Un nouveau concierge à Poudlard !

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Septimus n'avait pas du tout anticipé l'émotion qui le saisirait à la gorge lorsqu'il passerait les imposantes grilles de fer forgé encadrées de sangliers ailés de l'école de sorcellerie écossaise. S'il s'était attendu à l'amertume qui poissait sa langue et au pincement qui lui piquait le cœur, il restait pantois devant la tristesse qui l'empêchait d'émettre le moindre son.

Le choix avait été pragmatique. S'il voulait gagner de l'argent, suffisamment d'argent pour entretenir ses petits protégés aux longues oreilles, il devait travailler. Et quel autre établissement de sa connaissance recrutait-il des concierges non qualifiés de son espèce ? Après avoir vu Rusard à l'œuvre, il ne faisait aucun doute que le premier crétin venu faisait parfaitement l'affaire pour se charger de surveiller et entretenir les lieux. Son « petit problème d'étincelles » ne devrait pas être un problème ici, malgré la magie qui imprégnait les lieux et semblait vibrer sous ses pieds. Rusard était un Cracmol, après tout. Il n'avait jamais eu besoin de sortilèges pour exercer ses fonctions.

Malgré tout, comme un espoir lointain, sa baguette reposait toujours dans la poche de sa vieille robe de sorcier miteuse. Pur accessoire, mais aussi souvenir vaporeux d'une époque très lointaine. Vingt ans qu'il n'avait pas remis les pieds dans le monde magique !

— Vingt ans, murmura-t-il pour lui-même en remontant à pied le chemin qui menait aux portes de Poudlard.

Derrière lui, sa valise faisait un boucan de tous les diables, à cahoter sur la route caillouteuse. Ce détail attirerait sans nul doute la curiosité des yeux qui tomberaient sur lui. Quel sorcier ne faisait-il donc pas usage de sa magie pour transporter ses bagages ? Curieux individu, se dirait-on probablement. Oui, curieux individu pouvait définir de façon assez adéquate Septimus. Serpentard de Sang-Pur renié par les siens et exilé en terre moldue, il y avait de quoi se poser des questions. Pourquoi ? Comment ? Des questions auxquelles il n’avait nullement envie de répondre – ni maintenant ni plus tard. Son seul souhait aurait été de tirer un trait définitif sur tout ça et de ne plus jamais remettre un seul orteil dans l’univers qui l’avait brisé.

Ce n’était pas simplement une façon de parler. Depuis ce jour de la Saint-Valentin, alors qu’il n’avait que 16 ans, il se trouve dans l’incapacité de faire ne serait-ce qu’apparaître un halo de lumière autour de son petit orteil. Deux décennies plus tard, rien n’a changé. Il est… cassé. Heureusement, avec le temps, il a fini par faire le deuil de ses pouvoirs. Que lui avaient-ils apporté, de toute façon ? Angoisse, humiliation, pression ; voilà tout.

Et joie, émerveillement, rencontres…, glissa insidieusement une petite voix mesquine, tapie dans un recoin de son esprit.

Toutes ces choses qu’il n’avait plus connues avant d’ouvrir son refuge pour lapins sauvages et domestique. Et maintenant, le voilà, à tenter de sauver les miettes d’un renouveau qui n’avait finalement duré que quelques années.

À quoi bon ? demanda une autre voix avec une fausse innocence.

Se renfrognant, Septimus chassa ses doutes d’un revers agacé de la main, à la façon d’une mouche insistante. Si, tout cela valait la peine. La perspective de récupérer les deux seuls lapins que la vieille femme qui lui avait racheté le refuge lui avait concédé, avec la promesse qu’il récolterait rapidement de quoi les adopter. Il devait obtenir le droit de les ramener. Autrement, ils seraient mis à l’adoption et ne les reverrait plus jamais…

Bon, ça suffit, décida-t-il en s’ébrouant.

D’un pas décidé, il franchit les quelques derniers mètres qui le séparaient des portes de l’école. Le couvre-feu était opérationnel, aussi aucun élève ne traînait-il dans les parages. Il devait être entre 21 h 30 et 22 heures, quelque chose comme ça. On lui avait indiqué par hibou qu’il devait attendre son guide derrière les portes de la Grande Salle.

« Les portes seront ouvertes », lui avait assuré la lettre.

— De ce que j’en vois, elles sont plutôt fermées, ronchonna Septimus en poussant un lourd soupir.

Il était épuisé par le trajet. Foutu Magicobus ! Il avait d’ailleurs été abasourdi de le voir débarquer en agitant sa baguette. Lui restait-il donc un fond de magie ? Ou était-ce la baguette elle-même qui était suffisamment gorgée de pouvoir pour l’invoquer ? La seconde option était la plus probable. Après tout, cela faisait vingt ans qu’il vivait comme un Moldu.

— Bon, elles sont fermées, vos portes, là ! s’écria-t-il en frappant du plat de la paume sur l’antique entrée de Poudlard.

D’ordinaire, Septimus était quelqu’un de poli et de calme, mais ce soir, il était épuisé, anxieux et furieux d’en être réduit à venir quémander le premier poste venu à l’école qui lui avait tout volé.

Comme en réponse à ses exclamations excédées, l’une des portes s’entrouvrit ; juste ce qu’il fallait pour laisser passer l’homme maigrichon et sa lourde valise.

— Merci ? lança-t-il à tout hasard, mais personne ne lui répondit.

Des elfes de maison ou un professeur facétieux, qu’importe.

Mais c’est quand même pas la politesse qui les étouffe, ceux-là !

Si le presque-sorcier était aussi désagréable, cela avait sans aucun doute un rapport direct avec l’angoisse qui montait. Il n’avait pas précisé dans ses échanges avec l’administration qu’il n’avait pas recouvert ses pouvoirs ; il n’avait d’ailleurs même pas jugé utile de les notifier de l’incident à l’origine de cet état de fait. Peut-être l’ignoraient-ils tout simplement. Et il valait mieux que cela reste ainsi. Plus vulnérable il apparaîtrait auprès des élèves, plus il serait la cible privilégiée de leurs moqueries. C’était en tout cas la leçon qu’il avait tirée de sa scolarité. Puis, honnêtement, il n’avait absolument pas l’envie qu’on lui serine encore un discours sur l’importance d’être digne de son héritage de Sang-Pur.

Cette seule réminiscence suffit à lui nouer l’estomac. Sans qu’il puisse s’en empêcher, ses pas devinrent un peu plus oscillants à mesure qu’il se balançait d’un pied sur l’autre pour essayer de se calmer, tentant de ne pas frotter nerveusement ses mains l’une contre l’autre. Autiste, sans pouvoir… Quelle excellente idée il avait eu de sauter à pieds joints dans ce merdier, vraiment !

Ses pas titubants le menèrent un peu trop vite à son goût au bout du hall d’entrée. Directement à sa droite, près des portes closes de la Grande Salle, se tenait un homme brun. Probablement le guide tant attendu. C’était sans doute un professeur, peut-être même un directeur de maison ; ce n’était quand même pas le directeur de l’école lui-même, si ? Septimus espérait que non, il était déjà suffisamment nerveux comme ça. S’il était agressif ou désagréable avec une figure importante de l’école, il ne fermerait pas l’œil de la nuit, trop occupé à mourir de honte sous ses draps.

De toute façon, il sentait déjà la sueur tremper la chemise qu’il portait sous sa robe et il ne cessait de répéter tout bas une formule de politesse préparée à l’avance pour ce grand retour.

Allez, mon grand, ne passe pas pour un dingue et tout ira bien. Fastoche.

Facile à dire, ça c’était sûr. Ce qu’en penserait son guide, c’était une autre histoire.

Dans un élan de courage flageolant, il héla l’homme en se rapprochant de lui avant de piler net à une distance qu’il estima respectable.

Sois naturel.

— Euh… B-Bonjour, profes… Monsieur ! se reprit-il en s’éclaircissant la gorge pour en chasser les trémolos. Je suis le nouveau, enfin, pas le nouvel élève. (Il rit nerveusement.) Enfin, ça se voit, évidemment…

Il marqua une pause, qui lui parut durer une éternité.

— Le nouvel adulte ! Enfin, concierge, enfin…

Combien de fois est-ce que j’ai dit « enfin » ?

— Voilà, conclut-il avec un rire nerveux.

Est-ce qu’il faut que je tende la main ? Comment est-ce qu’ils font, les sorciers de cette génération ?

Il décida de tendre la main – avec tant d’élan, d’ailleurs, qu’il manqua d’en frapper le torse de son interlocuteur.

— Oh pardon ! Je suis confus…

Mais TAIS-TOI bon sang !

Ainsi, il se tut, dans l’espoir que son interlocuteur ne lui tiendrait pas rigueur de cette entrée en matière somme toute un peu désarçonnante.

Mais au moins se taisait-il, maintenant. La plus sage décision qu’il ait prise jusqu’alors.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Guide touristique; on lui avait collé au dos le 1er avril. C’est que les gamins aimaient bien se moquer, mais dans la réalité, s’il pouvait aider, Jaimie se fichait bien des surnoms pourris que les gamins pouvaient inventer sur son compte. Ça devait être en cause de cette sortie dont il avait fait annoncer, il y a quelques jours. Une sortie prévue à l’origine pour les sorciers de 6e et 7e, en vu des ASPIC mais dont finalement il n’avait aucun preneur vu que sa classe avait été largement déserté aux fils des tentatives ratés de la dernière directrice de Poudlard. Forcer dans la gorge sa matière à toute une floppé d’élève et voilà ce qu’il arrive; personne n’en veut plus après avec une impression qu’on leur force ce cours supplémentaire à leur cursus sans leur intérêt initial. Et pourtant, même en arrivant à la fin de cette année maudit, même s’il s’est retrouvé avec les examens de fins d’année à corriger parce que son prédécesseur c’était en aller comme cela sans prévenir – un visage très connu pour lui mais qu’il n’appréciait pas vraiment – autant dire que l’année suivante, il en avait bavé à regarder ces classes à demi-vide. Mais Jaimie était un optimiste dans l’âme, dynamique et fonceur. Après le départ de son collègue en Sortilège, il avait repris la Direction de la maison de sa jeunesse, les Gryffondors et il continuait ce qu’il faisait le mieux être là et disponible, instillé sa vision du monde une personne à la fois. Alors quand Fergal lui avait confié qu’il aurait un nouvel élément pour reprendre son ancien poste, lui-même Gryffondor, il avait tout de suite souri en soulignant comment il serait enchanté de pouvoir lui retirer l’épine du pied vu que la soirée tombait plutôt mal avec la paperasse du Ministère qui tombait pile à remettre. Un rendez-vous, une heure claire; une visite avant de descendre au dortoir pour s’assurer de discuter avec Miss Bellingham et Monsieur Kane de garde pour la tournée du soir. Et il était déjà en chemin, le pas sûr, l’allure dans son maintien et un sourire bien présent sur le visage. Oui, ça allait être présent. Demain, Fergal aurait un problème en moins dans son assiette bien garnis. Demain, ça serait un jour ou le nettoyage des couloirs ne seraient plus la corvée la plus classique à donner à un élève, après l’astication des trophées en passant par le nettoyage des racoins pour chasser les araignées. Demain, ça rapporterait un peu de grandeur à cette école.

Mais ce soir, ce soir, c’était peut-être incertain alors que cet homme qui visiblement traînait sa valise avait l’air et tout à la fois. Seigneur! Mais ou est-ce qu’on l’avait déniché celui-là. Mais ça se voit sur les traits de Jaimie, avant qu’il se ravisse avant de fendre la lumière un sourire bien courtois sur les joues, notant à la fois son inconfort et son désarroi. Mais cette poignée de main qu’il a tendu, il l’a presque frappé au passage; il l’attrapera pour en cesser le mouvement et viendra un rire qui n’a rien de méchant.

Je dirais nerveux. Mais ça va aller. – Il penche un regard sur le côté avant de lui permettre de reprendre sa main son bras et reprendre une position moins chahuter. – Vous devez êtres Monsieur Veturia. Septimus, c’est bien cela ?

Comme ces enfants qu’on essaie de rassurer… ce n’est pas d’entendre leur nom de famille qui leur fait comprendre qu’ils n’ont rien à craindre, c’est leur prénom; et c’est bien cela qu’il utilisera sans savoir s’il peut ou non se le permettre. Parce qu’il est comme cela Jaimie, c’est un bon vivant, une bonne personne et une âme charitable.

Appelé moi Jaimie.

Comme tous les adultes en soit. On se hélait des Professeurs ou des Directeurs, mais entre nous, c’était généralement plus cordiale; d’autant que s’il avait des enfants, Jaimie n’aurait probablement pas été bien plus vieux qu’eux. Alors du Monsieur, outre le côté pédant, ce n’était pas vraiment ce qui passait naturellement. Et il bouge sa tête vers le côté, question de noter si d’autre bagage sont plus loin, voir laisser dans le couloir qu’il pourrait aussi aider à porter. Parce que Jaimie a une baguette aussi, c’est un sorcier comme tout le monde, mais faire des choses comme les moldus c’est aussi dans ces habitudes. Comme si ça lui permettait de vivre plus aisément sa matière.

Vous aviez d’autres effets à vous ?

