RP COMMUN - Un bal de princesse.

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Jamais victoire n'avait été aussi peu enthousiasmante. Bien sûr, il était fier d'eux mais l'heure n'était pas vraiment à la fête. Il n'aurait loupé leur consécration pour rien au monde mais maintenant qu'il était là, Noel se rendait compte que ça n'était pas forcément l'idée du siècle. « Vous avez fait la fête tous ensemble, au moins ? » La question de sa soeur l'amusa légèrement alors qu'il hochait la tête. Bien sûr qu'ils avaient fait la fête ! Ça n'avait pas été la plus brillante de l'univers mais il ne regrettait rien. Ça avait été bien. Ça avait encore un peu plus rapprocher les siens. C'était dans ces moments-là où il ne regrettait pas d'avoir accepté le rôle qu'on lui avait imposé. De ne pas avoir renoncé comme il avait tout d'abord voulu le faire en réalisant que ça ne lui ressemblait pas le moins du monde. Peut-être qu'ils n'avaient pas été aussi fous que ça en lui confiant cet insigne. Contrairement à ce à quoi il s'était attendu, ça n'avait pas été un désastre total et Gryffondor n'avait pas fini en ruines, bien au contraire, après des années à la traîne, les lions tels des phénix étaient renés de leurs cendres. « Oui. Avant. » précisa-t-il dans un nouveau hochement de tête. « Quand on a dépassé Poufsouffle. On savait pas si ça allait durer alors on a sauté sur l'occasion. James nous a même fait un strip-tease, t'aurais dû voir ça. » Il rit en se rappelant du tee-shirt qui avait atterri sur son livre de cours et de Joanne qui s'était demandé si tout le monde devait se déshabiller pour la fête. Ça avait été une belle soirée. Une des plus belles de l'année ! Il ne pouvait s'empêcher d'espérer connaître ça une nouvelle fois l'an prochain. La même ambiance malgré Clewstone et O'Nyme, la même victoire... « Je dois t’avouer que j’avais du mal à t’imaginer préfet vu que t’aimes bien faire des bêtises, mais finalement, je trouve que le rôle te va à merveille, t’as même moins séché les cours que moi cette année, je suis carrément impressionnée. » Il hésita une seconde puis finit par lui tirer la langue avec une maturité exceptionnelle. Dans le fond, il avait beau avoir dix-sept ans, il n'en était pas moins un insupportable gamin et toutes les Knoxslay et les responsabilités du monde ne pourraient rien y changer. Ça faisait partie des faits immuables de l'univers.

« J'ai jamais fait de bêtises. Pas des vraies en tout cas. Juste sécher les cours et aller me servir dans les cuisines. Ça compte pas comme des vraies bêtises. » Il leva le nez d'un air légèrement dédaigneux, faux au possible évidemment, comme si January n'était pas en mesure de comprendre. « D'ailleurs, faudrait que t'arrêtes de sécher ou que tu changes de nom, ça fait tache pour ma réputation, tu comprends. » C'était le monde à l'envers et pour une fois, ça lui plaisait bien. Normalement, c'était lui qui menaçait l'image parfaite de ses deux tiers, lui le seul Shiver à faire fuir la popularité comme la peste et à le vivre merveilleusement bien. Pas de petite cour, pas de regards envieux, rien de tout ça. Juste des rires étouffés en voyant parfois comment il était fagoté et des amis de moins en moins nombreux auquel il ne s'accrochait même pas pour de vrai puisque sa vie était ailleurs. Finalement, sa cavalière lui proposa de partir, d'abandonner cette soirée pour la finir ensemble loin du monde. Bien sûr, c'était alléchant ! Bien sûr, il aurait largement préféré se contenter de sa seule présence là où personne ne serait jamais venu les déranger... Mais ça, c'était ses goûts à lui. Elle, il ne le savait que trop bien, aimait sentir les regards courir sur elle, aimait être vue, admirée, être le centre du monde... Il ne pouvait pas lui retirer ça alors qu'elle avait fait mille et un effort ce soir. Tant pis pour sa proposition. « D’accord, d’accord, je capitule… » Ça n'avait pas été particulièrement difficile de la convaincre, et c'était tant mieux ! Le jeune homme afficha un sourire ravi alors que sa triplette reprenait. « Mais si tu veux qu’on y aille, tu me le dis, ok ? Tu en as parfaitement le droit. » Il hocha la tête et glissa sa main dans la sienne. « T'inquiète. Je gère. » Ou pas. On ne pouvait pas dire qu'il en avait franchement donné l'impression depuis le début de la soirée mais il était bien décidé à se rattraper. January ne méritait pas de passer ses dernières heures à Poudlard à attendre qu'il daigne avoir envie de s'amuser. Elle méritait de s'amuser, tout simplement. « Allez viens. Je veux voir ton fabuleux talent de danseur. » Il lui emboîta le pas sans broncher et s'arrêta sur la piste, se plaçant correctement face à la jeune femme sans même qu'elle n'ait à le faire à sa place. « J'ai des heures de Just Dance derrière moi, tu vas pas en revenir tellement je suis doué. Un vrai pro ! » Qui connaissait toutes les chorés par cœur mais pas davantage. Enfin, il avait réussi à satisfaire Knoxslay pendant quelques bals, ça signifiait sûrement que ça n'était pas aussi catastrophique que ça...

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Un bal de princesse.

Tous les élèves

Oui oui, pas besoin de me le rappeler, ça avait été très lâche d’abandonner Daniela au beau milieu de la piste. Mais j’espérais qu’elle puisse comprendre la raison. Je le faisais uniquement pour ne pas m’énerver contre ce crétin de Fursy et pour ne pas lui en mettre une au beau milieu de tous les élèves… c’était une façon d’éviter le conflit, et avec un caractère à la con comme le mien, croyez-moi, c’était la meilleure des solutions. Alors, oui, allez me « cacher » dans un coin de la salle pour me calmer était la seule option raisonnable qui m’était donnée, même si c’était loin d’être courageux. Pourtant elle avait été une très agréable partenaire de danse, pas de doute là-dessus !
Je ruminais le temps de quelques secondes, seul, observant d’un œil rageur les élèves qui dansaient et… QUOI ?! Nan mais c’était quoi ce bordel ?! Mes yeux se perdirent sur un couple qui ne fit qu’amplifier mon agacement. Ils étaient vraiment en train de s’embrasser, Anoushka et Hunter ?! J’allais vomir… et réellement, ça me provoquait une véritable nausée. Actuellement, ce n’était pas le bon moment pour aller les séparer, Ani’ m’en voudrait encore plus et je n’avais pas besoin de ça. Mais au fond, mon sang bouillonnait, c’était l’un des pires spectacles auquel je pouvais assister, et mon regard avait du mal à décrocher de cette abomination !

Alors que je fixai les deux jeunes gens, fronçant les sourcils, je ne captai même pas la venue de Max. Sa voix me fit même sursauter et son ton moralisateur ne me surprit pas… parce qu’il avait raison. Mes yeux se posèrent sur lui et mon visage se détendit. Je n’aimais pas qu’on me dise ce que je devais faire, ça me saoulait, mais sa façon de me faire bouger était la meilleure qu’il soit. Et venant de lui, je pouvais l’accepter… même si j’avais l’impression d’être un gamin, et ça c’était chiant ! Je soufflais alors, reposant mon regard sur le milieu de la piste et n’y voyant plus Danni… mais toujours le duo Fursy/Phoebe. Je cherchai alors la Poufsouffle, la trouvant tout contre un mur, et je me sentis encore plus honteux. « J’voulais éviter de mettre un pain à ton crétin de pote… » Lançai-je tout en balançant ma tête vers Overton. « Il est vraiment idiot ce mec ! » Et il le savait depuis le temps qu’on ne s’aimait pas. Mais il avait raison, Daniela ne méritait pas ça. Le griffon savait pas mal de choses concernant mon dilemme, c’était donc le gars le plus approprié pour me mettre un coup de booste, autant qu’Edward… à part eux deux, personne ne pouvait prétendre à me faire la morale ! Mes yeux se reposèrent sur Max alors que sa dernière phrase raisonnait dans ma tête. Mouais, encore une fois il n’avait pas tort, même si ce n’était pas facile pour moi à accepter. « Je sais. J’me sens totalement à côté de la plaque mais… t’as raison, elle ne mérite pas de subir mes humeurs, ni personne d’ailleurs ! » Dis-je tout en tournant un regard désolé vers Phoebe. « J’vais me rattraper ! » Dis-je avec un petit sourire avant de poser une main amicale sur l’épaule de mon pote, lui disant : « Merci, j’crois que j’avais besoin qu’on m’violente un peu ! Profitez bien tous les deux… ensemble ! » Et ce qui sous-entendait qu’ils devaient mieux profiter l’un de l’autre, avec Arabella, plutôt que s’occuper des autres « couples ». J’étais toujours dégoûté de voir Anoushka et Hunter se bécoter, mais je voulais me concentrer sur autre chose et m’excuser auprès des concernées. Je pris la direction de Danni, me postant devant elle, honteux. « J’suis vraiment désolé Danni, j’ai encore agi comme un crétin… » Je soupirai tout en posant mon regard sur mes pieds : « J’sais que j’suis trop impulsif et que j’réagis comme un con, mais j’crois que j’sais pas faire de façon soft ! » Je relevai les yeux vers elle, lui tendant une main rassurante et souriant doucement : « Tu me pardonnes d’être le pire des partenaires de danse ?! Et j’crois que j’dois m’excuser auprès de quelqu’un d’autre aussi… ».

Je l’attirai alors de nouveau sur la piste de danse, auprès de Phoebe et Overton, prenant sur moi pour me calmer face à ce dernier. Je ne le regardai même pas, posant juste mes yeux sur la griffonne. « Désolé Phoebe, j’suis un cavalier nul, j’crois que j’sais pas faire. Ca ne te gêne pas que je danse un peu avec Daniela ?! Après, promis, je t’offre un super verre de jus de ce que tu veux pour me faire pardonner ? » Lui dis-je avec un petit sourire timide, avant de lancer un regard méprisant à Overton et lui chuchoter juste : « Joue pas trop la provoc’, parce qu’après le bal j’peux toujours te donner une bonne leçon… » Je lui souris de façon totalement hypocrite, même si au fond cette menace était on-ne-peut-plus vrai. Puis, je m’éloignais de quelques mètres avec Danni, l’attrapant par la taille, me forçant à être plus sûr de moi pour ne pas la décevoir. « J’crois que les bals c’est pas fait pour moi. » Lui dis-je avec un petit sourire amusé, histoire de ne pas passer mon temps à m’excuser, même si elle le méritait. Et en plus, c’était vraiment ce que je ressentais… je n’aimais pas ce genre de soirée en temps normal, et ce soir ça me rappelait pourquoi et le confirmait !

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Le Bal de fin d'année

Encore désolée du retard, j'ai eu du mal à concilier mes vacances avec le forum.

C’était dingue comment Overton transpirait la sympathie. Je le voyais bien qu’il avait l’air plus que blasé. La manière dont il m’avait lâché « Non » me fit tout de suite comprendre qu’il valait mieux ne pas le malmener. Et cette façon de me toiser. Si je n’étais pas autant tracassée par mes autres problèmes, peut-être que je l’aurais mal pris. Mais là, un simple coup d’œil vers Daniela me fit bien vite oublier les airs arrogants du Serdaigle. Je pensais à aller m’installer un peu avec lui, histoire de souffler pendant que Keagan et Daniela dansaient mais mon camarade ne parut pas être de cet avis. Il attrapa ma main et me tira vers la piste de danse sans me laisser le choix.
« Quoi ? Mais… »
Il comptait vraiment foutre en l’air le duo de nos deux Poufsouffle ? Je savais que ces garçons ne pouvaient pas se blairer, toutefois, je n’étais pas pour l’idée de m’engager dans cette embrouille. C’était pas mon problème… Enfin si, un peu. Cela me faisait de la peine de le voir avec une autre fille mais pour autant, je me devais de respecter ça. J’aurais peut-être dû me dégager de la prise d’Overton… pourtant, je ne l’avais pas fait. Qu’est-ce qui me nourrissait ? Un sentiment de jalousie ? Peut-être… Je me sentais vraiment nulle de me laisser bouffer par de pareils fléaux, mais c’était tellement plus simple de céder à ses démons quand quelque chose vous portait tant à cœur.
A vrai dire, je me sentais mal à l’aise quand cette danse débuta. J’avais bien compris le petit manège d’Overton et de sa main provocatrice et pourtant, je n’avais rien fait pour l’en empêcher. D’un point de vue externe, il ne s’agissait que d’une danse entre deux camarades ‒qui ne s’étaient jamais parlés en passant ‒ mais la vérité était que je m’étais laissée avoir par mes mauvais sentiments. Mon dieu que je devais être une horrible personne. Je n’étais pas comme ça d’habitude. Depuis que je m’étais confrontée à Ashley dans les toilettes des filles, ma baguette avait cessé de fonctionner pour toujours lorsque je m’en servais. Elle m’avait fait comprendre que j’avais en quelque sorte changé d’attitude et que cela ne correspondait plus à mes valeurs. Il fallait croire que j’avais finalement continué à merder et je ne savais pas comment faire pour y remédier. Peut-être que ma prochaine brindille serait la bonne. Peut-être que je parviendrais à retrouver mon honnêteté envers moi-même comme autrefois. J’avais l’impression de dérailler complètement à ce moment-là. Je crois bien que je n’avais même pas jeté un coup d’œil au couple pendant cette danse, parce que je m’en voulais. J’avais longtemps cru être une fille bien, impeccable au niveau de ma manière d’être et voilà que j’en venais à douter sérieusement. Au final, j’en étais même venue à me satisfaire lorsque Keagan bouscula Overton, décidément agacé par la situation. Je n’avais aucun regrets et je m’effrayais à cette idée. J’avais cessé de jeter des regards de reproche au Serdaigle depuis un bon moment et je m’étais prise à son jeu. Mon dieu… Je deviens une mauvaise personne… et je ne sais même pas comment faire pour changer ça. Était-ce à cause de l’amour ? J’ignorais que ça pouvait mener à faire des choses malhonnêtes. Je n’avais jamais vécu ça alors je ne maîtrisais rien du tout mais on m’avait toujours dit que c’était quelque chose de positive.
En tout cas, cela avait mené Daniela à la tristesse à en croire son faux sourire qu’elle nous adressait. Je l’adorais cette fille, elle était géniale et quasiment sans défaut. Hélas… Je n’avais aucun regret. C’était insoutenable de devoir me faire à cette réalité. Je n’avais pas envie de finir comme Nathan. Ca commence par de petits trucs comme ça, puis ça finit dans des ténèbres de plus en plus sombres, sans fin.
Malgré mon sentiment de mal aise, ma satisfaction me permit de rester parfaitement normale face à Fursy. Nous avions continué à dansé malgré tout, mais je sentais bien qu’on se fichait pas mal de l’autre. Moi je me contentais d’observer discrètement les deux Poufsouffle et je dansais sans vraiment prendre goût à la musique. C’était sûrement pareil pour Overton. Cette danse nous permettait de nous déplacer, de tourner et de pouvoir les épier tour à tour comme des renards. Au moment où je décidai de m’arrêter là pour peut-être espérer reprendre mon cavalier, ma désillusion n’en fut que plus grande. Keagan me promit de se rattraper. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
« Euh d’accord. » Fis-je machinalement.
C’est là que je compris. Il allait de nouveau danser avec elle. Je venais de recevoir une nouvelle flèche cruelle dans le cœur. Pas celle de Cupidon, non. Cela me faisait terriblement mal et j’avais le sentiment d’être parcourue de nausées. C’était psychologique, mais ça me paraissait réel. Il m’était dur de conserver le sourire face à eux et je crois bien que le seul à avoir pu connaître ma réelle expression faciale, c’était Overton. J’étais dégoûtée, voilà tout. En fait, j’avais juste envie de me barrer d’ici. Malgré tout, il fallait que je tire une bonne mine pendant que Keagan me parlait. Il me demandait si cela me gênait pas qu’il reste encore un peu Daniela avant de me promettre de m’offrir un autre verre. A vrai dire, ça me gênait et j’étais sûre que mon partenaire pensait la même chose. Pourtant… il m’était impossible de lui dire la vérité. Voilà comment je perdais une fois de plus mon honnêteté. J’étais pitoyable. Ashley avait raison. Quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Je n’étais même pas capable de pardonner Lloyd depuis cinq ans. Et voilà que je ressentais une rancœur grandissante à l’heure actuelle.
« Non, non, vas-y, ça me dérange pas. On se retrouve… euh.. toute à l’heure, alors. » Répondis-je sans trop d’enthousiasme.
Il chuchota quelque chose à Overton avant que la prochaine musique ne se mette en route. Je ne voulais même plus les voir. Je savais qu’il venait de mettre les mains sur elle et cette simple vue me désolerait, me rendrait trop triste. Si c’était ça le début d’un chagrin, alors je n’étais pas prête de me sentir bien avant un moment. J’essayais de rester calme et maîtresse de soi, mais je savais qu’Overton n’était pas con. C’était un petit malin, depuis notre première année. Prenant garde à ne pas être entendue par quelqu’un d’autre, je lui glissai :
« Bon, j’imagine que c’est foutu. Je n’ai même plus envie de bouger ici… J'en ai marre. Ca sert à rien. Tu veux pas te poser quelque part ? »

