[COURS][Années 3-4] Le nombre d'expression

Le nombre d'expression

Alice commençait à bien connaître ses élèves et même, à être impatiente de les retrouver, pour ce qui était des quatrième année. Intéressés et curieux, ils avaient montré lors de leurs premiers cours, l'année précédente, beaucoup d'attention et de soin à l'étude de sa matière. Ils étaient jeunes, ils avaient une année de travail sur le sujet. Mais, dans tous les cas, ils étaient contents de découvrir des choses à propos d’eux-mêmes et des autres. Alice leur avait d'abord expliqué les bases de l’Arithmancie avant de leur présenter la table de Tripoli et la façon de compter qui leur permettrait ensuite d'analyser les choses. Elle espérait que les plus jeunes, peu nombreux, suivraient sans mal.

Car pour analyser, il fallait savoir utiliser les nombres qui régissaient cette matière. Et aujourd'hui, elle allait leur faire étudier le premier d'entre eux, le nombre d'expression. Elle ignorait si, parmi ses élèves, quelqu'un aurait une idée de ce qu’était ce nombre et à quoi il correspondait, mais elle avait bien l'intention de les inviter à participer autant que ce serait possible. Les élèves étaient, en général, très volontaires et ne manquaient pas de vouloir intervenir quand ils le pouvaient. Quand ils ne le pouvaient pas, cela ne les empêchait pas de poser beaucoup de questions. En définitive, elle les trouvait impliqués.

« Bonjour à tous », déclara-t-elle lorsque tout le monde se fut installé. « J'espère que vous allez tous bien. Avant de commencer, l'un des quatrième année pourrait-il me rappeler ce qu’est la table de Tripoli et comment elle permet de calculer des nombres clefs ? Les troisième année, écoutez attentivement. »

Il était important pour la jeune professeure que ses élèves aient bien compris la base. C’était elle qui allait rythmer, du moins en fond d'écran, l'ensemble de toutes les leçons qu'ils auraient au cours de leur scolarité. Le calcul par la table de Tripoli était la base. Une fois qu'elle se fut assurée que cette notion était bien intégrée, elle passa au sujet du jour. Elle savait qu'ils avaient certainement hâte de se mettre aux choses sérieuses et ils allaient enfin pouvoir commencer à analyser un peu des personnalités.

« Le sujet d'aujourd'hui et le nombre d'expression. Quelqu’un saurait il me dire à quoi correspond le nombre d'expression, comment on le calcul et comment on l'interprète ? »

@Ombeline de Chateaubriant @Kathleen Kirte @Aurore W. McAlister @Sidney Driscoll @Lilith C. Davis

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Le nombre d'expression

ft. Sidney Driscoll, @Lilith C. Davis & les autres élèves

Quand j'arrive devant la salle d'arithmancie, je me rassure en voyant qu'il y a des plus jeunes. J'imagine qu'ils sont en troisième année parce que, si j'ai tout compris, c'est là qu'on peut commencer à apprendre cette matière. Ça veut sûrement dire qu'on va commencer par le tout début, et que j'aurais pas l'air trop débile à ne rien comprendre puisque, en soi, ceux qui commencent vont rien comprendre non plus. Je lâche un « bonjour » presque inaudible à l'attention de notre professeur. Je ne me souviens plus de son nom, il y a trop de gens à retenir en trop peu de temps, c'est compliqué. Mais bon, elle va sûrement le rappeler, surtout si y'a des nouveaux. Je remarque rapidement la tignasse rousse de Lilith. C'est vrai qu'elle avait dit qu'on avait la même option ! Je m'approche un peu timidement et désigne la chaise vide à côté d'elle d'un geste maladroit.

— Je... je peux me mettre là?

