( drowning )

Draps blanc, murs blancs, blouses blanches. Une page blanche au-dessus de laquelle la plume suspendue ne parvenait à encrer aucun souvenir. Imperméable à la vie qui suivait son cours, de l’autre côté de la porte, par-delà la fenêtre, Selene perdait la notion du temps, toutes ses forces jetées dans cette bataille contre le grand vide. L’ennemi invisible lui laissa encore quelques minutes de répit, insuffisantes pour qu’elle puisse accomplir quoi que ce soit, puis revint à la charge, serpentant le long de sa nuque, déposant une perle de sueur sur ses tempes, encerclant son front et pressant son crâne jusqu’à ce que la douleur éclate, milliers d’étoiles incandescentes qui lui brûlèrent les yeux. La plume virvoleta jusqu’au sol, le petit pot d’encre déposa une flaque sur les draps immaculés, le carnet glissa et s’écrasa dans un bruit sourd. Cela faisait combien de jours, déjà ? Cinq, peut-être six. Elle ne savait plus très bien. Toutes les certitudes qui régissaient son quotidien se fichaient en elle comme les lames de centaines de poignards lorsque son regard insatisfait lui laissait savoir qu’elle n’était pas à la hauteur de ses attentes. Et la frustration s’accumulait, la tristesse aussi, mêlées d’impuissance et de fatigue. Qu’était-elle censée faire ? Inventer des souvenirs et parodier des progrès ? Était-ce sa faute, même, si l’eau trop froide et le soleil trop chaud s’étaient ligués contre elle, la poussant dans les bas-fonds de ce lac sournois ? Son regard grondait que oui. Dès qu’il passait le pas de la porte, il était telle une tempête qui menaçait de la secouer violemment, faite de reproches informulés et d’un mécontentement qui n’avait pas encore éclaté complètement, retenu par la main maternelle qui soufflait continuellement la même litanie : Cela ne fait que quelques jours, laissons-lui le temps, tout va bien aller. Les médecins affirment que ça ne devrait être que temporaire. Est-ce que vous aimeriez un verre d’eau pour vous rafraîchir ? C’était elle qui était allongée sur ce lit d’hôpital mais c’était ses émotions à lui qu’on cajolait avec un empressement presque servile.

( mending )

Certes, elle était incapable de nommer les noms de ses professeurs, de séparer ce qu’elle aimait de ce qu’elle détestait, d’affirmer qui elle était, mais Selene avait déjà compris que, face à son père, un sourire poli était de mise, acquiescer à toutes ses décisions n’était pas une option, et le contenter devait être sa priorité. La liste de ses devoirs s’accumulait à mesure que son amnésie s’éternisait. C’était une punition, elle commençait à le comprendre, un châtiment pour avoir bouleversé les attentes paternelles. Dans l’encadrement de la porte, le couple Paulet vêtu de ses plus beaux atours donna quelques directives à la gouvernante. Le père glissa un regard sombre sur sa fille avant que ses talons ne claquent sur le sol en marbre du couloir. La mère retint un soupir et laissa échapper un dernier murmure de recommandation, toujours le même, Essaie de le rendre fier, avant de le suivre. Essayer ? Elle ne faisait que ça. À l’hôpital, dans cet appartement, matin et soir, jusqu’à ce qu’une migraine la laisse impuissante. Tout ça pour rien. Accompagnée par le regard insondable de la gouvernante, Selene s’enferma dans sa chambre, la porte claquant avec retenue, comme si le maître des lieux absent pouvait toujours l’entendre. Des murs inexpressifs, un grand lit sans émotion, un tapis neutre, une armoire au sein de laquelle se déclinaient des piles de tissu, un bureau chargé de livres, journaux, manuels et autres ouvrages qu’elle devait lire dans l’espoir de retrouver la mémoire, vite, plus vite, un grand miroir qui lui renvoyait son reflet aux poings crispés. Deux boules pleines d’une frustration qui lui sciait les avant-bras, lui pinçait le cœur, lui échauffait les joues, lui nouait le ventre et lui agitait les jambes. Ses pieds frappèrent le parquet, un coup, puis deux, puis d’autres, encore et encore, son regard exultant d’une colère bouillonnante, alors que des larmes de rage ruisselaient sur ses joues pâles. Boum, son pied gauche frappa l’armoire, les portes s’ouvrant sous le coup. Bam, les vêtements parfaitement alignés, volèrent tout autour d’elle, recouvrant le sol dans un fatras désorganisé. Boum, ses petits poings fragiles cherchèrent à laisser une trace dans son matelas, impassible. Bam, les draps s’arrachèrent sans protester, entraînant dans leur chute les oreillers. Encore et encore, jusqu’à ce que, haletante, elle ne se tienne au centre d’une tempête qu’elle venait de laisser échapper. Ses yeux se posèrent sur le bas de l’armoire et son cœur se serra. Mince. Si, dans son élan maniaque, elle avait brisé un meuble, son père n’allait pas être content. Agenouillée, ses doigts cherchèrent à repousser la planche arrière qui semblait déboîtée et empirèrent la situation, ôtant complètement le bois qui reposait maintenant dans le vide. Ça n’eut plus d’importance au moment où son regard se posa sur les couvertures en cuir alignées les unes à côté des autres. Un, deux, elle en compta cinq en tout. Toc, toc. Dans un sursaut, elle s’empressa de placer la planche du mieux possible avant de se relever pour faire face à la gouvernante qui venait de pénétrer dans la pièce.

