[BLESSÉS] Mise en quarantaine

Le membre 'Rioghbhardan O'Callaghan' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 2

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La quarantaine de l'ambiance

ft. les estropiés

Installée dans son nouveau lit d’hôpital, Prudence laissa son regard dériver autour d’elle, contemplant sans vraiment les voir ses camarades et professeurs occupés à recevoir des soins. Si la douleur qu’elle ressentait actuellement à la jambe n’était pas si intense, elle pourrait bien se demander si elle n’était pas en train de rêver. Après tout, elle avait déjà cru voir sa mère, le professeur Armstrong, un hippogriffe et même un croup dans les parages, alors peut-être que tout ceci n’était qu’une hallucination de plus ? Peut-être qu’elle s’était tout simplement endormie dans la Grande Salle en révisant avec Bonnie et que son amie allait s’empresser de la secouer afin qu’elles arrivent à l’heure à l’entraînement du professeur Winslow, et que rien de tout ceci ne s’était réellement passé ?

Tandis qu’elle tentait de se glisser un peu plus confortablement sous les couvertures, la douleur électrifia à nouveau son membre inférieur et Prudence grimaça. Impossible de rêver d’une pareille blessure… Même dans ses cauchemars les plus dangereux elle n’avait jamais ressenti une telle douleur. Il fallait voir la réalité en face : même si le petit croup qui l’avait à présent rejointe dans son lit paraissait plus vrai que nature personne d’autre autour d’elle ne semblait remarquer la présence du chien et il y avait fort à parier que Charlie ait raison. La bête, en plus de lui déchiqueter la jambe, l’avait probablement empoisonnée. Qui sait si les médicomages possédaient le bon remède ? Après tout, du peu qu’elle arrivait à voir d’ici son amie Bonnie semblait toujours dans les vapes et aucune des potions que lui donnaient les sorciers médicaux ne paraissaient avoir d’effet. Tant que la nature de la bâte demeurerait inconnue, leur avenir à tous était plus que précaire…

Un mouvement dans le lit près du sien attira le regard de Prue et elle remarqua que son camarade du jour s’était levé. Intriguée, elle ne le quitta pas des yeux alors qu’il tâtait sa main avant de lui apporter sa propre couverture. Elle devait vraiment faire pitié à voir pour que quelqu’un qui lui était totalement inconnu la borde ainsi. Personne n’avait agi avec elle de la sorte mise à part sa mère lorsqu’elle avait soupçonné chez sa fille une primo-infection de scrofulite.

« Merci ! » lança-t-elle à l’adresse du Serpentard tout en lui offrant un sourire qu’elle n’espérait pas trop pitoyable vu son état actuel.

La couverture apportée par Charlie n’est décidément pas de trop et Prudence l’attire jusqu’à son menton, un peu plus réchauffée. Les vertiges commençaient doucement à s’estomper et la Gryffondor croisa les doigts pour ne pas vomir à nouveau. Les nausées étaient déjà suffisamment désagréables comme ça, pas la peine de se rajouter ce genre de désagrément en prime.

Tandis qu’elle jetait un nouveau coup d’œil autour d’elle, le jeune Serpentard réapparu dans son champ de vision apparemment inquiet. Prue retient une grimace : elle devait vraiment faire peur à voir vue sa tête…

« Mieux j’ai l’impression, marmonna-t-elle en se redressant un peu, mais cette vieille bestiole m’a bien eue quand même. Et toi ? »

Après tout, il s’était également retrouvé dans un sale état après être revenu à son secours dans la salle de duel. Même s’il ne semblait pas souffrir de vertiges ni de nausées, sa plaie n’était pas bien jolie à voir non plus.

« Ok ! » répondit-elle en fronçant le nez alors que le garçon s’éloignait en direction des étagères de l’infirmerie.

La jeune Gryffondor profita de son absence pour grimacer : sa blessure à la cuisse était vraiment douloureuse. Elle jeta un coup d’œil sous les draps et fronça le nez. En prime de lui faire mal, cette plaie était plutôt disgracieuse… C’en était fini des robes de printemps et des petites combinaisons qu’elle aimait porter lorsqu’elle n’enfilait pas son uniforme de Poudlard, et ce pour un petit bout de temps. La morsure infligée par la créature au niveau de son bras faisait moins peine à voir mais lui laisserait également probablement une cicatrice. Super…

Le regard errant de Prue se pose finalement sur une silhouette familière occupée à brailler d’une voix qu’elle ne connaissait que trop bien. Tiens donc, Killian s’était réveillé. Il semblait plutôt agité et Prudence le regarda discuter avec Rioghbhardan à l’autre bout de la pièce. Il faudrait qu’elle songe à la remercier, lui aussi.

Le retour de Charlie manqua de faire sursauter Prudence qui le regarda d’un air perdu durant quelques secondes avant de constater qu’il lui tendait une fiole. Elle l’écouta en hochant la tête avant de saisir la potion. Elle donnerait n’importe quoi pour arrêter de frissonner ne serait-ce qu’une dizaine de minutes…

« Merci ! répéta-t-elle avant d’engloutir la potion au goût amer, pourquoi tu penses qu’on ne se serait pas parlé ? »

On pouvait clairement sentir à l’intonation de sa phrase que Prue était étonnée ; c’était bien la première fois que quelqu’un lui faisait ce genre de remarque. Elle n’était pas vraiment du genre à discriminer ses camarades – bien au contraire – et mettait même un point d’honneur à ne pas écouter les racontars et à se faire sa propre opinion des autres. Les mots de Charlie l’avaient donc grandement intriguée et elle se redressa tout en s’asseyant péniblement en tailleur afin d’être à sa hauteur.

Du coin de l’œil, elle remarqua Killian continuer de s’agiter et s’apprêta à lui faire un petit signe de main afin de lui signaler sa présence toutefois au même moment le Gryffondor se mit à vomir d’une façon assez impressionnante. Ne pouvant réprimer sa mine dégoûtée Prudence rebaissa rapidement sa main et évita de regarder en direction de son co-préfet : discuter avec lui était déjà difficile en temps normale, inutile d’avoir en prime à supporter l’odeur.

HARLEY-

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Mise en quarantaine

La tête encore dans une bassine, Lena maudissait entre les vomissements celui qui avait lâché ce serpent et qui les avait enfermés dans la salle de duel. Elle était tout à fait incapable de lever la tête plus de deux minutes car elle était prise d’une violente nausée à la vue de tout ce monde qui s’affairait dans l’infirmerie. Quelques images de l’attaque lui revenaient mais tout restait très flou dans sa tête. Quelques heures plus tôt, c’était la panique. Les jets d’eau dans tous les sens, les élèves s’agitant, d’autres paralysés de douleur, les cris, le sang… Tout était arrivé si vite. C’était comme un film prit par quelqu’un en pleine course. Reprenant vaguement ses esprits, Lena jetait parfois un oeil à ce qu’il se passait autour d’elle bien qu’elle fut incapable de se redresser sans sentir la plaie profonde à sa jambe lui tirer les muscles. L’éclairage lui faisait affreusement mal à la tête et elle n’arrivait pas à distinguer une seule phrase censée dans tout ce brouhaha.
Entre les allées et venues des médicomages qui s’occupaient des blessés, la Serdaigle pouvait distinguer quelques uns de ses amis qui avaient signé pour ce piège. Prudence était sans surprises aux côtés de Bonnie, Hadley et Artemisia discutaient. Les rideaux de l’infirmerie l’empêchaient de voir d’autres têtes connues. Lena s’apprêtait à se rendormir quand un voix de jeune garçon s’éleva. Elle tourna la tête et aperçut que Florent Kane était sur le lit à côté d’elle. Le Gryffondor semblait complètement inconscient. Il avait les yeux fermés mais lâchait parfois des bribes de phrases qui n’avaient aucun sens. Il parlait à ses parents d’un dragon chinois, et Lena comprit qu’il était prit d’hallucinations suit à une morsure du serpent.
– Florent ? Ça va ?
Florent était l’un des meilleurs amis de son frère. Elle ne s’était pas rappelée qu’il avait participé au massacre. Ce n’est qu’une demi-seconde après qu’elle réalisa qu’elle avait complètement oublié son petit frère. Justin était-il sorti de la salle sans séquelles ? Lena s’agita soudain dans son lit à sa recherche. Sa blessure lui faisait atrocement mal mais elle était prise de panique à l’idée de ne pas connaître le sort de son frère. Peut-être que Florent, lui, savait ce qu’il lui était arrivé. Mais il était absolument inutile de lui demander quand il se réveillerait, vu sa condition. Elle attrapa l'attention d'un médecin venu soigner sa jambe:
– Excusez-moi, vous savez si Justin Chasemane est ici ? Vous savez si il va bien ?
La réponse fut négative. Apparemment, il n'avait pas été emmené à l'infirmerie et tous les élèves avaient été évacuées. Ce qui était une bonne nouvelle. S'il n'était pas là, il n'avait rien. Un grand soulagement s'empara de Lena qui se sentait déjà mieux. Son regard se posa sur le lit à sa gauche et devina une petite tête blonde. Celle de Phoebe. La première année était comme une petite sœur pour Lena, et elle s’inquiétait de son sort autant que pour Justin.
– Phoebe ? Tu vas bien ? Tu n'as rien de cassé ?

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La dernière chose dont elle se souvenait, c'était cette douleur dans sa poitrine, aussi violente que fugitive, quand l'eau avait envahi ses poumons. Heureusement, ça n'avait duré qu'une demi-seconde avant qu'elle ne perde connaissance. Et puis elle s'était réveillée à l'infirmerie avec tout un tas d'autres personnes, élèves comme professeurs. Il y avait tout plein de médecins... jamais elle n'avait vu l'infirmerie aussi remplie ! C'était impressionnant.

Joanne toussait beaucoup comme si ses poumons tentaient encore d'évacuer les restes d'eau dégueulasse qu'elle inspirée. Mais la petite galloise ne s'en formalisait pas. De ce qu'elle pouvait voir autour d'elle, elle n'était pas la plus mal en point. Sa jambe était toujours paralysée mais elle avait une totale confiance en l'infirmier Lennox et tous ses collègues venus en renfort. Et puis son lit était à côté de celui de Jade et ça c'était trop cool. Dès qu'elle avait pu, Joanne était sortie de son lit pour aller, d'un pas claudiquant, vers le lit de sa meilleure amie et s'y asseoir. Il fallait bien passer le temps et quel meilleur moyen pour ça que de taper la discute avec Jade.

"...N'empêche on s'en sortait bien pour marcher à deux jambes. Dommage que t'aies reçu un sort perdu. La tête que t'as fait quand tu as cru que j'étais MacKenzie ! Avec le recul, c'était drôle. Enfin ça l'aurait été plus encore si je m'étais pas noyée après mais c'est pas grave, le principal c'est qu'on soit en vie !" claironna-t-elle en offrant un grand sourire à sa meilleure amie.

"Tu crois qu'ils vont nous laisser sortir quand ? Ta mère va venir te rendre visite quand ça sera autorisé ? Moi ça m'étonnerait que mes parents viennent, ils seraient bien trop paumés dans le monde sorcier. Je leur enverrai un courrier pour les rassurer quand on aura le droit. T'as vu ? Jayden est toujours dans les pommes... T'as mal à ta jambe toi ? Moi je la sens toujours pas... C'est frustrant, comment je vais faire pour courir ou monter dans un arbre si ça revient pas ?" demanda-t-elle un peu soucieuse tout en triturant le bandage qui protégeait l'endroit de la morsure. Elle n'aimait pas du tout être entravée dans ses mouvements et sa jambe paralysée l'inquiétait plus qu'elle ne voulait l'admettre.

"Tiens, salut Hilary !" répondit-elle de nouveau tout sourire en voyant sa camarade de Quidditch qui les avait rejointe. "T'as été mordue où toi ? T'es pas paralysée ?" lui demanda-t-elle en avisant son bandage au bras.

"Quand même, c'est bizarre tout ça, vous ne trouvez pas ? C'est la même bestiole qui nous a mordus et on ne réagit pas tous pareil, c'est pas normal... J'ai trop de questions, faut que j'en sache plus !" dit-elle d'un ton déterminé

A sa plus grande joie, l'infirmier Lennox passa près d'elles juste à ce moment-là. Joanne descendit du lit de Jade et sautilla sur un pied pour se poster juste devant l'immense stature de l'infirmier.

