Peut-être avait-il les traits un peu plus tirés que d'habitude, peut-être était-ce la fatigue de sa convalescence qui le poussait à rester assis dans son fauteuil de cuir noir lorsque entrèrent les étudiants, mais van Aken était bel et bien là, vivant et manifestement un peu contrarié au retour des vacances de Noël. Les deux mains posées sur sa canne, il paraissait comme une statue figée à l'obscurité des chandelles du cachot, immobile contrairement toutefois au reste des portraits. S'ils étaient moins nombreux que ce qu'avaient pu connaitre les cinquième années lors de leur cours sur les propriétés du sang, ils y avait tout de même un nombre conséquent de peinture à raison d'au moins deux par tableaux. Un seul dans un coin au fond était rempli d'une dizaine de bonshommes en tenus de colons américains du XVIIème et visiblement passablement alcoolisés.

Mais plus encore que les tableaux ou la rigidité cadavérique de l'enseignant, ce qui sautait aux yeux en entrant dans la pièce était qu'on avait retiré la plupart des tables et toutes les chaises. Ne restaient qu'une poignée de paillasses piquées comme des colonnes inachevées éloignées les unes des autres dans une harmonie géométrique. Dernière étrangeté de ce cours, trois chats se promenaient comme si de rien n'était entre les pieds des tables sans que cela ne provoque le moindre commentaire chez l'enseignant.

- Nous travaillerons en binômes aujourd'hui, je vous prierai de vous regrouper sans tarder, ne perdons pas de temps.

On aurait presque pu s'attendre à entendre grincer la commissure des lèvres de l'enseignant tant ces dernières contrastaient avec la roideur de son port. On aurait dit un automate de ventriloque particulièrement réaliste qui se serait mis à parler. D'un léger geste du pommeau de sa canne, une craie alla s'envoler d'un des tiroirs de son bureau pour tracer le titre de la leçon du jour au tableau.

Potion Saramanca

Le professeur s'éclaircit la gorge.

- Le cours d'aujourd'hui sera une introduction historique aux arts de la sarabande dans le potionisme. Comme il n'y a pas assez de tables pour chacun je serai bref mais cela ne vous dispense pas de prendre des notes. D'un doigt il tapota sa tempe. Là dedans.

Puis il désigna les paillasses.

- En attendant, sortez un chaudron pour deux et mettez-le à chauffer. Vous n'êtes pas sans savoir, si vous avez correctement été attentifs aux enseignements du professeure Hatwell, que pendant le Moyen-Âge et la Renaissance les sorciers et sorcières se réunissaient régulièrement en sabbats. C'était à la fois l'occasion de partager leurs connaissances pour se renforcer mutuellement, mais également prétexte à des travaux de groupe.

Pendant qu'il parlait, la craie continuait son petit manège, écrivant sur le tableau noir les mots les plus importants de la séance.

- Si désormais il n'est plus nécessaire d'attendre ce genre d'évènements pour réaliser des sortilèges collectifs, la pratique n'a pas pour autant perdu de son importance, particulièrement en ce qui concerne la préparation des potions.

Il marqua une pause puis, lentement, se redressa avant de se lever de son siège, sortant un peu de l'obscurité pour s'avancer vers ses étudiants. Les plus observateurs d'entre-eux auraient pu déceler à la commissure de ses lèvres l'ombre d'un sourire.

- En effet, si vous avez correctement lu le manuel, vous savez qu'il est parfois nécessaire de danser autour de certains chaudrons. D'où l'importance d'avoir un partenaire.

Puis il donna un coup de canne sur le sol et la craie alla se ranger dans le tiroir.

- J'espère que tout le monde s'est trouvé un groupe, je vais vous mettre de la musique.

Le professeur descendit alors de l'estrade et se dirigea vers l'une des armoires de la pièce qui révéla un vieux gramophone sur lequel il plaça un disque. Dans les tableaux autours des étudiants, certains des portraits les plus jeunes avaient déjà commencé à esquisser quelques pas de danses sur des notes inaudibles, ce qui donnait à l'ensemble une impression de gesticulation chaotique puisque chacun se trémoussait sur des airs de son époque allant de la valse en passant par le tango, la bourrée et le tchatchatcha. Un vieux duo de sorciers très vieux remuaient faiblement en se tenant les mains, réalisant au ralenti une java parisienne.

Du côté de van Aken, une musique s'éleva soudain. Contre toute attente, l'air n'était pas si désuet que cela, c'était un son de jazz relativement entrainant quoique de bonne tenue.

Le morceau en question

- La particularité de la potion Saramanca est donc qu'elle doit être réalisée sans s'arrêter de danser, c'est à dire maintenir un contact physique et des mouvements coordonnés sur le rythme de la musique. Dès que vous aurez commencé, je vous donnerai la liste des ingrédients et les étapes à suivre.

Spoiler:

Danse d'Eli':

Le spectacle avait quelque chose de légèrement grotesque mais même avec beaucoup de mauvaise foi, van Aken ne pouvait attendre de tous ses étudiants qu'ils soient à la fois bons danseurs et bons potionistes. En fait à choisir, mieux valait le second que le premier. Ici et là on se marchait sur les pieds en échangeant des murmures gênés et un ou deux éclats de voix agacés s'élevèrent au dessus des autres, faisant tiquer le vieux professeur.