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Un frisson parcouru le dos du brun quand Aniek posa ses bras autour de son cou. Il faut dire qu'il n'était pas du tout habitué à ce genre de geste et encore moins venant d'une fille. Quand il dansait, le jeune homme avait pour habitude d'avoir une main sur son épaule, faisant en sorte d'avoir juste un peu d'espace entre les deux personnes, là il était plutôt collé à elle, mais il n'en était pas plus déçu.

« Comment ça je ne l’aurais plus dans mon dortoir ? Wellington nous quitte ?! »

Nathan se retenu de rire en voyant la joie dans les yeux de son amie. Il faut dire qu'il avait deviné depuis longtemps que les deux filles ne pouvait pas s'encadrer, quand Aniek parlait de Brynn, il voyait la même lueur qu'il avait dans les siens quand il parlait de Keagan.Il lui fit un petit sourire en coin avant de prendre la parole, afin de ne pas faire attendre sa charmante cavalière.

« Si je ne te connaissais pas, j'aurais pu parier que tu en est plus que contente ! Oui en effet, elle viens de m'apprendre qu'elle avait eu une bourse et qu'elle quittait l'école, ainsi que le pays. »

Nathan n'avait pas envie de lui dire là ce soir la raison du départ de sa grande rivale. Pas qu'elle ne méritait pas de le savoir seulement, qu'il n'avait pas envie de gâcher la soirée avec ses histoires de famille. Il lui en parlerait c'était certain, mais une prochaine fois. La soirée battait son plein, mais Nathan se fichait bien des gens autour, guidant juste sa cavalière dans cette petite danse où seul lui et elle s'y trouvait pour une fois oubliant même pourquoi il était né.

« Attention mon cher Fitzgerald, on peut vite s’attacher à moi, je suis un amour, un vrai diamant à l’état pur ! »

Nathan se racla la gorge un petit peu avant de se mettre à sourire en coin. Même si Nathan se refuserait de l'admettre, il ne pouvait pas nier qu'il s'attachait petit à petit à la jeune fille, préférant garder ses distance pour ne pas se sentir trahit, surtout quand il voyait ce qu'il venait une foi de plus vivre. Nathan n'avait plus envie de ressentir de souffrance morale mais il restait humain, il le savait et Aniek pouvait être dangereuse pour lui. C'est pourquoi il ne voulait se l'admettre, et il lui faudra du temps pour se l'admettre c'était certain. Le brun haussa alors un sourcil tout en repliquant et regardant un instant les cheville de la jeune fille avant de rattrapé le regard de celle ci.

« Mmmh, et ça va les chevilles miss Frowein ? Je suis sur que moi aussi je peut être attachant ? Regarde le nombre de crétin qui veulent à tout prix que je soit le vrai Nathan... sauf que je suis le vrai Nathan. »

Il roula des yeux. avant d'écouter attentivement les paroles de la jeune fille qui avait fait une chose qui l'avait surpris. Elle venait de fuir son regard chose qu'elle n'avait jamais fait avec lui. C'était surprenant pour lui mais il ne dit rien .

« Les gens qui valent le coup sont rares à Poudlard, j’peux te dire que j’les compte sur les doigts d’une main… »

Un sourire se posa tout de même sur ses lèvres avant de lâcher d'une voix qui se voulait lointaine.

« Crois moi, moi c'est pareil... et encore... Plus les jours passent plus le nombre diminue. »

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Tous les élèves

Un bal de princesse

Même si Noel n’était pas franchement au mieux de sa forme, elle avait assez d’énergie pour deux et elle comptait bien le lui prouver. Il aurait été vraiment dommage qu’ils passent une mauvaise soirée alors que tous les deux avaient voulu faire l’effort de venir à ce bal et d’y participer. January savait pertinemment que son frère ne rêvait pas de rester ici pendant des heures, mais le peu de temps qu’ils y passeraient devait lui laisser de formidables souvenirs et elle allait s’atteler à la tâche comme si sa propre vie en dépendait. « Oui. Avant. » Avant ? Ils avaient fêté la victoire avant même de gagner ? Ce n’était pas franchement très logique et elle faillit le lui faire remarquer mais ça n’avait pas franchement d’importance en fin de compte. Le principal était qu’ils se soient amusé tous ensemble. Avec un peu de chance, cette victoire serait la seule à laquelle ils pourraient réellement prétendre et les Poufsouffle récupéreraient cette coupe qui leur revenait de droit dès l’année suivante, autant qu’il profite donc de sa seule et unique victoire. « Quand on a dépassé Poufsouffle. On savait pas si ça allait durer alors on a sauté sur l'occasion. James nous a même fait un strip-tease, t'aurais dû voir ça. » Elle aimait bien l’idée que dépasser Poufsouffle soit tellement exceptionnel qu’il soit nécessaire de fêter ça. Tout comme elle, sa maison était absolument fabuleuse et les gens avaient tort d’avoir aussi peu de considération pour eux. Certes, ils n’avaient pas le symbole le plus génial au monde, mais les blaireaux c’était plutôt chouette aussi. Et puis, contrairement à ce que tout le monde pensait, les uniformes jaunes n’étaient pas si moches que ça, elle avait réussi à faire de jolies choses avec le sien et si les gens n’y connaissaient rien aux couleurs, ce n’était pas son problème. « Un strip-tease ?! Effectivement, c’est dommage que je n’ai pas été là pour voir ça… J’aurais beaucoup aimé. » Un beau mec à poil, on n’en voyait pas tous les jours et January aurait bien aimé en profité. Pas sûr que ça plaise à son frangin mais c’était tout de même lui qui avait suggéré l’idée.

La jeune fille prit un air outré lorsque son frère lui tira la langue, consciente pourtant d’avoir été un peu maladroite dans ses propos. « Eh ! Je voulais être sympa, t’es pas gentil ! » Elle venait de le rejoindre dans son absence totale de maturité et lui tira la langue à son tour pour se venger, comme si ce simple geste avait une quelconque importance. « Je te ferais plus jamais de compliment, d’abord ! » En même temps, venant d’elle les compliments étaient toujours des demi compliments avec une pointe de méchanceté derrière, il n’aurait donc pas été étonnant qu’il soit soulagé de ne plus en recevoir, d’autres auraient prié pour ce traitement de faveur. January ne se rendait pas toujours compte que sa manière de formuler les choses n’était pas toujours appropriée. Elle faisait des efforts pour parvenir à se comporter comme tout être humain normalement constitué mais parfois ça ne fonctionnait tout simplement pas et son naturel revenait au galop. Au moins, Noel avait l’habitude. Le pauvre. « J'ai jamais fait de bêtises. Pas des vraies en tout cas. Juste sécher les cours et aller me servir dans les cuisines. Ça compte pas comme des vraies bêtises. » Comment ça ?! Bien sûr que si ça comptait comme des vraies bêtises ! C’était trop facile de pouvoir tout simplement considérer que telle chose était une bêtise et telle autre n’en était pas. Ce n’était pas parce qu’il était préfet qu’il avait tous les droits. « Mais si ce sont de vraies bêtises ! » S’exclama-t-elle en prenant un air choqué qu’elle jugea particulièrement convaincant. « Quand tu fais un truc que tu n’as pas le droit de faire, c’est une bêtise. C’est marqué dans le règlement qu’on a la possibilité de sécher les cours et de voler de la nourriture ? Je ne crois pas. » En vérité, elle s’en fichait un peu que ce soit de vraies bêtises ou non, elle ne voulait simplement pas passer pour la rebelle de la famille alors que ça avait toujours été Noel. Il n’avait qu’à garder son rôle et tout irait pour le mieux. « D'ailleurs, faudrait que t'arrêtes de sécher ou que tu changes de nom, ça fait tache pour ma réputation, tu comprends. » Son air choqué totalement improvisé devint totalement réel cette fois-ci, il abusait carrément ! « nan mais je rêve ! C’est la meilleure ! » Elle était tout simplement outrée.

Heureusement son frère savait comment lui faire plaisir et elle était très heureuse qu’il lui ait suggéré de rester malgré son malaise plus qu’apparent. Elle était désolée qu’il vive aussi mal cette soirée malgré tous ses efforts pour parvenir à lui redonner le sourire et elle aurait trouvé normal qu’il choisisse de quitter cette salle. Toutefois, January était plus qu’heureuse qu’il ne l’ait pas fait, elle adorait plus que tout, les soirées à Poudlard où elle pouvait se montrer et se pavaner devant tous les autres élèves. Elle n’avait pas eu l’occasion de le faire depuis des mois et elle réalisait à présent à quel point s’amuser à une fête lui avait manqué. Lorsqu’il attrapa sa main pour l’emmener vers la piste de danse, un large sourire s’étendit sur le visage de la Poufsouffle. Elle essayait de ne pas trop laisser paraitre sa joie pour continuer à compatir à la douleur de son frère mais en vérité, elle était aux anges. « T'inquiète. Je gère. » Elle ne doutait pas une seule seconde qu’il était capable de gérer cette rupture et de passer à autre chose mais le voir aussi mal en point lui faisait quand même beaucoup de peine. Elle ne voulait surtout pas qu’on lui fasse du mal et pourtant, Knoxslay avait réussi à lui briser le cœur parce qu’elle n’avait pas été assez là pour son frère. January s’en voulait de ces mois d’absence où il s’était certainement rapproché encore plus de cette petite idiote à défaut de pouvoir passer des moments en famille. Elle savait qu’un jour elle devrait s’excuser pour tout ça mais ce n’était pas le bon moment, actuellement. Ils allaient plutôt profiter de cette soirée et danser, danser et encore danser. « J'ai des heures de Just Dance derrière moi, tu vas pas en revenir tellement je suis doué. Un vrai pro ! » La jeune fille ne put s’empêcher de rire. Il faisait de réels efforts pour la mettre à l’aise et c’était franchement chouette de sa part. « Je ne sais pas si ça doit réellement me rassurer… Tu peux gagner des points à Just Dance même en faisant des mouvements minables. » Elle l’avait déjà assez testé pour savoir qu’il ne fallait pas forcément être un excellent danseur pour gagner ce jeu, il fallait surtout garder le rythme pour que les mouvements soient validés. « Tu sais ce que tu vas faire de ton été ? » La question était lancée, elle voulait le convaincre de partir avec elle mais elle savait aussi qu’elle devrait lui promettre de passer du temps à ses côtés à la maison et elle comptait bien le lui accorder.

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Spoiler:

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C'est vrai qu'en y repensant deux secondes, fêter une victoire avant même qu'elle existe réellement faisait un peu désespéré. Quoi qu'ils n'avaient pas vraiment fêté la victoire en tant que telle, seulement l'exploit qu'avait été, à l'époque, dépasser Poufsouffle. Même temporairement. En fin de compte, ils n'avaient jamais été rattrapé et aujourd'hui la victoire leur revenait pour de bon mais qui aurait parié rien qu'une noise sur les Rouges ? Pas même les Rouges eux-mêmes et pourtant... Que la coupe était jolie quand elle leur appartenait ! En six longues années, il n'avait jamais vraiment eu d'espoirs, de toute façon il y avait toujours d'autres gens pour mettre le grappin dessus. Et là, il n'y avait même pas eu besoin d'espérer, seulement de vivre normalement pour voir le miracle se produire. Oui, il en était fier. « Un strip-tease ?! Effectivement, c’est dommage que je n’ai pas été là pour voir ça… J’aurais beaucoup aimé. » Noel hocha lentement la tête. Elle avait loupé un sacré truc ! Il n'avait même pas le courage d'afficher un air faussement réprobateur. Après tout, il ne pouvait que comprendre, pour une fois. « Tout le monde a beaucoup aimé. » lâcha-t-il d'une voix exagérément rêveuse. « Dommage qu'il soit en septième année, j'aurais bien voulu qu'il nous refasse la même chose l'an prochain. Juste pour ça, ça valait le coup de gagner. » Il haussa finalement les épaules, un geste absent qui rendait difficile de savoir s'il était sérieux ou non. Peut-être un peu. Dans le fond, le spectacle n'avait pas été désagréable, bien loin de là. Il avait même gardé le tee-shirt en morceaux en guise de souvenirs. Sa mère allait sûrement se demander ce que ça foutait dans la valise de son aîné quand elle la viderait pour s'occuper du linge. « Vous avez fait un truc pour le Quidditch, vous ? » Voler la coupe à Serpentard était aussi miraculeux que leur propre victoire, ça méritait bien une petite fête. Mais il ne parvenait pas à imaginer les Poufsouffle s'éclater dans leur salle commune. Est-ce que ça arrivait, parfois ? Probablement... D'un autre côté, ils devaient sûrement mieux s'amuser que les bleus ou les verts.

