RP COMMUN - Un bal de princesse.

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Fassbach avait eu gain de cause. Il était parti avec Daniela, jouant les parfaits gentlemen ou presque. Comment la soirée avait-elle pu se dégrader à ce point ? Deux minutes plutôt – à peu de chose près – le Serdaigle profitait maladroitement de cette dernière soirée, s'évertuant à être à la hauteur de son amie, si seulement c'était possible, et voilà qu'à présent, elle avait fui, préférant les bras du premier crétin venu pour en passer la fin. Il n'avait pas eu son mot à dire dans tout ça. Rien. Elle s'en était foutue royalement. Comme s'il était là juste pour l'occuper avant qu'il n'arrive. Son estomac se serra. Ça n'était peut-être pas qu'une impression, dans le fond. Peut-être qu'elle avait accepté de l'accompagner histoire de ne pas être seule le temps que l'autre abruti puisse se débarrasser de la pauvre Phoebe. Il était venu en tant qu'ami, pas en tant qu'escort. D'ordinaire, il n'aurait pas abandonné aussi facilement, quitte à arracher la Poufsouffle d'entre ses griffes mais ce soir, c'était différent. Ce soir, il avait le sentiment que la lutte ne valait pas la peine, qu'il ne pourrait en récolter qu'une amie décevante qu'il abandonnerait certainement dès qu'il l'aurait récupérée pour éviter de lui balancer en pleine tronche tout ce qu'il pouvait bien penser d'elle à cet instant. Et, elle, elle ne valait pas la lutte. Qu'elle reste avec ce bellâtre ridicule aussi longtemps qu'elle le voulait, ça ne le regardait pas. Mais qu'elle ne revienne pas le trouver quand il l'aurait plantée là comme il l'avait fait avec la Rouge et Or ! De toute façon, il serait sûrement remonté dans son dortoir avant qu'elle ne lui remette la main dessus. Elle n'avait qu'à réfléchir à deux fois avant de le jeter comme ça. Llewellyn ne semblait pas plus enthousiaste que lui. Sa soirée devait être encore pire que la sienne. Normalement... Il n'en savait rien, en réalité. Il avait beau cherché un point positif à ce bal de merde, il ne voyait pas. Rien. Que dalle. Tout était bon à jeter. À oublier. Tu parles d'une dernière soirée avant les vacances ! Elle faisait une chouette transition, le préparant d'avance à ce qui l'attendait. Déception, abandon, blablabla... La routine. Une routine à laquelle il avait toujours échappé à Poudlard. Toujours jusqu'à ce soir.

Il aurait eu toutes les raisons de rentrer, en réalité. Qui lui aurait tenu rigueur de s'excuser auprès de sa nouvelle cavalière et de monter se coucher ? Et l'idée lui avait effleuré l'esprit plus d'une fois mais il n'était pas parvenu à s'y résoudre. Il n'osait pas imaginer l'humiliation que ça pouvait être pour une fille d'être délaissée deux fois dans une même soirée. Il ne pouvait pas lui infliger ça. Ils étaient dans le même bateau, à présent. « C’est pas grave, je n’ai plus soif finalement. » Un sourire désolé étira faiblement ses lèvres alors qu'il tournait le dos au couple traître. Il ne savait pas trop ce qui unissait Fassbach aux deux jeunes femmes mais quoi que ça puisse être, on invitait pas quelqu'un pour s'intéresser à quelqu'un d'autre. Ça n'était pas comme ça qu'il voyait les choses. Pourtant, il aurait pu. Planter Daniela pour... Non. C'était stupide. Le canapé se dessina plus vite qu'il ne l'aurait cru. Fursy se laissa littéralement tomber dessus en soupirant. Ça n'était vraiment pas comme ça qu'il avait imaginé ce bal de fin d'année. Il ne l'avait pas imaginé du tout en réalité. L'année dernière, il l'avait évité. Refusant de s'infliger une torture inutile. Et les années d'avant... Il ne s'était pas encombré d'une cavalière fuyarde, seulement de son meilleur ami qui avait suffit à faire de ces soirées les meilleures fins d'années de l'univers. Là encore, le changement était perturbant. Il se retrouvait assis sur un canapé à côté d'une fille dont il se fichait particulièrement alors que le meilleur ami en question avait disparu de la circulation. « Dis-moi. Tu l’aimes, Danni ? » Sa question le surpris plus que de raison, si bien qu'il posa sur elle un regard hébété. « Comment ça « je l'aime » ? Genre... Comme ma meuf ? » Il ne se l'était jamais demandé. S'il était évident qu'il aimait sincèrement la brune, il n'avait jamais eu envie de l'embrasser, jamais espérer passer un moment loin du monde avec elle, jamais attendu avec impatience que leurs regards se croisent ou qu'elle réalise qu'il existait.

Non... Tout ça, ça n'était pas elle qui en était la cause. Il finit par secouer la tête, chassant au passage le visage de Quincey. « Non. Juste comme une amie. » Comme une sœur peut-être un peu. Il s'abandonna contre le dossier du canapé, laissant sa jambe s'agiter nerveusement. C'était vraiment pas le genre de conversation qu'il affectionnait particulièrement. D'aussi loin qu'il se souvenait, il ne s'était jamais étendu sur ce qu'il pouvait bien ressentir, c'était un truc de gonzesses, ça. Il n'avait même jamais dit à la Poufsouffle à quel point il pouvait tenir à elle, comme il ne lui dirait probablement jamais combien il avait été déçu. Ça sortirait peut-être un jour mais il ne se voyait pas aller la voir le lendemain matin pour en parler calmement parce que « la communication c'est important ». Ils s'en passeraient très bien. Autant l'un que l'autre. « Parce que Fassbach, c'était ton prince charmant, j'imagine ? » Venant de lui, tant le nom du jeune homme que l'idée d'un amour romantique prenaient des airs dégoûtants. « Faut quand même être un parfait connard pour se barrer avec une autre fille dès que la sienne a le dos tourné. » La délicatesse attendrait, il n'avait pas non plus l'habitude de prendre des pincettes. L'idée que ça puisse la blesser ne l'atteignit pas. Au pire, si elle était susceptible à ce point-là, ça n'était pas son problème. Si elle se barrait en boudant, ça ne changerait pas le cours de sa vie et il pourrait remonter sans jouer les cavalières-sitters. « 'Fin, c'est pas comme si c'était étonnant. J'pensais juste pas qu'il déteindrait sur Daniela. » Sur quoi il haussa les épaules, comme si ça n'était rien, qu'un détail sans importance, mais finit par soupirer non sans une pointe de tristesse quand même. Elle l'avait abandonné, et même si elle prétendrait le contraire ou expliquerait que c'était juste le temps d'une danse, elle l'avait laissé tomber pour le plus gros bouffon de leur année.

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Le Bal de fin d'année

Confortablement installée sur le fauteuil, j’observais les nombreuses paires de jambes se déplacer, passant devant nous avec la hâte de boire un coup ou de danser à nouveau. Ils affichaient tous des visages radieux, émerveillés ou encore béats. Les bals étaient toujours une bonne occasion pour se noyer dans la bonne entente ou former des couples. Moi, à l’heure actuelle, je devais sûrement être la seule à tirer la gueule en compagnie de Overton. Nous étions devenus les tâches indésirables dans un décor de beaux sourires et de rires. J’eus même l’impression qu’un professeur nous observait bizarrement, se demandant sans doute ce qui nous empêchait de sourire. D’un seul coup, cette salle de danse me paraissait beaucoup moins belle, moins impressionnante. Tout me semblait artificielle et cela avait perdu en magie à mes yeux. Tous ces danseurs en cohésion, je les enviais et je ne ressentais même plus le goût d’aller me chercher un truc à manger ou à boire. Je luttais pourtant contre cette envie de retourner au dortoir et y retrouver Aurora. Elle se sentirait moins seule si elle me voyait là-bas. Mais pour le moment, j’allais rester un peu avec Overton puisque, lui aussi, devait bien s’ennuyer. Je lui avais donc posé une question, me demandant quelle était la vraie nature de ses sentiments pour Daniela.

« Comment ça « je l'aime » ? Genre... Comme ma meuf ? » Me répondit-il. J’hochai la tête positivement. Je n’y avais jamais vraiment pensé, auparavant. Il était vrai qu’on les voyait souvent traîner ensemble mais est-ce que quelque chose se cachait derrière cette complicité ? Il prit quelques secondes pour réfléchir. Est-ce que cette hésitation avait son importance ? Se demandait-il s’il allait me cacher la vérité ? « Non. Juste comme une amie. » Alors, au final, ce n’était qu’une amie ? Sur le coup, je crus à un petit mensonge. Le genre de mensonge que l’on dit pour garder la tête haute et éviter d’enfoncer le couteau dans la plaie. Cependant, il paraissait sincère et j’avais une image plutôt franche d’Overton. Même en classe, il n’était pas capable de tenir sa langue et pour exemple, je me souvenais encore du cours de Potions à la rentrée de janvier.
« Ah, d’accord. Elle a beaucoup de chance de t’avoir en ami alors, vu comment tu te préoccupes d’elle. » Me contentai-je de répondre, sûrement un peu déçue qu’il ne soit pas dans le même panier que moi.
Ce n’était pas le même type de « trahison », alors. Enfin, je ne pouvais pas accuser Keagan de m’avoir abandonnée, car je me sentais encore fautive pour toute à l’heure. Mais oui, Daniela aurait peut-être dû réfléchir un peu plus avant de laisser Fursy sur le côté. Ce n’était pas pareil que pour moi et Keagan, où rien ne nous liait mis à part une amitié normale, je dirais. Mais eux, ils étaient bien plus proches, ce qui, à mes yeux, paraissait moins pardonnable. « Parce que Fassbach, c'était ton prince charmant, j'imagine ? » Cette question me tira brusquement de ma pensée, colorant mes joues d’une bonne couche de rouge. Peut-être qu’avec la chaleur, cela ne se verrait pas. Je ne savais pas ce que je devais lui répondre. Nier que je ressentais quelque chose pour lui ou l’avouer ? On parlait bien d’Overton, un gars avec qui je n’avais rien en commun à part ~~une malchance légendaire~~ le poste de Poursuiveur au Quidditch. Après cette soirée-là, j’étais quasi certaine qu’on ne se parlerait plus et qu’on retournerait chacun de notre côté avec nos fréquentations. Je n’avais aucun intérêt à lui avouer ce secret que j’avais eu tant de mal à dire à quelques rares personnes comme Aurora ou Alycia.
« Je… Bah… de toute façon, c’est mal barré, je crois. » Je préférais ne pas dire « oui », même si cette réponse le sous-entendait.

