I come with knives • Carla & Finn

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Une revanche à la hauteur pour Carla & Finnbjörn

Honnêtement, j’aurais préféré éviter cette situation. Je n’aime pas avoir à me chamailler comme un chiffonnier, et je m’estime trop important pour consacrer mon temps à des querelles enfantines, d’autant plus lorsqu’elles desservent notre cause. Mais Bluebell ne m’a que trop cherché, et s’en prendre à ma famille, tout en confiant à ma soeur des détails que j’aurais préféré garder privés, c’était l’erreur de trop. Désormais, il n’est plus question de trêve, ou de simplement prendre nos distances : elle a voulu jouer, alors je vais jouer aussi. Et reprendre ce manteau, qui est ma propriété, et que je lui avais simplement cédé par confiance - grossière erreur -, n’était que la première étape… J’avais mis ma soeur sur le coup, et un sourire victorieux s’afficha sur mon visage, lorsque je reçus le précieux colis dans la grande salle. Parfait état, il ne manquait pas un poil… Je me levais donc pour rejoindre la table des Poufsouffle, et féliciter ma soeur jumelle : « Tu es prrrodigieuse, søsteren min. Crrrois-moi, je saurrrais te rrredevoirrr cette petite faveurrr. » lui soufflé-je, en enfilant mon bel habit, retrouvant toute l’élégance nordique que l’on m’avait volée. Et j’imaginais déjà la déception dans les yeux de Bluebell lorsqu’elle s’apercevrait que j’avais un coup d’avance sur elle… Je me penche à nouveau, et lui susurre à mi-voix. « Parrr ailleurrrs, je pense qu’il est prrréférrrable pourrr nous deux que j’ignorrre comment tu t’es prrrocurrré ce manteau. Considérrrons donc que cela imporrrte peu. » ajouté-je en haussant les épaules. S’il devait y avoir des retombées, nous n’aurons qu’à faire comme si nous ne savions rien, et d’ailleurs, j’aime autant me préserver de ce que je pourrais apprendre. Ma soeur a encore le droit à sa vie privée, et à ses secrets tant qu’ils ne nous mettent pas en danger. D’autant plus que ces derniers temps, elle semble se montrer presque raisonnable… Je le laisse donc tranquille, et quitte la grande salle. Nous sommes en pleines heures d’affluence, et Merlin sait que je déteste cette proximité étouffante avec tous les insectes avec lesquels nous devons cohabiter.

Je m’efforce de me frayer un chemin, le tout en évitant toute forme de contact avec des êtres indésirables, et tombe finalement nez à nez avec une tête bien connue. Ces derniers temps, je ne suis pas des plus populaires, et me conforte dans une bulle de solitude qui me convient. Toutefois, un peu de bonne compagnie est toujours bonne à prendre… « Carrrla Yaxley en perrrsonne, quel plaisirrr. » commenté-je en esquissant un bref sourire. Rares sont les demoiselles issues de la plus pure noblesse que l’on peut rencontrer dans ce château, et mon interlocutrice appartient à cette haute caste. Elle doit donc être traitée en conséquence, avec le respect que son nom impose, et à laquelle la volaille de basse-cour qui peuple cette grande Salle ne peut prétendre. D’un geste du bras, je l’invite à s’écarter, pour ne pas avoir à subir les mouvements de foule incommodants. Elle a été d’un certain soutien au cours de cette année au cours de laquelle j’ai pourchassé mes souvenirs, et sa présence ne me provoque pas des allergies, contrairement aux trois quarts de cette école. Hélas, elle ne semble pas partager mon enthousiasme. « Ta jourrrnée ne se dérrroule pas comme tu l’espérrrais ? Tu sembles contrrrarrriée. » remarqué-je, en soulignant les traits de son visage, qui n’exprimaient pas une vive joie. J’ignore si je peux faire quelque chose pour elle, mais ce sera toujours plus constructif que de passer mon temps à chercher des noises à Bluebell… Je persiste à croire que je vaux mieux que ça, et mes BUSEs peuvent attendre. Je ne suis peut-être pas non plus le meilleur confident de ce château, mais je peux peut-être faire quelque chose, après tout…

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À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

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Carla avait essayé de bonne figure dans la Grande salle, mais elle n’y était pas réellement parvenue. Elle était juste passée échanger deux mots avec quelques connaissances et elle comptait bien s’éclipser ensuite. De toute façon, elle n’avait pas besoin de manger, elle avait déjà subi le repas avec Maxwell et sa mère. C’était justement cela qui la contrariait. l’expérience avait été extrêmement déplaisante. Et plus elle y réfléchissait, plus elle oscillait entre violente colère à l’encontre du garçon, et colère contre elle-même de s’être laissée avoir si facilement. Si elle n’avait pas accepté, rien de tout cela n’aurait pu se produire.

Elle était donc perdue dans ses pensées, une moue contrariée sur le visage quand elle entendit une voix familière prononcer son prénom. Cet accent, c’était inimitable. Clignant des yeux, elle se rendit compte que son interlocuteur était en face d’elle et l’air amical. Enfin autant que pouvait l’être Finnbjörn. Elle s’écarta comme il lui indiqua et le gratifia d’un sourire. Voir une personne fréquentable ce soir était réconfortant. Finnbjörn faisait partie des rares personnes avec lesquelles elle s’entendait réellement bien. Et depuis les événements de l’été dernier, ils ne s’entendaient que mieux. Il était l’un des rares à comprendre à quel point l’épisode avait pu être traumatisant. En même temps, il était l’un de ceux qui avaient payé un lourd tribut puisqu’il y avait laissé sa mémoire.

- Le plaisir est partagé, comme toujours, Finnbjörn.

Elle devait vraiment porter toute la misère du monde sur le visage puisque Finn lui indiqua aussitôt qu’elle avait l’air d’avoir passé une journée compliquée. Ou du moins il le formula avec la classe qui était la sienne.

- Ma journée était effectivement une longue succession de contrariétés. Par contre toi, tu as fière allure. Toujours autant de prestance, mon ami.

C’était reposant d’échanger avec des gens civilisés pour une fois. Ca lui rappelait pourquoi les familles sang-pur jouissaient d’une supériorité incontestable. Elles accordaient de l’importance au savoir vivre, ce qui en faisait le dernier rempart contre la barbarie. Ou la mauvaise éducation. Genre, comme Maxwell. Comme il avait l’air sincèrement concerné par ses sentiments, elle se laissa aller à expliquer en quelques mots.

- Maxwell, mon ex petit ami, continue de se montrer détestable, ce qui m’agace au plus haut point. Il répand d'affreuses rumeurs. Me mets dans des situations gênantes. Et je suis également énervée contre moi, puisque bien involontairement, je lui ai laissé une occasion en or de me gâcher la vie. Mais tu me diras, ce n’est rien de dramatique en soi.

Elle haussa les épaules pour appuyer ses propos. En réalité, ça lui pourrissait bien plus la vie qu’elle ne voulait l’admettre, mais elle avançait en terrain miné. Ses amis sang-pur avaient mal vécu son incursion du côté obscur de la force quand elle était sortie avec un sang mêlé. Ils avaient tous crié au scandale et elle avait mis un temps fou à se justifier Aujourd’hui, ils étaient tout à fait en droit de lui dire que quand on fricote avec ce type d’individus, on ne peut pas être réellement surpris que cela tourne mal par la suite. Elle ne comptait donc pas réellement sur leur soutien et ce n’était que justice d’une certaine manière. Ses choix avaient largement contribué à sa situation. Puis Carla refusait d’être considérée comme une faible petite victime. Il lui restait une once de dignité tout de même.

- Et toi Finn, comment vas-tu ?

