@Lilith C. Davis

Monsieur Bailey Killian Knight Agent de liaison de la coopération sorcière internationale (@Lilith C. Davis)

Inscrits :
@Misha A. Bradford
@Haley M. Strauss
@Eléonore G. Wright
@Moritz Lazarus

15 janvier, les cours ont été annulés ce matin afin de permettre l’organisation du salon de l’orientation. La Grande Salle a été aménagée après le petit déjeuner pour recevoir plusieurs groupes. Les stands se tiennent sous des tonnelles insonorisées, permettant de ne pas être dérangé par les discussions voisines. Les intervenants ont un petit bureau et de quoi écrire s’ils le souhaitent, les élèves sont installés en arc de cercle sur des chaises équipées d’un petit pupitre. Les participants ont reçu une convocation avec la date et l’heure de passage de chaque intervenant, afin de pouvoir assister sans chevauchement aux présentations de leur choix.

Les intervenants sont invités à présenter brièvement leur parcours et leur métier avant de laisser les élèves libres de poser leurs questions. Une collation est proposée à l’issue de tous les ateliers afin que les participants puissent échanger informellement.

“The ache for home lives in all of us. The safe place where we can go as we are and not be questioned.”― Maya Angelou

Salon d'orientation • Stand 3 | Agent de liaison de la coopération sorcière

Killian & @Fergal Armitage @Misha A. Bradford @Eléonore G. Wright @Haley M. Strauss @Moritz Lazarus

La façade de Poudlard ne m’avait jamais autant parue familière. En franchissant les grilles de l’école qui m’a vu grandir, un profond sentiment de nostalgie m’étreint. Cela ne fait pourtant pas si longtemps que j’en ai quitté les murs et pourtant, ça me semble si lointain en même temps. Tant de choses se sont produites dans ma vie depuis, de nouveaux chapitres ont été écrits, de nouvelles aventures ont rythmé mes journées … Et me revoilà, foulant le sol de ce lieu où j’ai vécu pleinement, souffert énormément, mais également aimé follement.

La nostalgie ne reste pas très longtemps. Elle est vite remplacée par l’amusement et l’excitation de passer quelques heures ici. Tout c’est un peu fait à la dernière minute. Initialement, ce n’était pas moi qui devait venir mais Bailey qui avait été appelé pour intervenir lors de ce premier salon de l’orientation organisé par Poudlard. Qui mieux que lui pour expliquer son métier d’agent de liaison de la coopération internationale sorcière au sein du Ministère de la Magie. Il était reconnu pour sa diplomatie et ses bonnes relations dans le monde sorcier, il était donc logique qu’il ai été appelé pour faire découvrir son métier qu’il aimant tant à des étudiants en pleine réflexion sur leur avenir. Malheureusement, une sale grippe l’a maintenu couché au lit ce matin et personne au département n’était en mesure de le remplacer dans un si court délai. Personne, sauf moi. Son assistant. Même les plus grands sorciers pouvaient se retrouver impuissant face à une maladie. Nul doute que d’ici un ou deux jours il irait mieux, mais aujourd’hui il ne pouvait décemment pas respecter son engagement. Heureusement que j’étais là. Moi, son fidèle fils adoptif, au moins je pouvais le remplacer au pied levé.

Je n’ai pas la moindre idée de ce que j’allais bien pouvoir dire à cette génération d’étudiant pour leur donner envie de s’investir dans la branche dans laquelle j’ai bifurqué par défaut, mais que j’ai appris à aimer. Pour autant, cela ne m’inquiète pas franchement. Le talent et la thatche. Voilà ce qu’il fallait comme qualités principales pour se lancer dans les métiers de liaison et de coopération. Avant de me diriger vers le stand que mon guide essaie de me montrer tant bien que mal, je repère le nouvel éminent directeur et c’est avec un grand sourire amical que je me dirige vers lui. Bailey a du le prévenir que j’allais le remplacer à la dernière minute et je n’avais aucun doute que Fergal finirait par me chercher pour s’assurer que je ne trouble pas l’ordre général de son salon d’Orientation. Certes, mes années de bout-en-train sont derrière moi, mais il est vrai que de revenir en ces lieux donne des idées. Après l’avoir chaleureusement salué et lui avoir fait promettre qu’on irait se boire un verre ce soir après les festivités du jour, je daigne finalement suivre le pauvre petit gars qui n’a pour seul rôle que de s’assurer que je suis sous la bonne tonnelle à la bonne heure.