Je gardais l’espoir, malgré tout, mais j’étais moins sûre de moi. Cela me changeait de d’habitude. Au pire, ce n’est qu’une danse. Ca ne veut rien dire Phoebe. Les profs dansent bien entre eux mais ils ne vont pas pour autant aller dans la même chambre après minuit. Oui… c’était peut-être ça. Juste une danse. « Faut quand même être un parfait connard pour se barrer avec une autre fille dès que la sienne a le dos tourné. » Non, punaise, Overton, tu te sens vraiment obligé de me dire ça quand j’essaie de me convaincre que ce n’est pas si grave et que tout n’est pas perdu ? Je lâchai un soupir de désolation. Je n’aimais pas le terme grossier qu’il venait d’employer pour qualifier Keagan mais le reprendre sur ça ne servirait à rien. Il avait toujours été comme ça, depuis notre première année.
« C’est moi qui n’a pas géré. Aurora était trop mal après le cirque de cette idiote de Knosxlay, alors j’ai été la voir. Je ne pensais pas que ça se passerait comme ça après. Mais bon, si j’avais zappé Aurora, j’aurais fait comme Da… enfin, j’aurais pas été sympa, quoi. » Merde, qu’est-ce qu’il me prenait de citer Daniela, comme ça ? Était-ce parce qu’au fond de moi, je lui en voulais ? J’essayais d’enfouir mes mauvais sentiments mais, finalement, ils faisaient toujours surface. Une dure lutte intérieure grandissait en moi. « 'Fin, c'est pas comme si c'était étonnant. J'pensais juste pas qu'il déteindrait sur Daniela. » Je l’observai hausser les épaules, constatant à quel point tout cela le blasait au plus haut point. Je ne l’avais jamais vu pleurer mais je sentais qu’il n’était pas dans son assiette pour autant. Il devait sûrement se retenir de ne pas montrer sa tristesse.
« Tu sais, on dit sûrement ça par colère. Mais je pense qu’il ne s’en rend pas compte. Il est souvent à côté de la plaque. Ca m’amuse souvent d’ailleurs, mais ça a beaucoup compliqué les choses pour moi. Au pire, c’est qu’une danse, non ? Ca veut rien dire, il ne va rien se passer après, non ? » Cette idée me stressait. J’attendais une réponse positive d’Overton pour me rassurer. Et le rassurer lui aussi, je suppose. Ouais… j’espère que ça n’ira pas plus loin.

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Rester était sûrement une idée stupide. On ne pouvait pas dire qu'il avait envie de faire la conversation à la Gryffondor. S'il n'avait rien contre elle, elle n'en restait pas moins quelqu'un dont il n'avait pas grand chose à faire. Elle n'était pas désagréable, loin de là, mais elle ne faisait pas partie de ses proches et il y avait de grande chance pour que ça n'arrive jamais. Normalement. Après tout, peut-être que le désespoir et l'abandon les rapprocheraient assez pour qu'ils gardent contact après ça. Ça restait tout de même bien peu crédible, dans le fond. Autour d'eux, tout le monde s'amusait. Le bal de fin d'année semblait plutôt réussi à en croire les sourires ravis qui étiraient bêtement les visages de leurs camarades. Comme s'il n'y avait qu'eux pour remarquer à quel point c'était une soirée ridicule. Ça devenait une lutte impressionnante que de garder ses fesses sur ce canapé alors que son dortoir lui tendait les bras à quelques mètres de là. Il n'avait qu'à se lever et à s'excuser gentiment auprès de Llewellyn pour mettre fin au calvaire. Il y avait aucune raison pour qu'elle lui en veuille, il ne lui avait rien promis. Et puis, dans tous les cas, ça n'aurait pas changé grand chose entre eux. Qu'ils ne se parlent pas par indifférence ou parce qu'elle lui faisait la tête, c'était du pareil au même. Mais non. Il restait. Encore et toujours. Sans réussir à se convaincre que c'était la meilleure chose à faire mais sans se convaincre du contraire non plus. Peut-être voulait-il, finalement, être aux premières loges s'il se passait quelque chose entre les deux Poufsouffle ? Histoire de bien foutre sa soirée en l'air. De bien l'achever. « Ah, d’accord. Elle a beaucoup de chance de t’avoir en ami alors, vu comment tu te préoccupes d’elle. » Fursy haussa négligemment les épaules. Une fois encore, c'était une question qu'il ne s'était jamais posée. Elle ne l'avait jamais viré de sa vie, ce qui signifiait certainement qu'il n'était pas le pire ami du monde mais de là à prétendre qu'elle avait de la chance... Il y avait sûrement trop de choses à lui reprocher en général pour en arriver là. Il n'y avait qu'à voir la Beuglante qu'elle lui avait envoyée en début d'année ! Non, elle n'avait probablement pas de chance. Elle avait juste appris à faire avec et comprenait maintenant que le grand, le beau, le merveilleux Fassbach avait enfin daigné remarquer son existence qu'elle avait perdu son temps. Oui... Ça devait être quelque chose dans ce goût-là. « Si tu pouvais lui rappeler à l'occasion, ce s'rait pas mal. » Enfin, ça n'éliminerait pas le problème. Elle s'était tirée et ça, personne n'y changerait rien... S'il avait imaginé un seul instant que ça prendrait cette tournure-là. Plus il y pensait plus il peinait à y croire.

Jamais il n'aurait cru être déçu par Daniela. Par le reste du monde, très certainement, mais pas elle. Il avait toujours vu en elle une fille parfaite, la meilleure des amies qui pouvaient exister au monde et voilà que la réalité s'était brutalement écrasée sur lui : c'était une fille comme les autres. Capable de tout envoyer valser pour les beaux yeux d'un crétin. Et autant dire que c'était une facette de sa personnalité qu'il aurait préféré ignorer encore longtemps. Se contenter de l'image merveilleuse qu'il s'était forgée au fil des ans. Sainte Danni, la personne la plus adorable que le château n'ait jamais portée. Que des conneries ! « Je… Bah… de toute façon, c’est mal barré, je crois. » Il hocha la tête derechef. Difficile de nier. Elle venait de se faire lamentablement planter, mine de rien. Si, par le plus grand des hasards, Fassbach avait vraiment eu des vues sur elle, il y avait peu de chances pour qu'il aille faire les yeux doux à une seconde fille pendant qu'elle avait le dos tourné. Il ne s'y connaissait pas des masses en relation amoureuse et tout le bordel mais tout de même ! Ça ne lui serait jamais venu à l'idée, à lui, de courir deux lièvres à la fois s'il y avait quelque chose de sincère dans l'histoire. Il avait déjà du mal à en courir un, en réalité... C'était une réflexion stupide de toute façon. « J'crois aussi, ouais. » Après tout, c'était elle qui avait lancé l'idée, il ne faisait qu'approuver ce qu'elle avait elle-même dit. Mais, égoïstement, ça lui faisait presque de la peine de penser ça. Parce que si c'était le grand amour entre elle et le blaireau, ça signifiait que Daniela ne finirait par avec un tel abruti. Elle méritait mieux. Fassbach quoi ! « C’est moi qui n’a pas géré. » Le regard que lui lança le rouquin se fit ouvertement moqueur mais il n'ouvrit pas la bouche pour autant, attendant simplement qu'elle ait justifié cette aberration. « Aurora était trop mal après le cirque de cette idiote de Knosxlay, alors j’ai été la voir. Je ne pensais pas que ça se passerait comme ça après. » Il était blanc comme neige ce petit, évidemment. C'était seulement la faute de l'indigne cavalière qu'elle avait été. « Mais bon, si j’avais zappé Aurora, j’aurais fait comme Da… enfin, j’aurais pas été sympa, quoi. » Il se crispa malgré lui quand elle commença à prononcer le prénom de la Poufsouffle avant de raviser.

Peut-être qu'il s'était fait des idées mais il n'aimait pas beaucoup qu'on en dise du mal. Qu'il le fasse après s'être fait planter était une chose, mais quelqu'un qui n'avait rien à lui reprocher – parce que tout le monde savait qu'elle était irréprochable – le fasse lui était insupportable. « T'es sérieuse ? Genre il a eu raison de te planter sans un regard juste parce que t'es partie trois secondes voir une pote ? » Vraiment trois secondes en plus puisqu'elle était arrivée presque tout de suite après leur départ. Il avait du mal à l'admettre mais elle n'avait pas tort. Daniela n'avait aucune excuse, elle. Rien. Que dalle. Elle était partie alors qu'il était toujours à ses côtés et qu'il n'avait d'ailleurs pas caché son désaccord à cette idée. Elle l'avait lâché sans remord, comme si c'était la chose la plus normale du monde et qu'il était là, bonne poire, pour accepter tout ce qui pouvait bien lui faire plaisir sans ciller. Il y avait des limites ! « Tu sais, on dit sûrement ça par colère. » Il haussa les épaules une fois de plus. « Mais je pense qu’il ne s’en rend pas compte. Il est souvent à côté de la plaque. Ca m’amuse souvent d’ailleurs, mais ça a beaucoup compliqué les choses pour moi. » Un ricanement mauvais s'échappa alors qu'il reposait son regard clair sur le couple. Elle n'en avait pas marre de lui donner raison ? Enfin, ça ne le regardait pas. Si elle aimait être prise pour une idiote, qu'elle continue ! « Au pire, c’est qu’une danse, non ? Ca veut rien dire, il ne va rien se passer après, non ? » Le Serdaigle grimaça. Ça ne voulait rien dire... Une danse peut-être mais l'empressement et la joie palpable de son ancienne cavalière ? S'il pouvait émettre des doutes sur ce qui animait Fassbach, il était difficile d'en avoir beaucoup concernant la brune. « J'espère que t'as raison. » Autrement dit, « je n'y crois pas une seule seconde »...

