Cette soirée comptait beaucoup pour Maximilien, c'était les dernières heures de l'année avant de retourner à une vie à peu près normale et il craignait ne pas revoir sa cavalière de sitôt. En réalité, il n'avait pas encore osé lui demander ce qu'elle comptait faire lors des deux prochains mois. Leur relation avait commencé ici, au château et ils avaient prit l'habitude de se voir pratiquement tous les jours, dans le fond il se demandait si l'été allait changer quelque chose entre eux ? C'était sans doute des doutes stupides, liés à sa non-expérience de couple mais il ne parvenait pas à se rassurer, comme si quitter le château ferait rompre le charme et il n'en avait pas du tout envie. Ca lui faisait bizarre de l'avouer mais ces derniers mois avaient été l'occasion de s'attacher énormément à la blondinette et il le vivrait mal de ne pas reprendre leurs agréables habitudes à la rentrée prochaine. Il n'y avait pourtant aucune raison que quitter le château change quoique ce soit et peu importe si elle venait pas au voyage scolaire, ce serait lui qui viendrait à elle. Si elle le voulait bien, il serait ravie de la voir quelques jours pendant les vacances, histoire de ne pas entretenir une relation uniquement par correspondance. Maximilien ne savait pas trop ce que ça pouvait donner mais il n'était pas pressé de connaître, même si ce n'était que deux mois. Un été c'était déjà assez long. Il ne pouvait déjà pas se passer de ses meilleurs amis alors comment le pourrait-il d'Arabella ? La Poufsouffle avait rapidement fait sa place dans sa vie et il était impensable qu'il ne lui accorde pas autant de temps que pour les autres. Et si il ne l'avait pas invité à Bora Bora, c'était parce qu'il n'y avait plus trop pensé mais également parce qu'il souhaitait un vrai rendez-vous pour une fois. Parce qu'on ne peut pas dire qu'au château ni même à Pré-au-Lard que ce soit possible d'en avoir un. Il y a toujours quelqu'un de connu qui trouvera le moyen de passer par là – volontairement ou non – et ça suffira à rappeler qu'ils sont dans le cadre de l'école et qu'il n'y avait rien de romantique là-dedans...

Trop occuper à penser à la jolie blonde qui ne devrait plus tarder à le rejoindre, Maximilien n'avait pas fait gaffe que un peu plus loin sur sa droite, assise elle aussi sur un des fauteuils rouges, se trouvait la préfète des Serpentard. Seule. C'était plutôt rare de la voir se pavaner sans son idiot de frangin à côté, il ne savait pas si il devait s'en réjouir ou s'en inquiéter... Le plus important, c'était qu'elle ne semblait visiblement pas très contente et peu importe la raison, on dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres. C'était un peu bête et méchant mais ça fonctionnait très bien, l'adolescent se sentit beaucoup mieux pour la suite après l'avoir regarder. Pour une fois qu'elle lui était d'une utilité cette pimbêche... « Alors comme ça, on a gagné la coupe ? Je suis fair-play… pour une préfète perdante. Je félicite les grands gagnants. Mieux encore… je trouve que vous l’avez méritée ! » Avec tout ça, il n'avait pas entendu sa cavalière se glisser discrètement derrière lui pour lui faire une surprise. Il avait sursauté bêtement mais à part ça, c'était bien joué et il était très content de la voir enfin là. Il se leva prêt à l'embrasser et c'est à ce moment-là qu'il la découvrit dans sa magnifique robe dans les tons bleus. Il ne pu retenir un « Waaaaaw ! » admiratif en la découvrant. Elle était très belle et à côté, lui donnait l'impression d'être un pingouin très mal fagoté, pourtant ce n'était pas l'objectif de base puisqu'il se trouvait pas mal en quittant sa salle commune. Peut-être aurait-il dû enfiler une cravate ou un nœud papillon pour faire un peu plus habillé, la prochaine fois il n'oublierai pas de faire cet effort. « Nous, on a le Quidditch. Ce n’est pas négligeable. Tu m’attendais j’espère ? »  Avec tout ça, il en avait complètement oublié sa première intention. Il passa donc un bras derrière le dos de la jeune femme et l'attira délicatement à lui pour l'embrasser. Voilà qui devrait répondre à sa question.

« Egalité donc, on remet ça l'an prochain ? » En réalité, Maximilien n'en avait que faire du Quidditch mais il ne voulait pas commencer à contrarier sa cavalière dès les premières minutes de leurs retrouvailles. « Ta robe est vraiment jolie et tu es très belle à l'intérieur. » Sans aucun doute la plus belle de toute, encore plus que Phoebe qu'il avait aperçu brièvement un peu plus tôt. En même temps, cette robe à bustier la mettait vraiment en valeur et ce ne fût vraiment pas de sa faute si son regard s'attarda légèrement sur sa poitrine. Ses joues s'empourprèrent aussitôt qu'il s'en rendit compte, ce n'était pas des manières et ça ne lui ressemblait pas en plus. Qu'allait-elle penser de lui ? Il croisa les doigts pour que Arabella n'ait rien vu et que d'ici quelques secondes il ne finisse pas avec sa main dans la figure. Il ne tenait pas à paraître déplacé ni à devenir l'animation principale de la soirée et si il ne s'était pas encore excusé, c'était dans l'espoir qu'elle n'ait pas remarqué. Parce que si c'était le cas, ce serait bête de se griller aussi bêtement... « Oh, regarde, il y a Burgess sur la piste de danse. » C'était à la fois une tentative de distraire l'attention et en même temps, il était réellement étonné de la voir là. Elle allait lui pourrir l'année jusqu'au bout ? Elle aurait pu s'abstenir de venir danser en bougeant son gros popotin... « Tu veux quand même danser maintenant ou on attend qu'elle parte ? » Il regrettait de ne pas avoir eu le temps de lui renverser son chaudron dessus histoire qu'elle n'ait pas envie de se remontrer de sitôt...

Un bal de princesse.

All students

Installée sur le bras d’un fauteuil, un peu distraite, j’observais la salle d’un œil plutôt mauvais. Je remarquai cette idiote de Mac Alistair, ce qui me provoqua un petit sourire machiavélique. Je lui ferai bien une crasse à celle-là… plus tard ! J’en vis pas mal d’autres qui m’exaspéraient, en même temps il y en avait tellement ! Fort heureusement, je croisai le regard de personnes qui en valaient plus le coup, même si je n’en étais pas pour autant moins méfiante. Les sœurs Baxter étaient de sortie, et c’était toujours étrange de les voir ensemble. Cette punaise de Rosenbach fit aussi son entrée, ‘y avait vraiment de la vermine partout ! J’en avais d’ailleurs beaucoup (trop) sous les yeux !!! A mon plus grand soulagement, certains relevaient le niveau, comme Hunter qui venait aussi d’apparaître en petite compagnie. Il fallait bien qu’il y ait quelques élèves qui donnaient plus la classe à cette soirée !

Mon attention fut reportée sur Nathan qui répliquait face à ma remarque. Je posai mon regard sur lui lorsqu’il me demanda si ça ne me gênait pas qu’on me voie lui parler. Je haussai les épaules, disant le plus simplement du monde : « Je me fous de ce que pensent ces idiots, je fréquente qui je veux… surtout quand je sais ce que valent ceux à qui je parle. » Terminai-je avec un petit sourire malicieux. Oui, je savais ce qu’il valait maintenant, et c’était loin de me déplaire !
A sa question, j’acquiesçai d’un signe de tête, croisant les jambes tout en répondant : « Très bonne idée ! J’pense même que j’en aurai besoin… » Et c’était clairement le cas ! Le regard complice que je lançais à Nathan concernant Silvers prouvait que je trouvais ce garçon tout bonnement ridicule, pauvre petit !
Je n’eus pas le temps de dire quelque chose que cette crétine de Wellington venait de se pointer et de s’adresser au Serdaigle. Je roulai des yeux d’exaspération, hésitant fortement à dire quelque chose. Ce que je ne fis pas, cette chose n’en valait clairement pas la peine… oh non, clairement pas !