"Monsieur Lennox ? Vous savez ce que c'est alors finalement la bête qui nous a attaqués ? Pourquoi on n'a pas tous les mêmes symptômes ? Y'en a qui n'ont pas de séquelles, puis y'a comme moi et Jade, on sent plus notre jambe et puis y'a d'autres qui sont toujours pas réveillés et les derniers qui disent des choses bizarres. Vous pensez que vous allez trouver un remède ? Pourquoi on est en quarantaine ? C'est pas contagieux... c'est le venin qui est dans nous qui est toxique mais on le transmet pas aux autres. Professeur MacDougall n'a pas été mise en quarantaine quand elle a été mordue alors pourquoi nous oui ? D'ailleurs, est-ce qu'elle a retrouvé l'usage de sa jambe ? Ah et je voulais demander aussi, vous savez qui m'a sortie de la salle de duel ? Parce que j'étais évanouie et je le sais pas mais j'aimerais bien le remercier. Et puis je m'étais noyée, c'est qui qui m'a réanimée ? Est-ce que vous avez un sort pour faire respirer de nouveau les noyés ou est-ce que vous faites ça à la façon de Alerte à Malibu comme les Moldus ? Et est-ce que..."

Une nouvelle quinte de toux l'obligea à stopper sa tirade mais lorsqu'elle voulut reprendre, un grand bruit attira son attention. C'était Riodan O'Callatruc qui venait d'assommer un médecin. Merde alors... déjà que ce gars-là avait tendance à faire des conneries même dans son état normal, avec un peu de venin, il devenait carrément dangereux.

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Mise en quarantaine

ft. une poignée de gens

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois de plus ma chance habituelle m’a épargné bien des soucis. J’aurais pu être cloué au lit, la tête dans une bassine (ça je le réserve pour les vrais lendemains de soirée), une jambe ou un bras à moitié arraché, mais non. Je suis en parfaite santé et je suis très confortable dans mon lit douillet aux draps blancs et chauds. Probablement que j’ai été remercié par Merlin d’avoir fait preuve d’autant de courage pour avoir participé au sauvetage de morveux autant nés-moldus que sang-purs, autant riches que pauvres. Je suis un saint. Je me suis jeté dans la gueule du loup — ou plutôt du serpent — alors que ma vie aurait pu être menacée. Bon, j’avoue que j’avais senti l’odeur de la baston jusqu’en bas des marches des Grands Escaliers avec tout ce tintouin. Et j’avoue que si je n’avais pas autant envie de faire la misère à ce crétin de Serpentard, j’aurais vite déguerpi à l’ouverture de la porte. J’avais failli tourner de l’oeil à la vue du massacre à l’intérieur et c’est moi qu’on aurait été obligé d’évacuer en premier. Mais heureusement, je suis aussi costaud que j’en ai l’air. Mes souvenirs de la bataille sont encore flous dans ma tête. Je ne me souviens plus avoir sauvé qui que ce soit mais j’ai probablement été d’une aide indispensable pour terrasser le serpent. Si j’avais été seul face à lui, j’en aurais probablement fini de mes mains nues. Mais tout s’est passé extrêmement vite. La créature m’avait mordu et j’ai dû sortir par mes propres moyens. Voir tous ces imbéciles de troisième ou quatrième année incapables de monter quelques marches tout seuls était assez pitoyable. Mais bon, je suis en vie et c’est le plus important.

Ça fait quelques minutes que je suis réveillé et j’en ai déjà marre des plaintes et des cris de douleur des première années. C’est bon, elle va guérir ta jambe, pas la peine de hurler à ce point. Je lève les yeux au ciel et tourne mon regard vers Killian Knight, mon voisin de chevet. Il se réveille en sursaut en criant quelque chose à propos d’un bébé. Je regarde autour de moi à la recherche d’une telle chose et réalise qu’il est en train d’halluciner. Il semble tout à fait perdu et demande où nous sommes. Je m’apprête à lui répondre quand une voix me coupe dans mon élan. Une voix que je ne connais que trop bien. Rioghbhar-truc. Je hausse un sourcil à sa vue. Il ne sait pas parler ou quoi ? Pourquoi est-ce qu’il reste aussi vague ? Je m’apprête à compléter son simple mot qui a néanmoins résumé d’une certaine manière l’issue du combat. Mais une fois de plus, je suis interrompu. Killian lâche une marre de vomit aux pieds de son lit du côté du Poufsouffle. Je ne peux m’empêcher de penser à un mec bourré après une fête trop arrosée et explose de rire et de lui lancer d’un ton amical:

« Alors Knight, on a la gueule de bois ? »

Rio-machin a l’air complètement pétrifié, coincé par quelque chose. Il n’a jamais vu de vomi ou quoi ? Il regarde frénétiquement autour de lui, comme s’il était effrayé de quelque chose. Il répond à peine aux questions du Gryffondor. Quelque chose cloche chez lui. Peut-être qu’il a la phobie des médecins. Ou bien peut-être qu’il s’apprête lui aussi à rendre ses tripes. Quoi qu’il en soit, Killian a le droit à plus d’explications que ça. Je m’assieds sur le bord de mon lit et croise les jambes avant de me pencher vers Killian.

« Les professeurs et moi on a tué la bête. Quasiment tout le monde a reçu une ou plusieurs morsures et certains ont des effets secondaires à ce que j’ai cru comprendre. Moi j’ai rien eu... » dis-je un sourire fier accroché aux lèvres.

Encore une fois, le Poufsouffle s’adresse à mon ami, et lui susurre des mots que je ne peux discerner. Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Il va arrêter de s'accaparer Killian ? J’ai tellement envie de prendre une seringue, n’importe laquelle, et le lui planter dans le cou. Ce ne serait pas difficile en vrai. Je sais comment m’y prendre avec ces instruments-là, merci Lennox. Et je saurais exactement laquelle choisir pour que ça l’assomme assez de temps pour qu’il nous foute la paix. Je ne cache pas un sourire malicieux en sa direction. D’autant plus que je pourrais aisément me justifier après : je n’aurais qu’à dire qu’il s’agitait beaucoup trop et que je l’ai apaisé. Enfin on verra ça plus tard. Je me lève de mon lit quand soudain, le Poufsouffle lance une alerte sans queue ni tête. Daniela a l’air autant à l’ouest que lui. Des cobayes ? Blackman ?

« Ce sont des médecins, mec. Calme-toi ! » je lui aboie sur un ton agressif. Je regarde la foule, interloqué, et lance d'une voix posée et faussement choqué. « Mais il est fou ! Enfermez-le nom de Dieu ! »

Ça me ferait des vacances.

made by black arrow

Flash DeliriumJade émerge après la batailleJade s’était réveillée avec un goût étrange dans la bouche, tandis que ses paupières se décollaient doucement. Nauséeuse, elle regarda tout autour d’elle avec l’impression que la tête lui tournaient, et que la voix de Joanne lui parvenait comme un écho lointain. « On a grave géré ouais, on est vraiment les meilleures… » répondit-elle d’une voix d’outre-tombe. Au moins, sa meilleure amie était à ses côtés et avait l'air d'aller plutôt bien... puis, elle fit appel à sa mémoire pour tenter de reconstituer les pièces du puzzle. La salle de duel, l’entraînement foireux, cette grosse bête aquatique à écailles, leurs jambes paralysées... sa jambe ! Pour être sûre, elle tenta de l’agiter, en vain, comme si ses nerfs avaient décidé de ne plus répondre. Agacée, son regard balaya sur les côtés, tandis qu’elle reconnaissait un certain nombre de ses compagnons d’infortune. Elle ne se souvenait pas de grand chose concernant ses derniers instants de conscience... il y avait ce sort qui l’avait frappée, Mackenzie qui était soudainement apparue à ses côtés, et... « Quoi, c’était pas elle… ? » Elle cligna plusieurs fois des paupières, dans l’incompréhension, face à la contradiction évidente entre les paroles qui se voulaient rassurantes de Joanne, et la réalité qui existait dans sa tête. « J’étais carrément sûre, elle était juste là… j’te jure. Tu t’es noyée pour de vrai ? Mais on est sorties comment, du coup ? » Et ils étaient en quarantaine ? Pourquoi ? C’était du pur délire, elles n’allaient contaminer personne avec une jambe immobile. « J’sais pas pourquoi ils nous gardent ici… c’est trop bizarre. Et ça le sera encore plus si ma mère débarque. » grimaça-t-elle avant de tourner son regard vers Jayden inconscient, un peu plus loin. Il avait l’air bien endormi… et s’il ne se réveillait pas ? « Non j’ai pas mal, je sens toujours rien, et toi ? » Hilary venait de les rejoindre, et Jade tenta d’esquisser un sourire, sans trop y parvenir. « Hey, comment tu te sens matelot ? » Elle avait l’air d’en avoir bien bavé, elle aussi… Seulement, avant qu’elle ait eu le temps de se plaindre a l’infirmier, un coup d’œil vers le fond de la pièce lui fit entrevoir un O’Collabo méconnaissable, qui semblait dans un état de détresse émotionnelle évident. Qu’est-ce qui lui arrivait... ? Ça ne sentait pas bon cette histoire, Jade commençait à comprendre qu’il valait mieux qu’elle et Joanne sortent de cette pièce le plus rapidement possible. Elle ne les connaissait pas ces médecins, et si l’un d’eux avait dans l’idée de tester des expériences scientifiques sur sa meilleure amie ou elle, hors de question qu’elle reste assise sans rien faire. Demeurant silencieuse tandis que la Gryffondor sondait l’infirmier, en l’inondant de questions, Jade toisa le médecin qui s’approchait d’elle pour prendre sa tension. S’il s’imaginait qu’elle le laisserait la toucher... Parfaitement immobile, elle attendit qu’il se tint suffisamment proche, et dans un sursaut, elle passa à l’attaque.

PAIR - Subitement, Jade saisit le poignet du médecin, et le mord avec force. Il tente de la retenir, mais la douleur lui arrache un cri, et elle parvient à lui échapper en claudiquant vers la porte. « Jo, Hilary, dépêchez-vous, on se tire ! » hurle-t-elle. Malheureusement, à cloche-pied, les médecins ont tôt fait de la rattraper...

IMPAIR - Alors que Jade tente d’échapper à l’emprise du médecin, celui-ci est bien plus réactif, et parvient à la maîtriser. « Celle-là ne parvient pas à rester calme. » déclare-t-il tandis qu’il lui enfonce une seringue dans le bras. Quelques secondes plus tard, elle est envoyée au pays des songes...

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Le membre 'E. Jade Shepherd' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3

Mise en quarantaine
Feat Milo & others

Je vis un véritable cauchemar et je n’espère qu’une chose, pouvoir enfin me réveiller. Rien ne va et j’ai l’impression que rien ne va aller en s’arrangeant. Et malgré le fait que je sois entouré d’un certain nombre de mes camarades, je ne me suis jamais senti aussi seul de toute ma vie. J’aimerai être loin en cet instant. N’importe où mais juste pas là à assister impuissant à tout ça. Mais j’ai l’impression que c’est le mot d’ordre de cette année : l’impuissance. J’ai assisté impuissant à la naissance d’un groupe extrémiste, à des attaques, à la détérioration de mon couple, à la maladie de ma grand-mère, au retour de ma dépression, pour ne citer que ça. Rien ne va et j’ai l’impression que ça tiendrait d’un miracle que les choses s’arrangent en cette fin d’année. Je suis tellement fatigué de lutter en vain. Je commence à être lasse de me battre pour garder la tête hors de l’eau alors qu’il serait si simple de me laisser couler pour sombrer une bonne fois pour toute. Mais j’essaye encore de m’accrocher, peut-être en vain, au fait que ça finira par s’arranger. Il le faut, sinon je me serai vraiment battu pour rien. J’ai envie de croire que les choses vont s’arranger avec Dan et que notre relation va aller sur des meilleures jours. J’ai envie de croire qu’on va finir par mettre la main sur le ou les responsables de toute cette pagaille. Et surtout, j’ai envie de croire qu’on va finir l’année en vie, ce qui n’est pourtant pas vraiment gagné. Perclu de douleur, je ne peux que me contenter pour le moment d’assister au spectacle désolant que m’offrent mes camarades et c’est extrêmement frustrant.