Je prends possession des lieux quelques secondes avant que la porte ne s’ouvre et ne laisse se déverser un petit nombre d’élèves. Je me retrouve donc derrière un petit bureau et quelques chaises me laissent deviner que je vais avoir un auditoire. Ça fait quand même sacrément bizarre de se retrouver de l’autre côté du bureau. J’aurai jamais cru cela de moi. Je n’ai jamais été très studieux ni prompt à donner des cours particuliers. J’étais plutôt celui qui avait besoin d’en recevoir. Aussi, être derrière ce minuscule bureau austère me donnait sérieusement la chaire de poule. Prue m’aurait vue, elle aurait explosé de rire. Essayant de reprendre contenance, je m’accoude dessus de façon décontractée. Il ne faut pas longtemps pour que des premiers élèves viennent timidement s’installer et me faire face. Un rapide coup d’oeil à la seule feuille qui traine sur le bureau me permet de savoir que j’ai 4 volontaires qui se sont inscrits. Un petit gars se présente, ainsi que deux filles et un garçon que je crois reconnaître. C’était pas le russe qui flirtait avec Jane ? Je retiens un grand sourire moqueur. Ces histoires semblent tellement anciennes mais n’en restent pas moins drôle. J’ignore s’il se souvient de moi, mais je trouve le contexte toujours autant amusant.

A mesure qu’ils arrivent, je leur adresse individuellement un salut de la tête et un petit sourire. J’ignore si ces quatre étudiants sont là de leur plein gré alors autant leur rendre ces quelques poignées de minute un peu agréables. On est pas sur terre pour se prendre trop au sérieux. Et pour la grande majorité, seulement quelques années nous séparent. Ça pourrait être moi à leur place ! Quoi que finalement, vu le nombre de fois où j’ai redoublé, je reste définitivement plus vieux qu’eux. « Salut à tous. Bon, je crois qu’on est au complet, on va pouvoir commencer. » J’annonce une fois que le quatrième s’est installé sur le tabouret. « Si certains d’entre vous ont l’impression de m’avoir vu quelque part, sachez que c’est normal. Je ne suis pas Bailey Knight comme il était annoncé, mais son fils, Killian. J’ai obtenu mes ASPICs il y a deux ans donc ça ne fait pas si longtemps que je suis parti de Poudlard. Depuis, je travaille au Ministère de la Magie au Département de la Coopération Magique International en tant qu’assistant d’agent de liaison de la coopération internationale sorcière. Ca fait plus pompeux que ça en a l’air, je vous rassure. Malheureusement, je suis obligé de sortir tous ces termes à chaque fois. Règle du ministère. Bref, si vous vous êtes inscrits à cet atelier, est-ce que c’est parce que vous êtes intéressés par ce métier en particulier ou parce que vous n’aviez pas le choix ? Soyez honnête, ça reste entre nous. » Je dis sur le ton de la confidence et je les regarde tour à tour, attendant leur réponse, les invitant à prendre la parole. « On peut le faire de deux manières. Soit je vous bassine pendant 30 minutes avec un speech que je suis supposé avoir préparé, soit vous avez des questions sur quoi que ce soit et on rend ça un peu plus interactif. J’étais à votre place y a pas si longtemps que ça. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai plus d’expérience que vous dans la vie, ce serait très présomptueux de ma part, mais si je peux au moins vous partager certaines choses, vous rassurer ou ne serait-ce que vous donner une vision extérieure de ce qui se passe dans un futur proche quand on sort de Poudlard, alors on ne se sera pas levé pour rien aujourd’hui. » J’hausse les épaules, leur indiquant que le choix est leur. Personnellement, ça ne me dérange pas de raconter ma vie et de parler sans m’arrêter. Mais l’objectif n’est pas que les barbe ou que je me vende. On est pas à un entretien d’embauche. Aujourd’hui, ils sont supposés se poser des questions fondamentales et avancer dans le choix de leur avenir. Et bah je suis passé par là et c’était pas une partie de plaisir. Heureusement que Bailey est passé dans ma vie et m’a sorti de ma misère, sinon je ne sais pas où j’en serai aujourd’hui.

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if you can dream it you can do it

(c)Miss Pie

Stand 3 : Agent de liaison

EXORDIUM.