©BlackSun

     

Debout devant l'unique miroir du dortoir, l'aîné des Shiver regardait son reflet avec un désintérêt total. Ce bal n'était pas une bonne idée, il le savait pertinemment. Pourtant, ça n'était pas comme s'il avait véritablement le choix. Gryffondor avait gagné la Coupe et la moindre des choses était d'être présent lorsqu'on l'annoncerait officiellement, ne serait-ce que par rapport à tous les lions qui avaient fait des efforts pour qu'ils en arrivent là. Et puis ne l'avait-il pas implicitement promis à Sloane ? Accepter leur pari stupide était accepté d'y aller si jamais la victoire leur revenait. Et elle leur était revenue. Son regard clair se posa sur ses mèches normalement trop blondes. Des années qu'il faisait subir les pires traitements à ses cheveux pour qu'ils gardent une blondeur exagérée... Des années effacées en un sort qui n'aurait jamais dû exister. Son visage paraissait plus pâle encore que d'ordinaire maintenant qu'il était perdu au milieu de cette masse sombre. Peut-être que la fatigue accumulée ces derniers jours avait un rôle à jouer dans ce teint cadavérique ? Ca n'était pas impossible. Son doigt passa sur les cernes violacés qui s'étendaient sous ses yeux comme s'il espérait les effacer. Il fallait reconnaître que les nuits étaient courtes depuis que le couloir du quatrième avait été le théâtre de sa rupture. Tout avait été tellement vite... Il ne parvenait pas à comprendre comment ils avaient pu en arriver là. Tout ça pour une lettre... Vraiment ? Ca semblait tellement irréel. Et pourtant... Il n'allait plus la retrouver en se rendant dans la Grande Salle, évitait ses salles de classe comme la peste et fuyait même Aurora de peur qu'elle vienne réclamer des explications qu'il aurait été bien incapable de lui donner. C'était fini. Terminé. Son estomac se noua et des larmes inutiles firent briller ses prunelles. C'était pas le moment de pleurnicher. Déjà qu'il donnait l'impression de se zombifier, alors si en plus il descendait avec des traces rougeâtres zébrant ses joues... Il devait faire bonne figure, autant qu'il était possible de le faire. Au moins pour sa soeur. Au moins pour ne pas laisser supposer qu'il regrettait quoi que ce soit devant Knoxslay...

Noel termina d'attacher la chemise qu'Anoushka lui avait offerte lorsqu'ils étaient revenus de vacances... Il n'y avait plus pensé jusqu'à aujourd'hui. Il n'était d'ailleurs pas convaincu qu'elle le remarque et n'avait même pas envie de lui faire plaisir mais il fallait reconnaître que l'occasion était plus que bonne. Et puis, January serait sûrement contente de voir qu'il faisait de vrais efforts pour avoir l'air présentable à défaut d'y parvenir vraiment. La pauvre... Elle méritait tellement mieux comme cavalier. Il avait de la chance qu'elle ait accepté. A sa place, il aurait sûrement été supplié Snow pour éviter de se taper la honte toute la soirée et avoir à son bras l'homme idéal. Et encore... Leur frère était sûrement mieux encore que tous les hommes idéaux du monde. Un soupir et il attacha ses chaussures sous le regard d'un Njut impressionné. Il en avait l'air en tout cas. Pas de dédain, pas de désespoir, juste ses grands yeux jaunes, la pupille toute grande, posés sur lui, observant avec minutie le moindre de ses gestes. Il enfila sa veste, rien à voir avec l'horreur étoilée de l'an dernier, et se tourna vers l'animal. « Ca va comme ça, tu crois ? » Pour toute réponse, il bâilla à s'en décrocher la mâchoire et se coucha sur le pyjama abandonné au milieu du lit. Ca voulait sûrement dire que le résultat était assez convaincant pour ne pas avoir à le réenfiler pour l'instant. Et dire que c'était à ce même bal que tout avait commencé... Et un an plus tard, il n'en restait rien. Juste des souvenirs qu'il ne parvenait pas à classer. Pour l'instant, même les bons lui paraissaient mauvais tant ils se faisaient douloureux. Ils étaient même pires que les mauvais, en réalité, parce qu'ils lui rappelaient ce qu'il avait perdu... Il remonta machinalement ses manches et soupira à nouveau. Non, l'enthousiasme n'y était pas. « Sois sage. » souffla-t-il d'une voix absente en gratouillant la tête de son chat avant de quitter son dortoir au pas de course, craignant sûrement de renoncer à l'idée d'y aller s'il restait trop longtemps dans la pièce.

Sur le chemin, le préfet parvint – par un miracle – à se fendre d'un sourire. Rien de grandiose, il ne fallait pas trop en demander non plus, mais assez en tout cas pour laisser penser à sa triplette qu'il était heureux de la voir. Et c'était le cas. Il le fut d'autant plus lorsque son regard se posa sur elle, attendant dans sa somptueuse robe rouge devant la salle de bal. Si elle n'était pas sa propre sœur, il n'aurait sûrement jamais ne serait-ce qu'espéré qu'une aussi jolie fille soit sa cavalière. Non pas que Knoxslay n'était pas belle, loin de là, mais elles ne jouaient définitivement pas dans la même cour. L'étonnement qu'il crut voir se peindre sur son visage l'amusa légèrement. « Qu’est-ce que tu es beau ! » Il n'en croyait pas un mot mais ses joues rosirent malgré tout. De plaisir, peut-être ? Ca n'était pas le genre de chose qu'il entendait tous les quatre matins. Il posa ses lèvres sur sa joue avant de s'éloigner un peu. Sa robe lui allait vraiment vraiment bien. Elle était ravissante. « Les filles de chez nous vont être dégoûtées que tu leur piques la vedette même ce soir. » Il la fit tourner sur elle-même avec une attitude de môme à sa première fête d'anniversaire, un sourire plus sincère que prévu sur les lèvres. « Merci d'avoir accepté d'être ma cavalière. Vraiment... Merci. » Il n'avait pas vraiment osé espérer son soutien lorsqu'il lui avait écrit. C'était seulement l'évidence qui l'avait poussé à le faire. Comme avant... Quand quelque chose n'allait pas, c'était à sa fratrie qu'il se raccrochait désespérément. Et là, il n'avait pas su quoi faire d'autre que recommencer ce qu'il avait toujours fait à la perfection. « Il leur est arrivé quoi à tes cheveux… ? T’as fait une couleur ? Attends… Non… C’est ta couleur naturelle ça ? » A ces mots, le Gryffondor grimaça tout en hochant la tête. Lorsqu'il avait croisé son reflet pour la première fois un peu plus tôt dans la journée, ça lui avait fait un choc à lui aussi ! « Oui... C'est moche, hein ? » gémit-il à moitié alors qu'il passait une main nerveuse dans sa tignasse brune. « Le pari avec Slo... C'était ça. Si on gagnait bah... Mais j'pensais pas que ça arriverait... C'est vraiment laid. » Il finit par hausser les épaules, non sans une nouvelle grimace. C'était fait maintenant de toute façon. Il ne restait plus qu'à espérer que sa mère n'essayerait pas de le dissuader de tout redécolorer dans les jours à venir...

« Prêt à affronter la salle ? Tu sais si Snow est là ? J’ai oublié de lui demander s’il venait… Je suis une sœur indigne. » Le jeune homme secoua la tête, jetant – pour la première fois depuis son arrivée – un regard à l'intérieur de la Grande Salle. Du rouge, du doré... Des couleurs qu'il connaissait plus que bien après six années passées entre les murs de Poudlard ! Mais pas de traces dudit Snow, en revanche. Il ne lui avait pas demandé. Ils ne s'étaient pas énormément parlé ces dernières semaines et il ne s'était pas vu lui envoyer une lettre pour lui poser la question. Déjà parce que s'il avait été avec la Serdaigle, il n'aurait pas forcément cherché à passer la soirée avec lui, et puis parce qu'une fois la rupture officielle, il n'avait pas eu le courage d'avoir à lui expliquer pourquoi il n'avait pas envie d'y aller. Le Grand, le Beau, le Merveilleux Snow ne devait pas connaître ce genre de problèmes ridicules... Il était au-dessus de ça, forcément. Et il n'avait pas voulu qu'il le lui rappelle, même sans le faire exprès. « Aucune idée. Mais s'il vient, il va regretter de pas avoir une aussi jolie cavalière que moi, j'suis sûr. J'pourrai aller le narguer ? Dis oui, allez, dis oui ! » Difficile à croire qu'il était à deux doigts de la dépression quelques minutes plus tôt. La simple perspective de passer une soirée normale, comme avant, semblait éloigner de lui les affres de la séparation. Noel finit par se redresser, levant le nez avec une confiance en plus et une prétention qui n'existaient pas et tendit galamment son bras à sa frangine. « Oui. Prêt. J'veux pas louper le moment où McGo va dire qu'on vous a brillamment écrasés cette année. » Il n'attendit pas forcément de réponse qu'il l'entraînait déjà à l'intérieur. Même s'il tâchait d'avoir l'air détendu, presque indifférent, son cœur battait à tout rompre et il regrettait d'avoir dîné tant son estomac menaçait de le rendre.