Mon cœur accélère la cadence juste pour cette question. J'aurais sûrement pu me mettre derrière elle ou totalement à l'opposé, histoire de ne pas la déranger... mais en même temps, je ne suis pas certain d'avoir envie d'être tout seul, surtout dans un truc que j'ai jamais fait. Si ça se trouve, elle est sacrément nulle mais, au moins, on serait nuls ensemble... J'attends quand même son accord et je finis par m'installer, presque sans bruit, en faisant bien attention à ne pas empiéter sur son morceau de table. Je commence à devenir doué pour me faire tout petit, je crois. Pourtant, en vrai, ça n'est pas le cas. On commence à me repérer d'un peu loin, ces dernières années. Je ne m'en étais pas tant rendu compte avant de me retrouver au milieu de gamins de onze ans... La honte totale. Finalement, quand tout le monde est installé, la professeur prend la parole :

— Bonjour à tous. J'espère que vous allez tous bien.

Et c'est tout pour la présentation... Je sais pas trop quoi en penser. Les autres, j'arrivais à comprendre, encore que généralement ils avaient un mot pour Harriet et moi, en mode « je suis Monsieur Machin »... mais là, y'a des élèves qu'elle a jamais eu, même pas que moi, et elle prend même pas cette peine. Et je parle même pas d'une explication brève de la matière, de ce qu'on est censé voir ou faire... Au lieu de ça, le cours démarre presque aussitôt :

— Avant de commencer, l'un des quatrième année pourrait-il me rappeler ce qu’est la table de Tripoli et comment elle permet de calculer des nombres clefs ? Les troisième année, écoutez attentivement.

J'essaye de me fondre avec la chaise, de disparaître du champ de vision de la prof... Je n'ai jamais entendu parler de table de Trivoli ou je sais plus quoi. La seule table que je connais, en plus des meubles, c'est la table de multiplication. Et encore avec le temps, j'en ai zappé une bonne partie je pense. Je pose un regard presque désespéré sur ma voisine. Elle va être obligée de faire tout le boulot toute seule, la pauvre. Ou alors la prof devra faire la question et la réponse. Je me tends un peu sur ma chaise. J'ai hâte qu'on passe à la suite et que « les quatrième année », comme elle dit si bien, elle les oublie.

— Le sujet d'aujourd'hui est le nombre d'expression. Quelqu’un saurait-il me dire à quoi correspond le nombre d'expression, comment on le calcule et comment on l'interprète ?

Là encore, elle parle chinois pour moi... Alors je me contente de ce que je peux faire : prendre une plume — en espérant ne pas mettre de l'encre partout — et une feuille et noter ce qu'elle va bien pouvoir raconter...

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Le nombre d'expression

feat. @Sidney Driscoll & les autres élèves

Après quelques détours causés par ses difficultés à s’orienter dans les nombreux couloirs du château, Lilith finit par trouver sa salle de classe et s’installa avec quelques minutes d’avance. C’était presqu’un exploit, et ses joues rougies par l’effort de marcher vite pour arriver à l’heure en attestaient. Elle avait une fâcheuse tendance à arriver avec du retard aux cours qui se trouvaient dans les étages supérieurs de Poudlard. C’était peut-être la quatrième pour Lilith, mais elle se perdait toujours autant qu’à ses débuts. En s’installant à la table qu’elle avait repérée, elle salua chaleureusement le Professeur Cooper qui était aussi, au passage, sa Directrice de Maison. Lilith se sentait à l’aise avec elle. Cooper était au courant de ses difficultés cérébrales et ne se montrait jamais méchante, ce que Lilith appréciait tout particulièrement.

Elle était en train de scrupuleusement sortir sa plume, son encre et ses parchemins lorsqu’un jeune garçon s’approcha d’elle pour lui demander si il pouvait s’installer à côté d’elle. Lilith redressa la tête et lui adressa un sourire chaleureux. « Bien sûr ! Je t’en prie ! » Alors qu’il prenait place, Lilith le détailla du coin de l’œil. Il faisait grand pour un élève de troisième année. Est-ce qu’il était en quatrième du coup ? Comme elle ? Pourtant, elle ne se souvenait pas l’avoir déjà croisé aux cours d’Arithmancie. Cela était très étrange. Elle se doutait que sa mémoire devait encore lui jouer des tours. Dans le doute, elle préférait se montrer cordiale. Surtout que c’était lui qui avait voulu s’assoir à côté d’elle. « On a déjà fait connaissance ? Moi c’est Lilith ! Et toi ? » Demande-t-elle d’une voix enjouée pour faire la discussion avant que le cours ne commence.

