2009 - 2017 : une enfance banale

Il pleuvait le jeudi 8 novembre 2009. Evan Shepherd faisait les cent pas dans la chambre de son épouse, Maggie, alors que les gouttes sur la vitres donnait à cette pièce sans charme de St Mangouste une atmosphère de cocon. Le temps emportait avec lui la magie de la naissance. Ca faisait déjà presque cinq heures que le couple attendait que leur enfant pointe le bout de son nez. Deirdre, sa petite soeur, était déjà venue deux fois leur expliquer comment les négociations avec le manager de l’équipe de Quidditch du Portugal se déroulaient.
Evan avait bien conscience que sa vie allait basculer, cependant, il aurait préféré se trouver au sein de son entreprise pour un marchandage si crucial de ce contrat dans la suite de la fabrication de balais.
Lorsque Deirdre revint pour la troisième fois avec sa tête des mauvais jours, c’est Maggie elle-même qui le pria de partir pour aller l’aider à conclure la vente.
Une heure plus tard, Aisling naissait sans lui mais Evan n’en éprouva aucun remords car il savait que sa petite fille ne s’en souviendrait pas.

La petite Aisling apprit en effet vite à grandir en l’absence de ses parents mais ne leur en tenait pas vraiment rigueur. Elle avait de la chance de les voir encore ensemble, comparé à la famille de ses cousins.
Aisling aimait beaucoup observer le monde qui l’entourait, comprendre comment les choses fonctionnaient et rêvasser de ce qui se déroulait derrière les portes closes. A quatre ans à peine, elle avait déjà réalisé que l’absence de son père et de sa mère avait pour conséquence direct qu’elle puisse avoir sa si jolie robe de princesse.

Un peu trop gâtée par des parents culpabilisant d’être absent, Aisling ne comprit pas immédiatement que ses désirs n’étaient pas des ordres.
Heureusement, elle fut vite mise en contact avec d’autres enfants lors de stage d’équitation durant l’été…. ou ses cousins lors de repas familiaux.

2017 - 2021 : l’écriture pour exister

L’été de ses sept ans, sa cousine, Jade se “transforma en loup-garou”. Aisling n’en éprouva pas de gros chagrin.
Enfant, elle avait toujours vu Jade comme une forme de compétition. Cet été là, sa cousine fut le seul sujet de conversation de ses parents. C’était exaspérant ! Qu’avait-elle de si intéressant ? C’était contraignant, d’accord, mais bon, elle n’était pas morte non plus !
Et puis, dès qu’elle osait en parler avec son père, celui-ci la grondait. Elle n’avait soit-disant pas “de bonnes manières” car elle ne montrait aucune compassions envers Jade.
Aisling apprit ainsi très vite à se confier dans son nouveau journal intime. Elle aimait épancher ses sentiments sur le papier sans craindre de réprimandes.
Elle pouvait noircir presque deux pages d’une seule journée ! Pour la petite fille qu’elle était alors, c’était très impressionnant.
Et il ne fallait pas la lancer sur la comparaison d’un cheval et d’un balai ! L’animal arrivait en tête sans efforts, étant plus confortable et plus amusant à monter.

Pour améliorer sa vitesse de lecture, sa mère lui donnait souvent la gazette de la veille. La saga pour retrouver la directrice MacGonagall était bien plus passionnant que n’importe lequel de ses livres ! La petite fille de huit ans avait bien conscience que les recherches avaient commencé quand un journaliste avait soulevé la question de sa mystérieuse disparition.
Sa mère veillait à ce que sa petite fille se cultive et choisissait chaque année avec soin un nouveau précepteur. Elle affirmait que c'était pour éviter que le prof comme l'élève ne tombe dans "la mollesse de l'habitude".
Avant d'entrer à Poudlard, Aisling vit donc passer six précepteurs différents qui lui donnèrent le goût de la culture et de l'Histoire.

Plus elle lisait le journal, plus elle en était certaine. Un jour, ça ne serait plus les pages de son journal intime qu’elle noircirait.
Un jour, elle ferait la différence en relatant sa vérité.

2021-2026 : “Le journalisme consiste à annoncer que M. Watson est mort à des milliers des gens qui ne savaient pas qu’il vivait” Mark Twain.