( reading )

Assise sur son lit, Selene s’était glissée dans ses vêtements de nuit. La pile des choses à lire avait diminué de quelques exemplaires qui étaient allés grossir celle des choses lues. De quoi rendre son père fier ? Elle espérait autant qu’elle en doutait. Le calme était revenu. D’un mouvement du poignet, la gouvernante avait renvoyé les vêtements dans l’armoire, les draps sur le lit, chaque chose à sa place. Entre ses doigts, sa baguette semblait vivante. Entre ceux de Selene, à chaque fois qu’elle s’était entraînée sous le regard accusateur de son père, la sienne semblait dépourvue de toute magie. Ce soir, c’était le cadet de ses soucis. Alignés devant elle, les cinq carnets de cuir lui soufflaient des promesses qu’elle craignait de voir se briser dès qu’elle les ouvrirait. Si elle avait pris le soin de les cacher à cet endroit, c’est qu’ils devaient lui être précieux, n’est-ce pas ? En plus d’être quelque chose qu’il fallait conserver loin du regard des adultes. Peut-être des petits bouts d’elle, des secrets qui lui appartenaient, des souvenirs qui lui reviendraient.

( -remember? -no. )

J’ai reçu la lettre de Poudlard. C’est un magnifique hibou qui l’a déposé ce matin, pendant qu’on prenait le petit-déjeuner. Mère s’est montrée aussi ravie que moi, même si j’étais encore plus excitée, mais Père a à peine levé la tête de son journal pour dire qu’on irait en courses cet après-midi. J’ai hâte ! Je vais retourner lire tout ce qu’il y a à savoir sur les quatre maisons et sur Poudlard, comme ça l’après-midi arrivera plus vite, et Père sera content.


Père m’a donné beaucoup de devoirs à faire pour la rentrée. En plus des livres qui sont obligatoires, je dois en lire en plus pour certaines matières. Il m’a dit que mes efforts devaient se concentrer sur les sortilèges et l’histoire. J’ai demandé si je pouvais avoir des jolis gants pour la botanique et il m’a jeté un regard noir. Je crois qu’il n’aime pas trop les plantes. C’est dommage.


Je suis triste que les vacances d’été soient déjà là. Je m’amusais bien à l’école. En plus, Père n’a pas voulu que je m’inscrive au voyage d’été, il a écrit que je devais me concentrer sur mes devoirs pour l’année prochaine. Visiblement, mes notes ne sont pas satisfaisantes.


La directrice a été renvoyée. « Démise de ses fonctions » comme ils disent mais je ne vois pas trop quelle est la différence. Nous avons donc un nouveau directeur. Franchement, il me fait peur. En plus, je n’ai plus de cours d’Étude des moldus alors que j’avais des bonnes notes… Même si ce n’était pas suffisant pour que Père soit content. Enfin, je dois te laisser, il y a un Gryffondor dans ma classe qui a proposé qu’on aille passer l’après-midi dans le parc. Je ferai mes devoirs plus tard ! Ce soir, je vais écrire à Mère pour lui demander si je peux aller au voyage de cet été, j’aimerais vraiment !