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Heureusement pour eux deux, l’homme attrapa sa main avec un large sourire rayonnant. Septimus sentit ses épaules se détendre de façon imperceptible, alors que cette poignée de main lui permettait de reprendre son équilibre et une certaine contenance.

— Je dirais nerveux. Mais ça va aller, rit doucement l’autre sorcier en réponse à ses salutations maladroites.

L’énergie qu’il dégageait rassura légèrement le nouveau concierge anxieux. Cet inconnu paraissait plutôt charmant. Il espérait qu’il ne lui tiendrait pas trop rigueur de sa paume moite, qu’il trouvait lui-même désagréable ; il n’aimait pas particulièrement le contact des autres êtres humains, aussi dut-il réprimer une grimace de dégoût en sentant la peau de son guide contre la sienne. Il en émanait une chaleur assez douce, la peau plutôt sèche ; il avait connu pire, mais son corps réclama tout de même rapidement qu’il s’en éloigne le plus rapidement possible.

C’est ce qu’il fit donc en récupérant sa main, qu’il frotta discrètement le long de sa robe pour en effacer l’empreinte de son interlocuteur – et la sueur malvenue. S’il savait factuellement que le stress produisait la sudation pour réguler la température de son corps en surchauffe, il trouvait cette manifestation physique au mieux embarrassante, au pire humiliante. Il n’était déjà pas très à l’aise en société, le sorcier n’avait pas besoin d’un supplément ; être trempé au bout de deux minutes d’interaction sociale balbutiante, quel record ! Ses habitudes d’ermite ne lui faciliteraient pas la tâche ardue qui s’annonçait.

— Vous devez être M. Veturia. Septimus, c’est bien cela ? le questionna aimablement l’homme brun. Appelez-moi Jaimie, ajouta-t-il aussitôt avec cette affabilité qui semblait le caractériser. Vous aviez d’autres effets à vous ?

Septimus se força à lever les yeux pour rencontrer brièvement son regard. Aussitôt, un malaise raidit son corps et ses prunelles se fixèrent sur la pommette droite du dénommé Jaimie. Cette petite tactique était en règle générale assez utile pour faire croire à son vis-à-vis qu’il le regardait franchement – ou, tout du moins, qu’il ne fuyait pas son regard comme s’il avait quelque chose à se reprocher. Au fil de ses recherches internet dans son petit cottage isolé du Yorkshire de l’Ouest, il avait appris que certaines personnes autistes parvenaient à affronter les yeux des autres sans ressentir de malaise particulier, mais sans doute n’avait-il pas assez d’entraînement à son actif pour y parvenir. Peut-être n’y parviendrait-il jamais, d’ailleurs.

Qui voudrait de toi, de toute façon ? Ce n’est pas comme si tu cherchais à te rapprocher des autres, non ?

Cette petite voix avait souvent raison, mais sa cruauté l’affectait toujours autant. C’était amusant, par ailleurs, qu’elle ait tour à tour les accents des voix de son père et de sa mère. C’était un peu comme si, finalement, il avait intégré leurs injonctions et qu’elles s’étaient incrustées dans sa peau pour l’éternité. Il aurait aimé s’en défaire ; parfois, il ignorait si ses réactions étaient les siennes ou le produit d’un conditionnement qui avait affecté – contaminé – ses réflexes les plus primaires.

Bon, arrête de te morfondre, se morigéna-t-il.

Il devait s’ancrer dans le présent, pas errer ad vitam dans les bribes d’un passé douloureux. C’était sans doute le moment de décider qui il voulait devenir, pour une fois. Cette réalisation le déstabilisa une poignée de secondes. Finalement, personne ne le connaissait, ici. Il pouvait être qui il voulait, laisser derrière lui les lourdes casseroles qu’il traînait comme des fardeaux depuis des années ; aller de l’avant, enfin. Rencontrer des gens, pourquoi pas. Cette timide idée se lova dans un creux de son esprit, pour y faire un petit bout de chemin. Septimus ignorait si elle germerait, s’il parviendrait à rassembler suffisamment de courage pour l’arroser, mais il pouvait toujours essayer. Après tout, personne ne pouvait l’en empêcher, pas vrai ?

— Septimus, confirma-t-il avec une étrange joie, qui lui picotait la pulpe des doigts et la racine de ses cheveux gris. Enchanté, Jaimie !

Il désigna la valise qu’il avait posée près de lui. Le trentenaire en lâcha la poignée après avoir pris conscience qu’il la serrait comme si sa vie en dépendait ; ses jointures blanchies reprirent un peu de couleur cahin-caha, revenant progressivement à la vie.

— C’est tout ce que j’ai. Je suis plutôt pragmatique, je n’ai pas besoin de beaucoup de choses. En revanche, ajouta-t-il un peu précipitamment, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais j’avais mentionné dans mes lettres un service que j’aurais aimé que l’on me rende. Vous savez, par rapport au fait de pouvoir loger mes lapins dans mes appartements… On m’a dit que ça ne serait pas possible immédiatement, mais je me demandais si vous aviez des informations à ce sujet.

Il avait débité tout cela comme un canon cracherait son boulet, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il avait besoin d’être rassuré à ce sujet, d’être certain que ce serait une possibilité à terme.

Ses yeux étonnamment clairs s’éclairèrent d’une lueur d’espoir, à la limite de la supplication.

— S’il vous plaît, ajouta-t-il un ton plus bas.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Notons le fait que Jaimie qu’il remarque ou non l’état du nouveau concierge n’ira pas lui balancer aux oreilles quoi que ce soit. Premier contact oblige, tout comme le fait qu’avant d’être très direct autant apprendre à savoir qui il a devant les yeux. Cette fibre qu’il a acquis avec ces années à Ilverlomy; il les as bien intégré. Tout comme il sait que c’est bien important que l’équipe scolaire soit au complet pour fonctionner adéquatement. C’est que ces dernières années, la presse autour de Poudlard n’a pas été douce. Skeeter ne s’est pas trop posé de question pour rendre quelque coup à l’école, tout comme exposé des faits navrant, rendant difficile de compléter le corps professoral. Alors il décale la tête, recherche quelques effets laissés au passage et alors qu’il revient vers lui. Il a pas l’air un peu coincé ? Mais même s’il ne dis pas ce qu’il pense, il remarque quand même qu’il a l’air mal jusqu’à suivre son regard sur son bagage unique.

Bien.

Il confirme tout simplement avant de replier un bras sur lui-même de manière songeuse, baguette à la main, en essayant de voir de quoi il peut bien parler. Des lapins… Il avait un petit doute dans l’esprit sur la quantité alors qu’il le fixait. Un seul animal n’était pas problématique pour les étudiants, alors de combien parlait-on au juste ? Et il sonde si Fergal lui a parlé de quelque chose du genre… Non. Le directeur n’avait pas spécifié; n’empêche que sans cela il pouvait déjà élucider le problème avec quelques questions.

Directeur Armitage ne m’a pas donné de détails à ce sujet. Néanmoins, je crois savoir d’où pourrait venir le … problème.

Mais ça se voit que ça passe mal, le mot problème, alors qu’il le dit. Alors sachant pertinemment que c’est absolument pas les lapins – il se reprend très très vite. En soulevant un doigt dans les airs comme si l’information était capitale. Oui très capital.

Voyez-vous, je crois qu’il voulait valider avec notre apprenti garde-chasse si cela allait poser des problèmes pour vos lapins. J’avoue que je ne suis pas un spécialiste en lycanthropie…

Rassurant ? Y’a un loup-garou dans l’école. Quoique c’est pas comme si c’était une tare qui n’était pas connu dans la société sorcier, mais c’était pas la même chose quand il habitait à peu près à deux chambres de distance de la vôtre. Bon, si Thomas prenait adéquatement ces potions, personne n’en viendrait à se douter qu’il avait été mordu au premier échange; mais les animaux ça n’avait pas la même sensibilité et des lapins c’était pour autant dire très nerveux, non ?

… car avoir un lapin n’est en soit pas un problème, les élèves peuvent apporter un animal de compagnie, alors pourquoi pas vous? Combien de lapins ?

Ah oui, maintenant la question bien importante parce que plusieurs ça débute à deux et peut ne pas se termine par un nombre. Et cent lapins, c’était littéralement un clapier qui serait nécessaire, chose qui apportait une pointe de plus de problématique. Jaimie agite sa baguette, et la valise s’élève de quelques centimètres du sol, prêt à survoler le sol et les suivre.

Vous devez être fatigué. Allons vous installez.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Avec espoir, les deux billes bleues du nouvel arrivant étaient fixées sur le visage de Jaimie. Du coin de l’œil, il le vit détailler la valise qu’il traînait derrière lui, comme s’il cherchait ses mots, puis il dit :

— Bien.

Ce simple mot suffit à conforter Septimus dans l’impression de confort que dégageait l’aisance de son guide. Il ne ferait pas de remarque sur l’aspect douteux de ses vêtements de sorcier ou la sobriété d’apporter un seul bagage dans une résidence permanente. C’était déjà ça de pris. Il n’avait aucune envie d’affronter le jugement de ses pairs ce soir – il n’en avait en réalité pas la force pour le moment. À présent, il se sentait presque à l’aise pour faire retomber la pression.

Le concierge l’observa replier pensivement son bras, baguette en l’air. Il semblait légèrement déstabilisé par sa question. Peut-être ne l’avait-on pas informé de ce genre de détails. Bien qu’il s’en doutât, Veturia était un poil déçu ; c’était avant tout par désespoir qu’il était venu ici. Ce n’était pas un véritable choix. La venue de ses lapins était donc capitale à ses yeux. Quand bien même cela prendrait des mois à être organisé et à obtenir les dérogations adéquates, il se sentait prêt à tout essayer ; mais il fallait seulement lui laisser sa chance.

— Directeur Armitage ne m’a pas donné de détails à ce sujet, déclara-t-il donc sans que Septimus n’en soit réellement surpris.

Après la pause qu’il avait marquée, même un idiot comme lui aurait été capable d’anticiper la nature de la réponse. Au moins ne s’agissait-il pas d’un refus pur et simple. Cependant, Jaimie ne paraissait pas avoir clos le sujet, car il enchaîna :

— Néanmoins, je crois savoir d’où pourrait venir le… problème.

Problème ?

Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? On ne l’avait pas averti que cela poserait un problème ! La confusion et la panique devaient sans doute se lire sur son visage, car son interlocuteur ajouta aussitôt en dressant le doigt :

— Voyez-vous, je crois qu’il voulait valider avec notre apprenti garde-chasse si cela allait poser des problèmes pour vos lapins.

Un « Oh ! » soulagé lui échappa. Si ce n’était qu’une question d’aménagement…

— J’avoue que je ne suis pas un spécialiste en lycanthropie…, poursuivit-il s’en s’émouvoir.

Oh.

Ce n’était plus un « Oh » de soulagement.

— … car avoir un lapin n’est en soit pas un problème, les élèves peuvent apporter un animal de compagnie, alors pourquoi pas vous ? Combien de lapins ?

OK. Bon. Un loup-garou.

— Vous devez être fatigué. Allons vous installer, proposa aimablement Jaimie sans lui laisser tout à fait le temps de répondre.

Pour noyer le poisson ? Ou plutôt, le loup-garou ?

Le LOUP-GAROU.

— Hein ?

Ce fut tout ce que parvint à articuler Septimus au terme de longues secondes d’intégration des informations et de stupéfaction. Nul besoin de se demander pourquoi le poste était vacant depuis si longtemps, ni pourquoi ils avaient accepté sa candidature sans trop chipoter !

— Attendez, euh…, se reprit-il péniblement en fermant les yeux un instant, se frottant les ailes du nez pour tenter de faire à nouveau circuler le sang dans les veines de son visage brutalement blême. Deux. J’ai deux lapins, lâcha-t-il d’une voix blanche.

Le reste mit un peu plus de temps à sortir, alors qu’il se trouvait encore sous le choc de la nouvelle. Mais, une fois la bouche à nouveau ouverte, c’est un flot ininterrompu de questions qui se déversa sur le pauvre Jaimie, qui ne se trouvait probablement pas là par gaîté de cœur.

— Lycanthropie ? Vous avez des problèmes avec des loups-garous ? Je croyais qu’ils étaient confinés à la Forêt interdite ? C’est dangereux, ici ? Je veux dire…

Un rire nerveux lui échappa.

— Je suis censé faire des rondes dans toute l’école, est-ce que c’est considéré comme dangereux ? Parce que moi, je, euh… Je ne suis pas un grand combattant, conclut-il sur un ton inquiet.

À dire vrai, le maximum de Septimus faisant face à un loup-garou déchaîné, c’était probablement de fuir en hurlant. Pas très efficace.

— Ce n’était pas dans la fiche de poste, insista-t-il d’une voix anormalement aiguë.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

En vrai, Jaimie était prêt à le guider vers ses appartements scolaires, n’empêche qu’il lui sembla que Septimus accrochait sur l’un des mots. Pourtant il n’avait pas donné l’impression que c’était une bombe lorsqu’il l’avait dit tout haut; il avait juste arrêter son mouvement vers l’avant lorsqu’il l’avait entendu spécifier qu’il s’agissait de deux lapins, ce pour lequel il avait hoché la tête. Mais il s’était bel et bien arrêté vu qu’on lui avait demandé et qu’il percevait qu’il y avait un plus gros problème que le fait qu’ils auraient probablement très prochainement deux nouveaux animaux de compagnie dans l’école. D’ailleurs, à bien le regarder, il avait encore la bouche ouverte et s’il était possible de dire que son teint avait changé avec ce si peu d’éclairage, l’expression visuel de ces yeux qui semblaient paniqués ne lui laissa pas grand doute.

