[6 & 7èmes années] Murmure Blanditiae

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Pourquoi diable y avait-il autant de chat dans cette pièce ? Le professeur van Aken n'était pourtant pas connu pour son amour des animaux, en fait ceux qui avaient déjà eu la chance de le côtoyer savaient qu'il les détestait pour la plupart, supportant à peine la présence de son elfe de maison dans son Manoir. Trois de ces animaux se promenaient pourtant avec une certaine nonchalance sur les tables, faisant leur toilette, dormant et prenant toute la place et parfois venaient se frotter contre certains étudiants chanceux.

Sans leur accorder un seul regard, van Aken se tenait comme à son habitude assis dans le fond de la classe, sur l'estrade près du tableau noir, à moitié noyé dans l'obscurité des chandelles des murs. Sourcils froncés, traits tirés, il semblait parcourir un article rempli de mauvaises nouvelles dans un exemplaire de la Gazette du Sorcier qu'il tenait à bouts de bras. Tout en continuant à en tourner les pages, il s'adressa aux étudiants.

- Prenez place en silence.

Avait-il vraiment besoin de le rappeler à chaque début de cours ? Finalement alors que chacun commençait à sortir chaudrons et parchemins, le professeur replia le journal et l'envoya s'envoler jusqu'à l'un des tiroirs de son bureau. D'un regard froid il parcouru l'assistance, s'arrêtant un furtif instant sur les visages de Williams et Pumpkin avant de reprendre son inspection comme si de rien n'était.

- La potion du jour se nomme Murmure Blanditiae, son histoire est complexe et multiple, on retrouve des traces de son usage en divination mais également dans les gestes poétiques et plus dramatiquement pendant les guerres afin de transmettre des secrets.

Pendant qu'il parlait, une craie s'était envolée depuis le tiroir de son bureau et traçait aux tableau un résumé de son propos en soulignant à chaque fois les mots importants.

- Vous devrez former des groupes de deux pour cet exercice. La potion n'est pas particulièrement complexe à réaliser mais en cas d'échec ses effets peuvent avoir des conséquences fâcheuses... Vous trouverez la recette page 314 de votre manuel de potion avancé.

D'un geste vague van Aken indiqua aux étudiants qu'ils pouvaient se mettre au travail, alors qu'il continuait lui de disserter, les yeux tournés vers le plafond en signe de concentration.

- Une plume de Jobarbille réduite en poudre ajoutée à un chaudron d'eau stagnante depuis une lune puis porté à ébullition
- Le vulnéraire doit être ajouté avec l'apparition des premières bulles
- Ajouter une pincée de corne de Grapcorne mêlée à une pâte d'herbe de Saint Innocent
- Un murmure
- Boire dans la minutes

- Murmure Blanditiae, la potion du secret, utilisée pour révéler des informations au moment opportun. La durée de son effet dépend de la quantité de vulnéraires que vous y placez. On calcule en général un gramme par minutes ce qui peut rendre la potion compliquée à préparer si l'on souhaite un effet sur plusieurs jours voire mois. Toutefois il est notable qu'on peut augmenter les effets du vulnéraire par l'ajout de plantes accommodantes. Concernant la théorie il faut savoir que le vulnéraire possède un puissant effet absorbant qui, cumulé aux plumes de Jobarbille peut s'étendre jusqu'à la pensée humaine, c'est assez fascinant je ne vous le cache pas.

Cessant un instant son monologue, il tourna la tête vers les étudiants qui s'étaient mis au travail.

- L'effet de la potion est très simple, murmurez lui quelque chose et celui qui la boira entendra vos paroles... avec un petit temps de décalage. C'est un excellent moyen de faire passer des messages ou des secrets avec un petit temps de latence. Vous préparerez donc deux potions auxquelles vous ajouterez deux grammes de vulnéraires, puis vous murmurerez et donnerez à boire. Si tout s'est bien passé vous devriez pouvoir communiquer ainsi.

Une ombre de sourire passa sur son visage.

- Toutefois je me dois de vous prévenir. En cas de mauvaise préparation de la potion, il arrive que le message soit... déformé.

HRP:

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( Murmure Blanditiae ☽ 6e et 7e années)

Quittant la Salle des Capitaines où elle passait désormais la majeure partie de son temps à travailler, Casey descendit les étages en direction des cachots. Les couloirs étaient agités de murmures qui l’accompagnèrent comme un bruit de fond désagréable. Quand ça n’était pas des élèves qui commentaient l’interdiction de faire de la magie en dehors des salles et des horaires prévus à cet effet, c’était la toute proche Saint-Valentin qui ponctuait les conversations de gloussements étouffés. La brune s’en sentait complètement détachée. Pour la première fois depuis qu’elle avait commencé à étudier à Poudlard, la fin de sa scolarité ne l’inquiétait pas. En réalité, elle l’attendait presque. La nouvelle disposition du règlement interdisant de faire de la magie comme bon leur semblait l’agaçait profondément, évidemment. Mais elle n’avait pas le temps, ni l’envie, de s’en indigner plus que ça. Dans quelques mois, elle serait loin. Alors qu’importe ce que la Directrice prenait comme mesure, aussi injustifiée soit-elle, car il y avait bien plus important. Notamment ses recherches qui lui demandait bien du temps passé en compagnie de Felicia, à fouiller une cathédrale immense et remplie de savoirs perdus. Elles ne pourraient plus y avoir accès, une fois leurs ASPICS obtenus, alors elles s’y rendaient aussi souvent que possible, aussi longtemps que leurs corps le leur permettaient, et elles cherchaient. Quoi ? elles ne le savaient pas exactement. Un moyen de se délier de ce Serment Inviolable, en premier lieu. Mais plus globalement, une nouvelle quête qui réveillerait cette soif brûlante de savoir et la comblerait en partie. Car depuis leur échec, au concours de Potions, le vide se faisait sentir et la torpeur se déposait partout.