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Une revanche à la hauteur pour Carla & Finnbjörn

Apparemment je ne me suis pas trompé. Elle reste polie, cordiale, mais elle parait préoccupée et j’ai cru bon de le faire remarquer. D’ordinaire, je ne suis pas très "discussions de comptoir", mais disons que j’ai un peu de temps, alors pourquoi pas. Si Carla a bien voulu m’en consacrer un peu en m’aidant dans ma quête de souvenirs, alors je devrais être en mesure de lui rendre la pareille à ma façon… Mais elle aborde le sujet en faisant référence à Carter, alors je comprends mieux de quoi il est question. Erin n’avait donc pas tort, ce garçon a tout l’air du mufle de première… J’ignore si je devrais lui parler de cette sympathique réunion à laquelle il m’a conviée, il y a de cela plusieurs jours. Erin y est allée faire un tour, et elle m’a rapporté quelques renseignements assez révélateurs quant à l’individu qui animait l’évènement… « Des rrrumeurrrs à ton sujet… ? De quel genrrre ? » Mes sourcils se froncent naturellement. Oh, j’imagine déjà de quoi il peut s’agir… Ce maudit sang-mêlé n’a aucune limite. Comme si quelqu’un de son rang était en droit de souiller la réputation d’un être supérieur… Nous marchons sur la tête, voilà à quoi mène ce laxisme ambiant qui règne à Poudlard : les bouffons règnent, et la noblesse paie en silence. En terme de calomnies et de diffamation, j’ai aussi fait les frais de cette petite teigne de Mansfield, et si je réagis toutefois avec beaucoup de dignité, il n’empêche que j’apprécie relativement peu que ce mariole s’amuse à parler en mon nom. « On m’a également prrris pourrr cible ces derrrniers temps. J’ignorrre si tu es une ferrrvente lectrrrice du petit Crrroâsseur, mais son auteurrr a prrris beaucoup de plaisirrr derrrnièrrrement à colporrrter à mon sujet. » réponds-je en soupirant. « Non que cela m’offense. » Ce n'est pas forcément vrai. J’ai appris à ne pas réagir aux insultes, cela me permet de garder une longueur d’avance et d’agir avec la tête froide. Mais je trouve particulièrement intolérable que l’on se permette de de raconter d’ignobles choses qui pourraient nuire à ma famille, y compris ces histoires absurdes d’épidémie… N’importe qui pourrait se rendre compte que je suis bien loin d’avoir l’éclabouille, je prends bien trop de précautions hygiéniques pour que cela ne m’arrive.

Elle prend de mes nouvelles, et je souris poliment, pour la remercier de son intérêt. J’ignore si elle en nourrit véritablement, mais nous autres, nobles de bonne éducation, maîtrisons tous les instruments d’une conversation. « Autrrrement, tout va pourrr le mieux : je viens de rrrécupérrrer un manteau de grrrande valeurrr que l’on m’avait dérrrobé rrrécemment. Sa voleuse a manifestement décidé de me rrrendrrre. » annoncé-je non sans fierté, en montrant le vêtement en fourrure de vison pur qui me recouvrait les épaules. Plus qu’à ce vêtement, c’est à mes origines que je suis attaché, et cet habit le revendique… Mais surtout, il illustre une première victoire, marquée contre le camp de Bluebell Sherwin. Je ne m’attarde pas sur le sujet, et reviens à celui qui préoccupe Carla. Je suis incapable de me mettre à sa place - pour que ceci soit possible, il aurait fallu que je sois capable de sortir avec un homme des cavernes au quotient intellectuel d’un gorille -, mais elle s’est rendue compte de son erreur. Si quelqu’un doit payer, c’est ce goujat, pas elle… « Si tu veux mon avis… ce Maxwell… J’ai bien l’imprrression qu’il cherrrche à te tirrrer verrrs le bas. Comme s’il te considérrrait encorrre comme sa prrroprrriété. » émis-je à voix haute, tout en réfléchissant. Sinon, pourquoi s’acharnerait-il sur elle, et colporterait ses bruits de couloirs intempestifs ? Certes, je n’omets pas la possibilité selon laquelle il soit tout simplement jaloux : de son rang, de sa prestance, de ses privilèges de naissance auxquels il n’accèdera jamais… « Alors je t’écoute : es-tu un objet lui apparrrtenant ? » l’interrogé-je, souhaitant entendre de sa bouche la négative. Je ne comptais surtout pas lui conseiller de s’abaisser à son niveau, et de répliquer par des rumeurs immatures ou des coups bas indignes de sa valeur. Mais je demeurais intimement persuadé qu’il existait bien d’autres moyens de pourrir la vie de ce très cher Maxwell, et de lui faire payer l’affront qu’il faisait subir à l’une des notres…

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Les joues de Carla se teintèrent d'une jolie couleur rosée quand il demanda quelles étaient les rumeurs que Maxwell s'amusait à propager. Elle n'était pas certaine d'avoir envie de les verbaliser. Elles étaient humiliantes, mais Carla avait l'impression que si elle les disait à haute voix, elles allaient prendre plus de consistance. Elle hésita avant de marmonner, gênée.

- Des rumeurs aussi fausse que déplaisantes. Du genre ... privées.

De nature surtout sexuelle, MST, frigide, ce genre de délire. Mais Carla ne s'abaisserait clairement pas à le dire. Elle l'écouta avec attention quand il lui exposa avoir lui-même souffert de rumeurs. Elle compatissait de tout son coeur. Maintenant qu'elle savait l'effet que cela faisait, elle ne laissait à personne.

- Je ne lis pas ce torchon. Et ce que tu m'en dis me conforte dans l'idée que j'ai raison.

Elle préférait lire des romans à l'eau de rose. Ce n'était clairement pas de la littérature et ça valait sûrement pas beaucoup mieux. Mais ça, personne n'était obligé de le savoir. Elle demanda avec une sollicitude inhabituelle

- Puis-je faire quelque chose pour t'aider avec ces rumeurs ?

En temps normal, Carla n'était pas assez intéressée par les autres pour penser à proposer son aide. Mais Finn était une personne qu'elle appréciait. Elle contempla le manteau de Finn d'un air appréciateur. Manteau de qualité, fort bien porté. Par contre le voleur était un grand malade. Voler Finn était le meilleur moyen de se retrouver avec les jumeaux Sorensen comme ennemis pour le reste de sa scolarité. Et personne ne souhaitait avoir Finn et Erin contre lui.

- Je suis ravie de savoir que tu as récupéré ce qui t'appartient. Serait-ce indiscret de te demander qui est cette personne assez folle pour commettre un tel affront ?

Finnbjörn avait très bien cerné en minimum de temps le conflit qui se jouait. Maxwell prenait Carla pour son jouet et n'hésitait pas à actionner les fils, comme si elle était sa marionnette. Il pensait avoir tous les droits sur sa vie et ne se privait pas d'en abuser. Le problème, c'est qu'actuellement, tous ses actes étaient relativement bien pensés. Quoi qu'elle fasse, elle se retrouvait à adopter bien malgré elle le comportement que son ex petit ami attendait. Carla se rebiffa aussitôt à sa question, piquée au vif.

- Je ne suis l'objet de personne Finnbjörn. Je l'ai jamais été quand nous sortions ensemble et je n'ai aucune l'intention de l'être dans le futur, si telle est ta question.

Néanmoins, sa question eut le mérite de faire comme un électrochoc à la jeune fille. Elle était fière, parfois à la limite de l'arrogance. Quand avait-elle oublié ce trait de caractère pour subi les mauvais agissements de cet idiot de Maxwell ? Il était temps de se rebeller.

- Néanmoins, je dois admettre que seule, je n'arrive pas à me débarrasser de cet indésirable.