Je ne dirais pas cela ainsi.

Pouvait-on dire que Thomas était un problème en soi ? Le jeune Chastel avait plutôt une tête toute gentillette. Mais il le laissa continuer sans l’arrêter de coup à coup ce qui mena finalement au questionnement face aux rondes, au fait qu’il n’était pas un combattant acharné et encore que combattre des lycanthropes ne faisait pas partie de sa définition de tâche. Le rire nerveux alors qu’il était assez proche de la porte menant à l’extérieur lui donna l’image comique du nouveau concierge s’enfuyant à toute jambes devant l’apprenti garde-chasse avec ces manuels de cours tout à fait amusante.

Je ne comptais pas vous effrayer, j’en suis navré. Je me questionnais plus sur l'effet que cela pourrait avoir sur vos lapins. Il me semble que ce sont des créatures particulièrement craintive. – Il reprit un ton très calme mais doux. - Nous avons un bel et bien, un cas de lycanthropie dans l’établissement. Il est prédestiné à joindre l’équipe du personnel scolaire après sa formation à l’école, pour le moment il est étudiant. – La valise se rend paisiblement jusqu’à côté de Jaimie qui a l’air tout aussi humain dans son approche mais qui ne cherche pas à cacher l’information à son futur, l’espère-t-il, collègue. – Il doit être en ronde dehors avec notre Noelia, la garde-chasse actuelle. Si vous désirez, nous pouvons montez, laissez vos effets et vous le présentez, vu qu’il habite dans une des chambre voisine à la vôtre comme la bibliothécaire, une étudiante qui avait des problématiques de santé, l’infirmière, le Directeur Armitage, et quelques professeurs, ect. – Il essayait de voir si cela le rassurait de savoir qu’un grand nombre de personne n’était pas loin et qu’à moins d’insonorisé sa chambre, une bonne partie du personnel scolaire saurait répondre présent pour l’aider. - Il prend ses potions pour empêcher la transformation depuis son entrée à l’école. Vous n’avez rien à craindre.

Sa pose, il la veut ouverte alors qu’il ne peut qu’attendre de voir s’il va se transformer en statut de sel devant lui, voir une statue – ou si finalement les informations seront assez rassurantes.

Vous ne serez pas le seul à faire des rondes, non plus. Les préfets de chaque maisons participent ainsi que l’ensemble du corps enseignant. Si cela peut vous rassurez, nous pouvons toujours nous organiser pour que les premiers jours vous soyez accompagné. Vous avez fait votre scolarité à Poudlard, m’a-t-on dit.

Changez de sujet. Noyez le loup-garou ou lui présenter au choix, tant qu’il ne reste à stagnant devant les portes de la grande-salle ça serait déjà bien. Quoique s’il part en courant dehors, tombez nez à nez avec Noelia et Thomas aura probablement une tendance à diminuer l’impression devant la tête de 14-15 ans; sauf bien sur à la vue de cette superbe arbalète qu’on l’a vu trainé avec lui pour ces rondes dans les bois. Qui chasse qui dans ce cas là, voilà une question qui persiste quand il peut mettre un jolie carreaux pour viser une créature magique qui pourrait s’en prendre à notre gentil petit loup.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

La panique qui se lisait sur le visage de Septimus eut pour effet de concentrer toute l’attention de Jaimie sur lui. Il répondit donc avec douceur :

— Je ne dirais pas cela ainsi.

C’est-à-dire ? ne put s’empêcher de le presser mentalement le nouveau venu.

Désignait-il par là qu’il ne qualifierait pas la lycanthropie comme « dangereuse » ? Que son travail n’était pas dangereux ? Qu’en était-il, précisément ?

Au fond de lui, le sorcier était heureux qu’il n’ose souvent pas exprimer spontanément ses inquiétudes, car cela aurait probablement sonné comme des accusations aux oreilles de l’homme qui l’accueillait. Néanmoins, la suite de la discussion eut l’effet bienvenu d’apaiser ses craintes.

— Je ne comptais pas vous effrayer, j’en suis navré, s’excusa Jaimie. Je me questionnais plus sur l'effet que cela pourrait avoir sur vos lapins. Il me semble que ce sont des créatures particulièrement craintives, se justifia-t-il.

Septimus hocha brièvement la tête pour valider sa supposition et son questionnement.

C’était tout à fait vrai. Les lapins étaient des proies ; ainsi, tout prédateur représentait une sérieuse menace à leur bien-être. Si Septimus s’était déjà inquiété des chats et des hiboux, il n’avait cependant jamais pensé aux loups-garous ! Heureusement pour lui, son interlocuteur enchaîna d’une voix douce et calme :

— Nous avons bel et bien un cas de lycanthropie dans l’établissement.

Le cœur du concierge rata un battement.

— Il est prédestiné à rejoindre l’équipe du personnel scolaire après sa formation à l’école, pour le moment il est étudiant.

Pardon ?

Rejoindre le personnel de l’établissement après sa scolarité ! N’était-ce pas particulièrement dangereux ?

Sans s’émouvoir du léger sursaut qui agita Septimus à cette annonce, Jaimie attira tranquillement le bagage du nouvel arrivant jusqu’à lui, apparemment décidé à lui ouvrir la voie jusqu’à ses appartements.

— Il doit être en ronde dehors avec notre Noelia, la garde-chasse actuelle. Si vous désirez, nous pouvons monter, laisser vos effets et vous le présenter, vu qu’il habite dans une des chambres voisines à la vôtre comme la bibliothécaire, une étudiante qui avait des problématiques de santé, l’infirmière, le directeur Armitage, et quelques professeurs, etc. (Jaimie semblait l’observer avec une certaine inquiétude, le jaugeant.) Il prend ses potions pour empêcher la transformation depuis son entrée à l’école. Vous n’avez rien à craindre.

Dans une des chambres voisines à la mienne ?

Cette fois, c’en était trop pour le pauvre homme. Son pouls s’était emballé au-delà de toute raison. Il allait donc cohabiter avec un élève lycanthrope, une étudiante malade et toute une foule de collègues – dont le directeur de l’école ! Lui qui pensait naïvement que sa chambre serait éloignée ou circonscrite à une zone différente de celle destinée au corps enseignant… Le voilà servi. Outre la vague inquiétude qui ronflait toujours dans son estomac noué à l’idée de rencontrer un loup-garou (lui qui n’avait pas la moindre idée de ce à quoi il devait s’attendre, en dehors des cours peu flatteurs de défense contre les forces du mal auxquels il avait assisté durant sa scolarité à Poudlard), à présent il était tout aussi – si ce n’était davantage – anxieux lorsqu’il s’imaginait au milieu de tous ces inconnus qui auraient très probablement une piètre opinion de lui assez rapidement.

Toute sa vie, le sorcier avait connu une foule de déconvenues et de déceptions sociales, mais il ignorait s’il était prêt à affronter le regard inquisiteur d’autant de personnes jusque dans son intimité ; sa chambre, c’était son repaire. Il n’avait pas envie de croiser des gens en en sortant, ni que l’on frappe à sa porte. Septimus voulait de la tranquillité et de la solitude. Jusqu’ici, c’étaient les seules choses qui lui avaient apporté de la sérénité. Le contact avec les autres êtres humains s’était souvent limité à des échanges de bons procédés et à l’assouvissement de besoins naturels. Depuis le harcèlement qu’il avait subi et l’exil commandé par sa propre famille, il demeurait sur ses gardes avec les autres. Non pas qu’il ne souhaite pas avoir de contacts avec eux ; en réalité, son cœur désirait ardemment nouer des liens. Mais ce n’était a priori pas réciproque.

La voix de son guide interrompit ses pensées amères :

— Vous ne serez pas le seul à faire des rondes, non plus, ajouta-t-il dans l’objectif évident de calmer ses angoisses. Les préfets de chaque maison participent ainsi que l’ensemble du corps enseignant. Si cela peut vous rassurer, nous pouvons toujours nous organiser pour que les premiers jours vous soyez accompagné. Vous avez fait votre scolarité à Poudlard, m’a-t-on dit.

— Oui, en effet, acquiesça-t-il d’une petite voix.

Ce serait l’occasion de mentionner les mauvais souvenirs, le traumatisme et la perte de ses pouvoirs. Après tout, Jaimie semblait bienveillant et discret ; peut-être ne le répéterait-il pas. Mais le nœud dans sa gorge l’en empêcha. Il ne le connaissait pas, et puis, il était sans doute préférable que cela ne demeure connu que du directeur lui-même – qu’il comptait prévenir lors de leur entrevue prévue le lendemain. Il n’était pas suffisamment idiot pour vendre la mèche avoir d’avoir mis les pieds au château.

Septimus enchaîna sur la question de l’apprenti garde-chasse pour évacuer le sujet :

— Je suis assez fatigué, honnêtement. Je rencontrerai votre étudiant loup-garou avec plaisir un autre jour, mais je souhaiterais d’abord me reposer.

Le « avec plaisir » était sans doute un peu de trop. Mais enfin… Tout lycanthrope qu’il était, il méritait que l’on soit au moins poli avant d’avoir pu se faire un avis sur la personne.

— Et je pense qu’il serait préférable que mes premières rondes soient encadrées, ajouta-t-il après une courte pause. J’ai très peu de souvenirs des lieux et j’ai un sens de l’orientation assez médiocre, je dois l’avouer. La force de l’habitude corrigera ce défaut, mais il faudra simplement me laisser un peu de temps. D’ailleurs, commença le concierge timidement, est-ce que vous pourriez m’en dire plus sur votre rôle ? Je ne crois pas que vous l’ayez mentionné.

Était-il professeur ? Sans doute, mais il ignorait de quoi.

En toute franchise, Septimus commençait sérieusement à ployer sous l’épuisement du voyage et de cette discussion un peu trop riche en surprises et en découvertes. Il avait hâte d’aller se coucher pour reprendre des forces et affronter le lendemain avec plus de lucidité et de recul.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Alors, il convenait qu’il lui serait présenté à tête reposer. Certes, c’était une bonne idée; pour autant dès qu’il verrait la tête châtaine prenant le chemin des classes à partir du couloir, le 1+1 serait facile à faire.

Parfait.

Sujet clos; ou plutôt mis au rencard pour ce soir. Parfait, il secoua la tête d’un seul coup ferme mais lent. Il en parlerait avec Fergal, s’assurer qu’il soit avec un membre du corps professoral, peut-être le … ah non, pas le directeur de son ancienne maison. Exceptionnellement, Van Aken était, comme dire, dispensé des tournées, dû à son grand âge. Il faudrait qu’il songe à proposer la tête la plus adapté pour accompagner Septimus, quelqu’un qui conviennent à son tempérament et qui garderait pour lui les propos obtus et les railleries qu’on donnait quelques fois de manière initiatique pour les nouveaux. C’était un comportement qui sembla être peu approprié pour le concierge qui avait déjà l’air un peu paniqué par toutes les révélations qui sortaient d’entre ces lèvres. Et il en vint à avoir un rire qui perça le voile des ces dents. Il s’était certes présenté, mais il n’avait pas énoncé sa fonction dans l’école. Pas que cela le rendait plus important pour un tour guidé, mais simplement que ça semblait être normal passé un cap d’assurer à la curiosité d’autrui le bénéfice d’une réponse.

Je suis Directeur de la Maison de Gryffondor …

N’était-il pas jeune pour cette fonction ? Après tout, il avait à peine passé la vingtaine. Ces traits ne laissaient pas de marque d’un âge avancé, ni même d’expérience; mais il était là et c’était vraiment ce qui était le plus important pour cette école. Il ne se fichait pas de ce que vivait les étudiants et pouvaient comprendre leur attitude, qui n’était pas si loin derrière. Turbulent, il l’avait été. Les responsabilités et la confiance d’autrui avait fini par affiner son tempérament assez pour qu’on ne l’estime pas pour une tête brulée – mais au fond, sur son temps personnel, c’était une personne terriblement active et qui n’hésitait pas à partir en forêt camper, faire du surf en été ou encore de l’alpiniste. Voyait-il des affinités de ce genre avec Septimus, pas vraiment, mais il était un peu comme une étrange créature dans l’école alors autant dire qu’il ne s’en faisait pas outre mesure.

… et Professeur d’Études des Moldus.

Et pour ce qui était d’enseigner, autant dire qu’il avait une grande ouverture sur le monde des moldus du fait de sa passion que ses parents avaient toujours portée d’aussi loin qu’il s’en rappelle. À défaut de ne pas vouloir travailler avec eux au Ministère, l’enseignement lui permettait de vaquer à sa passion et de déployer son énergie débordante, alors qu’enfermé derrière un pupitre aurait été un travail qui ne lui aurait pas plu. La porte était là, cependant, et les années viendraient lui confirmer ou médire son choix de vie; car être enseignant c’était aussi très complexe de poursuivre une relation avec une femme – encore plus quand on attendait à sa présence constante dans l’école pour encadrer les membres de sa maison. Et des problèmes, ils en créaient et des situations difficiles, ils en avaient vécu. Le souvenir de la mort de Mlle O’Deele à bord du train la menant à Poudlard n’était pas si loin. Il fit un signe de bras pour l’inviter à marcher à ces côtés.