L'air outré de sa sœur lui tira un sourire amusé. Elle était très crédible, cette petite. « Eh ! Je voulais être sympa, t’es pas gentil ! » Pour toute réponse, elle obtint un « gna gna gna » digne d'un môme de cinq ans et un croisement de bras boudeur. Boudeur ou presque puisque le préfet n'avait de cesse de jeter à sa cavalière des regards à la dérobée mais néanmoins rieurs, comme pour s'assurer qu'elle le prenait bien au sérieux. Au sérieux... Alors qu'il se mit à ricaner avec une discrétion inexistante quand elle lui tira la langue. A eux deux, ils devaient bien atteindre huit ans d'âge mental, quatre chacun. « Eh ! Je voulais être sympa, t’es pas gentil ! » Il leva les yeux au ciel et secoua la tête avec tout le désespoir du monde. Ben voyons ! Voilà qu'elle se mettait aux menaces maintenant ! C'était bas. Où allait le monde, hein, franchement ? Menacer sa propre famille des trucs les plus horribles de l'univer ! Une honte ! « J'te laisse pas trois jours pour que tu m'en fasses. J'te ferai des yeux de Chat Potté trop irrésistibles et tu finiras par m'expliquer à quel point je suis merveilleux, le meilleur frère du monde, tout ça tout ça. » Non, même lui n'y croyait pas. Et quand bien même elle le ferait, ce serait purement pour lui faire plaisir, sans aucune véritable sincérité derrière. Il ne pouvait pas être « le meilleur frère du monde » quand Snow Shiver était dans la course au titre. Le grand, le beau, le parfait Snow. Toujours au petit soin pour leur triplette, toujours là pour la protéger, pour la soutenir... Il ne faisait pas le poids, une fois encore. « Mais si ce sont de vraies bêtises ! » Le jeune homme secoua la tête. Il ne faisait pas le mur, ne se battait pas, n'allait pas dans la forêt interdite, n'était pas insolent... C'était un garçon sage et ses bêtises n'en étaient pas vraiment. Qu'elle n'essaye pas de lui faire avouer le contraire. « Quand tu fais un truc que tu n’as pas le droit de faire, c’est une bêtise. C’est marqué dans le règlement qu’on a la possibilité de sécher les cours et de voler de la nourriture ? Je ne crois pas. » Non mais si elle le prenait comme ça, elle, aussi ! « Tu crois sérieusement qu'avec tous les grands sorciers qu'on a en prof, on pourrait entrer dans les cuisines si on avait vraiment pas le droit de le faire ? Moi pas. Du coup, même si c'est pas super autorisé, c'est pas non plus super interdit. Et puis c'est même pas du vol ! Que je mange un truc à l'heure du repas ou que je le mange trois heures plus tard, y'a pas de différence. » C'était peut-être un peu tirer par les cheveux mais ça n'avait pas d'importance, ça lui permettait d'avoir bonne conscience.

Leur discussion bancale s'acheva sur un nouvel air outré de January, plus réel que le premier, visiblement. Il fallait vraiment qu'elle arrête de s'offusquer d'un rien, ça devait problématique. Leur trajet jusqu'à la piste fut plus détendu et plus naturel que le reste de leur soirée. Peut-être que le départ de Knoxslay le soulageait malgré lui. Il ne risquait plus de la croiser ou d'avoir à affronter son regard, désormais. Elle n'était plus là. Elle lui laissait la possibilité de penser à autre chose, ou au moins d'essayer, sans lui rappeler son existence. Le rire de la Poufsouffle le fit grimacer avec amusement. Elle allait se foutre de lui, il le voyait gros comme une maison ! Et ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Il avait l'impression de retrouver sa sœur et la relation foireuse qui était la leur. Ils n'avaient jamais su résister à la tentation de se charrier et ça faisait finalement du bien de se rendre compte qu'elle était en mesure de continuer. « Je ne sais pas si ça doit réellement me rassurer… Tu peux gagner des points à Just Dance même en faisant des mouvements minables. » Ce fut à son tour d'afficher un air outré, mais il ne réussit pas à le tenir plus de deux secondes avant de se mettre à pouffer comme une gamine. « Tu dis ça parce que t'es jalouse de mon talent, c'est tout. Tu sais très bien que je pourrais te ridiculiser si je voulais alors t'essayes de faire genre c'est tout pourri. Mais je t'en veux pas. J'aurais sûrement réagi pareil à ta place. » Loin de se préoccuper des craintes de sa frangine, il l'entraîna sans plus de formalités. Après tout, ils étaient là pour danser, et même s'il n'était pas convaincu d'être à la hauteur des exigences Januarienne, ça ne lui coûtait rien d'essayer quand même. « Tu sais ce que tu vas faire de ton été ? » Noel hocha la tête avec enthousiasme et sans la moindre hésitation, comme s'il n'avait réfléchi qu'à ça cette année. Ou au moins ces derniers jours. « Rentrer à la maison ! » déclara-t-il comme s'il s'agissait d'une évidence. « Et enquiquiner Maman pour qu'elle me nourrisse exclusivement de gâteau au chocolat pendant deux mois. » Rien que d'y penser, son estomac se mit discrètement à gargouiller. Heureusement, la musique était assez forte pour cacher le bruit mais peut-être n'avait-il pas échappé à la brune malgré tout. « Et toi ? T'as prévu quoi ? Tu restes avec moi cette année ? Allez, dis oui, dis oui, dis oui ! » Ce serait un juste retour des choses après les deux années qu'il avait passé loin du cirque pour les beaux yeux de sa fratrie...

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Un bal de princesse.

All students

Si l’on m’avait dit que je danserais en compagnie de Fitzgerald à un bal de fin d’année, je vous aurais totalement ri au nez ! Mais étrangement, maintenant, ça ne me semblait plus si ridicule que ça. Depuis un petit moment maintenant, j’allais à toutes les soirées avec Franz, mais ce soir ce n’était pas la cas, juste parce que j’avais fait en sorte d’arrêter cette relation qui devenait médiocre suite à ses dernières lubies. Je ne voulais pas de ça, et je voulais rester égoïste, penser à MON ambition et à MON futur, point barre. Alors oui, le serpent était resté dans la salle commune et moi j’avais décidé d’être loin de lui… et pour ça le bal me tendait les bras. Le passer auprès de Nathan me changeait les idées, et comme je ne pouvais pas être avec mes amis qui étaient déjà bien occupés, j’apprenais à connaître l’aiglon, et à l’apprécier.

Comme un réflexe, j’avais passé mes bras autour du cou de Nathan, lui demandant les yeux pétillants si Wellington nous quittait. Ça, ce serait vraiment un cadeau pour ma septième année !!!

« Si je ne te connaissais pas, j'aurais pu parier que tu en est plus que contente ! Oui en effet, elle vient de m'apprendre qu'elle avait eu une bourse et qu'elle quittait l'école, ainsi que le pays. »

Un petit sourire s’installa sur mes lèvres alors que je haussais malicieusement des épaules. Moi ? Contente ? Si peu… J’étais plus que ravie oui !!! Une idiote de moins dans le dortoir, et ce n’était pas pour me déplaire ! En seule réponse, je dis avec une petite moue satisfaite :

« Une personne inutile en moins dans ce château… »

Bon, je savais que c’était une amie à lui, mais depuis quand je me gênais de dire ce que je pensais d’une personne pour ne pas en irriter une autre ? Ca ne m’était jamais arrivé et ça ne m’arriverait sûrement jamais, et encore heureux ! J’étais franche, indélicate et rentre-dedans, ce n’était pas aujourd’hui que ça changerait. Peu importe si mes mots ne lui plaisaient pas, c’était ce que je pensais de cette nana.

Rapidement, et comme j’aimais le faire autant naturellement qu’avec humour, je me lançai des fleurs, accompagnant mes paroles d’un petit haussement de sourcils espiègle. Le raclement de gorge de Nathan ne me surprit pas, et j’en profitai pour le pousser doucement en posant ma main sur son épaule, comme pour lui dire « Attention Fitzgerald, on ne remet jamais ma parole en doute ! ».

« Mmmh, et ça va les chevilles miss Frowein ? Je suis sûr que moi aussi je peux être attachant ? Regarde le nombre de crétin qui veulent à tout prix que je sois le vrai Nathan... sauf que je suis le vrai Nathan. »

Je suivis son regard et posai mes yeux sur mes chevilles, les tournant doucement comme une danseuse étoile. Hum, effectivement, les chevilles ça grossissait rapidement… « Elles vont incroyablement bien ! » Dis-je avec un petit sourire avant de pencher doucement la tête en observant Nathan, les bras toujours autour de son cou. Je ne faisais même pas attention à la musique, les pas s’enchaînaient naturellement mais j’étais plus attentive à ses mots qu’à autre chose. Pas de doute sur le fait qu’il pouvait être attachant, je savais très bien qu’il jouait à merveille la comédie. Les dernières années en étaient la preuve. Il fallait dire que le charme du jeune homme pouvait en attirer plus d’une, et qu’elles voudraient le changer pour revoir « l’ancien Nathan ». Beurk, moi c’était justement celui-là qui m’exaspérait, je préférais, et de loin, le vrai Nathan. « Les gens aiment les gentils, juste parce qu’ils n’ont aucune personnalité… le vrai Nathan vaut beaucoup mieux que ton double naïf à qui j’aimais faire la misère ! » Lui lançai-je avec un petit sourire malicieux avant de détourner le regard, repensant à toutes les crasses que j’avais pu lui faire, et au plaisir que j’avais pris à le faire !

Je détournai un instant le regard du jeune homme, le posant furtivement sur les élèves nous entourant, me rendant compte que même moi je pouvais me faire avoir par des gens que je pensais de confiance. Pourrai-je vraiment me donner corps et âme à quelqu’un ?! Je n’en étais désormais plus très sûre… Et je me disais que je devais penser à moi avant tout.

« Crois-moi, moi c'est pareil... et encore... Plus les jours passent plus le nombre diminue. »

Je reposai un regard intrigué sur l’aiglon suite à ses mots, me pinçant les lèvres tout en haussant les épaules.

« Etre trop entouré ne sert à rien, au moins on sait qui sont les gens de confiance. Même s’il y en a peu, je préfère… On s’entoure trop facilement de personnes qui ne méritent pas notre attention ! » Dis-je un peu sèchement tout en perdant de nouveau mon regard dans la foule. Ce n’était pas contre Nathan, c’était juste le mélange de frustration, déception et colère qui parlait.

©BlackSun

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J’aimais beaucoup cette soirée pour ne pouvoir passer mon temps qu’avec Maximilien, mais elle restait assez bizarre… Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais le sentiment que rien ne pouvait se dérouler normalement sans un ou deux petits drames. Heureusement, nous n’en étions pas les protagonistes et je n’avais d’ailleurs aucune idée de ce qui avait provoqué la tristesse de Knoxslay puisque cette dernière ne voulait pas me parler. Tant pis pour elle…si elle pensait que j’abandonnerai et qu’elle n’allait pas avoir de mes nouvelles très rapidement ! Je m’étais faite une raison, il fallait que je lui foute la paix et ma place était aux côtés de Maximilien. Ce dernier semblait d’ailleurs bien décidé à me faire comprendre que la place de Knox n’était peut-être pas ici… Il avait sûrement raison ! Je lui adressais un petit sourire qui mêlait tristesse et remerciements. Il ne m’avait pas abandonnée et même si ça concernait une personne qu’il n’appréciait pas…Rien que pour ça, il méritait largement que je le remercie par un baiser sur la joue, ce que je fis sans même lui répondre. C’était ma façon de lui dire que j’appréciais les efforts qu’il faisait pour ne pas enfoncer Knoxslay. Elle était mon amie, celle qui me remettait les yeux en face des trous à chaque fois, qui me disait les vérités que personne d’autre ne me dirait et qui était présente, quoique l’on puisse en dire et même si son comportement était fatigant, même pour moi, parfois.

Notre attention fut ensuite dirigée vers Keagan… Daniela, Phoebe et Fursy faisaient aussi partie de l’équation et Maximilien s’étonna de voir les étranges choses qu’ils étaient en train de faire. Je fronçais les sourcils, essayant de comprendre et Maximilien m’entraîna bien vite vers Keagan qui se retrouvait désormais seul, dans un coin : « J’le sens mal… » La scène était tellement curieuse, vu de l’extérieur. Je ne pus m’empêcher d’écarquiller les yeux quand Maximilien se mit à engueuler Keagan… Même si je préférais m’accrocher à Maximilien en restant muette, j’étais certaine qu’il le méritait largement… Daniela avait l’air complètement mordue et, même si Keagan n’était pas intéressé, il ne pouvait lui faire subir ça, de même pour Phoebe. J’étais prête à sortir ma science à mon tour, mais Keagan fut plus rapide et avoua qu’il était à côté de la plaque, blablabla. Je lui adressais un petit sourire encourageant, et un tout petit peu amusé avant de le regarder partir vers Danni. Le regardant toujours, je m’adressais à Maximilien que je sentais à mes côtés : « Wow. Tu viens de lui dire de faire un choix, je dois comprendre que les deux sont dingues de lui ? » Je souriais discrètement, car même s’il n’y avait rien de drôle, j’étais amusée par les informations que je venais d’apprendre, ne venant même pas de ma camarade de dortoir : « Bon, je les comprends toutes les deux mais… franchement, ça va se finir comment ? » Je me tournais vers lui, grimaçant en souriant quand même avant de dire : « Daniela n’arrête pas de le regarder, je l’ai remarqué ! Il va s’en prendre plein la figure s’il lui fait du mal, pas vrai ? C’est pas le genre de Keagan… je pense qu’il va vraiment se rattraper, comme il vient de le dire. » Je ne savais pas si ce serait le cas, mais j’y croyais vraiment. J’espérais aussi que ni Phoebe ni Daniela ne soit amenée à souffrir de tout ça. Je fixais finalement Maximilien avant de lui dire : « C’est la soirée où on tente de s’occuper de nos amis mais… il vaudrait mieux que l’on reste tous les deux.. qu’est-ce que tu en penses ? » Je lui adressais un petit sourire malicieux, bien décidée à profiter de lui encore un peu. De toute façon, personne ne voulait de nous et finalement, ça n’était pas plus mal.

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Il n'était pas désolé et moi non plus d'ailleurs. J'étais venue avec lui et finalement pour lui et il ne serait même pas envisageable qu'une autre vienne me le voler. Je n'étais plus attentive à ce qui m'entourais, ne me rendant pas compte que visiblement les choses se compliquaient un peu entre Keagan, Daniela & Phoebe. Pour être honnête, je ne voulais pas penser à mon meilleur ami. Nous avions besoin d'un peu de temps, surtout moi, pour digérer cette histoire et je n'avais pas envie de me prendre de nouveau la tête. Je voulais passer une bonne soirée et je savais que ce serait le cas avec Hunter. Nous avions toujours passé un bon moment ensemble et il se ferait un devoir de me faire oublier mes tracas, l'espace d'un instant. Et puis pour être honnête, ça avait l'air d'être sacrément compliqué entre le trio. Déjà qu'avec une seule personne ce n'était pas toujours facile mais alors le triangle amoureux me laissait pantoise. Je pouvais comprendre que Keagan les trouve toutes les deux belles et qu'elles le trouvaient attirant aussi mais il y allait y avoir un coeur brisé prochainement ... restait à savoir lequel... Pour ma part, tout allait bien de mon côté. Hunter était le cavalier parfait, qui se pliait à mes caprices pour me faire plaisir. Nous plaisantions ensemble de tout et de rien et nous discutions de nos attirances communes. Oh bien évidemment mon "homme idéal" si je puis l'appeler comme ça ne ressemblait pas vraiment en la description que j'en avais faite mais n'était-ce pas le but du jeu ? Le rendre jaloux ? J'ignore si ça fonctionnait avec lui mais en tout cas ça fonctionnait avec moi. Je n'avais que cette Joy en tête, la voyant comme une rivale et je m'en moquais de savoir si c'était le cas ou pas. Oh évidemment je ne lui rentrerais pas dedans dans les couloirs, pas sans raison valable en tout cas, mais si jamais elle venait à se rapprocher un peu trop près d'Hunter, je serais la remettre à sa place. J'avoue que pour le moment je n'avais qu'elle en tête, ignorant si je devais véritablement m'inquiéter pour d'autres filles ou non. Au fond, il était avec moi ce soir et il n'avait d'yeux que pour moi, n'était-ce pas suffisant ? Pour le moment si, mais pour combien de temps ? J'étais une fille assez jalouse, il fallait bien l'admettre et s'il l'ignorait, il allait rapidement le comprendre. Je l'étais déjà avec Keagan alors que nous n'étions qu'amis, il était évident que je le serais aussi avec Hunter, voir beaucoup plus même.