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Thomas était le genre de mec à détester ce genre de mondanités. S’il était venu, c’était dans l’unique but de faire plaisir à son ami Lily et en plus, c’était pour tenter de faire rager un tout petit peu l’homme dont il était fou amoureux, Fursy. Ses plans tombaient à l’eau, son ex meilleur ami et pire ennemi ne le calculait tout simplement pas et Lily était déjà sur une proie en ayant accouru au bar pour se servir un verre et faire la causette avec lui. Le jeune Quincey ne se sentait clairement pas à sa place. Il était là, planté au bar à écouter les conneries que pouvaient débiter sa meilleure amie. Il adorait cette nana mais là, il ne voulait qu’une chose, partir et retourner au dortoir pour dormir tout simplement et oublier cette soirée débile. Il n’en voulait à personne, il avait pris la décision d’y aller en sachant très bien qu’il pourrait ne pas apprécier et surtout souffrir de cette situation. Parce qu’au final, c’était ça, c’était lui qui souffrait beaucoup plus que Fursy. Il était tranquillement avec ses potes, discutant avec des nanas canons et ça le rendait dingue. Après tout, rien ne lui prouvait que son pire ennemi ne se foutait pas de sa gueule et de ses sentiments et que par derrière, il se tapait une fille de leur maison ou même d’une autre maison.

Finalement, après quelques minutes de réflexion, s’en était trop pour lui et il décida de rebrousser chemin. Il n’y avait rien à faire, il n’arrivait tout simplement pas à s’amuser et à faire la fête. Mais avant de partir, il prit le chemin vers l’extérieur pour prendre une dernière bouffée d’air frais. C’est là qu’il vit Fursy en grande discussion avec une nana qui s’appelait Phoebe selon ses souvenirs. Prendre l’air frais allait finalement attendre, il tourna les talons pour prendre la direction du dortoir d’un pas décidé. Sur le chemin, il s’était promis une chose, ne plus participer à ce genre d’événement. C’était tout simplement inutile et ridicule pour lui de le faire…

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Dos au mur, Danni regardait les danseurs d'un œil distrait. Il se passait beaucoup de choses dans sa tête, et pas forcément des plus agréables. Elle se rendait bien compte qu'elle n'avait pas vraiment laissé le choix à Fursy lorsque Keagan lui avait proposé une danse. Mais qu'il l'invite à danser lui avait fait tellement plaisir que cela avait occulté le reste. Mais d'un autre côté, les échanges de cavalières se faisaient tout le temps lors des bals le temps d'une danse, c'était une pratique courante et amusante. La preuve en était que Fursy avait suivi le mouvement en invitant Phoebe à danser. Elle trouvait ça amusant, tout simplement. Le problème était qu'elle semblait être la seule à trouver ça amusant. Fursy regardait Keagan avec défi et Keagan avait préféré s'éloigner en voyant Fursy danser avec Phoebe. Ce qui signifiait qu'il l'avait invitée comme cavalière parce qu'il éprouvait pour elle bien plus que de la simple amitié. Était-elle trop naïve ou les gens étaient-ils trop compliqués ? Elle l'ignorait mais le fait est qu'il y avait un sacré décalage entre ce qui se passait dans sa tête à elle et celle des autres. C'était peut-être ça qui faisait fuir les garçons après tout. Toujours est-il qu'elle s'était encore une fois fait des idées.

C'est à ce moment là de ses pensées que le visage de Keagan revint dans son champ de vision. Danni ne s'y était pas attendue et le regarda d'un air surpris alors qu'il s'excusait. Elle ouvrit la bouche puis la referma alors qu'il lui tendait sa main en lui demandant de le pardonner. Danni la prit et offrit un sourire compréhensif à son ami.

"Ne t'excuse pas... tu as juste essayé d'éviter le conflit, je trouve ça bien plutôt que de foncer tête baissée. Ça prouve que tu écoutes mes conseils." dit-elle avec un sourire taquin.

"Tu es sûr que tu veux y retourner ? Ça va aller ?" demanda-t-elle en le suivant de nouveau dans la foule jusqu'à s'approcher de nouveau de Fursy et Phoebe afin qu'il s'excuse aussi auprès de cette dernière qui acquiesça de façon un peu hésitante. Danni lui sourit à elle et Fursy de façon un peu gênée du déroulement des choses puis suivit de nouveau Keagan jusque sur la piste.

"Je crois que tous les garçons disent que les bals ne sont pas faits pour eux en fait." répondit-elle d'un air amusé.

"Je pense que c'est à cause des filles... elles imaginent que c'est le moment le plus romantique de l'année et ça vous met la pression ?" ajouta-t-elle en pouffant de rire.

"Personnellement, je trouve que c'est juste un moyen plaisant de se regrouper pour dire au revoir à ses amis avant les grandes vacances... Même si dans notre cas on se retrouve dans trois jours à l'aéroport." dit-elle pour le détendre tandis qu'elle reprenait la danse en compagnie de son camarade.

"Tu sais... j'ai bien compris que vous ne vous aimez pas Fursy et toi. Je n'essayerai pas de changer ça, chacun a ses affinités, mais je veux seulement que tu saches qu'il a toujours été là pour moi quand ça n'allait pas. Il y a deux ans... avec Blackman... toi et moi on ne se connaissait pas encore trop bien à l'époque. Ça a été dur pour tout le monde bien sûr, pour toi aussi je suppose. Ça a été une période horrible, je l'ai vraiment très mal vécu et Fursy... il m'a beaucoup soutenue alors que lui aussi était touché par toutes ces lois absurdes et cette discrimination. Et ça je ne l'oublierai jamais. Alors je voulais juste te dire que tu as le droit de ne pas l'aimer mais sache que c'est un ami que j'apprécie énormément et qui compte beaucoup pour moi."

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Le Bal de fin d'année

Chaque musique qui passait sonnait, pour moi, comme un tintamarre bruyant et insupportable. Et quand le rythme s’adoucissait en enchaînant les slows, de vilaines nausées venaient perturber mon ventre. J’espérais que l’attente ne serait pas trop longue avant que Keagan ne se sépare de Daniela. Le temps était tellement relatif que pour moi, l’éternité semblait s’écouler pendant que, pour certains, il n’était question de quelques minutes ou de quelques secondes. La seule chose qui rendait la situation moins chiante et lente, c’était bien cette conversation avec Overton. « Si tu pouvais lui rappeler à l'occasion, ce s'rait pas mal. » Je ne pus réprimer un rire empli du même sarcasme dont il faisait preuve. Oui, elle en avait de la chance, la Daniela, mais je ne savais pas si, après ce soir, l’envie de lui parler serait présente. On se côtoyait notamment pour réviser ensemble et vu que les examens étaient maintenant terminés, je n’avais plus de raison de passer une journée complète avec elle. De toute façon, lui parler ne se ferait pas sans nier ou lui mentir au sujet de Keagan. Comme je venais de le dire au Serdaigle, c’était franchement mal barré pour qu’il devienne le fameux prince charmant.
« J'crois aussi, ouais. » Il avait dit cela en hochant la tête, comme s’il affirmait une évidence. Ce n’était pas vraiment ce que je voulais entendre, moi qui souhaitais presque être réconfortée. Mais au moins, il était franc et il me permettait d’affronter directement la réalité et les faits. Finalement, c’était plus efficace que de se faire consoler par un proche, car un proche fera tout pour vous rendre le sourire, quitte à parfois nourrir votre espoir.
« J’pensais pas que tu étais aussi optimiste que moi. C’est fou ce que tu es rassurant. » Fis-je en ironisant, préférant m’en amuser que m’en attrister.
J’avais ensuite rebondi en évoquant Aurora que j’avais rejoint après avoir quitté brièvement Keagan. Si je ne l’avais pas fait, l’aiglon serait peut-être toujours avec Daniela ? Ou pas. Peut-être que je me cherchais tout simplement des excuses. « T'es sérieuse ? Genre il a eu raison de te planter sans un regard juste parce que t'es partie trois secondes voir une pote ? » C’était dur de l’admettre mais il n’avait pas vraiment tort. Il fallait que j’arrête de tout prendre sur moi. Sa phrase venait plus ou moins de m’ouvrir les yeux et la réalité était plus dégueulasse que ce que je m’efforçais de penser. Je baissai la tête lentement, observant distraitement le sol. Attendre trois secondes, c’était faisable pour tout le monde. Il fallait que j’assume d’avoir été lâchée pour cette jolie Daniela. Il n’y aurait peut-être rien entre eux, mais pour ce soir, il n’y avait que cette vérité.
« Non. Tu as raison. Et puis, elle a accepté très rapidement à mon goût, je trouve. »
J’évitais de prononcer son prénom car plus je le faisais ‒ même dans mes pensées ‒ et plus ça me faisait mal. Heureusement que les vacances approchaient et que j’allais pouvoir oublier ça pendant un temps. Du moins, jusqu’à mi-juillet, puisque je m’étais inscrite au campement qui devait avoir lieu en Irlande. Je pensais que c’était sûrement une bonne occasion pour retrouver Keagan et tous les autres. Maintenant, je le regrettais un peu mais d’un autre côté, je pourrai sans doute changer la donne là-bas.
En attendant, voilà que nos langues de vipère étaient en marche. Je n’aimais pas du tout ça, mais je n’arrivais pas à m’en empêcher. Les pensées étaient trop fortes. Ca me blasait tellement que je n’avais rien d’autre à dire que toutes ces choses à propos des deux Poufsouffle. Comme je le disais, on le faisait par colère. Peut-être que rien n’arriverait. « J'espère que t'as raison. » Je scrutai discrètement l’expression de son visage. Je n’étais pas certaine qu’il croyait ce qu’il disait mais cette réponse maintenait tout de même le mince espoir qui me restait. Je me contentai de soupirer, reportant de nouveau mon regard sur les deux danseurs. Je pouvais lire la joie en Daniela, même de si loin. J’avais l’impression de me revoir en elle, face à Keagan. Pourquoi ne m’étais-je jamais doutée de quelque chose ?
« La prochaine fois, je n’attendrai pas un an et demi…Je pense avoir compris la leçon. » Avouai-je avec lassitude.
Première arrivée, première servie ? Voilà que je venais de me faire prendre ma place assez stupidement. C’en était pathétique. Je me détestais de ne pas lui avoir tout révélé au lieu de nourrir le mystère autour de moi. Je me rappelais encore de Pâques. Sûrement l’un de mes meilleurs souvenirs. Je préférais le revivre en songes ou en rêves, plutôt que de continuer à veiller tard dans cette salle étouffante et ennuyeuse. Comment pouvaient-ils tous continuer à danser au bout de nombreuses chansons ? La bonne humeur, sans doute. Ce dont je n’ai plus.
« Ils ont l’air de bien bavarder, je ne crois pas que j'aurai vraiment mon jus de fruits, au final. Ca te dit de remonter ? Nos oreillers ne nous lâcheront pas de la nuit, au moins. » Proposai-je en esquissant un fin sourire résigné.