Casey retrouva Felicia sur le chemin des cachots et elles s’y rendirent côte à côte, sans même se concerter ni s’adresser plus qu’un regard. Au bout du couloir les attendait le professeur van Aken et elles ne pouvaient pas s’y tromper : aussi indifférent soit-il derrière la Gazette qu’il lisait attentivement, son regard s’arrêta bien sur le binôme qu’elles formaient, derrière leur paillasse, plus qu’il ne le fit des autres élèves. C’était une habitude pour les deux jeunes femmes de travailler ensemble, en Potions plus que dans aucun autre cours, aussi ne remettaient-elles jamais en cause leur duo. Elles n’y pensaient même plus, en réalité, c’était tout simplement ainsi que les choses devaient être. Carla était installée un peu plus loin, sans être soumise à la même vigilance de la part de l’enseignant. Si le rituel et son échec mesuré n’avaient pas réduit l’amitié des deux jeunes femmes à néant, force était de constater qu’une infime distance s’y était placée. De la part de Casey, du moins, qui avait fait le serment de ne plus impliquer la blonde dans leurs expériences. Aussi bien pour la protéger que, surtout, pour ne plus avoir à gérer de tierce personne. Son œil bleu se détacha des traits de la Serpentard pour se poser sur ceux d’un autre membre de sa maison mais s’en arracha bien vite. Ce n’était pas le moment de penser à Caleb, ni à l’étreinte brève dont il l’avait enveloppée avant les vacances de Noël, ni à cette danse qu’ils avaient partagée, ni à tout le reste. Elle faisait à merveille ce qu’elle avait toujours fait : elle fuyait. Elle détenait un prétexte parfait : le jeune homme était toujours entre plusieurs feux concernant ses parents qui souhaitaient le marier à un bon parti. Mais cela n’enlevait rien au fait qu’elle laissait le temps couler, espérant qu’une décision serait prise sans qu’elle n’ait à faire le moindre choix. La rentrée n’avait rien arrangé, ses émotions comme tapies derrière une enveloppe grise, ouatée, qui l’isolait de tout et la berçait d’une indifférence qu’elle se plaisait presque à ressentir. Trop de sentiments, ça donnait mal à la tête.

Le professeur laissa enfin sa voix claquer dans le silence sépulcral de son cachot, annonçant le thème du jour, réussissant ce tour de force d’éveiller l’intérêt de la brune. À la mention des groupes de deux qu’ils devaient former, la jeune femme tourna brièvement son regard vers Felicia et puis revint à ses notes. Confirmation tacite, muette, qui n’avait pas besoin de plus pour exister. « Je vais chercher les ingrédients » fit-elle une fois que l’enseignant eut terminé ses explications, plus par habitude que parce que Felicia avait réellement besoin de vérifier que Casey endossait le rôle qui était le sien dans chacun des cours de potions où elles travaillaient ensemble. Elle revint avec le nécessaire et déposa le tout sur la paillasse. Le principe de la potion était tout simplement fascinant et porteur de bien des intérêts. Aussi se mit-elle au travail sans plus attendre, réduisant la plume en poudre tandis que Felicia s’occupait de l’eau croupie et des deux petits chaudrons qui contiendraient bientôt leurs murmures. Elles reprirent respectivement l’élaboration de leur propre Murmure Blanditiae, dans un silence religieux. Enfin, elles ajoutèrent le dernier ingrédient. Casey ramena ses cheveux sur le dessus de sa tête, les nouant sommairement en un chignon qui lui dégagea le front et la nuque, puis elle se pencha sur son chaudron, cherchant quoi chuchoter que Felicia pourrait ensuite entendre, elles qui n’avaient guère l’habitude des mots. « Le fonctionnement est fascinant, mais l’usage limité. Surtout si un mauvais dosage falsifie le message. » Puis elle se redressa et elle donna sa fiole à Felicia, observant ses réactions.