Nous étions au milieu de la piste de danse et je profitais du fait qu'il avait finalement accepté d'y aller pour me faire plaisir malgré sa non envie de danser. Il jouait sur le fait que je lui avais interdit de me toucher sans ma permission, prétextant qu'il ne voulait pas aller contre ma volonté alors que très clairement, quelques instants plus tôt, il était passé au dessus de tout ça pour me prendre la main ou passer son bras au dessus de mes épaules. Mais au final je m'en foutais, voire même j'avais très envie qu'il franchisse les limites que j'avais imposé. Plus de restriction, plus de règles, rien que lui et moi. C'était la toute première fois que je me retrouvais dans cette situation là et j'avoue que je ne savais pas trop comment m'y prendre ni que faire. Il était là, si près de moi et je ne savais pas si je devais faire le premier pas ou pas. En général c'est au garçon de prendre l'initiative mais j'étais née dans une famille matriarcale, alors au fond ça ne me gênais pas vraiment de prendre les choses en main. Surtout que là, si proche de lui, j'avais du mal à réfléchir. Alors je sautais le pas, sans plus chercher à savoir si c'était bien ou mal. Nous étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, mon coeur battait la chamade et je n'aspirais qu'à une seule chose, l'embrasser. J'aurais été très mal s'il m'avait rejeté, pour être totalement honnête mais fort heureusement il ne le fit pas. Tout en me rendant mon baiser, il me caressa la joue et je n'en fus que plus heureuse. Quand nos lèvres se séparèrent, j'esquissais un grand sourire, plus parce que je ne pouvais m'empêcher de sourire qu'autre chose. Oui j'étais heureuse, totalement sur mon nuage. Il n'y avait plus que nous et c'était le paradis. “Je saurais te rafraichir la mémoire si jamais tu oublies.” Dis-je légèrement rougissante en le regardant, les yeux pétillants. Oh oui, je recommence quand il veut. C'était mon tout premier baiser et il était parfait. Bon certes je n'ai pas de point de comparaison mais je m'en moque, c'était un moment magique et personne ne viendra me gâcher ce moment. Il m'attrapa la main et nous nous éloignâmes de la piste de danse pour trouver un endroit un peu plus calme, si on pouvait appeler ça comme ça. “Oui avec plaisir” La bouche légèrement asséchée par le stress du moment, je n'étais pas contre un verre. J'avais un peu la tête qui tournait et j'avais besoin d'un instant pour me remettre de mes émotions. Alors voilà, c'était officiel, nous venions de nous embrasser et le fait de l'avoir fait devant tout Poudlard ne me dérangeais absolument pas. Oh bien évidemment je n'étais pas naïve, peu au final aura remarqué ce baiser échanger mais je m'en moquais. Hunter me plaisait, depuis un moment déjà et malgré les remarques de mes meilleurs amis, j'avais franchi le pas et j'en étais plutôt contente.

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Ce bal était décidément le bal le plus intéressant de toutes mes années passées à Poudlard. J’étais conscient de me lancer dans une situation où j'allais forcément rager en voyant les relou habituels du château, mais finalement, je ne les remarquais même pas, trop occupé à regarder ma cavalière, celle que je ne lâchais pas depuis un certain temps déjà, celle qui m’avait fait craquer un jour comme un autre et qui continuait à la faire aujourd’hui. Nous ne savions que très peu de choses l’un sur l’autre, mais finalement, cela ne me dérangeait pas, j’aimais sa façon d’être, son caractère – petit caractère de cochon, j’en mets ma main à couper – son regard quand elle marchait dans mes taquineries, ses sous-entendus, sa manière de me faire comprendre qu’elle n’aimait pas Joy Lancer, ses cheveux…ses yeux…tout. Le bal était un moment à ne surtout pas louper, une occasion en or de passer un nouveau moment en sa compagnie et tout faire pour qu’elle finisse par admettre que nous allions vivre quelque chose.

Les événements s’enchaînèrent assez vite : une petite entrée dans la salle de bal bondée, une petite discussion remplie de petites plaisanteries et de sourires et une danse. Il était impossible qu’elle ignore à quel point j’avais horreur de ce genre de conneries, mais la petite maline savait aussi que j’étais prêt à beaucoup de sacrifices… Je m’étais rendu compte, au fil du temps, qu’une danse n’avait rien de terrible et qu’elle valait le coup rien que pour avoir le sourire de la jolie brune. Anoushka en faisait aussi en ne réagissant pas négativement lorsque j’avais touché sa main.
Et cette danse, je ne la regrettais définitivement pas au moment du baiser. Je n’avouais pas à voix haute n’avoir eu envie que de cela dès le moment où nous nous étions rapprochés pour les besoins de la danse, mais intérieurement, j’y avais pensé ! Et pas qu’un peu ! La belle ne m’avait pas laissé le temps de se décider et m’avait embrassé après m’avoir fait comprendre qu’il n’était pas nécessaire de parler. La surprise ! Je ne m’y attendais pas, mais hors de question de ne pas en profiter et ne pas lui faire comprendre que j’étais sur la même longueur d’onde. Naturellement, le baiser fut trop court à mon goût, mais j’avais aussi envie de lire dans ses yeux ce qu’elle pensait de l’instant présent… Je haussais légèrement les sourcils à sa petite remarque. Oublier ? Je n’oubliais que très rarement les choses, de manière générale, mais là ! Inutile d’y penser, je n’oublierai pas !

Nous nous étions finalement éloignés de la piste de danse – à mon grand bonheur – direction un endroit un peu plus tranquille. Je croisais son regard avant de lui donner un verre. Je ne savais pas trop ce qu’il y avait dedans, mais je ne craignais pas trop les boissons proposées à un bal de Poudlard (mettons à part le bal d’Halloween). Avec un petit sourire, je commentais : « S’il y a quelque chose dedans, je ne suis toujours pas responsable. » Je la regardais ensuite, ayant moi-même pris un verre auquel je ne touchais pas vraiment, trop occupé à la regarder sans ciller. Au bout d’un moment, je me lançais quand même, pas dérangé le moins du monde à l’idée de rester à l’observer sans qu’il n’y ait de conversation : « Qu’est-ce tu vas faire de l’avis de tes amis ? » Elle savait parfaitement que je voulais parler de Louna et Kegan, je ne voyais pas l’intérêt de les nommer. Puis, avec un nouveau petit sourire en coin, je lui fis remarquer : « Si je parle trop, encore une fois… n’hésite pas à me faire signe, je pense que le message est bien passé » Évidemment, j’étais taquin et je ne pouvais m’en empêcher, mais une chose était certaine, je ne pensais plus qu’à ce baiser. Est-ce que je lui plaisais vraiment ? J’avais encore un doute tandis que, de mon côté, je n’en avais aucun quant à mon propre sentiment. Le verre dans une main, je levais mon autre main pour glisser mes doigts sur sa joue, comme la fois précédente. Elle était sublime et je résistais comme pas permis à l’envie de m’approcher de ses lèvres : « Tu sais la Plus Belle, j’vais quand même te dire quelque chose avant de te demander d’être ma petite amie… » Je ne pus empêcher un nouveau petit sourire – me surprenant moi-même de mon honnêteté - puis, j’enchaînais : « Transparence oblige… Tu veux le savoir ou… ? » Me retenir de l’approcher de nouveau était impossible et nos visages étaient de plus en plus proches. Je savais qu’elle aimerait connaître le petit mystère que j’étais sur le point de révéler, mais était-elle si pressée de le savoir ?

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Il fait chaud ou c'est juste moi ? Quelle tête avais-ne en cet instant ? J'avais la sensation d'être rouge écarlate et de ne ressembler à rien. Oh bien évidemment j'exagérais, j'avais certainement les joues légèrement rougie par ce moment d'intimité passé avec Hunter mais sans plus. Pourtant je brulais de l'intérieur et ce n'était pas forcément une sensation désagréable. Je tremblais très légèrement, certainement à cause de l'adrénaline et j'étais sur un petit nuage. J'étais un peu confuse, non que je regrettais ce que j'avais fais, mais parce que je ne pensais pas que j'étais capable de faire ce genre de chose. Pourtant c'était merveilleux. Le contact de ses lèvres sur les miennes, de cette caresse, de ce regard après notre premier baiser, tout avait été merveilleux et j'avais bien du mal à sortir de ma petite bulle. Quand il m'attrapa la main pour me conduire à l'écart des gens - ou en tout cas le plus loin possible du maximum de personnes - je me laissais faire, sans vraiment y réfléchir. J'étais totalement docile, profitant encore en pensée de ce qui venait de se passer entre nous. J'acceptais le verre qu'il me tendit et souriait à sa remarque. “Je n'ai de toute façon pas besoin de potions pour embrasser le garçon qui me plait.” Lui dis-je sans détour. Etait-ce vraiment nécessaire de continuer à jouer les filles mystérieuses alors que je venais littéralement de lui sauter dessus. Bon ça ne s'était pas passé comme ça mais le résultat revenait au même, c'était moi qui l'avais embrassé. Et il était évident pour moi qu'il me plaisait, après tout je n'avais eu d'yeux que pour lui tout au long de la soirée, je m'étais tournée vers lui quand ça n'allait pas avec Keagan et depuis que j'avais découvert qu'il était l'auteur des lettres anonymes que j'avais reçu, nous avions commencé lentement à nous tourner autour. Après je ne m'avançais pas plus, je me contentais de dire ce qui était évident, il me plaisait.

Quand il me demanda ce que j'allais faire de l'avis de mes amis, j'avoue que je ne pus m'empêcher de tourner mon regard vers Keagan, songeuse. C'était une excellente question. Je ne les avais pas écouter jusque là, pourquoi est-ce que ça changerait ? Sa remarque suivante m'arracha un sourire et je glissa de nouveau mon regard vers lui. “Je ne sais pas, mais je me dis que je ne les ai pas vraiment écouté jusqu'à présent, il n'y a pas de raison que ça change ... sauf si tu me donnes des raisons de le faire ...” Autant être honnête, je n'aspirais pas à m'interdire quoi que ce soit mais si Hunter donnait raison à Louna & Keagan en agissant comme un crétin, je vais définitivement changer mon fusil d'épaule et suivre les sages conseils de mes meilleurs amis. Et s'il ne le fait pas, je vais me contenter de faire la sourde oreille, n'en faisant comme toujours qu'à ma tête et en continuant ce que j'ai commencé avec Hunter, que ça leur plaise ou non. Cela me fit assez étrange quand il prononça les mots "petite amie". Pour être honnête, même si c'est la continuité de notre relation, ça restait malgré tout assez étrange de l'entendre à haute voix. C'était un peu effrayant, ne sachant pas dans quoi je m'aventurais et en même temps excitant parce que je franchissais le pas avec Hunter et que jusqu'à présent il m'avait donné raison de lui faire confiance. Seulement voilà, il voulait m'avouer quelque chose et j'étais un peu effrayé à l'idée de savoir quoi. Quand il se rapprocha de moi à nouveau, mon coeur battit un peu plus la chamade. Que voulait-il me dire ? S'il m'annonçait qu'il s'était foutu de moi durant tout le long et que ce n'était que pour faire chier Keagan, je risquais de très, très mal le vivre. Mais je me faisais des idées, je sais que cette idée était toujours restée dans un coin de mon esprit, c'était certainement une de mes plus grosses peurs le concernant. Mais il n'avait jamais rien fais pour mériter cette méfiance et c'était pour ça que je ne dis rien, préférant lui répondre “Tu comptes vraiment me torturer jusqu'au bout ... Même si j'ai beaucoup de plaisir à être aussi proche de toi, je préfère quand même connaître cet aveu ... Juste au cas où ...” J'esquissais un sourire, résistant à l'envie de l'embrasser de nouveau.

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Je n’avais rien trouvé de mieux que de lui demander s’il comptait partir cette année. C’était une question banale mais qui collait plutôt bien dans le contexte d’un simple bavardage. Evidemment, sa réponse ne m’intéressait pas. Je me fichais bien de ses plans, mais il fallait bien entretenir un minimum ce flot de paroles pour ne pas laisser la gêne prendre ses aises. Cela éviterait mon esprit de divaguer dans des souvenirs désagréables. D’ailleurs, cette danse commençait à devenir un peu trop longue. Je n’en voyais pas la fin. La musique semblait s’étirer dans le temps, même si sa mélodie me plaisait beaucoup. J’en voulais de plus en plus à Nathanaël et quand bien même je m’inquiétais de son état, je ne pus m’empêcher de pester intérieurement contre ma situation. Il m’était bien trop étrange et superficiel de parler normalement avec Aaron sans laisser ma franchise faire pleuvoir des critiques au sujet de sa vieille rancune ou de sa fermeture d’esprit à mon sujet.

Il confirma mes paroles, ayant également entendu la rumeur au sujet de la retraite du professeur d’Histoire. Celle-ci était bien mérité après tant d’années de service. Mais en effet, il avait raison ; McGonagall n’avait pas annoncé son départ. Il s’agissait soit d’un oubli ou soit d’une annonce qu’elle ferait lors de la prochaine rentrée. Dans tous les cas, le poste resterait vacant durant l’été. Je ne me faisais pas de souci au niveau du recrutement ; ce n’était pas une matière très compliquée. Il fallait certes posséder une très bonne culture mais cela ne demandait pas autant de talent qu’en Potions ou en Botanique, par exemple. Non, je ne reniais pas ce domaine très important qui faisait notre histoire, mais je savais reconnaitre les postes nécessitant le plus de qualifications et de compétences peu communes. Hélas, je fus bien vite sortie de ces pensées par la nouvelle réponse d’Aaron. Il comptait effectivement partir ailleurs qu’en Grande-Bretagne, là où il serait dépaysé. Il devait juste régler l’hôtel. Cela ne m’étonna pas vraiment. Je l’avais connu quand il arborait encore ses airs d’étudiant curieux et dynamique. Il n’avait jamais été du genre à vouloir rester enfermé dans sa coquille trop longtemps. C’était d’ailleurs une des raisons qui m’avait poussée à lui chercher des noises. S’il s’était avéré trop ennuyant et pas assez mordant, je me serais bien vite lassée de m’en prendre à lui, à cette époque-là. Enfin, quoi qu’il en soit, l’organisation de son voyage le plaçait dans le même cas que moi. Je comptais réserver une chambre à Tokyo, au cœur du Japon. J’y emmènerai évidemment ma fille pour qu’elle puisse profiter d’un tout nouvel horizon. Mais cela, je ne pensais pas qu’il serait utile de le dire à Aaron. D’une part, il devait sûrement s’en ficher ‒ il ignorait encore mon ancienne relation avec Nath ‒ et d’une autre, je tenais à une certaine réserve vis-à-vis de ma vie privée. Depuis que ma lettre destinée à Sebastian avait été interceptée par ce monsieur ici présent, je me méfiais un peu plus.