- Monsieur Bradford, mettez vous donc avec mademoiselle Bellingham. Je vous demande une potion, pas une parade nuptiale.

C'était dit d'un ton sans agressivité, presque amusé d'ailleurs, si tant est que ce sentiment puisse se faire ressentir dans la voix de l'enseignant. Depuis une certaine soirée où le jeune poufsouffle lui avait donné un coup de main avec l'un de ses tableaux, van Aken faisait preuve d'une relative tolérance à son égard, la même qu'il offrait généralement aux enfants sang-purs.

- Vous tous, je ne doute pas que la situation soit très amusante mais je vous demanderai de vous taire désormais, vous aurez besoin de concentration, d'autant que je ne compte absolument pas vous faire une démonstration.

Pourtant, fut une époque, l'enseignant n'avait pas été si mauvais, en dance. Fils de bonne famille, il avait naturellement appris la valse assez jeune et avait souvenir de quelques soirées mondaines avec Patricia où ils s'étaient follement amusés sur des airs peut-être parfois un peu trop endiablés pour la bienséance. Souvenir de jeunesse, ces pensées lui arrachèrent un instant de rêverie avant qu'il ne retrouve son habituel froncement de sourcils.

- L'un de vous deux va maintenant venir chercher les ingrédients. Je vous ai fait la grâce de les préparer, l'autre continuera de tourner autour du chaudron sans s'arrêter, l'important est de toujours conserver un certain rythme.

D'un coup de canne sur le plancher s'étaient élevés de sa malle à ingrédients une vingtaine de petits sacs contenant de la lavande broyées, puis suivies de bocaux d'ambre pilées, des biles de furet nécrosées et séchées, des abricots fendus au centre où avait poussé une marguerite, des feuilles d'arabicea, des poils d'ours nain et un foetus de salamandre pailletée.

Alors que les ingrédients se laissaient saisir au vol, en rythme avec le tempo sous-jacents aux notes plus envolées de la musique, van Aken s'était mis à frapper le sol de sa canne sans rien dire. Dix secondes, trente, une minute et puis soudain il se mit à réciter.

- Un, deux, distribuez vous les rôles, c'est une potion à quatre main, si vous êtes manchot ou stupide, criez, je viendrai vous voir après, trois quatre, en rythme : Il s'éclaircit la voix. De la main gauche, la droite restant en lien avec son partenaire, le sorcier numéro un attise le feu, le sorcier numéro deux, dans le même temps, jette dans l'eau une feuille d'arabicea écrasée au creux de sa paume, tournez deux fois autour du chaudron sans le renverser je vous prie, sorcier numéro un pose sa main gauche sur sorcier numéro deux, la droite doit touiller six fois dans le sens des aiguilles d'une montre la mixture, la main gauche du sorcier numéro deux doit, quant à elle, y égrener la lavande broyée, attention c'est technique, le tempo s'accélère, j'aimerai que les deux sorciers jette en rythme six poils d'ours chacun...

Il fronce les sourcils, constatant le bordel.

- Ai-je omis qu'une mauvaise préparation pouvait rendre la potion instable ? Tâchez de vous concentrer.

