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Helmsley, un nom pour une famille discrète, qui dans l’ombre, a toujours épousé les idéaux pro-mangemorts, jusqu’à passer à l’acte dans bien des événements, mais jamais à la lumière. Réputés pour être misogynes, les Helmsley ont toujours choisi leurs femmes en conséquence, ainsi que les pions à manipuler, fins stratèges, peu adeptes des violences maladroites et de masse. Préférant souvent les femelles bruyantes et pénibles, et ce à des fins calculées, leur trouvant un atout à la diversion, quitte à les sacrifier pour le bien de la cause, pendant que eux agissaient dans l’ombre. Ils ont contribué à foutre en l’air le ministère quand il a chuté et les disparitions et kidnapping anonymes, sont leur spécialité, de même que les interrogatoires. D’autres sangs purs ont souvent sollicités leurs talents et trés peu chez les Helmsley peuvent se vanter de n’avoir jamais utilisés les sorts impardonnables. Secil n'y a pas coupé dans sa jeunesse, exigence des ainés. Famille certes moins connue et exubérante que d’autres qui ont aimé briller à la gloire des sang purs, eux sont plus adeptes des victoires sourdes, menant à bien leur sadisme de leur côté, sans demander leur reste. Du moment que la société sorcière va dans leur sens, ils restent dans leur coin. Mais l’effervescence récente des moldus ne leur plait aucunement.
Durant la guerre qui a secoué ces dix dernières années, leurs pertes ont été considérables. Et leur descendance mise clairement en péril, étant déjà peu nombreux à la base. ça ne les a rendu que plus dangereux et discrets au final, mus par un désir de vendetta minutieuse à l’égard des moldus.

Les hommes Helmsley sont tous irlandais, et sang purs, issus de base d’une très grande fratrie il y a trois générations, agrandis à leur tour par plusieurs enfants. Il n’existe que peu de sœurs dans le lot et ils forment autant de membres qu'ils peuvent à l'occlumancie. La particularité de cette famille est de choisir uniquement des femmes sang purs principalement étrangères lointaines. Afin d’enrichir selon les préceptes de cette famille, le sang sorcier qui circule dans leurs veines. Mais uniquement en étant sûr de l’ascendance des épouses. Et trouver de vraies sangs purs, impliquent parfois d’aller chercher tellement loin, avec ces histoires de tolérance moldues et des croisements de sang qui se font en tout coin, plus rien n’est fiable aux yeux des Hemsley. La mère de Secil était chinoise, d’où ses traits asiatiques, mais il a la carrure de son père , frôlant le mètre 90, on est bien loin des normes que vous pourriez avoir en tête. Celui-là, s’il vous tope dans le couloir, ça donne plus vraiment envie de faire le mur la nuit. Mais tout se négocie avec un Helmsley, si tant est que vous ayez les arguments.

La femme de Secil était russe, issue d’une famille sang pur assez nombreuse et réputée. Contrairement aux autres Helmsley, elle était discrète et maline, et il s’est attachée à elle plus que de raison, en tombant éperdument amoureux après le mariage arrangé. Ils décidèrent de s’éloigner de tout ça, la cachant même aux yeux de sa propre famille, pour vivre au delà du chaos, après la mort de de deux demi-frères (issus de la première femme de son père, mort inconnue), durant la prise du Ministère en 2022. Sacrifier sa femme était trop pour lui. Ils eurent un enfant, qui lui aussi était destiné à aller à Poudlard: Timothy Helmsley. ça ne se fit jamais, il mourut à l'âge de 4 ans en 2023. A la mort de ce qu’il avait de plus chair, il vire de bord dans ses idéaux, la rage au cœur, et retourne dans les idéaux Helmsley. Il est reçu à bras ouverts par les siens, ravis de retrouver en leurs rangs amaigris, un élément précieux. Il va sans dire que sa signature comme concierge à Poudlard n'est peut-être pas un hasard.