« Je vois. Tu fais bien d’y penser, nous sommes à une période où les hôtels sont très convoités, comme chaque été. » Me contentai-je de dire, en pensant sérieusement à l’idée de m’y mettre le plus vite possible.
Je ne tenais pas à me faire avoir et à devoir improviser une solution de dernière minute. Sur cette réplique, je ne sus que ajouter. Lui poser d’autres questions ne serait pas naturel de ma part et encore moins honnête. Je restai donc silencieuse, lui laissant les cartes en main. Tournant derechef sur moi-même, je lui pris l'autre main avant d'enchaîner de nouveaux pas de danse au même rythme des élèves. La musique commençait peu à peu à s'accélérer.

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La soirée se poursuivait tranquillement. Enfin…ça, c’était pour les autres, pour nous, elle n’était pas si tranquille que ça et j’avais encore du mal à croire que tout ça venait d’arriver. Je ne cachais jamais mon attirance pour elle, m’amusant d’ailleurs souvent beaucoup par mes petites allusions ; mais j’avais toujours du mal à savoir ce qu’il en était de son côté et la taquiner était la meilleure façon de m’en faire une petite idée. Ce soir, j’avais une réponse et pas des moindres ! Et elle pensait qu’avec ce genre de phrase, j’allais pouvoir me retenir de l’embrasser une nouvelle fois ? Je lui glissais alors le verre dans les mains avant de m’approcher pour lui dire à l’oreille, suite à sa réflexion sur les potions : « Bonne réponse », je me reculais tout en glissant un baiser sur sa joue au passage. Quelle soirée !

Je voulais savoir, concernant ses amis. Mais aussi lui montrer que rien ne pouvait m’empêcher de poser ce genre de questions un peu ‘rentre-dedans’. Même si entre Keagan et moi, c’était la haine, je n’avais aucun problème à parler de lui et à donner mon point de vue. A cet instant, je ne pensais pas vraiment au souci dont Anoushka m’avait fait part, je me disais simplement que Fassbach devait rager dans un coin, si pour autant il avait légèrement tourné les yeux vers nous. Qu’allait-il lui dire ensuite ? Je ne savais pas trop, mais j’imaginais facilement qu’il allait aller à l’encontre de tout ça. C’était juste question de temps avant que ce chieur ne vienne foutre son grain de sel, j’en étais persuadé. Ma belle indienne prétendait qu’elle n’écouterait pas… mais secrètement, je craignais le contraire ; pas parce que j’avais des raisons à lui donner pour qu’elle le fasse, mais parce qu’il était question de ses amis… Le mieux serait qu’il se contente de la fermer et de s’occuper de ses histoires de gonzesses, il était bien capable de le faire. Ne pouvant retenir un petit sourire malicieux, je lui répondis en prenant le modèle de sa propre phrase en lui disant : « Je ne t’ai donné aucune raison de le faire jusqu’à maintenant, il n’y a pas de raison que ça change…. ». Ce qui n’était pas faux, Keagan était un pauvre con et son avis ne serait pas du tout objectif, et le mien ne l’était pas plus que lui, à bien y réfléchir. Nous verrions bien mais à l’heure actuelle, je n’avais absolument rien à me reprocher qui puisse amener Anoushka à écouter ce que Keagan lui dirait. Penser à cet abruti me rappela que j’avais franchement envie de savoir quel était son problème – il est un problème à lui tout seul… normal d’attirer tous les ennuis comme un aimant – mais je me retenais de demander, sachant parfaitement que je n’étais pas bien placé pour le faire, et aussi car l’objectif de la soirée était de faire en sorte que la belle pense à autre chose.

Comme je m’y attendais, elle me fit entendre qu’elle voulait savoir tout de suite ma révélation et un petit sourire se dessina tout de suite sur mes lèvres à ses paroles : « Pas que je me doutais que ta curiosité serait de la partie mais… un peu quand même. » Je l’attirais pour que nous puissions nous asseoir sur des petits fauteuils tout juste libérés et je commençais à parler, déposant mon verre sur la table devant : « Bon, tu sais que j’ai… comment dire…tendance à draguer les filles ? » J’avais déjà envie de rire, mais pourtant, il n’y avait rien de drôle…c’était sûrement parce qu’elle s’attendait à une grande révélation et que je faisais en sorte de garder un peu de suspense. « Je l’ai toujours fait. Tout le monde le sait, et j’ai donc toujours laissé croire que c’était comme ça que je fonctionnais. Sauf que j’ai attendu une fille, pendant … plusieurs années. Fille qui n’est jamais venue à moi et qui a même ‘frappé à la porte à côté’, si je peux dire ça comme ça. Je ne vais pas mentir, c’était mon idéal.. Pourquoi ? Parce qu’elle est jolie, parce qu’elle a un caractère qui donne forcément du fil à retordre. » Je fis une petite pause, la regardant un instant avant de continuer : « Cette fille, c’est Aniek. J’te dis pas ça pour que tu penses que tu me sers à l’oublier, ou que tu doutes de je-ne-sais-quoi, juste pour en arriver à dire que c’est mon amie, maintenant, c’est complètement fini. Si je suis proche d’elle, c’est notre amitié qui fait ça. Je préférais te le dire moi-même plutôt que tu ne l’apprennes par quelqu’un d’autre… bien que plus rien de tout ça ne soit d’actualité et que je ne suis même pas sûr que quelqu’un ait été au courant un jour. » Je lui adressais un petit sourire avant de m’appuyer au dossier du fauteuil avant de poursuivre : « Fin de la révélation. Tu peux poser tes questions, si tu en as…. » Je repris ma petite activité favorite : la fixer. Évidemment, je craignais qu’elle ne le prenne mal, mais d’un autre côté, j’étais parfaitement honnête car plus rien ne pouvait désormais me faire dire qu’Aniek et moi pouvions être plus que des amis. Je ne voyais aucun mal à le lui dire clairement, dans un moment où l’omission d’information n’avait pas vraiment sa place.

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Je ne savais pas si c'était une bonne idée d'avouer mes sentiments à Hunter mais pour le moment je ne regrettais rien. C'était bien joli de jouer les filles mystérieuses mais à un moment donné il fallait aller de l'avant et dire les choses. J'ignorais si c'était le bon moment mais c'est ce qui ressemblait à mes yeux au moment idéal pour lui dire que oui, il me plaisait. Même si pour être honnête, le fait de l'embrasser signifiait déjà très clairement mon attirance pour lui. Je crois au fond que ça allait de soit, que c'était la suite logique à notre histoire. Nous nous étions tournés autour et maintenant nous nous révélions à l'autre pour aller de l'avant. C'était bien joli de se tourner autour mais à un moment donner il fallait agir et c'était le moment idéal. La magie du bal, une belle robe, une danse, un moment d'intimité, c'était parfait pour faire des révélations à l'abri des oreilles indiscrètes. Bien évidemment nous n'étions pas à l'abri des surprises mais en théorie il n'y avait pas de raison que l'autre nous rejette, si ? En tout cas pour moi ça me paraissait évident qu'Hunter était intéressé par moi, même si je gardais au fond de moi la peur qu'il se joue de moi. J'esquissais un sourire comblé quand il m'embrassait la joue tout en me disant que c'était une bonne réponse. Je bus quelques gorgées tellement j'avais la gorge sèche. Il fallait que je me remette de mes émotions même si Hunter avait décidé de m'avouer quelque chose. J'avoue que je ne savais pas trop ce qu'il comptait m'avouer, mille et une idées me traversèrent l'esprit mais je ne savais finalement rien du tout de son futur aveu. Pour le moment j'étais un peu déconnectée de la réalité, repensant au moment où il m'avait rassuré en me disant qu'il ne m'avait donné aucune raison de douter de lui, qu'il ne comptait donc pas le faire maintenant. Ce n'était que des mots, bien entendu, mais n'était-ce pas suffisant pour montrer sa bonne foi ? J'avais envie de croire qu'il ne cherchait ni à me nuire, ni à m'utiliser pour toucher Keagan ou Louna. J'aimais croire qu'il s'intéressait à moi, même si j'étais plus jeune que lui, simplement parce que je lui plaisais, parce que j'avais attiré son attention et pas parce que j'étais proche d'une personne en particulier. L'avenir allait me démontrer si j'avais raison ou tort, pour le moment je ne pouvais faire confiance qu'à mon instinct vu que je ne voulais pas écouter mes meilleurs amis. Allais-je le regretter ? Je ne l'espère pas mais comment pouvais-je le savoir ?

Il m'attira dans un coin où nous pûmes nous assoir. J'étais assez curieuse de savoir ce qu'il allait m'avouer. Je ne mentirais pas en prétendant ne pas ressentir une certaine crainte. J'espérais que ça ne se verrait pas mais je ne pouvais pas le parier non plus. Tant qu'il ne m'annonçait pas qu'il se servait de moi et que j'étais totalement tombée dans le panneau, je crois que ça m'irais. Fort heureusement ce n'est pas ce qu'il m'annonça et je pus respirer, néanmoins ça n'était pas non plus totalement anodin. Il m'expliqua son coup de coeur pour une autre fille. Au début il m'expliqua qu'il avait toujours été du genre à draguer les filles. Ca ne me plaisais pas des masses mais j'espérais que ça lui passerait. C'est toujours ce que l'on veut, changer celui qui nous plait pour le rendre comme on le souhaiterait. C'est débile mais on ne peut pas s'en empêcher. Je connais son côté dragueur mais j'espère qu'une fois avec moi il n'aura plus de raison de le faire. Ai-je raison de l'espérer, je ne sais pas, on le saura rapidement. Ensuite il me parla de cette fille, de cette Aniek. Elle n'était ni de ma maison, ni de mon année, mais malgré tout je n'ignorais pas qui elle était. Je ne savais vraiment pas grand chose d'elle, juste qu'elle était plus âgée que moi et qu'elle était la préfète des Serpentard. Elle était plutôt jolie dans son genre mais on ne pouvait pas vraiment dire qu'on se ressemblait toutes les deux. Dois-je avoir peur d'être remplacée par elle si jamais elle venait à se réveiller ? En même temps je suis une des rares métisses de cette école, il est difficile de trouver quelqu'un qui pourrait réellement me faire concurrence dans ce domaine. Après je ne prétends pas que parce que je suis métisse, je suis forcément plus jolie que les autres, mais j'ai envie de croire que ça aide ... Je l'écoute sagement me parler de cette fille et de son coup de coeur ... Etait-il tombé amoureux d'elle ? Que suis-je finalement pour lui ? Il dit que je ne suis pas le bouche trou qui l'aide à l'oublier, je veux bien le croire mais pourrait-il m'en vouloir de me poser malgré tout la question ? Je n'aime pas du tout cet aveu, pour être honnête mais en même temps je préfère quand même qu'il me le dise maintenant plutôt que je le découvre plus tard dans notre relation. Pour le moment je n'ai pas grand chose à perdre, en dehors de mon temps et des sentiments naissant que j'ai pour lui. Mais dois-je avoir peur de cette fille ? Voilà la vraie question. “Mais quand est-ce que ça c'est fini ? Je veux dire quand est-ce que tu t'es rendu compte que tu n'avais plus de sentiment pour elle ?” Je n'aimais pas trop cette histoire, pour être honnête. Je voyais une nouvelle rivale à notre histoire, malgré le fait qu'il prétendait qu'il n'en était rien. Que pensait-elle de lui ? Comment me voyait-elle ? Connaissait-elle seulement mon existence ? Et si elle ne m'appréciait pas, que ferait-il ? “Est-ce qu'elle était au courant de tes sentiments pour elle ? Et si elle se réveillait aujourd'hui et te déclarait sa flamme, tu ferais quoi ? Et elle connait mon existence ? Si elle ne m'aime pas, tu vas faire quoi ? ” Je sais qu'en théorie je devrais faire semblant de m'en foutre, que le plus important c'est l'instant présent et que je devrais paraitre être une fille pleine d'assurance qui n'a pas peur du spectre de l'ancienne fille idéale. Sauf que ce n'est pas le cas, je ne sais pas trop quoi penser de cette histoire. Je voyais bien que je lui plaisais, il ne l'avait jamais caché et cela faisait quasiment un an qu'on se tournait autour, ce n'était quand même pas rien, mais n'avais-je pas le droit de craindre pour ma place dans son coeur ? Je n'avais pas très envie de me faire éjecter par une fille juste sous prétexte que finalement le mec qui lui tournait autour avant devenait plus intéressant maintenant qu'il était pris ...

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a jeune femme voyait les deux prochains mois comme une aubaine pour se vider la tête, lâcher la pression et se reprendre en main bien comme il faut. Cette sixième année lui en avait fait voir de toutes les couleurs, il fallait qu'elle souffle et pour cela, le mieux à faire était de s'éloigner des élèves. Pas de voyage scolaire donc. Elle prenait le risque de louper à nouveau quelque chose très bien, du style de la croisière, mais c'était mieux que d'y aller confiante et d'être déçue au final. En se constituant son propre programme, la jeune femme avait la certitude de s'éclater tout du long, alors peu importe ce que serait ce voyage scolaire cette année, elle ne regretterait pas de ne pas être venu. La capitale l'attendait les bras ouverts et la majorité de ses pensées étaient déjà tournés vers son séjour là-bas, où sa sœur l'y attendait avec la ferme intention de lui faire vivre un début de vacances de folie. Lalie en avait des étoiles dans les yeux rien que d'y penser. Encore quelques jours, courage. Londres, ce n'était pas le bout du monde mais c'était beau. Ce n'était pas le plus luxueux des voyages mais elle s'en contenterait sans problème. Puis elle aurait l'occasion de partir beaucoup plus loin à un autre moment des vacances. Dans les îles, avec Snow. Elle afficha un grand sourire quand il lui en parla, parce que c'était juste trop bien de savoir qu'ils allaient s'offrir des vacances de rêve juste tous les deux. Et pour pouvoir s'offrir pleins de souvenirs, la jeune femme comptait mettre tout son cœur dans son travail. Paraît-il que ça pouvait convaincre certains patrons d'augmenter légèrement le salaire initialement prévu. « A vrai dire, j'aurais aimé me trouver un travail moi-même pour montrer que je suis une grande fille et que je peux me gérer seule. Parfois j'ai l'impression que je suis encore une toute petite fille aux yeux de ma sœur et de mes parents et ça m'énerve. Mais ce petit job est juste super, il me correspond très bien et j'aurais été bête de passer à côté. » Elle allait s'éclater et peut-être qu'à la fin du moins elle gagnerait quelques réductions sur des articles. Elle rêvait peut-être un peu trop là mais c'était pas franchement impossible. Dans certaines entreprises, les employés avaient des réductions sur les articles en rapport avec le travail, du coup elle pourrait tout à fait y avoir le droit. Fallait espérer que l'amie de sa sœur soit très généreuse.