Chameleon ft. Michaela O'Delee & les participants (@Hayden W. Lynch) En très peu de temps, les choses étaient devenues parfaitement naturelles avec Hayden. Le retrouver pour travailler, parler de tout et de rien, lui rédiger des lettres interminables dans lesquelles ils se confiaient sans trop de mal… ou raconter des bêtises plus grosses qu’elle avec la certitude qu’il ne le prendrait absolument pas mal. Quand Mika voyait le chemin parcouru, elle avait du mal à réaliser qu’ils ne s’étaient jamais adressé la parole avant cette année. Il n’y avait pas trop de différences entre leur relation et celle qu’elle avait pu entretenir avec Serena avant qu’elle ne prenne la fuite… — Quoi sérieux ? Y a un élève encore plus nul qui est arrivé avant moi pour solliciter tes services ? Tellement pas cool… Elle hocha la tête d’un air désolée avant de bouger ses affaires pour qu’il puisse s’installer à côté d’elle. Franchement, il faudrait qu’il arrête de se dévaloriser, un jour. Il n’était pas nul. C’était pas parce qu’il y avait des matières qu’il gérait pas trop qu’il était nul ! Ça arrivait à tout le monde, même aux meilleurs, il fallait pas se focaliser là-dessus ! À peine eut-il le temps de poser ses affaires qu’elle se mettait à commérer le plus normalement du monde, se laissant aller à raconter les derniers potins qu’elle avait appris au sujet de Rosalie sans prendre la peine de se dire que c’était presque sa famille et qu’il n’avait peut-être pas envie d’avoir vu sur sa vie pseudo-sentimentale… Tant pis ! Et puis, de toute façon, van Aken ne lui laissa même pas le temps de terminer qu’il annonçait le pire cours de potions de l’histoire des cours de potions : un mélange de recette et de danse qui ne faisait probablement pas bon ménage. Son camarade ne sembla pas s’offusquer de sa phrase qui n’eut jamais de fin puisqu’il eut la gentillesse de lui répondre malgré tout : — Ah bon ? Mais non regarde, elle se met avec Artemis. Mais si ça se trouve, c’est une diversion pour éloigner d’eux les soupçons… — Ce serait tellement fourbe ! Faudrait mener une enquête. Ça colle pas avec les infos qu’elle m’a filées l’autre jour. Mais pour l’heure, c’était très secondaire. Il allait falloir danser ! Quelle horreur… Hayden eut la brillante idée de fuir mais il sembla faire marche arrière presque aussitôt… C’était dommage, elle était prête à mettre ses maigres talents de comédienne à profit pour espérer les sortir de cette affaire. Mais puisqu’il préférait jouer la carte du courage, elle n’allait pas l’abandonner pour autant. Ce serait juste… plus compliqué. Beaucoup plus compliqué. Sa main se posa sur sa taille, c’était bizarre. Pas particulièrement désagréable mais pas franchement agréable non plus… L’autre attrapa la sienne… Elle posa celle de libre sur son épaule… Mon dieu, ça allait être une catastrophe ! Est-ce qu’il se rendait compte, là, même avant d’avoir eu à bouger, qu’elle était vraiment très gauche ? Ça n’avait jamais fait partie de ses compétences, ça… Autant elle pouvait gigoter pas en rythme sur des musiques entrainantes quand elle était seule dans sa chambre autant là… C’était une autre paire de manches ! Elle avait au moins la chance d’être avec quelqu’un qu’elle aimait bien et qui ne paraissait pas prêt à la juger pour un sou. Elle se taperait la honte, c’était certain, mais elle pouvait espérer ne pas en entendre parler jusqu’à la fin des temps après ça… — Honnêtement ? Je pense qu’il va nous faire boire une infusion de ciguë et nous laisser fabriquer l’antidote nous-mêmes, pour évaluer si on a le droit de survivre. — Je crois que j’aurais encore préféré la ciguë, gloussa-t-elle, un peu nerveuse. Les autres se mirent en place, comme eux, et elle finit par lui donner son feu vert. De toute façon, elle ne serait jamais prête et il faudrait bien se lancer un jour ! Le Serdaigle prit les devants et Michaela se laissa guider. Il avait l’air de savoir ce qu’il faisait alors… elle avait confiance. — Ok c’est parti. Un, deux, trois, un, deux, trois… Les premiers pas furent particulièrement maladroits. L’adolescente ne savait pas trop quoi faire de ce corps qui ne l’écoutait pas, elle se sentait nulle au possible, même pas capable de coordonner un minimum bras et jambes… Et puis il fallait faire abstraction de cette proximité nouvelle et déstabilisante et, là encore, ça n’était pas chose facile. C’était la première fois qu’un garçon posait les mains sur elle pour autre chose que lui tirer les cheveux dans une cour d’école et même si c’était parfaitement imposé par la situation et sans la moindre arrière-pensée — et elle avait conscience de tout ça, évidemment — ça n’en était pas moins un peu troublant. Et si elle était loin d’avoir quoi que ce soit contre Hayden, elle aurait préféré garder ses distances malgré tout… Finalement, son camarade se sentit l’âme aventureuse puisqu’il leva le bras pour la faire tourner sur elle-même, ce qu’elle fit docilement mais non sans glousser… C’était bon enfant, en réalité, et ça dédramatisait un peu ce cours ridicule. Ça l’était, en tout cas, jusqu’à ce son pied se fasse écrabouiller. Loin de prendre la mouche, elle haussa les épaules en réponse à son regard embarrassé. Bah quoi ? C’était pas grave ! C’était le métier qui rentrait ! Et puis, au moins, ils s’amusaient ! Mais visiblement, c’était la fin du jeu puisque le jeune homme garda les yeux rivés sur leurs chaussures… et ce fut un peu le début de la fin. Déjà que ça n’était pas brillant, là, ça ressemblait plus à rien. C’était ridicule et plus les secondes passaient, plus c’était difficile de garder son sérieux… Ce fut lui qui le perdit en premier, partant dans un fou-rire des plus communicatifs. Elle était là, à étouffer ses ricanements, alors que lui riait sans l’ombre d’une retenue. C’était sûrement le meilleur cours de potions, en fait ! — Pardon… j’suis désolé… c’est pas toi, c’est moi, je… désolé. — T’inquiète ! Non mais il avait pas à s’excuser de rigoler, quand même ! Elle préférait largement ça, au moins ils passaient un bon moment ! Même si c’était sûrement pas ce qu’attendait leur professeur… Ils se remirent rapidement en place… mais pas assez vite, visiblement : — Vous tous, je ne doute pas que la situation soit très amusante mais je vous demanderai de vous taire désormais, vous aurez besoin de concentration, d'autant que je ne compte absolument pas vous faire une démonstration. Le regard qu’elle lança à son partenaire ressemblait fortement à un « il est chiant, lui », mais elle se tut néanmoins sagement. Le cours débuta enfin pour de vrai et les consignes de leur enseignant ne tardèrent pas à rendre leurs pas de danse plus compliqués encore. Lorsqu’il fallut que quelqu’un aille chercher les ingrédients, elle laissa à Hayden le soin d’y aller et continua à tourner autour du chaudron comme on lui avait demandé. C’était pas nul, c’était pas bien, c’était sans intérêt… Le rythme massacré un pas sur deux, elle espérait quand même que ça suffirait à ce que la potion soit au moins bof. Elle n’espérait rien de parfait, juste une petite moyenne… Une fois les ingrédients en leur possession, van Aken reprit ses instructions. Elle attisa maladroitement le feu de la main gauche… Ils tournèrent deux fois autour du chaudron… Elle se sentait tellement ridicule à faire ça… Sa main gauche se posa sur le bras d’Hayden, l’autre tourna la préparation dans le sens des aiguilles d’une montre… Elle perdit le fil, peut-être que c’était six… ou bien cinq ou sept, elle ne savait plus très bien… On dirait six, dans le doute. Et puis elle attrapa des poils d’ours en grimaçant avant d’étouffer un hoquet scandalisé en apercevant le reste des ingrédients auquel elle n’avait pas fait attention jusque là puisqu’elle n’avait pas eu à s’en préoccuper… — On mettra pas de bébés animaux morts dedans, hein ? Déjà les poils, ça me coûte, je te promets, mais ça y’a pas moyen… Sur quoi elle jeta les poils sans faire trop attention. Du coup, le rythme était un peu perdu… Dommage, jusque là elle n’avait pas trop été mauvaise… Mais c’était pas sa faute, là, aussi. Quelle idée de tuer des bébés animaux pour faire bouillir les cadavres, c’était beaucoup trop cruel ! code by bat'phanie