Les gens commencent à se réveiller, à s’agiter dans leur lit, à chercher des réponses et on ne peut pas leur en vouloir. Certains ne sont que légèrement blessés, d’autres sont vraiment très mal en point et c’est vraiment triste à voir. Je ne sais pas si je dois réellement me considérer comme chanceux. Je crois que j’aurai préféré comme certains, ne plus être conscient de la réalité au moins ça m’aurait épargné d’assister à tout ça. Killian se réveille et commence à s’agiter, posant mille et une questions, pas franchement dans son assiette. Avec le bruit ambiant de l’infirmerie, tout ne m’arrive pas et je dois avouer que je ne fais pas trop d’effort pour entendre ce qu’il se passe de son côté. Je laisse juste mon regard errer de son côté, plus parce que Dan lui parle qu’autre chose. Commence-t-il a reprendre pied dans la réalité ? Je n’arrive pas à en être sûr. Je me dis que s’il est capable de lui répondre, c’est bien qu’il est conscient de ce qu’il se passe, mais j’ai la sensation qu’il agit étrangement. C’est peut-être moi qui déraille et sa crise de parano est derrière lui. Daniela finit par se lever et aussi agité que Dan, elle commence à délirer complètement. Elle parle de Blackman et du fait qu’on nous distribue du poison. Les médicomages tentent de la maîtriser et de la remettre dans son lit. Elle a l’air de souffrir du même mal que Dan. Et je crois que ce qui me brise le plus le coeur, c’est qu’ils vivent exactement le même délire et qu’ils sont visiblement conscients au moins d’une chose, de la présence de l’autre. Et égoïstement, en cet instant, je me sens plus seul que jamais, abandonné. Il est là, à quelques pas de moi, mais la seule chose à laquelle il pense, c’est à protéger et sauver son amie. Je n’existe pas. Je n’ai aucune existence dans son monde. Il n’y a qu’elle qui existe. Il se lève pour tenter de la sauver, se battant même avec des médicomages. Cette scène me rend malade et je ne peux m’empêcher de me tortiller dans mon lit pour tenter d’en sortir, mais la douleur est trop intense pour que j’y parvienne. J’imagine que c’est certainement pour le mieux, je me serai certainement pris un coup parce que j’aurai incarné l’ennemi, celui qu’il faut détruire absolument pour sauver Daniela.

Je déteste cette école. Elle aura eu raison de tout ce à quoi je tiens et tout ce en quoi je crois. Peut-être qu’au fond il a raison, je devrai juste m’en aller, sans même me retourner. Quitter tout ce que je connais pour juste oublier. Oublier que ma vie ne ressemble plus à rien depuis bien trop longtemps et que je n’ai plus grands choses auxquelles me raccrocher. Je serre les dents, tentant de retenir une larme. Le voir dans cet état là me fou à l’envers et le pire c’est qu’il n’en est même pas conscient. Est-ce qu’au fond de lui, il se souvient encore de moi ? J’avais cru que c’était le cas, puisqu’il regardait souvent dans ma direction, mais finalement peut-être que ça ne veut rien dire. Une autre voix s’élève et c’est celle d’Esteban. En règle générale, je l’apprécie. Il a toujours été un ami fidèle et je n’ai jamais rien eu à lui reprocher jusqu’à présent. Il avait même pris ma défense - sans que je le lui demande ou que j’en ai réellement eu besoin - dans la salle de duel. Mais en cet instant, j’avais juste envie de lui en coller une. ”Mais ferme la Esteban ! Tu vois bien qu’il est totalement perdu et qu’il n’a conscience que de la présence de Daniela ! Lui crier dessus ne sert strictement à rien sauf à potentiellement l’agiter encore plus !” Je ne suis pas souvent vulgaire mais il faut bien dire que ça fait un bien fou. J’adore mon ami mais il y a des moments où clairement, il vaudrait mieux qu’il se la ferme et qu’il arrête de se mettre comme ça en avant. Crier sur Dan n’aura aucune conséquence positive et je pense qu’on a déjà suffisamment toucher le fond pour avoir envie de creuser un peu plus.

FRIMELDA

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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mise en quarantaine

Phoebe

Lena Chasemane

les blessés

Un voile noir embrumait complètement son esprit. Phoebe ne savait plus trop où elle était, ni pourquoi elle se sentait si mal. Elle fouilla sa mémoire, cherchant vainement quelques bribes de souvenirs qui refusaient de lui revenir. Un brusque flash lui vint cependant ; la Créature. Il lui suffit de se rappeler de ce mince détail, pour qu'un flot d'informations lui reviennent d'un seul coup. Les sorts qui fusaient partout dans la salle de duel ; les cris d'horreur, de douleur, de peur ; Justin, Florent, les autres ; l'eau ; le sang ; la douleur ; les Mangemorts ; les corps qui...

La bile lui remonta la gorge et elle se réveilla dans une quinte de toux, se retenant in extremis de renvoyer le maigre contenu de son estomac. En ouvrant les yeux, une vive lumière blanche lui arracha un gémissement. Une migraine prit rapidement d'assaut sa tête. Elle soupira et essaya de se redresse. Une douleur aiguë lui déchira le ventre, et elle poussa un cri déchirant. Elle baissa la tête, et remarqua alors l'imposant bandage qui était enroulé sur les trois quarts de son abdomen. Peu à peu, ce dernier s'auréola de rouge, et Phoebe pâlit de concert. Son regard se posa ensuite sur une seconde bande de tissu qui entourait sa cuisse. Elle tenta de bouger doucement celle-ci, et elle ne sentit qu'une sensation désagréable ; visiblement, cette blessure-ci était bien moins importante.

Lorsque le bandage autour de son ventre fut entièrement tâché de sang. Phoebe commença à paniquer. Elle releva la tête, le visage toujours pâle, et alors qu'elle s'habituait à la lumière, des silhouettes sombres apparurent sous ses yeux. Les Mangemorts. Comment avaient-ils pu infiltrés l'infirmerie, après avoir réussi à entrer à Poudlard ? Pourtant, la seconde d'après, ils n'étaient plus là. Phoebe cligna longuement des yeux. Elle ne savait plus que penser. Elle était sûre de les avoir déjà vu dans la salle de duel tout comme... Les corps de ses parents, et de...

« Justin ! cria-t-elle, Justin ! JUSTIN ! »

Elle se mit rapidement à pleurer, en se remémorant son corps inerte qui flottait tristement à la surface de l'eau ensanglantée de la pièce. Elle couvrit son visage de ses mains. Un médicomage s'approcha d'elle précipitamment, ayant visiblement entendu ses cris de détresse. Il se pencha vers elle et en l'entendant arriver, la jeune Serdaigle releva la tête vers lui, les joues baignées de larmes.

« Mon meilleur ami... Mon meilleur ami... Justin... Je l'ai vu... Il était mort... Il était... Il était... »

Elle bafouillait, la voix entrecoupée de sanglots. Elle tenta à nouveau de se relever, oubliant sa profonde morsure au ventre qui semblait rechigner à cicatriser. La douleur la transperça avec force, et elle se laissa retomber sur son lit dans un cri. L'infirmier remarqua rapidement son bandage sanglant, et il partit en courant vers une étagère au fond de la salle sans vraiment avoir réagi aux propos de la jeune fille.

Une voix féminine se fit alors entendre.

« Phoebe ? Tu vas bien ? Tu n'as rien de cassé ? »

La Serdaigle tourna la tête, cherchant à reconnaître à qui pouvait bien appartenir cette voix. Lorsque Phoebe croisa finalement le regard inquiet de Lena, elle se mit à pleurer de plus belle. Elle parvint à se relever malgré la puissante douleur qui lui déchirait le ventre et elle se jeta dans les bras de la sœur de son ami.

« Oooh Lena... Pardon... C'est ma faute... Justin il est... Je l'ai vu là-bas, il était... Il était mort et c'est... C'est ma faute, je le sais ! Si je n'avais pas... Si j'étais restée à côté de lui mais... »

Phoebe se sentait si mal ; bien plus à cause de cela qu'à cause de sa blessure. Elle se souvenait parfaitement s'être éloignée de Justin parce qu'il était incapable de bouger, et qu'elle ne savait pas comment le libérer. Mais maintenant, par sa faute... Celui qu'elle aimait le plus en ce monde venait de disparaître. Lena était déjà très en colère contre elle à cause du badge rouge, alors qu'est-ce qu'elle allait pouvoir dire à cela ?

REIRA DE LIBRE GRAPH

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The injured

Aurora tournait comme un lion en cage dans un coin de l'infirmerie.
Une fois la bête vaincue, le calme n'était pas retombé, loin de là. Il avait fallu finir l'évacuation des derniers élèves restés dans la salle, malheureusement pour la plupart blessés ou inconscients, ou les deux. Elle regrettait de ne pas avoir pu en sauver plus, mais la situation avait été critique pour tout le monde. Et sur tout le personnel du château, ils avaient été 3 professeurs à intervenir à temps, et l'infirmier Blake les avait rejoint dès que cela avait été possible pour lui.
Le reste de leurs collègues et des Aurors étaient arrivés trop tard.

La professeure avait déjà un très négatif avis sur les Aurors auparavant, mais après cet épisode, elle était littéralement furieuse après eux. Elle leur avait fait un bilan de la situation à leur arrivée, parce que c'était l'urgence et les élèves qui prévalaient, mais dès que ç'avait été possible, elle leur avait bien fait comprendre sa pensée sur leur incompétence.

A présent confinée avec le reste des blessés, elle continuait de tourner en rond, incapable de digérer les évènements. Elle avait bien proposé d'aider, mais de toute évidence, l'infirmier Blake avait déjà suffisamment de renforts, et ses maigres compétences en médicomagie ne seraient pas nécessaires. Elle-même n'avait subi qu'une morsure à la jambe, le genre de blessure pas trop grave mais juste assez pénible pour qu'elle boitille légèrement. Aurora avait donc pris le parti de s'isoler le temps que les premiers soins soient faits, et que les élèves émergent de ce cauchemar, pour ceux qui le pouvaient.
Car certains étaient encore dans le coma, et d'autres blessés ou assaillis par les effets du venin. Les infirmiers sautaient d'un lit à l'autre pour s'occuper d'eux, mais c'étaient des visages inconnus et beaucoup des élèves avaient du mal à se détendre. Elle les comprenait. Cette quarantaine était épuisante moralement. Beaucoup avaient besoin de confirmer si leurs camarades allaient bien, ce qui s'était passé, est-ce qu'ils étaient en sécurité.

Elle pensait à ses collègues, également. Lindberg s'était retrouvé dans un état critique, et John... John était visiblement très affecté par ce qu'il s'était passé. Aurora imaginait sans mal le parallèle qu'il devait faire avec le passé. Elle le connaissait assez pour savoir que l'échec, ne pas réussir à protéger quelqu'un, était un de ses pires démons.
Pour l'heure, elle ne pouvait se préoccuper que de lui. Elle était plus soucieuse de rassurer les élèves, ceux avec lesquels elle était confinée du moins. Elle aurait payé cher pour voir son neveu, mais au moins, s'il n'était pas là, c'est qu'il allait bien. De plus, elle faisait confiance à Irina, Liu et Nath pour garder un oeil sur lui en son absence.

Alors qu'elle passait entre les lits pour voir où elle pouvait aider, elle entendit vaguement un début de conversation entre Killian et Rioghbhardan avant que le premier ne vomisse copieusement. Aurora fronça le nez, un peu écoeurée par l'odeur. Elle a déjà eu droit à pire, entre les tombeaux et les dépouilles mais enfin, on ne s'habitue jamais vraiment...
En s'avançant vers les lits, elle entend Rioghbhardan et Esteban lui répondre, chacun sur un ton très différent. Aurora, un peu surprise, voir rapidement que les jeunes échangent des messes basses, mais avant qu'elle ne comprenne ce qu'il se passe, le poufsouffle s'en prend soudainement à l'un des infirmiers!

En l'entendant crier, la professeure a une rapide idée de la situation. Après tout beaucoup d'élèves ont été mordus, et sont sujets à des hallucinations ou autre états de panique similaires. Elle ne se rappelait pas qui avait été mordu ou non, mais elle n'avait pas eu le temps de tenir une liste, et les blessures de son élèves étaient assez parlantes.
Elle n'entendit pas les paroles d'Esteban par-dessus les cris des infirmiers, mais en deux enjambées, elle rejoignit son élève. Ignorant les infirmiers qui paniquaient autour de deux poufsouffle, elle prit les devant, lui saisissant les poignets pour essayer de le contenir. Si les infirmiers l'inquiétaient, peut-être réagirait-il mieux à un visage d'adulte qu'il connaissait.

- Hé, hé! Du calme, du calme! Tout va bien! Ils ne sont pas avec Blackman, ce sont des infirmiers! On se calme. Regardez-moi, tout va bien, ok? dit-elle en prenant soin de ne pas crier, mais de parler d'une voix aussi calme et rassurante que possible.