La journée d'orientation était arrivée et je dois bien avouer que j'avais un peu la flemme d'y participer. Pour une fois, j'avais écouté les conseils de mon oncle, ce qui était extrêmement rare pour le souligner je tenais à le dire. La fin d'année était proche et je dois bien avouer que je naviguais totalement dans le noir, incapable de savoir ce que j'allais faire de mes dix doigts ensuite. Je ne stressais pas pour autant, même si je le devrais peut-être un peu, histoire de m'aider à sortir les doigts pour trouver ma voie. Je me contentais de me dire que ce n'était pas un drame de ne pas savoir ce qu'on voulait faire en sortant de Poudlard et que je finirai bien par trouver. Je me sais assez débrouillard, dans le pire des cas je me trouverai bien un taff de dépannage, en attendant de trouver ma voie. Mais bon, même dans cette optique là, je ne pouvais m'empêcher de penser que mon oncle n'avait pas tort en pensant que me rendre à cette journée d'orientation ne me ferait pas de mal et que peut-être, je pourrais trouver mon bonheur au bout du compte. J'y crois moyen, on ne va pas se mentir, mais sait-on jamais, l'espoir fait vivre.

J'aime à croire qu'il était normal de ne pas savoir ce qu'on veut faire de sa vie quand on a à peine 17-18 ans. C'est vrai, on est encore jeune, on se connaît à peine, comment savoir ce qu'on a envie de faire pour le reste de notre existence ? Je ne sais déjà même pas ce que je veux faire demain, alors pour les quarante prochaines années vous pensez bien ... Ce qui me rassure un peu c'est que les mentalités ont beaucoup évoluées et aujourd'hui il n'est pas rare de changer de voie, de se réorienter au gré de nos envies. Aujourd'hui, il est fini le temps où quand on commençait une carrière quelque part, c'était pour la vie, les gens changent de métier comme ils changent de chemise. Je trouve que ça met moins de pression, si jamais je rentre dans une voie qui ne me correspond pas, je ne me sentirai pas contraint de la continuer toute ma vie. Bon, vous me direz, j'apprécie de toute façon moyennement qu'on me contraigne à quoi que ce soit, il est peu probable que je moisisse quelque part trop longtemps si je n'en ai pas envie. Mais bon, même en sachant tout ça, ça ne change pas mon problème, dans quoi vais-je m'orienter en sortant de Poudlard ? J'y ai un peu réfléchi, après en avoir discuté avec Haley et j'avoue que je serai bien tenté par un job qui me permettrait d'avoir un lien avec mes deux origines, mon côté russe et mon côté anglais. Et à bien y réfléchir, s'il existe également un job qui me permettrait d'avoir un pied autant dans le monde magique que dans le monde magique, je ne dirais pas non. J'ai la chance d'être un sorcier élevé en majorité par des moldus, je sais me fondre dans la masse dans les deux mondes sans aucun problème. Mais voilà, est-ce que ça existe tout ça ? Là est la grande question.

“Vous ici ?” Glissais-je à Haley en arrivant à ses côtés, devant le stand 3. Je ne m'attendais absolument pas à la voir ici et j'avoue que c'est une agréable surprise, même si le doute m'assaille pendant une fraction de seconde. “Enfin si c'est bien toi ..." Je dois bien avouer que le fait de m'être fait avoir comme un bleu durant le bal de Noël est loin de me plaire. Plus encore de me dire qu'il y a quelqu'un, dans cette école, qui s'est joué de moi et qui dois bien se foutre de ma gueule en cet instant, ça, ça ne me plait pas du tout. Si je chope son double, je le fracasse ! Nous discutons quelques instants en attendant que l'intervenant n'arrive. Quand ce dernier pointa le bout de son nez, je dois reconnaître que j'eus un léger moment d'hésitation. J'avais l'impression de le connaître, sans pourtant pouvoir mettre le doigt sur son blase. Il avait l'air jeune, ce qui tendait à me confirmer qu'on avait du se croiser à Poudlard, sans pour autant me souvenir vraiment de lui. Je sais que je l'ai déjà vu, mais sans savoir où, ni dans quelle circonstance. Je chasse rapidement tout ça de mon esprit et suis Haley quand elle part s'installer à une des places de libre. Nous étions un petit groupe, je salue Eléonore de la main, tentant de ne pas me laisser envahir par le seum de notre défaite contre Gryffondor. Personne n'y était pour rien, on avait tenté mais contre toute attente, les Gryffondor avaient été plus rapide que nous. Je ne vais pas cacher que j'avais la mort dans l'âme que leur équipe de bras cassés avaient réussi à nous vaincre, mais j'imagine qu'on pouvait d'hors et déjà oublier la coupe pour cette année. Au moins ça réglé d’emblée mon envie de rejoindre une équipe professionnelle. Si je n'étais pas capable de manager une équipe de Quidditch en amateur, je me voyais mal intégrer une équipe pro.