Aisling fit son entrée à Poudlard à onze ans, un an avant Jade. La jeune fille rencontra très vite un garçon qui avait les larmes aux yeux en regardant sa maman par la fenêtre.
“C’est ta première année aussi ?” demanda-t-elle.
Le garçon renifla et chassa de son visage ses angoisses. Il se présenta comme Eddie et ils s’assirent ensemble tout le trajet. Né moldu, son nouvel ami fut rassuré de ses explications sur tout ce qu’elle savait de Poudlard.
Ils furent répartis tous les deux dans la même maison et durant les deux premiers mois de leur scolarité, d’autres enfants se joignirent à leur joyeux petit groupe. Ils faisaient clairement partie des “populaires” de leur promotion, ceux avec qui on voulait être amis.
Aisling n'ayant pas encore la permission de se rendre à Pré-au-Lard, elle ne fut pas témoin du terrible accident qui tua trois élèves durant la fête foraine.
Elle écrivit le portrait des trois victimes sans en être trop affectée.

Leur insouciance s’envola brutalement quand Poudlard tomba aux mains de Mangemorts l'année suivante. Eddie se vit confisquer sa baguette et fut contraint de jouer les elfes de maison. Indignée mais pas naïve, Aisling se mit à écrire de nombreux tracts que ses amis l’aidaient à distribuer discrètement dans toute l’école, jusqu’à ce qu’Alfred fut pris la main dans le sac et horriblement torturé.
Aisling fut dévasté d’apprendre que le Ministère était tombé quelques mois plus tard, et qui signifia l’arrêt net des communications avec l’extérieur.
Elle tint alors un journal intime d’une précision militaire. Chaque cri, chaque mauvais traitement, chaque injustice, elle les marquait sur un parchemin. Bientôt, ils paieraient et elle serait là pour dire ce qui s’était passé à l’école.
En juin, un groupe d’élèves plus âgés réussirent là où elle avait échoué : entrer en contact avec l’extérieur et mettre en déroute les Mangemorts.
Ce n’est qu’à la mi-août qu’elle put rejoindre ses parents. Les deux semaines avant la rentrée de sa seconde année furent les meilleures de sa vie. Son père et sa mère mirent un point d’honneur à ne jamais la laisser seule et à profiter pleinement de sa présence tant qu’elle était là.

Aisling retourna à Poudlard plus décidée que jamais d’écrire.
Elle fut parmi les premières à critiquer les méthodes de Londubat et ses ateliers de “préparation”. A treize ans, elle comprenait ses intentions et d’où elles venaient, mais elle voyait aussi que ses actions étaient une réaction au traumatisme de l’année précédente. Il n’avait pas pris assez de temps pour réfléchir et les méthodes maladroites utilisées furent parfois plus de mal que de bien à ses camarades, dont à Eddie.
A la suite du mauvais goût des évènements d’Halloween et de Noël, elle signa une tribune demandant la démission du directeur qu’elle afficha sur le panneau principal. Elle se persuada que ce papier fut la raison de ses excuses publiques. Malheureusement, Londubat continua à cumuler les erreurs et Aisling n’arrêta pas sa campagne de remise en question de ses méthodes. Le directeur ne prit pourtant jamais aucune mesure pour la faire taire, ce qui le fit remonter dans l’estime de la petite Serdaigle.

Ce fut une véritable enquête qu’Aisling entrepris au cours de sa quatrième année. Elle apprit à mettre “le pied dans la porte qu’on lui reclapait au nez”, persuadée qu’elle détenait tous les droits vu sa tâche primordiale de “raconter ce qui était en train de se passer”. Elle fut ainsi une des premières à savoir qu’un médicomage s’était suicidé après avoir truqué les traitements de ses camarades blessés par l’apparent professeur de sortilège.
Quelque chose de très étrange se passa également en mai. En effet, la jeune étudiante est troublée par une journée en particulière… qu’elle a complètement oublié ! Comment était-ce possible ? Avait-elle découvert un secret si puissant qu’on lui ait lancé un sortilège d’amnésie ? Quelque soit le temps qu’elle mettra à comprendre ce qui lui était arrivé… elle y parviendra, foi de journaliste !