Les logements sont au 1er étage.

Au cas, ou il l’ignorait. Chose qui était probablement le cas, vu que généralement aucuns élèves ne se rendaient dans cette zone. Les professeurs avaient un local dédié près de leur classe comme bureau, alors ce coin était principalement privé et privilégié. Pour sa part, son logement n’était pas au 1er étage, mais bien dans la tour, accessible pour des interventions rapides avec les élèves de sa maison, bien qu’il y ait passé un cours moment avant d’obtenir ce rôle. Il ajusta son pas à celui du concierge, naturellement, ralentissant au besoin.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

La réponse de Jaimie ne se fit pas attendre après qu’il eut accepté de rencontrer le jeune loup-garou :

— Parfait.

Sans doute était-ce effectivement la meilleure solution ; le rencontrer après une bonne nuit de sommeil, après avoir pris un peu ses marques dans cette école dont il ne gardait pas un souvenir très lumineux. Septimus était soulagé que son interlocuteur le rejoigne sur ce point. Il craignait que repousser la rencontre ne vexe quelqu’un, mais son guide semblait fidèle à lui-même : à l’écoute, bienveillant.

Les épaules tendues du concierge s’abaissèrent légèrement, alors que la tension accumulée se défaisait petit à petit. Décidément, il devrait se réhabituer à rencontrer de nouvelles personnes et à tisser un simulacre de lien ; il ne pouvait tout de même pas être anxieux à ce point à chaque détour imprévu de la conversation ! Sans doute était-ce l’affaire de quelques semaines… Enfin, si les gens étaient tous aussi sympathiques et prévenants que Jaimie, ce qui n’était pas forcément gagné.

Sans que le sorcier ne comprenne vraiment pourquoi, l’autre homme secoua lentement la tête, avant de rire.

— Je suis directeur de la maison de Gryffondor et professeur d’étude des Moldus, se présenta-t-il en réponse à son interrogation précédente.

Oh.

Une partie de la personnalité avenante et de l’ouverture d’esprit de Jaimie s’expliquait. Bien qu’il lui semblât jeune pour exercer les responsabilités d’un directeur de maison, il paraissait suffisamment mature pour qu’on lui accorde une telle confiance. Cela n’étonnait pas le concierge outre mesure. Et puis, cette information le confortait dans son attitude vis-à-vis du professeur : s’il enseignait l’étude des Moldus, il ne serait pas choqué ou dégoûté par ces deux décennies d’exil du monde magique.

D’un geste poli, le directeur de Gryffondor l’invita à le suivre – probablement pour se mettre en route vers le logement du nouveau venu. Septimus détestait les implicites, et l’angoisse sourde se rappela à son souvenir en lui suggérant que Jaimie l’emmenait peut-être ailleurs sans que le concierge ne l’ait compris. Il lui arrivait régulièrement de se retrouver dans des situations cocasses ou dangereuses en raison d’un manque d’interprétation pertinente des implicites utilisés par ses interlocuteurs.

Fort heureusement, Jaimie demeura aussi affable qu’il l’avait été jusqu’ici :

— Les logements sont au premier étage, précisa-t-il en calquant son pas sur le sien.

Cette indication rassura grandement l’amateur de lapins. Ils s’étaient compris et il pourrait bientôt se reposer dans un endroit calme, sans personne pour poser un regard qu’il ne saurait interpréter sur lui.

Mais le chemin était également l’occasion de tenter une approche. La plupart des gens discutaient lorsqu’ils rencontraient quelqu’un, non ? Il en était capable.

J’en suis capable, se répéta-t-il intérieurement comme pour s’en convaincre.

Après quelques minutes de marche silencieuse, durant lesquelles Septimus observait autour de lui – tant mû par la curiosité que par le désir brûlant d’éviter le regard du professeur –, le concierge prit son courage à deux mains et tenta maladroitement d’entamer une discussion un peu plus personnelle, moins formelle, professionnelle.

— Je…, déglutit-il péniblement, la bouche sèche. C’est un peu… déstabilisant de revenir ici après tant d’années.

Il marqua une courte pause, essayant d’empêcher ses paumes de se frotter nerveusement l’une contre l’autre ; en vain. Au moins ne se balançait-il pas d’un pied sur l’autre.

Mais l’idée qui lui avait traversé l’esprit tout à l’heure revenait caracoler dans un coin de sa tête. Si Jaimie enseignait l’étude des Moldus, c’était bien qu’il serait plus tolérant que la moyenne à sa vie moldue, non ?

— J’ai passé la majeure partie de ma vie à vivre parmi des Moldus, lâcha-t-il précautionneusement, un ton un peu plus bas. Je ne suis plus du tout habitué à… tout ça.

« Tout ça », c’était le monde magique, mais il ignorait si le directeur de Gryffondor l’interpréterait ainsi.

Du coin de l’œil, il examina sa réaction avec inquiétude.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Alors un pas devant l’autre, les deux commençaient à avancer dans le couloir bordé de bougie qui irradiait d’une ambiance jaunâtre, laissant des points d’ombre d’ici et là à la marge au sol des murs. La valise suivait Jaimie qui avait tout simplement enchanté le bagage pour qu’il le suive à côté de lui en flottant doucement, son dernier mouvement de baguette avait été de le faire traverser pour qu’il longe le mur afin d’offrir plus d’espace au nouveau concierge de marché à son aise dans le couloir sans risque qu’il ne trébuche sur celui-ci. Prévenant ou simplement logique, l’action avait le bénéfice de les laisser avancer et lui permettre aussi de ranger momentanément sa baguette. Et ils avancent dans le calme, qui vient un peu trop plat, avant que le concierge décide de casser le silence avec difficulté. Il tentait bien à lui de ne pas le fixer pour étudier ces réactions, parce qu’à se stade c’était bien la seule distraction nouvelle, il finit par placé des mains dans son dos d’un air faussement sage.

Et bien, habituellement, le nombre d’élus qui reviennent à Poudlard sont soit pour y travailler ou finalement quand leurs enfants sont assez grands pour y être. Le temps s’écoule et nos expériences de la vie aussi.

Il continuait à fixer devant, avant de faire un pas chasser pour laisser passer un chat qui lui glissait entre les pieds, avant qu’il ne finisse derrière lui. Si l’animal lui était connu, il ne tenta néanmoins pas de le prendre immédiatement, ni de dire quoi que ce soit à son sujet pour l’instant.

Que faisiez-vous parmi les Moldus ? Je n’ai pas le souvenir d’avoir compris que vous étiez un cracmol.

Pas qu’il avait l’air d’en être choqué, juste parce que ça s’adressait bien dans une conversation alors que les sorciers quittait rarement leur réalité pour rejoindre celle de la communauté non-magique. C’était une question de sécurité, après tout, et de légalité. Les risques de se dévoilés étaient grand et les Oubliators avaient autre chose à faire que de courir derrière ceux qui manquaient de jugeote de ne pas camoufler leur talent magique. Mais en étant cracmol, cela s’expliquait plus naturellement et le risque de se dévoiler pouvait facilement être écarté.

Vous seriez deux.

Comme si le fait de savoir qu’il y en avait un autre dans l’école permettait d’avoir l’air de moins l’ostracisé, de le rendre plus… confortable à cette idée. N’empêche qu’au ton de Jaimie, il n’était pas sous-entendu de malaise, ni caractéristique d’un jugement hâtif. En même temps, ce n’était pas comme si le poste de concierge demandait une expertise poussé académique… Ni d’une tenue… et bien. Non, il faudrait peut-être qu’il observe avec Fergal la question pour qu’on fournisse un uniforme au nouveau membre de l’école; parce qu’on aurait dit que tout ce qu’il possédait criait qu’il avait manqué de fond pendant un nombre conséquent d’année. À moins que… ce ne soit que ces tenues sorcières qui étaient trop longtemps restés dans des malles humides et poussiéreuse.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Jaimie croisa sagement ses bras dans son dos alors qu’il marchait d’un pas tranquille. Il distança très légèrement Septimus, qui n’était pas bien grand. Ce n’était donc pas tellement qu’il le distançait, mais plutôt que le concierge se faisait distancer. Tout était dans la tournure passive.

Bien que le nouvel arrivant guettât avec une certaine impatience mâtinée de crainte la réaction et la réponse de son interlocuteur, ce dernier enchaîna le plus naturellement du monde :

— Eh bien, habituellement, le nombre d’élus qui reviennent à Poudlard sont soit pour y travailler ou finalement quand leurs enfants sont assez grands pour y être. Le temps s’écoule et nos expériences de la vie aussi.

Il tentait donc de tempérer le caractère inhabituel de sa situation. C’était bien aimable à lui, mais le sorcier était à peu près certain que la grande majorité des nouveaux arrivants étaient capables d’utiliser leur baguette et se rappelait au moins les sorts les plus élémentaires. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait plus pratiqué la magie qu’il en avait oublié la sensation ; son cerveau avait même abîmé jusqu’aux souvenirs des derniers instants de cette incroyable puissance qui avait secoué tout son corps une toute dernière fois, avant de ne plus jamais faire trembler un seul doigt. C’était comme si toute étincelle de magie l’avait quitté pour toujours.

Au début, il s’était attendu à recouvrer petit à petit ses pouvoirs, mais les mois, puis les années passant, il avait tout simplement abandonné cette idée pour refaire complètement sa vie dans un monde parallèle. Il pensait en avoir fait le deuil, depuis tout ce temps, mais le simple fait de voir le professeur utiliser un sortilège sur sa valise lui blessait le cœur. C’était comme perdre une seconde fois l’espoir qui avait fait vibrer sa poitrine ; comme entrevoir une bougie soufflée depuis le fond d’un couloir sombre.

De façon un peu inattendue, ce n’est pas son collègue ou même une certaine forme de lucidité qui le tira de ses pensées un chouïa dramatiques, mais une boule de poils lancée à pleine vitesse. Si Jaimie l’évita souplement, ce ne fut pas aussi évident pour notre pauvre protagoniste ; la proprioception avait toujours été un concept un peu trop obscur pour ses neurones.

Comme un éclair, le chat frôla les jambes écartées à temps du directeur de Gryffondor et disparut bientôt derrière eux.

Le concierge n’eut pas le temps de cligner des yeux que son corps avait déjà eu le réflexe de s’écarter dans la direction opposée à celle de son guide – mais c’était sans compter sur l’équilibre précaire qui semblait toujours précipiter Septimus au sol. Un peu comme si la gravité avait décidé de le rappeler à lui avec un peu trop d’enthousiasme. Son jeu de jambes brouillon eut pour résultat de le faire trébucher une première fois. Il se vit comme de l’extérieur se redresser tant bien que mal…

— Que faisiez-vous parmi les Moldus ? l’interrogea Jaimie, toujours concentré sur le couloir qui se profilait devant eux comme si aucun chat ne leur avait foncé dessus. Je n’ai pas le souvenir d’avoir compris que vous étiez un Cracmol. Vous seriez deux, ajouta-t-il avec une sympathie chaleureuse, dénuée de toute malveillance.

… puis perdit l’équilibre une seconde fois à cause d’une cheville instable, battit des bras pour se redresser à nouveau et partit brusquement droit sur l’infortuné professeur d’étude des Moldus. Dans un dernier sursaut, son instinct de préservation lui fit lever la main pour se rattraper au premier objet venu.

Factuellement, il aurait pu se rattraper à de nombreuses choses. Le couloir était faiblement éclairé par la lueur tremblotante des flammes, qui dessinaient des ombres indécises sur le mobilier éclectique qui peuplait le silence du château endormi. De lourdes tentures sombres étaient également tirées devant les fenêtres pourvues de larges rebords de pierre. Il y avait donc pléthore de bords saillants auxquels se raccrocher.

Pourtant, par un curieux et quelque peu taquin hasard, les longs doigts osseux du concierge se refermèrent sur la rondeur d’une épaule. Son visage s’y enfouit presque intégralement, avant qu’il n’essaie de se redresser précipitamment, mortifié. Un instant, le temps sembla ralentir alors que leurs regards surpris se croisaient ; un frisson d’horreur hérissa aussitôt l’échine de Septimus. Leur soudaine proximité lui était intolérable.

Il s’écarta d’un bond, s’appuyant sur l’épaule de Jaimie pour se donner l’élan nécessaire pour retrouver une certaine stabilité. Des plaques rougeâtres s’étalèrent de façon embarrassante dans son cou grignoté par la honte, tandis qu’il détournait les yeux en se raclant la gorge.

Dis quelque chose.

D’abord, rien ne sortit.

N’importe quoi.

— J’élevais des lapins, choisit-il donc de répondre comme si tout était parfaitement normal et qu’il ne s’était pas retrouvé affalé sur le professeur à peine quelques secondes plus tôt.