Le mec prend la parole et j'apprends donc qu'il s'appelle Killian et que comme je l'avais pensé, il était à Poudlard il y a deux ans de ça. Bon au moins je ne suis pas fou, c'est déjà ça de pris. Bon par contre j'avais un peu l'impression d'être en face d'un parfait touriste qui était là juste parce qu'il n'a pas eu le choix. J'ai rien contre lui mais je ne me suis pas levé ce matin pour faire son taff en fait, je n'hésite donc pas bien longtemps avant de prendre la parole. “Ben ça serait peut-être bien quand même de nous faire un petit topo de ce qu'est être agent de liaison, on est un peu là pour ça !" Sinon je serais resté au lit... “Ca consiste en quoi ? C'est quoi une journée type ? Faut avoir des skill particulier ? Tout le monde peut le devenir ou faut être le fils à quelqu'un ?" S'il voulait qu'on lui pose des questions, je n'allais pas me gêner et vu qu'il venait de nous dire qu'il bossait avec son père, je crois qu'on est en droit de savoir si ça sert à quelque chose qu'on soit venu aujourd'hui ou si c'était une branche fermée qui n'acceptée que de rares élu. “Est-ce qu'il faut impérativement valider des matières spécifiques ? ... ça gagne bien ?" Demandais-je en esquissant un sourire amusé. En vrai pour l'heure je m'en fous du salaire, je voulais déjà voir ce qu'était un agent de liaison pour savoir si ça pouvait m'intéresser ou non.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Stand 3

Eléonore avait d’abord été assez sceptique quand elle avait entendu parler d’un salon de l’orientation. Voir de vieux fonctionnaires lui expliquer pendant deux heures à quel point leur métier indispensable et palpitant alors qu’ils étaient sans doute relégués à la photocopieuse ne la branchait que modérément. Elle, elle voulait un métier avec de l’aventure, des rebondissements, des choses cools comme dans les films ! C’était sans doute trop demandé, à moins de finir cascadeuse dans des films moldus peut-être. Ca se réfléchissait. Puis, elle avait vu la liste des métiers proposés et elle avait dû admettre que certains étaient alléchants et surtout totalement inconnus. Personne dans sa famille ne pourrait jamais la renseigner sur des métiers magiques. Alors, c’était l’occasion. Voilà comment elle s’était retrouvée au stand agent de liaison de la coopération sorcière.

Agent de liaison, ça sonnait comme dans les films d’espionnage. Elle avait donc bon espoir que la profession lui vende du rêve. A sa grande surprise, elle vit que le stand était tenu par un garçon jeune – beau mais c’était une autre question – et plutôt avenant. Elle qui avait eu peur de rencontrer des gratte-papiers, elle était loin du compte ! Elle s’assit au bureau avec son nom, continuant de le regarder avec curiosité jusqu’à ce qu’elle comprenne pourquoi il lui semblait familier. C’était un ancien élève et il n’était pas parti depuis si longtemps ! Alors il avait pu décrocher ce poste juste après l’école ? Classe.

Le garçon, Killian donc, était vraiment plutôt sympa. Déjà, il leur proposa de leur éviter le discours ennuyeux et attendu pour qu’ils posent des questions, ce qui lui tira un sourire joyeux. Elle n’était pas scolaire, restée immobile à écouter lui demandait toujours un effort. Elle n’en voyait jamais l’intérêt, se lassait vite. Alors là, si c’était interactif, ça allait lui plaire. Misha se lança en premier avec des questions basiques et nécessaires. Elle ponctua son intervention d’un hochement de tête, comme pour indiquer à leur intervenant qu’elle s’associait à ce qui venait d’être demandé. Puis quand son capitaine eut terminé, elle leva légèrement la main pour montrer qu’elle souhaitait prendre la parole et avant même qu’on la lui donne, elle enchaîna avec de nouvelles interrogations, un peu plus enfantines

- Agent de liaison, comme pour les moldus dans les affaires étrangères ? Genre, y a des missions, un fond d’espionnage ?

Evidemment, ses camarades sourirent à cette question. Elle était connue pour demander ce qui lui passait par la tête sans se soucier de ce qu’ils allaient penser. Au moins, elle n’aurait pas de regret de ne pas avoir demandé quand elle en avait l’occasion et en réalité, les personnes avec elle étaient gentilles. Haley était sa coloc, Misha dirigeait l’équipe de Quidditch … Il n’y avait que le petit qu’elle ne connaissait pas.