Résultats de Mika:

	Cours de Potions
	Binôme @Rosalie Dawley-Guggenheim
Un peu de sadisme s’était glissé en moi, alors que j’imaginais déjà des chaudrons explosant à la figure d’élèves qui se seraient déjà ridiculisé en danse. Bien sûr, Rosie apprécia également cette idée, après avoir accepté mon invitation à danser. Quant à nous, je comptais bien faire en sorte que ça n’arrive pas. Les autres duos m’importaient peu, tant que je n’entendais pas d’explosion venant de leur côté, je comptais bien me concentrer de mon côté pour ne pas me planter. Ma main passa autour de la taille de Rosalie comme si tout ça était parfaitement naturel, et la danse commença. Une danse sur un air de jazz, c’était pas le rythme auquel j’étais le plus habitué, mais ça devrait bien se passer quand même. Malgré tout, j’étais quand même assez peu ravi de devoir m’atteler à une tâche pareille en cours, et l’air amusé de ma partenaire semblait confirmer que ça se voyait à ma gueule. M’enfin, je comptais pas pour autant faire comme si. Et en plus, pour en ajouter une couche, Van Aken décréta que l’on ne pouvait pas parler. On pouvait même pas au moins rigoler entre nous, ce cours risquait d’être long. Rosalie fut pour le moins agacée, et je ne peux pas dire que j’en étais plus enchanté. Suite de la manœuvre, aller chercher les ingrédients. Bien sûr, Rosalie se proposa directement pour s’extirper de cet enfer… et me laisser danser seul. Alors qu’elle s’éloignait, je lui jetais un regard noir en espérant qu’elle le ressente même sans le voir, tout en continuant de danser comme un débile autour du chaudron. Le temps qu’elle aille se servir ne dura que quelques secondes, mais pour moi ça avait l’air de faire de longues minutes. Quand elle revint enfin, Van Aken récita ses instructions en rythme. Pour cette fois, le regard noir ayant sûrement fonctionné, elle me demanda quel numéro je souhaitais prendre. « J’sais pas, le numéro 1. » Faut dire que ça ne changeait pas grand-chose, au final, les deux font à peu près autant du boulot. Attiser le feu, c’était pas bien compliqué, quoiqu’avec la main gauche et en dansant c’était quand même un exploit d’y arriver. Par contre, ça se compliqua sur la deuxième partie, touiller la potion. C’est con, c’était cette fois ma main droite qui devait travailler, mais continuer de danser tout en tournant la cuillère dans le bon sens demandait un niveau de coordination que je n’avais visiblement pas. Je touillais, mais ça n’avait rien de bien circulaire, et j’étais sûr que je n’avais pas réussi à faire quelque chose vraiment dans le sens des aiguilles d’une montre. Et dieu sait qu’en potions, même une petite erreur comme ça pouvait donner des résultats catastrophiques. Malgré tout, on allait jusqu’au bout, Rosie ayant l’espoir que tout allait bien. « Ouais, j’espère que ça tournera bien… » Ma confiance précédente s’était un peu envolée, et je regardais avec une certaine appréhension comment allait finir cette histoire.

Code by Joy

Résultats:

Ah là... Ça allait être bien plus difficile qu'elle le pensait. C'est qu’il n’avait vraiment pas envie de la voir. Elle se creusait la mémoire à essayer de comprendre pourquoi, parce que ça lui échappait totalement. Mais ça n’allait pas l’arrêter. Pas du tout. Malgré le refus, elle s’était installée, faisant la sourde oreille aux protestations.

Il pouvait lui donner son air le plus indigné qu’elle n'allait pas reculer. Heureusement, le prof mit un terme à leur querelle en disant à Misha de faire équipe avec elle. Bien entendu, leur froid était loin d’être dissous, mais c’était déjà un pas en avant. Sa satisfaction fut cependant de courte durée lorsque Misha reprit la parole, montrant encore une fois qu’il n’avait aucune intention d’accepter l’invitation. Et Opal se retrouva réellement confuse par ses paroles. De… quoi il parlait ? L'incompréhension s'afficha dans son visage et on pouvait facilement lire à quel point elle était perdue devant les accusations. Elle avait décidément manqué quelque chose. Et cette chose devait évidemment être la raison de la fureur du Poufsouffle.