Peut-être qu'elle était là, quelque part dans la pièce ? Lorsque le discours commença, il se perdit malgré lui dans l'observation de la foule. Peut-être qu'elle était là... A défaut de trouver Knoxslay, il remarqua sa co-préfète, méconnaissable. S'il ne s'y était pas attendu, il y avait de fortes chances pour qu'il se demande qui elle pouvait bien être. Il lui adressa un bref signe de la main quand son regard croisa le sien. Ca lui allait bien, le brun, à elle. Elle était jolie comme ça. Oh, bien sûr, ça changeait plus qu'un peu, mais c'était pas vilain, bien au contraire. Elle aurait sûrement fait tourner bien des têtes sans sa crinière arc-en-ciel. Aniek et Nathan étaient dans un coin, il reporta son attention sur January dans l'espoir qu'elle ne les ait pas aperçus. Il n'avait pas adressé la parole à Fitzgerald depuis des lustres et il ne doutait pas une seule seconde que la meilleure manière de pourrir une soirée était de la passer avec la Serpentard. Le discours continuait, comme s'il n'avait aucune fin. Arabella passa non loin d'eux mais il feignit de ne pas la voir. Ils étaient « amis » parce qu'ils avaient la Serdaigle en commun, mais maintenant qu'ils ne l'avaient plus ? Il ne savait pas... L'annonce de leur victoire lui arracha un sourire un peu fier. C'était cette année, alors qu'ils se partageaient – Catwoman et lui – la tête de la maison, qu'ils avaient réussi l'exploit de détrôner Poufsouffle ! C'était pas rien ! La nouvelle, qui n'en était plus tellement une, le poussa à chercher ses camarades. Phoebe dans une robe qui faisait honneur à Gryffondor, Clewstone qu'il était prêt à apprécier ce soir juste parce qu'il faisait malheureusement parti des leurs... Et Aurora, accompagnée de sa jeune ex-copine. Toujours aussi jolie. Presque plus qu'avant. Peut-être parce qu'il savait qu'elle n'était plus sienne comme elle l'avait été durant des mois ? Son sourire s'effaça aussitôt. Il couina lamentablement avant de baisser les yeux, fixant ses chaussures avec un intérêt qu'il n'avait jamais soupçonné. Elle était là... Et maintenant qu'il le savait, il ne verrait plus qu'elle.

Ce soir, les couleurs des Serpentard ne seront pas à l'honneur pour la Coupe de Quidditch et c'est une amer déception pour le jeune Capitaine des Verts & Argents. Mais or de question de faire la gueule ou d'en vouloir à la terre entière, il gardera son dégoût pour lui, cela lui donnera une nouvelle motivation pour l'année prochaine. Après quelques soucis dans l'équipe, ils avaient fini en bon deuxième, avec seulement 10 points d'écart avec les Poufsouffle. C'était une bonne équipe et ils méritaient la victoire, même si aux yeux du jeune Shiver, cette victoire leur revenait de droit. Mais les points étaient contre eux et il n'y avait rien à faire. Après de la colère et du dégoût, le jeune capitaine c'était fait une raison, cette année ne serait pas favorable pour eux. Autant pour la coupe des Quatre maisons, le jeune homme s'en contre-balançait totalement, autant il aurait grandement apprécié de garder une nouvelle année encore la coupe de Quidditch. Sky aurait été déçue, c'est une évidence, mais ce n'est que partie remise. Parfois il faut chuter pour savoir remonter et atteindre des sommets, c'était en tout cas ce qu'espérait le jeune 6ème année. Tout en longeant le lac noir en courant, Snow chassait sa mauvaise humeur. Il n'était pas envisageable de se pointer au bal de fin d'année de mauvais poil, Lalie ne méritait pas ça. C'était un peu étrange de se retrouver en sa compagnie ce soir et plus encore en songeant qu'ils étaient en couple. Au début d'années, ils étaient de vieux amis et maintenant c'était différent. Aux yeux du jeune Shiver, rien de bien sérieux, ils s'amusaient et passaient du bon temps ensemble, sans prise de tête et il espérait que ce serait pareil du côté de la Serdaigle. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'était pas du genre à s'engager sérieusement avec quelqu'un et qu'elle allait devoir se satisfaire de ce qu'il pourrait lui offrir car c'est tout ce dont il serait capable. Snow chassa ses idées noires et pensa aux vacances avec la belle brune. Quelques jours sur une plage paradisiaque, ça allait être le pied. Cela allait leur faire du bien de prendre le soleil et de s'amuser ensemble. Qu'avaient prévu January & Noel ? Ca, le dernier de la fratrie l'ignorait, mais il aura bien l'occasion de leur poser la question sur le chemin du retour.

Snow acheva son parcours essoufflé mais libéré de sa mauvaise humeur, ce qui était plutôt une bonne chose. Il traversa le hall, salua quelques connaissances avant de s'engouffrer dans les escaliers qui le menaient vers les cachots. En quelques foulées, il arriva jusqu'à sa salle commune. Certains avaient décidé de ne pas assister à la soirée, préférant passer un moment tranquille à lire ou plaisanter entre amis. D'autres étaient déjà presque prêt, attendant le moment de rejoindre la salle de Bal. Snow quand à lui rejoignit la salle de bain pour prendre une bonne douche chaude. Il se relaxa sous la douche un bon quart d'heure avant de s'y extraire de mauvais gré. Il se sécha rapidement et rejoignit son dortoir pour enfiler son costume. Ce soir, pas de rouge, ni d'or, mais du gris. Il avait trouvé un superbe costume dans une petite boutique à Londres lors de sa visite à l'USL et il en avait profité pour l'acheter. Il lui avait couté un bras, certes, mais il en valait plutôt le coup. Le vendeur avait pris le temps de prendre toutes ses mesures pour le retailler et aujourd'hui, il lui allait comme un gant. Snow croisa Franz, qui lui annonça qu'il ne viendrait pas à la soirée. Y avait-il de l'eau dans le gaz avec Aniek ? Là était la grande question, sauf que Snow n'avait aucune envie de s'en mêler et garda pour lui la question. Enfilant ses chaussures cirées, il rejoignit de nouveau la salle de bain pour se mettre un peu de gel et du parfum. Snow était prêt et cela ne lui avait pas demandé beaucoup de temps, comme quoi un homme était plus efficace qu'une femme, quoi qu'elles puissent en dire. Le jeune homme ignorait comment Lalie serait habillée, mais la connaissant, elle serait magnifique, comme toujours. Snow profita du peu de temps qu'il lui restait pour discuter avec quelques personnes, avant de rejoindre le grand Hall. Lalie & Snow devait se retrouver devant les portes de la salle de Bal, histoire de ne pas se chercher quinze ans dans la salle. Quand le jeune Shiver pointa le bout de son nez, sa cavalière n'était pas encore arrivée. Par contre, il remarqua un duo improbable à ses yeux ... January & Noel. Snow leur fit un signe de la main mais il n'eut pas le temps de voir s'ils l'avaient vu car Lalie descendait les escaliers pour venir le rejoindre. Snow détourna donc son regard pour le porter vers sa magnifique cavalière. "Ma chère Trust, vous êtes plus belle de jour en jour !" Lui dit-il d'un ton dragueur. Evidemment ce n'était pas vrai, elle était magnifique mais restait également à elle même, mais c'était son côté séducteur qui parlait.

Spoiler:

Un bal de princesse.

Tous les élèves

Je me sentais vraiment tout petit à ce bal, et surtout honteusement ridicule. Ce n’était pas du tout mon truc ce genre de soirée, et je ne savais pas quoi faire de mon corps. Heureusement pour moi, Phoebe arriva rapidement, pour le plus grand plaisir de mes yeux… et de mes joues, qui chauffèrent en moins d’une microseconde. La griffonne m’attrapa le bras et nous voilà partis à l’intérieur de la salle, endroit où je me trouvais encore moins à mon aise. J’observais et plus je croisais le regard de mes camarades plus j’avais l’impression que mon costume était mal taillé. Je ne voulais pas faire sentir mon malaise à ma cavalière alors je pris sur moi, superbement bien d’ailleurs, j’en fus moi-même le premier surpris ! J’étais content d’être ici avec elle et de l’avoir à mon bras, sans aucun doute. Je me sentais aussi heureux que coupable, ou encore agacé. Pourquoi ? Juste parce qu’au fond de moi j’aurais eu envie d’y aller avec deux jeunes filles, et j’avais horreur de ressentir ça, me sentant comme un arnaqueur alors que j’étais plus que ravi d’être avec la jolie Llewellyn.

Arrivés au niveau du buffet, je proposai à Phoebe de boire un petit truc, chose qu’elle accepta avec son agréable sourire. Je ne pouvais m’empêcher de lui rendre, c’était grave contagieux ! « Bien ma chère ! » Dis-je joyeusement avant d’aller lui servir ce qu’elle m’avait demandé. Je me versai un verre aussi avant de lui tendre le sien et de regarder en direction d’Arabella et Maximilien, suite à ses mots. Effectivement, la petite amie de Max était vraiment mignonne dans sa robe, il n’y avait pas à dire, et je voyais bien que mon ami en était bien fier, ce qui m’amusa. Je croisai son regard et levai mon verre vers lui, lui lançant un petit clin d’œil amusé – et j’avais vachement de mal à les faire les clins d’œil en plus, c’était un exploit que ça marche, Max pourrait me féliciter, lui qui se moquait tant de moi ! –. « C’est vrai que ça lui va bien, Max doit être content ! » Puis j’observai d’un rapide coup d’œil les autres filles, avant de reposer mon regard sur Phoebe, haussant des épaules : « Un oubli peut-être, j’pense qu’elles ont surtout voulu être jolies non ?! Enfin j’sais pas… » La psychologie féminine, c’était loin d’être mon truc, Phoebe en savait quelque chose.