1 - 2 - 3 - 4 - Le message n’est pas déformé
5 - Il l’est un peu, de manière positive
6 - Il est un peu, de manière négative

( Pando )

Le membre 'Casey N. Pumpkin' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 4

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( Murmure Blanditiae ♚ 6e et 7e années )

D’un geste agacé, porteur d’aucune douceur, je chassai le félin qui avait décidé que ma partie de la paillasse était l’endroit idéal où faire une sieste. Il miaula de mécontentement sans que je ne lui accorde un regard, poussant un peu plus fermement jusqu’à ce qu’il tombe au sol, certainement dans un élan gracieux, ou peut-être pas, mais ça m’était bien égal. J’avais à peine pris le temps de vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un chat en particulier avant de constater que non et de décider, en conséquence, qu’il ne méritait aucune bienveillance de ma part. « Min brrrorrr » fis-je d’un ton détaché en m’asseyant à la gauche de Finn, déjà installé. Alexander était plongé dans la lecture d’un journal quelconque, ses traits familiers masqués par les pages qu’il tenait ouvertes devant lui, repoussant l’occasion de le saluer. Mon frère s’en était déjà peut-être chargé et mieux valait ne pas créer d’opportunités pour recevoir une réflexion sur mon absence au précédent cours. Il se passa encore quelques secondes durant lesquels les seuls échos furent ceux des bruissements de parchemins que l’on sort de son sac, le tintement d’encriers que l’on pose sur la table ou de chaudrons que l’on accroche aux crochets prévus à cet effet. Puis, mon parrain replia son journal d’un geste sec et balaya la salle de classe avec sa sévérité coutumière.

Murmure Blanditiae. Je pris distraitement quelques notes, mes doigts perdus dans mes cheveux bruns soutenant une tête bien trop alourdie. Des groupes de deux, formidable. Il n’y avait aucun doute possible quant à l’identité de mon binôme, mais je n’étais pas vraiment d’humeur à collaborer avec lui aujourd’hui. Ou plutôt, je n’étais pas d’humeur à sérieusement travailler et je savais qu’il me refuserait le droit à la paresse. Au moins la potion n’était-elle guère complexe ; quant aux conséquences fâcheuses, eh bien, que pouvait-il nous arriver de grave ? Nous n’étions pas en guerre et mes paroles pouvaient bien être déformées que le malentendu ne persisterait pas bien longtemps avec mon jumeau. La voix de notre éminent professeur continuait de distiller quelques informations pertinentes au sujet de la potion du jour, tandis que mes doigts tournaient les pages de mon manuel jusqu’à celle qui comportait la recette dans son entièreté. Peu d’ingrédients et peu de manipulations, ça n’avait rien de difficile.

Je mis l’eau stagnante à bouillir dans le chaudron, réduisant en poudre la plume de Jobarbille avec une application des plus brutales mais bien peu de concentration. Je m’interrompis un bref instant pour jeter le vulnéraire dans l’eau : il y avait bien noté qu’il devait l’être avant l’apparition des premières bulles, mais pas combien de temps à l’avance. Puis je retournai à mon broyage. À côté de moi, Finn était concentré sur sa propre potion que je boirais bientôt. Et si je ne mettais aucune motivation à la tâche, j’étais curieuse d’entendre sa voix résonner dans mon esprit. L’eau stagnante arriva à ébullition, délivrant une délicieuse odeur qui me fit froncer les sourcils, et j’y versai donc la poudre de plume de Jobarbille. Une pincée de ci mêlée à une pâte de ça, le tout dans le chaudron, et ne restait plus qu’à mélanger un coup avant d’y ajouter mon murmure et d’en avoir terminé. Mes yeux clairs s’égarèrent du côté de mon frère, se perdant un instant dans la régularité de ses gestes, avant de revenir à mon chaudron. Un murmure. M’approchant de l’eau qui exhalait une odeur toujours peu agréable, je soufflai quelques mots, puis revins à mon jumeau. « As-tu terrrminé ? » lui demandai-je, avant de pousser dans sa direction la fiole contenant ma potion.

3 - 4 - 5 - Le message est en partie déformé : ça doit être la plume de Jobarbille qui est trop moulue. « Merrrci de ton interrrvention auprrrès de Juniorrr. Tes insultes ont eu de l'effet et j'apprrrécie l'aide que tu essaie de m'apporrrter. »

Spoiler:

( Pando )

Le membre 'Erin B. Sørensen' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3

