sur lui-même les yeux écarquillés. Le premier sang. Désormais ils avaient franchis un cap et pèle mêle au danger de se faire trouer la peau se substitua la peur du renvoi. Conscience n’était pas rationalité.

D’un bond de nouveau, il fut aux côtés de Murphy, sa masse suffisamment imposante, alors qu’elle se tenait encore à terre, pour faire barrage entre elle et les flèches. Il dévoila de nouveau ses crocs, comme une mise en garde.

Thomas n’était pas particulièrement brave, mais son apparence lui insufflait un courage qu’il s’ignorait et sans doute parce que les centaures se montraient plus réticents à l’idée de les viser, au risque de blesser – ou pire – une élève, et des conséquences que pourrait avoir une escalade pour leurs jarrets, ils hésitèrent à tirer. Thomas allait et venait, toujours en mouvement, lorgnant vivement et tour à tour chacun des cavaliers qui, s’ils avaient pris de la distance, ne les encerclaient toujours pas moins.

Etait-il encore possible de prendre le large ? Peut-être, si les centaures rechignaient à laisser l’un des leurs derrières, cela leur offrait une opportunité.

« Grave erreur. Des conséquences. Danger. Interdit. Nos lois. Fergal Armitage. » murmuraient les centaures entre-eux.

Cette fois, Thomas porta son regard sur Murphy. C’était elle qui pouvait les sortir de là. Par le dialogue, ou en s’accrochant à son pelage pour tenter de ddisparaître dans les profondeurs de la forêt. Ou achever le reste des centaures, sans les blesser. Thomas en était réduit à peser de sa présence, comme une menace, mais il n’était plus si certain d’avoir envie de mordre.

@E. Murphy Leonhart

moon & howl

Who let the dogs out ?

Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

D’ordinaire, lorsque Murphy faisait face à une situation de crise – comme une épreuve complexe aux olympiades nationales de chimie ou une potion mal dosée qui menaçait à tout moment d’être recrachée par le chaudron – elle parvenait à mettre son cerveau sur pause pour analyser méthodiquement tous les éléments, et comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas. Ces quelques précieuses secondes de temps mort, comme si la vie autour d’elle se figeait pendant qu’elle réfléchissait, lui sauvaient régulièrement la mise. Mais cette nuit, alors que la lune était luisante et ronde comme un ballon dans le ciel pendant que des centaures les visaient, elle et le loup-garou qui lui servait de compagnon, de leurs flèches pointues, il était présentement difficile de mettre son cerveau sur pause… et de voler au temps les précieuses secondes qui lui manquaient pour décider de quelle serait la voie logique à suivre. D'ordinaire, elle était habituée à avoir le contrôle sur tout, mais cette fois, les choses semblaient lui échapper... Et tout s'était déroulé si soudainement qu'elle n'avait pu analyser tous les éléments comme elle l'aurait voulu : peut-être existait-il une autre voie qui leur aurait permis d'éviter la confrontation directe, mais voilà : elle avait sorti sa baguette à l'embout illuminé, l'avait brandie puis dirigée vers l'une des créatures qui les menaçaient, et l'avait outrageusement figée. A partir de ce moment, tous s'arrêtèrent... Elle entendit quelques murmures à peine audibles s'élever parmi les créatures, et devina sans mal qu'ils annonçaient probablement un sinistre destin.

Son regard se reporta sur Thomas, qui revenait à ses côtés plus assagi, les oreilles dressées. Murphy se demanda bien, lorsque son regard croisa le sien, ce qu'il pourrait bien vouloir lui dire... Le silence auquel il était réduit devenait quelque peu handicapant, au vu de la situation. « Reste près de moi, ok ? » intima-t-elle au loup-garou, qui, malgré sa stature imposante et l'épaisse fourrure de jais qui le recouvrait, ne dissimulait nul autre que son camarade. Peut-être même qu'il s'agissait de son ami, si l'on considérait qu'une expérience au sein d'un cimetière hanté et d'une périlleuse escapade dans les bois suffisaient pour tisser des liens. L'idée un peu macabre qu'il lui arrive quelque chose à cause de son initiative de se rendre dans la forêt lui était quelque peu désagréable... Pas seulement parce qu'elle se ferait incendier par le directeur, sa famille et tout le corps professoral, mais aussi parce qu'elle savait pertinemment que s'il trouvait la mort, elle ne devrait plus seulement trouver un remède pour Adrian, mais aussi pour lui, ce qui représenterait sans nul doute une charge de travail colossale. Faisant face aux intimidants centaures qui les toisaient avec une colère muette, elle inspira longuement, comme pour trouver le courage de s'adresser une nouvelle fois à eux. « On va partir, d’accord ? On ne vous dérangera plus. » lança-t-elle, la voix légèrement vacillante, reculant d'un pas, comme pour signer un pacte de non-agression.