Alors que je buvais un coup, j’eus le malheur de voir Anoushka entrer dans la salle de bal au bras de ce crétin de Laughlin. Mon sang ne fit qu’un tour et mon visage se décomposa. Mon bras se relâcha, et je le retins juste à temps pour ne pas faire tomber le contenu, mais je sentais clairement l’agacement monté en moi. Elle n’avait pas fait ça quand même… Si elle l’avait fait… Et comme un con, j’avais eu la naïveté de penser qu’elle aurait au moins averti son meilleur ami. Sans faire attention, je lançai tout en les fixant : « J’crois que j'vais vomir… » Et j'adorerais en discuter avec Louna tiens ! Je secouai alors la tête histoire de ne pas gâcher la soirée de Phoebe et reposai mon attention sur elle : « Désolé, j’ai toujours du mal à me faire à ce genre d’endroit. » Je lui souris de nouveau avant de l’entraîner un peu sur le côté pour ne plus voir ce cauchemar et de profiter juste de la présence de ma cavalière.
Je me disais que la jeune fille voulait sûrement danser mais j’étais tellement nul que j’avais peur qu’elle ait honte de moi. Devais-je tout de même lui proposer ? Je ne savais pas, c’était la première fois que je venais dans un bal avec une vraie cavalière, et en plus une qui me plaisait, alors c’était plus que bizarre ! Alors que je regardai la piste de danse pour voir s’il y avait assez de monde pour ne pas que je sois ridicule, j’aperçus de nouveau le duo Daniela/Fursy. Je pinçai doucement les lèvres en les voyant. Là encore, ça m’agaçait de les voir tous les deux. Il fallait dire que je m’agaçais d’un rien. Mais je pris encore sur moi, les fixant tout de même sans vraiment m’en rendre compte. Je captai alors que ce que je faisais était assez déplacé quand mon regard croisa celui de Danni. Je me sentis con, encore une fois – comme si je n’en avais pas l’habitude ! – et je détournai vite les yeux, la culpabilité au bord du cœur. Ce que je pouvais être idiot.
Je tendis alors ma main à Phoebe, un petit sourire enthousiaste sur les lèvres et la regardant droit dans les yeux, prenant mon courage à deux mains pour lui demander : « Ca te plairait de danser ? Pour info, je suis très mauvais, mais je me ferai pardonner si je t’écrase les pieds, promis ! » Lui dis-je le plus sincèrement du monde.

© EKKINOX

  

Non, franchement, la robe noire lui allait à ravir.
Elle avait ri suite à ma remarque, ce qui me fit sourire, avant d’enrouler son bras autour du mien et de nous avancer vers la salle de bal.

La directrice annonçait les gagnants du Quidditch et de la Coupe de Maison. Les nôtres étaient gagnantes. Pour le Quidditch, il fallait dire que l’équipe de Callie l’avait mérité.

-Ça serait un honneur pour toi si tu faisais partie de l’équipe de Quidditch l’année prochaine, je me trompe ?

En vérité, ce n’était pas une question. Je savais que Katherine désirait faire partie de l’équipe des Poufsouffles l’année prochaine. Et sur le fond, je savais qu’elle avait un excellent potentiel. Elle l’avait prouvé à la capitaine lors du match amical lors du dernier cours de vol.

-Je suis sûre que Callie acceptera ta candidature.

Je l’avais dit sincèrement. Bon du coup si c’était le cas, on devrait s’affronter lors du prochain match contre les 2 maisons. Tant qu’on ne sera pas batteuse dans nos équipes respectives !
Du coin de l’œil, je pouvais voir dans un coin Nathan et Aniek, soit les deux personnes qui me feront probablement chier. Surtout Aniek. Etrangement, elle était quand même venue, alors qu’il y a quelques jours, elle s’était faite plaquée par son copain. Dire qu’elle n’avait pas de chance serait totalement hypocrite de ma part… je retournerais le couteau dans la plaie si elle me faisait une crasse ! A moins que Keagan s’en mêle.

Keagan qui était d’ailleurs accompagnée par Phoebe, qui nous fit un clin d’œil. Suivi de Lily. Comme si elles savaient ce qui allait se produire. Mais calmez-vous enfin ! La soirée n’avait pas encore commencé !
Du calme, Nora. C’est ton esprit qui te joue des tours !

Je sentis à présent le regard de Kathe sur moi. Elle rougissait, me remerciant d’avoir accepté son invitation.
Je souriais à nouveau, rougissant peut-être.

-Ne me remercie pas. C’est un plaisir pour moi d’être « ton prince charmant ».

Je terminais la phrase en déposant un baiser sur le front. Oui, sur le coup, je n’ai pas pu m’en empêcher. Peut-être que j’aurais dû. Mais bon, je ne pouvais pas retourner en arrière.
Lui dire ? Pas tout de suite. Ce n’était pas le moment pour tout gâcher.

Bon, qu’est-ce que je propose ?
Aller au buffet ? Non, Nora tu te fiches de qui là ? L’inviter à danser ? Arg…

Bon, autant dire la vérité tout de suite.

-Je préfère te prévenir…

Bon, inspire un bon coup !

-Le prince que tu as choisi est incapable de danser. Enfin sauf le rock, et là ça aurait été la danse du siècle, quoi que ! Alors certes, je peux toujours apprendre… maintenant tout de suite, mais vois-tu, ce ne serait pas très gracieux.

Je fis une pause, tendant ma main vers elle.

-Malgré que je sois une piètre danseuse, souhaiterais-tu danser avec moi ce soir ?

Etre assis sur les marches du hall était une perspective beaucoup plus simple pour moi que celle de me rendre à ce bal. J’étais tout sauf fan de ce genre de réunions et j’étais quasiment certain de m’énerver pour une raison ou une autre… Sauf que je n’avais pas n’importe quelle cavalière. Anoushka avait accepté mon invitation et je devais bien avouer que, pour moi, c’était elle ou rien. Nous avions convenu de passer la prochaine « soirée » de Poudlard ensemble et évidemment, il fallait que ça tombe sur le bal le plus ridicule de l’année, celui où tout le monde est excité pour les mauvaises raisons. Qu’importe, j’avais la plus belle rien que pour moi et j’allais foutre les boules à Fassbach. Certes, là n’était pas le but de la soirée, mais quand même, j’étais bien content qu’il rage un peu dans son coin, l’imbécile. Mon observation des participants à la soirée ne dura pas très longtemps puisqu’Anoushka s’approcha rapidement de moi. Bien occupé avec mes commentaires intérieurs sur les gens, je ne l’avais même pas vue approcher, pensant que j’avais encore le temps et que j’étais un peu en avance. La petite griffonne était radieuse et ça ne m’étonnait pas le moins du monde… Ce que j’avais imaginé était bien loin de la réalité. Elle était beaucoup plus belle que tout ce qu’il était possible d’imaginer et je tâchais de ne pas trop laisser traîner mon regard lorsque je jetais un œil à sa jolie robe. Difficile de résister, mais j’avais toute une soirée pour le faire discrètement… « Salut la Plus Belle…Je ne sais pas si je dois vraiment dire à voix haute ce que je pense, c’est évident ! Tu es superbe… Ma torture commence ici… ». J’avais du mal à croire qu’elle avait 14 ans. La sœur Baxter (la griffonne bien sûr) que je venais de trouver jolie était battue à plate couture. Anoushka avait tout d’une jeune femme à côté de qui on ne peut pas passer sans une légère pensée déplacée au coin de l’esprit… J’ajoutais, suite à mes paroles, avec un air malicieux : « Quoique j’ai senti un léger relâchement de ta part dans les dernières lettres… Du coup, je me demande qui de nous deux attendait cette soirée avec le plus d’impatience. On y va ? » Je la laissais attraper mon bras avant d’avancer sur le même chemin que tous les autres pingouins de service empruntaient. J’étais bien décidé à faire de cette soirée un moment sympa pour la petite brune qui était à tomber.