Un peu décontenancée, elle réfléchit vivement aux propos qu’elle venait d’entendre, son regard ne quittant pas des yeux le sorcier. S’excuser d’avoir ignoré son message, disait-il. Quel message ? Les secondes qui suivirent les accusations de Misha parurent bien longues à Opal alors qu’elle essayait de comprendre. Oh ! Minute. Est-ce que... Ah. Mince. Oui, elle se rappelait maintenant avoir reçu un mot avant les vacances. C'était de Misha ? Elle ne se souvenait pas ce qu'elle avait fait avec le message par contre. Ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'avait pas pris le temps de le lire sur le coup. Elle aurait dû. Ç'aurait pu éviter tout ce malentendu. Il pouvait bien lui grogner après comme ça s'il était convaincu qu'elle l'avait ignoré. Ok... Comment racheter la situation ? Est-ce qu'il allait croire si elle disait qu'elle avait perdu le mot avant de le lire ? Ça ressemblait à une excuse bidon, c'était pourtant la stricte vérité. Ce n’était pas super non plus de ne pas avoir pris le temps de le lire.

Bon, d’abord… Peut-être que ce serait bien d'en savoir un peu plus sur ce qu'il avait envoyé comme message. Comment lui demander sans lui donner encore plus la rage ? Essayons d’y aller doucement.

- Euh... Avant les vacances ? Tu m’as envoyé quelque chose avant le congé de Noël ?

Déjà, ce serait une bonne idée de confirmer si c’était bien ce qu’elle pensait ou non. Elle voudrait vraiment comprendre et rétablir les choses entre eux deux. Mais avant de pouvoir en dire plus, le prof reprit la parole pour expliquer la suite. Ha, d’ailleurs, il faudrait bien se mettre à danser bientôt ou ce sera un échec cuisant pour leur potion. Elle murmura un : « Je vais chercher les ingrédients. Commence à tourner autour du chaudron, c'est bon ? Et on continue la discussion après. Parce que oui, t’es pris avec moi tout le cours, alors on va en profiter pour parler ! » Opal n’allait pas passer par quatre chemins et annonça clairement ses intentions.

Un tour rapide pour les ingrédients et elle était de retour. Van Aken commençait déjà à réciter, mais Opal n’était pas certaine qu’elle pouvait simplement attraper la main de Misha sans qu’il lui fasse une scène. Normalement, elle ne se serait pas gênée, mais là, c’était un peu particulier.

- Aussi bien être honnête avec toi : je l’ai pas lu. C’est pas que j’voulais pas. C’est juste arrivé comme ça. J’sais plus pourquoi. Il s’est passé quelque chose ? Qu'est-ce que t'avais écrit ?

Puis, elle tendit de nouveau la main. Parce qu’avant que Van Aken ne leur tape dessus, il faudrait se mettre à danser.

- Misha, j’suis désolée pour ça, tu sais. C’était pas mon intention de t’ignorer ou quoi que ce soit.

Elle était sincère et elle était prête à se racheter s'il le fallait.

Hors-RP:

Chameleon ft. @Haley M. Strauss, Cameron Brown et les autres Les cours de Potions laissaient toujours une impression en demi-teinte… D’un côté, la matière était intéressante et puis c’était toujours plus agréable que de garder son cul sur une chaise sans rien faire d’autre que d’écouter le blabla sans intérêt d’un prof, comme ça pouvait être le cas en Histoire… Mais d’un autre, van Aken n’inspirait vraiment pas confiance… Il se souvenait encore du cours sur la généalogie ou il ne savait plus trop quoi exactement, bien magico-magique, histoire de faire du racisme discret sans pouvoir se faire taper sur les doigts par la direction. La porte eut à peine le temps de se fermer que leur enseignant leur demanda de faire des duo avant même de leur faire savoir de quoi il serait question. Machinalement, son regard glissa jusqu’à Hilary mais celle-ci était déjà en train de discuter avec une de ses copines… Une pointe de déception se fit sentir au creux de son estomac. C’était dommage, pour une fois qu’ils pouvaient vraiment partager un cours… Heureusement, sa soeur était toujours là… mais il n’eut pas le temps d’esquisser le moindre geste dans sa direction qu’une Poufsouffle se tourna dans leur direction. — Salut. — Euh… Salut ? répéta-t-il prudemment avant de lancer un regard à Mallory, comme pour s’assurer que ça n’était pas à elle que la fille parlait. Mais… Non. Du moins, ça n’en avait pas l’air. Il était censé la connaître ? Enfin… Genre, assez pour qu’elle vienne lui parler ? Pitié, dites pas qu’il l’avait oubliée ?! Normalement, il était assez doué pour remettre les noms et les visages pour un peu qu’il ait une raison de s’en souvenir mais elle… il l’aurait reconnue comme une élève de Poudlard s’il l’avait croisée en dehors mais c’était à peu près tout. — On peut faire équipe ? Enfin, si tu n’as pas encore de binôme… — T-toi et moi ? Euh, ouais, ok. On fait équipe. C’était pour le moins inattendu mais Cameron ne se laissa pas démonter et lui adressa un sourire un peu gêné avant d’attraper ses affaires et de venir se poser près du chaudron qu’elle venait de mettre sur le feu. Pendant ce temps-là, van Aken se fendait enfin de quelques explications bienvenues. Pour l’adolescent, ça eut l’effet d’une douche froide. Donc il allait devoir danser avec une fille qu’il connaissait même pas… devant tout le monde…? Tout le monde dont sa copine. D’accord, Hilary avait jamais eu l’air grave jalouse mais quand même, c’était l’angoisse totale le machin ! Bien digne de leur prof, clairement ! Dans la salle, les murmures allaient bon train, sans lui paraître très enthousiastes. Il fallait reconnaître que c’était une idée à chier en même temps ! Qui faisait ça, sérieux ?! C’était pas suffisant de leur taper sur les doigts au moindre truc de travers, il fallait en plus trouver de nouvelles façons de les humilier ?! La musique démarra, nouant son estomac. Ça allait être la honte internationale… — Je te préviens, je ne danse pas très souvent... alors j’espère que tu ne te débrouilles pas trop mal, qu’on donne l’illusion de faire quelque chose de passable. — Espère pas trop, j’ai jamais dansé d’ma vie j’crois. Un ricanement entre le désespoir et la culpabilité lui échappa alors que sa camarade lui tendait la main. Il la prit non sans une petite hésitation, essayant de relativiser : c’était un cours, tout le monde allait avoir l’air débile. C’était pas grave… C’était vraiment pas grave… Tu parles ! Il essaya de suivre maladroitement le mouvement mais le rythme n’y était vraiment pas… Il fixait ses chaussures dans l’espoir de pas trop lui écraser les pieds — ce qui restait un échec, si bien qu’il se confondait en excuse toutes les trente secondes. Il fallait vraiment que ça s’arrête… La pauvre. Elle avait dû venir en mode « ça va bien se passer » et là, elle devait salement regretter. Il pouvait pas voir que c’était une catastrophe et qu’il fallait en rester là avant que ça tourne mal…? Évidemment que non ! La seule porte de sortie qu’il leur offrit fut un instant de répit sur lequel sa camarade sauta instantanément, le laissant tournoyer comme un con autour de leur chaudron… — Je vais chercher les ingrédients. Super… Il la regarda s’enfuir et tâcha de faire de son mieux pour pas tout rater. D’ailleurs… Elle s’appelait comment déjà ? Miley ? Riley ? Un truc comme ça… Sûrement qu’il n’en aurait pas eu grand chose à faire si son cerveau ne tentait pas de s’accrocher à n’importe quoi tant que ça n’était pas la situation dramatique qu’il était en train de vivre à l’instant. Heureusement pour lui, elle ne mit pas longtemps à revenir, les mains pleines des ingrédients dont ils auraient besoin. Elle les disposa correctement sur leur paillasse et reprit leur danse ridicule avant que leur tortionnaire ne donne ses instructions. — Tu es numéro 1, je suis numéro 2 ? — S’tu veux, ouais. De toute façon, ça changerait clairement rien qu’il soit le un ou le deux, ce serait pitoyable exactement de la même manière… Attiser le feu, c’était à son niveau… Poser sa main sur elle… C’était gênant quand même… Surtout devant tout le monde ! Tourner six fois… Bordel, entre compter les pas pour pas lui marcher dessus et compter les tours, il s’y perdait ! Ça faisait huit, ça, pas six. Tant pis ! Quant à jeter les poils d’ours en rythme… Il avait jeté les poils d’ours, c’était déjà bien… La petite précision de leur professeur lui fit jeter un regard désolé en direction de la Poufsouffle… — Il pouvait pas l'dire avant...? Comme si ça aurait changé quelque chose… En attendant, si leur chaudron n’explosait pas d’ici la fin de l’heure, ce serait un miracle… code by bat'phanie

Résultat de la potion:

Chameleon

EXORDIUM.

De base, je n'avais pas envie d'être là mais maintenant que j'allais devoir me coltiner Opal, j'avais encore moins envie de participer au cours. Il ne faudrait pas grand chose pour simuler un malaise ou une douleur aigüe, quitte à me faire mal volontairement pour pouvoir me barrer d'ici. La présence de Jane sera largement préférable à la sienne et de loin. Pourtant, d'ordinaire, j'apprécie Opal, je la trouve plutôt cool comme meuf et on s'entend bien, mais j'avoue que le coup foireux qu'elle m'a fait, je le digère moyen. T'es pas chaude pour m'accompagner au bal, no problem, tu le dis et on en parle plus. Si elle avait prévu de faire une soirée meufs ou d'y aller avec un mec qu'elle voulait pécho, grand bien lui en fasse, mais bordel tu le dis, tu fais pas genre t'as rien reçu. Faut arrêter de me prendre pour un con et là, très clairement, elle n'était pas prête à ne pas vouloir assumer qu'elle a fait de la merde. Dommage pour elle, j'ai jamais été un mec très conciliant dans la vie et elle va vite s'en rendre compte. Bien évidemment, le prof lui s'en balançait royal de nos petites querelles d'adolescents et était bien motivé à commencer son cours, il m'obligea donc sans ménagement à travailler avec Opal ce qui me fit de nouveau lever les yeux au ciel. Il est plus cool bourré, y'a pas à chier !