#HASARD 1

1-5 : Les centaures lèvent leurs arbalètes. Même si certains d'entre eux arborent toujours un air sévère, on dirait bien qu'ils préfèrent les laisser quitter leurs terres sans davantage de grabuge. Il y aura probablement des conséquences, mais ils verraient cela à leur sortie de la forêt.

2-4 : Au moment où ils se détournent d'eux, le centaure qui tenait Thomas en joue envoie une flèche aller se planter dans le flanc de l'animal. On dirait que ce n'était que le début des hostilités.

3-6 : Les centaures les gardent en joue. Murphy échange un rapide regard avec Thomas et... fait rapidement volte-face pour se jeter dans le fossé derrière eux. Avec un peu de chance, ça leur laissera suffisamment de temps pour profiter de la confusion et s'enfuir. Si c'est le cas, voir dé 2.

#HASARD 2

Pair : Murphy se blesse dans sa chute.
Impair : Rien de cassé.

@Thomas Chastel

Emi Burton

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Murphy's law

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'Le Hasard' : 2, 2

Bien qu’elle ne semble absolument pas d’avantage maîtresse de la situation, cette simple instruction de Murphy suffit un peu à calmer l’animal. Aussi basique soit-il, désormais il avait un plan, enfin, une ébauche, et d’eux deux c’était bel et bien Murphy qui avait toujours été plus ou moins à l’initiative. Qu’elle semble reprendre les choses en main avait quelque chose de rassurant.
Obéissant, il poursuivit sa déambulation, à la manière d’un lion en cage, mais frôlant cette fois-ci de sa fourrure la jeune fille, la sensibilité tactile de ses poils l’assurant qu’ils ne se quittaient pas, comme elle le lui avait demandé.

Malheureusement, le plan de Murphy avait tout du vœux pieu. Peut-être parce qu’il avait désormais de l’instinct, ou flairait dans l’air le mélange de colère et de peur qui émanait des deux parties, il lui apparaissait que de simples paroles ne suffiraient pas, ce soir, à calmer la situation. Il n’y avait pourtant rien d’autre à faire que de tenter le coup, n’est-ce pas ? Elle engagea en tout cas un mouvement de recul que Thomas suivit mais, alors qu’il tournait le dos à une partie des créatures, une douleur fulgurante dans le dos lui arracha un glapissement. Il lui fallut une seconde entière pour saisir qu’il venait d’être touché par une flèche… et une autre pour sentir que ça allait.

Enfin. Disons qu’il n’était pas mort sur le coup. Là où l’adolescent se serait certainement écroulé instantanément, lui avait le cuir plus épais, la fourrure aussi et, fallait-il le rappeler ? Il était un loup-garou. L’une des créatures les plus craintes de cette terre, non sans raison. On ne l’abattrait pas comme un vulgaire chien.

A la consternation d’avoir été blessé se mêlèrent rapidement un mélange de peur et de fureur. Il mourrait d’envie de prendre ses jambes à son cou et pourtant, aussi de foncer sur ses agresseurs, déchirer quelques jarrets.

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1 = la peur prend le dessus, Thomas s'enfuit, et tant pis pour Murphy.
➤ 2 = la peur prend le dessus, Thomas tente maladroitement de se cacher derrière les arbres.
3 = la peur prend le dessus, Thomas tente maladroitement de se cacher derrière Murphy.
4 = l'instinct de prédateur prend le dessus, avant que les autres centaures n'aient le temps de le viser, Thomas bondit vers eux, les bouscules et parvient à les faire fuir.
5 = l'instinct de prédateur prend le dessus, avant que les centaures n'aient le temps de le viser, Thomas bondit vers eux, les bouscules et en saisit un à la patte qu'il fait chuter au sol.
6 = l'instinct de prédateur prend le dessus, mais avant qu'il n'ait le temps de bondir, une seconde flèche vient le cueillir, cette fois au niveau de l'épaule.
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Malgré sa forme de loup, il restait ce qu'il était : un adolescent effrayé. La douleur, la peur de la mort le saisissent et le paralysent, puis, dans un second réflexe, il bondit derrière un arbre à proximité, pas assez large pour le dissimuler bien sûr, mais mieux vaut ça qu'une piètre protection

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'Le Hasard' : 2

Who let the dogs out ?