Le professeur Cooper finit par prendre la parole. Lilith regarda autour d’elle pour évaluer le nombre d’élèves qui composait cette classe et elle se rendit compte qu’ils étaient vraiment peu. C’était un comité réduit, si on puis dire. L’introduction de sa directrice de maison fut courte. Elle ne s’embarrassa pas d’un monologue barbant. Pour autant, Lilith eut l’impression qu’on venait de lui jeter un seau d’eau dessus. Cooper venait de demander à ce que les quatrièmes années fassent un rappel sur la table de Tripoli, un concept abordé l’année précédente. De ce qu’elle avait vu, ils n’étaient que deux quatrièmes années. Elle, et son voisin. « Tu sais ce que c’est toi ? » Murmura-t-elle vers son voisin, pleine d’espoir. Un regard vers ce dernier lui suffit pour les réduire à néant. Il était aussi désespéré qu’elle. Sentant le regard de Cooper se poser sur elle, Lilith sentie ses joues s’embraser. Elle était prête à parier qu’elle devait être cramoisie jusqu’à la pointe de ses cheveux. Lilith se mâchouilla nerveusement la lèvre, réfléchissant du mieux qu’elle pouvait, avant de tenter un truc pour sauver son honneur et celui de son voisin. « La table de Triboli … Euh Tripoli pardon. C’est euh … Pour suivre une suite de chiffre ? Afin de les analyser ? » Tenta-t-elle assez piteusement, rougissant de plus belle, n’ayant pas vraiment la moindre idée de ce qu’elle racontait. Parfois, elle se demandait pourquoi elle avait choisi l’arithmancie parmi toutes ces options. Après tout, elle n’avait aucune mémoire. Comment était-elle supposée se souvenir de chiffres en plus du reste ? Elle adressa un regard désolé à son voisin, espérant que cette réponse suffirait à la professeure.

Lorsque Cooper enchaîna sur le nombre d’expression, Lilith ne tenta même pas sa chance. Une seule réponse vaseuse suffisait pour l’instant. Elle n’avait pas besoin de s’afficher tout de suite comme l’inculte de quatrième année. Heureusement ils n’étaient pas nombreux. Mais c’était déjà bien suffisant pour que Lilith se sente embarrassée à mort.

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Le nombre d'expression

Feat. @Professeur A. Cooper, @Ombeline de Chateaubriant, @Kathleen Kirte, @Sidney Driscoll & @Lilith C. Davis

Ah, la troisième année, on ne pouvait pas le nier, c'était, une année, bien différente des deux premières, car il y avait des cours en plus et que j'avais pu choisir et en ce qui me concernait, j'avais choisi notamment le cours d'arithmancie ainsi que l'étude des runes, pour être honnête, si j'avais pu en prendre plus, je l'aurais fait.

Aujourd'hui, j'avais justement mon premier cours d'arithmancie avec le professeur Cooper et de ce que j'avais pu voir, nous allait être avec les élèves de quatrième année également. Je me rendis donc au sixième étage lorsque que j'entrai le professeur était déjà présent ainsi que deux autres élèves que je ne connaissais pas et ma meilleure amie qui suivait aussi ce cours n'était pas encore là. J'étais tout de même très contente d'ailleurs qu'on allait avoir un cours optionnel ensemble, j'allais donc m'asseoir à une table non loin du professeur Cooper avant de dire :

- Bonjour professeur, hâte d'avoir ce premier nouveau cours pour moi avec vous.

Après quoi, l'institutrice prit la parole en saluant tout le monde dans un premier temps et demanda à l'un des élève de quatrième année de lui rappeler ce qu'était la table des tripoli et comment elle permettait de calculer le nombre de clefs. Quant aux troisièmes années, il devait simplement écouter attentivement ce que je fis bien évidemment. Mais visiblement, les deux autres élèves qui étaient déjà là n'avaient pas l'air de trop s'y connaître cependant, il me semblait avoir lu quelque chose à ce sujet et je dis sans trop de conviction :

- Ce n'est pas une table qui permet de transformer des lettres en chiffre ?