S'il était bien en train d'halluciner, Aurora comprenait pertinemment que son élève ne se calmerait pas forcément juste en la reconnaissant. Mais elle avait toujours plus de chances que les infirmiers, et de toutes façons, elle ne pouvait pas juste rester là à rien faire. Autant tenter. Daniela avait déjà été anesthésiée, et même si Aurora n'approuvait pas forcément, pour l'instant, cela permettait au moins de la canaliser le temps que les effets du venin passent.
Rioghbhardan, lui était encore conscient, mais avec un peu de chance, un peu lucide aussi. Aurora, qui continuait de tenir ses poignets, lui indiqua d'un signe de tête ses camarades, Daniela et Milo, dont elle savait pertinemment qu'ils étaient proches.

- Regardez, vos camarades sont là, et ils vont bien. On s'occupe d'eux. La créature vous a mordu, ce sont les effets secondaires du venin. Ca va passer, mais il faut vous calmer et laisser les infirmiers s'occuper de vous. L'infirmier Blake est là aussi, indiqua-t-elle en essayant de le tranquiliser.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Quarantaine

Les blessés ϟ Bonnie

Le brouillard. Bonnie connaissait bien cette sensation. Mais contrairement à la dernière fois, l’expérience n’était pas indolore. Qu’était-il arrivé ? Avait-elle encore perdu la mémoire ? Il semblerait que non. Elle se souvenait de tout même si certains détails lui échappaient. Ou du moins, elle s’en souviendrait lorsqu’elle se réveillerait. Parce qu’elle allait finir par se réveiller bien sûr ? La Serpentarde n’avait pas conscience de la douleur ni des personnes qui s’agitaient autour d’elle. Si cela avait été le cas, elle aurait su que Prudence était toujours vivante et que le Professeur Mandrake avait bien entendu son appel. Elle aurait également remarqué que ni Gretel ni Avalon n’avaient repris connaissance. Cette saloperie de serpent… Comment cette bestiole avait-elle pu se retrouver en plein milieu de Poudlard ? Et cet entraînement, qui l’avait orchestré ? Ce même professeur Winslow qui était parvenu à lui arracher quelques maigres souvenirs de la soirée d’Halloween ? C’était impossible. Pourtant, c’était bien lui qui les avaient menés vers la salle de duel et les y avaient enfermés…

Ses paupières tressaillaient au rythme des images qui se succédaient dans son esprit. L’eau montait et le monstre continuait d’attaquer. Elle avait été séparée de Prue et maintenant Avalon n’allait pas bien et Gretel aussi, elle était blessée. Sa baguette ne lançait que des étincelles, Bonnie ne parvenait pas à porter ses deux camarades. Et puis la douleur dans son bras droit, la fatigue, la peur et cette paralysie gênante. Les flashs de l’attaque croisaient parfois des souvenirs familiers : la mer, ses parents, les entraînements de la salle sur demande… Cela n’avait pas de sens. Bonnie flottait d’une pensée à une autre sans logique apparente. Le serpent l’avait mordue à nouveau : à la jambe cette fois. Et l’eau lui avait brûlé les poumons. Accrochée à Avalon, elle avait attendu que quelqu’un la voit. Elle n’avait pas vu qui l’avait finalement sortie de là, elle et ses camarades. Elle avait fermé les yeux, une minute, rien qu’une petite minute et le noir avait soudainement eu un attrait apaisant. Plus d’éclairs de couleur des sortilèges qui fusaient, plus de cris, plus d’eau… Ses blessures ne la feraient plus souffrir si elle se laissait aller... Ce cauchemar devait bien avoir une fin… On ne laissait pas les élèves mourir dans une école, pas vrai ? Mais, ici, à Poudlard, la normalité n’était pas vraiment de rigueur. En témoignent les dernières années… Qu’attendaient-ils pour prendre des mesures adéquates ? Et qu’allaient penser les parents en apprenant ce qu’il s’était passé ? Bonnie n’avait aucune idée du temps qu’il s’était écoulé depuis qu’elle avait perdu connaissance. D’ailleurs pour le moment, elle n’avait idée de rien.

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Mise en Quarantaine

“Je ne suis pas le genre de garçon considéré comme fréquentable, répond Charlie en haussant les épaules.”

Et c’est peu dire, il sait pertinemment qu’il est en grande partie responsable du rejet des gens autour de lui, il n’a jamais vraiment fait l’effort d’essayer de se sociabiliser. Le fait que le Serpentard ait autant de facilité à parler à Prudence rend la chose d’autant plus troublante qu’il ne s’inquiète pas beaucoup pour les autres en temps normal. Il se fait peut-être vieux… Huit ans à Poudlard auront eu raison de sa carapace, qui sait ? Charlie suit le regard de la Gryffondor jusqu’au lit du garçon qu’il a lui-même sorti de la salle de duel avant d’aller la chercher et de se faire mordre par ce satané reptile responsable du confinement. Il a l’air mal en point. Sur le lit adjacent, notre Londonien reconnaît le Serpentard avec qui il s’est battu dans les escaliers, cet espèce de veracrasse à qui il doit encore régler son compte. Mais pas maintenant, non seulement son état ne lui permet pas encore de se battre mais la situation n’est pas idéale non plus. Il n’est pas assez stupide pour se bagarrer à moins de cinq mètres d’un prof, sur un sol partiellement couvert de vomi et sous les yeux de Prudence qui plus est, autant qu’elle garde une bonne image de lui jusqu’à ce qu’ils sortent d’ici.

Charlie observe le Gryffondor gerber à côté de son lit en fronçant le nez, l’odeur dans l’infirmerie commence à être vraiment insupportable. Si tout le monde continue à vomir comme ça, l’atmosphère ne sera plus supportable d’ici une petite vingtaine de minutes. Ça serait trop demandé d’ouvrir une fenêtre ? Nom d’un Hippogriffe… Et puis de toute façon, si le serpent avait été porteur d’une maladie contagieuse, il serait déjà malade. Hors, mise à part sa blessure à l’abdomen, il ne se sent ni nauséeux, ni fiévreux et pas le moindre signe d’hallucinations. Les Aurors sont d’une incompétence affligeante, pas assez capables pour arriver à temps lorsqu’un événement dramatique se produit mais suffisamment stupides pour envisager qu’il puisse y avoir une épidémie causée par une créature venimeuse. Charlie soupire, pourvu que sa mère ne soit pas mise au courant… Il se souvient subitement de la présence de Prudence, à le voir regarder dans le vide comme ça, elle va finir par se demander à quoi il pense. Le Serpentard passe une main dans ses cheveux bruns histoire de se donner une contenance et reporte son attention sur elle. Il se souvient qu’elle l’a questionné sur ce qu’il lui est arrivé avant qu’il n’aille chercher la potion, serait-ce possible qu’elle s’inquiète pour lui ? Il baisse les yeux sur le bandage qui entoure son ventre.

“Pour répondre à la question que tu m’as posé toute à l’heure, la créature m’a pas mal amoché, j’ai de la chance de ne pas avoir été empoisonné comme toi, ça relève même presque du miracle, déclare t-il. Je vais beaucoup mieux…”

Charlie attrape son oreiller sur son lit, le pose contre le pied de celui de Prudence et s’y adosse confortablement.

“Je me demande combien de temps ils vont nous faire poireauter avant de nous laisser sortir, c’est complètement absurde comme situation, le ministère est de moins en moins efficace, c’est effrayant de constater que les médicomages ne sont même pas capables de faire la différence entre les ravages du venin et une épidémie… La stupidité de l'administration magique me consterne…”

Le jeune homme jette un coup d’oeil à sa sauveuse blonde un peu plus loin, elle n’a pas eu l’air de l’avoir remarqué, il l’a remerciera plus tard, à ce stade de toute façon, il préfère rester là où il est et attendre patiemment qu’on le relâche pour aller prendre une douche. Une douche… C’est pareil ça, avec tous les gens qui vomissent où sont encore couverts de sangs, ils auraient pu prévoir un endroit où ils puissent se laver. Charlie grogne, sa patience s’effrite dangereusement.

“Ils ont intérêt à se manier, je suis pas d’un naturel très conciliant.”

@lexy

Mise en Quarantaine

ft. les Blessés de Guerre

Poser des questions à un inconnu ne me dérange pas plus que ça. Je viens de me réveiller dans un endroit que je ne comptais pas visiter de ci-tôt, après un après-midi qui n’aurait jamais dû se dérouler de la sorte. Aussi, me concentrer sur mon auditoire n’est pas ma priorité. Ce n’est que lorsque sa voix retentit que je prends clairement conscience de l’identité de mon voisin de lit. Rio de Janeiro. C’est bien ma veine. En plus, il est particulièrement avare en réponse. Mal. Non, vraiment ? Merci mon vieux, mais j’étais à même d’en arriver à cette conclusion tout seul. Je suis sur le point de lui balancer une de mes réflexions particulièrement agréable lorsque je suis coupé court par un geyser de vomit que j’ai la présence d’esprit de déverser sur le sol. Dégueu putain. Et ce goût qui me reste dans le gozier. Y a pas quelqu’un qui aurait un bonbon à la menthe là ? Visiblement pas, mais Rio Grande me tend un truc que je finis par identifier par de l’eau. Je le regarde, légèrement suspicieux, avant de finalement l’accepter. « Merci. » Ce simple mot m’arrache la bouche. On ne peut pas dire que ce soit le grand amour entre lu et moi mais il faut admettre que j’ai un peu soif alors je vais pas cracher dessus.

Je finis à peine de m’essuyer la bouche avec ma manche de gilet qu’une voix familière raisonne de l’autre côté de mon lit. « Alors Knight, on a la gueule de bois ? » Je me tourne vers mon ami vert et argent. Qu’est-ce que ça me fait plaisir de le voir. Enfin une tête amicale et appréciée. Je lui jette un de mes regards sarcastique. « Ah bah j’aimerai bien ! Ca voudrait dire que j’ai passé un meilleur moment que dans cette salle. » Plutôt se bourrer la gueule entouré d’une bonne bande de pote que de se faire bouffer par un serpent. « Qu’est-ce que tu fous là d’ailleurs, t’étais pas à l’entraînement ? » Je demande en fronçant soudain les sourcils. Je ne l’avais vu nulle part, mais je me rappelle soudain le regard de O’L’idiot et regarde autour de moi. Des profs et d’autres élèves qui n’étaient pas dans le guet-apens sont également allongés dans des lits. Je continue de poser mes questions, dans l’espoir d’avoir plus d’éléments sur ce qu’il s’est passé pendant que j’étais inconscient, mais Rio ne daigne pas vraiment me répondre, comme si son attention était accaparée par autre chose. On est dans une infirmerie, par quoi est-ce qu’il pourrait être accaparé ? Heureusement, Esteban pense autrement et se penche vers moi, comme pour me faire une confidence. « Les professeurs et moi on a tué la bête. Quasiment tout le monde a reçu une ou plusieurs morsures et certains ont des effets secondaires à ce que j’ai cru comprendre. Moi j’ai rien eu... » Je lui lance un sourire sarcastique. Il a toujours cet égo démesuré, il ne changera pas. « Tu as tué la bête ? Quel héros ! A mains nues je parie ! » Je commence, narquois avant de secouer la tête. « Malheureusement, sans preuve je ne vais pas te croire mec. C’est pas à moi que tu la feras. Mais entre nous, tu pourras impressionner les meufs comme ça. Tu crois que mes blessures de guerre feront l’affaire aussi ? Je voudrais pas être hors-jeu. » Je demande en soulevant un peu la couverture pour lui montrer les bandages que j’ai au niveau de la jambe et de l’abdomen. « Contrairement à toi, je me suis vraiment battu. Tu devrais te faire une petite égratignure quelque part, au moins pour faire genre. » Je rajoute dans un clin d’œil. Esteban est un escroc et il serait capable de tout pour s’attirer un peu de gloire. Ce n’est pas un serpentard pour rien après tout !