Je sais que je ne dois pas m’en mêler, c’est ce que Père m’a ordonné. Je dois me concentrer sur les cours et sur mon avenir. Mais ça semble tellement loin, alors que l’école, c’est maintenant. L'ambiance n'est pas terrible depuis le début de l’année… Le point positif dans tout ça, c’est que j’ai mon autorisation pour Pré-au-Lard ! Père a dit qu’il me l’enlèverait si mes notes baissent, alors je vais faire vraiment attention, mais j’ai tellement hâte de visiter le village ! Tous les plus élèves plus grands en parlent tout le temps, ça donne envie.


J’ai lu dans le journal que le directeur avait démissionné. Je me demande vraiment qui sera nommé à sa place. J’ai reçu une carte d’une copine qui a pu faire le voyage d’été et… Je crois que je suis contente, finalement, de ne pas avoir pu y aller. Ça ne semblait pas terrible. En même temps, je crois que j’aurais bien aimé camper pour la première fois de ma vie. Le paysage sur la carte est joli. Mais elle n’en dit pourtant que du mal. Je vais devoir me préparer, je passe la fin de la semaine avec mes cousins : ils ont une maison proche d’un lac, on va pouvoir aller se baigner. Je pourrais peut-être leur demander de m’apprendre à nager ?


Tu ne devineras jamais qui est le nouveau directeur. C’est l’ancien concierge ! Il semble vraiment gentil, je pense qu’ils ont fait le bon choix. En plus, c’est quelqu’un qu’on connait. Mais plus important encore : j’ai été invitée à une soirée. Bon, c’est dans la salle commune, et tout le monde de notre année est convié, mais quand même ! Est-ce que je dois mettre une jupe ou bien je reste en pantalon ? Je me demande si je pourrais demander conseil aux autres filles du dortoir… On ne se parle pas beaucoup, mais peut-être qu’elles pourront m’aider ?

( leaving )

Des pensées. Ses pensées. Consciencieusement notées à l’encre noire, conservées entre le cuir de ces petits carnets. Perdue dans les détails du plafond, Selene flottait, perdue entre les souvenirs que l’encre faisait faussement ressurgir, contemplant de loin les étincelles qui perçaient le voile blanc et laissaient deviner de vraies images provenant de sa mémoire, s’interrogeant sur les sentiments cachés entre les lignes de ces journaux secrets. Elle n’avait pas l’air malheureux. Elle n’avait pas l’air heureux non plus. Il revenait souvent, ce père à qui elle devait faire plaisir, auquel elle devait obéir sans condition. Des devoirs à faire, des matières dans lesquelles exceller, pas de place pour tout ce qu’il jugeait insignifiant et un chemin qu’elle devinait déjà tracé. Doucement, sans un bruit autre que le frottement des draps, elle rangea les carnets là où elle les avait trouvés. Elle n’était plus en colère, peut-être triste au fond d’elle, mais surtout déterminée à ne plus se laisser faire. L’ombre paternelle pesait toujours sur elle, mais son amnésie était une chance. La voix de sa mère se déposa au creux de son oreille. Ce n’est pas de sa faute, laissez-lui le temps. Du temps pour vivre, du temps pour expérimenter, du temps pour tout rattraper. Car ce n’était pas de sa faute, si sa mémoire s’était noyée ce jour-là, abandonnée dans le lac où ses cousins l’avaient entraînée, duquel ils l’avaient tirée, inconsciente. Et Lui n’y pouvait rien. Elle lui ferait l’offrande d’une éclaircie, d’un espoir de guérison en utilisant ce qu’elle venait de lire, et prendrait le temps de se familiariser avec qui elle était vraiment, avec cette fille cachée entre ces lignes qui n’exprimait jamais vraiment ses désirs. Ce n’était rien de mal, n’est-ce pas ? Elle ne faisait rien de mal. L’été s’ouvrait à elle, peut-être le premier dont elle pourrait un tant soit peu profiter.