Murmure Blanditiae

Cours de potions

J’ignore pourquoi notre estimé professeur de potions a aujourd’hui décidé de faire venir une bonne douzaine de félins au sein de notre local, mais j’espère qu’il avait de bonnes raisons. Alors que j’éternue pour la troisième fois consécutive, je sors un mouchoir de soie avec lequel j’essuie précautionneusement mon nez, afin de me préserver d’hypothétiques irritations nasales. Je commençais à me faire au chat de Junior, mais en aussi grand nombre, ces mammifères sont des nids à germes. « Alexanderrr. » salué-je notre parrain avec le respect qui lui était naturellement du, de part son statut et de part les liens qu’il entretenait avec notre famille. Sans m’attarder, je m’assois au second rang, tentant de m’éloigner le plus possible de ces boules de poils envoyées par le diable en personne… Puis, je lance un regard accusateur au chat angora turc qui se tient devant ma paillasse, me fixant comme s’il savait pertinemment être la cause de mes allergies… C’est à se demander pourquoi je préfère les reptiles. Je suis rejoint bien assez vite par ma soeur, dont je devine l’humeur sans même avoir à regarder son visage, ou à m’aventurer dans son esprit : tout dans son attitude signale un certain mécontentement, comme le mouvement sec avec lequel elle dépose ses affaires, puis s’assoit. Je ne réagis pas tout de suite, entreprenant de chercher la page correspondant au sujet du jour, tout en sortant mes plumes de l’étui dans lequel elles sont soigneusement rangées, par taille et par provenance… Je ne connais pas la potion évoquée par Alexander, aussi j’entreprends de prendre quelques notes ; cependant, en des temps aussi troublés ou les communications pourraient bien être surveillées, je lui entrevois une certaine utilité… Il faudrait savoir la maîtriser parfaitement, afin de pouvoir en faire un usage quotidien. Je remplis donc mon chaudron d’étain d’eau stagnante, et la laisse se porter à ébullition tandis que je me saisis des ingrédients exigés. Avec beaucoup de minutie, je réduis la plume en une poudre si fine qu’on pourrait la confondre avec de la poussière, et jette un oeil à ce qui se passe du côté du plan de travail de ma soeur… ses gestes sont brutaux, et j’ai l’impression que les temps de cuissons sont à peine respectés ; serait-elle distraite ? Ses courriers récents laissent comprendre pour quelle raison.

J’entrouvre la bouche, hésite à lui faire une réflexion concernant les quantités qu’elle semble ajouter sans y prêter attention, et me ravise finalement. Le concours est terminé, comme notre collaboration dans cette discipline, et elle s’agacera probablement de mon intervention. Je préfère alors me concentrer sur ma tâche, consistant à préparer le vulnéraire avant de me plonger dans ma préparation… puis, je m’attaque à la réalisation de la pâte d’herbe de Saint-Innocent, choisissant audacieusement de la changer en gelée avant de la mêler à la poudre de corne. Erin m’interroge sur mon avancée, et je lui réponds d’un air évasif, tout en abattant vigoureusement le pilon dans le mortier, écrasant les derniers petits grains : « Une seconde, la corrrne de Grapcorrrne n’est pas assez moulue à mon goût. » Je ne terminerais pas cette potion avant que la poudre n’ait atteint la forme espérée… Je prends donc tout le temps nécessaire pour réduire les flocons à l’état de minces particules, que je mélange ensuite à la pâte avec un hochement de tête satisfait. Avant d’ajouter l’incorporation à la mixture bouillante, je me saisis de la petite fiole qu’Erin a déposée à mon attention… « J’ose espérrrer que c’est buvable… Si j’écope de crrrampes d’estomac, c’est toi qui m’escorrrterrras à l’infirrrmerrrie. » Je la débouche avec un claquement de doigts, et l’ingurgite aussitôt, grimaçant légèrement… La texture me semble un peu trop liquide, mais un murmure audible me parvient correctement ; je ne suis pas sûr de bien comprendre, ses remerciements semblent liés à une accusation, et je lui adresse un regard interrogateur… Sans perdre davantage de temps, légèrement exaspérés que ces histoires de coeur polluent jusqu’à notre cours, j’ajoute la pâte dans le chaudron, et murmure au dessus de la surface mijotante : « Quelles insultes ? Je n’ai rrrien dit de plus que ce que je pensais de votrrre idée, mais avec rrrespect. Ma proposition était sincère. ». Ce faisant, je tourne la cuillère en bois deux fois dans le sens horaire, et me saisis d’une louche pour prélever la quantité souhaitée, que je déverse à mon tour dans un contenant adapté, avant de le lui tendre.

Impair : Le message est intact, et parvient à Erin avec une certaine fluidité.

Spoiler:

code by bat'phanie

POWER

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Murmure blanditiae

La fatigue. La fatigue l’enveloppait une nouvelle fois dans une douce étreinte. Felicia ne la ressentait même plus comme un fardeau : elle ne faisait plus qu’un avec elle. La lourdeur de ses membres, la langueur de ses gestes… Elle s’y était familiarisée. La jeune femme repoussait les limites de son corps toujours un peu plus, jour après jour, mois après mois, ignorant avec brio les cris que pouvaient bien lui crier son système nerveux. Depuis cette chute, dans la bibliothèque… Autant dire que c’était la dégringolade complète. Au bout d’un moment, la Poufsouffle avait tout simplement arrêté de lutter. Elle continuait de faire ce qu’on attendait d’elle et elle se contentait de naviguer là où son cœur l’aurait autrefois portée naturellement. La routine. La misérable routine qui finissait par tout avoir à l’usure. Mais n’était-elle pas déjà éreintée ? N’était-elle pas déjà fissurée ? Ses émotions fuyant par les entailles faites dans son cœur ? Felicia fatiguait, oui, mais elle n’avait même plus de quoi s’en inquiéter. Elle criait un coup quand on menaçait Poufsouffle, elle s'indignait une autre fois quand des rumeurs idiotes laisser sous-entendre le pire pour cette école qui semblait dégringoler avec elle, mais mis à part ça… Même ses expériences avec Casey commençaient à avoir le goût de la routine, de la mélasse dans laquelle on s’enlise par habitude sans chercher à en sortir. Elles cherchaient une nouvelle pépite, une nouvelle étincelle d’envie dans une cathédrale dont les secrets avaient au moins le mérite d’être intéressants ; mais au-delà de ça ? Rien. Presque plus rien. Et il était très étrange de se regarder dans la glace et d’avoir l’impression d’habiter une coquille vide. Son âme était encore là, ses projets pour le futur également… Son caractère, son ambition, son intelligence et tout ce pour quoi elle se battait… Tout était encore là. C’était elle qui était partie loin, voilà tout. Cette fatigue en était simplement le juste contre-coup.

