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(#) Sujet: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Mar 10 Oct - 22:54
Si le ministère de la Magie est une antre de perdition administrative et de verbiage vide de sens - par pitié les gars, appelez un chat un chat au moins quand personne ne regarde -, les services de protections de l'enfance sont d'un niveau de flexibilité à peu près similaire à celui d'une planche en bois.
Je reçois la visite d'un enquêteur et de son adjoint à propos d'un élève qui n'est pas encore à Poudlard mais dont la grande sœur étudie encore ici. Jusque-là, rien d'étonnant, enquête de proximité, je contacte Raywood, l'infirmière, demande les dossiers s'il y en a, pour ma part à la direction je n'ai rien à leur mettre sous la dent. J'apprends alors que le signalement a apparemment été fait par une école moldue et qu'un dossier est en cours d'instruction chez l'aide sociale à l'enfance mais que le dossier a été doublé chez eux car peut être en lien avec la manifestation de magie chez l'enfant. Je demande naïvement pourquoi ne pas travailler de concert puisque les éléments sont là… s'ensuit un long discours sur les méthodes irréconciliables des uns et des autres et de l'absence de fiabilité qui s'ensuit.
Je soulève un peu ironiquement que dans l'intérêt de l'enfant il n'est pas si compliqué de trouver un terrain d'entente, après-tout en cas de forces majeures les brigades de police sorcières peuvent toujours soutenir les brigades moldues plus ou moins discrètement. Évidemment, je me prends une volée de bois vert sur ma méconnaissance du système… Faisait preuve d'un calme incroyable -enfin pas tant que ça, ce n'est pas mon honneur qui est en jeu, mais la protection d'un enfant - je me contente de dire que j'ai déjà travaillé dans des foyers et que je peux fournir des contacts. Visiblement, la proposition est risible. Je demande ce qu'on fait, eh bien rien, car voyez-vous la procédure ne le permet pas si je n'ai pas d'éléments à fournir. Éléments qui seraient aussi nécessaires pour convoquer la grande sœur pas directement concernée par le signalement chez les moldus et obtenir un témoignage ou non.
Je m'agace un peu en réitérant la prise de contact avec les services moldus qui permettrait de rentrer dans la procédure. Quand on veut on peut. "Monsieur Armitage, souhaitez-vous que j'ajoute votre propension à dévoyer les règles à votre propre dossier? Nul doute que cela sera utile au moment de renouveler votre agrément, notre directeur appréciera." Je sers les dents, visualise les siennes en train de craquer sous mon poing. Quel gros con. J'aimerai pouvoir dire que ses menaces ne me font ni chaud ni froid mais la perspective de perdre mon agrément parce que j'essaie de faire mon job correctement me file des sueurs froides. Je réponds avec un calme de surface, aussi tranchant qu'une lame de glace : "Pourquoi s'arrêter au Directeur, monsieur Fraidley, patientez trente minutes avec moi et Monsieur le Ministre en personne pourra trancher le débat ? Je suis sûr qu'il sera ravi d'entendre votre empressement à clôturer le dossier."
Si t'as trop la flemme de bosser coco, je suis sûr qu'il pourra te libérer de la corvée. Les menaces marchent dans les deux sens. J'affiche une certitude qui lui fait ravaler son sourire narquois. Même si au fond, je ne suis pas persuadé qu'Appleton en ait grand chose à carrer de Fraidley ou de moi et encore moins de la protection de l'enfance. Focus sur le rayonnement de notre beau royaume à l'international, voilà l'ordre du jour.
La porte se referme, j'ai à peine le temps de boire un café qu'apparaît Misty remontée comme un coucou contre Chantal. "Effectivement Misty, je vous ai personnellement demandé de vous charger des encas pour le Ministre et ses collaborateurs. J'aimerai relire mes notes dans le calme." Par pitié. J'appelle Chantal et lui demande de faire reluire l'argenterie… elle n'est pas rangée dans la cuisine, ça devrait me laisser un instant pour attaquer la suite plus sereinement.
J’écoute un conseiller et son secrétaire se prendre la tête sur le dossier que je leur remets, puisque le Ministre n’a visiblement pas l’air au courant, l’un expliquant à l’autre que le projet n’est pas celui qui a été validé dans leur conseil. Bref, j’ai bossé pour rien, ils ne se sont pas compris, et il faudrait que je file les bons chiffres sur un coin de table en m’excusant. Ce qui ne va pas arriver. Je ne vais pas écrire ce dont ils ont envie ou besoin, mais ce qui est réellement. Je gagne un peu de temps et promets le papier d’ici la fin de la semaine. Heureusement je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil.
Je raccompagne mes invités avant de retourner à mon bureau… J’écris un mot à Septimus pour le prévenir que je serais en retard. Je vais essayer d’avancer d’ici ce soir ce que je voulais faire demain. J’avance ma pile de courrier péniblement. Quand un crac suivie d’une cacophonie insupportable se fait entendre alors qu’il faut débarrasser la table de la réunion: “Franchement à ce tarif, je vais débarrasser tout seul, merci. Allez vous disputer ailleurs.” Je n’ai pas l’énergie pour ça. Mais les chamailleries reprennent de plus belles. J’attrape les tasses, les empile sur le plateau et vais les déposer bruyamment dans la cuisine avant de retourner dans mon appartement.
Je passe le seuil avec un soupir las. J'ai envie de me laisser glisser sur le canapé, de plonger dans un bain, d'écouter le silence. Je me suis fait bourré le crâne toute la journée, de debriefs abscons en situations ubuesques. J’enlève ma cape, ouvre la porte de Karl, et me laisse tomber sur le canapé. La boule de poil se glisse dans mon cou, et je m’apprête à ronronner avec elle de concert quand soudain, Chantal et Misty débarquent chez moi.
“- C’est une blague? - Non monsieur le Directeur, Misty voulait s’excuser monsieur le Directeur mais Chantal n’arrête pas de… -Misty empêche Chantal de faire son travail Monsieur, Chantal est un bon elfe de maison, mais Misty ne la laisse pas aider monsieur Veturia et... -Nous avons déjà eu cette discussion sur la répartition de vos tâches…”
Discussion ô combien pénible où chacune s’est punie de son mauvais comportement sans visiblement en avoir grand chose à faire de le corriger. Je pose Karl sur le canapé, dans le crépitement des voix aigües, j’entends à peine Septimus passer la porte. J’essaie vainement de leur faire entendre raison. Mais je perds patience et en reviens aux bases : ce sont des elfes, passons aux ordres. Le temps des négociations est terminée et ma voix est aussi forte que sèche et cassante :
“ STOP. Taisez-vous. Je pense avoir été assez patient. Il me semble que c’est assez clair. Misty : cuisine. Chantal : lingerie. Vous ne vous entendez pas? A la bonne heure : ne vous parlez pas. Bordel, c’est pas fini ces histoires? A ma connaissance, votre travail n’est pas de concourir pour l’elfe qui recevra le plus d’ordre de Monsieur Veturia mais de vous prêter votre aide aux habitants du château en le pourvoyant en nourriture et en environnement propre. Vous voulez bien faire votre travail? Commencez par arrêter de casser les oreilles de tout le monde avec vos jérémiades”. Je suis à deux doigts de les menacer de leur balancer des chaussettes et de leur laisser trouver une maison plus à leur goût. “Maintenant, sortez d’ici, si j’ai besoin de quelque chose j'appellerai Pabby qui vous transmettra. Et ne revenez ici qu’en cas d'urgence. Vos disputes n’en sont pas une, si jamais vous avez un doute.” Je leur ouvre la porte, même si elles peuvent transplaner. Si elles s’imaginent pouvoir se pointer chez moi sans invitation, au moins peuvent-elles sortir sur demande. Je n’ai plus qu’à briefer Pabby demain. Mais c’est un elfe assez taciturne qui n’utilise que quelques monosyllabes, ça devrait me reposer. Je ferme la porte derrière les elfes et pose les yeux sur Septimus.
Il est visiblement secoué et blanc comme un linge. Cette journée ne finira-t-elle donc jamais. Je m’approche sans oser le toucher néanmoins. “Septimus. Bonsoir. Pardon. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de te saluer. Qu’est-ce qui ne va pas?” Je suis épuisé, et je manque de ressource pour tourner autour du pot. Mais je suis sincèrement inquiet. Je désigne le canapé: “Viens t'asseoir?”