Par contre en ce qui concernait la deuxième question du professeur Cooper, je n'en savais strictement rien, c'était tout de même mon premier cours d'arithmancie et je ne m'étais pas encore totalement focalisé dedans.

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Sam aimait les nombres. Elle n'avait jamais vraiment su d'où ça lui venait, n'avait à vrai dire pas réellement cherché à savoir ; elle avait bien un lointain parent qui était comptable, le fils de la soeur du cousin d'elle ne se rappelait plus quelle tante, mais enfin elle avait du le croiser une fois dans sa vie à une fête de famille et il était loin de lui avoir laissé un tel souvenir impérissable qu'il en aurait fait naître en elle cette affection pour les mathématiques.

Toujours était-il qu'elle aimait les nombres. Les nombres étaient logiques, ordonnés, obéissaient à des règles précises et se soumettaient dès lors qu'on les avait comprises. Aussi quand au début de l'année dernière on lui avait présenté les différentes options, elle n'avait pas hésité un instant à s'inscrire au cours d'Arithmancie. Cette matière était assez rapidement devenue sa préférée, supplantant même les Sortilèges. Et bien qu'elle crèverait la bouche ouverte avant de l'admettre à voix haute, elle aimait bien le professeur Cooper. Trouvait ses cours intéressants, respectait sa passion.

Elle arriva en avance au premier cours, allant immédiatement retrouver sa place de l'année précédente, seule à une table au fond de la classe. Elle sortit son livre d'Arithmancie tout corné et abimé et le posa sur le bois. De nombreux signets dépassaient de ses pages, et elle tapota brièvement sa couverture comme on le ferait d'un animal, un sourire sur les lèvres.

Celui-ci disparut quand le deuxième élève fit son apparition. Elle s'affala un peu plus sur son bureau et se mit à attendre tranquillement le début du cours tandis que la classe se remplissait. Puis le professeur prit la parole, et Sam se redressa, poussant de ses jambes tendues son dos contre le dossier de la chaise pour la faire balancer vers l'arrière.

Oui, bon, la table des équivalence, ils connaissaient. A = 1, tout ça. Certes il y avait à l'apprendre aux troisièmes années, mais elle pouvait s'octroyer quelques instants à rêvasser. Puis le professeur en vint au nombre d'expression, et Sam releva la tête. Elle observa ses camarades en se demandant qui allait répondre, et se mit sans s'en rendre compte à le faire à voix basse.

« Ce qui permet de déterminer le caractère et la personnalité d'quelqu'un. Avec son nom et son prénom. »

Le nombre d'expression

Murphy renoue avec les chiffres

L’arithmancie était une discipline qui mettait Murphy dans une position bien délicate : elle croyait dur comme fer aux mathématiques et à son infinité de potentialités. Elle croyait également en la magie, et l’univers sur lequel cette dernière ouvrait une porte. En revanche, le mélange des deux… laissait place à beaucoup trop d’interprétations floues et imprécises. Depuis qu’elle était enfant, la jeune Serpentard se fiait à la logique pour baser le fondement de chacun de ses raisonnements, pour construire des théories méthodiquement et ainsi aboutir à des décisions rationnelles. À chaque épreuve des marathons de mathématiques ou des tournois d’apprentis chimistes, elle avait su puiser dans la science moldue les réponses à ses questionnements… Et depuis que la magie était apparue dans sa vie, elle avait du s’adapter, ce qui impliquait d’essayer de voir le monde différemment. Le plus souvent, Murphy s’y employait avec ferveur, voyant les potions comme une continuité de la chimie organique, l’astronomie comme un prolongement de l’étude stellaire par l’oeil des sorciers… Or, l’arithmancie, telle qu’elle était enseignée à Poudlard, soulevait chez elle bien des questionnements : pourtant plus cohérente que la divination, il y avait de trop grandes zones d’ombre dans cette matière qui méritaient d’être élucidées, et peu de théories avancées avaient été vérifiées. Et tandis qu’elle montait quatre à quatre les marches des escaliers la menant au sixième étage, Adrian ne perdit aucune occasion de la railler : « Ah oui, j’avais oublié que t’avais ton cours de geeks. Vous allez faire quoi aujourd’hui, des sudokus ? » Elle leva les yeux au ciel, portant péniblement sur son épaule son sac qu’elle avait saturé d’ouvrages volumineux. Même sous la forme de fantôme, son frère ne la prenait jamais au sérieux, de toute façon… « Ha ha ha. Très drôle Adrian, je suis morte de rire. » se contenta-t-elle de répondre avant de gagner la salle de classe, où elle salua discrètement le professeur Cooper, qui commençait à peine l’introduction de son cours. En arrivant, elle ne put s’empêcher de remarquer que la place aux côtés de Lilith était prise… par un garçon. On aurait dit le nouveau, qui venait d’être réparti. Ils avaient l’air de bien discuter tous les deux, ce qui suscita un vif intérêt chez elle… L’adolescente se promit mentalement de l’interroger une fois qu’elles seraient sortie : le fait de parler à un garçon qu’elles ne connaissaient pas était assez rare pour valoir la peine d’être mentionné. Elle rejoint finalement Samantha, qui était installée seule à une table au fond de la classe, et lui adressa un franc sourire. Sa camarade de dortoir lui était sympathique, et son affection pour les nombres n’y était pas pour rien.

