C'est l'heure des sélections pour les aiglons !

sélections des bleus

C'était bien la première année que l'école était dans cet embarras : il n'y avait personne pour prétendre à la place de capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle. Soit les élèves avaient terminé leur scolarité, soit ils avaient dû quitter les bancs de l'école pour des raisons qui leur étaient propres ou au moins ceux des vestiaires, raccrochant leur maillot... Aucun élève, même trop jeune, n'était resté fidèle au poste... Aussi le professeur de Vol avait-il été recruté pour organiser les sélections. Il fallait espérer qu'il y ait assez de monde pour constituer une équipe et nommer quelqu'un à sa tête pour le reste de l'année scolaire !

— Bonjour à tous, lâcha-t-il d'une voix forte et chaleureuse alors qu'il posait les yeux sur chacun d'entre eux. Vous êtes bien tous là pour les sélections de Quidditch ?

On était jamais à l'abri de rien, avec les adolescents, même si une affichette avait été punaisée sur le panneau d'affichage de leur salle commune. Quand tout le monde eut hoché la tête, il consentit à continuer :

— Alors rien de bien compliqué aujourd'hui. J'ai installé trois ateliers : durant le premier, vous devrez me lancer des souafles que je vous renverrai, à la fin de chaque échange, vous tenterez de marquer. Pas de gardien mais un sortilège de Ventus autour des buts pour vous déstabiliser. Ensuite, vous prendrez une batte et vous viserez les cibles un peu partout autour du terrain. Il y en a dix, vous avez trois minutes pour en toucher un maximum. Et enfin, dès que vous poserez la batte dans la boîte, une réplique de vif d'or en sortira aussitôt, vous devrez lui laisser quelques secondes le temps de s'échapper – pas la peine de l'attraper juste à sa sortie de la boîte, ça comptera pas – et vous partirez à sa recherche. Si vous avez rien au bout de dix minutes, vous pouvez lâcher l'affaire et revenir.

Il récupéra un souafle qui attendait à ses pieds et le lança à l'un des élèves qui étaient devant lui.

— Allez, toi, tu commences. Un par un, quand votre camarade a fini ses trois ateliers, le prochain pourra y aller. C'est bon ? Y'a des questions ?

Petites précisions

Alors franchement, on va pas trop se casser la tête, hein, vous allez classer les ateliers selon l'ordre de compétences supposées de votre personnage.

Citation :: Celui où il est le meilleur : 2 réussites totales, 2 réussites partielles et 2 échecs ;
ensuite : 1 réussite totale, 2 réussites partielles et 3 échecs ;
et celui où il est le moins bon : 1 réussite totale, 1 réussite partielle et 4 échecs.

Bien sûr, il en faut un de chaque, pas la peine de prétendre qu'il est merveilleusement bon partout pour mettre que les meilleurs chiffres. De toute façon, le dé voit tout et il aime pas les tricheurs. sifflote

Si jamais vous avez des questions, bien sûr, n'hésitez pas !

Pour rappel, pour pouvoir faire partie d'une équipe de Quidditch, il faut être en deuxième année minimum et suivre les cours de vol.

@Serdaigle

C'est l'heure des sélections pour les aiglons !

La gorge nouée, Jun Woo écoutait attentivement les consignes pour les sélections de l'équipe de Quidditch de sa maison. Il y aurait trois ateliers : un pour évaluer leur capacité à marquer des points avec le souafle, un pour celle à toucher des cibles avec une batte et des cognards et, enfin, celui pour attraper le vif d'or. Le Serdaigle réfléchit. Etant de corpulence assez fine et plutôt léger, il était évident qu'il était plutôt rapide, donc taillé pour attraper le vif d'or. En revanche, il estimait qu'il manquait de force, surtout en comparaison des élèves plus âgés, il risquait donc d'avoir plus de difficulté avec les cognards et les cibles. Inspirant un bon coup, il se remémora l'entrainement qu'il s'était imposé cet été dans l'espoir d'intégrer les sélections.

S'il avait espéré que les autres élèves commencent avant lui, il fut cependant surpris lorsque le professeur de Vol lui fit signe de s'avancer. Comprenant qu'il allait devoir réaliser le test devant tout le monde, le Serdaigle senti ses joues rougir et s'envola. Le premier exercice, celui des échanges puis des tirs avec le Souafle, s'avéra plus compliqué que ce que Jun avec espéré puisqu'il manqua tous ses tirs sans exception. Il avait rarement été aussi peu performant sur cet exercice.

Lors du second exercice, il se concentra de toutes ses forces et, à l'inverse, parvint à toucher l'entièreté de ses cibles. Jamais il n'aurait imaginé pouvoir réaliser un aussi bon score avec une batte à la main. Au moins, il n'avait peut-être pas perdu tout espoir de réaliser son rêve d'intégrer l'équipe de Quidditch de sa maison.

Enfin, restait son exercice favori : attraper le Vif d'or. Depuis tout petit, le poste d'attrapeur était celui qu'il l'intéressait le plus : pour son rôle crucial dans le match, certes, mais aussi par sa difficulté : trouver un objet aussi petit lorsqu'il pleuvait pouvait se révéler difficile et Jun Woo adorait le défi que cela représentait, ainsi que le plaisir ressenti lorsqu'il y parvenait. Malheureusement, cette fois-ci, cela ne se déroula pas comme prévu. Malgré ses efforts, Jun Woo ne parvint pas à retrouver la minuscule balle dans les trois minutes imparties. Il quitta le terrain, dépité, en espérant que sa seule réussite à l'exercice des cognards lui permettrait tout de même d'intégrer l'équipe.

Test du Dé:

AVENGEDINCHAINS

⚷

( All for freedom and for pleasure
Nothing ever lasts forever
Everybody wants to rule the world )

L’idée de se présenter aux sélections de l’équipe de Serdaigle l’avait effleuré en pleine insomnie, alors qu’il massait son genou déformé en grimaçant. S’il était évident qu’il n’était pas le plus prédisposé à briller sur un balai en raison de son handicap moteur, il avait dès la première année milité sans relâche pour l’obtention d’un balai adapté. Résultat : son acharnement avait payé et il avait pu suivre les cours de vol comme les autres élèves. Un simple fourreau moulé lui permettait de glisser ses jambes sous le balai pour se stabiliser et épargner une trop forte mobilisation de son genou ; il lui suffisait d’utiliser ses hanches et ses épaules pour manier la bête. Finalement, il ne s’était pas montré mauvais une fois installé sur le bon équipement ; il volait bien, avec agilité et vitesse – c’était la vitesse qui le grisait le plus, entendre le vent siffler à ses oreilles et sentir ses pommettes rosir sous le froid soudain qui l’enveloppait alors que son objectif se rapprochait sans qu’il n’en dévie une seule seconde. L’adrénaline propulsée par son cœur dans toutes ses veines le hissait sur de tels sommets qu’il n’avait rien pu faire d’autre que de réitérer l’expérience tous les ans en choisissant l’option de vol. Jusqu’ici, il n’avait pas vraiment eu l’intention d’intégrer l’équipe de quidditch, trop préoccupé par ses résultats aux cours pour imaginer grignoter sur le temps dédié aux devoirs dans l’objectif de s’entraîner sur le terrain. Mais cette année, il revenait dans un état d’esprit très différent ; plus déterminé, plus vorace, plus sauvage. Percuté par la sensation de ne plus être un ado normal après cette année de cauchemar, il était bien décidé à goûter à tous les plaisirs que lui promettait sa scolarité à Poudlard. Et quel meilleur plaisir que de mêler adrénaline et compétition, selon Jørgensen ?

C’est ainsi qu’il s’était dirigé sur le terrain pour les sélections, écoutant attentivement le professeur de vol tandis que Bane s’était éloigné en direction des tribunes pour surveiller son maître d’un air mauvais. Nul besoin de préciser que le ronronroulant désapprouvait fortement cette initiative. Silas l’ignora purement et simplement, observant d’abord un élève de deuxième année tenter sa chance. Avec sa carrure, l’aîné se serait attendu à ce qu’il brille plutôt à l’atelier d’attrapeur, mais il surprit tout le monde en excellent à celui de batteur ! Comme quoi, l’habit ne faisait pas le moine. Quelque part, cette performance ragaillardit Silas et sa haute silhouette. Il se serait bien vu batteur, mais l’idée de briguer le poste d’attrapeur lui faisait plutôt envie. C’était un exercice exigeant concentration, discipline, détermination et vitesse ; autant de qualités qu’il possédait assurément. D’un autre côté, il avait la carrure pour envoyer des cognards dans les dents de leurs adversaires (et l’idée de se défouler de cette façon le séduisait beaucoup). Toutefois, il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus avant, car ce fut son tour.

— Allez, marmonna-t-il pour lui-même entre ses dents, avant d’enfourcher son balai et de caler précautionneusement sa mauvaise jambe dans le fourreau.

De l’autre, il donna une impulsion puissante et Silas fila immédiatement vers les hauteurs du stade, enfilant au passage sa jambe valide dans le fourreau pour améliorer son équilibre. Sans vraiment réfléchir, il rejoignit le professeur déjà en possession du souafle et attendit sagement de commencer l’exercice des passes. Celui-ci se passa sans encombre lorsqu’il s’agissait de réceptionner les balles, car le Serdaigle était agile et ses doigts vifs, mais il fallait admettre que ses lancers étaient très hasardeux (il manqua même d’assommer le prof avec un lancer trop enthousiaste, ce qui lui arracha un rire franc qu’il tenta d’étouffer devant l’air furieux de l’adulte). Sans trop de surprise, il manqua l’intégralité des buts qu’il tenta de marquer ; le fourreau avait beau lui assurer de l’équilibre, lorsqu’il carrait ses épaules pour lancer la balle, il finissait toujours par être légèrement déstabilisé. Un an complet sans pratique, ça ne pardonnait pas pour cette habitude d’équilibriste qu’il avait immanquablement perdue. C’était donc complètement foiré pour l’atelier de poursuiveur. Il n’espérait pas spécialement le réussir à l’origine, mais il aurait au moins aimé marquer un seul but…

Un peu dépité, il s’empara de la batte pour viser les cibles disposées sur le terrain. Silas comprit assez vite que cette déstabilisation qui le saisissait lorsqu’il lâchait le balai des mains lui serait tout aussi fatale pour cet exercice. Il manqua la totalité des cibles, malgré la force indéniable que lui conférait sa stature dans ses coups de batte. Cette fois, un fond de rage couvait dans son ventre et, lorsqu’il rangea la batte en provoquant le départ du vif d’or, il inspira un grand coup pour se calmer sans lâcher sa cible des yeux. Ça, il savait faire. Il n’avait pas besoin de lâcher le balai des mains – ou tout du moins, une seule fois et de façon beaucoup moins ample qu’en lançant un souafle ou en envoyant un cognard – et il se savait rapide et agile. Le tout, c’était de ne pas lâcher le vif des yeux. Les quelques secondes réglementaires s’écoulèrent, puis il partit comme une bombe en direction de la balle que ses yeux n’avait pas quittée malgré son trajet alambiqué et ses virages à quatre-vingt-dix degrés. Aussitôt, la sensation de vitesse le grisa sans qu’il n’ait plus rien à penser hormis à foncer le plus rapidement possible vers cette petite bille dorée qui le narguait – mais qui se rapprochait inexorablement à mesure que les mètres étaient avalés par le joueur bien déterminé à réussir au moins l’un des ateliers. C’était une question d’orgueil, désormais.

En un battement de cœur, il referma ses doigts sur le vif et un tel éclair de joie jaillit de sa poitrine qu’il ne pensa pas à freiner correctement. Manquant de percuter les gradins, il vira au dernier moment dans un juron mal réprimé et faillit se retrouver la tête à l’envers dans les airs en sentant ses jambes glisser du fourreau comme son équilibre devenait précaire avec une seule main étroitement serrée autour du balai. Heureusement, il parvint à recouvrer sa place sur l’objet et atterrit en douceur sans oublier de sortir sa jambe valide quelques secondes avant d’atterrir pour ne pas se planter bêtement dans l’herbe.

Ce n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler un franc succès, mais Silas se sentait suffisamment fier d’avoir coincé le vif d’or malgré un an sans entraînement et cette jambe qui lui faisait plus mal que jamais. S’il était pris dans l’équipe, tant mieux ; s’il n’était pas pris, tant pis. Mais il s’était prouvé qu’il était encore capable de faire quelque chose à la seule force de sa volonté, et ça, ça valait toutes les compétitions du monde. Lorsque le Serdaigle releva les yeux vers les gradins où Bane le toisait d’un air maussade, absolument pas amusé par ses cabrioles aériennes, il croisa surtout le regard de son Gryffondor de meilleur ami qui brillait autant que le sien. D’une courbette grotesque et malhabile, Silas salua Dash dans un sourire grand comme son envie de croquer le monde.

Lancer des dés :

ft. tous les candidats de Serdaigle
— C’est l’heure des sélections pour les aiglons !
Terrain de quidditch

Cactus

Dmitri n’aimait pas le quidditch. C’était un fait établi depuis de nombreuses années, une aversion pour ce sport aux règles qu’il trouvait absurde. Il avait toujours très inintéressant les matchs et n’avait guère la fibre de groupe que les jeux d’équipes nécessitaient indéniablement. Sa précédente expérience dans l’équipe de quidditch de serdaigle l’avait prouvé : il n’était pas fait pour être dans une équipe... et pourtant, le voilà sur le terrain, après un an sans avoir daigné se présenter aux sélections, entraînements et même dans les gradins. Retourner quelques jours à Prague et y revoir ses frères, qui n’avaient guère tardés à se moquer de lui et d’insister sur son abandon du quidditch comme une preuve supplémentaire de ses incapacités avait ravivé la flamme de la compétition. Il n’aimait pas ce sport, mais il aimait donner tort à sa fratrie.

Au fond, il n’était pas mauvais sur un balai : il avait même été un poursuiveur plutôt bon, marquant plusieurs points pour son équipe lorsqu’il jouait aux côtés de Blaze et Hayden. Il était donc plutôt confiant, surtout en voyant les autres personnes qui s’étaient présentées pour les sélections : Jun Woo était là, discret comme à son habitude, mais il avait cru comprendre que la mère des trois coréens étaient autrefois une joueuse de quidditch plutôt connue. Sans doute avaient-ils une fibre particulière et puisque Jin Kyung était lui-même capitaine des serpentards, tout portait à croire que le benjamin ne disputait pas son tout premier entraînement. Plus surprenamment, Silas participait également. Il devait utiliser un balai spécial, à l’instar de son chat-fauteuil un peu atypique, mais cela ne semblait guère poser de souci à l’administration de l’école. Ils avaient fait la route ensemble depuis le dortoir, Bane dégageant le passage entre les élèves qui allaient dans tous les sens. C’était tout de même fichtrement pratique de l’avoir pour ça.

Noah n’était plus capitaine de l’équipe, sûrement désespéré par le fiasco de ses anciens camarades qui étaient tout bonnement insupportable : il fallait dire que Blaze pouvait être très buté et manipulateur, et Hayden avait clairement manqué de motivation depuis la mort de Mika. Ne restait donc plus aucun des joueurs de l’équipe d’antan, si ce n’était Dmitri qui revenait un an après, décidé cette fois-ci à briguer non le poste de poursuiveur, mais celui de batteur. C’était un rôle parfait pour un garçon solitaire et violent comme lui.

Durant le discours du professeur de vol, le Tchèque s’était posté à côté de Silas et l’avait laissé passer avant lui pour les ateliers, non sans lui adresser un sourire qui se voulait légèrement encourageant. Puis il était passé, après Jun Woo et son camarade de dortoir, enfourchant son balai pour décoller dans les airs et s’atteler à l’atelier de poursuiveur ; c’était indéniablement celui sur lequel il s’attendait à ne guère rencontrer de souci, puisqu’il en avait l’expérience. Sans trop de mal, il attrapa les souafles que lui lançait le professeur et se débrouilla relativement bien avec les passes mais rata plusieurs tirs dans les anneaux. Une petite moitié fit mouche, ce qui n’était pas formidable mais mieux que ses deux prédécesseurs.

L’atelier qui l’intéressait le plus était indéniablement celui de batteur : il n’avait pas tout à fait la carrure la plus appropriée, quoiqu’à côté de Jun Woo, il était infiniment plus crédible, mais il était vif et avait suffisamment de force dans les bras pour renvoyer les cognards. Une fois de plus, le résultat fut mitigé : à trop vouloir faire démonstration de sa puissance, il envoya si fort certains des cognards que ceux-ci virevoltèrent au-dessus des cibles, manquant de les toucher. Il parvint tout de même à en casser plusieurs, ce qui n’était pas trop mal.

Pour attrapeur, en revanche, il fut tout à fait catastrophique... cette petite balle dorée le rendait tout bonnement fou et il finit par redescendre au sol en pestant contre elle. Malgré tout, il n’était pas trop en colère contre lui-même : il n’escomptait pas être attrapeurs et les deux autres ateliers s’étaient plutôt bien passés.

Résultats:

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Caelan aimait le Quidditch. Il s'était découvert une passion pour ce sport lors de sa Première Année, en regardant jouer l'équipe de sa maison. De superbes séquences étaient encore gravées dans sa tête. Elle se terminaient généralement par Dmitri qui marquait un but. A chaque fois, le petit Caelan dans les gradins avait laissé éclater un peu de joie avant de se prendre un regard désapprobateur de la part de son grand-frère Callum.

Que Callum, Irvin ou leur père n'aient jamais vu d'un bon oeil cette étrange attirance pour quelque-chose qui ne servirait aucunement les intérêts de la famille Hunter n'avait fait que renforcer secrètement la détermination de Caelan à, un jour, intégrer l'équipe. Un jour. Caelan avait appris à être patient. Il avait attendu que Callum ne quitte Poudlard, que le cercle d'"amis" qui le surveillait ne se délite, qu'Irvin se fasse trop remarquer et ne monopolise l'attention et l'ire de Père. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était qu'entre temps, tous les membres de l'équipe qu'il idolatrait à onze ans ne décident de la quitter - tous sauf Dmitri qui, lui, revenait.

Mais au moins, il avait sa chance.

Ou pas. Caelan ne croyait pas en la chance de toute manière. La réussite venait du travail, de l'effort et de l'implication dans ce qu'on faisait. On le lui avait assez répété et, pour l'instant, rien de ce qu'il avait vécu n'avait contrarié cette appréciation. Il travaillait beaucoup pour avoir de bonnes notes et il en avait. Dans l'espoir d'un jour jouer au Quidditch avec les grands, il avait assisté à tous les matchs de l'année dernière pour tenter d'analyser de son oeil amateur les tactiques et stratégies individuelles et collectives. Il s'était entraîné aussi, discrètement, mais pas autant qu'il aurait dû - il avait fallu sacrifier pas mal de temps à verifier qu'Irvin ne se mettait pas dans des situations impossibles, et encore du temps pour les tâches que Père lui avait confiées et auxquelles il ne pouvait se soustraire. Ca et les révisions, les devoirs, les lectures, les inévitables imprévus...

Heureusement, il était assidu en cours de Vol, comme dans tous les autres cours. Choisir de garder l'option Vol en Seconde Année avait d'ailleurs été son premier réel acte de rebellion contre l'autorité parentale, et il ne le regrettait pas. Le deuxième acte de rebellion, c'était maintenant.

Il était où il ne devait pas être : sur le terrain avec les autres volontaires, juste légèrement en retrait pour ne pas passer en premier. Ca lui laisserait le temps de bien regarder comment se déroulaient les exercices. Il vit Jun se révéler particulièrement doué pour le rôle de batteur, Silas efficace dans le rôle d'attrapeur et Dmitri, mais c'était normal, habile dans celui de poursuiveur.

Et lui, quel rôle lui conviendrait ? Il n'était vraiment pas très costaud, alors frapper à répétition dans des cognards, c'était surtout un coup à se péter le bras et le poignet. Il était rapide mais sans plus sur un balai. A la rigueur, il ferait un poursuiveur correct, pensa-t-il quand vint le moment pour lui de s'élancer. Juste avant qu'il ne décolle en direction du premier atelier, il eut un sourire fugace. *Père, Callum, Irvin, regardez-moi.*

Les dés:

Le premier atelier se passa comme dans un de ses rêves où il s'imaginait briller en coupe d'Angleterre devant les acclamations d'un public aux anges. Son vol était précis, sans fioritures. Parfaitement positionné, il envoyait, réceptionnait et marquait avec une telle fluidité qu'il en parvint à se surprendre lui-même. Il était carrément moins doué que ça à l'entraînement. Peut-être était-ce l'adrénaline qui lui montait à la tête et le faisait se dépasser car, cette fois, il y avait de l'enjeu et son professeur scrutait et jugeait sa performance. Malgré cela, il parvint à rester concentré jusqu'au bout et à ne pas se précipiter, analysant l'évolution du sortilège Ventus pour adapter ses approches et choisir, à chaque fois, l'anneau idéal dans lequel envoyer le souafle.

Lui avait-on envoyé un sort ? C'était juste trop parfait et, en allant chercher sa batte, le Troisième Année ne cachait pas sa fierté d'avoir si bien réussi. Il chercha un instant le regard de Dmitri juste pour s'assurer que celui-ci avait bien vu. Tout ça, c'était un peu grâce à lui, même s'il ne le saurait sans doute jamais. Boosté à bloc par sa performance, Caelan se surprit même à penser qu'il pouvait déjouer ses propres pronostics et assurer dans tous les rôles.

La suite lui prouva que non. Non seulement parvint-il à accomplir la prouesse de rater toutes les cibles qu'il devait viser, il réussit aussi à se faire bien mal à l'épaule en frappant un peu trop fort le dernier cognard. La douleur ajoutée à la frustration le fit jurer en gaélique et ce fut avec un air beaucoup plus sombre qu'il revint déposer - ou plutôt jeter de dépit - sa batte. Et comme il continuait à grommeler en sourdine, sans oser affronter les regards moqueurs de ses camarades, il rata bêtement le départ du vif d'or.

"Buinneach dhearg go dtigidh ort!" s'exclama le garçon en enfourchant de nouveau son balai. Souhaiter de la diarhée rouge à un vif d'or n'était pas le plus à propos, mais ça lui empêchait de penser à sa douleur à l'épaule et tant pis si ses camarades le regardaient avec des yeux ronds, lui d'habitude si réservé et poli. Il eut beau chercher dans tous les recoins du stade, entre les tours, à ras le sol, vers les gradins et même un peu trop en l'air, jamais il ne revit cette maudite baballe volante qu'il accablait régulièrement d'autres jurons. Par bonheur, il était trop loin des autres pour qu'ils l'entendent.

Après dix minutes de recherches infructueuses, le professeur lui indiqua que l'épreuve était terminée. Mais hors de question. Il allait trouver ce vif et l'empaler sur la corne d'un éruptif. Il fallut bien deux ou trois autres rappels de l'adulte, tous plus pressants, insistants et autoritaires, pour qu'il daigne revenir à terre, grognon et fatigué. Ses échecs répétés et flagrants aux derniers ateliers lui avaient fait presque oublier sa bonne performance au premier. S'il avait été présent, son Père lui aurait surement dit qu'un Hunter devait exceller dans tout ce qu'il entreprenait, et que là, ce n'était clairement pas son cas. Mais, bien sûr, personne de sa famille ne l'encourageait dans cette entreprise. Peut-être avaient-ils raison.

Caelan soupira et tenta de se calmer en massant son épaule douloureuse. Y'avait pas à dire, le Quidditch, c'était plus facile de le regarder. Il allait devoir consacrer beaucoup plus de temps à s'entraîner s'il voulait un jour être au niveau.

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