Lancer de dé:

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Alors s’il fallait faire partie d’un jury et levé des panneaux pour attribuer des notes, il donnerait facilement un deux sur dix pour l’agilité à Septimus. Avec une pénalité de deux points, parce qu’il semblerait qu’il ait servi lui-même de mur pour empêcher littéralement qu’il ne finisse au sol. Pourquoi dans son for intérieur Jaimie avait l’impression que le nouveau concierge arpenterait les couloirs de l’école qu’uniquement les cours débutés ou en pleine nuit pour éviter de croiser individus et animaux… En sommes, ça ne serait que les prochains jours qui pourraient clarifier ses perceptions, alors qu’il accusait le coup et en pesant solidement sur son pied opposé pour l’empêcher lui aussi de basculer. Ça se voit que c’était pas sensé ce passé comme cela avec le chat alors qu’il regarde avec des yeux ronds le concierge en manque d’équilibre sur ces deux pieds alors qu’il se redresse et le repousse comme s’il était un gigantesque veracrasse sur deux pattes. Quand il sursaute sur ces pieds pour s’éloigner, Jaimie le voit presque en tête finir par s’envoyer et tomber en direction de l’autre mur derrière lui, et tend par reflexe une main pour le retenir qui finira dans le vide alors que finalement cette fois il semble stable et que la conversation reprend comme s’il avait pas eu un accident de circulation.

Des lapins ?

Mais la question, il la pose surtout à l’univers, d’un ton largement pensif. Il élevait des lapins pour… quoi ? Les vendre comme animal de compagnie ? Les manger ? Parce que c’est pas vraiment un boulot ‘’normal’’ de moldu en vrai. Ni plus celui d’un sorcier… Éleveur de chien; cela est plus commun ; comme l’aurait été un éleveur de chat, de grenouille… mais des lapins. Ah si. Il a déjà vu une élève avec un lapin, un petit tout blanc avec de petite oreille et des yeux rouges à en filer des cauchemars digne des films moldus impliquant la rage et des bestioles habituellement inoffensives.

Pour les revendre à la Ménagerie Magique ?

L’établissement situé au Chemin de Traverse était généralement l’endroit ou beaucoup d’étudiant trouvait un animal de compagnie à apporter à Poudlard, s’il n’en avait pas déjà un. Ou encore, bien évidement une chouette ou un hibou pour le courriel à envoyer à papa et maman. C’était d’ailleurs à cet endroit qu’il avait trouvé Nuit, sa chouette, il y a cela nombre d’année. Jamais dans sa tête, il lui était venu en tête ceux qui travaillaient à faire en sorte que le magasin soient si fourni d’animaux variées. Il comprenait un peu mieux l’attachement qu’il pourrait avoir pour les deux lapins qu’ils désiraient apporter avec lui dans ce nouvel endroit ou il allait non seulement habiter et travailler.

C’est plutôt différent du travail de concierge.

Après, c’était un parcours étrange que le passif de Fergal qui avait lui aussi travailler par le passé auprès d’un éleveur de Dragon; peut-être voyait-il des similitudes dans son parcours et celui du nouveau détenteur du poste. Mais y’avait-il vraiment des prérequis intenses pour celui-ci ? Il aurait aimé se dire que oui, mais sa conscience lui disait plutôt que non. Ça demandait surtout une personne qui aimerait s’occuper d’un lieu, y habiter à l’année et qui … était plutôt casanier. Y voyait-il le profil dans ce homme en robe désuète et qui avait du mal à continuer à tenir sur ces pieds… Certes, il n’avait pas l’allure de Fergal mais c’était peut-être justement pourquoi le concierge lui avait toujours semblé dépassé le cadre de son propre poste; il ne lui convenait pas comme un gant. Là.. Là… peut-être que ça aurait une certaine logique avec celui-ci; même ses habits semblaient poussiéreux et lui tirait quelques traits de pitiés. Mais au coin, en tournant Jaimie remarque la brique et soudainement une idée lui passe.

C’est peut-être effectivement mieux que vous soyez accompagné pendant un moment pendant les rondes, sommairement le château est resté le même mais avec les rénovations de l’incendie il y a plusieurs années, quelques modifications mineurs ont été apportés.

Mais il tourne le coin, montrant le large escalier dont les pans d’escaliers bougent tous seuls et dans tous les sens avant de s’exclamer.

Il y a néanmoins des choses qui n’ont absolument pas changer.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Non mais quel crétin, vraiment ! C’était difficile de faire pire impression. Enfin, peut-être aurait-il pu s’étaler de tout son long devant lui et refuser son aide, préférant rester bêtement sur le sol. Ça aurait été un sacré spectacle, tiens. En attendant, le contact inattendu et involontaire avec Jaimie l’avait tellement fait paniquer qu’il avait trébuché sur les mots et lâché « élevage » au lieu de « refuge », ce qui n’était pas du tout la même chose. Ne pouvait-il donc pas faire une seule chose correctement sans se ridiculiser de bout en bout ? Pour quoi allait-il passer ?

Sentant la colère poindre et planter ses crocs brûlants dans ses flancs, il serra les dents pour réprimer l’envie d’enfoncer ses ongles dans ses paumes. Mais la bête grondante, prête à déchiqueter un peu plus la fierté de Septimus, fut distraite par la nonchalance – feinte ou non – avec laquelle le professeur rebondit sur sa question en décidant d’entrer dans son jeu. Peut-être pour le mettre à l’aise. Si c’était bien le cas, Jaimie était sans nul doute la personne bienveillante et chaleureuse dont il donnait l’impression au premier sourire.

— Des lapins ? s’étonna-t-il. Pour les revendre à la Ménagerie magique ? C’est plutôt différent du travail de concierge.

Alors qu’ils tournaient au coin du couloir faiblement éclairé, les yeux de son interlocuteur s’éclairèrent ; il semblait inspiré par une idée ou se rappeler une information. Il ajouta presque aussitôt :

— C’est peut-être effectivement mieux que vous soyez accompagné pendant un moment pendant les rondes, sommairement le château est resté le même mais avec les rénovations de l’incendie il y a plusieurs années, quelques modifications mineures ont été apportées.

— Un incendie ? s'étonna Septimus.

Ses explications se terminèrent par un geste désignant les escaliers mobiles qui leur faisaient face, donnant le vertige au concierge.

— Il y a néanmoins des choses qui n’ont absolument pas changé, conclut Jaimie.

Effectivement, le sorcier se souvenait de ces foutus escaliers mouvants. Il les détestait au plus haut point ; de manière générale, il avait une sainte horreur de tout ce qui était imprévisible. Et ces intenables structures de pierre avaient une bonne place sur la liste des éléments imprévisibles. Lorsqu’il était étudiant à Poudlard, il ne comptait plus le nombre de fois où il était resté figé devant eux, indécis et inquiet, à deux doigts d’entrer en crise à cause des mouvements imprédictibles qui agitaient les lieux.

Un frisson de dégoût dégoulina le long de sa colonne, tandis qu’un pic d’anxiété augmentait la tension qui raidissait ses épaules et fronçait ses sourcils. Il allait falloir qu’il travaille sur ça s’il voulait vivre ici toute l’année.

— Je vois ça, se contenta-t-il de dire à mi-voix, avant d’enchaîner précipitamment pour rectifier l’erreur commise plus tôt. Tout à l’heure, j’ai mentionné un élevage, mais je voulais dire « refuge ». Mes excuses, j’étais un peu… secoué par ma chute.

Septimus se demanda un bref instant s’il devait détailler davantage son activité et sa vie passée. Il savait qu’il avait la fâcheuse tendance de babiller sans s’arrêter dès qu’il était question de lapins. Prenait-il le risque d’ennuyer son guide, lui qui n’était pas capable de déterminer les signes annonciateurs de ce sentiment chez les autres ? D’un autre côté, s’il espérait recommencer à zéro ici, il n’avait pas d’autre choix que de prendre des décisions différentes de celles qui auraient habituellement sa préférence.

Il se lança donc, malgré sa retenue initiale :

— Je m’occupais de recueillir les lapins sauvages blessés pour les relâcher ensuite, et des lapins domestiques abandonnés. Je ne vendais aucun animal ; c’étaient les dons qui faisaient vivre mon activité. Ça ne rapportait pas grand-chose, mais… C’était important pour moi. J’ai toujours été passionné de lapins. En parallèle, j’étais concierge dans une grande entreprise moldue. Elle a fermé il y a quelques mois et j’ai dû céder le refuge à quelqu’un d’autre. Je suis venu ici parce que je n’avais nulle part d’autre où aller… et parce que je dois rapidement trouver un endroit pour accueillir mon couple de lapins ; autrement, la personne qui a repris le refuge les remettra à l’adoption.

Il saisit confusément que cela faisait longtemps qu’il parlait, aussi s’arrêta-t-il, incertain. Il leva des yeux inquiets vers Jaimie pour s’assurer qu’il ne l’avait pas agacé, mais il ne parvenait pas à lire son expression. Instinctivement, ses doigts s’entrelacèrent nerveusement et il ne put s’empêcher de gratter le dos de ses mains en se balançant d’un pied fébrile à l’autre. Pour canaliser son agitation, il se mordit férocement l’intérieur des joues ; la douleur lui permit de distraire son esprit agité et de rediriger le trop-plein d’énergie vers le goût métallique du sang sur sa langue.

Cela faisait vingt ans qu’il ne l’avait plus vue, pourtant il entendit distinctement la voix de sa mère depuis un recoin sombre de ses pensées : « Aie l’air normal, pour une fois ».

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Quand il avait dit avoir vécu parmi les moldus, une petite parcelle de lui avait songé qu’il devait quand même continuer à s’informer de ce qui s’y passait soit par les journaux ou par des amis. Un changement de législation était toujours à considéré et aucuns ne pouvaient juste s’élever et dire ‘’jenesavaispas’’ après avoir été pris en délit. Mais ne pas avoir eu d’information sur ce qui s’était passé durant les nombreuses années qui l’avaient séparé de l’institution scolaire sonnait vaguement étrange. Allait-il devoir lui faire un exposé historique des dernières années ? Pourquoi voyait-il mieux Myrthilde se pencher sur la question que lui. La professeure d’Histoire devait assurément mieux se souvenir des dates et des évènements que lui-même. Ainsi quand sa voix résonna à répéter le mot incendie, il fût presque soulagé de lui montrer les célèbres escaliers de l’école. On en parle du fait qu’ils font littéralement n’importe quoi ? On en parle du fait qu’il descend et monte continuellement dans l’école lui-même et ce plusieurs fois par jour ? À faire presque rêver à l’ascenseur que les moldus mette dans leur énorme tour de vingt étages. Mais Poudlard étant Poudlard, les escaliers étaient toujours autant compliqués qu’à son tout premier jours, gamin étudiant à peine haut comme trois pommes devant se rendre à la salle commune perché dans une tour. Les Gryffondor étaient les plus courageux ? Ça en prenait du courage pour se rendre jusqu’à leur Salle commune et dortoir, à n’en pas douter.

Il le remarque la crainte, le malaise que Septimus a à l’endroit des escaliers ? Seulement qu’il ne semble pas vouloir les prendre à rester en bas à lui exposer qu’il s’agissait d’un refuge et non d’un élevage. La différence faite, il ne l’interrompt pas et capte au passage qu’il était concierge dans une entreprise moldus; ce qui finalement explique le fait que le travail ne lui sera pas totalement inconnu. C’est quand même plutôt triste en soit. À croire qu’il n’y avait aucun locateur quelques part en Grande-Bretagne qui lui laisserait le loisir d’avoir ces deux lapins avec lui. C’était à croire que ça faisait un boucan d’enfer, assez pour que quelqu’un ait à se plaindre. À moins que … à moins que ce soit son apparence qui risquait de lui poser des problèmes à trouver un emploi chez les moldus. Après un nombre d’année, Jaimie aurait pu croire que sa valise était remplie de pantalon et chandail, même bon marché. Du moins, c’était ce qu’il avait cru s’imaginer en le voyant avec cette robe de sorcier qui méritait d’être rapiécé, mais peut-être en était-il tout autrement dans la réalité – et une part de son accoutrement l’avait suivi chez les moldus, créant se vortex de différence et potentiellement de mépris pour quelqu’un qui avait peu d’avoir dans sa vie. Après tout, sa valise était un exemple plutôt concret.

Je suis navré de l’entendre. D’autant qu’à vous entendre c’était quelque chose qui vous tenait grandement à cœur.

La sollicitude, voilà ce dont cet homme a besoin. Lui qui a perdu et qui est perdu. Parce que oui, il le voit maintenant, alors qu’il décline son corps en tournant son regard vers lui. Une hésitation, non, beaucoup d’hésitation qu’il lit dans ces yeux alors que graduellement l’escalier se met à nouveau à changer de direction, sous leurs yeux. Encore une rotation, voilà et il pourrait s’avancer pour être dans le bon angle pour le bon corridor. Du moins, espérait-il.

Avoir du cœur, c’est une belle qualité.

Pour les animaux, pour les humains ou toutes créatures. Surtout quand ils avaient entre onze et dix-sept ans et qu’ils étaient complètement paumé sur le sens qu’il voulait que prenne leur vie. Alors s’il pouvait ne serait-ce qu’espéré qu’il soit une personne qui ne serait pas mesquin pour la simple notion que ça lui était amusant, autant que Jaimie pourrait débuter à l’apprécier un peu.

Dé 1
Face Est- 1-2
Face Ouest- 3-4 (Bon endroit pour la sortie d’escalier)
Face Sud- 5-6

Ça devrait être le bon. Allez, venez!