La définition proposée par Samantha n’était pas fausse… mais était-elle vraie pour autant ? Murphy ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu sceptique lorsqu’il était question d’utiliser les chiffres pour déterminer le caractère d’un individu. Evidemment, il y avait encore mille-et-une inconnues qui rendaient l’arithmancie encore bien mystérieuse à ses yeux, et en attendant qu’elle parvienne à comprendre comment tous ces rouages fonctionnaient ensemble, elle avait encore beaucoup à apprendre. Sans perdre de temps, elle leva la main, sans craindre de se tromper : « Le nombre d’expression, c'est un nombre qui est censé être calculé en additionnant les consonnes et les voyelles correspondant à un chiffre dans la table de Tripoli. Si le résultat dépasse 9, on additionne les deux chiffres du total entre eux pour obtenir un nouveau chiffre, puis les mots entre eux. Par exemple, le nom et le prénom d’une personne... et on obtient ce fameux nombre d’expression, qui est censé représenter la synthèse de la motivation d’un profil psychologique. Vous voyez le truc ? » Elle s’interrompit pour reprendre son souffle, après avoir tout débité très rapidement. Rien de ce qu’elle avait pu répondre n’apportait quoi que ce soit de concret : tout cela était ridiculeusement facile. Tous les membres de l’équipe de maths de son école s’ennuieraient avec un calcul aussi simple… Mais c’était là que leur enseignante pouvait se révéler surprenante : si ça se trouvait, elle avait prévu de leur faire résoudre le problème de leur nombre d’expression à l’aide de deux inconnues pythagoriennes, ou de factoriser et développer ce dernier. Murphy en trépignait d’avance : les mathématiques et leur logique implacable lui manquaient… « Enfin, ça c’est ce qu’on raconte, mais ça ressemble un peu à de la divination de comptoir, si vous voulez mon avis. Les symboliques et les interprétations telles qu’on les connaît, ça vaut un peu pour tout le monde… comme dans l’horoscope moldu. » Maintenant, elle était véritablement curieuse de connaître le point de vue du professeur Cooper sur la question. En fonction de cela, elle déterminerait si cette matière valait la peine d’être poursuivie et approfondie, ou si… au contraire elle perdait de précieuses minutes qu’elle aurait pu consacrer à ses recherches.

@Samantha M. Lowell

Emi Burton

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Murphy's law

by Wiise

Le nombre d'expression

Cette classe était celle des novices. Une partie était dans sa classe depuis déjà un an, mais même eux n’avait pas beaucoup d’expérience en Arithmancie. Alice s’efforçait d’être plus patiente avec eux qu’avec les plus vieux. Elle avait, de base, énormément de patience. Mais elle en déployait davantage avec les plus jeunes qui avaient besoin de plus d’encadrement. Et elle s’efforçait de faire tout ce qui était possible pour leur construire de bonnes bases afin de pouvoir ensuite analyser les choses avec davantage de précision. La maîtrise de la table et du calcul était essentielle pour ensuite parvenir au résultat final.