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Elle ne semble pas vouloir en dire davantage à propos de ces rumeurs fâcheuses qui la prennent pour cible, et honnêtement, je la comprends. Voir sa réputation entachée à tort lorsque l'on est un être privilégié, bénéficiant d'un droit de sang obtenu à la naissance, est un vrai calvaire. Si je parviens heureusement à en faire fi, mon interlocutrice y parait encore sensible... Depuis que je suis parvenu à reconstruire ma mémoire, notamment grâce à de lents efforts, j'ai pris le soin d'observer certains mécanismes sociaux qui régissent nos interactions avec les autres. Je choisis donc de ne pas insister auprès d'elle... Elle a accordé sa confiance à un être à demi souillé, et maintenant, elle en fait les frais. Le sentiment d'injustice qui doit la ronger doit être assez fort, je peux le deviner assez aisément... On dirait qu'elle se sent aussi concernée par ma situation, et je réponds par un sourire cordial. « Oh, ne t’en fais pas. L’ignorrrance est le meilleurrr des méprrris que l’on peut leurrr accorrrder. Offrrre de l’intérrrêt à ces minables, et ils en abuserrront autant qu’ils le veulent. Montrrre que cela t’affecte, et ils ferrront de toi ce qu’ils veulent. » Mon regard balaie le reste des élèves qui se trouve à nos côtés, riant et mangeant le long des tables. Ici, l'opinion du plus grand nombre semble l'apporter, et à moins de manier l'intelligence collective, il est difficile d'aller à contre-courant... Elle me questionne sur l'identité de ma voleuse, et je feins d'hésiter, comme si je craignais de dévoiler son nom. Elle ne mériterait pas moins, en réalité, mais cela ferait de moi un muflede la vendre ainsi... Or, quelqu'un comme moi ne peut se le permettre. « Une de tes camarrrades de Serpentard. Je pense qu’il est prrréférrable pour elle de conserver son anonymat, la pauvrrre doit se sentir bien honteuse… » J'éprouve à la fois un certain plaisir à l'enfoncer davantage, et à la fois une étrange amertume. La nuit que nous avons passé dans les bois, rangeant nos rancunes personnes pour favoriser une alliance, certes de courte durée, semble presque n'avoir jamais existé, comme si ce lien de confiance entre Bluebell et moi avait été rompu à jamais. Je lui en veux d'avoir confié ces détails intimes à ma soeur, alors même que je n'avais pas abordé le sujet avec cette dernière. Et par dessus tout, je lui en veux de m'avoir rendu cette fichue bague, comme si elle se plaisait à tourner chacun de mes efforts en dérision, comme si elle était absolument indifférente à l'idée d'enterrer ce qui restait de notre relation du passé. Soit, c'est son souhait, et je n'ai pas d'autre choix que de le respecter : je me suis ouvert face à elle, me suis montré vulnérable, et c'était une erreur. Or, j'ai décidé d'apprendre des miennes...

J'y vais peut-être un peu fort, en cherchant à éveiller en elle cette colère muette, qu'elle nourrit à l'égard de son ex petit ami. Loin de moi l'idée de l'insulter en la comparant à un objet dont il serait le propriétaire, mais de créer un sentiment suffisamment fort pour lui donner envie de lutter, à armes égales cette fois. Mon interlocutrice a ce point commun avec ma petite soeur, leur patience, leur endurance et leur faculté à encaisser peuvent bien se révéler d'une grande aide, mais face à un Maxwell Carter qui nous vient directement du singe, difficile de résister efficacement... « Forrrt bien, qu’est-ce que je souhaitais entendrrre. » me satisfais-je, en hochant la tête. « Maintenant, dis moi ce qui pourrrrait agacer ce… Carrrterrr. Tu le connais bien, aprrrès tout.» J’ai du mal à dissimuler le mépris et le dédain qui animent ma voix quand je prononce son nom. Elle est, après tout, la mieux placée pour le savoir, puisqu'elle l'a côtoyé dans la sphère privée et intime. Ses faiblesses, les choses qui peuvent le mettre hors de lui... Bien assez vite, le Poufsouffle risquerait de se lasser de ses pauvres rumeurs, Carla serait passée à une toute autre étape. « Tu lui as peut-êtrrre trrrop laissé prrrendrrre le contrrrôle surrr ta vie. Voyons ce qui se passe… si nous prrrenons le contrrrôle surrr la sienne. » J’ai quelques idées, et l’une d’entre elles est plutôt intéressante. J’attends toutefois de tâter un peu le terrain avec elle pour voir ce qu’il en est, je ne suis pas homme à dépasser certaines limites… Mais si nous nous accordons bien, je pourrais bien tirer épingle à mon jeu également. Après tout, il y avait bien une autre personne sur laquelle j'avais, moi aussi, une revanche à prendre.

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Carla P. Yaxley a écrit:: I come with knives

Carla resta pensive en écoutant Finn. Il avait terriblement raison. En agissant avec impulsivité et sur une contrariété, elle avait donné de l’importance à ces rumeurs. Or, cela n’aurait pas dû autant l’atteindre. Elle connaissait la vérité. Pourquoi prêter attention à ce que ces idiots pensaient d’elle ? Dans le lot, beaucoup étaient des personnes qui n’avaient strictement aucun intérêt à ses yeux. Et qui ne lui apporteraient aucun bénéfice pour son avenir. Elle avait peut-être tout intérêt à passer plus de temps avec Finn et son flegme nordique, sa manière d’agir lui semblait plus opportune que ses débordements d’émotions à elle.

Carla écarquilla de grands yeux en apprenant que c’était une camarade Serpentard qui avait dérobé le précieux manteau. Quelle honte pour sa maison. Carla n’aimait pas la lâcheté en général et, à ses yeux, le vol en était une manifestation. Dérober à l’abri des regards le bien d’autrui n’était ni flatteur, ni prestigieux. Toujours plus grand seigneur que jamais, Finnbjörn ne prononça pas son nom, ni le moindre élément permettant de l’identifier. Si seulement Maxwell avait pu avoir ne serait-ce qu’un dixième de son élégance, il n’y aurait jamais eu le moindre problème.

- C’est fort généreux de ta part de ne pas la dénoncer. J’espère que la honte l’étouffera suffisamment longtemps pour lui passer l’envie de recommencer.

Carla réfléchit un instant pour trouver les faiblesses de Maxwell. Elle aurait volontiers répondu du tac au tac que viser sous la ceinture était la meilleure manière de le faire réagir, mais elle n’allait pas s’abaisser à cela. Ce n’était donc pas une bonne idée. Tout en réfléchissant, elle commença à formuler des hypothèses

- Il est attaché à sa famille, mais je ne suis pas disposée à impliquer des personnes qui ne sont pas concernées. Il aime … Je dirai qu’il aime contrôler la situation. Cette façon de considérer les autres comme des objets, d’échafauder des plans foireux, c’est une forme de contrôle. S’il se rend compte qu’il n’a plus la main sur quelque chose qu’il pense maîtriser et qu’il ne peut pas la récupérer, ça devrait le rendre fou.

Comme s’il lisait dans ses pensées, Finn lui proposa de prendre le contrôle de la vie de Maxwell. Carla aimait l’idée. Après tout, elle avait tenté de régler cette situation à l’amiable, si cela n’avait pas abouti, c’était uniquement sa faute à lui. Alors, elle pouvait bien se rebeller un peu. Juste assez pour qu’il se rende compte qu’il n’était pas de tille à s’attaquer à elle et qu’il se désintéresse. Oui, tout cela sonnait comme une douce mélodie à ses oreilles.

- Nous, Finn ? Tu m’aiderais ?

Elle regarda, partagée entre reconnaissance et étonnement. Finnbjörn était une personne agréable, bien que parfois chaleureuse comme un iceberg, mais elle n’arrivait pas à l’imaginer se lancer dans un plan machiavélique pour elle. Pour Erin, oui sans aucun doute. Mais elle n’était pas grand chose à ses yeux et elle ne voyait pas en quoi il gagnerait quelque chose à l’aider.

- Ton concours me serait inestimable.
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La compassion de Carla à mon égard me touche. Certes, elle ne connait pas les dessous de l’histoire, ni le fait que je me suis simplement arrangé pour que l’on vole ce que l’on m’a dérobé, mais les bons sentiments qui l’animent sont lisibles. Bluebell m’a profondément irrité, et cette petite revanche prise sur elle après l’affront qu’elle m’a fait est un maigre réconfort. Maigre, certes, mais réconfort toutefois… « Oh, crrrois-moi, je l’espèrrre aussi. Mais je ne tarrrderrrais pas à obtenirrr son rrrepentirrr, lorrrsqu’elle rrréaliserrra ses torts. » réponds-je en souriant. Oh, il faudra sans doute la tuer avant d’espérer d’elle ne serait-ce que l’ombre d’un pardon, mais je me plais à l’imaginer, me remémorant avec un certain ressentiment son affreuse dernière lettre. Aussi, je ne peux que comprendre l’agacement qui semble s’être emparé de Carla dans cette affaire avec Max… Bien évidemment, les motivations qui l’ont poussée à s’enticher d’un sang à demi-souillé demeurent bien obscures pour moi, mais aujourd’hui, elle semble réaliser par elle-même à quel point cela lui a porté préjudice. Qui serais-je donc pour lui jeter la pierre, alors qu’une semaine plus tôt, j’espérais encore une réconciliation avec Bluebell… ? J’ignore si c’est encore cette affaire qui me rend d’humeur aussi farouche, mais je partage la cause de mon amie. « Laissons sa famille de côté, bien sûrrr. Nul besoin d’aller aussi loin. » D’autant plus que je n’ai pas franchement envie de faire quoi que ce soit avec des moldus. Mais Carla sait visiblement où frapper pour faire mal, et c’est ce dont nous aurons besoin principalement. « Je vois, quel charrrmant perrrsonnage. Es-tu encorrre attachée à l’opinion qu’il peut avoirrr de toi ? » Cela risque d’être important pour la suite des choses, alors mieux vaut le savoir maintenant. « Tu peux rrrépondrrre honnêtement. » ajouté-je, lui indiquant que je me retiendrais de tout jugement à son égard si la réponse était positive. Je suis après tout, le mieux placé pour comprendre, même si cela m’agace profondément de devoir subir le regard d’autrui.