“La curiosité est un défaut enviable quand elle sert une cause louable. Louable ne veut pas dire fouiner dans mes affaires, à bon entendeur. On pense souvent que les secrets n’existent que pour être découverts. Les idiots sont visiblement roi au pays des proverbes, car croyez bien que certains secrets sont bien là où ils sont, dans le silence et l’oubli, là où on ne tire rien de bon à les ouvrir. Vous obtiendrez peut-être satisfaction à les percer à jour, à avoir braver mes verroux, mais êtes-vous bien sûr de pouvoir vous remettre de ce qui en découlera? Je n’ai jamais eu pour habitude de m’étaler sur mes déboires, sur mes idéologies, ni mes manières. Je suis arrivé ici, à Poudlard, pour des raisons qui me sont propres, et quand bien même vous liriez de force dans mon esprit torturé, vous autres legilimens, mes pairs y ont tellement foutus le bordel (une vieille coutume de famille), que vous ne saurez probablement jamais ce qui est juste ou non. Moi même je ne sais plus très bien. Et au fond quelle importance. Nous ne gardons en tête et en ligne de mire, que ce pour quoi notre sang et notre nom perdure. Elle est là, la quintessence de la suprématie du sang pur.

En face de cette vieille moldue, dont le parfum me bousille allègrement les naseaux, je la laisse me toiser depuis de longues minutes, apposant, question sur question, pour être confortée que je ne suis pas l’un de ces Helmsley qui a contribué à faire exploser le ministère il y a quelques années, ni qui a conduit à sa perte l’ancestral Poudlard, aujourd’hui nouvelle maquette pour une partie d’échec tout juste entamée. Le souvenir de ce pathétique Londubat (quoi que sa pédagogie foireuse avait un coté distrayant dans ses échecs) me vient et je me demande ce que celle-là va inventer pour parer notre future retour, pour reprendre ce qui nous est légitime. Ses mots mielleux me racle les tympans. Je lui dis ce qu’elle veut entendre. Si dénuée de sens tout cette mascarade. De quoi pense-t-elle se protéger? Si je voulais raser Poudlard, pourquoi le ferais-je de l’intérieur, au risque de finir sous les pierres ou dans les flammes? Sans compter qu’il n’y a rien de plus ennuyeux que de réitérer l’acte d’un autre. Quitte à s’imposer, autant innover! Et ce ne sont pas ses quelques sangs de bourbe excités de la baguette qui me feraient regretter de vivre, il y a déjà longtemps que j’ai cessé d’avoir peur de mourir. Je suis donc resté digne et avenant avec des arguments qui ont su la convaincre que je pourrais être un atout pour cette école. Quoi de mieux pour tenir de jeunes sangs purs belliqueux qu’un autre sang pur plus expérimenté contre qui aucune argumentation ne saurait avoir raison? Ce que je pense des moldus? Les questions problématiques ne tardent pas à venir. Je joue le sympathisant, je me fous la nausée tout seul. On devrait tous les cramer ces sales gosses qui se prennent pour des graines de la providence... Ton père a juste fourré son pistil, où il ne devait pas, gamin, il n’y a aucune providence en celà, juste une erreur de trajectoire. C’est ça. Tous ces mous du gène magique ne sont que des erreurs de trajectoire, qui se doivent d’être rectifiées. Mais je mens. Apporter bûcher, potence, geôles et chaînes dans la cour de Poudlard ne saurait valider mon embauche. Je mens si bien. Non pas que j’apprécie, mais je préfère ça. L’autre option étant de lui balancer Mussolini à la face dans l’espoir qu’il lui refile une des centaines de maladies qu’il se trimballe probablement au bout des griffes et lui dézingue son lifting, mais là encore, ça ne saurait valider mon entrée dans le personnel. Donc je reste là, à jouer ce dandy exemplaire et réservé, sans un mot de travers, retenant chaque détail de tous les objets plus ou moins inutiles d’un bureau trop grand pour cette gueuse endimanchée. D’ici dix ans, il puera la naphtaline et les culottes pour incontinence, et elle ose prétendre être digne de ce poste qui devrait représenter l’un des modèles de l’avenir du monde sorcier?