Mon regard finit par se poser sur d’autres brancards et je retrouver mon sérieux lorsque je vois que les filles ne sont pas réveillées. Elles ont même au contraire l’air morte et ça a le don de m’angoisser légèrement. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à ne pas être à l’aise. Rio à ma droite se penche vers moi subitement et me force à me rapprocher de lui pour me murmurer des mots assez inquiétants. « Ils sont là pour finir le job. Faut pas leur faire confiance. Surtout leur fais pas confiance. » Je fronce les sourcils. « De quoi tu parles mec ? » Je lui demande, complètement perdu. Qui doit finir le job ? Quel job ? Il n’a pas le temps de me répondre qu’une fille sort de son lit en panique et s’approche de mon voisin en hurlant des choses qui n’ont aucun sens. Du poison ? Mais c’est quoi leur délire ? Je repense à ce que m’a dit Esteban. Certains ont des effets secondaires. Moi j’ai eu des vomissements de toute évidence, peut-être ont-ils des hallucinations ? Je n’ai pas le temps ne serait-ce que d’essayer de raisonner l’autre débile qu’il se met à assommer un infirmier. Bien après coup, je me jette sur lui pour lui retirer la bouteille des mains mais le mal est déjà fait. Je le regarde, totalement ahuri, pendant qu’Esteban se met à l’engueuler, et son copain prend sa défense. Je ne sais que faire, ou quoi penser. Mais heureusement la prof d’Histoire de la Magie arrive pour essayer de le calmer. Elle a l’air normale, c’est déjà ça. Je n’ai pas pour habitude de faire confiance aux professeurs, histoire de principe, mais là je l’écoute attentivement. Elle arrive à la conclusion elle aussi que c’est le venin qui le met dans cet état. « Combien de temps ? » Je lui demande subitement. « On va devoir rester ici combien de temps ? » Je précise avant de tourner mon regard vers les autres infirmiers et Lennox, dans l’attente d’une réponse. Dans le doute, je garde la bouteille à la main. On est jamais trop prudents. Au moins, à défaut d'une baguette, j'ai une bouteille en verre. Toujours pratique.

made by black arrow

if you can dream it you can do it

(c)Miss Pie

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La quarantaine de l'ambiance

ft. les estropiés

Intriguée, Prudence se retint au dernier moment de demander au Serpentard ce qu’il entendait par-là et se contenta de s’installer un peu plus confortablement dans son nouveau lit. Sa tête lui tournait encore un peu et le fait que Killian vienne de vomir à quelques mètres d’elle avait fait revenir ses nausées au galop. Elle prit une grande inspiration et essaya de se concentrer sur autre chose que sur l’odeur nauséabonde qui commençait à se répandre dans l’infirmerie. Par Merlin, pourquoi personne ne jetait-il un sortilège de récurage ?! C’était à la portée de n’importe quel deuxième année mais non, les médicomages préféraient éviter l’énorme flaque de vomi d’une couleur étrange plutôt que de s’en débarrasser d’un coup de baguette.

La voix de Charlie tire Prudence de ses pensées et son regard ère un instant sur le bandage du Serpentard. La bête devait avoir blessé bon nombre d’élèves si l’on en croyait l’état actuel de l’infirmerie… L’estomac de Prue se contracta soudain : y avait-il eu des morts ? Est-ce que certains ne s’en étaient pas sortis… ? Pour le moment, Bonnie, Gretel et Avalon étaient toujours inconscientes et elles n’étaient pas les seules d’après ce que constatait la Gryffondor en jetant un œil aux lits autour d’eux. Était-ce possible que certains aient perdus la vie dans cette salle de duel… ? La jeune fille ne distinguait ni Ollie ni Justin, le petit frère de Lena parmi les élèves rassemblés ici et elle eut soudain très chaud. Leur était-il arrivé quelque chose… ? Ou bien étaient-ils juste réunis avec les autres élèves indemnes de toute blessure ? Prudence préférait cette version aussi décida-t-elle de s’y accrocher jusqu’à avoir des nouvelles des deux garçons.

« Tant mieux si ça va, lui dit-elle avec un sourire, avec un peu de chance tu seras vite sur pied et tu pourras quitter cette pièce… »

Elle soupira alors que le brun s’installait un peu plus agréablement au pied de son lit. Combien de temps allaient-ils tous devoir attendre comme ça, coupés du monde ? Charlie prit alors la parole en exprimant à voix haute les questions que se posaient Prue et elle hocha vigoureusement la tête, complètement d’accord avec ses propos.

« Surtout je ne comprends pas pourquoi l’école est toujours ouverte… marmonna-t-elle à voix basse, je veux dire, j’adore Poudlard et je me sentirai trop mal de partir alors qu’il se passe des trucs comme ça mais qu’est-ce qu’il faut de plus aux profs pour comprendre que tout le monde est en danger ? Il y a quelqu’un qui se balade impunément au château alors qu’il a essayé de tous nous tuer dans la salle, et surtout il arrive à prendre l’apparence des professeurs… Enfin ça craint quand même. Et pendant ce temps les Aurors sont là, à enquêter sur je-ne-sais-quoi… Comme si interdire l’accès à la salle de bain des préfets et au lac avait changé quelque chose au bout du compte. »

La jeune Gryffondor poussa un nouveau soupir et s’emmitoufla dans sa couverture, l’esprit embrumé. Toute cette situation lui paraissait si invraisemblable… Pourquoi Londubat, héros de la deuxième Guerre des sorciers, ne réagissait-il pas ? Pourquoi laissait-il tout le monde être en danger ? Si des élèves mourraient il y avait fort à parier que Poudlard ferme pour de bon… D’après le père de Prudence qui bossait au Ministère de la Magie, certains sorciers haut-placés n’étaient pas très favorables à la façon dont était gérée l’école magique… Et si tout ceci marquait la fin de Poudlard ?!

« J’espère que ça ne tarde pas, en effet… commença-t-elle en coulant un regard en direction de Killian et de Rioghbhardan qui semblait s’agiter en compagnie de la professeur d’histoire de la magie, eh dis moi Charlie… Il se passe quoi là-bas ? Il a assommé un type ?! Ou alors c’est moi qui hallucine encore ? »

Le ton de Prudence était presque désolé tandis qu’elle montrait d’un geste du menton l’agitation qui régnait dans ce coin-si de l’infirmerie. Après tout, elle ne pouvait plus être sûre de rien maintenant qu’elle réalisait avoir halluciné plusieurs fois depuis que la bête l’avait mordue… Ça se trouve Charlie n’existait même pas et elle était en train de parler seule à un oreiller comme une idiote…

HARLEY-

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Mise en Quarantaine

Prudence est épatante, sincèrement Charlie est surpris de voir qu’elle pense la même chose que lui. D’habitude les gens s’indignent de l’entendre aller contre les décisions du ministères. La Gryffondor, au contraire, appuie son commentaire, ses arguments sont d’ailleurs tout à fait pertinents. Il hausse les sourcils un demi quart de seconde, juste assez longtemps pour que Prudence le remarque si elle est assez attentive. Charlie montre rarement ses émotions, surtout celles qui pourraient lui porter préjudice, bien qu’elle ne le sache sûrement pas, c’est un grand honneur qu’il lui fait que de lui laisser entrevoir un sentiment autre que l’analyse, le dédain ou le sarcasme.
Elle se tortille sur son lit l’air mal à l’aise, Charlie a suffisamment broyé du noir pour savoir qu’elle se torture l’esprit avec des suppositions qui ne mèneront à rien de toute façon. Prudence est aussi perdue que lui, si ce n’est plus, il aimerait sincèrement pouvoir la rassurer, lui dire que tout se passera bien et que les choses finiront par s’apaiser mais il sait par expérience que la vérité est toute autre. Charlie a vu assez d’horreurs à Poudlard pour ne plus espérer que la situation redevienne ce qu’elle était il y a sept ans. Mais ça, il ne peut décemment pas lui dire. Alors, il se contente de croiser les bras silencieusement en attendant qu’elle chasse d’elle-même ses pensées austères. Finalement, Prudence lève les yeux et attire son attention sur l’endroit où vomissait le Gryffondor quelques minutes auparavant. Plusieurs élèves se hurlent dessus pendant qu’un groupe de médicomages tentent de maintenir un garçon et une fille qu’il n’a jamais vu de sa vie. En se penchant un peu, Charlie remarque que l’un d’eux saigne abondamment à la tête, tandis qu’un autre arrache ce qui ressemble à une bouteille au Poufsouffle plaqué contre son lit. Prudence n’a pas rêvé, il vient bel et bien d’essayer d’assomer un médecin et visiblement, il a réussit son coup.

“Tu n’hallucines pas, contrairement à ces deux-là, répond t-il en désignant les fauteurs de trouble du menton. Heureusement que tu n’as pas essayé de me frapper, je l’aurais assez mal pris.”

Bravo Charlie, une petite note d’humour devrait détendre l’atmosphère. Le Serpentard esquisse un petit sourire en coin, l’image de Prudence lui sautant dessus pour le cogner est une scène risible, elle aurait au moins eu l’avantage de lui épargner ces heures d’attente.

“En parlant d’hallucination… Reprend t-il. Tu m’as l’air d’en avoir beaucoup moins, on dirait que le venin fait moins effet.”

Et elle a l’air plus alerte, un détail qui n’a pas échappé à Charlie. Il tourne la tête pour constater que les élèves commencent à s’impatienter, bon nombre d’entre eux cherchent l’attention de Lennox et des médicomages, ils se baladent, passent de lits en lits et s’agacent. Certains s’énervent, se disputent, les voix s’élèvent dans l’infirmerie de plus en plus bruyante. Charlie se masse les tempes tout en se concentrant pour ne pas lancer un Sourdinam collectif. D’accord personne n’a envie d’être ici, c’est un fait, mais de là à rendre l’atmosphère insupportable pour tout le monde, il y a des limites. Le savoir-vivre est optionnel pour les étudiants à Poudlard, ça a toujours été comme ça. Le Serpentard serre les dents, son self-contrôle ne lui aura jamais été aussi utile qu’en ce moment même.

“Mais faites les taire, siffle t-il entre ses dents.”

Il soupire.

“Que Merlin me donne la force de ne pas tous les stupéfixer”

@lexy

Mise en quarantaine
Feat Hadley & others

Visiblement, il est normal que je n’ai pas vu mon amie avant que tout dégénère puisqu’elle ne s’était pas inscrite à cet événement. Selon elle, elle est rentrée une fois que la porte a cédé. Elle fait donc parti des secours. Toujours selon elle, j’étais déjà mal en point quand elle nous a croisé avec Ollie. Ce qui signifie qu’Ollie allait bien à ce moment là, puisque c’est lui qui m’a sorti de là. Je n’avais pas franchement de doutes sur la question, il a été là quand je me suis fait mordre la seconde fois et j’ai un vague souvenir qu’il a fait tout son possible pour me sortir de cet enfer. Mais les détails sont assez flous, j’avais déjà perdu trop de sang. J’ai bien quelques souvenirs qui viennent par vagues mais je ne suis pas franchement sûre d’avoir envie de revivre tout ça. Bref, tout ça pour dire que la présence de mon amie commence à s’expliquer, mais l’absence d’Ollie elle, pas encore. Je n’hésite pas longtemps et lui demande où il est. Je veux savoir s’il lui est arrivé quelque chose, même si je doute d’être suffisamment en état pour encaisser le choc. Même si, en y réfléchissant bien, je pourrais être en pleine forme, s’il lui est vraiment arrivé quelque chose, je le vivrai forcément mal. Par chance, ce n’est pas le cas. Artemisia m’annonce qu’Ollie n’a pas été blessé, raison pour laquelle il ne se trouve pas à l’infirmerie. Je pense que le soulagement peut se lire sur mon visage. Je m’en serai voulu s’il lui était arrivé quelque chose. Que ce soit ma faute ou pas ne changerait pas grand chose je crois. ”Tant mieux ! J’ai eu peur qu’il lui soit arrivé quelque chose !" Et je doute d’avoir besoin de préciser ce dont je pense. On est à l’infirmerie, s’il n’avait été que blessé, il aurait été avec nous, mais son absence ne pouvait signifier que deux choses : soit il allait bien, soit il était mort. Et rien que cette pensée me donnait le haut le coeur et sans crier gare, je me remis à vomir.