Disons qu’il ne s’agit pas exactement de mes procédés habituels… Et Carla pourrait bien s’y opposer farouchement. Mais après tout, le suggérer simplement ne ferait de mal à aucun de nous deux. « Eh bien… oui, ce serrrait possible. Mais je me dois de te prrrévenirrr, je n’ai jamais fait ça auparrravant. » Et ça dépasse le cadre de certaines limites que j’ai pu me donner à moi-même… Mais il est trop tard pour s’en formaliser. Je partage désormais une cause commune avec Carla, et l’opportunité vaut peut-être le coup de quelques efforts de ma part. « Il se trrrouve que moi aussi, j’ai un Maxwell. » La comparaison n’est pas très bien choisie, on parle du jour et de la nuit… Mais ce sont deux êtres à qui nous souhaiterions donner une bonne leçon, en nous affranchissant d’eux pour de bon. « Une, plutôt. » L’avouer, c’est une étape que je n’avais pas encore franchie, et si je pensais être libéré en l’évoquant à voix haute, c’est plutôt l’effet inverse. Je n’ose pas spécialement regarder du côté des Serpentards, mais je me doute que Bluebell doit y être. Sait-elle que ma soeur a trouvé un moyen de s’introduire dans son dortoir ? Du coin de l’oeil, j’aperçois d’ailleurs Maxwell prendre place, un peu plus loin, à la table des Poufsouffles. Le moment semble trop bien choisi… ce que j’ai en tête pourrait bien prendre forme là tout de suite. Je ne dis pas être totalement serein… je n’ai pas tout mon passé en tête, mais je pense que je n’ai jamais fait ça, avec qui que ce soit. « Me fais-tu confiance… ? » J’ai besoin de savoir cela avant de me lancer dans une telle entreprise, et de lui expliquer où je veux en venir. N’importe quelle personne sensée me répondrait que non, et je ne pourrais certainement pas lui en tenir rigueur. Je suis un homme de parole de manière générale lorsque je suis liée à une promesse écrite ou orale, mais je ne peux prétendre être fiable pour une histoire qui ne concerne pas ma famille. Enfin… pour cette affaire, je doute réellement que le nom Sørensen ait à être mis en cause, et ma réputation ne peut pas souffrir plus qu’une épidémie d’éclabouille.

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Carla hésita avant de lui donner sa réponse. Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas être honnête avec Finn, ce qu'elle même ne savait pas ce qu'elle en pensait. Elle savait ce qu'elle aurait aimé ressentir. Mais à la réflexion, il fallait admettre que ce n'était pas exactement la vérité

- Je dois admettre que je m'en soucie, dans une certaine mesure. Je suis orgueilleuse.

Ca ne voulait pas dire qu'elle attendait quoi que ce soit de Maxwell. Juste que son ego surdimensionné voulait qu'il la regrette. C'était évidemment malsain, mais Carla était incapable de faire autrement. Et elle devait bien la vérité à Finn s'il choisissait de l'aider. Elle lui était reconnaissante de ne pas commenter sa réponse. L'admettre à haute voix avait déjà un côté pathétique qu'elle n'appréciait que modérément. Elle lui accorda un demi-sourire quand il expliqua avoir une idée, mais n'avoir jamais fait ça.

- Cela ne m'étonne pas. Habituellement, je ne fomente pas de plan dans le genre non plus. Il faut croire que Maxwell justifie des mesures particulières.

Carla écarquilla les yeux quand il lui expliqua qu'il avait lui-même à gérer un équivalent féminin de Maxwell.S'il ne lui avait pas dit, elle ne l'aurait sans doute jamais deviné. Il savait tellement bien donner le change ! Néanmoins, cela expliquait beaucoup de choses et, d'une certaine manière, la rassurait. A la base, elle ne comprenait pas cette volonté de l'aider, maintenant cela prenait du sens. Et cela signifiait aussi que Finnbjörn serait un véritable allié, et non un acolyte de convenance pour mieux se moquer d'elle ensuite. Puisqu'il s'était montré délicat en ne l'interrogeant que peu sur les détails de son histoire, elle décida de faire de même et se contenta d'acquiescer pour signaler qu'elle l'écoutait, sans pour autant poser de question. Evidemment qu'elle aurait adoré savoir l'identité de la personne à laquelle il faisait allusion, mais ce n'était pas ses affaires. Et elle n'avait aucune chance de deviner, puisqu'elle connaissait assez peu ses fréquentations. Sans compter que son amnésie avait rebattu les cartes de certaines de ses relations. Mais le simple fait qu'il lui en parle était déjà une preuve d'amitié et elle n'allait pas tout gâcher pour si peu. Quand il lui demanda si elle lui faisait confiance, elle répondit sans hésiter, d'une voix déterminée.

- Oui.

Elle ajouta afin d'être totalement honnête avec lui

- Je ne vais pas te mentir Finnbjörn, en d'autres occasions, je me serais peut-être montrée plus mesurée. Nulle volonté de t'offenser, mais m'allier à quelqu'un, c'est le prendre le risque qu'il me trahisse un jour, et c'est une faiblesse dont je n'ai pas le luxe. Mais si tu as également un intérêt dans cette histoire, alors nous pouvons trouver un accord sur un pied d'égalité et en tirer chacun profit.

Puisque les choses avaient eu le mérite d'être dites, elle avait désormais hâte de connaître son plan. Pour qu'il l'entoure de tant de mystère, c'est qu'il le jugeait au minimum original, si ce n'était osé.

- Je suis toute ouïe pour ton idée. Tu es fin stratège et je suis certaine qu'elle fera mouche.

Carla était une personne de parole. Si elle avait dit qu'elle lui faisait confiance, c'est que c'était le cas et qu'elle était prête à accepter n'importe quel plan sans réserve. Elle ne s'engageait jamais à la légère.

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Une revanche à la hauteur pour Carla & Finnbjörn

Je sens l’embarras, qui teinte ses paroles, ainsi que la légère honte de devoir reconnaître cette faiblesse à voix haute. Même lorsque cela concerne un insecte qui n’en vaut pas la peine… Mais il est fondamental d’apprendre à s’en détacher. Je secoue la tête, cherchant à la rassurer sur ce point : « Rrrarrres sont ceux qui ne s’en soucient pas. N’y vois pas qu’une question d’égo, mais de dignité, et il est naturrrel de vouloirrr prrréserrrver la sienne, si on a la chance d’en avoirrr une. » C’est en tout cas mon opinion. Bien qu’il soit nécessaire de contrôler nos émotions afin de ne rien en laisser paraître, après tout nous appartenons à la noblesse… Et je parviens à rester de marbre… du moins, c’était le cas, avant que Bluebell ne s’amuse à me tirer de mes gonds. Avant que je ne la rencontre à nouveau, je ne m’étais jamais laissé guider par une émotion parasite, et elle les a toutes réveillées d’un coup : la colère, le manque, le ressentiment, l’attachement… Mais je sais que ce type de réaction est dangereux, et qu’il vaut mieux en éliminer la source : j’ai eu tort de vouloir chercher à éveiller des sentiments enfouis en moi, ne pas en avoir est nettement plus sûr. Carla l’apprend elle aussi, à ses dépens. « Rrrécapitulons. Tu souhaites fairrre comprrrendrrre à ton ancien petit ami qu’il a un peu trrrop marrrché surrr tes plates bandes. Et nous souhaitons le prrrovoquer en rrretourrr, tout en faisant tairrre les rrrumeurs qui te touchent. » Il me semble que c’est tout. un sang-mêlé qui croit avoir un peu trop de droits sur un être qui lui est supérieur, et qui opte pour utiliser son influence à mauvais escient. Remettre à leur place de tels individus devrait même être une action de grâce… Et j’en profiterais bien entendu pour faire savoir à Bluebell que je ne suis pas à ses pieds. Elle a peut-être piétiné mon égo, mais moi aussi, je crains d’être toujours attaché à l’opinion qu’elle peut nourrir de moi.