La réponse de Lilith Davis fut vague et malhabile. Elle jaugea les autres élèves qui souhaitaient tenter une réponse à cette question. Ce fut donc étonnamment une troisième année qui répondit au plus juste. Aurore était une Serdaigle que Alice n’avait pas beaucoup fréquentée. Elle n’était pas une amie proche de sa fille et elle n’avait suivi que quelques cours, ceux du début de l’année. Mais elle étudiait et elle trouvait souvent les bonnes réponses. Alice hocha la tête, approuvant les dires de la fillette, qui avait le mieux donné la réponse à cette question, même si elle n’était pas très précise.

« C’est à peu près cela, Miss McAllister. Cinq points pour Serdaigle. La table de Tripoli sert effectivement à transformer les lettres en chiffres. Le calcul des chiffres combinés permet de trouver un chiffre-clef, qui donne des informations sur la personnalité »

Et il était temps de passer sur une étude concrète de nombre afin qu’ils puissent constater d’eux-mêmes les bienfaits de la base de l’étude arithmancienne. Elle leur demanda s’ils savaient à quoi correspondaient le nombre d’expression qu’elle avait l’intention de leur faire étudier ce jour-là. Cette fois, ce n’était pas une réponse qu’elle avait déjà eu en classe. Elle était curieuse de voir si certains auraient l’information, malgré tout. Ses élèves étaient curieux et lisaient beaucoup. Quand elle posa la question, un élève fit preuve de particulièrement de sagacité et Alice hocha la tête, approuvant ce qu’elle expliquait.

« Une explication tout à fait précise et exacte, Miss Leonhart. Cinq points pour Serpentard. Prenez note de ce qui vient de se dire. Mais vous faites erreur quand vous dites qu’il ne s’agir que de divination, se rapportant à l’horoscope moldu. L’Arithmancie est un domaine compliqué et pour une analyse précise et complète, des calculs compliqués sont nécessaires. Mais pour le moment, je vous propose un exercice simplifié, étant donné que cette classe se compose majoritairement de débutants. Pour cette première étape, je vous demande donc simplement de calculer le nombre d’expression de quelqu’un, vous ou un autre, en additionnant toutes les lettres de son nom et en les réduisant à un chiffre. Vous analyserez ce chiffre à partir de votre livre. De façon élémentaire, pour commencer. »

HJ:

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Un sourire étirait à présent les lèvres de Sam, un sourire franchement amusé, né de la réponse de sa camarade de chambrée et de son scepticisme quant aux mécaniques de la matière qu'ils étaient là pour étudier. Elle aimait bien Murphy, sincèrement, c'était une fille intelligente et qui savait mener un argumentaire, défendre ses points de vue et pousser sa réflexion plus loin que ce qui était strictement requis d'elle. Ça la rendait forcément intéressante.

Sam avait senti sur sa peau tandis qu'elle parlait le fourmillement familier de l'envie de débattre, l'objection avait pointé au coin de ses lèvres, non pas pas réel désaccord mais pour le principe et le plaisir de défendre une opinion différente et de voir où ça aurait pu les mener. Elle avait peu d'avis tranchés, mais elle aimait la discussion avec des personnes douées. Toutefois, le professeur reprit la parole, aussi Sam ravala sa réplique et reporta son attention sur le devant de la classe.

Elle écouta tranquillement, sans forcément prendre de notes mais en enregistrant bien ces informations dans sa tête. Quand le professeur eut terminé de leur donner ses consignes, elle jeta un coup d’œil en coin à Murphy, et lui chuchota :

« On échange ? »

Attendant sa réponse, elle ramena son livre d'arithmancie devant elle, et l'ouvrit tandis que son esprit se mettait en marche, lançant les calculs et tâchant de ne pas se laisser distraire par ce parallèle entre cette matière et l'astrologie.

Pourtant...

Une pensée la traversa et elle redressa brusquement la tête. Avant même d'y avoir vraiment réfléchi, elle leva la main :

« Excusez-moi Professeur, pour nos calculs, doit-on utiliser tous nos prénoms ? Pour être le plus précis possible ? »

Elle tâcha de ne pas rougir tandis que les regards se tournaient vers elle, s'affala un peu sur elle-même pour s'y soustraire et s'astreignit à retrouver son masque d'indifférence.