- Ce n’est pas un métier de bureau au moins ? Et vous avez une anecdote à nous raconter sur votre travail ?

Le meilleur moyen de connaître sa profession était encore d’en avoir des potins. Pour l’instant, ça avait l’air prometteur. Plus que de passer sa vie à l’école en devenant professeur en tout cas.

Code by Joy

Après avoir écouté une gemmologue plutôt stricte et guindée parler de sa chasse aux pierres précieuses, le deuxième stand qui devait occuper la seconde partie de sa journée promettait d’être bien différent : la coopération sorcière, c’était un sujet bien plus proche de ce que Haley connaissait déjà au travers des histoires de ses parents. Plus jeune, elle avait sûrement déjà dû aller saluer les adultes qui travaillaient dans ce département du ministère, comme elle l’avait si souvent fait pour s’occuper les quelques après-midis qu’elle passait sur le lieu de travail de son père. Pour autant, elle savait que sa vision de ce travail était incomplète, sans doute trop bercée par les souvenirs d’une enfant et non alimentée par la réalité du terrain. Elle s’était donc laissée tenter par l’atelier animé par l’agent de liaison, dans l’espoir que cela soit plus dynamique que ce que promettait celui du secrétaire du même département.

Force-lui fut de reconnaître qu’en arrivant sur le stand, les choses se présentèrent d’une manière relativement intéressante : l’intervenant, pour commencer, n’était pas un adulte sentant bon l’ennui et les palabres incessantes, mais un jeune homme qui paraissait beaucoup plus dynamique. Et la liste des participants n’était pas non plus pour lui déplaire : sans surprise, elle retrouvait Éléonore qui, par l’heureux hasard de leurs choix, avait le même programme qu’elle, et le capitaine de son équipe, qui était indéniablement le garçon le plus intéressant de l’école. En toute objectivité. Celui-ci vint d’ailleurs directement vers elle, soufflant quelques mots à son adresse. « C’est bien moi. » répondit-elle à mi-voix en souriant au beau Russe qui venait d’arriver, sachant pertinemment que la réponse n’avait pas beaucoup de sens. C’est pourquoi elle rajouta d’un air complice : « La princesse qui vient secourir son Prince du Nord. Comment se porte ton dragon ? » Ils n’étaient que deux lorsque Haley avait dévoilé à Misha l’existence de l’usurpateur, ils n’étaient donc que deux à avoir connu cette petite blague du prince charmant enfermé dans une tour gardé par Svarog, le phénix-dragon. Hors contexte, la phrase pouvait d’ailleurs paraître assez étrange. Le dernier élève qui les rejoignit était un enfant beaucoup plus jeune que les trois poufsouffles. Un première année à l’air plutôt timide portant les couleurs de serdaigle. Par acquis de conscience, elle gratifia le petit, Moritz Lazarus, d’un grand sourire.

L’intervenant n’était autre que Killian Knight, l’ancien préfet de gryffondor qu’elle ne connaissait qu’au travers de son insigne et de ce qu’avait pu parfois dire de lui Rosalie. Il avait l’air plutôt sympathique et annonça d’ailleurs rapidement la couleur, leur proposant un échange de questions-réponses plutôt que de débuter directement par un long discours. Aussitôt dit, il laissa la parole aux élèves et ce fut au plus âgé des poufsouffles d’entamer les hostilités avec une remarque forte pertinente qui soutira à ses deux camarades jaunes et noir une même réaction, celle d’opiner du chef. Éléonore embraya presque aussi vite. Vint enfin le tour de la préfète : « La coopération sorcière, c’est surtout un travail de diplomatie avec les gouvernements étrangers, non ? Vous devez parler plusieurs langues et voyager dans les autres pays ? » Elle-même n’était pas vraiment une grande linguiste – en fait, elle ne parlait qu’anglais et comprenait un peu l’irlandais – mais le sujet commençait à l’intéresser depuis qu’elle avait encouragé Misha à s’intéresser à ce genres de domaines, et ce sans compter qu’elle était naturellement curieuse de tout ce qui pouvait toucher aux fonctions ministérielles. « D’ailleurs, est-ce que le ministère britannique a des bureaux de liaison à l’étranger, ou tout se gère depuis Londres ? » La jeune fille lança un regard au benjamin du groupe, le serdaigle ; ça ne devait pas être simple pour lui de prendre la parole, perdu entre ces personnes plus âgées qui se connaissaient manifestement déjà bien.

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