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Sam 14 Oct - 20:12
( Sweet sound of silence )
La journée touchait à sa fin, seulement ponctuée de quelques petits imbroglios générés par l’épuisante rivalité entre Chantal et Misty. À vrai dire, Septimus ne comprenait pas tout à fait la source du problème ni la raison de l’inimitié pourtant vivace qui ne cessait de produire des couacs ces derniers temps ; c’était lassant et agaçant, en plus de ralentir le concierge dans sa tâche. C’était tout juste s’il n’osait plus faire appel aux elfes tant il craignait de déclencher une nouvelle dispute ; mais, sans magie, il ne parviendrait jamais seul à venir à bout de sa longue liste de tâches. Trop pointilleux et sérieux pour perdre en efficacité, Veturia avait donc renoncé et enfoncé très profondément ses filtres auditifs dans le labyrinthe de ses oreilles afin de moins subir ces chamailleries couinantes. Heureusement, il était venu à bout de l’essentiel de son programme, ce qui lui permettait de ne plus avoir à faire appel à l’une d’entre elles. Ce soulagement se vit même éclairé d’un surgissement de joie lorsque le petit mot de Fergal voleta jusqu’à son bureau où il était occupé à parcourir un dossier d’élève – nul doute qu’il s’agissait d’un mot de son amant, car c’était ordinairement l’heure à laquelle ils échangeaient pour se donner rendez-vous ou se prévenir d’un retard (et pour flirter, un peu, aussi). Mais le plaisir se vit tinter d’un rien de déception en dépliant le papier, qui lui indiqua que le directeur serait en retard. Voilà qui sentait la journée difficile ! Il ne serait sans doute pas d’humeur à écouter Septimus babiller joyeusement au sujet des lapins qu’il avait photographiés sur sa pause déjeuner, aux abords de la Forêt interdite. Il voulait lui proposer de venir avec lui, un de ces jours, mais il doutait que son compagnon nourrisse un véritable enthousiasme à cette idée. Ils pourraient toujours pique-niquer – enfin, probablement que c’était une mauvaise idée ; si un élève les apercevait et se posait des questions… Un peu dépité, le concierge songea tristement qu’il aurait bien aimé lui faire découvrir le plaisir d’écouter le doux bruissement des feuilles dorées par l’automne et le chant des oiseaux, seulement troublé par quelques craquements de branches mortes. C’était un calme délectable, mais sans doute Fergal ne goûtait-il pas autant que lui à ce genre de silence naturel. Contrarié par l’idée de n’avoir rien sous la main pour adoucir la longue journée de son partenaire, Septimus jeta un œil à la montre à gousset qui reposait sagement en évidence sur son bureau afin de lui rappeler l’heure. Il était encore tôt ; et si Fergal disait avoir du retard, ça lui laissait suffisamment de marge… Décidé, il referma le dossier, le rangea soigneusement dans son carton et ordonna son bureau avant de quitter les lieux avec un dernier regard soucieux. Oui, il n’avait rien oublié. Refermant la porte derrière lui en sifflotant l’air d’une vieille ballade française qu’il chantait avec Vic lorsqu’ils avaient un peu trop bu, il remit son passe-partout dans la poche intérieure de sa robe – un peu extravagante avec ses broderies blanches à motifs champêtres, mais c’est qu’il se surprenait à être un peu plus coquet encore, ces dernières semaines. Cela avait probablement à voir avec un certain directeur aux larges épaules, dont il parvenait de plus en plus difficilement à se passer de l’odeur et des lèvres – et surtout de sa chaleur rassurante au petit matin, habitude qu’il avait prise avec un plaisir tout aussi surpris que délectable. Il n’avait jamais été question de passer la nuit avec qui que ce soit, auparavant. Pas plus qu’il n’avait été question de se revoir, de se toucher en dehors d’un contexte sexuel. Mais avec Fergal, c’était… différent, d’une façon un peu inexplicable, un peu obscure et en même temps si rafraîchissante et réconfortante que Septimus ne cherchait pas vraiment à se poser des questions outre-mesure sur ce comportement pourtant éminemment inhabituel ; et qui connaissait le concierge savait qu’inhabituel n’était jamais positif dans sa bouche, d’ordinaire. Mais Fergal, encore une fois, échappait à la règle. Descendant les marches jusqu’aux sous-sols, Septimus se dirigea à pas de loup vers les cuisines pour s’assurer de ne pas trahir sa présence auprès des mauvais elfes. Après avoir jeté un coup d’œil prudent à l’intérieur, il se glissa entre les plans de travail en saluant d’un hochement de tête silencieux les elfes présents – qui n’étaient heureusement ni Misty ni Chantal. Un nouveau coup d’œil à l’horloge, puis il retroussa ses manches, enfila un tablier et mit (littéralement) la main à la pâte. Alors qu’il terminait ses cookies en forme de petits chevaux adorablement bedonnants, assez content du résultat, il se laissa surprendre par deux « crac » quasiment simultanés. Une main sur le cœur, le concierge marmonna un juron du bout des lèvres en fermant les yeux, avant de les rouvrir sur les deux fauteuses de trouble – qui n’étaient évidemment autre que les elfes qu’il cherchait à éviter depuis le début. “Monsieur Septimus a-t-il besoin d’aide ?” lança Misty en se dandinant d’un air timide. “Chantal peut aider M. Septimus, hi, hi !” renchérit la seconde avec assurance en battant des cils et des oreilles. Deux regards globuleux s’affrontèrent devant un Veturia bien embarrassé qui se ratatinait sur lui-même en jetant des yeux pleins d’appels à l’aide aux autres elfes présents. “C’est très gentil à vous deux, mais j’ai terminé” rit nerveusement Septimus en empaquetant soigneusement ses pâtisseries dans un ballot de coton aux armoiries de l’école. Un “Oh” de déception ainsi que quatre oreilles s’abaissèrent de concert, couvant le sorcier d’yeux larmoyants. Ce dernier se racla la gorge, attirant précipitamment le ballot rempli à lui par crainte de se le voir subtiliser par l’une des deux elfes désireuses de l’aider à tout prix. “Chantal est arrivée trop tard pour aider M. Septimus à cause de Misty !” se plaignit la plus grande d’une voix criarde. Exactement comme tout à l’heure, avec M. Armitage. “Misty a retardé Chantal et M. Armitage a dû tout débarrasser tout seul, oui, oui !” Deux sourcils gris se froncèrent et la bouche du concierge se barra d’un pli. “Il ne faut pas embêter Fer… Monsieur Armitage avec vos histoires ! Il est très occupé, il n’a pas besoin de ça en plus” les réprimanda Septimus en achevant de nouer le ballot pour le transporter sans casse. “Misty va s’excuser ! lança la plus petite d’une voix pleine de sanglots avant de disparaître dans un “crac” sonore, bientôt suivie par sa congénère dans un “hi, hi » glaçant. “Merlin nous vienne en aide…” gémit-il en s’emparant du ballot pour quitter les cuisines et monter les escaliers quatre à quatre en espérant que les deux créatures trop zélées n’embêteraient pas Fergal trop longtemps. Tout ce dont il avait envie, c’était d’une soirée douce, seulement bercée de rires et de muscles détendus sous la caresse désormais familière des épais doigts de son amant. Toutefois, il il fallait croire que les elfes avaient prévu un tout autre genre de moment pour les deux hommes, car, lorsqu’il poussa la porte des appartements de Fergal – dans lequel ils se donnaient rendez-vous après la fin de leurs journées respectives –, il fut accueilli par un concert de piaillements qui lui déchira les tympans et lui arracha une grimace douloureuse. Refermant sans mot dire la porte derrière lui, il ramena ensuite le ballot de cookies contre sa poitrine pour trouver quelque chose à serrer ; ça sentait bon la pâte fraîchement cuite et le chocolat, promesse d’une soirée gourmande une fois la tempête passée. Les épaules basses et l’air résigné, il ne chercha pas à interrompre l’échange plus que désagréable entre Fergal et les elfes emportées, se sentant un peu coupable d’avoir involontairement envoyé les larmoiements directement jusqu’au propriétaire du bureau des pleurs. Mais sa nervosité croissante face à la scène de dispute un brin ridicule, lui qui était sensible aux tensions et aux bruits, connut un dérapage brutal lorsque Fergal éleva la voix avec colère. Septimus se raidit et se tassa encore davantage sur lui-même par réflexe, les yeux écarquillés d’une peur marquée au fer rouge dans sa chair et le cœur balbutiant face à cet homme qui respirait ordinairement la bonté et lui inspirait une confiance inébranlable, soudain changé par l’émotion qui enflait sa gorge et durcissait son regard. Il prit violemment conscience que ces larges épaules qu’il aimait tant avaient toute la puissance nécessaire – et même bien plus – pour l’envoyer au tapis sans qu’il n’ait le temps de lui échapper ; que ces larges mains qu’il adorait embrasser pouvaient sans grand effort l’immobiliser pour le laisser impuissant et terrifié ; qu’un simple mouvement d’humeur, une impatience, une erreur de trop suffiraient à lui faire revivre ce cauchemar incarné par son père, dont la silhouette fantomatique, armée du martargenté, se superposait à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Livide et figé, il ne sentit pas ses mains et ses jambes trembler – il était coutumier de ses réactions épidermiques aux emportements d’autrui, mais il était surtout gagné par ce froid qui s’insinuait perversement dans sa poitrine ; un froid de terreur impitoyable, qui ne répondait pas au bon sens et à la réalité, mais aux blessures d’un passé pourtant lointain qui avait laissé de larges marques sur son dos et ses fesses. Plus que tout, il haïssait d’associer ce sentiment glaçant et Fergal. Septimus avait juste envie de pleurer et de quitter la pièce sans se retourner, le plus vite possible, pour s’enfermer dans la première pièce déserte venue et s’y cacher le temps que le calme revienne. Lorsque son compagnon passa devant lui pour ouvrir la porte aux elfes renvoyées, le cadet ne put s’empêcher de tressaillir. Et quand il la referma pour poser ses yeux sur lui, son cœur manqua un battement – pas comme d’habitude, mais mû par cette horreur qui envahissait chacune des fibres de son corps terrorisé. Non, non, non. Il ne voulait pas, il refusait que ça arrive encore ; et il refusait que son esprit malade de trouille ne dessine un lien tordu entre son père et son partenaire. C’était sa faute si tout ceci arrivait ; c’était lui qui avait provoqué cette scène, cette colère ; c’était lui qui avait tout gâché. Malgré tout, lorsque Fergal s’approcha, visiblement encore agacé, il recula instinctivement, la respiration hachée. Ne me touche pas, suppliait son regard. “Septimus”, le salua-t-il d’une voix lasse. “Bonsoir. Pardon. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de te saluer. Qu’est-ce qui ne va pas ?” s’enquit-il avec inquiétude, avant de désigner le canapé pour suggérer qu’il vienne s’y installer. Mais tout ce que parvint à articuler Septimus d’une vois basse, son regard pâle rivé au bout de ses chaussures tandis que son corps tremblait, fut : “Je suis désolé, vraiment désolé, j’ai pas fait exprès, je le jure…” Sans même les sentir couler sur ses joues engourdies par l’effroi, il goûta ses larmes sur ses lèvres asséchées seulement agitées par le besoin de se justifier, d’éviter, de détourner, de s’épargner une punition. “Je pensais pas qu’elles viendraient s’excuser quand je les ai réprimandées, je te le promets, c’était pas ce que je voulais faire, je suis désolé…” Ses mots dégoulinaient, dégringolaient le long de ce menton fuyant qui tremblait de plus en plus tandis qu’il s’effondrait tout entier, englouti par l’abîme de ses peurs les plus intimes.
memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away
Dernière édition par Septimus Veturia le Sam 9 Déc - 23:59, édité 2 fois
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Lun 16 Oct - 20:46
A mesure que la journée passe, mon réservoir de positivité diminue. Quand je finis enfin par passer la porte de chez moi, il est vide. Le réservoir, pas l’appartement, puisque Misty et Chantal décident de me poursuivre jusque-là. Depuis quand s’autorisent-elles une telle conduite ? Ne sont-elles pas sensées apparaître quand on a besoin d’elles ou quand on les appelle ? A moins qu’elles estiment réellement que leurs conflits puérils nécessitent une intervention de premier ordre dans la seconde. Malgré ma fatigue, j’essaie tant bien que mal de les raisonner. Mais autant demander à un poisson de grimper à un arbre. Elles n’écoutent même pas. Est-ce parce que j’ai trop pris l’habitude de discuter et de suggérer ? Ont-elles oublié que de temps à autres, elles doivent obéir ? Qu’à cela ne tienne, je vais le leur rappeler. Il est temps qu’on puisse travailler – et finir sa journée – dans des conditions qui ne tiennent pas d’une cour de récréation.
Je gueule un bon goût, prêtant à peine attention à Septimus qui semble se faire aussi petit que les elfes, et ferme la porte sur les créatures pénibles, espérant en être au moins débarrassé jusqu’à demain. C’est alors que je constate l’état de mon ami. Tout tremblant, il a l’air prêt à fuir ou à éclater en sanglot.