J’ai l’impression que je vais passer ma vie à vomir, c’est atroce. Surtout que de base, je déteste vraiment ça. Vous allez me dire, je doute que quelqu’un apprécie vraiment ça mais je l’ai vraiment en horreur pour ma part. Je peux supporter un mal de gorge, une migraine ou n’importe quoi d’autres, mais dès qu’il s’agit de vomir, là c’est la fin du monde. Selon Artemisia, les Aurors ont fini par arriver. Elle ne précise pas vraiment quand ce miracle s’est produit, mais j’imagine que déjà, qu’il se produise, c’est déjà une bonne chose. Je sais qu’ils ne sont que des hommes et qu’on en attend peut-être un peu trop d’eux. Je sais qu’ils n’ont pas de super pouvoir qui leur permettraient d’entendre le danger arriver de loin ou de pouvoir voir le drame arriver en amont. Mais ça ne change pas le fait que quand on avait vraiment besoin d’eux, ils n’étaient encore une fois pas là. A quoi servent-ils au final ? Je commence sérieusement à me le demander. Je me contente de hocher la tête, ne voyant pas quoi répondre et bien trop épuisée pour vraiment avoir envie de chercher. Je finis par sombrer sans trop m’en rendre compte dans l’inconscient, laissant Artemisia seule. Et quand je me réveille, je me sens paniquée. Je ne saurai trop dire pourquoi, mais j’ai senti une vague de panique m’envahir et c’est totalement apeurée que je me suis mise à appeler mon amie. Moi qui suis si discrète et effacée, je ne me reconnais plus vraiment. Je sens Artemisia me rejoindre et me passer la main dans les cheveux en me disant qu’elle était là. C’est bête à dire mais sa présence me rassure. Pourtant ça n’empêchera pas que je suis de nouveau blessée si on venait à nous attaquer de nouveau, mais qu’importe, elle est là, c’est bien tout ce qui compte. J’ai eu ce même sentiment avec Ollie. Pourtant sa présence n’avait pas suffit à arrêter la Créature qui m’avait mordu à nouveau, mais qu’importe, tout ce que je retiens c’est qu’il était là et qu’il voulait vraiment me protéger et je crois que c’est le plus important pour moi. ”Ca fait combien de temps qu’on est ici ?" On ne va pas se mentir, j’ai totalement perdu la notion du temps depuis que je suis ici. Même dans la salle, le temps ne s'égrène pas de la même façon. Quelques heures ? Quelques jours ? Ca fait combien de temps qu’on est ici ?

FRIMELDA

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Isolement forcé...

Les blessés venaient petit à petit de reprendre conscience pour certains, tandis que d’autres s’impatientaient vivement, ressentant déjà le besoin de sortir, ou de faire entendre leur incompréhension. L’infirmier Lennox, dépassé par le nombre de malades, et ce mal qui ne semblait pas connu des ouvrages classiques de médicomagie, joignait ses efforts aux médecins de Sainte-Mangouste qui assuraient le suivi régulier des élèves. Son attention attirée par trois Poufsouffles, deux élèves de septième année et une de troisième, qui s’agitaient, le chef de la médicomagie fit signe à quelques uns de ses confrères de leur administrer un sédatif par voie intraveineuse pour les calmer. « La prochaine fois, c’est l’isolement s’ils ne sont pas capables de se tenir. » déclara-t-il fermement afin de dissuader leurs camarades d’en faire de même. En attendant, parmi la multitude de symptômes qui se manifestaient, tous étaient relativement inquiétants, mais c’était surtout ceux qui souffraient d’hallucinations qui commençaient à interroger le corps médical...

***

Un mois de mise en quarantaine s’était écoulé, de suivis réguliers, d’injections intraveineuses de sérums divers, et si ceux qui étaient encore inconscients avaient pu revenir à eux à l’exception du jeune Rosenbach, l’état de tous ne s’était pas encore amélioré, ce qui amenaient les médecins à se poser de nombreuses questions. Seule une poignée d’entre eux semblait aller parfaitement mieux : leurs symptômes avaient commencé à disparaître progressivement, les marques des morsures s’étaient même refermées... après prélèvements sanguins, il s’avéraient que ces derniers ne représentaient plus une potentielle source de contamination. Seulement, on ne pouvait pas dire ça de tous... Alors, le chef de la médicomagie prit la parole « Les personnes suivantes sont autorisées à quitter l’infirmerie : Miss Elsing, Mr. Reyes, Miss Lewis, Mr. Knight, Miss Anderson, Mr. Mandrake, Miss O’Brien, Miss Sherwin, Mr. Johansson, Mr. Kane, Miss Pumpkin. » annonça-t-il en s’adressant aux principaux concernés. « Vous pouvez dès demain reprendre le chemin des cours, à la condition d’avertir le personnel au moindre changement d’état inquiétant. Nous avons contacté vos familles et tuteurs légaux pour une visite exceptionnelle. Vous pourrez les retrouver dans le hall. » Ce serait malheureusement tout pour les bonnes nouvelles... les autres n’avaient malheureusement pas la même chance. Il se tourna vers eux : « En attendant que votre état se stabilise, il ne sera malheureusement pas possible de vous permettre de quitter l’infirmerie, nous préférons vous garder en observation le temps de suivre l’évolution des symptômes. Néanmoins, le courrier vous sera distribué régulièrement, et vous pourrez suivre des cours à distance. Quant aux professeurs Jones et Lindberg, il semble plus raisonnable de vous faire remplacer temporairement ce mois-ci. Sachez en tout cas que nous faisons tout notre possible. » déclara-t-il, avant de retourner aux auscultations.

Et maintenant ?

Pour les personnages autorisés à quitter l’infirmerie : vous êtes désormais libres de retrouver vos camarades, et pouvez prendre en compte dans vos RPs la visite de vos familles. Profitez-en bien, ce n’est pas tous les jours !

Pour les personnages contraints à rester : ça s’avère un peu plus compliqué pour vous, et Rioghbhardan, Daniela et Jade semblent un peu plus surveillés que les autres. D’autant plus que vos symptômes semblent s’être amplifiés... Vous ne semblez finalement pas prêts de rejoindre vos amis ou retrouver une vie normale... Mais patience est mère de sûreté... enfin, je crois ? En tout cas, ceux qui étaient inconscients ne le sont plus, et vous pouvez continuer d’interagir dans ce RP en prenant en compte l’évolution du contexte !

Note : Ceux qui ont été atteints par des effets secondaires (hallucinations, empoisonnement, paralysie) en souffrent encore.

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La brume dans laquelle Solyne était plongée depuis quelques heures, jours ou semaines - elle n'aurait su le dire- commençait à se dissiper. Alors que les flashs se faisaient de plus en plus précis, elle pouvait maintenant ressentir dans son corps les blessures laissées par la bête. Elle revivait inlassablement la scène qui s'était déroulée dans cette salle remplie d'eau. Elle sentait l'humidité imprégner ses vêtements, la morsure du serpent dans son bras qui lui avait fait perdre sa baguette, l'eau froide qui tétanisait ses muscles, son bras qui ne semblait plus vouloir lui répondre. Son corps lui semblait lourd et elle avait la sensation qu'elle ne pourrait plus jamais le faire fonctionner comme il l'avait toujours fait jusqu'à présent.

Alors que Solyne rejoignait lentement la conscience, elle percevait les échanges de ses camarades autour d'elle. Le brouhaha ambiant la replongea aussitôt dans la salle de duel. De nouveau, le froid l'engourdissait, le brouhaha se changeait en cris, en appels, en pleurs, ses douleurs se réveillait comme si le serpent venait de la mordre.

La jeune fille se redressa dans son lit, les yeux grands ouverts mais incapable de comprendre ou elle se trouvait, incapable de voir que le danger était passé et qu'elle était en sécurité à l'infirmerie. La terreur lui fit pousser un cris angoissant. Son visage se crispa, bien que la cicatrisation de la morsure sur son ventre était bien avancée, elle n'était toujours pas complètement guérie. Elle tenta de se relever une première fois, et paniqua quand elle se rendit compte qu'elle ne pouvait bouger son bras droit. La panique l’amena à essayer d'arracher le bandage qui retenait son bras. Puis elle se souvint que la morsure lui avait fait perdre sa baguette. Elle se mit donc debout et commença à tâtonner autour d'elle. La créature allait revenir elle devait la retrouver. Des larmes de peur commencèrent à dévaler son visage. Où étaient ses amis ? Étaient-ils encore vivants ?

Ses jambes étaient lourdes et elle tenait à peine debout, elle s'accrochait donc à son lit, scrutant tout autour d'elle. Elle se voyait entourée, captait la présence des autres élèves autour d'elle, mais ne distinguait pas la réalité, prise dans son angoisse et sa peur, une fois de plus incapable de comprendre qu'elle était maintenant en sécurité. Pourquoi les élèves autour d'elle semblaient si inactifs, pourquoi ne se battaient-ils pas.

Tout cela s'était passé en quelques secondes. Abandonnant l'idée de chercher sa baguette, Solyne quitta l'espace autour de son lit pour essayer de fuir cet endroit. Les images de la salle de duel tournaient dans sa tête. Elle ne ressentait que le froid, la douleur et la peur. Son seul objectif était de sortir, rien ne semblait plus la rattacher à la réalité.

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La tête enfouie dans son oreiller, couchée sur le côté et tournée vers le lit voisin où se trouvait Jade, Joanne poussa un long et profond soupir à fendre l'âme. Jamais elle n'était restée aussi longtemps à l'infirmerie. L'ennui était un de ses pires cauchemars et là, elle était en plein dedans. Entre potions dégueulasses à boire et piqûres quotidiennes, la vie ici était chiante à mourir.

La petite galloise broyait un peu du noir, à vrai dire. A cause du chahut occasionné par Riodan O'Callatruc, l'infirmier Lennox n'avait pas répondu à ses questions. Sa copine Jade, qui avait tenté de se faire la malle pour une raison qu'elle ignorait encore, était maintenant étroitement surveillée. Quant aux lettres qu'ils pouvaient maintenant recevoir, Jo n'en avait reçue aucune. Venant de ses parents, c'était un peu normal car ils n'avaient pas de hibou sous la main. Mais Garry aurait pu lui envoyer un petit message. Elle espérait qu'il allait bien de son côté. Joanne devait prendre son courage à deux mains et envoyer elle d'abord une lettre à ses parents pour les rassurer mais là tout de suite, elle ne s'en sentait pas la force. Pourtant, ses parents lui manquaient un peu, ce qui était normal après ce qu'elle avait vécu. Et il y avait aussi le match de Quidditch qui était repoussé. D'un côté c'était tant mieux car elle aurait eu les boules d'être remplacée mais tout de même, elle qui attendait les matchs avec impatience, savoir qu'elle n'allait pas jouer d'un petit moment la démoralisait.

Et puis ce qui jouait aussi sur son moral, c'était que le chef des médecins avait autorisé certains à sortir. Mais il n'avait pas cité son nom à elle. Elle n'était pas jalouse, elle comprenait et était contente que certains soient guéris. Elle n'était pas non plus surprise mais ne pas savoir quand ils allaient sortir était terriblement démoralisant. Enfin et par-dessus tout, ce qui l'affectait le plus était sa jambe paralysée. Un mois à boire d'infâmes décoctions pour au final n'avoir aucun résultat. Enfin presque...

La veille, il lui avait pourtant semblé que la sensation dans son pied revenait. Une sorte de fourmillement annonciateur d'une guérison en cours de processus. Elle s'était dit que petit à petit, les sensations allaient revenir dans toute sa jambe. Elle avait presque réussi à remuer un orteil ! Elle s'était d'ailleurs empressée de partager cette information avec Jade. Et aujourd'hui, au lieu de sentir une amélioration supplémentaire, Joanne était là, allongée dans ce lit, sans envie, sans entrain et sans énergie, ce qui devait être la première fois que ça lui arrivait en quatre ans.

"Psst, Jade..." murmura-t-elle, la tête toujours enfoncée dans son oreiller, visiblement prise d'une grosse flemme qui l'empêchait de simplement au moins se redresser pour se tenir sur un coude.

"Tu m'as toujours pas dit pourquoi t'avais essayé de t'enfuir l'autre fois..." demanda-t-elle en regardant sa meilleure amie. "Est-ce que tu penses que ce que Riodan et ta capitaine ont dit est vrai ? C'est pour ça que tu voulais partir ?"

Joanne poussa de nouveau un long et profond soupir à fendre l'âme. Elle se sentait si fatiguée, ce n'était pas normal. Elle qui faisait en temps normal trois cent mille trucs en une journée, elle ne ressentait jamais la fatigue et là... un mois à larver dans un lit et elle se sentait épuisée et sans énergie alors qu'elle aurait plutôt été du genre à tourner en rond en s'impatientant, tout en posant des questions à qui voudrait bien l'écouter. Jade ne l'avait sûrement jamais vue comme ça.

"Je me sens pas trop bien... Tu ressens ça, toi aussi ?" demanda-t-elle d'une voix éteinte.

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Mise en quarantaine

Je luttais à présent corps et âme pour que mon histoire à Poudlard ne se termine pas aussi vite. Je devais surement me trouver dans l'infirmerie et que des gens s'occupaient de me soigner. Alors en attendant que je revienne à moi, je me remémorais les moments les plus marquant de ma vie. Depuis mon intégration à Poudlard à ma vie de Professeur de métamorphose dans ce magnifique établissement. J'avais pour le moment que donner un simple cours mais j'espérais au fond de moi que les élèves avaient apprécié.