Ses bonnes intentions sont visibles, et je sens qu’elle n’est pas femme à aspirer au malheur des autres. C’est déjà une différence entre nous… Mais soit, je peux le respecter, dans la mesure où l’empathie ne s’oppose pas au bien-être de notre communauté. Elle semble vouloir se justifier auprès de moi, et s’expliquer sur ses intentions. D’un geste de la main, je lui fais comprendre qu’elle n’a pas à le faire… « Je ne suis pas offensé le moins du monde. Nous avons un arrrrangement, et il concerrrne ce que nous nous apprrrêtons à fairrre. Nous n’avons pas à aller à l’encontrrre de nos prrrincipes élémentairrres. » déclaré-je, espérant que ces mots suffiraient à la rassurer. Nous ne nous épanchons pas sur nos vies privées d’ordinaire, mais elle sait que mon allégeance va à ma famille. De mon côté, je ne lui tiendrais pas rigueur de privilégier ses intérêts personnels, dans la mesure où ils ne s’opposent pas aux miens. Et dans cette situation, il semble plutôt que nous ayons un accord… Je m’approche de son oreille pour lui murmurer mes intentions, et lui somme de hocher discrètement la tête si elle est d’accord. En temps normal, je ne me serais jamais permis une telle initiative, mais les rapports humains sont un labyrinthe de subtilités : parfois, il est bien de savoir de quelle manière les utiliser. « Bien. » Je l’entraîne doucement vers le centre de la salle, afin que nous soyons bien visibles, et surtout dans l’angle de vue de Maxwell. Avec un peu de chance, Bluebell n’échappera pas non plus au spectacle… Sans attendre, je glisse mon pouce sous le menton de Carla, et mon index sur le côté droit de sa mâchoire : nous n’avons jamais eu une telle proximité, et je ne crois pas en avoir eu avec qui que ce soit. Quelque part, je me sens un peu nerveux… mais je choisis de faire taire ce sentiment, et ne me laisse pas le temps de tergiverser. La vengeance est une motivation qui pousse parfois à transgresser certaines de nos limites.

Alors que la Grande Salle se remplit, j'ignore les élèves qui nous contournent, clos les paupières, et dépose mes lèvres sur les siennes. Ce contact me trouble profondément... ce n’est qu’un baiser chaste, mais je sens son souffle chaud sur ma bouche. La sensation n’est pas forcément désagréable, mais profondément étrange et me met un peu mal à l’aise… Mais c’est le prix à payer pour parvenir à notre objectif. Maladroitement, mes mains cherchent son dos pour s’y poser, et je prolonge l’instant de quelques secondes, avant de me retirer. Etudiant son visage pour tenter de trouver un signe parmi ses traits, je lui demande : « As-tu trrrouvé cela convaincant ? » Elle a plus l’habitude que moi de ces choses-là, elle sera sûrement la plus à même d’en juger. En attendant, j’espère bien que les regards étaient rivés sur nous, et que les rumeurs qui nous concernent s’en retrouveront alimentées : difficile de croire désormais que je puisse être porteur de l’éclabouille… après tout, c’est cela, manipuler l’opinion publique.

@Maxwell Carter
@Bluebell E. Sherwin

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À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

I come with knives

Si Carla n’en fit rien paraître, la proposition du Gryffondor la laissa bouche bée. Oui, le plan était évidemment parfait, et elle n’en avait pas douté une seconde venant de sa part, mais c’est juste qu’elle ne l’avait jamais imaginé prêt à de telles extrémités. Elle hocha doucement la tête pour lui signifier son accord et le suivit vers une zone plus visible. Du coin de l’oeil, elle vit que Maxwell était là pour assister au spectacle. N’était-elle pas un peu hypocrite de lui avoir reproché son mensonge pour elle-même en fomenter un ? Elle fit taire sa conscience en se disant qu’entre piéger sa mère et piéger son ex, la différence était tangible. Puis elle n’avait pas à se soucier de ce qu’il pensait d’elle.

Se prêtant au jeu, elle ferma les yeux et laissa Finn l’embrasser. La sensation n’était pas déplaisante, juste étonnante. Elle n’avait jamais envisagé la moindre proximité physique avec lui et manifestement, lui non plus. Mais ce n’était rien qui pouvait mettre la puce à l’oreille de leurs spectateurs. Un peu de maladresse entre deux personnes qui se cherchent, c’est aussi charmant que courant. Cela donnait même un côté authentique qu’elle n’aurait jamais réussi à feindre s’il lui avait laissé des jours de réflexion.

Néanmoins, elle ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer de cette situation. Deux fois en l’espace d’un jour, elle gagnait le rôle de la petite-amie. C’était aussi flatteur que désespérant. Flatteur qu’on l’envisage comme une petite amie tout à fait présentable. Désespérant parce qu’elle n’était jamais la vraie petite-amie. Finalement, ce n’était pas elle qu’ils embrassaient, mais le rôle qu’elle endossait. Est-ce qu’elle n’était bonne qu’à être une apparence ? C’était une possibilité à prendre en compte et dont elle pourrait certainement jouer à son avantage, si elle arrivait à faire taire son ego. Dans le cas de Finnbjörn, elle n’était pas folle, elle savait que ce baiser ne lui était en rien destinée. Il était dédié à cette fille qui le tourmentait. Qu’est-ce qu’elle avait dû le pousser à bout pour qu’il réagisse comme ça ! Avec ou sans mémoire, elle ne se souvenait pas de lui comme une personne tactile. Ni comme une personne portée sur la comédie. Pour quitter à ce point sa zone de confort, c’est qu’il devait être plus attaché à cette fille qu’il n’avait bien voulu l’admettre. Mais enfin, qui était-elle pour lui jeter la pierre ? Elle avait l’impression de passer ses journées à se débattre avec des émotions intempestives. Endossant son rôle avec cœur, elle le gratifia d’une sourire charmeur quand il mit fin à leur baiser, avant de lui souffler à l’oreille, comme si elle lui murmurait des mots doux

- Très convaincant. Mais nous avons un public maintenant mon cher, et nous ne pouvons pas le décevoir. Faisons leur croire que nous flirtons. Après tout, c’est ce que font les tous jeunes couples.

Joignant le geste à la parole, elle passe ses bras autour du cou de Finn pour l’attirer à elle, comme si à peine le baiser terminé, elle souffrait de la distance qui les séparait. Ce qui n’était pas totalement vrai. Intérieurement, elle était plutôt en proie à un certain malaise. Ce n’était pas que Finn soit une conquête déplaisante, loin de là. Il était joli garçon, intelligent, avait une prestance naturelle, se comportait de manière élégante …. C’est juste qu’elle savait qu’elle ne correspondait pas vraiment à son type de fille. Du moins, elle le supposait. Elle était trop tout pour une personne aussi posée que lui. Trop impulsive, trop bavarde, trop émotive, trop contradictoire … Et si elle aimait jouer de son charme, elle ne le faisait qu’avec des personnes qu’elle savait réceptives.

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Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

– Gros, c’est mathématiques.
– Mais t’es sûr ?
– Ouais, clin d’œil égale elle attend que tu lui mettes ta saucisse dans sa brioche.

Conversation normale entre Maxwell et ses potes. Cab les avait rejoints à la table des poufsouffle, et la tablée était dans l’hilarité la plus grande. Alors que Max essayait tant bien que mal d’expliquer le langage des meufs à un newbie, Fitch était plutôt occupé à essayer d’imiter des animaux avec les différents mets qu’ils avaient sur la table. Certains élèves leur lançaient des regards désapprobateurs, mais eux trouvait ça hilarant. Tout le monde devait se détendre un peu, ce n’était pas un crime de rigoler. Quand il eut repris ses esprits, le jeune homme reprit sa conversation avec son cadet. Il avait quinze ans et commençait doucement mais surement à fricoter avec les filles. Forcément, pour ça, il avait besoin des conseils bien avisés de Maxwell. Il avait sonné à la bonne porte, le garçon était là pour répondre à n’importe laquelle de ses interrogations. Rien n’était tabou chez Max, et aider son prochain était l’une de ses valeurs (ou quand ça l’arrangeait on va dire).