Il valait mieux s’en amuser qu’en pleurer… sinon, on ne serait pas sortis de l’auberge ! Très franchement, la compagnie serait sans doute meilleure dans mon dortoir. Pas qu'Overton m'ennuie, mais c'était tout simplement l'ambiance générale qui me déprimait. Au moins, en retrouvant mon dortoir, je pourrais sûrement me fondre en câlins réconfortants avec Aurora.

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Il entendait presque chaque seconde lui promettre une torture sans fin, lâchant à son oreille des murmures oppressants qui se mêlaient sans mal au joyeux brouhaha de la fête. Et dire que, pendant un moment, il avait fait partie de ce groupe insouciant, seulement là pour profiter de cette belle et dernière soirée. Et puis, comme dans les histoires débiles qu'on racontait aux gamines, Minuit avait sonné et au conte de fée s'était substituée la réalité. Plus moyen d'y échapper désormais. Tout ce qui n'allait pas dansait devant ses yeux désabusés. Maximilien et Daniela qui s'étaient fait la malle pour roucouler sans se soucier un seul instant de sa présence dans les environs en tête de liste. Tous ses efforts pour penser à autre chose restaient vains. Il n'y avait plus que ça, désormais. L'abandon. Après des années passées à leurs côtés, voilà qu'ils lui préféraient d'insupportables Poufsouffle. Sérieusement, sur le château tout entier, il avait fallu qu'elle jette son dévolu sur Fassbach ! Laughlin lui semblait presque préférable. Pourtant, c'était un abruti de première, évidemment, mais il savait malheureusement que derrière le crétin qu'il offrait aux yeux du monde se cachait un garçon sympathique dont la brève amitié lui manquait parfois. Rarement, bien sûr. « J’pensais pas que tu étais aussi optimiste que moi. C’est fou ce que tu es rassurant. » Un sourire étira vaguement les lèvres de Fursy. Elle le prenait bien. Mieux que lui. De son propre chef, il n'aurait jamais eu ni le courage ni la stupidité d'en plaisanter et même avec elle, ça n'était pas la chose la plus aisée qui lui ait été donnée de faire. D'un autre côté, heureusement qu'elle était là. Phoebe ne deviendrait jamais une amie, ils ne se rapprocheraient sûrement pas après ce désespoir partagé mais elle rendait la chose plus acceptable. Il n'était pas seul. Et ce qu'importe les silhouettes lointaines de ceux qui s'étaient prétendus ses proches. « Toujours ! Surtout dans les situations désespérées. » Et celle-là tenait le haut du classement... Comment avait-il pu tomber si bas ? Comment l'avaient-ils tous pu ? Autour d'eux, l'ambiance était toujours aussi festive, détendue, indifférente au drame qui se passait en son sein. Parce que, quoi qu'on puisse en dire, c'en était un.

La Gryffondor finit par baisser les yeux. Peut-être réalisait-elle enfin qu'elle n'avait aucun tort ? Qu'elle était seulement victime dans cette histoire ? Victime de la connerie de Fassbach et du soutien que lui apportait Daniela. C'était insensé. Elle n'était pas stupide à ce point ! Pourquoi s'était-elle laissée avoir aussi facilement par ce vil bellâtre ? « Non. Tu as raison. Et puis, elle a accepté très rapidement à mon goût, je trouve. » Cette remarque, aussi vraie qu'elle pouvait être, fut dure à avaler pour le Serdaigle. Il n'y avait pas qu'à son goût à elle, qu'elle avait accepté trop rapidement. Et encore, elle n'avait pas vu le regard qu'elle lui avait lancé avant de dire oui, celui qui sous-entendait que le choix était déjà fait avant qu'elle n'ait ouvert la bouche, qu'il l'était même déjà avant qu'il lui propose quoi que ce soit. Sûrement qu'elle savait, inconsciemment, en venant qu'il ne ferait jamais le poids face à son Apollon. C'était juste probable qu'elle n'ait pas prévu qu'il lui revienne. Si seulement il s'en était abstenu ! Jouant sagement les bons toutous attendant le retour de son maître ! Mais non, il fallait qu'il se rebelle, qu'il montre au monde qu'il valait « mieux » que le cavalier digne et attentionné d'une demoiselle qui s'intéressait au bien-être de ses amis ! « Elle a hésité au moins un dixième de seconde avant de dire oui. » Tu parles... C'était presque comme si elle avait zappé qu'il était là, qu'il était venu pour passer la soirée avec elle et pas juste pour l'accompagner une minute au buffet. Il fallait vraiment se sortir cette merde de la tête. Elle préférait la compagnie de Fassbach, que grand bien lui fasse ! Pourquoi se rendrait-il malade alors qu'elle semblait avoir totalement zappé son existence ? « La prochaine fois, je n’attendrai pas un an et demi…Je pense avoir compris la leçon. » Le rouquin allait pour hocher la tête, prêt à la questionner distraitement sur cette histoire, afin de faire un peu la conversation, alors que Quincey apparaissait de loin dans son champ de vision.

Difficile de donner le change alors que son cœur explosait tous les records de vitesse. La force et la fourberie avec lesquelles il venait de se réimposer dans sa vie le laissèrent sous le choc. Il était pas parti, alors ? Depuis tout ce temps, il était dans les parages, seul, sans Potter. Et lui, depuis tout ce temps, il broyait du noir avec Llewellyn alors qu'il aurait pu le rej... Non. Bien sûr que non. Pour lui dire quoi ? L'affaire était close. Il n'y avait rien à rajouter. Tout n'avait été qu'une énorme erreur, rien d'autre. Rien d'autre... Fursy s'efforça de reporter son attention sur la jeune femme mais son esprit était ailleurs. Remontant les marches de Poudlard jusqu'à la plus haute tour de l'école. Errant lamentablement entre les murs de Serdaigle. C'était la fin de l'année et la dernière soirée qu'il pouvait passer là-haut. Dans leur dortoir. « Ils ont l’air de bien bavarder, je ne crois pas que j'aurai vraiment mon jus de fruits, au final. Ca te dit de remonter ? Nos oreillers ne nous lâcheront pas de la nuit, au moins. » Il ne put s'empêcher de sursauter alors que son regard clair passait des escaliers à son interlocutrice. « Quoi ? Maintenant ? » C'était un hoquet pathétique. Et il le savait. Il n'était pas prêt. Bien sûr, il avait envisagé de remonter depuis que Daniela avait fui mais ça n'était qu'une idée parmi tant d'autres, une de celles qu'il n'avait pas prévu de mettre en application sur le champ. Phoebe se leva et, sans comprendre ni pourquoi ni comment, il l'imita. « J'te suis... » L'enthousiasme n'était pas là mais il ne se défila pas et lui emboîta le pas jusqu'à la sortie, non sans jeter un dernier regard au couple de Poufsouffle. Ca n'était sûrement pas leur absence qui les dérangerait désormais...

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Je m’étais promis depuis toujours de ne jamais céder au côté fatigant de Knoxslay et je m’y tenais. Son comportement n’était pas toujours facile, voire même ingérable, parfois, mais j’étais persuadée qu’elle ne pouvait lutter contre sa personnalité ; elle n’avait d’ailleurs pas tort de l’assumer complètement. La voir partir aussi vite de la salle de bal, visiblement dans un état tout sauf positif n’était pas quelque chose qui me plaisait… J’avais déjà en tête la petite lettre que je lui enverrai cette nuit, dès mon retour dans le dortoir. Puis, j’avais reporté mon attention sur Max qui (le pauvre) devait me supporter avec mes ‘histoire de Knoxslay’… Il ne l’aimait pas, j’en étais certaine, mais je n’avais jamais vraiment pris la peine de lui demander qu’il m’explique pourquoi. Curieusement, j’eus envie de le faire dès notre retour au centre de la salle de bal, mais notre attention se fixa sur Daniela, Keagan et compagnie. Sans être la reine en matière de ragots, j’avais remarqué qu’il se passait des trucs entre Daniela…Keagan, Phoebe voire même Fursy, le mec qui ne m’aimait pas et que je trouvais toujours plus proche de Danni. Maximilien avait l’air aussi perdu que moi en ce qui concernait le petit groupe, mais il était certain que l’ambiance n’était pas au rendez-vous. Keagan se défila vite après avoir écouté Max lui faire comprendre qu’il n’assurait pas vraiment et j’avais observé la scène, un peu étonnée et pas sûre que les choses s’arrangent en voyant Keagan rejoindre Danni, délaissant Phoebe qui n’avait pas l’air ravie.