En quelques minutes, Snow avait réussi à faire fuir son appréhension vis-à-vis du mal, malheureusement ce fût de courte durée. La préfète n'aspirait plus qu'à une seule chose : vider complètement son sac. Mais ce n'était pas le moment opportun pour, alors intérieurement elle luttait de toutes ses forces pour se contenir et garder la face. Avec Ashley qui en remettait une couche, sans doute dans l'espoir que qu'un scandale vienne perturber la tranquillité des danseurs, ce n'était pas simple. Heureusement que la Serdaigle pouvait compter sur l'aide de son cavalier, décidément bien décider à remettre les pendules à l'heure avec sa camarade. La plupart du temps, elle le laissait parler pour deux. Non pas parce qu'elle ne savait pas se défendre mais parce qu'il connaissait bien plus la vipère que Lalie, c'était donc plus facile pour lui rabattre le claquet. Et elle en avait besoin. Personne d'autre ne s'ajouta à la discussion, pour le plus grand soulagement de la préfète qui commençait petit à petit à voir une issue possible. Elle essaya d'orienter la discussion là-dessus, désireuse de retrouver un peu de calme maintenant. Difficile d'en placer une en touchant dans le mille mais en restant vague, elle n'avait pas l'air de dire n'importe quoi. En fait, elle ré-utilisait seulement les propos de Snow. Ashley avait été exclu, c'était forcément négatif alors il fallait appuyer sur ce point. Elle le vivrait peut-être assez mal pour ne pas réussir à les retenir davantage, faute de savoir quoi répondre. Ce qui avait l'air de plutôt bien marcher. Pendant les premières secondes en tout cas et c'est le temps qu'il fallût à Lalie pour attirer son cavalier loin de l'agaçante vipère. Plus que fuir dans un coin tranquille, il voulait partir. Et il avait raison, en plus toutes les serviettes du monde n'arrangeraient pas l'état de la robe. Ce qui la gênerait bien plus qu'autre chose pour le bal. Ils allaient retourner à la tour des Serdaigle, elle prendrait sa baguette et ils s'isoleraient dans un coin une dernière fois avant le début des vacances. Elle hocha la tête et cette fois, le laissa l'entraîner loin de la salle de bal. Elle n'avait plus la force de rester, il lui était de plus en plus pénible d'envoyer des regards noirs à ceux qui avaient le malheur de s'attarder sur l'état de sa robe.

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Rien n’était prévisible, encore moins l’issue de cette soirée, mais je m’en faisais quand même une idée bien claire. Je ne camperai pas devant la salle commune des rouge et or comme je l’avais prétendu à plusieurs reprises – pour blaguer – mais je me voyais bien y faire le déplacement…cela signifierait terminer la soirée avec la Plus Belle et en avoir profité avant que ne viennent les vacances d’été. D’après ce qu’elle m’avait dit en amont de la soirée, elle souhaitait la passer en ma compagnie et j’étais prêt à faire en sorte qu’elle ne le regrette pas un seul instant. J’étais autant capable de parler pendant des heures, de plaisanter que de d’être muet … des atouts qui me permettraient de ne pas lui laisser le temps de penser à Keagan. Le baiser ? Était-ce utile d’en parler ? Je n’attendais pas qu’il ait lieu depuis notre première rencontre à Pré-Au-Lard, mais presque ! Depuis ce moment là, je n’avais cessé de penser à la petite gryffonne, au caractère qu’elle avait et que je m’attendais pas à découvrir. Nous étions faits pour nous entendre en dépit de tout ce qui nous éloignait (à commencer par nos fréquentations) … Les vacances à venir allaient être encore moins supportables que prévu !

Nous avions quitté la piste de danse pour un petit moment (et avant une possible récidive que j’allais retarder comme je le pouvais). La discussion avait repris tranquillement malgré mon envie de ne plus arrêter ce que nous avions entamé quelques instants auparavant, j’avais lancé le ‘petit sujet Aniek’, conscient qu’elle ferait tout pour avoir des explications quand elle se serait rendue compte qu’il était question d’un aveu. Je lui expliquais le plus naturellement du monde, attendant finalement qu’elle me questionne. Je commençais à la connaître, j’étais sûr qu’elle le ferait !

Je ne pus retenir un sourire quand elle m’en posa 6. Et il fallait que j’y réponde au mieux…encore fallait-il que je me souvienne de tout au moment de mon explication. Je ne prenais pas cette révélation comme quelque chose de vraiment sérieux ni même dérangeant, mais plutôt comme une occasion de lui faire entendre que je ne lui cachais rien. Si elle voulait de moi, il fallait bien qu’elle prenne mes petites histoires avec, non ? « Tu ne l’as jamais vue avec Franz Clewstone ? Ca s’est fini à ce moment là, l’amitié a repris naturellement sa place. On en a parlé une fois…enfin J’AI parlé une fois. Tu comprends donc qu’elle est au courant, mais elle a une qualité, c’est d’être assez intelligente pour ne pas en jouer, ni en reparler. » Je lui lançais un petit sourire avant de continuer sur le reste de ses questions : « Anoushka… il n’y a pas de flamme. On est amis, on joue au Quidditch. Je te l’ai dit pour que tu ne l’apprennes pas de quelqu’un d’autre et aussi pour que tu comprennes, en quelque sorte, qu’il y a une différence entre ‘les filles’ en général et l’intérêt que je peux porter à certaines en particulier… - là, tu peux te sentir visée - Aucune fille n’a vraiment compté à part Aniek… » Je haussais un sourcil malicieux en ajoutant : « …et la p’tite indienne arrive avec ses beaux yeux… elle détrône tout le monde et bouscule mes petites habitudes d’emmerdeur… » Il fallait bien que je fasse intervenir un peu d’humour non ? Sinon, elle flipperait, c’était certain.
En haussant les épaules, je lui répondis concernant la dernière question : « Bien sûr qu’elle connaît ton existence, elle brûlait même d’envie de m’emmerder pour connaître ton prénom, mais elle s’est retenue de le faire pour sa propre fierté. » Cette pensée me fit rire. Elle était unique et je voyais toujours clair dans son petit numéro… Puis sur la question de savoir si elle allait l’aimer ou pas, je répondis à la jolie griffonne : « En règle général, elle n’aime pas grand monde. Enfin, c'est l'impression qu'elle donne. Si elle ne t’aime pas… qu’est-ce que je vais faire ? Rien. Il y a bien longtemps que j’ai compris sa manière de fonctionner. Sachant qu’elle n’a aucune raison valable pour ne pas t’aimer » Aniek lui foutrait la paix, si c’était ce qu’elle voulait savoir, j’en étais sûr à 100%.
Je m’installais au bord du fauteuil, incapable de tenir en place comme c’était souvent mon cas. Je me demandais parfois comment je faisais pour ne rester qu’une pauvre heure assis en cours, mais je réalisais l’exploit assez régulièrement, finalement. Peut-être que tout ce que je venais de lui dire n’allait faire que m’enfoncer ou ruiner tout ce qui avait été construit jusque là, mais il était essentiel qu’elle sache une telle chose. J’avais un tas de défauts, mais pas celui du manque d’honnêteté. Aniek faisait partie de mes meilleurs amis, il fut un temps où j’attendais plus d’elle, mais ça n’était désormais plus le cas. J’attendis quelques longues secondes en regardant ma belle cavalière avant de parler de nouveau pour lui demander : « Est-ce que j’aurais dû ne pas te le dire ? » Un sourire se dessina lentement sur mes lèvres… quoiqu’elle en pense, mon envie de l’attirer à moi était toujours plus présente, il y avait bien longtemps que mon regard ne s’était pas posé ailleurs que sur elle. Les couleurs dominantes de la salle de bal auraient pu changer que je ne m’en serais même pas rendu compte…

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La tournure qu'avait prise la soirée lui déplaisait au plus haut point. D'un moment agréable avec Danni, il en était arrivé à une guerre ouverte avec Fassbach sans vraiment s'en rendre compte. C'était de sa faute, de toute façon ! S'il avait eu tant envie que ça de danser avec la Poufsouffle, pourquoi est-ce qu'il ne l'avait pas directement invitée, hein ? Il aurait pu le faire jusqu'au bout de la nuit sans que ça ne dérange personne et, lui, il n'aurait pas pris la peine de foutre les pieds ici pour s'infliger ça. Mais non. Ça aurait été trop simple. Au lieu de ça, il lui imposait tant la déception évidente qu'il ressentait vis-à-vis de sa cavalière que l'image vomitive de leur couple. Seul point positif de cette histoire : il en avait totalement oublié Quincey. Il y avait plus important pour l'instant. Heureusement pour tout le monde, Llewellyn s'invita à la fête et ne mit pas longtemps à être embarquée jusqu'à la piste de danse. Fursy s'était attendu à ce qu'elle le repousse, à ce qu'elle se défasse de sa lâche étreinte mais il n'en avait rien été. Elle s'était contentée de rester à sa hauteur, de laisser sa main là où il l'avait mise et de donner merveilleusement bien le change le temps d'une danse. Peut-être que, dans d'autres circonstances, il aurait été gêné par leur proximité mais là, c'était à peine s'il le remarquait. Elle n'était pas vraiment une fille pour le coup, seulement un pion dans le combat qu'avait ouvert l'autre abruti. Sa provocation eut rapidement l'effet escompté. Fassbach s'éloigna de Daniela, lui raconta probablement des bobards pour se défaire de toute responsabilité et finit par quitter la piste, non sans lui foutre un coup d'épaule au passage. Voilà qui était fait ! Dans quelques minutes, le temps de finir cette danse foireuse, chacun retrouverait son partenaire initial et on en parlerait plus jamais. Manque de chance, Danni ne paraissait pas aussi ravie que lui de voir les choses revenir à la normale. Le sourire qu'elle leur adressa lui fit plus de peine qu'il ne l'aurait cru. C'était débile ! C'était de sa faute, à elle aussi ! C'était elle qui s'était barrée sans rien en avoir à cirer de ce qu'il pouvait bien en penser ! Elle jouait les égoïstes, il n'y avait aucune raison qu'il n'en fasse pas autant ! Pourtant, il peinait à s'en convaincre et la culpabilité ne mit pas longtemps à s'inviter à danser, elle aussi. Il avait envie de planter Phoebe et d'aller présenter ses excuses à la Poufsouffle mais ça n'était pas très sympa pour elle, alors qu'elle avait eu la gentillesse de servir docilement ses desseins. Et puis, il n'était plus à la seconde. L'idiot de première était parti bouder dans son coin parce qu'on lui refusait le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière alors il pouvait bien terminer cette danse avant de rejoindre Danni. Oui. Il allait faire ça. Faire les choses bien et ne pas s'abaisser à imiter Fassbach. Elle semblait ne pas avoir de fin, mine de rien. La seule satisfaction restait de pouvoir suffisamment bouger pour garder tour à tour un œil sur les deux Poufsouffle. Lui discutait avec Maximilien, elle semblait à deux doigts de la dépression près du mur... Cette vision était insoutenable. Il n'avait jamais prétendu être un ami parfait, loin de là, mais ne lui avait jamais volontairement fait du mal. Jamais avant ce soir. Ces dernières semaines n'étaient qu'un bordel sans nom, à croire que la connexion entre ses neurones avait rendu l'âme. Tout ce qu'il pouvait bien faire, il le faisait de travers. Rien qui ne soit pas regrettable.

La culpabilité commença malgré tout à se dissiper lorsque le brun revint vers sa cavalière. C'était quoi, le bazar, là ?! Il était censé faire la tronche ! Et c'était le cas jusqu'à ce qu'ils parlent avec le Gryffondor. C'était lui qui l'avait convaincu de retourner auprès de Daniela ? Non seulement il les abandonnait pour sa greluche mais en plus il jouait les traîtres ?! Il n'y avait rien à garder de cette soirée, il ne s'agissait là que d'un ramassis de choix ridicules et de situations qui l'étaient plus encore. La seule chose qu'il regrettait finalement, c'était d'être venu. Ils se ramenèrent à nouveau sur la piste, pire encore ils se ramenèrent jusqu'à eux. Ils n'avaient pas assez foutu la merde pour ce soir, non ? « Désolé Phoebe, j’suis un cavalier nul, j’crois que j’sais pas faire. » Au moins il le reconnaissait, c'était toujours ça. « Ca ne te gêne pas que je danse un peu avec Daniela ?! » C'était d'une grande délicatesse ! Autant lui demander directement s'il avait le droit de roucouler ailleurs, ça irait plus vite. « Après, promis, je t’offre un super verre de jus de ce que tu veux pour me faire pardonner ? » Fursy ne put retenir un ricanement moqueur. Il envoyait du rêve, lui, clairement ! Un peu plus et il en serait jaloux, tiens ! Ce mec était pathétique. Plus encore qu'il ne l'avait imaginé jusque là. « Non, non, vas-y, ça me dérange pas. On se retrouve… euh.. toute à l’heure, alors. » Il serra doucement les doigts de Llewellyn sans même s'en rendre compte. Qu'est-ce qu'elle pouvait dire d'autre, la pauvre ? Son bouffon de cavalier la foutait au pied du mur et la plantait lamentablement pour la deuxième fois de la soirée, et si elle s'opposait à quoi que ce soit, elle passait pour la garce de l'histoire. Autant laisser cette place à Daniela qui semblait s'en accommoder à la perfection. « Joue pas trop la provoc’, parce qu’après le bal j’peux toujours te donner une bonne leçon… » Il leva les yeux au ciel avec une exagération incroyable. S'il croyait qu'il lui foutait la trouille, il se plantait royalement ! « Effrayant. » Puis il les regarda s'éloigner, le bras de ce crétin autour de la taille de la Poufsouffle. Elle venait d'où, la provoc', sérieux ? « Bon, j’imagine que c’est foutu. Je n’ai même plus envie de bouger ici… J'en ai marre. Ca sert à rien. Tu veux pas te poser quelque part ? » Il reporta son attention sur sa nouvelle cavalière, délaissant l'ancienne sans regrets. S'il avait su, il se serait abstenu de l'inviter. La musique reprenait mais le cœur n'y était plus. Il n'y avait jamais vraiment été, certes, mais là moins encore. « J'ai envie d'prendre l'air. » lâcha-t-il en haussant négligemment les épaules. « Mais tu risquerais d'louper le « super verre de jus » promis, ce serait dommage. » Il secoua légèrement la tête, désespéré par la stupidité de Fassbach. Il esquissa un pas pour s'éloigner de la piste, ignorant totalement les Poufsouffle, comme s'ils n'existaient plus. « Du coup... Le canapé libre, là-bas, ça t'va ? »

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Tous les élèves

Un bal de princesse

« Tout le monde a beaucoup aimé. » Elle avait l’impression de sentir une certaine nostalgie dans la voix de son frère, comme s’il regrettait que cette année soit déjà terminée mais peut-être se trompait-elle. Après tout, il avait dû, tout comme elle, ne pas passer la meilleure année de sa vie compte tenu des événements et de leur dispute interminable. Enfin, rien ne lui disait qu’il avait réellement mal vécu leur éloignement mais elle pensait le connaitre assez bien pour se faire une idée sur la question. « Dommage qu'il soit en septième année, j'aurais bien voulu qu'il nous refasse la même chose l'an prochain. Juste pour ça, ça valait le coup de gagner. » January ne put s’empêcher de rire, on aurait dit que James lui avait tapé dans l’œil et c’était un peu flippant quand même. Elle n’avait jamais rien eu contre les homosexuels mais venant de son frère c’était un peu étrange quand même, ça ne lui ressemblait pas trop. Et elle n’aimait pas trop l’idée d’ignorer quelque chose d’aussi important à son sujet. « Je vais finir par croire que t’es amoureux, fais gaffe. » Lui dit-elle en riant. Elle se doutait bien qu’il n’y avait rien de particulier entre eux en réalité, sa rupture avec Knoxslay semblait lui avoir fait beaucoup de mal et il y avait peu de chance pour qu’il s’en soit remis aussi vite, et surtout pour qu’il ne lui en ait pas parlé, elle était certaine qu’il se serait confié à elle maintenant que leur complicité était de retour. « Vous avez fait un truc pour le Quidditch, vous ? » January grimaça mais se reprit bien vite, espérant que son frère n’ait pas vu sa gêne. Elle n’en avait aucune idée en vérité et elle savait pertinemment que son frère trouverait bizarre qu’elle ignore une information aussi capitale que l’organisation d’une fête. Ça leur rappellerait certainement de mauvais souvenirs mais elle ne pouvait pas lui mentir. « Comment veux-tu que je le sache ?! » S’exclama-t-elle en feignant d’être indignée. « Tu sais bien que je me fous complètement du Quidditch, à part lorsqu’il s’agit de Snow. » Sauf que même s’il s’agissait d’une fête liée au Quidditch, tous les prétextes étaient bons pour sortir.