Finalement je ressentis quelque chose d'étrange est peu à peu je comprends que je reprenais connaissance. J'ouvrais alors délicatement et je remarquais que je trouvais effectivement dans l'infirmerie. Je tournais tranquillement la tête à droite pour apercevoir Artemisia Whitewood. J'essaie alors de me relever avec difficulté. Je ressentais alors une vive douleur dans ma poitrine et observa alors l'immense morsure que m'avait faite le serpent de mer. J'observais ensuite la salle en voyant des élèves tous plus ou moins blessés. Un peu plus loin dans la pièce, je croisais le regard du Professeur Mandrake ainsi que du Professeure Jones.

Je tente alors de quitter mon lit mais un médicomage s’approche de moi et me conseille de rester allonger. Je comprend son conseil mais essais de lui faire comprendre que je suis resté un peu trop allongé sur ce lit médical et que j'ai juste besoin de marcher un peu. Par la même occasion je lui signale que je ne vais aucunement quitter les lieux. Je me doute que les morsures du serpent ont eu des effets secondaires plus ou moins néfastes. je commençais alors lentement mais surement à déambuler dans la pièce quand soudain le chef de la médicomagie prit la parole

« Les personnes suivantes sont autorisées à quitter l’infirmerie : Miss Elsing, Mr. Reyes, Miss Lewis, Mr. Knight, Miss Anderson, Mr. Mandrake, Miss O’Brien, Miss Sherwin, Mr. Johansson, Mr. Kane, Miss Pumpkin. » annonça-t-il en s’adressant aux principaux concernés.

« Vous pouvez dès demain reprendre le chemin des cours, à la condition d’avertir le personnel au moindre changement d’état inquiétant. Nous avons contacté vos familles et tuteurs légaux pour une visite exceptionnelle. Vous pourrez les retrouver dans le hall. En attendant que votre état se stabilise, il ne sera malheureusement pas possible de vous permettre de quitter l’infirmerie, nous préférons vous garder en observation le temps de suivre l’évolution des symptômes. Néanmoins, le courrier vous sera distribué régulièrement, et vous pourrez suivre des cours à distance. Quant aux professeurs Jones et Lindberg, il semble plus raisonnable de vous faire remplacer temporairement ce mois-ci. Sachez en tout cas que nous faisons tout notre possible. »

Je me retourne alors vers le professeure Aurora qui semblait être en pleine forme. je ne comprend pas pourquoi on lui demandait de rester, elle n'avait selon moi pas été blessé dans l'événement. Puis en y réfléchissant je me dis que les médicomages avaient surement besoin de la présence des professeurs pour empêcher les élèves restant dans la salle de faire de terribles bêtises. Je me tourne ensuite vers le Professeure Jones et lui dit:

"Et bien, nous allons devoir rester un peu plus long temps dans l'infirmerie. Vous pouvez me faire un petit topo de la situation ?"

En attendant la réponse du Professeure Jones, j'aperçois une élève de Gryffondor qui tente de quitter la pièce sans autorisation. Avec difficulté je m'approche de la jeune fille et lui saisit alors le poignet. Elle tente alors de se débattre, je comprend rapidement que la jeune fille est un peu perdue. Alors tous la retenant je lui dit:

"Calmez vous, Miss Travis! je suis le Professeur Lindberg. Je vous pris de gagner votre place et si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à me le demander."

Je regarde alors la jeune fille en espérant que mes mots pourront la calmer.

Codage par Libella sur Graphiorum

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The injured

Un mois. Un long, foutu et insupportable mois qu'Aurora était cloisonnée parmi les blessés à l'infirmerie. Pour une femme comme elle qui restait difficilement en place dans le château tout entier, être enfermée dans une même pièce, c'était une torture.
Surtout, elle ne comprenait pas cette situation. Elle avait déjà été sur des expéditions difficiles, elle avait déjà vu des blessures, des victimes transportées à l'Hopital. Même si elle n'attendait pas plus de miracles que la magie ne pouvait en apporter, il devait bien y avoir une progression, non?

Pourtant, force était de constater que, parmi toutes les victimes rassemblées, tout le monde ne se remettait pas au même rythme. Aurora ne cessait de resasser ses questions intérieurement. Elle ne supportait plus ces infirmiers, avec leurs visages cachés et leur demi-réponses. Pire, elle ne leur accordait aucune confiance. Après leur attitude avec certains des élèves, qui avaient été sédaté manu militari malgré son intervention, et l'étrange différence de progrès entre les blessures des uns et des autres, Aurora avait décidé d'observer.

Elle n'était pas complètement stupide. Il y avait quelque chose d'anormal dans l'infirmerie. C'était la différence entre son état et celui de son ex, notamment, qui lui avait mis la puce à l'oreille. Elle avait vu la blessure de John de ses propres yeux, et comparé à la morsure qu'elle avait eut à la jambe, c'était largement plus grave. Pourtant, au fur et à mesure des semaines, force était de constater que son ex c'était bien remis, tandis que sa jambe la faisait toujours souffrir. En fait, plus ça allait, plus elle était douloureuse... Et Aurora avait déjà subi bien pire. Pour avoir eu une soeur médicomage, elle savait pertinemment quel genre de blessure était censé se guérir vite ou non.
En plus de son propre état, elle avait observé l'état des différents élèves. Les chartes ne correspondaient définitivement pas. On l'avait laissée circuler dans l'infirmerie, mais l'évidence l'avait frappée au fur et à mesure des semaines. Pourquoi la jeune Bonnie se remettait-elle d'un état grave, alors que ses camarades avec des blessures bénignes restaient dans un état qui s'aggravait de jour en jour? Plus le temps passait, plus elle avait des doutes, et des certitudes aussi.

Mais avant de dire quoi que ce soit, elle voulait être sûre. Certains élèves montraient déjà des signes d'affolement, et elle ne voulait pas créer un geste de panique dans l'infirmerie. D'autant plus que les infirmiers étaient nombreux, très nombreux.
Elle se demandait surtout ce qu'en pensait l'infirmier Lennox. Impossible pour elle de lui en parler, il était toujours affairé auprès d'un élève ou encerclé par les infirmiers. Aurora l'observait aussi, se demandant jusqu'où elle pouvait lui faire confiance. En-dehors de sa relation très proche avec Liu-Xi, elle ne connaissait pas bien ce personnage...

Après quelques semaines, le chef des infirmiers prit la parole. Aurora, assise sur son lit, les doigts croisés, écouta très attentivement. Elle monta une liste mentale, qui confirmait ses doutes. Reyes, Lewis, Sherwin, Pumpkin, Kane. Des famille de Sang-Purs.
Les Jones aussi avaient été parmi les familles de Sang-Pur, mais désormais, ils étaient considérés comme des traitres à leur sang, et des sang-mêlés. Néanmoins, Aurora, en tant qu'Historienne, connaissait les noms des grandes familles de sorciers. Ceux qu'elle avait entendus dans la bouche de sa grand-mère, ou ceux qu'elle avait vu dans des livres. Un par un, elle vit les héritiers de ces familles quitter les lits de l'infirmerie, tandis que tous leurs camarades restaient, dans un état aussi mauvais ou pire qu'à leur arrivée.

A côté d'elle, le professeur Lindberg émergeait. Le pauvre avait loupé un sacré épisode, en quelques semaines... Il semblait aller pas trop mal, mais était assez perdu.

- Et bien, nous allons devoir rester un peu plus long temps dans l'infirmerie. Vous pouvez me faire un petit topo de la situation ?

Que lui répondre? Et surtout, pouvait-elle lui dire la vérité, ou du moins celle qu'elle soupçonnait? Elle ne connaissait pas bien ce professeur, ni le degré de surveillance autour d'eux. Avant qu'elle ne puisse lui répondre, la jeune Solyne s'agita à quelques mètres d'eux. Lindberg et quelques infirmiers se précipitèrent vers elle pour la calmer.
Aurora observa la situation sans bouger, cherchant les autres élèves du regard. Les plus âgés, surtout. Au début, elle avait attribué la panique de Daniela et Rioghbhardan à leurs symptômes, mais à présent, elle le regrettait. Surtout, Aurora cherchait un soutien. Sur quels élèves pourrait-elle compter si quelque chose se tramait réellement? Elle en connaissait assez peu personnellement, hormis Lena et les Poufsouffle présents.

Restant sur son lit, Aurora attrapa un parchemin et une plume à leur disposition. Elle se rappelait bien de l'histoire du courrier surveillé à l'époque de Blackman. Même si le courrier pouvait circuler, qui lui disait qu'il ne serait pas lu? Elle n'avait pas de baguette magique pour enchanter sa lettre, mais elle avait un peu plus efficace que ça pour codifier ses messages...

Codage par Libella sur Graphiorum

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Le réveil de la Gryffondor avait été chaotique. Les flashs qu'elle avait eu pendant son inconscience lui embrouillait le cerveau et elle avait beaucoup de mal à revenir à la réalité. Les potions qu'on lui avait administré avaient peut être aussi leur responsabilité.
A son réveil, elle n'était donc pas passée inaperçue, faisant de déplacer plusieurs médicomages ou infirmiers. Et ça n'avait vraiment pas aidé à la rassurer au contraire. L'arrivée de ces visages inconnus eu pour effet de la paniquer encore plus. Elle eut un mouvement de recul jusqu'à se trouver dos au mur, son lit se trouvant toujours sur sa droite.

Heureusement pour elle, un professeur eu la bonne idée de ne pas lui sauter dessus et d'essayer de la rassurer. Même si son réflexe premier fut de le repousser et d'essayer de lui faire lâcher le poignet de sa seule main valide, elle entendit ses paroles. C'était comme si il se trouvait loin, ou comme si elle avait la tête sous l'eau. Elle eu du mal à entendre ce qu'il lui disait et mis beaucoup de temps à réussir à recoller les mots entre eux pour en comprendre le sens.

Elle resta donc quelque secondes le regard dans le vague, fixant un point imaginaire devant elle avant de réagir. Et petit à petit, la voix aidant, elle reconnu son professeur de métamorphose. Le fait de se retrouver devant quelqu'un de connu l'aida à se rassurer. Il lui demandait de regagner sa place. Encore une fois elle resta interdite. Elle obéit néanmoins, la douleur de sa blessure au ventre l'y forçant. Petit à petit elle semblait ouvrir les yeux sur la situation. Elle compris qu'elle se trouvait à l'infirmerie. S'étant calmé, une bonne partie des infirmiers qui s'étaient précipités à son réveil étaient repartis vaquer à leurs occupations.

Un médicomage se trouvait toujours à ses côtés. Il semblait vouloir l'examiner. Encore bien perdue, mais consciente qu'elle ne risquait plus rien elle décida de le laisser faire. De toute façon elle n'avait pas la force de se débattre à nouveau. Elle venait de vider le peu d'énergie qu'elle avait en stock en se levant et en essayant d'échapper à un monstre qui n'était même plus ici.

Solyne retrouva subitement sa lucidité. Et se fut à son tour de retenir le professeur Lindberg. Avant qu'il ne s'en aille, Solyne lui attrapa le bras pour le retenir puis le lâcha, se disant qu’apostropher son professeur de la sorte n'était peut-être pas la meilleure manière d'obtenir des réponses.

-Professeur, où sont les autres ? Pourquoi une partie des élèves présents ne sont plus à l'infirmerie ? Y'a-t-il eu des …. Solyne eu un mal fou à finir sa phrase. Est-ce que des élèves sont morts ?

La panique la repris, qu'était-il arrivé à ses amis ? Elle avait scruté consciencieusement les élèves encore présents à l'infirmerie. Certains semblaient mal en point, d'autres ne s'étaient même pas réveillés. Et si certains n'étaient plus là simplement parce qu'ils n'avaient pas réussi à sortir de la salle. Et elle d'ailleurs, comment était-elle sortie ? A quoi ressemblait-elle actuellement et à quel point était-elle blessée?

Le médicomage semblait vouloir inspecter ses plaies. Et Solyne se rendit soudain compte que trois pansements recouvraient des parties différentes de son corps. Elle s'était fait mordre au bras droit, ce qui avait provoqué sa paralysie, cette plaie là semblait déjà bien cicatrisée. Celle du ventre et de la cuisse avaient un aspect bien moins joli et ne semblaient pas prêtes à vouloir guérir.

Elle avait besoin de réponses. Cette fois elle s'adressa au professeur Lindberg et au Professeur Jones qui se trouvait sur un lit sur sa gauche, les regardant tour à tour.

-Professeurs, s'il vous plaît, dites moi tout ce que vous savez.