J’écoutais Maximilien me répondre que l’une d’elles allait forcément souffrir à la fin tout en jetant un petit coup d’œil vers Phoebe. Il n’avait que trop raison de le dire…pauvre Phoebe, cette fille était super ! Et je ne pouvais pas en dire moins de Danni.
Je roulais les yeux d’un air amusé avant de lui répondre, lorsqu’il me demanda si Danni regardait réellement Keagan : « Je n’ai pas de doutes, tu es un mec ! Je ne sais pas si elle tente d’être discrète lorsqu’elle regarde Keagan, mais en tout cas c’est raté… je te confirme qu’elle le regarde, mais ça pourrait être ‘juste comme ça’ » Je lui lançais un regard malicieux, histoire de lui faire comprendre que je pensais qu’il y avait très peu de chances pour que Daniela observe Keagan du coin de l’œil pour des prunes. Nan…j’étais sûre de moi, Keagan ne pouvait qu’attirer l’œil des filles, mais pour le coup, ça semblait assez mal engagé. Reportant mon attention sur Max après avoir jeté un coup d’œil rapide dans la salle, je lui demandais : « Qu’est-ce que tu en penserais ? De Keagan…avec Daniela ? » N’était-ce pas une bonne chose de voir ses deux meilleurs amis ensemble ? Je secouais la tête avant de reprendre la parole pour dire : « Et Fursy traine tout le temps avec Danni … C’est à ne plus rien y comprendre ! » Je hochais la tête avant de me diriger en sa compagnie vers le buffet le plus proche, pensant toujours à Knox, et désormais à Danni et les autres. Je pourrais très bien prendre mon courage et demander à Daniela ce qu’il en était réellement, ce soir, dans le dortoir… mais encore fallait-il qu’elle accepte de me parler. Nous n’étions pas extrêmement proches, malgré toutes ces années passées ensemble à participer aux mêmes cours et à dormir dans le même dortoir. Une fois devant le buffet, je tendis un verre à Maximilien avant d’en prendre un moi-même. Le bal n’était pas fini, nous avions encore du temps pour en profiter : « Tu sais ce que je pense ? Que le bal va les aider à démêler tout ça… Les bals, la cinquième année… ça aboutit souvent à certaines choses… » Je croisais son regard, pour qu’il ne passe pas à côté de mon petit clin d’œil. Notre situation avait évolué après le bal d’Halloween, c’était ce que je voulais sous-entendre. Toujours plus bavarde, je lui demandais finalement, sentant que puisque le sujet des amis était sur le tapis, je pouvais me permettre certaines choses : « Dis, puisqu’on parle de …nos amis, est-ce que je peux te poser une question ? Une question sur Knox… en réalité. » Bizarrement, j’étais prête à entendre son avis négatif sur Knoxslay… et surtout, je voulais en savoir plus, connaître son point de vue sur la question.

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Lui parler de ça était risqué et peut-être était-ce une mauvaise idée, mais c’était ainsi et je ne regrettais pas de l’avoir fait, tout simplement car ma confiance me donnait la certitude que j’avais la capacité de nous faire passer à une chose, une fois les questions de la jeune femme posées. A dire vrai, parler du fait que j’étais certain de ne plus ‘dépendre’ d’Aniek me faisait plaisir….C’était une réalité indéniable et témoignait largement du fait qu’Anoushka m’intéressait largement. D’ailleurs, je ne cessais de me dire que je prenais beaucoup de plaisir à contempler son joli minois sans discontinuer depuis le début du bal.

L’entendre dire que Franz était ‘le frère de Max’ après ma petite explication me fit sourire. Tout le monde était au courant de l’existence du frère de Franz, sauf moi… disons que je l’avais découvert il y a peu. Franz ne m’avait jamais parlé de son frère et je n’avais jamais posé la moindre question, préférant ne jamais échanger de sujets sérieux avec lui. Notre amitié avait toujours été spéciale, mais elle nous ressemblait parfaitement, à tous les deux. « Franz a toujours réussi à attirer les regards. Tu l’as forcément croisé, en effet. Tu es amie avec le… « Max » en question ? » Simple curiosité. Je ne connaissais pas le moins du monde ce mec. Évidemment, je profitais de l’absence de nombreuses questions de la part d’Anoushka. Inutile d’en dire plus qu’il ne fallait. Elle identifiait à peu près le petit ami d’Aniek, c’était le principal.

Je ne savais plus trop comment nous en étions arrivés là, mais la jeune femme me demanda ensuite si j’allais continuer à draguer les nanas. Je levais les yeux vers elle suite à cette question, amusé de voir ce qu’elle avait relevé de mes paroles. C’était de bonne guerre, j’avais tendu une perche, mais j’avais cru qu’elle était assez légère. « Tu penses que c’est ce que je vais faire ? Si je te dis non, n’importe qui pourrait venir te dire que je l’ai fait et tu pourrais le croire… je pourrais te dire que oui et dans ce cas, soit tu vas me dire « alors laisse tomber mec, on n’a plus besoin de se voir » ou alors tu vas me demander d’arrêter. Ca ne serait pas plus simple, si tu me faisais confiance ? » Ma réponse n’était pas claire et définitive, elle pouvait mal le prendre, mais je risquais tout. En mon for intérieur, je me voyais déjà faire tous les efforts possibles pour ne pas agir comme un con, c’était assurément ce que je ferai, mais comment lui prouver que non, je ne draguerai aucune autre fille ? J’avais horreur de faire des promesses qui reposaient sur des mots, sur des affirmations. Pourtant, il n’y avait pas d’autres solutions, dans le cas présent. Elle pouvait également ne pas me croire sur parole lorsque je lui disais qu’il n’y avait plus rien avec Aniek…

Même si elle commençait doucement à s’éloigner, la conversation sur Aniek perdurait un peu et j’avais fait mon possible pour répondre à toutes ses questions… Je riais de plus belle quand elle me parla du fait que nous serions sur un pied d’égalité, à cause de nos « problèmes de meilleurs amis ». « J’suis pas sûr que ce soit le genre d’Aniek de partir sur ces critères pour déterminer si elle aime ou non quelqu’un, mais c’est possible ! » Je haussais les épaules, légèrement indifférent de ce que pouvait penser réellement Aniek, pas que son amitié n’était pas importante, mais elle avait tendance à avoir des références propres et uniques, que je ne pigeais d’ailleurs pas toujours… J’ajoutais finalement : « Ça peut nous empêcher d’être ensemble ? » Personnellement, je me foutais royalement de l’avis de ses amis (notamment Keagan et Louna…les nazes qui allaient tout faire pour me mettre des bâtons dans les roues), mais c’était la même chose venant des miens ! Je ne voyais aucune raison valable pour recevoir un avis de quiconque, étant donné que je n’en demandais pas. J’étais sûr de mon attirance pour la jolie brune, je n’avais besoin de personne. Anoushka répondit finalement à ma question. Je lui avais demandé s’il aurait été préférable de garder cette petite info pour moi… Je la savais honnête et franche, et je m’attendais forcément à toute sorte de réponse, mais elle m’affirma que j’avais eu raison de le faire, mais qu’elle ne pourrait s’empêcher de s’inquiéter. De mon côté, je ne pus m’empêcher de hausser les sourcils, en réalité, ma balance penchait plus vers le cas de figure où elle me disait que j’avais eu tort… « Je ne vais pas te dire « mais non, tu n’as pas à t’inquiéter », j’vais plutôt essayer de faire en sorte que tu le réalises … c’est plus une attitude de mec que les belles paroles, nan ? » Je lui lançais un petit clin d’œil malicieux avant de reprendre la parole au bout d’un certain temps, ayant pris quelques secondes pour la regarder, sans la quitter un seul instant des yeux : « Je crois que c’est le moment où j’invite ma copine à danser – pour la deuxième fois - mais…bon… maintenant que j’ai une mission, je pense que je vais commencer par autre chose, on verra après ! » Lui dire ça m’arrangeait pour deux choses, je gagnais du temps pour ne pas aller danser et en plus, je ne me gênais pas pour m’approcher et l’embrasser une nouvelle fois….regrettant le fait qu’il s’agisse de la fin de l’année…

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Il n'était pas vilain à regarder, je ne vais pas le nier, ce serait stupide et peu honnête, mais sincèrement il ne m'attirait pas plus que ça. Je crois qu'il est trop arrogant à mes yeux et il y a un je-ne-sais-quoi chez lui qui me déplait. Je le trouve pas net, du coup j'accroche pas vraiment. Après certains diront que c'est un serpentard, qu'on ne peut pas s'attendre à mieux de leur part mais je ne suis pas d'accord, Hunter est différent, à mes yeux en tout cas. “Oui, il n'est pas vilain à regarder, mais je ne sais pas, je le trouve chelou. Et puis oui, je suis amie avec Max, du coup j'ai une préférence pour son frère avec qui je m'entends plutôt bien que lui.” Enfin une préférence, ne nous emballons pas, Max ne me plait pas du tout, pas physiquement du moins, mais je le trouve gentil, amusant et j'aime bien passer du temps avec lui. Bon, parfois je me dis que je lui donnerais bien des cours de mode, parce que c'est pas toujours ça, mais au delà de ça, c'est un garçon que j'apprécie beaucoup.