Les conversations allaient donc de plus belle après une longue journée/semaine. Il faut dire que cette dernière semaine avait été carrément remplie entre le fait de se prendre deux mois de retenues par cette connasse de Thor, sa conversation houleuse avec Carla, puis le repas avec sa mère, puis les cours et la tonne de devoir qu’on leur mettait sur les épaules … C’était censé être samedi, un jour tranquille, mais ça avait été l’horreur du début jusqu’à la fin cette journée. Mais le pire restait indéniablement ce lunch avec sa mère et Carla. Non mais quelle idée il avait eu quand même. Pourquoi avait-il décidé de mener à bien ce plan complètement stupide. Parce que le repas avait été pour lui cauchemardesque et l’avait vidé de toute énergie. Trop de choses avaient été dites, vus, sentis, et Max n’était plus trop sûr de savoir ce qui se passait dans sa tête. D’ailleurs, c’était bien pour cela qu’il avait été réellement content de retrouver son frérot au château. Les deux garçons avaient finalement passé l’après-midi à fumer dans un coin reculé du parc où ils étaient sûrs de ne pas se faire choper. Et il s’était bien amusé, ce qui avait quand même pas mal rattrapé sa journée. Parce qu’il pouvait toujours bien compté sur son pote pour passer un bon moment. Evidemment, il lui avait raconté toute l’histoire, et évidemment aussi Cab en avait bien profité pour casser du sucre sur le dos de la jeune femme. N’importe quelle excuse était bonne pour lui.

Vu qu’il n’avait pas beaucoup mangé pendant le restau avec sa daronne, Max se rattrapait bien ce soir en mangeant beaucoup. Le poulet était vraiment à tomber et les carottes tellement tendre, un vrai délice. Plus de stress, donc plus de problèmes pour avaler tout son repas. Mais alors qu’il était tranquillement dans son coin à rire avec ses potes, c’est la grosse Sarah qui lui mit un coup d’épaule.

– Qu’est-ce t’a ?
– Regarde droit devant toi, Max.

BAM. Le jeune homme leva les yeux et se prit une bonne claque virtuelle dans la figure. Il était en train de rêver ou quoi. Le garçon sentit son poing se serrer (très mauvais signe). La grosse Sarah se recula un peu de lui, comme si elle avait compris que la moindre contradiction allait le faire sortir de ses gonds. Max avait donc un spectacle à vomir sous ses yeux. Carla était donc en train d’embrasser un mec en plein milieu de la Grande Salle ? Mais c’était une grosse blague ou quoi ? Il avait bien eu tord de croire que Carla s’était adoucit avec lui, parce qu’elle lui renvoyait maintenant en pleine face qu’il n’avait clairement pas le contrôle sur elle, et qu’elle pouvait lui en mettre plein la gueule si elle voulait.

Ni une ni deux, le garçon se leva, surtout qu’elle était en train de minauder, et ça le mettait dans une colère folle. La Grosse Sarah essaya de lui retenir le bras. Elle ne voulait pas qu’il fasse une scène dans la grande salle et qu’il s’attire encor des problèmes, c’était tout à son honneur, mais ce n’était aussi pas le moment. Max était plutôt impulsif de toute façon, et il était plus du genre à agir avant de réfléchir. Peu de chance que la grosse Sarah puisse le raisonner maintenant de toute façon. Et quand il arriva à la hauteur des deux jeunes gens, il poussa un peu violemment (mais pas trop) Finn. Pas assez pour qu’il tombe comme la grosse merde qu’il est sur le sol, mais assez pour qu’il se trouve désormais à une distance de sécurité acceptable de Carla.

– Fais gaffe à qui tu touches si tu veux pas te retrouver avec un œil au beurre noir et un zgueg en moins.

Pas très classe, mais en tant que bonne brute, il fallait prévenir son prochain de ce qu’il attendait s’il continuait à le chercher. Puis il se tourna vers Carla, et de manière dramatiquement théâtrale commença à l’applaudir.

– Bravo. J’imagine que t’es grave fière de toi.

Autrement dit t’as bien réussi à m’énervé, et j’espère que tu jubiles intérieurement.

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Une revanche à la hauteur pour Carla & Finnbjörn

Ça n’a duré que quelques secondes, mais ce bref échange, furtif et intime, est une première limite franchie parmi toutes celles que je me suis gardé d’outrepasser. Et quelque part, je me félicite d’avoir franchi ce cap avec toute ma lucidité et ma clairvoyance, et pas avec la bêtise d’un amoureux transi. Je sonde Carla du regard pour m’assurer qu’elle ne regrette pas, ou n’est mal à son aise… Mais sa réponse semble m’assurer du contraire. Cette proximité entre nous est nouvelle, mais j’imagine que c’est un bon exercice pour nous y habituer. « Je vois. » Mes mains se posent donc naturellement sur sa taille, j’effleure son dos du bout de mes doigts tandis que mes paumes épousent la forme de ses hanches, et à nouveau, j’éprouve cette sensation étrange, celle de toucher un objet interdit. Je garde à l’esprit que ma famille aussi prend son repas ici, difficile d’imaginer qu’ils ont pu louper un tel spectacle… « Je pense que nous rrrencontrrrons le succès escompté. Essaie de rrrirrre, pourrr voirrr ? » lui proposé-je en rapprochant mon visage du sien, comme si nous échangions des confidences, avec une familiarité qui m’est impropre. Je sens ses mains autour de ma nuque, et son corps tout près du mien… Ce n’est pas une sensation désagréable, mais fortement étrangère : il n’est pas dans mes habitudes de laisser quelqu’un investir à ce point mon espace vital. C’est bien parce qu’elle est aussi mon amie que je peux tolérer ça, mais je mets un peu de temps à m’y accoutumer… Le jeu en vaut, après tout, la chandelle.

Les premières conséquences de notre acte ne tardent pas à tomber : j’entends quelques pas, et sens une forte pression dans mon bras, si bien que sous l’impact, je recule de quelques pas. On vient vraisemblablement de me bousculer brutalement, et je n’ai même pas besoin de chercher à savoir de quoi il s’agit… Maxwell Carter est donc, en plus d’un sang à demi-souillé prétentieux et coureur de jupons, une brute épaisse doué de l'impulsivité d'un homme des cavernes. J’admets que c’est une donnée avec laquelle je n’avais pas encore composé, au sein de mon équation… Il me menace, visiblement hors de lui, et je comprends que notre plan a fonctionné, peut-être un peu trop bien. « Je suis navrrré, j’ignorrrais qu’elle avait besoin d’une autorrrisation. » relevé-je avec sarcasme, sans pour autant fanfaronner. Il n’était pas très sage de provoquer mon interlocuteur : ma résistance à la douleur avait beau être grande, il n’empêchait que Maxwell Carter avait une carrure impressionnante, et que je ne souhaitais pas particulièrement le voir m’abîmer le visage. Certes, un passage à infirmerie me donnerait certainement tout l’appui de la direction ainsi que du corps professoral, mais inutile d’en arriver là pour le moment… « J’allais parrrtirrr. Contrrrairrrement à toi, je ne voudrrrais pas mettrrre cette demoiselle dans l’embarrrras. » ajouté-je, désignant Carla du menton. Après tout, même si elle jouait un rôle dans cette petite machination que nous avions montée ensemble, la jeune fille était quelqu’un que j’estimais, de par son rang et de par la loyauté dont elle avait fait preuve auprès de moi. Si je trouvais moi-même un intérêt dans cette mascarade, elle ne méritait en revanche pas d’en souffrir… Je me tourne alors vers elle. « Crrrains-tu qu’il ne t’imporrrtune… ? » Elle a à proximité des dizaines de témoins, parmi lesquels la table entière des professeurs, je ne pense pas que le moment soit bien choisi pour se conduire comme un mufle auprès d’elle. Evidemment, je ne partirais que lorsque je serais certain qu’elle ne risque rien, avec ce genre d’individu on ne peut qu’en douter… J’attends donc son jugement sur la situation. Aucune trace autour de Bluebell, peut-être n’a-t-elle finalement pas assisté à la scène, tant pis j’imagine.