Elle, ça devait l'arranger assurément, comme ça elle obtenait sans mal ce qu'elle voulait, sans trop se casser le cul, sauf que voilà, j'étais peut-être obligé de bosser avec elle, mais qu'elle ne compte pas sur moi pour être sympa ou pour faire comme si on oubliait tout. Elle pourra faire tous les sourires du monde ou jouer les cruches qui ne voient pas de quoi je parle, ça ne marche pas avec moi. Je veux bien que cette école soit merdique mais jusqu'à présent tous mes messages étaient arrivés à bon port au sein du château, il n'y avait donc aucune raison que soudainement, elle n'ait pas reçu mon mot. “Pt'ain meuf t'es sérieuse ? On va vraiment jouer à ça ? Tu vas vraiment tenter de me faire gober que t'as jamais reçu de message de ma part ? T'as un sacrés culot y'a pas à chier !” Et pour une fois, il n'y avait aucune pointe d'admiration dans ma voix ou dans mon attitude. Là où d'ordinaire j'aimais bien ça, aujourd'hui j'avais envie de la frapper tellement elle me gonflait à jouer les pauvres petites filles candides. Je ne la pensais pas comme ça et j'avoue que je suis assez déçu. Malgré tout, le monde continuait à tourner et le cours avançait, qu'on le veuille ou non. On allait devoir danser autour d'un chaudron pour préparer une potion et franchement là où j'aurai pu prendre ça à la plaisanterie en temps normal, ça m'emballait absolument pas actuellement. Mais Madame elle ça ne la dérange pas le moins du monde et se la joue Petit chef. Y'a rien qui va, il n'y a pas à tortiller du fion. Je crois que j'en suis arrivé à un stade où si elle me touche, je lui éclate la tronche et tout le monde sait que je suis violent comme garçon donc y'a moyen que ça ne choque personne. Elle s'en va chercher les ingrédients, comme elle me l'a annoncé et me voilà comme un débile à devoir danser autour du chaudron. Sauf que voilà, j'ai pas envie de faire d'effort et j'aime pas qu'on me donne des ordres donc clairement, c'est en trainant des pieds et sans aucune once de rythme que je commence lentement à tourner. Le premier qui me dit que ça ne va pas, je l'envoie chier. Ca ne changera pas grand chose quant à l'échec de la potion mais ça me permettra peut-être au moins d'être viré de cours et ça arrangerait bien mes affaires parce que je n'ai aucune envie de lui parler, même si elle le souhaite. C'est un peu tard meuf, fallait se réveiller avant !

Opal revient et évidemment revient à la charge par la même occasion. J'ai aucune envie de danser avec elle, aucune envie de faire d'effort et franchement si cette potion est un désastre, ça ne sera que le triste résultat d'une amitié manquée et ça ne sera que de ça faute. Mais je ne peux m'empêcher de ricaner quand elle avoue enfin qu'elle a bien reçu mon message. “Tiens, maintenant tu te souviens que j't'ai envoyé un message ! Y'a pas trente secondes tu ne savais pas de quoi je parlais. Tu t'fous bien de ma gueule, c'fou !” La version change, j'imagine qu'elle a compris que faire genre qu'elle n'avait rien reçu ne tiendrait pas la route, elle tente une nouvelle tactique, sauf que clairement, ça apparait encore plus comme du foutage de gueule. Elle ne l'a pas lu. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle ne l'a pas lu. Alors là, on atteint des sommets. Et elle a le culot de me demander ce que mon message contenait. “C'qui est sûr c'est que le jour où je suis en danger, c'est clairement pas vers toi que je me tourne. S'il faut attendre que tu sois d'humeur à ouvrir les messages, j'serais mort et enterré depuis un bail !" Je ne sais pas si elle se rend compte qu'elle s'enfonce de seconde en seconde. Alors qu'au fond, cette histoire aurait pu être simple. Elle se contentait de me répondre qu'elle n'était pas dispo et on serait resté là. Mais au lieu de ça elle invente mille et une excuses bidons pour se justifier et au final elle ne fait que s'enfoncer. C'est con parce que je l'aimais bien cette meuf mais là, vraiment, je ne sais plus vraiment quoi penser d'elle. Je m'approche d'elle pour lui glisser une main sur la hanche, sans rien lui demander et l'autre dans sa main libre et on danse comme on nous l'avait demandé. Plus vite on terminera cette potion et plus vite on arrêtera de se parler. “Tu m'en vois ravi ! Mais t'sais quoi, te donnes pas tant de peine, ça sert à rien. Faisons ce qu'on nous demande et arrêtons cette comédie. " Et s'est en détournant le regard que j'écoute enfin les instructions et à mon avis ça va être une catastrophe cette potion mais pour ce que ça change dans ma vie ...