Confiance ... en voilà un grand mot. Je savais qu'il avait entièrement raison, quoi qu'il arrive, je vais douter de sa bonne foi. S'il me promet de faire des efforts et que j'entends des bruits de couloir me disant qu'il drague tout ce qui bouge, je vais tendance à le croire, que ce soit vrai ou non. Et je ne doute pas que certains vont s'en donner à coeur joie rien que pour me faire passer pour une cloche ou pour me faire rompre avec Hunter. Et s'il me dit que non, il ne fera aucun effort, il est évident que je ne vais pas avoir envie de faire d'effort de mon côté et je sais pertinemment que ma jalousie va nous dévorer. Dans tous les cas, il n'y a pas d'échappatoire, il faut que je lui fasse confiance. Je l'observe silencieusement. Jusqu'à présent j'ai eu confiance en lui. Tout ce qu'il m'a dis, je l'ai pris pour vrai, parce qu'il m'a promis que c'était le cas et que ça ne s'éloignait pas de ce que j'avais pu entendre sur son compte. Il s'est toujours montré le plus honnête possible, afin de ne pas briser ma confiance naissante, pourquoi le fait de sortir avec lui changerait quoi que ce soit ? J'ai envie de croire que c'est le même garçon et qu'il a toujours le même but, être avec moi. Alors je décide d'esquisser un sourire avant de lui répondre. “Je sais que tu as raison, que quoi que tu fasses, je vais me mettre à me faire des idées. La seule promesse que je veux que tu me fasses, c'est de rester toujours honnête avec moi, même si la vérité pourrait me blesser. ” Pas de non dit ou de mensonge, je veux pouvoir compter sur lui. S'il vient à draguer une fille pour une raison ou une autre, je veux le savoir ou au moins qu'il ne me mente pas si je venais à l'apprendre.

“C'est pas très rassurant ... mais non, ça ne nous empêchera pas d'être ensemble. ” Lui dis-je honnêtement. J'étais passée au dessus de l'avis de Keagan et Louna, sans aucun scrupule. Ils ne l'aimaient pas, je pouvais l'entendre mais ça ne voulait pas dire que je devais faire de même. J'étais un être humain, doué de penser et j'avais le droit de me faire ma propre opinion sur les gens, sans devoir prendre en compte l'avis des autres. Le courant était toujours très bien passé avec le beau brun, pourquoi l'avis de mes meilleurs amis devrait passer avant mes propres sentiments. Peut-être que je faisais une erreur en sortant avec Hunter, je ne pourrais pas le dire, mais ce qui est sûr c'est que maintenant qu'on en est là tous les deux, je veux voir ce que ça peut donner et je veux faire un bout de chemin avec lui. Que ça dure trois jours, trois ans ou une vie entière, je m'en moque, ce sera l'avenir qui nous le dira. Et j'espère qu'Hunter est du même avis que moi, que l'avis de sa pote ne changera rien à notre relation. Et peut-être qu'Hunter a raison, que cette fameuse Aniek ne prend pas en compte l'avis de ses amis pour se forger sa propre opinion sur une personne, si elle doit me détester, ce sera parce qu'elle l'aura décidé et non parce qu'on le lui aura suggérer. Hunter avait en tout cas les mots qu'ils allaient pour me redonner le sourire et me faire rire. On était dans une situation où en effet, les promesses n'avaient aucun sens car on ignorait jusque là si elles seraient vaines ou pas, mais on pouvait faire en sorte de prouver à l'autre notre bonne foi et visiblement Hunter était très motiver pour ça. Mon sourire se dessina sur mes lèvres sans même que je m'en rende compte. J'étais vraiment contente d'être avec lui ce soit, même si son aveu fit des montagnes russes de mon estomac, c'était certainement pour la bonne cause. “Comment par autre chose ?” Il venait de me perdre là, mais son baiser me fit me rendre compte qu'au fond je m'en foutais. Je serais capable de passer ma fin de soirée à l'embrasser si je le pouvais. Je n'avais pas envie de le quitter, pourtant demain je n'aurais pas le choix. C'était bien la première fois que j'étais déçue de devoir retrouver ma mère, je serais éloignée d'Hunter durant quelques semaines, le temps de le retrouver aux vacances organisées par Poudlard.

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« En effet. »

« Bonsoir, une bièraubeurre s’il vous plait. Et toi Morgana ? »

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Un bal de princesse.

Tous les élèves

Ce n’était pas vraiment ce que j’avais prévu pour ce bal de fin d’année. Je n’avais jamais aimé ce genre de soirée, et actuellement je me souvenais bien pourquoi : je n’y étais pas à ma place. Je ne savais pas comment agir, je ne savais pas ce qui se faisait ou ne se faisait pas, je ne savais pas ce qu’on attendait de moi,… bref, je n’étais pas à moi au sein de tout ce spectacle. Je pensais qu’un bal était là pour s’amuser, et même si on avait une cavalière, on pouvait en profiter avec tous nos amis. Mais il semblait que non. Ou alors je n’avais absolument rien compris. Ce qui était fort probable, c’était mon genre d’être à côté de la plaque ! Un vrai idiot, comme d’hab’, oui j’en avais conscience…

Après m’être fait remonter les bretelles par Max – ce que je n’acceptais pas de beaucoup de personnes d’ailleurs –, j’avais été retrouvé Daniela pour m’excuser, avant de retourner vers Phoebe et ce crétin d’Overton. Je m’étais de nouveau excusé auprès de la griffonne, me rendant compte que je devais être le pire des cavaliers. Mais elle avait fait la paire avec Overton… Pourquoi ?! J’en rageais intérieurement ! Je ne savais plus tellement quoi faire mais j’avais promis une danse à Danni et je la tiendrai. Ce n’était pas pour autant que je voulais lâcher Phoebe, et je m’en voudrais énormément de la laisser filer sans passer du temps avec elle. Put*** mais qu’est-ce que je foutais là ?! J’aurais mieux fait de m’abstenir tiens, ce n’était pas pour moi tout ça…

Je n’avais rien répondu à Daniela lorsqu’elle m’avait demandé si ça irait de retourner sur la piste. J’avais juste tenté de prendre sur moi, l’entraînant avec moi vers l’endroit d’où nous venions, inspirant et expirant assez fort pour ne pas me laisser dépasser par mes émotions. Ce qu’elle dit par la suite concernant les filles qui mettaient la pression aux gars me fit sourire doucement. « Possible… mais moi rien que l’idée que d’entendre le mot « bal » ça m’angoisse alors… » Je haussai les épaules avant de me tourner vers Phoebe pour m’excuser. Je sentis dans son regard qu’elle m’en voulait, et je n’en étais que plus mal, perdant mon sourire et étant gêné, très mal à l’aise. Ce que j’étais nul…

Nous avions repris là où nous étions il y avait quelques minutes, mains timides sur les hanches de Danni et un mal-être assez visible en tête. Champion ! Alors que nous dansions – Enfin, j’avais plutôt l’impression de mettre un pied à côté de l’autre maladroitement, mais bon… - la Poufsouffle décida de me parler de l’aiglon jaloux. Sans m’en rendre compte, je fronçai les sourcils, soupirant doucement à l’évocation de ce crétin. Oh ça non, on ne s’aimait pas, et ce n’était pas prêt de changer ! Je ne le sentais pas celui-là, vraiment pas ! Mon visage se crispa quand elle reparla de Blackman et qu’Overton avait été là pour elle à ce moment-là. Oui, ben pour moi aussi ça avait été compliqué cette période, devais-je lui rappeler que j’étais aussi un né-moldu ?! Alors peut-être que je n’étais pas là pour elle à cet instant parce qu’on ne se connaissait pas vraiment alors qu’Overton l’était, mais ce n’était pas pour autant que je devais l’admirer ! Je me sentais un peu vexé de tout ça, même si en réalité je n’avais pas à l’être. C’était sûrement l’agacement de cette soirée qui m’animait, ce bal où je ne contrôlais rien et que tout le monde me disait ce que je devais faire, remarquant les regards jugeurs, ce qui commençait à me taper sur les nerfs ! Je sentais que je n’avais plus grande tolérance à l’heure actuelle, et en faire pâtir Danni, ou même Phoebe, ce n’était pas juste. Tout ça était grandement la faute de Fursy, il avait tout fait merdé ce gars ! Je le détestais tellement… La fin de sa phrase me provoqua un fort soupire, haussant les épaules et disant juste. « Tu fais ce que tu veux et tu traînes avec qui tu veux. Mais un ami aussi possessif que lui, c’est juste malsain… Perso, je n’peux pas le voir. C’est un idiot, point barre, et ne t’attend pas à ce que j’sois plus tendre avec lui juste parce qu’il a été là pour toi quand moi je n’le pouvais pas… » Je me raclai la gorge, mal à l’aise suite à ce que je venais de dire. J’étais stressé, sur les nerfs et carrément pas dans mon assiette, mais je repris quand même : « C’est ton ami, très bien, j’espère juste qu’il le mérite. Moi en tout cas, je n’mérite personne à cette soirée. » Je baissai la tête, honteux, disant presque dans un murmure : « J’ai lâché Phoebe, puis toi, et encore Phoebe… » Je relevai la tête vers Daniela. « J’sais pas comment agir dans ce genre de connerie, j’fais tout de travers et j’me sens encore plus mal. Tu… » Je soufflai, levant la tête pour repérer Phoebe (et au passage Overton... malheureusement et n'arrivai pas à les retrouver. Mais où étaient-ils passés ? Je tournai sur moi-même mais aucun signe d'eux. Et m****, m**** et re m**** ! Là, j'avais encore plus honte vis-à-vis de Phoebe, j'étais loin d'être un gentleman ! Je reposai alors mon regard un peu désorienté sur Danni, rattrapant ses hanches.« Ils sont passés où ? Tu crois qu'ils sont partis ? » Et la connaissant, je savais qu'elle se sentirait toute aussi honteuse que moi. Je souris alors doucement, ne souhaitant pas faire passer mon malaise avant tout. « Va falloir qu'on trouve un moyen de se faire pardonner... c'est pas gagné... » Dis-je tout en faisant une petite grimace. Quand ce bal avait-il mal tourné ? Pourtant, tout aurait pu être parfait...

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Ma proposition sembla plaire à Aaron. De toute évidence, il fallait être aveugle pour ne pas lire le désespoir dans ses yeux et dans les miens. Plus le temps passait et plus je m’investissais moins dans nos mouvements. Ce n’était même pas un coup de la fatigue, mais tout simplement le fait que je n’éprouvais aucune joie à l’idée qu’il me prenne le bras. Je fus satisfaite de savoir qu’il était du même avis et que nous allions pouvoir mettre fin à cette mascarade dont je n’avais jamais voulu prendre part. Nous quittâmes donc la piste, laissant les autres paires de jambes amusées repartir sur un nouvel air romantique. Une bouffée d’air me rafraîchit d’ailleurs le visage lorsque je quittai cette foule en béat. Je n’étais pas friand de la chaleur, alors, en effet, partir boire un coup nous ferait le plus grand bien.