Retrouvant la Serdaigle sur le chemin, la suite se fit aussi naturellement que d’ordinaire : pas un mot, presque pas un regard, et pourtant, une synergie évidente. Elles se mirent l’une à côté de l’autre alors que leur professeur les invitait à s’asseoir. Le regard que l’adulte posait toujours sur elles une seconde de trop par rapport aux autres lui rappelait trop facilement tout ce qu’elles avaient vécu ensemble, ce qu’il avait fait pour elles et contre elles, ce qui les liait et ce qu’elles tentaient de délier. La peur restait présente. Son palpitant lui rappelait au moins ça, chaque fois, à croire qu’il ne lui restait que les instincts les plus basiques : colère, peur, envie de survivre. Cela en devenait risible. Felicia ne savait plus si elle avait hâte d’être diplômée ou non. Tout était devenu flou, en très peu de temps, autour d’elle. Dumbledore merci, Casey était encore avec elle dans ces épreuves malgré tout. Elles avaient frôlé la discorde de nombreuses fois, mais elles avaient toujours tenu. Probablement parce que Felicia ne permettrait jamais que Casey la délaisse, pas après tout ce qu’elles avaient fait, mais elle aimait à penser que la Serdaigle pensait sensiblement la même chose qu’elle.

Même si les cours de septième année continuaient d’assouvir une partie de sa curiosité, Felicia n’arrivait plus à être contentée, avec les cours de potions. Elles avaient déjà trop fait, avec Casey. Un rituel de runes, un poison, une potion touchant à l’esprit, une autre potion pour le concours… Elles avaient trop fait, en plus compliqué, en plus délicat. Ce qu’ils étudiaient en cours… Cela ne lui convenait plus. La potion qu’ils avaient à faire aujourd’hui… Felicia lança un bref regard à Casey, étant déjà d’accord d’avance pour travailler ensemble. Ce serait une affaire rondement menée, à n’en point douter. Trop facilement menée, peut-être même. La potion était intéressante, mais semblait simple comme bonjour après tout ce qu’elles avaient déjà accompli. L’enseignant devait le savoir, de toute façon : elles faisaient pire que ça, avec des dosages plus minutieux, plus d’ingrédients à gérer et sur une durée bien plus longue que l’espace d’un cours. La Poufsouffle ne se dispensa pas pour autant de prendre des notes sur les ingrédients, de copier la recette et de souligner « pensée humaine » deux fois. Pour ce domaine également, elles s’y étaient déjà penchées. À croire qu’elles avaient tout fait et que le monde était maintenant devenu morne à en mourir d’ennui !

Par habitude, ce fut Casey qui alla chercher les ingrédients tandis que Felicia prépara les chaudrons - le sien et celui de Casey. Elles avaient tellement l’habitude de travailler ensemble qu’elles ne pouvaient pas faire autrement, même si c’était chacun sa potion, et basta. Fatalement, elles finirent par s’occuper de leurs propres ingrédients, de leur propre chaudron, mais avec un rythme presque identique. Une fois la plume moulue, elles passèrent au vulnéraire puis à la corne et l’herbe de Saint Innocent. Tout se faisait naturellement, chacune de leur côté, mais de concert malgré tout. Felicia se pencha au-dessus de son chaudron pour murmurer son message à Casey : « Utile, mais fort dispensable pour nous. » À voir si le message passerait correctement. La Préfète fut la première à boire la potion de Casey et - comme attendu - le message lui parvint sans difficulté et probablement sans déformation. Felicia se contenta d’acquiescer pour montrer son accord à ce que la Serdaigle avant de lui donner sa potion à elle. Honnêtement, comme Casey le disait, l’usage était limité. Alors que leur discussion par le regard, elle, était plus efficace que toutes les potions du monde.