Est-ce que… Je lui ai fait peur? J'ai l'impression d'avoir un enfant effrayé devant moi. Ce ne serait pas si étonnant, je connais maintenant suffisamment les sillons sur son dos pour savoir que sa famille n'a été violente. Je bats en retraite et m'éloigne de lui, m'écroulant sur le canapé. Peut-être paraîtrai-je moins impressionnant. Karl lui ne manque pas de saisir l'occasion et vient reprendre sa place dans mon cou. Je le laisse fourrager, le grattant nonchalamment du bout des doigts alors que je suis déstabilisé par les larmes de Septimus et ses excuses. Il n'y est pour rien. Il a l'air de n'avoir qu'une envie : repartir d'où il vient, je ne vais pas m’approcher dans ses conditions.
Je secoue la tête, tente tant bien que mal d'apaiser ses craintes, d'une voix blanche: "M'enfin? Désolé de quoi? Tu n'es pas responsable du comportement des elfes. Et elles ne t'ont pas attendu pour me casser les couilles depuis ce matin. J'ai cru qu'elles n'allaient pas attendre le départ du Ministre pour s'écharper."
Est-ce que je dois m'excuser d'avoir moi aussi des émotions? Est-ce que je dois mettre sous le tapis une journée de merde et faire comme si de rien n'était ? Je ne sais pas si j'ai l'énergie pour ça aujourd'hui. Mais j'imagine que je peux remettre mon masque encore un peu. Et j'irai hurler un coup seul sous la douche, où personne ne m'en voudra. Je frotte mes yeux fatigués et soupire. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, peu importe mon épuisement.
Combien de gamins évitaient de croiser ma route lorsque je travaillais comme concierge dans un foyer? Ou ne me tournaient jamais le dos? L'une des premières choses que m'avait dit la gérante, c'était que certains résidents se méfiaient des hommes ou les craignaient, et la vie ne leur avait pas vraiment donné tort. Disons que c'est une chose de connaître les mécanismes et une autre de faire pleurer son partenaire sans même lui avoir adressé la parole.
"Je suis désolé… je ne voulais pas" pas quoi exactement ? Je peine à trouver un mot qui soit convenable… "bouleverser." Je maîtrise un peu mieux ma voix, plus chaude et moins crispée. "J'ai juste perdu patience après avoir passé ma journée à avaler des couleuvres. Elles vont aller pleurnicher de leur côté, et moi du miens et demain il fera jour. Vraiment, tu n'as rien à te reprocher. Je n'ai rien à te reprocher."
Je le regarde avec tendresse. Je suis malheureusement fait d'un autre bois que lui. Un bois plus impulsif, qui tonne. Je ne suis pas très bon pour laisser les choses à l'intérieur.
"Je comprendrai si tu préfères repartir… mais je préférerai pouvoir sécher tes larmes." après tout, c'est la moindre des choses, si c'est moi qui le fait pleurer. Mais s'il préfère rejoindre Victoire ou une ambiance plus détendue que celle que je peux lui offrir ce soir, je ne vais pas le forcer à rester.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Dim 22 Oct - 20:01
( Sweet sound of silence )
Secoué par ses sentiments sismiques, brinquebalé d’une émotion à l’autre par les souvenirs qui se mêlaient confusément au présent, Septimus peinait à respirer correctement entre sa gorge nouée et ses canaux lacrymaux pris d’assaut. Tout s’emballa à l’instant où Fergal s’approcha ; instinctivement, le concierge recula, la poitrine écrasée d’angoisse, le regard fuyant, les épaules et la tête basses comme un enfant pris en faute. Le poids qui comprimait ses poumons s’allégea cependant un peu lorsque son partenaire recula en découvrant son état, reculant jusqu’à s’affaler dans le canapé d’un air épuisé. Karl, le boursouflet de compagnie, se nicha aussitôt dans le creux de son cou et les doigts épais de son humain vinrent le gratouiller gentiment par réflexe. Cette scène avait quelque chose de comique, de grotesque tandis que les excuses et les larmes dégoulinaient de son visage blême et terrifié. Il ne pouvait pas s’en empêcher, pas retenir les pensées terrorisées qui lui susurraient qu’il avait jadis placé sa confiance en son père avant qu’il ne lève une première fois la main sur lui. Mais l’autre partie de lui, celle qui demeurait éternellement optimiste – d’une façon un peu douloureuse, souvent – refusait de croire une chose pareille, refusait d’associer cette peur viscérale et Fergal ; Fergal qui s’était toujours montré bon et doux avec lui. Alors, Septimus se raccrochait à la réaction de son compagnon comme au dernier rocher au milieu de la tempête, peu importait combien il était escarpé et tranchait sa chair ébouillantée par le sel. Son compagnon qui, toujours sur le canapé d’un air effaré, semblait avoir décidé de lui laisser cet espace qu’avait quémandé ses yeux trop clairs en une supplique muette. Un surgissement de reconnaissance vint éclabousser d’eau douce ses plaies brûlantes, apaisant un instant les sanglots mal réprimés et la peur qui le faisait trembler des pieds à la tête. “M’enfin ?” s’étonna Fergal, le visage aussi décomposé que sa voix. “Désolé de quoi? Tu n’es pas responsable du comportement des elfes. Et elles ne t’ont pas attendu pour me casser les couilles depuis ce matin. J’ai cru qu’elles n’allaient pas attendre le départ du ministre pour s’écharper” ajouta-t-il pour souligner la tension qui s’était étirée tout au long de sa journée interminable. Un pincement d’embarras piqua l’estomac de Septimus, qui se tassa un peu plus sur lui-même en rebaissant ces yeux humides qui avaient brièvement voleté vers le visage bourru qu’il aimait habituellement embrasser à la moindre occasion. Comme d’habitude, il était à côté de la plaque. Ses mains osseuses se tordirent fébrilement l’une contre l’autre en serrant davantage le ballot de cookies contre son torse, sans parvenir à tirer suffisamment les mots bloqués dans sa gorge pour rompre le silence qui suivit la réaction ébahie du propriétaire des lieux. Fergal devait le prendre pour un fou – ou un mélodrame sur pattes. Était-ce tout à fait faux, quelque part ? Un soupir lui fit timidement relever deux prunelles vacillantes, surprenant la façon dont Fergal acheva de frotter ses yeux. Il paraissait épuisé, et aussitôt l’envie déchirante de se blottir contre lui pour lui caresser les cheveux et détendre ces trapèzes saillants de stress le saisit ; il aurait voulu reprendre le contrôle de lui-même, s’excuser de prendre toute la place alors qu’il avait passé une journée si désagréable, lui offrir les cookies qu’il lui avait préparés et lui préparer un bon chocolat chaud fumant pour délasser ces mâchoires serrées. Mais son corps demeurait esclave de sa terreur. “Je suis désolé…” finit par dire son compagnon, faisant tressaillir Veturia qui ne s’attendait pas le moins du monde à cela. “Je ne voulais pas…” ajouta-t-il, cherchant ses mots, “te bouleverser. J’ai juste perdu patience après avoir passé ma journée à avaler des couleuvres. Elles vont aller pleurnicher de leur côté, et moi du mien et demain il fera jour” évacua Fergal pour dédramatiser la situation. “Vraiment, tu n’as rien à te reprocher. Je n’ai rien à te reprocher” martela-t-il en reportant un regard plein de tendresse sur son partenaire, dont les yeux larmoyants s’écarquillèrent légèrement. Lorsque leurs iris se trouvèrent pour la première fois depuis que Septimus avait passé la porte de ses appartements, le concierge ne ressentit pas de gêne ou de peur, mais seulement un intense sentiment de soulagement qui fit fondre la glace qui avait figé sa respiration, ainsi qu’une vague d’affection haute et violente qui balaya les débris du naufrage sur son passage et réchauffa sa poitrine gelée. Ce contact rappela soudain à son corps soumis à un esprit en perdition que Fergal était le premier et le seul à l’avoir jamais regardé comme ça ; le premier et le seul avec qui il avait noué cette ébauche de relation qu’il ne saurait pas trop nommer. Parfois, Victoire le désignait par « son mec » et Veturia mettait toujours quelques longues secondes avant de comprendre qui elle désignait par là. Il ignorait jusqu’au nom qu’il pouvait donner à Fergal, mais il savait cependant qu’il ne voulait ni le quitter ni abandonner maintenant l’esquisse de ce tableau qu’ils formaient et qui lui réchauffait toujours le cœur, peu importait combien d’heures, de jours, de mois ou d’années il faudrait pour l’achever. “Je comprendrais si tu préfères repartir…” assura Fergal avec un rien d’hésitation, “mais je préférerais pouvoir sécher tes larmes.” Une douce chaleur se répandit dans son cœur, lui tirant un petit sourire timide à travers ses larmes. Ses tremblements s’apaisèrent un peu, et ses muscles engourdis par la raideur inhabituelle se relâchèrent imperceptiblement – si bien que le ballot de cookies manqua de lui échapper, et qu’il dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de le caler correctement en bafouillant des onomatopées incompréhensibles. Les joues rougies par les sanglots et l’embarras qu’il était vraisemblablement particulièrement doué pour tirer du néant à lui tout seul, il raffermit sa prise sur le sac et s’avança d’un pas malhabile vers Fergal, qui était toujours tranquillement avachi dans le canapé avec Karl. Cette vision n’avait plus rien du tonnerre grondant qu’il avait incarné, debout et tendu comme un arc puissant, prêt à décocher sa foudre. “Je… J-J’ai envie de t’embrasser” murmura-t-il tout bas, avec un minuscule sourire désolé. C’était probablement la réponse la plus sincère et la plus juste qu’il pouvait lui fournir à cet instant. La peur était toujours tapie quelque part, mais reléguée aux abîmes obscurs des souvenirs terribles de son enfance ; alors que là, juste maintenant, Fergal était là et il était aussi tendre qu’il l’avait toujours été avec lui malgré sa réaction sans doute complètement ubuesque et disproportionnée à ses yeux.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Jeu 26 Oct - 22:33
J’attends épuisé sur le canapé. Je ne sais pas ce que j’attends exactement. La révélation divine, une compréhension soudaine de ce qui peut m’être reproché ? J’essaie de le rassurer, de lui expliquer que je n’en ai pas après lui, que je n’ai rien à lui reprocher. Comment peut-il en arriver à cette conclusion… Enfin, si je me départis de mes propres soucis du moment, je sais très bien ce qui l’emmène là. Ou du moins, en partie. J’imagine que ce n’est pas la première engueulade qu’il entend. Que celles qu’il a subit ne se sont probablement pas finies avec une sommation d’être sage et de retourner dans sa chambre. Je me sens désarmé, je ne sais pas vraiment quoi faire pour le ramener ici. Lui rappeler que je ne compte pas le blesser. Pas plus que je ne compte d’ailleurs blesser Chantal et Misty, malgré mon envie lancinante de les balancer par la fenêtre. Bon, ça j’imagine que ce n’est pas vraiment le moment de le dire à haute voix. Alors je me tais avant de lui offrir la possibilité de retourner chez lui. A moins qu’il ne me laisse essayer de l’aider, de le comprendre.
Il semble se calmer un peu, la tension de son corps se dissipe, sans pour autant chasser les sanglots. Septimus s’approche enfin de moi, je tends la main vers lui pour l’accueillir. Je suis surpris par sa demande, le changement de registre est… un peu extrême. Mais j’acquiesce. « Oh, ça je crois que c’est dans mes cordes. » Je le débarrasse de ses cookies et les pose sur la table basse que Karl s’empresse de rejoindre, dans l’espoir de trouver une faille dans l’emballage. Le laisse s’assoir près de moi. Je dépose un doux baiser sur ses lèvres, essuyant ses yeux humides du bout des doigts. Je m’éloigne de son visage, mon bras autour de ses épaules. Je lui lance un sourire un peu inquiet. Je pourrais rester là, poser ma tête sur son épaule et juste espérer que cette journée se termine, pouvoir me reposer contre sa peau douce et chaude. Mais ce ne serait pas vraiment juste.
Alors je demande timidement : « Est-ce que tu veux…m’expl- » Je me reprends, dans l’absolu, il ne me doit pas d’explication. « en parler ? » mais peut-être qu’il a quand même envie de s’étendre sur sa réaction… et éclairer un peu ma lanterne. Je ne peux pas vraiment promettre que ça ne se reproduira plus : je réagis vivement, peut être pas souvent, mais régulièrement. J’avais passé un savon mémorable à Thomas qui avait manqué de me tuer avec son arbalète, mais l’orage passe aussi vite qu’il est arrivé. Et si ce n’est que l’apprenti garde-chasse s’est vu délesté de son arme, il ne s’est rien passé de plus.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Mar 31 Oct - 21:01
( Sweet sound of silence )
Malgré toutes ses simagrées et son comportement incompréhensible pour Fergal, ce dernier ne s’emporta pas davantage qu’il ne s’impatienta. Ce calme et cette bienveillance dont la familiarité l’enveloppait parvinrent à l’apaiser un peu – du moins, suffisamment pour sortir de ce mutisme paralytique qui le coupait du reste du monde, et surtout de son compagnon. S’approchant à petits pas timides de celui-ci, Septimus étira un tout petit sourire navré, qui se noya dans le surgissement de tendresse qui l’étreignit lorsque Fergal lui tendit sa large main calleuse en guide d’invitation – sans reproches, sans questions pressantes, sans exiger quoi que ce soit. Le concierge la saisit aussitôt, accueillant cette chaleur bienvenue avec soulagement ; ce contact rassurant qu’il se surprenait régulièrement à désirer à chaque fois qu’il le croisait, mais aussi à chaque fois que ses pensées s’égaraient, à chaque fois que les heures lui paraissaient trop longues depuis la dernière caresse. Il ne pouvait pas avoir envie d’autre chose que de l’embrasser, à cet instant ; que de se lover contre lui pour tenir ses démons à distance. “Oh, ça je crois que c’est dans mes cordes” dit doucement Fergal en dépit de la surprise qui se peignait sur son visage. Douceur et patience ; c’était exactement ce dont avait besoin Septimus pour céder un peu plus de cette confiance qu’il lui avait accordée jusque-là. Et avec tout autant de douceur et de patience, son partenaire s’empara du ballot de cookies qu’il déposa sur la table basse, suivi aussitôt par un boursouflet gourmand qui tira un petit rire mouillé au plus jeunes des deux hommes. Précautionneusement, Veturia s’assit près du maître des lieux, qui cueillit ses lèvres après lui avoir laissé le temps de s’installer ; ses larges doigts essuyèrent les larmes qui perlaient encore à ses cils et mouillaient ses joues, tirant un discret soupir soulagé à son amant. Habituellement, son contact était toujours explosif pour ce dernier, mais cette délicatesse attentive le bouleversait – très différemment du spectacle auquel il avait malencontreusement assisté quelques instants plus tôt. Dès que Fergal se redressa en passant un bras puissant autour de ses maigres épaules, Septimus se blottit contre sa large poitrine pour y chercher sa chaleur et son odeur. Il aurait sûrement enfoui son long nez dans le creux de son cou si son compagnon ne lui avait pas adressé ce sourire vacillant d’inquiétude. “Est-ce que tu veux… m’expl… en parler ?” se corrigea-t-il d’une voix inhabituellement hésitante. Septimus posa deux prunelles tremblantes sur son visage, ému par tout un tas de choses, mais surtout par cette prévenance dont il couvrait précautionneusement ses épaules. C’était tellement nouveau pour lui qu’il se sentit déstabilisé par le naturel avec lequel Fergal semblait agir – comme s’il était normal de réagir de cette façon, comme s’il allait de soi de le traiter ainsi. Ses longs cils pâles balayèrent ses pommettes avec timidité, cherchant le courage de puiser ces mots qui s’amoncelaient en un seul poids écrasant sur sa poitrine fluette. Il avait honte d’avoir réagi comme si son partenaire allait le frapper, l’insulter ou l’humilier ; comme s’il s’agissait d’une possibilité suffisamment crédible pour que son corps enclenche le levier de la survie, bâillonnant l’enfant qu’il était resté pour l’attirer entre les ombres d’une chute vertigineuse en lui-même. “Désolé…” murmura-t-il d’une voix un peu rauque en relevant à demi le regard vers le sien. “C’est… pas contre toi” articula-t-il péniblement en cherchant comment formuler les raisons de cette réaction de terreur pure. D’une longue main osseuse, il commença à tripoter distraitement les plis du haut qui recouvrait ce large torse contre lequel il était désormais lové. Peut-être un peu pour occuper ses mains, peut-être un peu pour grapiller encore un peu de chaleur et de familiarité. Inspirant longuement et profondément pour tenter de chasser l’anxiété qui lui comprimait les poumons, il reprit d’une petite voix puérile : “Tu sais, les… les cicatrices que j’ai” commença-t-il malgré ses lèvres tremblantes, “c’est… J’avais l’habitude que…” Un soupir frustré fit frémir sa bouche malhabile, qui trébuchait sur les mots sans parvenir à les ordonner comme il le voulait. Ce n’était que des mots, bon sang ! “Mes parents n’étaient pas très heureux de m’avoir” confessa-t-il enfin. “De, enfin… Que je sois autiste et tout ça… Alors… Ils me punissaient souvent. Et il y avait beaucoup de cris” résuma-t-il pudiquement, sans parvenir à démêler de lui-même le fil inextricable de cette pelote trempée de sang et de larmes qui gisaient dans un recoin délaissé de son cerveau embrumé. Déglutissant difficilement, ses iris bleus trouvèrent enfin complètement les yeux de Fergal, réclamant un peu d’aide dans cette entreprise douloureuse.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Ven 3 Nov - 21:50
La présence de Septimus dans mes bras me rassure. Peut-être que je ne peux pas faire grand-chose de plus, mais le voir pleurer me ronge le ventre à chaque fois. Sa gentilles m’émeut autant que sa vulnérabilité et être l’origine de sa tristesse me fait me sentir franchement coupable. Il a beau dire que ce n’est pas contre-moi… Je préférerai lui arracher un rire comme Karl, plutôt que des tremblements, même si ce n’est pas lui l’objet de ma colère. J’aimerai vraiment la maîtriser en toutes circonstances… Mais je ne connais personne qui y parvienne tout à fait. « D’accord. Je sais que je peux être parfois un peu sanguin… J’aboie fort mais je mords pas, si on veut. Je peux essayer de faire un effort mais je me connais assez pour savoir que ça arrivera quand même de temps à autre. » dis-je un peu honteux. Je sais qu’avec mon caractère, ça ne va pas être facile pour lui, je peux faire un effort, prendre sur moi, mais c’est illusoire ou utopique de penser que je pourrais foncièrement changer. Pourvu que je ne me retrouve jamais à crier sur lui pour une raison quelconque, je m’en voudrais de le faire pleurer pour des conneries. Il tripatouille nerveusement mon t-shirt et je glisse ma main sur la sienne. Il n’y a pas de quoi être si nerveux. Il ne va rien se passer de fâcheux. La tempête est passée. Personne ne va bouger, sauf s’il le souhaite. Il finit par se décider à lâcher quelques mots dans la douleur. Je déglutis. Et j’avale la colère bouillante que ses propos provoquent en moi, tant pis pour les brûlures d’estomac. Il est indispensable de rester calme. Ou du moins de ne pas élever la voix. « Je suis vraiment désolé de t’avoir rappelé de mauvais souvenirs. Je ferai de mon mieux pour ne pas élever la voix. » répétai-je. « Mais crois-moi, c’est difficile quand j’entends cela… Je vais quand même me permettre une remarque : ce sont des cons finis. » Je veux bien rester calme, mais je ne suis pas obligé d’être faux-cul et sympa en prime si ? Encore que, je n'ai pas été réellement au bout de ma pensée, mais ça ne m'aiderait pas à rester de marbre. « Viens-là » dis-je en le serrant fort contre moi. « tu es comme tu es, ça ne mérite aucune punition, jamais. Quoi qu'ils aient pu dire ou faire. »
La violence envers les enfants me débecte. On peut s’estimer heureux quand le résultat en est un Septimus qui aime toutes les créatures que la terre fait avec tout son cœur pour compenser, plutôt que de se venger. Et puisqu’il n’a pas l’air d’arriver à en dire plus, mais pas franchement l’air de vouloir changer de sujet de non plus… Je m’autorise une question : « Tu… ne les vois plus du tout, tes parents ? » Cela me rassurerait de savoir qu'il n'avait plus à supporter leurs jugements...
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Dim 12 Nov - 19:16
( Sweet sound of silence )
Malgré sa tentative de déculpabilisation, Septimus vit l’angoisse danser dans les yeux qu’il aimait tant ; qui le couvaient avec cette tendresse dont il aurait voulu s’envelopper pour ne plus jamais la quitter, plus jamais s’en éloigner. Il aurait aimé dire à Fergal combien il était touché par la simple façon dont ses prunelles se posaient sur lui ; par ces iris qui en disaient plus que mille mots, à lui qui pourtant peinait à décrypter ou croire ce qu’il comprenait d’un regard. Il aurait aimé chasser l’anxiété qui le prenait à la gorge et le souvenir horrifique de ces images survenues sans crier gare depuis les abysses de cette enfance passée à craindre plutôt qu’à rire. Son compagnon aurait mérité mieux que cet homme cassé qu’il tenait tout contre lui comme s’il valait toutes les peines du monde. Il acquiesça à ses mots, avant d’essayer à son tour de le tranquilliser. “Je sais que je peux être parfois un peu sanguin…” reconnut-il. “J’aboie fort mais je mords pas, si on veut. Je peux essayer de faire un effort mais je me connais assez pour savoir que ça arrivera quand même de temps à autre” admit son partenaire avec une certaine répugnance, un masque de honte couvrant ses traits pourtant si francs d’ordinaire. “C-C’est pas grave” assura aussitôt Veturia avec un ton précipité, ses doigts froissant son tee-shirt dans un mouvement empreint de nervosité. “C’est moi qui surréagis” murmura-t-il du bout de lèvres coupables. Il refusait d’infliger la morsure d’un sentiment aussi cuisant que la honte à son amant. C’était une brûlure qu’il ne connaissait que trop bien et qu’il repoussait de toutes ses forces de la palette d’émotions qu’il était susceptible de provoquer chez autrui – surtout chez cet autrui-là. La large main de Fergal se posa doucement les frêles os agités qui fouaillaient dans les plis de son haut, dans un geste d’apaisement qui fut assez efficace et calma un temps l’agitation de son cadet. Le contact de cette main, son poids… C’était autant de petites choses familières qui lui arrachaient des vagues chaudes, calmant l’angoisse bouillonnant dans sa poitrine. Sa présence, sa peau et son odeur l’arrimèrent suffisamment au présent pour qu’il puisse soulever quelques résidus poussiéreux de son passé – quand bien même il se tendit légèrement en constatant la façon subreptice dont la colère crispa les muscles du visage de son partenaire. “Je suis vraiment désolé de t’avoir rappelé de mauvais souvenirs. Je ferai de mon mieux pour ne pas élever la voix” assura aussitôt Fergal pour désamorcer l’émotion qu’il tentait visiblement de lisser. “Mais crois-moi, c’est difficile quand j’entends cela… Je vais quand même me permettre une remarque : ce sont des cons finis.” Un peu stupidement, Septimus gloussa. Il releva des yeux timides et humides vers son compagnon, ses iris pâles tremblant sous l’effet d’un étonnement mâtiné de plaisir. Il n’aurait jamais cru qu’entendre ces mots pleins de conviction dans cette bouche qu’il se plaisait à embrasser à la première occasion lui tirent un tel élan de joie sauvage. Le concierge aurait presque voulu qu’il le répète, juste pour savourer ce goût de revanche et d’interdit qui remuait tant de choses dans son ventre noué malgré toutes les années écoulées depuis. Ses doigts osseux remuèrent sous la paume calleuse de Fergal, juste pour se glisser entre les siens et serrer cette main en signe de reconnaissance. Si tous ses maux pouvaient être apaisés simplement en se blottissant contre lui et en écoutant sa voix rouler le long de sa peau frémissante… “Viens là” ajouta le directeur en le serrant contre lui avec une force qui détendit aussitôt les muscles de Septimus, dont le long nez s’enfouit dans son cou avec un petit soupir. Il adorait le poids, la pression qu’il exerçait sur lui. C’était apaisant, rassurant. “Tu es comme tu es, ça ne mérite aucune punition, jamais. Quoi qu'ils aient pu dire ou faire” assura-t-il avec une conviction qui l’ébranla. Sans qu’il ne puisse le réprimer, un petit sanglot étouffé le fit hoqueter tout contre lui ; un sanglot d’émotion, auquel il ne put répondre qu’en jetant ses bras autour de Fergal pour l’étreindre de toutes ses forces. Il n’y avait pas de mots suffisamment puissants pour exprimer l’affection et la reconnaissance qui le faisaient presque suffoquer à cet instant. Des mots caressèrent bien ses lèvres inconsciemment, mais il était trop chamboulé et inexpérimenté pour les exprimer. Attendant tranquillement que son compagnon se calme entre ses bras, Fergal posa une question hésitante : “Tu… ne les vois plus du tout, tes parents ?” Dans un reniflement, Septimus releva lentement le nez et s’essuya les yeux avec un geste las. Après une seconde à batailler contre lui-même, il s’accrocha finalement aux paroles de son amant pour tenter de dessiner les contours de ces années dantesques. “Non… Plus depuis… Depuis…” Ses lèvres se pincèrent de dépit, mais il se fit violence pour extraire les mots de cette gorge rebelle qui tentait de les garder enfouis loin sous le sceau du secret et de la honte. “Lorsque j’ai perdu mes pouvoirs, ils ont… très mal réagi. En constatant que je n’avais aucun espoir de les retrouver, ils m’ont… chassé dès que j’ai eu dix-sept ans. Je ne les ai plus jamais revus ensuite ; et je n’ai pas cherché à les recontacter… P-Pas après la dernière punition… C’est comme ça que j’ai commencé ma vie de moldu expliqua-t-il malgré quelques bégaiements inopportuns. Même après toutes ces décennies, il se sentait toujours idiot et impuissant ; encore qu’il préférait toujours ça à l’évocation de l’épisode de la tapisserie.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Mar 28 Nov - 13:51
Sans aucun doute, Septimus avait surréagi. Peut-être que ce n’était pas grave, mais ça n’en était pas moins important de faire attention. Je le sers doucement contre moi, espérant lui apporter un peu de réconfort. Rien dans tout cela n’était pas grave ou normal. Comment pouvait-on infliger cela à un enfant et plus encore au sien ? Cela dépassait mon entendement, et si je faisais bien volontiers l’effort de rester calme, je ne pouvais pas non plus m’abstenir de tout jugement. Merlin soit remercié, la réaction fut plutôt positive. On ne savait jamais : il n’était pas impossible que Septimus se mette en tête de défendre bec et ongle ses géniteurs, ce ne serait pas le premier à le faire. Et c’était un sacré soulagement de ne pas l’entendre le faire.
« Je suis resté poli, mais je ne suis pas obligé tu sais. » dis-je avec un sourire amusé. Un peu de légèreté dans cette ambiance lourde et triste. Je n’étais pas obligé de rester et doux et poli. Je me serais fait une joie de rendre coup pour coup à ses connards, bien que la solution soit probablement complètement stupide, elle devait probablement tout aussi jouissive. Septimus est un homme bon et résilient. Je le suis bien moins. Mais puisqu’il ne choisit pas la violence, je n’ai aucun droit de le faire, et je préfère le consoler, au chaud, contre moi. Comme un petit chat frémissant, je laisse ses sanglots s’apaiser. Je ne vais pas lui dire de ne pas pleurer. Il a dû assez l’entendre et il n’est pas bon de laisser ce genre de sentiments pourrir au creux de soi. Mais les larmes sortent plus facilement que les mots chez Septimus pourtant si volubile en temps normal.
Même après toutes ces décennies, il se sentait toujours idiot et impuissant ; encore qu’il préférait toujours ça à l’évocation de l’épisode de la tapisserie. J'hésite un moment avant de répondre. J'ai envie de lui dire que c'est pour le mieux et qu'il n''a pas besoin de gens de ce genre dans son entourage. Mais c'est un peu simpliste. Ce qui aurait été pour le mieux, c'était de l'accepter tel qu'il est. « Mais même si on dit qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné, j’imagine que ça n’a pas dû être facile de te retrouver seul aussi jeune. » Oh bien sûr, on pouvait atteindre une certaine maturité à 17 ans, surtout si les circonstances l’exigeaient. Mais ça ne rendait pas l’expérience plaisante pour autant. N’avait-on pas tous besoin à un moment où à un autre d’être épaulé ? Je suis très proche de ma sœur, de ma mère. Ma relation avec mon père avait été plus…compliquée, empreinte de déceptions et de combats de coq, mais pour autant, il ne s’était jamais détourné de moi. Néanmoins, c’était sûrement mieux que de rester dans ce foyer qui n’en était pas un. « Est-ce que…tu veux en parler ? » dis-je doucement, en glissant mes doigts le long de son dos constellé de cicatrices. « Tu sais, ce n’est pas à toi d’avoir honte de ce qu’il s’est passé. Peu importe ce que c’est. » dis-je en regardant son visage tremblant sous la un masque d’émotions négatives. « C’est aux adultes de protéger les enfants, à leurs parents en premier lieu, à la société entière ensuite. » Tout le monde devrait avoir honte : sauf lui.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Dim 3 Déc - 17:49
( Sweet sound of silence )
Fergal était un roc en plein milieu du désert ; il prodiguait à la fois la douceur chaleur de sa pierre et l’ombre de sa haute stature immuable. Il savait être l’un et l’autre, dispensant sans hésiter et sans compter sa bienveillance en serrant cet homme débarqué dans sa vie de la façon la plus improbable qui soit. Sa franchise était peut-être perçue comme brutale ou violente par d’autres, mais pour Septimus, c’était une gorgée d’eau fraîche et pure un jour de canicule. Elle soulevait tous ces sentiments inavoués et un peu inavouables qui bourdonnaient parfois dans ses entrailles à la mention de ses parents, caressait ses flancs blessés et suscitait la satisfaction sauvage de voir ses parents descendus de leur piédestal pour être simplement considérés comme ce qu’ils étaient : des personnes cruelles. Le concierge avait longtemps éprouvé des difficultés à accepter cet état de fait, préférant s’autoflageller pour trouver une explication à leur comportement ; n’importe quoi qui lui assurerait que ses géniteurs n’étaient pas mauvais, mais simplement dépassés par un fils qui n’était rien d’autre qu’un poids. Mais avec le temps, l’éloignement et un certain mûrissement de la question dans les cabinets de psychologues, Veturia avait bien dû se rendre à l’évidence : il n’existait rien ni personne pour justifier leurs actes. Ce avec quoi son amant semblait bien d’accord, lui arrachant même un rire un peu gêné de sonner aussi réjoui. “Je suis resté poli, mais je ne suis pas obligé tu sais” ajouta Fergal avec un sourire plus léger. Les yeux brillants, le concierge secoua légèrement la tête. “Sois toi-même” lui demanda-t-il d’une voix effritée. La dernière chose qu’il voulait, c’était que sa famille gâche jusqu’à l’honnêteté naturelle de son compagnon. Heureusement, il n’en était rien ; elle n’avait d’ailleurs pas même éraflé la bonté naturelle de ce grand gaillard contre lequel il aurait aimé s’endormir pour ne plus jamais se réveiller ailleurs qu’entre ses bras. Les mots doux et rassurants de Fergal lui tirèrent des sanglots impuissants, secoué qu’il était par toutes les émotions que sa délicatesse remuait. Attentif, son partenaire se contenta d’accueillir sa tristesse et sa douleur en silence, présence ferme et enveloppante autour de son corps qui ne se dégagea pas une seule fois. Une fois calmé, Veturia répondit à la question hésitante de son compagnon avec difficulté ; les mots ne sortaient qu’en cahotant sur une route détruite, semée de nids-de-poule et d’obstacles frustrants. Pour la première fois, Septimus sent dans l’hésitation de Fergal une forme de prudence – comme s’il réfléchissait à la meilleure manière de répondre. Il finit par opter par une réplique mesurée, mi-soulagée qu’il ne côtoie plus, mi-triste qu’il se soit trouvé isolé si tôt. “Est-ce que… tu veux en parler ?” proposa-t-il finalement, ses larges mains caressant son dos dans un geste d’apaisement et de réconfort. Tu sais, ce n’est pas à toi d’avoir honte de ce qu’il s’est passé. Peu importe ce que c’est. C’est aux adultes de protéger les enfants, à leurs parents en premier lieu, à la société entière ensuite, affirma-t-il en affrontant le visage effondré de son amant, soudain très sérieux. Les lèvres de Septimus tremblèrent un instant si violemment qu’il crut qu’il allait à nouveau se fissurer, mais il se mordit les lèvres pour réprimer les larmes. Sans pouvoir s’en empêcher, ses yeux évitèrent le regard de Fergal, incapable de soutenir son attention alors qu’il sentait la honte lui brûler les joues. Rationnellement, il savait que son partenaire avait raison ; que ce n’était pas à lui d’avoir honte. Mais c’était tellement… humiliant. De devoir raconter ça, d’avouer qu’il ne s’était pas débattu, qu’il s’était contenté de rester figé d’horreur pendant des heures devant cette tapisserie dont il connaissait encore aujourd’hui les détails par cœur – au lieu de courir chercher de l’aide, de dénoncer cette violence, cette punition qui avait longtemps teinté du sceau rouge de la honte sa propre intimité. Il dut se faire violence pour extirper le récit de sa gorge nouée, ses doigts s’agrippant à Fergal avec trop de force ; avec un désespoir suppliant. “J-J’étais mort de trouille quand le directeur a convoqué mes parents après l’accident… Lorsqu’on est rentrés, ils étaient furieux. Que je leur aie fait honte, d’avoir provoqué un esclandre, d’être devenu un moldu, d’avoir été convoqués à Poudlard… Je… Je ne suis pas stupide, je savais qu’il y aurait une punition” avoua-t-il après avoir dégluti, dépassé par le soudain flot de paroles vomies par sa bouche angoissée. “D’habitude, ils me… Enfin, j’étais habitué aux gifles, aux coups de ceinture et de règle. Dans le pire des cas, ils me demandaient de leur tendre les doigts ou le dos. E-Et quand ils étaient très, très en colère, ils utilisaient le martargenté.” Il marqua une pause, la bouche sèche et le corps tremblant comme une feuille un soir d’automne venteux. “Ce soir-là, ils m’ont fait venir dans le salon privé. Je n’étais pas… surpris de voir mon père avec le martargenté. Je le savais. Mais je…” hoqueta-t-il, les mots s’entrechoquant brutalement – non, il ne parviendrait pas à tout dire, c’était trop dur. “Ils m’ont demandé de me déshabiller” finit-il par éluder, choisissant de s’en tenir aux faits pour garder le plus de distance possible entre le souvenir et sa fierté massacrée. “Je suis… resté choqué un moment sans rien faire, mais j’ai fini par obtempérer. Je sais pas pourquoi” ajouta-t-il précipitamment en haussant involontairement la voix, pressé de justifier son comportement, cette absence de fuite et de combativité qui lui hérissait encore aujourd’hui l’échine. “Mon père s’est énervé parce que je… je pleurais alors qu’il n’avait encore rien fait. Je voulais juste… Je voulais juste garder au moins mon tee-shirt, parce que les lanières font vraiment mal. Ma mère…” Nouvelle pause. Respiration saccadée qu’il tenta d’apaiser. “Elle lui a dit… qu’il fallait me réveiller, m’endurcir suffisamment pour que j’arrête de pleurer sans raison. Ils étaient vraiment furieux” insista-t-il sans pouvoir s’en empêcher. ”Mon père m’a attrapé par la nuque pour m’immobiliser et m’a obligé à me déshabiller complètement” lâcha-t-il d’une voix blanche, les épaules si raidies qu’elles lui en faisaient mal – ses joues étaient froides et humides. “Puis il m’a puni. Et je n’ai pas… bougé. J’aurais pu me débattre… Mais j’ai juste… Les mots lui échappèrent, sans qu’il cherche à les rattraper. L’écœurement lui donnait la nausée. Alors, il conclut dans un filet de voix : “Quand je suis retourné à Poudlard dans l’espoir que mes pouvoirs reviendraient, j’a tout tenté. Mais plus le temps passait, plus je comprenais qu’ils ne reviendraient pas. Et le moment d’affronter à nouveau mes parents approchaient… Donc j’ai essayé d’en finir” souffla-t-il, sans trembler cette fois. Comment pouvait-il prétendre aider un seul gamin dans cette école alors qu’il était lui-même aussi pathétique ?
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Dernière édition par Septimus Veturia le Dim 10 Déc - 0:17, édité 1 fois
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« Sois toi-même » Je ne suis pas vraiment sûr qu’à cet instant, Septimus ait vraiment envie que je sois moi-même. On ne laisse pas éclater ses envies de violence face à un homme sonné par un éclat de voix. Mais, il peut compter sur mon soutien. Et s’il n’y voit pas de mal, je me ferais une joie d’insulter ses parents à la première occasion donnée. Je n’ai aucun respect pour cette sous-espèce d’êtres inhumains. Je le laisse se lover dans mes bras, le tenant fermement contre moi. Je n’irais nulle part. Je ne bougerai pas de là. Il peut compter sur moi. J’aimerai qu’il se sente libre d’en parler, de laisser sortir ses souvenirs qui ruinent ses nuits et quoi d’autres encore. Mais je sens toute sa retenue dans ses larmes impuissantes, dans les tremblements qui le parcourent alors que j’essaie de le rassurer. Mais un pas après l’autre, il finit par lâcher quelques mots, quelques brides de ce douloureux passé. Et j’espère être en mesure de l’accueillir sans maladresse.
Je passe mon pouce sur ses lèvres qu’il mordille sans cesse. « Ne te blesse pas. » Je lâche dans un murmure. Il n’a pas à faire semblant devant moi, à chercher le contrôle à tout prix. Je ne l’oblige à rien, ni à parler, ni à ravaler ses larmes. Les joues rougies par la honte, les yeux baisser, je sens ses doigts s’agripper à moi. Je le sers un peu plus contre moi. Je ne peux pas lui promettre que ça va bien se passer, mais je peux le soutenir s’il le veut. Je le laisse déballer ce qu’il a sur le cœur. Sans l’interrompre. Mes mâchoires aussi serrées que mon estomac face à ce déferlement de violence. Une haine viscérale pour ces personnes couve en moi. Je ne les ai jamais vu, mais je n’en ai pas envie, si ce n’est pour leur coller mon poing dans la figure. Mais ce n’est pas à propos de moi et je laisse doucement mes doigts caresser son corps tendu par la crainte. Sans un mot, je dépose un baiser sur son front.
« Et tu voulais faire quoi Septimus ? Ils étaient deux, ils t’ont … appris à ne jamais te sentir en sécurité, à subir une violence démesurée. Tu aurais pu te débattre. Et tu aurais pu en mourir. De ce que j’entends, je ne crois pas que… ce soudain revirement t’aurait évité quoi que ce soit. Parfois, ce qu’il faut faire c’est survivre. Et c’est ce que tu as fait. » dis-je doucement. Ce n’est pas une remontrance. Simplement… la réalité des faits. Il y a des combats qu’on ne peut pas gagner, il vaut parfois mieux se coucher et attendre que ça passe. Mais bien entendu, cela n’aidait pas à construire une meilleure estime de soi. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Je dépose un nouveau baiser sur son front, de ceux qu’il n’a pas dû recevoir souvent. « Rien de tout ça n’est de ta faute. Et putain Septimus, avec ce qu’ils t’ont fait subir, que ta réponse soit… une telle bienveillance, une telle empathie, une telle gentillesse. Ça défie toutes les statistiques. Peut-être que ce jour-là tu as eu l’impression de perdre en laissant couler tes larmes, mais regarde qui tu es maintenant ? Quoi qu’ils aient fait, ils ont échoué à te façonner à leur image. Tu leur as survécu, et tu es devenu un homme exceptionnel. » Peut-être pas parfait, très certainement cabossé, mais tellement digne d’attention. L’entendre mentionner son envie de mourir plutôt que d’affronter sa famille me brise le cœur. « Je suis reconnaissant que tu sois là Septimus. » dis-je la voix nouée. « Est-ce que tu as reçu un peu d’aide après ça ? » Est-ce qu’un ados pouvait littéralement tenter d’en finir sans qu’on lui tende la main ? Ma vie à Poudlard n’a pas toujours été facile, le décès de mon frère… Il y a eu des périodes plus difficiles que d’autres. J’avais l’impression à l’époque, que ça me rendait moins creux et insouciants que certains de mes camarades. J’espère que je n’avais pas tort que ça m’a rendu au moins plus sensible aux malheurs de mes camarades. J’étais plutôt attentif comme préfet, je crois. Mais aussi populaire et peut-être trop direct, pas assez doux pour réellement attirer les confidences. Une chose est sûre, c’est qu’aujourd’hui, je n’ai pas le droit de fermer les yeux. Certains élèves me font confiance, spontanément ou avec de la réserve, mais Septimus à cette capacité à rassurer les âmes les plus craintives. Ses alertes sont à prendre au sérieux.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Dim 10 Déc - 1:25
( Sweet sound of silence )
L’impression de se décomposer, de se diluer dans un passé auquel on pensait avoir renoncé ; lâché comme du lest en pleine mer tempétueuse, pour mieux repartir à toute vitesse. Passé un certain stade de détresse, la lâcheté n’avait plus qu’une importance secondaire ; elle revêtait même un aspect grotesque par l’accessoirisation cruelle dont elle faisait l’objet entre les fils tendus que manipulaient perversement les recoins les plus sombres de son esprit – esprit marqué au fer rouge par des parents qui n’avaient pas envie de lui. Le seul réconfort qu’il trouvait encore, c’était dans l’instant présent ; entre les larges bras, contre le large torse de ce large gars qui avait tout d’une ancre lourde et épaisse – celle qui peut-être lui permettrait de s’arrimer pour de bon, de cesser de dériver pour se retrouver ballotté au gré de courants adverses et souvent retors. Les mots finirent par sortir ; embrouillés, confus, emmêlés dans une douleur et une honte dont il ne parvenait pas à se débarrasser malgré le regard tendre qui le réchauffait à la manière d’un soleil miniaturisé rien que pour lui. Ce fut la seule chose qui lui permit de poursuivre sans s’effondrer. Ça et l’attention naturelle, presque divine tant elle confinait à la pureté, de Fergal qui passa un pouce appliqué sur ses lèvres qu’il maltraitait sans même en avoir conscience. “Ne te blesse pas” chuchota-t-il doucement, ce à quoi Septimus ne put s’empêcher de répondre par un petit “Désolé” et un regard fuyant, adouci cependant par la courbe de bon augure de ces lèvres effritées qui se sentaient déjà plus aimées sous la pulpe de ce doigt désormais familier. Chaque pas était plus difficile que le précédent, mais il ne renonça pas à cette confession qu’il avait de toute façon amorcée trop profondément pour s’en défaire d’un renâclement de bête terrifiée. La chaleur de son corps contre le sien le porta dans les moments les plus froids de son récit édulcoré et la façon subtile mais singulièrement notable dont il le serra un peu plus à l’instant où un sanglot manqua de passer le barrage durement érigé renforça sa volonté d’achever cette œuvre détestable. Enfin. Un brin de soulagement remua son ventre lorsqu’il en eut terminé, et la surprise le cueillit comme son amant se penchait en avant pour déposer le plus tendre des baisers sur son front mal habitué. Septimus cilla, entrouvrit des lèvres frémissantes, puis leva des yeux gorgés d’eau et d’admiration vers ce qui lui apparaissait comme une vision angélique. “Et tu voulais faire quoi, Septimus ?” le réprimanda-t-il sans brutalité, pour le ramener dans cette réalité dont il s’échinait à ne voir que les pires aspects. La logique parée de sa voix descendit de ces cieux qui lui semblaient inaccessibles pour lui apparaître plausibles ; dans la bouche d’un autre, elle paraissait moins gonflée d’excuses et de faux-semblants pour pardonner sa propre faiblesse. “Parfois, ce qu’il faut faire, c’est survivre. Et c’est ce que tu as fait” conclut-il, toujours enveloppant de bienveillance, avant de déposer un nouveau baiser sur son front à présent échauffé. C’était une caresse à laquelle il pourrait s’habituer, une fois passée la stupéfaction. “Rien de tout ça n’est ta faute” ajouta son compagnon avec cette même ferveur qui faisait vibrer les côtes de son partenaire. Sans s’interrompre – et sans être interrompu par un Veturia dont les yeux ne faisaient que s’écarquiller un peu plus à mesure que la conviction luisait dans les prunelles de Fergal –, il le couvrit d’amour – car il n’y avait pas d’autre mot – comme on ne l’avait jamais fait auparavant. Dans son regard et dans sa bouche, Septimus se découvrait d’innombrables qualités, dépeignait un homme qu’il n’aurait jamais soupçonné digne d’admiration. Pourtant, là, dans la voix ferme de Fergal, il l’était ; il l’entendait. L’émotion lui obstrua la gorge un moment, mais il lui fut impossible de détourner le regard qu’il avait posé dans le sien ; iris tremblotants comme la flamme d’une chandelle prête à être soufflée au moindre courant d’air – n’importe quoi qui indiquerait que tout ceci n’était qu’une mascarade. Mais rien ne le détrompa, son amant ne reprit pas ses paroles, pas plus qu’il ne les mesura ; il le laissa simplement les prendre et les digérer, s’en emparer comme bon lui semblait. Il ajouta même qu’il était reconnaissant de sa survie. Septimus se sentait profondément troublé par cette déclaration enflammée qui lui ébranlait le cœur et lui faisait valser le ventre. Quelque part en lui venait d’éclore la pensée qu’il n’arriverait probablement plus à se passer de cette affection débordante dont Fergal le couvrait sans retenue ; et que, peut-être, il pouvait tenter de l’exprimer malgré les méandres obscurs de ce cerveau labyrinthique qui n’avait jamais disposé de la moindre carte émotionnelle à laquelle se raccrocher pour interpréter ce qui palpitait entre ses côtes. Prudemment, il leva une main encore timide vers son visage pour le caresser ; première marque de remerciement – sans doute la plus simple à exprimer à cet instant. Ses lèvres s’entrouvrirent, frémirent comme sous l’effet d’un vent fébrile, puis jetèrent les mots sans trop chercher à les ordonner, davantage mues par la volonté d’être sincère plutôt que poète. “On ne m’a jamais… parlé comme ça” avoua-t-il dans un premier temps. “Et ça me… ça me bouleverse… Bien sûr, d’entendre ça, mais plus particulièrement dans ta bouche… C’est peut-être stupide” rit-il un peu bêtement, essuyant prestement une larme traîtresse sur sa pommette brûlante. “Mais je n’ai jamais éprouvé de sentiments aussi forts pour quelqu’un… Je ne saurais même pas les décrire, alors les nommer…” soupira-t-il, frustré. Sa paume glissa sur la joue de son compagnon, atterrissant dans son cou qu’il caressa d’un pouce fébrile. Il était extrêmement difficile de mettre en mots ce qu’il ressentait pour lui. Il n’en existait pas d’assez forts à sa connaissance. Ses yeux trop clairs voletèrent de son visage au sol, puis du sol au visage – dans l’espoir idiot d’y trouver des réponses plus simples. “J’aimerais juste que tu saches que – même si je suis un peu dépassé par tout ça –, tu es devenu une personne très importante pour moi… la plus importante” corrigea-t-il après quelques secondes d’une réalisation presque choquée. Un nouveau rire le secoua, terriblement embarrassé. “D’un autre côté, mon entourage n’est pas très étendu” ne put-il s’empêcher d’ajouter pour minimiser cet aveu. Sa peau brûlait de l’envie irrépressible de fuir à toute vitesse, de se soustraire à cette attention soudain éblouissante qui le dévisageait sans se cacher. “Merci. D’être là” ajouta-t-il enfin dans un murmure, résistant à la tentation de se soustraire à cette étreinte qu’il avait si peur de perdre ; au point de préférer disparaître plutôt que de prendre le risque de la voir se dérober. Toutefois, le bon sens et le pragmatisme de Fergal n’étaient jamais bien loin. Ils reprirent le gouvernail de la conversation avec une assurance qui rassura Septimus, lui qui était si avide de tangibilité. “Est-ce que tu as reçu un peu d’aide après ça ?” l’interrogea-t-il d’une voix encore marquée des stigmates de l’inquiétude. Un nouveau soupir écorcha la bouche de Veturia, dont les maigres épaules se haussèrent avec lassitude. “La corde s’est rompue. Je ne dois la vie qu’à ma propre négligence, il faut croire. Alors… non, je n’ai pas reçu d’aide après ça. J’avais trop honte. Même ça, je l’ai raté” acheva Septimus dans un ricanement sinistre qui sonnait faux, mais dont l’amertume éclaboussait encore l’ironie cuisante de cette farce morbide.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Sam 30 Déc - 14:48
Il me semblait parfois compliquer de consoler Septimus, quand chacun de mes gestes apportait son lot d’excuses. Il n’avait pas à être désolé, pas pour moi en tout cas. Il pouvait l’être pour lui-même, de se sentir obligé de punir ce corps qui avait déjà tant subi et qui pourtant l’avait mené au creux de mes bras. Je ne répondis pas, le serrant un peu plus contre moi. Il n’y avait rien à pardonner.
S’il y avait quelqu’un à détester dans cette histoire et à faire prononcer des excuses, c’était à sa famille. Et elle ne méritait pas qu’il lui accorde quoi que ce soit. Mes paroles n’étaient probablement qu’une maigre consolation, et ne remplacerait jamais l’amour qu’on avait volé à l’enfant qu’avait été Septimus. Je pouvais aimer cet adulte de tout mon cœur, mais lui seul pouvait serrer dans ses bras l’enfant en lui. Ses doigts se perdirent sur ma joue, dans le silence précédant les confidences. Ma gorge se serre et je rougis très probablement. Je savoure ses doigts sur mon cou et pose doucement ma main sur la sienne. Je meurs d’envie de l’embrasser. De lui dire à quel point il compte pour moi aussi. Et que bien entendu, moi aussi je laisse les sentiments frapper à ma porte, il est même évident que je les laisse prendre la place qu’ils veulent, sinon je ne serais pas là sur ce canapé avec lui plutôt que de courir après n’importe quelle femme disponible. Ce qui serait nettement plus simple. « Me voilà flatté de faire partie de ta garde très rapprochée. Tu es important pour moi aussi, mais tu t'en doutes. » je lui souris avec beaucoup de tendresse. « Merci de me laisser être là. » Je ne compte aller nulle part d’autre. J’y suis bien.
Mais je ne suis pas dupe, je sais aussi qu’il y a une part de diversion dans cette conversation difficile, et je pense qu’il est temps pour Septimus de percer l’abcès putride qui l’empoisonne depuis tant d’années. C’est douloureux à entendre, mais sûrement bien moins qu’à vivre : « Je remercie tes piètres talents en nouage de corde. Je ne suis pas mécontent de cet échec, et je ne t’encouragerai à chercher une autre voix, on ne peut pas être doué partout. » Ce n’est peut être pas très correct de plaisanter à ce sujet, mais j’avoue que je ne vois pas quoi dire d’autre. « Moi j’ai plutôt honte que l’on soit dans un système où ce genre de chose passe inaperçu et que tu n’aies pu compter que sur toi-même. » L’hypothèse que des élèves puissent passer à l’acte sans que personne n’ait remarqué leur mal être me sert les tripes. Mais ce n’est pas la question pour l’instant, aussi, j’encourage Septimus à poursuivre : « Ton retour chez toi a été difficile ? » Bouclons la boucle.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Mar 2 Jan - 22:58
( Sweet sound of silence )
Le petit mot d’excuse timide n’obtint comme réponse que des bras serrés plus fort autour de son corps tremblant – ce qui détendit davantage les muscles contractés du concierge. La prévenance, la bienveillance et l’affection de Fergal l’enveloppaient tout entier dans ce moment décisif ; basculement qui aurait pu tourner au désastre si son amant ne s’était pas montré aussi attentionné et doux. Désormais, il était incroyablement difficile de nier la force des sentiments qui agitaient sa poitrine de violentes bourrasques d’affection pure. Sa large main se posa sur la sienne avec la même tendresse dont il l’enveloppait depuis le début du cataclysme ; sa chaleur contre la sienne, sa présence contre vents et marées, contre le silence et la honte. La légère rougeur qui naquit sur les joues de son compagnon le déstabilisa un instant ; avait-il vraiment ce pouvoir sur lui ? Une lumière inattendue s’alluma dans sa poitrine, ravivée par les paroles qui suivirent cet instant d’intimité crue ; des mots qui s’émouvaient eux-mêmes de leur sincérité et de leur force, auxquels répondit Fergal par un sourire qu’il avait envie de caresser du bout des doigts. “Me voilà flatté de faire partie de ta garde très rapprochée.” Un petit rire gêné jaillit de sa gorge abîmée par la mélancholie. Le pathétique de ses propres aveux lui grattait le palais au point de faire fuir ses prunelles très loin de ce phare qui l’éblouissait de toute sa bonté. “Tu es important pour moi aussi, mais tu t’en doutes. Merci de me laisser être là.” Mille protestations se pressaient déjà contre la bouche tiraillée de Septimus, préférant renchérir que c’était plutôt à lui d’être reconnaissant de sa présence infiniment plus tendre que toutes celles qu’il avait connues auparavant, mais il se ravisa et se contenter d’ancrer à nouveau son regard vacillant dans le sien – un regard qui valait mille baisers. Mais la bulle qui les protégeait se fissura inévitablement sous les assauts de cette réalité cruelle à laquelle il tentait vainement d’échapper depuis des années. La tentative mortifère fut évoquée à mots choisis, provoquant l’inévitable gravité qui se peignit sur le visage adoré. Malgré tout, il trouva la force de plaisanter – habitude qui rassura son partenaire encore fébrile, soulagé de ne pas voir son reflet changer dans les yeux qu’il aimait tant. “Je crois que je vais plutôt me concentrer sur la sculpture” répliqua-t-il timidement, d’une voix encore faible. Se raccrocher à tout ce qui était familier lui permettait d’éviter la noyade dans cette conversation qui fouaillait jusque dans ses entrailles. Sans surprise, cette dernière retrouva sa solennité ; le concierge ne pouvait pas blâmer son partenaire de le prendre au sérieux, surtout lorsqu’il lui partagea son inquiétude quant au système, écho douloureux d’une souffrance que vivaient peut-être encore certains élèves. “Ce n’était pas la même époque” objecta-t-il sans grande conviction. C’était vrai, sans doute, mais la pensée que les adolescents qui les entouraient – ceux pour qui il s’était pris d’une affection si forte – puissent commettre un tel acte le glaçait jusqu’à la moelle. Des éclats de conversation en provenance de cet été et de la cuisine lui laissèrent un arrière-goût désagréable de défaite. “J’aimerais pouvoir améliorer les choses pour eux” confessa-t-il alors, non-dits qu’il ne doutait pas que Fergal saisissait parfaitement. Il connaissait son souci pour les élèves – il le connaissait lui, n’est-ce pas ? Péniblement, mais irrémédiablement, la discussion se tourna à nouveau vers le passé rampant sur la peau abîmée de Veturia. “Ton retour chez toi a été difficile ?” l’interrogea Fergal, prudemment. Déglutissant péniblement, Septimus préféra se lover davantage contre lui pour se soustraire au poids de ses prunelles trop attentives, cherchant le poids de son corps contre le sien pour mieux s’ancrer dans le présent. C’est fini, aurait-il voulu chuchoter pour lui-même. La lassitude le gagnait ; il avait juste envie d’en finir, à présent. Soupir roulé de sa langue à ses lèvres qui s’étira en récit murmurant, soudain gagné par l’épuisement. “Beaucoup moins mal que ce que j’avais craint, dans une certaine mesure. Mes parents…” ont cessé de faire comme si j’existais. “ont décidé de m’ignorer complètement, hormis pour m’annoncer par l’intermédiaire d’un courrier glissé sous la porte de ma chambre qu’ils comptaient me laisser me débrouiller à ma majorité si je ne récupérais pas mes pouvoirs. Et tu connais la suite…” acheva-t-il pudiquement. La rupture s’était faite dans un silence complet, assourdissant de cruauté. C’était tout bonnement comme si leur fils unique n’avait jamais vu le jour ; comme s’il n’avait même jamais compté pour eux au-delà des espérances qu’ils y avaient placé. La violence de cette révélation l’avait laissé plus meurtri que n’importe quelle punition.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Jeu 4 Jan - 14:51
Comment pouvait-on en arriver là avec son enfant ? Je ne m’étais pas toujours bien entendu avec mes parents, plus particulièrement avec mon père. Je savais très bien que je n’étais pas le fils qu’il avait imaginé. Je me suis toujours demandé si Irial avait vécu, ce qu’il serait advenu du magasin d’antiquités de mon père. Aurait-il eu envie de travailler avec lui ? Ou lui aussi aurait-il préféré un autre chemin et déçu le paternel ? Pourtant, même si ma sœur et moi n’avions pas poursuivi le rêve de mon père, jamais il ne s’était montré méchant avec nous à ce sujet. Un peu amer, mais je ne crois pas que son objectif avait été de nous faire culpabiliser ou de faire pression sur nos choix. Nous étions des adultes et il se confrontait à ses projections. Il fallait un temps d’adaptation. Il m’avait aussi fallu ravaler les « et si » après l’assassinat de mon père. Et si j’avais accepté de l’aider par amour pour lui plutôt que de faire ma vie, si j’étais au moins resté agent de sécurité. Mais, j’avais fait ce que les enfants sont censés faire : se construire une vie grâce à l’éducation donnée par leur parent, de manière autonome. Mais dans certaines familles, il s’agissait surtout de façonner un individu qui rentre dans le cadre, sans se sentir concerné par une quelconque construction autonome et encore moins la volonté. Certains parvenaient à s’extraire du carcan à leur majorité, d’autres embrassaient sincèrement les projets parentaux, et il y avait ceux qui en souffriraient longtemps qu’ils y aient souscrits ou s’en soient éloignés. « Parfait, on te trouvera un chalet au prochain marché de Noël pour vendre tes créations. » dis-je dans l’espoir d’alléger un peu la lourdeur de l’instant.
Ce n’était pas la même époque mais j’ai vu suffisamment de gamins mal dans leur peau et livrés à eux même dans mes différents job pour ne pas la trouver si changer. Mais Septimus avait raison au moins sur un des aspects du problème : « effectivement, il n’y avait pas quelqu’un comme toi dans l’équipe. » Il ne fallait pas faire preuve de naïveté, ni lui ni moi ne pouvions résoudre tous les problèmes du monde, surtout qu’il ne s’agissait rarement que de petits bobos adolescents. « Ils savent au moins qu’ils existent pour quelqu’un. Qu’ils comptent. » ça ne résoudrait pas tout, mais ils n’étaient pas seul au monde comme avait pu l’être Septimus. « Et tu sais que je les aiderais aussi du mieux que je peux. » Mais les élèves savaient très bien qu’en se confiant à moi, les conséquences n’étaient pas les mêmes. J’ai l’obligation d’effectuer certains signalements.
Nous en revenons à son propre cas et je le laisse poser le fin mot de l’histoire. Ce n’était pas une explosion de violence au sens physique du terme. Après tout, cela n’avait rien changé aux inclinaisons de leurs fils n’est-ce pas ? A moins de le tuer purement et simplement, ils ne pouvaient pas faire grand-chose de plus. Je sers un peu plus Septimus contre moi. « Laisse ces connards où ils sont. Ce que tu aies maintenant, tu ne le leur dois pas. Ta valeur ne dépend des pouvoirs que tu as eu, que tu auras peut être de nouveau un jour. » Je prends doucement ses mains entre les miennes : « On voudrait toujours plaire à ses parents. Tu sais faire de belles choses de tes mains, même sans baguette. Et tu sais donner de l’attention aux gens. C’est bien plus que tout ce que fera jamais ta famille. Ce serait plutôt à eux de devoir essayer de te rendre fier maintenant, pas l’inverse. » conclus-je avec froideur. Il n’avait rien à leur prouver. Et à mes yeux, ses parents ne mériteraient jamais le pardon.
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(#) Sujet: Re: Sweet sound of silence - Fergal & Septimus Dim 7 Jan - 15:15
( Sweet sound of silence )
En dépit de la violence du sujet et de l’inattendu de cette pénible discussion, Septimus demeurait infiniment reconnaissant à son amant d’infuser un peu de légèreté au sein de l’angoisse et des révélations épineuses. “Parfait, on te trouvera un chalet au prochain marché de Noël pour vendre tes créations” plaisanta-t-il, étirant un sourire flageolant sur les lèvres pâles de l’homme qu’il serrait entre ses bras. “Faisons ça.” Réplique faiblarde, mais néanmoins de bonne volonté pour instiller un futur doux au sein d’un présent remuant les éclats tranchants du passé. Malgré tout, il était difficile de ne pas en revenir au sujet qui les occupait jusqu’ici ; quand bien même l’époque n’était plus la même, il était impossible d’ignorer que de nombreux problèmes subsistaient, face auxquels ils ne disposaient que d’une marge d’action limitée. Ils en étaient conscients tous les deux. “Effectivement, il n’y avait pas quelqu’un comme toi dans l’équipe” souligna son compagnon, lui arrachant un petit rire mouillé. “J’essaie de faire de mon mieux” marmotta le concierge, un peu gêné, car il estimait que son mieux était loin d’être suffisant – qu’il était même, à vrai dire, complètement insuffisant à ses yeux. Sa présence ne faisait pas une si grande différence que ça, quand bien même il restait touché que Fergal puisse le penser. “Ils savent au moins qu’ils existent pour quelqu’un. Qu’ils comptent. Et tu sais que je les aiderai aussi du mieux que je peux.” Son partenaire acquiesça sans peine, tout à fait persuadé de la véracité de ses dires. Son compagnon était passionné et sincère, en plus d’adorer les enfants ; il ne nourrissait aucun doute concernant ces affirmations. “Je le sais” confirma-t-il oralement d’une voix moins effritée, effleurant sa joue d’une main tendre, geste d’adoration difficilement dissimulée. Il lui fut difficile d’achever le récit de ses dernières années passées auprès de ses parents, loin de vouloir s’arracher au contact si simple et si doux de leur bulle intime. Fergal le serra un peu plus contre lui, tandis que Septimus calait confortablement sa tempe contre son épaule sans chercher à se défaire de cette étreinte puissante ; il était bien, là, il s’y sentait en sécurité. La peur qui l’avait envahi au débotté lui avait fait craindre de devoir le repousser, d’avoir à regagner cette confiance évidente qu’il lui vouait, mais force était de constater que le directeur de Poudlard n’avait plus rien à lui prouver de ce côté. Sa prévenance et sa bonté apaisaient tant des angles tranchants de ses craintes qu’il ne ressentait aucun besoin de lutter contre elles ; il suffisait de se laisser glisser entre les bras réconfortants de son amant, de se laisser bercer par ses paroles pleines de tendresse, de se laisser tout entier envahir par cette lumière qu’il avait fait naître dans sa poitrine et qu’il ne cessait de nourrir jour après jour. Ses mains dans les siennes lui firent l’effet d’un doux feu de cheminée baignant sa peau froide. “C’est bien plus que tout ce que fera jamais ta famille. Ce serait plutôt à eux de devoir essayer de te rendre fier maintenant, pas l’inverse” acheva-t-il sur une tonalité étonnamment tranchante, qui ne lui ressemblait pas. Mais cette sentence tombée comme un couperet sans pitié lui fit étrangement chaud au cœur ; pour la première fois, il avait l’impression qu’on le soutenait, qu’on prenait son parti – à lui. Relevant son long nez lentement vers son visage barbu, Septimus dégagea gentiment ses mains des siennes pour prendre son visage entre ses mains. “Tu es parfait.” Il aurait voulu lui dire qu’il était tout, qu’il était plus que ce qu’il n’aurait jamais imaginé mériter un jour, qu’il était fou de lui, mais l’émotion étranglait tous ces mots ; au lieu de quoi, il posa ses lèvres contre les siennes et éteignit les derniers regrets fumants de son cœur au contact de cette bouche qu’il voulait embrasser jusqu’à ne plus avoir de souffle.
memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away