Je le suivis jusqu’au barman, issu de Serdaigle, et attendis que mon collègue ne passe sa commande. Le gamin qui s’occupait de servir paraissait moins occupé que toute à l’heure mais tout aussi sujet au stress. Il fallait croire que ce n’était pas de tout repos que de remplir les verres avec les bonnes substances. Surtout lors du passage de musiques fortes ou des bousculades. En tout cas, il resta souriant lorsque nous nous approchâmes de lui. J’observai Aaron demander sa fameuse bièraubeurre, pensant qu’il tenait peut-être l’alcool en horreur depuis avant-hier. Je n’avais plus envie d’avoir affaire à son état d’ivresse, alors s’il souhaitait consommer des boissons fortes, il devrait s’assurer de le faire loin de moi. Je n’avais rien dit à propos de cet incident, ni aux autres professeurs, ni à la directrice. Ce comportement aurait sans doute valu un blâme mais je n’avais pas été suffisamment d’humeur mauvaise ou massacrante pour lui faire subir cette sanction. En revanche, je ne tenais pas à le couvrir une seconde fois en cas de récidive. Je crois que ce fait, il l’avait bien compris.
« Ce sera un mojito pour moi. »
Sans alcool, évidemment. L’organisation du bal avait fait son possible pour ne pas tenter les élèves mineurs. Quant aux septième année, ils pourraient goûter à cette joie à l’université.
Le Serdaigle prit note de nos envies et s’attela rapidement à sa besogne. Pendant ce temps, je pris place sur le comptoir, là où rôdaient deux élèves en pleine discussion sérieuse. Je ne connaissais pas les maisons mais étant arrivée depuis peu dans le corps professoral, j’en conclus qu’il devait s’agir de sixième ou de septième année n’ayant pas pris les potions dans leur programme.

Sans échanger le moindre mot avec Aaron, je patientai sagement jusqu’à ce que mon verre me soit apportée. Je souris légèrement après avoir remercié l’élève, avant de tendre mon verre vers la chope de mon collègue.
« Santé. » Dis-je en essayant d’y mettre un peu d’entrain.
Puis, je commençai doucement à aspirer la boisson avec la paille verte à disposition. C’était très rafraîchissant, j’en avais bien besoin. Bouger et danser m’avaient déshydratée. Après une longue gorgée, mon regard croisa de nouveau le sien. Je n’avais rien à lui dire et si cela ne tenait qu’à moi, je serais sans doute partie après avoir dansé. Cependant, mon éducation faisait de moi une femme courtoise donc je n’allais pas m’éclipser sans élégance. Je me contenterai de boire ce verre avant de m’en aller.

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« Je vais finir par croire que t’es amoureux, fais gaffe. » Parler de James comme l'aurait fait une gamine éprise était dans ses cordes. Non pas qu'il l'était – il ne se souvenait pas s'être entiché d'un garçon rien qu'une seconde dans sa vie – mais la merveilleuse soirée qu'ils avaient tous passée grâce à lui valait largement un instant de doute. Noel ne put s'empêcher de rire en réalisant que les doutes étaient partagés. Il haussa distraitement les épaules et jeta malgré lui un regard aux alentours, comme pour s'assurer que personne n'était là pour assister à ses conneries. Les rumeurs partaient d'un rien et il voyait déjà un truc du genre « tellement désespéré par sa rupture avec Baxter, Shiver a viré de bord ». Si on pouvait s'en passer, tant qu'à faire... Un tel revirement de situation n'était pas pour demain alors autant éviter de faire parler pour rien. « Ce serait un problème ? » lâcha-t-il innocemment. « Les restes de son tee-shirt me servent de doudou, tu sais ? » Ou comment légèrement grossir le trait. Les restes dudit tee-shirt avaient atterri dans sa valise à moitié faite, attendant sagement le jour où ils visiteraient le cirque. Les doutes fraternels finiraient sûrement par devenir parentaux dès que sa génitrice aurait posé la main dessus. Qu'importe ! Il pouvait y avoir mille et une raisons pour lesquelles il avait le vêtement d'un garçon inconnu dans ses propres affaires. Restait encore à les trouver. Il y avait fort à parier que s'il expliquait cette histoire de strip-tease, ça n'arrangerait strictement pas son cas. Et mentir à ses parents, ça n'était pas trop sa tasse de thé. Ça plus sa rupture, ça allait sûrement faire beaucoup d'un coup. Fallait-il vraiment qu'il en parle, de sa rupture, d'ailleurs ? Est-ce que sa mère réaliserait quelque chose d'elle-même ? Sûrement. Le temps qu'il allait passer avec elle ne jouerait pas en sa faveur. Et s'il se mettait à faire une tronche d'enterrement quand elle demanderait des nouvelles de la Serdaigle non plus... « Comment veux-tu que je le sache ?! » Le regard qu'il posa sur sa triplette se fit étonné. Presque choqué. Comment January Shiver, Reine de Poufsouffle depuis qu'elle y avait mis les pieds, pouvait-elle ignorer un truc comme ça ? « Tu sais bien que je me fous complètement du Quidditch, à part lorsqu’il s’agit de Snow. » Son explication ne le convainquit pas. Il nota silencieusement de ne pas lui demander conseil pour ses justifications futures. Un nouvel haussement d'épaules et une grimace plus tard, le Gryffondor finit par ouvrir la bouche. « Ouais 'fin on parle d'une fête dans ta salle co', quand même. Difficile de passer à côté. T'as pas déménagé sans prévenir, au moins ? » Peu de chances, aucun même, mais qu'importe. Elle pouvait très bien être partie roucouler avec il ne savait quel crétin du château, ce qui expliquait qu'elle n'ait pas pris part à ladite fête. C'était sûrement pire que le déménagement, ça !

Le rire de sa soeur lui tira un sourire amusé. Finalement, même si la soirée n'avait pas merveilleusement bien commencé, ils s'en sortaient plutôt bien. Le départ de Knoxslay n'y était sûrement pas pour rien. Il avait survécu à sa présence et avait même réussi à ne pas s'attirer ses foudres d'une quelconque manière, alors rien ne pouvait arriver de dérangeant à présent. « Bon, ok, d’accord… J’avoue, tu es peut-être le meilleur frère du monde ex aequo avec Snow mais si jamais tu répètes à quelqu’un que j’ai dit ça, je nierais. » Il leva les yeux au ciel en secouant la tête avec un désespoir faussement évident. Ex aequo avec Snow. Ben voyons. Elle espérait vraiment qu'il finirait par croire ça ? Il n'y avait pas d'égalité possible avec leur frère. Parce qu'il était l'homme parfait, celui qui ne la laissait jamais tomber, qui la traitait comme une véritable princesse. Il était « le meilleur frère du monde », l'unique tenant du titre. « Faut que j'achète une Pensine pour revivre ça jusqu'à la fin des temps. J'suis sûr que ça réarrivera pas de si tôt ! » Il n'eut pas le temps de s'interroger sur la véracité de son affirmation ni de désespérer davantage de la suprématie Snowienne que le sujet changea du tout au tout. Adieu espoirs d'être un jour le digne concurrent du frère idéal ! « Oui, enfin, les fenêtres de la tour d’astronomie n’ont pas été condamnées par ces « grands sorciers » dont tu parles. » Le brun – quelle horreur ! – fronça les sourcils, pas certain de voir où elle voulait en venir. Pas certain du tout, même. « Ce n’est pas pour autant que ça te donne l’autorisation de te jeter par la fenêtre. » Un ricanement lui échappa presque malgré lui. Sérieusement ? Elle était en train de comparer ses visites dans les cuisines à un suicide ? Le juste milieu était mort. « Qu'est-ce que t'en sais, d'abord ? » Un bruit attira son attention l'espace d'une seconde puis il la reporta sur la jeune femme. « Y'a peut-être des sortilèges qui nous empêchent de sauter. D'ailleurs, c'est pas explicitement écrit dans le règlement qu'on a pas le droit de se suicider dans l'enceinte de l'école. » Ce fut sur cette remarque des plus utiles qu'ils filèrent vers la piste de danse.

Noel n'était pas le meilleur danseur de l'univers – Snow devait sûrement faire ça mieux que lui – mais il se défendait à peu près correctement. Il n'allait pas lui massacrer les pieds ni la ridiculiser tant il était nul. « Un talent ?! Mais quel talent ? Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. » Non mais ayez une frangine, qu'ils disaient ! La sienne était vraiment pas cool avec lui. Mais c'était comme ça qu'il l'aimait. Chiante. Incroyablement chiante. Au moins aussi chiante qu'il était chiant lui-même. « Ce talent ! » plaisanta-t-il en la faisant tourner sur elle-même au rythme de la musique, en riant. « Je serais reconnu comme professionnel que t'en douterais encore, mauvaise langue ! » Au moins, elle aurait eu son bal. Un vrai bal. Avec tout ce qu'on fait dedans normalement. Parler, manger, danser... Même s'il n'était pas au mieux de sa forme et que son envie de s'amuser allait et venait depuis qu'il avait quitté son dortoir, il ne pourrait rien se reprocher sur ce point. Avec un peu de chance, elle trouverait même que c'était pas si mal que ça. « Mais quel goinfre ! Tu ne penses qu’à manger, en fait ? » Il secoua la tête avant de lui tirer la langue. « N'importe quoi ! J'pense à dormir, aussi. » S'il y avait eu une justice dans ce monde, il aurait été une marmotte. Il n'y aurait sûrement eu que des avantages. Callie n'avait pas eu l'air convaincu lorsqu'ils en avaient parlé l'an dernier mais lui restait certain de ce qu'il avançait. Marmotte, c'était la vie de rêve ! « Je pars une semaine chez Anastasia avec Aniek mais j’ai bien l’intention de passer tout le reste de mes vacances avec toi. » L'étreinte de January se serra alors qu'il grimaçait discrètement. Boarf, il pouvait bien survivre une semaine, il n'y avait pas mort d'homme. D'autant plus qu'il ne serait pas tout seul. Il profiterait de Snow et de leurs parents deux fois plus pour compenser son absence. Il s'en sortait sans le moindre doute ! Ces deux mois au cirque, même avec une semaine sans la Poufsouffle, allaient être les meilleures de ces dernières années ! « Ca veut dire que tu vas bien vouloir venir au truc d’été de l’école avec moi ? Je voulais vous le proposer à Snow et toi. » Si un regard pouvait tuer, elle serait morte sur le champ. Le faux espoir de malade ! Il aurait dû le voir venir, son truc. « Non. » lâcha-t-il froidement. « J'vous ai fait plaisir deux fois, à vous de le faire là. Et je veux rester à la maison pour les vacances. » Au moins, c'était clair. Il ne foutrait pas les pieds en voyage. Surtout si c'était pour se retrouver avec Clewstone à faire des trucs pourris qui ne l'intéressaient pas. La musique ralentit et la chanson finit par s'arrêter. Petit à petit, la salle se vidait. La soirée n'était pas encore terminée mais on ne pouvait que comprendre que la fin n'était pas loin. « On y va, nous aussi ? » Il désigna d'un geste les grandes portes. Si c'était pour l'entendre lui vanter l'intérêt des voyages scolaires, il préférait largement écourter ce qu'il restait de bal...