1, 3, 5 & 6 - Le message n’est pas déformé.
2 - Message déformé positivement : « Inutile, surtout pour nous. »
4 - Message déformé négativement : « Utile, et indispensable pour nous. »

Le membre 'Felicia A. Williams' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 2

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

Murmure Blanditiae

Quand Carla entra dans la salle du cours de potions, elle se retrouva nez à nez ou presque avec plusieurs félins. Elle ne put retenir une forme de grimace et les contourna délicatement pour s’asseoir un peu plus loin, sans les quitter des yeux. Elle n’était pas une grande fan des chats. Pour dire vrai, aussi bizarre que cela puisse paraître ce n’était tout simplement pas une grande fan des animaux. Elle n’aimait que sa chouette, pour le reste, elle les jugeait bien trop imprévisibles pour les apprécier. Elle n’aimait généralement que ce qu’elle pouvait contrôler. Elle posa ses affaires à côté de @Killian Knight tout regardant du coin de l’œil Casey et Felicia assises plus loin. Comme toujours, elle en éprouva un pincement de jalousie malsaine et un sentiment d’injustice. Depuis leur rituel raté, Casey mettait un point d’honneur à rester en priorité avec Felicia, comme pour lui indiquer qu’après cet échec, elle ne reniait pas leur amitié mais préférait se tenir loin de sa médiocrité. Carla le vivait mal, elle avait été prête à des sacrifices immenses pour la brune et elle continuait d’en payer le prix d’une certaine façon avec ces flashs bizarres. Cela aurait dû lui valoir une forme de reconnaissance, pas cette volonté de la tenir à l’écart de tout. Mais puisqu’il en était ainsi, elle respectait ce choix. Pas par classe ou grandeur d’âme, mais uniquement par fierté mal placée. Elle ne s’abaisserait pas à quémander une place dans leur duo infernal. A vrai dire, elle en avait assez d’être toujours celle qui recherchait la compagnie des autres. D’abord Maxwell, maintenant Casey, c’était quoi la prochaine étape ? Elle valait mieux que ça. Et sinon la solitude ne la dérangeait pas. Puis, elle avait Killian qui était toujours d’un soutien inconditionnel. D’ailleurs, elle venait de prendre la place à ses côtés sans même lui demander s’il était d’accord. Ce n’était pas réellement très poli

- Tu veux bien qu’on soit en binôme ?

Elle le gratifia de son plus joli sourire pour le faire flancher, sachant qu’il n’avait pas non plus mille raisons de lui refuser. Pour être exacte, la seule qu’elle voyait était qu’il ait promis à Prudence de travailler avec elle. Mais comme Prudence était souvent avec Bonnie, elle se disait qu’il accepterait sûrement ? Un félin lui frôla le mollet et elle se crispa, se retenant à grand peine de chasser l’animal. Celui-ci le fixa de ses yeux perçants, ce qui acheva de la mettre mal à l’aise. Certes, il ne pouvait pas lire dans ses pensées, mais il avait tout de même un air sérieusement machiavélique non ? Si ses griffes s’approchaient de sa peau, elle promettait de se servir de sa fourrure pour faire un pouf du plus bel effet.

Dès que van Aken commença à parler, elle se mit à prendre sagement des notes, toujours aussi appliquée. Killian semblait un peu plus perdu dans ses pensées, mais elle ne s’en formalisa pas. Au pire, il regarderait ce qu’elle avait écrit et cela irait très bien. Dès que ce fut au tour de la pratique, elle s’attacha les cheveux pour dégager son visage autant que ses pensées et se lança avec minutie dans la préparation de sa potion. A vrai dire, toute tâche qui lui demandait un peu de concentration avait quelque chose de salutaire, elle n’était pas obligée de passer en revue tout ce qui la contrariait. Un léger frisson lui parcourut la colonne vertébrale quand elle sentit le regard de van Aken glisser sur elle l’espace d’une seconde et elle déglutit un peu plus péniblement. Il ne l’avait jamais mise en confiance, mais là, elle devait admettre que le pouvoir qu’il avait sur elle la faisait carrément flipper. Dès qu’elle reprit contenance, elle s’appliqua encore un peu plus, cette fois-ci tendue à l’idée de lui déplaire. Une fois sa potion terminée, elle la rapprocha de ses lèvres pour murmurer à destination de Killian

- Tu as l’air songeur, est ce que tout va bien ?

Pair : Réussite
Impair : Echec, le texte déformé ressemble à peu près à « Tu as l’air sonneur, est-ce que rien ne va bien ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

Le membre 'Carla P. Yaxley' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 2

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cours de potions

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2

Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Maxwell fit une petite grimace en arrivant dans la salle de potions. Pourquoi est-ce que le vieux avait décidé de ramener une tripotée de chat dans son cours. Il espérait que ce n’était pas pour leur faire tester des trucs horribles genre la potion de mort ou quoi … Avec lui on pouvait s’attendre à tout quand même. Max essaya d’en caresser un qui était sur sa table alors qu’il prenait place. Quand il entendit la voix du vieux, il arrêta pour sortir ses affaires calmement. Il n’avait pas envie de se faire remarquer, et surtout pas par vA. Il faut dire que l’homme ne lui inspirait pas vraiment confiance, et s’il pouvait éviter de se retrouver un jour en tête à tête avec lui, ça l’arrangerait grandement.

