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Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus
Septimus Veturia

Septimus Veturia



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Message(#) Sujet: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyLun 7 Aoû - 19:37



Au bonheur des pompons






@Fergal Armitage

Heureux, c’était indubitablement le mot. Extraordinairement, démesurément heureux. Là, les bras chargés de la caisse de transport douillettement aménagée pour ses deux lapins – plutôt contrariés de se trouver déplacés et enfermés –, Septimus respirait à pleins poumons l’air frais de la campagne environnante. Le refuge se situait à quelques kilomètres de Wakefield, dans le Yorkshire de l’Ouest, à environ 6 heures de route de Poudlard. Il lui avait donc fallu faire les yeux doux à de nombreuses reprises à Wenceslas, son collègue assez peu convaincu par sa noble cause de rapatrier ses lapins à l’école sans utiliser de moyen de transport magique susceptible de les traumatiser (voire de leur provoquer un arrêt cardiaque – le concierge était à peu près certain que le transplanage ou le magicobus aurait leur peau). Finalement, un peu de mauvaise grâce – fallait-il dire que le concierge avait légèrement insisté ? –, le professeur de sortilèges avait accepté.

C’était donc lui qu’il attendait sagement, la caisse de transport entre les bras et plein de mots d’amour aux lèvres pour ces deux petits nez froncés qui le reniflaient à travers la grille avec avidité. Crevette était une toute petite lapine blanche aux yeux ronds et bleus, élégante et sensible, tandis que Golgoth était un grand lapin bélier tricolore et tacheté ; ses grosses oreilles retombaient le long de ses joues gonflées de poils soyeux. Ils avaient chacun deux caractères complètement différents, si ce n’était opposés, mais se complétaient parfaitement. La première était territoriale, caractérielle et anxieuse, tandis que le second était excessivement amical, calme et câlin. Ils étaient blottis l’un contre l’autre, mus par la force de l’habitude et rassurés de sentir l’odeur de leur humain enfin de retour.

Le temps n’était pas très favorable à un road trip agréable (des nuages noirs s’amoncelaient à l’horizon), mais Septimus n’appréhendait pas vraiment le trajet. Après tout, Wenceslas et lui s’entendaient bien et le silence n’était pas quelque chose qu’ils craignaient. Et puis, il était complètement survolté par le fait d’avoir enfin ses petits protégés entre ses bras, après ces longs mois d’attente ! Il mourait d’envie de se retrouver dans ses appartements de Poudlard en un claquement de doigts et de libérer les deux petits monstres dans les lieux aménagés et sécurisés dans l’objectif d’accueillir sereinement le couple. À dire vrai, le sorcier aurait volontiers passé ce temps d’attente à les câliner et à enfouir son long nez dans leur fourrure duveteuse, mais la nouvelle propriétaire du refuge lui avait fait plus ou moins comprendre qu’il devait déguerpir dès que ses animaux étaient récupérés. Elle avait semblé excédée par le temps qu’avait mis l’école à accepter la venue de ses protégés poilus. Un pincement au cœur le saisit en songeant qu’une aigrie pareille prenait le relais de ces longues années d’existence du refuge qu’il avait créé. Ce n’était pas comme ça qu’il imaginait la conclusion de cette aventure ; il y avait bien sûr eu des hauts et des bas, qui impliquaient la vie de petites créatures vulnérables, mais il avait contribué à sa modeste échelle à faire un peu le bien autour de lui.

Quelques gouttes de pluie tombèrent sur le bout de son nez pâle, alors que sa joie pure se teintait d’une amertume détestable. Ses yeux bleus se baissèrent sur les regards brillants qui le couvaient depuis la caisse de transport, et il raffermit sa prise sur la boîte pour mieux les serrer contre lui afin de leur éviter d’être éclaboussés. Il avait fait du mieux qu’il avait pu, et tenu sa promesse de les récupérer coûte que coûte. Cela n’empêchait pas la culpabilité d’abandonner tous ces petits lapins en attente d’une famille de lui écraser la poitrine, même s’il était conscient qu’il n’était que peu de choses face à la toute-puissance de l’argent qu’il ne possédait pas. Les dons ne suffisaient jamais à tenir une telle entreprise à flots – les gens ne s’intéressaient pas assez aux lagomorphes pour ça.

Alors que la pluie s’intensifiait, les phares d’une voiture percèrent le rideau d’eau qui commençait à s’abattre sur la plaine. Poussant un « Ah ! » soulagé, Septimus se précipita vers le véhicule sitôt qu’il se fut arrêté sur le bas-côté, près de sa silhouette maigre. Cherchant à tout prix à s’abriter, il n’eut qu’à peine le temps d’apercevoir l’homme derrière le volant qu’il avait déjà ouvert la portière pour s’installer avec hâte sur le siège passager, posant soigneusement la caisse de transport sur ses genoux avant de refermer derrière lui.

Pile à temps ! lança-t-il joyeusement en tournant la tête vers le conducteur.

Il manqua de s’étrangler en découvrant qu’il ne s’agissait pas du tout de Wenceslas – avait-il sauté dans la voiture d’un inconnu comme un idiot ? –, mais de Fergal Armitage, le directeur de Poudlard pour lequel il avait accessoirement un gigantesque crush (qui était tout aussi gigantesquement embarrassant). Il avait passé la fin de l’année scolaire et tout le voyage organisé par l’école de sorcellerie à éviter soigneusement de se retrouver seul avec lui en espérant que son attirance inopportune se dissipe – et qu’il cesse de se faire honte à chaque fois qu’il le croisait. Force était de constater que ni l’été écoulé ni le contexte ubuesque dans lequel ils se retrouvaient brusquement n’avaient effacé l’effet qu’il avait sur lui. Pour ne rien gâcher, il était tenaillé par l’irrépressible envie de le prendre par le col pour l’embrasser avec toute l’urgence que lui réclamait le soudain vide béant laissé par l’abandon de son activité bénévole. Mais ça n’arriverait jamais ; la réalité, c’était simplement et tristement que Septimus était le petit concierge pataud et bizarre arrivé en fin d’année scolaire et qu’il n’intéresserait jamais quelqu’un comme Fergal.

En avoir conscience rendait cela particulièrement pathétique. S’il avait au moins la naïveté de croire qu’il lui était possible de provoquer la même émotion chez le directeur, il aurait pu se bercer suffisamment d’illusions pour entretenir une douce folie rêvée à la manière d’un adolescent timide. Il n’aurait jamais osé esquisser le moindre geste, mais il ne se serait sans doute pas senti aussi infiniment ridicule et stupide.

Le cœur emballé et les joues soudain rosies, il se racla la gorge pour se redonner une contenance et réprima l’envie de se coller à la portière pour mettre le plus de distance possible entre lui et son supérieur un peu trop sexy pour son propre bien. Dans l’espace confiné de la voiture, il pouvait sentir son odeur ; une odeur de soleil et de cuir qui le troublait un peu trop. Il y avait quelque chose d’intime à sentir l’odeur de quelqu’un, et il n’avait vraiment aucune envie de partager ce bout de lui qui ajoutait à la crudité du désir qui rampait sur sa peau, comme autant de baisers brûlants dont le soupir faisait éclore mille frissons.

Se rendant compte que, malgré ses efforts, il s’était un peu reculé instinctivement, il reprit enfin la parole d’une voix étrangement rauque et basse :

M-Monsieur le directeur ! Je… ne m’attendais pas à vous voir. Je croyais que M. Aylmer… Enfin, j’imagine que vous savez déjà tout ça, s’interrompit-il avec un rire nerveux. Hm… Bonjour, ajouta-t-il pour faire bonne mesure, avec un accent londonien un peu trop prononcé.

Il aurait voulu enfouir son visage enflammé entre ses mains et gémir jusqu’à ce qu’on l’achève. Le cauchemar recommençait. Il avait probablement dû commettre d’atroces crimes dans une vie antérieure pour avoir mérité d’être foudroyé par une soif charnelle aussi enivrante ; une soif qui le laissait pantelant, les lèvres craquelées, entrouvertes sur le besoin de goûter des lèvres qu’il ne toucherait jamais. Une soif qui avait vraisemblablement décidé de le torturer qu’importait tous les efforts qu’il fournissait pour s’en défaire et le bon sens le plus commun. Il était mortifié de constater la vivacité avec laquelle son corps réagissait après tous ces mois, malgré tout ce qu’il avait fait pour s’en distraire. Une telle réaction, il n’en avait jamais connu – pas même en rêve. C’était une malédiction.

Il fut tiré de ses élans poétiques tragiques par un craquètement de dents familier, qui semblait s’acharner sur l’une des serviettes que Septimus avait méticuleusement disposées dans la caisse de transport. Il se courba comme il le put pour jeter un œil sévère à travers les grilles et, sans surprise, vit Golgoth s’acharner avec frustration sur le linge.

Ah non, hein, pas de ça ! Tu vas te faire une occlusion, idiot ! le gronda-t-il (vainement, puisque le lapin en question était sourd comme un pot depuis sa naissance).

Il frappa deux doigts réprobateurs contre la caisse, dont les vibrations furent perçues par le bélier. L’animal dressa soudain deux lourdes oreilles alertes vers la partie du visage de l’humain qu’il discernait. Pour toute réponse, il le fixa de son œil rond plein de jugement et frappa du pied pour manifester son mécontentement.

Retourne à ta vie pathétique, semblait-il lui dire, avant de retourner gratter le coin garni de foin de son abri de fortune, battant les pattes postérieures avec agacement (ce qui signifiait, en langage lapinesque : « Va te faire cuire le cul »).

C’est ça ! rétorqua le concierge en levant les yeux au ciel.

Puis il s’enfonça dans son siège en soupirant et attacha sa ceinture, avant de cligner des yeux en se rappelant l’existence de Fergal. Bon, au moins l’intervention de cette bourrique lui avait-elle permis de dissiper le plus gros de la réaction épidermique qui l’avait épinglé sur place. Il grimaça un sourire :

Il ne faut pas se fier aux apparences, ils ont un sale caractère.


KoalaVolant



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Fergal Armitage

Fergal Armitage



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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyLun 7 Aoû - 21:49

Mon téléphone avait vibré en fin d’après-midi la veille, annonçant un message de Wenceslas. J’avais failli m’étrangler alors que Moritz et moi étions en train de comater devant un passionnant téléfilm en allemand, auquel je ne comprenais pas grand-chose malgré les quelques jours passés en Autriche à utiliser fébrilement les services de traduction de mon téléphone. Comment ça il s’était engagé à récupérer Veturia et ses lapins demain vers 14h dans le trou du cul du Yorkshire et il ne pouvait pas s’y rendre ? Son frère avait besoin de sa voiture ? Je répondis un laconique « j’espère que j’ai de la batterie et une babysitter dispo alors. Tu m’en dois une ! » avant de me tourner vers Moritz : « Tu crois que je peux te déposer chez un copain vers 7h demain matin ? » Je fais la grimace… Tu parles d’un horaire. « Sinon, chez Caitriona… Je ne voudrais pas t’imposer 12h de route coincé entre le concierge, moi et ses foutus lapins ! » Je m’étire et la flemme m’habite. Je regarde rapidement l’itinéraire sur mon téléphone. De la petite route de merde jusqu’à Glencoe, pas mal d’autoroutes, de la petite route de merde. Le refuge.
Je me lève du canapé, laissant Moritz réfléchir à la question et prévenant ma mère qu’elle serait probablement chargée de faire du babysitting aux aurores. Première chose : vérifier la batterie de la voiture. Elle crachote un peu mais elle est opérationnelle. Brave petite. Je fourre une bouteille d’eau et un paquet de biscuit dans la boîte à gant… et ça ferai bien l’affaire. Je baisse les sièges arrières et libère la ceinture pour pouvoir maintenir une cage avec les fixations. Je parviens à régler la question de la garde de Moritz dans des délais raisonnables, au moins, tout le monde peut aller se pieuter l’esprit tranquille.
Ce matin, je ne sais qui de moi ou de mon pupille a le plus le regard dans le vague mais une chose est sûre, c’est que quelques heures de sommeil supplémentaires n’auraient pas fait de mal. Je me fais la réflexion qu’il est grand temps que je me recale sur mes horaires de Poudlard si je ne veux pas me faire zombifier par la rentrée. Une bonne dose de café, quelques tartines et j’accompagne Moritz et retourne à Pré au Lard, et saute dans ma voiture. Un peu de gros rock qui tache, ça devrait me tenir éveiller pendant le reste du trajet.

J’attends le coup de barre de treize heures pour passer un coup de fil à ma sœur. « Salut Moïmoï, comment vas-tu ? » On s’est vus il n’y a pas si longtemps que ça, mais ma sœur et moi avons toujours été très proches. Nous trouvons facilement de quoi occuper la dernière heure de trajet en bavardant. Deux vraies pies. Il faut dire qu’elle a laissé entendre lorsque j’étais chez elle cet été qu’elle ne dirait pas non à un petit deuxième dans la mesure où elle ne pourrait pas compter sur moi pour pouponner. Soit sa remarque était vraiment méchante compte tenu des circonstances, soit ce n’était pas une blague. Et il comptait bien avoir le fin mot de l’histoire. Néanmoins, ce ne serait pas pour tout de suite, le refuge était en vue, et il fallait qu’il raccroche « Ciao ma puce. Un gros bisou à Lizzie et … enfin, j’imagine que je ne peux pas te dire d’envoyer ton mari au diable si tu étais sérieuse. » « Très sérieuse Gus, très très très sérieuse, tu sais que… » « nope, je ne veux rien savoir, trop d’informations, beurk, je raccroche » dis-je en riant. Je ne m’entends absolument pas avec mon beau-frère, bien que je lui sois reconnaissant d’avoir accepté un de mes protégés dans une de ses études cliniques, je considère toujours que c’est un con fini. Je n’ai absolument pas besoin de détails. Une part de moi préfère nettement qu’il soit trop occupé à sauver le monde à l’hôpital pour rouler des pelles à ma sœur, l’autre évidemment, est quelque part rassuré qu’il trouve tout de même le temps de le faire de temps en temps.

Il a à peine le temps de se garer que la silhouette malingre du concierge s’engouffre dans la voiture. Je prends seulement conscience de l’intensité de la pluie, maintenant que la conversation ne m’emplit plus l’esprit. Je réponds amusé : « A wizard is never late, nor is he early, he arrives precisely when he means to.” Combien de fois avions nous lu ce bouquin avec ma mère et ma sœur ? J’ignore si Septimus est un fan de Gandalf, mais c’est sorti tout seul.
Mais visiblement, je me plante de réplique et l’ambiance n’est pas à rire, le concierge blêmit en m’apercevant. S’apprêtant presque à faire demi-tour. Mec, je viens de me taper six heures de route pour tes beaux yeux, tu vas pas en plus faire la tronche si ? Je le regarde un peu dépité. Il finit par me saluer. « Bonjour à vous aussi… Désolé de vous décevoir, mais Aylmer est un tir au flanc, c’est moi votre chauffeur aujourd’hui.» dis-je pour essayer de briser la glace qui semble s’être formé. « Vous n’êtes pas obligé de m’appeler ‘’monsieur le Directeur’’, nous en avons pour six heures coincés ensemble, Fergal devrait suffire. » Je ne me sens pas prêt à affronter monologue sur les lapins ET obséquiosités pendant tout ce temps. Et il ne serait pas très poli de mettre la musique à fond.

Très vite, Septimus détourna son attention de moi pour la porter sur ses petits protégés qui commençaient déjà à faire des leurs. Je n’ai pas très envie que Pan-Pan tape du pied à côté de moi pendant tout le trajet. Et surtout, je ne trouve pas ça très sécuritaire. « Je vois ça oui. Petit mais déterminé. Monsieur Veturia, est-ce que vous verriez un inconvénient à fixer la cage de vos lapins à la sangle à l’arrière ? Il y a un point d’accroche comme vous pouvez le voir… Si je venais à piler pour une raison x ou y je n’aimerais pas que la cage passe de vos genoux à travers le pare-brise." Je marque une pause. J'ai beau être un peu fatigué et surpris de l'accueil, ce n'est pas une raison pour ne pas prendre soin des lapins qui n'ont rien de mandé. Je doute que le concierge accepte d'être séparé six heures de plus de ses animaux. Et soudain je me souviens ed quelque chose qui pourrait aider :"Si vous voulez les surveillez du coin de l’œil…attendez-un instant.» Je me penche vers le siège passager et passe comme je peux mon bras entre la cage et la boîte à gant pour l’ouvrir, et attrape un miroir pour bébé qui s’accroche en dessous du rétroviseur pour pouvoir jeter un œil sur un autre type d’animal potentiellement enclin à faire des bêtises. Il date de l’époque où il m’arrivait de trimballer ma sœur et Lizzie en voiture dans le quartier de ma mère, je n’ai jamais eu le courage de rouler dans Paris. Après tout, j'ai déjà eu à m'occuper d'animaux et d'enfants,

"« Oh et si ça ne vous gêne pas je ferais une pause à la sortie de Leeds, j’ai roulé non-stop depuis ce matin ». Le concierge a l’air assez pressé de se mettre en route et le patelin n’est pas vraiment accueillant. "« Enfin, concrètement il faudra s'arrêter pour faire le plein de toute façon». dis-je l'air angélique. Parce que que ça le gêne ou pas, je m'arrêterai de toute façon.



@Septimus Veturia (+ @Moritz Lazarus & @Professeur W. Aylmer )



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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyJeu 10 Aoû - 19:14



Au bonheur des pompons






feat. Fergal Armitage

Très sincèrement, la réplique de Gandalf issue du premier tome de la trilogie du Seigneur des anneaux aurait en temps normal lancé une discussion enthousiaste, après un rire beau joueur. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, Septimus était à moitié plaqué contre la portière, les bras nerveusement et étroitement resserrés autour de la précieuse caisse de transport abritant ses protégés, en proie à mille sensations, émotions et pensées tourbillonnantes. C’était tout juste s’il n’en avait pas la tête qui lui tournait. Ses joues demeuraient, à son grand dam, colorées d’un délicat rose soutenu. À sa salutation quelque peu brouillonne, Fergal sembla à la fois déstabilisé et contrarié. Sans doute ne s’imaginait-il pas un accueil pareil… Soudain piqué par le remords, le concierge coula un regard coupable à son supérieur ; il semblait si penaud qu’on aurait dit un chiot trop excité qui avait renversé son partenaire de jeu et s’était fait gronder sévèrement.

— Bonjour à vous aussi… Désolé de vous décevoir, mais Aylmer est un tire-au-flanc, c’est moi votre chauffeur aujourd’hui, répliqua Fergal, avant d’ajouter : Vous n’êtes pas obligé de m’appeler « monsieur le directeur », nous en avons pour six heures coincés ensemble, Fergal devrait suffire.

Oh… fut d’abord tout ce que la petite voix de Septimus parvint à croasser.

Ça faisait beaucoup d’informations d’un coup. D’après la familiarité employée par son interlocuteur, lui et le professeur de sortilèges étaient au choix bons ennemis ou proches amis. Il aurait préféré que la seconde option soit la bonne, car il s’entendait plutôt bien avec Wenceslas et ne souhaitait pas faire de faux pas durant les fameuses six heures de route – et encore moins dire du mal de son confrère. Ensuite… Fergal. Fergal. Il pouvait l’appeler par son prénom. Il allait l’appeler par son prénom. Déjà parce que six heures, c’était long – et il n’avait franchement pas l’énergie de pratiquer une gymnastique mentale aussi périlleuse que celle consistant à ne jamais se trouver dans la situation de l’appeler par quelque nom que ce soit – et ensuite, parce que… Eh bien, parce qu’il en avait envie. Ça lui faisait tout chaud dans le ventre, rien que d’y penser.

Mais t’as quel âge, franchement ? s’admonesta-t-il, dépité.

Et puis non. Non, non, non. C’était hors de question qu’il se sente flatté ou joyeux à l’idée d’une once de pseudo-rapprochement artificiel causé par un imprévu. La dernière fois qu’ils s’étaient véritablement adressé la parole, c’était durant le bal de fin d’année, et ça s’était mal fini pour tous les deux. Il ne devait pas s’emballer.

Et puis, il pourrait toujours l’appeler « monsieur le directeur » dans ses rêves érotiques…

Oh là. À tribord toute, mon capitaine. Ça dérape sévèrement.

Septimus toussota pour ravaler la gêne immense qui lui semblait s’étaler en lettres capitales sur son front faisant péniblement barrage au flot puissant de pensées indésirables qui menaçaient de le submerger.

Excusez-moi… J’ai simplement été… surpris. J’ai cru pendant un instant que j’étais monté dans la mauvaise voiture ! se défendit-il faiblement, en espérant que le directeur goberait ce demi-mensonge. Je suis désolé que vous ayez eu à prendre le relais de M. Aylmer, j’espère que ça ne vous embête pas trop… Fergal, acheva-t-il enfin, avec une emphase étrange sur son nom.

C’était bizarre, et pourtant, une irrépressible sensation fit se relever les commissures de ses lèvres. Son cœur battait décidément beaucoup trop fort. L’évitement n’était donc pas une solution viable ; il lui faudrait pratiquer un peu de thérapie d’exposition s’il désirait un jour devenir insensible à sa présence ou au moindre détail de familiarité. Ah, vraiment, si ça avait été un connard fini, ça aurait été plus simple…

Son attention fut dérobée par Golgoth, qui faisait des siennes dans la caisse de transport. Fichu lapin, fichu caractère, fichue bestiole ! Cette diversion bienvenue lui permit toutefois de se calmer – juste un peu, mais ce qu’il fallait pour ne pas imploser en ressassant ce retournement de situation pour le moins inattendu. Si, au départ, cela lui paraissait être la plus mauvaise idée du monde, finalement, c’était aussi une bonne occasion d’avoir une discussion posée et aucun spectateur pour faire ruisseler de sueur le malheureux concierge pris dans les feux d’une passion un chouïa trop intense. Lorsque la situation « Golgoth » fut gérée et que le petit monsieur grognon eut décidé de manger du foin en mâchonnant d’un air furieux, Septimus lança une timide plaisanterie pour dérider l’eau trop fraîche sur laquelle ils naviguaient à vue.