En son pied se pose sur la première marche alors que la valise le suit toujours du côté opposé à Septimus. Il lui reste encore pas mal d'escalier à monter et descendre pour aujourd'hui, mais celui-ci risque plutôt d'être court, vu qu'il n'a qu'un étage à attendre.

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'Le Hasard' : 4

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Contre toute attente, le visage de Jaimie sembla s’adoucir. Septimus se sentit déstabilisé par cette réaction inattendue, inhabituelle. La plupart du temps, les gens se fichaient bien de ses histoires de lapins et de sa petite vie misérable. Au mieux, il s’était attendu à une réaction neutre ou vaguement ennuyée. Pourtant, le professeur répondit avec une empathie qui désarçonna le tout nouveau concierge :

— Je suis navré de l’entendre. D’autant qu’à vous entendre c’était quelque chose qui vous tenait grandement à cœur.

Comme leurs yeux se rencontraient, le sorcier sentit ses muscles se crisper dans l’anticipation de la sensation aiguë qui crochetait son nombril pour l’obliger à se détourner sous peine de ressentir un immense malaise physique. Cependant, affronter son regard se révéla étonnamment facile. Ce n’était pas exactement agréable ou anodin, mais il parvint à soutenir le contact visuel tandis que les escaliers continuaient leur étrange bal en face d’eux.

— Avoir du cœur, c’est une belle qualité, ajouta Jaimie avec sincérité.

Plutôt que la pierre qu’il s’était attendu à sentir tomber dans son estomac, il s’aperçut que son ventre se réchauffait agréablement et que ses muscles se détendaient tout à fait. Inexplicablement, cette pure gentillesse le toucha beaucoup plus profondément qu’il ne serait probablement socialement admis de l’admettre. La reconnaissance qu’il ressentit à son égard était sans doute démesurée, mais elle l’installa sur un petit nuage confortable qui lui redonna confiance en lui – suffisamment pour s’autoriser à sympathiser un peu plus librement avec son interlocuteur.

Enfin, ce dernier s’avança alors qu’un énième changement d’escaliers semblait correspondre à ce qu’il attendait de l’irritant mécanisme magique.

— Ça devrait être le bon. Allez, venez ! l’invita-t-il.

Septimus lui emboîta le pas précautionneusement, posant une main sécurisante sur la rambarde de pierre qui courait le long des marches. Le pouls un peu trop rapide et bruyant, il observa un moment son guide gravir l’escalier – il rassemblait le courage de formuler ce qu’il avait sur le cœur, car cela lui paraissait important de le dire. Après tout, être gentil était peut-être normal aux yeux du professeur, mais le concierge, lui, n’était pas habitué à ce genre de traitement. S’il y avait bien une seule qualité que le concierge cultivait avec soin, et qui lui paraissait capitale dans ses relations avec toutes les créatures de cette terre, c’était la bienveillance. S’il en avait longtemps manqué, il était bien décidé à la dispenser le plus possible et du mieux qu’il le pouvait depuis qu’il était né ; peut-être était-ce sa façon à lui de montrer aux autres que toutes les brimades du monde ne suffiraient jamais à entamer sa détermination et sa façon d’être.

D’un geste maladroit et timide, Septimus saisit la manche de Jaimie pour l’arrêter un court instant ; jusque quelques secondes, le temps qu’il se retourne vers lui d’un air interrogateur ; juste le temps de dire tout bas, avec son sourire le plus sincère :

— Merci.

Ce que le professeur en comprendrait, il n’en savait trop rien, mais il avait besoin d’exprimer sa gratitude pour cette réaction inattendue. Jusqu’ici, il ne s’était pas rendu compte à quel point il en avait besoin avant que son guide ne l’accueille. Il était tellement vulnérable depuis qu’il était descendu du Magicobus et qu’il avait posé le pied en Écosse ; un tout petit peu de gentillesse n’était jamais de trop dans l’univers solitaire de Septimus.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Ils n’avaient tout bonnement qu’à monter les escaliers. Des escaliers qui en faisaient toujours à leur tête, mais des escaliers qui avaient prouvé au fils des ans de leur résistance. Même la bombe qui explosa ne l’abîma que très peu alors que la tour se répandaient dans une poudre de poussière et de débris! Comme quoi le centre malgré leur instabilité avait plus de stabilité que les murs de la bibliothèque! Il avait peut-être porté des propos naïfs en considérant le nouveau concierge, peut-être un peu hâtif aussi, mais il n’aurait pu dire autre chose que ce qu’il pensait. Ainsi, il pensait que c’était un homme de cœur et il espérait avoir raison sur sa nature. Les escaliers se positionnèrent à nouveau dans un angle, oui, c’était le bon. Ils les montaient si souvent qu’il n’avait eu le choix à un moment donné d’essayer de comprendre. Vous le voyez monter et descendre et toujours se tromper de sortie ? C’est qu’il n’a pas que cela à faire dans sa journée! Et puis, quand on demande à Jaimie d’aller chercher un élève à un endroit précis; autant y arriver sans trop de délais.

Un pas, deux dans l’escalier. Et il y a une main qui semble vouloir le retenir. Pas brusquement comme pour le tirer en arrière mais assez pour qu’il se demande si le pauvre nouveau concierge à le mal des escaliers. Ironique, non ? Vous le voyez se prendre des potions à l’infirmerie pour pouvoir monter les escaliers sans heurt. Alors il tourne la tête, allant ouvrir la bouche pour lui demander s’il y a un problème; mais les mots du plus âgés des deux se firent très clair à ces oreilles. Un merci. Tout bête, et pourtant ça semblait vouloir dire beaucoup au semblant de gêne d’un adulte à un autre. Il secoua la tête, éclaircit d’un sourire humble avant de répondre.

C’est naturel.

Ça l’était pour lui, du moins. Il n’avait pas l’habitude de se taire ni d’êtres mesquins. En vrai, il y avait actuellement peu de tête qui était comme cela dans l’école, comme quoi les pensées avaient évolués au fils du temps. Et il fallait aussi se dire que les menaces globales contre le monde magique était derrière; laissant ouvertement la suspicion de côté. Mais il se retourne dos à la rampe en posant ses mains de chaque côté. Ça ne voulait pourtant dire qu’il ne se passait rien. Non, le trouble était toujours présent et le pire c’était qu’il n’avait pas de nom et vaguait dans l’ombre.

Puis-je vous poser une question ?

Parce qu’à un moment ou un autre, il ne pourrait faire autre chose que la poser cette question qui passait au tréfond de son esprit. Le Pourquoi ? Comme un enfant qui veut apprendre, comme un mystère à ellucider. Les sorciers qui quittaient habiter chez les moldus; il y en avait généralement pas des masse. Certains avaient vu son intérêt comme une lubie et une dangereurosité alors qu’il était un étudiant ici à Poudlard, sans jamais vraiment se le faire dire directement, parce que, oui, Jaimie était un de ces mecs cools qui attiraient les gens autours de lui, qui avait des petites amies et qui avait la cote socialement. Alors, pourquoi quitter le monde des sorciers et travailler comme concierge et élever des lapins. Cette question, il fallait qu’il la dise.

Et si vous n’êtes pas à l’aise, simplement me le dire, après je ne me mêle pas de mes oignons en vous la posant.

Déjà, ça promet comme mise en bouche; et surtout ça promettait que l’escalier lui allait s’enfuir d’un autre côté que celui qui était prévu originalement. Parce qu’avouons-le, le calcul des bonnes directions ne fonctionnaient que si la personne se calquait à son rythme de monter, ce qui n’était pas le cas de Septimus; alors assurément que maintenant l’axe ne se terminerait pas à la bonne place.

Pourquoi avoir quitter le monde des sorciers ? Des refuges, ils doivent bien en exister chez les sorciers…

Ça n’était pas mesquin et pourtant ça forçait un dévoilement qui aurait peut-être mieux valu ne pas avoir dans l’escalier central de Poudlard. Mais c’était là qu’il la posait. Trop tôt peut-être, mais définitivement trop tard pour redescendre au rez-de-chaussée et s’enfuir en courant.

Dé 1
1-2 : L’escalier reste toujours dans la bonne configuration
3-4 : On est bien de courir parce que sinon, on va rater notre sortie.
5-6 : Ailes Est

Dé 2 (Si 5-6)
Pair : Bibliothèque
Impair : Salle de classe - DCFM

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'Le Hasard' : 6, 3

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Septimus n’eut pas le temps de regretter sa décision, car la réaction de Jaimie fut spontanée : il secoua la tête avec un sourire très doux. Assurément, le directeur de Gryffondor était un homme gentil. Tout dans son attitude depuis le début de leur échange laissait transparaître la bonté naturelle qui l’animait.

— C’est naturel, assura-t-il avec une simplicité qui étonnait autant qu’elle ravissait le concierge.

L’air soudain pensif, le professeur d’étude des Moldus s’adossa à la rambarde massive de l’escalier sur lequel ils se trouvaient, s’y appuyant des deux mains. Il parut peser un instant le pour et le contre, avant de l’interroger :

— Puis-je vous poser une question ? Et si vous n’êtes pas à l’aise, simplement me le dire, après je ne me mêle pas de mes oignons en vous la posant.

Intrigué et légèrement inquiet, Septimus hocha discrètement la tête pour lui donner son assentiment. Il se doutait de la nature de la question qui semblait lui brûler les lèvres depuis quelque temps. Cependant, le sorcier savait qu’elle viendrait sur la table à un moment donné ; il ne s’était simplement pas attendu à ce qu’elle surgisse si vite dans la conversation.

— Pourquoi avoir quitté le monde des sorciers ? Des refuges, il doit bien en exister chez les sorciers…

Et voilà, ils y étaient.

Le concierge n’était pas particulièrement surpris ou agacé par la curiosité de Jaimie. Après tout, il était plutôt normal qu’il s’interroge à ce sujet ; ce n’était pas très commun et son parcours avait de quoi interroger. Et puis, il préférait largement la franchise décomplexée aux lourds non-dits que privilégiaient ses parents. Cette pensée provoqua un pincement d’angoisse quelque part dans ses entrailles. À chaque fois qu’il avait le malheur de repenser à la lourde pierre qui pesait sur son estomac lorsqu’il était adolescent, il se revoyait manger en silence à la grande table familiale, sentant les regards pleins de reproches réprimés des Veturia sur sa frêle silhouette. Il avait beau être autiste, il n’était pas stupide.

Du coin de l’œil, Septimus prit conscience que les escaliers ne les menaient absolument pas au premier étage dont il se souvenait. Mais son interlocuteur avait mentionné un incendie ; peut-être y avait-il eu des changements depuis la dernière fois qu’il avait mis les pieds ici.

Décidant de faire abstraction de cet élément, il vint s’accouder lentement à la rampe d’escalier sur laquelle le directeur de Gryffondor s’appuyait, laissant son regard errer sur les dédales de marches qu’ils surplombaient et qui les toisaient. S’ils devaient avoir cette conversation, autant qu’elle ait lieu dans un endroit aussi difforme que son histoire. L’amateur de lagomorphes avait rendez-vous avec le directeur le lendemain matin pour en discuter, précisément parce qu’il lui paraissait – à tête reposée – qu’il ne serait pas capable de garder ce secret pour lui si le corps enseignant n’en était pas les gardiens complices.

— Ce que je vais vous dire, vous ne devez pas le répéter, le mit-il en garde en plantant deux prunelles de glace dans les yeux de son confident. Je comptais en informer le directeur demain pour qu’il transmette l’information, mais puisque nous sommes là… Je ne veux pas que cela circule en dehors du cercle des employés, l’avertit-il en insistant nettement sur la négation.

Il patienta quelques secondes, juste le temps nécessaire pour que le professeur lui donne sa parole. Il avait le sentiment inexplicable que Jaimie était digne de la confiance qu’il lui accordait ; peut-être commettait-il l’une de ces erreurs de jugement dont il avait le secret. Il lui était malheureusement déjà trop arrivé de se confier beaucoup trop tôt à des gens à peine rencontrés. Apparemment, c’était un trait typiquement autistique, cette forme de naïveté relationnelle. D’un autre côté, avait-il envie de vivre dans la méfiance et la défiance permanentes ?

La réponse était évidente.

Il se massa le front, poussant un soupir d’abandon. Il essaierait d’en dire le strict nécessaire ; s’il était important que ses collègues apprissent son incapacité magique, il ne leur devait rien concernant les circonstances de cette perte ou encore la nature de la crise. Il avait appris avec le temps qu’il était assez peu recommandé de révéler son autisme au premier venu.

— Il y a eu… un accident, commença-t-il d’une voix lointaine. À cause de cela, j’ai été déscolarisé durant ma sixième année ici. J’ai beau ne pas être né Cracmol, c’est tout comme, désormais.

Il extirpa sa baguette de la poche de sa vieille robe pour l’exhiber avec un sourire sans joie.

— Depuis, elle ne me sert plus à grand-chose.

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Voilà. Jaimie ouvrait grand les oreilles. Pas qu’il s’attendait à ce que la réponse ne viennent rapidement mais qu’une question avait apporter une autre et le chemin l’avait mené à se questionner sur la question. D’autant que les sorciers avaient quand même rarement le réflexe de quitter leur monde; si ici c’était plus fréquent en Grande-Bretagne c’était carrément interdit dans le territoire Américain ou il avait fait ces premiers galons comme enseignant et remplaçant. La MACUSA était très clair sur la question; pas de copinage avec les moldus. Et même s’il s’était bien gardé de ranger sa baguette lorsqu’il allait surfer sur la côte, ce n’était pas tous les sorciers qui étaient aussi à l’aise parmi eux.