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« Santé. »

« On doit aller redanser, ou on peut s’arrêter là, à ton avis ? »

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Le tintement de nos verres signa enfin la distance qui nous avait tant manqué depuis que nous avions fréquenté la piste de danse. Sans le moindre optimisme, nous trinquâmes pour faire dans les coutumes. Ni lui, ni moi avions l’envie de se donner la peine de sourire. Nous avions déjà bien assez joué la comédie durant toutes ces danses interminables. Il était maintenant l’heure pour chacun d’enlever son masque et de reprendre sa propre identité. Par chance, le peu d’élèves au bar nous permit de rester l’un à l’écart de l’autre, sans risque d’être collés comme des sardines ‒ ce qui n’aurait pas facilité les choses, bien au contraire. En tout cas, nous paraissions être deux simples professeurs profitant d’une pause et qui préféraient observer les autres qui se déhanchaient au centre de la salle plutôt que de se parler. Cela paraissait sûrement naturel.

Je n’attendais plus que l’instant où je pourrais me lever avec élégance pour repartir. J’irai sans nul doute voir comment se tenait Nathanaël depuis qu’il était parti de la pièce avec des nausées désagréables. C'était vraiment curieux, surtout en prenant en compte les vieilles rumeurs à ce sujet comme celles qui m'étaient venues en tête plus tôt dans la soirée. Je n’avais pas encore pris la peine de lui poser la question en pensant qu'elles étaient fausses mais plus le temps passait et plus je remettais en doute sa santé. Tout en y pensant sérieusement, je continuai de siroter mon cocktail, plutôt ravie de pouvoir lutter contre cette chaleur étouffante à l’aide d’une boisson délicieuse. Je n’étais pas spécialement une adepte de la biéraubeurre, je préférais amplement les cocktails. Et ce qui concernait l’alcool, j’avais un goût prononcé pour le Champagne français, le vin et le Cognac, contrairement au Whisky Pur-Feu que je n’appréciais pas trop. Mais je consommais avec modération, généralement lors des événements. Il n’y avait rien de mieux, pour affronter le quotidien, que de boire quelque chose de sain qui ne viendrait pas altérer votre cerveau.

Parvenant à la moitié de mon verre, je jetai un coup d’œil furtif à mon collègue. Il m’évitait dans son champ de vision, occupé à observer le décor ou les autres élèves. Il n’y avait que cela à faire, de toute façon. Non loin de nous, je pouvais apercevoir Diane en train de valser avec le professeur Hunt. Cette vue me fit étirer un petit sourire ; ils allaient bien ensemble. Au moins, ils s’amusaient. Personnellement, je venais de m’engouffrer dans le plus total des ennuis et j’avais le sentiment d’avoir perdu mon temps. Ce n’était pas un ressenti agréable, loin de là, et la frustration me gagnait en même temps que l’agacement. Je pourrais certainement faire autre chose de plus productif que de rester assise ici à compter les minutes restantes avant que je ne puisse partir. Si le temps paraissait s’écouler rapidement pour les danseurs, moi, je me sentais prisonnière de la notion d’éternité. Même les cours du professeur Binns, à mon époque, était sûrement moins soporifiques que cette situation actuelle.

Enfin, quand j’aspirai les dernières traces de ce fameux mojito, mon rythme cardiaque augmenta doucement sous l’action de mon empressement. Je sentis un sourire s’étirer sur mes lèvres, signe de la satisfaction que je ressentais à l’idée de quitter cette salle de bal bien trop chaude à mon goût. Les cachots me manquaient, eux et leur ambiance si silencieuse, calme, froide et apaisante.
Lorsque Aaron eut lui aussi terminé sa choppe, il reprit la parole sans quitter son manque d’enthousiasme. Je n’allais pas le blâmer pour ça puisque nous étions, pour une fois, sur la même longueur d’onde. Il me proposa de retourner sur la piste ou bien s’en arrêter là. Je serais bien folle que de vouloir continuer à jouer un jeu qui ne me plaisait absolument pas. Aussi, je n’attendis pas plus pour lui répondre avec sérieux :
« Mmh, tu m’excuseras mais je pense aller vérifier l’état de Nath. On ne sait jamais, son comportement m’a intriguée. »
Nous avions honoré sa promesse alors il était temps de nous séparer, cela nous serait bien plus bénéfique qu’autre chose. Je me levai avec grâce, repoussant doucement mon verre un peu plus loin. Je me sentais requinquée en énergie, sans doute le résultat d’une impatience certaine de me rendre ailleurs. Une dernière fois, je me tournai vers mon collègue.
« Je te souhaite une bonne fin de soirée. » Fis-je avec neutralité.
Sans même étirer un sourire ‒ qui aurait été parfaitement hypocrite ‒ je tournai les talons vers la porte d’entrée. Mais bien que je fus prise d’une véritable hâte, je mesurai mon allure ainsi que mes pas. Une femme ne sortait pas en courant, elle prenait le temps de libérer sa grâce et sa légèreté. Ainsi, je ne donnais pas l’impression de m’empresser de partir.

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Après un léger moment d'incompréhension Keagan était revenu chercher Danni en s'excusant. Tout ça était un peu confus mais Keagan ne savait pas trop comment réagir dans cette situation bizarre et elle le comprenait. Elle aimait bien ça chez lui, ce côté un peu maladroit qui le rendait mignon à ses yeux.

Revenant vers Fursy et Phoebe, Keagan s'excusa auprès d'elle également et si elle semblait mieux le prendre que Fursy, elle voyait bien que Phoebe n'était pas ravie non plus. Mais ils avaient quoi les gens à la fin ? S'échanger les cavaliers pour une danse ça se faisait souvent, ce n'était pas la fin du monde qu'elle sache ! Elle sentait que Keagan culpabilisait et ça commençait à l'agacer.

Danni n'aimait pas que ses amis ne s'aiment pas entre eux et il lui sembla opportun d'expliquer à Keagan la relation qu'elle entretenait avec Fursy. Mais cela n'eut pas grand effet, Keagan fronça les sourcils et soupira grandement en lui disant qu'elle faisait ce qu'elle voulait mais qu'il trouvait ça louche qu'il soit aussi possessif. Il restait campé sur sa position et décrétant que c'était un idiot et Danni n'insista pas plus car elle savait qu'il ne pourrait pas changer d'avis. Elle ne s'y était pas attendue en fait. Keagan était quelqu'un d'assez têtu.

Mais quand il baissa la tête honteux en disant qu'il ne méritait personne à cette soirée parce qu'il avait lâchée Phoebe puis elle, qu'il ne savait pas comment réagir et qu'il se sentait mal, Danni l'arrêta tout de suite et lui releva le menton.

"Arrête Keagan. Tu te mets trop la pression, détends-toi. Déjà tu n'as pas lâché Phoebe... ou si tu vas par là, il me semble que c'est elle qui t'a lâché en premier. Tu as juste demandé une danse à une autre fille le temps qu'elle revienne. Il n'y a pas de mal à ça. Combien de fois j'en vois des garçons qui demandent une danse à une autre fille ? Ça se fait tout le temps, c'est amusant c'est tout. Et je suis très contente que tu m'aies proposé cette danse." dit-elle d'une voix rassurante.

Mais quand Keagan lui demanda où se trouvaient Fursy et Phoebe, Danni regarda autour d'elle pour les chercher, en vain. Ils étaient partis ? Ensemble ? Surprise limite choquée, elle regarda de nouveau Keagan qui disait vouloir se faire pardonner.

"On n'a rien à se faire pardonner Keagan, on n'a rien fait de mal ! J'ai dit à Fursy que j'acceptais ta danse avant de retourner avec lui. S'il n'a pas la patience d'attendre le temps d'une danse, je ne me sens pas responsable ! Effectivement il est possessif, mais dans ce cas il va devoir apprendre à l'être moins car je vais pas changer mon attitude pour lui !" dit-elle, en colère de cette attitude de merde.

"Toi tu t'es excusé un nombre incalculable de fois ce soir et pour quoi ? Ta cavalière s'est barrée sans même te dire bonsoir. Le mien non plus d'ailleurs... alors qui abandonne qui au final ?" conclut-elle franchement agacée. Elle avait beau adorer Phoebe et Fursy, ils s'étaient mal comportés ce soir.

"Crois-moi, si y'a bien quelqu'un qui n'a rien à se reprocher ce soir et qui a tout fait dans les règles de l'art, c'est bien toi Keagan !"

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