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I come with knives • Carla & Finn Source

I come with fire |Bluebell est piquée à vif

”Blue, tu devrais au moins considérer ton assiette. Blue, tu m’écoutes quand je te parle ? Bluebell Sherwin !” La voix tranquille de Maxton, scandée par cette dernière intonation plus vive, tira la Serpentard de ses pensées où elle s’était recluse depuis quelques instants. Comme sortant d’un songe, la jeune fille passa son visage dans ses mains avant de poser ses yeux sur le regard interrogateur de son frère. Elle tourna ensuite son visage sur son assiette, qu’elle n’avait en effet pas touchée quoique pleine. La vue de la nourriture ajouta un poids supplémentaire sur son estomac déjà lourd. Elle repoussa son assiette en silence avant de jeter un regard sur la Grande Salle autour d’eux. Tout le monde piaillait, dans un brouhaha de fond absolument insupportable. Quelques rayons de soleil perçaient par les grandes vitraux sur les côtés, éclairant ça et là des tables, des assiettes pleines, des groupes d’élèves joyeux et bavards. C’était dégoûtant, tout cet étalage de niaiserie. Tous ces sangs impurs, toutes ces fausses amitiés hypocrites, tout cet amour printanier dans l’air, comme si la floraison des arbres permettaient à ces esprits naïfs de s’afficher ainsi sans honte. C’était pathétique, cet affichage impudique. C’était dégoutant, même. Et, maintenant qu’elle y songeait, beaucoup de choses étaient profondément dégoûtantes ces derniers jours. Le cours de défenses contre les forces du mal, où Bluebell avait pu contempler le cercueil de son jumeau. Erin, et ses insultes profanes envers sa famille. L’intrusion dans son dortoir à deux reprises. Finnbjörn, et son mépris soudain, allant lui aussi jusqu’à attaquer les Sherwin.

Cette dernière pensée eut l’effet d’un poignard dans son ventre. Finnbjörn, qui avait toujours su rester condescendant et froid, s’en était pris jusqu’à son nom, aveuglé qui l’était par son hystérique de soeur, dans des lettres de scélérat. Ce méprisable avait trahi sa confiance plus d’une fois. D’un autre côté, qu’avait-elle cru ? Il était temps qu’elle accepte, après tous ces mois de colère, que celui qu’elle connaissait n’était plus. Il ne lui restait, à nouveau, que Maxton. A cette pensée, Bluebell posa son regard sur son frère qui terminait son repas. Oui, depuis le début, il n’y avait eu que lui. Finnbjörn était parvenu à s’immiscer dans sa vie, mais il avait perdu la mémoire, et elle l’avait ainsi perdu pour de bon, qu’importe les illusions qu’elle avait eues dans cette maudite forêt. Quant à ses sentiments… En étaient-ils réellement ? Ou n’était-ce que de la haine profonde, qui suscitait, tout comme les sentiments amoureux, de l’intérêt, de l’inquiétude, des douleurs gastriques ? La question n’avait même plus à se poser, de toute façon. La seule chose qui lui restait du Gryffondor de toute façon, c’était ce dégoût profond et inexprimable.

Tournant son visage à nouveau sur les foules de la Grande Salle, un élément vint attirer son attention dans un coin ; en effet, un rayon de soleil éclairait, à l’image d’une oeuvre splendide, une scène des plus étranges. Tout d’abord, Bluebell aperçut un épais manteau, qui ressemblait bizarrement à celui que Finnbjörn lui réclamait après le lui avoir prêté. Fronçant les sourcils, elle s’attarda sur ce manteau, avant de s’apercevoir, dans une douche froide, qu’il s’agissait en effet de celui que le Gryffondor lui avait subtilisé depuis son dortoir, et que ce profil carré, ces cheveux corbeau, étaient bien ceux du Norvégien lui-même. Elle entrouvrit la bouche dans une expression de dédain, cherchant un juron approprié, lorsque Maxton, à nouveau, la tira de ses glaciales pensées. “Dis-moi, tu vois comme moi ? C’est bien Finn avec Yaxley, en train de s’embrasser, là-bas ?”

Bluebell parvint avec effort à détacher son regard de la silhouette de Finnbjörn pour lever les yeux quelques centimètres plus haut, où les lèvres du jeune homme enveloppaient celles d’une Serpentard. Cette fois-ci, ce n’était pas une douche froide, mais au contraire, une terrible sensation de chaleur qui vint la happer. Comme après un choc thermique, passant ainsi d’un tempête arctique à une effusion de lave, sa peau la picota, agitant ses doigts qu’elle crispa sur ses jambes. Bluebell eut l’occasion de sentir le noeud dans son estomac se contracter, serrant jusqu’à sa gorge et ses joues qu’elle mordit violemment, mais tout le reste sembla s’écouler en accéléré, sans qu’elle puisse comprendre les événements. Sans trop comprendre pourquoi, elle se leva brusquement, prête à parcourir les six mètres qui la séparaient de cette vision exécrable pour arracher ce manteau des épaules du jeune homme et lui donner par la même occasion un coup dans le ventre, afin de lui partager cette intolérable haine viscérale qu’elle ressentait. Mais elle n’avait pas encore parcouru un mètre qu’un Poufsouffle se détacha des bancs et arracha Finnbjörn de Yaxley dans un geste brusque. Il y avait eu plus rapide qu’elle. “Mais qu’est-ce qu'il te prend ?” lança alors son jumeau derrière elle. Que faisait-elle ? Elle n’en sut trop rien. Mais elle resta plantée là, debout, à quelques pas de la table de Serpentard, les yeux rivés sur cette étrange scène baignée de lumière, dans une nervosité palpable. Elle avait une telle sensation de chaleur qu’elle craignit de ne souffler des flammes si elle eût ouvert la bouche.

“Bluebell, reviens, tu es ridicule”, souffla alors son jumeau à son oreille. Il lui empoigna le bras mais Bluebell, dans un mouvement sec, se détacha de la prise de son frère. La seule chose qui ressortait de l’assourdissement de ses pensées, c’était l’intime conviction que si elle ne pouvait mettre feu à Finnbjörn devant elle immédiatement, elle le détruirait lentement à petit feu. “Il m’a volé ce manteau, et il va payer pour cette humiliation”, finit-elle par marmonner, une étrange chaleur montant jusqu’à ses yeux. Puis elle tourna les talons et partit en direction des portes, ses talons claquant sèchement sur les pierres de la Grande Salle. Ses cheveux détachés s’agitaient sur son dos, suivant son allure impétueuse. Elle passa à côté de l’étrange trio tandis que le nouveau venu s'employait à applaudir ironiquement la scène, et elle en profita pour planter, l’espace d’un instant, son regard noir sur le profil de Finnbjörn, dans une promesse muette vindicative. Puis elle dépassa le jeune homme et poussa les portes dans un fracas, disparaissant dans le Hall à mesure que les lourde portes se refermaient sur sa sinistre silhouette.

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Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

I come with knives

- Je pense que nous rrrencontrrrons le succès escompté. Essaie de rrrirrre, pourrr voirrr ?

Carla s’exécuta sans hésiter en laissant échapper un petit rire cristallin. Les consignes de jeu n’étaient pas bien difficiles, d’autant plus qu’elle soupçonnait que son complice prenait bien plus sur lui qu’elle pour supporter leur proximité physique. Elle eut un petit sourire malicieux quand Finn posa ses mains sur hanches. Si elle avait pensé qu’elle était bonne actrice, elle devait admettre que Finnbjörn l’impressionnait. Ses gestes correspondaient tout à fait à ce qu’on attendait d’un adolescent charmeur. C’était étonnant de découvrir des facettes chez lui qu’elle n’imaginait pas. En tout cas, elle devait admettre qu’une fois la surprise passée, elle s’accoutumait bien vite plus que ce qu’elle pensait à leur proximité. Puis soudain, Finn se décala brutalement de quelques pas, manifestement poussé par quelqu’un. Carla découvrit sans surprise que Maxwell les avait vus, mais qu’il paraissait particulièrement mécontent. Elle n’avait pas pensé qu’il serait allé jusqu’à intervenir, mais maintenant qu’elle était en face d’eux, elle devait admettre qu’il avait toujours été de nature impulsive. Ce qu’elle était aussi.