Ne rien dire; ça il pouvait. À moins bien sur qu’il était question de vie ou de mort; d’acte illicite ou littéralement que d’autres personnes pouvaient en subir des conséquences plutôt graves. Mais ça se voit qu’il prend son air sérieux tout en gardant ces mains toujours sur le montant de l’escalier. D’ailleurs, il y met son poids au niveau des hanches ayant une posture plutôt décontractée plutôt d’être droit comme un pic.

D’accord.

Il ne prit pas un ton énigmatique; mais à la place sembla focalisé littéralement son attention sur les prochains mots qui sortiraient de sa bouche. Déjà… il avait simplement demandé le pourquoi, et s’il était nécessaire que le directeur soit au courant, du genre après son embauche, ça laissait présager des problèmes dans un avenir proche. Parce qu’avouons-nous une chose, s’il y a un problème majeure ça aurait pu être une très bonne idée d’en informer Fergal avant l’embauche et d’en parler avant le sauvetage de ces deux lapins chéris. L’ordre de priorité sembla être particulièrement peu logique, mais il s’en tint là quand même.

Ça a l’air de l’embêté alors qu’il se frotte le front, mais Jaimie n’est pas pressé tant que cela et même s’il n’aurait pas voulu en parler, il n’aurait pas forcé le jeu. Après tout, la question était pourquoi ne pas être rester dans le monde des sorciers et pas… pourquoi vous traîner votre valise par en arrière sur ces roulettes au lieu de la faire léviter pour lui éviter de foncer dans les coins et user le matériel sur le sol. Mais grossièrement, alors qu’il agitait sa baguette sous ces yeux, il compris que s’il n’était pas cracmol de naissance, tel qu’il avait fini par l’analyser, il n’en était pas très loin théoriquement parlant – à la différence que les cracmol ne pouvait pas développer de magie, lui il l’avait égaré après un incident nébuleux il y a de cela de très nombreuses années. Habituellement, le sorcier émettait sa propre source de magie qui était par la suite canaliser par un média, en l’occurrence une baguette. Il se retint de demander si c’était tout simplement la baguette qui était dû d’être inspecter par Olivanders, car si ça avait eu besoin d’être fait ça l’aurait été de cela bien longtemps.

Hum.

Mais l’incident n’était pas bien clair. Un blocage ? Peut-être. Quelques choses qui soient digne d’être suivi par un psychomage peut-être. Mais lui n’avait aucune notion cryptique en la matière. Ni ne pouvait réellement l’aider; et même le voulait-il… Parce que de ce qu’il en avait compris, cette vie chez les moldus lui avaient plus, ne serait-ce que de cet perte d’emploi, il ne se tiendrait pas devant lui à quémander un lieu pour habiter, vivre et travailler.

Cela a dût être… tragique. Ne vous inquiétez pas, je n’en parlerai pas. Je laisserai discourir Directeur Armitage sur la question devant le personnel de l’école s’il juge qu’il est pertinent d’en parler aux autres. Vous ne seriez pas le premier concierge de cette école qui ne puit utiliser sa baguette. Mais promenez-moi de lui donner tous les détails, même si cela est difficile pour vous. Après tous, c’est la seule manière que l’on peut vraiment contrôler l’information et s’assurer qu’il n’ait pas d’incident contre vous.

Parce que … s’il se présentait comme un sorcier, les gamins n’hésiterais pas à lui chercher des problèmes, et il serait… démuni. Oui, c’était bel et bien ce qu’il pensait; mais pas dans l’optique qu’il n’y arriverait pas, mais plutôt que pour garder les choses en ordre, il faudrait la collaboration non seulement de Fergal, de lui; mais aussi potentiellement tous les autres, et s’assurer que l’histoire soit dite par tous de la même manière.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

La façon subtile dont le comportement de Jaimie changea ne mit pas spécialement la puce à l’oreille de Septimus. Il était un peu trop occupé à démêler ses propres sentiments et ses propres pensées pour prêter suffisamment attention au langage non verbal de son interlocuteur. En temps normal, il éprouvait déjà beaucoup de difficulté à décrypter le langage corporel ; alors, actuellement, il ne fallait pas lui en demander tant.

Il nota cependant le « Hm » du professeur, qui sonnait… dubitatif. Était-ce juste une façon de ponctuer l’écoute active qu’il déployait ou le concierge interprétait-il correctement les inflexions de son onomatopée ?

Jetant un coup d’œil nerveux au directeur de Gryffondor, le sorcier fut légèrement rassuré par la façon plutôt nonchalante avec laquelle il était appuyé contre l’épaisse rambarde de pierre. Il ne paraissait pas méfiant ou déçu ; sa posture n’indiquait pas non plus qu’il était contrarié par les révélations de son nouveau collègue. Quelque chose en Septimus se dénoua, et il lui sembla qu’il pouvait mieux respirer.

— Cela a dû être… tragique, formula précautionneusement Jaimie. Ne vous inquiétez pas, poursuivit-il, je n’en parlerai pas. Je laisserai discourir Directeur Armitage sur la question devant le personnel de l’école s’il juge qu’il est pertinent d’en parler aux autres. Vous ne seriez pas le premier concierge de cette école qui ne puit utiliser sa baguette. Mais promettez-moi de lui donner tous les détails, même si cela est difficile pour vous. Après tout, c’est la seule manière de vraiment contrôler l’information et s’assurer qu’il n’y ait pas d’incident contre vous.

La prévenance de son cadet lui alla droit au cœur. Combien de chances avait-il de tomber sur le plus adorable des professeurs de cette école ? Si le superlatif pouvait sembler exagéré, le concierge restait persuadé que ce genre de comportement ne devait pas courir les rues ; autrement, toutes les brimades qu’il avait subies ne trouvaient plus aucune explication et il n’était pas prêt à admettre que son parcours était peut-être tout simplement le fruit du hasard.

Ce fut donc avec une complète sincérité que Septimus lui répondit :

— Je vous promets que je répondrai à toutes ses questions.

Cela ne signifiait pas qu’il lui confierait tous les détails pour autant. Il n’avait aucune envie que ses collègues au grand complet ne disposassent des détails les plus intimes de son traumatisme, pas plus qu’il n’avait l’envie de parier sur l’amabilité des élèves. Il savait que c’était un jeu risqué, mais il avait la conviction intime qu’il craignait davantage à leur révéler qu’il avait perdu ses pouvoirs qu’à ne rien dire. Il connaissait un peu trop bien la cruauté dont pouvaient faire preuve les adolescents.

Ce serait bien sûr difficile, et il y aurait des obstacles à surmonter, mais il avait bien réussi à survivre jusqu’ici, non ?

Tout à coup, Septimus prit conscience qu’il ne reconnaissait absolument pas les lieux où l’escalier les avait menés. Il se redressa et s’éloigna de la rampe pour monter les marches en fronçant les sourcils. Il avait toujours eu un sens de l’orientation exécrable, mais sa mémoire était plutôt bonne. Or, ce qu’il voyait devant lui rappelait surtout les longues heures passées dans le calme de la bibliothèque et le silence attentif de ses cours de…

C’étaient des cours de quoi, déjà ?

Peu importait. Quoi qu’il en soit, il était à peu près certain qu’il ne se trouvait aucune chambre dans ce coin-là. À moins, bien sûr, que l’incendie que mentionnait Jaimie n’ait causé de sérieux dégâts au bâtiment et lancé une reconstruction majeure.

— Jaimie ? l’appela-t-il d’une voix étonnée. Je ne veux pas paraître impoli, mais je crois que nous avons raté notre arrêt.

Tandis que Septimus pénétrait dans le couloir du premier étage avec une certaine curiosité mâtinée d’une étrange mélancolie, un bruit lui fit brusquement tourner la tête. Il provenait de la salle qui se situait directement après l’entrée du couloir ; la porte était légèrement entrouverte, ce qui était sans doute inhabituel. Il crut apercevoir une armoire par l’entrebâillement.

Lorsque le bruit recommença, il vit cette fois distinctement l’armoire vibrer avec force, comme si une créature la secouait violemment de l’intérieur pour tenter d’en sortir. Par réflexe, le concierge recula vivement et jeta un regard inquiet au professeur d’étude des Moldus.

— C’est normal, vous pensez ? l’interrogea-t-il avec circonspection.

Il craignait autant de passer pour un idiot effrayé au moindre son intrigant que pour un joyeux imbécile qui ne prenait absolument pas conscience de la mesure du danger.

Lancer de dé:

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Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Jaimie avait hoché la tête d’un coup net et sec, mais vraiment continuer à porter son regard sur Veturia, car non seulement il avait l’habitude de regarder dans la direction que prenait ces pas, mais parce qu’il aurait été idiot de le fixer comme si ces yeux pouvaient lui sortir du visage. Idiot et déplacé. Un incident à Poudlard l’avait fait déscolariser, et puis il n’arrivait plus à utiliser sa baguette, voir sa magie -parce qu’il avait compris qu’il ne s’agissait pas de l’outil dont venait probablement le problème – dont il faisait allusion en lui montrant le triste bout de bois. Alors soit c’était assez honteux pour ne pas vouloir être la risée en permanence, soit c’était quelque chose de dangereux – dans lequel cas, Fergal aurait du boulot sur la place pour éviter un nouvel incident, voir renvoyé peut-être dans un bref délai le tout juste arrivé concierge. Auxquels cas, s’il n’en glissait pas un mot lors du prochain conseil des Directeurs, il aurait quelques paroles à échanger en privé avec lui.

Mais le temps lui s’écoule et les escaliers s’en fichent bien qu’il y ait ou non des gens dessus. S’ils étaient doués de parole, probablement qu’il scanderait à quel point c’était à eux de se magner le cul au lieu de rester là comme des poireaux; mais il n’avait pas de bouche, heureusement pour les deux, et il ne pouvait que les envoyer dans des directions utiles ou affreusement inutile. Alors quand finalement, prirent tous deux la sortie c’était pour finalement atterrir dans une dans l’ailes des classes; et plus précisément DCFM, dont Thorstein s’occupait à bien outiller les élèves ou leur foutre une salle trousse. La professeure était de nature à insister sur le volet pratique de la matière, mais en vrai, c’était probablement aux élèves de lire leur manuel et d’arriver près en classe. La connaissance c’était bien; mais la pratique dans ce cas de figure était essentielle.

Nous l’avons effectivement manqué.

Et ça n’avait rien d’impoli de le souligner, mais à ce stade, il pouvait comprendre que Septimus ait peur de le vexer en lui retournant le fait qu’il s’était soit trompé ou juste été d’une lenteur horrifiante.

J’imagine que c’est le coût à payer pour avoir poser la question. Venez!

Il y avait toujours un moyen de contourner et se rendre jusqu’à la bonne aile, le château n’était pas une croix au beau mot, du moins pas partout et assurément pas à cet étage. S’il avait été de l’autre côté, ça aurait été autre chose, la bibliothèque aurait peu, voir pas de second accès, de ce qu’il en sache; mais il n’était pas le maître des lieux et après le feu, peut-être avait-il jugé bon d’assurer une sortie d’urgence, mais il n’en était pas vraiment certain. Son pas était calme, alors qu’il portait une main à la poche de son pantalon d’un air détendu avant de passer le pas complètement sur le pallier désert. Un bruit, un son ? Ah oui, il y en avait quand même souvent ici; en plus avec Peeve et Adrian, y’avait matière régulière à du mouvement hors des heures de classe.

Je dirais plutôt normal. L’école est rarement complètement silencieuse. Et si ça vient à être le cas, c’est vraiment à ce moment que je m’inquièterais si j’étais vous…

Il longe pas les murs Jaimie, mais passer un moment, ça brasse assez pour qu’il décide de passer un pas devant l’autre vers la porte de la classe, au cas ou ça serait des élèves qui n’aurait rien à faire là. Non seulement parce qu’on pouvait se fier sur ces petits pour se lancer des défis débiles à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Libéré une créature pour se montrer courageux ? Braver l’autorité, pour montrer qu’on était indépendant et libre. Il y avait pléthore d’options.

Venez. Je veux juste m’assurer qu’il y ait pas encore des gamins qui ont eu la brillant idée de libéré les Lutins de Cornouailles. Ça ferait la dixième fois, ce mois-ci! Si j'attrape l'élève qui fais cela...

Jaimie ne voit rien de foncièrement anormal dans la salle de classe, alors qu'il y passe la tête. Il balance sa baguette de part et d’autre de la salle, allumant les différents chandeliers pour éclairer la pièce assez pour casser la pénombre dont seulement les rayons d’une demi-lune orangé éclaire la pièce à demi. Et il avance entre les tables, simplement pour s’assurer que personne ne soit cacher en dessous; à l’allure et la détermination d’une personne qui a une autorité plutôt naturelle, bien que jeune. C’est qu’il est plutôt sûr de lui, Jaimie. Et quand l’armoire s’agite au fond de la classe, un sourire lui prend les lèvres. C’est que Thor aime bien mettre des choses dans des placards, mais celui-ci, il lui semble plutôt classique, même pour lui.

Aucuns élèves, c’est déjà cela.

Un nouveau concierge

à Poudlard !

Quelques instants avant que le concierge ne lui adresse sa question, Jaimie lui lançait avec une pointe de malice :

— Nous l’avons effectivement manqué. J’imagine que c’est le coût à payer pour avoir posé la question. Venez !

En quelques secondes, il fut derrière lui ; le pas tranquille, l’air serein et une main nonchalante dans la poche. Son attitude rassura immédiatement le pauvre concierge anxieux.

— Je dirais plutôt normal, répondit-il avec un détachement rassérénant. L’école est rarement complètement silencieuse. Et si ça vient à être le cas, c’est vraiment à ce moment que je m’inquièterais si j’étais vous…

— Ah, fit faiblement son interlocuteur.

C’était bon à savoir, même si Septimus préférerait éviter de rencontrer ce cas de figure. Il y avait effectivement quelque chose de sinistre dans l’idée d’un Poudlard silencieux, seulement habité par la lueur des bougies et la pâle clarté des fantômes. Si l’école ne recelait pas exactement les plus beaux souvenirs de sa jeunesse, il portait une certaine tendresse au lieu qui avait accueilli son apprentissage de la magie et ses premiers émois amoureux. Autant de choses qui s’étaient fanées aujourd’hui, mais qu’il espérait toujours secrètement voir fleurir à nouveau dans le futur. Après tout, si le paria harcelé qu’il était avait pu recevoir des cartes postales romantiques (anonymes, certes – et sans doute issues d’une mauvaise blague –, mais tout de même…) jusque dans la sombre demeure familiale, il ne pouvait qu’être en mesure de tisser au moins une première et véritable amitié dans cette fourmilière humaine.

S’avançant d’un air décidé vers la porte entrebâillée, Jaimie invita le nouveau venu à le suivre :

— Venez. Je veux juste m’assurer qu’il y n’ait pas encore des gamins qui ont eu la brillante idée de libérer les lutins de Cornouailles. Ça ferait la dixième fois, ce mois-ci ! Si j'attrape l'élève qui fait cela...

Le concierge eut du mal à réfréner un sourire à l’idée qu’un élève s’amuse régulièrement à libérer les petites saletés bleues. Il aurait sans doute affaire au petit cancre qui en était à l’origine un jour ou l’autre. Mais le directeur de Gryffondor ne s’en aperçut pas et poussa la porte de la salle d’où provenait le bruit.

Sans attendre, le sorcier lui fila le train, jetant un œil nerveux au tableau d’une femme coiffée d’un hennin accroché au mur du couloir ; elle semblait le toiser, alors que Jaimie passait une tête dans la salle, avant d’y pénétrer pour s’assurer qu’aucun incident n’était à déplorer. Ou était-ce un regard d’avertissement ? Quoi qu’il en soit, elle secoua lentement la tête et repartit vaquer à ses occupations médiévales dans le décor de sa peinture.

C’est d’un désagréable, franchement, rouspéta une petite voix outrée au fin fond de son intériorité. Si elle a quelque chose à dire, qu’elle le dise !

À son agacement se mêlait une pointe de tristesse. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de voir un tableau magique d’aussi près. Il fallait bien admettre que ça le remuait un peu, au fond, d’être entouré par tout ce à quoi il avait dû renoncer.

Pour se sortir de la torpeur grandissante qui embrumait son esprit plein de regrets, il rejoignit Jaimie d’un pas déterminé. S’offrit immédiatement à lui un spectacle assez singulier ; celui d’une salle de classe familière plongée dans une flaque de lune. Elle fut rapidement éclipsée par la flamme des chandeliers que le professeur d’étude des Moldus alluma d’un coup de baguette efficace. Sans trop se mouiller, le concierge se contenta de promener son regard pâle sur ce qui l’entourait tandis que son guide passait entre les tables avec des yeux attentifs.

Les réminiscences qui affluaient à chaque coin de la longue pièce troublèrent le sorcier. Les pupitres n’avaient pas tellement changé, de même que la configuration de la salle. En revanche, la décoration était assez nettement différente et son regard fut attiré par un parchemin encadré dans un présentoir vitré, dont les étagères en bois massif étaient recouvertes d’une multitude d’objets curieux, étranges voire effrayants. Mais le parchemin qui avait attiré son attention représentait une coupe anatomique de Sombral, un animal qu’il n’avait jamais vu de ses propres yeux. Jusqu’ici, il n’avait assisté à la mort de personne – et il croisait les doigts pour que ça n’arrive pas avant qu’il ne rende lui-même l’âme. Quand il pensait à l’enterrement de son grand-père, durant lequel il avait été pris d’un fou rire nerveux du début à la fin de la cérémonie, il n’avait aucune envie d’assister à la mort de quelqu’un et d’exploser de rire. Si c’était probablement choquant de l’extérieur, c’était encore pire à vivre.

Cela mis de côté, les Sombrals l’avaient toujours fasciné. D’une part, car il s’agissait d’équidés carnivores – ce qui était suffisamment atypique pour être relevé – et d’autre part, car il nourrissait une certaine affection à l’égard des équidés et plus particulièrement des chevaux. C’étaient de grands animaux paisibles, facilement effrayés, mais redoutablement puissants. La façon très lente dont battait leur gigantesque cœur avait le don de l’apaiser immédiatement. Par ailleurs, si Septimus avait un conseil à donner à une personne anxieuse qui ne craignait pas les animaux imposants, c’était de faire un câlin à un cheval. Oui, sérieusement. Rien de plus relaxant que de serrer contre soi cette encolure massive, de poser l’oreille contre les crins rugueux et de fermer les yeux pour se laisser envahir par le lent battement du gigantesque organe qui pulsait sous le cuir épais. N’était-ce pas complètement fou, quand on y réfléchissait ?

Lorsqu’il était adolescent, ses parents avaient une écurie d’abraxans ; ces immenses chevaux ailés, aussi beaux qu’intimidants. Il n’avait évidemment pas le droit de s’en approcher, lui qui était minuscule à côté de ces créatures mythiques. Pourtant, chaque matin, il se levait suffisamment tôt pour se faufiler dans le pré à l’insu de tous – à l’exception du palefrenier, avec qui il était de mèche – et observer en silence ces fantastiques bêtes. Parfois, les abraxans le laissaient flatter leur encolure et poser sa petite main aux longs doigts sur leurs flancs animés d’une respiration de géant. C’était pour ces moments-là que sa curiosité et sa joie vibraient dans sa poitrine. Instants rares, mais précieux.

Ses prunelles bleues parcoururent pensivement le schéma de Sombral, alors qu’il songeait à toutes les merveilles organiques que ces équidés pourraient lui faire découvrir s’il avait la capacité de les voir. Il adorerait échanger avec un connaisseur à leur sujet.

L’armoire s’agita à nouveau, arrachant un cri aigu de surprise à Septimus, qui avait presque oublié où il était et ce qu’il y faisait. Le concierge plaqua ses mains sur sa bouche avec embarras. Il se sentit rougir (il rougissait facilement), mais fort heureusement, son partenaire d’inspection improvisée était trop occupé à examiner le meuble.

— Aucun élève, c’est déjà cela, sourit Jaimie avec une certaine satisfaction.

Le claquement caractéristique d’un Épouvantard se métamorphosant résonna, alors que la créature prenait sans doute l’apparence de la plus grande peur du professeur, secouant férocement l’armoire pour tenter d’en sortir. Que faisait-il là ? Peut-être s’agissait-il d’un exercice pratique – Septimus avait de lointains souvenirs d’un exercice pratique en cours de défense contre les forces du mal– , mais il n’était pas sûr de lui.

Hésitant, il se rapprocha de Jaimie pour se placer à son côté droit, au fond un peu apaisé par sa présence sereine.

Se râclant la gorge avec une certaine gêne résiduelle, le nouvel arrivant demanda :

— C’est un Épouvantard ? Je crois reconnaître le bruit, mais ça fait tellement longtemps que je ne l’ai pas entendu que je n’en suis pas certain…

Codage par Libella sur Graphiorum

memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

Jaimie & Septimus

UN NOUVEAU CONCIERGE À POUDLARD !

Le pas calme et assuré, c’était ainsi que le jeune professeur remonta l’allée. Son esprit lui n’était occupé par le présent et se satisfaisait bien d’y être ancré. Les jeunes avaient pour crapahuter si habilement qu’il venait à se demander s’il avait pas construit de nouveau tunnels dans l’école en cas d’évacuation ou de cache digne de se nom pour les sauver en cas d’un nouveau dingue à la tête de l’école. Parce que ces souvenirs d’un temps révolu, d’un temps ou on marquait une de ces meilleurs amis alors qu’elle était sang-mêlé n’était jamais si loin quand il jetait un coup d’œil autour de lui. C’était assez frais dans sa mémoire pour qu’il se disse, plus jamais, et assez loin pour qu’il sache qu’il avait maintenant le moyen de lutter. Aurait-il un minimum la combativité que McGonagall avait prouvé au fils de ces années de service à l’école, ainsi que l’attitude ? Seul le temps serait y répondre.

Quand finalement, il inspecta le dernier bureau, il sourit avant de reprendre son chemin en lâchant au passage un regard vers l’armoire du fond d’où le son provenait. Une armoire qui avait le mérite d’être antique et d’avoir été utilisé à mainte reprise pour le même devoir. Sa plus grande peur, enfermé dans une boîte, prêt à vous filer les jetons. Si les étudiants n’ouvraient pas cette porte à titre de défi comme ça l’était des Lutins, c’était justement de crainte de tomber sur leur plus grande peur – celle qui peut être aussi efficace qu’un Stupefix, celle qui n’a rien d’amusant.

Et on va le laisser, gentiment dans sa boîte!

Mais le mouvement deviens de plus en plus sinistre, à croire que l’armoire en viendrait à craquer. Ou plutôt s’écouler, parce que sa peur à lui est fuyante comme l’eau, associé à son enfance et comme une brume, elle finit par passer les par les fentes étroites tout au bas de l’armoire. Et soudainement, c’est trop calme, alors qu’elle s’élève derrière lui, comme une marée vêtue d’un masque de mort, celui des mangemorts. Un si terrible souvenir reportant à l’époque de Blackman et ou malgré leur gentillesse évidente, les Serpents s’étaient infiltrés partout dans les autres maisons, que ces proches avaient été brûlé au fer rouge le sceau de leur impureté – il le voit encore ce NM strié la main de Tay et l’émotion n’est guère bien loin. Pour autant, à cet instant, il ne le voit pas, clairement à fixer Septimus qui lui semble en prendre plein la gueule alors que l’ombre grandi à donner l’impression de vouloir se rendre jusqu’au plafond. Parce que sa peur, t’a rien de physique; c’est l’immatériel qui la crée; celle du doute d’un retour de cette cruauté sans nom et sans raison; que malgré les efforts de Fergal, personne ne serait éliminer de son cœur de son corps, de ces souvenirs. Prête à fondre sur lui.

Et il se retourne lentement Jaimie. Le silence, oui, le silence comme il l’a si bien mentionné n’est pas d’office bon signe dans cette école; et si Septimus s’est tu et que plus rien ne veut sortir de l’armoire, c’est probablement qu’il n’y ait plus. Tranquillement les mains se forment, comme deux tissons brûlants dans cette forme obscure. Jaimie reste à demi-pétrifié à demi-subjuguée, parce que sa peur n’a jamais pu devenir aussi grande par le passé. Et comme si le non-être avait de plus vive force, voilà que les premiers chandeliers à son niveau semble s’éteindre et que ces mains elle n’en devienne que plus vive et d’une voix macabre et désarticulés, un son terrible n’en sort; avant de s’accomplir… oui, parce que le mal qui hante Jaimie pourchasse les né-moldus et aucuns des deux n’en est un. Alors c’est vers la porte qu’il prend son élan, laissant Jaimie dans un silence et un embarras sans fond.

Merdre.

Mais la créature, elle est à demi passé la porte, quand il sort sa baguette.

Ridi…

Trop tard. Il faudrait peut-être la pourchassé… et encore… rien me prévoit qu’il soit capable de la remettre aussi facilement dans sa boite.

Dite moi que vous avez peur des chats! Juste maintenant, ça nous aiderais beaucoup!

Il n'y peut rien. C'était pas au menu du soir. Mais force est de constaté que le destin a prévu autre chose pour le Directeur de Gryffondor ce soir, qu'une légère ballade du rez de chaussé au 1ère étage.

Dé 1 - Épouvantard
1-4 La porte n’était pas si bien fermé. Ou la peur de Jaimie est assez grosse pour avoir influencer le contenant.
2-5 La porte est bien verrouillé. Houra!
3-6 Le cri monte en écho; de plus, en plus, en plus forte; rappelant un très horrifique souvenir à Septimus.

Dé 2 – Si 1 ou 4.
1-2 -Jaimie laisse l’ombre venir à lui et se préparer à l’affronter.
3-4 La peur de Septimus est plus intéressante, et il va vers lui.
5 Jaimie n’a pas trop le contrôle de sa première émotion, ça le submerge, même s’il sait que c’est un Épouvantard.
6 L’ombre fuit les sorcier, la porte a l’air d’un meilleur plan pour effrayer plus de monde.

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