Orion Greens, le père & Margery Paulet, la mère. L’un né de parents insignifiants, l’autre est l’unique descendante d’une vieille famille au sang presque entièrement pur et aux coffres pleins. L’un était un élève brillant, pétri d’ambition, l’autre était une jeune femme douce, sage, obéissante. Leur mariage était l’occasion pour l’un de se lancer dans les affaires et d’acquérir un statut social qui lui faciliterait bien des choses et pour la famille de l’autre une occasion rêvée de perpétuer la lignée des Paulet. Orion a fait de ce nom le sien et désire par-dessus tout qu’il s’inscrive dans l’histoire, que ce soit à travers ses entreprises commerciales ou grâce à son implication dans certains enjeux politiques, il saisit les opportunités dès qu’elles se présente pour construire un empire toujours plus grand. Quant à Margery, éduquée à ces fins, elle a doucement appris à aimer cet homme intelligent qui ne tolère pas que les choses n’aillent pas dans son sens, délaissant les rêves d’amour et de romance comme il n’y en a que dans les livres. Dans cette histoire, Selene est un instrument parmi tant d’autres aux yeux de son père, l’héritière de cette famille qu’il se doit de façonner pour en faire un pion adéquat. Car la vie n’est qu’un grand échiquier au sein duquel il faut se démarquer. Et si Selene n’a pas les épaules pour prendre la tête de ce qu’il s’échine à construire, elle sera toujours une main à donner au plus offrant. Son accident au début de l’été l’irrite profondément : qu’elle manque de se noyer, passe encore. Qu’elle en perde la mémoire et, avec elle, tous les efforts qu’il avait accompli ces dernières années, rien ne pourrait plus le mettre en rogne.

Maintenant que tu es réparti(e), il ne faut pas te reposer sur tes lauriers. Ta vie NYLienne commence à peine et pour la faire démarrer sur de bonnes bases, il te reste encore pas mal de petites choses à faire. Ne t'inquiète pas, je vais tout te montrer...

Commence par créer ta fiche de liens, ta fiche de RPs, ainsi que boîte aux lettres qui te permettra aussi de gagner des points RPs en écrivant des lettres de plus de 300 mots et ta boite à hiboux express pour les messages plus courts. Peut-être que tu n'en trouveras pas tout de suite l'utilité, mais ça ne saurait tarder... Alors dans le doute, mieux vaut le faire ! Et puis, si jamais tu cherches quelqu'un d'important pour le développement de ton personnage, n'hésite pas à créer un scénario.

Aussi, je te conseille d'aller lire comment marche le système de points, si ce n'est pas déjà fait. Ça peut paraître un petit peu étrange au début mais je suis certaine que tu t'en sortiras très vite ! Ce serait quand même bête de ne pas savoir comment récolter des points ou comment en faire gagner à ta maison !

D'ailleurs, en parlant de maison, l'un des moyens de récupérer quelques précieux points est de participer en cours ! Après tout, nous sommes dans une école et tes professeurs sont là pour t'apprendre tout ce qu'ils savent ! Quand tu te seras bien installé(e) dans ton dortoir, attrape tes bouquins et rends toi vite en classe ! Nos professeurs t'attendent, et pour savoir à qui tu as à faire, tu trouveras la liste ici. La liste des sortilèges par année est disponible là.D'ailleurs, tu peux jeter un coup d'oeil aux sabliers pour voir où en est la course à la Coupe.

Il n'y a pas que les points maison qui sont importants ici. Il y a aussi les points défis puisque, comme tu le comprendras très vite, c'est la monnaie NYLienne. Tu pourras acheter tout un tas de particularité pour ton perso, un futur DC ou un scénario. Tu trouveras toutes les informations nécessaires dans ce sujet. Bien sûr, tu peux également savoir combien tu as de points pour le mois en cours en allant voir la fiche ou regarder le total dans ta feuille de personnage ! Le nombre de point s'initialise automatiquement à 0/0 mais dès que tu as un point, tu peux voir l'évolution de ceux-ci à 1/2000... Ils sont bloqués à 2000, si tu veux en gagner d'autres, il faudra envisager de les dépenser !

Enfin, pour être sûr(e) de ne rien louper des activités qui te seront proposées, garde un oeil sur le panneau d'affichage, et sur la Gazette du Sorcier pour être informé(e) de tout ce qui peut bien se passer dans le monde magique.

Le HRP (hors-RP) te donnera également de quoi t'occuper grâce à une partie Flood bien remplie. N'hésite pas à lancer tes propres sujets ! Tu pourras également faire plaisir aux autres membres en leur offrant des cadeaux ou même présente  tes propres créations. N'oublie pas, à l'occasion, de passer sur la ChatBox, il y a souvent du monde et avec un peu de chance, tu tomberas en plein jeu... S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas, nous répondrons à toutes tes questions.

Sur ce, je te souhaite beaucoup de plaisir dans cette nouvelle vie qui commence, et plein de merveilleux RPs !