Quand il fut prêt, il commença le cours en leur apprenant la potion du jour : Murmure Blanditiae … Maxwell n’avait jamais entendu parler de ça, et ne pouvait même pas se préparer mentalement à ce qu’ils allaient faire. A cause de cela, il allait surement devoir se montrer encore plus attentif s’il ne voulait pas rater une nouvelle fois ses potions. Alors que Van Aken parlait, des notes s’écrivirent sur le tableau pour qu’il puisse suivre. Vu ce qu’il racontait, cette potion allait probablement être un peu compliqué à réaliser. Maxwell avait l’impression d’être totalement à côté de la plaque, mais il se dirigea vers son frérot pour se mettre en binôme avec lui. Avec un peu de chance, lui aurait comprit ce qu’il fallait faire. Les deux amis se mirent donc au travail une fois que le pépé avait finit de parler. Tous les groupes s’activaient. Casey s’était mise avec Félicia, ce qui en soit n’était pas une surprise, c’était un binôme de choc. Etrange peut être que Casey n’ait pas pensé une seule seconde à vouloir possiblement se mettre avec Caleb. Y avait-il toujours un truc entre eux d’ailleurs ? Maxwell se mit en tête de demander un peu plus tard à son pote, se rendant compte qu’il était clairement pas à jour sur la vie personnelle de son meilleur ami. Carla, quant à elle, se mettait visiblement avec Killian. Max n’avait jamais comprit leur amitié. Parce qu’à la base il faisait quand même parti de leur groupe, alors à quelle heure s’était-il pris le droit de faire un gros fuck au bro code ?

Le garçon secoua la tête avant de se reconcentrer sur sa potion. La potion était maintenant sur le feu, et il attendait simplement que les premières bulles ne fassent leur apparition pour passer à la prochaine étape. Il essayait du mieux qu’il pouvait d’être le plus minutieux possible pour ne pas se ridiculiser une nouvelle fois dans ce cours. Il ajouta le vulnéraire avec attention, puis une pincée de corne … et après quelques étapes arriva à la fin de sa potion … Donc maintenant était le moment où il devait murmurer. Le garçon croisa les doigts et se pencha vers sa potion.

– Askip j’aurais peut être une touche avec Thor, frère.

Impair : le message n’est pas déformé
Pair : le message est déformé, et offre une toute nouvelle interprétation aux paroles du garçon

code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 000 WORDS.

Le membre 'Maxwell Carter' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3

Murmure Blanditiae

6èmes & 7èmes années

Ca va faire un mois que ma vie a pris un nouveau tournant. Privé d’alcool, obligé de suivre le coaching particulier d’Armitage, j’ai étonnamment l’impression de sortir un peu la tête de l’eau. Comme si un étrange brouillard était en train de se dissiper doucement mais sûrement. Je suis moins sur la défensive. Mes émotions sont plus gérables et je me sens étrangement moins vulnérable. De toute façon, je n’aurais pu me permettre d’exploser une nouvelle fois comme avec Prudence dans la salle des préfets. Une fois mais pas deux. Alors oui, je ne veux toujours pas que mes blessures soient connues de tous, mais les crises de douleurs sont moins fréquentes. Comme quoi, au final, Armitage et Prudence avaient peut-être raison. Plus je contiens la chose, plus ça me bouffe et plus je suis sujet à des épisodes de souffrance.

Perdu dans mes pensées, je ne réalise pas tout de suite que la place à côté de moi est prise. Ce n’est que lorsque la voix familière me demande si je veux bien être en binôme avec elle, que je réalise que @Carla P. Yaxley se tient à côté de moi. Clignant des yeux comme si je sortais d’un rêve, je tourne la tête pour poser mon regard sur une Carla au sourire éclatant. Je comprends sans mal qu’elle me fait son petit numéro pour que je lui dise oui. Je lâche un petit rire amusé. « Bien sûr. » Je dis en lui faisant un peu plus de place, retirant mon sac au passage. Je suis toujours heureux d’être avec Carla en cours, je sais qu’au besoin je peux me reposer sur elle. J’ai conscience que je n’ai pas toujours le niveau et rattraper en cours de route me demande un effort assez considérable. Inconsciemment, mes yeux dérivent sur le dos de Prudence qui est, comme souvent assise à côté de Bonnie. Mes pensées s’orientent vers elle et vers les chocolats que j’ai finalement décidé de lui offrir. Je me demande comment elle prendra le geste.