— Je vois ça oui. Petit mais déterminé, répondit son supérieur. Monsieur Veturia, est-ce que vous verriez un inconvénient à fixer la cage de vos lapins à la sangle à l’arrière ? Il y a un point d’accroche comme vous pouvez le voir… Si je venais à piler pour une raison x ou y je n’aimerais pas que la cage passe de vos genoux à travers le pare-brise.

Un rapide regard par-dessus son épaule indiqua au sorcier où se trouvait la sangle destinée à arrimer fermement la caisse à la plage arrière.

Septimus, le corrigea-t-il gentiment. Si je peux vous appeler Fergal, ce n’est que justice que vous m’appeliez par mon prénom… Mais oui, vous avez raison.

Et pourtant, il n’avait strictement aucune envie d’abandonner ses petites boules de poils au mauvais caractère. Il aurait voulu les garder contre lui tout le trajet durant, simplement pour s’assurer que tout allait bien pour eux. Et… Aussi parce qu’ils constituaient une protection matérielle contre la présence de Fergal. Sans eux, il se sentirait nu, vulnérable. Même si le directeur n’en avait probablement strictement rien à secouer, le concierge se sentait idiot d’avoir revêtu son épais manteau de cuir d’occasion, ses bottes de motard éclaboussées de gadoue et tout l’apanage du promeneur prêt à vadrouiller (pantalon cargo, vieux tee-shirt AC/DC et consort). Il avait l’impression que Fergal ne verrait que ça, cette impression de négligence qu’il lui semblait dégager.

Probablement après avoir examiné son air contrit, son supérieur lança :

— Si vous voulez les surveiller du coin de l’œil… Attendez un instant.

Soudain curieux, Septimus reporta son regard trop clair sur le visage de son aîné. Sans surprise, son cœur manqua un battement et repartit dans une course folle. Honnêtement, ça devrait être interdit d’être aussi beau ! Son tempêtement intérieur fut cependant interrompu, parce que Fergal se pencha vers lui. Le concierge aurait parié qu’il ferait un bond, mais il ne bougea pas d’un cil, bien au contraire – est-ce que c’était… de l’espoir ?

Non.

C’était tout ce qu’il avait à répondre à ce corps désobéissant. Qui, bien sûr, envoya des décharges électriques délicieuses dans toutes les fibres de son être lorsque Fergal tendit le bras vers la boîte à gants, se baissant tant et si bien que l’odeur de son shampoing affleura immédiatement à ses narines. L’envie brutale d’enfouir ses doigts dans ses cheveux le prit en traître, et il se mordit les lèvres en priant silencieusement pour que son supérieur ne perçoive pas les battements désordonnés de son cœur, qui étaient si puissants qu’il craignait presque de le sentir crever sa poitrine maltraitée. Heureusement (ou malheureusement), Fergal se redressa assez rapidement avec un miroir dans la main ; que son cadet reconnut aussitôt, car il s’agissait d’un rétroviseur pour enfant qu’il utilisait pour surveiller ses animaux lorsqu’il possédait encore une voiture. Son cœur – le pauvre bougre – fondit aussitôt.

Oh, c’est adorable, merci beaucoup ! le remercia-t-il le plus sincèrement et spontanément du monde. Je vais les installer, vous n’aurez qu’à mettre le rétro pendant ce temps-là, proposa-t-il.

D’un geste déterminé, Septimus rouvrit la portière – qu’il agrippait encore jusqu’ici un peu trop fermement – et affronta à nouveau la pluie battante pour se charger de la lourde tâche de l’arrimage de ses précieux enfants poilus à l’attache située sur la plage arrière. Une fois sûr et certain que tout tenait bien et qu’ils étaient retenus comme il le fallait, il referma la portière arrière et se coula sur le siège passager pour la deuxième fois dans un soupir soulagé en claquant la porte sur lui. Il laissa filer quelques secondes, essuyant son visage moucheté d’eau avec le revers de son lourd manteau ; d’un geste d’épaules sec, il le fit glisser le long de ses bras pour s’en défaire un peu maladroitement et l’accrocher à la tête de son siège. Ses contorsions laborieuses l’obligèrent à se hisser un peu plus, ce qui fit se relever son vieux tee-shirt délavé sur son ventre pâle, révélant également des reins striés de cicatrices blêmes – traces du tristement célèbre « martargenté », un martinet vendu en masse auprès des familles de sorciers dites nobles pour éduquer leurs enfants récalcitrants. La petite subtilité de l’objet, c’était qu’il laissait, comme son nom l’indique, de larges cicatrices argentées pour chaque passage correctif ; la chose était marketée comme « laissant un souvenir impérissable des valeurs indispensables à inculquer aux jeunes ».

Une fois correctement installé, Septimus attacha sa ceinture et adressa un petit sourire d’excuse timide à Fergal pour rattraper son attitude lorsqu’il était arrivé. S’habituerait-il à cette sensation vertigineuse qui le prenait dès qu’il tournait la tête vers lui ? À cette impression de se pencher au-dessus du vide et de se sentir pousser des ailes ? Parce que c’était sans doute très grisant, mais c’était également très dangereux de se bercer d’illusions.

— Oh et si ça ne vous gêne pas je ferai une pause à la sortie de Leeds, j’ai roulé non-stop depuis ce matin. Enfin, concrètement il faudra s'arrêter pour faire le plein de toute façon, précisa le directeur.

Oh, bien sûr ! Et si vous avez besoin d’un petit massage pour vous détendre les épaules… je vous dois bien ça, après tout !

L’espace de quelques secondes, tout allait très bien. Puis Septimus prit conscience qu’il avait dit ça à voix haute.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyJeu 10 Aoû - 22:01

Le temps semble être suspendu, ou plutôt s’étirer. Longuement, très longuement. Le silence, le malaise rend l’habitacle encore plus étroit qu’à l’accoutumée. Je me demande ce qui peut bien rendre Septimus si…empêtré en ma présence. Ton son être semble me dire qu’il préfèrerait être ailleurs. De la blague, je passe à la réponse terre à terre. Je ne sais pas vraiment quoi faire de ce comportement, je veux dire, objectivement, à moins qu’il refuse de poursuivre, il va bien falloir qu’on fasse ce trajet puisqu’il ne veut pas utiliser d’autres moyens de locomotion.
Après un long silence et un malaise palpable, le concierge finit par me répondre. Un poil moins crispé peut être. Est-ce que je suis un directeur trop impressionnant ? Je ne sais que notre premier entretien a été un peu tendu, mais je ne crois pas avoir été excessivement dur compte tenu de la situation… Il finit par m’expliquer qu’il a eu peur de s’être trompé. Je ne sais pas si c’est la vraie raison, d’un autre côté : quelle idée de se jeter dans la première voiture venue, je n’ai même pas eu l’occasion de sortir lui expliquer.
Je prends sur moi et essaie de me montrer plus aimable. Après tout, il n’y est pour rien dans ce changement de plan. « Heureusement, je n’essayais pas de vous kidnapper. » dis-je avec un sourire. « Ne vous inquiétez pas, j’aurais apprécié que mon cher camarade me prévienne un peu plus tôt, mais il saura me renvoyer l’ascenseur. Et puis je suis presque certain que je suis meilleur pilote que lui. » dis-je un brin bravache. Dans mon souvenir, Wenceslas ne conduisait pas très souvent, encore moins six heures d’affilées. Je revenais d’un voyage à moto en Europe : j’étais rodé.

Le concierge semble néanmoins un poil moins hostile depuis que je lui avais proposé de m’appeler par mon prénom. Tout n’est peut être pas perdu pour les prochaines heures. Un de ses pensionnaires finit par faire du bordel. J’ignore quel est le problème exactement, et j’espère qu’il ne va pas être casse-pied pendant tout le voyage, c’est mauvais pour la concentration. Je propose donc un arrangement, peu sûr de mon succès. Je suis agréablement surpris de constater que mon passager abonde dans mon sens. Un souci en moins.
Pour faciliter la séparation, je me souviens néanmoins qu’il me reste le rétro que j’utilisai pour Lizzie quand elle était plus petite. Je me sens légèrement dévisagé…il faut dire que je n’ai pas une grosse voiture, et je suis malheureusement obligé d’empiéter sur l’espace vital de mon collègue. C’est peut-être un peu déplacé, j’aurais dû lui expliquer que j’avais besoin d’ouvrir la boîte à gant ou lui demander de le faire. Bon, maintenant, autant en finir rapidement. « Excusez-moi pour l’encombrement, vous devriez pouvoir respirer de nouveau. » dis-je une fois le rétro en main et l’espace libéré, notant bien son autorisation de passer à mon tour à une appellation moins formelle. «Allez-y je me charge de ça. » J’avoue que la pluie battante ne me donne pas très envie de sortir.
Je profite de l’intermède pour régler mon GPS sur le retour, mettre ma playlist en attente. Quand Septimus revient, il est bien trempé. Je remarque son t-shirt AC/DC, ce qui ne manque pas de me faire sourire. On devrait au moins s’entendre sur la musique. Le silence c’est pas mal, mais la musique m’aide à me concentrer, surtout sur l’autoroute monotone. Alors que je pense au trajet qui m’attend, mon regard surprend les cicatrices sur le corps frêle du concierge et je détourne pudiquement les yeux. Merde, j’ai déjà vu ce genre de marques quand je bossais dans un foyer ou à l’écurie. Généralement les connards qui torturent les enfants et les animaux sont de la même espèce et partagent leurs bons plans. Le pauvre vieux n’a décidément pas l’air d’avoir eu une vie très agréable jusque-là. J’aimerai faire un geste ou dire un mot de compassion, mais ça me paraît très inapproprié ou en tout cas trop intime pour ce genre de cas de figure.

Je ne sais pas s’il a surpris mon regard, mais je préfère ne pas laisser de nouveau s’installer une ambiance gênante, alors je fais ce que je sais le mieux le faire dans ce cas là. Faire une blague nulle : « On croirait que vous sortez de festival, on a beau être en plein été, il y a toujours une averse à un moment où un autre. Il manque juste la musique. » dis-je avec un sourire amusé. « Bon ceci dit, j’ai de quoi la fournir. » Je désigne l’icône sur le tableau de bord. J’exagère un peu, nous avons eu beau temps lors du paléo avec Moritz, mais c’est 100% dû au fait que le festival n’a pas lieu au Royaume-Uni.

Puis Septimus me confirme qu’il a bien pris note de mon besoin d’une pause. Avant de me proposer un massage. De me proposer un massage ? Je le regarde, pour être sûr d’avoir bien compris. C’est une blague ? Enfin, je suppose, c’est dit si …sérieusement ? Je ne maîtrise vraiment pas le mode de communication de mon collègue. Je ne sais pas trop ce que je suis censé répondre. Est-ce que je dois rire ? Je suis légèrement déstabilisé. Je botte en touche du mieux que je peux : « Oh, je me contenterai d’un café ne vous inquiétez pas ! »
Est-ce que je suis en train de me foutre dans une galère ? « Allez, toute la troupe est attachée, on y va ! » J’appuie sur l’accélérateur et démarre tranquillement. Courage, on est bientôt arrivé. Mon téléphone sonne, un appel de ma sœur. Je le refuse : chouchoute on vient de se parler pendant deux heures, je pense que cela peut attendre. Visiblement elle pas. Je refuse à nouveau : je conduis en compagnie et elle le sait.



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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyDim 13 Aoû - 19:15



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feat. Fergal Armitage

Après la demi-vérité qu’il lui servit en guise d’excuse, Fergal sembla très légèrement se détendre. D’un autre côté, Septimus pouvait comprendre que son attitude soit mal interprétée par le directeur ; ce dernier s’était proposé pour une tâche longue et pénible pour rendre service, et voilà comment il était accueilli ! Il ne devait pas être enchanté à l’idée de passer six heures d’affilée dans la cabine étroite de la voiture en sa compagnie imprévue. Heureusement, le concierge n’avait aucunement l’intention d’être volontairement un copilote exécrable ; il était bien décidé à faire de son mieux pour lui être agréable – même si cela impliquait de contenir le marasme d’émotions qui bouillonnait au fond de lui.

— Heureusement, je n’essayais pas de vous kidnapper, plaisanta Fergal avec un sourire qui rassura son employé. Ne vous inquiétez pas, ajouta-t-il, j’aurais apprécié que mon cher camarade me prévienne un peu plus tôt, mais il saura me renvoyer l’ascenseur. Et puis je suis presque certain que je suis meilleur pilote que lui.

Cette dernière assertion arracha un petit rire – quoiqu’encore un peu coincé – au plus jeune des deux hommes.

Mon kidnappeur aurait eu l’air fin, avec un sorcier sans pouvoirs et deux lapins grognons ! railla-t-il, assez amusé à cette idée. Tant mieux si nous avons gagné au change, ma foi. Je ferai un tableau comparatif, si d’aventure je me trouvais véhiculé par M. Aylmer, ajouta Veturia en haussant un sourcil goguenard.

Il se sentait soulagé qu’il accepte la perche tendue et qu’il n’ait visiblement pas mauvaise opinion de Wenceslas. Le contraire aurait été embarrassant (enfin, plus que ça ne l’était déjà). Ainsi, il apprit également qu’il avait été prévenu aussi tardivement que lui – qui l’avait carrément découvert sur le moment –, mais qu’il avait tout de même accepté de dépanner le professeur et le concierge. C’était… étonnamment gentil. Une bulle chaude de reconnaissance amplifia inopportunément les sentiments à fleur de peau en pagaille de Septimus, mais il fut sauvé par l’intervention de Golgoth. Fergal proposa ensuite d’installer les lapins sur la plage arrière pour la sécurité de tout le monde, ce qu’il accepta sans broncher ; c’était la solution la plus logique.

Cependant, il ne s’attendait pas à ce qu’il se penche vers lui au point d’en sentir l’odeur de son shampoing ! Le directeur fouilla un instant dans la boîte à gants, puis en extirpa un rétroviseur pour bébé, sans prendre conscience de l’état dans lequel il mettait Septimus. Enfin, il se redressa, au grand soulagement de son passager.

— Excusez-moi pour l’encombrement, vous devriez pouvoir respirer de nouveau.

Il ne croyait pas si bien dire ! Le concierge avait fini par retenir sa respiration quelques instants avant qu’il ne se relève, craignant que Fergal ne perçoive l’alourdissement de son souffle et des battements de son cœur.

C-Ce n’est rien, bafouilla-t-il, écarlate.

Lorsqu’il se rendit compte de la nature de l’objet, son comportement changea du tout et au tout et il le remercia chaleureusement, ravi de pouvoir veiller sur ses petits protégés sans se faire un torticolis – car, rétro ou pas rétro, il se serait contorsionné pour s’assurer régulièrement de leur bien-être. L’idée bienvenue de Fergal lui épargnait des nuits douloureuses. Septimus proposa donc d’aller les installer à l’arrière, ce que son conducteur accepta, laissant son collègue affronter le mauvais temps tandis qu’il installait le rétro.

Une fois de retour, le sorcier se débarrassa de son manteau ruisselant en se tortillant tant bien que mal pour le suspendre à son siège. Avisant que sa petite gymnastique avait relevé son vieux tee-shirt, il le rabattit maladroitement d’une main ; ses jointures effleurèrent le relief familier de ses cicatrices, et il jeta un regard anxieux à Fergal pour s’assurer qu’il n’avait rien vu. Ce dernier se fendit d’un sourire – qui fit chanceler les prunelles bleues du cadet et hérissa ses avant-bras de frissons –, sans rien laisser paraître de ce qu’il avait ou non remarqué :

— On croirait que vous sortez de festival, on a beau être en plein été, il y a toujours une averse à un moment où un autre, plaisanta-t-il. Il manque juste la musique. Bon, ceci dit, j’ai de quoi la fournir, ajouta le directeur en désignant le tableau de bord, sur lequel Septimus remarqua une playlist.

Soulagé de se trouver en terrain connu, Septimus sauta à pieds joints dans la discussion sans chercher à comprendre le lien de cause à effet qui l’avait mené à cette remarque triviale.

C’est pour ça que je préfère les concerts en intérieur ! Qu’est-ce que vous avez de bien en réserve ? l’interrogea-t-il, sincèrement curieux d’en apprendre davantage sur ses goûts musicaux. Pas de quoi danser un menuet, j’imagine, osa-t-il ajouter, pour souligner que l’incident était définitivement clos et avec un brin de malice dans la voix.

Quelques instants plus tard, Fergal lui signala qu’ils devraient faire une pause à Leeds. Spontanément, Septimus lui assura qu’il n’y avait aucun problème, avant de s’entendre lui proposer un massage.

Merlin tout-puissant.

Si Fergal ne s’était pas mis à le dévisager d’un air interloqué, il se serait volontiers frappé le front de la main jusqu’à y creuser un puits pour y jeter à tout jamais sa parfaite crétine de caboche, apparemment déterminée à tout gâcher dès que le directeur pointait le bout de son nez. Évidemment mortifié par sa propre bévue, il se demanda en paniquant ce qu’il était censé répondre pour amortir sa proposition complètement déplacée, mais il fut devancé par la victime malheureuse de sa maladresse pathologique :

— Oh, je me contenterai d’un café ne vous inquiétez pas !

Ce à quoi Septimus répondit un peu précipitamment par un rire légèrement enroué. Voilà, c’était une blague – rien de plus. Et certainement pas une véritable proposition de massage.

Je ne dirai pas non à un café non plus, croassa le concierge, peinant à se remettre de la honte qui lui brûlait les pommettes.

Bon sang, mais comment est-ce que je vais survivre à ce voyage ? se demanda-t-il, en désespoir de cause.

— Allez, toute la troupe est attachée, on y va ! lança le directeur, coupant court à son désarroi intérieur.

La voiture démarra aussitôt, et Septimus se renfonça dans son siège en croisant les bras, pour se sentir un peu moins vulnérable, un peu moins mis à nu. C’était comme si tout ce qu’il avait péniblement appris au cours des trente-sept dernières années ne lui servait plus à rien pour dissimuler le (trop) évident désir qui le bouffait à chaque fois qu’il croisait son supérieur. Au-delà de l’humiliation – qui était un sentiment assez connu du concierge –, ça avait quelque chose d’irritant. Trahi par son propre corps ! Tout ça pourrait rester une bête attirance courtoisement tue, qui finirait par se diluer toute seule avec le temps. Mais non, il fallait qu’il lâche ce genre de phrases délirantes. Pourquoi était-il comme ça ? Il réprima un soupir et détourna la tête pour observer le paysage après avoir jeté un regard au rétroviseur pour s’assurer que l’objectif du voyage se tenait bien paisiblement dans sa caisse. Il s’était tellement posé cette question toute sa vie qu’elle n’avait plus aucun sens, désormais.

Le son d’un appel le tira de ses réflexions maussades et il reporta son attention sur le tableau de bord qui affichait le nom d’une femme. Fergal le déclina immédiatement. Septimus ne commenta pas ; il ne voulait sans doute pas déranger son passager avec un appel personnel – ou ne pas s’embarrasser de sa présence s’il s’agissait d’un appel intime. Sans qu’il puisse s’en empêcher, ses yeux descendirent sur les mains posées sur le volant. Pas d’alliance. L’appel retentit à nouveau ; c’était toujours la même femme, mais le conducteur refusa encore, l’air presque agacé.

Après une courte hésitation, le concierge décida de dissiper tout malentendu :

Si vous voulez répondre, ça ne me dérange pas. J’ai mes filtres auditifs, précisa-t-il en tapotant la poche fermée de son pantalon cargo.

D’un naturel très curieux – et même franchement commère sur les bords –, il aurait aimé poser des questions. Qui était-ce ? Qui était-elle pour lui ? (Était-il célibataire ?) Mais, confusément, il sentait que c’était hors de propos. Enfin, l’était-ce vraiment ? Ils n’avaient rien à faire, après tout. Avant de se décider à émettre un début d’interrogation timide, il reporta son regard sur le visage de Fergal, attendant une réaction à son commentaire.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyLun 14 Aoû - 15:19

J’essaie de détendre l’atmosphère, espérant secrètement que si Septimus ne souhaite réellement pas voir ma tête, il fasse semblant de dormir pendant le trajet plutôt que de me laisser patauger dans une de ces conversations où les silences s’étirent et la gêne s’installe. Un bon vieux silence consenti vaut mieux qu’un long très long moment pénible à faire semblant de s’entendre. Heureusement… l’atmosphère glaciale semble se décongeler un peu alors que j’essaie de plaisanter. Ouf. C’est ça, fait donc un tableau comparatif, sur celui-ci, je suis quasiment sûr de gagner haut la main. Ça n’est pas tous les jours que ça m’arrive.
Je montre à Septimus le matériel dont je dispose pour installer ses compagnons, et nous finissons par être prêt à nous mettre en route. Je ne sais pas vraiment quoi penser de mon collègue. Il navigue entre une pâleur et une rougeur extrême, et je n’arrive pas à voir ce qui peut bien le mettre si mal à l’aise. Je ne crois pas m’être montré mécontent d’être là ou trop désagréable. Il est malade en voiture ? Inquiet du déroulement du trajet ? La palette d’émotions qui traverse son visage est tellement varié que j’ai le sentiment de manquer de la clé pour le décodage. Et je manque sûrement même d’un trousseau complet, quand j’aperçois les cicatrices qui lézardent son corps, je me rends compte que les secrets qu’il détient sont probablement douloureux pour beaucoup. La violence, son accident magique, son changement de carrière. Peut-être que ce n’est pas vraiment à propos de moi, mais simplement sa période d’ajustement à quelque chose de nouveau.