Elle eut toutes les difficultés à se retenir de le pousser en retour en lui disant d’aller se faire foutre. C’est certainement le comportement qu’elle aurait adopté en temps normal. Mais là, elle était avec Finnbjörn, elle supposait qu’il n’aurait pas cautionné ce débordement d’émotions, ou du moins qu’il ne l’aurait pas compris. Lui qui arrivait si bien à maîtriser les siennes, est-ce qu’il aurait compris que cette journée entière commençait à l’user moralement ? Probablement pas. Elle écarquilla les yeux quand il menaça Finnbjörn de le frapper. Ce garçon était un doux dingue. Il pouvait bien rêver de lui mettre tous les coups de poings du monde, et peut-être même réussir, la famille Sørensen se vengerait toujours au centuple.

- Maxwell, arrête !

Quand Maxwell commença à l’applaudir, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Non, elle n’était pas nécessairement fière d’elle jusqu’à cet instant, mais puisqu’il persistait à se conduire comme un idiot, ses remords commençaient à fondre comme neige au soleil. Elle redressa la tête comme pour le narguer

- Je suis ravie même. C’est fort gentil ces applaudissements, je savais que je pouvais compter sur toi pour te réjouir de notre bonheur !

Ce n’était pas totalement exact. En vrai elle ne savait pas si elle était satisfaite de voir leur plan fonctionner aussi bien, ou si elle se dégoûtait. Elle n’aimait pas la Carla sentimentale qu’elle était avec Max. Elle n’était pas certaine d’apprécier cette Carla manipulatrice pour autant. Quand il l’observait avec cette colère teintée d’écoeurement, elle avait l’impression que son cœur lui faisait physiquement mal. Mais c’était un passage obligé sur le chemin qui menait à l’indifférence. Elle avait besoin qu’il cesse d’intervenir dans sa vie. Elle était tellement concentrée sur Maxwell qu’elle ne remarqua pas la jeune fille qui quittait la salle à grands pas. Si elle avait tourné la tête, elle aurait reconnu Bluebell et peut-être même compris qui était cette fille dont Finn voulait se venger. Cela aurait certainement été plus prudent, Blue était une ennemie bien plus redoutable que Max. Mais ça, elle ne l’apprendrait que plus tard.

- J’allais parrrtirrr. Contrrrairrrement à toi, je ne voudrrrais pas mettrrre cette demoiselle dans l’embarrrras. Crrrains-tu qu’il ne t’imporrrtune… ?

Il jouait sans doute son rôle à la perfection, mais qu’une personne fasse mine de s’inquiéter sincèrement de ce qu’elle pouvait ressentir en cet instant l’apaisa un peu. C’était étonnamment attentionné.

- Tout va bien, je te remercie. Il ne m’importunera pas puisque je vais partir également. Nul besoin que les esprits s’échauffent.

Elle jeta un dernier regard à Max et ajouta.

- Chacun sa vie, Maxwell.

Et elle glissa sa main dans celle de Finn dans un dernier geste de rébellion pour lui indiquer que non seulement elle sortait de la salle, mais qu’elle en sortirait avec lui. S’ils étaient alliés dans ce plan, elle ne lui ferait pas la honte de le laisser s’éclipser pour rester avec Maxwell. Ils présenteraient un front uni, tant que ce serait leur intérêt commun. Une idée désagréable lui traversa fugacement l’esprit. Si elle choisissait ses réactions en fonction de Finnbjörn, c’est que plutôt de retrouver une forme de liberté, elle venait seulement de devenir la marionnette d’un autre garçon. Mais elle chassa vite cette pensée incongrue de son esprit. Tout n’était que question d’apparences et elle avait gagné cette bataille-là.

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PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2

Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Il aurait du rester assis, il le savait. Après tout, il avait été prévenu par Carla en personne plus tôt dans l’après-midi, et elle venait de faire ce qui pouvait s’apparenter à une déclaration de guerre. Si l’indifférence aurait été une bien meilleur réponse à son petit spectacle, le garçon n’avait pas pu s’en empêcher. C’était plus fort que lui, voir ce pauvre débile de bouffondor embrasser SON ex sous ses yeux l’avait mis dans tous ses états. D’ailleurs lui, ce pauvre mec … C’était Finn-jesaispastropquoi, un Sorensen, frère d’Erin. Dans cette famille, ils étaient tous givrés, donc clairement, Max ne faisait pas réellement confiance à cet énergumène, encore moins pour s’approcher de Carla. D’où il sortait en plus de ça ? A quelle heure et depuis quand les deux trainaient ensemble ? Max n’avait rien entendu de tout ça ces dernières semaines, et maintenant ils étaient en train de se galocher dans la grande salle devant tout le monde, mais la grosse blague de l’année. La grosse Sarah n’avait rien pu faire et en quelques secondes, Max était déjà devant eux en train de se donner en spectacle. Il poussa Finn pour qu’il s’éloigne bien gentiment de Carla. Le voir poser ses mains partout sur la jeune femme le dégoutait au plus haut point. Finn a tout d’un être agaçant. Il le regarde de haut, comme s’il était fier de sa petite prestation, ce qui a le don de l’énerver encore plus. Sa réflexion le soule rapidement aussi. Il était en train de le chercher, il le savait. Ca ressemblait à un jeu pour lui, il prenait son pied à le voir enrager. Max serra son poing, mais il savait qu’il ne pouvait pas répondre à cette provocation. Pas maintenant devant autant de témoin en tout cas. Il aurait bien assez de temps de trouver un moyen de coincer cet abruti seul loin des yeux de la foule. En plus de ça il continuait. A croire qu’il voulait prouver à tout le monde qu’il était bien mieux que lui. Connard, va. Il se retenait réellement de lui mettre son poing dans la figure, et de lui casser le nez. Surtout maintenant qu’ils avaient beaucoup de yeux rivés sur eux.

Regard noir pour ce mec mais c’était au tour de Carla. Il se tourna vers elle, en l’applaudissant sarcastiquement. Après tout, elle pouvait être félicitée pour sa performance, non ? Elle faisait ça uniquement pour lui mettre les nerfs après tout, du moins c’était ce qu’il en déduisait après leur conversation de l’après-midi. Elle voulait donc se venger et elle n’avait pas trouvé mieux que de foutre sa langue dans la gorge de ce bouffondor. Elle se foutait de sa gueule en plus de ça en le remerciant de ses applaudissements.

– Ne prend surtout pas mon mépris pour une quelconque validation de ton attitude.

Répond-t-il à la jeune femme très énervé. Il a du mal à le cacher dans le ton de sa voix, et croit n’avoir jamais été aussi glacial avec la demoiselle. D’habitude, c’était plutôt elle qui se montrait très énervé contre lui, et qui lui parlait de manière très froide. Alors forcément ce ton, il n’avait pas l’habitude de l’employer avec elle. Mais tout de suite, elle l’avait tellement mis dans une rage folle qu’il ne pouvait contrôler cette mauvaise humeur qui s’était emparé de lui. Mais malheureusement pour lui, il n’était pas au bout de ses peines. Surtout que la voix désagréable de ce bouffon avait encore retentit, voilà maintenant qu’il se la jouait chevalier servant à demander à Carla si elle était en train de se faire importuner.

– Ta gueule bouffon.

Carla était bien décidée à continuer à jouer son petit jeu. Très bien alors, si elle voulait se barrer avec ce mec, qu’elle le fasse, mais il ne serait clairement pas aux premières loges Le garçon leva les yeux au ciel, et essaya de se contrôler pour ne pas complètement péter un câble en plein milieu de la grande salle. Elle venait de lui prendre la main en plus de ça … Le garçon les dépassa et en profita pour mettre un gros coup d’épaule à Finn, en espérant que ça lui fasse bien du mal avant de se barrer de cette grande salle de merde. Hors de question de finir son repas, de toute façon il avait perdu l’appétit à cause du spectacle qui venait de se dérouler sous ses yeux. Le jeune homme se dirigea donc vers sa salle commune, avec qu’une seule envie allé se coucher dans son lit. Quoi que s’il pouvait martyriser un ou plusieurs premières années pour se défouler ce soir, il le ferait aussi …

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