Je n’ai pas le temps de me poser plus de questions que le cours commence. Le menton posé sur la paume de ma main gauche, je commence par prendre des notes, griffonnant le nom de la potion avant de feuilleter les pages du manuel pour tomber sur le chapitre qui lui est dédié. Bon. La bonne nouvelle, c’est qu’il nous a déjà fait faire pire. Je devrai techniquement pouvoir m’en sortir sans trop de dégâts. Malgré tout, les explications de Van Aken ont l’air complexe, et je ne suis pas certain de comprendre le fonctionnement de la potion. Paumé, je jette un coup d’œil du côté de Carla et suis rassuré de voir son côté serein et sérieux. Je prends donc tout simplement exemple sur elle. Je broie vigoureusement la plume de Jobarbille avant d’ajouter la fleur jaune qui doit être le vulnéraire. Je complète la potion avec les derniers éléments. Je vérifie d’avoir bien tout fait et jette un nouveau regard peu convaincu vers Carla. Cette dernière m’attend. « J’suis pas certain. » Je la préviens en haussant les épaules. Comme pour me donner l’exemple, elle me tend sa propre potion. « Faut boire ça ? » Je demande, un peu suspicieux. L’idée de boire un liquide que je ne connais pas ne me donne pas particulièrement envie mais je finis par avaler cul sec le contenant. Le goût n’est pas si mauvais. Quelques secondes après, les paroles de Carla me parviennent alors qu’elle ne bouge pas les lèvres, se contentant de me regarder, attendant ma réaction. Je comprends que c’est donc à moi de lui faire boire la mienne. Je réfléchis un instant avant de me pencher sur ma propre potion pour murmurer quelques mots. « Oui, t’inquiètes. Il se passe trop de choses en ce moment. Entre les cours, mes retenues sportives avec Armitage, Prudence … D’ailleurs, on s’est plus ou moins rabibochés… » Je tends alors ma potion vers mon amie, curieux de savoir si tous mes mots lui parviendront.

Pair : Réussite, les mots ne sont pas déformés.
Impair : Echec, les paroles sont déformées. « Oui, t’inquiètes. Il se passe trop de de chaud en ce moment pendant les retenues sportives avec Prudence. On s’est rembobinés. » La tête de Carla n’augure rien de bon.

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À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

Murmure Blanditiae

@Killian Knight

Carla sentit le regard de Maxwell glisser sur son dos quand elle s’installa à côté de Killian et elle n’en tira que plus de satisfaction. Après les vacances de Noël, elle ne savait plus comment se comporter avec lui et il ne lui avait clairement pas facilité la tâche en adoptant une stratégie basée sur une forme de fuite. Il était toujours aimable avec elle, évidemment, mais il prenait garde de ne pas réinstaurer la proximité qu’ils avaient pu avoir ce jour là. Peut-être qu’il attendait un signe de sa part, tout autant qu’elle attendait un du sien, ou peut-être qu’il ne souhaitait pas se justifier auprès de Cab. Peu importait la raison en un sens, elle ne savait juste pas ce qu’elle était censée faire et elle se complaisait donc dans cette forme de statu quo. Dans ces conditions, attirer son attention n’était pas désagréable.

Killian, toujours adorable, accepta avec le sourire et lui fit de la place. Sans doute ne se rendait-il pas compte à quel point elle appréhendait les cours om les travaux de groupe étaient obligatoires et le moment de flottement que cela supposait chez elle. Elle n’avait pas autant d’amis que Maxwell. Elle n’avait pas de sœur jumelle comme Finnbjörn ou d’âme damnée comme Junior était celle d’Erin. Elle avait toujours un doute sur ce qu’elle devait faire et sur ce qu’elle pouvait faire. Un choix malheureux la faisait définitivement basculer comme traître à son sang. Un choix stratégique lui promettait de longues heures d’ennuis. Killian était parfait puisqu’il était non seulement un ami mais lui permettait de maintenir ce subtil équilibre sur lequel elle jouait. Et qui allait sans aucun doute bientôt s’effondrer.

Chacun se mit sagement à travailler, Killian observant du coin de l’œil ce qu’elle faisait et elle particulièrement concentrée sur son livre et ses notes. Elle n’était pas particulièrement douée en potion, elle avait donc tout intérêt à se méfier d’elle-même si elle voulait réussir. Et si elle voulait continuer à rester dans les bonnes grâces de van Aken. Une fois que les deux eurent terminé, chacun regarda l’autre avec hésitation, avant que Killian ne se décide à la mettre en garde. Avec philosophie, elle se contenta d’hausser les épaules et de conclure

- En potions, on n’est jamais certains.

Elle guetta les réactions sur le visage de son ami dès que ce dernier but la potion et se détendit en voyant qu’il ne semblait pas particulièrement surpris de ses dires. Le message avait dû fonctionner, parfait. Il lui tendit à son tour la fiole de potion et elle but prudemment une gorgée, retenant à grand peine une grimace involontaire à l’idée du goût que cela pouvait avoir. Avec étonnement, elle réalisa que ce n’était pas si terrible et elle attendit une seconde que les mots de Killian ne lui parviennent. Ce qu’elle entendit ne voulait non seulement pas dire grand-chose mais surtout laissait supposer une relation bien plus poussée avec Prudence que ce qu’elle avait pu soupçonner. Son regard glissa sur la jeune fille qui travaillait sagement avec Bonnie avant de revenir à Killian et de lui lancer un regard particulièrement interloqué. Un sourire malicieux finit par se dessiner sur ses lèvres et elle lui murmura de façon à ce que seul lui puisse l’entendre.

- Des retenues sportives avec Prudence, hein ?

Franchement, formulés comme cela, elle ne le croirait jamais s’il lui disait qu’ils se contentaient seulement de courir dans le parc. S’il avait su qu’en réalité, c’était avec Armitage que se déroulait les retenues, cela sonnait tout de suite beaucoup moins glamour.

Codage par Libella sur Graphiorum

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