L’air de rien, je le complimente sur son t-shirt, ça le détendra peut être ? En tout cas, ça m’aide moi à lancer la suite des événements, et ce n’est pas plus mal.  Il accepte mon café, et m’indique qu’il a une préférence pour les concerts en salle. J’essaie de l’imaginer se déchaîner sur un solo de guitare… Oui…pourquoi pas. Finalement, j’y arrive mieux que de l’imaginer à danser le menuet :

« Je ne suis pas difficile moi, tant qu’il y a de la bonne musique et une bière pas trop chaude, je me fais aux conditions. Mais je ne suis pas mécontente d’avoir eu beau temps pour le Paléo cet été» dis-je avec un sourire amusé. C’est qu’on se fait vieux et qu’on avait déjà bien mangé la sauce au camping avec Moritz auparavant. « Effectivement, je vous avoue que je n’ai pas la moindre idée d’un morceau approprié pour le menuet. » J’allume l’application musicale sur le tableau de bord et affiche la bibliothèque de playlist : epic battles (pour le Power & le Folk metal), road trip (pour le rock, le folk, la country), Hardway to hell (Heavy metal et classiques du Hardrock), Disney (ça c’est pour Lizzie), Moritz, Entraînement de Boxe (plutôt hip hop et gros sons electros), course à pieds ( une playlist avec une montée de 150 à 180BPm electro. « Mais vous avez mes playlists ici, sinon, vous pouvez mettre ce que vous voulez. » Le concierge avait vécu chez les moldus jusque-là, je lui faisais confiance pour se dépatouiller avec l’interface de recherche. J’allais maintenant être trop occupé à rouler pour pouvoir jouer les dj de toute façon.

Et visiblement, il n’était pas prévu que nous écoutions quoi que ce soit sans l’intervention des notifications de ma sœur. Peste ! Elle ne pouvait pas attendre ? Si je ne décroche pas c’est pour une bonne raison non ? Mon collègue me propose gentiment de décrocher : « Vous savez, je viens déjà de discuter deux heures avec ma sœur, je ne pense pas qu’il reste grand-chose d’urgent à se raconter ! Et encore moins de secret, ne vous en faites pas » Je trouverai ça prodigieusement incorrect de l’obliger à mettre des boules quies pour prendre un appel. Soit c’est très privé et ça attend, soit ça ne l’est pas.  
J’appuie une nouvelle fois sur le refus d’appel depuis mon volant et continue ma route. Septimus a tout le loisirs de parcourir la banque de musique, et moi de ne pas me tromper d’embranchement vers Leeds.

Mais j’ai à peine passer le panneau qu’une notification de SMS priorité haute s’affiche sur le tableau de bord. Je lance la lecture, la voix mécanique me débite lentement : « FERGAL ARMITAGE. Si tu ne décroches pas ce téléphone tout de suite, je transplane dans ta voiture avec ta nièce, et ce sera toi qui l’écoutera se plaindre pendant les six prochaines heures. Elle est furieuse que tu aies choisi le moment où elle était au piano pour appeler, et elle ne me lâche pas. DECROCHE TON PUTAIN DE TELEPHONE. » Je regarde Septimus un peu embarrassé : « Bon, ça a le mérite d’être moins réaliste qu’une beuglante. Mais visiblement… le devoir m’appelle. »

J’appuie sur le rappel, la tonalité a à peine le temps de retentir que la douce voix surexcitée de Lizzie pépie dans le téléphone :
« Fergaaaal ?
- Oui ? Bonjour Lizzie, tu as un message urgent parait-il ? Je suis en voiture avec un collègue, je compte sur toi pour faire vite.
- oOOoOOh c’est Siwan ? »

Je soupire, j’entends au loin Moïra qui houspille sa fille en lui rappelant que les histoires des adultes sont compliquées et se lance dans un charabia que je coupe péniblement.
« - Non, tu sais bien que nous nous sommes séparés. Alors ? Qu’est-ce que tu voulais me dire ?
- Mais c’était peut-être pour de faux ! Ce serait mieux quand même. »

Je m’applique à ne pas croiser le regard de Septimus et à me concentrer sur la route. Il me semble que je pourrais décrire les différentes nuances de gris du béton à la perfection. Oui, moi aussi j’aurais préféré que ce soit une blague, mais choupinette, des fois aimer les gens, c’est leur laisser l’opportunité de partir. Mais je ne lui réponds rien, sa mère souffle derrière, et le silence s’épaissit. Cocotte, il va falloir que tu apprennes qu’on n’a pas toujours ce qu’on veut, même avec moi. Je sais que je suis le tonton gâteau qui dit oui à trop de choses, mais je n’ai pas ce pouvoir-là.
« BREF devine-quoi ?
Ton père a enfin réussi la chorégraphie que tu essaies de lui apprendre depuis Noël ? »
Je doute que ce soit la raison de son appel, mais j’essaie de détendre l’atmosphère et quoi de mieux que de me moquer de mon insupportable beau-frère.
« Oulah non, tu rigoles, j’ai abandonné ! Il craint trop »
A qui le dis-tu ma poupée jolie. Tu prêches un convaincu de la première heure.
« Nooon, je vais être grande sœur, tu savais ça ?? Maman elle t’a rien dit au téléphone hein ? elle avait promis que ce serait moi »
C’est le moment où le temps s’arrête. Mon cerveau reptilien se souvient que nous venons de rentrer sur l’autoroute et que piler serait donc une très mauvaise idée pour notre survie à tous et qu’il faut donc continuer de distinguer les différentes nuances de gris derrière l’émotion qui me monte aux yeux. Mon petit bébé va être une grande sœur. J’ai la voix un peu rauque quand je lui réponds :
« Non, elle a tenu paroles. Eh bien félicitations, en voilà un bébé qui va avoir de la chance, tu  seras une merveilleuse grande sœur. Quand alors ? »
La plus si petite rit de contentement : « En février ! Tu crois que je serais une bonne grande sœur ?
Sûr et certain, essaie juste de ne pas lui apprendre trop de bêtises d’un coup ! »


Elle se lance dans un monologue sur la nouvelle chambre, les choses à acheter et je n’écoute plus vraiment. La seule chose pour lequel je suis bien obligé de remercier mon beau-frère, c’est cette merveilleuse petite. Et le non moins merveilleux bébé à venir. M ais tant de sentiments contraires se mêlent, une pointe de jalousie, pour cette famille parfaite que je n’aurais probablement jamais, plus à mon âge. Une pointe d’appréhension aussi, est-ce qu’Evrard prévoit de se comporter comme un humain moyen les premiers mois, puisque je ne vais pas pouvoir venir aider Moïra toutes les nuits en m’échappant de Poudlard. Est-ce que ma mère a prévu de venir l’épauler ? Une pointe de culpabilité, puisque je ne devrais pas ressentir cela, j’ai Moritz maintenant. Est-ce que ma maison sera toujours chez lui ? Est-ce que maintenant que sa maman d’accueil va mieux, il ne va pas finir par vouloir y retourner ? Est-ce que la protection à l’enfance ne va pas préférer une situation plus classique pour lui ? Et un jour, il finira bien par vouloir chercher ses parents biologiques, est-ce que ma présence aura toujours un sens ?  

Je bénis cette petite d’être aussi bavarde et de se contenter de mon autopilote de « hmm », « cool » qui lui donnent l’impression que j’écoute. Ou qui lui suffisent en tout cas. Je doute que Septimus ou même ma sœur ne soit dupe. Mais elle n’a pas encore 9 ans, j’ai l’avantage de la pratique.
« Mais si j’ai plus envie d’être grande sœur, je peux venir chez toi ? » la voix timide, inquiète qui tranche avec la personnalité de ma nièce me fait oublier mes propres tergiversations.
« Tu peux, tu pourras toujours venir chez toi, si le bébé, ta mère, ton père, ton copain ou ta copine te saoule. Ou même sans raison. Ok ? Il n’y a pas de conditions.
Comme ça, je pourrais jouer avec Moritz ! Il est là ?
Non, il est chez ta mamie.
C’est vrai ??? MAAAMAAAN ON PEUT TRANSPLANER CHEZ MAMIE ??? »

J’entends le téléphone posé sans ménagement sur la table. Je raccroche. Je mets le clignotant vers la station essence.

« Excusez-moi Septimus. Famille de bavard. Mais…c’est le problème de quelqu’un d’autre maintenant. » Ma sœur, ma mère…Je me gare et fixe un instant le parking dans le blanc des yeux. Je me sens épuisé d’avance. « Je vous l’offre ce café ? » dis-je en ouvrant ma portière. Finalement, j'espère qu'il ne s'est pas gêné pour mettre ses boules quies. La pluie qui me tombe dessus à grosses gouttes, les émotions... Le sortilège qui masque habituellement tous mes tatouages sauf celui de l'elfe sur mon bras cesse de fonctionner. Je n'ai pas l'habitude de les montrer à Poudlard. En dehors de Siwan pour des raisons évidentes - peut-être pas si évidentes, j'imagine que Dumbledore ou les autres grands Directeurs de Poudlard auraient probablement pu maintenir un sortilège et faire l'amour en même temps, mais hey je peux pas être bon partout, et dans ce cas de figure, je n'ai pas choisi le camp de la sorcellerie - et Blaze... Pour des raisons encore moins évidentes : puisque ce petit con m'avait piqué mes fringues et que je venais de piquer une tête prétendument solo dans un lac gelé. Bref, ce genre de révélation ne m'arrive que très rarement. Je suis un peu frustré et je ne sais pas trop quoi dire alors que je contemple mes bras. Surprise surprise. EH bien je ne dis rien. Par pitié. Un café.


Tatouage :
Il s’en rend compte impair
Il ne s’en rend pas compte pair



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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyJeu 17 Aoû - 16:44



Au bonheur des pompons






feat. Fergal Armitage

Le simple compliment nonchalant de Fergal sur son tee-shirt fit immensément plaisir à Septimus ; de façon sans doute un peu démesurée, mais surtout parce que cela lui disait plusieurs choses pas déplaisantes. D’une part, que le directeur était bien disposé à son égard malgré son entrée en matière peu agréable, et d’autre part qu’il partageait sans doute les mêmes goûts musicaux que lui. Et quand on était coincé pendant six heures dans une petite voiture avec un presque-inconnu qui nous faisait tourner la tête, la musique était un point commun nécessaire, si ce n’était vital. Il ne leur restait que ça pour se distraire et dissiper un silence pesant de non-dits qui risquait de les faire suffoquer.

— Je ne suis pas difficile moi, tant qu’il y a de la bonne musique et une bière pas trop chaude, je me fais aux conditions. Mais je ne suis pas mécontent d’avoir eu beau temps pour le Paléo cet été, sourit Fergal. Effectivement, je vous avoue que je n’ai pas la moindre idée d’un morceau approprié pour le menuet, ajouta-t-il en tapotant sur son tableau de bord pour ouvrir le menu musical, où s’affichait une liste de playlists personnelles.

Le Paléo ? répéta son copilote pensivement, accentuant si bien le mot français qu’il était impossible de ne pas noter qu’il possédait un certain don pour cette langue. Ça sonne français, mais ça ne me dit rien.

Il se concentra ensuite sur les noms des playlists, qui dénotaient – comme il l’avait pressenti – un goût marqué pour le rock et les grosses basses.

— Mais vous avez mes playlists ici, sinon, vous pouvez mettre ce que vous voulez, suggéra le large bonhomme pour l’inviter à choisir.

J’ai l’impression qu’on a les mêmes goûts, rit Septimus en reconnaissant largement les chansons dans les playlists dédiées au rock et à l’électro.

En réalité, explorer la banque musicale de quelqu’un avait quelque chose de très intime. On y trouvait souvent les chansons qui accompagnaient la joie comme le chagrin et les nuits d’insomnie – et le nom, ainsi que la composition des playlists pouvaient en dire long sur une personnalité. Outre le goût marqué pour le rythme des guitares et des basses, il reconnut le prénom de Moritz et se rappela qu’effectivement le garçon se trouvait sous la tutelle du directeur. Il se demandait ce qui les y avait amenés et quelles motivations avaient poussé Fergal à s’occuper personnellement de l’élève. Aimait-il autant les enfants que lui ? Avait-il jamais caressé l’idée de fonder une famille ? Septimus aurait souhaité lui poser tellement de questions intrusives que c’en était affolant. Lui-même se sentait troublé par ce désir galopant d’apprendre à le connaître, après avoir passé des mois à le fuir comme la peste. Ça n’avait vraisemblablement pas fonctionné et sans doute devait-il plutôt prendre conscience qu’Armitage était un être humain comme les autres pour se défaire de cette attirance irrépressible. Toutefois, ça n’arrangeait pas ses affaires de se trouver des atomes crochus avec lui, pas plus que de se rendre compte qu’ils avaient peut-être une inclination similaire pour le bien-être des jeunes ; c’était un peu son point faible, les gosses. Il se faisait souvent avoir par les bouffées de tendresse qu’ils provoquaient chez lui ; et il n’était pas sûr de survivre à la vision d’un Fergal paternel avec un adorable bambin. C’était encore mieux que de l’imaginer avec un lapin dans les bras.

Mais tu dérailles complètement, mon pauvre.

Le désirer, c’était une chose, mais s’y attacher en était une autre – qu’il ne voulait vraiment, vraiment pas affronter. Surtout lorsqu’il était aussi évident que ça ne serait jamais réciproque.

Il est probablement hyper hétéro, en plus, songea-t-il piteusement en continuant de parcourir les listes de chansons. Je suis juste le pathétique cliché du mec désespérément attiré par un hétéro.

« Entraînement de boxe » ? lut-il avec curiosité, avant de reporter ses yeux bleus sur Fergal, détaillant le relief de ses bras musclés. J’ignorais que vous boxiez en plus du footing.

Une vision un peu trop claire d’un Fergal en tenue de boxe, dégoulinant de sueur, l’invita à ne pas s’attarder plus longuement que nécessaire sur cette idée – au risque de se sentir rougir une énième fois. Il commençait à croire que son interlocuteur avait été spécialement envoyé pour le mettre dans tous ses états, tant il peinait à ne pas s’extasier à chaque découverte d’un pan de sa personnalité.

Et « Disney » ? s’amusa-t-il. C’est pour Moritz aussi ou vous avez un faible pour ce bon vieux Walt ? l’interrogea le concierge, taquin.

Mais une nouvelle tentative d’appel de l’inconnue coupa court à leur discussion musicale. Un peu gêné, Septimus lui proposa de mettre ses filtres auditifs pour lui permettre de décrocher.

— Vous savez, je viens déjà de discuter deux heures avec ma sœur, je ne pense pas qu’il reste grand-chose d’urgent à se raconter ! Et encore moins de secret, ne vous en faites pas, le rassura Fergal en déclinant encore l’appel d’un geste assuré.

Sa sœur, nota-t-il avec un soulagement qui le contraria énormément.

Il ne devrait pas se réjouir que cette femme insistante ne soit pas sa compagne. Quand bien même il était très sensible à sa présence et à son charme, il n’était pas censé être préoccupé par son statut marital ou ses engagements sentimentaux. C’était une réflexion de partenaire jaloux. Sauf qu’il n’était – et ne serait – pas son partenaire, et qu’il n’avait jamais été jaloux de toute sa vie ; pour être jaloux, il fallait probablement éprouver ce qui se rapprochait d’un sentiment amoureux. Le fait est que Septimus Veturia n’était jamais tombé amoureux de toute sa vie. De qui, de toute façon ? Et dans quelles circonstances ? Ça ne l’intéressait même pas. Alors pourquoi se surprenait-il à se sentir plus léger à l’idée que Fergal soit célibataire ?

Non, se flagella-t-il pour la seconde fois depuis le début de cette grotesque aventure.

Malgré lui, il décocha un sourire un peu trop large à Fergal en réponse à sa déclination apaisante.

Arrête de le regarder comme si c’était la huitième merveille du monde, gémit-il intérieurement.

Il était tellement ridicule. Le plus cruel était d’en avoir douloureusement conscience.

Son auto-apitoiement fut cependant interrompu par une notification marquée « urgente » sur le tableau de bord. D’un doigt, le conducteur lança la lecture automatique du message – qui n’était, eh bien, pas franchement agréable. Septimus se mordit les lèvres pour ne pas rire en croisant le regard gêné de Fergal.

— Bon, ça a le mérite d’être moins réaliste qu’une beuglante. Mais visiblement… le devoir m’appelle.

Si le devoir vous appelle, alors…, l’invita le concierge en désignant le tableau de bord d’une main surprenamment élégante, quelques accents amusés dans la voix.

Tandis que l’appel se lançait et qu’une voix de petite fille résonnait presque aussitôt dans l’habitacle avec une certaine excitation, Septimus se perdit à nouveau en réflexions. Ainsi, il était tonton. Et, à entendre l’affection difficilement oubliable dans sa voix grave, il prenait son rôle à cœur. Se calant plus confortablement, le sorcier se blottit contre la portière vibrant au rythme des kilomètres avalés, y appuyant son coude pour poser sa joue dans sa main. Regarder le paysage permettrait à Fergal de se sentir moins observé, moins écouté ; en tout cas, c’est ce que Septimus aurait aimé qu’on fasse pour lui. Est-ce qu’il était censé mettre ses filtres auditifs ? Est-ce que son chauffeur s’offenserait d’avoir laissé traîner une oreille ?

Siwan.

Il ne connaissait aucune Siwan à Poudlard dans l’équipe pédagogique. Et il comprit mieux pourquoi quand l’oncle désabusé répliqua qu’ils s’étaient séparés.

Et voilà : hétéro. Je te l’avais dit.

Mais célibataire, contre-attaqua une voix pleine de ronrons satisfaits.

Il se serait volontiers mis des baffes. D’autant plus en jetant un coup d’œil furtif à Fergal, qui s’était muré dans un silence pénible devant l’insistance de sa nièce qui lui suggérait qu’il s’agissait d’une blague. Immédiatement, le concierge compatit et détourna les yeux pour éviter de le dévisager. C’était peut-être récent, cette séparation. Ça expliquerait pourquoi la petite en parlait encore – à son âge, on oubliait très facilement – et pourquoi l’homme pourtant d’un naturel plutôt affable à côté de lui paraissait avoir glissé dans un monde en noir et blanc. La mélancolie, c’était un sentiment que connaissait très bien le cadet.

Fergal tenta de dévier la conversation par une plaisanterie, mais la gamine lâcha une nouvelle bombe qui fit taire son oncle un autre instant suspendu. Cette fois, Septimus avait complètement tourné la tête vers lui, s’apprêtant à lui adresser un sourire de félicitations, mais l’émotion palpable qu’il lisait sur son visage et le ton rauque de sa voix lorsqu’il reprit la parole l’en dissuadèrent. La conversation reprit ensuite comme si de rien n’était – et le sorcier, sans s’en rendre compte, étira un petit sourire attendri assorti d’un regard qui ne trompait personne à l’écoute de cette tendresse qui transpirait dans chaque mot de cette discussion –, mais il ne quitta pas son chauffeur des yeux, inquiété par le mur qu’il sentait soudain dressé entre eux. Cette nouvelle, si elle semblait l’émouvoir positivement, apparaissait aussi comme un rappel difficile – de quoi ? De cette séparation récente ? Avait-il des projets d’enfants ? Quoi qu’il en soit, ses yeux pâles cherchaient sans insistance le regard de Fergal pour lui assurer au moins un peu de compassion, si ce n’était de soutien. Son conducteur n’en voulait probablement pas, mais il ne souhaitait pas agir comme s’il n’avait rien entendu – pas faire comme s’il ne voyait pas la tension dans ses épaules massives.

Tandis que la voiture se dirigeait vers l’aire de repos de Leeds, la communication téléphonique fut interrompue conjointement.

— Excusez-moi Septimus. Famille de bavards. Mais… C’est le problème de quelqu’un d’autre maintenant.

Il n’y a pas de mal ! s’empressa-t-il de le rassurer. Vous…

La voiture s’arrêta, et le regard vide de Fergal contemplant le parking lui noua la gorge. Il avait envie de le consoler, de lui prêter une épaule solide pour s’épancher – rien qu’un peu, juste ce qu’il fallait pour qu’il se sente un peu mieux. Il avait l’air tellement… las. Hésitant, Septimus tendit une main vers son avant-bras pour le serrer, mais Fergal bougea exactement à ce moment et il se rétracta aussi sec, comme s’il s’était brûlé.

— Je vous l’offre ce café ? proposa Armitage en s’extrayant du véhicule, probablement pour mettre un terme à cette parenthèse étrangement intimiste.

Avec plaisir, assura-t-il en l’imitant, avant de claquer la portière derrière lui en prenant son manteau tout juste séché pour ne pas finir complètement trempé.

Constatant l’air toujours hagard de Fergal, Septimus se mordit les lèvres. Et lorsque des tatouages sortis d’on ne sait où apparurent sur ses larges bras, le plus jeune des deux hommes émit un petit « Oh » surpris, puis se racla la gorge, les sourcils arqués avec un souci évident. L’encre qui luisait sous la pluie était probablement dissimulée par un sortilège depuis tout ce temps ; s’il n’était plus capable de le maintenir, c’était qu’il était très certainement trop perturbé pour cela.

Vous allez bien ? demanda-t-il en s’approchant timidement de lui, une main légèrement tendue vers son avant-bras sans trop savoir ce qu’il allait en faire.

Il n’allait quand même pas tapoter gentiment son poignet ? D’un autre côté, il n’allait certainement pas prendre l’initiative de le toucher plus volontiers. Il n’était pas certain que Fergal ait envie que cette situation arrive, surtout maintenant. Mais il n’eut pas le loisir d’y songer plus avant, car une jeune femme brune les interrompit en lançant un « Excusez-moi » hésitant.

Bonjour, la salua-t-il avec une politesse mécanique, quoiqu’agacé d’être interrompu dans ce moment privé.

— Vous auriez pas vu un grand ado blond avec un piercing dans le nez par hasard ? Plus grand que vous, avec un chat ?

Euh… Non. Nous venons d’arriver, signala-t-il, peut-être un peu trop impatiemment, car la jeune femme leva deux mains navrées devant elle.

— Oh, désolée, alors. Je vous laisse, je voulais pas vous interrompre avec votre mari, je vous assure.

Mon… QUOI ?

Ses joues devinrent écarlates et il bafouilla confusément :

M-Mais… On est pas… Je…

Confuse, la brune écarquilla les yeux.

— Oh, pardon ! J’ai cru… Vous aviez l’air, enfin… Vous le regardiez comme si… Bref… Bonne journée ! s’enfuit-elle avec un petit rire presque amusé.

Un silence inconfortable s’étira, que Septimus combla précipitamment :

Les gens sont bizarres, rit-il nerveusement en évitant soigneusement le regard de son interlocuteur.

Il avait l’impression que ses pommettes s’étaient transformées en radiateurs.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyJeu 17 Aoû - 21:58


La musique est un sujet de conversation que je considère sans danger. Oh, on peut ne pas être d’accord, s’écharper sur la qualité de l’un ou l’autre groupe, préférer un genre à l’autre mais disons que ça peut rester en surface si on y fait bien attention. Je ne prends néanmoins pas trop de risque si le t-shirt de Septimus n’est pas qu’un simple accessoire de mode. Sans manière, je le laisse fouiller dans mes playlists. Et s’il trouve un morceau honteux, ça nous fera bien un sujet de discussion. Mais pour l’instant, il a plutôt l’air curieux. « C’est un festival en Suisse. » Je suppose qu’il a raison, et que c’est en Suisse francophone, mais pour tout avouer, nous avons parlé anglais avec mon ami et Moritz allemand quand l’occasion s’est présentée. « Ouf, on ne se battra pas pour la musique, ce qui pourrait nous arriver de pire est de chanter à tue-tête ». Je me laisse aller à plaisanter. Je crois qu’il est un peu plus détendu et que je peux lâcher du leste moi aussi. Je suis resté un petit con, ça risque d’être difficile pour moi de rester sérieux pendant six heures.



J’acquiesce, je ne suis pas vraiment étonné qu’il ait remarqué pour le footing, nous nous sommes croisés à plusieurs reprises. Mais je ne pensais pas que le sujet pouvait l’intéresser : « Oui moins cette année, parce que je ne m’entraîne plus qu’avec un sac et des mannequins ensorcelés, alors que l’année précédente, une collègue était une adversaire redoutable. » Je pense avec douleur aux coups de Thorstein. On en chiait bien, un vrai bonheur. « Mais j’ai refait un tour dans mon ancien club cet été, ce n’était pas brillant, mais quand même plus galvanisant qu’un simple entraînement. Enfin, ça doit ne pas être passionnant. » Je m’arrête un peu gêné. Le sport, ce n’est pas la passion de tous n’est-ce pas ? Un peu comme les lapins. Du coup, je m’en veux un peu moins, mais je m’arrête là quand même. « Disons que le sport a toujours été indispensable à mon équilibre et à mes professions. Maintenant que je suis beaucoup trop derrière un bureau, c’est nécessaire pour ne pas faire de gras. »
Je ne vais pas faire semblant de m’en foutre : je n’avais pas mis des années à construire un corps fort et capable d’endurance pour devenir un patachon de salon. Je soigne mon apparence, même si je ne passe pas dix heures dans ma salle de bain.

Je souris quand il passe à la playlist Disney : « Non pour Lizzie, ma nièce. J’avais un faible pour lui jusqu’à ce que je devienne sourd à cause de la Reine des neiges. » Libérée, délivrée, retourne te congeler par pitié !

D’ailleurs ce n’est pas prêt d’arriver, puisque sa mère semblait décidée à me harceler au téléphone. De guerre lasse, j’écoutais le message. Oh, tout s’expliquait. Personne ne résistait à une Lizzie en furie, pas même moi. Ce n’est pas très poli mais… franchement mieux vaut en finir tout de suite, que de prendre le risque de voir sa mère la lourder dans la voiture. Elle en serait capable. Et moi je ne suis pas capable d’avoir Lizzie et deux lapins sur la banquette arrière. Le taux de surexcitation dépasserait la charge maximale acceptée par un cerveau adulte. Et le mien n’est pas le plus développé de l’habitacle. Heureusement, mon collègue semble s’en amuser plus qu’il ne s’en offusque. Mon pauvre, tu vas en prendre plein les feuilles, courage vieux !

Si discuter avec ma nièce est habituellement un plaisir, un peu épuisant et demandant certes une capacité d’imagination assez grande, cet appel n’est pas comme les autres. Il me rappelle tout ce qui a été, le jeune homme que j’étais, plus âgé que Moïra certes, mais avec encore l’espoir que l’aider à s’occuper de cette petite m’entraînerait pour quand ce serait mon tour. Il me rappelle que je ne suis pas le seul déçu de cette rupture. Que je ne suis finalement pas à la hauteur de grand-chose. Je suis à la fois heureux pour elles, mes deux femmes préférées au monde, les plus dingues. Et un peu triste pour moi. D’autant que mes nouvelles fonctions m’excluront un peu de ce bonheur que je ne verrais que de loin, pas comme je l’aurais voulu. Et peut être que cette fois-ci, on n’aura pas vraiment besoin de moi. Je réponds à peine à Lizzie qui s’auto-alimente. Je prête à peine attention à Septimus. Je ne sais pas ce qu’il retient de cette conversation, de ses détails dont il doit se foutre éperdument. Heureusement, c’est un peu con à dire, mais je me sens rassuré par les derniers mots de Lizzie. Finalement, je suis au moins, ou déjà cela, toujours le meilleur oncle du monde vers qui elle se tourne quand elle en sent le besoin. Et elle accueille Moritz dans son cœur grand comme le monde, se réjouissant qu’il soit là. Faisant partie de ma petite famille. Même sans Siwan. Sa simple évocation l’a gommée toute entière. Et elle a raison.

Je suis peut être un peu brusque pour conclure la conversation, cette partie du trajet, tout. J’ai juste envie de sortir de cette bagnole et de m’assoir au chaud. Septimus ne semble pas m’en vouloir de mes manières peu cavalières et me suis. Je pourrais aussi bien me noyer sous la pluie. Mes tatouages m’explosent au visage. Il ne manquait plus que ça. Evidemment, c’est impossible de le manquer. Et je ne peux pas en vouloir à mon camarade qui a fait preuve d’une discrétion absolue jusque-là. D’ailleurs, il n’a pas l’air choqué ou dégoûté, juste inquiet. J’aimerai lui sourire, mais, je crois que je grimace plus qu’autre chose. Il me demande timidement comment je vais. Je suis bien incapable de répondre, mais la sollicitude dont il fait preuve me fait monter les larmes aux yeux. Heureusement, il pleut, ça couvre un peu. La honte. Il faut dire que ce n’est pas un malheureux combat de boxe vite fait pendant que Moritz était chez ma mère avec Lizzie et Moïra qui m’a réellement permis d’évacuer le trop plein de tristesse et de sentiment de gâchis de cet été. J’ai bien sûr évoqué ma rupture avec Wen, mais nous avons soigné ça comme des hommes des vrais, avec des vannes nulles et trop de whisky, problème résolu. Quant à en parler avec ma sœur ou ma mère eh bien, je me suis surtout occupé de Moritz cet été, je n’ai pas vraiment pris le temps d’avoir une discussion entre adultes. Ou seulement en surface. Alors oui, je suis touché par cet intérêt qui me semble sincère.

Heureusement, une diversion bienvenue entre dans notre champ de vision. Une jeune femme qui cherche visiblement quelqu’un. La seule chose que je suis capable de remarquer à cet instant, c’est l’enseigne avec un café qui clignote, je ne vais pas être d’une grande utilité. Et j’entends la suite et j’ai envie d’éclater de rire, m’enfin ? On vient de se vouvoyer, comment pourrait-on être marié ? Et puis, c’est quand même relativement rare qu’on me prenne pour un gay. Néanmoins, je la regarde juste interloquée. Septimus a l’air bien plus gêné que moi, et je ne sais pas si c’est parce qu’il est outré ou touché par la remarque. L’arrière de mon cerveau me picote, rappelant à moi quelques souvenirs soigneusement enfouis dans la brume des soirées trop alcoolisées. Me murmurant d’un air moquer ça t’arrive rarement ? ça ne t’ai même jamais arrivé, et pourtant ça ne t’a pas empêché de…. Je n’ai pas vraiment envie de penser à ça, ça a du arrivé deux fois, dans ces soirées chargées d’alcool, d’adrénaline, qui dérapent, on ne sait pas trop bien pourquoi. Mais ça n’a pas vraiment d’importance par la suite. La voix amusée de la petite impertinente résonne encore. Il me regarde comme quoi ?
Par réflexe, je pose mes yeux sur lui, mais il détourne soigneusement les yeux, rouge écarlate. Est-ce qu’il y aurait du vrai dans les paroles de la jeune fille ? Et que le comportement de Septimus ne soit pas simplement étrange ? Après tout, ce n’est pas parce qu’il est un peu chétif et profondément sensible, qu’il sait réellement danser le menuet et qu’il aime les lapins, qu’il est gay. Ce serait un peu simpliste et cliché non ? Enfin ce n’est pas vraiment important, ce n’est pas un commentaire de ce genre qui va me tracasser.

Je tape amicalement l’épaule de Septimus, pour le mettre en mouvement, mais aussi pour lui assurer ma reconnaissance…C’était gentil de prendre de mes nouvelles. Je hausse les épaules quant à sa remarque : « Voyons monsieur Armitage-Veturia, ne laissons pas ce genre de détails se mettre en travers de notre chemin vers ce divin café. Après ça il me faut au moins un double expresso. »
Je trace ma route vers la station, traînant le concierge dans mon sillage. Je sélectionne ma boisson, et l’invite à faire de même avant de payer les consommations et de m’installer dans un large fauteuil. J’espère que je ne l’ai pas vexé avec ma boutade. Je ne pose jamais frontalement la question pendant les entretiens, mais je rappelle suffisamment l’isolement dont on fait preuve à Poudlard pour que la question de la famille émerge toute seule si besoin. Je déguste quelques lampées de mon breuvage, regrettant de ne pas pouvoir y ajouter un peu de whiskey pour anesthésier tout ce qui se trame en moi. Mais celui qui conduit, se contente de caféine. Dégueulasse. Dans un gobelet en carton. « Enfin, excusez-moi pour la blague. La fatigue tout ça. Après tout, il y a peut être d’autres Veturia en plus de Crevette et Golgoth. » Je souris amusé, je crois avoir relativement bien cerné son amour pour ses lapins, et je doute qu’il m’en veuille de les inclure dans sa famille.



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Septimus Veturia



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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyVen 18 Aoû - 18:26



Au bonheur des pompons






feat. Fergal Armitage

Se trouver en terrain connu était un véritable soulagement pour Septimus. Après son entrée en matière catastrophique et la tension qu’elle avait provoquée dans les premiers temps du trajet, le concierge désespérait quelque peu de trouver où glisser son doigt pour la dénouer. Mais la musique, c’était parfait. Surtout s’ils se trouvaient des intérêts communs. Il s’agissait d’un sujet neutre, populaire et simple ; une passion rassurante qu’il saisit sans même y réfléchir. À sa question sur le Paléo, Fergal lui répondit qu’il s’agissait d’un festival suisse.

Oh ! Vous êtes allé en Suisse, cet été ? l’interrogea-t-il en lui jetant un regard brillant de curiosité.

C’était si étrange d’aborder ses vacances, à lui qu’il avait fui tout ce temps comme un épouvantail. Pourtant, les vieilles habitudes avaient la vie dure et elles revenaient au galop : il mourait maintenant d’envie de l’écouter en dire un peu plus sur lui, ce qu’il faisait de son temps libre, à quoi il consacrait ses congés – avec qui, surtout, insista une voix insidieuse dans un recoin de son esprit. Il la chassa comme on chasse un insecte agaçant. Son attirance pour Fergal l’embarrassait énormément, mais la récurrence de cette voix trop inquisitrice, trop avide lui déplaisait plus encore. Habituellement, ses coups de cœur restaient complètement superficiels. Il ne s’intéressait pas à la personne qu’il y avait derrière ce physique séduisant. À dire vrai – et sans doute cela choquerait-il les quelques personnes qui commençaient à le connaître à Poudlard –, Septimus était ce genre d’homme qui ne dormait jamais avec ses conquêtes. Une fois leurs petites affaires terminées, il ne restait pas au lit, mais fuyait immédiatement. Il n’avait ni envie de parler ni envie de faire semblant de s’intéresser ; pas plus que de donner le change. Il était très clair sur ses intentions de bout en bout : il ne cherchait pas de la compagnie, mais l’assouvissement pur et simple d’une pulsion. Vraiment, ça ne le tentait pas de s’infliger les questions d’inconnus, hommes comme femmes – d’autant que, passé l’effervescence de la rencontre au détour d’une danse rythmée dans l’obscurité, il y avait certains comportements qui n’échappaient pas à l’attention de ses amants et de ses maîtresses. « C’est marrant, t’as plein de trucs sur les lapins. » « C’est quoi, ces cicatrices ? » « Pourquoi est-ce que tu te balances comme ça ? » « Est-ce que tu peux arrêter de t’agiter ? Ça me stresse. » Non merci.

Pour toutes ces raisons, l’enthousiasme qu’il éprouvait en découvrant un peu plus qui était Fergal le dérangeait. Quelque chose clochait.

— Ouf, on ne se battra pas pour la musique, ce qui pourrait nous arriver de pire est de chanter à tue-tête, plaisanta le conducteur en réponse à sa remarque sur leur goûts communs.

Septimus rit de bon cœur, sa contrariété passagère aussitôt évacuée par ce fil ténu sur lequel ils se tenaient tous les deux dans l’espoir de passer six heures correctes – à défaut d’agréables. Après tout, ils étaient conjointement motivés à faire preuve de bonne foi. Ça pouvait bien se passer, non ?

Vous avez de la chance, je chante juste, rebondit-il avec un clin d’œil de connivence.

Et c’était sans doute plutôt modeste de le tourner comme ça. Mais le sorcier ne s’était jamais senti très à l’aise de chanter et de danser ailleurs que dans l’intimité ouatée d’un club ou d’une boîte de nuit, lorsque le crépuscule n’était plus qu’un lointain souvenir. D’ailleurs, s’il y réfléchissait un tant soit peu, il prendrait conscience que c’étaient principalement ces talents-là qui attiraient les papillons de nuit à lui pour en faire des partenaires d’un soir. C’était probablement une information qu’il valait finalement mieux tenir éloignée de Fergal ; dans le cas contraire, la parade amoureuse risquait de devenir un peu trop évidente après l’épisode du menuet…

Ramené dans le présent par la découverte étonnante de quelques playlists au nom évocateur, il ne se priva cependant pas de lui poser quelques questions. Si la réponse concernant la compilation Disney demeurait centrée autour d’une justification traditionnelle, celle concernant la boxe capta davantage son attention. À l’écouter, il s’agissait d’une vraie passion ; de manière générale, il lui semblait que le sport était quelque chose de nécessaire aux yeux de Fergal. Ce n’était pas étonnant quand on voyait sa carrure, non seulement haute et large, mais surtout musculeuse – et soigneusement entretenue.

Mais si ! le détrompa Septimus lorsque Fergal s’interrompit, un peu penaud, en prétendant que ce n’était pas très intéressant. J’aime bien en apprendre plus sur vous.

Il avait dit cela sans arrière-pensée, mais il se mordit la lèvre en retournant la phrase dans sa tête. Est-ce qu’on pouvait dire ça en dehors du cadre d’un flirt ? Est-ce que son interlocuteur le prendrait comme une tentative de séduction ?

Non, non. Il sait que je suis maladroit, se rassura-t-il, un peu anxieux.

Enfin, reprit-il en s’éclaircissant la gorge, je comprends tout à fait le besoin de bouger. Moi-même, je fais du sport tous les jours. Bien sûr, ce n’est pas vraiment comparable, je me contente d’un tapis de gym et de trente minutes tous les matins. Je ne suis pas près d’être aussi séduisant que vous, rit-il.

À ce stade-là, autant le draguer frontalement, en fait, grogna-t-il intérieurement.

Le concierge était tellement blasé de ses propres bourdes qu’il n’en était plus aussi mortifié qu’au début. De toute façon, Fergal avait l’air habitué, non ? Il avait bien dû se rendre compte qu’il en pinçait pour lui. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il avait simplement le bon goût de faire semblant de l’ignorer complètement, voilà tout. Quelque part, lâcher prise sur ses irrépressibles commentaires le soulageait. Il n’aurait plus besoin de faire semblant, de prétendre être sérieux, professionnel, distant. La vérité, c’était qu’il ne contrôlait rien du tout. Son naturel très (trop ?) honnête reprenait toujours le dessus. Il n’était pas habitué à ravaler ses paroles et à se couler dans un moule. En réalité, s’y contraindre lui rappelait tant le manoir sordide des Veturia que son cœur en coulait dans un goudron noir et gluant.

Mais Septimus n’eut pas vraiment l’occasion de s’apitoyer sur son sort plus longuement, car l’appel de Lizzie, la nièce de Fergal, opéra un net changement d’ambiance dans l’habitacle. S’il fut nettement attendri par le clair amour paternel que son chauffeur portait à la petite fille – et peut-être un peu trop ébranlé à l’idée de l’imaginer papa –, le concierge le couva d’un regard inquiet pendant une bonne partie de l’appel. Il semblait particulièrement affecté par la mention de sa rupture et de la nouvelle grossesse de sa sœur. Si bien, d’ailleurs, que Septimus vit un instant son propre visage mélancolique sur l’expression sombre et le regard vide de Fergal. D’une main hésitante, il voulut serrer son avant-bras dans une timide tentative de soutien muet, mais l’homme s’était déjà dérobé pour sortir de la voiture comme s’il allait y étouffer. Ce n’était pas vraiment comme ça qu’il avait envisagé leur arrivée sur l’aire d’autoroute. Il s’était plutôt imaginé aller prendre un café léger, après avoir détendu l’ambiance clairement maussade qu’il avait lui-même instaurée plus tôt par accident ; mais il ne s’était certainement pas imaginé en train de se demander si, oui ou non, il pouvait serrer le directeur de Poudlard dans ses bras pour lui assurer sa compassion. Honnêtement, il n’était pas très à l’aise avec les pleurs et les effusions physiques, mais là, sans vraiment savoir pourquoi, c’était la seule chose à laquelle il songeait. Qu’avait-il d’autre en stock ? Il ne le connaissait pas suffisamment pour trouver des paroles rassurantes qui fassent mouche, et le concierge n’avait pas plus envie de lui ânonner des banalités creuses.

Sortant à son tour de la voiture, après s’être assuré que les lapins broutaient paisiblement leur foin dans une indifférence complète, Septimus observa l’air toujours perdu de Fergal avec indécision. Il s’approcha prudemment de lui sans trop réfléchir à ce qu’il allait faire, émettant une faible exclamation de surprise en voyant soudain apparaître – aux côtés de ce petit garçon fée qui se promenait toujours sur son bras – de nombreux tatouages sur toutes les zones dégagées par son haut. Il distingua des motifs d’inspiration celtique, un peu surpris par le côté étonnamment dur que cela lui conférait (à moins que ne ce soit tout simplement un manque d’habitude). Il ne s’attarda cependant pas très longtemps dessus, car il vint rapidement à la conclusion que leur apparition signifiait que le sortilège de dissimulation ne fonctionnait plus – par conséquent, que son auteur n’était plus en état de le maintenir.

Devant l’inquiétude visible de son cadet, Fergal étira un sourire grimaçant dans une tentative peu convaincante de le rassurer. Le silence qui suivit son « Vous allez bien ? » accentua son tracas ; et plus encore ces satanés yeux, ces beaux yeux qui s’embuèrent sans prévenir, bien visibles malgré la pluie qui s’abattait sur leurs épaules sans se soucier de leur échange à demi-mots. Le cœur de Septimus bondit douloureusement, son échine piquée par l’envie brutale de combler la distance afin de le serrer contre lui et de brosser ces courts cheveux bruns.

Mais qu’est-ce qui me prend ?

Touché par sa détresse, il franchit les derniers pas qui les séparaient pour effleurer son avant-bras dans l’intention de lui suggérer timidement de le suivre pour discuter dans un coin tranquille avec un café, mais une jeune femme sortie d’on ne savait où les interrompit avant qu’il n’ait rien pu dire d’autre qu’un « Fergal… » troublé. Sans doute son agacement fut-il notable, car l’intruse ne se montra pas insistante. Il aurait voulu trouver les bons mots ou les bons gestes pour être là sans se montrer envahissant, pas être interrompu par une inconnue en quête d’un adolescent introuvable. Lorsqu’elle suggéra qu’ils étaient mariés, le concierge se perdit en bafouillements affolés pour dissiper le malentendu – mais le mal était fait, et ce fut encore pire lorsqu’elle releva la façon dont il regardait Fergal quelques instants plus tôt. Les joues brûlantes, il fut incapable de soutenir le regard de son interlocuteur, dont il sentit pourtant la morsure dans sa vision périphérique.

Heureusement, le large bonhomme ne fit aucune remarque après le départ de la jeune fille. Il se contenta de lui taper sur l’épaule – déclenchant une nuée de frémissements à son contact – en se mettant en marche vers la station essence, haussant les siennes à son commentaire.

— Voyons monsieur Armitage-Veturia, le taquina-t-il, ne laissons pas ce genre de détails se mettre en travers de notre chemin vers ce divin café. Après ça il me faut au moins un double expresso.

Un glapissement étouffé lui échappa à l’entente de leurs noms accolés. Il espérait que cela passerait pour un rire un peu étranglé. Au moins ne le prenait-il pas mal – au moins l’idée ne le dégoûte pas, songea-t-il avec dépit. Pendant un court instant, fuir son regard avait été sa seule solution, craignant d’y lire de la répulsion ou du mépris. S’il pouvait encaisser un râteau, qu’on lui fasse comprendre qu’il était un objet de répugnance était autrement plus violent à digérer. Surtout maintenant, surtout avec lui, surtout pendant cet interminable trajet.

Pourquoi est-ce que j’en ai quelque chose à foutre ?

Pourquoi est-ce que ça le touchait tant que ça ? Pourquoi est-ce qu’il était pendu à ses lèvres à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, comme si ça avait la moindre importance, comme si ça changeait quoi que ce soit à la situation ? Comme s’il y avait de l’espoir ? Septimus était en colère – non, il était furieux contre lui-même. Il avait débarqué dans ce bureau la tête pleine de cauchemars, et il en était ressorti avec des étoiles luisant doucement dans le ventre. Tout ça n’était juste qu’un stupide concours de circonstances ; Fergal avait été compatissant et à l’écoute dans un moment de vulnérabilité, il était incontestablement beaucoup trop trop sexy, et ça lui avait fait tourner la tête.

Comme si quelqu’un qui me plaisait pouvait sincèrement en avoir quelque chose à foutre de moi.

Septimus avait suffisamment connu de rejet et de honte dans sa vie pour avoir tiré la conclusion qu’il ne faisait pas partie du monde des personnes qui trouvaient l’amour, fondaient une famille et avaient des amis fidèles. Il faisait plutôt partie de ces parias qui vivaient seuls avec leur arche de Noé en guise de compagnie, se faisaient oublier du reste du monde en espérant que ce dernier lui ficherait enfin la paix pour de bon. Il s’était depuis longtemps délesté du poids des attentes familiales : trouver un bon parti, perpétrer la lignée Veturia, reprendre l’affaire florissante du paternel et les complots ignobles dans lesquels sa famille trempait. Il n’avait jamais été autre chose qu’un outil ou un bouffon aux yeux des autres, il ne s’attendait pas à ce que ça change.

Ils pénétrèrent à l’intérieur de la station, se dirigeant immédiatement vers les machines à café sans tergiverser. Le concierge aurait volontiers shooté dedans de rage, mais ce n’était probablement pas l’idée du siècle. Après son hôte, il se fit couler un café en le remerciant d’avoir payé. Ç’aurait été plutôt à lui de l’inviter, non ? C’était à cause de lui qu’il faisait tout ce chemin. Ravalant l’amertume qui lui piquait la gorge, il imita Fergal, qui s’était installé dans l’un des fauteuils. Septimus choisit de ne pas s’installer en face de lui, mais à côté de lui ; c’était une vieille habitude, lui qui détestait que ses interlocuteurs ne cherchent son regard avec insistance en constatant qu’il le fuyait systématiquement. Le gobelet brûlant entre ses longs doigts calleux, il en profita pour réchauffer sa vieille carcasse mouillée, observant pensivement le déluge par la fenêtre. L’avantage, c’est qu’ils étaient pratiquement seuls dans la station.

— Enfin, excusez-moi pour la blague, lança Fergal après avoir goûté son propre breuvage. La fatigue tout ça. Après tout, il y a peut-être d’autres Veturia en plus de Crevette et Golgoth.

La mention de sa famille et des lapins lui fit tourner la tête vers son collègue, les yeux soudain éclairés par une lueur de ravissement. Il avait retenu leurs prénoms. Bon, peut-être qu’il en parlait tout le temps, c’est vrai… Mais la plupart des gens agacés par ses soliloques lagomorphiques ne prêtaient pas suffisamment l’oreille pour se souvenir des noms. En fait, la plupart des gens ne retenaient aucune information de ses monologues et fuyaient tout simplement les occasions de se trouver seuls avec lui. Fergal, lui, était venu. Quelles que soient ses intentions, il était là. Un sourire spontané chassa son expression assombrie :

Non, non, je vous en prie. Je préfère que vous en plaisantiez, lui assura-t-il avec la franchise désarçonnante qui le caractérisait. En toute honnêteté…, ajouta-t-il après une courte hésitation, je préfère largement votre réaction à bien d’autres. Je fais malheureusement partie de ces queers qui ne sont pas passés entre les coups.

Il haussa les épaules pour signaler que ce n’était pas un sujet sensible. Son ton était égal, son visage neutre. Ça lui était arrivé, ça faisait partie de sa vie. Mais ces violences-là ne faisaient pas partie des plus humiliantes et des plus intimes ; celles qui l’avaient secoué jusque dans les recoins les plus sombres de son âme et ne l’avaient jamais laissée en paix depuis.

Enfin, bon. Non, il n’y a pas d’autres Veturia – et je préférerais que la lignée s’éteigne avec moi. Je ne me suis jamais senti aussi soulagé que loin de cette famille.

Il ignorait pourquoi il était si transparent, tout d’un coup. Peut-être parce qu’il songeait depuis déjà plusieurs minutes à la façon de poser la question qui lui brûlait les lèvres ; et que demander un peu de lui nécessitait de donner un peu de soi. C’était une question de confiance, pas d’échange.

Après avoir légèrement secoué la tête, il but une gorgée de café sucré avant de le reposer sur la table devant eux. Ce n’était pas un exercice facile pour lui, mais il y tenait.

Fergal, vous…, commença-t-il – à moins qu’il ne reprenne le fil de la discussion interrompue par l’inconnue ? –, tu, se corrigea-t-il en posant consciemment ses billes bleues sur le visage de son interlocuteur.

Ce n’était pas le genre de conversation que l’on tenait en se vouvoyant. Dans le pire des cas, son conducteur d’un jour continuerait de le vouvoyer pour lui faire comprendre que ce n’était pas une ligne qu’il voulait franchir avec lui. Il baissa la voix, pas pour chuchoter, mais simplement pour ne pas attirer l’attention sur eux ; pour créer un simulacre d’intimité.

Tu as le droit de ne pas répondre – je ne le prendrai pas mal –, mais j’aimerais quand même te demander si tu veux en parler. J’ai l’impression que tu étais très… touché par la conversation avec ta nièce.

Un peu pataud, il leva une main mal assurée vers Fergal, déployant ses doigts pâles vers son poignet pour le toucher du bout de leur pulpe. Un éclair électrique courut inévitablement le long de sa main, rampant le long de son bras en déclenchant une levée de frissons violents, finissant jusque dans son cou hérissé de chair de poule. Une fois son cœur un peu calmé, il enroula très légèrement ses doigts autour de son poignet dans un contact qu’il espérait rassurant, apaisant – quelque chose qui disait « Tu n’es pas tout seul » tout en lui laissant la possibilité de se dégager.

Désolé, je ne suis pas très doué avec ce genre de choses…, s’excusa-t-il, un peu gêné par sa propre inexpérience du réconfort tactile. Je peux… Je peux enlever ma main si ça te gêne… Enfin, ce que tu voudras, conclut-il gauchement.

Est-ce que ça se faisait, ce genre d’initiatives ? Est-ce que c’était vraiment trop déplacé ? Est-ce que Fergal détestait tout ce qu’il était en train de faire ? Il n’en savait trop rien, mais ce qu’il savait, en revanche, c’est qu’il ne se conduirait pas en humain décent s’il ne mettait pas un instant de côté ses propres soucis pour lui proposer une oreille et une épaule impliquées, même s’il n’en voulait pas.


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Fergal Armitage

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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyDim 20 Aoû - 15:07


L’ambiance dans l’habitacle s’était un peu réchauffée. Septimus semblait moins prêt à fuir à la première occasion et occupait pleinement son siège plutôt que de tenter de fusionner avec la portière. Je lui raconte brièvement mes vacances avec Moritz, rendre visite à ma famille – Moïra, Lizzie, ma mère – puis descendre à moto jusqu’en Autriche, retrouver la sienne : ses mères adoptives, bien qu’elles ne soient comme que famille d’accueil, elles ont déjà gagné ce titre et sa grand-mère. Sur le trajet, le festival paléo, les intempéries, les pannes. Un road trip comme dans les films, beaucoup de galères mais beaucoup de camaraderie. J’apprends au passage que Septimus aime chanter, je ne vais pas lui proposer un karaoké en voiture, je chante relativement juste, mais il me faut un peu d’échauffement ou une bière. Et là… je n’ai ni l’un ni l’autre. Mais c’est amusant de penser que cet homme maladroit, qui semble la plupart du temps essayer de prendre le moins de place possible tout en se cognant à ce qu’il existe de meuble, aime finalement donner de la voix ou occuper la scène et avec des danses aussi incongrues que le menuet.

La conversation prend une tournure un peu étrange, et je ne sais trop quoi en penser. Septimus a une manière bien a lui de s’exprimer, et je n’arrive pas à savoir s’il lance les mots sans les passer au filtre de la réflexion ou s’il veut vraiment dire ce qu’il m’annonce. Au quel cas… Que faire des informations ? Est-ce qu’il me trouve séduisant, ou est-ce qu’il aimerait une carrure plus imposante ? Je n’ai pas vraiment le temps de me pencher sur la question parce que ma sœur me harcèle.

Enfin, je comprends un peu tardivement, faute d’avoir décroché, que c’est ma nièce qui tient absolument à me parler, sans prendre en compte la santé mentale de sa génitrice. Je n’ai pas vraiment d’autre choix que de décrocher. Je sais que Moïra ne plaisante pas quand elle me dit qu’elle va la lourder dans ma voiture. Une conversation laborieuse et difficile. Lizzie a du mal à comprendre que…eh bien je ne peux pas rester avec une personne juste parce qu’elle l’aime bien – et je mesure ma chance que Moritz ait accueilli la nouvelle par un haussement d’épaules. Moi aussi, je l’aimais Siwan, mais si ça n’est pas toujours suffisant. Néanmoins, ce n’est pas l’unique sujet de l’appel. Et l’annonce de la grossesse de Moïra est une nouvelle douce amère. Je ne suis pas du genre à estimer qu’on doit planquer ses émotions, les ravaler et être un homme, mais j’aimerai bien ne pas me liquéfier devant un collègue qui n’a pas demandé à être dans ma voiture, et encore moins à subir une conversation personnelle.

L’arrivée à la station service est un soulagement, j’ai besoin de sortir et d’avancer mais malheureusement, un obstacle se dresse entre moi et mon objectif caféiné. La disparition de mon sortilège de dissimulation qui entraîne une question et un geste chaleureux de Septimus. Ne pas pleurer on a dit. Une jeune fille demande un renseignement au concierge, nous appelant des époux. Je reste un peu interloqué – on ne fait que parler sur un parking et se diriger vers une station service, qu’il pose sa main sur mon bras ou non -, mais je n’en prends pas ombrage. Je plaisante, et fonce vers la machine à café. Je me désaltère. Reprends mes esprits. Euh, c’était peut être lourdingue, plutôt que drôle en fait, non ? Dans le doute, je présente mes excuses.

La réponse ne tarde pas à arriver. Je suis toujours stupéfait par la capacité de Septimus de synthétiser des sujets très intimes en quelques mots, lui si prompt aux longs monologues. Cela m’attriste néanmoins d’avoir confirmation que les cicatrices qui parcourent son dos ne sont pas le fruit de mon imagination. Et en remontant le fil de la conversation… La gêne de Septimus serait…peut-être dûe à moi ? C’est moi qui le met mal à l’aise parce qu’il me trouverait effectivement séduisant ? Je me perds dans mes pensées. Peut-être qu’il ne m’évite pas parce je suis le Directeur et que moins on me croise mieux on se porte ou parce que je lui ai passé un savon dès le premier jour. Oh. Merde. Je ne sais toujours pas quoi faire de cette potentielle information. D’ailleurs en est-ce vraiment une ? Ce n’est pas parce qu’il est gay ou queer ou peu importe ce qu’il entend par là, qu’il s’intéresse à moi en particulier. Ça va l’ego mon gros, il se porte bien ? Je me rends compte qu’il est peut être temps que je réponde. Plutôt que faire de la plongée sous-marine dans mon cerveau lent.
Je me sens maladroit. Cette blague était un moyen de dire que même si ce n’était pas vrai, eh bien, ce n’était pas grave. Après tout, pourquoi pas, ça aurait pu et je n’allais pas me planquer ou me détourner d’un air dégoûté. « Bon ça me rassure, après coup, j’ai crains d’être un peu balourd. Pour le reste…Vous…m’en voyez désolé.» Je l’étais sincèrement. J’avais travaillé dans des foyers pour enfants, ados et ce genre de récit n’était pas vraiment une surprise. Désolé et en colère. Ce serait mentir de dire que je n’avais jamais frappé qui que ce soit : je veux dire, je fais de la boxe, je ne suis pas toujours le calme incarné. Mais brutaliser quelqu’un qui ne rentre pas dans notre petite case, c’est l’aveu même de sa propre faiblesse, de ne pas supporter la contradiction. De ne pas avoir d’arguments et pour cause : qu’est-ce que ça peut bien leur foutre.
Je ne m’attarde pas vraiment sur le sujet, de peur de dire de nouveau une connerie et de m’énerver dans le vent. Après tout, ça ne m’est pas arrivé, cela a l’air d’être une page tournée pour Septimus alors contre qui vais-je me mettre en colère ? Et pourquoi est-ce que cela me monte autant dans les veines ? Sûrement parce que j’ai promis lors de notre premier entretien de ne pas laisser quiconque lui marcher sur les pieds. Je le pensais alors, je le pense d’autant plus maintenant.

Je lui souris alors qu’il dit s’être éloigné de sa famille, qui visiblement ne lui a pas été d’une grande utilité. « Il y a bien des manières de faire famille, bien que cela ne soit pas une obligation, sans que cela soit rattaché au nom. » Ou au sang. Il tient à ses lapins comme à ses bébés. Moritz fait partie de ma famille. Quelque part, chacun des élèves du château a aussi une place quelque part dans un coin de ma tête, peu importe que je les apprécie ou pas, je tiens à leur réussite et à leur bien être. La preuve, peu importe à quel point ce petit con de Van Aken me tape sur les nerfs, il ne me viendra pas à l’idée de vraiment lui en coller une : de quel droit, je préfère m’éclater les doigts contre le mur que de faire preuve de ce genre de manquements. J’ai l’impression que mes pensées m’échappent, comme si toutes mes émotions – de préférence négatives, la colère, la tristesse – décidaient de faire du trampoline entre mes tempes. Je donnerai n’importe quoi pour les laisser exploser contre un punching ball ou un adversaire à ma taille. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour.

Vraiment pas, l’ambiance autour de nous change subtilement. Je me sens scruté. A moins que cela ne soit…percé à jour ? Un léger malaise se répand dans ma poitrine. Les yeux bleus de Septimus se fixent dans les miens, là où ils les évitent habituellement. J’ai dit une bêtise ? Dans une hésitation, le concierge passe du vouvoiement au tutoiement, je le regarde intrigué. Les discussions sérieuses commencent. Un nœud se forme dans ma gorge. Je ne suis pas sûr d’être prêt à ça, ni d’en avoir envie. Mais je ne détourne pas les yeux, et je l’écoute. « mmh » j’acquiesce. Je me vois mal dire que cette conversation était sans importance. Je regarde mon gobelet de café. Il pose sa main sur mon poignet, hésitant je crois. De l’autre main je bois une gorgée. Je me concentre sur le liquide. Respirer. Je dois pouvoir le faire. A son tour, il semble hésiter, s’excuse presque. Je souris…amusé. Une belle bande de blaireau. « Ne t’en fais pas, je pense que si ça me gêne, j’ai les moyens de me dépêtrer. » Mon bras doit faire la taille de sa cuisse et j’exagère à peine. Non, à vrai dire… ça ne me gêne pas vraiment.

J’en suis le premier étonné mais…je crois que ma position de Directeur m’a éloigné de la familiarité qui pouvait me relier avec mes collègues, avec les élèves. Si ce n’est Wen qui égal à lui-même, s’en branle complètement et me charrie comme au premier jour. Les départs successifs de Wayde, Thor et Siwan n’ont pas aidé. Maintenant, il y a une certaine distance entre l’équipe et moi. Je ne suis plus dans l’équipe finalement. Nombreux sont ceux qui n’ont pas vraiment compris ma nomination en tant que directeur, à commencer par Alexander qui m’en voulait déjà d’avoir su gagner le cœur de certains élèves pendant les quelques mois où je l’avais précédé en tant que Directeur de Gryffondor. Cela me fait chaud au cœur, quelque part, que quelqu’un ose abolir la frontière et me considère comme un humain normalement fréquentable. Je tapote l’épaule de Septimus avant de lui répondre, contemplant la table pourrie de la station.

« Oui. Pour plein de raison. Je ne saurais même pas dire la quelle en première. Déjà parce que je suis très heureux pour ma sœur, et ma nièce, et moi-même. Ensuite parce que… eh bien. J’espère que mon connard de beau-frère. » Je fais la grimace : « Pardon, mais on ne s’apprécie pas vraiment. Bref, mon beau-frère est un médicomage très réputé en France, ce qui a été visiblement plus important que de s’occuper de ma nièce à sa naissance. J’ai passé quelques semaines avec ma sœur qui flippait d’être seule avec Lizzie. Je m’en suis occupé, pas comme un père, mais comme sa mère le voulait. C’est un choix que je ne comprends pas, dans la mesure où, s’il fallait que je quitte Poudlard et le laisse entre les mains de quelqu’un d’autre pour prendre soin de Moritz, je ferai ma lettre au comité d’administration, et ce serait réglé. Et pourtant, je me mettrais en quatre pour chacun des élèves du château. » Mais … la famille c’est sacré. « C’est bien pour ça que cette fois, je ne vais pas pouvoir quitter mon poste le temps d’aider ma sœur. J’espère que cet abruti fera son taff cette fois. » Une gorgée de café. Je suis sûr qu’il a les oreilles qui bourdonnent à Paris : bien fait. « et d’autre part… Parce que…C’est assez injuste qu’un mec qui a un sens des priorités douteux ait une famille un or, quand j’ai dû batailler pour ne serait-ce qu’avoir le droit d’être famille d’accueil. » Je ne sais pas quel est la position de Septimus sur le sujet, peut être l’a-t-il déjà envisagé avec un de ses partenaires ? J’imagine que le sujet ne doit pas être inconnu.

« Je suis en quelques sortes en probation…Famille d’accueil, peut-être un jour adoptant mono-parental. Sauf que…je ne vais pas renvoyer Moritz d’où il vient pour adopter un enfant, et s’ils ont déjà du mal à concevoir que je puisse m’occuper d’un, deux n’en parlons pas. »Et il est hors de question que je le laisse tomber. Même si du jour au lendemain, la protection à l’enfance peut me le retirer et décider que je ne suffis plus. Trouver une partenaire aurait été une solution, mais depuis que Daphnée au plus fort de sa crise de démence, avait dit qu’il serait si simple de me briser, de me donner un enfant et de partir avec, puisque … eh bien la mère gagnait toujours… Je ne peux plus envisager cette solution sans m’en souvenir. Finalement, c’était une bonne chose que Siwan n’ait jamais envisagé d’avoir d’enfants, elle n’avait jamais remis en question le fait que je remplisse les papiers seuls.

[b]« Mais ça va passer. Il faut jouer avec les cartes qu’on a en main, même si le voisin semble avoir une meilleure pioche. »
Gêné par cette conversation plus intime que je ne l’aurai souhaité, je m’étire, libérant mon poignet de la main du concierge.
« On se remet en route ? On peut poursuivre dans la voiture.» Je lui propose… Il y a encore un long chemin à faire, et je dois remplir le réservoir.




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Septimus Veturia

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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyMer 23 Aoû - 0:57



Au bonheur des pompons






feat. Fergal Armitage

En lui assurant que sa réaction était tout à fait appropriée et pas le moins du monde blessante, Septimus ne s’attendait pas à ce que Fergal mette autant de temps à répondre. Il paraissait plongé loin, très loin dans ses propres pensées ; cette réflexion visible piqua la curiosité du concierge, qui lui coula un regard intrigué par en dessous sans franchement le dévisager non plus. Était-ce parce qu’il ne s’attendait pas à ce que son interlocuteur soit queer ? Parce qu’il était déstabilisé de se le voir annoncer au détour d’une phrase ? Non, c’était invraisemblable que le directeur n’ait pas pris conscience jusqu’ici de l’attirance qu’il exerçait sur lui. À moins… qu’il ne vienne de s’en rendre compte. Cette idée fit faire un saut périlleux à son estomac, lui arrachant un cillement anxieux. S’était-il dévoilé sans même y penser ? En partant trop vite du principe que c’était une évidence ?

Heureusement, Fergal se contenta de répondre :

— Bon ça me rassure, après coup, j’ai craint d’être un peu balourd. Pour le reste… Vous… m’en voyez désolé.

Oh, non, ne le soyez pas ! s’empressa-t-il de balayer son excuse d’une main négligente. Si c’est à quelqu’un d’être désolé, ce n’est pas à vous. Vous êtes adorable, lâcha-t-il dans un petit rire désabusé.

Il appréciait sincèrement la façon dont le large homme assis à côté de lui ne rebondissait pas sur son orientation sexuelle et ne rentrait pas dans les détails. Fergal avait parfaitement saisi que le concierge n’avait aucune envie de revenir sur ces événements ou d’approfondir la question. En cela, il était reconnaissant qu’il respecte sa pudeur. S’il pouvait se montrer affreusement bavard sur un certain nombre de sujets qui l’intéressaient, sur sa propre histoire, il demeurait relativement avare de précisions – voire d’informations. Les personnes qui savaient qu’il avait perdu ses pouvoirs et qu’il était autiste se comptaient sur les doigts d’une main ; alors, le reste – les cris, les crises, le martargenté, les humiliations, les coups, cette foutue tapisserie –, il n’y avait jamais fait allusion. Il ignorait si c’était véritablement une question de réserve, de fierté ou s’il craignait tout simplement de s’effondrer entre les bras du malheureux qui l’interrogerait. Comme cette première fois dans le bureau du directeur…

Y repenser était étrange. Ils n’avaient pas beaucoup eu le temps d’avoir d’autres échanges ; pourtant, il lui semblait qu’une éternité s’était écoulée depuis. Sans doute parce qu’il commençait enfin à se faire à l’idée que Poudlard était son nouveau chez-lui et ses habitants ses nouveaux voisins, auxquels il devrait s’accoutumer quoi qu’il en soit. Avec ou sans crush. Peut-être aussi, quelque part, qu’il avait accepté l’idée de considérer Fergal comme un égal et pas seulement comme le directeur trop séduisant de l’école pour laquelle il travaillait.

Lorsqu’il mentionna sa famille, son collègue étira un sourire qui lui réchauffa le ventre.

— Il y a bien des manières de faire famille, bien que cela ne soit pas une obligation, sans que cela soit rattaché au nom.

Septimus hocha vigoureusement la tête, les yeux brillants. Il était depuis longtemps persuadé qu’on ne subissait pas sa famille, mais qu’on la choisissait. Elle ne ressemblerait sans doute pas à la famille nucléaire que tout le monde idéalisait, mais elle était là, elle, au moins.

Quand il tenta timidement de tendre la main à Fergal pour lui proposer de parler de ce qu’il avait entendu dans la voiture, son cœur chavira – inévitablement. Parce qu’il sautait à pieds joints dans un endroit où il se sentait en danger, près de toucher quelque chose de trop intime pour être oublié, près d’être touché, lui par quelque chose de trop intime pour être oublié. L’homme à ses côtés paraissait autant en difficulté, l’air d’avoir avalé de travers. À la surprise de Septimus, il acquiesça cependant pour confirmer sa supposition. Enfin, il s’agissait d’une constatation, mais il ne pouvait décemment pas le tourner de cette façon sans donner l’impression de le prendre à la gorge sur un sujet qui ne le regardait probablement pas – et qui était même probablement douloureux. Comme pour se donner du courage, il but une lampée de son café. Cherchait-il à éviter son regard, la conversation, ce rapprochement inattendu (inespéré, chuchotait une voix détestable dans un coin de sa tête) ?

Trouvant enfin le courage de prendre doucement son poignet pour l’assurer de sa présence et de son soutien, le cadet s’empêtra à nouveau dans des mots maladroits, chassés aussitôt par un nouveau sourire de son interlocuteur. À nouveau, son ventre se réchauffa ; même s’il ne fallait pas.

— Ne t’en fais pas, je pense que si ça me gêne, j’ai les moyens de me dépêtrer, lui assura-t-il, amusé.

Le tutoiement et le contact accordés firent rater un battement à son cœur. Septimus déglutit sans faire de commentaire, cependant, gardant son trouble et sa joie déplacés pour lui. Probablement n’aurait-il aucun mal à se défaire de sa frêle poigne, c’était sûr. Tout comme il n’avait été obligé à aucun moment de se proposer pour remplacer Wenceslas ; il aurait pu décliner, trouver un prétexte ou une autre personne pour rendre ce service. Mais il était venu. Ce choix le perturbait beaucoup plus qu’il ne voulait bien l’admettre, quand bien même il savait rationnellement qu’il ne s’agissait que d’un simple dépannage, d’une gentillesse profondément ancrée dans les gestes et les paroles de Fergal. C’était purement désintéressé. Mais voilà, espérer faisait mal et il espérait malgré tout.

Mais espérer quoi ? s’interrogea-t-il, presque désespéré, furieux contre lui-même et confus face à cet océan d’émotions qu’il ne connaissait pas plus qu’il ne maîtrisait. Tout ça pour une pauvre attirance hasardeuse ?

Comme pour souligner la nature parfaitement platonique de cet instant, son conducteur d’un jour lui tapota l’épaule. Le concierge serra les dents pour ravaler les ronronnements indécents de son corps trop réceptif, qui se tendit imperceptiblement davantage vers celui de Fergal. Ce n’était décidément pas le moment. D’autant que l’objet de son inquiétude commença à se confier. Il débuta par une grossièreté, qui fit sourire Septimus ; il secoua légèrement la tête pour lui signifier que ça n’avait pas d’importance, qu’au contraire il aimait avoir l’impression d’entendre une confidence sincère de la part de cet homme dont il saisissait le reflet sans en définir parfaitement les contours. Il était curieux, très curieux – trop curieux. Il déroula enfin un récit triste et mélancolique ; celui d’un couple asymétrique et d’une enfant davantage élevée par son oncle que par son père ; cet oncle qui se rêvait pourtant plus père que ce père. Entrecoupé de gorgées de café, il lui raconta également comment il se battait pour obtenir ce droit qu’on lui faisait miroiter. Une légère pause marqua ses explications, tandis qu’il exposait sa situation de famille d’accueil. Oui, Moritz, bien sûr. Septimus se demandait ce qu’il y avait poussé, quels liens liaient l’enfant et l’adulte, comment ils s’étaient retrouvés dans cette situation. De toute évidence, Fergal avait un désir de paternité assez criant. Cette information lui fit l’effet d’une stalactite fichée en plein dans le cœur ; elle créa un millier de petites fissures dès l’instant où elle sombra dans les chairs repliées de cet organe abîmé, touchant – comme craint plus tôt – une partie si intime de lui-même qu’elle lui fit monter les larmes aux yeux. Devenir papa – papa, pas père –, c’était quelque chose qu’il avait toujours su être un désir ; c’était une certitude, d’une clarté aveuglante. Il avait toujours adoré les enfants. Mais sa situation n’avait jamais permis d’offrir les conditions nécessaires à l’épanouissement d’un petit rien qu’à lui ; et puis… L’acidité lui piqua le fond de la gorge, comme il songeait qu’il ne sentait pas capable, seul, d’affronter cette aventure trop grande pour lui. Il était conscient qu’il aurait besoin de quelqu’un pour l’épauler, pour compenser sa fatigue sensorielle trop vite arrivée, ses moments de crise contre lesquels il ne pouvait rien. Dans ces moments-là, il se sentait tellement handicapé… faible. Avec l’impression que la seule personne qui avait jamais constitué un véritable obstacle à son bonheur était lui et lui seul. Et d’ailleurs… souhaitait-il vraiment à un enfant d’avoir un père comme lui ?

Je comprends, affirma-t-il d’une voix légèrement enrouée. Quand on voit tous ces mauvais pères parvenir si facilement à ce qu’on veut plus que tout… C’est cruel et rageant pour…

Moi qui donnerais n’importe quoi pour compenser mes angles morts. Pour remonter le temps et être ce père que j’aurais souhaité avoir, qui donnerait de l’amour plutôt que des cicatrices en guise d’héritage.

Mais moi, je suis certain que tu saurais t’occuper de deux enfants, assena Septimus en raffermissant sa prise sur son poignet avec conviction, ses yeux à nouveau dans les siens. C’est évident… Ça s’entend que tu aimes Lizzie, Moritz… ces enfants comme la prunelle de tes yeux. Il suffit de t’écouter parler de quitter Poudlard comme si c’était la seule chose envisageable à faire en cas de problème, plutôt que de réfléchir à déléguer.

Il aurait aimé lui dire combien il lui souhaitait tout ce bonheur.

Mais l’embarras se lut sur son visage, et il s’étira après avoir retiré sa main de ses doigts, qui glissèrent le long de sa peau comme pour le retenir – pour faire durer un peu plus longtemps ce moment de vulnérabilité qu’il buvait comme un assoiffé. Septimus ne comprenait pas pourquoi il était soudain si avide d’en apprendre plus sur cet homme qu’il connaissait à peine, pourquoi il ressentait cette urgence dans sa poitrine, pourquoi il était si ému par le chagrin qui l’enveloppait comme un voile ; tout ce qu’il savait, c’était qu’il mourait d’envie de prendre son visage entre ses mains pour l’embrasser et lui murmurer que tout irait bien. Ce n’était pas une certitude ou un désir à proprement parler, c’était davantage une pulsion, quelque chose d’instinctif qui le démangeait comme s’il s’agissait d’un réflexe évident.

— Mais ça va passer, conclut Fergal comme s’il pouvait balayer ce poids de ses épaules d’un simple geste négligent. Il faut jouer avec les cartes qu’on a en main, même si le voisin semble avoir une meilleure pioche. On se remet en route ? On peut poursuivre dans la voiture.

Malgré leurs peaux à nouveau éloignées, son interlocuteur ne ferma pas la discussion. C’était plutôt bon signe, non ? C’était bien qu’il lui faisait un peu confiance, au fond. Cette pensée réconforta Septimus et le consola de ne plus sentir ce large poignet sous ses doigts pâles et fins, contre sa paume couturée de cicatrices en croissants de lune. Tout au long de la discussion, il avait senti le pouls vibrant de Fergal sous la pulpe de ses doigts ; chaque pulsation envoyait de petites décharges électriques jusqu’aux tréfonds de ses entrailles. Il avait dû lutter chaque seconde pour ne pas brosser le dos de sa main du bout des doigts, caresse de réconfort sans doute si déplacée qu’il n’osait y songer.

C’est ça.

Ça le percuta de plein fouet, de la même façon que l’air claquant au visage après le passage d’un train, soulevant vêtements et cheveux sans même laisser le temps d’attraper ce foutu chapeau qui s’envolait déjà vers le ciel. Il avait mis le doigt sur ce qui le troublait tant, ce qu’il ne cessait de qualifier de « déplacé ». Il ne songeait pas à Fergal à cet instant, mais à la manière dont lui percevait ces envies irrépressibles de toucher ; d’ordinaire, Septimus n’allait au contact des autres que dans l’objectif d’y trouver l’assouvissement de bas instincts, rien de plus – mais ce qui se jouait dans son ventre, ce qui rampait sur sa peau, ce qui soulevait sa poitrine d’un désir qui dépassait largement l’envie de se vautrer dans le plaisir charnel, c’était cette tendresse qui mâtinait son cœur affolé comme un rouge-gorge pris au piège. Il n’avait pas simplement envie de se perdre en baisers sur sa bouche, mais envie de fermer les yeux entre ses bras pour s’abandonner et lui faire confiance. C’était un sentiment primaire qu’il n’avait jamais éprouvé ; pas même pour ses parents. Au grand jamais il n’avait eu envie de toucher quelqu’un simplement pour se sentir bien, pour se sentir exister en écho à la respiration d’une altérité chaude et enveloppante. En fait, aussi loin qu’il s’en souvienne, personne ne l’avait jamais pris dans ses bras pour le serrer en lui promettant que tout irait bien. On l’avait enlacé pour l’embrasser, coincé contre un mur pour lui voler ses affaires, immobilisé pour le punir, mais jamais tenu pour le tenir ; et ne plus le lâcher.

Il s’était vaguement entendu croasser un « Oui » lointain en réponse à la question de Fergal, tout comme il s’était vu le suivre pour quitter la chaleur de la station et retourner affronter la pluie battante. Ses yeux étaient soudain hantés par ce manque qui l’appelait plus fort encore que toute envie superficielle d’apaiser le désir qui flambait sur le souvenir de sa peau, le long des lignes de sa main. Ce manque l’appelait si fort, à vrai dire, qu’il avait éteint l’incendie qui le faisait encore suffoquer quelques instants plus tôt.

En rentrant dans la voiture, il s’assura que tout allait bien pour les lapins, leur parla un peu pour les rassurer et glissa un bout de céleri enroulé dans du sopalin entre les barreaux de la caisse de transport afin de leur permettre de se désaltérer. Avoir quelque chose de plus consistant que du foin dans l’estomac allégerait aussi le mal des transports, auquel ils étaient sujets. Il expliqua ce qu’il faisait à Fergal en même temps qu’il s’exécutait, se fichant un peu de savoir si ça l’intéressait ou non ; il lui fallait juste quelque chose à se mettre sous la dent le temps de se remettre du choc. Enfin, il se rassit sur son siège et boucla sa ceinture, tandis qu’ils se dirigeaient vers la pompe à essence.

Septimus se racla la gorge et observa son profil de combattant avec des yeux nouveaux. Voilà, il y était. Il avait tenté de lutter, mais il avait échoué à tenir à distance l’espoir qui le grignotait lentement – pire, il l’avait laissé l’avaler sans prévenir, comme on frappe le creux des genoux d’un adversaire pour le mettre à terre. Il était principalement confus, mais il ne pouvait désormais plus nier que son attirance n’était pas une bête histoire sexuelle. Il y avait… autre chose derrière cette envie flamboyante de s’étourdir avec son odeur.

Est-ce que je peux te demander comment tu en es arrivé à accueillir Moritz ? demanda-t-il un peu brusquement.

Pensivement, il tripotait une toute petite peluche de lapin écrasée, de la taille de sa paume, qu’il avait extirpée de son sac de voyage. Il la malaxait nerveusement, pour mieux canaliser ses pensées. Il devait avoir l’air pathétique avec ce doudou enfantin, mais sa texture et son odeur de propre le rassuraient. Le sorcier avait juste besoin d’un peu de temps pour encaisser cette douleur qui n’était plus un souvenir, convoquée par cette discussion autour des enfants et de la famille. Est-ce qu’il savait aimer, au fond ? Est-ce qu’il était capable d’éprouver ce sentiment qu’on ne lui avait jamais donné ? Serait-il même capable de le reconnaître ?

Septimus était non seulement très perturbé, mais surtout bouleversé par cette question. Il ne s’était jamais interrogé sur son absence de romance jusqu’ici. Tout ça paraissait si naturel à tout le monde ; c’était si… courant, banal. Et pourtant, ça ne lui était jamais arrivé. Pourquoi ? Était-il si en dehors du monde qu’il en était incapable ? Était-il finalement l’incarnation de cette anomalie qu’on lui avait balancée au visage toute sa vie ?

Il se laissa bercer par le ronronnement de l’essence, les bruits mécaniques de la voiture en cours de réapprovisionnement et la voix de Fergal, phare rassurant dans cette brume qui lui faisait jeter des coups d’œil anxieux autour de lui. Le contact de sa peluche lui rappela tant d’insomnies et tant de tentatives d’apaiser un esprit agité que la fatigue du voyage, l’effervescence du départ, les émotions bouillonnantes créées par le conducteur… Tout ça s’effaça lentement dans les limbes d’un sommeil en sursaut. Ça ne dura vraiment qu’un instant, son front appuyé contre la vitre fraîche battue par la pluie, les lèvres entrouvertes et les yeux clos, ses doigts abandonnés sur le petit lapin maltraité par tant de manipulations. Pourtant, il suffit de cet instant pour faire resurgir les rires, la terreur, la colère et la rancœur, puis l’explosion, les corps inertes et l’horreur de ressentir cette délectation cruelle.

Loin dans ce cauchemar cyclique, il ne contrôla pas les froncements de sourcils répétés, les jointures blanchies à force de serrer les poings, les paupières agitées, les lèvres tremblantes et surtout ce léger éclat qui luisait au bout de ses doigts. Il rouvrit les yeux dans une panique embrumée, prenant à peine conscience qu’il respirait à grandes goulées comme s’il avait manqué de se noyer, la bouche agitée de mots sans queue ni tête (« Non, c’est faux, j’ai pas fait exprès »). Mais il n’arrivait pas à se calmer, son cœur s’emballait, ses pensées allaient trop vite, ses poumons se dilataient à force de chercher l’air… Il aurait voulu se rouler en boule sous la douche comme il en avait pris l’habitude au sortir de ses nuits remplies de spectres, mais au lieu de ça, ses yeux débordants de désespoir se posèrent sur Fergal.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyMer 23 Aoû - 22:27

Je me perds dans mes réflexions. Beaucoup de choses s’entrechoquent. Je ne sais pas vraiment par quel bout démêler la pelote. Est-ce que c’est mal de penser que je suis quelque part satisfait que sa gêne ne vienne pas d’une inimité ? Théoriquement, je n’ai pas besoin d’être ami avec mes employés. Cela pourrait même apporter pus d’ennuis qu’autre chose. En pratique, je n’ai jamais eu envie de vivre dans une tour d’ivoire. Je ne suis pas fait pour la vie de bureau. Je suis adorable.. Je rougis, ou je souris, je ne sais pas vraiment. J’ai l’impression qu’on me parle comme à un gamin qui fait des pitreries. C’est peut-être un peu le cas au fond. En tout cas, je ne me moquai pas.

Dans ce flot d’émotion, une certaine colère m’envahit quand j’imagine la violence qu’à dû subir mon camarade, et qui semble encore laisser des traces. Son parcours semble chaotique et je me demande s’il a laissé place quelque part à des expériences un peu moins traumatisante. Peut-être que les lapins lui apportent cette forme de douceur dont il ne semble pas avoir bénéficié dans ses jeunes années. Mais je me garde de lui poser la question. Je ne crois pas qu’il ait envie d’en parler. Les choses sont énoncées comme des faits, pas comme des portes ouvertes aux questionnements. Et je me garde bien d’y faire quoi que ce soit. J’ai vu le résultat lors de son arrivée. Je ne dis pas que j’en sais assez, mais suffisamment pour espérer qu’il trouvera un semblant de tribu à Poudlard, cette fois-ci, et qu’il ne subira son séjour ici comme une punition.

Je le laisse poser sa main sur moi, parce qu’il faut bien que je me l’avoue, je me sens particulièrement seul et désemparé et que je n’ai pas envie de cracher sur un peu de réconfort. Je ne suis pas du genre à me plaindre. Mais parfois, c’est trop même pour moi. Alors, je décide de rendre un peu de cette confiance qu’il m’a accordée. C’est intime, trop sûrement pour deux personnes qui ne se connaissent pas si bien, à moins que ce soit ce qui rend cela possible. Je n’en sais rien. Je raconte ma relation à ma sœur, à ma nièce. Mon désaveux pour mon beau-frère, qui même s’il a un jour fait preuve de gentillesse pour un de mes protégés à Poudlard, a préféré ne jamais me le dire plutôt que de… Je ne sais pas, se montrer humain et de me dire que oui, il pouvait peut être aider ce garçon. Non, ce mec était au-dessus de ses basses considérations. Peut-être ma sœur et ma nièce avaient-elles droit à des preuves de tendresse, d’amour, autre chose que cette face de pet imbue d’elle-même mais…la rancœur des premiers mois de Lizzie ne disparaîtrait jamais. A moins que cette fois…il se comporte un peu dignement. Je parle de Moritz, de l’adoption, des difficultés que j’ai rencontré à fonder une famille. Famille qui s’éloigne de plus en plus à mesure que je vieillis.

Septimus a l’air sincèrement…touché ou du moins à l’écoute de mon récit. « Je…merci. Peut-être que tu as raison. Après tout, je m’occupe d’une école entière.» j’allais dire « et je n’en ai perdu aucun jusque-là » mais c’est faux. Michaela n’est jamais arrivée, et je n’ai jamais pu obtenir justice. J’ai remué ciel et terre en vain. Mais c’est une autre histoire. Je ferais de mon mieux pour que plus rien de tel ne se produise à Poudlard. Même si de part ma basse extraction j’ai bien moins de pouvoir que mes prédécesseurs.



Je romps le contact, embarrassé de m’être tant étendu. Je suis bavard, mais je n’aime pas spécialement étaler mes pensées sur de longues tartines. C’est assez paradoxal quand j’y pense, puisque c’est l’un des reproches que j’ai fait à Siwan. De ne jamais rien partager de ses réflexions, de ses questionnements. J’imagine que c’est juste qu’il faut un entre-deux. Je profite du remplissage du réservoir pour me donner une contenance. Tout comme Septimus reprend une distance plus policée en s’occupant de ses lapins. Du céleri. Intéressant. Je ne dois pas partager grand-chose avec les lapins, si ce n’est une certaine quantité de fourrure.
Je reprends la route, il nous reste encore bien des kilomètres à avaler. Septimus s’enquiert de mon lien avec Moritz. Je réponds avec un plaisir non dissimulé : « J’ai fait des pieds et des mains au service de la protection à l’enfance pour pouvoir déposer un dossier d’adoptant. Mais…un homme seul, on ne m’a même pas mis le dossier entre les mains. Mais j’ai…continué d’insister. Pendant des mois. Jusqu’à ce qu’un employé finisse par me dire qu’ils étaient en manque de famille d’accueil, et que si j’étais prêt à accepter, peut-être qu’on finirait par me donner un dossier pour l’adoption. J’ai accepté sans l’ombre d’une hésitation. Avant même de travailler à Poudlard, j’avais une bonne…vision de ce que peut être une enfance ou une adolescence chamboulée, j’ai travaillé dans des foyers pour enfant les étés quand j’étais étudiants. Et maintenant, quand je regarde les dossiers des élèves… Euh, c’est peut-être être imbus de moi-même, mais entre les parents défaillants ou les familles d’accueils complètement pétées, je me suis dit que ce ne serait pas bien compliqué de mieux faire. » Je rougis sous l’aveu. Mais c’est vrai. De nombreux élèves sont dans des situations terribles. Et ce ne sont que ceux dont j’ai une trace écrite pour une raison x ou y, sûrement pas une représentation de la réalité. « Et un jour, j’ai reçu un hibou et une convocation pour me présenter le dossier de Moritz. Puis pour le rencontrer. » Je suis ému d’en parler. Je me souviens encore de ses hésitations en anglais, de nos premières journées à bénir le traducteur de mon téléphone. Il a tellement progressé. Bien plus que moi en allemand, mais j’essaye. Après tout les efforts vont dans les deux sens. Moritz avait beaucoup à assimiler, et je suis heureux de voir qu’il commence à prendre ses marques. « ça m’a mis un coup de pied aux fesses pour acheter une propriété – l’avantage d’être concierge c’est qu’on n’a rarement besoin d’un logement, j’ai économisé toute ma vie pour le jour où j’aurais une famille à loger – suffisamment grande pour mettre des enfants et un élevage de chevaux ailés. » Je lui souris en jetant un œil aux lapins « chacun sa marotte. Et nous avons emménagé là pour les vacances, à Poudlard le reste du temps.»

Je me demande brièvement si c’est réellement un doudou que mon collègue trimballe. Je trouve cela amusant. Mais je ne fais pas de commentaires. Pas plus que je n’évoque l’emménagement plus tard de Siwan, dans une dépendance. Ni son départ. Je n’en ai pas vraiment envie. « On évite de trop se croiser à l’école, je crois qu’il ne tient pas trop à se faire remarquer à cause de moi, et je le comprends. » Il a déjà pas mal de choses à gérer. Et puis ce n’est pas très juste pour lui, la plupart des élèves sont bien contents de ne pas avoir leurs parents sur le dos à l’école.

Je reporte mon attention sur la route, Septimus semble s’endormir, bercer par le ronronnement du moteur. Je piquerai bien un somme aussi, mais ça devra attendre un long moment. Je laisse mon esprit divagué, me remémorant mes vacances avec Moritz, ma rencontre avec sa famille. La liste des courses. Peut-être que je devrais demander à ma mère de préparer un lit à Moritz cette nuit, je vais rentrer tard, ça ne va pas être sympa pour eux de m’attendre. Je dicte le message à la voiture. Je roule. Septimus s’agite. Puis semble manquer d’air. Un cauchemar : « Septimus, tu es en voiture, avec moi, on ramène tes lapins à Poudlard. » J’essaie de lui donner un semblant d’orientation. Je sens son regard sur moi, je tourne la tête vers lui, il a vraiment l’air de galérer le pauvre. Une crise d’angoisse ? « On va s’arrêter si tu veux prendre l’air. Il y a une sortie dans trois kilomètres. » Je ne peux pas piler sur la bande d’arrêt d’urgence. Et je ne peux pas l’aider et conduire en même temps. Je sors calmement de l’autoroute et me gare sur ce qui ressemble à l’entrée d’un chemin forestier. J’ouvre doucement sa portière pour faire rentrer l’air. Je pose ma main près de la sienne, sans oser la saisir, craignant que cela puisse aggraver les choses. « Ça va aller. Essaye de compter à haute voix. Ça va forcer l’air à sortir. » je compte de ma voix grave jusqu’à 10. Et je recommence. Espérant qu’il se cale sur le rythme et sorte de sa torpeur. « Dis-moi s’il faut que je t’aide autrement. »









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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyVen 25 Aoû - 16:30



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Septimus ne s’attendait pas à voir le bourru Fergal être affecté par une constatation aussi simple que « Vous êtes adorable ». Parfois, le concierge s’exprimait comme une dame âgée un peu gâteuse et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça provoquait rarement des réactions aussi positives. Cependant, il n’aurait pas été honnête de nier qu’une partie inavouable de lui-même s’en réjouissait démesurément. Était-il touché par le compliment ou touché que lui, Septimus, fasse preuve de reconnaissance ? Difficile de juger, étant donné le méli-mélo d’expressions qui bataillait sur le visage barbu qui lui faisait face. Pourtant, il ne s’agissait que d’une simple phrase rassurante ; aussi sincère qu’elle pouvait être platonique. D’un autre côté, peut-être ce large bonhomme n’avait-il pas connu beaucoup de mots doux dans son existence. Le sorcier savait que de nombreux hommes correspondant aux stéréotypes de « l’homme viril » étaient exclus des qualificatifs tendres, dont adorable faisait assurément partie. Septimus, quant à lui, n’en avait strictement rien à faire. Il s’exprimait comme il pensait – ce qui était, il fallait le reconnaître, souvent plus une épine dans le pied que la panacée.

Quand il exprima sa compassion et sa foi en ses capacités parentales, Fergal parut un peu ému.

— Je… Merci. Peut-être que tu as raison. Après tout, je m’occupe d’une école entière.

Il ne se lassait pas de l’entendre le tutoyer, pour être parfaitement honnête. L’impression d’avoir gagné un petit bout de sa confiance le réjouissait au-delà de toute mesure raisonnable.

Et tu le fais très bien, ajouta Septimus avec douceur.

Le concierge sentait que son interlocuteur avait autant besoin d’une main tendue que d’être rassuré. Pour autant, il ne s’agissait pas de paroles en l’air. Lui qui laissait toujours traîner ses oreilles un peu partout et qui écoutait attentivement le nombre incalculable de ragots que récoltaient quotidiennement les elfes de maison était bien placé pour savoir que l’opinion générale concernant le directeur était plus que favorable en comparaison de ses prédécesseurs. Bien qu’il ne les ait pas connus, Septimus croyait volontiers tout cela. Fergal dégageait quelque chose de très franc, de tranquillisant et de bienveillant qui inspirait – à défaut de la sympathie – la sécurité et la paix. C’était sans doute en partie pour cela qu’il recherchait autant son approbation.

Lorsqu’ils migrèrent jusqu’à la voiture, où Septimus s’installa en luttant péniblement contre le trouble qui l’envahissait, Fergal répondit avec enthousiasme à sa question malgré son caractère privé. Le sorcier écouta avec attention malgré la somnolence qui l’envahissait progressivement, calmé par la voix grave et chaude du conducteur ; Septimus était extrêmement sensible à de nombreux stimuli sensoriels, et la voix faisait partie des choses qui lui indiquaient immédiatement s’il allait apprécier quelqu’un. Inutile de préciser qu’il était particulièrement charmé par celle de Fergal. Celle-ci maintint un lien ténu entre le concierge et la réalité, juste le temps d’écouter son récit jusqu’au bout. Il rit chaleureusement à sa mention des « familles d’accueil complètement pétées », assez ravi d’entendre enfin ce Fergal-là ; aussi bourru que le laissaient présager ses manières. La première fois qu’ils s’étaient rencontrés, il avait montré un niveau de langage très différent, qui ne lui allait pas. Il nota également qu’il avait travaillé en foyer – cette information piqua sa curiosité et renforça un peu trop bien l’image de père attentionné que son chauffeur improvisé dégageait. Il sourit aussi en l’entendant s’émouvoir de sa première rencontre avec Moritz, attendri. Cet homme avait-il des défauts ? C’était pénible, à la fin.

À la mention des chevaux ailés, Septimus rouvrit un œil déjà abandonné au sommeil pour surprendre un sourire dans sa direction. Il le lui rendit d’un air peut-être un peu trop mordu, tout ensommeillé qu’il était.

D’ailleurs, tu ne m’as pas répondu pour la statue d’abraxan, fit-il remarquer d’une voix endormie. Je suis sûr que je peux en faire quelque chose de propre. Après tout, les chevaux sont des gros lapins, plaisanta-t-il avec ce fond de malice qui le caractérisait.

Le reste de la conversation se brouilla toutefois dans les brumes d’un sommeil désagréable, qui le fit basculer en seulement quelques instants dans cette dimension cauchemardesque à laquelle il tentait désespérément d’échapper depuis qu’il était revenu à Poudlard – en vain. Ses rêves ne le lâchaient pas, pas même depuis la fin du voyage scolaire ; il aurait pensé que le dépaysement lui aurait changé les idées, mais il avait même l’impression que c’était pire depuis. Était-ce à cause de tous les souvenirs qu’avait fait remonter sa rencontre inoubliable avec Daisy ? Avait-il cédé à la brèche qui s’était ouverte dès l’instant où il avait remis les pieds au château ? Il l’ignorait, mais ses nuits agitées commençaient sérieusement à lui peser sur les épaules.

Émergeant en sursaut et paniqué du cauchemar qui le hantait depuis sa première nuit dans ses quartiers au château, il peina à avaler l’air et à revenir du marasme d’émotions qui l’étranglait sans remords. Confusément, presque instinctivement, il chercha Fergal du regard pour se raccrocher à quelque chose, à quelqu’un – trouver de l’aide pour revenir sur terre. Ce dernier, en accrochant ses yeux aux siens, tenta de lui rappeler où ils étaient, ce qu’ils faisaient, mais il ne parvenait pas à calmer sa respiration et l’angoisse qui lui comprimait les poumons, écrasés par un sentiment de culpabilité qui le tenaillait depuis trop longtemps. Il entendit à peine qu’on lui indiquait que la voiture allait s’arrêter pour qu’il puisse prendre l’air, l’une de ses mains agrippant convulsivement sa poitrine comme si la gratter avec ses ongles pourrait la percer et libérer l’air toxique qui y était piégé. Heureusement, le calme de Fergal l’empêcha de céder complètement aux bribes de souvenirs qui l’aveuglaient et lui donnaient la nausée. L’air qu’il fit entrer en ouvrant la portière lui permit de sentir une brise humide et salutaire sur son visage, accordant un peu plus de lucidité à sa conscience engluée dans les sables mouvants d’un passé zébré de douleur.

— Ça va aller, lui assura posément Fergal en posant une main offerte près de la sienne. Essaye de compter à haute voix. Ça va forcer l’air à sortir. Un, deux…, commença-t-il à compter pour lui donner un repère, un tempo sur lequel s’accorder.

D’abord complètement aphone, Septimus se débattit avec sa voix perdue jusqu’à la faire émerger des sentiers où elle s’était égarée pour tenter de suivre le rythme de son compagnon d’infortune. De ses doigts tremblants, il chercha la main de Fergal avec hésitation ; en réalité, il mourait d’envie d’enfoncer ses ongles dans la chair abîmée de ses paumes, vilaine habitude qu’il avait acquise et conservée face à sa regrettable efficacité. La douleur le rappelait au présent. Mais il ne voulait pas que Fergal voie ça. Il voulait, il voulait… Il ne voulait plus que ce soit la douleur qui le ramène. Il était fatigué, épuisé.

— Dis-moi s’il faut que je t’aide autrement, ajouta Fergal avec prévenance.

Ânonnant péniblement les chiffres en se calquant sur sa voix rassurante, Septimus finit par renoncer et agripper fermement sa main pour avoir l’impression de ne pas être tout seul, lâché au milieu du théâtre de ses peurs les plus intimes. La chaleur de sa peau et l’électricité qu’elle envoyait par petites décharges loin dans ses entrailles lui permirent de revenir petit à petit, enveloppé par un sentiment beaucoup plus doux que la douleur.

Sa respiration finit par s’apaiser, en lentes et longues inspirations et expirations, tandis qu’il reprenait pied sans lâcher la main de Fergal. Dans un lourd soupir, il ferma les yeux et laissa son occiput tomber contre la tête du siège, vidé.

Désolé, articula-t-il d’une voix rauque.

À présent qu’il recouvrait son calme et que la panique avait reflué, il se sentait honteux d’avoir offert un tel spectacle à son conducteur. Il ne savait pas quoi dire, pas plus qu’il ne savait quoi faire avec leurs mains. S’il la retirait, sans doute Fergal penserait-il comme plus tôt qu’il mettait une distance entre eux ; s’il la laissait… qu’en penserait-il ? Tenaillé par ce dilemme intérieur, il mit un certain temps à rouvrir des yeux timides pour les poser sur le visage du directeur.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyLun 28 Aoû - 16:16

Je souris, un sourire un peu amer, peut-être un peu sarcastique. Je ne sais pas si je fais bien ce job ou si j’étais meilleur concierge. Ou si le poste n’a pas tant d’importance que les valeurs qui motivent l’exécution des taches. Je n’en sais foutre rien mais je prends le compliment. Parce que je m’efforce de faire au mieux, même si j’ai l’intime conviction que ça ne suffit jamais. J’ai au moins pour moi de ne pas me servir de ces gamins pour lancer ma carrière politique. Je laisse ça aux gens que ça intéresse, chacun ses compétences.
Je raconte avec plaisir ma rencontre avec Moritz, ce qui m’a amené à avoir le privilège de le recevoir chez moi. A avouer que tout directeur que je suis, ça ne fera jamais vraiment le poids contre l’espoir que j’ai de m’occuper de ma famille. J’ai l’impression que mon récit berce Septimus plus qu’il ne le passionne, mais ce n’est pas grave : évoquer ces souvenirs me met du baume au cœur, c’est un moment agréable.
J’évoque ma passion pour les chevaux ailés, ce n’est pas le concierge qui me colle douze heures de bagnole dans la journée pour aller chercher deux lapins qui me jugera. Je le regarde, interloqué, avant de me souvenir du courrier en question. « Oh, je n’étais pas sûr que ça appelait vraiment à une réponse de ma part. » dis-je un peu gêné « Mais si tu veux faire un gros lapin, il trouvera toute sa place devant mon écurie. » dis-je. J’imagine déjà les gamins qui visitent l’élevage, essayer de s’asseoir sur le mini cheval, à défaut de pouvoir le faire sur le vrai.
Mais je crois que déjà, Septimus ne m’écoute plus, sombrant à nouveau dans le sommeil. Si à première vue, je l’envie : après tout, je ne dirais pas à non à une petite sieste… je me rends rapidement compte qu’il a le sommeil plutôt agité. Ce sont des choses qui arrivent, je ne m’en inquiète pas vraiment, me concentrant sur ma conduite, jusqu’à ce que je l’entende crier, complètement paniqué.

L’air semblait lui manquer, et malgré mes paroles visant à lui rappeler qu’il était en sécurité, la crise n’avait pas l’air de passer. Je préfère m’arrêter que de prendre le risque d’avoir un accident ou qu’il perde conscience sans que je puisse l’aider immédiatement. Je sors de l’autoroute et me gare rapidement dans l’entrée d’un chemin forestier.
J’ouvre la fenêtre, et lui conseille de compter à haute voix pour retrouver son souffle. Je ne suis pas persuadé que ma technique ne soit la bonne, mais en même temps… Je n’ai pas beaucoup d’options. Pour sortir quelqu’un de la torpeur, il y a la manière douce et la manière forte, mais je doute qu’une bonne claque n’aide Septimus, il a dû en recevoir son lot dans d’autres circonstances. J’espère juste qu’il ne va pas faire un malaise, et que je vais parvenir à le ramener à un état plus stable. Il finit par attraper ma main et à compter d’un filer de voix. Je l’encourage d’un sourire soulagé. On tient le bon bout. Ça va passer. Je garde sa main bien au chaud dans la mienne. Un moyen comme un autre de dire que je ne compte pas le lâcher.
Il semble disparaître dans ce grand fauteuil, à reprendre ses esprits. Merlin, je regrette un peu de ne pas avoir travailler les squatts un peu plus ces derniers temps, je commence à fatiguer de rester accroupi à côté de lui. Mais je ne bouge pas pour autant. Il sera bien temps d’y penser plus tard. Il finit par ouvrir les yeux et par s’excuser.
« Tu n’as pas à t’excuser. Ça va mieux ? Tu veux me dire ce qu’il se passe ? »




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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyJeu 31 Aoû - 19:41



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Malgré toute la douceur et la sincérité qu’il avait mise dans son affirmation, Fergal lui parut sceptique. Son visage d’ordinaire si franc fut craquelé d’un sourire dont l’amertume lui allait mal. Septimus en éprouva une vive tristesse et fut saisi de l’envie de reprendre ce poignet pour lui assurer qu’il faisait de son mieux et que Poudlard n’avait pas connu un directeur aussi humain depuis des années.

Tu en doutes ? l’interrogea-t-il en arquant des sourcils inquiets.

S’il en doutait, il devait bien être le seul. Hormis les habituels et traditionnels quolibets adressés aux adultes et aux figures d’autorité dans un établissement scolaire, Fergal ne souffrait d’aucune réputation embarrassante. Il n’avait franchement pas à rougir de ce qu’il avait accompli jusqu’ici : apporter un peu de paix à cette école paraissait impossible, et pourtant… Elle en connaissait enfin un peu. Évidemment, ce n’était pas parfait, mais qui pouvait se targuer de maîtriser les déboires de centaines d’adolescents doués de pouvoirs magiques lâchés dans une promiscuité relative ? Septimus était bien placé pour savoir que la cruauté était facile quand l’opportunité nous était donnée de la dispenser. Il suffisait d’avoir suffisamment de rancœur, suffisamment peur pour s’y adonner, s’y abandonner comme si elle pouvait panser nos blessures et nos insécurités.

En remontant dans la voiture, il lui fut difficile de chasser le trouble qui l’envahissait. Il accueillit cependant avec bonheur le récit que Fergal lui offrit au sujet de sa relation avec Moritz, se laissant bercer par la douceur de cette rencontre tendre. Elle lui permit de reprendre un peu pied avec la réalité et de ne pas céder aux démons qui lui grattaient les entrailles pour tenter de se frayer un chemin vers son esprit dans l’espoir de s’en emparer.

À sa plaisanterie au sujet des abraxans, Fergal sembla à la fois surpris et embarrassé :

— Oh, je n’étais pas sûr que ça appelait vraiment à une réponse de ma part. Mais si tu veux faire un gros lapin, il trouvera toute sa place devant mon écurie.

Luttant contre le sommeil, le concierge marmonna :

Oh, c’est comme tu veux. C’était une proposition, après tout, tu n’es pas obligé de l’accepter.

Septimus avait toujours eu la fâcheuse tendance de s’emporter et de proposer des cadeaux à tout va, allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il ignorait comment s’attirer la sympathie de quelqu’un autrement. C’était une façon très maladroite d’exprimer son affection, mais il n’en connaissait pas de meilleure. La communication n’avait jamais été sa plus grande qualité, il fallait bien l’admettre. Peut-être que Fergal l'avait trouvé envahissant – ou bizarre. Ou les deux, allez savoir. C’était toujours un tel casse-tête de tricoter avec les relations humaines ! Inutile de s’étonner s’il préférait la compagnie des animaux à celle de ses semblables. Il y avait une forme de facilité dans leur contact, qu’il ne retrouvait pas chez ses pairs. En tout cas, il n’avait jamais connu une telle simplicité avec un homme ou une femme jusqu’ici.

Mais, alors que le sommeil l’engloutissait dans la même boucle cauchemardesque qui le hantait depuis mai, c’est la panique qui eut raison de lui lorsqu’il rouvrit les yeux en cherchant désespérément de l’air. Heureusement, Fergal sut faire exactement ce qu’il fallait pour l’aider à trouver l’apaisement qui lui manquait cruellement à cet instant. Une fois garé, il ouvrit la portière et s’accroupit auprès de lui pour lui demander de calquer son souffle sur le sien en comptant. Avant même qu’il n’ait pu réfléchir à quoi que ce soit d’autre, Septimus avait attrapé cette main tendue pour s’accorder au rythme qu’il lui proposait, jusqu’à ce que l’angoisse reflue, apportant en contrepartie une écharpe d’épuisement qui vint lester ses épaules. Le sourire de Fergal lui ôta un poids de la poitrine, puis le concierge s’enfonça dans son siège pour reprendre ses esprits tant bien que mal, hésitant sur le comportement qu’il était censé adopter après s’être montré aussi vulnérable au moment où il s’y attendait le moins.

Lorsqu’il rouvrit des yeux timides sur Fergal, sans savoir quoi faire de cette main qu’il tenait toujours dans la sienne sans faire mine de la lâcher, le directeur balaya son excuse d’une simple réplique :

— Tu n’as pas à t’excuser. Ça va mieux ? Tu veux me dire ce qu’il se passe ?

Septimus entrouvrit des lèvres blêmes, un peu déstabilisé par la tournure des événements. S’il s’était attendu à ce que ce voyage se transforme en confessions intimes à chaque virage ! Immanquablement, son regard échoua sur leurs mains jointes et il se sentit bêtement réchauffé par ce contact ; des papillons dans le ventre comme un adolescent, il cilla un bref instant en se sentant rosir et releva difficilement les yeux vers le visage désormais familier de Fergal. Il aurait aimé lui dire à quel point il lui était reconnaissant de se comporter avec autant de prévenance en compagnie de cet étrange homme qui pourtant ne lui avait pas fait fameuse impression il y a quelques mois à peine. Il était évident que c’était dans sa nature, et Septimus n’en éprouvait que davantage d’admiration pour lui.

Reprenant ses esprits, il se racla la gorge en songeant qu’il valait peut-être mieux qu’il retire sa main de cette étreinte enveloppante, mais les agréables picotis qui chatouillaient sa peau au contact de la sienne, large et calleuse, l’emportèrent sur sa raison. Il demeura donc immobile, scrutant ces traits émaillés de rides du sourire qu’il aurait voulu caresser du bout des doigts. Un petit soupir franchit le barrage de ses lèvres.

Mieux, oui, lui sourit-il avec reconnaissance. Merci… d’avoir fait tout ça, ajouta-t-il maladroitement.

Septimus marqua une pause, cherchant la meilleure façon de formuler cet aveu, ses yeux allant et venant de droite à gauche comme pour mieux fouailler dans cet esprit confus qui le mettait parfois à la torture pour de si petites choses. Mais ce n’était pas une petite chose qu’il s’apprêtait à révéler, c’était quelque chose qu’il n’avait jamais confié à personne – pas même à Victoire. Le sorcier s’humecta les lèvres, frustré de ne pas parvenir à mettre la main sur les mots qui lui échappaient si vicieusement, puis finit par se lancer en espérant ne pas passer pour un fou ou un danger public.

Depuis que je suis revenu à Poudlard, commença le concierge, la voix rendue rauque par la soudaine sécheresse de sa gorge, je fais le même cauchemar en boucle, toutes les nuits. J’ai comme… des flashes d-du jour où j’ai perdu mes pouvoirs. Et, j’ai…

Il déglutit, détournant les yeux avec un air coupable et honteux.

Ce n’est pas quelque chose dont je me souviens vraiment consciemment, et pourtant je revis le moment où j’ai… explosé dans ce cauchemar, et surtout cette… cette… cette atroce satisfaction de voir tous ces corps autour de moi. À chaque fois que cette cruauté m’envahit, je me réveille en sursaut. Mais… Mais je suis pas un monstre, ne put-il s’empêcher d’ajouter d’une toute petite voix qui se brisa.

Il luttait désespérément chaque nuit contre cette émotion qui l’écrasait et qu’il tentait à tout prix de laver à grands jets d’eau pour la diluer dans les liquides qui dégoulinaient le long de ses jambes, auxquels se mêlaient ses larmes paniquées. Il nourrissait encore tant de rancœur contre ses harceleurs, mais il refusait de devenir cette personne. N’osant pas soutenir le regard de Fergal, Septimus ne put que refouler l’humidité qui gagnait ses yeux trop clairs en attendant que la main ne se dérobe avec dégoût pour briser le peu d'estime qu'il avait pu glaner auprès de lui.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyJeu 31 Aoû - 21:06

« Je ne sais pas si tu as sur pour Michaela, l’élève qui a été tuée lors du trajet à Poudlard. J’ai eu beau remuer ciel et terre – et quand je dis remuer… je veux dire que j’ai été à la limite de l’insulte avec la brigade de police magique –»Je n’ai aucun regret à ce sujet, ce sont vraiment les dernières baltringues, soumises à l’autorité politique plutôt qu’aux gens qu’ils sont censés servir. Et j’ai encore moins de regret d’avoir quitté l’école de police. « L’affaire a été classée sans suite. Difficile après ça de considérer que j’ai bien fait mon travail. » Même si je n’étais pas dans le train, même si je n’ai pas d’appui politique. « Michaela n’était pas juste une élève, d’ailleurs… aucun n’est juste un élève. Mais je la connaissais bien, je crois. Disons que ça me rappelle que… eh bien les catastrophes peuvent toujours arriver. Et il ne faut pas se reposer sur ses lauriers.» Et peu importe que je n’y sois pour rien, dans la tête des élèves, et sûrement dans la mienne, j’en porte tout de même la responsabilité. Annoncer un meurtre une année et des olympiades l’année suivante, c’est tout de même une gymnastique peu agréable. Mais j’ai accepté le poste, je prends les emmerdes qui vont avec. Après tout… même si je n’aime pas spécialement la direction, j’aime les élèves. Ce qui me semble une meilleure base que d’aimer sa carrière ou ses privilèges familiaux.

Mes grands discours semblent bercer Septimus, ce que je trouve somme-toute…amusant. Je le laisse ronchonner sur les abraxans et je suis à deux doigts de lui demander de ne pas baver sur mon siège, mais je ne suis pas sûr qu’il goûte la blague dans son état semi-comateux alors je m’abstiens. Après tout, nous n’avons quand même pas élevé les hippogriffes ensemble, même si les confidences sont un peu trop aisées à mon goût. Je me laisse à mon tour glisser sur le mode automatique, laissant défiler la vacuité de mon esprit sur le bitume, jusqu’à entendre le cri de paniqué de Septimus et à m’arrêter sur le bas côté.

Je suis rassuré de voir que la crise passe malgré tout assez facilement, quelques exercices de respiration un peu de présence et Septimus retrouve son souffle et une couleur un peu moins inquiétante. « De rien ? Je n’allais quand même pas te laisser t’évanouir sur le siège passager. » dis-je en riant. Franchement, je ne vois pas comment j’aurais pu faire autre chose. Je lui demande néanmoins s’il a envie d’en parler… Sait-on jamais si ça peut aider. Je suis surpris, tant par le fait qu’il maintienne sa pression sur ma main – je pense que mes genoux vont craquer comme jamais quand je vais pouvoir me relever – que par la relative facilité avec laquelle il accepte de se confier.

Je l’écoute avec attention. Et je ne vois rien de monstrueux dans ce qu’il dit. Juste un mécanisme de défense logique, un soulagement… « C’est plutôt humain que monstrueux, non ? Bien sûr qu’une part de toi a été soulagée, satisfaite que la souffrance soit finie et partagée. Ça ne veut pas dire que tu es une personne horrible. Mais que tu es une personne, qui mérite de la considération, et si personne ne te la donne, il y a bien un sursaut au fond de toi, celle qui veut que tu survives qui te rappelles que tu en vaux la peine et que s’ils ne sont pas capables de le comprendre, ils le méritent. C’est inconscient, mais c’est…plus sain que d’accepter toutes les brimades sans ressentir un peu de colère. Le problème, c’est que… si tu la laisses là.» De ma main libre je tapote son torse « elle va forcément chercher à sortir, et ça fait plus de dégâts qu’autre chose. »
Je ris nerveusement : « Enfin, je suis pas psy hein. Mais j’ai déjà été très en colère. » A la mort de mon petit frère, je pense que le sport m’a littéralement sauvé. J’aurais fini par emplafonner un camarade ou moi-même, ou le premier médecin qui passait. Mais j’ai tapé dans des cognards, dans des sacs et … je ruminais un peu moins. « Je ne sais pas quel pourrait être ton truc… Mais un jour où tu sens que tu es en boucle dans ta journée, que ça va forcément te hanter d’une façon ou d’une autre, je sais pas va fendre une ou deux bûches avec Thomas pour prendre soin du petit Septimus. Je garantis pas que ça marche, au pire tu auras des ampoules… Mais tu l’auras écouté. Et je pense qu’il en a besoin »

Je passe timidement ma main sur son dos, là où se croisent d’innombrables marques de violence. « Mais si ce dont tu as besoin c’est de parler, je te l’ai dis lors de notre premier entretien mais c’est toujours valable, d’autant plus valable aujourd’hui : ma porte t’est toujours ouverte. Tu ne vas pas te noyer comme ça toutes les nuits tout seul. » Je secoue la tête dépité de savoir qu’il se sent si mal chaque nuit depuis qu’il est là. « Victoire, Raywood, Wenceslas… Il y en aura bien un qui saura être une main secourable. » Je n’ai pas un ego si gros que je ressente le besoin d’être son unique sauveur. Mais j’ai envie de faire au mieux pour que Poudlard ne soit pas une prison de souvenirs douloureux.






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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyLun 4 Sep - 23:45



Au bonheur des pompons






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S’il y a bien une chose à laquelle Septimus ne s’attendait pas, c’était d’entendre de la bouche de Fergal qu’une élève avait été assassinée dans le Poudlard Express l’année précédente. Son visage se décomposa, blêmit significativement et ses lèvres s’entrouvrirent sous le choc. Personne ne lui avait parlé de cette affaire. Pas même les elfes de maison, pourtant si prompts à ramener les dernières nouvelles aux oreilles curieuses du concierge – mais peut-être ne lui transmettaient-ils que les ragots légers. Pour autant, il n’interrompit pas Fergal et se contenta de l’écouter lui narrer ce sinistre épisode, les sourcils fléchis d’un mélange de compassion et d’inquiétude.

Tu ne peux pas tout maîtriser, répliqua Septimus en secouant doucement la tête. Tu n’es pas responsable des actes que commettent spontanément les autres, surtout après être arrivé si récemment et si abruptement à la direction.

Il marqua une pause et, s’il n’osa pas presser à nouveau son poignet, effleura tout de même son épaule un bref instant dans une timide forme de soutien.

Ce n’est pas une question de se reposer sur ses lauriers. Tu as le droit de souffler de temps en temps, toi aussi. D’être indulgent avec toi-même, souligna le sorcier en cherchant ses yeux. Je suis désolé que tu aies traversé ça, ça a dû être terrible.

S’il prenait autant de choses sur ses épaules, aussi larges soient-elles, le travail de directeur aurait raison de lui bien avant qu’un autre événement dramatique ne survienne. Après cet échange, Septimus était persuadé que Fergal était beaucoup sensible qu’il n’y paraissait – comme bon nombre d’hommes décidés à ne pas laisser transparaître leurs émotions. Le concierge passait souvent pour un grand émotif, mais il préférait encore ça à l’idée de faire barrage à toutes ses émotions, jusqu’à ce que la digue ne rompe et répande le contenu de ses entrailles sur un pauvre malheureux qui n’avait rien demandé.

Lorsqu’ils montèrent dans la voiture, la suite devint confuse, brumeuse, angoissante. C’était à peine s’il se souvenait de l’enchaînement des actions avant qu’il ne se retrouve près d’un Fergal accroupi, la main dans la sienne, si rassurant et si prévenant qu’il s’en sentait ému. Septimus n’était pas tout à fait habitué à ce qu’on prenne soin de lui – plutôt à ce qu’on le laisse se débrouiller jusqu’à ce qu’il parvienne à se calmer tout seul, en lui jetant un regard vaguement embarrassé. En règle générale, ceux qui le côtoyaient éprouvaient davantage de gêne que de compassion pour lui. C’était presque – non, c’était déstabilisant. D’avoir l’impression de compter suffisamment pour que l’on prenne le temps de s’assurer qu’il allait mieux et de s’enquérir de ce qu’il s’était passé. Ça ne lui avait pas effleuré l’esprit que ça pouvait avoir une quelconque importance pour quelqu’un d’autre que lui.

Fergal balaya ses remerciements avec ce qui s’apparentait à de la négligence :

— De rien ? Je n’allais quand même pas te laisser t’évanouir sur le siège passager.

Oui, j’imagine que ça aurait fait désordre si tu ramenais le corps inanimé du concierge à Poudlard, plaisanta-t-il faiblement pour dissiper l’intimité de ce moment qui commençait à le toucher plus qu’il ne l’aurait voulu.

Il ne voulait pas s’attacher. Il ne voulait pas avoir l’impression de compter ; pas pour voir ses illusions être piétinées sans remords une nouvelle fois. Pourtant, l’envie de répondre avec honnêteté à sa question le prit, l’envie peut-être aussi d’être compris, entendu, d’obtenir une forme de soutien ou d’approbation de sa part, à lui. C’était une envie dangereuse, qu’il tentait désespérément de chasser, mais c’était aussi plus fort que lui. Septimus détestait qu’on puisse regarder à l’intérieur, explorer, remuer quelque chose qu’il refusait qu’on remue. Mais avec Fergal, c’était… facile. Aussi aisé que tentant. Peut-être y avait-il, au fond, une véritable raison derrière cette première entrevue catastrophique, durant laquelle il s’était complètement effondré sans prévenir. Peut-être que ça tenait davantage de l’instinct que de la raison. Mais ça lui faisait peur – ça le terrorisait, même – de s’abandonner à l’imprévu, à l’inexplicable, à ce chaos d’émotions qui lui donnait envie d’y retourner quitte à le regretter.

Fergal ne l’interrompit pas, pas plus qu’il ne laissa transparaître une réaction négative – que le concierge guettait nerveusement. À la place, son aîné le détrompa, lui déroulant un discours rassurant en lui conseillant d’extérioriser cette colère qui le consumait et qu’il n’avait jamais exprimée contre rien ni personne. La violence n’était pas vraiment à son goût, fallait-il dire ; Septimus aimait la créativité, la délicatesse, l’élégance, mais la brutalité, non. Au moment où le directeur tapota sa poitrine, son corps se tendit et il dut prendre sur lui pour ne pas sursauter, embarrassé à l’idée qu’il ne sente le brutal changement de fréquence cardiaque à son contact.

L’attention de Septimus fut cependant reprise par la nervosité contenue dans le rire qui secoua Fergal.

— Enfin, je suis pas psy hein, prévint-il. Mais j’ai déjà été très en colère.

Les yeux d’un bleu trop clair s’arrondirent légèrement et il cilla, avant de demander :

Pourquoi ? Enfin, si tu veux bien en parler, ajouta-t-il précipitamment pour rectifier sa brutale question, posée sans réfléchir. Désolé, c’était déplacé, s’excusa-t-il, un peu embêté.

Il ne voulait pas contraindre Fergal à davantage de révélations pour satisfaire sa curiosité. Il détesterait qu’on lui fasse ça. Non, spontanément, il aurait voulu en apprendre plus cet homme qui, désormais, n’attisait plus un simple désir animal, mais une inexplicable tendresse.

— Je ne sais pas quel pourrait être ton truc…, reprit son aîné. Mais un jour où tu sens que tu es en boucle dans ta journée, que ça va forcément te hanter d’une façon ou d’une autre, je sais pas va fendre une ou deux bûches avec Thomas pour prendre soin du petit Septimus. Je garantis pas que ça marche, au pire tu auras des ampoules… Mais tu l’auras écouté. Et je pense qu’il en a besoin.

Mon truc, c’est…

… de t’embrasser.

Sombre idiot naïf, il posa son regard sur leurs mains jointes, qui diffusaient toujours cette chaleur et cette électricité qui le maintenaient ici, avec lui. Fergal l’ignorait sans aucun doute, mais Septimus n’avait jamais tenu la main à l’un de ses partenaires. Il était assez mal à l’aise avec ce contact, qu’il estimait plus intime qu’un rapport sexuel. Le choc de la réalisation fit trembler ses lèvres, qu’il serra si fort qu’elles en blanchirent.

Non. Arrête.

Ça n’arriverait jamais. Il fallait qu’il mette un terme à cette douce folie et qu’il l’enterre suffisamment profond pour ne plus jamais être tenté d’y tendre la main. Alors pourquoi était-ce si difficile ? Pourquoi demeurait-il toujours sur cette fine ligne ambiguë, plutôt que de reculer franchement ou de la franchir pour clarifier ce rêve mort-né ?

Fergal avait raison. Il devait se trouver un truc, et cesser de rêvasser comme un paria soupire après l’élève le plus populaire de son lycée. En fait, il ne devait pas prendre soin du petit Septimus, mais enterrer son cadavre dans la même tombe. C’était lui qui mettait des étoiles dans ses yeux et lui faisait miroiter un futur qui n’existerait jamais. Il était son propre bourreau. Le sorcier devait cesser d’espérer ; l’espoir, c’était pour les autres ; ceux qui réussissait, ceux qui avaient une belle vie. Et de toute façon, le petit Septimus était mort depuis le jour où il avait coulé cette corde autour de son cou dans l’une des salles désaffectées du quatrième étage, il y a vingt ans. Si même ça, il y avait échoué, il n’en restait pas moins qu’une partie de lui ne reviendrait plus jamais de cet épisode.

Sa voix mourut dans une phrase inachevée, incapable de trouver ce fameux truc. C’était quoi, son truc, à part être lamentable sur tous les plans ?

Je sais pas…, avoua-t-il, l’air défait.

Mais un simple geste – encore un – l’électrisa plus fort encore que leurs mains jointes. Septimus sentit la main de Fergal passer sur son dos, le long de ce vieux tee-shirt AC/DC qu’il traînait depuis des années, le long de son dos soudain hérissé de frissons qui se répandaient jusque dans son cou et lui faisait monter le rouge aux joues. Les effleurements de son compagnon d’infortune valaient mille des baisers qu’il avait déjà donnés. Il en aurait pleuré – de frustration, de rage, de honte. C’était donc ça, l’ultime punition que lui avait concoctée l’univers ? Réduit à soupirer après les miettes accordées par la pitié qu’il inspirait à cet homme qui le rendait fou ?

— Mais si ce dont tu as besoin c’est de parler, je te l’ai dit lors de notre premier entretien mais c’est toujours valable, d’autant plus valable aujourd’hui : ma porte t’est toujours ouverte. Tu ne vas pas te noyer comme ça toutes les nuits tout seul, assena Fergal avant de secouer la tête. Victoire, Raywood, Wenceslas… Il y en aura bien un qui saura être une main secourable.

Un petit sourire rehaussa les commissures de Septimus, qui balaya de son pouce cette main qu’il tenait toujours dans la sienne. Puis il releva les yeux et rencontra ceux de Fergal sans flancher et sans aucune intention de se détourner, peut-être bien pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient ; deux phares bleutés qui ne mentaient pas et nimbaient de lumière l’obscurité qui les entourait.

Tu l’es déjà.

Il y avait un peu de désespoir dans cette voix qui trahissait soudain toute l’affection qui gonflait son cœur.


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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyMer 6 Sep - 12:48

Visiblement, la nouvelle n’était pas arrivée jusqu’à Septimus à en juger son visage blême. Est-ce parce que chacun s’était fait une mission d’oublier ? Pour ma part, il s’agit plutôt d’une forme de honte, d’un masquage de mon incompétence. Si j’évoque le sujet simplement pour dire que je n’ai rien pu faire pour parvenir à savoir le fin mot de l’histoire…ça me rend juste triste, en colère. La sollicitude du concierge me touche. Je sais bien qu’il a raison, mais en même temps, cela n’effacera probablement jamais le sentiment d’échec.

« Ça l’a surtout été pour ses proches qui n’ont jamais pu voir justice faite. » Mes propres considérations n’étaient rien comparées à ce que vivait sa famille. Je ne souhaite pas vraiment m’étendre sur le sujet. Nous reprenons la route en papotant de choses plus légères, jusqu’à ce que Septimus s’endorme et fasse une crise de panique qui me paraît sortie de nulle part.
Je m’arrête sur le bas-côté pour essayer de lui apporter de l’aide. Après un certain temps, le concierge finit par retrouver contenance. Je suis soulagé de l’entendre faire une blague, peut être pas du meilleur goût compte tenu des précédentes discussions, mais bienvenue tout de même : « Un petit peu oui, mais j’accuserais les lapins sans vergogne, il faut s’en méfier, ils sont redoutables. »  Ces monstres sanguinaires incapables de survivre à un vulgaire transplanage.
Avec douceur, j’essaie de savoir ce qui a provoqué le cataclysme. C’est courageux de venir travailler dans un lieu où on a tant souffert. Je suis désolé de voir qu’il n’a pas tourné la page et que la douleur reste aussi vive. Je n’ai pas le sentiment de pouvoir faire grand-chose pour l’aider, si ce n’est écouter et être là. Je vois bien que Septimus et moi sommes très différents et que nos manières de gérer les choses n’ont probablement rien à voir. Mais je ne peux pas vraiment rester sans rien dire.

La question suivante est légitime, même si je ne suis pas vraiment préparé à y répondre. J’hésite un peu avant de lancer : « Je crois que tous les adolescents ont ressenti de l’injustice et de la colère à un moment où un autre. » Après tout, on leur demandait de devenir responsable, de son comporter en adulte, tout en décidant pour eux. Et surtout, ils ne sont plus suffisamment naïfs pour oublier les failles des adultes qui ne sont pas toujours aussi exemplaires que ce qu’ils imposent au plus jeune. Mais ce n’est évidemment pas ce genre de révolte adolescente qui me permet de faire le parallèle. « Mon petit frère est décédé l’année où je suis rentré à Poudlard. Une bête histoire d’empoisonnement du sang et d’infection, jamais détectée à Sainte Mangouste, mais qui aurait fait partie des premiers tests dans un hôpital moldu. Ou peut-être pas mais en tout cas, j’avais besoin d’être en colère contre quelqu’un et c’est tombé sur Ste Mangouste. » dis-je avec un sourire. De ma main libre, je tapote mon biceps, laissant l’elfe représentant Irial faire quelques loopings, heureux d’être mentionné. Le concierge connaissait maintenant presque toute ma famille, ne manquait que mon père à l’inventaire, tué lors d’un cambriolage de sa boutique d’antiquité. Mais c’était assez de morts pour aujourd’hui.

Je presse légèrement sa main toujours dans la mienne « ce n’est pas grave de pas avoir de truc maintenant, on finira bien par trouver. » Peut-être que ça implique de tenir une main pendant quelques temps et d’avoir des crampes dans les jambes. Ou peut-être qu’il se lancera dans un menuet endiablé. Mais l’imaginer vivre un tel abysse nuit après nuit sans même songer à cherche de l’aide… Non.
Alors que je passe ma main dans son dos, sans vraiment y réfléchir, je le sens avoir un long frisson et rougir. Je crains que le rougissement ne soit communicatif. Mais qu’est-ce qui me prend ? C’est totalement déplacé. Si cela avait été une collègue, je ne me serais jamais permis. Je retire ma main, un peu penaud.
Il ne lâche pas la mienne, j’imagine qu’il ne m’en veut pas de ce geste un peu trop spontané.

Son sourire et ses quelques mots finissent d’achever mes doutes. Je tapote doucement sa main avant de la retirer de la mienne. « Alors je crois qu’on peut continuer notre périple, avant que tes lapins m’en veuillent à tout jamais pour le transport déplorable. Prêt ?»

Je me lève et m’étire avant de retourner à mon siège.

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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptyMer 6 Sep - 12:48

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Message(#) Sujet: Re: Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus Au bonheur des pompons – Fergal & Septimus EmptySam 9 Sep - 14:59



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C’était quand même sacrément improbable, cette situation. Le directeur de Poudlard qui s’infligeait un road-trip hasardeux pour aider son nouveau concierge à transporter ses précieux lapins, puis cette espèce de connexion intime, ces révélations imprévues au détour d’un appel téléphonique qui tenait davantage de la prise d’otage ; cette main que Septimus ne voulait pas lâcher, tendue par un Fergal accroupi depuis des lustres sans pourtant trahir l’inconfort de sa posture, tout à la bienveillance dont il voulait envelopper son collègue ébranlé par le cauchemar qui l’avait fait paniquer ; cette plaisanterie un peu de mauvais goût sur laquelle l’aîné avait rebondi pour évoquer les lapins. Tout ça, c’était improbable, oui, et en même temps, c’était extrêmement réconfortant.

À sa question spontanée, quoique indiscrète, Fergal marqua une pause hésitante avant de se fendre d’une réponse mesurée :

— Je crois que tous les adolescents ont ressenti de l’injustice et de la colère à un moment où un autre, commença-t-il. Mon petit frère est décédé l’année où je suis rentré à Poudlard.

Les yeux de Veturia s’agrandirent sous le choc. Son regard s’adoucit aussitôt, pressant plus fort sa main pour lui communiquer sa compassion muette sans pour autant l’interrompre. Il avait envie de lui dire combien il était désolé pour lui, mais son conducteur d’un jour n’avait pas terminé ses explications.

— Une bête histoire d’empoisonnement du sang et d’infection, jamais détectée à Sainte-Mangouste, mais qui aurait fait partie des premiers tests dans un hôpital moldu. Ou peut-être pas mais en tout cas, j’avais besoin d’être en colère contre quelqu’un et c’est tombé sur Sainte-Mangouste.

C’est naturel, répliqua faiblement Septimus, penchant légèrement la tête de côté avec des sourcils fléchis d’inquiétude, alors qu’il détaillait le tatouage de fée que désignait Fergal sur son biceps. Je suis désolé d’apprendre tout ça.

C’était donc ça, la signification de ce morceau d’encre sur sa peau. Et les autres, qu’est-ce qu’ils pouvaient bien représenter ? Rien d’aussi dramatique, il l’espérait. Imaginer le tout jeune Fergal endeuillé lui brisait le cœur.

— Ce n’est pas grave de pas avoir de truc maintenant, on finira bien par trouver, le réconforta-t-il en pressant à son tour sa main.

« On ». Non, non, non. Ce n’était pas un « nous », c’était un « on » généraliste, vague et lointain. Il pouvait aussi bien inclure tous ses collègues. Ce n’était pas un « on » qui signifiait « toi et moi ». C’était absurde. Peut-être absurde, oui ; cela ne l’empêcha pas de décocher à Fergal un sourire rayonnant ; rassuré.

L’instant bascula dans un tourbillon sensuel étourdissant lorsque sa main libre se posa dans son dos, provoquant une réaction en chaîne que Septimus fut déstabilisé de retrouver sur le visage de son chauffeur. Avant qu’il n’ait pu déterminer ce qu’il était censé en déduire, l’affection sincère et débordante qu’il ressentait pour lui à cet instant franchit ses lèvres avec un naturel confiant. Cela parut conforter son compagnon dans son attitude, qui semblait l’avoir regrettée un instant après avoir retiré sa main en constatant l’embarras de son collègue.

Fergal dénoua gentiment leurs mains, puis tapota celle de Septimus avant de se relever pour s’étirer. Brutalement, le concierge réalisa que la position dans laquelle il se tenait devait être horriblement inconfortable et un surgissement de culpabilité lui pinça la poitrine. Qu’il était bête et égoïste !

— Alors je crois qu’on peut continuer notre périple, avant que tes lapins m’en veuillent à tout jamais pour le transport déplorable. Prêt ? lança Fergal avec confiance.

Prêt, mon capitaine, lui confirma Septimus avec tout autant de confiance, désormais.

La suite du trajet se déroula dans un étrange confort, dont l’amateur de lagormorphes fut le premier surpris.


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