« C'est que... Ben justement, en astrologie moldue, juste le signe astrologique ça veut pas dire grand chose. En plus de la date de naissance il faut le lieu et l'heure, pour justement être en mesure de faire correctement ces calculs complexes. Alors... Ben je me disais que c'était peut-être la même, pour l'arithmancie. »

@E. Murphy Leonhart

Hasard du calendrier – après tout il fallait bien que c’en soit un – le cours d’arithmancie était le premier que Thomas recevrait à Poudlard. Autant dire qu’il avait hâte, après une semaine à tailler des citrouilles, d’enfin découvrir la magie, même théoriquement. Avant de mettre les pieds à l’hôpital et que Stanley lui apporte des livres de cours, le jeune homme n’avait jamais entendue parler d’arithmancie. Il connaissait l’astrologie parce qu’il s’amusait à lire le futur que lui destinait son signe dans les journaux gratuits distribués à quelques rues de son école, mais c’était là sa seule expérience de l’ésotérisme « moldu ».

D’après ce qu’il avait cru comprendre, l’arithmancie était à ranger un peu dans la même catégorie. A priori, pas besoin de baguette pour deviner l’avenir dans les nombres, il suffisait de méthode et de… mathématiques ? Bordel ! mais il ne serait jamais débarrassé de cette plaie ?? Lui qui pensait avoir définitivement échappé aux affres des tables de multiplication se retrouvait à contempler dépité les tables de divination dans son bouquin… bon heureusement cette fois il ne s’agissait plus de calculer la circonférence d’un cercle mais bel et bien le caractère profond d’une personne, ce qui était un peu plus amusant.

Le jeune homme s’était donc glissé dans la salle de cours à la suite des autres élèves qui pour la plupart ne le calculaient pas du tout. Tant mieux. La classe était multi-niveau, tout le monde ne devait pas connaitre tout le monde, il pourrait aisément se fondre dans le décor ce qui était plutôt rassurant pour une première fois.

Débarqué avec un mois de retard et sans avoir jamais rien fait dans cette matière, il tâcha dans un premier temps de se concentrer, heureux de voir que leur enseignante commençait par des rappels de bases, un certain « nombre d’expression » et puis ensuite quelque chose attira son attention dehors, un élève qui devait voler en balais au-dessus d’une tour du château et Thomas perdit le fil.

Il le rattrapa tant bien que mal dix minutes plus tard en réalisant qu’il avait rêvassé mais le mal était fait et il ne comprenait plus rien du tout. Autour de lui, d’autres élèves discutaient à voix basses, certains posaient des questions, d’autres s’échangeaient leurs travaux. Plissant les yeux, Thomas se redressa un peu sur sa chaise pour tenter d’apercevoir ce qui se passait sur la table de devant et grappiller quelques informations qui lui permettrait de suivre mais le jeu des nombres ne semblait pas très clair, surtout sans explications.

Jugeant qu’il comprendrait mieux avec le matériel sous les yeux, il extirpa de son sac la table de tripoli que lui avait acheté Stanley. Devant eux, l’enseignante félicita une élève pour sa bonne réponse et lui attribua des points. Thomas se demanda ce qui se passerait si un jour on lui en donnait aussi ? Peu probable, mais peut-être qu’il pourrait les donner à la maison de son choix ? Certainement ce serait gryffondor. A nouveau il n’avait rien écouté des explications de leur professeur mais son attention se réveilla à la mention du mot « exercice ». Ça devenait sérieux.

Calculer, additionner les lettres de son nom, bon, ça n’avait pas l’air sorcier, sans mauvais jeu de mot. Vu qu’il pouvait le faire. Et qu’il n’était pas… Enfin voila quoi.

Thomas commença par tracer chaque lettre sur une feuille de parchemin qu’il ne tarda pas à tâcher d’encre noire – foutue plume, quelle idée d’écrire avec un truc pareil ? puis les associa à un chiffre.