Lorsque le feu se déclencha à Poudlard, Aisling fut sortie in extremis du château, trop occupée à en chercher la cause. Elle passa quelques jours sous observation pour avoir inhalé trop de fumée mais personne ne put lui faire entendre raison en lui disant qu’elle avait eut tort et qu’elle aurait pu y rester.
Le scoop avant tout !
Attristée de voir son école détruite, elle fit partie des équipes de reconstruction mais oublia vite son chagrin en se baladant parmi les volontaires, à la recherche d’infos croustillantes à se mettre sous la main.

Elle fut peut-être la seule à regretter le calme de sa cinquième année et décida d’améliorer son doigté de piano et de suivre un stage dans un sombre journal caricaturiste à la place de se joindre aux vacances scolaires.
De toute façon, il ne s’y passerait rien, elle en était sûre…

Evan Shepherd, son père
Le chef de sa famille est un homme marié à son job. Absent la plupart du temps, il rata la plupart de ses compétitions équestres et ses récitales de piano.
Aisling, ravie de son succès, ne parvient pas vraiment à lui en tenir rigueur. En réalité, elle a énormément d’admiration pour lui.

Maggie Shepherd, sa mère
Maggie veilla au grain à l’éducation primaire de sa fille unique et, par sa sévérité, fut plus présente que son mari, malgré son poste important dans l’entreprise familial.
Sa mère semble assez fière du fait que sa progéniture veule devenir journaliste. Ou du moins, c’est ce qu’Aisling se dit… si elle ne critique pas son choix, c’est qu’elle en est fière… non ?
Sa relation avec sa mère est en effet un peu plus conflictuelle que celle qu’elle a avec son père. Maggie éprouve beaucoup de difficulté à décrire ce qu’elle ressent.

Deirde Shepherd, sa tante
Aisling trouvait sa tante froide et un peu méchante, image faussée qu’elle s’imprégna plus jeune, lorsque Deirde mena un combat rude envers son ex-mari.
L’enfant jugea en effet que sa tante avait également sa part de responsabilité dans sa séparation, sans pour autant détenir toutes les informations pour en être certaine.
Bien qu’elle soit très proche de son père, Aisling ne la connaît pas plus que ça.

Jade, sa cousine
Leurs parents ont toujours eu à coeur qu’elles s’entendent bien. Mais Aisling voyait chez sa cousine une compétition pour l’attention des adultes. Excessivement têtue et indisciplinée, tout l’agace chez Jade. Même sa lycanthropie ! Durant leur quatrième année - sans événement majeur - Aisling se mit pourtant en tête de vouloir observer une transformation en loup-garou de sa cousine. Elle était curieuse d’apporter les preuves que Jade exagérait tous ces effets secondaires, mais elle n’en eut pas l’occasion.

Skat, son cousin
Aisling s’est intéressé de très près aux péripéties de son grand cousin. Même s’il ne lui a jamais rien donné à se mettre sous la dent à son retour, elle a pu glaner quelques informations lui permettant de dresser le portrait de ce que Skat était devenu.
Une fois fait, elle perdit assez vite son intérêt pour lui.

Aisling était entrée dans la Grande Salle au côté d'Eddie. Son nouvel ami n'en menait pas large : il était pétrifié et, il faut avouer qu'elle avait également un boule au ventre.
La petite fille observa avec intérêt ce qui l'entourait, tentant de comprendre la suite en dénichant les indices sur ce qui allait se passer.
A la maison, ses parents ne lui avaient jamais parlé de la cérémonie de répartition et elle avait mainte fois entendu sur le Chemin de Traverse des grands affirmer aux plus petits qu'ils devraient jongler avec des balles qu'ils devraient eux-même faire apparaître ou faire rire l'école entière avec une blague.
Aisling avait le pressentiment qu'ils se moquaient tous d'eux. Il y avait quelque chose de non-dit à propos de cette foutue répartition. Personne n'en parlait et Aisling n'avait jamais osé demandé à son dernier précepteur ce qu'il en était vraiment, de peur de passer pour une idiote peureuse.
En marchant vers la table des professeurs, elle aurait espéré en avoir eu le courage.

A cause de sa petite taille, elle ne vit qu'au dernier moment le chapeau rapiécé sur le tabouret à trois pieds, trônant seul sur l'estrade de bois. Les premières année se répartir docilement sur une ligne et on leur annonça qu'il suffisait de mettre le Choixpeau sur la tête !
Aisling fronça les sourcils et donna un petit coup de coude à Eddie.