Il ne nous fallut pas longtemps avant d’arriver dans la Salle décorée pour l’occasion. J’y jetais un œil avant de me pencher vers Anoushka pour lui dire : « Mmh….Rouge et Or. Sympa les couleurs… C’est bien parce que c’est ta maison que je tolère. » Je lui lançais un petit regard taquin, histoire de lui faire comprendre que je plaisantais. Les Gryffondor étaient de toute façon la maison la « moins pire » des trois autres, en dehors de la mienne. Tout en avançant encore, je remarquais certaines des personnes déjà repérées dans le hall. Snow était accompagné d’une très jolie cavalière, le tombeur ; je remarquais aussi la petite gryffonne qui était venue m’emmerder au bal d’Halloween, sans surprise, elle avait déjà l’air d’avoir la bouche ouverte pour parler sans discontinuer. Je fronçais ensuite les sourcils en posant les yeux sur Phoebe….et son cavalier. Je pensais : « Regardez moi ce c*n !! Il va mettre ses pattes sur Llewellyn et le pire, c’est qu’elle ne s’en plaindra pas… ». Je rageais intérieurement en voyant ce spectacle, espérant que la soirée de l’autre blaireau se termine mal, il le mériterait bien, en revanche, ce qu’il ne méritait pas, c’était Phoebe ! Je ne fis néanmoins pas de véritable commentaire, puisque le sujet Keagan n’était pas forcément le meilleur à aborder avec Anoushka. Je me tournais vers la jeune femme, l’entraînant vers le buffet le plus proche avant de lui demander : « On se pose un peu ? Autant être honnête, je vais repousser le plus possible le moment où je vais devoir t’inviter à danser… Mais rassure-toi, je peux trouver des occupations …. » Je ne pus m’empêcher un petit sourire en coin, un nouveau. Tant que je la voyais sourire en retour, c’était plus ou moins gagné pour moi ce soir.

Inutile de perdre trop de temps, je ne m’étais pas posée la moindre question avant de rejoindre Maximilien. C’était ce que j’avais appris à faire en stressant beaucoup moins qu’au début de notre relation. Ne pas anticiper les moments que je passais avec lui rendait les choses plus légères pour moi et j’avais fini par m’habituer à sa présence à mes côtés chaque jour, pour ne pas dire que je les trouvais indispensables à mon quotidien. Maximilien était le contraire de ce que j’avais pensé de lui et j’avais conscience de ma chance tout en continuant de douter … Combien de temps me supporterait-il vraiment ? Quand une autre jeune et très jolie jeune femme viendrait-elle pour tenter sa chance en dépit de ma présence ? Se poser ce genre de questions était blessant et je me l’infligeais toute seule sans pouvoir avoir une réelle maitrise de la chose. Peu importe, ce soir, j’étais bien décidée à garder le beau rouge et or pour moi ! Ce dernier se retourna après avoir écouté ce que j’avais à lui glisser à l’oreille. Je ne pus m’empêcher de sourire pleinement en croisant enfin son regard. Je devais être rouge comme une pivoine quand il fit un commentaire sur ma tenue et je marmonnais un vague « N’exagère pas… » sûrement incompréhensible car prononcé tout bas. Je lâchais un rire quand il commenta les victoires de fin d’année et je finis par répondre d’une manière un peu plus claire, mais en étant certaine d’être tout aussi rouge : « Merci… c’est adorable ce que tu me dis… Je me suis préparée en me disant qu’il fallait que je sois à la hauteur de mon cavalier…. » Bon bon… on arrête les sujets comme ça ou quelqu’un va finir par se pointer pour faire cuire un œuf sur mes joues. J’étais gênée, mais d’un autre côté, flattée et complètement sous le charme de ce garçon qui était mon petit ami… chose que je ne réalisais pas encore toujours. Ce dernier semblait légèrement gêné et je le remarquais après avoir fait un effort surhumain pour ne plus rougir.

Je m’apprêtais à lui demander s’il y avait un problème quand il détourna mon attention vers Burgess. Beurk ! Elle était là, bien prête à nous épier toute la soirée, mais au moins, elle ne nous ferait pas un flan avec ses potions à la noix et ses ingrédients dégoûtants ! Je reportais mon regard sur Maximilien, préférant largement l’avoir sous les yeux que Burgess qui, bien que redoutable, était assez jolie. « Oh bon sang…. Pas elle ! Au moins, elle ne peut pas faire la fière, sa maison a perdu la coupe ! Autant au Quidditch que pour la course aux points. » Je reportais vaguement mes yeux vers elle avant de réfléchir à une réponse à la question de Maximilien et il ne me fallut pas très longtemps pour la trouver : « On y va ! On est nuls en potions, mais elle va bien voir qu’on a d’autres talents…enfin… » Je manquais de rire en ajoutant : «…. je compte surtout sur les tiens pour la danse, en fait… ! » J’étais motivée à ne surtout pas fuir face à Burgess qui avait pris plaisir à nous en faire baver toute l’année. Le pire était que je n’avais pas l’impression d’avoir foiré tant que ça l’épreuve de potions…. Pour mon avenir, il aurait été nécessaire pour moi de continuer les potions, mais c’était impensable avec cette prof, inutile de le lui faire savoir et le professeur Crawford n’avait sûrement pas pris la peine d’échanger avec elle à ce propos. Tant mieux, dans un sens, j’en étais débarrassée. J’entrelaçais mes doigts avec ceux de mon adorable cavalier sans plus attendre avant de le tirer légèrement vers l’endroit où se trouvait Burgess. Pas forcément pour la viser elle, mais elle était sur la piste de danse, c’était également notre destination. En chemin, je fis remarquer à Maximilien la chose suivante : « Danni est belle ! Tu as vu, elle est là-bas avec .. euh.. » Je ne savais pas comment s’appelait le Serdaigle qui ne m’appréciait pas. Je montrais d’un geste discret du doigt la jeune femme et son cavalier avant de me concentrer sur Maximilien et notre danse qui commençait. J’étais d’une nullité absolue dans ce genre de choses, mais j’arrivais à passer outre rien qu’en pensant au fait que l’instant était vraiment l’un des plus beaux de toute l’année ! J’attendis que Maximilien soit un peu plus proche de moi pour reprendre la parole une dernière fois, histoire de lui faire savoir ce que je pensais: « Les BUSES derrière et nous, les vacances qui approchent et toi avec moi ce soir… je pense qu’il n’y a pas de moment plus agréable à vivre… » Je lui lançais finalement un petit sourire.

Spoiler:

Je regrettais déjà de l'avoir invité. Ce n'était pas tant elle la fautive que moi pour le coup. Je n'avais pas le coeur à la fête, pourtant dieu sait que j'aime les Bals et j'aime m'y rendre, coût que coût. Mais ce soir, étrangement, j'aurais préféré rester terrer au fond de mon lit plutôt que de me pavaner dans cette salle de Bal. Pourquoi avais-je écouter mes vieilles habitudes ? J'aurais dû savoir que le jour J, mon envie se serait envolée. Mais non, au lieu de ça j'avais décidé que si je n'allais pas au bal avec mon petit ami ... enfin ex petit ami plutôt ... alors je m'y rendrais avec ma soeur. Le coeur lourd et l'âme en peine, me voilà descendant les escaliers pour rejoindre Aurora. Comme toujours, elle était magnifique, moulée dans une robe de soirée noire qui lui allait à ravir. Malgré ma peine de coeur, elle arrivait encore à m'agacer, c'était plutôt une bonne nouvelle non ? Au moins ça tendait à prouver que les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure. Elle a le sourire, elle n'a aucune raison particulière d'être triste, elle ne vient pas de se faire larguer par son petit ami, elle. Cela dit elle n'en a pas, du coup ça aide. D'ailleurs je ne comprends toujours pas comment elle fait pour rester célibataire. Si moi, le cas social de service, je suis arrivée à sortir quasiment 1 an avec la même personne, elle devrait avoir trouver le grand amour depuis longtemps. C'est assez étrange, mais il faut bien avouer que je ne me suis jamais réellement intéressée à la vie sentimentale de ma soeur du coup j'ignore si c'est par choix ou par dépit qu'elle est célibataire. Peut-être que ce soir, pour me changer les idées, je lui poserais la question. Même si pour être honnête, là tout de suite, j'ai envie de rien en dehors de partir en courant. Et encore, je n'ai pas encore croisé le chemin de Noel, qu'est-ce que ce sera quand je le verrais ... "Pourquoi ta popularité c'est le néant auprès des garçons ? " Lui demandais-je sans détour, sans vraiment réfléchir ni à la question, ni à ma façon de tourner les choses. A mes yeux elle était parfaite, je ne comprenais pas pourquoi ça ne se bousculait pas au portillon. Je ne pensais pas en parler si vite mais je préfère largement parler de sa vie sentimentale, plutôt que d'épiloguer sur la mienne. Je ne relevais pas le fait que ma robe n'était que "sympa". D'ordinaire j'aurais été très tatillonne sur les termes qu'elle aurait utilisé pour décrire ma robe mais pas ce soir. Non pas que je n'étais pas d'humeur, mais simplement parce que ce n'était pas une de celles que j'avais confectionné, par conséquent le terme "sympa" pouvait convenir. Mais pour une de mes créations, il ne serait absolument pas passé. Je tiltais sur la fin de sa phrase, un peu perplexe "Pourquoi tu voulais passer un moment avec moi ? " Oui je suis étonnée de cette affirmation, pour moi il n'est pas normal qu'elle ait envie de passer du temps avec moi. En général, quand on traine ensemble c'est qu'on se trouve à Cardiff et que c'est notre mère qui nous y oblige. Je ne prétends pas qu'Aurora n'est pas contente, mais je n'ai pas la sensation qu'elle cherche vraiment à avoir des moments complices avec moi. Cela dit je ne la laisse pas s'approcher, je pense donc que quoi qu'il arrive, ça n'aide pas.