Mon sang ne fait qu’un tour quand elle évoque la mort de ma femme et de mon fils. Elle m’observe, me dessape du regard. Désolé, je ne couche pas à la première rencontre et je ne fais pas dans l'utérus périmé. Si peu poétique, devrais-je m’en vouloir? Pas ici. Je sers les crocs. D’où pense-t-elle avoir le droit de seulement évoquer le décès de mon sang… quatre ans seulement à pousser sur cette terre et ôter dans mes mains par ses semblables. J’avais essayé de les éloigner de cette folie. Elle a appris pour leur mort? Elle est désolée? Grand bien lui fasse. Je ne serai pas désolé pour la sienne. Elle espère que cette perte n’influencera en rien notre collaboration? Elle espère? Dis la vieille… tu voles bien sans balai? Ta fenêtre elle s’ouvre ou c’est juste une poignée pour décorer comme toi tu décores ton école? Mon envie de l’attraper pour m’en débarrasser me tord l’estomac et les lombaires. Mais je lui souris aussi naturellement que possible, rabattant un col sombre sur mes joues creusées par l’amertume. Il y a vingt-cinq ans de celà, alors que je foulais le sol de Poudlard en élève perturbateur, mes seuls mots aurait été -j’vais la fumer vieille peau- mais il est loin le séducteur intenable. Il s’est rangé pour une carrière qui s’est vu brillante au grand damn de tous ceux qui me voyaient déjà sous les fers à Azkaban. Contrairement à certains de mes cousins, mes parents ont su me donner de l’esprit, et j’en suis ici aujourd’hui.

Chaque seconde, où elle s’approche de moi pour me reconduire vers la sortie, avec le contrat signé en nos mains, chaque seconde… me nait une nouvelle manière de lui ôter un bout. Juste un, je lui laisserais le reste jusqu’à la prochaine fois, mais chaque chose en son temps. Il me donne congés avec une politesse un peu trop dégoulinante à mon goût. Si le grand sablier du temps n’a pas déjà choisi son heure, il m’en a touché mot durant cet entretien. La seule évocation de mon fils a suffi à sceller son devenir. Enfermé dans ce long manteau noir, le nez à peine visible, mon regard froid suit un petit groupe de première année qui lève les yeux vers moi à s’en démettre une cervicale. Sur mes épaules, affalé comme un port de manteau, Mussolini gronde comme s’il allait les attaquer. Ma main gantée passe dans sa crinière cendrée pour apaiser son courroux. “Plus tard … sois patient…” Mon visage sort du manteau comme si mon cou s’allongeant, laissant voir un sourire à peine dessiné. L’une des petites, curieuse s’arrête et me demande, les livres serrés contre son uniforme à l’effigie de serdaigle “Vous êtes un professeur monsieur?” Je me plonge dans ses grands yeux marrons et laisse un temps de silence passer avant de juste répondre. “Sois bien dans ta chambre au couvre feu. C’est tout ce que tu as besoin de savoir, petite. et fais passer le mots à tes grands frères. Il se passe des choses étranges dans les couloirs quand la lumière devient rare. ” Pensaient-ils que j’étais venu sans m’être renseigné sur les élèves, et leur sang? Comme si j’étais là pour planter des fleurs autour du château pour le transformer en Beauxbâtons. Je reconnais cette chevelure et cette robe, avec les initiales prétentions en bas des manches. Pauvre gamine, elle ne m’a rien fait, suis-je un odieux personnage? Pourquoi donc? Après tout, mon rôle n’est-il pas d’assurer à ce que les règles de l’école soit appliquées et ce, par le biais de conseil?