Thomas et Murphy bravent les dangers de la forêt

Quand Murphy ne savait que faire, de manière générale, elle se demandait ce qu’aurait fait Mr. Fitch, son éminent professeur de physique, à sa place. Son ancien enseignant avait toujours de bons moyens de régler les problèmes, grâce à la science ou simplement la logique. Hélas, ni la science ni la logique ne lui offraient d’aide valable face à un regroupement de centaures. De prime abord, lorsqu’elle déclara avec fermeté qu’ils partaient, le silence de leurs interlocuteurs lui fit songer qu’ils comptaient les laisser tranquilles, malgré l’air sévère qu’ils arboraient… Elle en fut soulagée, espérant qu’ils pourraient regagner le sentier sans être suivis. Elle n’avait pas imaginé que les choses puissent déraper à ce point, et en si peu de temps. Les premières créatures à leur nuire dans cette forêt étaient quasiment humanoïdes, et malgré les relations quelques peu tendues qu’ils entretenaient avec les sorciers, elle avait cru possible de les convaincre du bienfondé de leurs intentions… avant que l’un d’eux ne décoche une flèche en direction de son ami et camarade. Évidemment, ils ne la visaient pas elle, mais pour eux la présence d’un loup-garou devait représenter une menace réelle… Le gémissement plaintif que laissa échapper le loup lui donna des frissons, et la vision de son dos transpercé par la flèche eut raison de son sang-froid… « Non, Thomas ! » s’exclama-t-elle, portant sa main à sa bouche. Elle s’était rendue au cœur des bois pour trouver une piste pour sauver Adrian… Si elle se retrouver avec une autre âme à réanimer alors qu’elle n’avait toujours pas réussi à ressusciter son frère, elle allait se trouver dans de beaux draps !

Heureusement, le corps de l’animal semblait toujours se mouvoir dans l’obscurité, et elle suivit des yeux son déplacement jusqu’à un arbre à quelques mètres. Se retrouvant prise au dépourvu, elle brandit à nouveau sa baguette, et formula un « Nebulus » qui fit jaillir de son extrémité une épaisse brume. Elle entendit les cabrements des centaures, des ordres qu’ils formulèrent sans qu’elle ne les comprenne bien, le claquement des sabots sur le sol… Peu à peu, le nuage de fumée qu’elle avait créé se répandait tout autour d’eux, gagnant les bosquets aux alentours, s’étendant jusqu’aux premières branches des arbres. Si bien que même elle n’y voyait goutte… Elle se dirigea à l’aveugle vers le jeune loup dissimulé, profitant du chaos qu’elle venait d’engendrer. Lorsqu’elle l’eut trouvé, elle s’accroupit près de lui. « Tu peux bouger ? » demanda-t-elle en cherchant à examiner l’endroit où il avait été touché, seulement du bout des doigts pour ne pas lui faire de mal involontairement. Réalisant que le brouillard ne tarderait pas à être dissipé s’ils s’attardaient trop et que la confusion générale ne jouerait pas assez longtemps en leur faveur, elle lui indiqua un chemin qui s’enfonçait plus profondément dans les buissons, ce qui leur permettrait de fausser compagnie aux centaures. A tout moment, ils pouvaient s'engager à leur poursuite... « Viens, ne restons pas là. On va te mettre à l’abri. » Il se dessinait, entre les arbustes feuillus la perspective de trouver plus loin un abri pour mieux réfléchir à la suite. En priorité, Thomas avait besoin d’un peu de calme et de soins, le pauvre animal semblait passablement effrayé et vulnérable malgré sa grande stature… et mine de rien, Murphy se sentait partiellement responsable de son état.

@Thomas Chastel

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