Aurora m'entraina avec elle dans la Salle et déjà je regrettais d'être venue. Beaucoup de monde, beaucoup trop à mon goût. De la musique forte, beaucoup trop de couleur, des mouvements dans tous les sens, des rires, des discussions ... bref, une soirée comme une autre à Poudlard. Si Aurora n'était pas là, je me serais éclipsée sur le champ, mais là je n'ai plus le choix. De toute façon elle me tient la main, difficile de fuguer dans ces conditions. Nous croisons beaucoup de gens, j'ignore les trois quarts, n'ayant que peu d'intérêt à mes yeux, mais je croise malgré tout la silhouette d'Arabella au loin. Elle était ravissante dans sa robe et tout aurait pu être parfait si elle n'était pas accompagnée de son crétin de copain. Avant, je ne l'aimais pas, mais je pouvais supporter l'idée de la voir avec quelqu'un, mais aujourd'hui que Noel & moi c'était terminé, je sentais une pointe de jalousie au fond de mon être. Pourtant, sortir avec Max, il fallait en vouloir, mais Arabella était trop gentille, c'était ça le problème. Il avait su choisir une personne candide, peu sûre d'elle-même et de sa beauté. Il avait su profiter de la situation, mais je saurais la faire revenir sur terre et ouvrir les yeux. Je détournais mon regard du jeune couple pour croiser le regard de Noel & January. Enfin, autant je n'avais aucun doute sur le fait que January m'avait vu, autant j'avais quelques doutes en ce qui concernait le beau blond ... qui n'était pas du tout blond ce soir. Qu'est-ce qui était arrivé à ses cheveux ? C'était assez étrange de le voir comme ça. S'il n'avait pas été avec sa soeur, j'aurais pu mettre quelques instants avant de réaliser que c'était Noel, mais là je n'avais aucun doute possible, il n'y avait que les frères Shiver pour supporter la présence de leur soeur, les autres l'éviter au maximum. Noel fixait le sol, dans une attitude étrange, qui me rappelait un peu notre rupture. Je n'appréciais pas des masses le rappel et la douleur s'intensifia dans ma poitrine. Mais je crois que le pire fut le regard foudroyant de la Shiver. Il n'y avait aucun doute à avoir, elle me détestait profondément. Elle ne m'avait jamais vraiment aimé, voir pas du tout même, mais là, j'étais devenue son ennemi. Un peu sous le choc, je laissais Aurora me ramener vers elle en me parlant de danser. J'avais des frissons et je ne me sentais pas très à l'aise. Je la détestais cette pimbêche. "Non, on a dansé ensemble il y a 2 ans de ça, ici même ... mais c'est bien de t'en rappeler, ça fait chaud au coeur. " Lui dis-je dans un air de reproche. Au fond je m'en moquais qu'elle ne s'en souvienne pas, mais la vue des Shiver m'avait rendu un peu aigrie et je détestais ça. Une danse me changerais certainement les idées, je laissais donc ma grande soeur m'entrainer à sa suite vers la piste de danse pour un slow.

Ce n'était pas la première fois que nous dansions ensemble, mais j'avais la sensation que ça faisait des décennies que nous n'avions pas danser ensemble. Pourtant nous trouvions facilement le rythme et c'était une bonne chose. J'aurais pu rester silencieuse durant le slow, me contentant de vaguer dans mes sombres pensées, pour broyer du noir, mais Aurora en avait décidé autrement. Elle ne passa pas par 4 chemins pour me demander ce que j'avais. Bon évidemment, elle ne fut pas aussi directe que j'aurais pu l'être à sa place, mais sa phrase restait malgré tout très claire. Qu'est-ce qui ne va pas ? ... Rien serait une réponse parfaite. Parce qu'au fond c'est ça, rien ne va. Il y a peu, j'étais en couple, je ne me posais aucune question et je ne me rendais pas compte qu'il battait de l'aile. Et aujourd'hui, je suis célibataire, avec une peine de coeur et je fais l'amer constat que je suis grandement responsable de notre chute. Je n'ai pas été à la hauteur, c'est évident, mais tout était si nouveau pour moi. J'ai fais beaucoup d'efforts au début et puis je n'ai plus eu envie d'en faire. C'est certainement ça le problème, je l'avais habitué à quelque chose et j'avais arrêté et lui, il ne savait plus où il en était. Mais j'ai changé pour lui et même si ce n'est pas forcément un mal, je n'aurais pas dû en arriver là. Est-ce que je regrette notre relation ? Absolument pas. Est-ce que je l'aime encore ? Evidemment, l'amour, ça ne s'envole pas en trente secondes. Mais visiblement, je vais devoir m'habituer au fait que nous ne sommes plus ensemble et que nous n'allons certainement plus se parler ... il va me manquer ... "Je ne suis plus avec Noel ... " Lui dis-je tout de go après un moment de silence. Je ne la regardais pas, je me contentais d'observer le sol autour de nous. Le dire à haute voix, c'était certainement le pire, parce que ça donnait une autre dimension à notre rupture. Plus les gens le seraient et plus cela deviendrait réel, sauf que moi, je n'avais pas envie que ça soit réel. Je voulais me blottir encore une fois dans ses bras ... sauf que plus jamais je ne le ferais ...

Il y avait de plus en plus de monde et cela se faisait ressentir au fur et à mesure. La musique venait de commencer à se diffuser dans la salle et après que moi et Nathanaël ait entrepris de danser, d’autres prirent la même initiative. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi proche de lui, nos mains se liant durant nos mouvements de jambe. Mais cette fois-ci, il n’y avait rien d’autre qu’une simple relation amicale entre nous. Nous avions mis les choses au clair par lettre, il n’y a pas si longtemps et j’étais désormais certaine que je n’allais pas de nouveau replonger dans ses bras en étant dotée de sentiments envers lui. Ma seule difficulté, actuellement, était de lui cacher l’existence de sa fille. Heureusement qu’il ne me harcelait pas trop de questions au sujet de ma vie privée, en temps normal, puisque mentir me mettait mal à l’aise.

Malgré ces pensées, je tentais de garder le sourire et de simplement profiter de cet instant rythmé en sa compagnie. Je me berçais par la musique de l’orchestre, laissant mon partenaire me faire tourner sur moi-même par moments avant de reposer une main sur son épaule et l’autre contre la sienne. Pendant ce temps-là, d’autres jeunes gens avaient également pris place sur la piste de danse. D’un coup d’œil discret, je pus notamment apercevoir des élèves de cinquième et de sixième année, visiblement décidés à se jeter à l’eau. Si mes souvenirs étaient bons, il y avait Clewstone accompagnant Churchill dans une danse. Pendant un bref instant, je crus que nos regards venaient de se croiser mais en vue du monde qui pullulait dans cette salle, ce n’était peut-être qu’une coïncidence. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’ils soient meilleurs en danse qu’en Potions. J’avais passé beaucoup de temps à les disputer en raison de leur échec, durant l’année. Peut-être que cela leur avait bien servi, puisque, de mémoire, il me semblait que la Poufsouffle avait bien mieux réussi son examen final théorique qu’à l’accoutumée tandis que son voisin avait bien réalisé son exercice pratique, selon les examinateurs. Cela prouvait que rien était impossible en travaillant de manière acharnée.

Les chansons défilèrent doucement au même rythme de la chaleur qui devenait grandissante. La surpopulation n’aidait pas forcément à se rafraichir et très bientôt, j’eus la nette impression que Nathanaël ne se sentait pas très bien. Il semblait frappé par un affreux mal de crâne et il me paraissait de plus en plus absent, comme s’il pensait à autre chose. En tout cas, son mal ne tarda pas à s’aggraver et je lui proposai d’aller boire un coup pour se détendre un peu. Je n’étais pas en mesure de l’ausculter tout de suite avec mes compétences de Guérisseuse, mais j’espérais que cela allait passer. Ainsi, je l’accompagnai près du comptoir où un élève se chargeait de servir les boissons. Nath resta plutôt silencieux sur les raisons de ces symptômes et j’avais le sentiment que ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait. On aurait dit qu’il luttait contre cela depuis un bail. Je cessai donc d’insister lorsque je constatai que cela ne servait à rien. Non loin de nous, Aaron se tenait près d’une table. Mon ami l’appela pendant que je me chargeai de commander les verres. J’ignorais de quoi ils parlaient mais cela ne me disait rien qui vaille. A mon retour, Nathanaël me remercia pour le verre, le prit et s’excusa pour son état, me laissant ‒ comme il le disait ‒ aux petits soins d’Aaron. Il aurait bien voulu rester mais son mal ne pouvait guère le lui permettre ; il allait peut-être tenter de revenir si tout allait bien. Bien qu’inquiète, je ne pouvais m’empêcher, avant tout, d’appréhender avec horreur l’idée de passer ma soirée avec Aaron. Etre à ses petits soins ? Cela me déplaisait déjà. Il avait refusé mon amitié, alors je ne voyais pas comment je pouvais être à ses petits soins, surtout qu’il parvenait facilement à m’énerver avec son caractère obstiné et incapable d’ouvrir les yeux. Et puis…il y avait ça : Ne surtout pas penser à avant-hier… C’était raté… A chaque fois que je l’apercevais, l’image de sa langue contre la mienne me faisait frémir d’effroi. Je restai donc plantée là devant lui, ne sachant vraiment que dire.
« Hum… Tu sais ce qu’il a ? » demandai-je en tentant de ne pas me souvenir d’avant-hier.
Ce bon cocktail à la framboise m’aiderait sûrement à m’occuper d’autre chose que ce souvenir indésirable.