« gna gna gna » A ce moment précis, elle se demandait de qui elle avait hérité ses talents de comédienne parce que son grand frère était quand même sacrément mauvais. Son croisement de bras boudeur accompagné de ses petits regards répétés et de ses yeux rieurs ne trompait pas. D’ailleurs, il réussit à tenir approximativement vingt secondes avant de se mettre à rire ce qui n’étonna nullement la Poufsouffle. Il devrait vraiment prendre des cours de théâtre parce que franchement, il était mauvais. « J'te laisse pas trois jours pour que tu m'en fasses. J'te ferai des yeux de Chat Potté trop irrésistibles et tu finiras par m'expliquer à quel point je suis merveilleux, le meilleur frère du monde, tout ça tout ça. » January ne put s’empêcher de rire et en plus, elle devait bien réaliser qu’il avait raison. Noel avait toujours su l’attendrir. Malgré leurs différences plus qu’évidentes, ils avaient toujours eu cette complicité et ce désir de faire plaisir à l’autre, enfin c’était ce qu’elle ressentait. « Bon, ok, d’accord… J’avoue, tu es peut-être le meilleur frère du monde ex aequo avec Snow mais si jamais tu répètes à quelqu’un que j’ai dit ça, je nierais. » Comme si quelqu’un pouvait sérieusement s’intéresser à leur amour fraternel, ça n’avait pas le moindre sens mais January n’était pas spécialement sentimentale à part lorsqu’il s’agissait de sa famille et l’idée que quelqu’un apprenne qu’elle pouvait être aussi faible était bien loin de lui faire plaisir. « Tu crois sérieusement qu'avec tous les grands sorciers qu'on a en prof, on pourrait entrer dans les cuisines si on avait vraiment pas le droit de le faire ? Moi pas. Du coup, même si c'est pas super autorisé, c'est pas non plus super interdit. Et puis c'est même pas du vol ! Que je mange un truc à l'heure du repas ou que je le mange trois heures plus tard, y'a pas de différence. » Son raisonnement était tellement bancal… Mais le réalisait-elle ? January commençait à se demander s’il n’essayait pas de la prendre pour une parfaite imbécile. La jeune fille savait qu’elle pouvait se montrer naïve dans certains cas car elle manquait cruellement de culture mais en général elle faisait preuve de discernement et ne se laissait pas avoir par n’importe qui. « Oui, enfin, les fenêtres de la tour d’astronomie n’ont pas été condamnées par ces « grands sorciers » dont tu parles. » Répondit-elle en mimant des guillemets avec ses doigts. « Ce n’est pas pour autant que ça te donne l’autorisation de te jeter par la fenêtre. » Bon, d’accord, elle avait peut être choisi un exemple un peu trop extrême mais elle était persuadée d’avoir raison et voulait faire entendre sa voix dans ce débat pourtant un peu puéril et sans grand intérêt.

Grâce à la danse proposée par son frère, leur soirée n’allait peut-être pas ressembler au fiasco total qu’elle avait imaginé. En tout cas, January avait l’impression qu’il était moins tendu et aux aguets que tout à l’heure et elle appréciait d’avoir retrouvé son frangin même si elle n’était pour rien dans cette transformation. Cette soirée lui prouvait une fois de plus qu’en tant que soutien moral elle était particulièrement nulle mais peu importait, tant que Noel allait bien, elle n’avait besoin de rien d’autre. « Tu dis ça parce que t'es jalouse de mon talent, c'est tout. Tu sais très bien que je pourrais te ridiculiser si je voulais alors t'essayes de faire genre c'est tout pourri. Mais je t'en veux pas. J'aurais sûrement réagi pareil à ta place. » Mais quel gros nase ! Heureusement qu’elle n’était pas aussi piètre danseuse que lui… Bon, d’accord, elle l’était peut-être un peu quand même. Asling lui avait enseigné quelques pas durant leurs vacances communes mais ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour remettre le sujet sur le tapis. « Un talent ?! Mais quel talent ? » Demanda-t-elle en ayant l’air faussement surprise. « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. » Ce n’était pas du tout méchant, elle plaisantait et puis c’était de bonne guerre. Et puis, elle savait que son frère ne le prendrait pas mal ce n’était pas du tout son genre. « Rentrer à la maison ! Et enquiquiner Maman pour qu'elle me nourrisse exclusivement de gâteau au chocolat pendant deux mois. » La jeune fille fit la grimace. Quelle alimentation désastreuse, son frère était tout mince et il mangeait comme quatre, ça avait toujours été hallucinant. Certes, sa mère lui avait répété plusieurs fois que les hommes avaient une morphologie qui leur permettait une plus grande consommation de nourriture mais peu importait, ça restait totalement injuste. « Mais quel goinfre ! Tu ne penses qu’à manger, en fait ? » C’était plutôt bon signe en réalité, ça voulait peut-être dire qu’il reprenait petit à petit du poil de la bête et January voulait réellement croire qu’il allait s’en sortir et aller un peu mieux. Pour l’instant, l’image de son ex était peut-être encore trop présente mais ça ne durerait pas, elle en était convaincue. « Et toi ? T'as prévu quoi ? Tu restes avec moi cette année ? Allez, dis oui, dis oui, dis oui ! » Et merde, et merde, et merde… Elle détestait quand il la prenait par les sentiments comme ça, elle avait tellement envie de lui faire plaisir qu’elle aurait annulé toutes ses vacances rien que pour le voir heureux. Mais elle s’était déjà engagée donc elle ne pouvait pas revenir en arrière. « Je pars une semaine chez Anastasia avec Aniek mais j’ai bien l’intention de passer tout le reste de mes vacances avec toi. » Déclara-t-elle en le serrant un peu plus fort dans ses bras, comme si elle craignait qu’il ne la lâche lorsqu’elle lui poserait la question fatidique. « Ca veut dire que tu vas bien vouloir venir au truc d’été de l’école avec moi ? Je voulais vous le proposer à Snow et toi. » Bon, ok, elle avait prévu de s’inscrire depuis longtemps mais sans ses frères ça n’avait aucun intérêt.

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Spoiler:

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Installée au côté de Hunter, j'étais confrontée à une discussion dont je ne m'attendais pas. Quand il me parlait d'une révélation, j'étais prête à imaginer tout et son contraire, mais certainement pas ce qu'il venait de me dire. Je ne pouvais prétendre que ce n'était pas courageux de la part du jeune Laughlin de m'avouer ce petit secret mais en même temps je ne trouvais pas que c'était le moment. Mais existait-il réellement un moment pour ce genre de discussion ? On reprochait souvent aux gens de ne pas avoir dis plus tôt des choses mais quand ils le font, on leur reproche de l'avoir fait. On ne s'en sort jamais finalement dans ce genre de situation. Il fallait que je sois une jeune fille mature et que j'accepte le fait qu'il a pu être amoureux d'autres filles avant moi. Après tout je n'étais pas non plus une sainte nitouche, même si je n'étais jamais sortie avec un garçon, je ne pouvais prétendre que mes yeux ne se sont pas arrêtés sur certains d'entre eux. Je pense que si Alex avait fini par se décider, je n'aurais pas hésité un seul instant. Mais ça ne s'était jamais fait et maintenant que j'étais aux côtés d'Hunter, je trouvais ça très bien. Mais cette discussion me dérangeait un peu, ne connaissant pas cette Aniek, j'avais bien du mal à savoir où me placer dans cette histoire. Quand Hunter finit de parler, je me lançais dans une série de questions. J'en avais besoin sinon j'allais me faire des idées, flipper et ça allait me ronger. Même si pour être honnête, pendant quelques temps, j'allais forcément me faire des idées, jusqu'à ce que je rencontre officiellement cette fille. Peut-être que quand elle me verrait au bras d'Hunter, elle me montrera que je n'ai rien à craindre d'elle ... enfin j'espère. “Franz ?! ... Ah oui le préfet des Serpentard. C'est le frère à Max. Je t'avoue que je ne le connais pas mais maintenant que tu le dis oui, j'ai dû les croiser ensemble en effet.” Pour être honnête je ne me suis jamais intéressée à ce Franz, du coup savoir avec qui il sort ne m'intéresse pas non plus. Mais vu qu'ils sont préfets tous les deux, on ne peut pas non plus dire que je ne connais pas leur existence. Après je sais aussi que Franz existe parce que je connais Max et que c'est lui qui m'a brièvement parler de son frère. Ils n'ont d'ailleurs pas l'air de bien s'apprécier tous les deux. C'est dommage mais ça arrive parfois.

Hunter m'explique ensuite qu'il n'y a pas de "flamme" comme j'ai pu le dire et qu'ils ne sont qu'amis. Mais il estimait que c'était important que je sache qu'il y a une différence entre les filles qu'il peut draguer pour s'amuser et les filles réellement importantes. Je me rendais compte que ma vie n'allait pas être facile s'il continuait à draguer tout ce qui bougeait, même sans le penser. Que je ne sois pas au courant à la rigueur ne me dérange pas, on ne peut être blessé par ce qu'on ignore, mais si ça venait à mes oreilles, il passerait un sale quart d'heure. Malgré tout je pouvais comprendre ce qu'il me disait et j'étais ravie de faire partie de la seconde catégorie. J'esquissais un sourire “Et tu vas continuer à draguer les autres filles ? Je suis consciente que ce n'est pas sérieux mais je doute d'apprécier malgré tout ... pour être honnête. ” Lui qui voulait de l'honnêteté, il allait être servi. Je ne souhaitais pas le changer, j'étais consciente que c'était le meilleur moyen pour le perdre, mais il fallait aussi qu'il comprenne que je n'avais pas envie de passer pour la pauvre fille de service qui était cocu. Parce que même si lui et moi étions parfaitement conscients que ce n'était pas vrai, ça ne serait pas le cas des autres et étant donné que je tenais à ma réputation, je n'avais aucune envie de passer pour la pauvre fille naïve de service qui ne se rendait même pas compte que son copain se foutait de sa gueule. La pauvre gamine qui voulait devenir une femme alors qu'elle n'était encore qu'une enfant ... La discussion sur Aniek n'étant pas terminée, nous continuâmes sur notre lancée. Il ne me rassurait pas des masses vis-à-vis de cette fille. J'avais remarqué qu'elle n'avait pas l'air des masses sympathiques, mais bon peut-être que ce n'était qu'une apparence. Moi je ne la connaissais pas mais là tout de suite je n'avais pas très envie de la connaître. En plus si mes souvenirs sont bons, elle est amie avec Anastasia & January, mes pires ennemies ... non je pense que c'est mort pour qu'on s'entende toutes les deux “Vu qu'elle est amie avec January & Anastasia, je doute qu'elle va m'aimer ... Au moins on sera sur un pied d'égalité tous les deux, nos meilleurs amis ne nous aiment pas !! ” Lui dis-je en souriant. Je donnais l'impression d'être amusée par la situation mais pour être honnête ce n'était pas vraiment le cas. Ce n'est pas que je n'aime pas qu'on ne m'aime pas mais il faut être honnête, je préfère qu'il y ait une vraie raison derrière et là ce ne serait pas le cas. Quand il me demanda s'il n'aurait pas dû me le dire, je glissais ma main dans la sienne “Si si ... c'est juste que maintenant je vais m'inquiéter ... ” Lui dis-je en esquissant un sourire. Pour être sincère je crois que ça se voit que ça va me travailler cette histoire, mais comme je l'ai dis plus tôt, quoi qu'il arrive, ça me serait tombée dessus tôt ou tard, il vaut donc mieux que ça arrive maintenant.

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Le bal de fin d'année était en train – doucement mais sûrement – de se tirer en cacahuètes. Pas forcément pour tout le monde, pas pour l'instant en tout cas, mais une bonne poignée d'élèves semblait déjà concernée. Des nids à problèmes ces soirées-là. Et comme par hasard, il y avait dans le lot, soit des connaissances de Maximilien, soit de sa cavalière. Si à proprement parler rien ne leur était encore tombé dessus, ils s'étaient retrouvés mêlés d'une certaine manière aux histoires des uns et des autres. Malencontreuses coïncidences. Effet domino, quoi. L'adolescent n'en avait franchement pas grand chose à cirer de Knoxslay mais il s'était quand même retrouver à lui courir – autant qu'il était possible de le faire dans une salle bondée de monde – derrière. Enfin, c'était surtout question de rattraper sa belle qui l'avait planté en plein milieu de leur danse. Il avait manqué de bousculer un gars costaud tandis que son pied piétinait le bas d'une robe rouge, à ce moment là son petit doigt lui avait glissé que la suite sentait mauvais. Juste un pressentiment et il aurait tout donner pour se tromper. Mais non, ce serait trop simple de passer une agréable dernière soirée avant les vacances. La prochaine fois, le Gryffondor se tiendrait bien loin des bals, au moins il ne se sentirait pas obligé d'intervenir à tout bout de champs. Parce que oui, quand il avait vu sa Daniela abandonnée toute seule au milieu de la piste de danse, il avait vu rouge. Que ça lui soit arrivé était une chose puis il comprenait assez la réaction de sa copine, par contre Keagan ne semblait pas avoir de raisons valables. Juste un pétage de câble. Ce n'était pas honnête comme manière de procéder, peu importe sa raison. Et peu importe si le Poufsouffle était son ami aussi, on ne blessait pas sa meilleure amie sans représailles. Pour le coup, il s'agissait de lui remonter les bretelles. C'était pas trop son genre à Max, de faire des leçons mais là, c'était venu naturellement. Puis quoi de mieux que la voix d'un ami pour aider à se remettre dans le bon chemin. Il ne prétendait pas être la personne à écouter à chaque fois qu'un problème pointait le bout de son nez mais là, tout de suite, il lui semblait plus normal que Keagan bouge son popotin. Pester dans son coin ne servait à rien et il entraînait d'autres personnes dans sa chute. Satisfait de voir que son petit coup de gueule avait fonctionné, le rouge et or regarda son ami partir avec le sourire. Une chose de réglée. Plus ou moins. Max surveillait de loin tandis que sa cavalière s'interrogeait. « J'en sais rien, à vrai dire. » Et c'était la stricte vérité, il ne savait pas trop ce qui se passait entre ces trois-là. « J'sais juste qu'il est possiblement intéressé par les deux sans être trop sûr de lui. Il sait pas ce qu'il veut. Et à côté de ça, je connais pas la nature des sentiments de Danni et de Phoebe mais je trouve injuste de leur faire miroiter une idée à toutes les deux. Elles pourraient se prendre au jeu et forcément une sera blessée à la fin. » Pourquoi fallait-il que Daniela soit mêlée à cette histoire. C'était encore pire que quand elle avait admis avoir des vues sur Albus.