-Ca va, on doit juste mettre un chapeau sur la tête !

-J'aurai préféré le faire sans le regard des autres... avoua son ami à mi-voix.

Son teint était toujours cramoisi. Aisling aurait bien voulu avoir un miroir pour vérifier son propre reflet, histoire d'être le plus présentable possible lorsque ce serait son tour d'être observée par toute l'école.
Elle était un peu énervée de s'être ainsi laissée berner par des rumeurs. Pourquoi est-ce que tout le monde s'autorisait à faire peur aux plus jeunes ? Fallait-il vraiment surmonter les mauvaises blagues pour devenir sorcier ? C'était ridicule.
Alors que ses camarades commençaient à être répartis, elle observa chaque détail, bien décidée à dire ce qu'elle pensait de ce rite de passage mensonger. Elle allait dire haut et fort la vérité, ça leur apprendra !





Il est malheureusement courant que les plus jeunes soient torturés par d’atroces rumeurs sur la fameuse cérémonie de répartition.
Qu’en est-il réellement ? Un combat contre un troll ? Une petite danse devant vos futurs camarades ?
Pas du tout ! Nous avons recueilli le témoignage d’Aisling Shepherd qui a été répartie hier soir.

Racontez-nous vos premières impressions en arrivant à Poudlard?
N’ayant pas de fratrie pouvant me faire peur avec de fausses rumeurs, je ne savais pourtant pas trop à quoi m’attendre en descendant du train.
Je dois dire que j’ai été émerveillée de découvrir le château depuis une barque. Il y a quelque chose de puissant à apercevoir le château dans son ensemble en contrebas.
Cependant, beaucoup de mes camarades avaient la nausée à l’idée de ce qui les attendaient par la suite et n’ont pas pu profiter de la vue. C’est dommage.

Que s’est-il passé quand vous êtes arrivés dans la Grande Salle ?
C’était un peu embarrassant de voir toute l’école nous observer comme des bêtes curieuses mais ce n’était pas si dramatique.
D’ailleurs, la répartition est entièrement banale. Oui, c’est le mot que j’utiliserai. C’est d’une banalité presque décevante lorsqu’on vous a toujours vanté les dangers et les difficultés de la répartition.
D’accord, le ciel étoilé est à couper le souffle. Mais une fois arrivés devant la table des profs, nous avons simplement attendu d’être appelés pour monter sur l’estrade et … enfiler un chapeau !

Un chapeau pas ordinaire cependant…
Exactement ! C’est un Choixpeau que les quatre fondateurs de l’école ont ensorcelés pour lire l’esprit des futurs étudiants et les répartir dans la maison qui leur correspond le mieux.
Serdaigle, Gryffondor, Serpentard et Poufsouffle sont les quatre possibilités, chacun accueillant des traits de caractère spécifique.
Personnellement, j’ai été ce qu’on peut appeler un chapeauflou.
C’est-à-dire que le choixpeau a dû réfléchir plus longtemps que la moyenne pour me répartir. Il était indécis entre deux maisons mais je dois avouer que je suis très satisfaite de son choix !

Pouvez-vous nous révéler l’hésitation du choixpeau ?
Non… il y a certaines informations que je préfère garder privées.

Ne pensez-vous pas qu’en brisant le silence sur la répartition, vous brisez une tradition vieille de mille ans ?
Ce n’est pas parce que c’est une tradition que ça veut forcément dire que c’est une bonne chose ! A quoi ça sert de faire peur aux nouveaux ? C’est en réalité un certain bizutage ! Je trouve que la tradition de terrifier les plus jeunes que soi est gratuite et méchante. Les temps doivent changer ! Le premier voyage en train vers une nouvelle école ne doit pas se passer dans les toilettes à avoir mal au ventre. Ca gâche une magnifique expérience.
Aux futurs nouveaux ! N’ayez plus peur de la cérémonie de répartition.
Je vous promets que le Choixpeau fera le meilleur choix pour vous !

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Sur ce, je te souhaite beaucoup de plaisir dans cette nouvelle vie qui commence, et plein de merveilleux RPs !