Hrp : Nath m'a autorisée à jouer son personnage, comme convenu à la base.

Pour la première fois depuis des mois, la présence de January était rassurante. Pour la première fois depuis des mois, elle apparaissait comme un soutien merveilleux. C'était étrange. Une poignée de semaines plutôt, il s'était juré qu'on ne l'y reprendrait plus et que, s'il avait fait des efforts, furent-ils minimes et vains, il se contenterait désormais de rester loin d'elle comme elle le lui avait demandé. Oui, il voulait rester loin d'elle. L'oublier, peut-être, si seulement ça avait été possible. Pourtant, son apparition dans son champ de vision avait suffit à alléger le poids écrasant de la tristesse et de la culpabilité. Il n'était pas seul. Qu'importe Poudlard, qu'importe Knoxslay. Elle était là. Et c'était tout ce qui pouvait compter ce soir. Un peu plus et il aurait l'impression de revenir des années en arrière, quand il n'y avait qu'à avoir ses deux autres tiers pour que tout aille bien. Ca remontait à loin maintenant mais il n'avait aucun mal à se souvenir du désintérêt qu'il portait au monde extérieur. Ils ne faisaient pas partie de sa vie comme à présent, ils étaient sa vie. Et ça lui avait toujours très bien été jusqu'à ce qu'on le force à revoir ses plans... « Mais non, ne t’en fais pas, elles ont l’habitude. » Noel leva les yeux au ciel en l'entendant, l'ombre d'un sourire amusé étirant ses lèvres, se retenant de justesse de lui rappeler que c'était des habitudes qui se perdaient vite. On ne pouvait pas dire que la Poufsouffle avait illuminé les couloirs de l'école, dernièrement. Oh, bien sûr, c'était toujours mieux qu'à la rentrée, mais peut-être pas suffisant pour rappeler à la gent féminine qui était véritablement la Reine des lieux. Il ne dit rien. C'était inutile. Cette simple phrase suffisait à prouver qu'elle était de retour sur le droit chemin et que tout le monde aurait à composer avec January Shiver l'an prochain. Dans d'autres circonstances, il aurait été désespéré de cette prétention stupide, mais ce soir, elle lui faisait presque plaisir. C'était sa soeur tout craché. « Arrête un peu, si je suis là c’est que ça me fait plaisir, je ne fais pas dans le social, tu devrais le savoir depuis le temps. » Il haussa négligemment les épaules. Il avait pas dit que ça ne lui faisait pas plaisir. Seulement sous-entendu qu'elle n'était obligée de rien. D'autant plus qu'il savait pertinemment qu'il ne serait pas d'une compagnie incroyable pour ce bal. Surtout si la brune était dans les parages. Et il n'y avait pas de raisons qu'elle n'y soit pas... « C'est la famille, ça compte pas dans le social. » déclara-t-il, une absence de conviction pointant derrière ses mots. Finalement, le changement capillaire qui accompagnait cette victoire ne passa pas aussi inaperçu qu'il l'aurait espéré. Comment l'aurait-il pu ? Il ne s'agissait pas d'un truc discret... Il était véritablement passé d'une extrême à l'autre, en quelques heures à peine. Personne de normalement constitué ne pouvait passer à côté.

Seulement, elle aurait pu faire semblant, ignorer ce détail. Ce qui ne ressemblait absolument pas à sa triplée, en fin de compte. « Mais tellement… Enfin, c’est pas que c’est moche, mais c’est surtout pas toi. On arrangera ça en rentrant à la maison. » Le préfet hocha tout d'abord la tête. Non, ça n'était pas lui... Normalement. Là encore, les certitudes n'étaient pas évidentes. Toutefois, la fin de la réplique de la jeune femme alluma dans ses prunelles claires une lueur enthousiaste. Est-ce que c'était la perspective de retrouver sa blondeur habituelle ou bien celle de garder January comme l'adjuvante qu'elle avait toujours été qui en était la cause ? Ce on était plus doux à entendre qu'il ne l'aurait jamais cru. « Maman va nous détester. Depuis le temps qu'elle me gonfle pour que j'arrête le massacre... » Elle regardait toujours avec un air un peu désespéré ses mèches trop pâles mais n'avait jamais essayé de l'empêcher de faire ce qu'il voulait. D'aussi loin qu'il se souvenait, elle ne l'avait jamais empêché de rien, en réalité... Pour qu'il fasse ses propres erreurs et en apprenne quelque chose par la suite ? Peut-être... Et s'il n'avait jamais vraiment fait attention au problème, difficile aujourd'hui de fermer les yeux sur les plus récentes d'entre elles. La simple évocation de sa mère raviva le manque. Plus que quelques heures et il serait de retour à la maison... Il n'y avait personne au monde qui lui manquait plus au cours de ces interminables années que sa génitrice. « La prochaine fois, avant de faire un pari, demande moi l’autorisation parce que je te rappelle que c’est TA soirée, TON heure de gloire et un peu celle des Gryffondor mais surtout la tienne… » Lui ne voyait pas les choses sous cet angle. C'était celle des Gryffondor avant d'être la sienne. Avec Sloane, ils faisaient de la figuration, ils étaient juste là pour essayer aussi vainement que maladroitement de canaliser leurs camarades. Sans ces camarades, pas de victoire. A deux, ils n'auraient rien réussi du tout. Inutile de parlementer. Il n'était pas sûr que sa soeur soit en mesure de réaliser l'importance du groupe, surtout dans sa vie à lui. « C’est quand même dommage que tu choisisses justement ce moment-là pour saccager tes cheveux, d’autant plus que tu as fait un superbe effort vestimentaire, en toute objectivité je suis sûre que tu es le plus beau garçon de la soirée… » Il ne put s'empêcher de rire un peu nerveusement. Ils n'allaient pas parier pour rien, tout de même. Pour sa co-préfète comme pour lui, leur tignasse décolorée était presque sacrée, la cause devait valoir le sacrifice. Et même si c'était affreusement laid, il ne regrettait rien. Tant pis pour son heure de gloire, il était plus que fier d'avoir eu à chercher un sortilège stupide pour éliminer toute trace blonde. La fin le mit un peu mal à l'aise, malgré tout. C'était plaisant à entendre, bien sûr, il n'avait pas voulu lui faire honte et avait espéré un peu bêtement qu'elle pourrait être aussi fière d'être sa cavalière qu'elle l'aurait été d'être celle de Snow mais elle en rajoutait, indubitablement. « Avec Snow. S’il est là. » Après Snow aurait été plus crédible. Et on pouvait certainement rajouté bon nombre de leurs camarades entre eux dans la liste. Mais il valait mieux ne pas s'aventurer sur ce terrain-là ce soir. Elle était adorable – à défaut d'être sincère, peut-être ? – il n'avait pas envie de gâcher quoi que ce soit. « Je suis pas près de recommencer à parier ! » Enfin... Pour l'instant. Leur petit frère choisit ce moment-là pour passer non loin d'eux avant de rejoindre il ne savait trop qui. Il tenta de le suivre des yeux assez longtemps pour voir sa cavalière, mais ce fut peine perdue. Tant pis. Il finirait bien par le savoir à un moment ou à un autre.