Et voilà qu'Arabella comprenait leurs deux camarades, est-ce que ça voulait dire qu'elle aurait également pu faire partie des groupies du Poufsouffle ? L'adolescent était-il censé comprendre quelque chose de particulier dans ses propos ? Il ouvrit et referma la bouche aussitôt, mécontent mais surtout un peu jaloux. « Ah ouais, elle le regarde tout le temps ? » questionna t-il très intéressé. Il s'en était posé des questions au sujet des sentiments de sa meilleure amie, avait même tenté de lui tirer les vers du nez mais il n'avait jamais entendu quoique ce soit qui lui prouve réellement un intérêt de cette dernière pour Keagan. Forcément, maintenant que sa belle avait parlé, il voulait qu'elle continue pour en savoir un plus si c'était possible mais elle n'avait pas l'air de partager son idée. Max était un peu déçu, forcément, parce que ça commençait à devenir très intéressant, mais en même temps il n'avait rien contre reprendre le cours de leur soirée tranquillement. C'était un peu pour ça qu'ils étaient venus au départ, pas pour s'occuper des affaires des autres, même si leurs amis comptaient pour eux. Arabella avait fait le choix de rester avec lui et de pas suivre Knoxslay hors de la salle de bal alors lui aussi devait faire abstraction du reste et se concentrer sur elle. « Tu as raison. » hocha t-il la tête. « Tu veux boire quelque chose ? Ou manger un truc ? » Il était bien tenté de reprendre leur danse là où ils l'avait laissé mais savait pertinemment que si ils y allaient maintenant, il passerait plus de temps à surveiller ses deux amis plutôt que se concentrer sur sa propre danse.

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Le Bal de fin d'année

Je pensais que ma combativité serait restée plus longtemps et que je n’aurais pas abandonné l’idée de passer une bonne soirée. Malheureusement, au-delà du fait que j’étais une fille imaginative et parfois rêveuse, il m’arrivait aussi d’avoir les pieds sur terre et de me faire une raison. Il était clair que cette soirée que j’avais tant surestimée tournait un peu au vinaigre, pour moi et Overton. C’est dans ces moments-là que j’aimerais vraiment être douée en Divination pour prévoir ces événements désagréables inopinés. Si j’avais su, je ne me serais pas éclipsée pour aller voir Aurora, ou alors… Je ne serais pas venue. La vue de Keagan et de Daniela me mettait plus que mal à l’aise. J’en avais la boule au ventre. J’avais du mal à avaler et je me débarrassais difficilement de mon dégoût. Je craignais de devenir mauvaise mais cacher ses véritables émotions, c’était ne pas s’accepter, ne pas s’assumer avec soi-même. Alors, oui, j’étais sans doute rentrée dans une mauvaise passe. Une méchante Phoebe qui n’avait jamais fait surface. Je tentais de me rassurer mais la tâche était ardue. Oui, Daniela était une amie adorable. Pourtant, une voix, tapie dans les fins fonds de ma tête, me soufflait qu’elle avait gâché ma soirée. Ma jalousie s’exprimait, sans nul doute. Et la jalousie est un fléau humain quasi-impossible à vaincre quand elle apparaît. N’apportant que l’égoïsme, le mépris et la fourberie, elle fait bien plus de mal que de bien, même si elle peut constituer une preuve d’amour. Combien de victimes avait-elle fait ? Bien des légendes sorcières relatent de ce genre d’histoires.

A présent que mon moral était au plus bas, danser me paraissait être une action banale, mécanique et vraiment pas passionnel. J’avais juste le sentiment d’être un robot ‒ comme disent les moldus ‒ et de bouger simplement au rythme de la foule qui prenaient, quant à eux, du plaisir. Overton et moi-même nous nous offrions mutuellement un bien piètre spectacle mais j’étais certaine que lui aussi s’en fichait pas mal. Je nous sentais tendus et si cela ne tenait qu’à moi, je lui aurais volontiers rendu Daniela, tout comme lui se serait fait un plaisir de débarrasser sa belle des mains de Keagan.
Quand je lui proposais de nous installer ailleurs, sa réponse confirma mes pensées. Prendre l’air nous permettrait peut-être de dégager un peu de notre nervosité et de tenter de penser à autre chose, ne serait-ce qu’un petit instant. Il poursuivit ensuite en secouant la tête d’un air désespéré, évoquant le fait que je risquais de rater le fameux verre que m’avait promis Keagan. A l’heure actuelle, cette boisson était le cadet de mes soucis.
« C’est pas grave, je n’ai plus soif finalement. » Annonçai-je sur un ton blasé, en lâchant un petit soupir.
Je mentais ; en vérité, je n’aurais pas dit non à une boisson pour me rafraîchir un peu mais j’avais laissé mon amour propre parler. Après qu’Overton ait cessé notre danse, je le suivis hors de la piste. J’en profitai pour jeter un énième coup d’œil aux deux Poufsouffle, avec une tristesse qui venait se mêler à une colère naissante, face à laquelle j’essayais de lutter pour rester calme. Lorsque mon attention convergea de nouveau vers le Serdaigle, ce dernier me proposa un canapé qui venait tout juste de se libérer. Pourquoi pas ? Nous n’avions que cela à faire, maintenant. Attendre et peut-être rager à deux pour passer le temps. Pffiou… J’avais vraiment changé en si peu de temps. Je n’aurais jamais cru que l’amour puisse mener à se comporter différemment quand on ne l’atteignait pas. Quoi qu’il en soit, j’acquiesçai de la tête quant à sa proposition et le suivis une nouvelle fois, zigzaguant entre les nombreux élèves qui étaient sur notre passage.

Quand, enfin, je posai mon postérieur sur les coussins moelleux et rebondis du canapé, je me sentis au creux d’un meilleur confort. Même si Daniela et Keagan demeuraient toujours dans mon champ de vision, je les voyais de plus loin. Cela me permettait de pouvoir regarder ailleurs sans systématiquement revenir vers eux. Durant les deux premières minutes qui suivirent notre installation, nous échangeâmes aucune parole. Visiblement, nous étions chacun en train de méditer sur la situation et notre agacement nous empêchait sûrement de vouloir discuter comme de gentils camarades de classe. La main sur un accoudoir du fauteuil, je caressais doucement le velours qui le constituait ; cela me permettait de me détendre. Il ne fallait pas non plus oublier que la chaleur et ma prise de tête avec moi-même me donnaient un mal de crâne fou. Quand j’estimai que le silence avait assez duré, je me permis de relancer Overton :
« Dis-moi. Tu l’aimes, Danni ? » Demandai-je avec hésitation.
Je ne m’étais jamais intéressée à leur relation. Je savais juste qu’ils étaient de super amis. Les meilleurs, même. Malgré cela, une amitié ne voulait pas dire que des sentiments d’une toute autre nature pouvait guère émerger. A moins que je ne veuille tout simplement me rassurer en mettant le garçon dans le même cas que moi.

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De nouveau le silence régnait dans notre duo. Aaron ne relançait toujours pas la conversation, visiblement bloqué sur ma dernière parole. Je ne lui facilitais pas la tâche mais j’osais espérer qu’il parvienne à se débrouiller tout seul pour me trouver une conversation digne de ce nom. Hélas, peut-être me reposais-je un peu trop sur ses efforts. Je savais pourtant qu’il n’éprouvait nulle joie à l’idée de me parler alors la motivation n’était sûrement pas présente. Si seulement Nathanaël pouvait visualiser les conséquences de ses choix, il aurait peut-être eu des regrets.
Je soutins le regard d’Aaron sans échanger le moindre mot. Je me contentai de me laisser bercer dans la musique, tâchant de penser à mes futurs vacances. Cela me passerait le temps. Mais pourquoi combien de minutes encore ? S’il ne daignait pas à parler, je n’allais certainement pas aller le chercher moi-même tel un petit garçon en détresse. Je demeurai silencieuse, le regard un peu moins amusé mais un peu déterminé. D’ici demain, je ne le verrai sans doute plus alors je pouvais bien supporter quelques pénibles heures en sa compagnie. J’espérais que l’été ne m’accorde un bon repos mérité.

Mais alors que les choses continuaient de se dérouler sans la moindre parole ou événement quelconque, un élément externe vint perturber ce silence perturbant. Je pouvais sans doute accueillir la scène inopinée avec plaisir, étant donné qu’elle procurerait un changement et enfin un peu d’action, mais, malheureusement, cela était loin d’être un événement qui pouvait me plaire. Loin de là. La piste était plus remplie que jamais et je ne m’étais pas immédiatement rendue compte de l’espace réduit dont nous bénéficions tous pour nous déplacer. Il était vrai qu’au centre de la pièce, la plupart des danseurs semblait serrés comme des sardines. En voulant s’écarter les uns des autres, l’un d’eux commis un faux pas de danse et brisa l’harmonie de son propre spectacle. Aaron, visiblement aussi perdue que moi dans ses pensées, fut pris au dépourvu et en paya les conséquences. Cela m’agaça bien vite. Ne pouvait-il donc pas faire attention ? Ce n’était pas compliqué de se déplacer en prenant garde à ses environs. Je fronçai les sourcils, jetant un regard glacial à ce grand maladroit. Cependant, alors que je l’observais, je sentis les mains de mon partenaire se resserrer un peu plus sur moi ; c’était comme s’il s’appuyait afin de ne pas tomber. Et justement, ce que je craignais arriva. La collision le bouscula un peu trop, lui faisant perdre l’équilibre. Si Aaron n’avait pas manqué de vigilance, peut-être que je ne serais pas là pour vous témoigner de l’immense gêne que j’avais pu ressentir à ce moment-là. Bouche-bée, les yeux écarquillés, j’observais son visage bien trop près du mien. Enfin, d’un point de vue extérieur, cela ne serait pas interprété de la même manière. Les gens penseraient qu’il s’était simplement penché en accord avec la musique mais nous savions tous les deux que ce n’était strictement pas volontaire. Une fois de plus, ma nervosité fit surface. Bien plus qu’avant-hier, lorsque je craignais qu’une personne ait pu voir Aaron en train de m’embrasser dans un état lamentable. Ce n’était pas possible de répéter une scène telle que celle-ci et ce, même dans d’autres circonstances. L’idée que le destin s’amusait à jouer avec nous m’épouvanta. Je préférais penser que tout ceci n’était que le résultat de la maladresse de mon collègue ; c’était bien mieux ainsi. Si j’évitai d’effectuer un bref mouvement de recul qui aurait pu me trahir auprès des autres personnes, je libérai enfin ma bouche de mon mutisme.
« Fais un peu plus attention, hum. Nous avons eu de la chance avant-hier soir, je te signale, dis-je sur un ton sec, lourd de reproches quant à son inattention. Par Salazar, à quoi pensais-tu ? »
Je détournai bien vite le regard, m’assurant qu’aucun témoin suspect n’ait pu soupçonné quoi que ce soit de ce faux pas. J’avais gagné en nervosité et je sentais mon pouls s’accélérer. Il fallait néanmoins que je conserve mon calme et je le fis en poursuivant cette nouvelle danse qui nous condamnait à subir mutuellement cette confusion dérangeante.

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« Tu crois vraiment que ça me fait plaisir d’avoir été bousculée sur toi. Je n’ai nullement envie de réitérer cette erreur. »

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Faisant mine que tout allait bien, j’essayais de faire en sorte de ne pas trop tiquer suite à la réponse d’Aaron. Mon agacement ne lui avait pas plu, comme je m’en étais doutée, et il n’attendit pas plus longtemps pour répliquer avec le même ton sec que j’avais employé. Il me fit savoir que cette erreur n’avait pas non plus été une partie de plaisir pour lui et qu’il ne la répéterait plus. Bien. Je pouvais donc dormir tranquillement sur mes deux oreillers, ce soir. Je levai les yeux au plafond, me contentant d’utiliser cette expression faciale pour lui montrer ma lassitude.
« Très bien, je te fais confiance alors. » Répondis-je sur le même air, accentuant le mot « confiance ».
Un petit peu de pression devrait lui faire du bien. Cela avait d’ailleurs un double-sens caché mais je n’étais pas certaine qu’il le relèverait. En quelques sortes, je lui reprochais de n’avoir jamais voulu m’écouter depuis le début de cette année. Une manière subtile de ramener un petit sujet sur la table qui profiterait bien à mon coup de gueule. Je n’ajoutai rien d’autre par la suite, décidée à me laisser porter par le rythme de la musique en prenant garde à ne pas être bousculée par qui que ce soit. Désormais, j’étais sur mes gardes et ce n’était pas bien loin de la paranoïa. Je craignais toujours un peu que quelqu’un ait pu interpréter cet incident autrement mais je ne le montrai pas sur mon visage. La femme fière que j’étais refusait de transcrire ses faiblesses devant n’importe quel individu.
La musique dura bien trop longtemps à mon goût. Et bientôt, une autre plus tendre et douce nous emporta dans une atmosphère presque féerique qui faisait un peu tâche avec les tensions qui nous courraient autour. Le décor de la Grande Salle changeait sans cesse en fonction de la mélopée, laissant tomber quelques paillettes sur nous avant de disparaître avec beauté. Toute cette magie était remarquable et je me doutais qu’Aaron avait dû participer à son organisation, en lançant toutes sortes d’enchantement pour mystifier le plafond de façon spectaculaire. Dans d’autres circonstances, je l’aurais sûrement félicité à cœur joie. Là, je me contentai d'un simple : « Plutôt joli. » Je levai quelques fois la tête, nourrissant mes yeux de cette vue fantastique et si incroyable. Ces effets durèrent plusieurs tours.
Enfin, au bout deux, trois puis quatre musiques plus tard, la plupart des danseurs prirent une pause. Nous étions sur la piste depuis un bon moment et il valait sans doute mieux se rafraîchir un peu, ce dont je me fis une joie de proposer à mon collègue. Nous avions eu la chance de n’avoir rencontré aucune anicroche depuis l’accrochage de toute à l’heure.
« Que dirais-tu de prendre quelque chose au comptoir ? Cela nous ferait le plus grand bien. » Proposai-je en jetant un coup d’œil au bar tenu par un élève de Serdaigle.
Il valait mieux se dépêcher d’ailleurs. Si la piste se vidait un peu, ce même bar commençait à se remplir. Les places seraient bientôt toutes occupées et les serveurs seraient surchargés de demandes.

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