Après les tâches d’encre, Thomas rencontra un second soucis : où trouver la table de Tripoli. Leur enseignante leur avait parlé du livre mais celui-ci était plein de tables de toutes sortes et de nouveau il se tordit le cou pour repérer dans les rangs devant lui la page du manuel à laquelle ils travaillaient. Page 12. Ok, on progressait.

Le reste n’était pas trop compliqué. A priori.

Le T valait un 2, le H un 8, le O un 6, le M un 4, le A un 1 et le S un 1 également. Thomas se félicita que ses parents ne l’aient pas appelé Théophiléonide ou un nom du même genre. Ensuite, il fallait additionner. Thomas sortit sa calculatrice – il l’avait emportée avec lui, après tout si les sorciers avaient droit à une baguette il ne voyait pas pourquoi se priver mais constata avec déception que celle-ci semblait plantée. Problème de piles certainement. Avec un haussement d’épaule, il rangea l’appareil dans son sac et se résolu à calculer de tête.

2 + 8 + 6 + 4 + 1 + 1 = 22

Et ensuite ? Le manuel disait qu’il fallait encore additionner. Quelle barbe. 2 + 2 = 4. Hop, réglé.

Il alla ensuite chercher dans le livres ce que signifiait le chiffre 4 et… cela ne correspondait pas du tout ! Enfin, sauf peut-être pour la colère. Thomas fronça les sourcils. Il devait y avoir une erreur. Peut-être qu’il fallait calculer de manière « sorcière » quoi que cela puisse vouloir dire ?
Ou alors… la fille au premier rang avait soulevé un bon point et il n’avait pas obtenu le bon chiffre ?

En attendant d’avoir la réponse, il alla lire les autres descriptions de chiffres et décida que le concernant, il devait être un 2. D’ailleurs son nom était composé de deux 2, ce n’était pas un hasard jugea-t-il. Puis se demandant si on ne lui avait pas donné un faux prénom à la naissance, ou si son père ne s’était pas trompé au moment de sa déclaration de à l'état civil, il se questionna sur la manière obtenir un 2 avec des lettres, mais cela demandait de calculer dans sa tête et à nouveau son regard se perdit par la fenêtre.

Le nombre d'expression

Alice appréciait la façon dont ses élèves réfléchissaient. Ils n’étaient pas en train d’appliquer bêtement des concepts et des calculs, mais ils réfléchissaient au sens et à la façon d’appliquer les choses pour être au plus juste. C’étaient des réflexions que les grands arithmanciens se faisaient depuis longtemps et rien de définitif n’avaient pu être trouvé, mais cela permettait de nombreuses réflexions et échanges entre les passionnés pour savoir ce qui pouvait le mieux se rapprocher de la réalité. Alice préférait dans ce cas échanger avec ses élèves plutôt que leur donner des réponses toutes faites qui seraient dépourvues de sens.

« C’est une excellente question. Mais plutôt que de donner des réponses toutes faites, je souhaiterais que nous y réfléchissions ensemble. A votre avis, quelle analyse se rapproche le plus de la réalité ? Celle où l’on utilise le prénom dont on se sert ou celle où l’on intègre l’intégralité de notre identité ? Et pour les personnes qui choisissent un pseudonyme où qui changent de nom, comment cela devrait-il se passer ? Est-ce ce qui nous définit à la naissance que nous devons utiliser pour nos analyses, ou ce que nous choisissons d’être ? Je vous laisse me donner votre opinion sur la question. »

Elle aimait bien cette idée de faire réfléchir les élèves ensemble. La vérité, c’était qu’il n’y avait pas de réponse toute faite à cette question, mais en réfléchissant ensemble, ils comprendraient le processus qui était lié à la recherche arithmancienne, ou même en général. En tant qu’ancienne chercheuse, c’étaient des compétences qu’elle appréciait de développer chez ses élèves. Et cela les aiderait s’ils avaient envie de percer par la suite dans ce domaine. Mais ce qui la surprenait le plus, c’était d’être parvenue à faire ça avec les plus jeunes parmi ses élèves. Malgré leur jeune âge, ils avaient l’esprit d’analyse et l’envie de réfléchir, cela lui plaisait.

« Un de vous souhaite-t-il nous partager son analyse pratique ? »

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