Pourtant, rentrer dans la salle de bal ne fut pas l'idée du siècle. Si le début était agréable, le discours attendu et encourageant, la vue de Knoxslay à quelques mètres de lui suffit à tout annihiler. La fierté de la victoire s'envola, le plaisir d'être ici avec sa soeur disparut, le semblant d'insouciance retrouvée s'évapora. Elle était là. Lui rappelant sans un mot les souvenirs agréablement traumatisants de l'année qui venait de s'écouler. C'était ici même qu'ils s'étaient embrassés pour la première fois un an plus tôt. La panique voila ses yeux alors que ceux-ci trouvaient instinctivement le chemin du sol. Plus rien ne comptait désormais. Elle était là. Il aurait dû s'abstenir de venir, s'éviter ça, tant pis pour la victoire, tant pis pour le semblant de communion gryffonne et l'honneur qui leur était fait. Peut-être était-il encore temps de fuir ? Discrètement... A moins que January accepte de se faire raccompagner à Poufsouffle bien plus tôt que prévu, compréhensive ? La discrétion était sûrement plus sûre. Manque de chance, il n'eut pas le temps de mettre son plan à exécution que Joanne sortait de nulle part et se plantait juste sous son nez. S'il appréciait la première année, il s'en serait bien passé ce soir ! « Je cherche mon préfet de Gryffondor. Il s'appelle Noel. » Le jeune homme fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle racontait encore...? « Mais tu lui ressembles beaucoup alors j'ai pensé que peut-être tu le connaissais ? J'ai cru comprendre qu'il avait des frères et sœurs et j'ai déjà rencontré celui qui s'appelle Snow. C'est un grand de sixième année qui est à Serpentard et c'est drôle parce qu'ils s'appellent tous dans le même ordre d'idée. » Alors comme ça, Snow avait eu la chance d'avoir à la supporter, lui aussi ? Et puis « des frères et des soeurs », elle était gentille elle. Un de chaque suffisait largement ! « Non vraiment tu lui ressembles beaucoup à mon préfet, sauf pour les cheveux parce que Noel il est très blond et toi tu es très brun. Tu es son frère ? Oh c'est ça hein ? Tu es son frère ? » Le pauvre Gryffondor avait l'impression d'être dans un univers parallèle. Le regard absent, la bouche légèrement entrouverte et l'air particulièrement stupide, il peinait à comprendre ce qui lui arrivait. Le choc précédent et le flot de mots qu'elle débitait, tout comme sa bêtise enfantine, il se sentait sombrer. La fuite aurait été préférable. « Toi aussi tu as un nom en rapport avec l'hiver ? Oh attends ne dis rien, laisse-moi deviner ! Alooooors heuu... tu t'appelles Polaire ? Non.. alors Gui ? Non ? Rodolphe ? Comme le renne du Père-Noel ? Ça fait un peu vieux pour un humain.. Angel alors ? Oh non ! Je sais, je sais ! Je suis sûre que tu t'appelles Sylvestre, c'est ça ? J'ai raison ? » Il mit plusieurs secondes à comprendre que la torture était terminée, qu'elle avait enfin achevé son monologue. Et elle l'avait achevé, lui aussi, par la même occasion...

Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que sa soeur s'occupait de fournir une réponse à la gamine. « STOP ! Stop, stop, stop, on se calme, tu te tais, tu parles beaucoup trop. Tu cherchais Noel ? Félicitations tu l’as trouvé, il est devant toi, une couleur de cheveux, ça se change, maintenant si tu veux bien nous excuser, tu nous as interrompu en pleine conversation, alors tu vas être mignonne, tu vas retourner d’où tu viens et laisser mon frère tranquille… Et surtout, ne parle plus… Pitié pour mes oreilles. » Ca avait le mérite d'être direct. Il n'était pas persuadé d'apprécier la manière dont elle avait répliqué mais il ne pouvait pas nier qu'il était d'accord avec elle. Joanne parlait trop. Les yeux rivés sur January, l'aîné des Shiver avait du mal à prendre part à la conversation. Il avait juste envie de rentrer dans son dortoir et de croiser les doigts très fort pour que demain arrive plus vite que jamais. Retrouver le cirque, sa mère, sa vie... Tout. Loin de Knoxslay. Mais pour l'instant, ça lui semblait compromis. Difficile de disparaître avec les deux filles à proximité. Et puis, est-ce qu'il avait vraiment envie d'abandonner la Poufsouffle ? Non... Probablement pas. Pas alors que tout allait bien. Ou presque tout. Ou presque bien. « Mes parents auraient dû m'appeler Rodolphe, en fait. » lâcha-t-il machinalement alors qu'il adressait un sourire – un peu forcé – à sa camarade de maison. « Comme ça, tu me cherchais ? » Il sentait d'ici la réprobation de sa triplée. Elle voulait voir Joanne disparaître et il ne pouvait que la comprendre mais il n'avait pas envie d'être désagréable avec elle. Depuis les premiers jours, depuis qu'elle l'avait défendu sûrement sans en avoir vraiment conscience contre O'Nyme et Clewstone, il l'avait prise en affection et faisait son possible pour jouer un peu les « points de repère » sympathiques au sein de leur maison. « Et toi, tu vas me faire le plaisir de sourire et de ne regarder que dans ma direction, voire dans celle du buffet puisque la nourriture a toujours été presque plus importante que moi à tes yeux. » Prudemment, il hocha la tête. Il n'était pas convaincu d'y parvenir bien longtemps. A peine avait-il répondu que les silhouettes des sœurs Baxter se dirigèrent vers la piste de danse. Il voulait s'en éloigner au maximum. Et au plus vite. « En parlant du buffet, on... on pourrait peut-être commencer par là ? Parce que tu te dis plus importante que la bouffe, mais je suis pas sûr de ça, moi. » Il s'efforça de pouffer légèrement, d'un air presque détaché. Convaincant ? Il n'en savait rien. Dans le fond, il n'avait pas faim, ni soif d'ailleurs, mais tout était bon à prendre pour retrouver toutes les distances du monde...

Thomas détestait les fins d’années scolaires. Pourquoi ? Vous pensez très certainement que c’est à cause des examens de fin d’année. Et bien non pas du tout. Quincey était du genre studieux et toujours prêt à donner le meilleur de lui même durant cette période. Non, ce qu’il détestait le plus, c’était de devoir faire ses adieux à ses amis pour les quitter pendant de longues semaines et en plus, il détestait les bals de fin d’année. D’un part parce que c’était dans ce genre de manifestation que les couples se formaient. D’autre part, parce que ce n’était pas le meilleur des danseurs. Et en plus, il rêvait depuis quelques temps maintenant d’y aller avec une seule et unique personne, Fursy. Etant donné que cette option est tout simplement impossible et impensable pour son amant enfin qui n’est pas vraiment un amant, mais étant donné qu’il ne sait clairement pas comment l’appeler et bien ce mot était peut-être le plus proche de ce qu’il était pour Thomas. Bref, il n’avait vraiment pas envie d’y aller parce qu’il ne voulait pas le voir au bras d’une autre nana. Et puis, Lily avait su le convaincre en lui faisant comprendre qu’il ne fallait pas lui montrer sa tristesse et se montrer souriant au bras d’une belle et jolie jeune femme. Elle avait tout à faire raison et puis, peut-être que cette idée allait le rendre jaloux et du coup, lui faire prendre conscience qu’ils auraient dû aller à cette soirée de fin d’année tous les deux en couple et officiellement.

Le grand jour était finalement arrivé. Il avait fait un effort en passant son plus beau costume. Quitte à aller à cette foutue soirée, autant le faire bien et en étant sur son trente-et-un. Il avait mis une bonne vingtaine de minutes pour se préparer, faisant attention à chaque détail. Après tout, ce n’était pas parce qu’il n’y allait pas avec l’homme dont il est amoureux qu’il ne peut pas faire son possible pour lui plaire et lui montrer qu’il rate quelque chose et que du coup, il aurait dû laisser ses aprioris, ses convictions de côté pour laisser ses sentiments parlés. Quincey ne demandait même pas qu’ils s’affichent comme un couple mais plutôt qu’ils y aillent entre potes pour pouvoir profiter de cette soirée ensemble. Mais Fursy était une tête de mule qui pouvait agir avec tant de méchanceté qu’il n’aurait même pas eu l’idée de lui proposer ce genre de chose. Finalement, après une dizaine de minutes d’attente dans la salle commune des Serdaigles, sa cavalière pointa le bout de son nez. Elle était magnifique dans cette jolie robe. Lily était une jolie femme, il ne pouvait le nier. D’ailleurs, s’il n’était pas gay, peut-être qu’il aurait tout fait pour la séduire et être en couple avec elle. Mais les choses étaient autrement et du coup, elle avait pris la place de meilleure amie.

« - T’es canon aussi ! On va en faire des ravages ce soir ! »

Vint donc le moment d’aller faire le beau à ce bal de malheur. En arrivant à la porte de la salle commune, il ne put qu’avoir le cœur serré. Il savait pertinemment qu’il allait croiser son regard et du coup… Il allait être triste, triste de ne pas pouvoir l’approcher. Mais bon, il avait aussi la satisfaction aussi de le rendre jaloux. Il entra donc dans la salle avec Lily à son bras et surtout l’air fier et le sourire aux lèvres. Elle lui laissa deux options, soit aller manger ou bien aller danser. Finalement, le choix fut rapidement fait puisqu’elle lui fit comprendre qu’elle adorait cette chanson et qu’elle commençait déjà à se dandiner. Il n’était pas le meilleur danseur mais ce n’était pas non plus une catastrophe. C’est juste qu’il détestait danser…

« - Allons danser je voudrais pas que tu m’en veuilles de pas te dandiner sur cette chanson. Et t’inquiète pas, normalement, tes pieds devraient être saufs. »

Il lui fit un petit clin d’œil tout en l’accompagnant sur la piste de danse.