Résultat du hasard:

Résultats du dé:

Il avait la rage. Il ne voulait rien savoir du tout ; ne l’aidait même pas un peu à comprendre. D’accord, elle savait que ça avait l’air complètement bidon ce qu’elle disait, mais c’était la vérité. Si le mot qu’elle avait reçu était bien de Misha, eh bien, elle n’avait aucune idée de ce dont il était question. Et elle aussi, ça commençait à l’énerver un peu tout ça. Il allait la détester jusqu’à la fin des temps à cause de ça maintenant ? Il en faisait un peu trop elle trouvait. Ce n’était pas comme si elle l’avait trahi ou joué dans le dos. Elle avait oublié de lire un mot.

Normalement, elle le trouvait plutôt sympa Misha. Elle savait qu’il avait un côté agressif et rancunier, mais ça ne s’était jamais complètement adressé à elle. Elle pouvait comprendre qu’elle avait foiré sur un temps, mais de là à la condamner comme ça... Il était chiant aussi, pour le coup. Et si Opal avait essayé de garder son humeur joviale pour essayer d’arranger la situation, ça devenait assez difficile.

Ils s’étaient déjà disputés tous les deux, car Opal n’acceptait pas toujours les reproches — qu’elle considérait souvent exagéré de la part du Poufsouffle — et elle n’aimait pas se laisser marcher sur les pieds. Cette fois, elle avait pris sur elle en essayant de comprendre la situation et sachant que c’était un peu son erreur, vouloir s’excuser. Mais avec Misha, ce n’était pas aussi facile. C’était carrément un défi ardu pour dire vrai. Elle aurait dû s’en douter. Elle voyait bien qu’il ne la croyait pas du tout, mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire de plus ? Elle n’avait aucune idée de ce dont il parlait.

Mais elle allait rester devant lui jusqu’à ce qu’il craque et finisse par lui dire ce qu’il avait écrit dans son foutu mot pour qu’il lui en veuille à ce point. Oui, bon, les petits mots à Opal pour quand on est en danger, ce n’était jamais conseillé. Elle n’était pas juste en retard en cours ou aux événements. Elle était aussi du genre à lire une semaine en retard les messages qu’on lui envoyait. Alors, oui, si c’était un appel à l’aide, il ne fallait pas trop compter sur elle. Malgré tout, la façon qu’il avait de lui remettre au visage, c’était désagréable. Elle se demandait quand même vraiment ce qu’elle avait manqué pour qu’il lui en veuille à ce point. Est-ce que c’était critique ? Et si c’était avant les vacances, ça commençait à faire un moment.

– Oh, mais calme-toi ! Ça fait comme 3 semaines. J’garde pas un agenda des mots reçus. Et si je l’ai pas lu, y’a encore plus de chance que je l’oublie.

La colère montait en elle peu à peu. D’accord, elle avait merdé en perdant le mot, mais ce n’était pas la fin du monde, non ? Elle n’avait plus trop la concentration pour le cours maintenant qu’ils se disputaient. Tout ce qu’elle voulait savoir, c’était ce qui s’était passé. Qu’est-ce qu’elle avait loupé ? Et surtout, pourquoi il ne voulait pas tout simplement lui dire ? Quoi, c’était secret ?

Quand Misha l’entraîna pour la danse obligatoire, elle fut surprise un moment. Elle commençait à oublier qu’ils étaient en plein cours, avec une potion à compléter. Elle se laissa entraîner, parce qu’elle pouvait bien faire deux choses en même temps et pas question de se faire sermonner par le prof parce qu’elle faisait soudainement la frustrée. Mais elle n’allait pas s’empêcher de murmurer pour elle-même « Moi qui voulais juste comprendre pourquoi il me faisait la tête... L’idée du siècle, bravo. » C’était de Misha qu’on parlait... Il y avait toutes les chances qu’il ait une rancune tenace. Et en même temps, ça énervait gravement Opal de ne pouvoir rien faire. Chaque pas qu’elle essayait de faire vers lui était presque inutile. Elle était en chute libre. Impossible de se rattraper.

La Gryffondor ne se prenait que rarement la tête. Elle n’aimait pas trop entrer en conflit, mais avec Misha, c’était différent. Elle avait de la difficulté avec les éclats de colère du garçon et sa façon de s’offusquer pour un rien. Souvent, elle arrivait à faire la part des choses, mais en ce moment elle ne pouvait pas accepter toute cette colère envers elle — même si c’était entièrement de sa faute. Elle pouvait comprendre jusqu’à un certain point, mais à partir d’un moment, il fallait se calmer et raisonner un peu. Elle trouvait qu’il rendait la chose totalement disproportionnée. C’était un mot. Juste un bout de papier avec un message. En quoi c’était la fin du monde ?

– Si c’était si critique, pourquoi t’es pas venu me voir pour en parler ? Fallait que t’attendes que je fasse le premier pas pour m’envoyer balader, c’est quoi ? ajouta-t-elle soudainement.

Même s’il avait décidé de se concentrer sur la danse — et qu’il se débrouillait vraiment bien sous l’étonnement d’Opal — elle n’allait pas lui faire le plaisir de se taire. Tout ça tournait dans sa tête et ça l’énervait de plus en plus de ne pas savoir ce qu’elle avait manqué. Et malgré la situation tendue, elle n’avait pas trop de difficulté à suivre les pas de danse et le rythme. Avec Misha qui faisait des miracles, la potion serait stable et réussie si ça continuait comme ça. Ils pouvaient être fiers d’un côté. Ils étaient quand même en train de se disputer en même temps.

Résultat du dé: