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Sortir de l'ombre⇝ Les indignés
Antonella L. Mancini

Antonella L. Mancini



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Message(#) Sujet: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyJeu 2 Déc - 21:18

Skyler
&
co


Sortir de l'ombre

J'ai bousillé un rouleau de parchemin entier pour cette connerie. Soit ma main tremblait trop pour écrire sans tâches d'encre, soit je me perdais dans ce que je voulais dire. Bref, j'ai tout de même réussi à envoyer mes billets de rendez-vous à qui de droit avant la fin de la semaine. Nous sommes aujourd'hui samedi et j'ai réussi à rendre tous mes devoirs supplémentaires à temps pour pouvoir profiter de la sortie à Pré-Au-Lard. Certains pensent tout de suite aux Trois Balais ou à la boutique de farces et attrapes mais moi, j'ai une autre définition de profiter. J'ai tout organisé pour que nous puissions rester discrets. Les participants se scinderont en deux groupes : l'un aux Trois Balais avec Blaze et moi, le deuxième chez Honeydukes avec Hilary et Marlon. Chaque personne du groupe commande la même chose, comme signe de reconnaissance. Une fois que le groupe sera formé, Marlon et moi transplanerons avec notre groupe dans la Cabane Hurlante. Normalement tout devrait bien se passer et, pourtant, j'ai un stress monstre.

Installée au comptoir des Trois Balais, j'écoute l'air de rien les commandes passées à la mère Rosmerta. Je me fiche du signe de reconnaissance : je sais très bien qui j'attends. J'ai demandé à Blaze de venir dix minutes plus tôt que Zeynep, Maxwell et Hayden afin que nous mettions au point des détails de dernière minute. Le Serdaigle ne manque pas à sa fiabilité et me rejoint comme prévu. « Tiens j'en veux pas. » Dis-je au préfet en poussant ma Bieraubeurre vers lui. « On attend les autres et une fois à l'intérieur, tu sécurises les lieux. » Je me tiens strictement à une conversation pratique. Je n'ai pas envie qu'on évoque la dernière soirée passée ensemble ni toute autre chose qui pourrait me déconcentrer de mon but et me faire douter. Blaze est le seul capable de me transcender comme de me mettre à terre et j'espère sincèrement qu'il privilégiera la première option aujourd'hui. Petit à petit, les personnes attendues arrivent. Les salutations sont sobres, chaque participant que j'attends connaît ma véritable identité. J'attends les dix minutes de rigueur, comme indiqué dans mes lettres, puis nous sortons. Je vise une ruelle étroite et sombre, chacun s'accroche à mon bras et je visualise avec toute la détermination du monde la Cabane Hurlante, en espérant que personne ne soit désartibulé pendant le voyage.

Quatorze heures trente. C'est l'heure que je me suis fixée pour commencer la réunion. Cela laissait le temps à tout le monde de se retrouver au lieu de rendez-vous, de papoter cinq minutes, d'être en retard pour certains puis de transplaner jusqu'ici avec l'aide de Marlon. Enfin, ça laissait le temps à Blaze de protéger les lieux de toute intrusion. Je jette un coup d'oeil nerveux à Hilary avant de me racler la gorge. « J'crois qu'on est tous là. » Je suis mal à l'aise. J'ignore si tout le monde a fait le rapprochement entre S et moi, sans doute que oui. De toute manière, il est trop tard pour reculer maintenant. « Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est parce que vous avez manifesté un mécontentement quant à ce qui se passe dans l'école ou au moins que vous vous sentez concernés. » Je prends une grande inspiration. Comme lors des sélections de l'équipe de Serpentard, mon discours se fluidifie à mesure que je le déroule. Je prends peu à peu confiance en moi. « Certains le savent, d'autres le découvrent aujourd'hui : c'est moi qui suis derrière les hiboux que vous avez reçus. » Clairement, ce n'est pas la grande nouvelle du jour mais au moins, les choses sont posées. Ma détermination prend le dessus sur le stress et je poursuis d'une voix plus affirmée. « Le système de mérite imposé par le dirlo était déjà limite, mais tous ceux qui sont passés au grade bronze ici savent désormais qu'il est totalement injuste et même discriminatoire. » Je jette un coup d'oeil à l'assemblée pour sonder les diverses réactions. Je sais que certains ont encore des doutes. Certains ne sont mêmes pas venus. « C'est mon sang qui est en cause, en ce qui me concerne. C'était déjà lui le problème il y a quelques années, quand on nous a enfermés dans un cachot, confisqué nos baguettes et torturés pour amuser la galerie. » L'utilisation de la première personne du pluriel me désigne avec Hilary. Je jette un autre regard en sa direction. Je sais que c'est une nana discrète, qu'elle n'aime pas se mettre en avant. Je sais aussi que c'est mon plus grand soutien ici. « Vous avez la chance de ne pas savoir ce que ça fait, une chance qu'Hilary et moi vous jalouserons toujours. Nous étions des gamines à l'époque mais cette fois ci, on compte bien inverser la donne. Avec vous. » Mon regard capte celui de Blaze et, comme je l'espérais, sa présence me rassure. Je sais déjà qu'avec lui, je peux faire pas mal de choses. J'en ai déjà fait quelques unes : ce rassemblement n'existe que grâce à moi, même si nous ne sommes même pas dix. « Cette réunion a pour but de mutualiser nos forces. Si vous avez des doutes sur mes intentions, mes propos ou votre motivation, c'est le moment de les exprimer. Après, ce sera trop tard. » Ma voix sonne comme un ultimatum. Aujourd'hui est leur seule chance de douter, de faiblir. Après, le train sera en marche et personne ne sera plus en mesure de l'arrêter. Pourvu que quelqu'un ose briser le silence qui s'installe à la suite de mes paroles.

@Blaze H. Mansfield @Marlon O'Delee @Zeynep J. Özdemir @Hilary Fitzpatrick-Priest @Hayden W. Lynch @Charles T. Ehrlich @Maxwell Carter @Daria S. Winchester
CODAGE PAR AMIANTE


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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptySam 4 Déc - 19:18

révolution + maxwell carter

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2


Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Rendez-vous aux Trois balais. Max y était et ne fut que très peu surpris en y voyant Skyler, pensait qu’elle était certainement derrière tout ça. Le poufsouffle était excité de savoir ce qui allait se dire. Il faut dire qu’il n’était pas bien placé cette année. Et encore il n’avait pas trop à se plaindre, car pour le moment on ne lui avait pas retiré son insigne de préfet donc c’était toujours ça de pris. Il lui restait donc un peu de pouvoir au sein de l’école. Dix minutes, et ils étaient désormais dans une allée, prêt à transplaner … pour arriver à destination : dans la cabane hurlante. C’était une bonne idée, d’être dans un endroit comme celui-ci pour éviter au maximum que des oreilles indiscrètes ne viennent à entendre les discussions de cette réunion. Sa pote pris les rênes d’ailleurs, elle racla sa gorge avant de les accueillir dans ce rassemblement. Pour une fois, Maxwell était calme et ne cherchait pas du tout à se mettre en avant, la vérité, c’est qu’il était bien curieux de savoir si quelqu’un avait un fichu plan dans cette école.

Lui était drôlement mécontent, comme le disait si bien Skyler, de ce qu’il se passait à Poudlard depuis la rentrée et depuis l’arrivée de ce nouveau directeur. Les gens comme lui ou Sky étaient en bas de la chaine alimentaire pour lui, et il en avait même fait des grades pour le montrer aux yeux de tous. La jeune femme rentra dans le vif du sujet avec le système de mérite. Elle avait totalement raison. Ils étaient une poignée d’élèves à être maintenant au grade bronze. Et pour le coup, c’était totalement injuste. Personnellement Maxwell n’avait pas fait tellement de vagues depuis le début de l’année et ne méritait donc pas de s’être fait relayé à un rang en dessous.

La Serpentard fit une allusion aux années Blackman, en parlant brièvement de ce que les né-moldus ont vécu sous cette ère. Maxwell ne peut évidemment pas savoir, son sang n’a jamais fait l’objet d’attaques ou de discrimination et il se sait chanceux pour ça. Il n’est peut être pas pur, mais il a tout de même la chance d’avoir une ascendance sorcière claire qui lui évite pas mal de discrimination, si on y enlève évidemment les SP puriste et extrême qui aime lui rappeler sa condition de sous-merde. Quoi que peut être pas que à cause de son sang finalement.

– Qui de mieux que toi pour mener une révolution.


Laissa échapper le jeune homme avec un petit sourire au coin des lèvres, accompagné d’un clin d’œil complice. Il soutenait Skyler contre vents et marées et cela ne changerait certainement pas aujourd’hui. Maxwell avait brisé le silence après la fin du discours de la verte et argent pour qu’elle sache d’une part qu’elle n’était pas seule, et pour essayer de motiver les personnes invités à en faire de même. Après tout, il fallait toujours un premier dans ce genre de situation, et comme lui n’avait pas peur de prendre la parole, il prenait ce rôle sans contraintes.

– Moi j’pense que c’est pas à cause de mon sang, plus que ma gueule leur revient pas. Mais comme tu dis Sky c’est injuste, surtout quand on voit que la plupart des hauts gradés sont les rejetons ou jesaispastropquoi du bouffon de Dirlo.

C’était dit. Mais après tout ce n’était pas faux, la plupart des Grades Argents étaient des SP, on ne pouvait pas l’ignorer. Tandis qu’en bas du classement, on n’en retrouvait pas un. Coïncidence ? Probablement pas.



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Nikita N. Yaga

Nikita N. Yaga



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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyLun 6 Déc - 22:17

Pur hasard ou réelle compatibilité intellectuelle, il s’était avéré que Skyler et Blaze poursuivaient le même but, chacun à leur manière : organiser la contre-offensive face au nouvel ordre imposé par le directeur Sorensen. Motivations et méthodes différentes, sans doute, Skyler poursuivait une quête de justice tandis que Blaze faisait cela surtout par principe, avec en toile de fond toutefois une même ombre : les années Blackman qui les avaient marqué chacun à sa façon.

Apparemment, Skyler préparait un gros coup. Elle avait enrôlé derrière elle une petite dizaine d’élèves de tous horizons auxquels s’était ajouté Blaze sur le tard, découvrant avec les autres que son ex-copine s’était manifestement transformée en Che Guevara de Grande Bretagne. Blaze de son côté n’avait pas chômé non plus, mais plus individualiste et moins organisé, il avait accumulé les services et les gages que lui devaient les autres élèves, histoire d’avoir un maximum de cartes en main le jour où la partie commencerait réellement. En plus de cela, ses alliances secrètes avec Dmitri van Aken et Judith Sorensen lui offraient un accès privilégié jusqu’au cœur du camp sang-pur, qu’il comptait bien mettre à contribution le moment venu.

Mais le moment n’était pas encore venu de révéler tout cela. Pour le moment en fait, ils n’avaient même pas de plan, même pas de but bien défini. C’était l’objectif de Skyler ce soir : leur en donner un. Mettre les choses à plat. Et dans cette partition, lui était prêt à jouer un rôle, et même un rôle secondaire si c’était nécessaire. Ce n’était pourtant pas quelque chose qui arrivait souvent, mais pour l’occasion il avait décidé de se mettre en retrait et de regarder faire Skyler. Parce que même s’ils étaient en froid eh bien… il la connaissait suffisamment pour savoir que le cas échéant, elle était tout à fait capable d’envoyer du pâté.

Au-delà de toutes ces considérations, c’était l’occasion de jouer aux espions et en tant qu’héritier légitime de James Bond, un petit coin dans l’esprit de Blaze n’y était pas complètement insensible.

Il se pointa à heure dite aux Trois Balais. Un an auparavant, cela aurait pu être romantique, ce coup-ci l’ambiance était plus morose. Il n’y eut pas d’épanchement d’affection ou de joie, juste deux étudiants réunis autour d’une table, à conspirer à voix basse au milieu d’une grande salle à demi-vide.

Quand il vint s’asseoir à ses côtés, Skyler avait le visage fermé par la concentration. Sans doute qu’en toute autre circonstance il se serait autorisé une petit blague mais la jeune fille semblait préparer son coup avec soin et il ne voulu pas lui donner le sentiment de ne pas la prendre au sérieux, aussi se contenta-t-il d’offrir un peu de conversation pour donner le change et d’hériter de la Bieraubeurre avec un hochement de tête.

- « Aucun problème. » confirma-t-elle quand elle le missionna pour sécuriser le lieu de réunion.

C’était une tâche il s’acquitterai bien volontiers. En plus d’exiger de lui un certain niveau magique, elle faisait reposer sur ses épaules une partie de la réussite de l’opération, Blaze n’était pas insensible à ce genre de responsabilités.

L’ambiance était bizarre. Un peu suspendue. C’était la première fois depuis longtemps qu’il se retrouvait en tête à tête sans que ne plane sur eux l’ombre des reproches. Skyler était tout entière concentrée sur son affaire et lui choisit de se faire discret. Pas fou. Le moment était de toute façon très mal choisi pour essayer de lancer le moindre embryon de conversation privée.

Rapidement d’ailleurs, ils furent rejoint par d’autres de leurs camarades. L’ambiance ne bondit pas. Tout le monde prend la chose au sérieux et lorsque Skyler donne le feu vert, ils se faufilent en silence hors de la salle pour transplaner dans une ruelle à côté. C’est un bel exploit d’arriver à téléporter autant de monde, la jeune fille a dû bosser sur ce coup-là.

Tout en combattant une nausée caractéristique de ce genre de saut dans l’espace, Blaze abandonna le groupe pour s’acquitter de sa tâche. Dehors, le paysage était grisonnant, les arbres dépouillés de feuilles donnaient à la plaine qui entourait la cabane hurlante un aspect de fin du monde. Parfait pour un début de révolution, à coup sûr.

Nottant des traces de griffures récentes sur le sol et les murs, Blaze plaça divers sortilèges et maléfices sur les portes d’abord puis en grimpant au grenier tenta d’englober un maximum de terrain d’un vaste charme du cridurut. Il n’était pas complètement sûr que cela fonctionnerait mais vu le nombre de formules qu’il avait prononcé on pouvait au moins compter que l’une d’entre-elles fonctionnerait.

Son travail accompli, il se faufila dans le « salon » de la cabane qui servait au rassemblement, où l’équipe de Marlon les avait rejoint. Alors que Skyler entamait son discours, il adressa un petit coup de coude accompagné d’un clin d’œil à ce dernier.

- « Tu vois, on l’a notre dream team… »

Puis il se concentra sur les paroles de la jeune fille. Bras croisé, visage fermé dans une attitude combative, il hocha doucement la tête à plusieurs reprises, approuvant silencieusement ce qui se disait.

Honnêtement, le statut du sang, Blaze ne s’était jamais senti concerné. D’un côté comme de l’autre d’ailleurs. Ce qu’il comprenait par contre, c’étaient les abus de pouvoir. Le pouvoir en général, lui hérissait le poil. Ça lui sortait par les yeux. Alors puisqu’il fallait bien faire la révolution sous une bannière, celle des nés-moldus en valait bien une autre. Et puis, ça tenait à cœur à Skyler, donc bon, ça lui allait.

Finalement, la jeune fille leur offrit l’opportunité d’exprimer leur défiance. Ce n’était certainement pas lui qui le ferait. Blaze avait toujours fait les choses en douce, sauf quand il était lui-même aux manettes, s’il avait quelque chose à redire il en parlerait avec Skyler en privé. Ou pas du tout d’ailleurs, et règlerait la situation dans son coin, tel un héros de l’ombre.

Il y eut quelques secondes de silence où les étudiants rassemblés semblaient se regarder sans trop savoir quoi répondre, lorsque ce crétin de Carter prit la parole. Blaze ne pu retenir de lever les yeux au ciel. Le garçon l’exaspérait, il n’y pouvait rien, c’était comme ça. Un mélange de jalousie et de mépris paradoxal qui le rendait exaspérant aux yeux du préfet de serdaigle. En plus il intervenait pour dire des banalités ET des compliments. Double exaspération.
Blaze se mordit la langue pour ne pas répliquer que plus que sa gueule, c’était certainement sa tête creuse qui devait lui attirer des ennuis et reporta son attention sur Skyler et haussa les épaules avec un léger sourire confiant.

- « On a fait virer Appleton l’année dernière, on virera celui-là aussi. »


Dernière édition par Blaze H. Mansfield le Mer 8 Déc - 18:45, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyMer 8 Déc - 18:42

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Sortir de l’ombre
Sans être sous les projecteurs

Comment diable en était-il arrivé là ? Cette interrogation le figeait même plus que l’invitation à la rébellion de Skyler. Certes, il avait reçu sa lettre en sachant pertinemment qui était son auteure. Oui, il avait décidé de se rendre à Honeydukes et de commander le code secret en connaissance de cause. Et bien sûr, il s’était attendu à cette invective contre la Direction en place. Pourtant, toute cette procédure lui avait paru miroitante, comme une hypothèse, et non un fait. La curiosité scientifique dira-t-il, mais la paranoïa insufflée par Skyler admettrons-nous, le poussa à vérifier la finalité de cette sollicitation. Il s’était levé une heure plus tôt ce matin-là pour terminer un devoir de sorcellerie dû pour la rentrée - toute avance était bonne à prendre et d’ailleurs, à quoi bon être un élève studieux si on se contente de conclure ses rapports à l’heure - et ainsi disposer du temps nécessaire pour se préparer à cette éventualité. Oh, en réalité, il n’eut besoin que de dix minutes pour enfiler un col roulé de laine bleue et glisser par-dessus sa veste de suédine. En revanche, il demeura trente minutes installé sur le bord de son lit, silencieux, à cogiter sur cette histoire. L’angoisse que Poudlard redevienne ce monde de terreurs que lui avait évoqué Skyler était déjà omniprésente dans son esprit, mais jusqu’à présent, il n’avait pas eu à agir, seulement à écouter. Voilà qu’on le convoquait désormais pour qu’il prenne part à ce récit. Mais quelle place avait-il à jouer, lui qui n’avançait que par crainte ? Il détestait autant les régimes totalitaires que les adversaires qui se contentaient de foncer tête baissée, mus par leurs seules appréhensions. Il n’était pas comme ça. Il avait peut-être perdu la foi, mais il croyait profondément en l’égalité, en la justice, en l’espoir lui-même - ses seules alliées contre l’anxiété qui le ravageait. Tout ceci, et Sidney, qui lui avait rappelé que tous les sorciers n’étaient pas mauvais, que tous les sorciers ne considéraient pas que la question du sang et que la magie pouvait, parfois, en quelques rares occasions, se montrer merveilleuse. Lui, et Rosalie. En dépit de ses mensonges, la blonde avait su regagner sa confiance et lui ouvrir tout une nouvelle dimension dans sa scolarité à Poudlard. Elle savait tant de choses des sorciers, et elle les lui expliquait avec une telle énergie et candeur qu’il commençait à songer que sa perception du monde magique serait peut-être différente si on lui avait tout présenté avec une patience pareille.

Oui, mais voilà, il y avait aussi Hilary. Sa précieuse amie depuis son arrivée au château, qui malgré toute sa chaleureuse innocence, avait connu les pires cauchemars. Et elle lui avait signifié le soutien qu’elle portait à Skyler… Lui qui commençait enfin à se détacher de ses menaces se retrouvait à nouveau pris dans ce cercle de réflexions incessantes, terrorisantes, et malheureusement légitimes. Ce qu’il croyait apercevoir derrière Sidney, derrière Rosalie, n’était donc que des illusions temporaires ? La majorité des habitants de ce château souhaitaient-ils sa souffrance ? Mais pourquoi ? Et ne pouvait-il pas y échapper en continuant à faire profil bas ? Sur les interminables interrogations qui s’évaporaient dans son esprit en ébullition, Charles n’avait qu’une seule réponse. Skyler et Hilary n’avaient pas fini aux cachots pour leurs paroles, mais pour leur sang. Quoiqu’elles aient pu faire, elles n’auraient jamais pu éviter cette fin tragique. De la même façon, les jours de nés-moldus étaient à nouveau en danger et ce, qu’ils soient sages, calmes, ou qu’ils rendent leur devoir de vacances en avance. Poussant un sincère soupir de résolution, Charles quitta son matelas pour enfiler ses gants et quitter son dortoire avant d’être assailli de nouveaux doutes. S’il n’était pas taillé pour l’action, son raisonnement était suffisamment pertinent pour le pousser à chercher de plus amples précisions sur la menace qui émergeait. Ce n’était pas une question de volonté, mais de logique. Seigneur, qu’il aurait préféré être un intrépide protagoniste d’épopée. Il n’aurait pas eu à se poser toutes ces questions et à craindre d’aussi affreuses réponses.

Il lui parut que le trajet jusqu’à Honkeydukes fut effroyablement long et paradoxalement, bien trop court, en gage de toute l’ambivalence qui le conduisait jusqu’à l’échoppe. Heureusement, le doux sourire que lui accorda Hilary à son entrée apaisa temporairement une vive bouffée d’angoisse qu’il contint à grande peine en demandant les produits stipulés dans la lettre de Skyer. S’il n’avait jamais été un grand orateur, il n’en demeurait pas moins capable de parler - là où sa voix trahit pourtant un tremblement chétif qui lui porta le rose aux joues, couleur intensifiée par le jaune de l’écharpe tricotée par sa meilleure amie qu’il portait. Sans oser poser de questions ni même jeter un regard sur les nouveaux arrivants qui les rejoignirent, comme essayant de se dissocier de l’instant présent où seule la Gryffondor le maintenait, il suivit ensuite le groupe jusqu’à la Cabane Hurlante, dont la vue l’immobilisa un instant. La bâtisse lui rappelait sa précédente entrevue avec Rosalie, initialement amère et progressivement colorée, si bien qu’il n’était pas sûr de vouloir accorder à ces lieux un autre souvenir, surtout si celui-ci devait se révéler perfide. Il s’apprêtait à faire demi-tour quand, curieusement, sa mémoire de la sortie avec Rosalie décida de lui pointer un autre événement de cette journée du doigt. Effectivement, avant de la rejoindre, il avait par mégarde croisé le regard de l’héritière Sørensen dans la salle commune. Si son échine avait frissonné à ce seul contact oculaire, il conservait de ses prunelles une offusquante impression de violence. Sa rencontre avec Sidney lui avait appris à ne pas toujours tempérer ses impressions, parfois plus sensées que la terreur de ses pensées. En l’occurrence, la peur qui l’avait saisi n’avait rien de logique, au contraire, ce sentiment correspondait davantage à un réflexe. Cette fille semblait, ou était dangereuse. Il était peut-être lâche, mais enfin, il avait comme tout à chacun un sens de survie, aussi minime soit-il. Alors, fermant les poings, il rejoignit le groupe duquel il s’était détaché et pénétra à son tour à l’intérieur de la Cabane Hurlante.

S’en était alors suivi une déclaration plutôt bien construite de Skyler, qui pourtant, au lieu de susciter en lui indignation et volontarisme, le paralysa plus que ses muscles n’étaient déjà tendus. En retrait derrière l’assemblée, sur une chaise un peu bancale sur laquelle il devait se tenir gauchement pour ne pas risquer qu’elle s’effondre, Charles prit sa tête entre ses mains en fermant les yeux. Il était tellement nerveux que son cerveau ne cessait plus de cogiter, essayant ainsi d’établir une analyse rationnelle pour pallier le stress. D’un côté, la Serpentard avait raison. Les mesures instaurées étaient discriminatoires et il n’avait pas fallu attendre la rétrogradation de quelques nés-moldus pour le comprendre ; tout régime totalitaire adulait les classements, les notations, la hiérarchie. De fait, dès le soir de la rentrée, il s’était senti gêné par le discours du nouveau Directeur, sentiment qui n’avait été que renforcé par les affirmations de la jeune fille. De l’autre, le parallèle qu’elle établissait avec les cachots en insistant sur la chance qu’ils avaient au contraire d’elle et d’Hilary semblait objectivement prématuré. N’en déplaise à ses inquiétudes, il était difficile d’inscrire un lien direct entre quelques notes et une captivité forcée. Et pourtant, elle avait touché une corde sensible en alliant Hilary à sa cause… C’était finalement la raison même de sa présence ici. Il avait cessé de croire Skyler le jour où le garde-chasse lui avait envoyé une lettre de menace, persuadé que celle qu’il considérait comme son alliée l’avait trahi en grossissant ses questionnements pour le faire paraître coupable. Cette annonce lui avait fait l’effet d’une bombe lui qui était toujours mêlé à la foule et qui ne supportait guère d’être ainsi mis en lumière, surtout pour une fausse accusation… Mais voilà qu’Hilary lui avait admis que la faute était sienne, rendant toute cette situation encore plus confuse. Et désormais, Skyler réunissait un groupe, signifiant qu’ils étaient plusieurs à partager une même crainte. Une fois n’est pas coutume, jamais deux sans trois et ils se retrouvaient désormais à occuper toute une pièce de la Cabane Hurlante. N’étaient-ce pas des preuves suffisantes que quelque chose de grave se tramait ? En accompagnement de ces pensées, sa jambe se mit à battre nerveusement, mais ainsi plongé dans ses mains, Charles ne se rendit compte de rien et encore moins du sinistre craquement que subissait sa chaise à chaque mouvement. La voix familière de son Préfet le tira de l’obscurité de ses doigts. Il avait un point valide : la brigade n’était composée que des privilégiés. Une nouvelle voix, de l’autre côté de la pièce, attira à nouveau son regard. Le Préfet de Serdaigle était déjà prêt à l’action. Déjà deux Préfets convaincus… Bon Dieu, avaient-ils tous raison ? Ses neurones le leurraient-ils pour le rassurer ou étaient-ils au contraire plus rationnels que ceux des autres ?

Sa jambe s’énerva tant que finalement, le bruit attira l’attention de quelques curieux et surtout de Skyler elle-même qui le consulta du regard depuis sa place. Charles mit quelques secondes à s’en apercevoir, si bien qu’il était déjà trop tard : il avait malencontreusement attiré l’attention sur lui. Il se figea tout à fait, sans même prendre la peine de respirer, réalisant qu’on attendait de lui une remarque. Il eut envie de souffler qu’il n’avait pas sa place ici et qu’il valait mieux pour les autres de reprendre le fil de leur pensée - mais était-ce seulement vrai ? N’avait-il réellement pas sa place parmi eux ? Et surtout, était-il seulement mieux intégré au château ? Sa mâchoire se crispa sous cette prise de conscience et paradoxalement, ce fut ainsi qu’il retrouva l’usage de la parole. “Je, euh, je sais pas” annonça-t-il alors avec hésitation et pourtant sans détacher ses yeux de Skyler. “Enfin, je veux dire, oui, j’ai un doute, moi” reprit-il avec un peu plus d’assurance, réalisant qu’il lui suffisait de dire ce qu’il pensait pour trouver réponse à ses vastes interrogations. “Comment tu comptes t’y prendre ? On fait pas le poids. Tu l’as dit toi-même” ajouta-t-il à l’adresse de Maxwell en ne le regardant qu’une demi-seconde, intimidé par son aura, “les haut-gradés sont proches du Directeur. Alors si je remets pas en cause ta motivation, je doute de tes intentions. Elles consistent en quoi, exactement ?” Parce qu’il n’avait pas les épaules pour une guerre, ni pour une révolution comme l’avait indiqué Maxwell. En revanche, ses valeurs personnelles étaient en conflit avec celles de cette école de malheur et pour ça, il aurait été capable de se lever. Pourvu seulement que l’ombre où ils erraient ne découvre pas son visage encore à partiellement caché de l’écharpe d’Hilary.

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Kenneth D. Appleton

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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyLun 13 Déc - 15:40


Sortir de l'ombre

Les indignés


Hayden appréhendait ce moment, dès lors que le rendez-vous avait été donné. Ce n'était pas tant qu'il ne croyait pas en la motivation de sa destinataire... Skyler Mills semblait réellement déterminée à faire bouger les choses, même s'il n'était pas encore certain de savoir dans quel sens. Pour autant, ce groupe de personnes qu'elle disait avoir rassemblées autour d'elles lui était encore inconnu, et toute cette entreprise était peut-être en train d'échapper à leur portée. Alors, naturellement, il s'était tourné vers la seule qui pouvait comprendre ses interrogations... Michaela. Son amie avait déjà pris part à une révolte entre ces murs, quand bien même son organisation était discutable... Mais même si elle n'était pas née de parents moldus, elle serait sans doute la mieux placée pour savoir quoi faire, si ce genre de situation avait à se représenter. Mais ils n'auraient pas la même chance cette année : le patriarche Sørensen paraissait bien moins largement compréhensif qu'Appleton, et si les choses tournaient mal, ils ne devraient pas s'attendre à une simple confiscation de leurs baguettes. Alors, il passa la porte du château, les mains dans ses poches tandis qu'un léger nuage de vapeur s'échappait de ses lèvres à chaque expiration. La silhouette de Michaela apparut quelques mètres plus loin, et il leva la main dans sa direction avant de réduire la distance qui les séparait... « T’es venue ! J’ai cru que t’allais me lâcher. » lança-t-il d'un ton enthousiaste. C'était l'une des choses qu'il aimait particulièrement avec elle, c'était cette impression qu'elle lui donnait, celle qu'ils pouvaient affronter n'importe quelle situation.

Après quelques minutes de marche vers Pré-au-Lard, il rejoint donc sans grande conviction la taverne des Trois-Balais, où Skyler se trouvait en compagnie de... Blaze. Hayden se figea quelques secondes sur place, se demandant ce que ce dernier faisait là... Il l'appréciait, du moins d'une certaine façon, mais... Il ne le connaissait certainement pas pour son côté militant ou pour son engagement personnel. Sans réfléchir davantage, il se tourna vers la jeune fille de Serpentard à l'air austère... « Salut… c’est toi Skyler ? Je suis Hayden. » s’introduit-il, avec un peu de réserve, étudiant son interlocutrice. Après tout, ils ne savaient pas grand chose l'un de l'autre... Ils n'avaient communiqué que rapidement, par quelques mots interposés. « Et voilà Michaela, c’est l’amie dont je t’ai parlé. » déclara-t-il en désignant la Gryffondor qui se tenait à ses côtés. Il avait déjà évoqué la venue de cette dernière avec l'organisatrice, mais il ignorait comment son amie serait accueillie au sein de cette communauté hétéroclite. Ce n'était pas comme si c'était la seule à ne pas être née-moldue de toute façon... à sa connaissance, ni Blaze ni le préfet de Poufsouffle ne l'était, et il accordait à son amie une confiance sans limite. Ils se rendirent à l'extérieur, et leur étrange petit groupe gagna une rue plus étroite, un peu éloignée, de laquelle ils transplanèrent.

Il fallut à Hayden un certain temps pour reconnaître l'endroit où ils se trouvaient ; il ne se rendait presque jamais dans la cabane hurlante, on racontait de drôles de choses à son sujet... Mais la vue du château à travers les vitres poussiéreuses ne trompait pas ; il s'agissait bel et bien de la maison la plus hantée de Grande Bretagne. Ici les attendaient certains de leurs camarades, il reconnut sans difficulté Daria, à qui il adressa un franc sourire, puis Hilary, une fille de sa classe qui lui était plutôt sympathique, ainsi que Charles... « Comment ça se fait qu’y ait ton frère… ? » demanda-t-il à l'adresse de son amie, lorsqu'il aperçut la silhouette de Marlon. Certes, il avait été rétrogradé récemment, malgré son insigne de préfet... Mais tout de même, il était curieux que Michaela n'ait pas été invitée au même titre que lui, puisqu'ils partageaient le même sang. Enfin, le jeune homme ne s'en formalisa pas plus que de mesure : ils n'étaient déjà pas bien nombreux, alors mieux valait compter sur des alliés s'ils devaient un jour se confronter au directeur et à sa clique...

Skyler commença sans tarder à expliquer les raisons de leur venue, et l'origine de son initiative. Sans broncher, Hayden écouta tout son discours, échangeant avec la Gryffondor quelques coups d'oeil lorsqu'elle évoquait une situation qu'ils connaissaient. Cependant, il ne savait encore trop quoi penser de toute cela... Être en désaccord avec les méthodes discutables de la direction, c'était une chose ; pour autant, quelque chose était-il encore possible, à leur portée... ? Charles sut bien retranscrire oralement les doutes qui l'habitaient, et il approuva d'un hochement de tête. Timidement, il finit par lever le bras à son tour, comme s'il était interrogé. « Charles a pas tort, on est pas vraiment en position de force. Ça va prendre du temps, de se construire une défense… » Et quelle défense... ? Ce n'était pas comme s'ils avaient un plan bien défini ou une stratégie solide, de toute manière. Tout seuls, ils n'arriveraient à rien, et ce n'était pas parce qu'ils étaient une dizaine qu'ils y changeraient quoi que ce soit. Ne pas être inquiet de possibles répercussions serait révélateur d'une formidable inconscience, quand bien même Skyler avait bel et bien une idée derrière la tête... « D’autant plus qu’on sait pas comment on nous le fera payer, s’ils se rendent compte de ce qu’on a fait. » se sentit-il obligé de rajouter. Il ne fallait pas se leurrer, tout le monde y pensait, depuis cet étrange épisode dans la Grande Salle où Dmitri avait du dessiner au beau milieu de l'estrade. « On a tous quelque chose à perdre, ici. » C'était la triste conclusion qui rendait délicate toute potentielle initiative de leur part ; s'ils tentaient quelque chose, il faudrait qu'ils soient prêts à en payer le prix fort, donc il valait certainement mieux qu'ils sachent ce dans quoi ils s'embarquaient concrètement...

@Michaela O'Delee
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyMer 22 Déc - 15:14




Sortir de l'ombre


D'ordinaire, quand je me rendais à Pré-au-Lard, c'était généralement accompagnée de Noah et c'était surtout le coeur léger et le sourire aux lèvres. Je savais que j'allais passer une bonne journée en compagnie de mon meilleur ami, que nous allions certainement nous arrêter à Honeydukes pour quelques sucreries, que nous ferions un saut au magasin de Quidditch pour Noah et que nous passerions notre quatre heure au salon de thé à nous goinfrer de pâtisseries toutes plus bonnes les unes que les autres en buvant un bon thé ou un bon chocolat chaud. De temps en temps nous allions acheter quelques fournitures ou les vêtements qui nous manquaient, mais nous ne faisions clairement jamais rien de bien extravagants, ce qui nous convenait à merveille. Mais pas aujourd'hui, aujourd'hui était une journée particulière, sans Noah et surtout sans journée banale. Aujourd'hui, j'allais rencontrer Skyler ainsi que d'autres personnes, lors d'une réunion exceptionnelle et surtout secrète, pour parler de notre condition de Nés moldus et nos potentielles actions pour contrer le pouvoir actuel mis en place à Poudlard. Et je peux vous dire une chose, j'étais très nerveuse. Je savais au fond de moi qu'il était important que je participe à cette réunion et je tentais de me rassurer en me disant qu'elle ne m'impliquait dans rien officiellement. Ce n'est qu'une simple réunion et que si ce qui était dit là bas ne me convenait pas, je pouvais tout arrêter. Mais, et si ce qui était dit là bas me convenait ? Si tout cela faisait écho à ce que je pensais ou ressentais, qu'allais-je faire ? Rester en retrait comme je le fais à chaque fois ou alors allais-je agir pour la première fois de ma vie ? Et même si je me prenais l'envie d'avoir envie d'agir, en serais-je seulement capable ? Je me sais plus lâche que guerrière et je ne suis pas sûre d'avoir les épaules nécessaire pour supporter la pression du secret. C'est donc un peu fébrile et le coeur palpitant que je me rendais au point de rendez-vous : Honeydukes.

Skyler m'avait donné des instructions très précises, que je suivais à la lettre. Après mes achats fait, j'attendis de voir la petite tête blonde de mon amie Hilly. Je ne pouvais nier que ça me rassurais un peu de voir mon amie ici, sans elle, je sais que jamais je n'aurai été contacté par Skyler et je ne sais pas trop si je devais la remercier ou la maudire pour ça. J'imagine que ça allait dépendre du tournent que prenait la réunion. “Salut ! Je suis contente de te voir, je dois bien t'avouer que je stresse un peu...” Avouais-je à Hillary d'une petite voix. J'avais confiance en elle et je savais qu'elle me connaissait suffisamment pour savoir ce qui me rendait nerveuse aujourd'hui. Et j'espérais qu'elle saurait trouver les mots justes ou le bon geste pour me rassurer un peu. La présence de Charles aujourd'hui me déstabilisait un peu, je dois bien avouer que je ne m'y attendais pas vraiment. Je lui offris un petit sourire timide, sans pour autant oser lui adresser la parole. Notre relation - si on pouvait l'appeler ainsi - était encore bien fragile et dans mon état actuel, je ne voulais surtout pas faire d'impair avec lui, histoire de ne pas me retrouver à la case départ. Il acceptait de me parler quand l'occasion se présentait - ce qui était déjà assez rare - ne faisons pas tout foirer. Je sais que c'est un peu bête de penser ainsi, après tout s'il venait à me détester, pour une raison ou une autre, il aurait le droit, mais que voulez-vous, je n'aimais pas qu'on ne m'appréciait pas, surtout sans savoir pourquoi. Une fois l'ensemble des participants présents, on nous guida jusqu'à la Cabane hurlante, ce qui ne m'aida pas vraiment à me rassurer. Comme tout le monde, j'avais entendu beaucoup d'histoire à son sujet et je n'appréciais que moyennement de me retrouver là bas. Mais avais-je vraiment le choix ? A côté de mon amie, je lui glissais discrètement “Tu es sûre que c'est un lieu ... sûr ? ” Mais comme bien souvent, j'étais la seule à ne pas être rassurée de rentrer ici.

A l'intérieur, on retrouva un autre groupe d'élèves, ainsi que Skyler, la maîtresse de cérémonie aujourd'hui. Elle s'assura qu'on était tous là avant de prendre la parole et je tenta de calmer les battements de mon coeur pour écouter ce qu'elle avait à nous dire. Mon regard parcourra timidement l'assembler et je constatais, non sans surprise, que je connaissais plusieurs têtes. C'était assez évident, Poudlard n'était pas une si grande école que ça, j'avais forcément croisé tous les élèves présents ici. Mais ce n'était pas ce que je voulais dire, j'avais déjà parlé à la plupart d'entre eux. Je ne m'attendais pas à croiser Hayden ou Mika, pour ne citer qu'eux, mais je dois bien avouer que ça me rassurais un peu de me dire que je n'étais pas la seule à m'intéresser à ce qu'avais à dire Skyler. Skyler parla d'une époque que je n'ai pas connu mais que je me félicite de ne pas avoir vécu, sinon il est clair que jamais je ne serais revenue à Poudlard après ça. Je ne sais pas comment les deux filles ont fait pour supporter tout ça mais il est clair qu'elles sont bien plus courageuses et fortes que je ne le serais jamais !! Elle donna ensuite la parole à tous ceux qui voulaient s'exprimer. Tout comme Maxwell, qui fut le premier à s'exprimer, je ne remettais pas en doute la motivation de Skyler ou son implication. Après, je ne la connaissais pas réellement mais de ce qu'elle avait l'air de dire, elle était certainement bien placé pour faire bouger les choses. Mais j'étais ravie de voir que Charles, puis Hayden, posent des questions sur ce qu'elle attendait de nous et sur les conséquences de cette implication. Je ne veux pas qu'on me fasse du mal ou qu'on blesse ma famille, mais je n'ai pas non plus envie de rester les bras croisés. J'étais partagée, assurément. Je ne me voyais pas prendre les armes, mais j'avais quand même envie de faire bouger les choses. Il devait bien exister des actions pacifistes pour faire entendre nos voix, non ? “Est-ce que ... est-ce qu'on ne pourrait pas écrire au Ministre pour lui faire part de la situation actuelle à Poudlard ? ” Après tout, le Ministre avait l'air d'être plutôt partisan de notre "camp", peut-être pourrait-il nous aider d'une façon ou d'une autre. Après tout, c'était lui le Ministre, si lui ne pouvait pas nous aider, qui le pourrait ?





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Zeynep J. Özdemir

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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyDim 26 Déc - 19:56

Le message n’attendait pas de réponse. Ce n’était qu’un rendez-vous mais cela voulait peut-être tout dire. Le moment était venu de dépasser les échanges de lettres. Et malgré des discussions parfois houleuses, Skyler avait décidé de me convier à son mouvement. Il était temps de voir si elle bluffait en disant qu’elle avait du monde. Il était temps de voir qui étaient les autres. Et je stressais à cette idée. Elle avait peut-être réussi et je voulais l’espérer. Mais cela voudrait dire abandonner sans doute mon mode d’action, mes coups d’éclat pas toujours préparés. Cela voudrait dire faire partie d’un groupe, me soumettre à l’avis des autres, dans une certaine mesure… et si je reconnaissais à ces autres le droit d’avoir un avis sur mes actes. J’avais commencé à accepter que Dmitri ait son mot à dire, je pouvais envisager que Skyler ait un avis. Elle avait vécu ce que je ne pouvais pas imaginer et cela même plaçait sur un autre terrain ce qu’elle disait. Mais les autres, c’était à voir.
Alors, avec une certaine appréhension, j’arrivais aux Trois balais, au comptoir où ce tenait déjà Blaze avec elle. C’était surprenant mais pourquoi pas. Et les autres arrivèrent et je déchantai. Maxwell n’entrait pas, ne pouvait pas entrer, dans la liste des gens en qui j’avais la moindre confiance.
Le transplanage se passa relativement bien, je détestai cette sensation mais c’était accessoire, nous avions plus important en tête que mon bref mal de mer. C’était le grand moment, la réunion commençait. Skyler prit la parole. Jusque là, je n’avais rien à dire, elle savait que j’avais des doutes sur sa manière de lutter mais ce n’était pas le moment de les exprimer. Je me devais d’être solidaire car elle avait, d’une certaine manière, réussi. Maxwell s’exprima, puis Blaze, sans que je sois sûre qu’ils prennent au sérieux ce qui se jouait. À ma connaissance, ils n’étaient pas nés-moldus… Et puis, ce fut le moment des doutes, des « on a des choses à perdre », « est-ce qu’on est sûr de gagner » qui s’exprimaient ouvertement ou non. Des doutes sur notre propre force, des idées de s’en remettre au ministère qui n’avait pu éviter la nomination de Sorensen. Là, j’avais envie de m’exprimer, non pas contre Skyler, même pas en signe de défiance de Maxwell, mais parce que, à ma manière, je voulais appuyer ses dires.
« Quand on sera torturés dans les cachots, on se dira sans doute qu’on a rien à perdre, sauf que ce sera trop tard. On est pas sûrs de gagner si on se bat mais si on se bat pas, il ne nous laissera pas tranquille pour autant. »
J’en étais convaincue et j’étais un peu dépitée du manque d’entrain perceptible. C’était pourtant inévitable sans doute. J’étais du genre à foncer sans réfléchir donc je ne comprenais plus ces doutes. Alors, puisque je ne pouvais pas rassurer, puisque j’étais bien placée pour savoir que se battre avait des conséquences parfois funestes, je pouvais au moins les faire réfléchir au fait que nous n’étions pas en sécurité si nous ne faisions rien.
« Le Ministère n’a rien fait contre la nomination de Sorensen, ça m’étonnerait qu’il soit d’un grand secours… »
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyDim 26 Déc - 23:33

Sortir de l’ombreLes indignésMais que se passait-il dans la tête de Marlon ? Depuis quand répondait-il aux hiboux révolutionnaires ? En tout cas, ceux manifestant ostensiblement un désaccord avec la direction... Même s’il avait souvent partagé ces idées, Marlon s’était contenté de les ignorer pour ne pas se créer d’ennuis. Pourtant, cette fois, il fit tout le contraire. Cette fameuse « S » toucha un point sensible chez lui. L’injustice. Effectivement, il se sentit totalement concerné. Il venait d’être rétrogradé de façon totalement injuste, uniquement à cause de son désaccord avec Finnbjorn. Cette fois, c’était celle de trop. Marlon était grand maintenant. Il était en septième année. Il en avait ras le bol de rester passif face aux injustices. Ras le bol de rester en retrait dans le rang. Et comme le disait bien le hibou de « S », sa réponse n’engageait à rien. Il n’avait qu’à se rendre à la réunion. Si le sujet lui convenait tant mieux. Dans le cas contraire, il n’avait qu’à mettre un grand coup de pied dans tout ce bazar et quitter les lieux.

Marlon respecta donc les consignes. Samedi, début d’après-midi, il se rendit seul à Pré au Lard. Il avait fait exprès de tenir Opal à distance, pour la protéger. Le jeune homme ne savait absolument pas où il allait mettre les pieds alors il était hors de question de lui attirer des ennuis. Si vraiment il le jugeait utile, il l’intégrerait un peu plus tard, dans un moment adapté.

Arrivé chez Honeydukes, il acheta une baguette réglisse, une plume en sucre et deux patacitrouilles. Il remarqua Hilary du coin de l’œil, non loin de lui. Il la connaissait depuis le temps, mais il n’était pas ici pour faire la discussion. Marlon régla donc ses achats puis s’écarta. Hilary vint alors à sa rencontre. Elle avait acheté exactement les mêmes confiseries que lui. Elle lui demanda de transplaner dans la cabane hurlante, après avoir attendu leur petit groupe. Justement, Marlon vit bientôt arriver quelques élèves qui achetèrent à leur tour la même chose qu’eux. Maligne cette « S ». Elle marquait déjà un bon point à ses yeux.

Marlon ordonna à tout le monde de le suivre puis sortit de la boutique. Il trouva la première petite ruelle vide et s’y engouffra. Il ne fallait pas se louper, les risques étaient réels. Il devait transplaner avec plusieurs de ses camarades. Heureusement, il n’en était pas à son coup d’essai, mais tout de même. Dire qu’il était habitué au transplanage était exagéré. Il se concentra et sentit plusieurs mains le saisir aux bras et aux épaules. Il visualisa la cabane hurlante, puis transplana. A l’arrivée, tout le monde semblait entier. Parfait.

Dans la cabane hurlante, le petit groupe en retrouva un deuxième. Blaze, Skyler, Max, la célèbre Zeynep, Hayden, Mika (évidemment)... Ça commençait à faire pas mal de monde et aussi de préfets ! Marlon comprit tout de suite que la fameuse « S » n’était autre que Skyler. Un mystère de moins. Il saurait à qui demander des comptes en cas de fiasco ou de piège. Mais avant tout cela, il fallait rester optimiste et sans trop de préjugés. Il alla donc la saluer.

"Skyler, c’est ça ? Nous voilà. Très bon plan jusqu’à maintenant. A voir la suite..."

La maitresse de maison commença ensuite son discours. Tout correspondait, Marlon n’était là par hasard. Il se retrouvait toujours dans les paroles de la Serpentard. C’était injuste et les Sorensen n’avaient rien à faire à la tête de Poudlard. Marlon fit l’effort de mettre de côté ses grands principes de méfiance pendant quelques instants pour se laisser porter. D’un certain côté, ça lui faisait du bien. Placé à l’arrière de l’assistance, il jeta un regard en direction de sa petite sœur. En croisant le sien, il lui lança un petit sourire en coin. Oui, oui, il était bien là. A parler de révolution. Il allait en entendre parler longtemps... Mais c’était une révolution justifiée cette fois ! On parlait d’empêcher un nouveau Blackman ! Ce n’était pas rien tout de même. Et il était heureux d’avoir Blaze à ses côtés. Marlon avait maintenant la sensation de pouvoir se fier à lui et ça avait quelque chose de rassurant. Les conditions étaient réunies pour convaincre Marlon de ne pas quitter la réunion tout de suite. D’ailleurs, le préfet de Serdaigle vint lui faire remarquer qu’ils venaient de trouver leurs « dream team ». Il faisait référence au club de duels, évidemment. Marlon se contenta d’acquiescer avec un sourire complice et un franc hochement de tête. Si le groupe partageait la même motivation, le travail serait d’autant plus sérieux. Marlon s’y voyait déjà.

A l’issue du discours de Skyler, il laissa tout le monde réagir. Il observa et écouta. Nouvelle façon de tester l’ambiance et la détermination de certains. Marlon n’avait aucun doute sur la motivation de Skyler, cependant, il aurait aimé connaitre un petit peu plus précisément son mode d’action. Mais peut-être que ça viendrait au fil de la discussion. Hayden prit la parole puis termina en expliquant que tout le monde avait quelque chose à perdre... Marlon ne partageait pas son point de vu, mais garda le silence. Daria proposa ensuite d’écrire au ministère. Marlon s’apprêta à répondre, mais se fit couper l’herbe sous le pied par la voix pleine d’assurance de Zeynep. En l’écoutant, il afficha un sourire amusé. Il se surprit lui-même d’être d’accord avec elle. Alors il manifesta son soutien.

"Pour une fois, je suis d’accord avec Zeynep. Si on attend trop longtemps c’est la liberté qu’on risque de perdre. Blackman on s’en souvient ! Et attention Sorensen à surement des partisans au ministère, c’est risqué. Faut bien se renseigner avant d’agir."

S’attaquer à un directeur, membre d’une grande famille de sang pur, il fallait avoir du cran. Plus que du cran, ça demandait du soutien, des moyens et de la stratégie. Hors de question d’agir n’importe comment, en fonçant dans le tas tête baissée, comme certains l’année dernière. Autant se jeter au cachot soi-même. A voir comment cette réunion allait évoluer, mais Marlon n’était pas suicidaire. Pourtant, il était convaincu qu’il s’agissait d’agir "pour la bonne cause". Mais la situation n’avait plus rien à voir avec celle de l’année dernière, sous Appleton. Cette fois, c’était bien plus complexe et dangereux… Marlon se joindrait au mouvement si et seulement si, rien n’était laissé au hasard.
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyLun 27 Déc - 15:34



Sortir de l'ombre
ft. Michaela O'Delee, @Skyler P. Mills, @Hayden W. Lynch & les participants

S’il y avait bien une personne que Michaela n’aurait pas cru capable de se lancer dans des trucs louches du genre « réunion secrète » ou elle ne savait pas trop quoi, c’était Hayden… et pourtant ! Est-ce qu’elle avait une si mauvaise influence sur lui…? Elle n’espérait pas. D’un côté, si, un peu quand même… Parce qu’il avait beau être le garçon le plus adorable du monde, il avait toujours l’air un peu fragile quand même, sûrement trop pour son propre bien… Alors qu’il se bouge enfin et prenne part à des trucs discutables, c’était peut-être le début de quelque chose de pas trop mal… Et si elle devait lui tenir la main pour qu’il fasse ses premiers pas dans la cour des grands, et bien elle le ferait très volontiers ! Mais… quand même… Elle aurait bien aimé savoir dans quoi elle se lançait encore. Des lettres chelous et anonymes reçues par certains seulement — des nés-moldus, qu’elle supposait — et des retrouvailles aux Trois-Balais — discrétion zéro quand même — ça faisait pas franchement rêver… mais le signe que le Serdaigle lui adressa et l’enthousiasme dont il fit preuve en la voyant arriver suffirent à éloigner d’elle les doutes qui pouvaient subsister… Au pire du pire… ça n’était pas son premier coup foireux. Elle risquait quoi ? De se faire taper sur les doigts pour avoir traîné avec les mauvaises personnes…? Boarf, elle s’en remettrait. Elle remonta la fermeture de son blouson marron qui avait appartenu à son frère une éternité plus tôt, remit correctement son écharpe-capuche et accéléra la cadence pour rejoindre son ami.

T’es venue ! J’ai cru que t’allais me lâcher.
Évidemment que je suis venue ! Tu crois quand même pas que j’aurais loupé un truc secret ?!

Le rire qu’elle lâcha laissa entendre qu’elle ne croyait pas plus que ça à cette explication foireuse et que c’était surtout parce qu’il l’avait appelée en renfort qu’elle était là… mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Elle glissa machinalement son bras sous le sien et le suivit sur le chemin que menait à Pré-au-Lard. Le pub ne mit pas longtemps à se dessiner au milieu des autres boutiques du village… Mais quand même, qui donnait des rendez-vous secrets à l’endroit le plus fréquenté du coin ? Soit il y avait un truc qui lui échappait, soit vraiment c’était des quiches en discrétion ! À l’intérieur, la batteuse de Serpentard, celle-là même qui avait été accusée d’avoir empoisonné le Ministre l’an dernier et Zeynep qu’elle ne connaissait que pour avoir appelé les gens à faire n’importe quoi — c’était elle ou juste là ça commençait déjà à sentir pas très bon cette histoire…? — ainsi que les préfets de Serdaigle et Poufsouffle. Ils étaient nés-moldus eux…? Peut-être, dans le fond, elle n’avait jamais posé la question… Mais elle n’avait jamais rien entendu qui allait dans ce sens en tout cas…

Salut… c’est toi Skyler ? Je suis Hayden. Et voilà Michaela, c’est l’amie dont je t’ai parlé.
Salut, répéta-t-elle en agitant la main.

Elle ne connaissait pas grand monde là-dedans… mais ils n’avaient pas franchement l’air d’un groupe en passe de changer le monde. Après… peut-être qu’elle se plantait, hein, mais voilà… En tout cas, elle suivit docilement le mouvement et leur emboîta le pas lorsqu’ils se rendirent dans une ruelle un peu plus loin pour transplaner… jusqu’à un endroit en ruines où d’autres attendaient déjà. Daria… Hilary, à qui elle fit un coucou enthousiaste… Des gens chouettes, sans l’ombre d’un doute, mais, à sa connaissance, pas des graines de révolutionnaires… C’était un peu comme si on avait pris des gens au hasard pour les fourrer dans une pièce tous ensemble et voir ce que ça pouvait donner. C’était étrange comme réunion, vraiment…

Comment ça se fait qu’y ait ton frère…?
Mon…? Hein ?!

La rouquine tourna brusquement la tête pour apercevoir, effectivement, Marlon un peu plus loin. C’était quoi ce délire…? Depuis quand il participait à des trucs comme ça lui ? C’est que ses leçons de morale et ses envies de surveillance pourrie prenaient tout de suite un tour beaucoup plus hypocrite ! Elle ne put que hausser les épaules…

Aucune idée… j’étais pas au courant.

Mais elle n’eut pas le temps d’aller lui poser la question que Skyler prit la parole. Donc ils étaient là pour une histoire de grade…? Oulaaaah… Elle s’était sûrement attendue à beaucoup de choses mais pas à ça… D’accord, c’était peut-être pas si ouf que ça mais, dans le fond, c’était sensé responsabiliser les élèves de manière individuelle, y’avait pas de quoi fouetter un chat non plus. Et de là à dire que c’était une question de sang… La plupart de ceux qui avaient vu leur grade changer n’étaient même pas des nés-moldus… Elle voulait bien s’indigner pour soutenir le monde entier mais quand même… C’était comme si on montait au créneau parce que Dmitri avait été passé au grade d’en-dessous alors qu’il l’avait cherché ! D’accord, pour Hilary, elle comprenait pas bien… Mais ils n’avaient pas toutes les infos non plus, si ça se trouve il y avait des professeurs qui s’étaient plaints parce qu’elle était un peu trop dans la Lune ou quelque chose comme ça… C’était obscure comme truc, c’est vrai, mais il y avait peut-être des explications à demander avant de sortir les armes pour aller marcher sur le bureau du dirlo !

On a fait virer Appleton l’année dernière, on virera celui-là aussi.

Ils avaient fait virer Appleton parce qu’elle les empêchait de faire de la magie, ça n’avait rien à voir… Mika hallucinait littéralement et le regard qu’elle lança à Hayden le laissait comprendre sans trop de mal. Quand il se mêlait aux trucs louches, il n’y allait pas avec le dos de la cuillère ! Heureusement, quelques voix plus dubitatives s’élevèrent enfin… dont celle de son ami, d’ailleurs. Peut-être qu’il était pote avec des gens bizarres pour avoir été invité à ce truc mais, au moins, il semblait encore avoir un minimum de bon sens… ce qui n’était visiblement plus le cas de Marlon. L’adolescente étouffa un hoquet de surprise en l’écoutant. Non mais si c’était son rôle de préfet qui lui montait à la tête comme ça, valait peut-être mieux qu’on file l’insigne à quelqu’un d’autre, c’était plus possible là !

C’est quoi le problème, exactement…? Parce qu’il y a quand même un monde entre « je suis grade bronze, c’est pas juste » et « on va se faire torturer dans les cachots »…

Son regard se posa sur Skyler, puisque ça avait l’air d’être elle qui gérait le truc. Il n’y avait pas la moindre animosité, rien du tout, elle voulait juste essayer de comprendre où était le problème. Parce que ça faisait quand même beaucoup de bruit pour, à ses yeux et pour l’instant, pas grand chose. Elle ne disait pas que tout était hyper juste mais peut-être qu’il fallait se remettre en question et creuser un peu plus pour voir une logique ou elle ne savait trop quoi. Poudlard avait connu des trucs beaucoup plus grave qu’une question de grade et de couvre-feu, alors si c’était tout ce qu’il y avait à reprocher à Sørensen, perso, elle était prête à lui foutre la paix. Ils avaient des cours qui ressemblaient à des cours, il n’y avait pas eu d’attaque ou de mort depuis qu’il était arrivé… C’était pas le meilleur directeur de l’histoire, elle l'avouait volontiers, mais il fallait bien reconnaître que juste que là, c’était pas le pire non plus. Tout le monde savait qu’il ne portait pas les nés-moldus dans son coeur, il n’y avait qu’à voir sa descendance, c'était moyen pour être à la tête d'une école d'être raciste et tout, évidemment !, mais il n’avait pas l’air d’avoir fait grand chose contre eux jusque là. Peut-être était-il plus sévère, c’était pas cool, mais ça n’était pas une raison suffisante pour faire la révolution non plus… Ça avait l'air plus un truc ciblé — ce qui pouvait laisser planer le doute quant à l'innocence des gens concernés — qu'une attaque contre toute une partie de l'école…

Franchement, si c’est juste une question de grade, continua-elle, faudrait peut-être se détendre deux secondes et aller demander comment ça se passe, plutôt, non…? Parce que c’est visiblement pas qu’une question de sang puisque tous les concernés ne sont pas nés-moldus et que tous les nés-moldus sont pas concernés. On peut peut-être juste chercher à savoir ce qu’il vous reproche avant de faire n’importe quoi, je sais pas…? Sérieux, on va pas faire virer tous les directeurs les uns après les autres au moindre truc, on va jamais s'en sortir sans quoi.

Jouer les rebelles, elle n’avait rien contre, elle l’avait déjà fait et même si ça avait été d’une efficacité toute relative, elle ne le regrettait pas vraiment… Mais il fallait peut-être revenir sur Terre cinq minutes là : vu ce qu’ils avaient l’air de reprocher au directeur, ils se sentaient peut-être un peu trop pousser des ailes, pour le coup…
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Antonella L. Mancini

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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyJeu 30 Déc - 21:57

Skyler
&
co


Sortir de l'ombre

Mon plan se déroule comme prévu. Les conviés arrivent les uns après les autres, à commencer par Blaze. Maxwell, Zeynep arrivent ensuite. Ils sont suivis par Hayden, celui que je connais le moins parmi mes quatre interlocuteurs. Le Serdaigle n'est pas seul : une gamine rousse, dont j'ignore le nom, se tient à ses côtés. Sa présence me contrarie, je n'en ai pas été informée. Notre rencontre ne commence pas sous les meilleures auspices mais je me garde bien de faire le moindre commentaire. J'ai trop de choses à gérer et ma concentration doit être maximale pour réussir le transplanage à plusieurs. Par ailleurs, si je veux apparaître comme un leader crédible, je ne dois pas me montrer tyrannique. Mon caractère de merde restera au placard, du moins pour commencer. Je n'avais pas prévu de devoir faire transplaner une personne supplémentaire, heureusement que Maxwell a également son permis. Nous nous répartissons les membres de notre groupe et transplanons. L'autre groupe - composé de Hilary, Charles, Daria et Marlon - ne tarde pas à faire son apparition. Tout le monde semble aller bien : en tout cas, ils ont encore leurs membres accrochés à leur corps. Le préfet de Gryffondor, avec qui j'ai vaguement communiqué par hibou, vient me trouver et me félicite pour mon plan qui se déroule - pour l'instant, sans accroc. « Joli transplagnage. » Je lui réponds sur le même ton. Sans lui, le plan n'aurait pas fonctionné et j'avoue être galvanisée par les compliments que je viens de recevoir.

Je me racle la gorge pour obtenir l'attention de l'assemblée. Mon discours est hésitant puis se fluidifie à mesure que je déroule les différents points auxquels j'ai réfléchi durant la nuit. Maxwell est le premier à réagir et m'envoie une vague de confiance incroyable. Je kiffe ce mec, sérieusement. Blaze poursuit en assurant que l'on pourra virer Sorensen comme nous avons viré Appleton. S'il savait ... Nous n'étions que des marionnettes aux mains des grandes familles de sang-purs. Charles, qui est venu malgré notre brouille, est le premier à émettre un doute. Sa prise de parole libère celle des autres et les interventions se succèdent. Je fais preuve d'une concentration intense pour ne pas perdre le fil et analyser les propos de chaque participant. Hayden se range à l'avis du Poufsouffle tandis que Daria évoque la possibilité de prévenir le Ministère. Je sais par le Professeur Aylmer que nos dirigeants sentent qu'il y a un truc louche mais entre le savoir et agir, il y a un gouffre ... Mon premier soutien face à ces interrogations vient - ô surprise - de Zeynep. J'approuve tout ce qu'elle dit : il y a peut-être quelque chose à tirer de cette gamine, finalement. La Poufsouffle obtient l'appui de Marlon : ce garçon est décidément la bonne surprise de la réunion. Je suis, là encore, totalement en accord avec son propos. J'adresse un regard à Hilary, qui demeure muette, et m'apprête à reprendre la parole quand une autre voix féminine me devance. La petite rouquine douche nos discours révolutionnaires d'un seul coup. Comment ça, c'est quoi le problème ? Elle est sérieuse ? Même si Michaela ne m'accuse de rien, je ne peux m'empêcher de lui adresser un regard peu aimable avant d'en lancer un deuxième à Hayden. Super l'amie qui peut nous aider, franchement. Quelle belle contribution !

Je préfère me taire et attendre que la rouquine ait fini de parler pour m'exprimer. Je fais bien, car la suite de ses paroles me fait bouillir de l'intérieur. « J'ai pas dit que j'allais mettre le feu à Poudlard. » Je commence par répondre aux autres prises de parole, afin de me laisser le temps de me calmer. Il faut que je tempère les ardeurs de certains : il n'est pas prévu que je me balade avec la tête de Sorensen au bout d'une pique. Je me tourne à nouveau vers Hayden. « Ce groupe est trop divergent pour parler de ses membres comme d'une seule entité. Tous ici n'ont pas quelque chose à perdre, ou du moins, le bénéfice surpasse la perte. » Personnellement, je n'ai rien à perdre mais certains semblent avoir plus de scrupules. S'il faut trouver un responsable pour garantir leur sécurité, ils n'auront qu'à donner mon nom. Je suis prête à prendre les coups pour les autres. « Je partage le point de vue de Zeynep. La lutte peut conduire à la défaite mais ne rien faire est déjà signe de capitulation. » Je marque une légère pause, le temps de reprendre mon souffle. « Le Ministère est resté impuissant devant la destitution d'Appleton alors qu'elle a précisément été orchestrée par les anciennes familles de sorciers. Inutile d'aller y chercher de l'aide. » Je sais que certains me demanderont des preuves mais je ne peux leur en fournir. Il faudrait que je sorte le souvenir de ma discussion avec Maxton de ma tête. Même si je savais comme faire, et ce n'est pas le cas, ce serait plus incriminant pour moi qu'autre chose. Je suis encore une fois dos au mur.

Il est maintenant temps de répondre à Michaëla. Je suis un peu tendue. J'ai l'impression que ma crédibilité va se jouer sur cette prise de parole. Si je ne me montres pas sûre de moi ou convaincante, tous mes efforts pour rassembler des adeptes tomberont à l'eau. J'ai trop travaillé, j'attends ce moment depuis trop longtemps pour qu'une meuf sortie de nulle part face tout capoter. « Evidemment que tous les nés-moldus ne sont pas dans le bronze, Sorensen n'est pas un idiot. » Ma langue claque. Je repense à la mise en garde de Carla, dans la volière. Notre adversaire est bien plus malin qu'Appleton, il ne fera rien d'ostensiblement raciste tant qu'il n'aura pas les appuis nécessaires. Quand ce sera le cas, en revanche, je ne réponds plus de rien ... Mes yeux se détournent de la Gryffondor pour embrasser l'assemblée toute entière. « Il n'est pas question de grade mais de libertés enlevées sans aucune justification. Mais ceux qui veulent "se détendre deux secondes et aller demander comment ça se passe" peuvent le faire. Voilà une première proposition d'action. » Je fais tous les efforts du monde pour ne pas me montrer piquante mais c'est comme une seconde nature chez moi : même en étant la plus aimable possible, ceux qui me connaissent peuvent deviner que je n'en pense pas moins. Aylmer m'a affirmé que rien dans mon dossier ne justifiait ma rétrogradation. Mais là encore, je ne peux rien dire à ce sujet. Je ne sais pas si le prof de Sortilèges est un soutien solide et fiable, je ne lui ai pas parlé de la réunion. Par ailleurs, il m'a demandé d'être discrète. « En ce qui me concerne, j'aide Hilary dans ses devoirs supplémentaires pour que la sanction du bronze ne soit pas trop lourde. C'est peut-être pas glorieux mais c'est déjà plus que certains ici. Constituer une communauté soudée n'est pas facile mais c'est le premier pas si on veut se hisser à leur hauteur. La brigade ne se tire pas dans les pattes. » Avec cette dernière phrase, mon regard s'est à nouveau posé sur Michaela. Cette fois-ci, le sous-entendu est clair. Je veux bien qu'on émette des réserves mais il est hors de question que l'on décrédibilise tout mon discours simplement parce que l'on est pas concerné. Après tout, en 40, les Juifs partaient casser des cailloux en Allemagne. C'était pas si dramatique, de quoi se plaignaient ils ? J'inspire un grand coup et réalise soudain qu'il faut quelque chose pour appuyer mon discours. Quelque chose de visible, de tangible pour montrer aux autres que je ne suis pas une illuminée. « Pour preuve que Sorensen n'est pas qu'un petit directeur un peu vieux jeu et strict sur les bords ... » Je me tourne désormais vers Zeynep. Elle va me détester, je le sais. Mais elle est l'une des seules à être aussi motivée que moi pour faire changer les choses. J'espère qu'elle comprendra, qu'elle devinera qu'il s'agit d'un sacrifice pour la cause. « Est-ce que tu veux bien nous montrer ton dos, s'il te plaît ? » Pourvu qu'elle accepte.

@Michaela O'Delee @Blaze H. Mansfield @Maxwell Carter @Charles T. Ehrlich @Hayden W. Lynch @Daria S. Winchester @Hilary Fitzpatrick-Priest @Zeynep J. Özdemir @Marlon O'Delee
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyVen 31 Déc - 16:00

Je me raidis en entendant Skyler prononcer mon nom. Et pourtant, je n’étais pas étonnée par sa demande. J’avais même envisagé de le faire avant qu’elle me le demande. En entendant Michaela suggérer que notre crainte était exagérée, que la politique du directeur n’était pas forcément si terrible, je savais déjà ce qui était la réfutation de ses propos. Je savais que j’avais la preuve du contraire. Et pourtant, je m’étais dit cela sans envisager sérieusement la possibilité de dévoiler cette preuve. Je l’avais dit à Skyler, bien avant cette réunion, je ne voulais pas que l’information de ma blessure se diffuse. Alors, l’idée m’avait traversé comme quand on se dit que c’était ce qu’il faudrait faire d’une manière lointaine, en pensant avant tout au désagrément d’une telle action. Montrer mes cicatrices, que je savais encore visibles, c’était dévoiler une faiblesse, me poser en victime, admettre que je n’avais rien pu faire. Mais c’était aussi la preuve de la cruauté du directeur, l’annonce de ce qu’il serait prêt à faire demain sur nous tous. Tout le reste n’était que discours, suppositions. Alors, je le savais, je n’avais au fond pas vraiment le choix. Cette lutte me tenait à coeur et malgré tous mes différents avec Skyler, sa réunion avait son importance. Tout ce qu’elle venait dire était juste. Et je pouvais la détester de m’exposer ainsi à la vue de tous, je savais qu’elle avait raison et qu’en me poussant à ce que je ne voulais pas faire, elle sauvait sans doute cette lutte que je voulais croire commune. Nous aurions le temps de nous expliquer plus tard, je prendrais le temps de m’énerver contre son intervention qui me mettait au pied du mur, mais je le ferais, je montrerais mon dos.
« Bien sûr »
Ma voix était blanche et n’importe qui pouvait lire dans mes yeux que ce n’était pas de gaîté de coeur que je le faisais. Je ne voulais pas le faire et pourtant, respirant profondément, je commençais à ôter ma robe.La situation était incongru et dans d’autres circonstances m’auraient fait sourire : j’allais sérieusement me déshabiller devant un groupe d’inconnus. Et parmi ces inconnus se trouvaient des gars comme Maxwell. Mais là, ce n’était pas un reste de pudeur qui me préoccupait. J’étais plutôt en train de m’intéresser à ce qui était maintenant encore visible. Les cicatrices en elles-même avaient disparues depuis bien longtemps et avec elles, la douleur qui m’avait lancée. Mais il restait tout de même des traces, des marques rougeâtres qui témoignaient de ma blessure. Le dessin n’était plus vraiment identifiable, j’aurais pu commencer à envisager mentir sur l’origine de ces marques, mais je venais de décider de dire ce qu’elles étaient vraiment. Alors tout en me débattant avec les manches de ma robe, tout en angoissant un peu de la situation, je me mis à expliquer, bientôt presque nue devant mes interlocuteurs.
« Vous vous êtes sans doute demandé quelle était le sens de la punition de Dmitri la dernière fois, pourquoi il s’en tirait en dessinant une caricature… Si vous regardez attentivement, vous verrez des marques rouges dans mon dos et ce n’est peut-être plus trop visible mais ces marques forment la caricature qu’il a dessinée. »
Je m’arrêtais un instant, pour reprendre mon souffle, pour mesurer et leur faire mesurer ce que j’allais dire.
« Son dessin s’est inscrit dans mes chairs, s’est fait avec mon sang. Ce que vous voyez c’est le reste des cicatrices que m’a infligé le directeur. »
Je levai les yeux vers Skyler, j’avais fait ma part.
« Il est prêt à ça. Voilà peut-être ce qui attend ceux qui aujourd’hui pense que la situation n’est pas si terrible. »
Et brusquement, je me rappelais de Dmitri, que je venais d’exposer sans son consentement, alors qu’il n’était même pas au courant de cette réunion. Il m’en voudrait peut-être mais j’avais finalement le sentiment d’avoir fait mon devoir.
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyMar 4 Jan - 13:23

C’était un spectacle étrange que de voir entassés dans le « salon » de la cabane hurlante tant de gens de tout âges. En général on ne s’aventurait ici qu’à deux ou trois, le temps d’un frisson ou – au pire – d’une soirée. Là, il fallait croire que les lieux avaient été transformés en véritable salle de meeting où avis et commentaires s’enchaînaient à la volée. Skyler menait le bal avec une certaine efficacité, mais les élèves les plus jeunes exprimaient déjà certains doutes. Réflexes de peureux, assurément, Blaze n’avait jamais imaginé que tous ceux-là se lèveraient comme un seul homme au cri de « vive la révolution » avant de marcher sur Poudlard fourches et baguettes aux poings. De toute façon ça n’aurait pas été une très bonne stratégie.

Du point de vue du jeune homme, il allait falloir travailler au corps tout ce petit monde-là. Le motiver, lui donner des raisons de croire à une victoire et lui faire miroiter les avantages à en tirer. Sans ça, les gens baisseraient sûrement la tête. On ne pouvait pas vraiment leur faire confiance. C’était pour ça qu’il n’avait pas suivi la même stratégie que Skyler, au départ, et continuait d’avancer de son propre côté. Réunir une foule de gamins et espérer leur faire développer une conscience révolutionnaire, il n’y croyait pas. De son point de vue, on irait beaucoup plus vite en jouant sur les intérêts de chacun, à coup de promesses et de chantage, afin de mener un plan décidé secrètement par un petit groupe de gens malins. Franchement, qui s’imaginait qu’un Charles ou une Daria apporterait quoi que ce soit à leur opération ? Ils étaient au mieux des exécutants, pas des têtes pensantes.

Mais bon, toutes les stratégies étaient bonnes à prendre, et il était prêt à apporter tout le soutien nécessaire à Skyler sur ce coup-là.

Ses doutes devinrent toutefois plus concrets avec les interventions en demi-teintes de Charles, Hayden et Daria, contrebalancée par celles de Zeynep et Marlon. Il y avait clairement deux pôles qui se dessinaient devant eux et comme lors du bizutage, il fallait repérer les fortes têtes pour taper dessus. Un seul élément trop rebelle pouvait entrainer dans son sillage tous les indécis, mais en l’écrasant immédiatement on pouvait éviter la catastrophe.

A la surprise du jeune homme, ce fut Michaela qui endossa ce rôle, une fille de gryffondor qu’il n’avait croisé qu’une seule fois, à l’occasion d’une petite sortie à Halloween, et qui ne lui avait pas laissé franchement grande impression.

Bras croisés, adossé à l’un des murs de la pièce, il la considéra avec scepticisme. Le principal problème avec elle, c’est qu’elle était la sœur de Marlon. Et il avait besoin de Marlon. Même il aimait bien Marlon. Du coup il se fit couper l’herbe sous le pied par Skyler. Sa réponse était assez complète et Blaze la trouva convainquante, ressentant même une pointe de fierté, à sa place il aurait sans doute été un peu plus désagréable et moqueur.
La situation toutefois pris un tour plus surprenant quand elle invita Zeynep à… leur montrer son dos ?

Blaze se méfiait de Zeynep. Trop imprévisible, manquant clairement de subtilité à l’image de Dmitri, ces deux-là avaient du potentiel mais le gâchaient systématiquement en fonçant droit où on les attendait au point de devenir presque caricaturaux. Si ça n’avait tenu qu’à lui, Blaze aurait écarté Zeynep de la réunion, quitte à la tenir informée plus tard, elle était du genre à braquer les gens.

Toutefois, il comprit mieux le choix de Skyler en découvrant le dos de la jeune fille avec le reste de ses camarades. Ca avait dû être douloureux… et c’était aussi une occasion parfaite pour reprendre l’ascendant.

- « Ce genre de personnes agissent dans le dos, c’est leur truc. Si on se fie seulement aux apparences on sera toujours trompé. »

Il parlait d’un ton posé, tout en fixant Michaela d’un œil neutre. Si elle se rangeait de leur côté, les autres suivraient il en était certain. Il soupira, feignant d’être désolé.

- « C’est seulement quand on les contrarie qu’on réalise de quoi ils sont capables et ça peut aller loin, ceux qui ont vécu Blackman s’en souviennent. »

Cette fois-ci son regard alla d’Ayden à Charles en passant par Daisy.

- « On peut choisir de retourner à son petit confort et de fermer les yeux sur ce qui se passe actuellement dans l’ombre de l’école, ou décider d’être solidaires avec ceux qui sont sur la ligne de front. La question c’est pas de savoir comment, c’est d’abord d’être d’accord sur ce principe : on ne laisse personne derrière. »
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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyMar 4 Jan - 20:03

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PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2


Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

– Meuf, si tu vois aucun problème, pourquoi t’es là en fait ?

Demanda le jeune homme à la gryffondor (@Michaela O'Delee ) qui venait d’ouvrir la bouche pour s’offusquer de cette réunion. Déjà, elle attaquait un peu gratuitement Skyler, ce qui ne lui plaisait clairement pas en tant que pote, et deuxièmement, elle se la jouait un peu trop au dessus, grande princesse mature, ce qui avait le don de le souler. Surtout que Max en avait déjà assez bien ras-le-cul d’avoir un grade de merde, donc il ne fallait pas trop le titiller sur le fait que ce soit soi-disant pas si grave que ça. Voilà que miss-je-donne-des-leçon-à-tout-le-monde leur demander de se détendre parce que ce n’était pas la fin du monde. En plus, elle offrait un super conseil : aller demander au corps professoral comment ça se passait … Bien sûr, quelle brillante idée. Max se mordit la lèvre pour s’empêcher de répondre une seconde fois. Tacler les gens, oui, mais bon il ne fallait pas trop envenimer les choses. Après tout, Skyler s’était donné du mal pour organiser cette réunion. D’ailleurs, la serpentard reprit la parole, prête à répondre aux interrogations des personnes présentes. Après avoir répondu à quelques autres élèves, elle se tourna vers la gryffondor un peu relou pour la remettre en place, et lui expliquer ce qu’elle pensait de la tactique de Sorensen. Max n’était pas allé jusque là dans son analyse, mais il était vrai que ce qu’elle racontait avait du sens. Le poufsouffle n’était pas un né-moldus, mais c’était sans doute sa réputation qui lui valait une telle place dans le classement. INJUSTE. Car jusqu’à maintenant il n’avait rien fait d’autre que de se tenir à carreau …

Skyler exposa le fait qu’elle aidait une fille pour ses devoirs supplémentaires qu’elle avait injustement gagné à cause de son grade. Elle se montrait donc sympa avec quelqu’un tout en essayant de former une communauté soudée. Bonne idée. Dommage qu’elle soit pas dans la même année que lui, sinon il lui aurait demandé de lui faire, enfin aider à faire, ses devoirs lui aussi.

– Perso, j’ai arrêtais de rendre mes devoirs là. Par flemme, on est d’accord, mais pour la communauté soudé aussi hein.

*Bien sûr.*

Par contre Max ne s’attendait pas à la suite des évènements. Zeynep remonta sa robe pour leur montrer son dos. Dessus des marques rouges, dont elle expliqua bientôt les origines. Le poufsouffle fronça les sourcils. Mais WTF.

– ATTEND mais pourquoi il t’a incrustré le dessin d’un autre gamin stupide sur le dos, c’était quoi le but ? Je comprends pas.

D’habitude il lui en fallait beaucoup pour être choqué, mais là, clairement, il l’était. La pauvre. Mais comment est-ce que c’était possible de faire ça à une enfant ? Pas étonnant que Skyler soit très remontée contre la direction. Pas étonnant que Zey en ait après les SP. Blaze repris ensuite la parole, bien décidé à reprendre l’ascendant, à se montrer fort, tel un bon leader. Maxwell acquiesça à ses paroles. Il était pas si stupide que ça, le gosse tiens donc.



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Eléonore G. Wright

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Message(#) Sujet: Re: Sortir de l'ombre⇝ Les indignés Sortir de l'ombre⇝ Les indignés EmptyMer 2 Fév - 22:31



Sortir de l'ombre
Avec Les indignés

Eléonore avait été plus ravie que surprise quand elle avait reçu un étrange parchemin totalement sibyllin. Peut-être qu’elle aurait dû se méfier, mais l’idée d’une aventure était bien plus forte que toute la défiance qu’elle pouvait ressentir. Cela ne sonnait pas réellement comme un guet-apens. Après tout, la mystérieuse amie qui devait l’emmener Dieu seul savait où se montrerait alors qu’elle serait encore dans le magasin de bonbons. Cela lui laissait toute latitude pour partir si elle souhaitait. Ce dont elle doutait profondément. L’attrait du mystère était plus fort que la peur.

Le jour J, elle se rendit tranquillement chez Honeydukes et passa la commande qu’on lui demandait, guettant du coin de l’œil qui viendrait l’aborder. Il y avait bien trop d’élèves de Poudlard pour qu’elle soit en mesure de deviner cette information seule. Elle était tellement aux aguets qu’elle avait l’impression que tous les élèves qui transitaient par la confiserie la surveillaient alors que cela n’avait aucun sens. Elle venait de terminer de ranger ses sucreries dans son sac quand Hilary, une Gryffondor s’approcha d’elle pour l’entraîner vers un groupe composé de plusieurs années, dont certains plus connus que d’autres. Elle les salua poliment et son visage s’éclaira quand elle vit Charles. Elle aimait bien le garçon. Il était discret l’extrême, mais ils échangeaient quelques mots parfois en cours. Intelligent sans aucun doute. Triste aussi d’une certaine manière. Du moins c’était ainsi qu’elle voyait sa solitude. Elle s’approcha de lui et lui souffla avec un sourire sincère

- Charles ! Je ne savais pas que tu serais là, tu sais ce qu’on va faire ?

Elle ne l’imaginait pas courir après le frisson de l’inconnu comme elle. D’accord, elle ne le connaissait pas assez pour en être certaine, mais il lui avait semblé plutôt prudent. Le fait qu’il accepte de suivre le groupe signifiait soit qu’il n’y aurait rien de palpitant, soit qu’il en savait assez pour avoir évalué les risques. Il la gratifia d’un regard étonné, comme si cela était surprenant qu’elle ne sache pas à quoi s’attendre et elle se sentit obligée de se justifier.

- La lettre n’était pas signée.

Elle haussa les épaules. Elle allait ajouter quelque chose quand le préfet de Gryffondor les fit transplaner à la Cabane hurlante. Elle songea avec un intérêt plus calme et moins enfantin que ce plan était particulièrement bien organisé. Trop même. Qu’est-ce qui pouvait bien justifier tant de prévoyance ? Elle observa Charles à la dérobée et esquissa une moue amusée en le jugeant moins confiant. Elle se pencha et lui murmura en guise d’encouragement

- Je ne savais pas que tu aimais l’aventure, Ehrlich. C’est cool.

Elle entra dans la bâtisse dans pas léger, presque dansant et dévisagea les personnes présentes. Son préfet, sans alcool ni filles à son bras, ce qui était une première sans doute. Un Serdaigle qui était dans l’équipe de Quidditch, Blaze. Skyler Mills. A voir comment les autres interagissaient avec elle, elle était l’organisatrice. Et c’était une nouvelle qu’elle ne savait pas comment interpréter.

Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas croisée. Presque depuis les cachots sous Blackman. Quelques bonjours polis, mais rien de plus. Elles n’étaient pas amies à l’époque, elles n’avaient pas cherché à l’être en sortant de là. Ce n’était pas qu’elle n’était pas intéressante, c’était même tout le contraire, mais Eléonore avait fait attention de ne pas conserver énormément de relations de cette période. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs qu’elle avait relégués au fond de son esprit et elle n’avait pas envie de compter parmi ses proches des personnes qui l’avaient vue quand elle se trouvait dans un état de vulnérabilité extrême. Pourtant, elle avait été l’une des plus optimistes, mais cela ne l’avais pas empêché de pleurer ou de se lamenter. Alors voir Skyler, c’était bizarre parce qu’une part d’elle l’admirait autant qu’une autre avait envie de l’oublier. Ses yeux clairs se posèrent tout à tour sur chaque personne présente, notant que beaucoup d’entre eux avaient été ses compagnons d’infortune dans les cachots. Coïncidence ?

Elle s’adossa au mur le plus proche, son enthousiasme remplacé par une concentration extrême. Elle souhaitait comprendre la dynamique qui se jouait ici et pourquoi elle en faisait partie. Comme pour lui souffler la réponse, Skyler prit la parole et son visage ne laissa transparaître aucune émotion, ni adhésion, ni rejet. Evidemment qu’elle était contre ce classement, évidemment qu’elle avait les mêmes craintes que la jeune fille pour être passée dans cet enfer. Toute la question était de savoir si elle avait envie de quitter son cocon feutré pour en savoir plus. Tranquillité contre passion. Sécurité contre risque.

La vie est trop courte pour la neutralité.

Elle soupira discrètement. Elle n’aimait pas le fait de ne pas avoir pu réfléchir avant à ce qu’elle aurait fait si elle avait eu connaissance du contenu de cette réunion. Charles prit la parole et elle se surprit à hocher la tête, le considérant sous un jour nouveau. Remarques pertinentes et courage de les dire en public. Intéressant. Ce fut la dernière phrase d’un garçon de sa classe, Hayden, qui la fit tiquer. On a tous quelque chose à perdre. Bien sûr, c’était évident. Mais si le risque de perdre devait systématiquement l’emporter sur celui de gagner, à quoi bon exister ?

- La question n’est pas ce qu’on a perdre, mais ce qu’on a déjà perdu si on ne fait rien et si c’est acceptable.

Elle adressa un sourire à Michaela qui se trouvait près de lui et lui adressa un petit geste de la main pour la saluer. Décidément, tout le monde sauf elle était au courant de cette sorte de club de la cabane hurlante. Est-ce qu’y avoir été intronisée faisait d’elle une personne cool ? Elle aimait beaucoup cette idée. Son sourire s’agrandit avec une forme d’affection quand Mika prit la parole à son tour. Elle était mignonne. Si tous les élèves de Poudlard avaient été des souriceaux, elle aurait été la première à crier au scandale. Il était toujours amusant de voir comment elle hiérarchisait les causes chères à son cœur. Elle réfléchit à une comparaison quelques secondes et tenta de lui expliquer

- Ce ne sont pas que des grades. C’est comme si …. Comme si on était des lapins, tu vois. Les plus mignons sont adoptés et ceux qui ont des gènes différents, les albinos, on s’en sert pour des expériences. Dans un labo, ça commencerait par un régime alimentaire spécifique pour des tests et ça finirait mort dans une cage. Pour les nés-moldus, ça pourrait tourner de la même façon.

Puis Zeynep montra son dos et elle se tut en distinguant les traits de la caricature. Hum. Peut-être que l’emploi du conditionnel dans sa phrase précédente était déjà beaucoup trop optimiste.

@Charles T. Ehrlich
@Skyler P. Mills
@Michaela O'Delee
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