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Il aura fallu un sacré moment à John pour récupérer de ses blessures. Même en restant au lit et avec le bon traitement, les plaies avaient un certain mal à cicatriser complètement. Était-ce la morsure de la créature qui était en cause, ou la localisation des blessures...? Les médico-mages étaient restés perplexes en voyant les marques du Feudeymon qu'il portait encore. Heureusement, Blake avait aidé John au moment où il avait été touché par ce sort des années auparavant. Il avait donc pu apporter son savoir aux aides soignants pour traiter les plaies le mieux possible. Il faut dire que le Selma avait choisi un endroit plutôt embêtant pour mordre...! En plein sur son flanc, les crocs avaient pénétré sa chair sans ménagement. Pile à l'endroit où il avait été marqué par le mangemort dans cette rue sombre de Londres... Il se maudissait d'avoir été assez stupide pour subir une blessure pareille! Si personne n'avait pu achever le serpent, il serait déjà mort.

Le repos s'étant imposé à lui, John resta silencieux tout au long de son séjour à l'infirmerie. Le Professeur veilla sur Bonnie un long moment, évitant de parler à qui que ce soit. Avec cette quarantaine, impossible de donner cours... Enfin, vu la situation avec les différentes attaques, cela aurait été tout de même difficile sans cet isolement forcé. C'était peut-être le seul point positif: cela lui donnait du temps pour souffler. Dommage qu'il n'y ait pas d'alcool dans le coin... En plus, les médico-mages lui limitaient son médicament pour le Feudeymon afin qu'il n'y ait aucune interaction avec le traitement des morsures de serpent. Il avait une certaine habitude à la douleur, aussi cela ne l'impacta pas plus que cela. La fatigue de ce combat en salle de duel prenait souvent le dessus au moment de dormir. Bizarrement, de nombreux élèves souffraient encore des effets néfastes de leurs blessures: hallucinations, paranoïa... Il espérait ne pas souffrir de ces séquelles lui aussi, les visions n'avaient pas l'air très amusantes... Ne se sentant pas apte à gérer les différentes crises des patients, John préféra rester au chevet de la jeune Serpentard tout en gardant un œil sur eux. Les médico-mages géraient la situation, ses collègues Lindberg et Jones aussi, mais si jamais il devait intervenir... On ne sait jamais.

Le moment de la sortie était arrivé pour lui. Cela l'étonna tout de même de voir que Aurora et Lindberg étaient encore coincés à l'infirmerie, ses blessures avaient bien guéri certes, mais le choc avait été violent. Aurora souffrait d'une légère morsure, aucun symptôme visible ne s'était déclenché sur tout le séjour. Cela lui apporta néanmoins le sourire de voir que Bonnie s'en était bien sortie aussi. Après de nombreux soins, la jeune élève avait repris des couleurs. Il lui rendit silencieusement sa montre à gousset - celle qui servait d'alarme, puis il se dirigea vers le médico-mage qui avait fait son annonce.

- N'hésitez pas à me contacter en cas de nouveau problème. Je suis un piètre soigneur, mais si une autre attaque se produit... Je serai au premier étage, comme à mon habitude.

Son regard se dirigea vers Aurora, cela l'embêtait vraiment de la voir coincé ici... Mais il n'allait pas forcer à travers tous les médico-mages en mode "grande évasion". Il lui adressa un léger sourire, puis il fit un léger signe de la main avant de se retourner pour accompagner les élèves qui sortaient de l'infirmerie.

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What's going on?

Je joue avec le papier entre mes doigts, en essayant de penser à autre chose. Autre chose que le mal de tête, l'envie de vomir et la douleur. Le réveil était pas cool. Je ne sais plus quand j'ai émergé, mais ça a mis très longtemps. Je ne sais toujours pas très bien ce qui s'est passé, ce qui m'arrive. Confusion totale depuis des jours. Je suis à l'infirmerie, avec d'autres gens. Je me rappelle avoir été dans cette pièce, avec la Créature qui nous attaquait, et d'autres élèves. Du moins, j'ai des bribes de souvenirs entremêlés qui font vaguement sens.

Mais j'ai du mal à aligner deux pensées cohérentes. Autour de moi, tout est trop confus. Je vois des formes qui bougent, des silhouettes, des visages qui se confondent. Pourquoi ces gens sont là? Qu'est-ce que je fais là? J'essaye de comprendre ce qui se passe. Je vois des visages familiers. Bonnie, Avalon, Prudence, Killian... Et les autres, ils sont où? Où est mon frère? Et Théa? Et Brook, Ash? J'ai du mal à respirer.
J'ai envie de vomir, encore. Pourquoi la pièce tourne autant? Et c'est bruyant!
Je veux rentrer à la maison. En Irlande. Loin de ce bazar. Je veux du calme, et une cheminée avec des bouquins et mon chat. Champa, où est Champa? Je l'appelle et cherche autour de moi, mais mon chat n'est nulle part. Il est parti où? Il vient toujours quand je l'appelle! Quelqu'un me demande d'arrêter de crier, de me calmer. Je l'emmerde. Je veux mon chat!

J'ai envie de chialer. J'en ai marre, laissez-moi sortir, foutez-moi la paix! Je me mets à pleurer sans me contrôler, et me roule en boule comme une gosse. J'ai mal au flanc, en plus. Y a des bandages, un peu rouges. J'essaye de dormir, la tête entre les mains.

Je ne sais combien de temps plus tard, on me met des lettres dans les mains? C'est quoi?
Je lis une lettre de Théa, j'ai beaucoup de mal. J'ai mal à la tête quand je lis, c'est trop dur de se concentrer. Un homme vient me voir, me dit que ça va aller, et me donne un truc chelou. C'est une piqure? J'essaye de le repousser, mais j'ai autant de force d'un chaton anorexique...

- Ca fait mal, tête de gobelin vaseuse! Tronche de Troll! Crotte de Goule!

Je m'époumone jusqu'à ce que l'infirmier s'éloigne, avec sa sale tête contrariée. Pourquoi c'est pas Blake...? Je le regarde du travers jusqu'à ce que le gars se soit suffisemment éloigné, et je reviens à mes lettres. Brooklyn m'a écrit aussi? Et je reconnais l'écriture d'Ashley. Et Hansel? Pourquoi j'ai pas de nouvelles? Je tatônne dans mon lit, pour essayer de trouver ce que je veux. C'est un de ses bordels depuis qu'on me laisse dessiner... Y a autant d'encre sur les parchemins que sur mes draps. Je finis par trouver du papier à peu près vierge, enfin je crois.
Je griffonne. Qu'est-ce que je voulais écrire, déjà?

Après des efforts de concentration, j'ai fini mes lettres, enfin je crois. Je ne sais déjà plus ce que j'ai écrit. J'espère que c'était bien. Même si je me relisais, je suis à peu près sûre que je ne récolterais qu'une migraine. J'ai déjà mal à la tête, en fait. J'en ai marre de ce lit. Je me lève, mais mes jambes ne sont pas d'accord, et je tombe à genoux à côté du lit. Ouille... Tant pis, quatre pattes c'est pas mal aussi. Je m'avance comme je peux jusqu'au prochain endroit que je trouve confortable, et me recroqueville avec ce que j'ai gardé en main. Un bout de fusain je crois. Ou de craie? Si seulement ça arrêtait de changer de couleur! Oh, peu importe. Je commence à dessiner sur le sol, n'importe quoi qui me passe par la tête. Un papillon, un lit, un visage, un poisson... Bon sang, je fais de l'abstrait ou je suis sacrément naze. Pourquoi je fais ça déjà? Peu importe.
La pièce tourne,et mon coude cogne le sol plusieurs fois. Je vais avoir des bleus... Je dessine mon chat, beaucoup. Soudain, j'entend une voix. Puis, je reconnais que c'est mon prénom qu'on appelle. Je lève la tête pour voir si je dois encore mordre un infirmier, ou si c'est une tête familière.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Mise en Quarantaine

Blessés

Pendant longtemps j’ai eu l’impression de tomber sans jamais parvenir à arrêter cette chute. Je sombrais et virevoltais dans le noir le plus complet, incapable de me rattacher à quoi que ce soit. La douleur semblait essayer de m’extirper de là mais je finissais inlassablement par retourner à ma dégringolade. Et je n’en finissais pas de tomber. De tomber. De tomber. Jusqu’à ce que mes paupières s’ouvrent enfin. Comme à chaque fois, il me faut un moment pour comprendre où je suis. Je regarde perdue autour de moi avant de reconnaître la pièce. L’infirmerie. Pourquoi je suis ici ? Des flashs me ramènent immédiatement à la réalité. Une attaque de je ne sais même pas quoi. Je me souviens uniquement d’une salle sombre, de cette impression de me noyer, de cette douleur et de cette chute dans les profondeurs. Comme à chaque fois, mes yeux ne restent pas ouverts bien longtemps et déjà les noirceurs m’emportent de nouveau. Les ténèbres ont quelque chose de familiers désormais

On m’a dit que cela faisait un mois que j’étais à l’infirmerie maintenant. Certains ont pu en sortir, visiblement guéris, mais pas moi. Je fais partie de cette minorité dont les blessures ne semblent pas s’améliorer. J’ai visiblement été profondément mordue à la cuisse gauche. Si profondément que ma jambe ne peut pas me porter et qu’on m’interdit formellement d’essayer de me lever. Je dis « visiblement » car j’ai très peu de souvenirs de cette attaque. Je me souviens de m’être rendue à un entraînement organisé par le professeur Winslow. Entraînement qui s’est avéré être un guet-apens car la porte s’est refermée sur nous dans une salle glauque et qu’une créature s’est mise à nous attaquer. Puis les choses se sont passées très vite. J’ai essayé de rejoindre quelqu’un avant de me faire emporter dans les eaux troubles qui commençaient à envahir la pièce.

Dans le fond, marcher n’est pas ma priorité. Je suis beaucoup trop fatiguée pour essayer. Je passe le plus clair de mon temps à dormir, comme si j’étais droguée. Mes souvenirs se mélangent à des rêves étranges lorsque je ne me retrouve pas simplement à sombrer dans une pénombre complète. En me réveillant, il m’arrive parfois de ne plus distinguer le vrai du faux, comme si j’étais dans un monde alternatif. Comme si tout voulait s’en prendre à moi. Je crois que j’ai des accès de folie et que dans ces moments-là les infirmiers s’occupent de moi mais pour être honnête, je n’en garde que très peu de souvenirs. Les quelques heures où je suis réveillée, je souffre d’un ennui mortel. Les autres élèves qui sont avec moi ne vont pas mieux et nagent dans le délire. Je n’ai accès à aucun cours ni à aucun contact avec l’extérieur alors au final, dormir n’est peut-être pas le pire.

Je relis pour la vingtième fois au moins la lettre que m’a envoyée Brooklyn, traitant ce petit bout de parchemin comme le trésor le plus inestimable que j’avais. D’un côté, c’est le seul bien personnel que je possède pour l’instant. Il m’a fallu demander une plume, un parchemin et de l’encre pour être en mesure de répondre à mon frère. Soudain, un mouvement inhabituel attire mon regard. Dans le lit en face, Gretel se lève… Puis s’écrase au sol, ses jambes refusant visiblement de la porter. Pour une fois qu’elle ne s’époumone pas, je regarde avec curiosité ce qu’elle fait, abaissant ma lettre. Je le regarde presqu’abasourdie s’approcher de mon lit et se rouler en boule presqu’en dessous du lit voisin au mien. J’essaie de voir ce qu’elle fait mais son corps me cache ses mains. On dirait qu’elle dessine mais il est évident qu’elle n’est pas bien. Qui d’entre nous l’est vraiment dans cette pièce en même temps … Prise de compassion, je me redresse et résous à essayer de lui parler. « Gretel ? » J’appelle doucement son prénom plusieurs fois d’une voix assez rauque. Cela fait longtemps que je n’ai pas vraiment parlé. Il lui faut quelques instants pour comprendre que je l’appelle et pour identifier le son de ma voix. Enfin, elle se retourne vers moi et son aspect me peine encore plus proche que de loin. Pourtant, je suis a peu près sûre que je renvoie la même image. « Qu’est-ce que tu fais Gretel ? » Je demande le plus doucement possible, espérant ne pas alerter les infirmiers. Je voudrai me lever pour aller la rejoindre et être à sa hauteur mais je ne peux pas bouger de mon lit. Et subitement, ma tête se met à tourner et je me rallonge sur mes oreillers en priant pour que ce nouveau tourbillon cesse. « Pourquoi faut-il toujours que ça tourne ? » Je grommelle en serrant les dents.

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